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Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE). Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club. Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues officielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected] ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE www.actualite-ouest-africaine.org www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DE L'AFRIQUE DE L'OUEST Secrétariat du N o 259, 30 janvier - 15 février 2018 Le G5 Sahel appelle à un soutien international Le sommet du CILSS axé sur les réformes Sirleaf, lauréate du prix pour un leadership d’excellence en Afrique Adaptation au changement climatique : l’exemple de trois projets transfrontaliers CILSS, Banque mondiale : accord de financement pour l’Initiative pour l’irrigation au Sahel À lire : Les réponses nigériennes aux défis de sécurité internationale et nationale À lire : Les fondements instables de la stabilité politique au Tchad Opinion : Les prix alimentaires doivent baisser en Afrique. Comment faire ? Maps & Facts : Le G5 Sahel et sa force conjointe Who’s who : Maman Sidikou, Secrétaire permanent du G5 Sahel LE G5 SAHEL APPELLE À UN SOUTIEN INTERNATIONAL Les présidents des cinq pays du G5 Sahel se sont réunis le 6 février à Niamey, au Niger, à l’occasion de la 4 e session de la Conférence des chefs d’État. Les discussions ont porté sur les moyens d’assurer un financement durable de la Force conjointe du G5 Sahel récemment créée et chargée de combattre le terrorisme, les trafics de drogue et d’êtres humains, de rétablir l’autorité de l’État, de faciliter les opérations humanitaires et de contribuer aux actions de développement. « Étant donné la pression exercée actuellement par la situation sécuritaire sur les finances publiques des États membres, les chefs d’État invitent […] à mettre en place des ressources supplémentaires pour y faire face », indique le communiqué final. « Nous ne menons pas ce combat contre le terrorisme pour nos seuls peuples et nos seuls pays mais pour le monde entier », a déclaré le président nigérien, Mahamadou Issoufou, qui succède au président malien à la présidence du G5 Sahel pour un mandat d’un an. La Force conjointe a été officiellement créée lors d’un sommet extraordinaire, le 2 juillet 2017, à Bamako, au Mali, mais manque cependant toujours de fonds pour être pleinement opérationnelle. Les cinq pays sahéliens ont promis chacun 10 millions d’euros, ce qui représente environ 11 % des ressources de démarrage nécessaires (450 millions d’euros). L’Arabie saoudite a promis de surcroît 100 millions de dollars US, l’Union européenne 50 millions d’euros et la France 8 millions (principalement en équipement technique). Les États-Unis ont, quant à eux, annoncé une aide bilatérale de 60 millions de dollars US. Une conférence internationale de haut niveau sur le Sahel, co-présidée par le G5 Sahel, l’Union africaine et les États-Unis, se tient le 23 février, à Bruxelles. Celle-ci vise à lever des contributions supplémentaires pour combler les manques de financement. Les responsables du G5 Sahel ont approuvé à Niamey la mise en place opérationnelle de la Force conjointe, la création d’un fonds fiduciaire spécial, le manuel de procédures ainsi que l’intégration d’une école régionale de police au sein de l’école nationale de police du Tchad et la création du Collège de défense du Sahel en Mauritanie. Ils ont également annoncé un audit organisationnel pour faire avancer la restructuration de son Secrétariat permanent basé à Nouakchott. Les responsables du G5 Sahel ont nommé le Nigérien Maman Sidikou au poste de secrétaire permanent. Le Secrétariat permanent est chargé entre autres d’organiser, en collaboration avec le CILSS, une table ronde à Bruxelles (27-28 juin 2018) dans l’objectif de lever des financements pour le Programme d’investissements prioritaires (PIP G5 Sahel). La prochaine session ordinaire de la Conférence des chefs d’État du G5 Sahel est prévue en février 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso. © Présidence du Niger

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Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE).Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club.Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues off icielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected]

ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINEwww.actualite-ouest-africaine.org

www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DEL'AFRIQUE DE L'OUEST

Secrétariat du

No 259, 30 janvier - 15 février 2018

▶ Le G5 Sahel appelle à un soutien international ▶ Le sommet du CILSS axé sur les réformes ▶ Sirleaf, lauréate du prix pour un leadership d’excellence en Afrique ▶ Adaptation au changement climatique : l’exemple de trois projets transfrontaliers ▶ CILSS, Banque mondiale : accord de financement pour l’Initiative pour l’irrigation au Sahel ▶ À lire : Les réponses nigériennes aux défis de sécurité internationale et nationale ▶ À lire : Les fondements instables de la stabilité politique au Tchad ▶ Opinion : Les prix alimentaires doivent baisser en Afrique. Comment faire ? ▶ Maps & Facts : Le G5 Sahel et sa force conjointe ▶ Who’s who : Maman Sidikou, Secrétaire permanent du G5 Sahel

Le g5 saheL appelle À un soutien international

Les présidents des cinq pays du G5 Sahel se sont réunis le 6 février à Niamey, au Niger, à l’occasion de la 4e session de la Conférence des chefs d’État. Les discussions ont porté sur les moyens d’assurer un financement durable de la Force conjointe du G5 Sahel récemment créée et chargée de combattre le terrorisme, les trafics de drogue et d’êtres humains, de rétablir l’autorité de l’État, de faciliter les opérations humanitaires et de contribuer aux actions de développement. « Étant donné la pression exercée actuellement par la situation sécuritaire sur les finances publiques des États membres, les chefs d’État invitent […] à mettre en place des ressources supplémentaires pour y faire face », indique le communiqué final. « Nous ne menons pas ce combat contre le terrorisme pour nos seuls peuples et nos seuls pays mais pour le monde entier », a déclaré le président nigérien, Mahamadou Issoufou, qui succède au président malien à la présidence du G5 Sahel pour un mandat

d’un an. La Force conjointe a été off iciellement créée lors d’un sommet extraordinaire, le 2 juillet 2017, à Bamako, au Mali, mais manque cependant toujours de fonds pour être pleinement opérationnelle. Les cinq pays sahéliens ont promis chacun 10 millions d’euros, ce qui représente environ 11 % des ressources de démarrage nécessaires (450 millions d’euros). L’Arabie saoudite a promis de surcroît 100 millions de dollars US, l’Union européenne 50 millions d’euros et la France 8 millions (principalement en équipement technique). Les États-Unis ont, quant à eux, annoncé une aide bilatérale de 60 millions de dollars US. Une conférence internationale de haut niveau sur le Sahel, co-présidée par le G5 Sahel, l’Union africaine et les États-Unis, se tient le 23 février, à Bruxelles. Celle-ci vise à lever des contributions supplémentaires pour combler les manques de financement. Les responsables du G5 Sahel ont approuvé à Niamey la mise en place opérationnelle de la Force conjointe, la création d’un fonds fiduciaire spécial, le manuel de procédures ainsi que l’intégration d’une école régionale de police au sein de l’école nationale de police du Tchad et la création du Collège de défense du Sahel en Mauritanie. Ils ont également annoncé un audit organisationnel pour faire avancer la restructuration de son Secrétariat permanent basé à Nouakchott. Les responsables du G5 Sahel ont nommé le Nigérien Maman Sidikou au poste de secrétaire permanent. Le Secrétariat permanent est chargé entre autres d’organiser, en collaboration avec le CILSS, une table ronde à Bruxelles (27-28 juin 2018) dans l’objectif de lever des financements pour le Programme d’investissements prioritaires (PIP G5 Sahel). La prochaine session ordinaire de la Conférence des chefs d’État du G5 Sahel est prévue en février 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso.

© Présidence du Niger

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Le sommet du CILss axé sur les réformes

Les responsables du CILSS se sont réunis le 7 février, à Niamey, pour la 18e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement. Six présidents (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) ainsi que le Premier ministre du Togo participaient à cet événement, organisé tout juste après le sommet du G5 Sahel. Les discussions se sont focalisées sur la manière de faire avancer les réformes pour cette institution vieille de 45 ans ainsi que sur les moyens de trouver un financement durable. Les responsables du CILSS se sont réengagés à régulariser les paiements dus et à garantir le paiement de l’adhésion. L’institution reste cependant lourdement dépendante des financements externes. Rallier les services davantage à ses membres pourrait être un premier pas pour changer cette situation. Dans leur communiqué final, les responsables du CILSS ont donc décidé de renforcer

le soutien politique des pays membres aux actions du CILSS afin d’augmenter la visibilité et l’impact du travail du CILSS au niveau national. Ils se sont par ailleurs engagés à renforcer la coopération avec les autres organismes régionaux tels que la CEDEAO, l’UEMOA, la CEEAC-CEMAC, le G5 Sahel ainsi que l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte. Le Soudan a été admis comme membre du CILSS, devenant ainsi le 14e pays membre. L’institution a progressivement élargi sa couverture géographique du Sahel aux pays côtiers. À ce jour, le CILSS compte huit pays côtiers, cinq pays sans littoral et un groupe d’îles (Cabo Verde). Avec le Soudan, le CILSS renforce sa base sahélienne et sa mission d’origine qui est de combattre la désertification et de mieux maîtriser les sécheresses, conformément à son slogan : « Un autre Sahel est possible! ». La nouvelle configuration de ses membres va cependant rendre plus complexe sa collaboration avec la CEDEAO. En effet, le CILSS qui est souvent considéré comme le bras technique de la CEDEAO, compte désormais trois pays non membres de la CEDEAO (Mauritanie, Soudan, Tchad). La présidence tournante est passée du Mali au Burkina Faso, avec le président burkinabè, Christian Roch Kaboré, devenant le nouveau président en exercice du CILSS. Son ministre de l’agriculture, Jacob Ouédraogo, est le nouveau ministre coordinateur, chargé de conduire le processus des réformes, en collaboration avec le secrétaire exécutif du CILSS, Djimé Adoum.

sirleaf, lauréate du prix pour un LeadershIp d’exCeLLenCe

Moins d’un moins après avoir remis le pouvoir à George Weah, l’ancienne présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, a déjà trouvé comment occuper son après-présidence en tant qu’ « ambassadrice » du Libéria dans le monde. Le 12 février, elle a reçu le prix Mo Ibrahim 2017 en reconnaissance de ses efforts pour reconstruire son pays après deux guerres civiles. « En tant que première femme à recevoir ce prix, j’ai l’espoir d’inspirer

les femmes et jeunes filles à travers l’Afrique pour qu’elles développent leur vrai potentiel, qu’elles se fraient un chemin à travers les défis, qu’elles franchissent les obstacles et poursuivent leurs rêves. Quand il y a une première, il y a une seconde, puis une troisième et quatrième », a déclaré la présidente Sirleaf. Ce prix vise à changer la vision du leadership africain en « désignant comme modèle des personnes d’exception sur le continent ». Cinq millions de dollars US (versés sur dix ans) sont alloués à un ancien chef d’État ou de gouvernement africain ayant quitté sa fonction au cours des trois dernières années et ayant fait preuve d’un leadership exceptionnel. Le prix Mo Ibrahim a été créé en 2006 mais jusqu’ici seuls cinq responsables africains l’ont obtenu : le président Nelson Mandela (Afrique du Sud, lauréat d’honneur), le président Joaquim Chissano (Mozambique, 2007), le président Festus Mogae (Botswana, 2008), le président Pedro Pires (Cabo Verde, 2011) et le président Hifikipunye Pohamba (Namibie, 2014).

adaptatIon au Changement CLImatIque : l’exemple de trois projets transfrontaliers Dans le cadre d’une étude coordonnée et financée par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE), la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT) est intervenue aux Assises européennes de la transition énergétique à Genève (30 janvier-1er février). Elle a présenté l’état de ses recherches sur l’adaptation au changement climatique de trois agglomérations transfrontalières ouest-africaines : Dori-Téra, Gaya-Malanville et le corridor littoral du Ghana

© CILSS

© ECOWAS/RAAF© Mo Ibrahim Foundation

au Nigéria. Ce travail a pour objectif de fournir un guide pratique aux collectivités locales sur les leviers juridiques et financiers qu’ils pourraient adopter pour leurs projets transfrontaliers d’adaptation au changement climatique. Les participants ont pu présenter leurs expériences de coopération décentralisée en lien avec l’adaptation au changement climatique, et formuler leur envie d’échanger avec des collectivités africaines sur ce sujet.

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à LIre : les réponses nigériennes aux défis de sécurité internationale et nationaleSi le Niger souffre des retombées des crises au Sahel et des conséquences du conflit avec Boko Haram, le gouvernement nigérien a jusqu’à présent réussi à repousser les menaces externes. Cependant, le gouvernement doit faire face à de nombreux défis économiques et de politique intérieure potentiellement porteurs d’instabilité. En dehors

opInIon : les prix alimentaires doivent baisser en afrique. comment faire ?

à LIre : les fondements instables de la stabilité politique au tchad

de la capitale Niamey et de quelques autres villes, les structures administratives font défaut et les manifestations antigouvernementales affaiblissent l’administration du pays. Cette note, publiée dans la série des Notes ouest-africaines du CSAO/OCDE, examine la situation sécuritaire au Niger et avance trois scénarios possibles pour sa stabilité future.

Cette note ouest-africaine examine le rôle joué par le Tchad dans sa lutte contre Boko Haram et d’autres formes de terrorismes qui menacent de se répandre au-delà de ses frontières. Elle décrit la montée des doléances domestiques que provoquent la crise fiscale, les atteintes aux libertés et

le bouleversement du calendrier électoral. La diminution des menaces sécuritaires, notamment sur le plan national, devrait s’appuyer sur un renforcement des institutions démocratiques et de l’état de droit indispensables aux perspectives de stabilité à court et long termes pour le pays.

Les ménages de l’Afrique subsaharienne paient leur alimentation particulièrement cher relativement à leur niveau de revenus. Les prix y sont 30 à 40 % supérieurs aux prix dans le reste du monde à niveau de PIB par habitant comparable. En Afrique de l’Ouest, les marchés fournissent au moins deux tiers de l’approvisionnement alimentaire des ménages, qui dédient en moyenne 55 % de leur budget à l’alimentation. « La baisse soutenable des prix reposera sur une transformation structurelle de l’économie alimentaire », explique Thomas Allen du Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE) dans un article publié

sur le blog de la Fondation FARM. Tout d’abord, des gains de productivité sont nécessaires. Ensuite, il importe de relever les défis dans les segments aval des chaînes de valeur alimentaires, c’est-à-dire dans la transformation, la distribution et la commercialisation alimentaire. Le renforcement et la facilitation des échanges régionaux contribueront également à la réduction des coûts de transaction et à la réalisation d’économies d’échelle. Enfin, il convient de réinvestir dans les systèmes de suivi des prix, notamment le suivi des produits non céréaliers.

cilss, banque mondiale : accord de financement pour L’InItIatIve pour L’IrrIgatIon au saheL

Le CILSS et la Banque mondiale ont signé le 5 février un nouvel accord de financement d’une valeur de 20 millions de dollars US pour soutenir le Projet d’appui régional à l’Initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS). Le projet couvre six pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) et vise à améliorer d’ici 2024 la capacité des parties prenantes à

développer et gérer l’irrigation et à augmenter les superficies irriguées au Sahel. Si le projet promeut des solutions régionales, chaque pays recevra une subvention de 25 millions de dollars US, les zones prioritaires ayant déjà été identifiées. Un tiers des bénéficiaires directs sont des femmes. Le CILSS est chargé de faciliter la coordination régionale du projet. PARIIS est organisé autour de trois composantes : 1) modernisation du cadre institutionnel et de planification ; 2) financement des solutions d’irrigation et 3) gestion des connaissances et coordination. Ce projet fait partie de l’Initiative pour l’irrigation au Sahel soutenu par la CEDEAO, l’UEMOA et la Banque mondiale. L’initiative vise à « faire mieux, plus et plus vite ». Le lancement officiel est prévu à Dakar.

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Who’s Who : MAMAN SIDIKOU, SECRÉTAIRE PERMANENT DU G5 SAHEL

maps & FaCts : LE G5 ET SA FORCE CONJOINTE

Un Nigérien remplace un autre Nigérien à la tête du secrétariat permanent du G5 Sahel. Maman Sambo Sidikou

a été nommé secrétaire permanent, le 6 février, par les responsables du G5 Sahel à l’occasion de leur sommet à Niamey. Il succède à El Hadj Mohamed Najim qui a dirigé l’institution au cours des trois dernières années. Proche du président Mahamadou Issoufou, M. Sidikou a de nombreuses années d’expérience en tant que diplomate et homme politique nigérien. Jusqu’à cette nomination et depuis 2015, il dirigeait la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Il fut également représentant spécial

© UN

Le 16 février 2014, à Nouakchott, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, créent le G5 Sahel pour coordonner leurs stratégies et politiques en matière de défense et de sécurité, de gouvernance, d’infrastructure et de résilience. La convention de cette nouvelle organisation est signée en décembre 2014. Un Secrétariat permanent, basé à Nouakchott, assure la gestion et le pilotage des opérations communes. La présidence du G5 Sahel est tournante et vient d’être transférée du Mali au Niger. Une force militaire conjointe est off iciellement créée par un sommet extraordinaire, le 2 juillet 2017,

après reçu avoir reçu le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies le 21 juin. En décembre dernier, le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité une résolution autorisant les Casques bleus de la force de l’ONU déployée au Mali à apporter un soutien logistique et opérationnel à la force conjointe. Placée sous le commandement du général malien Didier Dacko, elle devrait à terme compter 5 000 hommes (7 bataillons répartis sur trois fuseaux - Ouest, Centre et Est). Son quartier général est à Sévaré au Mali, près de Mopti. Le budget initial est estimé à 450 millions d’euros (installation des postes de

commandement, équipement des bataillons et fonctionnement pendant un an). Les pays membres du G5 Sahel se sont engagés chacun à hauteur de 10 millions d’euros ; l’Arabie saoudite contribuera pour 100 millions de dollars US, l’Union européenne 50 millions d’euros et la France fournira du matériel pour un montant de 8 millions d’euros. Le budget initial n’est donc pas encore bouclé et le problème des coûts de fonctionnement (parfois estimés à 120 millions d’euros par an) n’est pas non plus résolu. L’autre défi réside dans la capacité des pays à mobiliser réellement les troupes nécessaires à la constitution des bataillons de la force conjointe.

Sources : Touchard (2017), Forces armées africaines ; SIPRI (2017), base de données des dépenses militaires ; MINUSMA et Ministère français des Armées

Armées nationales X = militaires (X = budget militaire (2016) en millions de dollars US et % PIB)

Les pays du G5 Sahel : Forces armées, force conjointe, MINUSMA et Opération Barkhane

Sources : Touchard (2017), Forces armées africaines 2016-17, SIPRI (2017), base de données des dépenses militaires ; MINUSMA et Ministère français des Armées

MaliNiger

NigériaBénin

TogoGhana

Burkina Faso

Sénégal

Gambie

Cabo Verde

Côte d’Ivoire

Guinée

Libéria

Sierra Leone

Tchad

Mauritanie

20 850USD 136m.

(4.1 %)

Guinée-BissauGuinée-BissauGuinée-BissauGuinée-BissauGuinée-BissauGuinée-Bissau

29 000 - 31 900USD 369m.

(3.2 %)

29 000 - 31 900 17 500USD 166m.

(2.2 %) 45 500 - 59 500USD 267m.

(2.6 %)USD 267m.

11 200 - 12 000USD 149m.

(1.3 %)Bénin

11 200 - 12 000USD 149m.USD 149m.USD 149m.USD 149m.

Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali 11 300 casques bleus (déc. 2017) dont 4 000 militaires : Burkina Faso (1 700), Niger (900) et Tchad (1 400)Budget : 1 048 millions de dollars US (juillet 2017- juin 2018)Mandat : avril 2013 - juin 2018

Force conjointe du G5 Sahel Objectif : 5 000 militairesBudget initial : 450 millions d’euros À partir de juillet 2017

Opération Barkhane (France) 4 000 militaires Budget : 365 millions d’euros par anÀ partir d’août 2014

29 000 - 31 900

Secrétariat permanent du G5 Sahel

Quartier général, Force conjointe du G5 Sahel

Nouakchott

Sévaré

Pays du G5 Sahel

USD 136m.

de l’Union africaine pour la Somalie et chef de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Au Niger, M. Sidikou a été ministre des Aff aires étrangères et de l’Intégration africaine (1997-99) puis directeur de cabinet du président. Jusqu’en 2011, il a occupé diff érents postes dans le secteur du développement. Il a notamment travaillé pour la Banque mondiale (États-Unis), l’UNICEF (Afghanistan, Irak, Jordanie et Nigéria) et Save the Children UK (Rwanda, RDC). Journaliste de formation (Dakar, Paris Montréal), M. Sidikou est par ailleurs titulaire d’une licence en sciences politiques (Madrid) et d’un doctorat en éducation (États-Unis).