Appui a la formulation d’ une strategie de développement a long terme analyse thématique «éducation» (Février 2005)

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    APPUI A LA FORMULATION DUNE STRATEGIE DEDEVELOPPEMENT A LONG TERME

    ANALYSE THEMATIQUE DU SECTEUREDUCATION

    Harilanto RAOELSON

    Consultant

    Fvrier 2005

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    SOMMAIRE

    PageListe des abrviationsListe des tableaux

    iiii

    Rsum Excutif 1Introduction 4

    Aperu historique du systme ducatif malgache 4Contexte 6Situation du systme ducatif 9

    PARTIE 1. DUCATION FORMELLE 13

    Chapitre 1. Enseignement primaire 131. 1 Contexte 131. 2 Situation de lenseignement primaire 141. 3 Dfis 191. 4 Perspectives et stratgies 20

    Chapitre 2. Enseignement secondaire 23

    2. 1 Contexte 232. 2 Situation de lenseignement secondaire gnral 232. 3 Dfis 272. 4 Perspectives et stratgies 27

    Chapitre 3. Enseignement technique et formation professionnelle 323. 1 Contexte 323. 2 Situation de l Enseignement technique et de la formation professionnelle 343. 3 Dfis 413. 4 Perspectives et stratgies 41

    Chapitre 4. Enseignement suprieur et Recherche scientifique 434. 1 Contexte 434. 2 Situation de l Enseignement suprieur et de la recherche scientifique 444. 3 Dfis 514. 4 Perspectives et stratgies 51

    PARTIE 2. DUCATION NON FORMELLE 55

    Introduction 55Contexte 55Dfinition et objectifs de l ducation Non Formelle 57Justifications de l ducation Non Formelle 57Chapitre 1. Ecole infantile 601. 1 Contexte 60

    1. 2 Dfinition et objectif 601. 3 Etat des lieux en matire dducation infantile 601. 4 Apprciations sur les ralisations 641. 5 Perspectives et stratgies 65

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    Chapitre 2. Alphabtisation fonctionnelle 662. 1 Contexte 662. 2 Dfinition et objectif 662. 3 Etat des lieux en matire dalphabtisation 662. 4 Apprciations sur les ralisations 692. 5 Perspectives et stratgies 66

    Chapitre 3. ducation la citoyennet et au civisme 713. 1 Contexte 713. 2 Dfinition et objectif 713. 3 Etat des lieux en matire de citoyennet et civisme 723. 4 Apprciations sur les ralisations 733. 5 Perspectives et stratgies 74

    Chapitre 4. Formation professionnelle continue des salaries du secteur moderne 754. 1 Contexte 754. 2 Dfinition et objectif 764. 3 Etat des lieux de la formation professionnelle continue 76

    4. 4 Apprciations sur les ralisations 774. 5 Perspectives et stratgies 78

    PARTIE 3. SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS 79Chapitre 1. Facteurs principaux marquant l ducation formelle 79

    1.1. Niveau primaire 791.2. Niveau secondaire 811.3. Enseignement technique et formation professionnelle 821.4. Niveau enseignement suprieur et recherche scientifique 84

    Chapitre 2. Facteurs de blocage de lducation formelle 871.1. Niveau primaire 871.2. Niveau secondaire 881.3. Enseignement technique et formation professionnelle 89

    1.4. Niveau enseignement suprieur et recherche scientifique 90Chapitre 3. Recommandations relatives lducation formelle 91

    1.1. Niveau primaire 911.2. Niveau secondaire 921.3. Enseignement technique et formation professionnelle 931.4. Niveau enseignement suprieur et recherche scientifique 93

    Chapitre 4. Aspirations de la population et ducation non formelle 954.1. Traits caractristiques de lENF 964.2. Recommandations relatives lducation non formelle 97

    Conclusion gnrale 98Personnes contactes 99

    Bibliographie 100

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    N Intitul

    01 volution du PIB par habitant (en Fmg constant de 1984)

    02 Rpartition de la population selon le niveau dinstruction, par lieu de rsidence et par sexe (en %)

    03 Rpartition de la population par niveau dinstruction du chef de Mnage suivant le quintile de consommation par tte04 Situation du secteur ducatif en 2001

    05 Taux daccs et de rtention dans le primaire en 1997

    06 Objectifs prvus en 2003-2004 et rsultats atteints

    07 Objectifs rajusts pour 2004-2005 2007-2008

    08 Cadre des dpenses moyen terme du Ier cycle de lenseignement fondamental

    09 Objectifs prvus en 2003-2004 et rsultats atteints

    10 Indicateurs de performance et de politique ducative pour lenseignement fondamental du second cycle

    11 Indicateurs de performance et de politique ducative pour lenseignement secondaire

    12 Objectifs rajusts et rsultats attendus pour 2004-2005 2007-2008

    13 Cadres des dpenses moyen terme du second cycle fondamental

    14 Objectifs prvus et rsultats atteints en 2003-2004

    15 Objectifs rajusts et rsultats attendus pour 2004-2005 2007-2008

    16 Cadres des dpenses moyen terme de lenseignement secondaire

    17 Evolution du crdit allou la Formation technique et professionnelle en milliers de FMG

    18 Elves de lenseignement technique et professionnel du secteur public, 1998-1999

    19 Caractristiques de loffre publique de lenseignement professionnelle et technique,1999

    20 Cadre des dpenses moyen terme de la Formation technique et professionnelle21 Effectif des enseignants chercheurs par tranche dage en 1993-1994

    22 Rpartition par tranches dge des enseignants permanents des 6 universits et de lINSTN (Anne universitaire 2002-2003)

    23 Proportion des sans instructions, par sexe et par Faritany (en %, 4 ans et plus)

    24 Taux danalphabtisme selon lge et le sexe (en %)

    25 Population analphabte selon le milieu et le sexe (en %, 15 ans et plus)

    26 Dpense moyenne annuelle des mnages par niveau dducation du chef des mnages (en %)

    27 Dpense moyenne annuelle des mnages par niveau dducation du chef de famille selon le Faritany

    28 Nombre de personnes touches par les campagnes dalphabtisation

    29 Rpartition des dpenses de fonctionnement par Faritany avec salaire des moniteurs dalphabtisation (FMG)

    LISTE DES TABLEAUX

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    AGCU Autres Grands Centres Urbains

    AGENATE Agence Nationale dEvaluation

    AMB Apprentissage des Mtiers de Base

    ARIF Association Rgionale Interprofessionnelle pour le Dveloppement de la Formation

    Professionnelle

    CFP Centre de Formation professionnelle

    CIRPH Commission Inter-Rgionale pour Personnes Handicapes

    CISCO Circonscription Scolaire

    CNDRH Centre national de Dveloppement des Ressources Humaines

    CNESR Conseil national de lEnseignement Suprieur et de Recherche

    CNFTP Conseil National de la Formation technique et Professionnelle

    CNPH Centre National pour Personnes HandicapesCNPH Commission Nationale pour les Personnes Handicapes

    CNTMAD Centre National de Tl Enseignement de Madagascar

    CRAM Centre Rgional d Apprentissage des Mtiers

    CROU Centre Rgional des uvres Universitaires

    CSE Comite De Suivi Et Evaluation

    CUS Centre Urbain Secondaire

    DCPE Document Cadre de Politique Economique

    DGEFES Direction Gnrale de l Enseignement Fondamental et de l Enseignement Secondaire

    DGFTP Direction Gnrale de la Formation Technique et Professionnelle

    DGPSE Direction Gnrale de la Planification du Suivi et de l Evaluation

    DIJE Dveloppement Intgral du Jeune Enfant

    DIRESEB Direction Inter-Rgional de l Enseignement Secondaire et de l ducation de Base

    DPFTP Dlgation Provinciale de la Formation Technique et Professionnelle

    DSRP Document de Stratgie pour la Rduction de la Pauvret

    ECC ducation la Citoyennet et au Civisme

    EDR Enfants De Rues

    EF ducation Formelle

    ENF ducation Non Formelle

    EPM Enqute auprs des Mnages

    EPT Education Pour Tous

    FAF Fiarahana miombona Antoka ho anny Fampandrosoana ny sekoly(Partenariat pour le dveloppement de lcole)

    FIFP Fonds dintervention pour le dveloppement de la Formation professionnelle

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

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    FP Formation Professionnelle

    FPC Formation Professionnelle Continue

    FPI Formation Professionnelle Initiale

    FPQ Formation professionnelle Qualifiante

    FRAM Fikambananny Ray Amandreninny Mpianatra(Association des Parents dlves)

    FTG Formation Technologique Gnrale

    GREFTP Groupements Rgionaux d Etablissements de Formation Technique et professionnelle

    IDA Association Internationale de Dveloppement

    INSTAT Institut National de la Statistique

    LTP Lyce Technique Professionnel

    MENRS Ministre de l ducation nationale et de la recherche scientifique

    MESRES Ministre de l Enseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique

    METFP Ministre de l Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle

    MLA Monitoring Learning Achievment

    MIJLS Ministre de la Jeunesse des Sports et des LoisirsMINESEB Ministre de l Enseignement Secondaire et de lducation de Base

    MINPOP Ministre de la Population

    MLA Monitoring Learning Achievment

    NTIC Nouvelle Technologie d Information et de Communication

    ONETFOPP Office National de l Enseignement technique et de la Formation Professionnelle

    ONG Organisation Non Gouvernementale

    ONU/SIDA Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le SIDA

    PADEPP Partenariat pour le Dveloppement de l Ecole Primaire Publique

    (remplac par le FAF partir de 2003)PASEC Programme d Analyse des Systmes Educatifs de la ConfeMEN

    PAT Personnel Administratif et technique

    PIB Produit Intrieur Brut

    PNAE Programme National pour l Amlioration de l ducation

    PNE Personnel Non Enseignant

    PNUD Programme des Nations Unies pour le Dveloppement

    PREFTEC Projet de Renforcement de la Formation Technique et Professionnelle

    PVH Personne Vivant avec un Handicap

    RBC Rhabilitation Base Communautaire

    SRA Sant et Reproduction pour les Adolescents

    STA Secrtariat Technique l Ajustement Structurel

    TAP Taux d Achvement du Primaire

    TBS Taux Brut De Scolarisation

    UERP Unit dEtudes et de Recherche Pdagogique

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    UFR Units de Formation et de Recherche

    UFREP Units de Formation de Recherche dExprimentation et de Production

    VIH / SIDA Virus Immuno - deficient Human / Syndrome Immuno Dficitaire Acquis

    ZAP Zone dAdministration et de la Pdagogique

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    A lissue de l analyse des caractristiques du systme ducatif pendant les dernires dcennies, le Consultant a fait ressortirplusieurs constats dont les grandes lignes sont rcapitules dans les dveloppements qui suivent.

    Plusieurs tudes et diffrentes actions ont t ralises au sein du Ministre charg de lducation pour corriger lesdysfonctionnements dcris du systme ducatif et pallier les carences constates au niveau des services fournis aux usagers. Forceest cependant de constater que les rsultats obtenus nont pas t la hauteur des efforts dploys. Cest ce qui a conduit ceministre entreprendre des rformes. Celles-ci visent assurer une justice saine, quitable et respectueuse des droits lducations . Ces rformes ont pour but de contribuer la ralisation de lobjectif global du Programme du Gouvernement, qui

    est de promouvoir un dveloppement conomique, social, politique, culturel, rapide et durable en vue de rduire de moitile taux de pauvret en dix (10) ans 1.

    Or, lefficacit du systme ducatif, malgr les rformes engages et le rle jou par le secteur priv dducation et deformation, est mdiocre. Le manque de pertinence de lducation et de la formation par rapport aux besoins dune grande partie dela population est un des facteurs dterminants de la situation actuelle. Les chiffres obtenus montrent limportance du retard et lesdisparits en matire dducation de base posent un problme de cohsion sociale fondamental. Cette situation est une des causesprincipales de la pauvret dans laquelle vit une partie importante de la population.

    En raison du dficit ducatif, une grande partie de la population est exclue de tout espoir de bnficier deschangements sociaux, politiques et conomiques. Cette situation est un problme de fond qui ncessite dtre considr en prioritpuisquil se situe la base du dveloppement.

    Pour que toute la population puisse satisfaire ses besoins fondamentaux, lducation non formelle a t suggrecomme palliatif de lEF pour permettre toute la population de jouir de ses droits fondamentaux en matire dducation tout aulong de la vie.

    Les facteurs dterminants du systme ducatif (EF):

    En rsum, le Consultant a ainsi relev un certain nombre de facteurs dterminants issus des enqutes et des rsultatsdtudes :

    Niveau primaire :

    - Taux de rtention faibles ;- Grandes disparits dans les taux de rtention ;- Taux de redoublement levs ;- Incohrence dans les allocations des enseignants lcole ;- Usage inadapt de la formule denseignement multigrade ;- Dficit important de gestion pdagogique .

    Niveau secondaire :

    - Taux de transition faible ;- Capacit daccueil insuffisante ;- Condition denseignement difficile ;- Mauvaise rpartition des enseignants ;- Faible indicateurs de performance ;- Forte participation de lenseignement priv.

    Enseignement technique et professionnel :

    - Faiblesse des besoins de formation ;- Systme de gestion dmesur et donc coteux ;- Faible demande et rendements mdiocres ;- Carte scolaire trop fragmente.

    1 DSRP, Juillet 2003.

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    Enseignement suprieur :

    - Faiblesse des performances interne et externe ;- Carte des formations trop fragmente et peu spcialise ;- Heures complmentaires et effectifs de PAT trop importants.

    Par ailleurs, il importe de souligner que ds lanne 2003, une initiative a t prise pour mener des actions concrtes enmatire dducation dans le but de donner la priorit la scolarisation universelle dans le cadre de lamlioration de laccs

    lenseignement primaire ( 1er

    cycle de lenseignement fondamental ) et selon les Objectifs Du Millnaire (ODM) et de lEducationPour Tous (EPT) (indemnits dloignement et indemnits spcifiques pour les enseignants en salle, prise en charge par leGouvernement des frais dinscription des lves ainsi que la distribution de kit scolaire et de manuels scolaires pour tous les lvesdes coles du 1er cycle fondamental).

    Recommandations

    EN CE QUI CONCERNE LES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS QUI SE DEGAGENT DE TOUTES LES ETUDES RELATIVES AU SYSTEMEEDUCATIF, IL FAUT SOULIGNER LA NECESSITE , DUNE PART, DAMELIORER LA GESTION DU SYSTEME, ET DE METTRE EN PLACE LESFONDATIONS DUNE EXPANSION EFFICIENTE ET EQUITABLE DU SYSTEME DANS LA MOYENNE ET LONGUE PERIODE . AINSI, LESELEMENTS SUIVANTS PEUVENT ETRE CITES :

    - au niveau de la qualit et de lefficacit de lenseignement, amliorer lefficience du systme ducatif en rduisant de

    faon volontaire le taux de redoublement et le taux dabandon et galement amliorer la qualit et la pertinence des programmesdenseignement, notamment par la rvision progressive des Curricula suivant les priorits conomiques du pays et amliorer lesconditions de travail et la rmunration des enseignants ;

    - en matire dquit et daccs lenseignement, augmenter la capacit daccueil et amliorer lenvironnementducatif. Il sagira notamment, ce propos, dassurer un meilleur accs lducation des enfants ou tudiants issus de famillespauvres par le biais des subventions ;

    - enfin, concernant la gestion, ladministration et le financement du systme, dune part, augmenter la capacitdabsorption par la responsabilisation des communauts locales ainsi que par le recours aux services des acteurs de la socit civileet du secteur priv et, dautre part, amliorer lefficacit de la gestion au niveau du MENRS, sur la base dindicateurs deperformance, par linformatisation de la gestion et par lamlioration du mcanisme de production des donnes statistiques.

    INDICATEURS DE SUIVI-EVALUATION

    La mise en uvre des recommandations prcdentes ncessite la mise en place dindicateurs de suivi pour valuer lesperformances obtenues et raliser les rtroactions ventuelles. Dans cette perspective, il est suggr :

    - ltablissement, la gestion et le suivi dun tableau de bord de lapplication des rformes du systme ducatif ;- lorganisation denqutes priodiques sur la perception et lvaluation des impacts des rformes auprs des

    lves/tudiants, enseignants, usagers, administration ;- lanalyse des cots / avantages des rformes entreprises.

    Cest dans le cadre de ces oprations que seront dtermins des indicateurs vrifiables et mesurables tel que le taux defficacitinterne, taux defficacit externe, etc.

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    APPUI A LA FORMULATION DUNE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT A LONG TERMEANALYSE THEMATIQUE DUCATION

    Le prsent document a comme point de dpart les rsultats dtudes, les rapports et autres publications faisant tat desvolutions successives du systme ducatif malgache et de ses problmatiques. Des entretiens ont t mens auprs de diffrentsresponsables du Ministre charg de l ducation Nationale et de la Recherche Scientifique pour recueillir leurs perception et avissur les perspectives de dveloppement du systme. Le document essaie de retracer la vision globale du Gouvernement sur le

    systme ducatif, les orientations principales ainsi que les principes directeurs de la planification servant de cadre la dfinitiondes stratgies et programmes dans le temps et dans lespace, et la dfinition des objectifs atteindre. Ainsi, ce documentcomporte les rubriques suivantes :

    Partie 1 : ducation formelle Partie 2 : ducation non formelle Partie 3 : Synthse et recommandations

    INTRODUCTION

    Aperu historique du systme ducatif malgache

    Dj du temps de la royaut et jusqu nos jours, en passant par la colonisation et depuis lindpendance, lducation atoujours t considre et utilise comme un outil puissant pour atteindre des objectifs soit politiques, soit conomiques, soit

    sociaux. Le systme ducatif a t le support dune idologie propre chaque modle de socit vhicul travers tous les rgimesqui se sont succds Madagascar.

    Conscient du fait que lducation constitue un levier de dveloppement, le roi Radama 1 er (1810-1828), en troitecollaboration avec les Anglais, a cr les premires coles Madagascar. Les premiers missionnaires anglais ont eu recours lducation des filles, ce qui bouleversa en quelques dcennies, non seulement la vie politique des malgaches mais aussi leur viequotidienne.Ils ont construit des coles confessionnelles Antananarivo. En 1828, 44 enseignants et 2309 lves y ont t recenss 2. Par lasuite, Ranavalona 1 re (1828-1861) a ferm les coles et chass les Europens.

    Pendant cette priode pr-coloniale, le principe que le dveloppement de lhomme tait indissociable de son ducationtait dj acquis car ds 1881, le Code des 305 articles, article 273, promulgu par Ranavalona II, rendait obligatoire lascolarisation pour les enfants des deux sexes.

    Pendant la colonisation, le systme ducatif revtait un caractre litiste et visait surtout former des agents pourservir ladministration coloniale.

    Depuis lindpendance, des efforts ont t dploys pour mieux adapter le systme ducatif au nouveau contexte etpermettre tout enfant daccder linstruction. Ainsi, la loi 78-040 du 17 juillet 1978 portant cadre gnral du systmedducation et de formation, a-t-elle fix comme objectif doffrir tous les enfants malgaches dge scolaire une ducation de base.Trois grands principes directeurs ont t ainsi dfinis, savoir : la malgachisation, la dmocratisation, et la dcentralisation.

    Par la suite, la loi n 94-033 du 13 mars 1995 portant orientation du systme dducation et de formation a raffirm ledroit lducation et la formation de toute personne enfant, adolescent ou adulte. Cette loi a initi la restructuration du systmeducatif et de formation. Elle pose comme principes directeurs 3:

    - la continuit maternelle et primaire ;

    - lintroduction de la notion de partenariat entre tat, collectivits locales, communauts, et coles prives ;- lorientation de lenseignement technique et professionnel vers lemploi, et de lenseignement suprieur vers les

    professions

    La loi n 94-033 du 13 mars 1995 organise le systme ducatif en cinq catgories :

    2 Tantaranny Firenena Malagasy. Edvin Fagereng, Marline Rakotomamomjy. Editiona Salohy, 19633 Rapport National sur le Dveloppement de lducation. 1994-1996. Confrence Internationale de lducation. 45Session. Unit dEtude et de Recherche Pdagogiques. Avril 1996.

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    1. lducation fondamentale comprenant :

    dans le cadre formel :

    lcole maternelle ou pr-lmentaire obligatoire pour les enfants dau moins 3 ans 5 ans

    Ce niveau denseignement a t plac sous la tutelle du Ministre de la Population, de la Condition Fminine et delEnfance. Depuis 2002, il a t mis sous tutelle du Ministre de l ducation de Base et de l Enseignement Secondaire.

    dans le cadre non-formel :

    lalphabtisation fonctionnelle et la formation la vie familiale et sociale

    La responsabilit de la lalphabtisation fonctionnelle relve du MINPOPCFE, alors que la formation la vie familialeet sociale a t surtout assure par les ONGs ou autres prestataires de services auprs de la communaut avec lassistance duFNUAP/BIT.

    2. lcole primaire ou lmentaire dune dure de 5 ans

    Ce niveau denseignement a t plac sous tutelle du MINESEB. Il est sanctionn, aprs 5 ans dtudes, par le Certificatd tudes Primaires lmentaires (CEPE). Luniversalisation de lenseignement primaire constitue la principale priorit du systme

    ducatif malgache.3. lenseignement secondaire gnral (1er cycle et 2nd cycle) sous tutelle du MINESEB

    4. lenseignement suprieur plac sous tutelle du Ministre de l Enseignement Suprieur comprenant les Universits vocation principalement acadmique et des coles suprieures ou instituts vocation professionnalisante.

    5. la formation technique et professionnelle sous tutelle du Ministre de l Enseignement Technique et de la FormationProfessionnellejusquen janvier 2002 comprenant une partie formelle et une autre relevant de lducation non-formelle,notamment en ce qui concerne l Enseignement Technique et Formation Professionnelle de base et la formation continuedans les entreprises.

    Enfin, dernirement, la loi n 2004-004 du 26 juillet 2004 portant orientation gnrale du Systme d ducation, dEnseignement et de Formation Madagascar, consacre une volution tendant vers la mise en place de faon progressive duneducation fondamentale de neuf (9) ans. Elle organise lducation formelle en quatre niveaux :

    lducation fondamentale dispense sur une dure de 9 ans et accueillant les enfants partir de lge de6 ans ;

    lenseignement secondaire ouvert aux lves ayant termin les cycles fondamentaux ; la formation technique et professionnelle ayant pour mission de former les jeunes et adultes selon

    les besoins rels et volutifs de lconomie ; et lenseignement suprieur et la formation universitaire.

    Cette nouvelle loi porte sur cinq lments essentiels :

    rappel sur les droits fondamentaux lducation ; dfinition des rles des partenaires concerns : tat, collectivits territoriales, parents, lves,

    communauts ducatives ; organisation et restructuration du systme ducatif entre les diffrents secteurs ; rgulation des relations entre les tablissements publics et privs ; introduction de la culture de lvaluation, du contrle, et de la bonne gouvernance.

    Cette loi apporte un certain nombre de particularits, dont trois mritent dtre soulignes en ce qui concerne le corpsdu personnel enseignant chercheur et chercheur enseignant.

    Dsormais, le personnel enseignant chercheur et chercheur enseignant font partie dun seul corps dehauts fonctionnaires de l tat ;

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    En contrepartie des droits et avantages lui accords par l tat, le corps du personnel enseignant etchercheur enseignant est astreint des obligations de service denseignement et de recherche ;

    Les enseignants et les chercheurs sont classs dans des catgories en fonction de leur grade, chaquecatgorie tant dfinie avec leur mission spcifique en termes de services denseignement et derecherche.

    A lorigine de la fusion en un seul Ministre des ex-ministres chargs respectivement de l enseignement de base, delenseignement secondaire, de lenseignement suprieur, de la recherche scientifique et de lenseignement technique etprofessionnel, cette loi doit permettre davoir une vue plus globale et intgre des sous-secteurs de lducation, de lenseignement,

    de la formation et de la recherche scientifique.

    Contexte

    Contexte socio-conomique

    La population malgache a t estime environ 15 millions d'individus4 en 2001 dont 80% se trouvent en milieu rural.Cette population, avec un taux d'accroissement dmographique de l'ordre de 2,7% par an est trs jeune avec un ge moyen de 22,2ans en 2001 et environ 46% de moins de 18 ans. Quant aux personnes d'ge conomiquement actif, c'est--dire du groupe de 15 64 ans, elles constituent plus de la moiti (51,7 %) de la population.

    Sur le plan conomique, figurant parmi les 49 pays PMA (Pays Moins Avancs), Madagascar est dclar ligibledepuis lanne 2000 l'IPPTE ( Initiative des Pays Pauvres Trs Endetts). Depuis les cinq dernires annes, la situation

    conomique du pays s'est amliore, avec un taux de croissance annuel en termes rels de 3,7% en 1997 et 6% en 2001 pour unPIB valu 29 843 milliards de FMG, un taux de pression fiscale de 9,4% et avec une inflation situe autour de 6% pour lesecteur primaire et respectivement 10% pour les deux autres secteurs la fin de 2001. Malgr cela, les chiffres montrent que le PIBpar habitant a t rduit de 67% de 1960 2000 comme il est indiqu dans le Tableau 01 ci-aprs :

    Tableau 01. volution du PIB par habitant (en Fmg constant de 1984)1960 1970 1980 1990 2000

    PIB en termes rels par tte 233 593 250 183 214 065 174 258 157 070Source : Direction des Synthses conomiques/INSTAT

    Depuis 1970, en termes rels, le revenu par tte de la population malgache a connu une dgradation continue.Madagascar est donc class encore parmi les pays pauvres. En effet, 3 Malgaches sur 4 vivent au-dessous du seuil de la pauvret.La stratgie de rduction de la pauvret qui vient dtre labore vise promouvoir un processus de dveloppement conomique etsocial rapide et durable. Sa mise en uvre sappuie sur le dveloppement du systme de partenariat public/priv.

    Lconomie malgache, comme celle de la plupart des pays faibles revenus, est duale et marque par la cohabitationdun secteur agricole, artisanal et non formel important dune part, et dun secteur moderne peu dvelopp, dautre part. Cettestructure perdurera incontestablement durant les annes venir et la croissance conomique devrait contribuer progressivement aurenforcement et au dveloppement du poids du secteur moderne et laugmentation de la productivit du travail dans le secteurtraditionnel. Cette augmentation permettra un plus grand nombre dactifs de participer lexpansion du secteur moderne.

    Le secteur industriel priv formel est en croissance mais se trouve concentr dans quelques agglomrations urbaines, etdans trois domaines, en particulier: les industries agroalimentaires, les produits textiles et le bois. Quant au secteur non formelreprsentant plus des deux tiers des emplois, il concerne essentiellement le commerce, la fabrication artisanale et divers services.

    Contexte ducatif

    Depuis l'indpendance, l'ducation a toujours t considre par les Gouvernements qui se sont succds comme unsecteur cl dans la stratgie de dveloppement socio-conomique du pays. Dans le cadre de la mise en uvre des diffrentsprogrammes et rformes, des efforts ont t dploys en vue de dvelopper quantitativement et qualitativement le systmed'ducation et de formation Madagascar.

    4 Recensements gnraux de la population. INSTAT. 1975 et 1993

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    Toutefois, les indicateurs de lenseignement rvlent une situation alarmante de lducation. En effet, en 2001, prs dela moiti de la population est analphabte (48%), dont 61% issus du milieu rural (contre le tiers pour le milieu urbain) et 50,6% defemmes. Ces proportions sont restes stables par rapport aux rsultats 1999.

    Bien que lon ait observ une amlioration par rapport 1997, tous les enfants dge scolaire ne frquentent paslcole, pour preuve le taux net de scolarisation du primaire tant seulement de 72% pour lensemble du pays, 54,2% pour lequintile le plus pauvre et 88,1% pour le quintile le plus riche.

    En 20002001, la population scolarise dans les tablissements primaires, secondaires, techniques ainsi que dans les

    tablissements de formation professionnelle et dans les tablissements suprieurs a t estime 2,7 millions, alors quelle neltait qu environ 600 000 au dbut de lindpendance. Qualitativement, le systme ducatif malgache a t caractris par safaible efficacit interne cause de la persistance du fort taux de redoublement et dabandon, tous les niveaux denseignement, enparticulier au niveau du primaire. En outre, les disparits entre rgions, milieux sociaux et niveaux de revenus, se sont aggravs aufil des annes.

    Le taux de redoublement qui est important atteint 30% pour tous les niveaux confondus. Ceux qui ne vont pas lcole ou qui la quittent assez tt, sont issus en grande partie, des couches les plus pauvres, et ce phnomne est plus accentu enmilieu rural.

    En ce qui concerne la russite scolaire, on peut noter que dans lenseignement primaire, 33% seulement des entrants enclasse de 11me parviennent la fin du cycle et 18% des lves quittent lcole avant le terme du cursus scolaire de base sansacqurir le niveau de connaissance indispensable. Linsuffisance dorientation scolaire et professionnelle est galement constate.Les diffrences entre les zones rurales et urbaines sont importantes car 60% des enfants du milieu urbain ont une scolarit complte

    contre seulement 12% pour ceux rsidant en milieu rural.Le niveau dinstruction diffre selon la zone et le sexe. Dans lensemble du pays, seuls 11, 6% de la population ont un

    niveau secondaire ou suprieur. La situation est encore plus proccupante en milieu rural o la proportion de ceux qui nont aucunniveau dinstruction slve 53,4%.

    Une disparit au niveau de linstruction entre zone urbaine et zone rurale persiste. Si en milieu urbain, par exemple, laproportion de la population ayant le niveau suprieur slve 5`2%. Il ny a que 0,8% des ruraux qui possdent ce niveau.Mme si lingalit selon le genre ne semble pas trop marque, il apparat que le genre fminin est nanmoins dfavoris. En effet,prs de la moiti des femmes (49,7%) nont aucun niveau dinstruction contre 46,2% pour le sexe masculin. Il faut doncpromouvoir laccs des petites filles lalphabtisation civique dans les zones pauvres.

    Tableau 02 . Rpartition de la population selon le niveau dinstruction, par lieu de rsidence et par sexe (en%)Niveaudinstruction Milieu Sexe Ensemble

    Urbain Rural Masculin FmininNon instruit 30,2 53,4 46, 2 49,7 48,0Primaire 47,4 40,3 42,4 41,5 41,9Secondaire 17,3 5,5 9,2 7,4 8,3Universitaire 5,2 0,8 2,2 1,4 1,8Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

    Source : INSTAT EPM 2001

    Il existe une corrlation vidente entre le niveau de qualification des individus et le niveau de leurs revenus.

    Tableau 03. Rpartition de la population par niveau dinstruction du chef de mnage suivant le quintile de consommationpar tte

    Niveau dinstruction du CM Sans instruction Primaire Secondaire Universitaire EnsembleQuintilePlus pauvres 32,4 16,7 3,0 0,0 20,0Quintile 2 24,2 21,3 8,8 0,0 20,0Quintile 3 20,0 22,9 14,0 2,2 20,0Quintile 4 16,3 21,9 24,5 13,0 20,0Plus riches 7,2 17,2 49,8 84,8 20,0Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

    Source : INSTAT EPM 2001

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    Ce tableau suggre que moins on est instruit, plus on est pauvre. Il faut donc inverser les tendances pour briser lecercle vicieux de la pauvret en donnant au plus grand nombre les chances datteindre un niveau dcent dinstruction. En effet,cest la pauvret qui rend la population incapable de faire face aux cots de la scolarisation : fournitures scolaires, fraisdassurances, cotisations pour les associations des parents dlves, colages ventuels, contributions lentretien des btimentsscolaires, etc.

    Il faut noter aussi que les parents ont moins confiance lefficacit du systme ducatif cause des diffrentsproblmes y affrents tels que insuffisance dducation des parents eux-mmes, dorientation scolaire et professionnelle, curricula

    non adapts, manque de matriels pdagogiques, salles dlabres, enseignants dmotivs qui pratiquent des activits secondairesparallles, inscurit,Cest ainsi quils trouvent plus dintrt faire travailler leurs enfants pour subvenir aux dpenses de lafamille plutt que de les envoyer lcole. Le fait que les mdias ne sont pas accessibles lensemble de la population favorise lemanque dintrts pour les parents denvoyer leurs enfants lcole.

    Par ailleurs, lloignement par rapport aux tablissements scolaires et la dgradation des routes et pistes ruralesnotamment en saison de pluie dmotivent aussi bien les enseignants que les lves et leurs parents.

    La culture dvaluation reste superficielle pour les ducateurs. Les descentes sur terrain, lobservation de classes etlentretien avec les ducateurs montrent que les techniques dvaluation ne sont pas matrises par les ducateurs en gnral et lesenseignants en particulier; lvaluation nest pas pratique de faon systmatique et rationnelle ; les enseignants sy prennentdune manire routinire et bureaucratique.

    Cadre normatif et stratgiqueL tat malgache a inscrit parmi les droits sociaux reconnus ses citoyens celui affrent lducation, considre

    comme lune des priorits nationales absolues. La loi Constitutionnelle n 98-001 du 08 avril 1998 portant rvision de laConstitution, stipule en son article 17 que l'tat organise l'exercice des droits qui garantissent pour l'individu l'intgrit et ladignit de sa personne, son plein panouissement physique, intellectuel et moral. Ainsi, conformment aux droits et devoirsconomiques, sociaux et culturels noncs dans la Constitution, et aux engagements internationaux du peuple malgache, toutepersonne - enfant, adolescent, et adulte a le droit l'ducation, l'enseignement et la formation.

    Il est galement prvu que l' tat organise un enseignement public, gratuit et accessible tous, et que l'enseignementprimaire est obligatoire pour tous (Art.24).

    Au niveau international, Madagascar a ratifi les engagements lis l'EPT. En effet, Madagascar a particip laConfrence Mondiale sur lEPT qui s'est tenue Jomtien, Thalande, en 1990.

    A lissue de lvaluation faite lors du Forum de Dakar d'Aot 2000, il a t toutefois constat que les objectifs adopts Jomtien nont pas t atteints. Ainsi, les pays dont Madagascar ont pris une dcision d'largir leur vision de l'ducation de base.

    Madagascar a adhr aux Objectifs du Millnaire (ODM) fixs lors du sommet du millnaire tenu New York enseptembre 2000.

    Le DSRP qui a succd au DCPE inscrit lducation, dune part, comme un secteur cl dans la stratgie de rductionde la pauvret qui est mene par le gouvernement. En outre, le dveloppement de lducation figure parmi les programmes devantcontribuer la promotion dun dveloppement rapide et durable pour rduire de moiti en dix ans le taux de pauvret, dautre part.Il fixe deux objectifs globaux pour le secteur de lducation :

    Objectif global 1 : Assurer lducation fondamentale ducation pour Tous tous les Malgaches, et prparer etvaloriser les ressources humaines du pays ;

    Objectif global 2 : Assurer la qualit de lenseignement tous les niveaux.

    En dfinitive, les rformes du systme ducatif malgache ne peuvent pas se dissoci de son environnement global tantnational quinternational devenu de plus en plus ouvert et concurrentiel. La mondialisation et lvolution technologique constituentdes facteurs dterminant les grandes orientations des politiques et programmes dducation et de formation du Gouvernement.

    Situation du systme ducatif

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    Le secteur ducatif malgache runit la petite enfance, lenseignement primaire, les deux cycles de lenseignementsecondaire gnral (avant la rforme), la formation technique et professionnelle ainsi que lenseignement suprieur (lenseignementsuprieur prsentiel et distance). Ces diffrents sous-secteurs feront, dailleurs, lobjet de dveloppements ultrieurs.

    Les rsultats dtudes prliminaires llaboration du plan sectoriel de lducation montrent que 41 % des enfantsdge scolaire en milieu urbain et 56 % en milieu rural ne sont pas scolariss 5, dune part. Dautre part, 12 % des adultes en milieuurbain et 35 % en milieu rural sont analphabtes6, et 36 % des enfants de 5 14 ans travaillent. Seuls 10 % des enfants handicapssont scolariss.

    Enfin, 6300 enfants des rues ont t identifis Antananarivo et Antsirabe en 19987

    .Ce phnomne a tendance stendre aux autres villes des provinces et aux centres urbains secondaires.

    La proportion dactifs qui na jamais frquent lcole est passe de 37 28 % entre 1993 et 1999.

    Cependant, bien que plus dindividus aient frquent lcole, la situation sest dtriore depuis 1999, car la gnrationactuelle de travailleurs gs de 15 19 ans a moins de trois annes de scolarit.

    Comparativement ceux gs de 20-24 ans qui ont 4,7 annes et ceux gs de 30-39 ans qui ont en moyenne plus decinq annes de scolarit. Les jeunes qui entrent sur le march du travail manquent de qualification et ont les revenus les plusfaibles, et nobtiennent gnralement que des emplois prcaires. Le manque de qualification de la main-duvre est trs prononcdans les secteurs agricole, dindustrie agroalimentaire, de textile, et le secteur informel.

    Au cours des annes 90, les dpenses totales publiques dducation se sont leves en moyenne 2,5% du PIB. De

    1995 2000, la part du PIB alloue lducation est passe de 1,8% 3%. Quant au pourcentage des dpenses courantesdducation par rapport aux dpenses publiques totales dducation, il est pass de 96% en 1995 71% en 2000, la rmunrationdu personnel reprsentant le poste le plus important 8.

    Par ailleurs, le Gouvernement affirme sa dtermination de faire de l ducation Pour Tous une de ses prioritsmajeures en vue notamment de lamlioration qualitative et de luniversalisation du 1er cycle fondamental. Cette priorit comprend la fois une acclration de laccs lenseignement fondamental, un achvement universel du 1er cycle fondamental et unematrise des flux au niveau de lenseignement secondaire. Les principes suivants sous-tendent cette rforme :

    - Mettre en place une politique de lducation prscolaire susceptible de corriger les ingalitsdaccs lenseignement fondamental ;

    o Rduire le taux de redoublement et dabandon dans le 1er cycle de lenseignement fondamental, et faire en sorteque tous les Malgaches terminent ce cycle en amliorant sa qualit ;

    o Construire et quiper les coles rurales pour assurer lgalit daccs lducation ;o Mettre en place un enseignement fondamental de qualit de 9 ans avec une matrise de flux ;o Assurer un enseignement et une formation professionnelle de qualit tous les niveaux et en fonction des besoins

    du dveloppement conomique, social et culturel du pays ;o Structurer des actions dalphabtisation et de formation professionnelle des adultes et des groupes risques.

    La priorit de linvestissement ducatif donne au 1er cycle fondamental sinscrit dans la perspective dudveloppement conomique :

    o le secteur traditionnel (agricole et informel) employant la grande majorit des actifs pourra ainsi se dveloppersur la base dun enseignement de 1er cycle fondamental universel de bonne qualit renforce par une formationtechnique et professionnelle de base ;

    o le secteur moderne, plus limit en effectif employ, pourra bnficier des comptences produites parlenseignement secondaire, lenseignement professionnel et technique, et lenseignement suprieur.

    Bien que la priorit soit ainsi donne au 1er cycle fondamental, le projet de dveloppement du systme ducatifsinscrit dans le cadre dune politique globale qui concerne aussi bien le formel que le non-formel 9 :

    5 Enqute sur les Indicateurs Multiples (MICS2) 2000, DDSS, INSTAT6 Op.Cit7 Rapport d Activits 1998. Mdecins Sans Frontires.8 ducation et Formation Madagascar. Banque mondiale. 31 janvier 2001.9 Plan Stratgique de Rforme et de Dveloppement du Secteur ducatif. MINESEB/MESRES. Juillet 2003.

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    Lducation formelle comprend :

    o le cycle fondamentalo lenseignement secondaireo lenseignement et la formation professionnelso lenseignement suprieur

    Lducation non formelle comprend :

    o le niveau prscolaireo lalphabtisation fonctionnelleo lducation la citoyennet et au civisme

    Pour tout lensemble des niveaux, il sagit de tendre vers les 7 grands objectifs communs suivants :

    Restructurer le systme : Mettre en place un systme visible, lisible, et attractif en structurant les actions destines lenseignement

    prscolaire, en crant un enseignement fondamental, en dveloppant la prise en charge des effectifs scolariss enformation professionnelle et technique, et enmieux intgrant lenseignement suprieur dans son environnementconomique et social.

    Manager le systme : Responsabiliser les diffrents acteurs et les rendre comptables de leur gestion poursuivre les actions de dconcentration et de dcentralisation avec mise en uvre progressive de

    relations partenariales et contractuelles responsabilisant les diffrents chelons recentrer le rle des pouvoirs centraux sur lorganisation du systme, la promotion dun nouveau

    partenariat avec les communauts locales ainsi quavec les bailleurs de fonds amliorer les comptences en gestion des cadres et instaurer un culture de lvaluation

    Dvelopper son efficacit interne :

    Augmenter lefficience du systme par : une gestion stricte fortement incitative des flux scolaires et universitaires une gestion des moyens en personnel enseignant et non enseignant centre sur la prsence devant les

    lves une amlioration des conditions dtudes et dapprentissage

    Promouvoir son efficacit externe : Passer dune transmission de connaissances obissant une logique scolaire diplmante une logique

    dacquisitions de comptences en mettant laccent sur ce que llve doit matriser, puis en donnant du sens auxapprentissages et, enfin, en certifiant les acquis de llve en termes de rsolutions concrtes, pour lducationfondamentale et une logique dacquisitions de comptences rfrences aux emplois et utiles sur le march dutravail, pour les autres niveaux denseignement.

    Diversifier les sources de financement : Dvelopper

    le secteur priv denseignement la prise en charge financire progressive de la formation professionnelle et technique et de

    lenseignement suprieur par les bnficiaires

    le partenariat avec les communauts

    Amliorer lquit du systme : Rpartir la dpense dducation plus quitablement

    sur le territoire entre les catgories sociales

    Assurer un appui financier tous les niveaux du systme scolaire aux enfants des milieux les plus modestes

    Grer les ressources humaines :

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    Redynamiser les personnels en professionnalisant les ducateurs de la petite enfance, de lenseignementprscolaire et de lalphabtisation, en revalorisant la fonction denseignant, en la recentrant sur les tchesprioritaires du plan, et en motivant les parents inscrire leurs enfants lcole.

    La situation des diffrents sous-secteurs est prsente dans le tableau ci-aprs.

    Tableau 04 : Situation du secteur ducatif en 2001

    Rubriques Prscolaire Primaire1er cycle dusecondaire

    2nd cycle dusecondaire

    Technique etProfessionnel

    Suprieurprsentiel

    Suprieur distance

    Effectifs 55 000 2 307 500 316 390 66 000 17 000 23 000 7 000

    TBS 5,8% 102% 20% 6,5%

    Rubriques Prscolaire Primaire1er cycle dusecondaire

    2nd cycle dusecondaire

    Technique etProfessionnel

    Suprieurprsentiel

    Suprieur distance

    Pourcentage redoublantspublic (%) 30,2% 17,5% 19,3%

    Ratiolves /Enseignant dupublic

    53 22 11,6CFP : 5

    LTP : 10 23

    Cot unitaire public enunit de PIB par tte 0,11 0,32 0,78

    % priv 97% 22% 45% 49% 56% 11%

    Source : Plan Stratgique de Rforme et de Dveloppement du Secteur ducatif. MINESEB, MESRES. Octobre 2003.

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    PARTIE 1. DUCATION

    Cha itre 1. Ensei nement rimaire

    1. 1 Contexte

    La politique ducative malgache, en particulier celle de lenseignement primaire a connu une volution concomitanteavec les diffrents changements idologiques et politiques intervenus dans le pays 10. En 1994, les objectifs gnraux sont :

    - luniversalisation de lenseignement primaire et la satisfaction des besoins ducatifs fondamentaux deslves ;

    - la russite de lapprentissage dans lenseignement primaire et secondaire.

    Par la loi n 94-033 du 13 mars 1995, lenseignement primaire avait fait lobjet de rforme par linstauration dune Nouvelle cole de base . Cette rforme avait comme principaux objectifs une insertion dans la vie active, dune part, et une

    poursuite des tudes secondaires, dautre part.Lenseignement primaire avait comme objectif un taux net de scolarisation de 70% au moins en lan 2000. Pour

    latteinte de cet objectif, les mesures prises ont port sur les lves, les enseignants, les tablissements scolaires, les structures dusystme ducatif et les partenaires de ltat.

    Quelques annes plus tard, une rforme de lenseignement primaire tait entreprise par la mise en place progressivedune ducation fondamentale de 9 ans : cration dun cycle fondamental incluant le primaire (enseignement fondamental I) et le1er cycle de lenseignement secondaire (enseignement fondamental II).

    En 2004, la mise en place de lducation fondamentale a t effective la suite de la publication de la loi n 2004-004 du 26 juillet 2004 portant orientation gnrale du systme ducatif. Ainsi, lenseignement primaire fera partie de lducationfondamentale du 1er cycle (EFI) de 5 ans. Les objectifs spcifiques de lEFI sont :

    - lacquisition des comptences cls dans les domaines cognitifs, sensori-moteurs et socio-affectif ;- linitiation aux valeurs civiques et de citoyennet, et aux exigences de vivre ensemble ;- la matrise de lenvironnement technique, temporel et spatial de proximit. LEFI est sanctionne la fin du

    cycle par un certificat.

    Conformment aux orientations du DSRP, le programme damlioration de lducation et de la formation, adapt lanouvelle orientation vise universaliser lenseignement fondamental I dont le taux dachvement atteindra 100% en 2015. Leprogramme vise galement amliorer lapprentissage et la qualit de lenseignement, renforcer graduellement lexpansion etlamlioration de lenseignement fondamental II, en vue de la mise en place dune ducation fondamentale de 9 ans.

    Pour rduire le taux de redoublement dans le 1er cycle de lducation fondamentale (primaire), et assurer que tous lesMalgaches terminent ce cycle, les modifications structurelles entranes par la mise en uvre de la rforme devront saccompagnerdes actions suivantes, telles quelles sont dfinies dans le DSRP :

    - le recours aux classes multigrades en milieu rural et plus particulirement dans les localits isoles ;

    - la construction et lquipement des salles de classe dans le 1er cycle du fondamental ;- la multiplication des coles cycle complet.

    10

    10 Rapport National sur le Dveloppement de lducation 1994-1996. UERP. Avril 1996.

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    Concernant les enseignants, leurs comptences seront renforces avec comme priorit la formation la gestionpdagogique des classes multigrades. Par ailleurs, les programmes de formation pdagogique initiale et la matrise des languesmalgache et franaise seront intensifis.Plusieurs autres activits devront tre galement entreprises pour atteindre ces objectifs stratgiques. Il sagit, entre autres, dudveloppement des stratgies pour faciliter laccs aux manuels scolaires et autres matriels didactiques en mettant en place unepolitique ddition scolaire. Enfin, il est ncessaire de dvelopper les activits dveil avec la communaut locale et de renforcer lescomptences de la communaut locale pour lui permettre de participer la vie scolaire.

    La mise en place de faon progressive dune ducation fondamentale de 9 ans exige une augmentation graduelle des

    capacits daccueil au niveau des collges et une amlioration de lensemble des programmes scolaires pour assurer larticulationentre les cycles dtudes. Il convient aussi de souligner la place importante que dtient le partenariat avec le secteur priv pouratteindre cet objectif.

    1. 2 Situation de lenseignement primaire

    Priode 1994-1996

    Les principales ralisations du Ministre charg de l ducation Nationale pour la priode 1994-1996 concernent :

    - la lutte contre la dscolarisation ;- le renforcement de la formation initiale et continue des enseignants ;- la formation initiale des corps dencadrement pdagogique (conseillers pdagogiques et inspecteurs) ;

    - la formation du personnel administratif des directions provinciales et des circonscriptions scolaires ;- la ralisation des coles ;- la dotation en quipement et en matriels pdagogiques et didactiques des coles ;- lamlioration des systmes dinformation et de communication ;- la rnovation des programmes scolaires.

    Trois rgimes ont t appliqus au niveau du primaire :

    - le rgime horaires rduits, par les coles classe multigrades o le volume horaire hebdomadaire nest que 15h30 ;- le rgime mi-temps o la mme salle de classe accueille 2 groupes dlves conduits par deux enseignants

    travaillant lun le matin, et lautre laprs-midi avec alternance par semaine ; le volume horaire hebdomadaire est de25 heures.

    - le rgime plein temps de 27h30 par semaine.

    La rforme de lenseignement primaire est principalement axe sur un double objectif : une insertion dans la vie active et unepoursuite des tudes secondaires. Cette double proccupation se retrouve dans le programme de redynamisation centre sur llveet base sur lcole. Les objectifs gnraux sont :

    - luniversalisation de lenseignement primaire et la satisfaction des besoins ducatifs fondamentaux deslves ; et

    - la russite de lapprentissage dans lenseignement primaire et secondaire.

    Mme si le ratio matre- lve est de 1/38, lenseignement accuse une faible performance en qualit. En effet, le taux deredoublement est lev avec un taux de 36 % et le taux de survie scolaire, trs bas : sur 1000 lves entrs lcole primaire en1987, 275 seulement ont atteint la classe T5 en 1991, soit prs de 30%11.

    Cette faible performance est due en partie linsuffisance de budget allou au fonctionnement de lducation. Certaines zones nesont donc pas pourvues denseignants (surabondance dans les zones urbaines et insuffisance dans les zones rurales) . Pour remdier cette situation, les parents dlves prennent en charge les enseignants et le Ministre subventionne les tablissements privs.

    Face cette situation, les dispositions ci-aprs sont prvues dans le programme du Ministre :

    11 Rapport National sur le Dveloppement de l ducation 1994-1996. UERP. Avril 1996.

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    - dtermination des besoins rels en enseignants par tablissement grce la mise en place de la carte scolaire afin demieux rpartir les enseignants ;

    - affectation des postes budgtaires des enseignants aux tablissements scolaires ;- gestion des salaires des enseignants sous la responsabilit des collectivits dcentralises ;- amlioration de la formation initiale et renforcement de la formation continue ;- professionnalisation de la fonction de chef dtablissement ;- mise en place dun systme de motivation des enseignants ( plan de carrire, indemnits incitatives, conditions de

    travail amliores,..)- contrle, suivi et valuation systmatique des enseignants ;

    - radication de labsentisme des enseignants en resserrant le systme de contrle.

    Cest ainsi que les mesures suivantes ont t dj prises :

    - redploiement du personnel dans des circonscriptions pilotes ;- rgularisation des situations administratives des agents ;- amlioration du contenu des programmes des coles et Instituts de formation ;- systmatisation des sessions de formation continue des enseignants ;- dotation de matriels aux enseignants et aux administrateurs scolaires (manuels, matriels roulants ;- augmentation de budget de fonctionnement ;- rhabilitation dcoles.

    Priode 1997-1998

    La performance du systme est trs faible : taux de survie peu lev, particulirement pour les enfants issus des familles pauvres ;redoublements trop frquents et le niveau dapprentissage faible12.

    Des taux de rtention faibles : si en 1997, un taux lev de 81 % de la classe dge accde en premire anne duprimaire (11me), les abandons prcoces sont trs importants car seuls 27 % de la classe dge atteignent la dernire classe duprimaire (7me) ;

    Taux de redoublement lev : en raison du nombre lev dabandons prcoces et de la frquence leve desredoublements, lindice defficacit (0,31)dans lusage des dpenses publiques de lducation primaire est le plusbas dans le monde ;

    Utilisation inapproprie de la formule multigrade : il sagit souvent dune organisation danslaquelle le matre prend les diffrents groupes qui lui sont confis de faon squentielle, les lves devant secontenter dun enseignement mi-temps et plus souvent temps partiel.

    Ainsi dans les coles publiques, plus de la moiti (56,5%) des lves nont pas une dure denseignement quicorrespond au temps plein. Pratiques pdagogiques insuffisamment rgules : il y a un dficit important de gestion pdagogique du systme ;

    les ressources mobilises ne sont pas efficacement transformes en rsultats au niveau de toutes les coles ; De grandes disparits dans les taux de rtention : ces disparits existent entre le milieu urbain et le milieu rural

    et entre les provinces. Des carts considrables sont aussi enregistrs selon le revenu des parents.Les carts dans les taux daccs et de rtention dans le primaire sont retracs dans le tableau ci-dessous.

    12 ducation et formation Madagascar : vers une Politique Nouvelle pour la Croissance conomique et la Rductionde la Pauvret. Banque Mondiale. Janvier 2001.

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    Tableau 05 : Taux daccs et de rtention dans le primaire en 1997Taux daccs en

    11meTaux de survie en

    7meTaux de scolarisation

    en 7meMadagascar 81 33 27Province :Antananarivo 93 48 44Antsiranana 86 43 37

    Taux daccs en

    11me

    Taux de survie en

    7me

    Taux de scolarisation

    en 7meFianarantsoaS 77 22 17Mahajanga 74 34 25Toamasina 86 31 27Toliara 58 23 13

    Milieu :Urbain 99 61 60Rural 75 16 12

    Niveau de revenus :20 % les plus riches 99 70 7040 % les plus pauvres 66 9 6

    Source : ducation et Formation Madagascar. Banque Mondiale. 31 janvier 2001.

    Priode 2000-2001

    Les tudes sur le sous-secteur de lenseignement primaire ont permis de dgager un certain nombre de faits particuliersmarquant la situation qui prvaut ce niveau du systme ducatif13. Ce sont, en particulier, les suivants :

    Faibles indicateurs de performance : au niveau national, malgr un taux brut de scolarisation lev de 102%, en2000/2001, lenseignement primaire est caractris par la faiblesse de son efficacit interne (30% de son effectif total sont desredoublants, et 36% dune cohorte arrive la dernire anne du cycle).Par ailleurs, de fortes disparits sont observes entre les six provinces, dune part, et entre les milieux rural et urbain, dautre part.Mais contrairement de nombreux pays en dveloppement, les disparits au niveau du genre nexistent pratiquement pas Madagascar, puisque dans lensemble, la scolarisation des filles est sensiblement identique celle des garons.

    Mauvaises conditions denseignement: les mauvaises conditions dtude et dapprentissage proviennent, pour une

    large part, de linsuffisance de loffre ducative, notamment en matire dinfrastructures scolaires et denseignants. En effet, seules,environ 83,1% des coles Primaires Publiques sont fonctionnelles en 2000/2001, les autres ayant t fermes soit cause de leurmauvais tat, soit faute d enseignants ou dlves, ou encore cause de linscurit.

    Par ailleurs, 45% des coles primaires publiques sont des coles cycle incomplet (anne 2001). Cette situation seprsente souvent comme un obstacle la continuit ducative, en empchant les lves de terminer le cycle primaire. Il faut aussinoter que sur les 55% dcoles cycle complet, nombreuses sont celles qui fonctionnent avec un seul matre.

    Enfin, en matire de matriels didactiques et de manuels scolaires, il conviendra de noter que, dune manire gnrale,les livres scolaires font dfaut. En effet, titre dexemple, avant 2003, cest--dire avant la dotation de manuels scolaires, lesclasses o il y a un livre pour chaque lve reprsentent 16,3% pour le livre de franais et 11,4% pour celui des mathmatiques.

    Un problme de gestion au niveau administratif, au niveau des moyens et des ressources humaines : le problme de gestion

    administrative des enseignants est illustr par le fait que, en 2000/2001, un nombre important des matres ayant le diplmepdagogique requis pour enseigner sont affects dautres fonctions.

    13Plan stratgique de rforme et de dveloppement du secteur ducatif. MINESEB, MESRES. Octobre 2003.

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    Cette dfaillance de la gestion administrative des enseignants est galement traduite par leur mauvaise rpartition,crant ainsi des disparits flagrantes en matire de dotation denseignants notamment au niveau des zones urbaines et rurales.

    Les failles de la gestion des ressources humaines apparaissent nettement travers la faiblesse de lencadrement desenseignants par les conseillers pdagogiques et par les inspecteurs. Cette faiblesse est troitement lie, semble-t-il, linsuffisancedes moyens mis leur disposition. En effet, les lacunes ventuelles des formations des enseignants ou linexistence de sances derecyclage rendent indispensable lencadrement pdagogique des enseignants qui ont, pourtant, les qualifications requises pourenseigner dans le primaire. Cependant, ni les conseillers pdagogiques, ni les inspecteurs, ne sont en mesure de rempliradquatement leurs rles de formateurs et d'encadreurs parce que, outre linexistence dune organisation claire, la plupart des

    Centres de Recyclage et de Perfectionnement Pdagogique (CRPP) ne sont plus fonctionnels suite la dtrioration de leursquipements et de leurs infrastructures, et parce que les formateurs et les encadreurs ne disposent pas des moyens ncessaires, pouraccomplir convenablement leur mission.

    Problmes de management du systme : les difficults observes au niveau de la gestion et du pilotage du systme scolaire engnral et au niveau du primaire en particulier, semblent tre lies aux facteurs suivants :

    - Une incomplte dcentralisation : les rsultats nont pas t atteints parce que les promesses faites aux entits localesnont pas entirement t tenues, dune part, et parce quexistent une rigidit traditionnelle et une rsistanceconsquente du systme ducatif au changement, dautre part ;

    - Un manque de responsabilisation et de prise dinitiatives des responsables des structures dconcentres ;- Les communauts locales sont encourages construire des infrastructures sans tenir compte des ressources

    rcurrentes ncessaires, en particulier des enseignants, pour les faire fonctionner ;

    - Des politiques trop axes sur la gestion des ressources plutt que sur les rsultats, et ce dautant plus que lesinformations ncessaires pour piloter le systme ne sont pas utilises comme il convient.

    Une demande sociale dcole en dclin : les simulations de lINSTAT montrent que beaucoup de parents malgaches sont de plus enplus incapables dassumer les dpenses croissantes de lducation de leurs enfants. Un doublement des frais dtudes se traduiraitglobalement par une diminution proportionnelle de 25% dans le taux de scolarisation. Ce doublement conduirait une baisse de51% du taux de scolarisation des enfants issus des couches sociales les plus dfavorises. Les dcisions scolaires des parents sonten outre influences par le cot dopportunit rsultant de lenvoi des enfants lcole, phnomne accentu par le fait que lesparents peroivent peu dutilit dans une cole qui dispense des programmes scolaires accordant trop peu dattention auxproccupations conomiques des milieux dans lesquels les coles sont implantes.

    Une forte prsence de lenseignement priv :dans lensemble, la proportion du nombre des tablissements privs na pas vari demanire importante. Celle-ci se situe selon les annes dans la fourchette de 18 23% et scolarise 21% des effectifs.

    A ce propos, il est important de rappeler le statut particulier dont bnficie lenseignement priv Madagascar. Eneffet, mis part un petit nombre but mercantiliste, les coles prives ont toujours t perues comme les partenaires et lescomplments traditionnels des coles publiques. Ainsi, les Malgaches, en gnral, ont toujours apprci les enseignementsdispenss dans les tablissements scolaires privs et plus particulirement dans les tablissements confessionnels. Mais lintrtmajeur de lexistence des coles prives rside dans le fait quelles existent mme dans les endroits les plus reculs, l o parfoisles coles publiques sont absentes.

    Une participation des acteurs locaux limite :des tentatives de rapprochement de lcole aux populations ont t entreprises aucours des annes 90. Linstrument de ce rapprochement fut le partenariat regroupant lensemble des acteurs impliqus danslorganisation et la ralisation des actions scolaires (le PADDEP). Cependant, ces PADDEP nont pas pu tre crs danslensemble des coles primaires, et l o ils ont t crs, ils nont pas pu fonctionner adquatement. Le Gouvernement arcemment remplac le PADDEP par le FAF afin de redynamiser son partenariat avec les communauts locales.

    Priode 2002- 2004

    Pour le 1er cycle fondamental, les objectifs moyen terme atteindre en vue de son achvement universel prvus en2003 ainsi que les rsultats obtenus en 2004 sont prsents dans le tableau ci-aprs :

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    Tableau 06 : Objectifs prvus en 2003-2004 et rsultats atteints2002/2003 2003/2004Situation Objectifs Rsultats

    Indicateurs de rsultatsTaux net de scolarisation 82 % 84% 97%Taux dachvement 39,5% 49% 47%Pourcentage denfants gs de 6 ans scolariss dans le 1er cycle fondamental 80% 81% 94%Nombre total dlves 2 856 480 2 892 100 3 378 010

    Indicateurs de politiquePourcentage de redoublants 29% 22% 29,9%Pourcentage dlves dans le priv 20,4% 21,4% 19,3%Ratio lves /enseignant dans le public 60 57 58Cot moyen enseignant fonctionnaire en classe par unit de PIB/tte dans lepublic

    3,6 3,6 4,4

    Cot moyen enseignant FRAM en classe par unit de PIB/tte dans le public 0,7 0,7 0,7Nombre denseignants en classe dans le public

    - dont FRAM

    38 509

    8 300

    39 690

    2 762

    47 287

    17 690Nombre de salles de classe dans le public 36 753 38 267 39 036

    Source : Rsultats denqute auprs du MENRS. Novembre 2004.

    Pendant lanne scolaire 2002-2003, des actions ont t entreprises en vue dacclrer laccs, et damliorer lartention et lapprentissage. Elles ont abouti des ralisations plus importantes par rapport aux prvisions. Les principales actionsmenes sont rsumes comme suit :

    Le renforcement des appuis allous aux familles pour inciter la demande scolaire :

    - prise en charge de la totalit des droits dinscription dans les coles publiques et contribution dans les coles prives(10 000 Fmg par lve qui sinscrit dans les coles primaires) : 2 892 100 lves pour la rentre scolaire 2003-2004, 2929 300 lves pour la rentre scolaire 2004-2005 et 2 973 600 lves pour la rentre scolaire 2005-2006 ;

    - distribution de kit scolaire pour les enfants nouvellement inscrits en 1re anne dtude : environ 574 000 pour larentre scolaire 2004-2005, 590 000 pour la rentre scolaire 2005-2006 et 608 000 pour la rentre scolaire 2006-2007 ;

    - aide en fourniture scolaire pour des lves issus de familles ncessiteuses ;

    - dotation de caisse cantine aux FAF raison de 500 Fmg/jour/lve pendant la priode de soudure (janvier mai pour100 jours) pour environ 1 600 000 lves inscrits dans les coles publiques (coles implantes dans des zonesncessiteuses).

    Le renforcement des appuis allous aux coles prives :

    Il sagit de laugmentant progressive de la subvention moyenne par lve par an (valeur objective en 2015 : 0,062 duPIB/tte). Ainsi, 45 % des lves scolariss dans les coles primaires prives pourraient-ils bnficier de cet appui.

    Le renforcement des intrants pdagogiques pour amliorer la qualit de lapprentissage et la performance du systme :

    - rimpression et redistribution des manuels scolaires ;- mise en place dun dispositif de formation continue accompagn dune rorganisation du calendrier scolaire en

    bimestre, et- rvision progressive des curricula par lintroduction de lapproche par les comptences

    Le renforcement des capacits de management et de pilotage du systme :

    Il sagit plus particulirement de lamlioration du systme dinformation pour assurer la mise en place dun dispositifde suivi et valuation efficace. Suite ces actions, lanne 2003-2004 a connu une forte augmentation de leffectif des lves (3378 000 au lieu de 2 892 000 prvus, soit un cart de 17 %) entranant une hausse du tauxnet de scolarisation 97%.

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    Concernant les enseignants, le gouvernement a pour objectif la rduction du nombre denseignants FRAM tout enaugmentant le nombre des fonctionnaires. Cependant, vu la forte augmentation des effectifs des lves et le blocage desrecrutements en raison des insuffisances budgtaires, leffectif des enseignants FRAM a fortement augment. Cette augmentationde leffectif des enseignants FRAM rsulte essentiellement de lamlioration des conditions des enseignants partir de lasubvention de ltat et surtout en raison de lespoir de devenir plus tard des fonctionnaires. Les donnes recueillies dmontrentlamlioration du ratio lves-matre qui est pass de 60 58, ce qui est proche de lobjectif initial de 57.

    Pour rduire le taux de redoublement lev, le Gouvernement a pris comme mesures :

    la mise en place du nouveau systme de cours (rorganisation des 5 annes dtudes du 1er

    cycle delenseignement fondamental en 3 cours pour ramener les valuations en fin de cours) ; lintroduction de lapproche par les comptences (rvision du systme dvaluation qui passe du

    normatif/certificatif au formatif, mettant ainsi en place un systme de remdiation tout au long delapprentissage) ; et

    la publication des notes circulaires pour les enseignants ;

    Toutefois, cette tentative de rduction du taux de redoublement na pas pu aboutir cause :

    de la non-adhsion des acteurs du systme (attachement au culte du redoublement) suite au manque dactions desensibilisation et dinformation vis--vis des acteurs et plus particulirement les parents dlves ;

    du fait que certaines actions concrtes portant sur le renforcement des comptences des enseignants et

    lamlioration du temps dapprentissage des lves nont pu tre ralises entirement.1. 3 Dfis

    Daprs les rsultats dtude du sous-secteur, les principaux dfis de lenseignement primaire sont les suivants :

    - Amliorer la rtention des lves lcole et diminuer les redoublements ;- Rendre plus cohrente lallocation des enseignants aux coles et plus rationnelle lutilisation de leur temps ;- Amliorer lutilisation du temps et de lenseignement multigrade ;- Amliorer les apprentissages des lves en fournissant les moyens ncessaires, mais surtout en mieux grant le

    processus pdagogique ;- Amliorer les conditions gnrales de travail et de vie des enseignants.

    1. 4 Perspectives et stratgies

    Pour le 1er cycle de lenseignement fondamental, jusquen 2007-2008 et lhorizon 2015, les objectifs du Gouvernement sedfinissent comme suit :

    - lobjectif initial de 8% de redoublement en 2005-2006, compte-tenu de ce qui a t annonc auparavant,devrait tre atteint en 2011 ; le taux actuel de 29,9% devrait tre ramen 15 % en 2007-2008 par lacontinuation des actions prcites, par le renforcement de la politique de communication et par les rponsesdonnes aux problmes concernant les comptences des enseignants et le temps dapprentissage des lves ;

    - au niveau du dveloppement du secteur priv, face la politique universelle dune scolarit obligatoire etgratuite de lenseignement primaire (1er cycle du fondamental), le Gouvernement envisage de laisser sedployer ce secteur dans les zones urbaines et de mettre laccent sur le dveloppement du secteur public dansle milieu rural. Lobjectif serait alors de rduire, en pourcentage deffectif dlves, la participation du privde 19,3% en 2015 ;

    - lobjectif dencadrement dun matre pour 40 lves en lan 2015 est maintenu ;

    - si lobjectif initial tait de supprimer terme la catgorie denseignants FRAM, face la capacit limite deltat former et prendre en charge un nombre suffisant denseignants, la politique de recrutementdenseignants viserait fixer le nombre de fonctionnaires 35 000 et recruter en complment desenseignants contractuels (type FRAM) pour atteindre un effectif total de 70 500 en 2015. Cette catgoriedenseignants pourrait alors constituer un vivier pour le recrutement denseignants fonctionnaires. De plus, envue damliorer la situation socio-professionnelle des enseignants de la nouvelle catgorie (FRAM), ltatenvisage de rehausser la subvention qui leur est alloue (de 0,7 2,0 fois en moyenne le PIB par tte) ;

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    - en moyenne, par an, le nombre de nouvelles constructions en salles de classe y compris le remplacement decelles juges non rhabilitables est estim 2220 et celui des enseignants fonctionnaires recruter y comprisla dperdition est estim 1240.

    Latteinte de ces objectifs devrait se traduire par le maintien du taux net de scolarisation et par lamlioration du tauxdachvement (de 47% en 2003-2004 69% en 2007-2008).

    La ractualisation des objectifs et des rsultats attendus moyen terme discuts Paris au cours de la deuximerunion des Amis de Madagascar en octobre 2003 est prsente dans le tableau ci-aprs :

    Tableau 07. Objectifs rajusts pour 2004-2005 2007-20082003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2015/2016Situation Objectifs Objectifs Objectifs Objectifs Objectifs

    Indicateurs de rsultatsTaux net de scolarisation 97% 97% 97% 97% 97% 100%Taux dachvement 47% 53% 59% 64% 69% 100%Pourcentage denfants gs de 6 ansscolariss dans le premier cyclefondamental

    94% 94% 94% 94% 94% 100%

    Nombre total dlves 3 378 010 3 660 600 3 730 200 3 405 900 3 263 000 3 131 000Indicateurs de politiquePourcentage de redoublants 29,9% 27% 24% 22% 19% 5%

    Pourcentage dlves dans le priv 19,3% 17,7% 17,0% 16,2% 15,4% 10%Ratio lves/enseignant dans le public 58 56 55 53 52 40Cot moyen enseignant fonctionnairepar unit de PIB/tte dans le public

    4,4 4,4 4,4 4,4 4,4 4,4

    2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2015/2016Situation Objectifs Objectifs Objectifs Objectifs Objectifs

    Cot moyen enseignant FRAM parunit de PIB/tte dans le public

    0,7 0,7 2,0 2,0 2,0 2,0

    Nombre denseignants en classe dans lepublic- dont FRAM

    47 287

    17 690

    53 090

    23 040

    56 080

    25 580

    53 120

    22 170

    52 820

    21 420

    70 450

    35 450Nombre de salles de classe dans lepublic

    39 036 40 670 42 320 43 950 45 590 58 710

    Source : Rsultas denqute auprs du MENRS. Novembre 2004.

    En vue datteindre les objectifs damlioration qualitative pour le 1 er cycle fondamental, dcision a t prise par leGouvernement daugmenter les dpenses de fonctionnement, autres que les dpenses de personnel, en unit de PIB par tte (de0,024 en 2003 0,035 partir de 2005) pour les lves du public et de prvoir un budget annuel quivalent 5% de la massesalariale des enseignants en classe pour la formation continue.

    Les prvisions au niveau des dpenses courantes slveraient 741,5 milliards de Fmg en 2007 (franc constant 2003).La masse salariale reprsenterait environ 65% de ces dpenses courantes.

    Tableau 08. Cadre des dpenses moyen terme du 1er cycle de lenseignement fondamentalDpenses courantes en millions de Fmg 2003 2003

    Situation2005Prvision

    2006Prvision

    2007Prvision

    2015Prvision

    Masse salariale totale 360 269 479 400 475 700 488 500 768 000

    Dpenses de fonctionnement du public autresque salaire

    132 520 231 300 220 400 220 400 297 200

    Formation initiale et continue 2 064 21 600 23 100 23 400 37 500Appui lenseignement priv 9 265 10 060 9 100 8 600 6 700Total des dpenses courantes 504 118 742 360 728 300 740 900 1 108 400

    Dpenses en capital en millions de Fmg 2003 Expansion 155 700 155 700 155 700 155 700Remise niveau 24 000 24 000 25 000

    Source : Rsultats denqute auprs du MENRS. Novembre 2004.

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    Les dpenses en capital portant sur la remise niveau du 1er cycle fondamental sont :- les grands travaux de rhabilitation des btiments scolaires, le renforcement du systme dinformations, la

    rorganisation du Ministre, linformatisation et le renforcement des capacits des structures dconcentres(ZAP et CISCO) ;

    - quant aux dpenses dexpansion, tant donn que le budget obtenu en 2003 tait infrieur au cot duprogramme des nouvelles constructions (dprciation du Fmg) et tant donn que les entreprises localesavaient rencontr des difficults daccs aux localits dimplantation, le taux de ralisation na pas pudpasser 60%.

    Par ailleurs, le DSRP trace une voie dans la perspective dune meilleure efficacit du systme ducatif Madagascar.Il sagit ainsi de mieux orienter les actions entreprendre et identifier dune manire rationnelle les coles, les zones ou leslocalits cibler. Il est alors ncessaire davoir des instruments pertinents qui permettront dassurer une couverture maximale etcohrente de lensemble du territoire. La gnralisation de la carte scolaire comme outil de prise de dcision, la bonne gestion desressources et une meilleure planification des ouvertures dcoles sur plusieurs annes sont des pistes daction explorer.

    Lducation doit galement dtenir une place prpondrante de manire stimuler la responsabilisation de lacommunaut. Des actions de marketing devront tre aussi menes au niveau des parents afin quils ressentent la ncessit dinvestirdans lenseignement.Par ailleurs, la sensibilisation des parents lenregistrement la naissance de leurs enfants est indispensable pour la possessiondacte de naissance en vue de faciliter leur scolarisation. A cette fin, le Gouvernement est dtermin renforcer la gestion dusecteur par une dcentralisation des dcisions et des responsabilits au niveau des provinces, des circonscriptions scolaires et destablissements scolaires.

    Dans la mme perspective, loffre dducation sera tudie, les mthodes denseignement radaptes et lorganisationscolaire rvise afin de fournir des programmes adapts aux contraintes et besoins des parents dlves avec une priorisation pourles groupes vulnrables par la mise en place dun systme daide quitable.En cohrence avec les efforts qui seront consentis lendroit de lenseignement fondamental du 1er cycle et pour atteindrelobjectif dune formation fondamentale de 9 ans, il apparat utile de reformuler le programme et travailler en partenariat avec lepriv et renforcer la capacit daccueil ainsi que la capacit technique des enseignants.

    Pour concrtiser ce programme, le Gouvernement devrait allouer des ressources suffisantes au systme ducatif enmaintenant pendant la priode 2004-2006, la part actuelle des dpenses dducation dans les dpenses de fonctionnement (soldeset hors soldes).

    Il est particulirement important de rduire les ingalits sociales et gographiques daccs au 1er cycledenseignement fondamental. En consquence, il est essentiel de considrer comme prioritaire lallocation de ressources auxrgions qui prsentent les indicateurs les plus faibles en termes daccs et de russite scolaire ainsi quaux secteurs gographiquesqui abritent les populations les plus pauvres.La participation du secteur priv est trs importante par le dveloppement du partenariat avec les coles prives afin de les inciter investir davantage dans les zones prioritaires. Des mesures incitatives telles que laugmentation des subvenions seront alors prendre dans ce sens.

    Les modifications structurelles entranes par la mise en uvre de la rforme devront saccompagner des actionssuivantes :

    - le recours aux classes multigrades en milieu rural et plus particulirement dans les localits isoles, laconstruction et lquipement des salles de classe dans le 1er cycle du fondamental ;

    - la multiplication des coles cycle complet.

    En ce qui concerne les enseignants, leurs comptences seront renforces avec comme priorit la formation la gestionpdagogique des classes multigrades. Les programmes de formation pdagogique initiale et la matrise des langues malgache et

    franaise seront intensifis. Il faudrait aussi faciliter laccs aux manuels scolaires et autres matriels didactiques en mettant enplace une politique ddition scolaire. Enfin, il s avre ncessaire de dvelopper les activits dveil avec la communaut et derenforcer les comptences de la communaut locale pour lui permettre de participer la vie scolaire.

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    Cha itre2. Ensei nement secondaire nral

    2.1.Contexte

    Aux termes de la loi n 94-033, les tudes secondaires constituent une suite logique de lenseignement primaire form

    de cinq niveaux de la classe T1 la classe T5. Mais suite la restructuration progressive du systme ducatif, le 1er

    cycle delenseignement secondaire (6-3) est devenu la composante de lenseignement primaire pour constituer ensemble termelenseignement de base ou lducation fondamentale de 9 ans. Quant au second cycle de lenseignement secondaire, il est rattach lenseignement suprieur auquel il prpare directement. Actuellement, lenseignement secondaire, en tant que sous-secteur partentire, comporte donc uniquement le second cycle de lancien systme (2nde, 1re , Terminale).

    La nouvelle loi n 2004 - 004 du 26 juillet 2004 portant orientation gnrale du systme dducation, denseignementet de formation stipule que :

    - lenseignement secondaire est ouvert aux lves ayant termin les cycles fondamentaux ;- lenseignement secondaire, part lducation fondamentale, est dune dure de 3 ans . Il vise doter llve,

    en plus dune culture gnrale solide, dune formation approfondie qui lui donne la possibilit de poursuivreses tudes dans le cycle universitaire soit dintgrer la formation professionnelle soit de rentrer dans la vie

    active ;- le baccalaurat est lexamen de fin dtudes du secondaire, permettant la poursuite des tudes danslenseignement suprieur.

    2.1 Situation de lenseignement secondaire gnral

    Cette partie concerne aussi bien le 1er cycle de lenseignement secondaire (6me-3me) ou enseignement fondamental II,que le second cycle ou enseignement secondaire proprement dit (2nde-Terminale). Les diffrentes priodes de lvolution du sous-secteur serviront de repres dans lanalyse pour mieux situer les grandes orientations du systme ducatif dans leur contexterespectif.

    Priode 1994-1996

    Malgr un ratio matre-lve de 1/38, la qualit de lenseignement est loin dtre satisfaisante. En effet, le taux deredoublement est lev : 20% dans le secondaire. Linsuffisance du budget allou au fonctionnement de lducation entranelinsuffisance denseignants dans certaines zones. Comme palliatif, les parents dlves prennent en charge les enseignants soit encotisant, soit par des contributions en nature.

    Priode 1997-1998

    Au cours de la dcennie 90, les effectifs du 1er cycle secondaire (6me - 3me) ont trs peu augment alors quils ontdiminu dans le second cycle. Ces volutions globales ont rsult en fait dune rduction nette du nombre des lves dans lestablissements publics (-12% entre 1990 et 1998 en 1er cycle et 26% en second cycle) et dune augmentation du poids du secteurpriv, dont les effectifs reprsentent respectivement 45 et 49% des effectifs totaux en 1er et en second cycles. Deux questionssemblent tre importantes pour lavenir de lenseignement secondaire, savoir dune part comment intgrer ces deux niveaux dansla stratgie globale du secteur, et dautre part, comment rendre rationnel le fonctionnement des tablissements dans un contextecaractris par de nombreux tablissements de petite taille

    Il est observer que dans la discussion sur la stratgie globale du secteur, la stratgie paraissait relativement claire ence qui concerne le primaire dune part, le technique/professionnel et le suprieur de lautre. Par contre, la situation du secondairentait pas trs bien dfinie. Il convient donc de considrer de faon diffrente le 1er et le second cycles. Le 1ercycle devra tre reli lenseignement primaire pour constituer ensemble terme lenseignement de base, et le second cycle rattach lenseignementsuprieur auquel il prpare directement, sachant que les principesqui guident la partie haute et la partie basse du systme sontfondamentalement diffrents : ouverture pour le plus grand nombre dans la partie basse et orientation en fonction des demandes dumarch du travail pour la partie haute.

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    Mais il faut tenir compte du fait qu il sagit dun terme encore lointain, dune part en raison de la faible proportiondune classe dge qui termine le primaire aujourdhui et du temps que prendra ncessairement lamlioration de la rtention dansle primaire, et dautre part, en raison des ressources substantielles que va demander prioritairement lamlioration ncessaire ducycle primaire dans un contexte o, mme si les ressources publiques augmentent, la contrainte restera bien prsente.

    Dans ces conditions, laccs au second cycle public devrait tre assez fermement contrl en insistant sur la qualit etla modernit (classes effectifs rduits, disponibilits de matriels pdagogiques, bibliothques et laboratoires, usage destechnologies de linformation).

    Comme le second cycle constitue une passerelle vers les tudes suprieures, sa dimension de bien priv est bien tablieet le gouvernement pourrait avoir comme stratgie de faciliter le dveloppement de lenseignement priv. Pour des raisonsdquit, il devrait aussi faire en sorte que les lves brillants issus de milieu modeste puissent poursuivre leurs tudes.

    La localisation cible des tablissements publics et la possibilit de subventionner les lves mritants (critresacadmiques et sociaux) pour quils puissent sinscrire dans des tablissements privs, ou la mise en place de frais de scolarit dansles tablissements publics avec exemption pour les lves mritants, sont des options quil serait sans doute utile dtudier.

    La situation montre aussi que dans le 1er ainsi que dans le 2nd cycles, les tablissements sont en moyenne de petitetaille. Daprs le rsultat de ltude de la Banque Mondiale14, parmi les tablissements publics de 1er cycle, 60% dentre eux ontmoins de 125 lves ; cette proportion est de 47% dans le cas des tablissements de second cycle.

    Les tablissements comptant plus de 250 lves ne reprsentent quenviron un quart des tablissements publics dans

    chacun des deux cycles. Ceci tient pour une part la dispersion relative des populations sur le territoire national, et au soucidoffrir un enseignement de proximit. Une consquence de cette situation est que le cot unitaire est lev. On observe une fortedcroissance de celui-ci avec le nombre des lves scolariss dans un tablissement. En effet, alors que le cot unitaire destablissements du 1er cycle dont les effectifs sont suprieurs 400 lves est de 300 000 Fmg, il est environ le double dans lestablissements comptant moins de 100 lves. Les tablissements secondaires de deuxime cycle sont galement confronts cetype de problme.

    Mme si on tient pour exogne la distribution des populations et quon accepte tout fait largument selon lequel lestablissements doivent tre proximit des populations, des actions sont possibles pour contenir les cots unitaires un niveaurelativement plus bas.Une raison de base pour laquelle il y a une forte croissance des cots unitaires lorsque la taille diminue est que le temps desenseignants est moins bien employ. Dans la situation actuelle, le nombre des heures effectivement ralises est dautant plusinfrieur au service normal que ltablissement est de taille plus rduite.

    Il y a par contre une diffrence entre la situation de lenseignement public et priv sur ce plan. En effet, alors que ladistribution de la taille est assez peu diffrente entre les deux secteurs, le nombre moyen des heures denseignement faites est plusleve dans le priv que dans le public.Deux raisons principales expliquent cette situation :

    - en 1er lieu, les enseignants du priv enseignent plus souvent que leurs homologues du public deux matires oudavantage ;

    - les tablissements privs offrent souvent les deux cycles dtudes, ce qui autorise un meilleur usage du tempsdes enseignants spcialistes.

    Il apparat donc raisonnable, pour le secteur de lenseignement secondaire public de rflchir dans quelle mesure cesdeux lments dorganisation pourraient tre pris en compte pour amliorer lefficacit du systme, cest--dire permettraient denrduire les cots sans compromettre ni la qualit ni lquit.

    Priode 2000-2001

    Lenseignement secondaire du 1er cycle

    14 ducation et formation Madagascar : vers une politique nouvelle pour la croissance conomique et la rduction dela pauvret. Un rsum des principaux dfis. Banque Mondiale. Janvier 2001

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    Lenseignem