16
agir ››››››››››› LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 16 | 4 / NOVEMBRE 2014 Cambodge : des perspectives d‘avenir grâce à une agriculture durable

agir n° 16 - 4/2014

  • Upload
    eper

  • View
    239

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Cambodge: des perspectives d'avenir grâce à une agriculture durable

Citation preview

agir›››››››››››LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 16 | 4 / NOVEMBRE 2014

Cambodge : des perspectives d‘avenir grâce à une agriculture durable

ÉDITORIAL2 SOMMAIRE

3 Aide humanitaire

Familles réfugiées au Liban

4 L‘invitée

Isabelle Providoli, spécialiste en

développement durable pour WOCAT

6 Campagne nationale

Permettre le développement

au Cambodge

Les semences, source de vie

au Honduras, Arménie, Sénégal

13 Offrir son aide

Une bétonneuse comme cadeau ?

14 Défense des droits

L’EPER lance le CEDRE,

les Consultations en droit

des étrangers

16 Actuel et agenda

agir

16 0

414

Couverture Photo : EPER / Christian BobstLa famille Chhum, vivant dans le village de Kampong Os, au Cambodge, adurablement amélioré ses conditions de vie grâce à l’aide de l’EPER.

IMPRESSUM AGIR N°16, NOVEMBRE 2014ISSN 2235-0772Paraît 4 fois par an Editeur : Entraide Protestante Suisse (EPER)Responsable de la publication : Olivier GrazRédaction : Joëlle Herren LauferTraduction : Sandra Först Impression : Jordi, BelpTirage : 15 350 exemplairesAbonnement : CHF 10, déduits une fois par an de vos donsAdresse : Bd de Grancy 17 bis, case postale 536, 1001 LausanneTéléphone : 021 613 40 70Fax : 021 617 26 26Internet : www.eper.chE-mail : [email protected] pour les dons : 10-1390-5

La dignité au cœur du système

Le 4 novembre, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu un jugement important concernant une famille afghane de requérants d’asile avec six enfants qui con-testait son renvoi vers l’Italie en application des accords de Dublin. Cette décision a exposé l’EPER à une forte et inhabituelle couverture médiatique. Le sujet, aussi com-plexe que sensible, a fait l’objet de résumés trop simples et de récupérations partisanes. Il paraît donc utile de rappeler quelques faits et les raisons pour lesquelles l’EPER s’est engagée en faveur de cette famille.

Mandatée depuis 1949 par la Fédération des Églises protestantes de Suisse pour travailler auprès des réfugiés, l’EPER a accepté le mandat de cette famille afghane dans le cadre des services de conseil juridique qu’elle propose gratuitement aux requérants d’asile dans six bureaux en Suisse. La famille contestait la décision de renvoi vers l’Italie prise par l’Office fédéral des migrations (ODM) à son égard. Après le rejet d’un recours au Tribunal administratif fédéral, notre bureau du SAJE a porté l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, en la priant d’examiner le bien-fondé de deux griefs. Le premier portait sur les conditions d’hébergement des réfugiés en Italie : sont-elles graves au point de porter atteinte à la dignité de cette famille si elle y était renvoyée ? S’appuyant sur de nombreux rapports, L’EPER a notamment rappelé des faits : s’il y a 60 000 personnes relevant de l’asile en Italie, il y a moins de 10 000 places d’hébergement dans ce pays ! De nombreux requérants se retrouvent donc laissés à la rue. Le deuxième grief portait sur la procédure d’asile Dublin menée par les autorités suisses : a-t-elle été suffisamment approfondie pour permettre à la famille de faire valoir ses motifs de refuser un renvoi vers l’Italie ? L’EPER a défendu ici le point de vue que la manière dont l’Office fédéral des migrations avait mis en œuvre les accords de Dublin était insuffisante ; elle se résumait à une procédure superficielle et indifférenciée, où une famille fragile avec six enfants se trouvait traitée de la même façon qu’un célibataire de 21 ans en pleine santé, sans aucune prise en compte de sa situation particulière. Que dit le jugement de la Cour ? Tout d’abord, et contrairement à ce qui a été souvent dit, il ne condamne pas la Suisse, ni n’infirme les accords de Dublin, mais dit principalement, et au conditionnel, « qu’il y aurait violation de l’article 3 de la Conven-tion européenne des droits de l’homme si les requérants devaient être renvoyés en l’Italie sans que les autorités suisses aient au préalable obtenu des autorités italiennes une garantie individuelle concernant, d’une part, une prise en charge adaptée à l’âge des enfants et, d’autre part, la préservation de l’unité familiale ». La gravité de la situa-tion en Italie est reconnue pour la première fois, sans que ce pays ne soit condamné, ce qui aurait directement menacé les accords de Dublin eux-mêmes. La Cour a donc joué son rôle de gardienne des droits de l’homme en rappelant les garanties requises par ses droits. Replaçant la dignité des plus vulnérables dans le dispositif Dublin, elle rappelle que leur mise en œuvre ne saurait se résumer à la gestion de « stocks humains ». Pourquoi l’EPER s’est-elle engagée ? Parce que le respect de la dignité humaine se trouve au cœur de son engagement, dans cette affaire comme dans le reste de notre tra-vail en Suisse et dans le monde. Ancrée dans l’héritage protestant de notre organisation autant que dans la Convention européenne des droits de l’homme, la dignité n’est pas une idée générale abstraite, mais est respectée lorsque la singularité de chacun est prise en compte. La mandante que nous avons défendue n’est plus « un cas Dublin » anonyme mais a été reconnue comme une famille particulière. Elle a été rétablie dans sa dignité. Merci de votre précieux soutien et excellente lecture.

Philippe BoveySecrétaire romand

Phot

o : E

PER

3ag

ir 16

041

4

AIDE HUMANITAIRE

Phot

o : E

PER

/ Pas

cal M

ora

Aide d’urgence en faveur de familles réfugiées au Liban

Au sud de Beyrouth, le camp de Chatila croule sous l’afflux de réfugiés. Il n’y a plus de place et les loyers sont si élevés que les nouveaux arrivants et les familles qui les accueillent n’ont quasiment plus d’argent pour se nourrir. Avec son organisation partenaire Najdeh, l’EPER leur fournit une aide d’urgence.

OLIVIER SCHMID

Cela fait trois ans que les combats durent en Syrie. Plus de 2,9 millions de personnes ont déjà fui la guerre pour se réfugier dans

les pays voisins, dont 1,14 millions au Liban. A Beyrouth, le camp de réfugiés de Chatila est ainsi passé de 16 000 à 24 000 habitants. Faute de loge-ment, les nouveaux venus syriens et palestiniens s’installent dans des garages sans fenêtre, des bâtiments en construction ou des conteneurs maritimes. C’est le cas de Nader et de sa famille. A son arrivée, il a vécu durant plusieurs mois dans une tente avec sa femme et ses trois enfants âgés de 7 à 11 ans avant de trouver un deux pièces sombre et humide à Chatila. Dans la chambre à coucher, les murs sont recouverts de moisissures. La femme de Nader a suspendu des tapis pour que l’eau ne ruisselle pas sur le sol. Une odeur âcre d’eaux usées parvient des toilettes. « Ces conditions de logement rendent mes enfants malades », s’inquiète Nader.

Le loyer mensuel s’élève à 200 dollars, aux-quels s’ajoutent 50 dollars pour l’eau et l’électricité. Certains jours, Nader trouve du travail en tant que journalier. Cela lui rapporte 35 dollars. Il ramasse aussi des déchets électriques et revend les pièces en cuivre au prix de 5 dollars le kilo. Mais ces revenus ne suffisent pas à couvrir les frais alimentaires, environ 18 dollars par jour. C’est pourquoi la famille de Nader bénéficie d’une aide financière de l’EPER. Najdeh, son organisation parte-naire, a distribué des cartes de débit à 1102 familles de réfugiés. Durant six mois, elle les charge men-suellement pour une valeur de 100 dollars. Paral-lèlement, 292 familles vivant à Chatila et hébergeant des réfugiés chez elles reçoivent 50 dollars par mois.

Aidez les réfugiers syriens ! Des dons peuvent être faits sur le CP 10-1390-5, mention Syrie

4 L’INVITÉE

agir

16 0

414

Isabelle Providoli, spécialiste en développement durable pour WOCATRetour au savoir-faire ancestraux pour lutter contre l‘érosion

Quelle est la vocation du réseau WOCAT (World Overview of Conservative Approaches and Technologies) ?Ce réseau constitue une base de données inter-nationale liée à la gestion durable des terres pour pouvoir comparer les données techniques et les ap-proches afin d’améliorer durablement les pratiques agronomiques. L’idée est venue de spécialistes en conservation des sols et de l’eau au Sommet de Rio en 1992.

Depuis quand l’EPER collabore-t-elle avec WOCAT ?Les échanges ont commencé il y a trois ans. Après avoir présenté notre approche, nous nous sommes lancés dans un projet commun au Cambodge, centré sur les pratiques d’agriculture, et un autre en Ethiopie, centré sur la gestion des eaux.

Pourquoi avoir choisi de travailler avec l’EPER au Cambodge, dans la province de Kampong Chhnang ?Les petits paysans font face à de grands défis liés principalement aux changements climatiques. Sur les dix dernières années, on observe une très forte augmentation des températures, des périodes de sécheresse et des inondations. La réduction de la fertilité des sols, les invasions d’insectes ajoutées à une trop forte utilisation de pesticides, sont aussi devenues des problèmes majeurs. De plus, l’exode rural et l’évolution des marchés ont aussi une in-fluence sur la culture de la terre.

Isabelle Providoli est spécialiste en management durable et naturel des ressources. Elle coordonne le réseau international de gestion durable des terres World Overview of Conservative Approaches and Technologies (WOCAT), dont le secrétariat est basé au Centre pour le développement et l’environnement à l’Université de Berne. WOCAT collabore avec l’EPER au Cambodge depuis deux ans sur un projet pilote visant à former les petits paysans de la province de Kompong Chhnang, au sud du pays, à réagir aux changements climatiques et à être plus résilients en cas de catastrophes naturelles.

GÉRALDINE PIGUET

5ag

ir 16

041

4

Comment, dans ce contexte, optimiser les mé-thodes de culture dans cette région ?En collaboration avec SOFDEC et LAREC, les deux partenaires locaux de l’EPER, le réseau WOCAT or-ganise des séminaires d’une semaine rassemblant les paysans locaux, les ONG et les représentants gouvernementaux. Il s’agit de recenser les pro-blèmes et de discuter des solutions potentielles s’inspirant des pratiques traditionnelles locales. Parallèlement, WOCAT mandate des étudiants suisses et cambodgiens pour récolter et synthétiser des données sur les techniques utilisées pour la cul-ture. Enfin, nous identifions les pratiques les plus efficaces et prévoyons la manière de les mettre en œuvre.

WOCAT est présent dans une cinquantaine d’autres pays, quels sont les enjeux communs ?Le challenge, au Cambodge comme ailleurs, c’est de proposer des méthodes qui offrent de réelles perspectives sociales et économiques aux paysans, comme nourrir leur famille, faire un petit bénéfice ou envoyer leurs enfants à l’école.

Quelles sont les principales ressources des pe-tits paysans sur place pour lutter contre les conséquences du changement climatique ?Ils doivent avant tout diversifier leurs revenus et donc éviter les monocultures. Plusieurs espèces doi-vent être produites parallèlement au riz, telles que la pastèque, le haricot rouge, la courge, le poivron. Il faut aussi améliorer les semences de riz pour que les cultures résistent mieux aux sécheresses, aux inondations et aux parasites. La commercialisation et la valorisation de leurs produits sont également essentielles. Il s’agit d’aider les paysans à trouver un lieu où vendre leurs légumes et de leur donner les moyens d’assurer leur commercialisation. Il faut aussi souligner que le gouvernement cambodgien a lancé des programmes de promotion en mana-gement durable des terres (Sustainable Land Management – SLM), même s’ils sont encore peu présents dans le district de Kampong Chhnang où nous agissons.

WOCAT en bref– Réseau fondé en 1992, à la suite du Sommet de Rio– Consortium de neuf partenaires internationaux parmi lesquels la DDC, la FAO, le CDE, les Universités de Berne et de Kwa Zulu en Afrique du Sud, ainsi que plusieurs centres internationaux et ONG.– But : rassembler des données sur la gestion durable des terres dans plus de 50 pays– Collaboration avec plus de 60 institutions à travers le monde (gouvernements, universités, ONG, centres internationaux et agences onusiennes)– Documentation de plus de 500 techniques agricoles et de plus de 250 approches SLM (Sustainable Land Management)– Elue « SLM Best Practice Data Base » par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) en avril 2014

Plus d’informations : www.wocat.net

Faites un don ! Projet « Des paysans s’adaptent aux chan-gements climatiques » CCP 13-90-5, mention « 652.108 »

Pour en savoir plus sur l’action de l’EPER au Cambodge, lire aussi le dossier de la campagne nationale aux pages 6-11

Phot

o : E

PER

/ Chr

istia

n Bo

bst

6 DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

agir

16 0

414

Semer l’espoir au pays de la mousson

Dans la région de Kampong Chhnang, au cœur du Cambodge, la population vit au rythme de la mousson. Des années de guerre civile ont plongé les habitants dans la pauvreté et entraîné la perte d’une grande partie du savoir traditionnel en matière d’agriculture. Pour remédier à cette situation, l’EPER et son organisation partenaire locale SOFDEC développent des semences adaptées aux conditions climatiques et dispensent des formations en agriculture, offrant ainsi une lueur d’espoir à la population. Celle-ci s’est lancée dans la culture et la commercialisation de piments – une nouvelle source de revenu qui permet aux familles de sortir progressivement de la pauvreté.

TEXTE : HANSPETER BIGLER / PHOTOS : CHRISTIAN BOBST

Au Cambodge, 80% des 15 millions d’habitantes et d’habitants vivent en zone rurale. Pourtant, la majorité des petits paysans possède moins d’un hectare de terres et à peine de quoi vivre. Dix pourcents d’entre eux gagnent moins d’un dollar par mois. La migration est un problème majeur : nombreux sont les jeunes à quitter la campagne pour la ville ou l’étranger, ce qui engendre un manque de main-d’œuvre dans l’agriculture.

7ag

ir 16

041

4

formations. Depuis, nos récoltes ont augmenté et nos conditions de vie se sont améliorées. »

Vivre avec la mousson

A Kampong Os et dans les autres villages de la région, les petits paysans ont été sensibilisés aux avantages de la diversification des cultures : celle-ci leur permet d’être moins dépendants d’une seule espèce tout en préservant le sol, ce qui favorise l’augmentation des rendements. Aujourd’hui, Panha et Chantrea Chhum ne culti-vent plus exclusivement du riz, mais aussi des pi-ments, du maïs, des haricots mungo, des melons et des concombres.

Pour les habitants de Kampong Os, obtenir de bonnes récoltes est vital. Car ici, c’est la mousson qui rythme l’année : dès septembre, toutes les terres se retrouvent submergées. Les gens sont alors confi-nés dans leurs huttes construites sur pilotis, à quatre mètres du sol. Le fleuve est à la fois source de vie et une menace constante. « C’est très important d’habiter juste à côté du fleuve, explique Chantrea. Mais j’ai toujours peur pour nos enfants lorsque le niveau de l’eau monte. » Cette situation dure plusieurs mois et ce n’est qu’en décembre que les eaux se retirent lentement. Panha et Chantrea pré-parent alors les terres et commencent à semer. Les

I l est midi dans le village de Kampong Os et toute la famille Chhum est réunie pour le repas à l’ombre de la maison. Les journées aux champs

sont éprouvantes. Chantrea et Panha Chhum tra-vaillent dur pour assurer un avenir meilleur à leurs quatre enfants. Ils ont grandi dans la pauvreté et refusent que leur progéniture connaisse le même sort. « Aujourd’hui, notre situation s’est améliorée, nous ne vivons plus dans une misère extrême, se réjouit Chantrea. Les formations que nous avons suivies nous ont permis de développer nos connais-sances en agriculture. »

De meilleures récoltes pour un meilleur revenu

L’agitation règne aujourd’hui à Kampong Os, car des collaborateurs de l’organisation SOFDEC sont attendus. SOFDEC, la Society for Development in Cambodia, a été fondée en 2006 par l’EPER. Cela fait maintenant trois ans qu’elle collabore avec les paysans de Kampong Os. A l’époque, la famille Chhum cultivait 1,5 hectares de terre, ce qui lui rapportait environ 600 francs par an. Progressive-ment, elle a amélioré ses méthodes de culture et augmenté ses revenus, ce qui lui a permis de louer des parcelles supplémentaires. Aujourd’hui, elle cultive 4,5 hectares, pour un revenu annuel d’environ 1300 francs. C’est plus du double ! « C’est SOFDEC qui nous a encouragés à suivre les

Cam

pag

ne

nat

ion

ale

8 DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

agir

16 0

414

Sortir de la pauvreté

Dans le village, les choses ont bien évolué ces dernières années, laissant présager un avenir meilleur. « J’espère que nos enfants pourront suivre une bonne formation et trouver un emploi, nous confie Panha en descendant vers le fleuve. Comme ça, lorsque nous serons âgés, nous ne devrons plus nous faire de souci pour eux. Je ne leur demande rien en échange, je leur souhaite juste le meilleur. » Panha grimpe dans son bateau avec son fils de 7 ans, un sac de semences sur l’épaule. Ensemble, père et fils se rendent aux champs de l’autre côté du fleuve pour y planter du maïs. C’est le dernier ensemencement de la saison avant l’arrivée des pluies. « Ce n’est pas grave si je dois vivre dans la pauvreté lorsque je serai âgé : j’y suis habitué. Ma femme et moi nous sommes mariés il y a près de 15 ans. Nous n’avions pas un sou et redoutions l’avenir. Nous vivions dans une cabane minuscule, c’était terrible », raconte-t-il encore. Il lance le moteur puis ajoute : « C’est pourquoi je fais tout pour que mes enfants n’aient jamais à vivre ça. » Puis il détourne le regard, se concentre sur le fleuve et démarre. Son bateau glisse sur le Tonle Sap qui coule encore paisible-ment à cette période de l’année.

premières récoltes ont lieu en avril. De septembre à avril, la famille doit vivre de ses réserves et de la pêche. « Notre prochain revenu proviendra des récoltes de piment et de maïs, explique Panha. Ce sont nos dernières récoltes avant la mousson. Nous devrons ensuite tenir toute la saison des pluies avec nos réserves. » Pour l’instant, la famille ne réussit pas à économiser. « Mais dans deux ans, nous au-rons sûrement passé le cap », se réjouit Panha.

Des semences adaptées au climat

A Kampong Os, la vie est dure. Chaque matin, Chantrea se lève à 4 h 30 pour préparer le petit-déjeuner et le repas de midi pour toute la famille. Panha se rend tôt aux champs pour profiter de travailler avant les grandes chaleurs. A 7 heures, les enfants partent pour l’école et Chantrea re-joint son mari. A midi, la famille se réunit pour le repas, puis les parents repartent travailler. Mais aujourd’hui exceptionnellement, tout le monde reste au village pour l’inauguration d’une nouvelle machine à sécher les piments. Le docteur Khun Lean Hak, le responsable de SOFDEC, s’est déplacé pour l’occasion. C’est un agronome reconnu qui travaillait auparavant pour l’institut de recherche sur les semences de l’Etat. L’EPER et SOFDEC ont rapidement constaté que pour augmenter les ren-dements des paysans, il fallait non seulement les initier aux techniques agricoles, mais également améliorer la qualité des semences. C’est pourquoi elles ont créé, en 2010, le centre de recherche LAREC. Celui-ci développe des semences de riz, pi-ment, melon, haricot mungo et courge résistantes aux inondations.

De l’énergie solaire pour sécher les piments

La plupart des paysans sèchent leurs piments avant de les vendre. Cela leur permet d’en tirer un meilleur prix et d’être plus flexibles quant au moment de la vente. Après le repas, les villageois se réunissent autour de la machine, qui fonctionne à l’énergie solaire. Le principe : un panneau solaire situé au dos chauffe l’air. L’humidité des piments s’échappe par la cheminée. Les piments sèchent ainsi à l’abri de la pluie et des animaux. Ceci est très important pour leur qualité, car la récolte des piments a lieu du-rant la saison des pluies. Or s’ils sont exposés aux précipitations, des taches brunes apparaissent et la marchandise perd de sa valeur. Pour les familles d’agriculteurs, une telle perte est extrêmement lourde de conséquences. Chantrea répartit ses piments sur les grilles. Dans trois à quatre jours, ils seront secs. Si l’installation fait ses preuves, SOFDEC et l’EPER prévoient d’apprendre aux familles à construire leur propre système de séchage.

9ag

ir 16

041

4

Cam

pag

ne

nat

ion

ale

10

agir

16 0

414

DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

Film « Semer l’espoir au pays de la mousson » de Barbara Miller

Un long-métrage ainsi que des courts-métrages expliquent le travail de l’EPER au Cambodge. Le lieu de tournage est le village de Kampong Os. Les deux protagonistes, Chantrea Chhum et son mari Panha y expliquent leurs conditions de vie et surtout, comment l’aide concrète de l’EPER et des organi-sations partenaires a amélioré durablement le quotidien dans leur village. A visionner sur le site : www.eper.ch

Vous aussi permettez le développement !La campagne nationale de l’EPER dure du 1er au 13 décembre. Vous aussi, permettez le développement en soutenant l’EPER avec un don en ligne ou avec un verse-ment sur le compte de chèques CP 10-1390-5, mention « Campagne nationale 2014 ».

Merci de tout cœur !

11ag

ir 16

041

4

Les semences, source de vie dans trois autres pays d’action de l’EPER

Les pratiques commerciales déloyales, le changement climatique et le manque de connaissances agricoles comptent parmi les principales causes à l’origine de la faim et de la pauvreté dans le monde. L’EPER aide des communautés rurales à accéder à une vie digne et autonome en favorisant leur accès aux semences. Petit tour d’horizon.

CHRISTINE SPIRIG

Phot

o : E

PER

/ Chr

istia

n Bo

bst

Honduras

Dans de nombreuses régions du Honduras, les petits paysans vivent de la culture de maïs, de haricots et de millet. Ils consomment une partie des récoltes et vendent l’excédent sur le marché local. Autrefois, ils utilisaient exclusivement leurs propres semences. Mais depuis les années 1970, de grandes entreprises tentent de leur vendre des semences produites in-dustriellement ou génétiquement modifiées. Dans plusieurs communes du sud du pays, l’EPER aide les familles à améliorer la qualité de leurs propres semences au moyen de techniques simples. Des banques de semences sont égale-ment créées afin que les paysans, en cas de mau-vaises récoltes, puissent tout de même disposer de graines pour la saison suivante et, ainsi, assurer leur autonomie.

Arménie

En Arménie, la culture fruitière a beaucoup reculé depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Nombre de nouveaux propriétaires terriens ne dis-posaient ni des connaissances ni des ressources financières nécessaires pour poursuivre cette acti-vité. Mais ces dernières années, celle-ci a regagné

en importance à la faveur de conditions climatiques idéales. L’EPER aide les agriculteurs de la région de Geharkunik à accroître leur productivité en recou-rant à des techniques modernes et à des semences de qualité. L‘œuvre d’entraide favorise également leur accès au marché : des relations commerciales sont établies entre les associations de producteurs, l’industrie de transformation des fruits et les super-marchés, ce qui ouvre de nouvelles possibilités de vente à des prix équitables.

Sénégal

Autrefois, la région des Niayes était un véritable bassin maraîcher. Aujourd’hui toutefois, les pério-des de sécheresse se multiplient, le niveau de l’eau baisse et une salinisation des sols est à craindre. A cela s’ajoute que les productrices et les pro-ducteurs dépendent d’intermédiaires qui fixent les prix selon leur bon vouloir, menaçant l’existence de nombreuses familles. Pour remédier à cette situa-tion, les agricultrices et les agriculteurs apprennent à cultiver de nouvelles espèces de légumes dans des « champs écoles ». Une fois par semaine, ils se réunissent pour examiner les cultures et convenir de qui plante quel légume. Cette mesure permet d’éviter d’inonder le marché d’un seul produit.

Cam

pag

ne

nat

ion

ale

12

agir

16 0

414

PLAIDOYER

NON à l’initiative Ecoflop !

L’initiative Ecopop veut assurer la qualité de vie en Suisse en limitant à 16 000 par an le nombre de personnes autorisées à immigrer dans le pays. Cette mesure nuirait à l’économie suisse et mettrait en danger la cohésion nationale. Les initiants veulent également affecter une part du budget de développement de la Suisse à la planification familiale. Or la principale cause du taux de natalité élevé dans les pays du sud n’est pas l’absence de planification familiale, mais la pauvreté et le manque d’éducation.

OLIVIER SCHMID

Phot

o : E

PER

/ Chr

istia

n Bo

bst

S i l’initiative était déjà en vigueur, la Suisse aurait dû renvoyer 64 000 personnes en 2013 : des travailleurs étrangers et leurs

familles, mais également des réfugiés de guerre et des personnes persécutées. La Suisse se serait ainsi retrouvée face à une décision difficile : doit-elle accepter les travailleurs étrangers dont elle a impérativement besoin et renvoyer des personnes ayant besoin de protection ? Ou doit-elle continuer à protéger les personnes en fuite indépendamment des contingents et renoncer à la main-d’œuvre étrangère ? L’initiative force à choisir entre main-d’œuvre étrangère et personnes vulnérables, mais également entre économie suisse et tradition hu-manitaire. En ce sens, elle affaiblit non seulement le secteur économique, mais également la solidarité avec des personnes dont l’existence est menacée.

Intégrer plutôt qu’exclure pour assurer la qualité de vie

Par peur d’être découvertes et expulsées, les per-sonnes migrantes sans autorisation de séjour vivent souvent isolées, souffrent de mauvaises conditions de travail et connaissent des difficultés d’accès aux soins. En outre, l’expérience faite en Suisse par le passé avec les saisonniers a claire-ment montré qu’un statut de séjour précaire et la limitation du regroupement familial font obstacle à l’intégration. Les conséquences de l’initiative se-raient dramatiques en termes de cohésion sociale. L’EPER s’engage depuis des années en faveur de l’intégration des personnes migrantes et des per-sonnes socialement défavorisées. Car la solution pour augmenter la qualité de vie en Suisse n’est pas la discrimination mais l’intégration et l’égalité des chances.

La formation est la meilleure planification familiale

La principale cause des familles nombreuses dans les pays du sud n’est pas l’absence de planifica-tion familiale mais la pauvreté et le manque d’éducation. C’est pourquoi l’EPER finance des for-mations continues ciblées pour les femmes dans les pays du sud, afin qu’elles puissent développer une source de revenu et gagner en indépendance. Au Sénégal par exemple, les membres de quatre organisations de femmes suivent des formations continues sur différents thèmes : informatique, administration, finances, accès à la terre, change-ment climatique, élevage de bétail. Un capital de base les aide à développer leur entreprise – par exemple dans la production d’huile de beurre et de yaourt ou l’élevage – et à améliorer leur revenu. Les femmes gagnent ainsi en confiance et en auto-détermination, ce qui leur permet de décider elles-mêmes du nombre d’enfants qu’elles veulent avoir.

Nous vous recommandons de rejeter l’initiative Ecopop « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles » et de déposer un NON dans l’urne.

13ag

ir 16

041

4

Vous cherchez une idée de cadeau ?

Pourquoi ne pas offrir……une bétonneuse à des familles roms !

Phot

o : E

PER

/ Leo

Mey

er

OFFRIR SON AIDE

La Serbie compte environ un demi-million de Roms, vivant dans près de 600 bidonvilles à travers le pays. Les conditions de vie y sont

généralement catastrophiques. Depuis le conflit des Balkans, la province serbe de Voïvodine est devenue la terre d’accueil de nombreux Roms et de personnes refoulées d’Europe de l’Ouest. Les conditions de logement y étaient déjà précaires, elles se sont encore aggravées avec cet afflux de nouveaux venus. Les projets de l’EPER aident les Roms à rénover ou reconstruire eux-mêmes leurs habitations. La famille Mitic fait partie des bénéficiaires de l’EPER. Bujar, le père, a 24 ans. Il n’a pas d’emploi fixe mais travaille souvent comme journalier dans l’industrie du bois. Il gagne entre 10 et 15 euros pour 12 heures de travail. Cela lui permet tout juste de payer la nourriture et les vêtements pour sa femme Bajramshah et ses trois filles Xheneta (3 ans), Bleona (2 ans) et Medina (3 mois). Bajram-shah, 23 ans, est sans emploi. Par le passé, la famille Mitic vivait dans une simple hutte. « Lorsqu’il pleuvait, le sol en terre de-venait boueux », raconte Bujar. Pour faire la toilette des enfants, sa femme devait se rendre aux WC

communautaires. « Depuis que nous disposons de notre propre salle de bains, les enfants sont tou-jours propres », se réjouit-elle. La famille est très heureuse de sa nouvelle maison. Tous ont travaillé dur, y compris le père de Bujar, qui habite à côté de chez eux, et deux de ses frères.

Et voici comment offrir son aide : 1. Sélectionnez un cadeau sous www.offrir-son-aide.ch, par exemple une vache, un tableau noir, un compost ou une bétonneuse. 2. Pour chaque cadeau commandé, vous recevez un certificat à offrir à vos proches pour Noël.3. Le montant des cadeaux aide des bénéficiaires de l’EPER, comme la famille Mitic.

Vous trouverez d’autres idées de cadeaux qui font sens sous www.offrir-son-aide.ch.

14 DÉFENSE DES DROITS DES PERSONNES SOCIALEMENT DÉFAVORISÉES

agir

16 0

414

Nouveau projet piloteL’EPER lance les Consultations en droit des étrangers (CEDRE)

Avec près de 250 000 étrangers sur terre vaudoise, les problèmes liés aux statuts de séjoursont nombreux et complexes. Forte de ce constat, l’EPER a démarré en octobre une Consultation en droit des étrangers (CEDRE) gérée par des juristes spécialisés et accessible financièrement. Ce projet pilote fera l’objet d’une évaluation après 18 mois pour vérifier si l’offre correspond aux besoins d’une population souvent précarisée. Interview avec l’une des initiatrices du CEDRE, Elise Shubs.

JOËLLE HERREN LAUFER

Phot

o : E

PER

/ Oliv

ier

Cos

ande

y

Comment est née l’idée du projet ?Près d’un tiers de la population vaudoise est étrangère. C’est l’un des plus haut taux de Suisse. Ces gens sont souvent là depuis longtemps. Ac-tuellement, les problèmes et les procédures liés au statut d’établissement se multiplient, se com-plexifient et l’enjeu du statut est un souci majeur et récurrent pour eux. On le constate bien dans les différents projets de l’EPER destinés aux migrants.

Avant de vous lancer, avez-vous fait une étude des besoins ?J’ai été mandatée pour mener une enquête sur le terrain. Pendant quatre mois, j’ai rencontré toutes sortes d’interlocuteurs actifs auprès des popula-tions étrangères pour évaluer les problématiques qu’ils rencontraient et leurs besoins en matière de conseil et de suivi juridique. Tant les syndicats, les associations que les services actifs auprès de migrants m’ont confirmé qu’un accompagne-ment juridique serait nécessaire dans bien des cas. C’est évidement quand on perd son travail ou

agir

16 0

414

15

Le CEDRE, mode d’emploi– Permanence téléphonique pour obtenir un rendez-vousLundi, mardi, jeudi, vendredi, de 10 h à 12 h 30– Consultation de 20 minutes sur rendez-vousMardi entre 10 h et 12 h, CHF 30– Mandat juridique et suivi, si nécessaireAvance forfaitaire : CHF 500Tél. : 021 351 25 61, e-mail : [email protected] : www.eper.ch/cedre

L’offre juridique de l’EPER Depuis 2007, l’EPER offre un conseil juridique aux personnes en situation de détresse dans les domaines du droit des assu-rances sociales, de l’aide sociale, de la famille, des enfants et de la tutelle, des baux et loyers, et du droit des étrangers. Il s’agit de permettre à des personnes en situation financière précaire de bénéficier d’un appui juridique dans tous ces domaines.

Dans le canton de Vaud– SAJE : Service d’aide juridique aux exilé-e-s– CEDRE : Consultations en droits des étrangers– Chèque-emploi : Service administratif et conseil facilitant la déclaration des employés domestiques

Et cinq bureaux en Suisse alémaniqueArgovie, Bâle, Zurich, Soleure, Thurgovie

que l’on divorce que les problèmes de statut pren-nent toute leur mesure ; ils affectent la stabilité personnelle et risquent d’avoir des répercussions sur d’autres plans.

En quoi consistent les prestations de la Con-sultation en droit des étrangers (CEDRE) ?Il s’agit d’informer, d’orienter et d’offrir une défense de qualité à des coûts abordables pour les personnes relevant de la loi fédérale sur les étran-gers et résidant dans le canton de Vaud. L’accès à l’information dans ce domaine est primordiale pour respecter l’Etat de droit et l’égalité de traitement à laquelle chacun a droit.

Quels types de demandes traitez-vous ?Cela va des demandes de regroupement familial, au renouvellement, transformation ou recours contre une révocation de permis, en passant par la natu-ralisation ou les problèmes liés au statut d’état civil sous l’angle des conséquences sur l’autorisation de séjour.

Cette consultation sera-t-elle ouverte aux requérants d’asile ?Non, pour les personnes relevant du droit d’asile, il y a le Service d’Aide Juridique aux Exilé-e-s, le SAJE, qui poursuit son activité sans changement. Le CEDRE répond, quant à lui, aux personnes rele-vant de la loi sur les étrangers (LEtr.) ayant des problèmes juridiques liés à leur autorisation de séjour en Suisse et qui ne peuvent, par exemple, se payer les services d’un avocat. C’est donc une population en situation précaire ou relativement précaire, qui est pourtant solvable puisqu’elle dis-pose d’un droit de travail en Suisse.

Concrètement, comment fonctionne le CEDRE ?Un premier appel téléphonique est nécessaire pour obtenir un rendez-vous. Puis, lors de cette première consultation de 20 minutes, le juriste cerne la demande, conseille la personne, l’oriente si nécessaire vers un autre service ou lui propose de suivre son dossier si des démarches juridiques sont nécessaires. En cas de prise d’un mandat juridique, d’autres rendez-vous ultérieurs sont fixés.

Ces prestations sont-elles payantes ?Oui, mais dans une proportion moindre que si l’on faisait appel à un avocat. Le premier rendez-vous coûte CHF 30, et les suivants sont facturés à l’heure, à un tarif abordable.

Combien de personnes travaillent sur ce nou-veau projet ?Dans un premier temps, deux juristes spécialisés en droit des étrangers sont à disposition, en plus du secrétaire qui gère la permanence téléphonique et de la responsable qui chapeaute le projet.

Pourquoi l’EPER s’est-elle lancée dans ce do-maine d’activité ?En ajoutant ce pan d’activité, l’EPER augmente la cohérence de son action en matière d’aide aux migrants défavorisés en complémentarité avec ses projets d’intégration comme Mentorat Emploi Mi-gration, les Nouveaux Jardins ou Age et Migration. D’ailleurs, certains bénéficiaires de ces projets sont aiguillé, sur la permanence du CEDRE. Par ail-leurs, l’EPER dispose déjà d’une bonne expérience en matière de consultation juridique avec le SAJE, lié à l’asile dans le canton de Vaud. Le savoir-faire des juristes et les locaux communs permettront de développer des synergies.

Petits moyens, grands effets.

PartageDes paysans suisses en terre arménienne

Dix-huit paroissiens des villages du Pied du Jura ont décidé d’aller voir, sur le terrain, les projets de l’EPER qu’ils soutenaient depuis trois ans. Accompagnés d’une jeune étu-diante arménienne, ils ont sillonné l’Arménie dans un minibus, privilé-giant les repas et les logements chez l’habitant. Les rencontres, fort cha-leureuses, ont été facilitées grâce aux échanges musicaux. Dans les Vayots Dzor, les participants ont pu apprécier le dynamisme de Syunik, l’ONG partenaire de l’EPER, qui en-cadre des agriculteurs pour créer des pépinières avec des espèces d’arbres plus petites que celles utili-sées jusqu’alors et produisant plus de fruits. Les paysans qui étaient du voyage ne se sont pas privés d’assaillir leurs pairs de questions techniques sur leurs pratiques et de faire des parallèles avec leur quoti-dien helvétique.

Age et MigrationSuccès prometteur pour d’autres communautés

Suite aux bonnes expériences réali-sées avec la communauté ex-yougo-slave, le projet Age et Migration a étendu en février ses activités à la population lusophone. Par le biais de séances d’information, de cafés rencontre ou encore d’activités ré-créatives, le projet vise à informer, orienter et intégrer les personnes migrantes de plus de 55 ans dans le canton de Vaud. Les Portugais représentent la principale communauté étrangère du canton de Vaud. « Nous avons dé-marré notre action avec les commu-nautés portugaises des communes d’Yverdon-les-Bains et de Renens. Les femmes ont été particulièrement réceptives aux activités récréatives proposées », témoigne Joana da Silva, collaboratrice du projet. Vu les succès rencontrés auprès de ces deux communautés, une ana-lyse des besoins est en train d’être effectuée pour étendre le projet aux migrants somaliens.

Actuel Agenda

22 novembre 2014Culte Terre Nouvelle à la paroisse d’AnièresCulte à 10 h avec présentation du projet Moldavie à la suite d’un voyage dans ce pays par une douzaine de paroissiens. Infos : 022 751 20 52

28 novembre 2014 Conférence Faim et soif de justice à BethléemTémoignage d’Eric Bornand, pasteur à St-Saphorin, qui a été observateur des droits de l’homme en Palestine et Israël en 2013. Récits à l’ombre du mur de séparation, loin des itinéraires touristiques. Maison de paroisse Yverdon-les-Bains, Rue Pestalozzi 6, 20 h 00. Infos : 021 331 57 01

30 novembre 2014Culte Terre Nouvelle à la paroisse de Granges et environCulte à 10 h 30 à Trey avec présentation du projet au Cambodge soutenu dans le cadre de la campagne DM-EPER. Témoignage d’Adrian Scherler, chargé de programme. Infos : Anne-Marie Droz, diacre, 021 331 57 06

8 février 2015Culte Terre Nouvelle au temple St-Matthieu, LausanneCulte avec présentation du projet au Cambodge soutenu dans le cadre de la campagne DM-EPER. Témoignage d’Adrian Scherler, chargé de programme. Infos : Ariane Vallotton, 021 647 78 31

Phot

o : E

PER

/ Krz

iszt

of M

aste

rnak

Phot

o : E

PER

/ Loï

c Fa

vre