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Les plus grandes œuvres ne sont pas toujours les plus longues. Il en est de brèves d’une ampleur inégalée. Des films que Jean Grémillon put mener à bien se détache à mon sens la série des courts métrages d’après guerre, méditations d’un homme certes blessé mais arrivé au sommet de son art. Qu’il les ait parfois tenus pour quantité négligeable ne signifie guère que le regret de ne plus entreprendre de fictions longues ; le soin infini avec lequel il agença ses ultimes documentaires prouve assez l’estime profonde qu’il leur portait en réalité. De cet ensemble accompli on doit extraire le dernier, quintessence sciemment testamentaire : son portrait d’André Masson est auto portrait à peine voilé ; le visage du cinéaste se dessine sous celui du peintre ami. 2Les 21 minutes d’André Masson et les quatre éléments procurent une impression si vive qu’on en voudrait surprendre le secret ; la plénitude est telle qu’elle intrigue. Sans doute faut-il savoir entendre la phrase finale de son commentaire : « André Masson est un peintre qui agrandit le monde, qui dit au regardant : le jour va naître, le jour vient… c’est l’éveil. » Formulation claire et mystérieuse, rassemblant en sa densité le propos du film. J’y pensais récemment sur les lieux mêmes du tournage, confrontant l’espace réel à celui représenté, face à une différence d’échelle non sans rapport avec celle communément vécue par l’adulte qui éprouve l’écart entre l’apparente étroitesse d’un lieu présent et la perception d’enfance, élargie, qu’il en eut jadis. La maison du Tholonet, son jardin, l’atelier du peintre, prennent sur l’écran une grandeur insoupçonnée. Ce n’est pas tellement le temps qui s’est écoulé de 1957 à 2003, c’est surtout le regard du cinéaste qui a transfiguré ce coin de terre cézanienne (la montagne Sainte Victoire s’y dresse à l’horizon). Dès lors, n’est-il pas tentant de substituer au nom du peintre celui de l’auteur du film : « Jean Grémillon est un cinéaste qui agrandit le monde » ? 3On pourrait croire cet agrandissement consubstantiel au cinéma ; on aurait tort. Il ne suffit pas de filmer un lieu pour lui conférer une grandeur ; c’est plutôt l’inverse qui se produit d’ordinaire, tant la cohorte des réalisateurs étriqués demeure Philippe Roger 1 Le concept de dilatation a été mis à l’honneur par Henri Agel, qui fut par ailleurs un des premier (...) 2 Voir le témoignage du chef opérateur Louis Page dans Philippe ROGER, Le Mystère de l’œuvre : « Rem (...)

Agrandissement Du Monde Gremillon

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gremillon

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  • Les plus grandes uvres ne sont pas toujours les plus longues. Il en est de brves dune ampleur ingale. Des films que Jean Grmillon put mener bien se dtache mon sens la srie des courts mtrages daprs guerre, mditations dun homme certes bless mais arriv au sommet de son art. Quil les ait parfois tenus pour quantit ngligeable ne signifie gure que le regret de ne plus entreprendre de fictions longues ; le soin infini avec lequel il agena ses ultimes documentaires prouve assez lestime profonde quil leur portait en ralit. De cet ensemble accompli on doit extraire le dernier, quintessence sciemment testamentaire : son portrait dAndr Masson est auto portrait peine voil ; le visage du cinaste se dessine sous celui du peintre ami.

    2Les 21 minutes dAndr Masson et les quatre lments procurent une impression si vive quon en voudrait surprendre le secret ; la plnitude est telle quelle intrigue. Sans doute faut-il savoir entendre la phrase finale de son commentaire : Andr Masson est un peintre qui agrandit le monde, qui dit au regardant : le jour va natre, le jour vient cest lveil. Formulation claire et mystrieuse, rassemblant en sa densit le propos du film. Jy pensais rcemment sur les lieux mmes du tournage, confrontant lespace rel celui reprsent, face une diffrence dchelle non sans rapport avec celle communment vcue par ladulte qui prouve lcart entre lapparente troitesse dun lieu prsent et la perception denfance, largie, quil en eut jadis. La maison du Tholonet, son jardin, latelier du peintre, prennent sur lcran une grandeur insouponne. Ce nest pas tellement le temps qui sest coul de 1957 2003, cest surtout le regard du cinaste qui a transfigur ce coin de terre czanienne (la montagne Sainte Victoire sy dresse lhorizon). Ds lors, nest-il pas tentant de substituer au nom du peintre celui de lauteur du film : Jean Grmillon est un cinaste qui agrandit le monde ?

    3On pourrait croire cet agrandissement consubstantiel au cinma ; on aurait tort. Il ne suffit pas de filmer un lieu pour lui confrer une grandeur ; cest plutt linverse qui se produit dordinaire, tant la cohorte des ralisateurs triqus demeure Philippe Roger

    1 Le concept de dilatation a t mis lhonneur par Henri Agel, qui fut par ailleurs

    un des premier (...)

    2 Voir le tmoignage du chef oprateur Louis Page dans Philippe ROGER, Le Mystre

    de luvre : Rem (...)

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaagrandar el mundo, dilatacin del mundo, espesamiento, engrosamiento, etc

    alessandracaputojaffeNota adhesivael agrandamiento del mundo est ligado para el cineasta al despliegue de los MISTERIOS DE LO SONORO, Y MS GENERALMENTE, DE LO INVISIBLE. CAMINO REVELADOR DE UNA HERMENETICA DE LO SENSIBLE. CITA SOKUROV

  • 4Un cinaste qui agrandit le monde : Jean Grmillon luvre sur ses Quatre lments hlas fournie. Sur lexceptionnelle dilatation grmillonienne1, il serait possible davancer dabord des arguments techniques, comme la prdilection du cinaste pour lobjectif 40 mm, quil surnommait le familial2 ; une optique qui largit lgrement la vision de lil. Utiles, de tels lments nexpliqueraient pourtant pas lessentiel. Il faudrait plutt tenter une analyse approfondie du film, tablir des correspondances entre ses lments sonores et visuels, tisss par lauteur en une texture inimitable ; la varit insolite des styles musicaux dune partition vise universelle, ltagement subtil du sens dun commentaire potique, port par la voix si personnelle du cinaste, le fourmillement orchestr des bruits dune nature vivante, lusage concert de zooms et de ralentis, le rapport rythmique des couleurs, du cadrage et du montage Autant de pistes qui prciseraient le sens du terme grandeur dans ce contexte inspir.

    3 Consultable pour lheure la bibliothque de lArsenal, Paris.

    5Cest pourtant une autre approche qui va tre propose, afin dattirer lattention sur la richesse inaccoutume des archives manuscrites laisses par Grmillon. Grce la veuve du cinaste Christiane Grmillon, par ailleurs productrice des derniers films de son mari via les Films du Dauphin , le chercheur dispose en effet dun fonds exceptionnel3, et lon peut stonner quaucun diteur nait entrepris ce jour une dition, au moins partielle, des crits thoriques et pratiques dun des plus grands cinastes franais. Misre de ldition contemporaine, ou perptuation de la maldiction quon dit peser sur lauteur du Ciel est vous ? En tout tat de cause, les citations indites qui suivent entendent prouver lintrt du matriau crit (notes rdiges avant, pendant et aprs le tournage duMasson, transcriptions dentretiens et dmissions, tats successifs de scnarios, de textes de confrences et darticles divers) non seulement pour une gntique de luvre, mais plus largement pour une comprhension relle dune pense esthtique aussi forte que singulire.

    ***

    4 Note de septembre 1957, cahier manuscrit, fonds Grmillon, JG 51 (069).

    6Une srie de notes prises sur un cahier en septembre 1957, autour du tournage aixois, permet de faire rsonner la phrase du commentaire dans limaginaire de son auteur. Grmillon crit : Grandissement jusquau plan

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaoptica que alarga la visin igual que SOKUROV: tejido de elementos sonoros y visuales de textura INIMITABLE: COMENTARIOS DEL DIRECTOR EN UN SENTIDO POTICO. VOZ PERSONAL, HORMIGUEO ORQUESTADO DE RUIDOS DE UNA NATURA VIVANTE....RELACIN RTMICA DE LOS COLORES. CITA

  • cosmique des images picturales4. Agrandir le monde quivaudrait tablir un lien dynamique entre le microcosme de la reprsentation et le macrocosme de lunivers. De faon concrte, il sagit par exemple de bannir lornemental insignifiant pour dcouvrir le ncessaire, lorganique, le signe de vie, comme le laisse penser cette autre note, prise au sujet dun motif gomtrique quon retrouvera dans le film : Symbolisme de la spirale. Quelle soit compltement trace, voque ou perceptible en certains de ses fragments, son graphisme conserve sa valeur symbolique de naissance et de croissance, et non valeur dornement.

    5 Qui nest pas sans rappeler la proraison dun court mtrage de Grmillon et

    Pierre Kast, Les Char (...)

    6 Note du 4 septembre 1957, cahier manuscrit, op. cit.

    7 Note du 9 septembre 1957, cahier manuscrit, op. cit.

    8 Note du 4 septembre 1957, op. cit.

    7Ce mme cahier rserve une surprise sur la toute fin du commentaire. Le cinaste avait dabord pens dire : Le jour vient envole-toi avec moi. Il y intercale ensuite : Cest lveil , avant de parvenir la formule dfinitive : Le jour va natre, le jour vient cest lveil qui parachve lide daurore en effaant la rfrence lenvol. Dsormais implicite, lide denvol nest pas moins prcieuse ; elle indique le caractre dynamique de la naissance du jour, vcue comme appel, tout en sinscrivant dans le mouvement de dilatation qui, on ne saurait loublier, ouvre la phrase. Cette naissance parat initiatique ; lagrandissement serait-il passage des tnbres la lumire ? Ce jour succdant la nuit a valeur dexorcisme : Toute uvre dart est une dlivrance , remarque Grmillon qui dchiffre lenvol : Profondeur des tnbres, de labme, dont langoisse et le vertige engendrent le dsir de senvoler dans la lumire. Lagrandissement comme illumination ? Cette mystique dune libert rdemptrice5 suppose un homme dabord gar dans sa nuit. On apprciera cette note voisine, pour qui fit mtier de cinaste : Lhomme croit puiser dans les spectacles du monde des images qui ne sont en ralit que les projections de son me obscure6. Une nuit ambivalente, qui peut tre apaisante : Lhomme (le peintre) sidentifie, se confond avec leau et la nuit qui le portent maternellement7. rapprocher de cette concise et forte confession, de la

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    alessandracaputojaffeResaltadoprofundidad de las tinieblas, del abismo, cuya angustia y vrtigo engedran el deseo de elevarse en vuelo en la luz. EL DA SUCEDE A LA NOCHE COMO UNA SUERTE DE EXORISMO. cita

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  • part dun homme bientt arriv au terme de son existence : Je nai pas encore suivi toutes les rivires de mon labyrinthe8. Grmillon crit comme il filme : il a le gnie de la forme potique et le sens de la grandeur.

    9 Premier titre envisag : Rflexions aux pieds dun arbre et dune camra . Je

    pars du tapuscrit (...)

    8Si ces notes griffonnes ntaient pas destines la publication, il nen va pas de mme dun important article que le cinaste rdige en 1958 au sujet de son film, peu aprs son achvement, pour la jeune revue aixoise LArc. Voici un passage significatif de ces Rflexions au pied dun arbre9 :

    Lauteur de film doit sinterroger avec prudence et modestie et ne point exiger de lexpression cinmatographique plus quelle ne saurait signifier elle-mme. Saisir un moment du fuyant dans la cration picturale, comme les projections ralenties retiennent le presque insaisissable ! Ce serait manquer la sincrit de dire que je ne lai pas tent ; de ne pas avouer aussi que jai choisi lobjectif comme complice, comme jai voulu ne men remettre quaux seules vertus de cet il sans discernement ni raison en tant que dtecteur denchantements. Je veux dire par l que cet il camrique, pour employer une expression chre Jean Rostand, me paraissait seul capable daccuser ou refuser une homologie du Feu et de lEau que mon esprit sduit croyait discerner. Y avait-il vraiment correspondance, change de substances entre les images rvlatrices de deux lments contraires ? entre les girations dun tourbillon deau enregistr au ralenti et laspect de brasier tincelant que prenait, au fur et mesure de son accomplissement, telle force du Feu qui se rpandait sur la toile du peintre ? Sans doute fallait-il ce troisime il pour pntrer au cur de la mtamorphose []. Je demeure curieux de savoir si le regardant du film ressentira ou non que jai t un fidle complice de lobjectif. Mais il faut aussi que le regardant accepte llan potique qui fait natre ces images dune nouvelle cosmologie de lhumain. Pour celui qui le refuse, qui naccepte pas lveil ou le dpart, pour ceux dont la raison a besoin de parapets ou dexpriences rassurantes, cet agrandissement du monde reste vain, obscur et dnu de sens.

    10 Cahier manuscrit, op. cit.

    9Voil qui mne au cur mme du processus crateur du cinaste. Il y parle de son outil en des termes proches des thories dun Jean Epstein : lobjectif de la camra est pour ces membres de lcole franaise, tous deux ns dans le muet, un instrument la fois scientifique et magique ; baguette de sourcier, il dtecte une essentialit fondatrice, cette

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    alessandracaputojaffeNota adhesivael tiene el genio de la forma potica y el sentido de la agrandar.

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    alessandracaputojaffeNota adhesivahomologas entre el fuego y el agua: dos elementos contrarios: corazn de la metamorfosis.

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    alessandracaputojaffeNota adhesivateoras cientficas y mgicas cercanas a Epstein y otros miembros destacados de la escuela francesa de preguerra.

  • mtamorphose lmentaire qui est le sujet profond de luvre de Grmillon. Ce dernier distingue trois protagonistes : lauteur, le peintre et le regardant cest--dire le cinaste, son sujet et le spectateur. Par pudeur classique, le cinaste sefface devant son sujet, le peintre pote, et cest bien Masson quil a en tte lorsquil reprend la figure centrale de lagrandissement du monde, cette manifestation de llan potique. Nous savons que le cinaste et le peintre, frres gaux en posie, puisent la mme source ; llan filmique est aussi puissant que les drippings ruptifs et mdits de Masson. Cependant le dtour simposait, afin que le cinaste puisse tracer son art potique. Le conseil donn au regardant (terme plus vocateur que celui de spectateur) sapplique dailleurs autant au public de cinma : ce que Grmillon attend de lui, cest la prise de risque dune perception sans prjugs. Le monde sagrandit quand on le regarde sans les illres de la convention, que le cinaste assimile au rationalisme. Dans le cahier de septembre 1957 se trouvent deux premiers tats de cette mise en garde : Ce nest pas pour ceux qui ont besoin des garde-fous de la raison, des expriences rassurantes , et surtout : Mais ces images peuvent rester obscures ou vaines pour celui qui refuse llan vital potique trs particulier qui les a fait natre10. Pour qui cherche comprendre ce que Grmillon entend par agrandissement du monde, lintrt est quen lieu et place de sa formule, il a dabord employ le terme dimages ; les peintures de Masson sont donc ses yeux des visions centrifuges.

    11 Notes manuscrites prparatoires pour larticle deLArc rdiges en fvrier 1958,

    fonds Grmillo (...)

    12 Cahier manuscrit, op. cit.

    13 Notes manuscrites prparatoires pour larticle deLArc, op. cit.

    14 Cahier manuscrit, op. cit.

    10Dautres notes indiquent quel point le mouvement vis est qualitatif, non quantitatif. Dans un des brouillons de larticle, on rencontre cette phrase inacheve : Ce nest point tant dun agrandissement dchelle que je veux parler, dun largissement gomtrique des surfaces, mais surtout dune amplification de la m11 De la mtamorphose ? Une pense du cahier aixois savre plus explicite : Il ne sagit pas l dun simple changement dchelle, dune augmentation gomtrique des formes : il y a

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaPINTURA Y CINE PRIMOS HERMANOS DE LA POESA: TRIPLE VRTICE DONDE SE MUEVE IGUALMENTE LA OBRA DE SOKUROV.

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  • communication et change de substances. Jeu damplification12. Larticle image cette circulation des quatre lments ; encore faut-il avoir lesprit le sens que le cinaste attribue ces fameux lments. Un brouillon vient notre secours : Bien prciser quil ne sagit pas des lments naturels que nous connaissons sous ce nom mais bien de forces (jallais crire de ralits) qui ne sont exprimables dans leurs multivalences que par dessymboles13. Le cahier claire le caractre cosmique de ces forces secrtes et, pour tout dire, sacres : On peut dire que toute image de Masson est une opration qui a un principe spirituel interne, bien plus quelle nest un reflet du monde extrieur. Comme pour Shelley la posie, la peinture pour Andr Masson mime ce quon ne voit pas, pour produire au grand jour les forces caches de lunivers14.

    11Reprenant pour partie le commentaire du film, larticle revient sur les outils du cinaste dans cette qute magique :

    15 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 8. Le tapuscrit est de nouveau

    prfrable la le (...)

    premire vue, laimable valle du Tholonet ne semble pas avoir inspir Masson. En cette campagne, le premier aspect du paysage est rassurant : les arbres sont bien des arbres, leau qui coule une cascade, les cratures volantes des oiseaux, les terres rouges de la bauxite et les btes dvorantes des mantes religieuses. Et pourtant, si par les moyens de lobjectif qui grossit, amplifie, dcompose, acclre, ralentit, comme lil humain ne peut le faire, si nous y regardions de plus prs, nous pouvions rendre sensibles les aspects secrets dune ralit profonde ! Je suis sr, alors, que la peinture de Masson, dpassant laccident du lieu, le pittoresque particulier du site identifiable, exprime avec violence les forces lmentaires qui circulent dans le grand corps cosmique comme en chacune de ses parties composantes15.

    12On ne saurait mieux dire. Lobjectif se trouve confort dans son rle epsteinien dinstrument rvlateur, oprant dans lespace mais aussi dans le temps, comme il est dit.

    16 Notes manuscrites prparatoires pour larticle deLArc, op. cit.

    17 Une composition de Milhaud fait ainsi partie des pices retenues par Grmillon

    pour le commentaire (...)

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaCOMO SEHELLY EN POESA, MIMA Y CULTIVA AQUELLO QUE NO SE VE, PARA PRODUCIR EN LA LUZ EL GRAN JUEGO DE LUCES ESCONDIDAS DEL UNIVERSO. CITA

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaAMPLIFICAR, AGRANDAR LA VISIN DEL OJO Y EL ODO HUMANO AL IGUAL QUE SOKUROV. SECRETOS DE UNA REALIDAD PROFUNDA. EXPRESAR CON VIOLENCIA LAS FUERZAS ELEMENTALES QUE CIRCULAN EN EL GRAN CUERPO CSMICO COMO EN CADA UNA DE SUS PARTES COMPONENTES.

    alessandracaputojaffeResaltadoEL OBJETIVO DE LA CMARA EN UN ROL QUE LE OTORGA EPSTEIN COMO INSTRUMENTO REVELADOR.

  • 13Cette intuition dun temps rendu plastique par la forme cinmatographique renforce lanalogie avec le domaine musical, sensible dans cette tonnante rflexion, contemporaine de lachvement du film : Je nai point de got pour rduire une musique en pices dtaches, joliment prsentes pour quelque revue de dtail pdagogique, mais jaimerais puiser un jour, par les seules vertus dun microphone devenu lui aussi complice, la subtile alchimie sonore qui engendre les tudes symphoniques de Darius Milhaud16. Remarque unique en ce quelle ouvre comme horizon. Le rle quaffecte Grmillon au micro dans lapproche du mystre musical est exactement celui dvolu lobjectif pour lexploration du miracle pictural, tant et si bien quon peut estimer quaprs ce film portraiturant un peintre, le cinaste nous aurait peut-tre gratifis dun documentaire consacr un musicien. Perspective fructueuse, quand on sait lestime du cinaste pour Milhaud17. Se souvient-on que Grmillon, cas isol dans le film franais, fut musicien part entire compositeur et interprte avant de sengager dans la voie du cinma ? Et faut-il rappeler que le sentiment de grandeur du Masson tient aussi son puissant agencement sonore ?

    18 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 3.

    14Lagrandissement du monde est intimement li pour le cinaste au dploiement des mystres du sonore et, plus gnralement, de linvisible. Dmarche rvlatrice dune hermneutique du sensible. Un an avant le tournage du Masson, voici comment Grmillon sy prparait : Je partageais mon temps entre ltude la bibliothque Mjanes et les rptitions de Don Juan qui mapportaient cet unique ravissement que procure lamour prouv18. En cet t aixois de 1956, laudition de Mozart fut une exprience marquante ; se replonger dans ce bain de musique, en cet ge dor du festival dAix-en-Provence, participait pour lui dun largissement du sensible, au mme titre que ses recherches rudites menes lors de llaboration proprement dite du documentaire venir. Des travaux en un domaine que Grmillon explora toute sa vie : lalchimie. Utilise pour le projet Milhaud, lexpression dalchimie sonore nest donc pas simple image. Spcialiste des sciences occultes, Grmillon avait dj consacr deux films lalchimie et lastrologie au dbut des annes 50.

    19 Notes manuscrites prparatoires pour larticle deLArc, op. cit.

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaANALAOGA DEL CINE CON LA FORMA MUSICAL: HACER EL TIEMPO SENSIBLE.....ALQUIMIA SONORA. CITA SOKUROV

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    alessandracaputojaffeNota adhesivael agrandamiento del mundo est ligado para el cineasta al despliegue de los MISTERIOS DE LO SONORO, Y MS GENERALMENTE, DE LO INVISIBLE. CAMINO REVELADOR DE UNA HERMENETICA DE LO SENSIBLE. CITA SOKUROV

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  • 15Musique, alchimie, peinture : peut-on concevoir des domaines semble-t-il plus distants les uns des autres ? Ce serait sans compter sur les chemins de traverse dune riche pense analogique (que je rapprocherai pour ma part des bienfaits de la rverie bachelardienne), dcisive pour apprcier le sentiment de dilatation perceptif propre notre auteur. Suivons la faon dont il consigne ses premires intuitions : Le rapprochement que je faisais, un soir, en rentrant Aix nest pas forc : celui dun prcieux document dalchimie consult le matin mme la Mjanes sur la nature des essences subtiles et louverture dans laprs-midi par Masson, dune grande armoire remplie de dessins19. Cette courte observation donne lieu un dveloppement saisissant dans la version dfinitive de larticle :

    20 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 5.

    Un soir, Masson ouvrit devant moi une trs grande armoire remplie de dessins, de pastels, de gouaches. Le matin mme javais consult la Bibliothque un prcieux document sur une matire qui a longtemps retenu mon attention. Du nom des choses, lauteur ancien ne donne souvent que la lettre initiale ou le symbole alchimique, et ltudiant doit trouver (dans une solitude o personne ne peut rien pour lui) la voie de la transmutation dans un labyrinthe de consonnes et de voyelles qui recle la nature profonde des lments. Du monde extrieur, Masson ne reoit que des images concrtes et spcifiques que je comparais ces initiales. Son travail crateur consiste retrouver dans la forme qui lui est donne ce qui relie, par une force lmentaire, ce morceau de nature un fragment de lUnivers. Larmoire ouverte devant moi, les images succdant aux images, jassistais un travail de dchiffrement du monde visible ; jtais sur les traces dun itinraire secret pour approcher une ralit antrieure ou suprieure toute dfinition formelle20.

    16Faute de place, et de discernement, limprudent directeur de LArc jugea bon de supprimer tout ce passage, superflu ses yeux, qui rvle pourtant la vraie nature, alchimique, du Masson. La consultation du grimoire de la Mjanes tait prparation directe dun film ax sur la recherche de la nature profonde des lments , ces forces caches de lunivers , ces forces lmentaires qui circulent dans le grand corps cosmique comme en chacune de ses parties composantes . Agrandir le monde est pour le cinaste en rvler la part secrte.

    21 Lettre de Grmillon Stphane Cordier, directeur de LArc, s.d. (avril 1958),

    fonds Grmillon, (...)

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaALQUIMIA SONORA: MSICA, ALQUIMIA, PINTURA....SENDEROS DE UN RICO PENSAMIENTO ANALGICO: RVERIE BACHALEARD: SOKUROV: EPSTEIN: PONTY: CITA TESIS

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaAGRANDAR EL MUNDO ES REVELAR LA PARTES SECRETAS DEL COSMOS

  • 22 Rponse une enqute sur la tlvision, 17 juin 1957 (soit juste avant le

    tournage du Masson(...)

    23 Remarques sur le mode contemporain dexistence du cinma, s.d., fonds

    Grmillon, JG 51 (064), p(...)

    17Grmillon sleva contre les coupes abusives de son article, surtout celle quon vient de signaler : Tant domissions (lalchimie, par exemple) donnent au texte un aspect inachev dans sa pense et mal fabriqu dans sa forme. Jai horreur de cela21. Cette protestation nest pas de pure forme, si lon ose dire ; elle pointe le souci dune plnitude formelle manifestant laccomplissement dune pense. Idal franais dun classicisme souverain dont se rclame le cinaste, prnant cette discipline salutaire qui, au lieu denchaner le crateur, le libre et rend si actuelle cette parole de Jean-Philippe Rameau : qu force dart on oublie lArt lui-mme22 . La manire de rendre allusif le contexte alchimique, perceptible si lon compare le brouillon au texte final, tient cette sorte de ncessit secrte, de lien subtil dune expression et de son contenu, qui est le vrai style23 . Le style classique qui atteint la grandeur par la litote.

    24 Manuscrit autographe, s.d. (vers 1951), fonds Grmillon, JG 51 (063).

    25 Nouvelle allusion au grimoire de la Mjanes. Cahier manuscrit, op. cit.

    26 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 6.

    18Limage alchimique dfinit la vocation du cinaste selon Grmillon et sapplique lensemble de son uvre, depuis ses dbuts avec Chartres(1923). Il est logique que son dernier court mtrage rcapitule son credo. Secret chiffre du monde24. Si le rel est cod, la tche de lartiste simpose. Le cahier aixois le confirme : Dchiffrement de la Nature ; d-cryptographie ; tels les Anciens qui ne donnaient des noms que linitiale25. La cration serait affaire de nomination ; potique libratrice, dmarche orphique : Lorsque vous voquez un crateur, quil soit peintre, musicien ou pote, vous faites surgir limage dOrphe qui appelle les choses et les lments par leur nom afin quils rpondent et soient prsents. Cest un don particulier que celui de nommer, car cest lemploi du nom propre et vrai qui, sans crmonies et sans dmons, dlie les angoisses et les charmes, qui rappelle lapparent lessentiel. Voil ce quoi je pensais devant luvre de Masson26.

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    alessandracaputojaffeResaltadoLA IMAGEN DE LA ALQUIMIA DEFINE LA VOCACIN DEL CINEASTA.....CREDO DEL CINEASTA: DECODIFICAR EL SECRETO O LA CIFRA DEL MUNDO....DESCIFRAR LA NATURA: DESENCRIPTARLA: ORFEO: DON PARTICULAR DE NOMBRAR LAS COSAS.

  • 27 Dautant plus prcieux quaucun propos de Masson ne figure dans le film, irrigu

    par le seul comme (...)

    19Contemporain du tournage, un entretien du cinaste avec le peintre27 vient confirmer leur communaut de vues :

    28 Entretien Masson-Grmillon aux Cigales, 21 septembre 1957, dans Andr

    Masson et les quatre lment(...)

    Jean Grmillon : [] Pour toi, lacte de peindre, cest appeler les forces lmentaires par leur nom pour quelles rpondent et soient prsentes. Cest lil du peintre qui les dsigne, mais cest sa main qui les connat et les charme. Andr Masson : Exactement. Cest un charme, et mme cela touche un peu la sorcellerie. J.G. : [] Une autre ide mest venue, qui relve dune certaine mystique : certains moments, pour certaines peintures, le vide tant fait en toi, tu retrouves par la reproduction dun mouvement de tes mains, dun geste, la force lmentaire qui tait lorigine de ce geste. Je veux dire que si tu es habit par lide rapt, par lide migration, tu tentes certains moments darriver lexpression de cette ide en reproduisant le geste que te suggre ce rapt, cette migration. A.M. : Ce matin, jai voulu essayer de nouvelles peintures que javais reues. Je me suis mis faire des gestes et, presque aussitt, le souvenir, Lyons-la-Fort, dune nue de libellules, sest impos moi. Au dbut, il y a eu un geste presque incantatoire, mais ensuite jai accept lide, contrairement aux peintres non figuratifs. J.G. : Je parlais, tout lheure de ces empreintes du cosmos ; je crois que tu donnes au regardant un lien qui les ramne une sorte de pays natal de linconscient28.

    29 Notes manuscrites prparatoires pour larticle deLArc, op. cit.

    30 Ibid.

    31 Ibid.

    20Cet change passionnant permet denvisager lagrandissement du monde sous un autre aspect, gestuel. Cest que la mtaphysique de la dilatation ncessite une physique. Llan crateur passe par le corps. Muet dans le film, le peintre est expressif par ses gestes ; ce sont eux quenregistre Grmillon. Je souhaitais surprendre les gestes, sans aucune possibilit de

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaLA METAFSICA DE LA DILATACIN NECESITA DE LA FSICA: EL IMPULSO CREADOR PASA O REQUIERE DEL CUERPO

  • contrle par le sujet, lesquels, sils avaient dabord t premire vue des gestes de la main, taient surtout des gestes qui allaient engendrer des images tmoins, des images cls de lunivers dAndr Masson29. Le cinaste est attentif aux signes secrets rvls par ces gestes inspirs. Les formes multiples de ses actes de peintre, dans ses dchirures de lcorce du visible quil pratique avec dlectation ou fureur, me donnaient limpression dautant de nostalgies pour trouver son propre centre lmentaire30 ; ce centre serait-il paradis perdu ? Il sagit de retrouver un arrire-pays natal dont la mmoire personnelle a perdu tout souvenir31 .

    21Le sentiment dagrandissement engendr par limage potique tiendrait la nature dabsolu de celle-ci, sans commune mesure avec les moyens, forcment relatifs, mis en uvre pour son apparition. Propitiatoire, le geste invoquerait le songe incommensurable. Les rves des potes et des peintres sont plus grands que les gestes qui les figurent : ils dpassent les raisons et les symboles , rappelle le cahier aixois. Plus grands et plus libres. vouloir dfinir trop, les portes se ferment aux rveries et aux songes. On se souvient de la mise en garde adresse ceux, les rassis impermables la posie, qui saccrochent aux garde-fous de la raison : ferms la respiration du cosmos, ils ne connatront jamais quun simulacre triqu du monde. Une quinzaine dannes avant son dernier court mtrage, le cinaste avait dvelopp sa critique de la raison. Aprs une charge svre contre Descartes, auquel il reproche davoir chang le fonctionnement de lentendement , Grmillon sexplique :

    32 Entretien ralis vers 19421943, stnotypie indite, fonds Grmillon, JG 51

    (003), p. 6.

    Quand vous comparez notre comportement celui des gens quon appelle les sauvages, les Noirs de lAfrique ou les Chinois, on est terrifi de la pauvret, de ce rtrcissement de notre pense. Les Noirs ou les Orientaux sont rests tellement prs de lorigine des choses quon a limpression quils connaissent des secrets et quils connaissent une tradition que nous avons, nous, perdue. Ils nont pourtant pas de secrets, ils nont jamais perdu contact avec ce qui est lessentiel, le rel, mais un rel qui comporte tout. Nous avons une dformation cause par cette espce de notion quon a de lintelligence, de la raison. Et on laisse perdre lessentiel, tout ce qui est ct32.

    22On touche ici la question centrale, celle du ralisme. Considrant le rel comme plus ample que la perception segmente qui en serait la ntre, le

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaABREVAR DE LO REAL QUE COMPRENDE TODO: INTELIGENCIA O RAZN AMPLAIADA CON LO POTICO, CON LA NOCHE, CON LO MATERNAL, CON LA PASIN, CON EL EROS.

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaCRTICA DE LA ANGOSTA O ESTRECHO DISCURRIR DE LA RAZN OCCIDENTAL, Y EN CONCRETO DE DESCARTES: COMO EPSTEIN

  • cinaste estime faire uvre de raliste en agrandissant le monde. Le sentiment de grandeur luvre dans son ultime documentaire, aussi actif dans ses autres films, na pas dautre origine.

    ***

    23Pour conclure en ce sens, je convoquerai quelques dfinitions grmilloniennes du ralisme, suffisamment explicites cet gard :

    33 Texte de lmission sur le ralisme diffuse le 25 juillet 1952, fonds Grmillon,

    JG 51 (029), p (...)

    34 Hommage au cinma franais, 1952, fonds Grmillon, JG 51 (032), p. 5.

    35 Texte de lmission sur le ralisme, op. cit., p. 4.

    Selon moi, le ralisme pourrait tre la dcouverte du subtil que lil humain ou loreille humaine ne peroit pas immdiatement et quil faut montrer ou faire entendre en tablissant des harmonies, des relations entre les objets et les tres, en vivifiant chaque fois cette somme inpuisable de sensations visuelles et auditives qui frappe notre imagination, qui enchante notre cur33. Le raliste franais lit couramment, dans un livre invisible pour les autres, une ralit que le cinma droule devant nous avec la fracheur de lenfance et la prcision du calcul34. Cest le chemin du rel qui me passionne. Si jvoque lide ralisme cinmatographique , je rponds : rvlation dun secret par le moyen dune admirable mcanique qui charme autant nos yeux quil ravit notre esprit, et pour des raisons de vrit35.

    36 Manuscrit autographe, s.d. (vers 1949-1951), fonds Grmillon, JG 51 (063).

    24Luvre entier de Jean Grmillon est un hymne la fidlit, non pas la surface du monde, lapparence des choses ou des vnements, mais bien la raison profonde au rel. Je veux dire ce qui contient le naturel et le sur naturel36 . Toujours humaine, parfois jusqu la dchirure, cette qute de vrit dun rel sans cesse conqurir rend inestimables ces films dune farouche exigence.

    NOTES

    1 Le concept de dilatation a t mis lhonneur par Henri Agel, qui fut par ailleurs un des premiers (et des plus pertinents) exgtes de Grmillon.

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    alessandracaputojaffeNota adhesivaREALISMO COMO EL DESCUBRIMIENTO O DEVELACIN DE AQUELLO QUE EL OJO HUMANO O LA OREJA HUMANO NO PERCIBEN DE UN MODO INMEDIATO. ....HACER VER O ESCUCHAR LAS MELODAS INVISTAS O INAUDITAS ENTRE LOS OBJETOS, LOS SERES....VIVIFICADAS EN UNA SUMA INAGOTABLE DE SENSACIONES VISUALE SY AUDITIVAS. QUE SOBRECOGEN O GOLPEAN NUESTRA IMAGINACIN, QUE ENCANTA O EMBRUJA NUESTRO CORAZN. ....SEMEJANTE A LA FRESCURA DE LA MIRADA DEL INFANTE. CITA SOKUROV

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    alessandracaputojaffeNota adhesivafidelidad y fe no a la superficie del mundo, ni a la apariencia de las cosas o acontecimientos, sino a la razn profunda...a lo real. yo deseo aquello que contiene lo natural y sobre-natural.....siempre humano, quizs hasta el desgarro, esta bsqueda de verdad de un real sin cesar conquistado...

  • 2 Voir le tmoignage du chef oprateur Louis Page dans Philippe ROGER, Le Mystre de luvre : Remorques de Jean Grmillon, Cosmogone, Lyon, 1998.

    3 Consultable pour lheure la bibliothque de lArsenal, Paris.

    4 Note de septembre 1957, cahier manuscrit, fonds Grmillon, JG 51 (069).

    5 Qui nest pas sans rappeler la proraison dun court mtrage de Grmillon et Pierre Kast, Les Charmes de lexistence (1949).

    6 Note du 4 septembre 1957, cahier manuscrit, op. cit.

    7 Note du 9 septembre 1957, cahier manuscrit, op. cit.

    8 Note du 4 septembre 1957, op. cit.

    9 Premier titre envisag : Rflexions aux pieds dun arbre et dune camra . Je pars du tapuscrit dfinitif, fonds Grmillon, JG 26 (014), pp. 9-10, non de la revue (qui publia une version incorrecte, tronque et prive de son titre).

    10 Cahier manuscrit, op. cit.

    11 Notes manuscrites prparatoires pour larticle de LArc rdiges en fvrier 1958, fonds Grmillon, JG 26 (011).

    12 Cahier manuscrit, op. cit.

    13 Notes manuscrites prparatoires pour larticle de LArc, op. cit.

    14 Cahier manuscrit, op. cit.

    15 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 8. Le tapuscrit est de nouveau prfrable la leon imprime, toujours fautive.

    16 Notes manuscrites prparatoires pour larticle de LArc, op. cit.

    17 Une composition de Milhaud fait ainsi partie des pices retenues par Grmillon pour le commentaire musical de son premier long mtrage muet,Maldone (1928).

    18 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 3.

    19 Notes manuscrites prparatoires pour larticle de LArc, op. cit.

  • 20 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 5.

    21 Lettre de Grmillon Stphane Cordier, directeur de LArc, s.d. (avril 1958), fonds Grmillon, JG 26 (015).

    22 Rponse une enqute sur la tlvision, 17 juin 1957 (soit juste avant le tournage du Masson), fonds Grmillon, JG 51 (068).

    23 Remarques sur le mode contemporain dexistence du cinma, s.d., fonds Grmillon, JG 51 (064), pp. 10-11.

    24 Manuscrit autographe, s.d. (vers 1951), fonds Grmillon, JG 51 (063).

    25 Nouvelle allusion au grimoire de la Mjanes. Cahier manuscrit, op. cit.

    26 Rflexions au pied dun arbre , op. cit., p. 6.

    27 Dautant plus prcieux quaucun propos de Masson ne figure dans le film, irrigu par le seul commentaire dit par Grmillon.

    28 Entretien Masson-Grmillon aux Cigales, 21 septembre 1957, dans Andr Masson et les quatre lments, documentation pour le scnario, fonds Grmillon, JG 26 (014), pp. 5-6.

    29 Notes manuscrites prparatoires pour larticle de LArc, op. cit.

    30 Ibid.

    31 Ibid.

    32 Entretien ralis vers 19421943, stnotypie indite, fonds Grmillon, JG 51 (003), p. 6.

    33 Texte de lmission sur le ralisme diffuse le 25 juillet 1952, fonds Grmillon, JG 51 (029), p. 2

    34 Hommage au cinma franais, 1952, fonds Grmillon, JG 51 (032), p. 5.

    35 Texte de lmission sur le ralisme, op. cit., p. 4.

    36 Manuscrit autographe, s.d. (vers 1949-1951), fonds Grmillon, JG 51 (063).

    AUTEUR

    Philippe Roger