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ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
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INTRODUCTION GENERALE
La crise économique des années 80 qui a entraîné la faillite du système bancaire
a contraint les pays en voie de développement (PVD) au programmer d’ajustement
structurel. Ce programme, couplé à la dévaluation du Franc CFA en 1994, a eu de
graves répercutions sur le développement économique de ces pays. De ce fait, les
acteurs s’accordent à reconnaître que le phénomène de la pauvreté prend une
ampleur de plus en plus inquiétante et constitue une menace pour ces pays une bonne
partie de la population active évolue dans le secteur informel.
Ce secteur n’étant pas accessible au système bancaire classique, il fallait
chercher un moyen pour satisfaire les besoins de cette population afin d’améliorer son
bien être économique et social.
C’est dans ce cadre que le bénin, à l’instar des autres PVD, a adopté une
stratégie de réduction de la pauvreté dans laquelle les problèmes de financement des
activités des « pauvres » exerçant pour la plupart dans le secteur informel occupe une
place de choix : ce fut donc la prolifération des IMF dont la CLCAM, avec comme
activité principale l’octroi de crédit et la collecte de l’épargne aux agents exclus du
système classique. Depuis leur création, ces institutions sont conformes aux attentes
du monde rural et urbain par leurs proximités, leurs capacités à couvrir le territoire
national et l’importance des capitaux injectés dans l’économie nationale.
Mais aujourd’hui, le secteur de la micro finance comme partout ailleurs se
trouve confronté à de multiples problèmes comme :
- la fragilité du secteur (qualifications insuffisantes des promoteurs)
- la défaillance des prêts
- le problème de gestion des impayés.
Ce dernier problème apparaît comme important car susceptible de
compromettre la gestion du cycle d’exploitation des IMF en général et des CLCAM en
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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particulier. La gestion du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU n’échappe
pas à ce principe et C’est en raison de cette importance et des difficultés qu’éprouvent
actuellement ses dirigeants à gérer les impayés que nous avons jugé utile, à l’issue de
nos recherches, de développer le thème « Analyse de l’impact des impayés sur le cycle
d’exploitation des Institutions de Micro Finance : cas de la CLCAM AVRANKOU”
La restitution de nos travaux se présentera en trois chapitres :
‐ Le premier intitulé « Cadre De Référence Et Problématisation » sera consacré
d’une part à la présentation de la CLCAM AVRANKOU et d’autre part à la
problématique de l’analyse de l’impact des impayés sur le cycle d’exploitation de la
CLCAM ;
‐ le deuxième abordera les dimensions théorique et empirique de la recherche et
présentera la monographie de la CLCAM AVANKOU en matière d’impayés;
‐ Le troisième enfin, sera consacré à l’analyse proprement dite de l’impact des
impayés sur le cycle d’exploitation et nous permettra de faire l’étude du cycle
d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU, de faire la vérification des hypothèses et
de proposer des approches de solutions.
Il s’agit à travers ce mémoire de faire ressortir les divers aspects de la gestion du
cycle d’exploitation influencés par les impayés et de dégager des propositions de
solutions pour une amélioration de la situation.
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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CHAPITRE I :
CADRE DE REFERENCE ET PROBLEMATISATION
Section 1 : Présentation de la CLCAM AVRANKOU Paragraphe 1 : Historique ‐ Situation géographie – Objectifs – Missions de la
CLCAM AVRANKOU
Paragraphe 2: Structure organisationnelle et fonctionnement Section 2 : Activités et quelques indicateurs de gestion Paragraphe 1 : Les activités et les produits
Paragraphe 2 : Quelques indicateurs de gestion Section 3 : Problématisation et intérêt de la recherche
Paragraphe 1 : Etat des lieux et regroupement des problèmes Paragraphe 2 : Problématique et intérêt de la recherche
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Ce chapitre s’articulera autour de trois sections et présentera d’abord la
CLCAM à travers son historique, sa structure organisationnelle et ses activités avant
d’aborder la problématisation.
Section 1 : Présentation de la CLCAM AVRANKOU
Paragraphe 1 : Historique ‐ Situation géographie – Objectifs – Missions de la
CLCAM AVRANKOU
A‐ Historique
Pour combler les lacunes entravant le développement de l’économie au début
des années 1970, le système financier décentralisé a vu le jour et s’est propagé sur tout
le territoire national.
Deux options sont donc présentées. La première a milité pour la création des
succursales de la CNCA que sont les Caisses Régionales de Crédits Agricoles (CRCA)
dans les chefs lieux de province. La deuxième s’est portée sur l’organisation des
Caisses Régionales de Crédits Agricoles Mutuel (CRCAM) au niveau des provinces et
des Caisses Locales de Crédits Agricoles Mutuel (CLCAM) au niveau des communes
avec pour souci de rapprocher le crédit agricole des agriculteurs.
Au début des années 1977, le conseil des ministres a penché du côté de la
deuxième option donnant ainsi la possibilité aux CRCAM et CLCAM d’être crées,
gérées et contrôlées par leurs membres.
Ce réseau a fonctionné normalement jusqu’en 1985 où, une crise d’illiquidité
partielle des dépôts, une faible activité de crédit au niveau local dans un
environnement difficile… va se faire sentir jusqu’à la liquidation de la CNCA.
Une réhabilitation a été nécessaire ; l’activité financière d’épargne et de crédit a
été recentrée au niveau des seules CLCAM avec une redéfinition du secrétariat.
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Après la réhabilitation, la confiance est revenue et le réseau est donc restructuré
à l’issue de l’assemblée générale de 1993. On distingue désormais trois niveaux :
- Au premier niveau, les CLCAM, seule unité qui mobilise les ressources
financières et qui octroie le crédit ;
- Au deuxième niveau, les DTR‐CLCAM (ex UR‐CLCAM), chargés de soutien, de
l’appui et du suivi des CLCAM ;
- Au troisième niveau la FECECAM qui s’occupe de :
• La représentation vis‐à‐vis de l’extérieur, la définition des principes
généraux en matière d’extension et de structuration du réseau, de
l’épargne et du crédit.
• La fourniture d’appui spécifique (formation, échange d’expérience,
système d’information),
• La vérification de l’exécution des politiques,
• La gestion des surplus de trésorerie, le contrôle, l’inspection, etc.…
La Caisse Local de Crédit Agricole Mutuel d’Avranchin fait partir du réseau
FECECAM‐BENIN.
Face au manque cruel d’institution pouvant financer la micro entreprise de la
zone, une assemblée constitutive a eu lieu. Cette assemblée a donc consacré la
création de la CLCAM AVRANKOU.
B‐ Situation géographie – Objectifs ‐ Missions
Situé dans le département de l’Ouémé, plus précisément dans la ville d’
AVRANKOU, au bord de la route nationale Inter‐Etat, la CLCAM d’ AVRANKOU est
membre de la DTR‐CLCAM Ouémé/Plateau et donc de la FECECAM‐BENIN. Elle est
une institution de mobilisation d’épargne et d’octroi de crédit.
La CLCAM d’ AVRANKOU a pour objectif principal d’aider la population à
s’affranchir de la pauvreté, donc à financer leurs activités génératrices de revenus.
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Comme la base de tout développement, dans un pays ne disposant pas d’assez de
ressources minières, passe par l’agriculture, la CLCAM AVRANKOU a orienté une
bonne partie de son financement vers les activités agricoles.
La CLCAM AVRANKOU est une coopérative d’épargne et de crédit comme
toutes les autres CLCAM. Elle se propose de réduire la pauvreté en accordant des
crédits à ses clients, surtout à la couche la plus déshéritée ne pouvant pas subir les
politiques et les conditions des banques classiques.
Ainsi elle collecte l’épargne auprès de certains clients qu’elle utilise pour
octroyer de crédit à d’autres clients qui ont besoins de fonds immédiats pour leurs
activités.
Paragraphe2 : Structure Organisationnelle et Fonctionnement
Sa structure organisationnelle se présente comme suit :
A/ Organigramme hiérarchique de CLCAM AVRANKOU
AG
C A C C Comité de Surveillance
Gérant
Caissier Agent de guichet Agent de
recouvrement
Comptable Agent de crédit
Gardien
CC : Comité de Crédit
CA : Conseil
d’Administration
AG : Assemblée Générale
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B/ Le fonctionnement
Le fonctionnement de la CLCAM AVRANKOU est assuré par :
1‐) Une Assemblée Générale (AG) : qui est l’organe suprême de décision. Elle se
réunit chaque année, au plus tard fin juin.
2‐) Un Conseil d’Administration (CA) : qui a pour tâches de mettre en exécution
les décisions de l’assemblée générale.
3‐) Un conseil de surveillance : qui contrôle l’exécution des tâches dans tous les
services de CLCAM.
4‐) Un Comité de Crédit : qui reçoit les démarches, les étudie et les apprécie.
5‐) La gérance ; qui assure la gestion des ressources humaines, matérielles et
financières de la CLCAM ; elle préside également les réunions, supervise, oriente et
conseille pour la prise des décisions, ordonne les actions qui s’imposent. Les projets
du budget et programmes d’activités de la caisse sont élaborés par le gérant et
discutés avec le comptable de même que les autres collaborateurs avant d’être
transmis à la DTR‐CLCAM. Les services suivants sont placés sous le gérant :
La comptabilité qui assure le traitement comptable des reçus, le contrôle
et la validation des enregistrements, elle fournit aussi les états financiers
périodiquement, coordonne, élabore et exécute le budget annuel.
Le service de crédit qui reçoit les demandes de prêts, fait la collecte des
informations, valide, analyse et instruit le dossier. Il suit les prêts jusqu’au
remboursement.
La caisse où sont versés les fonds en espèce ; en fin de journée, elle
procède au rapprochement des sommes reçues et remboursées. Il faut noter que la
caisse est fusionnée avec le guichet qui est chargé de l’accueil des clients.
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Section 2 : Activités et quelques indicateurs de gestion
Paragraphe 1 : Les activités et les Produits A/ Les activités
Elle a pour activité de :
- Collecter l’épargne
- Gérer les fonds déposés par ses associations
- Recevoir et étudier les demandes de crédit de ses sociétaires
- Consentir des prêts pour sociétaires demandeurs et remplissant des
conditions bien déterminées.
Les bénéficiaires des crédits de la CLCAM sont des sociétaires (individuels et
groupements) que sont les paysans, les commerçants, les pêcheurs, les artisans qui
représentent une grande part de l’activité économique du pays, le personnel
permanent salarié du réseau FECECAM, les salariés d’entreprises autonomes et
viables, les fonctionnaires de l’Etat.
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et faire face à ses charges, la
CLCAM offre une variété de crédit et de produits.
1. Les crédits individuels
Dans le souci de mieux satisfaire les besoins des sociétaires et de lutter contre
l’usure et la pauvreté, la FECECAM s’inscrit dans une démarche de diversification des
types de crédit et par là, adapte les pratiques de crédit des caisses aux besoins des
sociétaires. Pour ce faire, les CLCAM offrent une gamme variée de prêt à leurs
sociétaires. On distingue :
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a/ Le tout petit crédit aux femmes
Il s’agit des petits crédits accordés aux femmes démunies ne pouvant satisfaire
aux conditions générales d’obtention de crédit. Ces femmes doivent exercer des
activités génératrices de revenus.
b/ Le crédit épargne avec éducation
C’est un service destiné aux femmes démunies en milieu rural et péri urbain, en
particulier aux femmes âgées d’au moins 18 ans qui ont des enfants de bas âges. En
plus du crédit qu’elles peuvent obtenir, elles bénéficient d’une éducation en santé, en
nutrition, en planning familial et en gestion d’entreprise.
c/ Les crédits à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche
Ce sont des crédits accordés aux agriculteurs, éleveurs et pêcheurs pour
financer le cycle d’exploitation de leurs activités. Ce type de crédit finance non
seulement leurs besoins en financement de court terme mais aussi l’acquisition
d’outils et autres équipements.
d/ Les crédits d’achat de produits et leur stockage
Ce sont les crédits destinés à l’achat des produits agricoles et leur stockage
avant la mise en marché.
e/ Les crédits de préfinancement de marchés
Ce sont des crédits accordés aux personnes physiques ou morales qui
détiennent des bons de commandes donnés par des sociétés autonomes crédibles ou
par l’Etat.
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f/ Les crédits aux salariés
Ce sont des crédits accordés aux salariés des entreprises autonomes et viables,
aux fonctionnaires et aux agents des forces armées béninoises pour l’achat
d’équipements ménagers, de moyens de déplacement, de construction et autres.
g/ Les crédits aux personnes du réseau
Il est spécialement offert au personnel du réseau. Ce crédit permet au personnel
d’acquérir des équipements ménagers, des moyens de transport et autres biens.
h/ Les crédits sociaux
Ce sont des crédits qu’obtiennent les sociétaires lorsqu’ils sont victimes
d’événements malheureux ou heureux pour couvrir les dépenses inhérentes.
2. Les crédits aux groupes et aux groupements
a/ Les crédits aux groupes
Ce sont des crédits accordés aux membres de groupe de caution solidaires
constitués par les micros entrepreneurs. Un groupe de caution solidaire est compris
entre trois (3) à dix (10) personnes. Les membres du groupe doivent provenir de la
même couche socio‐économique. Ils se choisissent librement et s’entendent pour
désigner leur responsable. Chaque membre du groupe possède sa propre entreprise et
reçoit le même montant de crédit que les autres. Dans le groupe chacun est
étroitement liés au succès de l’entreprise de l’autre car, en cas de cessation de
paiement de l’un, les autres prennent sur eux l’engagement de rembourser son crédit.
Le montant du crédit qu’un membre du groupe peu obtenir varie entre 20.000 FCFA
et 500.000 FCFA. En dehors de la caution solidaire que les membres du groupe
s’offrent les uns aux autres, aucune autre garantie n’est demandée au groupe.
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b/ Les crédits aux groupements
Un groupement est constitué par 10 personnes au moins qui exercent ensemble
ou individuellement des activités génératrices de revenus. Les membres du
groupement doivent provenir de la même couche socio‐économique. Ils se choisissent
librement et s’entendent pour désigner leur responsable. Dans ce système, le crédit est
accordé au groupement mais chaque membre est étroitement lié au succès de
l’entreprise de l’autre ou des activités du groupement. En cas de cessation de
paiement du groupement, chaque membre est solidairement responsable. Le montant
du crédit qu’un groupement peut obtenir ne doit pas dépasser 100.000 FCFA par
membre. En dehors de la caution solidaire que les membres du groupement s’offrent
les uns aux autres, aucune autre garantie matérielle n’est demandée.
Tableau N°1 : Tableau récapitulatif des activités de la CLCAM AVRANKOU
Produits
Source : conçu par nous‐mêmes
Critères
Crédit individuel
Crédit groupe Crédit groupement
Nombre de personnes 01 03 à 10 10 au moins
Buts admissibles Productif ou consommation
Productif productif
Crédit minimum 20.000 FCFA 20.000fcfa/membre 20.000fcfa/membre
Crédit maximum 5.000.000fcfa 500.000fcfa/membre 100.000fcfa/membre
Garantie Réelle valant au moins 3 fois le montant du crédit
Caution solidaire seulement
Caution solidaire seulement
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B/ Les produits
Il s’agit de l’ensemble des produits qui permettent au réseau de mobiliser
l’épargne en vue de satisfaire les besoins de financement des populations. Ce sont :
- Le Compte Sur Livret (CSL) ;
- Les Comptes de Dépôt à Vue (CDV) ;
- Les Comptes Courants (CC);
- Les dépôts des coopératives ;
- Le Dépôt A Terme Patriote ;
- Le Plan Epargne Patriote (P.E.I) ;
- Les parts sociales ;
- Les produits de prêts ;
- Les Prêts à Court Terme (PCT) ;
- Les Prêts à Court Terme Allongés (ACTA) ;
- Les Prêts à Moyen Terme (PMT) ;
- L’épargne planifiée
Ces produits s’adressent prioritairement aux personnes physiques (femmes et
hommes) ou morales exerçant une activité génératrice de revenus, donc à des
personnes économiquement actif en milieu urbain et périurbain. Il permet de
renforcer les ressources propres de l’entrepreneur et de lui permettre de s’épanouir
par son travail.
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Paragraphe2 : Quelques indicateurs de gestion
A/ Les Données générales
1. Nombre total de membres
Tableau n°2 : Récapitulatif du nombre de membres de 2005 à 2008
2008 2007 2006 2005
Hommes 2612 2486 2242 3524
Femmes 2136 1912 1457 1626
Groupements 810 979 856 273
Total 5558 5377 4555 5423
Source : Rapports d’audit
2. Répartition du personnel
Tableau n°3 : Récapitulatif du personnel de 2005 à 2008
2008 2007 2006 2005 Elus 19 19 19 19 Personnel technique permanent
6 6 7 6
Agents occasionnels
1 1 - -
Total 26 26 26 25 Source : conçu par nous-mêmes
B/ Les données relatives aux opérations de la structure
1. Opérations de crédit
Tableau n°4 : Données relatives aux opérations de crédit de 2005 à 2008
2008 2007 2006 2005 Nombre de crédit en cours 401 382 237 208 Nombre de membres bénéficiaires de crédit
622 592 423 4114
Montant de l’encours de crédit 179 467 433 174 578 555 82 599 966 103 938 618 Taux d’intérêt débiteur des crédits
24% 24% 22% 3%
Taux de remboursement des nouvelles échéances
98% 98% 89% 80%
Taux de recouvrement des impayés
12% 10% 8% 26%
Source : Rapports d’audit
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2. Opérations d’épargne
Tableau n°5 : Données relatives aux opérations d’épargne de 2005 à 2008
2008 2007 2006 2005 Nombre d’épargnants
8315 8263 6041 5423
Montant de l’épargne collectée
377 427 672 358 425 772 323 638 705 295 221 159
Taux d’intérêt créditeur sur épargne
3% 3% 3% 3%
Source : Rapports d’audit
Section 3 : Problématisation et intérêt de la recherche
Paragraphe 1 : Etat des lieux et regroupement des problèmes
A/ Etat des lieux
1. Observations liées aux indicateurs de gestion
De la présentation des activités et des indicateurs de gestion, il ressort que la
CLCAM AVRANKOU :
- Dispose d’une bonne organisation comptable, ce qui facilite le traitement et
l’enregistrement des opérations ;
- Dispose d’un personnel jeune, qualifié et compétent ;
- Eprouve quelques difficultés dans l’écoulement de ses produits en raison du
manque d’actions commerciales pour conquérir de nouvelles parts de marchés ;
2. Observations liées aux travaux effectués en stage
De plus, notre séjour à la CLCAM AVRANKOU nous a permis de relever
certaines insuffisances dont les plus pertinentes sont :
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- Des difficultés de trésorerie qui ont amené l’équipe dirigeante à fixer des
seuils pour les retraits de fonds ;
- Les dirigeants sont parfois amenés à recourir aux capitaux étrangers pour
faire face aux besoins de financement du cycle d’exploitation.
3. Tableau de diagnostic
Des observations ci‐dessus, nous pourrons établir un tableau de diagnostic qui
se présente comme suit :
Tableau n°6 : Tableau de diagnostic
Inventaire des atouts Inventaire des faiblesses et menaces Forces Faiblesses
- Organisation comptable bien structurée - Zone d’occupation très étendue - Personnel qualifié et compétent mais en nombre insuffisant.
- Absence de recrutement - Manque d’actions commerciales - Difficultés de trésorerie - Insuffisance de fonds propres pour faire face aux besoins de financement du cycle d’exploitation ; -Insuffisances au niveau de la procédure d’octroi de crédit. - Persistance du problème d’impayé
Opportunités Menaces - L’ancienneté de la CLCAM AVRANKOU dans le milieu par rapport à certains concurrents ; - de par la situation géographique de l’Agence, la CLCAM est plus proche de la population d’AVRANKOU.
- Possibilités de nouer des bonnes relations d’affaires surtout avec des partenaires étrangers ; - Existence de produits ne correspondant pas aux besoins des populations - Concurrence des produits similaires à ceux fabriqués par la CLCAM AVRANKOU - Prédominance du secteur informel, empêchant l’écoulement de certains produits de la CLCAM.
Source : Conçu par nous-mêmes
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B/ Regroupement des problèmes
Des observations faites, nous pourrons regrouper les différents problèmes
spécifiques par nature afin d’aboutir aux problématiques possibles, et de procéder à la
formulation du thème.
Tableau n°7 : Tableau de regroupement des problèmes
Problèmes spécifiques Problème général Enoncé de la problématique - Absence de recrutement
Mauvaise gestion des ressources humaines
Contribution à l’amélioration de la gestion des ressources humaines
- - Difficultés de trésorerie - Insuffisance des capitaux de court terme à financer son actif cyclique
Manque de suivi dans la gestion du cycle d’exploitation
Analyse de la gestion du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU.
Insuffisance dans le système de recouvrement
Mauvaise politique d’octroi de crédit et de recouvrement
Contribution à l’amélioration de la politique d’octroi de crédit et de recouvrement
-Persistance du problème d’impayé
Insuffisance dans le suivi des crédits
Contribution à l’amélioration de la gestion des impayés.
Source : Conçu par nous-mêmes
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Paragraphe 2 : Problématique et intérêt de la recherche
A/ Problématique de l’analyse de l’impact des impayés sur le cycle d’exploitation
1. Justification du sujet
Le fonctionnement actuel des institutions de crédit au bénin témoigne de
l’intérêt que la population accorde à ce type de financement. Si aujourd’hui la
question de leur importance ne se pose plus, celle de leur exploitation et de leur
pérennité constitue un débat d’actualité au regard de la croissance de crédit en
impayés. Ces problèmes d’impayés auxquels sont confrontés les IMF ont sans doute
un impact sur leur cycle de vie et notamment sur leur cycle d’exploitation. En effet,
on observe une « progression inquiétante des créances en souffrance dont le montant
s’établit à plus de 12% de l’encours de crédit des Systèmes de financement
décentralisé1 » Le constat est pointu au niveau du plus grand réseau de ce secteur :
La Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit agricole Mutuel (FECECAM). Le
taux de crédit en souffrance dans cette institution est passé de 17% en 1998 à 22% en
20002, ce qui est bien au‐delà de la normale de 5% fixée par la loi PARMEC. Ainsi, la
perte que subit l’IMF en cas de non paiement des échéances en retard par rapport
aux encours globaux de crédit est en forte progression. A cela s’ajoute le niveau élevé
du taux d’impayé au niveau de la FECECAM qui avoisine 14% en 20003, ce qui
montre bien que le niveau de risque pris par l’institution s’accroît.
Ceci est très inquiétant pour l’Institution financière car c’est son portefeuille de
crédit qui constitue sa principale source de revenu. Une analyse approfondie montre
que le ratio de couverture des charges d’exploitation par les produits d’exploitation
1 BCEAO, Note de janvier 2002, p10 2 SOGLONOU et NOUNTCHEDJI, 2000 3 BCEAO, 2000
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de la FECAM est encore à 64% en 2000. Autrement dit, la FECECAM n’est capable
de couvrir ses charges d’exploitation par des revenus de même nature qu’à hauteur
de 64%. C’est une preuve de manque d’autonomie financière au niveau de cette
Institution puisque les revenus générés par son portefeuille de crédit ne suffisent pas
pour courir les charges liées à cette activité. La CLCAM AVRANKOU n’échappe
sans doute pas à cette règle car faisant partie du réseau FECECAM. En effet, à
96,89% en 2007 et 108% en 2008, le ratio d’autosuffisance opérationnel de la CLCAM
AVRANKOU est encore bien loin de la normal qui est fixée à plus 130% par la loi
PARMEC. De plus, le taux de perte sur créance avoisine 3,15% en 2007 ; de 2,69% en
2008 et le coefficient d’exploitation pour les mêmes exercices est respectivement de
106,59% et 113,8% contre une norme de 60% au plus. Il est donc indispensable de
connaître les relations entre les impayés et le cycle d’exploitation des IMF en
particulier celle de la CLCAM d’AVRANKOU en vue de palier au mieux ce fléau
qui constitue dès lors leur bête noire.
La gestion courante ou celle liée au cycle d’exploitation (du fait du décalage
dans le temps entre le délai crédit client, le délai crédit fournisseur et de la politique
de stockage de l’entreprise) peut nécessiter un besoin de financement ou un excédent
de financement. En cas de besoin de financement, l’entreprise peut avoir recours à
des dettes à court terme pour faire face à ces besoins.
Ces dettes sont génératrices de charges financières. Ce qui peut compromettre
la rentabilité de l’entreprise. Même en cas de financement, il se pose aux dirigeants le
problème d’une politique de placement optimal. Il ressort que dans l’un ou l’autre
cas, la gestion du cycle d’exploitation a des implications sur la gestion de la
trésorerie et que les impayés représentent un goulot d’étranglement important. En
outre, la situation des impayés s’est dégradée en 2008 à la CLCAM AVRANKOU;
nous n’en voulons pour preuve la variation des crédits en souffrance qui s’est accrue
de 9% entre 2007 et 2008.
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2. Choix du problème à résoudre et formulation de la thématique
Une analyse comparative et approfondie des différents problèmes énumérés
plus haut révèle que ces problèmes sont tous autant importants et pertinents les uns
que les autres. En effet, l’amélioration de la rentabilité de la CLCAM AVRANKOU
suppose la résolution de tous ces problèmes. Cependant, il apparaît difficile voire
impossible de les résoudre tous à la fois, d’où la nécessité d’opérer un choix.
Dans le cadre de notre recherche, le choix d’une problématique sera orienté non
seulement dans le souci de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises
en gestion des entreprises mais aussi et surtout dans le but de contribuer à juguler les
différentes crises qui secouent actuellement la CLCAM AVRANKOU en terme
d’impayés.
La plupart des problèmes ci‐dessus énumérés ont été au moins une fois
abordés. Toutefois, les contours de celui lié à l’impact des impayés sur la gestion du
cycle d’exploitation restent encore peu cernés. La priorité à choisir une telle
thématique peut se justifier par l’importance des difficultés que rencontre la CLCAM
AVRANKOU à financer son exploitation.
Notre problématique peut donc se formuler comme suit :
En quoi l’analyse de l’impact des impayés sur le cycle d’exploitation de la
CLCAM AVRANKOU peut‐elle contribuer à améliorer la gestion faite dudit cycle ?
B/ Intérêt de la recherche
Notre recherche présente un triple intérêt à savoir :
‐ D’abord, mettre en pratique les différents enseignements théoriques reçus au
cours de notre formation ;
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‐ Ensuite, collecter des informations sur la CLCAM AVRANKOU afin de nous
prononcer sur son cycle d’exploitation et formuler des suggestions et
recommandations pouvant aider ses responsables à mieux orienter leurs décisions de
gestion ;
‐ Enfin, mettre à la disposition de toutes les personnes désireuses
d’entreprendre des travaux de recherche, des données de base qu’elles peuvent
exploiter ou approfondir.
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CHAPITRE II :
CADRES DE RECHERCHE ET MONOGRAPHIE DE LA CLCAM
AVRANKOU EN MATIERE D’IMPAYES
Section 1 : Dimension théorique de la recherche
Paragraphe 1 : Définition des objectifs et hypothèses de recherche
Paragraphe 2 : Méthode de collecte des données théorique et Revue de littérature
Section 2 : Dimension empirique de la recherche
Paragraphe 1: cadre opératoire
Paragraphe 2 : La collecte des données de terrain Section 3 : Monographie de la CLCAM en matière d’impayés
Paragraphe 1 : Notions d’ impayés a la CLCAM AVRANKOU
Paragraphe 2 : Procedures d’octroi de credit et de recouvrement des impayés
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Section 1 : Dimension théorique de la recherche
Cette section sera consacrée d’abord à la définition des objectifs et hypothèses
de recherche puis à la collecte et la restitution des données théoriques.
Paragraphe 1 : Définition des Objectifs et hypothèses de recherche
Notre objectif général sera décliné en trois objectifs spécifiques à partir
desquels nous émettrons les hypothèses nécessaires à la réalisation de ce travail.
A/ Objectifs de recherche
1. Objectif général : L’objectif général poursuivi dans le cadre de la présente
recherche est de contribuer à analyser et à amoindrir l’effet des impayés sur la
gestion du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU.
2. Objectifs spécifiques :
Cet objectif sera atteint à travers des objectifs spécifiques qui consistent à :
- Evaluer l’impact des impayés sur les charges d’exploitation ;
- Etudier l’effet des impayés sur le Besoin en Fonds de Roulement ;
- Identifier la cause fondamentale de la persistance des impayés ;
B/ Définition des Hypothèses de recherche et tableau de bord
1. Définition des hypothèses
Des différents constats faits, nos hypothèses sont résumées en ces points :
Première hypothèse (H1) : Le taux élevé des impayés accroît les charges
d’exploitation ;
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Deuxième hypothèse (H2) : Le taux élevé des impayés entraîne un besoin en
fonds de roulement élevé ;
Troisième hypothèse (H1) : Le taux élevé des impayés est dû aux faiblesses de
la procédure d’octroi de crédit.
2. Tableau de bord de la recherche
La problématique, les problèmes spécifiques, les objectifs poursuivis, les
causes supposées être à la base des problèmes et les hypothèses de travail étant
clairement définis, nous pouvons élaborer le tableau de bord de l’étude.
Tableau n°8 : Tableau de bord de la recherche
Niveau d’analyse
Problèmes Objectifs Causes Hypothèses
NIVEAU GENERAL
Persistance des impayés qui affecte la gestion du cycle d’exploitation
Contribuer à amoindrir l’effet des impayés sur la gestion du cycle d’exploitation
Manque de suivi dans la gestion du cycle d’exploitation.
Le manque de suivi dans la gestion du cycle d’exploitation s’explique par le fait que les dirigeants ne se soucient pas à prendre en compte l’effet des impayés sur le cycle d’exploitation.
Mauvaise gestion des crédits
Apporter des solutions pour améliorer la gestions des Crédits en étudiant leur effet sur le BFR
Absence d’un système efficace de d’octroi de crédit entraînant des impayés
La mauvaise gestion des crédits s’explique par des impayés qui induisent un besoin en fonds de roulement élevé.
NIVEAUX SPECIFIQUES
Persistance des impayés
Amener l’Institution à Identifier la cause fondamentale des impayés
Inefficacité de la procédure d’octroi de crédit.
La persistance des impayés s’explique par Inefficacité de la procédure d’octroi de crédit
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Augmentation des charges d’exploitation
Amener l’Institution à Prendre en compte les impayés dans l’analyse des charges d’exploitation
Les dirigeants ne se soucient pas véritablement de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation
Augmentation des charges d’exploitation est due au fait que Les dirigeants ne se soucient pas véritablement de l’impact des impayés sur les ressources générées par le cycle d’exploitation
Source : Conçu par nous‐mêmes
Paragraphe 2 : Méthodes de collecte des données théoriques et revue de littérature
A/ Méthodes de collecte des données théoriques
Il s’est agit d’une recherche documentaire au moyen de fiches de lecture.
La documentation nous a permis de faire la synthèse des notions théoriques
de la gestion du cycle d’exploitation d’une entreprise. Elle nous a également permis
de faire une analyse des états financiers et rapports d’activités de la CLCAM
AVRANKOU et de connaître les problèmes susceptibles de menacer son cycle
d’exploitation.
Pour mieux appréhender les notions liées à la gestion du cycle d’exploitation,
nous avons dû recourir aux bibliothèques de l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée
et de Management (ENEAM), de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FASEG) à Abomey‐Calavi, des centres d’étude et de documentation. Nous avons
également parcouru quelques anciens mémoires qui nous ont permis de cerner les
contours du thème qui fait l’objet de notre étude.
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Par ailleurs, la collecte des informations nous a été possible grâce à la volonté
manifeste du personnel de la CLCAM AVRANKOU qui a fourni dans le cadre de la
réalisation de ce mémoire des renseignements et informations sur l’organisation
comptable et technique afin d’asseoir les bases de nos travaux.
B/ Revue de littérature Il s’agira essentiellement de la clarification de quelques concepts ; de quelques
notions liées au cycle d’exploitation et enfin, de quelques contributions antérieures
spécifiques sur le cycle d’exploitation.
1. Revue relative aux outils d’analyse
a. / Besoins de financement et fonds de roulement
• Besoins de financement La notion de besoin désigne une nécessité impérieuse. Comme toute
organisation, le fonctionnement de l’entreprise demande de façon récurrente,
l’utilisation de moyens financiers. Ainsi, Jean‐Pierre JOBARD explique que : Chaque
catégorie d’opérations a pour conséquence d’engendrer des besoins de financement,
ou de procurer des ressources financières. Le cycle d’exploitation, dans la plupart des
cas, engendre des besoins de financement, appelés couramment besoins en fonds de
roulement (BFR)4.
L’importance du besoin de financement dépend de la nature de l’activité de
l’entreprise et des conditions de gestion. Ainsi, selon Pierre CONSO et Farouk
HEMICI, les besoins de financement de l’entreprise sont mesurés par :
‐ Les stocks des produits et en cours ;
‐ Le solde du crédit interentreprises;
4 Voir : Gestion financière de l’entreprise, Dalloz, 1997, p.543
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‐ Le solde des autres créances et dettes liées à l’entreprise5.
• Fonds de roulement A partir des éléments dont résulte le besoin en fonds de roulement, l’on
pourrait penser que l’entreprise serait en mesure de faire face à ses engagements
financiers, si les échéances des actifs et des passifs à moins d’un an coïncident. Dans
ces conditions, l’entreprise pourrait se contenter d’une couverture des passifs à moins
d’un an par des actifs à moins d’un an du même montant. Mais il existe des risques
au niveau des actifs et des passifs à moins d’un an pouvant causer des difficultés de
trésorerie à l’entreprise. Les clients peuvent payer avec retard ; certaines de leurs
créances peuvent se révéler irrécouvrables ; les stocks peuvent tourner moins vite ;
les fournisseurs peuvent accorder des délais de paiement plus courts. L’entreprise
doit alors disposer d’une marge de sécurité pour faire face à ces différents risques :
c’est le fonds de roulement.
Pour Gilbert RIEBOLD : le fonds de roulement est la somme destinée à financer
les dépenses d’achat de matières premières et d’approvisionnements, celles de
stockage et de transformation de ces matières en produits finis, celles de stockage et
de commercialisation des produits finis, enfin les autres frais de fonctionnement
courants de l’entreprise6.
Cette définition donne une idée claire de ce que recouvre la notion de fonds de
roulement. Mais elle ne prend pas en compte le crédit que l’entreprise peut obtenir
de ses fournisseurs, ce qui réduirait ses besoins de financement.
b. / Les ratios d’exploitation
Un ratio est un quotient de deux agrégats qui rend compte de leur importance
relative. Ainsi, Patrice VIZZAVONA précise que : selon les éléments qui sont 5 Voir : Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2005, p.192 6 Voir : Finance, Desforges, 1984, p.93
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comparés, les ratios donneront une information susceptible d’informer l’analyste sur
un des nombreux aspects de l’entreprise qu’il souhaite mettre en valeur.7 Par
exemple, les ratios de durée expriment le temps moyen de renouvellement des
éléments du bilan relatifs à l’exploitation de l’entreprise : les stocks, les créances et les
dettes sur lesquels l’entreprise doit agir afin d’améliorer sa gestion. Pour Augustin
MBANGALA MAPAPA : une bonne gestion du cycle d’exploitation veut que, dans
un portefeuille, les échéances du passif et de l’actif concordent le plus possible.
L’entreprise doit opposer les délais d’écoulement des stocks et de crédits accordés aux
clients à ceux octroyés par les fournisseurs et essayer d’agir sur ces derniers pour
réduire les besoins en fonds de roulement8.
Il convient toutefois de préciser dans une IMF, l’exploitation est analysée sur la
base de ratios spécifiques dont les plus pertinents sont : l’autosuffisance opérationnel ;
le coefficient d’exploitation ; les charges d’exploitation rapportées au portefeuille de
crédit ; le taux de perte sur créance ; etc.….
2. Notions liées au cycle d’exploitation Le cycle d’exploitation correspond à la séquence achat‐production‐vente. Il
débute par les livraisons des fournisseurs et se termine par les règlements des clients.
La durée moyenne du cycle d’exploitation d’une entreprise dépend de son
niveau d’organisation et des caractéristiques de l’ensemble de ses activités. Cette
durée moyenne peut donc présenter de profondes disparités. L’entreprise exerce
souvent plusieurs activités et à cause de la multiplicité des produits qui exigent des
délais de fabrication différents, des délais de règlement des clients et de paiement des
fournisseurs, la durée du cycle d’exploitation peut être plus ou moins longue.
7 Voir : Gestion financière et marchés financiers, ATOL, 10e éd, p.51 8 Voir : Diagnostic financier des entreprises, Editions UL, 2008, p.76
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En outre, la durée du cycle d’exploitation n’est pas déterminée exclusivement
par des considérations ou les usages commerciaux sectoriels. En effet, la durée du
crédit client ne s’explique pas uniquement par les pratiques d’une profession,
l’entreprise aménage sa politique en fonction du coût et de la disponibilité de ses
financements. De même, elle peut renoncer à un crédit fournisseur afin de bénéficier
d’un escompte de règlement.
Dans les secteurs du négoce ou des services, l’absence d’opération de
production raccourcit la durée du cycle d’exploitation. La durée du cycle peut même
être quasiment nulle, par exemple, si la prestation de service est payée au comptant.
Selon Pierre CONSO et Farouk HEMICI : «le cycle d’exploitation d’un point de
vue financier est le réseau des flux financiers assurant le processus d’échanges avec
les autres agents économiques9 ». Un cycle financier peut être défini en recensant
toutes les opérations qui interviennent entre le moment où l’entreprise transforme la
monnaie qu’elle détient ou qu’elle se procure par emprunt, en biens ou services
jusqu’au moment où elle récupère de la monnaie.
Le cycle financier est la procédure par laquelle l’entreprise assure l’arbitrage
entre la détention d’actifs physiques, d’actifs financiers et de monnaie pour assurer
son fonctionnement et son développement. « Cet arbitrage qui permet la
reconstitution de l’encaisse initiale est mené de telle sorte que l’encaisse finale soit
supérieure à l’encaisse initiale et dégage un surplus monétaire10 ». Les flux financiers
sont articulés sur les différents stocks détenus par l’entreprise dont ils modifient, au
cours d’une période, la composition et le volume.
A la date d’arrêté de l’exerce comptable, de nombreuses opérations sont encore
en cours. L’inventaire fait apparaître les différentes catégories d’actifs physiques et
9 Voir : Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2005, p.193 10 Voir : Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2005, p.194
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financiers en cours de transformation dans l’une des trois phases du cycle
d’exploitation. Alors que l’encaisse initiale est reconstituée à l’issue du cycle, il n’en
est pas de même à la date de la clôture de l’exercice où une partie de l’encaisse
initiale a toujours comme contrepartie des actifs physiques et financiers. On voit ainsi
apparaître la dissociation au cours d’une période entre les flux réels et les flux
financiers. Cette distorsion est le résultat des décalages entre les flux et la durée du
cycle d’exploitation qui entraîne une immobilisation de fonds sous forme d’actifs
physiques et financiers.
Dès lors, la reconstitution de l’encaisse initiale à l’issue du cycle n’a
généralement pas lieu à l’identique. L’entreprise introduit dans le processus une
marge bénéficiaire de telle sorte que l’encaissement final soit supérieur à l’encaisse
initiale. Lorsque toutes les opérations seront terminées, il apparaîtra un surplus
monétaire. Mais, suite à ce que nous venons de voir, lorsqu’on procède à un examen
de la situation des stocks de l’entreprise à un moment donné, de nombreuses
opérations sont encore en suspens et le surplus monétaire n’a pas été entièrement
dégagé.
Il convient enfin de noter que ce schéma reste variable pour les entreprises de
services qui n’ont pas le problème d’approvisionnement mais acquièrent seulement
des services (main‐d’œuvre et autres services extérieurs) et ne détiennent que des
créances.
3. Quelques contributions antérieures spécifiques sur le cycle d’exploitation
Pour mieux appréhender les contours de notre thème, nous avons exploité
certains mémoires. Ainsi, Jean‐Marie AGBODOSSINDJI et Vital SOSSOU, dans leur
mémoire « la gestion du cycle d’exploitation d’un groupe de sociétés : cas de l’ONAB‐
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IBB », ont juste proposé des conditions de mise en œuvre sans penser à déterminer les
facteurs qui menacent la gestion du cycle d’exploitation de l’ONAB‐IBB11.
En outre, les conclusions auxquelles ont abouti les auteurs ayant développé le
cycle d’exploitation sont les mêmes. En effet, Michel LEVASSEUR et Aimable
QUINTART, en abordant la notion du cycle d’exploitation ont affirmé que : le
déroulement du cycle d’exploitation fait apparaître nécessairement :
‐ Une phase d’achat à laquelle sont associés un délai de paiement et un crédit
fournisseur ;
‐ Une phase de fabrication encadrée par des temps de stockage et à laquelle
correspond un investissement de fonds ;
‐ Une phase de vente à laquelle sont attachés un délai de paiement et un crédit‐
client12.
En ce qui concerne les besoins en capitaux générés par le cycle d’exploitation,
Augustin MBANGALA MAPAPA affirme que : les facteurs clés qui peuvent avoir
des répercutions immédiates sur le besoin en fonds de roulement sont :
‐ La longueur du cycle d’exploitation et l’importance des stocks nécessaires ;
‐ La durée des délais de paiement obtenus des fournisseurs ;
‐ La durée des délais de paiement accordés aux clients ;
‐ La croissance ou la diminution du chiffre d’affaires13.
De même, Pascal QUIRY et Franck CEDDAHA sous la direction de Pierre
VERNIMMEN affirment que, du fait du crédit client, du crédit fournisseur et des
délais de fabrication et de commercialisation, le cycle d’exploitation de toute
11 Voir : « la gestion du cycle d’exploitation d’un groupe de sociétés : cas de l’ONAB-IBB », mémoire de maîtrise, FASEG/UAC, 2000 12 Voir : Finance, Economica, 1996, p.97 13 Voir : Fondements de gestion financière, Editions UL, 2007, p.52
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entreprise s’étend sur une période plus ou moins longue, conduisant à un décalage
entre les dépenses d’exploitation et les recettes correspondantes. Les dépenses
d’exploitation et les recettes d’exploitation correspondant à des cycles différents sont
regroupées par période et le solde de ces flux est l’excédent de trésorerie
d’exploitation qui traduit les flux de trésorerie secrétés par l’exploitation pendant la
période14.
Section 2 : Dimension empirique de la recherche
La réalisation du présent travail a nécessité une démarche dans la collecte et le
traitement des données.
Nous nous intéresserons d’abord au cadre opératoire.
Paragraphe 1: cadre opératoire de la recherche et autres outils d’analyse
A/ Cadre Opératoire
Notre cadre opératoire prendra en compte les variables et données suivant
lesquels nos hypothèses seront dites vérifiées ou non vérifiées.
1. Par rapport à l’hypothèse N°1 La première hypothèse selon laquelle le taux élevé des impayés accroît les
charges d’exploitation sera vérifiée d’une part par la corrélation entre les taux
d’impayés et les charges d’exploitation. D’autre part, le ratio mesurant la couverture
des charges d’exploitation par le montant des impayés pourra être étudié.
14Voir : Finance d’entreprise, Dalloz, 2005, p.455
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2. Par rapport à l’hypothèse N°2
Pour la deuxième hypothèse selon laquelle le taux élevé des impayés entraîne
un besoin en fonds de roulement élevé, nous aurons à étudier la corrélation entre les
taux d’impayé et les BFR afin de pouvoir mesurer le lien entre ces deux variables. Par
ailleurs, le sens de la corrélation éventuelle nous renseignera sur l’augmentation ou
non du BFR. En effet, deux phénomènes montrent une corrélation entre eux lorsque
toute variation de l’un entraîne une variation de l’autre. La corrélation peut être
utilisée pour mettre en évidence le degré de dépendance entre deux phénomènes afin
de réaliser l’ajustement correspondant.
3. Par rapport à l’hypothèse N°3
Pour cette hypothèse selon laquelle le taux élevé des impayés est dû aux
faiblesses de la procédure d’octroi de crédit, nous aurons à exploiter des données
d’entretien et d’observation auprès des principaux acteurs du système de gestion des
crédits à la CLCAM AVRANKOU.
B/ Autres Outils d’analyse
1. Les seuils de décision
Le degré de dépendance est mesuré par un coefficient dont le seuil est
d’intervalle [‐1 ; +1]. Dans la pratique, on considère que la dépendance entre deux
variables est :
- Très forte si le coefficient de corrélation est supérieur ou égal à 0,87 ;
- Forte si le coefficient de corrélation varie de 0,80 à 0,87 ;
- Faible si le coefficient de corrélation est inférieur à 0,80.
Les limites ci‐dessus sont en valeurs absolues.
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Dans le cadre de nos travaux, une hypothèse ne sera validée par le coefficient
de corrélation que si la dépendance entre les deux variables mises en relation est au
moins forte.
2. Les ratios d’analyse
Pour des raisons d’analyse pertinente ainsi que cela a été dit plus haut, nous
aurons à étudier les ratios spécifiques d’exploitation d’une IMF ;
Paragraphe 2 : La collecte et le traitement des données empiriques
A/ L’organisation de la collecte
Pour atteindre les objectifs fixés et vérifier les hypothèses, les informations
issues de la recherche documentaire ont été complétées par la collecte des données
empiriques. Ces dernières ont été collectées sur la base d’une observation et
d’entrevue.
1‐ l’observation directe
Au cours de notre stage nous avions observé l’organisation et le
fonctionnement des structures mises en places par la caisse.
Un guide d’observation a été élaboré et nous a permis de vérifier la faisabilité
de certaines pratiques définies dans les documents mis à notre disposition.
Grâce a l’observation, nous avons pu identifier entre autres les moyens mis en
place par chaque caisse pour mener à bien sa mission.
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2‐ L’entrevue L’interview intervenait chaque fois pour rechercher les éclaircissements sur les
faits observés.
Nous avons utilisé l’interview chez le personnel notamment le gérant, l’agent
de crédit, et le comptable. Cette technique a été préférée au niveau du personnel en
raison de son caractère convivial et pour la possibilité qu’elle offre d’élargie le champ
d’investigation, de recentrer et de relancer les questions auxquelles on n’a pas
répondu ou les réponses incomplètes afin d’obtenir des informations fiables.
Grâce à cette technique nous avons recueilli des informations sur les activités
de caisse, les difficultés que rencontre le personnel quant au montage des dossiers de
demande de prêt et aux moyens dont dispose la caisse pour assurer sa mission.
Pour traiter les informations collectées, nous avons utilisé le dépouillement
manuel qui consiste à dénombrer les réponses obtenues à chaque question dans un
tableau à l’aide des techniques de la statistique descriptive. Ceci a permis de faire
ressortir les résultats à chaque niveau du processus de la recherche.
B/ Le traitement des données
Le dépouillement des informations collectées a été fait manuellement. Cela a
consiste a dénombrer les réponses obtenues a chaque question dans un tableau a
l’aide des techniques de la statistique descriptive.
Le logiciel informatique Excel a été ensuite mis a contribution en vue du
traitement informatique des données et le calcul des coefficients de corrélation.
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Section 3 : Monographie de la CLCAM AVRANKOU en matière d’impayés
Paragraphe1 : Notion d’impayés à la CLCAM d’AVRANKOU
A/ Définition et typologie
1. Définition de l’impayé à la CLCAM d’AVRANKOU
Un prêt est dit impayé si l’emprunteur ne l’a pas entièrement remboursé à la
date convenue dans le contrat de prêt. Il peut s’agir d’un prêt à échéance multiple. Si à
une échéance, le bénéficiaire ne s’est pas acquitté du principal et des intérêts prévus
au contrat, le crédit se trouve en situation d’impayé. Une crise d’impayés affecte
considérablement la caisse pour plusieurs raisons dont :
- la réduction de la capacité de la caisse à satisfaire les bons clients fidèles ; sa
crédibilité peut apprendre un coup ;
- la privation de la caisse de produit d’intérêts sur d’éventuels nouveaux crédits,
la productivité des créances en retard étant incertaine ;
- la soumission de la caisse au risque d’immobilisation et éventuellement au
risque de taux.
2. Différents types d’impayés
Le terme impayé est un terme général qui recouvre en fait plusieurs situations :
il existe donc plusieurs types d’impayés suivant l’âge ou le stade où l’on se trouve
en matière de recouvrement. On distingue ainsi :
a. / Le crédit en retard de paiement
Il s’agit d’un crédit impayé dont l’âge est compris entre 0 et 3 mois. Dans le
réseau, un tel crédit est considéré comme un crédit sain et ne fiait donc pas l’objet
de provisions en fin d’exercice ; mais il doit faire l’objet d’un suivi extra comptable
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par l’agent de crédit car des prêts de ce type constituent de véritables « bombes à
retardement ».
b. / Le crédit en souffrance
C’est l’impayé dont la durée est comprise entre 3 mois et 12 mois. A l’intérieur
de cette fourchette, il existe deux autres types selon leur âge. Le crédit en
souffrance est l’impayé qui fait l’objet de provision en fin d’exercice ; c’est donc un
impayé qui a un impact négatif direct sur le résultat de fin d’année.
c. / La créance irrécouvrable
C’est l’impayé dont l’âge excède 12 mois. Il est aussi appelé crédit apuré. Ce
type de crédit ne fait l’objet de provision mais est purement et simplement passé
en perte. La créance irrécouvrable cause donc de grands dommages à la caisse
parce que l’intégralité du nominal en impayée est considérée comme perdue. Mais
le fait qu’il soit dit irrécouvrable ne veut pas dire que le recouvrement cesse sur ce
type de crédit. En effet, si l’apurement de crédit apuré est très dommageable à la
caisse, les recouvrements obtenus sur ce type de prêt constituent également des
sources de produits exceptionnels pour la caisse et donc contribuent à améliorer le
résultat à la fin de l’année.
d. / La créance contentieuse
C’est l’impayé qui, quel que soit son âge, est en phase de recouvrement par voie
judiciaire. Il n’existe dans le réseau aucun système de suivi comptable de ce type
de créance. Il est cependant important de noter qu’il peut arriver qu’un crédit qui
ne soit pas encore à échéance fasse l’objet d’une procédure contentieuse et se
retrouve donc dans cette catégorie. Il peut en être ainsi lorsque le bénéficiaire a par
exemple détourné le crédit de son objet ; la caisse peut dans ce cas engager
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immédiatement le recouvrement et celui‐ci peut déboucher sur un contentieux
avant même la date d’échéance.
B/ Les ratios de performances et de qualité du portefeuille
Pour mesurer la qualité et la performance du portefeuille, il existe une variété
de ratios que l’on peut calculer. Au niveau de réseau, quatre principaux ratios sont
calculés pour mesurer les impayés et la qualité du portefeuille :
- le taux de remboursement sur les nouvelles échéances ;
- le taux d’impayés
- le taux de portefeuille à risque 1 jour
- le taux de portefeuille à risque 90 jours
Ils se calculent et s’interprètent comme suit :
Tableau n°9 : Tableau des ratios de performance et de qualité du portefeuille
Indicateur Mode De Calcul Interprétation le taux de remboursement sur les nouvelles échéances
(nominal remboursé sur un crédit au cour de la période moins remboursement par anticipation) / (total échu au cour de la période)
Mesure de la performance de la caisse en matière de remboursement des crédits échus au cours de l’exercice ; mesure également par soustraction le taux impayé sur les nouvelles échéances.
le taux d’impayés
(montant total en retard) / (encours total en retard)
Mesure la portion de l’encours qui est impayé ; mesure la fréquence de non remboursement sur 100f d’encours.
le taux de portefeuille à risque 1 jour
(capital restant dû ayant une portion en retard d’au moins 1 jour) / (encours de crédit actif)
Mesure la perte si tous les clients en retard d’ 1 jour au moins cessaient de payer ; mesure les risques sur les clients déjà en retard.
le taux de portefeuille à (capital restant dû ayant une Mesure la perte si tous les
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risque 90 jours
portion en retard d’au moins 90 jour) / (encours de crédit actif)
clients en retard de plus de 90 jours cessaient de payer ; mesure donc les risques sur les clients détenteurs de crédits douteux
Source : Document de gestion des crédits dans le réseau FECECAM
Paragraphe2 : La procédure d’octroi de crédit et le recouvrement des impayés
Comme nous l’avons vu précédemment, une crise d’impayé est très
dommageable pour la caisse, l’impact des impayés est d’ailleurs l’un des principaux
postes de la structure des résultats de la CLCAM. Si les impayés sont humainement
impossibles à éviter à 100%, il importe donc de tout faire pour qu’ils ne perdurent pas,
d’où la nécessité de la mise en œuvre d’une bonne politique d’octroi de crédit.
La politique d’octroi de crédit est très importante pour toute institution de
micro finance car elle a une répercussion sur la qualité du portefeuille.
A/ La procédure d’octroi de crédit
1‐ L’introduction de la demande auprès de l’agent de crédit ou du gérant Cette étape encore appelée montage du dossier comprend :
a. La réception des dossiers de demande de crédit
A ce niveau, il convient de distinguer deux cas de figures : soit le demandeur
vient déposer son dossier déjà prêt et l’agent de crédit se charge de vérifier le
contenu de la demande par rapport à la politique de crédit , soit le demandeur se
présente à la caisse et exprime verbalement ou par simple lettre sa demande de crédit
et l’agent de crédit ou le gérant vérifie les informations afin de demander au client de
préparer certaines informations utiles pour l’analyse de sa demande.
Dans chacun des cas un entretien est indispensable avec le demandeur.
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b. L’entrevue
C’est la formule la plus appropriée pour recevoir un e demande de crédit et
pour établir un dossier de crédit. C’est une phase importante de montage de dossier.
Elle a pour objectif d’établir une bonne relation d’affaire avec l’emprunteur,
d’identifier les besoins de l’emprunteur, recueillir les renseignements nécessaires a
l’étude de la demande. A cette phase, l’agent de crédit collecte les informations
relatives à l’identité, l’adresse, l’activité du demandeur ainsi que celle relatives à
l’objet de crédit et les garanties proposées. Il collecte également les pièces attestant
les garanties qu’il joint à la fiche de demande. L’agent de crédit ou le gérant complète
les informations par les données reçues par les données sur l’adhésion du
demandeur ou sociétariat, sur l’épargne du demandeur à la date de la demande et
sur l’état des prêts antérieur contractés par ce dernier.
c. L’analyse de la situation financière
L’agent de crédit demande les comptes d’exploitation et bilan des trois
dernières années. Si l’emprunteur n’est pas en mesure de les produire, l’agent de
crédit le demandeur à les produire grâce aux réponses lors de l’entretien.
d. La visite et la validation des informations
La visite des lieux de l’entreprise est une démarche indispensable dans
l’évaluation des dossiers de prêt. Après la visite, l’agent de crédit ou le gérant devra
par un contacte avec les débiteurs et créanciers de l’entreprise, vérifier si les
informations fournies par le demandeur sont conformes à la réalité.
A cette étape, l’agent de crédit et le gérant disposent des informations pour
faire des recommandations au comité de crédit.
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2‐ L’examen ou l’étude des dossiers de demande de prêt par le comité de
crédit
Le comité de crédit est composé de cinq membres dont le gérant et l’agent de
crédit.
Le comité de crédit se réunit et examine les dossiers de prêt. Leur appréciation
porte sur : l’objet à financer, la moralité du demandeur, l’effort d’épargne, la
capacité de remboursement et la nature des garanties proposées.
3‐ La décision d’octroi de crédit par le comité
Après l’examen des dossiers, le comité de crédit prend la décision d’octroyer
de crédit aux clients demandeurs dont les dossiers ont reçus un avis favorable. Ces
clients sont informés par les élus de leurs localités respectives. Ces clients se
présentent à la caisse pour vérifier le montant qui leur est octroyé avant de rentrer en
possession de leur fonds. Le bénéficière signe un contrat de prêt avec le gérant qui
lui explique les conditions de crédit (taux d’intérêt, durée, mode de versement…).
Un dossier de suivi est alors ouvert au nom du bénéficière.
4‐ Le suivi du crédit
Le crédit octroyé par la CLCAM est suivi par le gérant et les élus.
Le suivi de prêt par le gérant se fait au moyen des fiches de prêts. Sur cette
fiche, le gérant retrace toutes les opérations de remboursement intégral ou partiel
liées à ces prêts qu’elles aient été effectuées avant ou au cours de l’exercice.
Après le décaissement des fonds au profit des bénéficières, les élus sont tenus
de suivre l’usage qui en sera fait. Ils doivent veiller à ce que le crédit ne soit
détourné à son principal objet.
Malgré cette procédure d’octroi de crédit bien définie, les caisses continues
d’enregistrer des impayés.
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B/ Les étapes et les stratégies de recouvrement amiable des prêts en impayés
Le recouvrement amiable regroupe l’ensemble des démarches de recouvrement
auprès des clients. C’est à ce stade que sont tentés des plans de règlement négociés
avec le client. Ces plans de règlement doivent tenir compte des causes de retard de
remboursement des échéances et des perspectives de la situation financière de chaque
client. Au niveau du réseau, le recouvrement amiable des impayés ne doit pas en
principe excéder 90 jours, se fait suivant les étapes et les stratégies ci‐après :
1‐ La lettre de relance et la visite au domicile ou sur le lieu de travail
Dans les 24 heures qui suivent la date d’échéance, l’agent de crédit ou le
gérant se présente chez le client pour lui déposer la lettre de relance et s’enquérir des
causes de sa défaillance : il réclame pour la même occasion la traite en cause en plus
des pénalités et intérêts en retard. Si le débiteur n’en a pas les moyens, il lui fait
prendre un engagement écrit pour une date n’excédant pas un mois.
2‐ La deuxième lettre de relance et visite au domicile du débiteur
Dès le lendemain de la date e d’expiration du précédent engagement, le gérant
ou l’Agent de Crédit accompagné d’un autre agent rend à nouveau visite au client
pour lui remettre la deuxième lettre de relance et exiger le paiement de la traite en
retard. Si toutes les pressions sont infructueuses ou si le débiteur ne s’exécute que
partiellement, les agents de la CLCAM lui font prendre un deuxième engagement
dont l’échéance ne doit pas excéder 15 jours.
3‐ La visite et actionnement de la caution
Aussitôt après avoir remis la deuxième lettre de relance et recueilli par écrit
l’engagement du débiteur, la délégation de la caisse invite l’intéressé à l’accompagner
chez sa caution a qui il sera remis une copie de la deuxième lettre de relance. La
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caution sera informée des démarches antérieures qui sont restées infructueuses et de
la nouvelle date de recouvrement retenue par le client. On l’informera également de
ce que si, à cette date son « protégé » ne s’exécute pas, la caisse se retrouvera dans
l’obligation de mettre en œuvre les termes de son engagement initial et donc de lui
réclamer la somme due dans les même conditions que le débiteur principal.
4‐ Le sit‐in au domicile du client et visite à la caution
Si le deuxième engagement n’est pas respecté, soit au plus 45 jours après
l’échéance, une délégation de la CLCAM composée d’au moins cinq élus et agents de
la CLCAM tiendra un sit‐in au domicile ou sur les lieux de travail du débiteur avec
menace de ne pas partir sans avoir obtenu le remboursement. Si cette action n’est pas
couronnée de succès, la délégation quitte le domicile du débiteur sans lui faire
prendre un autre engagement, mais l’informe que la caisse confiera son dossier à la
gendarmerie ou à la police. Elle se rend ensuite chez la caution pour lui notifier leur
défaillance et l’informer de la suite de la procédure.
5‐ La convocation du débiteur et de sa caution à la brigade ou au commissariat
Si 48 heures après le sit‐in ni le débiteur ni la caution ne réagissent, il faut
mettre à exécution la menace de les convoquer. Il ne s’agit pas ici de demander
forcément la garde à vue des débiteurs, mais d’intenter une action normale de
recouvrement de créance comme tous les citoyens font souvent. C’est au niveau de la
brigade ou au commissariat, que le débiteur et sa caution prendront un troisième
engagement dont l’échéance ne devra excéder 30 jours.
Il faut noter que cette procédure de recouvrement amiable est indicatrice et
n’est donc pas figée : compte tenu du profil du débiteur et de sa caution, d’autres
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actions parallèles peuvent être entreprises ou même se substituer à certaines autres
qui sont proposées ici pourvu qu’au bout de 90 jours, la phase amiable prenne fin.
L’on peut également tout au long du processus ou de menaces (affichages de
photos, publication de noms à la radio, confier le dossier à un huissier pour saisie et
vente publics des biens etc..) et faire aussi des propositions au client afin qu’il sorte de
cette mauvaise passe (vente de biens, gérer ces affaires d’une certaines façons etc…).
Enfin rappelons une fois de plus que la procédure de recouvrement amiable tiendra
compte de la cause de l’impayé, de la bonne volonté du débiteur et pourra
éventuellement être menée avec une certaine souplesse.
Si à l’expiration de la phase amiable, le débiteur et sa caution font des efforts en
tenant à leur engagement et que le crédit en souffrance n’est pas intégralement
remboursé, le dossier doit être remis au service recouvrement, qui poursuivra les
actions amiables. Si par contre ils font preuve de mauvaise volonté, il est inutile de
poursuivre la voie amiable ; il faut donc passer à la forme contentieuse.
C / le contentieux de crédit et le récapitulatif de l’itinéraire du prêt CLCAM
1. Le contentieux de crédit
Un prêt est dit contentieux s’il fait l’objet de recouvrement par voie judiciaire.
Les dossiers qu’il y a lieu de mettre en contentieux sont d’abord ceux sur lesquels les
débiteurs font preuve de mauvaise volonté à l’issue de la phase amiable de 90 jours et
ensuite ceux confiés au service recouvrement et dont les débiteurs ont par la suite
cessé de respecter leur engagement malgré les relances des agents de recouvrement.
Dans ce cas, il appartient aux agents de recouvrement et au gérant de juger de
l’opportunité d’engager la voie contentieuse avec toutefois l’appui de l’Union
Régionale.
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2. Le récapitulatif de l’itinéraire du prêt CLCAM
Ce récapitulatif est présenté à travers le schéma ci‐après : Schéma n°1 : ITINERAIRE DU PRET CLCAM
Mal faite, bâclée et Bien faite favorable : analyse Détaillée biaisée Mais défavorable Bien faite et favorable Rejet Mal faite, bâclée ou Biaisée et favorable : Bien faite Mauvaise recommandation Mais défavorable Bien faite et favorable Rejet Mal faite, bâclée ou Biaisée et favorable : Mauvais crédit Bien faite Bien faite et favorable Mais défavorable bon crédit Rejet
Client vend garantie, Bien fait et client Mal fait, bâclé ou bon Détourne crédit etc : Se comporte bien ; suivi mauvais crédit : Exiger remboursement Impayé peut survenir IMPAYE Immédiat mais impayé mais est réduit Peut s’en suivre. Impayés
Collecte et validation de l’information
Analyse détaillée
Approbation et déblocage
suivi
Recouvrement Réaction pas prompte
ou manque de pression Prompte réaction, Pression constante débiteur devient « cabri mort » : pas de remb. après phase amiable: provision, apurements DEFICIT Remboursement au bout de la phase amiable : plus de Provisions ou au pire provisions limitées Source: Document de gestion de crédits dans le réseau FECECAM
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CHAPITRE III :
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE
D’EXPLOITATION DE LA CLCAM AVRANKOU
Section 1: Etude du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU
Paragraphe 1: Etude des agrégats liés au cycle d’exploitation
Paragraphe 2 : Etude des emplois et ressources cycliques et des besoins du cycle d’exploitation
Section 2: Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et sur le
financement du cycle d’exploiatation et synthèse du diagnostic
Paragraphe1 : Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et sur le financement du cycle d’exploiatation
Paragraphe 2 : Synthèse du diagnostic
Section 3 : Préconisations
Paragraphe 1 : Approche de solutions
Paragraphe 2 : Conditions de mise en œuvre des solutions proposées
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Section 1: Etude du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU
Dans cette section, nous aurons à aborder les agrégats liés au cycle
d’exploitation et à faire une étude des besoins nés du cycle d’exploitation.
Pour l’étude du cycle d’exploitation d’une entreprise, les analystes s’accordent à
évaluer et à reclasser les éléments de son bilan suivant l’approche fonctionnelle. Mais
en quoi consiste cette approche à la CLCAM AVRANKOU ?
L’approche fonctionnelle du bilan consiste à considérer que la CLCAM
AVRANKOU continuera durablement et dans les mêmes conditions ses activités. Elle
conduit à classer les éléments selon leur fonction ou le cycle auquel ils se rattachent :
cycle d’investissement, cycle de financement ou cycle d’exploitation. Le bilan ainsi
obtenu est appelé : bilan fonctionnel.
Paragraphe 1: Etude des principaux agrégats liés au cycle d’exploitation
A/ Les ratios de la loi PARMEC
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Tableau n°10 : Tableau de calcul des ratios de la loi PARMEC RATIOS FORMULES NORMES 2005 2006 2007 2008
Autosuffisance opérationnelle (R1)
(Montant total des produits
d’exploitation) /
> 130%
(Montant total des charges
d’exploitation)
Source : Rapports d’audit
102,68% 75,9% 96,89
% 108%
Coefficient d’exploitation (R2)
(Frais généraux) / (Produits financiers
nets)
< = 60% 100,01% 155,38% 106,59%
113,8%
Taux de provision des créances en souffrance
(R3)
(Provisions pour créances en souffrance) / (Crédits en souffrance)
> = 40% 66,35% 58,45% 53,44%
61,99%
Charges d’exploitation rapportées au
portefeuille de crédit (R4)
(Montant des charges d’exploitations de la
période) / (Montant brut moyen du portefeuille des prêts de la période)
< = 35% 34,78% 64,65% 44,36%
36,38%
Taux de perte sur créance (R5)
(Montant Frais généraux de la
période) / (Montant brut moyen du portefeuille des prêts de la période)
< 1% 8,68% 13,14% 3,13% 2,69%
Commentaire:
Les ratios R1 ; R2 et R3 ne respectent pas les normes fixées ce qui signifie d’une
part que les produits financiers n’arrivent pas à couvrir à 60% les frais généraux et
d’autres part les produits d’exploitation ne couvrent pas à hauteur de 130% les
charges d’exploitation.
Les créances en souffrance sont très bien provisionnées au 31 décembre des
quatre dernières années ;
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A partir de 2005 le portefeuille de prêt induit plus de charges d’exploitation au
cours des dernières années ;
En ce qui concerne le taux de perte sur créances, la norme n’est pas respectée.
B/ Le fonds de roulement et la Trésorerie Nette
1- Le fonds de roulement
Suivant la règle de l’équilibre financier minimum, les emplois stables doivent
être entièrement financés par les ressources stables. L’excédent appelé : fonds de
roulements (FR) est destiné au financement des besoins nés du cycle d’exploitation. A
la CLCAM AVRANKOU, on a :
Ressources stables = ressources longues et moyennes (RLM)
Emplois stables = Emplois longs et moyens (ELM)
FR = RLM – ELM
Pour les entreprises dont l’exploitation génère un besoin en fonds de roulement,
il est recommandé que le fonds de roulement soit supérieur au BFR. Le financement
stable limite le recours aux concours bancaires qui pourraient affecter négativement
la rentabilité de l’entreprise et son indépendance financière.
Tableau n°11: Evolution du FR
2005 2006 2007 2008 RLM 112 404 265 114 234 933 122 549 354 133 829 244 ELM 26 306 776 24 946 857 18 412 231 18 779 998 FR 86 097 489 89 288 076 104 137 123 115 049 246
Source : Bilans fonctionnels
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Graphique n°1 : Illustration de l’évolution du fonds de roulement
020000000400000006000000080000000
100000000120000000140000000
2005 2006 2007 2008
FR
Commentaire:
Le fonds de roulement est resté positif, évoluant de façon croissante de 2005 à 2008
La CLCAM AVRANKOU a donc réalisé de mieux en mieux l’équilibre fonctionnel au cours
des quatre exercices concernés.
2. La Trésorerie Nette
La trésorerie nette (TN) est calculée à la CLCAM AVRANKOU soit par
différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement (TN= FR ‐
BFR) ; soit par différence entre les encaisses et compte ordinaires et les dépôts à vue
(TN = Encaisse et compte ordinaire – Dépôts à vue).
Si la trésorerie est positive, cela signifie que le fond de roulement est supérieur
au besoin en fonds de roulement ; en d’autres termes, l’entreprise dispose d’un
excédent de liquidité.
Néanmoins, cet excédent de liquidité, s’il est trop élevé, est le signe d’un
mauvais placement.
Dans le cas où elle est négative, cela traduit une impasse de trésorerie et
l’entreprise est obligée de recourir au crédit bancaire.
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Tableau n°12 : Evolution de la TN
2005 2006 2007 2008 Encaisse et compte ordinaire
277 141 338 316 759 544 327 006 098 386 757 999
Dépôts à vue 291 771 118 323 527 011 359 343 381 442 333 135 TN - 14 629 780 - 6 767 467 - 32 337 283 - 55 576 136 Source : Bilans fonctionnels
Graphique n°2 : Illustration de l’évolution de la Trésorerie Nette
-60000000
-50000000
-40000000
-30000000
-20000000
-10000000
02005 2006 2007 2008
TN
Interprétation :
La Trésorerie Nette est restée négativement croissante de 2006 à 2008. Cette situation
s’explique en partie par la persistance des impayés qui privent la caisse entre autres de
produits d’intérêts sur d’éventuels nouveaux crédits.
Paragraphe 2 : Etudes des emplois et ressources cycliques et des besoins du
cycle d’exploitation
A/ Etude du poids des emplois et ressources cycliques
1. Ratio de l’importance des emplois à court terme
Ce ratio permet de comparer les actifs à moins d’un an à l’actif total Emploi à Court terme r = Actif total
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Tableau n°13 : Ratio de l’importance des Emplois à Court terme
2005 2006 2007 2008
ECT 110 194 088 99 143 609 139 498 354 178 798 857 Actif total 413 642 202 440 850 010 484 916 680 584 335 854 r 0,26 0,22 0,29 0,31 Moyenne : 0,27
Sources : Bilans fonctionnels
Interprétation:
Les emplois à court terme représentent une part de plus en plus importante dans l’actif de
la CLCAM AVRANKOU de 2007 à 2008, avec une moyenne de 0,27%. Le ratio de
l’importance des emplois à court terme a évolue de façon croissante de 2006 à 2008. Cela
s’explique en grande partie par l’augmentation croissante des crédits sains comprenant des
impayés de moins de trois mois.
2. Ratio de l’importance des encaisses et compte ordinaire
Il permet de mesurer le degré de liquidité de l’actif.
Encaisses et compte ordinaire r = Actif total
Tableau n°14 : Ratio de l’importance encaisses et compte ordinaire
2005 2006 2007 2008 encaisses et compte ordinaire 277 141 338 316 759 544 327 006 098 386 757 999 Actif total 413 642 202 440 850 010 484 916 680 584 335 854 r (en %) 0,67 0,72 0,67 0,66 Moyenne (en %) : 0,68 Sources : Bilans fonctionnels
Interprétation:
De 2005 à 2008, les liquidités de la CLCAM AVRANKOU ont été en moyenne de 0.68%
du total de l’actif. De 0,67% de l’actif total en 2005, cette composante a décru de façon
constante à partir de fin 2006 et a atteint sa plus faible proportion en 2008 : 0.66%. La
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capacité de la structure à satisfaire de nouveaux clients sur la base de la transformation de
son actif liquide se trouve donc de plus en plus réduite.
3. Ratio de l’importance des Ressources à court terme Ressources à Court terme r = Passif total
Tableau n°15 : Ratio de l’importance des Ressources à Court terme
2005 2006 2007 2008
RCT 9 466 819 30 880 066 3 023 945 8 173 475 Passif total 413 642 202 440 850 010 484 916 680 584 335 854 r 0,02 0,070 0,006 0,014 Moyenne : 0,027
Sources : Bilans fonctionnels
Interprétation:
Le ratio de l’importance des ressources à court terme a évolué en dents de scie de 2005 à
2008. Cela traduit la capacité relative de la CLCAM AVRANKOU à dégager des ressources à
court terme pour financer ses besoins d’exploitation. Ces ressources à court terme dégagées
ont décrû considérablement depuis 2006 à elles ont connu leur montant le plus élevé depuis
2005.
3. Ratio de l’importance des dépôts à vue Il permet de mesurer le degré de liquidité du passif
Dépôts à vue r = Passif total
Tableau n°16 : Ratio de l’importance des Dépôts à vue
2005 2006 2007 2008 Dépôts à vue 291 771 118 323 527 011 323 527 011 442 333 135 Passif total 413 642 202 440 850 010 484 916 680 584 335 854 r (en %) 0,7 0,733 0,74 0,76 Moyenne (en %) : 0,733 Sources : Bilans fonctionnels
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ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
53
Interprétation:
De 2005 à 2008, les liquidités du passif de la CLCAM AVRANKOU ont été en moyenne
de 0.733%. De 0,7% du passif total en 2005, cette composante s’est accrue de façon constante
et a atteint sa plus forte proportion en 2008 : 0.66%. La capacité de la structure à satisfaire de
nouveaux clients sur la base de la transformation de son passif liquide se trouve donc de plus
en plus élevée.
B/ Etude des besoins du cycle d’exploitation
1. Le besoin en fonds de roulement (BFR)
Dans les entreprises, chaque catégorie d’opérations ou chaque cycle a pour
conséquence d’engendrer des besoins de financement ou de procurer des ressources
financières.
Le cycle d’exploitation dans la plupart des cas engendre des besoins de
financement, appelés généralement besoin en fonds de roulement (BFR).
En effet, l’emploi à Court terme (ECT) est la partie de l’actif dont l’essentiel
assure le cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU. Il est financé en priorité par
les Ressources à Court terme. La partie non couverte et qui reste donc à financer,
correspond au besoin en fonds de roulement pour lequel la CLCAM AVRANKOU
doit trouver une ressource. La définition du BFR se traduit mathématiquement à la
CLCAM par la formule :
BFR = Emplois à court terme – Ressources à Court Terme
Il apparaît donc que les composants du BFR sont des postes qui se renouvellent
continuellement lors du cycle d’exploitation.
Le tableau suivant présente les BFR calculés sur quatre exercices consécutifs.
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Tableau n°17: Evolution du BFR de 2005 à 2008
2005 2006 2007 2008
ECT 110 194 088 99 143 609 139 498 354 178 798 857 RCT 9 466 819 3 088 006 3 023 945 8 173 475 BFR 100 727 269 96 055 543 136 474 406 170 625 582
Source : Bilan fonctionnels
Graphique n°3 : Illustration de l’évolution du Besoin en Fonds de Roulement
020 000 00040 000 00060 000 00080 000 000
100 000 000120 000 000140 000 000160 000 000180 000 000
2005 2006 2007 2008
BFR
Interprétation :
Le BFR de la CLCAM AVRANKOU s’est constamment accru de 2006 à 2008 avec sa
valeur maximale en 2008. L’élévation du BFR est due en grande partie à l’accumulation des
créances dont des impayés.
2. Les besoins liés aux impayés Ces besoins analysés au moyen de quatre principaux ratios qui mesurent les
impayés et la qualité du portefeuille :
- Le taux de remboursement sur les nouvelles échéances ;
- Le taux d’impayés
- Le taux de portefeuille à risque 90 jours ;
- le taux de portefeuille à risque 1 jour
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Pour une analyse plus pertinente, nous retiendrons dans le cadre de nos
travaux seulement les deux premiers ratios car à la CLCAM AVRANKOU:
- Les impayés à 1 jour sont très insignifiants voire inexistants dans les états
financiers ;
- Pour le calcul du taux des impayés, le montant total en retard revient déjà au
montant des crédits en souffrance d’au moins 90 jours.
a/ Le taux de remboursement sur les nouvelles échéances
Tableau n°18 : Tableau de calcul du taux de besoin induit par les taux de remboursement sur les nouvelles échéances
2008 2007 2006 2005 Taux de remboursement des
nouvelles échéances 98% 98% 89% 80%
Taux de Besoin induit 2% 2% 11% 20%
Source : conçu par nous‐mêmes à partir des données des Rapports d’audit
Commentaire :
Les données du tableau ci‐dessus révèlent que les besoins issus du remboursement
des nouvelles échéances se sont amenuisés d’année en année depuis 2005, passant de
20% en 2005 à 2% en 2008.
b / Le taux d’impayés
Tableau n°19 : Tableau de calcul des taux d’impayés
2005 2006 2007 2008
Montant total en retard 22 766 622 6 276 993 4 590 065 6 118 878 Encours total de crédit 127 164 889 82 599 966 174 578 555 190 584 085 Taux (t) 17,91% 7,6% 2,63% 3,21%
Source : Conçu par nous‐mêmes
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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Commentaire :
Ces taux d’impayés expriment en même temps les taux de besoins induits par les
impayés. Ces besoins ont considérablement baissé depuis 2006 mais ont connu une
légère hausse en 2008. Bien que la proportion d’augmentation en 2008 (3,21%) soit
raisonnable par rapport a la loi PARMEC qui fixe la norme à ≤ 5%, il convient dès a
présent de prendre des mesures pour limiter la croissance.
Section 2: Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et sur le financement du cycle d’exploiatation et Synthèse du diagnostic
Paragraphe1 : Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et
sur le financement du cycle d’exploitation
A/ Analyse de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation
Le tableau ci‐dessous reprend les valeurs des impayés et des charges
d’exploitation pour les quatre derniers exercices en vue du calcul du ratio de
couverture des charges d’exploitation par les impayés.
Ce ratio mesure la proportion des impayés dans les charges d’exploitation si on
devait constituer une dotation sur la totalité du montant des impayés.
Tableau n°20 : Tableau de calcul du ratio de couverture des charges d’exploitation par les impayés.
2005 2006 2007 2008
Montant des impayés 22 776 622 6 276 993 4 590 065 6 118 878
Charges d’exploitation
r
42 140 748
0,54
63 897 058
0,098
54 708 859
0,08
58 729 240
0,104
Source : Conçu par nous‐mêmes
Commentaire :
Présenté et soutenu par Affissou O. GANIOU et Djamal Deen B. SOUNKERE
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On constate que le ratio s’est accru de 2007 à 2008 dans le même sens que
l’augmentation du montant des impayés. Ce qui n’est pas le cas pour les exercices 2005 et
2006 où l’on note plutôt une décroissance à partir de 2005 mais dans le même sens que la
variation du montant des impayés. Il s’en suit que, bien qu’étant faibles, les impayés
participent néanmoins à l’augmentation des charges d’exploitation.
B/ Analyse de l’impact des impayés sur le Fonds de roulement
Les impayés sont représentés ici par le montant des crédits en souffrance qui
rentrent dans la détermination des Emplois Longs et Moyen (ELM). Ces derniers sont
quant à eux pris en compte dans le calcul du fonds de roulement.
L’analyse de l’impact des impayés sur le Fonds de roulement sera donc faite à
partir de la proportion des impayés dans les Emplois Longs et Moyens.
Tableau n°21 : Calcul de la proportion des impayés
2005 2006 2007 2008
Montant des impayés 22 776 622 6 276 993 4 590 065 6 118 878
Emplois Longs et
Moyens 26.306.776 24.946.857 18.412.231 18.779.998
FR 86 097 489 89 288 076 104 137 123 115 049 246
r 0,86% 25,16% 24,93% 32,58%
Source : conçu par nous-mêmes
Graphique n*4 : Evolution de la proportion des impayés
05
101520253035
2005 2006 2007 2008
Proportion des impayes
Commentaire :
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On constate que la proportion des impayés dans les Emplois longs et Moyens s’est
accrue de 2007 à 2008. Il en est de même pour les exercices 2005 et 2006. Toutefois, il a été
noté une légère baisse du montant des impayés entre 2006 et 2007 ce qui a induit une
variation du ratio de proportion des impayés dans le même sens.
La CLCAM AVRANKOU étant une structure de micro finance, ses opérations
nécessitent d’importantes ressources de financement dont elle ne dispose pas
toujours.
Ainsi pour financer son cycle d’exploitation ou ses besoins de financement, la
CLCAM AVRANKOU à recourt parfois aux capitaux étrangers.
Paragraphe 2 : Synthèse du diagnostic
Dans le présent paragraphe, nous testerons nos hypothèses suivant notre cadre
opératoire.
A‐ Test de l’hypothèse N° 1 : Le taux élevé des impayés accroît les charges d’exploitation
Avec le tableau ci‐dessous, nous pourrons apprécier la corrélation entre les taux
d’impayés et les charges d’exploitation afin de vérifier l’hypothèse n°1
Tableau n°22 : Calcul de la corrélation linéaire entre le taux des impayés et les
charges d’exploitation
2005 2006 2007 2008
Taux des impayés 17,91% 7,6 % 2,63% 3,21%
Charges d’exploitation 42 140 748 63 897 058 54 708 859 58 729 240
r 0,96
Source : Conçu par nous-mêmes
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Le taux de corrélation entre les taux d’impayés et les charges d’exploitation est
de 0,96. Suivant notre cadre opératoire, nous retiendrons qu’il y a un lien très étroit
entre ces deux variables. De plus, un taux positif signifie que les deux variables
étudiées évoluent dans le même sens. En conséquence, plus les impayés s’accroissent,
plus les charges d’exploitation s’accroissent.
Par ailleurs, le graphique ci‐après présentant les taux de couverture des charges
d’exploitation par le montant des impayés confirme l’analyse faite plus haut selon
laquelle les impayés participent à l’augmentation des charges d’exploitation.
Graphique n*5: Evolution du ratio de couverture des charges d’exploitation par les impayés
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
2005 2006 2007 2008
ratio de couverture
Source : conçu à partir des données du tableau N° 20
Conclusion :
Suite à tout ce qui précède, nous pouvons conclure que l’hypothèse N°1 selon
laquelle le taux élevé des impayés accroît les charges d’exploitation est vérifiée.
B‐ Test de l’hypothèse N°2 : le taux élevé des impayés entraîne un besoin en
fonds de roulement élevé
Le tableau ci‐dessous reprend les valeurs du taux des impayés et les BFR des
quatre derniers exercices pour le calcul de leur degré de dépendance.
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Tableau n°23 : Calcul de la corrélation linéaire entre le taux des impayés et le BFR
2005 2006 2007 2008
Taux des impayés 17,91% 7,6% 2,63% 3,21%
BFR 100 727 269 96 055 543 136 474 406 170 625 382
r 0,88
Source : Conçu par nous-mêmes
Coefficient de corrélation =
∑∑
∑−−
−2
22
2 ***
***
TntiFnfi
TFntifi
fi et ti désignent respectivement les valeurs du taux des impayés et du BFR d’une
année donnée et n, le nombre d’années d’observation (ici, n est 4ans) puis F et T les
valeurs moyennes correspondantes sur les quatre années.
A partir du tableau n°23, le logiciel Excel nous donne un coefficient de
corrélation linéaire positif de 0,88 ; ce qui signifie qu’il existe un lien étroit .entre les
deux variables.
Conclusion :
De tout ce qui précède, nous pouvons conclure qu’il y a bien une dépendance
entre les deux variables étudiées et le signe positif du coefficient de corrélation
témoigne que les deux variables évoluent dans le même sens.
L’hypothèse n°2 selon laquelle le taux élevé des impayés entraîne un besoin
en fonds de roulement élevé se trouve donc vérifiée.
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C –Test de l’hypothèse n°3 : le taux élevé des impayés est dû aux faiblesses de la politique d’octroi de crédit
Nos observations et nos investigations au cours de notre entretien nous ont
permis de détecter les problèmes suivants lors de la procédure d’octroi de crédit.
‐Les caisses opèrent dans des zones très pauvres où la plus part des clients
sont des analphabètes, illettrés et n’ont aucune notion de gestion, incapable de
fournir la moindre information sur leur activité et leur revenu.
‐ Le comité de crédit éprouve des difficultés à évaluer leur capacité de
remboursement parce que les demandeurs de crédit manquent de preuve ou
documents financiers sur leur revenu et leur activité.
‐ L’établissement des comptes d’exploitation et de bilan par l’agent de crédit et
le gérant lors du montage de dossier de prêt n’est pas optimal, car les informations
fournies par les clients ne sont pas toujours fiables.
‐ Certains clients ne reçoivent pas de visite de terrain avant la validation de
leurs informations lors de l’entrevue. Seuls les nouveaux clients ayant sollicité un
montant élevé reçoivent de visites. Les dirigeants justifient cette situation par le fait
que les caisses manquent de moyens humains, matériels et financiers pour visiter
tous les clients demandeurs de prêt.
‐ En ce qui concerne l’épargne préalable exigée des demandeurs de prêt,
l’obtention de crédit auprès d’autres institutions de micro finance (PAPME, PADME)
ou auprès des usuriers permet à certains d’accroître leur épargne à la veille des
périodes de demande de prêt, ceci leur permet d’obtenir un crédit de montant élevé.
Ce crédit obtenu à la CLCAM permet de rembourser les prêteurs précédemment
cités.
L’insuffisance et le déséquilibre de représentativité des élus par rapport à la
superficie de zone de compétence des caisses et au volume de crédit mis en place ne
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favorisent pas la connaissance réelle des demandeurs de prêt pour mieux analyser les
dossiers.
‐ Le suivi des prêts par les élus n’est pas assuré faute de moyens humains,
matériels et financiers. Le suivi des activités des bénéficières de crédit qui permet
aux CLCAM de s’assurer que les clients investissent le crédit conformément au plan
d’investissement ayant servi de base à la demande, n’est pas fait. Ce manque de
suivi amène les clients à détourner le crédit ou à faire disparaître les garanties.
On note aussi une désertion dans l’étude des dossiers de certains clients
considérés comme actifs, l’étude de leur dossier se résume à la vérification de
l’épargne préalable et à l’évolution des garanties. Les aspects de rentabilité des
activités financées et la capacité d’endettement du demandeur de prêt sont occultés.
De notre analyse, il ressort ce qui suit :
- La non visite des lieux de l’entreprise avant la validation de certaines
informations, fournies par les clients lors de l’entrevue,
- Le caractère non optimal de l’établissement de la situation financière des
demandeurs de prêt lors de l’entrevue,
- Le manque de suivi des activités des clients,
- La difficulté d’appréciation de la moralité des clients lors de la décision d’octroi
de crédit faute d’informations fiables,
- La désertion dans l’étude des dossiers.
Conclusion :
De tout ce qui précède, l’hypothèse selon laquelle le taux élevé des impayés
est dû aux faiblesses de la procédure d’octroi de crédit est vérifiée.
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Section 3 : Préconisations
Paragraphe 1 : Approches de solutions A/ Approche de solutions spécifiques Au terme de nos recherches, il paraît normal qu’au regard des diverses
faiblesses constatées, nous proposions des solutions pour une perspective d’avenir et
des conditions de mise en œuvre en vue de l’amélioration de la gestion du cycle
d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU.
Ainsi, nos approches de solutions toucheront les différents problèmes
spécifiques et prendront en compte les résultats de nos analyses.
1. Approches de solutions visant à réduire les difficultés de trésorerie
Etant donné que les causes des difficultés de trésorerie que connaît la CLCAM
AVRANKOU ne sont pas étroitement liées au coût élevé de l’endettement, il est
nécessaire que la recherche de solutions visant à réduire ces difficultés passe par le
renforcement du fonds de roulement par des ressources propres.
Dans les conditions actuelles, il est important que les dirigeants de la CLCAM
AVRANKOU augmentent les ressources propres :
- Soit par une augmentation du capital social en numéraires : ceci
permettra à la CLCAM AVRANKOU de renforcer sa trésorerie par l’augmentation
du fonds de roulement ;
- Soit par une augmentation du capital social par conversion des dettes :
cela se traduira par une diminution substantielle des dettes sans qu’il n’y ait
décaissement. Les charges d’exploitation vont alors diminuer améliorant ainsi la
situation de la trésorerie de la CLCAM AVRANKOU.
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64
La réalisation de ces approches de solution permettra non seulement à la
CLCAM AVRANKOU, de pallier les difficultés de trésorerie, mais aussi d’améliorer
son équilibre fonctionnel et même sa rentabilité.
2. Approches de solutions visant à améliorer le BFR
Pour la CLCAM AVRANKOU, la réduction du BFR apparaît comme une
nécessité dans la mesure où l’étude de ses différentes composantes a révélé de
sérieuses insuffisances auxquelles il convient d’apporter des mesures correctives.
Ainsi, en plus des mesures que nous avons déjà proposées en il est important que la
CLCAM AVRANKOU:
- Pour ce qui concerne les créances clients, la caisse renforce ses
procédures de recouvrement des créances. De plus, les conditions d’octroi de crédit
aux clients doivent être plus rigoureuses afin de sélectionner les meilleurs clients
payeurs ;
- Pour ce qui concerne les dettes fournisseurs, les délais relativement longs
sont dus aux difficultés de remboursement que connaît souvent la CLCAM
AVRANKOU. Là encore, la caisse, en association avec le service financier doit
négocier avec les fournisseurs de nouveaux délais qui conviendront avec les
prévisions de trésorerie de la CLCAM AVRANKOU.
B / Approche de solutions d’ordre général
L’analyse des différents résultats a révélé un faible niveau de performance des
différents indicateurs ou ratios. Ainsi d’autres mesures d’ordre général sont
nécessaires pour compléter celles spécifiques :
- Les échanges d’information et l’esprit d’entreprise doivent être plus renforcés
entre les membres du personnel en vue d’améliorer la gestion des ressources
humaines pour un meilleur rendement ;
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- La nature de la collaboration entre des différents services doit être clairement
définie afin de réduire au minimum les dysfonctionnements entre eux. En plus des
réunions entre les membres du comité de direction, les chefs des services
opérationnels doivent se regrouper hebdomadairement afin de passer en revue leurs
différentes activités pour un meilleur fonctionnement ;
- L’amélioration de la gestion du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU
doit aussi passer par une meilleure maîtrise des charges relatives aux services
extérieurs et autres consommations (fournitures diverses, électricités, téléphone,
carburants etc..).
De nos travaux, il ressort que cette rubrique des charges d’exploitation absorbe
une part importante des chiffres d’affaires de la CLCAM AVRANKOU, ce qui
impose une gestion plus rationnelle de ses éléments.
Paragraphe2 : conditions de mise en œuvre des solutions
La mise en œuvre des solutions proposées requiert de la part des gestionnaires
de la CLCAM AVRANKOU, la prise de certaines dispositions afin d’en garantir une
plus grande efficacité. Nos propositions de conditions de mise en œuvre peuvent
être regroupées comme suit :
A‐ Conditions spécifiques de mise en œuvre
Pour une plus grande efficacité des solutions proposées, les gestionnaires de la
CLCAM AVRANKOU doivent veiller à :
- Etablir une meilleure collaboration entre les différents services ;
- Elargir leur relation à d’autres banques ou institutions financières afin de
détecter de meilleurs contrats de crédit. Cela permettra à la CLCAM AVRANKOU
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d’obtenir des conditions de remboursement plus souples, mais aussi des taux
d’intérêt plus bas nécessaires pour l’amélioration de la rentabilité ;
- Une bonne gestion de la trésorerie qui doit passer par l’établissement de
prévisions d’encaissement et de décaissement rigoureuses impliquant tous les
services de la structure.
B‐ Conditions générales de mise en œuvre
En plus des conditions spécifiques, certaines conditions d’ordre général sont
nécessaires pour la mise en œuvre des approches de solutions à savoir :
- La mise à jour du manuel des procédures qui doit tracer un nouveau cadre
formel d’exécution des tâches et de prise de décisions. Cela permettra d’organiser
les activités des différents services de manières plus rationnelles ;
- La nomination d’un contrôleur de gestion qualifié et compétant qui ne sera
placé que sous l’autorité du gérant afin de lui garantir une certaine liberté dans ses
actions. La création de ce nouveau poste doit permettre aux dirigeants de la CLCAM
AVRANKOU de mieux apprécier l’efficacité et l’efficience des différentes actions
afin de prendre si nécessaire des mesures correctives.
La réalisation des conditions spécifiques et générales de mise en œuvre doit
permettre à la CLCAM AVRANKOU de mieux maîtriser sa gestion de façon globale,
gage de performances.
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CONCLUSION GENERALE
Le développement et la survie de toute entreprise passent par la réalisation de
son objectif qui est l’accumulation du profit maximal. Atteindre cet objectif requiert
non seulement une bonne combinaison des différents facteurs entrant dans son cycle
d’exploitation mais aussi la résolution des différents problèmes qui peuvent affecter
sa bonne marche.
Le cycle d’exploitation d’une entreprise mobilise beaucoup de ressources en
raison de la multiplicité des opérations et parfois de leur complexité, sources de
difficultés. Ceci nous a conduit à faire une analyse critique de la situation de la
CLCAM AVRANKOU afin de rendre compte des difficultés liées à la gestion de son
cycle d’exploitation et les conséquences des impayés sur cette dernière..
De cette analyse, il ressort que les résultats obtenus au niveau des différents
indicateurs de gestion à travers les ratios ne sont pas satisfaisants en dépit des atouts
dont dispose la structure.
En somme, la CLCAM AVRANKOU est confrontée à d’énormes problèmes
perturbant fortement son activité :
‐ Les ressources longues et moyennes ne couvrent pas toujours les emplois
longs et moyens; de même que les ressources cycliques ne concordent non plus avec
les emplois de court terme ;
‐ La gestion des crédits présente quelques insuffisances qui se traduisent par
leur faible rotation, ce qui augmente les besoins en fonds de roulement;
‐ Les causes des difficultés de trésorerie que traverse la CLCAM AVRANKOU
ne sont pas clairement identifiées.
Ainsi, pour résoudre ces différents problèmes, nous avons eu à formuler des
approches de solutions qui, nous l’espérons bien, permettront de prendre les mesures
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adéquates qui s’imposent pour corriger les insuffisances relevées. Nous avons aussi
proposé des conditions de mise en œuvre des propositions de solutions afin de
garantir à ces dernières, une plus grande efficacité.
Toutefois il est probablement impossible de rechercher un dispositif
automatique qui résoudrait définitivement les problèmes essentiels que pose la
gestion du cycle d’exploitation et les impayés.
Enfin, sans avoir la prétention d’aborder tous les contours du thème, nous
espérons que la prise en considération de nos suggestions par ses dirigeants
contribuera à l’amélioration de la rentabilité et à la réduction des difficultés de la
structure.
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
69
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
1/ CONSO, P. et HEMICI, F., Gestion financière de l’entreprise ; Dunod, Paris, 2005, 616p
2/ JOBARD, J.- P., Gestion financière de l’entreprise ; Dalloz, Paris, 1997, 1078p
3/ JOHNSON, K.G., Recherches et mémoires en gestion : Guide méthodologie ; Edition Contact, Cotonou,
collection Cyrus, 2005, 180p
4/ LEVASSEUR, M. et QUINTART, A., Finances ; Economica, Paris, 1996
5/ MBANGALA MAPAPA, A. Fondements de gestion financière ; Editions UL, Liège, 2007, 314p
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7/ QUIRY, P. et CEDDAHA, F., Finance d’entreprise ; Dalloz, Paris, 2005
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Finance ; Desforges, Paris, 1984, 187p
9/ VIZZAVONA, P. , Gestion financière et marchés financiers ; Atol, 10e édition, Paris, 944p
MEMOIRES
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«Gestion du cycle d’exploitation d’un groupe de sociétés : Cas de l’ONAB – IBB» ;
mémoire de maîtrise, FASEG/UAC. Cotonou, 2000
2/ HOUNKPONOU, D.
« Gestion de la trésorerie à la SBEE : Analyses et suggestions » ;
mémoire de maîtrise, FASEG/UAC. Cotonou, 2003
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
70
ANNEXES
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71
ANNEXE N°1: CALCUL DE LA TRESORERIE NETTE A PARTIR DES BILANS FONCTIONNELS
Eléments 2005 2006 2007 2008
112.404.265 114.234.933 122.549.354 133.829.244 Ressources à L et M T - emprunt à terme
. dépôt à terme à + 1 an des membres auprès
des caisses . autres dépôts à + d’1 an des membres auprès
des caisses . provision du passif
. subvention d’équipement
- report à nouveau . autres ressources
. réserves facultatives . réserve générale . fonds de dotation
. capital social . excédent ou déficit
26.590.121
0
0 0
1.413.135 0
22.534.600 28.112.975 8.533.347
0 22.815.000 2.405.087
20.240.629
0
0 0
1.161.002 0
33.836879 32.822.259 11.358.917
0 25.788.000 -10.972.753
21.130.997 0 0 0
1.037.502 -10.972.753 33.836.879 32.822.259 11.358.917
0 29.652.000 3.683.553
18.943.583 0 0
737194
1.000.000 -7.289.200 33.836.879 32.822.259 11.358.917
0 34.471.000 7.948.612
26.306.776 24.946.857 18.412.231 18.779.998 Emplois L et MT
-Dépôt à + d’1 an de la caisse auprès des
institutions financières .prêt à + d’1 an
.crédits sains à MT .crédits sains à LT
. crédit en souffrance . Autres créances .immobilisations
financières .immobilisation
incorporelles nettes .immobilisation
corporelles nettes Immobilisation en
cours nette
0 0
2.638.155 0
7.664.359 0
1.200.000
0
14.804.262
0
0 0
4.386.086 0
2.608.396 0
1.200.000
0
16.752.376
0
0 0
1.955.724 0
2.137.042 0 0 0
14.319.465 0
0 0
107.875 227.251
2.326.720 0
1.200.000 0
12.873.152 0
110.194.088 99.143.609 139.498.354 178.798.857 Emplois à CT .crédit sains à CT 101.750.122 95.281.826 134.167.928 174.204.494
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
72
.créance rattachée aux crédits sains
.stock .titre de placement .Débiteurs divers
.compte de liaison .dépôt cautionnement
1.444.203 582.995
0 45.000
6.317.568
54.200
2.389.633 622.950
0 795.000
0
54.200
2.344.067 637.925
0 2.236.936
57.295
54.200
3.620.845 516.579
0 23.000 379739
54.200
9.466.819 3.088.066 3.023.945 8.173.475 Ressources à CT . créditeurs divers
. compte de régularisation passif . compte de liaison
25.804
9.441.015
211.873
2.876.193
350.118
2.673.827
59.298
8.114.177
FR= RS- ES 86.097.489 89.288.076 104.137.123 115.049.246 BFR= ECT - RCT 100.727.269 96.055.543 136.474.406 170.625.382
TN :1ère manière = FR - BFR
-14.629.780 - 6.767.467 - 32.337.283 - 55.276.136
2ème manière TN = encaisse et
compte ordinaire – dépôt à vue
- 14.629.780 - 6.767.467 32.337.283 - 55.576.136
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
73
ANNEXE N°2 : GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LE GERANT ET L’AGENT DE CREDIT
1. Quelles sont les activités que vous financez ?
2. Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un crédit ?
3. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez lors du montage des
dossiers de crédit, la collecte et la validation des informations fournies par
les clients
4. Comment analysez‐vous la demande de crédit des clients ?
5. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
6. Combien de fois rendez‐vous visite a chaque client ?
7. Quels sont les moyens dont dispose la caisse pour le suivi et l’évaluation
des garanties ?
8. Comment arrivez‐vous a concilier le suivi des anciens clients et la gestion
des nouvelles demandes de crédit ?
9. Avez‐vous des cas d’impayés ?
10. Si oui, quel est le niveau actuel des impayés ?
11. Quelles sont selon vous les raisons des taux élevés d’impayés ?
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
74
TABLE DES MATIERES
DEDICACE………………………………………………………………………………………….. i
REMERCIEMENTS………………………………………………………………… ………………ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS……………………………………..… ……………… iii
LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………… ………………iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS…………………………………….………………….v
SOMMAIRE……………………………………………………………………….…………………vi
INTRODUCTION GENERALE ………………………………………………………………….. ..1
CHAPITRE I : CADRE DE REFERENCE ET PROBLEMATISATION……………..……………3
Section 1 : Présentation de la CLCAM AVRANKOU ………………..……………….…4 Paragraphe 1 : Historique ‐ Situation géographie – Objectifs – Missions…. .……... .…4 B‐ Historique ….………………………………………………………………………….…………4
B- Situation géographie – Objectifs – Missions …………………………………………………...5
Paragraphe 2: Structure organisationnelle et fonctionnement…………………………..6 A- Organigramme hiérarchique de CLCAM AVRANKOU………..…..…. …………………... 6
B- Le fonctionnement……………………………………………………………………………….7
Section 2 : Activités et quelques indicateurs de gestion………………………………….8
Paragraphe 1 : Les activités et les produits ……………………………………………….8 A‐ Les activités …………………………………..…………………………………...........................8 B‐ Les produits……..……………………………………………………………………………….10
Paragraphe2 : Quelques indicateurs de gestion…………………………………………13 A‐ Les données générales ………………………………………………………………………….13 B- Les données relatives aux opérations de la structure…………………..……………………13 Section3 : Problématisation et intérêt de la recherche……………………………….….14
Paragraphe 1 : Etat des lieux et regroupement des problèmes………..….……………14 A- Etat des lieux……………………………………………………………………………………..14
B- Regroupement des problèmes ……..…………………………………………………………..16
Paragraphe 2 : Problématique et intérêt de la recherche……………..…………………17
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
75
A- Problématique de l’analyse de l’impact des impayés sur le cycle d’exploitation……………………….………..….……...17 B‐ Intérêt de la recherche………………………………………………….………………19
CHAPITRE II : CADRES DE RECHERCHE ET MONOGRAPHIE DE LA CLCAM
AVRANKOU EN MATIERE D’IMPAYES…………………..……………………21
Section 1 : Dimension théorique de la recherche………...………………………………22
Paragraphe 1 : Définition des objectifs et hypothèses de recherche………..…………22
A- Objectifs de recherche……………………….………………………………….…….…22 B- Définition des Hypothèses de recherche et tableau de bord………………….....….22
Paragraphe 2 : Méthode de collecte des données théorique et Revue de littérature……………………………….…………………................24
A- Méthodes de collecte des données théoriques………………………………………..24
B- Revue de littérature……………….…………………………………………………………….25
Section 2 : Dimension empirique de la recherche……………………………………….31
Paragraphe 1: cadre opératoire de la recherche et autres outils d’analyse…...............31 A‐ Cadre Opératoire………………………..…………………………………..…………31 B‐ Autres Outils d’analyse………………………………………………………………..32
Paragraphe 2 : La collecte et le traitement des données empiriqu.es ………………...33 A‐ L’organisation de la collecte……………….…………………….……..……………………...33
B‐ Le traitement des données ………………..…………………………..….……………….……34
Section 3 : Monographie de la CLCAM en matière d’impayés…………..…..….…….35
Paragraphe 1 : Notions d’ impayés a la CLCAM AVRANKOU………………………35 A‐ Définition et typologie……………………………….………………………………….……..35
B‐ Les ratios de performances et de qualité du portefeuille…………..….…………….……...37
Paragraphe 2 : Procedures d’octroi de credit et de recouvrement des impayés……………………………………………………….……38
A‐ La procédure d’octroi de crédit……………………………………………………….….…..38
B‐ Les étapes et les stratégies de recouvrement amiable des prêts en impayés………………………..…………………………………………………….……...41
CHAPITRE III : ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION DE LA CLCAM AVRANKOU………………………….............45
ANALYSE DE L’IMPACT DES IMPAYES SUR LE CYCLE D’EXPLOITATION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : CAS DE LA CLCAM AVRANKOU
76
Section 1: Etude du cycle d’exploitation de la CLCAM AVRANKOU……….……..46
Paragraphe 1: Etude des agrégats liés au cycle d’exploitation……………….….……46 A‐ Les ratios de la loi PARMEC…………….……………………………….…………..….…… 46 B‐ Le fonds de roulement et la Trésorerie Nette.…………………………….…….…..48
Paragraphe 2 : Etude des emplois et ressources cycliques et des besoins du cycle d’exploitation………………………………………..…………..…50
A/ Etude du poids des emplois et ressources cycliques ………………………………50 B/ Etude des besoins du cycle d’exploitation……………………………….………….53 Section 2: Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et sur le
financement du cycle d’exploiatation et synthèse du diagnostic……………………………………………..………………….56
Paragraphe1 : Evaluation de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation et sur le financement du cycle d’exploiatation.56
A‐ Analyse de l’impact des impayés sur les charges d’exploitation……….………..56 B‐ Analyse de l’impact des impayés sur le Fonds de roulement………………….…57
Paragraphe 2 : Synthèse du diagnostic ………………………………………..………..58
A‐ Test de l’hypothèse N° 1 : Le taux élevé des impayés accroît les charges d’exploitation..……………………….…58
B‐ Test de l’hypothèse N°2 : le taux élevé des impayés entraîne un besoin en fonds de roulement élevé……………………………….……………………….…….…59
C –Test de l’hypothèse n°3 : le taux élevé des impayés est dû aux faiblesses de la politique d’octroi de crédit………………………….……………………….……61 Section 3 : Préconisations…………………………..…………………………………….63
Paragraphe 1 : Approche de solutions……………………………………….…………63 A‐ Approche de solutions spécifiques…………….……………………………………………63 B‐ Approche de solutions d’ordre général……………….…………..……….……….64
Paragraphe 2 : Conditions de mise en œuvre des solutions proposées……….……65
A‐ Conditions spécifiques de mise en œuvre……….…………..……………….…….65 B‐ Conditions générales de mise en œuvre ……………….……….……………….….66
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………………………..67 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………69 ANNEXES………………………………………………………………………..………………..70