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le magazine du Département de l’Aisne N° 174 - Septembre/0ctobre 2009 www.aisne.com La randonnée dans l’Aisne, ça marche

Aisne174

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le magazine du Département de l’Aisne

N° 174 - Septembre/0ctobre 2009

www.aisne.com

La randonnée dans l’ Aisne,

ça marche

2 sommaire

Le magazine du Conseilgénéral de l’AisneN° 174 - 245 000 ex.Septembre/Octobre 2009 rue Paul Doumer02013 Laon Cedex

Directeurs dela publication :Yves DAUDIGNYPhilippe MIGNOT

Responsable communication :Pascale CARTEGNIE

Rédacteur en chef :Bruno WALTER

Rédaction :Bruno WALTERFrançois-Xavier DESSIRIERCéline VAN COPPENOLLE

Photos :François-Xavier DESSIRIERBruno WALTER

Conception/Pré-presse :Christian JOMARDService communicationConseil général de l’Aisne

Secrétariat :Annie BEAUVILLAIN03 23 24 86 99

Imprimerie :Groupe MORAULT

Distribution : La POSTE/MÉDIAPOST

imprimé surCyclus print,100% recyclé

4/ 7 actualités■ Premiers pas pour la reconversion du site de Couvron en plateforme logistique spécialisée.■ C’est la rentrée : quoi de neuf dans nos collèges ?

8/9 éducation / solidarité■ Le nouveau visage des sectes dans l’Aisne■ Chaunois : Des femmes qui veulent travailler

10/11 économie■ Marie Maryns prépare les confitures de l’Elysée à Crouy ■ Des artisans commerçants de l’Aisne s’engagentdans la démarche qualité

12 tribune

13/16 dossier■ La randonnée dans l’Aisne, ça marche !

17 découverte■ Géodomia, voie verte : deux chantiers majeursinaugurés en septembre

18-19 l’entretien■ Le sociologue Michel Lallementdécrypte l’œuvre de Godin

20 tourisme■ Dormir autrement : l’Aisne à la sauce "roots"

21 sport■ UNSS : les sportifs du mercredi après-midi

22 le point sur■ Inondations du sud de l’Aisne :le Département s’engage aux côtés des sinistrés

23 environnement■ La belle forêt des enfants de Belleu

24 portrait■ Julien Delhaye, brasseur à Nanteuil-la-Fosse

25/28 culture■ Merlieux, un village à la page■ Marie-Hélène Richard fait danser les arbresautour de Géodomia■ Des cinémas pas comme les autres■ Pierre Pothron, peintre et familistérien

29 c'est tendance■ Adopter la démarche "Ecocitoy’N"■ Personnaliser ses albums photos avec le scrapbooking

30/31 les rendez-vous

32 l’image■ Géodomia, centre départemental de ressources environnementales, ouvre ses portes à Merlieux

l'Aisne 174 - Septembre/Octobre 2009

p. 13-16

p. 4-6 p. 17

3 éditorial

Yves DAUDIGNYPrésident du Conseil général de l’Aisne,Sénateur.

Selon les Japonais, un lapin habite dans la lune et, lorsque l’on regarde

attentivement notre satellite, on peut en distinguer l’image. Le Japon

est aussi le pays où l’on dépose le plus de brevets au monde. L’imagi-

nation, développée collectivement au pays du Soleil levant, se traduit

concrètement par une forte capacité d’innovation. Dans un monde aussi

pragmatique que le nôtre, un monde difficile pour beaucoup d’entre

vous, où le quotidien apporte son lot de difficultés concrètes, l’ima-

gination doit être cultivée comme un bien précieux et transmise aux

générations futures avec le même soin que l’on prendrait d’une flamme

vacillante un jour venteux. Dans les fumées de l’utopie, les étudiants

de Mai 68 ne scandaient-ils pas “l’imagination au pouvoir” ? S’il est dif-

ficile de laisser gouverner l’imagination, elle est un carburant précieux

de l’action publique, dans l’Aisne un peu plus qu’ailleurs. En effet, les

Axonais peuvent revendiquer l’héritage de Jean-Baptiste Godin, qui a

su imaginer en plein XIXe siècle des solutions sociales audacieuses, sans

jamais se départir d’une redoutable efficacité industrielle. N’est-ce pas

aujourd’hui encore notre défi ?

Sans imagination, nous n’inaugurerions pas, ce 27 septembre à Merlieux-

et-Fouquerolles, le centre de ressources environnementales Géodomia.

Cette réalisation, sans équivalent en France, nous en sommes particu-

lièrement fiers, parce qu’elle est née d’un engagement fort du Conseil

général pour l’environnement, pour le développement durable. Géodo-

mia se veut avant tout un lieu de transmission des savoirs, une agora

verte où l’on débat, où l’on s’enrichit mutuellement par le dialogue.

Le site a été conçu selon les normes de haute qualité environnemen-

tale (HQE) : là encore, il a fallu imaginer, trouver des solutions à des

problèmes bien concrets. Le résultat est là. Géodomia, comme d’autres

grands chantiers en cours dans le département, illustre bien le mot de

Baudelaire selon lequel “L’imagination est la reine du vrai.”

Le lapin dans la lune

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La reconversion possible du site militaire de Couvron en plateforme logistique spécialisée dans le conteneur sécurisé sous douane a été annoncée le 23 juin dernier. Le 6 juillet, à l’occasion d’une session extraordinaire, le Conseil général a adopté, à l’unanimité, un rapport confirmant son engagement dans un dossier qui, s’il aboutit, pourrait permettre la création,d’ici quatre ans, de 3 000 emplois. Explications.

Couvron : les premiers pas d'un dossier économique majeur4 actualités

Couvron

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Au lancement d’un dossier de déve-loppement économique, il convient toujours d’être prudent. Prudence qui n’empêche ni l’espoir ni l’action. S’il va jusqu’au bout, le projet de reconversion de l’ancienne base militaire de Couvron en plateforme logisti-que spécialisée sera exceptionnel. Exception-nel par le nombre d’emplois créés : 3 000 à l’horizon 2012/2013, voire 6 000 à plus long terme. Même l’arrivée de Toyota à Valencien-nes - la plus grosse implantation industrielle en France de la dernière décennie - est moins importante en terme d’emplois. C’est dire. Ex-ceptionnel parce qu’il s’agit d’un dossier de dimension européenne, qui conforte l’Aisne

dans sa vocation logistique. Exceptionnel en-fin, parce qu’il s’agit d’une activité innovante avec une dimension importante en recherche et développement.

Le dossier de Couvron comprend en effet trois éléments. La plateforme logistique en elle-même, d’abord. C’est le cœur du projet. A celle-ci viennent s’ajouter la création d’un “incubateur technologique” et d’un “centre européen de management et de logistique des crises”, qui seront pourvoyeurs d’emplois qualifiés - environ 700.

La plateforme logistique. Il ne s’agit pas d’un site ordinaire mais d’un concept unique

Le calendrier prévisionnelLe 6 juillet 2009, délibé-ration du Conseil général de l’Aisne acceptant le principe de la création de la société d’économie mix-te. Les autres collectivités concernées ont suivi. L’ob-jectif est de créer la SEM avant la fin de l’année.

En septembre, résultat de l’étude préalable de faisa-bilité économique. Il s’agit d’une étape indispensable. Le Département finance cette étude à hauteur de 71 250 E.

Lancement des études de dépollution du site, tou-jours en septembre : c’est la procédure classique.

Au dernier trimestre 2009 : lancement desétudes pour la réalisation de l’incubateur technolo-gique.

2010/2011 : lancement des travaux.

2012/2013 : ouverture de la plateforme logistique sécurisée

Sécurisation des conteneurs : un marché d'avenir

en Europe : une plateforme spécialisée dans le conteneur sécurisé sous douane. Il s’agit, très concrètement, de capter une partie du flux de conteneurs en provenance des grands ports de la Manche et de la Mer du Nord ; de les scanner pour en vérifier le contenu. Cette tâche sera confiée aux douanes. Puis, il s’agit de les “éclater”. C’est cette phase d’éclate-ment qui sera la plus pourvoyeuse d’emplois. L’éclatement consiste, une fois le conteneur vérifié, à en répartir le contenu vers sa des-tination finale. Il sera réalisé par des sociétés privées spécialisées dans la logistique.

En juillet 2007, le Congrès américain adoptait une loi imposant de scanner 100 % du fret entrant aux Etats-Unis d’ici 2012, échéance repoussée ensuite de deux ans. Une consé-quence directe du tour de vis sécuritaire qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001. Or, pour l’instant, seul 2 % des conteneurs sont vérifiés, généralement avec des équipes de

chiens renifleurs. Les scanners sont encore bien trop rares, comme le note un rapport d’une commission d’enquête sur le régime de transit communautaire du Parlement Euro-péen : “le scanner - que les autorités françaises utilisent déjà au Havre et que Rotterdam a com-mandé - peut traiter un maximum de quelque 130 000 conteneurs par an. Pour Rotterdam,

c’est là une goutte d’eau dans la mer.” De fait, 130 000 conteneurs, c’est une quinzaine de bateaux… Car les chiffres du transport mari-time donnent le tournis. 7 milliards de tonnes de marchandises transitent chaque année. Au quotidien, 50 000 navires sillonnent mers et océans. Le transport par conteneurs explose : 300 millions de conteneurs circulent à travers

la planète chaque année, dont 48 mil-lions rien que pour l’axe européen Nord - Sud. Les bateaux sont de plus en plus grands - environ 350 mètres de long - et peuvent emporter envi-ron 10 000 conteneurs.

Le projet de la plateforme de Couvron envisage de traiter 65 000 conte-neurs, dans un premier temps, ce qui est, finalement, très raisonnable au regard du transit international.

5 actualités

La reconversion possible du site militaire de Couvron en plateforme logistique spécialisée dans le conteneur sécurisé sous douane a été annoncée le 23 juin dernier. Le 6 juillet, à l’occasion d’une session extraordinaire, le Conseil général a adopté, à l’unanimité, un rapport confirmant son engagement dans un dossier qui, s’il aboutit, pourrait permettre la création,d’ici quatre ans, de 3 000 emplois. Explications.

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Le projet en cinq chiffres

250 hectaresde plateformelogistique

1,5 millionde m2 de bâtiments sous douane haute-ment sécurisés

50 entrepôtsde 30 000 m2

3 000 emplois pour 2012 / 2013,voire 6 000 à long terme

1 milliard d’euros d’investisse-ment privé total

L’incubateur technologique. Le scanning se heurte à deux problèmes. La durée de l’opéra-tion, d’abord : il faut près de 40 minutes pour scanner un conteneur ; une durée qui ne per-met pas d’écouler le flux. La production des scanners eux-mêmes, ensuite : il n’existe que deux sociétés - une Américaine, une Chinoise - qui en fabriquent. Les délais sont actuellement de trois ans. L’objectif de l’incubateur techno-logique sera de mettre au point et de produire des scanners de nouvelle génération. Les cher-cheurs pourront s’installer sur le tout nouveau pôle d’activités du Griffon, qui est à proximité du site de Couvron.

Le centre européen de management de cri-se. Là encore, il s’agit d’innover en créant un équipement qui n’existe pas en Europe. L’idée est de proposer des solutions de management logistiques rapides à l’Etat, en cas de crises humanitaires, de catastrophes naturelles. At-tention, l’idée n’est pas de faire décoller les avions d’aide humanitaire depuis la piste de

Couvron, non, mais de “modéliser” les crises pour y répondre le plus rapidement possible, avec les moyens adéquats.

Public, privé, qui fait quoi ?Le projet de Couvron est à la fois public et privé. La société d’éco-nomie mixte (SEM) en cours de création aura pour objet d’assurer la gouvernance du projet, pour le faire aboutir. Elle s’occupera notam-ment des questions foncières et des in-vestissements publics. Le Conseil général de l’Aisne détiendra 40 % de la part publique de la SEM. Il faudra égale-ment un financement public pour réaliser un échangeur autorou-tier qui connectera la plateforme à l’auto-route A26.

La part principale de l’investissement re-viendra au privé et aux sociétés logistiques qui s’installeront sur le site.

Couvron : les premiers pas d'un dossier économique majeur

Les atouts de CouvronEn pleine guerre froide, la base de Couvron n’a pas été choisie au hasard par l’OTAN pour abriter les avions américains. Les sites étaient tous stratégiques d’un point de vue géographique. La logistique obéit à des critères proches de ceux des militaires.

Il faut de l’espace, d’abord. Couvron offre 470 hectares dont 12 hectares d’installations déjà opé-rationnelles, même si elles nécessitent quelques aménagements. C’est bien cet espace qui manque ailleurs. D’autant que le coût du terrain est, dans l’Aisne, bien moindre que dans les pays d’Europe du Nord, dont la densité de population rend l’espace hors de prix (l’Aisne est à 73 habitants au kilomètre carré, quand les Pays-Bas sont à 400 et la Belgique à 350).

Les logisticiens ont besoin d’infrastructures. Couvron a la chance de posséder une piste d’aviation de 3 000 mètres mais là n’est pas l’essentiel pour les conteneurs maritimes, qui viendront par le fer et la route. Le site est sur le tracé de la voie ferrée Rouen - Tergnier - Reims et à 2 km seule-ment de l’A26, à laquelle il pourra facilement être raccordé.

Troisième critère, la situation géographique. Evidemment, tout le monde peut se dire au cœur de l’Europe. Sauf que là, il s’agit d’être situé à distance raisonnable des ports d’Europe du Nord et de la région parisienne.

Le site de Couvron s’étend sur 470 hectares à proximité des infrastructures routières et ferroviaires.

6 actualités

Depuis plusieurs années, et sous l’im-pulsion notamment du Conseil général de l’Aisne, le département a choisi de favoriser le développement de l’activité logistique. Parfaitement situé au niveau géographique, entre les grands centres industriels d’Eu-rope du Nord, les grands ports maritimes, et la région parisienne, l’Aisne a mis en place une véritable politique d’accueil des entre-

L’Aisne, département logistiqueLexiqueConteneur “Equivalentvingt pieds” (EVP) : c’est une norme internatio-nale. Lorsque l’on parle de conteneurs, il s’agit d’EVP, qui mesurent 2,59 m (8,5 pieds) de haut par 2,43 m de large (8 pieds) et 6,05 m (20 pieds) de long.

Logistique : l’association des logisticiens de France définit ainsi son activité : “la logistique est l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au moin-dre coût, d’une quantité de produits, à l’endroit et au moment où elle existe.” Il ne faut évidemment pas confondre la logistique et le stockage, même si l’ac-tivité comprend une part importante de gestion de stocks. Le logisticien gère des flux entrants et sor-tants etc. De nombreux métiers y sont associés.

Société d’économie mix-te (SEM) : il s’agit d’une structure juridique parti-culière. C’est une société anonyme, dont 51 % au moins du capital est dé-tenu par des personnes publiques (Etat, Dépar-tement, Région, etc). Elle permet de concilier l’in-térêt général aux intérêts des entreprises. Dans le cas de Couvron, la part publique de la SEM (dont le capital total est de 10 ME) sera détenue par le Conseil général de l’Aisne (40%) ; le Conseil régional de Picar-die (40%) ; les deux com-munautés de communes concernées (Laonnois et Pays de la Serre, 20%). Côté privé, on devrait retrouver le groupe La Poste, la SNCF, et quelques grandes socié-tés du secteur logistique.

OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) : cette alliance mi-litaro-politique créée en 1949, en pleine guerre froide, avait pour but de défendre l’occident face à la menace soviétique. La France en a claqué la porte en 1966, à l’initiative du général De Gaulle. Couvron abritait une base aérienne américaine. Son position-nement géographique ne doit donc rien au hasard.

prises du secteur. Cela passe notamment par l’aménagement de zones d’activités suffisamment dimensionnées pour une ac-tivité nécessitant de l’espace. On peut citer le parc des autoroutes à Saint-Quentin (180 hectares) ; le parc du plateau, à Courmelles (150 ha) ; la ZID de l’Omois, près de Château-Thierry (125 ha) ; le pôle du Griffon (150 ha), qui ouvre sur Laon. Les principaux logisti-

ciens français sont d’ailleurs présents dans le département, de Géodis à FM Logistic en passant par Mory ou TNT, pour n’en citer que quelques uns.

La logistique offre des débouchés multiples, en terme d’emplois. On recense 45 métiers différents et l’Aisne propose des formations qui vont du BEP au bac + 5.

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Ça bouge dans les collèges

7 actualités

Plan collèges,le point sur les grands travaux. Depuis 2007, le Conseil général de l’Aisne est engagé dans un vaste programme de rénovation des collèges. 48 établissements publics sur les 57 que compte le département sont concernés pour une enveloppe ini-tiale de 100 millions d’euros, réévaluée courant 2009 à 131 millions afin de répondre aux nouvelles réglemen-tations en matière thermique et d’accessibilité des personnes handicapés ainsi qu’à l’intégration d’une dé-marche environnementale. Parmi les grands chantiers, la 1re tranche des travaux du collège de Cuffies, inté-grant une extension de l’externat est terminée. Coût : 3,6 ME. C’est aussi le cas de la 1re tranche des travaux du collège Jean-Moulin de Saint-Quentin, incluant la création d’une extension pour un coût de 3,3 ME. Ache-vées également, la restructuration et réhabilitation des bâtiments de l’externat du collège Saint-Just à Soissons pour un coût de 3,5ME, la 1re tranche de la ré-novation du collège de Tergnier (3,4 ME) ainsi que les travaux engagés au collège Max-Dussuchal de Villers-Cotterêts concernant l’externat, l’administration et les espaces extérieurs pour un coût de 2,1 ME. L’étape cruciale du choix de l’architecte a été franchie concer-

Doté d’un tout nouvel équipement,le collège Montaigne est entré dans l’ère

de l’environnement numérique de travail.

Grands travaux et extension de l’Environnement numérique de travail (ENT) dans le cadre du “plan collèges” premières expériences de tri et de valo-risation des déchets dans les cantines : il y a du neuf pour la rentrée dans les collèges.

nant le collège Jean-Mermoz de Laon, qui fait l’objet d’une démolition et d’une reconstruction totale. Elle le sera aussi prochainement pour le collège Frœlicher de Sissonne. Le coût global de ces deux grosses opérations s’élève à 32,9 ME. Le choix des maîtres d’oeuvre est en cours pour la démolition et reconstruction des exter-nats au Nouvion-en-Thiérache et au collège Montai-gne de Saint-Quentin qui connaîtront également une restructuration et la rénovation de l’administration et des logements. La fin des travaux sur les deux si-tes est prévue à la rentrée 2012 pour un coût global de 12,8 ME.

Environnement numériquede travail, le réseau s’étend.Avec l’environnement numérique de travail (ENT) c’est une nouvelle ère qui commence pour les collégiens, pour leurs parents et pour les équipes éducatives. Développé en partenariat avec l’Académie d’Amiens, L’ENT permet à chacun d’accéder à des ressources pédagogiques, à une messagerie interne et externe, à des forums, aux emplois du temps, aux cahiers de textes, aux notes, aux absences et retards, bref, à tout ce qui fait la vie d’un établissement scolaire. Or-

dinateurs portables, vidéo projecteurs, serveurs de données et tableaux blancs interactifs (TBI), la mise en place d’un tel programme nécessite un impor-tant investissement en matériel et en formation. En phase expérimentale depuis janvier 2008 dans les établissements pilotes de Corbeny et Saint-Gobain,l’ENT a depuis été mis en place dans les collèges Mar-the-Lefèvre et Montaigne à Saint-Quentin, François 1er à Villers-Cotterêts, Charlemagne à Laon et Gérard-Philipe à Soissons. La deuxième vague d’équipement inclut également le collège Hanoteau de Saint-Quen-tin ainsi que Sains-Richaumont, Ribemont, Vervins, Moy-de-l’Aisne et Fère-en-Tardenois.

Tri et valorisation des déchets, premiers pas à Braine.“Le collège Pierre et Marie-Curie de Braine sera le 1er col-lège sur l’académie et le troisième établissement en France à être équipé d’un composteur électromagnétique.” En visite dans l’établissement avec les représentant de l’ADEME, Corinne Cousin, Chargée de mission prévention déchets, suit ce dossier de près au Conseil général de l’Aisne. Engagé comme d’autres établissement dans une démarche environnementale, le collège de Braine pré-sente de nombreux atouts. Prévue dans les prochains travaux, la reconfiguration complète du restaurant scolaire, qui fournit 300 repas par jour, est une bonne occasion de mettre en place le tri avec sensibilisation auprès des élèves qui en seront les premiers acteurs. Séparés des emballages, les restes alimentaires iront alors nourrir le composteur. “Pour faire un bon compost, il faut une température régulée, un brassage régulier et un bon équilibre entre carbone et azote,” précise Yannick Payet de l’ADEME. La sciure de bois fournie par l’atelier menuiserie de la SEGPA du collège permettra cet équi-libre. Quant au compost obtenu, il trouvera son usage auprès la section horticulture de l’établissement. Un circuit en vase clos où rien ne perd, tel serait l’idéal à atteindre pour cette première expérience qui débutera en janvier 2010 avec l’arrivée du fameux composteur.

Aisne

Au collègeJean Moulin,une extension flambantneuve.

8 éducation

Faux thérapeutes, stages de formation professionnelle diri-gés par des “coaches” douteux : les dérives sectaires gagnent du terrain, selon la Mivilude (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Le point avec Christian Cabus, président de l’antenne régionale du Cen-tre contre les manipulations mentales.

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Aisne

Les groupes sectaires présentent un visage honorable pour séduire un public large.

Les principales demandes reçues par l’antenne régionaledu CCMMSanté, soins, bien-être, thérapies déviantes : 126 demandesNouvelles religions : 124Emploi et formation pro-fessionnelle : 37Esotérisme : 30Soutien scolaire : 28

Les dérives sectaires sont-elles en hausse dans notre région ?

Christian Cabus : d’une manière générale, il existe de plus en plus de groupes présen-tant des dérives sectaires. Dans l’Aisne, plus particulièrement, nous avons des signale-ments inquiétants concernant les nouvelles religions mais surtout les thérapies plus ou moins bidons. En deux ans, nous avons reçu une centaine de personnes de l’Aisne, prin-cipalement des familles inquiètes devant le comportement d’un proche. Nous recevons aussi, mais c’est plus rare, des victimes de sectes.

Comment définir les dérives sectaires ?

C. C. : il est important de bien comprendre que nous ne luttons pas contre les croyan-ces. Les gens croient ce qu’ils veulent, c’est leur liberté. En revanche, nous nous atta-quons aux méthodes, aux pratiques, qui aboutissent à la disparition du libre-arbitre, à l’embrigadement, à la soumission à un gou-rou ou à un maître. C’est ce que j’appelle la prison sans barreau. Généralement, la dérive sectaire aboutit aussi à une dépendance fi-nancière forte vis-à-vis du groupe. Je vais prendre un exemple : le yoga, c’est formida-ble. Mais il existe des mouvements sectaires (1) qui vous amènent à vous couper de votre famille, à aller vivre dans un ashram en Inde… La sophrologie ou la psycho généalogie, pra-tiquées par des thérapeutes déviants, peu-vent amener à la perte de votre libre arbitre, et il en est de même pour ce que l’on appelle les pratiques non conventionnelles à visées thérapeutiques.

Le nouveau visage des sectesExiste-t-il des signes qui doivent alerter les familles ?

C. C. : un changement brutal d’alimentation, de vocabulaire ou d’habillement peut signifier quelque chose. Mais attention, cela ne veut pas dire forcément que la personne est dans les mains d’une secte, fort heureusement.

Quel est le nouveau visage des sectes aujourd’hui ?

C. C. : il ne faut plus voir les sectes comme autrefois ; le côté folklorique avec le gourou en robe rouge, cela existe parfois, mais c’est vraiment marginal. Les groupes sectaires présentent aujourd’hui tous les aspects de l’honorabilité, leurs dirigeants sont en costu-me - cravate. Ils investissent principalement le secteur de la santé, du bien être, et, ces dernières années, on les retrouve en grand nombre dans le domaine de la formation pro-fessionnelle.

Quelles sont leurs méthodes pour attirer les nouveaux adeptes ?

C. C. : leurs techniques sont différentes, mais le processus est toujours le même, qui peut se décomposer en quatre étapes : la présentation du groupe, qui dure environ 6 mois, dans laquelle le futur adepte va être séduit, convaincu de son importance ; puis, vient le moment de la culpabilisation, qui peut durer de 2 à 6 mois. C’est à ce moment qu’à son insu, se développe l’état de dépen-dance ; troisième étape, le renforcement de l’adhésion au groupe, qui dure encore 6 mois. C’est la phase où l’on s’éloigne de sa famille, de ses amis… Enfin, dernière étape, rendre le

retour impossible. L’adepte est totalement manipulé, il n’a plus de sens critique et ne peut plus faire machine arrière.

Où les sectes recrutent-elles ?

C. C. : partout, parce qu’elles s’attaquent à tout le monde. Les jeunes tomberont plus facilement dans le satanisme, par exemple. On estime que 25 000 jeunes, en France, ont rejoint des groupes sataniques sectaires. Eux, recrutent sur Internet, notamment. Mais ils ne sont pas les seuls. Certains grou-pes font du porte à porte, d’autres sont sur les marchés, proposent des conférences…

Quel est votre rôle ?

C. C. : nous sommes une association agréée, chargée principalement de faire de la pré-vention et de l’information. Nous inter-venons dans les lycées, les collèges, nous donnons des conférences. Notre but est, aussi, de venir en aide aux victimes et à leur famille. Lorsque l’on vient nous voir, nous montons un dossier, nous recherchons des preuves de dérive sectaire, et nous accom-pagnons les victimes dans leurs démarches judiciaires. Lorsqu’elles n’osent pas porter plainte, nous faisons un signalement au pro-cureur de la République. Et généralement, la justice nous suit.

Contact : 06 78 20 26 34

(1) Christian Cabus préfère ne pas citer nommément les sec-tes ; celles-ci ont souvent des moyens financiers importants et certaines attaquent systé-matiquement les associations et les journaux qui les présen-tent sous un jour défavorable.

Des femmesqui veulent travailler

Andrée Bethencourt, de Chauny. Missions d’interim, petits boulots, puis, de moins en moins de travail… et plus rien. “Sans travail, on prend l’habitude de ne plus sortir de chez soi, on s’enfonce petit à petit” témoigne-t-elle. Andrée a intégré l’action “Des femmes qui veulent travailler” en 2007 et se sent aujourd’hui entièrement remise sur les rails. “Aujourd’hui, j’ai plein d’amies, alors que je ne voyais plus personne.” Côté professionnel, elle a embrayé sur un pro-gramme qui va lui permettre d’intégrer une formation qualifiante. “J’aimerais travailler dans l’hôtellerie, et aujourd’hui, je me sens beaucoup plus mobile qu’avant. Je suis prête à aller travailler ailleurs s’il le faut.” Pour se rendre à sa formation, Andrée prend le train le matin à 6 heures, mais ça ne lui fait pas peur : elle sait désormais qu’elle a un avenir devant elle.

Virginie Petit, de Tergnier. L’an dernier, Virginie a intégré le dispositif. “Je suis ti-mide, ça me permet d’aller vers les autres plus facilement, de retrouver de la confiance en soi.” Une confiance qui lui a permis d’obte-nir le passeport bureautique, puis d’inté-grer une session de remise à niveau géné-ral et, aujourd’hui, d’être engagée, comme André, dans un programme “ACTIF” (action territoriale pour l’insertion) qui s’achèvera en février 2010. Virginie aimerait ensuite poursuivre par une formation qualifiante, pour décrocher un diplôme dans la vente. “J’ai aussi compris qu’il ne fallait pas griller les étapes, qu’il faut du temps pour arriver à mener mon projet jusqu’au bout.”

Angélique Quina, de Tergnier. Difficile de croire que cette jeune femme pleine de vie était, avant la formation, d’une nature timide et anxieuse… Pour Angélique, le pro-gramme “Des femmes qui veulent travailler” a permis une véritable métamorphose. Après un congé parental, elle ne retrouve pas de travail. Une situation qui dure pendant trois ans. “Je ne m’occupais que de la maison, des enfants. Tous les jours, le programme, c’était lessive, ménage, repas… au bout d’un moment, on se dévalorise, on perd toute confiance en soi. La formation m’a permis de remonter la pente. On se rend compte que, nous aussi, nous sommes des gens importants !” Angéli-que a appris à gérer son temps, notamment avec ses enfants. Puis, elle a décroché un premier contrat… à la MEF du pays Chaunois et elle vient d’être recrutée en CDI (contrat à durée indéterminée), comme secrétaire dans une structure d’aide à la personne. “Au moment des entretiens d’embauche, mainte-nant, j’ai confiance en moi, je ne suis plus ti-mide, réservée. Ils demandaient un bac + 2, ce que je n’ai pas, mais c’est moi qu’ils ont prise. J’ai appris à me battre jusqu’au bout.”

9 solidarité

Le chômage touche les fem-mes plus que les hommes et, dans les quartiers populaires, le constat s’ag-grave. Dans le cadre du CUCS, la Maison de l’emploi et de la formation du Pays Chaunois (MEF) a mis sur pied une ac-tion intitulée “Des femmes qui veulent travailler : un projet personnel et pro-fessionnel” dont les résultats sont tan-gibles. Une quinzaine de femmes de la région de Chauny, Tergnier et La Fère l’intègrent chaque année depuis trois ans. “L’idée, c’est, au-delà de l’emploi, de les aider à construire un projet de vie” explique Antonio Terras, le directeur de la MEF. “Le premier pas, c’est de les sortir de la maison, où elles sont confi-nées dans les tâches ménagères” pour-suit Laetitia Cocart, responsable de l’action. La première phase dure trois

Rens. Maison de l’emploi etde la formation du Pays Chaunois

Tél. 03 23 37 29 19

Andrée, Virginie, Angélique et leur formatrice, Laetitia.Des femmes qui ont retrouvé la confiance en elles.

Le Conseil général de l’Aisne finance les communes et intercommunalités qui mettent en place un Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). Très concrètement, le CUCS permet de proposer des actions en faveur des ha-bitants des quartiers les plus en difficulté. Exemple à Chauny - Tergnier.

mois, le temps d’un bilan et des pre-miers pas vers l’autonomie. “Elles ap-prennent à organiser leur temps, repérer les freins qu’elle s’imposent parfois elles-mêmes pour justifier leur impossibilité de travailler. Ca peut-être un problème de mobilité, de garde d’enfants…” Les femmes apprennent également la né-gociation familiale : elle doivent faire comprendre à la famille - compagnons, enfants - qu’il va falloir s’organiser différemment, lorsqu’elles retourne-ront au travail. Une phase pas toujours simple. Valorisation des savoir-faire, travail sur l’estime de soi… la forma-tion repose aussi bien sur le projet personnel que professionnel, “parce que les deux sont liés” reprend Antonio Terras. A l’issue de ces trois mois, ce sont des femmes qui ont affirmé leur

personnalité, retrouvé un commence-ment d’autonomie. Elles poursuivent ensuite leur réinsertion dans la vie active dans différents programmes. “Nous ne les lâchons pas dans la nature au bout du programme : il s’agit de sécu-riser leur parcours jusqu’au bout” assure Laetitia Cocart. Après deux sessions, les résultats sont là : des embauches, des entrées en formation qualifiante…

Chauny-Tergnier

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Ce qu’elles en disent

10 économie

Les confituresde Mariedans les cuisinesélyséennes

La confiturière Marie Maryns fournit le palais de l’Elysée depuis juin. Une consécra-tion pour cette ancienne assistante de direction qui a changé de vie il y a six ans pour plonger dans la bassine à confiture.

La cuillère agile décrit des arabes-ques précises dans la bassine de cuivre bouillonnante. Les senteurs mêlent fruits rouges et pâtisserie. Elles rappellent l’en-fance. Dans son labora-toire, Marie Maryns, alchi-miste des saveurs, crée des nouvelles confitures au gré de ses idées, de ses envies, mais aussi, de l’air du temps. Ce matin là, c’est framboise façon crumble. Avec 150 confitures et confits dif-férents, son imaginaire sucré semble sans limite. “En ce moment, je travaille les cham-pignons. J’ai envie de tester de la confiture de marrons aux cèpes, qui se marierait avec le gibier, par exemple…”

Fournisseur de l’Elysée depuis le mois de juin, du Sénat et de quelques chefs étoi-lés, à la Ferme de Saint-Siméon d’Honfleur ou au palace de Menthon, au bord du lac d’Annecy, Marie Maryns n’est pourtant pas tombée dans la bassine à confiture quand elle était petite. Son entreprise, Les jardins de Marie, fondée en 2003, est née d’une vo-lonté de changer de vie. “J’étais assistante de direction. Un jour, une amie, institutrice retraitée, m’a demandé de l’aider pour cueillir des fraises et faire des confitures.” Déjà pas-sionnée de cuisine, Marie se prend au jeu et se lance à son tour dans la confiture. A la brocante de Crouy, son village, elle dé-

Marie Maryms créede nouvelles confitures

au fil de ses idées .

Crouy

Une démarche professionnelle

cide d’en vendre quelques pots. Qui partent tous. “La semaine suivante, j’ai fait une nou-velle brocante, où j’ai encore vendu des pots. Après, des gens venaient chez moi pour m’en réclamer, et je me suis dit qu’il y avait sans doute quelque chose à faire… J’ai quitté mon emploi pour devenir confiturière.”

A l’époque, elle ne trouve personne pour l’encourager. Bien au contraire. Mais rien n’y fait. Elle quitte son emploi, et, trois semaines plus tard seulement, trouve un local, entame des travaux… et produit ses premiers pots. Elle autofinance tout, sur ses économies. L’ex-cadre s’est lancée dans le bain de la création d’entreprise avec une idée précise : créer des produits qui sortent de l’ordinaire, avec une démarche commer-ciale très professionnelle. Une rencontre va lui donner un sérieux coup de pouce : elle croise le chemin de Damien Duquesne, pro-fesseur au lycée hôtelier de Soissons, qui lui permet de franchir la porte du monde des professionnels de la cuisine. Elle rencontre des chefs, invente parfois des produits spé-cifiques pour eux, comme sa confiture de pommes, raisins secs, calvados et noix, mise au point pour la ferme de Saint-Siméon. C’est aussi par ce réseau qu’elle est par-venue jusqu’aux cuisines de l’Elysée. Un joli

L’initiative au féminin récompenséeMarie Maryns fait partie des lauréates de la pre-mière édition “Initiative au féminin”, lancée par Aisne Initiative, en partenariat avec la Délégation dépar-tementale aux droits des femmes et à l’égalité et le Conseil régional de Picar-die. Six prix ont été remis, au cours d’une soirée, en juin dernier. Marie Maryns a emporté le prix “nouvelle vie”. Les autres lauréates sont Sarah Collet (prix “Duo”), créatrice de Ave-nir et développement for-mation (Saint-Quentin) ;Sandra Bouaphanh (prix “ruralité”), qui a lancé un salon de coiffure à Crépy-en-Laonnois ; Christelle Wachnicki, Florence Wach-nicki et Natacha Padieu (prix “créatrices d’em-plois”), pour l’entreprise Condi Stock, à Dammard ;Chantal Van Vosthuyse (prix “fonds de garantie à l’initiative des femmes”), responsable de l’agence de consulting “45 Nord”, à Soissons ; enfin, le prix “coup de cœur” récompen-se Ariane Gandon-Gouver-neur, qui a ouvert à Laon L’atelier du goût.

Les prix ont été remis par des marraines, dirigeantes d’entreprises elles-mêmes ou responsables d’associa-tions dans le domaine éco-nomique.

En bref

coup de pub, qui crédibilise son entreprise.

“Pour développer Les jardins de Marie, je me suis servie de mon expérience professionnelle précédente.” Pour faire parler d’elle, Marie Maryns innove. Elle crée toute une gamme de confitures destinée à se marier aux pla-teaux de fromages, qui remporte un vrai succès dans les cuisines des chefs. Elle se lance dans la confiture de thé, après une rencontre marquante avec une maître de thé japonaise.

Aujourd’hui, elle fabrique 27 000 pots par an, et son entreprise est rentable. “Ça n’a pas toujours été le cas, et j’ai longtemps travaillé sept jours sur sept, sans gagner d’argent” souligne-t-elle. En croissance de 30 % cha-que année, Les jardins de Marie pourraient produire 50 000 pots en 2010. “Et à ce mo-ment là, j’embauche, parce que je ne pourrais pas éternellement tout faire toute seule !” Six ans après son changement de vie, elle ne regrette absolument pas son changement de vie. “Je suis moins fortunée, mais bien plus heureuse !”

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11 économie

De la qualitéen stock dansles boutiquesde l’Aisne

La Chambre de commerce et d’industrie, en partenariat avec le Conseil général, a mis en place une charte qualité qui permet, grâce à un audit poussé et des formations ciblées, d’amé-liorer les performances des commerçants du département.

Aisne

Les 7 engagements des commerçants1 - Vous accueillir avec amabilité et courtoisie

2 - Vous recevoir dans un établissement propre et agréable

3 - Vous écouter et vous conseiller en véritable professionnel

4 - Vous présenter une vitrine et façade originales et attrayantes

5 - Honorer vos commandes et les délais de livraison

6 - Afficher et respecter les horaires d’ouverture

7 - Accepter vos choix et réclamations.

220 commerces de l’Aisne ont obtenu, cette année, la “charte quali-té accueil, écoute, conseil”. Ce concept, initié il y a trois ans par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), avec le soutien notamment du Conseil général de l’Aisne, a permis de sensibiliser et d’accompagner, au total, 350 commer-çants. Plus qu’un simple autocollant sur la vitrine, la charte qualité témoigne d’un travail de fonds. Un travail qui commence par une sérieuse formation. “Nous avons renversé la logique de ce qui se pratique ailleurs : nous proposons d’abord des séminaires sur la stratégie commerciale, l’aménagement du point de vente, l’accueil et la relation client… avant d’aller dans les entreprises pour relever les points à améliorer” explique Christophe Haelterman, directeur du service du développement local à la CCI. L’idée n’est donc pas de piéger les commer-çants, qui sont d’ailleurs volontaires, mais bien de les accompagner dans une démarche de progrès.

La seconde phase se passe sur le terrain. “Un expert passe une demi-journée dans la boutique et effectue 83 points de contrôles, sur quatre thèmes : l’aspect extérieur, l’aspect intérieur, la qualité de l’accueil téléphonique et la qualité de l’accueil au magasin” explique Jean-Charles Flament, assistant technique en charge du dossier à la CCI. Pour obtenir la charte, il faut obtenir au moins 8 sur 10 pour chaque thème. Dernière étape, un client mystère est envoyé sur place pour un ultime contrôle. L’accueil téléphonique est également testé anonymement. Globalement, 85% des commerçants qui s’engagent dans la démarche Charte qualité l’ont obtenue. “Lorsque l’audit fait apparaître des besoins matériels, aménagement de vitrines notamment, nous orientons les com-merçants vers le FIDARCO (un fonds géré par le Conseil général) pour les soutenir financièrement.”

Rens. Jean-Charles Flament03 23 76 75 00

Ets Tatry, à Château-ThierryLe magasin d’électroménager Tatry est une institution castelle. Le grand-père, René, a fondé la boutique rue Carnot, dans les années 40, du temps de la TSF. Le père, Claude, a repris et développé l’affaire. Aujourd’hui, ses enfants Yann et François, sont à la tête du magasin, qui emploie cinq personnes. “La charte qualité nous intéressait, parce que nous sentions qu’il fallait évoluer, mais nous ne savions pas trop dans quelle direction aller” résume Yann. Ils ont obtenu des réponses en s’engageant dans la démarche pour obtenir la charte qualité. “Nous avons eu des conseils pour refaire la vitrine et pour l’aménagement intérieur du magasin, explique François. Nous voulions moderniser et les intervenants nous ont bien aidés à dégager des priorités”. Dans la foulée, les frères Tatry ont monté un dossier auprès du FIDARCO et obtenu des subventions pour refaire leur vitrine.

L’audit a également permis de dégager les forces et les faiblesses de ce commerce. Là encore, des conseils bien utiles. “C’était vraiment positif. Nous sommes un établissement de centre-ville, et nous devons faire la différence avec le service aux clients. Les interve-nants nous ont remis à jour pour les techniques de vente, ce n’est jamais inutile.”

Optique Derasse, à Saint-QuentinCaroline et Ludovic Solo ont repris cette enseigne d’optique indépendante il y a plu-sieurs années. Ils emploient cinq personnes, en plein centre-ville de Saint-Quentin. Trois ans de suite, ils ont adhéré à la démarche de la charte qualité. “Pour nous, c’est

une belle boîte à outils, qui nous a bien servi à la fois dans l’aména-gement intérieur du magasin, où nous avions des coins morts que nous avons appris à animer, et dans nos techniques marketing” assure Ludovic. Pour le commerçant, “l’audit a permis de pren-

dre conscience de beaucoup de petites choses, minimes, mais qui, réunies, ont un impact important sur l’ensemble du magasin.” Globalement, il se réjouit d’une démarche qui a “amélioré la façon de fonctionner” de l’enseigne, notamment grâce à une meilleure cohérence de l’équipe. “Tout le monde s’est engagé dans la démarche, avec de la bonne volonté” poursuit-il. “Il faut souligner que les consultants étaient compétents et que les formations sont bien adaptées aux commerces de notre taille.”

Témoignages

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12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité.Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière responsabilité de leurs auteurs.

L’intergroupedu Conseil général de l’Aisne

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Plus personne n’y comprend rien, même nos plus grands experts en économie n’osent plus prédire ou prévoir notre avenir à court terme.

Que devons nous faire face à un tel désarroi ? Attendre que la tempête s’estompe en se di-sant “Ce n’est pas notre faute…” ? Et bien non !

La majorité de Gauche du Conseil Général de l’Aisne a choisi l’offensive dans un contexte économique et social délicat. Nous avons choisi de faire face à l’adversité et nous avons choisi d’être combatif dans nos projets de dé-veloppement.

En effet, sur l’ancienne base militaire de Laon-Couvron, une base logistique hors nor-me, puisqu’on lui prête le nom de “Port sec” devrait voir le jour d’ici 2012, avec l’espoir de la création de 3000 emplois et 1 milliard d’euros d’investissement privé.

Quant à lui, le Conseil général s’est engagé le 6 juillet dernier, lors d’une séance extraordi-

naire, à créer une Société d’Economie Mixte dans laquelle les collectivités publiques (le Conseil Général de l’Aisne, le Conseil Régional de Picardie, la Communauté de communes du Laonnois et la Communauté de communes du Pays de la Serre) seront majoritaires avec 51% du capital.

Cette Société d’Economie Mixte aura pour but d’accompagner les investisseurs privés dans la mise à disposition des terrains nécessai-res.

C’est cela que nous avons choisi d’être, nous, les élus de la majorité de Gauche du Conseil général.

Cependant ne nous voilons pas la face, la ren-trée s’annonce plus que délicate à la vue des fermetures d’entreprises annoncées ces der-nières semaines.

Le nombre de personnes sans emploi, qui dépasse dans notre département de 3% la moyenne française, ne cesse d’augmenter en-traînant des difficultés dramatiques pour les

familles concernées.

C’est pourtant dans ce contexte social dou-loureux que le Conseil général de l’Aisne a du mettre en place en juin 2009 le RSA, qu’il gère aujourd’hui avec efficacité.

Volontariste et proche des Axonais, le Conseil général a choisi de s’impliquer, tant dans ses missions traditionnelles, comme les affaires sociales, que dans le développement écono-mique comme l’ambitieux projet logistique de Laon-Couvron.

C’est pourquoi, plus que jamais, face aux at-taques dont il est l’objet et face aux menaces qui pèsent sur son avenir comme sur celui des autres départements français, il est primor-dial de réaffirmer la nécessité de maintenir les départements dans leurs compétences et leur autonomie financière et de garder la proximité garantie par les conseillers généraux.

Une rentrée sur fond de crise sociale

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Depuis plusieurs mois, le mot “crise” n’en fi-nit plus de faire la Une des journaux télévisés et de la presse écrite. Il est certain que l’éco-nomie mondiale traverse actuellement la pire crise qu’elle ait connue depuis 1929. Le moral des français en pâtit et fait le yoyo en fonc-tion des annonces de fermetures d’entreprises ou de plan de licenciement. Notre ascenseur social serait en panne et certains affirment même qu’un “descendeur social” se serait mis en marche.

Il est clair que tout le monde se souvient de la période bénie des 30 glorieuses au cours de laquelle les Français ont connu la plus forte progression de leur niveau de vie. En com-paraison, notre période semble moins pro-metteuse et l’avenir de nos enfants beaucoup plus incertain. La crise que nous vivons ac-tuellement vient renforcer ce sentiment.

Mais pour autant, il apparaît d’après un ré-cent rapport que ce sentiment de déclasse-ment relève plus d’un ressenti face à la crise actuelle que de réalités objectives. En effet, les trajectoires de mobilité sociale ascen-dante restent très largement majoritaires.

En outre, le Gouvernement a depuis le début de cette crise adopté des mesures importan-tes pour anticiper et amortir les effets de cet-te crise. Il a également développé un plan de relance destiné à soutenir l’investisse-ment national, élément moteur du pays. Parallèlement, d’importantes réformes ont été menées pour rationaliser les dépenses publiques et rendre plus efficace l’action publique. Face à cette crise, l’Etat se devait de montrer l’exemple. C’est ce qu’il a fait à travers la mise en place de la réforme de son administration.

Alors oui, la période que nous traversons est la plus compliquée que l’économie française ait eu à subir depuis 80 ans mais la France a les moyens de sortir de cette crise pour rebon-dir et le Gouvernement fait preuve de courage politique et de pugnacité. La pire posture dans ces périodes aurait été de se résigner et d’abdiquer. Le Gouvernement a toujours refusé ce fatalisme et a pris ses responsabi-lités. Les élus de l’Intergroupe ne peuvent que soutenir cette position et se montrent donc optimismes dans la réussite des ac-tions menées par le Gouvernement comme en témoignent les derniers chiffres du PIB français publiés récemment.

De bonnes raisons d’être optimistes

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La randonnée dans l’ Aisne,ça marche

La randonnée dans l’ Aisne, ça marche

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“Ne point errer est chose au dessus de mes forces” écrivait Jean de la Fontaine. Le fabuliste de Château-Thierry est l’un des randonneurs les plus fameux du département, avec Alexandre Dumas, Paul Claudel… La plupart des grandes plumes axonaises étaient aussi des marcheurs, inspirés par la nature environnante. Avec ses territoires variés, modelés par les vallées et les plaines, l’Aisne est un vrai pa-radis pour la balade. Où que l’on habite, la nature est toujours au coin de la rue. La randonnée connaît d’ailleurs un véritable engouement. Le nombre d’ad-hérents du Comité départemental de la randonnée pédestre est passé, en dix ans, de 50 à 800 licenciés ! “La marche, c’est ouvert à tout le monde, c’est gra-tuit, on la pratique en famille, et elle permet de dé-couvrir à la fois la nature, l’histoire, le patrimoine, les produits locaux !” s’enthousiasme Jacky Duquesne, président du Comité départemental de la randonnée pédestre (CDRP). A la belle saison, les usagers des sentiers se comptent par milliers. Ce n’est pas tout à fait un hasard. On ne randonne pas aujourd’hui comme l’on se promenait du temps de La Fontaine. La balade est devenue un véritable produit touristi-que qui doit satisfaire les marcheurs.

Naissance d’un sentier. On ne choisit pas d’aména-ger un sentier au hasard. Sur les 11 000 kilomètres de chemins ruraux recensés dans les années 80, le Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR) en a retenu 3 000, les plus remarquables, les plus intéressants, ceux qui offrent un réel intérêt. Ce fameux PDIPR est essentiel. Son adoption, le 22 novembre 1994, marque le début du développement de la randonnée dans notre départe-ment. Ce document a permis de protéger une bonne

3 000 kilomètres de che-mins, 234 circuits, une vingtaine de guides de ba-lades : notre département est un Eldorado pour les amateurs de randonnée. Pour en arriver là, un long chemin a été parcouru de-puis quinze ans et l’adop-tion, par le Conseil gé-néral de l’Aisne, du Plan départemental des itiné-raires de promenade et de randonnée (PDIPR). Ce do-cument, établi après une longue concertation et un recensement exhaustif des chemins ruraux existants, marque le point de départ d’une véritable ambition : valoriser la randonnée sur l’ensemble du dépar-tement. Les usagers des chemins ne s’en rendent pas forcément compte, mais aucun sentier n’est là par hasard. Il a été sélectionné, aménagé, balisé, entretenu, il a fait l’objet de promo-tion dans des guides… Un travail que le Conseil général n’effectue pas seul, bien entendu. Les partenaires institution- nels et associatifs sont nombreux et leur tra-vail à tous permet au-jourd’hui de proposer une palette remarqua-ble de circuits, ac-cessibles aux familles comme aux randon-neurs plus aguerris.

fois pour toute les chemins qui y sont retenus mais c’est surtout à partir de lui qu’une véritable poli-tique de valorisation a été engagée par le Conseil général et ses partenaires. Il est complété par la charte de valorisation de la randonnée, signée avec le Comité départemental du tourisme.

Quand un sentier est retenu, il faut l’aménager. Une tâche confiée aux communautés de communes, qui sont pour cela soutenues financièrement par le Dé-partement. L’aide permet, notamment, de poser le mobilier d’information, le balisage, les éventuelles tables de pique-nique, les bancs…

Entretien : brigades vertes et bénévolat. Les sen-tiers, une fois créés, doivent s’entretenir. Fauchage, élagages d’arbres, renouvellement du balisage… En fonction des chemins, cet entretien est réalisé soit par des brigades vertes - des chantiers d’insertion sous la responsabilité des communautés de com-munes - soit par les bénévoles du Comité départe-mental de la randonnée pédestre, qui se charge des “grands itinéraires”, les fameux “GR” (sentiers de grandes randonnées) reconnaissables à leur balisa-ge : deux traits de peinture rouge et blanche. “Nous avons une trentaine de baliseurs officiels, qui s’oc-cupent aussi de l’entretien, précise Jacky Duquesne. Ils prennent en charge une vingtaine de kilomètres de GR chacun.”

Pour tous les autres sentiers, c’est-à-dire la grande majorité, l’entretien est confié aux communautés de communes, qui s’en remettent généralement à des équipes techniques, parfois appelées “Brigades ver-tes”. Ces brigades sont des chantiers d’insertion, ce qui permet à la fois de valoriser les sentiers et de

Autour de Vic sur Aisne, les brigades vertes entretiennent les 150 km de sentiers répartis sur 22 communes.

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remettre en selle des personnes privées d’emplois. C’est le cas par exemple sur le territoire de la communauté de communes du Pays de la vallée de l’Aisne, autour de Vic-sur-Aisne. “Nous avons deux équipes de huit personnes qui se consacrent à l’entretien des sentiers”, explique Dominique Courtin, vice-président en charge des chantiers d’insertion. Les équipes, embauchées par l’Association pour la promotion des chemins verts, com-prennent des hommes, mais aussi des jeunes de moins de 25 ans et deux femmes… Elles réalisent trois pas-sages par an sur les 150 km de sentiers, répartis sur 22 communes. Ces brigades, mises en place dès 1998 par le regretté Raymond Guéhénneux, Conseiller Général et maire de Vic-sur-Aisne, sont aujourd’hui indispensables pour l’entretien des chemins. En plus, côté réinsertion

Entretien :un réseaude veillePour entretenir les sentiers, rien de mieux fina-lement que les usagers eux-mê- mes. Chaque ran- donneur peut si- gnaler un problè- me - balisage man-quant, par exem- ple - sur le site in-ternet www.ran-donner.fr. Au-delà des marcheurs, un réseau d’éco-veille a été mis en place. Le Comité départe-mental de la ran-donnée pédestre y adhère, de même que les communau-tés de communes qui participent à l’entretien des sen-tiers. Chacun est

invité à faire remonter ses observations, pour que les problèmes soient résolus au plus tôt.

La randonnée dans l’ Aisne, ça marche

La rando en chiffres11 000 kilomètres de che-mins ruraux recensés

3 000 kilomètres de sen-tiers retenus et aménagés depuis 15 ans

234 circuits,dont 38 ouverts aux VTT

1 586 poteaux de balisage

15 topoguides disponibles

51 000 fiches randonnées téléchargées sur le site www.randonner.fr

784 licenciés au Comité départemental de la ran-donnée pédestre de l’Aisne

626 127 E consacrés par le Conseil général à l’équi-pement des sentiers.

Quad et marcheurs : adopter la bonne conduiteComment concilier la pratique du quad, en plein développement, avec celle de la randonnée pédestre ? La question n’est pas simple, tant la cohabitation entre engins à moteur et piétons a toujours été épineuse, sur route comme dans les chemins. En randonnée, la question est accentuée. Le principal problème concerne la sécurité : un quad est lourd et rapide. Comme sur la route, finalement, il s’agit d’abord et avant tout de res-pecter les autres usagers. Certains pilotes se comportent bien, d’autres moins, et on ne peut qu’encourager les uns et les autres à la courtoisie et au respect élémentaire des règles de sécurité.

Autre souci, la dégradation des sentiers : trop de passages de quads, notamment sur des terrains meubles, peuvent endommager sérieusement un sentier. Là encore, les amateurs de quads, comme l’ensemble des usagers des chemins, doivent faire preuve de responsabilité. Enfin, il faut être conscient que la cohabitation entre des engins motorisés et la faune sauvage est pour le moins incompatible. A ce propos, la pratique “hors piste“ en pleine forêt est à décommander fortement : elle détruit la flore et effraie la faune.

sociale, ça fonctionne plutôt bien, avec des retours à l’emploi ou des entrées en formation qualifiante pour une partie des brigadistes, à l’issue de leur année de contrat.

La promotion : topoguides et web. Quand tout le travail d’aménagement et de balisage est terminé, il faut faire connaître le sentier. C’est le rôle du Comité départemental de tourisme (CDT), qui travaille depuis le début avec l’éditeur spécialisé Chamina, pour la conception et la réalisation de topoguides. Une dizaine d’entre eux ont été publiés, de 1996 à 2006, dans la série “guides pays côté chemins.” Depuis 2006, une se-conde génération de guides est en place : “les incon-tournables”.

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Le Comité départementalde la randonnée pédestre compte 784 licenciés.

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Jacky Duquesne,Président duComité départementalde la randonnée pédestreL’Aisne : quel est le rôle du CDRP ?

Jacky Duquesne : nous poursuivons de nombreux objectifs, autour du dé-veloppement de l’activité randonnée. Nous défendons les chemins ruraux, nous créons, nous balisons, nous en-tretenons les sentiers. Nous interve-nons dans le domaine de la protection de l’environnement, nous organisons des manifestations pédestres... Pour tout cela, nous formons des animateurs de randonnée, des baliseurs, des diri-geants de clubs... Nous agissons égale-ment pour la promotion, à travers no-tamment la fête départementale de la randonnée, que nous organisons cha-que année dans un secteur différent du département.

L’A. : êtes-vous satisfait du nombre et de la qualité des sentiers propo-sés dans l’Aisne ?

J. D. : vraiment, nous n’avons pas à rougir de nos sentiers ! Ils sont bien répartis sur l’ensemble du dé-partement, il y en a pour tous les niveaux… Vous savez, nous offrons 3 000 kilomètres de sentiers, et dans des paysages très variés. D’ailleurs, même s’il est difficile de connaître leur nombre, nous recevons de nom-breux randonneurs venus de clubs d’autres départements. La randon-née pédestre est un atout pour l’Aisne.

L’A. : avez-vous des projets par-ticuliers ?

J. D. : oui, j’aimerais vraiment met-tre sur pied des “randonnées gour-mandes”, comme cela existe dans d’autres régions de France. Nous y travaillons avec le réseau “Bienve-nue à la ferme.” L’idée, c’est d’as-socier le plaisir de la marche à la découverte des produits du ter-roirs : à chaque étape, on associe des dégustations. J’espère bien que l’on pourra proposer ce type de randonnée dès 2010.

“La différence, explique Stéphane Rou-ziou, directeur du CDT, c’est que ces gui-des sont conçus pour être complémentai-res de notre site internet www.randonner.fr”. Le guide, format de poche, est in-dispensable sur le terrain : il donne des indications précieuses sur les paysages traversés, l’histoire, le patrimoine… Il est agrémenté de nombreuses photos, de dessins, des schémas. Bref, il permet de marcher intelligemment. Avant la ba-

lade, un tour sur le site www.randonner.fr est plus que conseillé. Ce site, entièrement dédié à la randonnée dans l’Aisne, reçoit plus de 100 000 visiteurs par an et près 51 500 fiches randos ont été téléchargées. Ce site web est bourré d’infor-mations : on peut y découvrir notamment 213 circuits avec leur carte IGN et les traces GPS et, même, découvrir le parcours depuis le ciel, avec le logiciel “google map”. Vous pouvez sélectionner votre circuit à par- tir d’entrées thé-matiques (mémoi- re, famille…) en fonction de ce que vous recher-chez ou, tout sim- plement, grâce à un moteur de re-cherche géogra-phique. Bon plan également, ces “micro-balades” destinées aux fa-milles, avec des cartes dessinées qui font le bon-heur des enfants.

La rando demain.Des circuits pour tous, balisés, entretenus et, sur-tout, bien fréquentés. On pourrait se satisfaire du travail accompli et se contenter de ronronner. Le bilan de ces quinze années de travail amène bien au contraire le Conseil général et ses partenai-res à s’appuyer sur cette formidable expérience pour explorer de nouvelles pistes. L’ouverture de la première voie verte, de l’Ailette à Vauclair en est une. Elle ouvre en effet des perspectives sur le développement de la randonnée cyclotouriste sur des voiries spécifiques. C’est ce que l’on ap-pelle le schéma des vélo routes - voies vertes, qui est aujourd’hui en débat. En attendant, cette

Accessibilité des handicapés : l’exemple de BouéLes chemins de randonnée ne sont que rare-ment accessibles aux handicapés : les sentiers ne sont pas facilement adaptables aux fauteuils roulants, il n’est pas toujours possible de les équiper d’un fil d’Ariane pour les non-voyants. Le Conseil général souhaite développer des par-cours ouverts à tous. Le premier a été terminé à Boué, il y a tout juste un an. Long de 1,8 km, il longe l’étang et s’enfonce en forêt. Les pentes ont été aplanies, des caillebotis de bois posés le long de l’étendue d’eau, d’où l’on peut admi-rer la vie des roselières. Dans la partie forestiè-re, des bancs adaptés ont été posés. Différents panneaux pédagogiques sont disposés tout le long du parcours, à hauteur de fauteuil. A terme, ce circuit devrait également recevoir un équipement pour les non-voyants. Bien évidem-ment, l’accès n’est pas réservé exclusivement aux handicapés, et l’on y croise notamment des personnes âgées qui ont des difficultés de mo-bilité, comme Philbert et Josyane, qui se remet doucement d’un accident vasculaire cérébral. “Nous venons tous les jours, lorsqu’il fait beau, parce que les aménagements nous permettent de nous promener” explique Philbert. L’objectif est d’ouvrir, au plus tôt, cinq autres circuits de ce type dans le département, dans différentes fo-rêts domaniales.

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première voie verte, qui a déjà connu un grand succès populaire cet été, sera prolongée jusqu’à Monampteuil et Axo-Plage.

Topoguide : le topdes ventes (2008)1/ Le Chemin des Dames(version française) : 8262/ Le Laonnois : 6463/ Le Chemin des Dames(version anglaise) : 3704/ Forêt de Retz : 2205/ Saint-Quentin : 202

Contact : Comité départementalde randonnée pédestre

Tél. 03 23 79 09 35 - www.randonner.fr

La toute nouvelle voie verte de l’Ailetteaccueille les marcheurs, les cyclotouristes

et les personnes en fauteuil roulant.

Plan d'eau de l'Ailette

RD 19

RD 8

86

Neuville/Ailette

Chamouille

Bouconville/Vauclair

Center Parcs

GiratoireCenter Parcs

Neuville

P

P

Vauclair P

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It’s open !* (*C’est ouvert)

La voie verte de l’Ailette est en service… piétons, cyclistes (VTT et VTC), rollers, joggers, personnes à mobilité ré-duite peuvent se déplacer avec la garantie d’une utilisation conviviale et sécurisée pour tous de l’entrée du Center Parcs jusque l’abbaye de Vau-clair.

Toute la journée, l’accès est libre, depuis l’une des trois “portes” du par-cours.

En chemin, des haltes commentées sont proposées par l’Association des Amis de Vauclair, la Caverne du Dragon, la Maison de la Nature et de l’Oiseau, le Conservatoire des sites naturels de Picardie et l’O.N.F.

Le Comité départemental de tourisme propose un audioguide mp3 en té-léchargement gratuit “Un crime à Vauclair” (www.evasion-aisne.com). La Maison de la Nature et de l’Oiseau sera ouverte ce dimanche.

Deux départs encadrés seront également donnés, à 9h45 pour les VTT et VTC depuis le parking “giratoire du Center Parcs” et à 10 heures pour les marcheurs et personnes à mobilité réduite depuis le parking de Neuville sur Ailette, avec le concours de l’Association des Usagers des Voies Vertes de l’Aisne, le Comité départemental de cyclotourisme et le Comité dépar-temental de randonnée pédestre.

La voie verte peut aussi être le départ d’autres itinéraires pédestres et cyclistes aux environs.

Deux sites emblématiques de la politique de développement durable menée par le Département ouvrent leurs portes en septembre : la voie verte de l’Ailette et Géodomia. Il s’agit de deux équipe-ments bien différents qui, chacun à sa manière, permettent de se ressourcer au vert.

La voie verte de l’Ailette : 20 septembre / Chamouille / Neuville-sur-Ailette / Vauclair

Géodomia, le centre de ressources envi-ronnementales / 27 sept. / Merlieux

Pour son ouverture, Géodomia accueille le pôle environne-ment de la 16e édition de la Fête du Livre de Merlieux (voir p.26).

Ce sera aussi l’occasion pour le public de découvrir ce nouvel équi-pement départemental rasssemblant un pôle de ressources environ-nementales - destiné aux familles, scolaires, étudiants, associations, etc, - le Centre Permanent d’Initiation à l’Environnement de l’Aisne (C.P.I.E) et l’antenne axonaise du Conservatoire des Sites Naturels de Picardie.

Toute la journée le public pourra visiter les bâtiments certifiés Haute Qualité Environnementale et bénéficier d’animations, de conseils et d’expositions.

Expositions : Le Développement durable, pourquoi ? photographies de Yann Arthus-Bertrand, Chaque fois, ça compte, par l’ADEMEDéchets organiques et transformation du compost, par l’ADEMEInstallations de la plasticienne Marie-Hélène Richard : Balancer avec la pluie et Cir-conférence (voir p.28).

Stands et animations : Maîtres composteurs - Conseiller de l’Espace Info Energie - La maison économe, par l’ADEME

Visites des bâtiments : à 10h, 11h, 12h, 14h, 15h et 16h.

PratiqueDistance aller : 4,5 km env., prévoir le retour.possibilité de pique-niquer sur place.

3 portes d’entrée : sta-tionnement giratoire Cen-ter Parcs, au sud de Neu-ville/Ailette et à l’abbaye de Vauclair.

PratiqueGéodomia, 33 rue des Victimes de Comportet à Merlieux-et-Fouquerolleswww.geodomia.com

www.aisne.comd’infos+

itinéraires aux alentours,sites des partenaires,

vidéos...

ouvriers ont du mal. J’utilise le terme d’in-jonction paradoxale. Il dit à ses ouvriers : “soyez autonomes”, mais c’est dit sur un mode impératif, ce qui est contradictoire avec l’objectif…

L’A. : peut-on faire un parallèle avec la pé-riode contemporaine ? Il existe aujourd’hui des systèmes de participation des citoyens - conseils de quartiers, conseils consulta-tifs… - mais en réalité, le pouvoir de déci-sion reste aux élus…

M. L. : oui, tout à fait, même si Godin se situe bien dans l’espace de l’entreprise. Je pense que Godin était un pionnier de ce que lui-même appelle la “démocratie industrielle”. L’idée qu’il faut importer des procédures électives dans un espace privé, l’entreprise, est une innovation forte. Ca a été un échec, fondamentalement. Mais cela s’explique : dans la logique fouriériste, à travers l’élec-tion, il fallait désigner les personnes les plus méritantes, récompenser le talent in-dividuel. Or, ce que n’avait pas prévu Godin, c’est qu’il existe au sein des entreprises des logiques de solidarité entre les ouvriers ; le travail, ce n’est pas qu’un mérite individuel, les gens coopèrent. Mais Godin ne s’est pas obstiné : de cet échec est née la formule de l’association capital-travail.

18 l’entretien

L’Aisne : qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à Godin ?

Michel Lallement : j’ai une double formation de philosophe d’une part et de sociologue du travail d’autre part. En philosophie, je m’étais intéressé à l’utopie. Les philosophes ont une tradition d’étude de l’utopie, mais une tradition purement livresque. Les socio-logues du travail, eux, se fichent éperdument de la question de l’utopie. Ils ont une tradi-tion empirique, ils vont sur le terrain, dans les entreprises, pour en étudier le manage-ment… Il me semblait intéressant de faire dialoguer ces deux traditions qui s’ignorent. Comme philosophe, je connaissais Fourier (1) et l’existence du Familistère de Guise. J’avais “Solutions sociales” (2) dans ma bibliothèque depuis longtemps, et quand je suis arrivé au CNAM, ça a été l’étincelle. Il se trouve égale-ment que les archives du Familistère sont au CNAM. Pour travailler, je n’avais que la rue à traverser, ce qui a grandement facilité mon travail.

L’A. : dans votre livre, vous décrivez Jean-Baptiste André Godin comme une “anomalie

sociale”.

M. L. : fondamentalement, c’est un capitaine d’industrie, un chef d’en-treprise, mais qui joue la carte du socialisme. Godin était riche : il avait un patrimoine, un capital, et il décide de transformer son entreprise juri-diquement pour qu’elle devienne la propriété de ses ouvriers. C’est une anormalité, lorsque l’on regarde ses autres confrères… Il va jusqu’au bout de ses convictions, et c’est ce qui rend le personnage sympathique. C’est un chef d’entreprise socialiste et un homme féministe, qui se heurte à ses propres ouvriers. Eux, refusaient que se constitue une caisse sociale pour les femmes. Là encore, Godin est une anomalie. Il est dissonant.

Pour Michel Lallement, professeur au Conservatoire national des arts et métiers(CNAM), “travailler sur Godin a été un vrai bonheur dans ma vie de chercheur.” Sociologue du travail, Michel Lallement s’est livré à une enquête en profondeur sur Jean-Baptiste André Godin et les rapports entre les théories utopistes et leurs applications à Guise.

L’ouvrage de Michel Lallement nous interroge directement sur le mode de fonctionne-ment de l’entreprise aujourd’hui, sur notre rapport au travail, notre capacité à innover dans le domaine social.

Guise

L’A. : souvent, Godin semble en opposition avec ses ouvriers…

M. L. : en effet ! L’exemple le plus marquant, c’est l’association du capital et du travail (3). Les ouvriers, au début, n’en veulent abso-lument pas ! L’une des deux grèves dont j’ai trouvé trace dans les archives est déclen-chée à ce moment là, même s’il est difficile de savoir si elle est liée directement à l’as-sociation capital - travail ou aux nouvelles règles dans le contrôle du travail mises en place au même moment. Les ouvriers n’en veulent pas, donc, car ils ont le sentiment qu’on va les escroquer, et le montage ima-giné par Godin est très complexe. A l’époque, près d’un tiers des ouvriers sont illettrés, et ils n’ont pas le bagage culturel pour com-prendre toutes les subtilités du système. Et puis, on peut les comprendre ! Godin leur dit : quand il y aura du profit, au lieu d’un surplus de salaires, vous aurez une part de capital social… Godin doit ramer, il doit aller contre une certaine inertie de ses ouvriers. C’est vrai aussi sur d’autres questions, celles de l’hygiène, de l’éducation…

L’A. : on découvre aussi un Godin qui tente de mettre en place une sorte de démocra-tie participative, en proposant par exemple l’élection des responsables d’ateliers par les ouvriers, mais il doit y renoncer, faute de candidats...

M. L. : c’est l’échec, parce que les ouvriers savaient qu’à l’arrivée, c’est Godin lui-même qui décidait qui serait nommé. Il met en pla-ce tout un système électoral très complexe, mais on se rend compte que pour les grandes décisions de l’entreprise, c’est un cercle de quelques uns qui sont aux commandes. Dans l’entreprise, celui qui parle, c’est Godin. Il réu-nit ses ouvriers, et ses ouvriers n’osent pas ouvrir la bouche. On voit la contradiction : il met en place un système pour former des ouvriers plus éduqués, plus à même de prendre la parole… et dans la pratique, ses

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Michel Lallement : Godin décrypté

Michel Lallement,Le travail de l’utopie,aux éditions Belles lettres.

Le livre de Michel Lallement, philosopheet sociologue du travail dresse un portrait de Godin tout en nuances.

L’A. : là encore, il y a des résonances avec aujourd’hui, où il y a une tendance à nier l’aspect collectif du travail, et où l’on parle primes individuelles, primes d’ob-jectifs…

M. L. : il faut d’abord rappeler qu’à l’épo-que de Godin, dire qu’il faut récompenser le mérite au travail est révolutionnaire. Avant, le mérite était lié uniquement à la naissance : vous étiez noble, donc, votre mérite était reconnu. Après la Révolution, on reconnaît que le mérite n’est pas dû à votre naissance, mais à votre travail, à votre talent individuel. Il ne faut donc pas jeter trop vite la pierre à Godin et Fou-rier… Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, les ressources humaines dans l’entreprise jouent sur la quête de l’individualisa-tion, et se heurtent aux mêmes obsta-cles. A force de vouloir individualiser à l’extrême, on oublie que le travail est un geste collectif. Et finalement Godin, très tôt, expérimente cette contradiction des nouvelles politiques de ressources humai-nes mises en place aujourd’hui au nom de l’individualisation.

L’A. : en abandonnant le mérite indivi-duel, il marque sa rupture avec le fou-riérisme…

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M. L. : depuis le départ, il y a un décalage entre Godin et Fourier sur le statut du travail. Fourier pense un phalanstère dans lequel le travail est une passion. Spon-tanément, les ouvriers s’organiseraient seuls… Godin a le pragmatisme du chef d’entreprise. Il sait parfaitement que s’il met en place un système ou chacun fait ce qu’il veut, son entreprise ne durera pas longtemps. Son coup de génie c’est de dire : ce programme utopique, il ne faut pas le faire fonctionner sur la production des richesses, mais sur l’équivalent des richesses, au premier rang desquels le lo-gement et l’éducation. C’est la création du Familistère.

Là où Godin est actuel, c’est que l’une des conditions pour développer les équi-valents des richesses, c’est que l’on soit efficace du point de vue de la production. Pour le dire autrement, il a compris que la réussite économique conditionne l’utopie sociale. Godin réussit tout de même à être leader mondial sur son secteur ! Il joue la carte de la qualité, très tôt, dans le cadre d’une véritable stratégie d’entreprise. Ce n’est pas du tout un doux rêveur. C’est un socialiste utopique, mais en même temps un gestionnaire avisé. C’est l’une des grandes leçons de Godin, pour aujourd’hui

encore : il ne faut pas opposer l’économi-que et le social.

L’A. : ces équivalents des richesses dont vous parlez, le logement, l’éducation, sont-ils l’héritage le plus précieux de Godin ?

M. L. : c’est d’une modernité invraisem-blable. Godin a fait du Familistère un la-boratoire social, mais au service d’une ré-forme générale. Ce n’est pas simplement une forme de paternalisme dans lequel on l’enferme parfois. C’est un laboratoire, j’insiste sur ce terme, au service d’une réforme globale du système éducatif à la française, du parc de logements…

L’A. : dans ses notes sur le Familistère, Zola est très critique. Il parle de “caser-ne sociale”, d’un espace sans liberté, et c’est parfois un reproche que l’on entend parfois encore.

M. L. : je crois que Zola est un peu rude. On ne peut pas assimiler le familistère à ce que l’on appelait, au XIXe siècle, une “caserne ouvrière”, des espaces corsetés, avec un règlement intérieur étouffant. Ce n’est pas la réalité du Familistère. C’est un espace ouvert, Godin ne contrôlait pas tout… Ce n’est pas un monde enchanté,

19 l’entretien

(1) Le philosophe Charles Fourier (1772 - 1837) a fondé l’école sociétaire, dont se revendiquait Godin. Il avait imaginé un “phalanstère”, un ensemble de bâtiment communautaire, dont s’inspirera forte-ment Godin à Guise.

(2) Solutions sociales, paru en 1871, est le titre d’un ouvrage de J.-B. Godin.

(3) L’association coopérative du Capital et du travail, fondée en 1880, donne aux ouvriers des usines Godin le droit d’entrer au capital social de l’entreprise. Les sala-riés deviennent ainsi actionnaires et tou-chent une part des dividendes.

mais certainement pas une caserne to-talitaire !

L’A. : vous écrivez que « Godin n’est pro-phète que dans un seul pays, le sien. » Comment expliquer que son exemple n’ait pas inspiré d’autres expériences du même type ?

M. L. : son problème, c’est son ambiva-lence. Il était chef d’entreprise et so-cialiste, ce qui inquiétait aussi bien les milieux patronaux que les anarchistes... Godin faisait peur, un moment donné ! Et finalement, ce sont les mêmes raisons qui ont fait son succès au niveau local qui ex-pliquent son échec au niveau national. La question que je me pose, au terme de ce travail, c’est : est-ce que les conditions de réussite locale de l’innovation rendent, par définition, impossible la généralisa-tion de l’innovation ?

L’A. : Godin reste donc réellement uni-que ?

M. L. : c’est, à ma connaissance, la seule expérience d’inspiration fouriériste qui ait fonctionné. Dans mon travail de cher-cheur, je réalise beaucoup d’enquêtes en entreprises et j’ai rarement vu des res-ponsables faire le pari de se démarquer autant de la norme dominante, que ce soit au niveau économique ou social. En même temps, je me dis que la période de crise va faire ressurgir l’intérêt pour ces gens qui, comme Godin, ont osé sortir d’une norme. Car si on est dans une crise, c’est que tout le monde a fait la même chose : on s’est mis sur des normes de rentabilité financière pour satisfaire aux marchés fi-nanciers… Mais je fais le pari que la crise va débrider les imaginations !

Aisne àla sauce"roots"

Un hamac dans la forêt. Difficile de fai-re plus écolo que la nuit dans un hamac, accroché entre deux arbres, à plusieurs mètres du sol, au cœur d’une forêt. La formule (25 E la nuit, avec le petit déjeuner), proposée par le parc d’aventures Canopée, à Ambleny, s’adresse à ceux qui veulent vraiment une nuit à la belle étoile. “Les clients choisissent la hauteur à laquelle ils veulent dormir, explique Benoît Sautillet, le responsable du parc. On commence à 3 mètres, mais on peut monter jusqu’à 15 mètres sans problème.” A cette hauteur, plus de moustiques, et pas de risque de croiser la route d’un sanglier ou d’une biche. On dort accroché à un harnais de sécurité, évidemment : il n’y a donc strictement aucun risque.

Quatre murs et un toit, c’est banal ! Les touristes recherchent de plus en plus des modes d’héber-gements authentiques, histoire de passer un week-end “roots” . L’Aisne a ce qu’il fautpour les séduire.

20 tourisme

Intérieur rustique maisauthentique pour les yourtes.

Parc Canopée : 06 10 47 53 02www.canopeeaventure.com

Aisne

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Passer la nuit dans un hamac, en pleine forêt :une véritable aventure !

Une roulotte romantique. Evidem-ment, les roulottes de la Ferme des Logis, à Besmé, ne sont que des cousines éloignées des roulottes gitanes. Elles pèsent cinq tonnes, et il faudrait de sacrés che-vaux pour les tirer… En revanche, elles en ont tout le charme et on peut toujours se prendre pour Django… “On a installé trois roulottes, et ça marche bien” confirme Marc Rubio, agriculteur bio reconverti dans le tourisme. A côté des roulottes, toujours dans l’authentique, il a monté un “kota”, ces petites cabanes de chasse typiques de la Finlande, où, assis sur des peaux de rennes, on mange de la viande grillée sur un gros barbecue installé au centre de l’unique pièce ronde.

Ferme des logis : 03 23 39 69 90www.fermedeslogis.fr

Les tentes venues d’ailleurs. Yourtes des steppes mongoles à Cys-la-Commune et tipis authentiques des indiens d’Amérique du Nord à Suzy : deux types d’hébergements sous la tente, mais avec dépaysement assuré. Les trois your-tes de Cys-la-Commune, installées depuis deux ans, ne désemplissent pas. Ceux qui ont testé en redemandent, comme en témoigne le livre d’or : “merci pour ce voyage en Mongolie. Pas de télévision, pas de radio. Qu’est-ce que c’est agréable, quelle liberté !”s’enthousiasment Monique et Thierry, un couple de la région parisienne. Les tarifs (de 10 E pour les enfants à 32 E pour les adultes) permettent de vivre réellement l’aven-ture au cœur de l’Aisne.

Quant aux cinq tipis du camping des Etangs du Moulin, à Suzy (lire l’Aisne n° 173), eux aussi font la part belle à la tendance roots très en vogue actuellement chez les urbains stressés. Les toiles viennent du Canada et on dort à la dure, en communion avec la na-ture. Les tarifs s’échelonnent de 50 E (tipi pour 3 personnes) à 140 E (pour 8).

Yourtes mongoles : 03 23 74 71 78www.yourte-a-la-ferme.com

Les tipis du camping de Suzy : 03 23 80 92 86www.etangsdumoulin.com

21 sport

Avec près de dix mille licenciés dans les collèges et lycées, l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) se porte bien dans l’Aisne.

Le mercredi après-midi, près de 10 000 jeunes du département pratiquent une activité sportive dans le cadre de l’UNSS.

Au-delà du sport, l’UNSS forme les jeunes à citoyenneté,en les responsabilisant, par l’arbitrage ou l’encadrement des manifestations.

Les sportifs du mercredi après-midiCette année encore, près de dix mille élèves des collèges et lycées de l’Aisne vont prendre une licence auprès de l’UNSS (Union nationale du sport scolaire). Chaque mercre-di après-midi, ces jeunes se retrouveront dans un gymnase, sur un stade, voire même sur le green d’un golf ou dans des écuries. Avec près de quarante disciplines proposées, l’UNSS présente le choix le plus vaste possible. “La licence UNSS est souple, elle permet la multi activité. Un élève peut commencer par le football et enchaîner sur le badminton s’il souhaite changer en cours d’année” précise Bernard Vivien, directeur départemental.

L’UNSS permet notamment aux jeunes des quartiers les moins favorisés ou ceux du monde rural d’accéder à la pratique spor-tive. C’est d’autant plus vrai pour les filles, qui, dans certaines cités, n’ont pas toujours toutes les facilités pour sortir de la mai-son. Avec une licence qui tourne autour de 15 E, les activités sont à portée de toutes les bourses, et le cadre scolaire rassure les parents.

Dans l’Aisne, l’UNSS obtient d’excellents résultats : cette année encore, 22 collèges et 9 lycées étaient engagés dans des cham-pionnats de France avec une jolie moisson de performances nationales : le collège de Wassigny est champion de France en tir à

l’arc ; le lycée Henri-Martin, à Saint-Quen-tin, en acro-sport. “Chaque saison, nous avons au moins une équipe championne de

France” se réjouit Bernard Vivien. Ceci dit, l’UNSS n’est pas obsédée par la compétition. Il s’agit avant tout de permettre la découverte et la prati-

que des activités sportives pour tous. Tant mieux si les meilleurs tutoient le haut ni-veau, mais ce n’est pas le but principal.

Sport etresponsabilités

Ballon rond et têtes bien faites Dans certains collèges et lycées, les élèves peuvent choisir d’intégrer une section sportive. Le football fait un tabac.

Six collèges et deux lycées du département proposent des classes un peu particulières : deux après-midi par semaine, au lieu de suivre les enseigne-ments traditionnels, les élèves prennent le chemin du stade pour un entraînement de foot-ball. Près de deux cents jeunes ont choisi cette formule pour la nouvelle saison (1). “Ils ont été sélectionnés en mai et juin, à la fois sur des critères sportifs et scolaires” explique Hervé Foubert, responsable de ces classes au District de l’Aisne de Football (DAF). “Le dossier scolaire est étudié avec le chef d’établissement. La pratique du foot ne doit pas avoir de conséquences négatives sur les résultats.” Bien souvent même, c’est l’inverse qui se produit. “Il arrive fréquemment que des élèves un peu limites au niveau scolaire retrouvent une motiva-tion grâce au foot et s’amélio-rent aussi en classe.” Pour les élèves, d’ailleurs, il n’est pas question d’horaires allégés : le football vient en plus de l’histoire-géo, des maths, du français…

Pour le District, ces classes sportives permettent d’ac-croître le niveau global des footballeurs du départeme nt. “C’est un bon tremplin : les élè-ves sont obligatoirement licen-ciés dans un club, qui bénéficie, forcément, des deux séances d’entraînement prévues pen-dant le temps scolaire” pour-suit Hervé Foubert. Quelques anciens pros sont passés par ces classes, comme Thierry Bonalair (ex-Nantes, Auxerre, Notthingham Forrest…), Yo-han Radet (Auxerre). Des cas marginaux, bien sûr, mais qui font toujours rêver à 11 ans…

(1) Le football est le plus populaire, mais il existe des sections sportives dans d’autres disciplines : équita-tion, kayak, handball…

Aisne

L’autre objectif de l’UNSS est d’initier les jeunes à la vie associative, pour en faire, plus tard, des adultes responsables. Les élèves qui le souhaitent peuvent devenir des “jeunes officiels”, susceptibles d’arbi-trer, d’encadrer les rencontres…

Ainsi, lors des championnats de France de basket, qui ont eu lieu à Saint-Quentin, ce sont des jeunes qui ont assuré une partie de l’organisation et veillé au bon déroule-ment de la manifestation. Le sport devient, pour de bon, une école de la citoyenneté.

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Inondations du sud de l’Aisne :le Département aux côtés des sinistrés

Le dimanche 14 juin dernier, le ciel tombait sur la tête des habitants du sud de l’Aisne. Des centaines d’habitants ont été sinistrés dans 19 communes. Immédiatement, le Conseil général de l’Aisne s’est mo-bilisé, que ce soit au niveau de la voirie, de l’action sociale ou de l’aide économique.

22 le point surAisne

Particuliers :aide d’urgence et écoute. Dès le lendemain de la catastrophe, les équipes de la CIPAS (Circonscription de prévention et d’action sociale) de Château-Thierry se rendaient sur le terrain. En lien avec le cabinet du président, des aides d’urgences ont été débloquées pour parer aux cas les plus pressés. 15 000 E ont ainsi été distribués. “Il est important de souligner la réactivité du Département, indique Odile Idoux, responsable de la CIPAS. Les aides étaient déblo-quées dans la journée et les personnes pouvaient toucher l’argent dès le lendemain.” Tous les jeudis matin, quatre assistantes sociales du Conseil général, accompagnées d’Odile Idoux, ont tenu des permanences. “Les demandes concernent tous les domaines. Certains ont tout perdu, et nous les avons aidés, au départ, pour l’alimentation, les vêtements.” Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, notamment celles qui vivent seules. Philip-pe, le concierge de la CIPAS, est lui aussi sur le pont : il les emmène faire leurs courses lorsqu’elles n’ont plus de voiture, par exemple. Une aide à la mobilité qui s’accom-pagne d’un soutien pour les démarches administrati-ves, toujours délicates. La CIPAS travaille également en relation avec les Centres communaux d’action sociale et les associations. Par exemple, avec le Rotary club, il s’agissait de remplacer l’ordinateur d’une dame âgée, qui n’a que ce moyen pour communiquer avec sa fille, qui habite en Guyane.

A ces aides concrètes, s’ajoute un gros travail d’écoute. Dans les permanences du jeudi matin, les entretiens durent une heure, une heure et demie. Les sinistrés racontent leur histoire, une manière de verbaliser leur souffrance. Cette phase d’écoute est essentielle, et l’ensemble des assistantes sociales de la circonscrip-tion, qui se relaient dans les permanences, prêtent leur oreille attentive pour soulager ces maux.

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Communes : une aidepour refaire les voiries. Le Conseil gé-néral va apporter une aide aux communes, à travers le Fonds départemental de solidarité, pour la réfection des routes communales. Au-delà, il faut souligner la mobilisation instantanée des équipes de la Voirie pour régler les problèmes sur les routes départementales. L’agent de veille de l’unité de Château-Thierry reçoit un premier appel ce dimanche 14 juin, à 17 heures, pour signaler de la boue et des pierres sur la RD 969. Les premières équipes partent pour Charly-sur-Marne quelques minutes plus tard, mais sont bloquées par les coulées de boue et de pierres. Les agents volontaires sont appelés à la rescousse pour commencer à déga-ger les voies. Dès 18h30, les premières déviations sont posées. Toute la nuit, jusqu’à 3h30 du matin, les agents du Département vont couper les routes, dévier, dégager et nettoyer les voies. Un travail qui va se poursuivre le lendemain et toute la semaine suivante. Au total, 600 heures de travail ont été réalisées par le personnel de la Voirie départementale pour remettre en ordre le ré-seau routier du sud de l’Aisne.

Artisans, commerçants etpetites entreprises : prêts à taux zéro. De nombreuses petites entreprises ont été violemment touchées par les inondations. Incapables de produire ou de vendre, elles ont puisé dans leur trésore-rie pour payer les salaires, régler leur facture… Certains chefs d’entreprise doivent réaliser des travaux, d’autres reconstituer leurs stock avant de reprendre une acti-vité normale. Pour leur venir en aide, le Conseil général a décidé d’abonder de 200 000 E un fonds régional (1) qui permet aux entreprises sinistrées d’obtenir une avance à taux zéro, remboursable en cinq ans maximum. Les premiers remboursements n’interviendront que dans un an, pour laisser le temps aux artisans, com-merçants et PME concernés de se remettre sur pied. La décision d’attribuer ces aides revient à un comité dans lequel siège, outre le Département, le Conseil régional, l’Etat et les chambres consulaires (chambre de métiers, chambre de commerce…)

(1) Il s’agit du fonds d’avance remboursable à l’artisanat, géré par la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat de Picardie.

Des échanges avecMadagascarLorsqu’il était enseignant au lycée Saint-Vincent de Soissons, Michel Le Corre, aujourd’hui retraité, a par- ticipé à plusieurs actions humanitaires à Madagas-car. “Vu l’état de la forêt malgache, qui est en dan-ger, je me suis dit qu’il serait bien de faire quelque chose là bas aussi”, explique-t-il. Dans le bourg de Sakaraha, dans le sud-ouest de la “grande île”, il parvient à monter un projet avec le collège, qui a planté une parcelle d’un hectare, avec des essences locales. “L’idée est aussi de créer un lien entre l’école Jules-Verne de Belleu et le collège de Sakaraha, pour que les enfants puissent comparer l’évolution de leur forêt, dé-couvrir la faune et la flore...” Une délégation axonaise devait se rendre sur place, à Madagascar, mais les récents événements poli-tiques (le président a été renversé, les troubles ont fait plus d’une centaine de morts) n’ont pas permis ce voyage. Le collège de Sa-karaha est situé dans une région de brousse et n’est pas doté d’internet, ce qui ne facilite pas les échan-ges. Mais Michel Le Corre, tout comme les ensei-gnants de Belleu, ont bon espoir d’intensifier malgré tout les relations entre les deux établissements.

A Belleu, les enfants de l’école Jules-Verne ont planté une forêt, en collaboration avec l’association Forestiers du monde. Une initiation grandeur nature à l’écologie, avec une réelle dimension pédagogique.

Des enfants et des arbres“Moi, les arbres, je leur parle dans ma tête”. Rémi, élève en CMI à l’école Ju-les-Verne de Belleu, entretient aujourd’hui un rapport étroit avec la nature. Comme ses camarades. En novembre dernier, Rémi et les 120 élèves des cinq classes de l’école ont planté la première “forêt biodiverse” de l’Aisne, sur un terrain situé dans le parc de la Maison Sainte-Croix (1). “Une forêt biodiverse est composée de différentes essences locales. On trouve des hêtres, des chênes, des érables, des acacias, des merisiers…” explique Mi-chel Le Corre, de l’association Forestiers du Monde, à l’origine du projet. Un projet qui a d’emblée séduit le directeur de l’école, Phi-lippe Culem, et l’ensemble de ses collègues enseignants.

Francine Bison, qui a en charge les CP, s’est particulièrement impliquée : “c’est un beau

projet, car les enfants prennent vraiment conscience de l’importance et de la fragilité de l’environnement.” Les écoliers ont tout fait : “ils ont participé au nettoyage du terrain, puis au jalonnement, à la plantation et, mainte-nant, à l’entretien” explique Philippe Culem.

Les arbres, des jeunes pousses de 3 – 4 ans, ont été fournis par l’Office national des fo-rêts et par l’ANAF, l’association nationale des agents forestiers, qui a son siège à Vil-lers-Cotterêts. “Ce sont des arbres de grande qualité… d’ailleurs, les lapins se sont régalés !” sourit Michel Le Corre. Protéger les arbres des prédateurs à longues oreilles fait aussi partie du programme éducatif. Les enfants ont appris à poser des protections. “L’an pro-chain, on replantera les arbres qui ont été trop boulottés” poursuit le responsable départe-mental de Forestier du Monde.

23 environnement

C’est en effet l’un des intérêts de l’opéra-tion : elle s’inscrit dans la durée. “Mes CP ont planté les arbres, et ils pourront suivre l’évolution de leur forêt pendant tout leur cursus primaire” se réjouit Francine Bison. Déjà, depuis la plantation, ils ont pu observer l’évolution des arbres, leur croissance, l’ar-rivée des bourgeons, des feuilles… “La forêt nous permet de travailler toutes les matières, que ce soit le français, le calcul, les sciences naturelles…” poursuit l’institutrice des CP. Les enfants, eux, adorent. “On apprend mieux que dans les livres !” témoignent-ils en chœur. Ils ne rechignent jamais à gagner la forêt, même quand il s’agit d’aller retirer les mau-vaises herbes… “Ils ont changé leur regard sur la nature, assure Philippe Culem, car ils ont acquis des connaissances qui leur permettent de mieux la comprendre, donc de la respecter.”

Pour l’année scolaire 2009/2010, le travail va se poursuivre avec, notamment, l’implanta-tion de nichoirs pour les oiseaux, en lien avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Dans l’Aisne, si d’autres écoles sont inté-ressées, elles peuvent contacter le cor-respondant de l’association,Michel Le Corre au 03 23 74 44 55 ou [email protected]

(1) Le terrain appartient à l’évêché, avec lequel l’as-sociation Forestiers du Monde a passé un accord.

Belleu

L’association Forestiers du monde a été fondée à Di-jon en 2003. Son objectif : “contribuer à la gestion durable des forêts, des ha-bitats naturels associés, de leurs ressources natu-relles, à la valorisation du matériau bois et des autres produits forestiers et à la satisfaction des demandes sociales relatives à la forêt aux niveaux local, natio-nal et international.” Cela passe, notamment, par des actions auprès des enfants.

Les enfants ont planté une forêt

qu’ils doivent entretenir.

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Forestiersdu monde[ ]

A Nanteuil-La-Fosse, Julien Delhaye a fait le pari de créer une brasserie artisanale.

La bière Val’Aisne y connaît des débuts prometteurs.

24 portrait

“La vie parisienne, j’en ai eu assez ! Je ne sais pas si c’est l’âge, mais à 30 ans, j’ai eu le déclic.” Natif de Besny-Loizy et diplômé d’un BTS commerce passé à Laon, Julien Delhaye aura passé dix ans dans la capi-tale à travailler pour la société Euro-modèle, spécialiste de la vente par correspondance de modèles réduits. Il avait notamment en charge la gestion de l’entrepôt si-tué en banlieue. “Un travail très formateur, précise-t-il, d’autant plus que l’on me laissait prendre pas mal d’initia-tives. C’est une bonne préparation pour qui veut se lancer dans un projet personnel par la suite.” Un projet person-nel qui se conjugue avec une envie de retour de au pays car, comme il le dit lui-même “Il faut être né là-bas pour aimer ça. Tous les matins, pour rejoindre l’entrepôt, j’avais 45 minutes de trajet pour faire 17 kilomètres ! Nous reve-nions dans l’Aisne quasiment tous les week-ends.”

Quitte à revenir pour la qualité de vie et le changement d’environnement, autant faire les choses à fond. Il dé-niche un grand et magnifique corps de ferme en pleine campagne, à Nanteuil-La-Fosse, 140 habitants, et décide d’y devenir brasseur. “Je faisais déjà de la bière en ama-teur, confie-t-il. De cette bière qu’on chauffe à la casserole et qui fermente à la cave. Elle peut d’ailleurs être de très bonne qualité, la difficulté est surtout de faire deux fois la même !” Avant de lancer réellement son activité, il passe deux ans à trouver et peaufiner ses recettes, de façon à pouvoir proposer entre cinq et six bières différentes, plus la bière de printemps (la fameuse bière de Mars traditionnellement faite avec le malt des premières ré-coltes) et la bière de Noël. A la brasserie du Val’Aisne, l’ambition est de relancer les traditions et de proposer une bière de fermentation haute au goût authentique. Si la malterie avec laquelle Julien travaille est belge, le malt qu’elle distribue est 100% français, le houblon quant à lui vient de l’Est de la France. La bière passe par deux fermentations en cuve et une dernière en bou-teille, sans gaz rajouté. Il lui faut entre six et huit se-maines pour qu’elle arrive à une maturation optimale.

“Nous avons fait notre inauguration en mai 2008 et j’ai eu la surprise de voir passer près de mille personnes sur le week-end ! Le dimanche nous étions déjà en rupture de stock !” Avec une capacité de 2000 litres par mois, la brasserie s’est déjà constituée un réseau de distribu-tion d’une cinquantaine de points de vente, dont un à Reims et un autre dans le XIe arrondissement à Paris sans oublier la supérette du Center Parcs, point straté-gique s’il en est. Mais le développement de l’activité est avant tout centré sur l’accueil à la brasserie elle-même. “Nous avons la capacité pour accueillir des évènements de toutes sortes, assure Julien en contemplant son domai-ne. Des groupes de randonneurs, des concentrations de voitures anciennes, ou même de quads, nous étudions la possibilité d’accueillir des bus. L’idée est vraiment de faire

venir les gens ici, nous avons un projet de bar à l’étage et nous travaillons déjà avec des artisans comme la triperie de Luzoir pour proposer des dégustations de plats typi-ques comme la carbonnade qui s’accommode très bien avec nos bières.” Avec le recul, non décidément, Julien ne regrette pas son choix. Il se dit très bien accueilli dans cette petite commune dans laquelle il n’y avait aucun commerce et qu’il sent plutôt enthousiaste à l’idée d’avoir des visiteurs. “Le cadre est vraiment idéal, conclut-il, en revanche, on travaille beaucoup c’est sûr. Quand on démarre une entreprise comme celle-ci, on ne peut refuser aucune proposition.”

Pas dela petitebièreLa visite de la brasserie se termine par une dégustation dans les anciennes écuries reconverties en bar.

Nanteuil la Fosse

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Contact : www.valaisne.fr

“Nousavons lacapacité

pouraccueillir

tous types d’événe-ments” assureJulien

Delhaye.

25 culture Aisne

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26 culture

Merlieux

Village du livre rendez-vous le 27 septembreLe dernier dimanche de septembre aura lieu à Mer-lieux la 17e édition de la Fête du livre. Désormais orga-nisée par le Pays laonnois, elle sera précédée, durant toute la semaine, de dif-férentes manifestations : soirée conte à Anizy-le-Château, rencontres avec des auteurs dans les éco-les etc. Le Village du livre en lui-même ouvrira ses portes le 27 septembre. Le marché du livre neuf et d’occasion va investir les rues de Merlieux, où l’on attend encore entre 8 et 10 000 visiteurs. Le thème cette année “Jouer le monde”, permettra d’a-border les questions d’en-vironnement, qui seront traitées à Géodomia, mais aussi la poésie, la litté-rature générale… “Nous avons une cinquantaine d’auteurs invités, mais il y en a d’autres qui viennent d’eux-mêmes. Avec ceux du salon anarchiste, on peut compter qu’à Merlieux, une centaine d’auteurs seront présents ce jour-là” précise Cécile Amour, chargée de l’organisation de la Fête du livre. Car comme dans tout grand festival, il y a le “in”, la programmation officiel-le, et le “off”. Ici, c’est le salon du livre anarchiste, doublé d’un forum social libertaire. Loin d’être mar-ginal, le salon “off” - dont l’affiche a été dessinée par Siné - est l’occasion de rencontrer quelques poin-tures de la littérature. On attend notamment cette année Didier Daeninckx ou Gérard Mordillat.

Fête du livre :03 23 80 18 13

Le village de Merlieux-et-Fouquerolles dispose de trois bibliothèques. En juin, le village fêtait la réouverture de sa bibliothèque municipale. En septembre, le centre documentaire de Géodomia sera inauguré. Sans oublier l’historique bibliothèque sociale et ses ouvrages sur le mouvement anarchiste.

Merlieux, un village à la pagePlus que jamais, Merlieux mé-rite son nom de “Village du livre”. L’histoire d’amour entre le bourg et les livres remonte à 1985. La communauté anarchiste, établie de longue date dans le village, dispose déjà de nombreux ouvrages sur le mouvement ouvrier et l’anarchisme. L’un de ses mem-bres, Dominique Lestrat, propose alors à la commune de monter une bibliothèque publi-que classique. L’aventure va aboutir en 1988. Au-delà, un noyau de bénévoles se constitue, pour donner naissance à une manifestation des plus sympathiques : le Village du livre, désormais devenue Fête du livre (lire ci-contre). Les plus grands auteurs se pressent à Merlieux, et Régine Desforges en devient la marraine. La bibliothèque municipale porte d’ailleurs son nom. “A la campagne, on doit pouvoir accéder à la culture, à ce qu’il y a de mieux dans la culture”, professe Dominique Lestrat. A Merlieux, c’est possible.

La bibliothèque municipale Régine-Des-forges vient de rouvrir, après quelques années de fermeture, dans le bâtiment qui abrite l’école et la mairie. Gérée par une équipe d’une quinzaine de bénévoles, sous l’égide du foyer rural, elle compte près de 3 000 ouvrages, dont environ 8 000 de la Bibliothèque départementale de prêt (BDP). Elle adhère au réseau Lire et savoir, qui re-groupe les bibliothèques du canton. Elle va être prochainement relocalisée dans l’ac-

tuelle salle de classe, dans le cadre d’un réamé-nagement global de la mairie-école.

Le centre de ressources de Géodomia est spé-cialisé pour sa part dans l’environnement, au sens large. Les documents sont soit des acqui-sitions récentes, soit des mises à disposition par les partenaires (Conservatoire des sites naturels de Picardie, CPIE etc). Au total, le fonds regroupe près de 600 documents - livres, études, rap-ports, mais aussi documents audio-visuels – qui traitent aussi bien de l’agriculture biologique que de l’éco-construction, des milieux naturels, de la santé etc. Le centre de ressources n’est pas réservé aux initiés : la plupart des ouvrages sont destinés au grand public, qui peut les consulter sur place ou les emprunter.

La bibliothèque sociale est à part, dans le paysage. Installé dans un local refait de fond en comble par le cercle anarchiste Kropotkine, ses rayonnages sont installés entre une vieille cuisinière Godin et une cheminée monumentale ou trône le por-trait de Bakounine. Voilà pour l’ambiance. Les ouvrages - près de 7 000 selon Do-minique Lestrat - font la part belle à l’histoire de l’anarchisme, mais pas uni-quement. Surtout, la bibliothèque sociale est un lieu d’échanges et de rencontres : un cycle de conférences y est organisé. Les auteurs invités ne sont pas tous des anars. On y traite des grands problèmes du monde, autour d’une grosse table en bois. Bref, les livres nourrissent la discus-sion.

DominiqueLestrat est,

avec ses amisdu cercle

Kropotkine,à l’origine de

la bibliothèquesociale.

La bibliothèquemunicipaleporte le nomde la marrainedu villagedu livre.

Dirigé par Laurent Imbert, Le Sonhir accueille 70 000 spectateurs par an.

Tarifs démocratiques, animations thématiques et programmation à l’écoute des attentes des spectateurs, dans l’Aisne, trois cinémas gérés par les municipalités proposent une autre approche du 7e art.

Toiles municipales

27 culture

“En terme de choix des films, nous essayons de faire la même chose que le privé, 80% de la programmation nationale arrive sur nos écrans. Mais nous avons aussi à cœur d’être un moteur de la pratique du cinéma et de l’éducation à l’image.” A 36 ans, Laurent Imbert dirige le cinéma le Sonhir à Hirson depuis 2004, succédant à Michel Décattoire. Géré à l’origine par un prestataire privé, cet équipement de trois salles est passé sous statut associatif depuis son rachat par la ville en 1985. Entièrement rénové en 2008 et proposant l’accès aux personnes à mobi-lité réduite pour la plus grande salle, le ci-néma fait près de 70 000 entrées à l’année, une belle fréquentation pour une ville de 10 000 habitants. “L’aide de la ville nous permet une politique tarifaire différente des autres cinémas, précise Laurent Imbert. A cela s’ajoute un gros travail d’animation à travers des séances rencontres, l’invitation de réalisateurs et d’acteurs comme Vincent Lin-don qui est venu récemment à l’occasion de la sortie du film “Welcome“. Nous organisons aussi des séances pour les aînés, des séances “ciné-bambin“ avec un film et un goûter, sans compter les soirées thématiques et notre par-ticipation à des projets comme la réalisation de courts-métrages.“

Le cinéma d’Hirson fait partie d’un réseau d’entente de programmation reconnu par le CNC qui regroupe neuf cinémas dont ce-lui de Saint-Gobain, également géré par la municipalité. “Pour une petite ville comme ici, le but est surtout de garder notre cinéma, avoue Caroline Varlet, jeune conseillère mu-nicipale en charge de la gestion et de la pro-grammation du cinéma “l’Hermitage“. Sans verser dans le strict “Art et essais“ nous es-sayons de proposer autre chose que les incon-tournables grosses productions. Tous les mois, nous organisons une soirée “Faire court” ainsi que des séances jeune public pour les scolaires et des soirées débats. Nous sommes affiliés à l’ACAP Pôle image Picardie pour l’organisation de ces rencontres avec des réali-sateurs. Nous voulons que le cinéma soit un endroit convivial et retrouve sa vo-cation de lieu de rencontre et de culture.” Tout comme à Vervins, où le cinéma Piccoli-Piccolo est géré par l’association “Vervins Ciné-Vidéo“, la salle de Saint-Gobain n’ouvre que quatre ou cinq jours par semaine selon la program-mation et les animations organisées. Si les films arrivent avec un petit délai par rapport à leur sortie nationale, les tarifs

quant à eux se veulent vraiment accessibles à tous et varient en-tre 5 et 6 E en tarif normal là où la plupart des salles proposent un tarif minimum de 7,50 E. “Le fait que les films arrivent plus tard n’est même pas un handicap en soi, ajoute Caroline. Ils restent peu de temps à l’affiche dans les grandes salles et certains cinéphiles

qui les ratent chez eux sont contents de venir les voir à Saint-Gobain même s’il y a quelques kilomètres à faire.”

Un lieu derencontre et de culture.

Conseillère municipale, Caroline Varlet s’occupe de la gestionet de la programmation du cinéma l’Hermitage de Saint-Gobain.

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A écouter

Little Dead Cats

Vite ! Appelez les Stones, ce qui reste des Clash et la veuve de Lux Interior des Cramps, on vient de déni-cher un groupe qui sait encore faire du Rock’n’Roll ! Du vrai ! Si si, chez nous, là, dans l’Aisne, du côté de Laon et de Saint-Quen-tin. A découvrir de toute urgence, en avant goût de leur 1er CD promis pour la rentrée 2010, cinq titres enregistrés chez Music Box à Mont-Saint-Père, en écoute sur leur page Myspace. Ces trois gaillards ont déjà pas mal bourlin-gué avant de monter ce trio explosif, bienheureux de s’être enfin trouvés, ils ont opté pour un rock qui va droit au but, sans fiori-tures, sans tralala. Basse, guitare, batterie, une rythmique binaire bien enlevée sur des textes en anglais et un univers qui réussit une belle synthèse entre le meilleur des six-ties (Stones, Doors, Velvet Underground) et la veine punk/psycho fin 70 début 80. Ils se paient même le luxe de faire un tribute to the Cramps lors de leurs prestations sur scène. Si le très Meteors, Elephant Rhapsodie donne envie de ressortir les bagues à tête de mort, l’irrésistible Iron spiders from outer space plonge d’emblée l’auditeur dans un album de comics façon Batman, quant à leur titre éponyme, Little Dead Cats, voilà sûrement un tube que Joe Strum-mer aurait aimé composer lui-même.

06 15 42 26 38http://www.myspace.com/littledea dcats

HirsonVervinsSaint-Gobain

Marie-Hélène Richardfait danser les arbres

De loin, d’abord, l’œil surprend une ligne colorée qui relie les troncs entre eux. De plus près, changement total d’im-pression : les arbres semblent danser le hula-hop avec des vastes cerceaux. Sur-prenantes, les “Cir-conférences” de l’artiste Marie-Hélène Richard s’intègrent parfaite-ment dans le site boisé de Géodomia, à Mer-lieux, où elles devraient rester environ un an. “C’est une œuvre conçue pour les arbres” explique-t-elle. “J’ai toujours l’habitude de réagir par rapport au milieu dans lequel je travaille. Pour Géodomia, j’ai recherché l’ef-fet visuel, mais c’est aussi un jeu par rapport à l’échelle humaine.”

Cette plasticienne, qui vit aujourd’hui en Bretagne, est spécialiste des installations

Les œuvres de cette plasticienne, spécialiste des installations en pleine nature, sontvisibles à Géodomia

28 culture

Art et environnement : le travail de la plasticienne Marie-Hélène Richard à Géodomia.

Un atelier à découvrir au Familistère de Guise.

Artiste peintre, Pierre Pothron a installé son ate-lier au cœur du Familistère de Guise, pour faire par-tager son travail aux habi-tants comme aux touristes.

"Une peinture, une tranche de vie !"Van Gogh, dans une lettre à son frère Théo, parle de son désir de créer un “phalanstère d’artistes”, une communauté de peintres. Un projet que l’auteur des Tournesols ne concrétisera jamais, mais qui enthousiasme l’artiste Pierre Pothron. Une idée forcément séduisante pour cet enfant de Godin, né dans la Somme, mais dont les attaches sont au Familistère. “Ma mère est née au Familistère de Guise. Ma grand-mère était là du temps de Godin, qu’elle a connu et qu’elle regrettait toujours” explique-t-il. Dès 1988, Pierre Pothron milite activement

Guise

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A lire

Lycée Saint-RémySoissonsEncore vivront-ilsun tout petit peu… - 12 E

Voici un livre peu ordinai-re. Il a été écrit au terme d’une véritable enquête de deux ans, menée par 26 lycéens de Saint-Rémy, à Soissons, sous la direc-tion de leur professeur documentaliste, Stéphane Amelineau. Les élèves ont écrit, sous une forme libre, l’histoire de jeunes dépor-tés du convoi 67, parti de Drancy le 3 février 1944. Destination finale, le camp de la mort d’Auschwitz. Chaque lycéen s’est atta-ché au destin tragique de l’un de ces jeunes. De ce convoi, il n’est resté que 26 survivants. Et parmi eux, deux vivent encore. Léa Rohatyn, 83 ans, a accepté de rencontrer les jeunes Soissonnais, un souvenir encore à vif dans leur mé-moire. Son témoignage et celui du second survivant, Bernard Bouriki, est consi-gné à la fin du livre.

Pour leur enquête, les ly-céens ont mené des inves-tigations poussées. L’un d’eux, Terry Auribault, a retrouvé Rebecca, la sœur de Victor Alfandari, 15 ans, dont il écrit l’histoire dans une longue nouvelle. D’autres, au contraire, donnent un texte court, violent, direct. Il faut lire leur livre, parce que, com-me dit son titre, grâce à lui, ces morts vivront en-core un tout petit peu.

Rens. Stéphane Amelineau 03 23 53 20 62 [email protected]

Merlieux

“in situ”. Autrement dit, ses œuvres sont créées en fonction de leur lieu d’exposition, que ce soit en milieu urbain ou, comme dans le cas de Géodomia, en pleine nature. Mais il s’agit toujours d’expositions éphémères : “mes œuvres ne s’inscrivent pas dans la du-

rée, généralement, et cela me donne une plus grande liberté dans le choix des matériaux” explique-t-elle. Pour l’installation de Mer-lieux, l’artiste a choisi de détourner de simples tuyaux industriels en PVC.

pour la sauvegarde du Familistère. “En 1991, je découvre cette lettre de Van Gogh et en même temps, j’ai l’occasion d’acheter un appartement au rez-de-chaussée de l’aile droite.” A défaut de réelle communauté ar-tistique, Pierre Pothron installe son atelier dans cet appartement et l’ouvre aux habi-tants, encore nombreux à l’époque. “J’ai été adopté tout de suite. Les Familistériens, pour la plupart, ont un regard vierge sur l’art, et ils venaient voir mon travail, timidement au départ, puis ils poussaient plus facilement ma porte.”

Pierre Pothron, qui peint depuis 1963, s’abstrait de plus en plus de la réalité. Mais derrière la couleur, les traits, on de-vine l’inspiration. Le monde du travail, la guerre… “Chaque peinture est une tranche de vie. Souvent, c’est vrai que c’est d’abord un coup de gueule… Je pense que le travail de l’artiste, c’est de témoigner, c’est ce que j’essaie de faire ici.”

> Atelier ouvert chaque dimanche et jour férié.

www.pothron.com

C’est dans l’air du temps, et ça se passe dans l’Aisne.

29 c’est tendance

En juin, trois “N” géants et végétaux ont suscité la curiosité des millions de Parisiens et de touristes qui fréquentent le parvis de La Défense. Un choc visuel qui a, comme les précédentes campagnes de notoriété initiées par le Conseil général, eu un impact évident. Comme on dit aujourd’hui, l’opération a provoqué un “buzz”. “L’Aisne est le seul département qui puisse jouer sur une seule lettre, c’est une chance” souligne Yannick Mérand, de l’agence remoise Horizon Bleu, concepteur de la campagne.

Pour autant, il ne s’agissait pas de se faire plaisir avec ces “N”, hauts de 6,50 m et entièrement végétaux. L’objectif était de lancer la démarche “Ecocitoy’N” du département que l’on peut résumer par une volonté d’ancrer l’action du Conseil général dans le développement durable et l’environnement. Très concrètement, cela se décline par des offres touristiques attracti-ves, la valorisation des programmes de construction durable, l’organisation d’événements de sensibilisation des citoyens, la mise en place du plan d’actions Agenda 21…

La communication autour de cette démarche est elle-même éco-responsable, résolument “zéro papier”, s’appuyant sur les nouveaux médias et les nouvelles technologies.

Juste avant l’été, les “N”, associés aux “cyclopes” (version moderne des hommes sandwiches) ont permis de promouvoir notre département “situé non loin de Paris, et qui nécessite donc très peu de carburant pour s’y rendre, poursuit Yannick Mérand. Un département qui est riche en terme de propo-sitions raisonnables financièrement en termes de loisirs, de culture…” Courts séjours économiques et écologiques, concerts et musées gratuits dans le cadre de l’été du Conseil général : en parallèle, un site internet dédié a été lancé (www.les-ecocitoyn.com) pour promouvoir les offres touristiques Ecocitoy’N estivales.

Personnaliser ses albums avec le scrapbooking Le scrapbooking est un loisir créatif qui consiste à personna-

liser ses albums photos. Carton, textile… tout est bon, pourvu qu’on ait de l’imagination et un peu de savoir-faire dans les doigts. Tout droit venu des Etats-Unis, le “scrap” s’est développé en France et, dans l’Aisne, ce sont désormais des centaines - voire des milliers - d’adeptes qui se retrouvent, ciseaux et tube de colle en main. Les “scrappeuses” - car ce loisir est à 99,99 % féminin – se retrouvent au cours d’ateliers, dispensés ici ou là dans les centres sociaux, les maisons de quartier, les boutiques spécialisées...

Une Saint-Quentinoise, Florence Boulanger, en a même fait son métier. An-cienne prof de français, elle a quitté l’enseignement pour se lancer dans le scrap d’une manière professionnelle. “J’anime des ateliers, chaque semaine à Saint-Quentin, mais aussi ailleurs, sur Paris, le Nord, Reims…” Elle organise également des “crops”, des vastes réunions sur un week-end. Le dernier, en juin à Saint-Quentin, a réuni près de 80 scrappeuses, venues écouter les conseil de Florence et de deux animatrices venues de Rouen et Perpignan. Car avec le scrap, on se croise d’abord sur internet, où les blogs et les bou-tiques fleurissent, mais on se voit ensuite en chair et en os. “On doit d’abord communiquer sur le net, mettre à jour son blog, se tenir au courant des derniè-res tendances, explique Florence. Mais ensuite, on a le contact réel, en atelier, avec une ambiance vraiment sympathique.” Le scrapbooking s’adresse à tout le monde : dans les ateliers saint-quentinois, cela va des ados à la retraitée - la doyenne a 76 ans. Le scrap a, semble-t-il, de beaux jours devant lui : l’agenda de Florence est plein jusqu’en mars 2010 !

La Saint-Quentinoise Florence Boulangera quitté l’enseignement pour animer des ateliers de scrapbooking.

Adopter la démarche "Ecocitoy’N" avec le Département

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Trois N végétalisés de 6,50 mde haut ont créé le “buzz”sur le parvis de la Défense.

Les “cyclopes” ont véhiculé des informationssur le département. Une forme de communication

sans papier et donc, éco-responsable.

fête■ 26 et 27 septembre Soissons : Soissons en Sc’Aisne, nou-velle édition du Haricot magiqueRens. www.ville-soissons.fr

concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature30 rendez-vous

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.ville-chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr

Du 25 septembre au 10 octobre Guise : festival de jazz et des musiques du monde.Concerts au théâtre du Familistère Godin à 20h30 Ven. 2 oct. Pierre Blanchard Quartet.Sam.3 oct. Nico Morelli & strings.Ven. 9 oct. Quartet Aparté. Sam. 10 oct. Woz Kaly.Concerts gratuits :Ven. 25 sept. à 20h30 au restaurant “Le jardin” :Michel Barbe Quartet, Sam. 26 sept. à 20h30 au centre social : Sébastien Willart trio Sam. 3 oct. à 12h au restaurant “Le pat mag” : Quidam QuintetVen. 9 oct. à 20h au restaurant “Le Don Camillon” : Momo solo Rés. OT 03 23 60 45 71 - http://www.familijazz.com/

Familijazzconcert

■ 26 septembreSoissons : Brahms , Requiem allemanden version à deux pianos, chœur Dom Pérignon de Reims, Marion Aubert, so-prano et William Michaut, baryton.A 20h30, cathédrale.

R. Pasquier, violon / E. Leducq-Barome, direction / Lalo, MendelssohnRés. OT Laon 03 23 20 87 50

■ Du 20 septembre au 6 décembreLes Orgues de l’Aisne 20 septembre - Guignicourt à 17h, EgliseRens. 03 23 25 36 602 octobre - Marle à 20h30,Eglise Notre-Dame Rens. 03 23 21 75 754 octobre - Chauny à 16h,Eglise Notre-DameRens. 03 23 52 10 7911 octobre - Soissons à 17h, CathédraleRens. 03 23 53 17 3718 octobre - Hirson à 16h,Eglise Notre-Dame Rens. 03 23 58 03 916 décembre - Fère en Tardenois à 14h30, Eglise Sainte-MacreRens. OTSI / 03 23 82 31 57

■ Du 7 au 10 octobreChâteau-Thierry : Festival c’est com-me ça !Mer. 7 oct. à 19h : Transports exception-nels (danse) par Dominique Boivin

festival■ Du 12 septembre au 10 octobreLaon : 21e festival de LaonVen. 18 sept. à 20h30 - MALS. Octet et I. Georges, chantSam. 19 sept. à 20h30 - MAL - Musiques de films - L. Korcia, violonVen. 25 sept. à 20h30 - Eglise Saint-Martin - D. Sandre, comédien / H. Niquet, dir.Sam. 26 sept. - 20h - MAL - AlbenizJ-F. Heisser, piano / A. Contreras, chant flamenco / C. De Malaga, guitareMar. 29 sept. - 20h30 - MALP. Contet, accordéon / M-C. Barrault, comédienneDe Couperin à Mantovani, lectures de Rimbaud, Saint-Exupéry, Lorca, Céline, Obaldia…Sam. 3 oct. - 20h30 - CathédraleE. Pace, piano / D. Angus, dir.Moussorgski, Liszt, GriegVen. 9 oct. - 20h30 - MALQuatuor Ebène - Standards et improvi-sations du jazz à la pop.Sam. 10 oct. - 20h30 - CathédraleOrchestre de Picardie

Mer. 7 et ven. 9 oct. à 21h : Troie ou la sagesse des brisures (théâtre) par Has-san El GeretlyJeu. 8, ven. 9 et sam. 10 oct. à 19h : Eric et Simon (danse) par Xavier LotSam. 10 oct. à 17h : jeunes artistes égyptiens (danse et vidéo) sous la di-rection de Laurence RondoniMer. 14 et jeu. 15 oct. à 19h, (H)AND(S) (danse) par Clara CornilMer. 14 oct. à 21h, Pezzo 0 Due (danse) par Maria Donata D’UrsoJeu. 15 oct. à 21h, Collection particulière (danse) par Maria Donata D’UrsoVen. 16 oct. à 19h, Jack in the box (dan-se) par Hélène IratchetVen. 16 oct. à 20h, Lapsus (danse) par Maria Donata D’UrsoSam. 17 oct. à 18h, Gravity (performan-ce) par Pierre-Etienne MorelleSam. 17 oct. à 20h, Mem-brain strata 1 (danse) par Maria Donata D’UrsoSam. 17 oct. à 19h et à 21h, Solo #2 (danse) par Brice LerouxDu 7 au 17 octobre, Une danseuse dans la bibliothèque par Nathalie CollantesLieux à définirRens. 03 23 82 56 15 ouhttp://festival.echangeur.org

■ Du 14 au 17 octobre Vervins : Festival du rire14 oct. : jeunes talents du rire15 oct. : Nicolas Canteloup (complet)16 oct. : Marc Jolivet17 oct. : Manu Payet et Jypey Tous les spectacles à 20h30,salle polyvalente.Rens. 03 23 98 11 98

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l'Aisne 174 - Septembre/Octobre 2009

■ 27 septembreCoucy-le-Château : Adam de la Hal-le... dans le cadre des Belles pages de l’Aisne. A 17h à l’église Saint-Sauveur. Rens. 03 23 24 60 09

■ Octobre/novembreThiérache : Musique sur la RN22 oct. à Vervins, 3 oct. à Marle, 16 oct. à La Capelle, 17 oct. à Hirson, 30 oct. à Boué, 31 oct. à Le Nouvion en Thiéra-che, 6 nov. à Etréaupont, 7 nov. à Ver-vins, 21 nov. à Papleux. Programmation en coursRens. 03 23 97 79 72 ouwww.tac-tic-animation.fr

■ 17 octobreChéry-les-Pouilly : American movies avec le brass band du laonnois. A 20h30 à l’association rurale de loisirs. Rens. 03 23 80 64 01

■ 23 et 24 octobre Effry : Thiérache in GrooveVen. 23 : Truq et Cardinaux Fouquets à 21h, salle des fêtes Sam. 24 : soirée hip hop, programma-tion en cours. A 21h, salle des fêtesRens. 03 23 96 63 93

■ 31 octobreSaint-Quentin : 5 en 1 rock festival. Punish Yourself, Masala, The Real Nelly Olsons. A 18h, salle VerdunRens. 09 53 06 82 39 ouhttp://chehurleux.free.fr

Le groupe“Jazzpotes”,

fanfare de rue,jouera les 3 et 10

octobre.

■ 4 octobreCoucy-le-Château : 12e édition de la journée culturelle Croatie. Danses et folklores croates. A partir de 15h. Rens. 03 23 52 19 43 ouwww.coucy.com

■ 11 octobreLemé : fête de la pomme et du cidre fabrication et dégustation, repas co-pieux, animations diverses, exposi-tions, brocante.Rens.http://pagespro-orange.fr/leme02

31 rendez-vous

www.aisne.comd’infos+

expo ■ Jusqu’au 13 octobreBohain en Vermandois : Rêves de feuilles de Sarah Louette. “Un arbre peut-il rêver ?” à La Maison familiale d’Henri MatisseRens. 03 23 60 90 54 ouwww.bohainenvermandois.fr

■ Du 7 septembre au 30 octobreFresnoy le Grand : “Challenge textile :au fil du patrimoine picard” réalisée par des associations, clubs, établisse-ments scolaire autour du patrimoine picard. Du mardi au vendredi de 10 à 13h et de 14h à 18h, les samedis, di-manches et lundis de 14h à 18 h.Rens. 03 23 09 02 74 ouwww.la-maison-du-textile.com

■ Du 10 septembre au 31 octobreChâteau-Thierry : les 100 ans de l’office de tourisme. Rétrospective et

théâtre■ 30 septembreSaint-Quentin : Putain d’Vie d’après Jehan Rictus par la Compagnie L’Echappée. A 20h30 à la Manufacture Rens. 03 23 62 19 58 ouwww.compagnie-lechappee.com

souvenirs. Du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18hRens. 03 23 83 51 14

■ Du 19 au 27 septembreGuise : Histoires de Guise, l’ARCHE fête ses 30 ans avec cinq expositions : Gui-se, ville frontière / Guise 1000-2000 / la vie des civils pendant la guerre 1914-1918 / Les écoles, pauvreté, charité, santé, solidarité.Les samedis et dimanches 19, 20, 26, 27 de 10h à 12h et de 14h à 18hRens. 03 23 61 22 22

■ Du 19 sept. au 8 novembre 2009 Soissons : Live in Picardie, création contemporaine en Picardie dans les domaines de la peinture, dessin, sculp-ture et photographie.Arsenal (peinture et dessin) : S. Bayet, P. Bernard, M. Descombes, F. Glineur, T. Groslier, S. Le Kouaghet, S. Miraux, D. Saint-Dizier.Saint-Léger (photographie) : F. Boucher, C. le Couviour, J. Feray, A. Wattel.Saint-Léger (sculpture) : D. De Beir, J. Moutarde, D. Pondruel, G. Wambaugh. Tous les jours de 9h à 12h / 14h à 17h, samedis et dimanches : de 14h à 18hRens. 03 23 93 30 50

■ 26 et 27 septembreMontbrehain : les talents cachés de Montbrehain et d’ailleurs. A la salle du monument, de 14h à 18h le samedi et de 11h à 18h le dimanche.Rens. 03 23 63 93 91

■ Du 10 au 18 octobreChâteau-Thierry : sculptures d’Ulrich Jacquot Préaux. De 14h à 18h le week-end, Porte Saint-PierreRens. 03 23 83 51 14

sortie■ 19 et 20 septembreCoucy-le-Château : Journée du pa-trimoine. Visite des souterrains de la porte de Laon, château...De 10h à 13h et de 14h à 18h30 (Châ-teau) et de 14h30 à 18h30 (pour les autres monuments)Rens. OT 03 23 52 44 55

■ 19 et 20 septembreMarle : Journées mérovingiennes L’armée romaine, les Francs et les Ger-mains. Campement, artisanat et vie quotidienne, démonstrations militai-res... De 14h à 19hRens. 03 23 24 01 33 ouwww.museedestempsbarbares.fr

■ 26 septembre et 10 octobreCoucy-le-Château : visite nocturne de la cité des Sires de Coucy, autour des remparts avec guides costumés... Garbure offerte en fin de soirée. De 20h30 à minuitRens. 03 23 52 44 55

■ 26 septembreAisne : “Carrières à cœur ouvert”, jour-née porte ouverte dans trois carrières de l’Aisne. Animations, ateliers péda-gogiques et visites. Lafarge Granulats Seine Nord à Cuiry-les-Chaudardes, La Frette à Tergnier, Holcim Granulats à SoupirRens. 02 35 60 31 96 ouhttp://admn.unicem.fr/

■ 27 septembreLaval-en-Laonnois : Virades de l’es-poir dans le cadre de la journée de lutte contre la mucoviscidose.A partir de 9h Rens . 03 23 20 25 27 ouwww.virades.org

■ 1er novembreMarle : Cyclo-cross international. Es-pace du Bois JoliRens. 03 23 21 45 32

l'Aisne 174 - Septembre/Octobre 2009

jeune public■ 10 et 11 octobreCoucy le Château : ateliers pour en-fants, contes et légendes, animations sur le savoir-faire du Moyen-âge, dans l’enceinte du château.Rens. 03 23 52 71 28

■ Du 16 au 23 octobreSaint-Quentin et dans l’Aisne : 27e édition du Ciné-Jeune de l’Aisne, Fes-tival international de cinéma avec pour thème Droits de l’Homme et citoyenne-té. Plus de 120 films, 240 séances, 28 lieux de projections, 3 compétitions internationales… Hommage, en sa pré-sence, à Majid Majidi, cinéaste iranien, et sur le cinéma d’animation lettonPour tous les âges dès 3 ans !Rens. 03 23 79 39 37 ouwww.cinejeune02.com

■ 25, 28, 29 oct. et 1, 2, 3 et 4 nov.Soissons : Tom Avery contre barbe rous-se à 15h au théâtre Saint-Médard.Rens. 03 23 53 54 42 ouwww.theatresaintmedard.com

conférence■ 17 septembreMorcourt : la bande dessinée, par l’as-sociation “on a marché sur la bulle” De 10h à 16h30, bibliothèque municipale, rue du commandant Guy. Rens. BDP 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

■ 17 septembreSoissons : conférence “diabète et femme enceinte, diabète et ménopause” avec le docteur Houareau organisée par l’association Mieux vivre le diabète en Soissonnais. A 18h30 dans les locaux de l’AMSAM, 31 rue Anne Morgan Rens. 06 89 55 04 27

■ 15 octobreLaon : journée départementale de la lecture publique : la bibliothèque au cœur des territoires. De 9h à 16h30, MAL place Aubry. Rens. BDP 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

■ 16 octobreEtampes-sur-Marne : architecture, construction zéro énergie. De 10h à 16h30, salle des associations 3 rue de ChierryRens. BDP 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

■ Du 2 octobre au 14 novembreSoisssons : Libres (création poétique) par la compagnie Acaly. Vendredi et sa-medi à 21h au théâtre Saint-Médard.Rens. 03 23 53 54 42 ouwww.theatresaintmedard.com

■ 3 octobreChâteau-Thierry : Putain d’Vie d’a-près Jehan Rictus par la Cie L’Echap-pée. A 20h30 à la Manufacture. Rens. 03 23 62 19 58 ouwww.compagnie-lechappee.com

■ 9, 10 et 11 octobreChâteau-Thierry : 9e festival de théâ-tre amateur de l’Aisne au Palais des RencontresRens. AXOTHEA 03 23 23 71 67

■ Jusqu’au 15 décembre Oulches-la-Vallée-Foulon : exposi-tion temporaire “Après la guerre. Aisne 1919…” Comment vit-on dans un pays tout juste sorti de la guerre ? Rens. 03 23 25 14 18 ouwww.caverne-du-dragon.fr

■ 5 novembreChauny : Les adolescents, par Michel Fize, sociologue, chercheur au CNRS. A la bibliothèque municipale, de 10h à 16h30, (28 rue de la paix).Rens. BDP 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.ville-chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr

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Géodomia :le centre départemental

de ressources environnementales ouvre à Merlieux.