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MANUEL DU PARTICIPANT APPUI A LA PARTICIPATION DES JEUNES A LA VIE POLITIQUE EN REPUBLIQUE DU MALI

APPUI A LA PARTICIPATION DES JEUNES A LA VIE POLITIQUE … · Les relations publiques des partis politiques 14h00 16h00 FIN DU JOUR I MODULE II JOUR II HEURE Début Fin Un élan pour

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MANUEL DU PARTICIPANT

APPUI A LA PARTICIPATION DES

JEUNES A LA VIE POLITIQUE

EN REPUBLIQUE DU MALI

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 1

Publié par :

© EISA 2015

Ce manuel a été produit avec l’appui financier du Département fédéral des affaires étrangères

de la Suisse (DFAE-SUISSE)

Tous droits réservés. Aucune reproduction, compilation sur support

de recherche ni transfert sous toute forme ou par recours électronique, mécanique,

photocopie, enregistrement d’une partie de cette publication ne sera permis sans

l’autorisation écrite de l’éditeur.

14 Park Road Richmond 2092

P O Box 740 Auckland Park 2006

South Africa

Telephone +27 11 381 60 00

Fax +27 11 482 61 63

Email [email protected]

Web www.eisa.org.za

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 2

Sommaire

Reconnaissance……………………………………………………………………….P.3

Introduction…………………………………………………………………………..P.4

Programme des ateliers……………………………………………………………….P.5

Module I : La participation des jeunes à la vie politique…………………………P.6

Session 1 : Identifier les obstacles à la participation

des jeunes à la vie politique……………………………………………………..…….P.7

Session 2 : Pourquoi la participation des jeunes en politique ?.....................................P.9

Session 3 : La place des jeunes dans les partis politiques…………………………...P.11

Discussion et appropriation par les jeunes de l’accord pour la paix

et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger

Session 4 : Les relations publiques des partis politiques…………………………….P.17

Module II : Un élan pour l’engagement politique des jeunes……………………P.22

Session 5 : Le leadership politique : contenu et exigences…………………………...P.23

Session 6 : Bien s’exprimer en public………………………………………………...P.28

Session 7 : Les rassemblements et écrits politiques…………………………………..P.34

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 3

Reconnaissance

Le présent manuel a été conçu et structuré par Justin Doua Goré, pour

EISA-Mali, en s’inspirant des trois manuels suivants :

- Manuel de la participante : Projet d’appui à la mobilisation et à la

participation effective des femmes au processus de la gouvernance

locale au Mali. EISA 2015.

- Manuel du participant : Projet d’appui à la participation des jeunes

leaders à la vie politique au Tchad. EISA 2013

- Manuel d’appui a la préparation des jeunes candidats aux élections au

Tchad. EISA 2010.

EISA exprime sa profonde gratitude à monsieur Albert Kisimba, Expert

Electoral, pour la relecture du présent manuel et ses conseils avisés.

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 4

INTRODUCTION

La situation difficile que le Mali a connue en 2012 sous le double effet de

l’occupation de la partie nord du pays par les mouvements dits « djihadistes » et le coup

d’Etat qui s’en est suivi a eu un impact assez fort sur les populations, favorisé le

renforcement de l’esprit citoyen et patriotique et contribué à l’animation du débat politique.

La réussite des élections de 2013 avec une participation record et le regain d’intérêt

pour la chose publique ouvrent de nouvelles perspectives qui méritent d’être soutenues par

des actions de renforcement de la participation des couches sensibles telles que la jeunesse à

la vie publique et politique et de renforcement de la citoyenneté.

Comment amener les jeunes à s’investir dans la construction de la cité et à partager

avec d’autres les valeurs porteuses de sens ? Comment intéresser/impliquer davantage les

jeunes à la vie démocratique ?

C’est la recherche des réponses aux questions ci-dessus qui a amené EISA à initier un

projet « d’appui à la participation des jeunes à la vie politique en république du Mali ».

L’objectif général du projet est de contribuer au renforcement des capacités des jeunes

leaders politiques Maliens afin d’accroitre leur capacité d’influence dans leurs formations

politiques respectives, outiller les jeunes en connaissances et stratégies politiques dans la

perspective d’améliorer leur compétence et de les préparer à être des élites de demain.

De façon spécifique il s’agira de:

- Identifier les obstacles qui empêchent les jeunes de participer pleinement à la vie

publique et au processus politique au Mali ;

- Avoir des arguments en faveur de la participation des jeunes en politique et pouvoir

justifier la nécessité d’augmenter le nombre de jeunes participant au processus de prise de

décision au Mali ;

- Permettre aux jeunes d’approfondir leur réflexion sur le sens de leur engagement

politique, leur motivation et les valeurs qu’ils/elles défendent ;

- Permettre aux jeunes d’acquérir les bases de compréhension du fonctionnement des partis

politiques;

- Permettre aux jeunes d’acquérir des méthodes et un savoir-faire utiles à l’exercice des

responsabilités politiques.

Les résultats attendus du projet sont:

- La compréhension des jeunes sur les partis politiques et les enjeux de la participation

politique s’améliore.

- Les capacités des jeunes en leadership, en prise de parole en public et en gestion des

réunions sont renforcées.

- La participation politique et publique des jeunes s’améliore

- Les jeunes sont sensibilisés sur les questions de démocratie interne, de redevabilité et de

bonne gouvernance et les intègrent dans leur pratique politique.

Le projet se déroulera sous la forme d’ateliers de deux jours à Bamako et dans chaque région

du pays, selon le programme suivant.

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 5

PROGRAMME DES ATELIERS

Les ateliers sont prévus pour se tenir sur deux jours consacrés à l’exploration des différents

thèmes proposés. Ils s’articulent autour du programme ci-après :

MODULE I JOUR I HEURE

Début Fin

La

participation

des jeunes à la

vie politique

Introduction, attentes et normes du groupe 8h30 9h15

Session 1 :

Identifier les obstacles à la participation des jeunes à la vie

politique 9h15 10h15

PAUSE CAFÉ

Session 2 :

Pourquoi la participation des jeunes en politique ? 10h30 11h15

Session 3 :

La place des jeunes dans les partis politiques

Discussion et appropriation par les jeunes de l’accord pour

la paix et la réconciliation au Mali issu du processus

d’Alger 11h15 12h30

PAUSE DEJEUNER

Session 4 :

Les relations publiques des partis politiques

14h00

16h00

FIN DU JOUR I

MODULE II JOUR II HEURE

Début Fin

Un élan pour

l’engagement

politique des

jeunes

Récapitulatif du jour I 8h30 9h15

Session 5 :

Leadership politique : contenu et exigences 9h15 10h45

PAUSE CAFÉ

Session 6 :

Bien s’exprimer en public 11h00 12h30

PAUSE DEJEUNER

Session 7 :

Les rassemblements et écrits politiques 14h00 16h00

Evaluation de l’atelier

16h00

16h20

FIN DU JOUR II et FIN DE L’ATELIER

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MODULE I :

LA PARTICIPATION

DES JEUNES A LA VIE

POLITIQUE

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SESSION 1 :

IDENTIFIER LES OBSTACLES A LA PARTICIPATION DES JEUNES

A LA VIE POLITIQUE

Objectif

Identifier les obstacles qui empêchent les jeunes de participer pleinement à la vie publique et

au processus politique au Mali.

Introduction

Les participants devraient recourir aux connaissances qu’ils ont de leur propre société afin

d’identifier les obstacles qui peuvent empêcher les jeunes de participer à la vie politique de

leur pays. Ils peuvent, par exemple, faire une comparaison des rôles attendus des jeunes en

fonction de leurs religions dans la société : quelles sont les choses qu’ils peuvent ou ne

peuvent pas faire, comment sont-ils censés se conduire et agir au sein de leur famille et de

leur communauté religieuse ? Ils peuvent également faire la comparaison entre les jeunes

habitant dans les villes et ceux habitant la campagne, concernant les attentes de leur famille,

de la société, etc.

Exercice

En session plénière, il est demandé aux participants d’identifier les rôles respectifs des

hommes, des femmes et jeunes dans la société malienne.

Responsabilités attribuées aux Hommes

Responsabilités attribuées aux Femmes

Responsabilités attribuées aux Jeunes

Exercice

Les participants parcourent la liste des énoncés ci-dessous et identifient si ces obstacles sont

liés à la structure de leurs partis politiques, ou s’il s’agit d’obstacles d’ordre culturel/société

ou d’obstacles personnels

Les jeunes ne devraient pas être impliqués dans la prise de décisions

Les réunions ont lieu durant les heures de cours/ de travail

En tant que jeune, je n’ai pas la bonne information

Les réunions durent trop longtemps

Il faut lire et analyser une grande quantité de documents formels

Cela coûte trop cher de faire participer les jeunes

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En tant que jeune, je n’ai pas le temps de m’impliquer

Il faut trop de temps pour impliquer les jeunes

Les jeunes qui sont impliqués changent tout le temps et il faut recommencer le

processus

Les jeunes n’ont pas les bonnes connaissances ou l’expérience requise pour participer

de manière efficace

Les jeunes ne respectent pas les opinions des adultes dans le parti

En tant que jeune, je ne pense pas pouvoir apporter une différence

En tant que jeune, comment puis-je communiquer le fond de ma pensée aux personnes

âgées pendant les réunions ?

Les jeunes ne participent pas au financement du parti

Exercice

Il leur est demandé aux participants de réfléchir aux deux questions suivantes :

1. Qu’est-ce qui empêchent les jeunes Maliens d’occuper des postes politiques tels

que député, maire, conseiller communal, conseiller régional, etc. ?

Est-ce la culture de gérontocratie qui prédomine dans les partis politiques ?

Un manque d’appui de la part des partis ? de la famille ?

Est-ce par manque de temps ?

Est-ce parce que cela implique d’avoir beaucoup d’argent ?

Est-ce par manque d’expérience ?

2. Que faut-il faire pour surmonter ces obstacles?

Que doit faire le gouvernement ? Que doit faire l’Assemblée Nationale ?

Que doivent faire les partis politiques ? Que doivent faire les Organisations de la

Société Civile ?

Qu’est-ce qu’il faut que chaque jeune fasse ?

Il existe un certain nombre de facteurs qui empêchent la participation effective des jeunes :

La dépendance économique et le manque de ressources financières adéquates ;

L’analphabétisme et l’accès limité à l’éducation, surtout en milieu rural ;

Le chômage ;

Les attitudes culturelles et sociales discriminatoires et les stéréotypes négatifs

perpétués dans la famille et dans la société ;

Le manque d’accès à l’information…

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 9

A retenir

Chaque société, chaque culture, chaque religion, chaque période de l’histoire a ses

moyens spécifiques pour socialiser les femmes, les hommes et les jeunes aux rôles

qu’ils sont censés jouer.

Cette situation se reflète dans la société malienne de nos jours à travers les différents

rôles, fonctions et comportements que les jeunes adoptent en fonction de leur statut

social ou économique.

La responsabilité des jeunes dans l’identification des moyens possibles pour

contourner les différents obstacles qui les empêchent de participer pleinement à la vie

politique du pays est essentielle.

SESSION 2 :

POURQUOI LA PARTICIPATION DES JEUNES EN POLITIQUE?

Objectif

Avoir des arguments convaincants en faveur de la participation des jeunes en politique et

pouvoir justifier la nécessité d’augmenter le nombre de jeunes participant au processus de

prise de décision au Mali.

Introduction

La participation des jeunes dans le processus de prise de décision politique n’est pas une

faveur, c’est surtout un droit. Un droit qui leur revient en tant que citoyens à part entière de

leur pays et un droit qui constitue une des conditions requises par les principes

démocratiques. Mais il faut que les participants se rendent compte qu’un droit engendre

toujours une responsabilité.

Exercice

Il est demandé aux participants d’établir la liste des problèmes rencontrés par les jeunes au

Mali, au niveau politique, économique, social et culturel.

Les problèmes rencontrés par les jeunes dans la société

Problèmes politiques

Problèmes économiques Problèmes sociaux

Problèmes culturels

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L’agenda des jeunes en politique est un vaste chantier. Il peut inclure les aspects suivants,

sans que la liste soit exhaustive :

Le système éducatif (scolarisation, taux de fréquentation et d’abandon scolaire,

enseignement supérieur…)

La violence envers les jeunes filles (domestique, physique ou morale, viol…)

La prostitution de la jeunesse féminine

Le trafic des jeunes filles

La santé sexuelle et reproductive (accès aux soins primaires, la couverture sociale et

sanitaire, la maternité, la planification familiale, la contraception, l’avortement…)

La séroprévalence au VIH/Sida

Le chômage

La jeunesse et le secteur informel

L’accès à la terre et l’acquisition de propriété

L’accès aux prêts bancaires

Le mariage précoce

Exercice

Ces questions sont posées aux participants :

Pourquoi est-il nécessaire d’intégrer davantage de jeunes dans le processus de prise de

décision politique ?

Comment faire participer les jeunes à la politique ?

Les réponses seront par la suite discutées avec eux.

1- Parce que c’est un droit universellement reconnu

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :

« La reconnaissance de la dignité inhérente et les droits inaliénables de chaque membre de

la famille est la fondation de la liberté, de la Justice et la paix dans le monde ».

Cela indique que nous avons tous des droits parce que nous sommes des êtres humains et que

les droits de l’homme sont valides pour tous les membres des sociétés et des cultures. La

garantie des libertés les plus basiques est nécessaire pour les personnes capables d’exercer

leur volonté politique et pour le contrôle du peuple sur le gouvernement.

La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

Elle énonce dans son article 2 les droits reconnus à toute personne « sans distinction aucune,

notamment de race, d'ethnie, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique

ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute

autre situation ».

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La Charte Africaine de la Jeunesse

Adoptée à la septième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de

Gouvernement tenue le 02 juillet 2006 à Banjul, Gambie, surtout l’Article 11 : De la

participation des jeunes.

Constitution du Mali.

Article 2 : tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs.

Toute discrimination fondée sur l'origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la

religion et l'opinion politique est prohibée.

Article 17 : L'éducation, l'instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé

et la protection sociale constituent des droits reconnus.

2- Parce que c’est le respect des principes démocratiques

La finalité de la démocratie est le droit de tous les citoyens de participer aux affaires

publiques, aux processus des prises de décision et au contrôle exercé sur le gouvernement.

A retenir

Les partis politiques, ne peuvent créer un réel changement dans la société que s’ils

sont en mesure d’assurer la promotion politique, sociale, économique et culturelle des

jeunes et des autres groupes marginalisés.

Les jeunes Maliens disposent d’instruments légaux ou politiques, internationaux et

nationaux qui garantissent le droit des jeunes et les principes des libertés

fondamentales et des droits de l’homme.

Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies : « Les jeunes devraient

être la pointe du changement global et de l’innovation. Habilités, ils peuvent être des

acteurs clés pour le développement et la paix. Si, toutefois, ils sont laissés sur les

marges de la société, chacun d’entre nous sera appauvri. Faisons en sorte que tous les

jeunes aient toutes les chances de participer pleinement à la vie de leurs sociétés »

SESSION 3 :

LA PLACE DES JEUNES DANS LES PARTIS POLITIQUES

Objectif

Les participants identifient les moyens d’intervenir au niveau de leur propre parti politique

afin que celui-ci considère les jeunes comme des membres à part entière et l’avenir du parti.

Introduction

Dans tous les pays, la place des jeunes dans les institutions politiques dépend en premier lieu

de l'attitude des partis politiques et de leurs dirigeants. Les partis ont l'initiative d’intégrer les

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jeunes dans les instances dirigeantes et de les placer ou non en position éligible pendant les

élections. Malgré l'absence de dispositions contraignantes dans la législation qui régit les

partis politiques, les partis peuvent modifier leurs statuts ou règlements intérieurs pour

réserver aux jeunes un certain pourcentage des candidatures aux mandats électifs.

La connaissance des points suivants est primordiale si les jeunes veulent être des membres à

part entière de leur parti et aspirer à un militantisme au plus haut niveau de leurs partis dans

le futur :

Histoire politique du pays, ainsi que l’évolution des partis politiques

Définition d’un parti politique,

Rôles et fonctions des partis politiques,

Le système des partis et les idéologies politiques,

L’organisation des partis politiques,

La législation qui régit les partis et associations politiques,

Le leadership dans le parti,

Le financement des partis politiques,

Le système électoral,

Les alliances politiques,

La gestion des conflits à l’intérieur ou à l’extérieur des partis

1- Qu’est-ce-qu’un parti politique ?

Il existe plusieurs approches définitionnelles des partis politiques.

Heywood (2002 :248) saisit un parti politique comme un groupe de personnes

organisées et visant la conquête du pouvoir, par les moyens démocratiques ou autres

(révolution).

ACE Encyclopaedia (http://aceproject.org), cerne un parti comme un groupe de

personnes partageant plus ou moins les mêmes idées, et cherchant à influencer la

politique publique par le biais de l’élection de leurs candidats aux mandats publics.

Joseph Lapalombara et Myron Wiener (1966) conceptualisent le parti politique

comme une structure caractérisée par la continuité et la nationalisation de son

organisation, la volonté d’exercer le pouvoir et la recherche d’un soutien populaire.

Toutes ces définitions intègrent les paramètres définitionnels essentiels :

Organisation d’individus autour des idées ;

Conquête et conservation du pouvoir ;

Recours aux moyens démocratiques.

On peut donc également dire qu’un parti politique est un regroupement de CITOYENS ayant

LIBREMENT décidé de s’associer sur la base d’une vision fondamentalement homogène de

la société et de la gestion de la vie nationale en vue de mener une action politique. Il a

vocation de conquérir, d’exercer et de conserver le pouvoir. Il anime la vie politique nationale

à travers son programme, ses prises de position, le recrutement et la formation des militants,

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Projet d’appui à la participation des jeunes leaders à la vie politique au Mali Page 13

la promotion des valeurs incarnées par son projet de société, l’information et la mobilisation

de l’opinion publique autour de sa vision.

2- Quelles sont les fonctions d’un parti politique ?

Compétir et gagner les élections en vue de contrôler le gouvernement et les

institutions de l’Etat et appliquer sa politique (projet de société et programme de

gouvernement) ;

Rassembler des personnes ou groupes de personnes qui partagent les mêmes valeurs

et les mêmes idées ;

Proposer des alternatives politiques ;

Identifier et former des leaders politiques ;

Servir de lien entre les citoyens et le gouvernement.

Les partis politiques jouent un rôle fondamental dans l’enracinement de la démocratie dans

un pays. Selon Yves Schemeil :

« Sans partis, la confusion régnerait : personne ne serait capable de simplifier les choix des

électeurs autour de quelques grandes idées, et l’univers des choix possible serait tellement

grand que les citoyens pourraient être finalement contraints de rester chez eux les jours de

scrutin ou risqueraient de se tromper en ne votant pas pour le candidat ou la candidate (ou

la liste de candidats) qui incarnerait le mieux leurs convictions. Sans partis, il serait même

probable que les conflits politiques ne se trancheraient pas dans les urnes, mais dans la rue.

Les partis offrent en effet à chacun la possibilité de se reconnaitre dans un champion qui

transforme la violence potentielle des rapports sociaux en un simple combat électoral.

La première mission des partis est donc de permettre aux citoyens dotés d’un droit de

suffrage de s’en servir correctement en trouvant dans l’un des programmes en concurrence

avec tous les autres de quoi satisfaire leurs revendications »1.

3- Les traits distinctifs des partis politiques

Orientation idéologique (à partir de laquelle se forme sa vision de la société, son

projet de société et de gestion de la vie nationale) ;

Projet de société et programme de gouvernement. Le programme reflète le projet de

société en ceci qu’il fixe ou présente les étapes et les actes qui conduiraient vers un tel

type de société. Le programme fixe les priorités du parti dans divers domaines de la

vie nationale, présente les problèmes à résoudre, de même que le mécanisme et les

moyens de leur résolution. Toutefois, ce qui est important dans un programme, ce

n’est pas le listing des objectifs, mais les moyens qu’on entend mettre en œuvre afin

d’atteindre ces objectifs, la pertinence et la cohérence des différentes actions

envisagées ;

Hymne du parti ;

Cri de ralliement ;

1 Yves Schemeil, Introduction à la science politique : objets, méthodes, résultats. 2eme édition revue et

augmentée- Paris : Presses de Sciences Po/Dalloz, 2012. P.420.

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Slogans ;

Symbole.

4- Les valeurs du parti

Exemple de valeurs :

La loyauté ;

La solidarité ;

La paix et la non-violence ;

La culture du développement ;

Le respect des droits humains et de la vie humaine.

EISA a développé un certain nombre de principes et valeurs dont les partis politiques

devraient s’approprier. Les valeurs et principes sont énumérés comme suit :

• Transparence

• Intégrité

• Honnêteté/fidélité

• Redevabilité

• Responsabilité (envers qui/quoi? Les principes démocratiques? L’intérêt général? Un

fonctionnement adéquat du gouvernement?)

• Participation (dans leur approche de la prise de décision politique et de la formulation des

politiques publiques)

• Inclusivité (organes et militants/adhérents/sympathisants du parti, dimension genre,

jeunesse)

• Réactivité (vis-à-vis de qui/quoi ? Les principes démocratiques ? L’intérêt général ?)

• Approche consensuelle

• Tolérance

• Equité

• Solidarité

• Culture du débat et saine émulation d’idées

• Respect des droits de l'homme

• Non violence

• Séparation du parti et de l'Etat ; du parti et du gouvernement2

5- Qu’est-ce qui rend les partis politiques réellement démocratiques ?

Un parti sans démocratie interne ne peut participer à l’animation d’un système politique

démocratique. La démocratie interne favorise le débat interne, limite les frustrations et donne

une dynamique saine au parti.

Les partis politiques qui pratiquent la démocratie interne :

Mettent en place des mécanismes réels de décision et de circulation de l’information ;

Favorisent la liberté d’expression et le débat démocratique en leur sein ;

Encouragent la participation de tous les membres ;

2 Vers des principes et des bonnes pratiques en vue d’un meilleur fonctionnement des partis politiques dans la

gouvernance démocratique en Afrique. Actes du 5eme Symposium de EISA. Johannesburg, 23 et 24 novembre

2010.

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Assurent la promotion des groupes spéciaux (femmes, jeunes) ;

Rendent les leaders responsables devant les membres et sympathisants.

EISA a également énuméré un certains nombre de principes de démocratie intra-parti

Les partis politiques doivent assurer une gouvernance démocratique interne- en

termes de participation des membres, de système d'information, de gestion du

patrimoine, des comptes, des audits, de l’administration et des élections internes.

Toutes les procédures internes doivent être conformes aux principes démocratiques ;

il doit y avoir des règles de gestion de conflits internes suivant les normes

démocratiques.

Les partis politiques doivent favoriser et protéger le leadership en leur sein.

Les partis politiques doivent avoir des élections crédibles et régulières à différents

niveaux pour différents postes, avec des mandats nouveaux ou renouvelés pour leurs

dirigeants3.

6- Qu’entend-t-on par unité du parti ?

Pour qu’un parti soit efficace, ses membres doivent avoir une vision commune et respecter

les textes du parti. Un parti politique sérieux ne peut pas tolérer des membres :

qui sont en désaccord de fond avec la direction, les choix fondamentaux et les idées

du parti ;

qui sont loyaux envers un autre parti ;

qui refusent de travailler dans les structures du parti.

Un parti qui n’arrive pas à maintenir la discipline interne est un parti voué à l’échec. Le parti

doit établir un équilibre entre la cohésion, le strict respect des textes, la nécessité du débat

interne et l’innovation. La discipline de parti peut être comparée à l’esprit d’équipe dans les

sports.

7- Organisation des partis politiques

Quelles que soient la qualité des leaders et les idées d’un parti politique, il ne peut pas

connaître du succès s’il n’a pas une bonne organisation. Un parti politique doit avoir une

structure interne claire et comprise par ses membres.

Exercice

Les participants se mettent en groupe selon leurs partis politiques de provenance. Ils vont

passer à la loupe leur parti et essayer de répondre aux questions suivantes :

Quelles sont les structures de votre parti ?

Le parti a-t-il une structure de jeunesse ?

Le parti a-t-il une base de données des militants/adhérents ?

Si oui, quel est le nombre/pourcentage de jeunes parmi les membres inscrits dans les

registres du parti ?

3 Ibid

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Quelle est la place des jeunes au sein du parti ?

Y a-t-il des jeunes dans les instances dirigeantes du parti ? (Hormis le président de la

ligue des jeunes)

Combien de candidatures de jeunes le parti a-t-il présentées aux dernières élections ?

Combien de jeunes ont été élus ? Pourquoi ?

Combien ont perdu les élections ? Pour quelles raisons ?

Les participants sont invités à décrire leurs structures de jeunesse (structure et

fonctionnement)

8- Le rôle des jeunes dans les partis politiques

Les jeunes apportent une plus-value considérable à la vie du parti. Les jeunes militants :

Portent la voix de la jeunesse auprès du parti et la voix du parti auprès de la jeunesse,

Contribuent à la transmission, au renouvellement et à la pérennité de l’idéologie, du

projet, des valeurs et de la mémoire du parti,

Constituent une force de négociation et de propositions,

Constituent un moyen de pression politique grâce à leur capacité de mobilisation,

Sont le meilleur canal d’éducation civique,

Sont une redoutable machine électorale (distribution des tracts et prospectus, collage

d’affiches, service d’ordre, campagne de proximité, vote, surveillance du scrutin…)

Sont le vivier de cadres et d’élus, l’avenir du parti.

Toutefois, ils restent de la même famille, dans le même moule que leurs ainés, avec une

doctrine, un projet et des valeurs communs. D’où la nécessité d’un dialogue inter-

générationnel entre l’expérience des ainés et l’activisme et la fougue des jeunes.

9- La communication interne du parti politique

9-1. Les moyens écrits

Le journal du parti ou journal proche du parti

Le tableau d’affichage au siège du parti et dans les démembrements

La note d’information

La boite à suggestion

L’Internet et l’Intranet (site web du parti)

9-2 Les moyens oraux

Les réunions ordinaires ou extraordinaires

Echanges thématiques et/ou stratégiques

L’Assemblée Générale ordinaire ou extraordinaire

La convention du parti

Le congrès du parti

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SESSION 4 :

LES RELATIONS PUBLIQUES DES PARTIS POLITIQUES4

Les RPP visent à communiquer, à échanger, avec le public. Cette action n’envisage pas

directement un recrutement ou une conquête électorale. Il s’agit de se brancher en quelque

sorte sur le public en créant une relation, un contact. Celui-ci servira de passerelle d’échange

d’informations entre les deux parties. Les RPP servent à maintenir un contact socio-politique

avec les notabilités, les personnes à haute rentabilité électorale et la population. Elles servent

également à diffuser au sein de la population une image polie et lissée du parti politique et

par ricochet de ses dirigeants. Elles servent enfin à créer les bases d’un rapprochement ou

d’un contact éventuel avec la population.

Les RPP visent donc à projeter et à maintenir une image du parti dans l’opinion (crédibilité,

intimité avec l’environnent social, traçabilité) et à dialoguer avec la société.

1- Les éléments des relations publiques politiques

Les relations publiques peuvent être appréhendées comme une action continue et

systématisée qui structure les relations communicationnelles entre un parti politique et les

personnes physiques ou morales de son environnement sociopolitique.

Comme indiqué ci-haut, cette action a pour visée de faire connaitre le parti et ses idées, ses

opinions, ses solutions aux problèmes, mais aussi d’aider le parti à recevoir les besoins et

attentes de son environnent. C’est par les RPP que le parti politique réalise l’une de ses

fonctions essentielles, la pénétration communautaire.

Les RPP s’appuient fortement sur l’image du parti, les symboles du parti, le comportement

des membres du parti, le discours des cadres du parti.

1-1 L’image du parti dans la société et l’image de la société dans le parti

De sa naissance aux discours et comportements de ses leaders, aux types de manifestations

que le parti organise, les citoyens catégorisent le parti dans leur imagerie. Cette image est

souvent typologique (parti des intellectuels, parti populiste, parti démagogue, etc.) et souvent

normative (parti des hypocrites, parti des fanfarons, parti de la vérité, coquille vide, etc.).

L’image d’un parti est donc l’identité organisationnelle d’un parti non pas comme le parti

l’entend ou le souhaite, mais comme l’opinion le perçoit. L’image du parti dépend donc de la

façon dont elle est véhiculée dans l’opinion publique par les dirigeants du parti. Une fois une

image sculptée dans l’opinion, il est difficile de la corriger !!!! Une bonne image est un

gage de succès et un atout électoral.

Pour se rendre compte de la perception que la population a d’un parti, il suffit d’interroger au

hasard quelques personnes. Ce qu’elles déclareront du parti traduit sensiblement ce que le

parti est pour ladite population.

4 Cette partie sur les relations publiques des partis politiques est extraite de : EISA, Manuel de renforcement des

capacités des partis politiques, Tome 3 : relations publiques politiques et marketing politique.

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Dans le concret, l’image du parti est déterminée par les idées et le discours, le comportement,

les symboles du parti et le discours soutenus par ses leaders.

1-2 Les idées et le discours du parti.

L’adéquation des idées du parti avec les problèmes de la société, la cohérence du discours

face aux événements dans le pays, constituent les premiers matériaux de l’image du parti

dans l’opinion. Il s’agit surtout des idées exprimées par les leaders et particulièrement par le

président ou le secrétaire général du parti (est-il cohérent, manipulateur, s’approche t-il

souvent de la vérité, etc.). Les idées peuvent être en adéquation avec les problèmes, mais si le

langage des leaders est un langage de haine (on peut dire la vérité mais dans un langage

conciliant), le parti va être perçu comme un groupe conflictuel. En d’autres termes, le verbe

fait aussi l’image.

1-3 Le comportement des leaders et des membres du parti

L’image du parti est aussi déterminée par le comportement politique et social de ses leaders

et de ses membres. Si les leaders sont intègres, constants, ouverts, flexibles…, le public aura

tendance à catégoriser le parti selon toutes ces valeurs. Dans le cas de figure où, par exemple,

le président d’un parti est un menteur patenté ou un détourneur de fonds public, l’opinion

aura tendance à associer le parti avec le mensonge et le détournement de denier public. Même

le comportement des leaders dans le quartier influe aussi sur l’image du parti. Pour

paraphraser une maxime bien connue, le grand public pensera : ‘’tel chef, tel parti’’.

Même l’habillement des leaders du parti, les tenues de fêtes (t-shirt, pagnes, etc.) projettent

une image du parti dans l’opinion. Des leaders toujours débraillés, des manifestations du parti

avec des t-shirts de mauvaise qualité ou des pagnes aux insignes illisibles, traduisent une

certaine légèreté du parti dans l’opinion.

Ce ne sont peut-être là que des jugements de valeur, mais en politique c’est comme cela que

l’opinion se structure, par la perception et par la projection puisant dans le comportement réel

des leaders et des membres du parti et pas nécessairement par l’idée que les membres se

font eux-mêmes de leur parti.

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1-4 Les symboles et l’image du parti

Les insignes, le logo ou les couleurs du parti projettent aussi une image de celui-ci dans

l’opinion. Il convient de souligner que si les idées et le discours sont décryptables par les

intellectuels (donc une minorité et essentiellement dans les milieux urbains), le comportement

et les symboles sont décodables même par les analphabètes, jusque dans les villages. Les

symboles du parti en particulier se prêtent à un complexe système de décodage qui est

fonction des cultures (totems, tabous, symbolique de malédiction, formes maléfiques, etc.).

Le logo du parti traduit aussi des valeurs culturelles susceptibles d’interprétation.

2- Les activités de relations publiques politiques

Les activités de RPP peuvent être regroupées en deux ensembles d’opérations : l’interaction

sociale et la communication.

Il est à noter que dans certains partis politiques, les activités de communication sont prises en

charge par un secrétariat (département) ou une cellule technique de la communication. Dans

ce cas, le secrétariat aux RPP est chargé exclusivement des relations avec le public.

Cependant, quelle que soit l’option, les techniques expliquées ici pour les relations avec le

public et la communication sont les mêmes.

2-1 Les relations avec le public : tâches /activités, planification et stratégie.

Les relations sont entendues au sens d’une relation formelle (sur base d’une lettre) ou

informelle (rencontre à domicile, visite au bureau). Le membre du parti qui est chargé des

relations avec le public accomplit les taches suivantes :

-Identification des associations,

institutions d’enseignement,

entreprises, ONG, organisations

religieuses, de la communauté (ville,

commune, et du pays) les plus

influentes

-Sollicitation et planification des rencontres avec les

organisations ou les personnalités ;

-Envoi des lettres de demande d’informations sur les

organisations, les mouvements associatifs et leurs

activités.

-Etablissement d’une liste de leaders

d’opinion et des notabilités séculaires

et religieuses de la communauté (ville

et pays)

-Planification et organisation des manifestations /

marches, cérémonies du parti (conférences, diner-

débats, matinées politiques, cafés idéologiques, etc.) ;

-Invitation des personnalités et représentants des

organisations et des mouvements associatifs, etc.

-Distribution des lettres d’information,

ou, selon les circonstances, de

félicitations ou d’encouragements

-Sollicitation de contributions ou présentations des

réflexions, rapports ou résultats des recherches, des

personnalités, ou des associations, sur des questions

données.

-Identification des activités artistiques ou sportives

des associations, des institutions d’enseignement, etc.

pour la participation du parti.

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2-2 La communication externe du parti: tâches, techniques et opérations

La communication est l’une des activités prioritaires et donc déterminantes dans le

fonctionnement d’un parti politique. La communication d’un parti politique doit être

centralisée et cohérente. Il faut éviter d’avoir des discours divergents sur une même question.

Les membres du parti peuvent ne pas être tous d’accord sur la position officielle du parti,

mais l’intérêt de celui-ci doit prévaloir. Ainsi, avant toute déclaration à la presse par exemple,

il faudra une ligne de conduite du parti.

Les techniques de communication dépendent du type de communication : oral, écrit ou

audiovisuel.

- La communication écrite

La communication écrite étant effectuée sur un support documentaire (communiqué, lettre,

article, etc.), elle doit faire l’objet d’une concertation préalable au niveau de l’organe

exécutif. Le communiqué de presse étant très formel et engageant directement le parti, doit

résulter d’une réunion aussi formelle de l’exécutif. Les articles signés par les cadres et portant

leurs fonctions au sein du parti, peuvent aussi faire l’objet d’échanges préalables, afin

d’éviter des malentendus.

La communication écrite du parti peut se faire au moyen d’un journal, des articles de

réflexion des cadres du parti, des communiqués de presse…

L’opinion et le public en général voudraient lire les réflexions de hauts cadres du parti, et

comprendre la lecture des événements politiques du pays à travers le prisme idéologique du

parti. Cela contribue à la formation de l’opinion et à la structuration de l’image du parti.

Il faut toujours avoir le reflexe d’enrichir les articles politiques en citant des sources de

notoriété journalistique, scientifique, institutionnelle, religieuse, qui permettent d’enjoliver

l’image du parti comme une organisation de profondeur qui «fouille » et s’abreuve auprès des

sources respectables.

Le communiqué de presse est le support par lequel le parti fait connaitre sa réaction, ses

objections, face aux attaques, aux actions posées dans les institutions de l’Etat ou en cas de

survenance d’un événement majeur engageant la vie du parti et la vie de la nation. Le

communiqué de presse peut aussi livrer les décisions importantes du parti (révocation d’un

cadre, annonce de la candidature du président du parti à la magistrature suprême, etc.).

Le communiqué de presse n’est pas lu. Il est simplement distribué aux journaux pour

publication et aux stations audiovisuelles qui souvent les exploitent en tirant les points

majeurs.

La lettre à la rédaction d’un journal est généralement utilisée comme une stratégie de

communication parallèle pour soutenir, défendre, les idées ou positions officielles du parti.

La lettre à l’éditeur est rédigée par les membres à titre individuel. Il convient de noter,

cependant, que la rédaction du journal se réserve le droit de publier ou de rejeter ces lettres.

Il s’agit de la lettre que le parti (par son président, son secrétaire général ou son secrétaire

national à la communication) adresse à la rédaction d’un journal ou en réponse à une attaque

par parti adverse, pour formuler une objection, clarifier ou rectifier une position/opinion ou

réfuter des incriminations exprimées contre le parti.

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- La Communication audio-visuelle

Elle est la plus sophistiquée, car elle utilise les mediums exigeant une certaine technologie.

La communication audio-visuelle fait recours à certains modes multi-acteurs et directement

interactifs, tels que les débats radiophoniques ou télévisés, les débats télévisés en direct à

téléphone ouvert, etc.

Dans le contexte du Mali, les radios (nationales et communautaires) offrent une opportunité

énorme de communication car les régions, les communautés rurales, les villages, ne sont

branchés sur le reste du pays que grâce aux radios qui utilisent généralement les langues

locales. Le parti devrait donc avoir une liste de contacts des stations de radios

communautaires (directeurs, reporters, etc.). Aussi, les cadres du parti peuvent cultiver des

rapports informels avec les journalistes, en les invitant même dans des manifestations non

politiques, question de nouer de relations solides et de maintenir une image de sociabilité du

parti dans les milieux des medias.

La communication audiovisuelle est réalisée au moyen d’interviews, de débats, de conférence

de presse, de reportage...

L’interview est un mode de communication audiovisuelle par lequel un journaliste spécialisé

(en politique, en économie, en matière internationale) ou un reporter (pour le compte d’un

journal radiodiffusé ou télédiffusé) pose des questions spécifiques sur un sujet bien

déterminé à un cadre du parti.

Le débat est un véritable affrontement politico-intellectuel par lequel les cadres des partis

politiques tentent de faire triompher les points de vue de leurs organisations respectives, par

rapport à un problème, une question d’actualité ou un événement de la société. La difficulté

(et aussi le péril des débats) est que même si le thème est connu d’avance, l’interaction

communicationnelle avec les autres débateurs fait souvent bifurquer les débats sur d’autres

questions ou dimensions sur lesquelles parfois on n’a pas d’éléments. C’est pourquoi, il est

judicieux que le parti sélectionne des cadres intellectuellement aguerris, capables d’avoir le

reflexe intellectuel et politique adéquat face aux glissements des débats sur des pistes

dangereuses.

Les débats politiques exigent une culture générale intense et dense, une maîtrise de

l’idéologie et de l’histoire du parti, une bonne connaissance de l’histoire politique du pays.

L’invitation au journal est soit sollicitée par un haut cadre du parti, généralement le

président ou le secrétaire général (souvent aussi le secrétaire national en charge de la

communication) en vue de commenter un sujet d’actualité ou de commenter une position du

parti ayant fait l’objet d’un point ou d’une conférence de presse.

La conférence de presse n’est qu’un point de presse suivi des questions de la part des

journalistes. L’avantage de la conférence de presse est qu’elle permet d’explorer les

dimensions connexes à la question principale ayant été au cœur de l’activité. Son danger est

qu’elle peut donner lieu, dans les questions, à des contradictions contreproductives (certains

journalistes peuvent être téléguidés par les adversaires pour poser des questions

embarrassantes). Mais, certains politiciens utilisent la conférence de presse comme un

puissant outil de RPP en y invitant des journalistes avec lesquels ils ont déjà préparés des

questions dont les réponses sont bien fignolées. Cela donne une image de génie au leader du

parti et amplifie donc le prestige du parti (c’est une technique très répandues aux Etats-Unis)

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MODULE II :

ELAN POUR

L’ENGAGEMENT

POLITIQUE DES

JEUNES

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SESSION 5

LE LEADERSHIP POLITIQUE: CONTENU ET EXIGENCES

Objectif :

Au terme de la session les participants seront capables de distinguer les différents styles de

direction, les caractéristiques d’un leadership excellent et intégrer dans leur comportement

quotidien les exigences du leadership.

I. Les formes de pouvoir5

Le pouvoir se définit comme la capacité d'influencer le comportement d'un individu ou d'un

groupe. Il y a cinq formes de pouvoir que l'on peut répartir en deux catégories: le pouvoir dû

à la fonction et le pouvoir personnel. Ainsi, le pouvoir légitime, le pouvoir de la récompense

et le pouvoir coercitif sont attachés à la fonction occupée par le gestionnaire au sein d'une

organisation, tandis que le pouvoir lié à la compétence et le pouvoir charismatique sont des

formes de pouvoir personnel.

1. Les pouvoirs dus à la fonction

Le pouvoir légitime : est rattachée à un poste et permet d'imposer des règles aux

individus. Son étendue varie généralement selon les fonctions occupées et reflète le

niveau de l’autorité déléguée.

Le pouvoir de la récompense: est la capacité de donner un bien matériel ou moral à

un individu pour l’encourager à persévérer dans sa conduite. Pour que ce pouvoir soit

efficace, le subordonné doit reconnaître que son supérieur a le droit de l’exercer.

Notons que le pouvoir de la récompense peut accroître le pouvoir légitime.

Le pouvoir coercitif: se définit comme la capacité de contraindre un individu à

adopter une conduite donnée. Contraire à l’éthique, le pouvoir coercitif agit aussi sur

le plan psychologique. Le pouvoir de la récompense demeure le meilleur moyen

d’inciter quelqu’un à bien faire son travail.

2. Les pouvoirs personnels

Le pouvoir lié à la compétence: est la capacité d’influencer la conduite d’autrui, il

provient de ses connaissances et de son expérience. Il dépend du crédit dont dispose la

personne.

Le pouvoir charismatique: est lié à la capacité d’exercer un ascendant sur les autres

du fait de sa forte personnalité ou du prestige dont on jouit. Ce type de pouvoir est

l’apanage des leaders possédant une haute structure morale et une solide réputation.

5 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Leadership (Consulté le 8/7/2015)

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II. Contenu du leadership

1. Définition du leadership, les différents styles de direction et les leaderships

correspondants

Le leadership c’est l’art de mener un groupe d’individus ou une équipe pour atteindre

efficacement et durablement des résultats à partir des objectifs fixés à l’avance sans choquer

ni frustrer les membres de l’équipe. Le leadership c’est d’abord un style de direction,

l’ensemble des comportements et des méthodes instaurés par le responsable dans la

conduite et l’animation de l’équipe.

Il y a donc des qualités, des compétences, un savoir être et un savoir faire dont doit faire

preuve tout individu en position de leader ou aspirant à l’être.

Ces qualités et savoirs doivent également se retrouver chez les personnalités politiques ou

tous ceux qui souhaitent faire de la politique.

A partir de ces définitions, on dégage deux orientations possibles ; celle qui est centrée sur les

individus et celle qui privilégie les résultats. Ces deux orientations font intervenir à leur tour

différents styles de leadership.

Schéma des différents styles et le leadership correspondant

1er cas

Le style qui privilégie fortement les actions à mener et les résultats avec trop peu

d’attention accordée aux personnes. Un leader qui l’adopte planifie et contrôle seul,

se soucie peu ou pas des attitudes, propositions et sentiments des membres.

Le leadership directif et axé sur les résultats. Dans ce cadre, on donne des

instructions précises aux membres de la structure en expliquant clairement ce qu’on

attend qu’ils fassent, en exigeant qu’ils suivent des procédures et règles déterminées à

l’avance, et en fixant des échéances d’exécution. On s’en tient alors à un travail de

coordination et de contrôle.

2ème cas

Le style qui accorde une grande importance aux individus, qui privilégie les

relations humaines parfois au détriment des résultats.

Le leadership positif, qui accorde une importance aux besoins des membres et qui

manifeste de l’intérêt pour leur bien-être. Ce style se préoccupe de créer un climat

amical dans le groupe.

3ème cas

Le style du laxisme ou le syndrome du chef bon pour tous. C’est un style de

laisser-aller où les résultats ne sont pas la priorité et où les rapports humains sont tout

aussi abandonnés. Ce qui compte dans ce style, c’est comment éviter les conflits.

Le leadership laxiste dont le leader ne cherche pas à se mouiller, à être désagréable

mais cherche plutôt à être en de bons termes avec tout le monde.

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4ème cas

Le style participatif, privilégiant aussi bien l’équipe que les résultats, le leader qui

adopte ce style fixe ses objectifs en tenant compte de l’avis des membres, en

déléguant le pouvoir et en gérant les conflits de façon constructive.

Le leadership participatif, qui privilégie, suscite et encourage les avis et suggestions

des membres de la structure, en tient compte pour la réalisation des objectifs. Tout en

montrant une préoccupation aiguë pour le travail bien fait et donc les résultats, ce

style n’abandonne pas pour autant la confiance à accorder aux collaborateurs.

Henry Ford : « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble

est la réussite »

2- Les 10 caractéristiques d’un leadership excellent

• L’ambition

Que nous appelions cela dynamisme, énergie, enthousiasme, motivation, ambiance ou

besoin d’accomplir quelque chose, elle est indispensable. Un leader, par définition,

fonctionne par lui-même.

• La persévérance

Le trait commun dans l’histoire de la réussite des leaders c’est la persévérance, la capacité

de surmonter d’incroyables obstacles sans se décourager.

• Le courage

Cette qualité se rapproche de la persévérance. C’est la volonté de commencer et la

persévérance est la volonté de continuer.

• La foi

La foi est très proche de l’ambition. Le secret de la réussite de quelqu’un réside dans la foi

en lui-même, la foi en autrui et la foi en tout ce qu’il entreprend.

• L’intégrité

La malhonnêteté prend naissance au sommet et se répand vers le bas. Le dicton dit que :

« Le poisson pourrit par la tête ». L’intégrité est donc une qualité essentielle pour avoir de

bonnes relations humaines.

• Le sens de l’équité

Les individus, quel que soit leur condition ou leur degré d’instruction, découvrent

rapidement un traitement injuste. Il est pratiquement impossible de créer un climat positif de

motivation sans équité.

• La souplesse

La souplesse est la marque d’une bonne disposition d’esprit, la volonté d’apprendre par

l’expérience, la capacité de changer en fonction des circonstances, de se laisser influencer par

des raisonnements valables, des avertissements, des exhortations et des signaux.

• L’objectivité

Les leaders de qualité ont le pouvoir de considérer toute chose avec réalisme. On ne les

trompe pas facilement et eux-mêmes ne se font pas d’illusions. Ils arrivent à percevoir la

réalité et la vérité d’une manière très précise.

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• L’auto-discipline

L’homme qui ne peut se contrôler ne pourra jamais contrôler autrui.

• L’esprit de décision

Le leadership vis-à-vis d’autrui commence par le leadership vis-à-vis de soi-même. Seuls

ceux qui se sont fixé des objectifs peuvent mener les autres avec décision.

3- Quelques erreurs qui mènent les dirigeants à l’échec

La négligence des détails ;

Le refus de rendre d’humbles services ;

La peur d’être concurrencé par ses collaborateurs/collaboratrices ;

Le manque d’imagination ;

L’égoïsme ;

Le manque de loyauté ;

L’accent sur l’autorité que confère la position ;

L’accent sur son titre.

En définitive, il y a deux façons de diriger : la première, et de loin la plus efficace,

s’exerce avec le consentement et la sympathie des dirigés ; la seconde est imposée par la

force sans consentement ni sympathie.

III. Que choisir ?

1- Patron ou leader : Lequel voulez-vous ?

• Le PATRON surmène ses collaboratrices/collaborateurs ; Le LEADER les conduit

• Le PATRON compte sur l’autorité ; Le LEADER suit la bonne direction

• Le PATRON règne par la peur ; Le LEADER inspire l’enthousiasme

• Le PATRON dit « soit à l’heure » ; Le LEADER est là avant l’heure

• Le PATRON accuse les autres de la faute ; Le LEADER répare la faute

• Le PATRON sait comment faire ; Le LEADER montre comment faire

• Le PATRON fait du travail un cauchemar ; Le LEADER en fait un jeu

• Le PATRON dit « Allez-y » ; Le LEADER dit « Allons-y »

• Le PATRON dit « Fais/Faites ceci ou cela » ; Le LEADER dit « Faisons/Nous le

ferons »

« Le vrai leader ne donne pas des ordres : il encourage. Le Leader sait que la meilleure

façon de faire accomplir quelque chose à quelqu’un est de l’amener à le faire volontier »

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2- Changement de Paradigme

Du patron qui: Au leader qui:

3- Ethique de la parole en management des hommes

• Les sept (7) mots les plus importants : Je reconnais que je me suis trompé

• Les six (6) mots les plus importants : Quel est votre point de vue ?

• Les cinq (5) mots les plus importants : Vous faites du bon travail

• Les quatre (4) mots les plus importants : S’il vous plaît/ S’il te plaît

• Les trois (3) mots les plus importants : Je vous remercie

• Les deux (2) mots les plus importants : Cherchons ensemble

• Le mot le plus important : Nous

• Le mot le moins important : Je

Point de réflexion et de discussion

Les participants sont invités à échanger sur cette pensée de Gamal Abdel Nasser : « Etre un

leader, c’est facile. Il suffit de connaitre les aspirations de la masse et de les crier plus fort

que tout le monde. Etre un bon leader est plus difficile : il faut convaincre la masse de

vouloir ce qui est réellement le meilleur pour elle. Dans tous les cas, il faut connaitre, être

accepté et suivi »

Points à retenir

1. Le leadership est l’art d’influencer et de diriger les femmes et les hommes dans le but

d’obtenir que volontairement elles/ils nous accordent leur adhésion, leur confiance, leur

respect et leur coopération.

2. Les traits marquants d’un leader politique sont sa persévérance et sa foi en lui. Il croit en

son destin même quand les perspectives sont sombres. Il y a aussi la résistance. Elle

accompagne la persévérance, comme une capacité à absorber les coups et maintenir son

chemin. Il ne perd pas son calme, ne cède pas à la peur et rassure les siens. Parce qu’il se sent

investi d’une mission avec des objectifs clairs, le vrai leader politique a les idées claires et

sait exactement ce qu’il veut. Informé et confiant en son raisonnement, il a toujours des

relations pragmatiques et décomplexées avec les autres. Toutefois, il doit très souvent tenir

compte des irrationalités de la politique, des mouvements de foule, des déplacements des

centres de gravité et des fluctuations des rapports de force inhérentes à la vie politique.

• Administre

• Maîtrise

• Dicte

• Autorise

• Répond

• Cache ses émotions

• Ecoute

• Intègre

• Apprend et expérimente

• Anime

• Questionne

• Utilise et met en valeur

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3. Le leader politique doit avoir le sens de l’amitié, avoir un cercle de proches, d’intimes avec

qui il fonctionne dans la transparence. Il a toujours besoin de son équipe, de son carré de

fidèles, des gens sur qui il peut absolument compter, des gens qu’il a besoin de connaitre, de

comprendre, des gens avec qui il est rigoureux et affectueux en même temps.

4. Le leadership politique a deux rôles :

• Obtenir la réalisation des objectifs du parti ;

• Obtenir le bien-être et la promotion des militants du parti.

SESSION 6

BIEN S’EXPRIMER EN PUBLIC

Objectifs :

A la fin de la session, les participants seront capables de :

Maîtriser les techniques de communication devant un grand groupe.

Connaitre les caractéristiques d’un bon exposé.

Adopter les attitudes d’un bon orateur.

Introduction

L’homme a toujours éprouvé le besoin d’échanger avec ses semblables ou même avec

certains animaux qu’il a su dompter. Ces échanges sont d’ordre matériel, verbal et non

verbal.

En effet, une société qui n’accorde pas une place de choix à la communication dans ses

projets de développement est perdante dans bien de domaines.

La communication est aujourd’hui incontournable dans les milieux politiques, professionnels,

scientifiques, familiaux, éducatifs, etc.

Ainsi, il s’avère nécessaire d’apprendre à communiquer et de savoir communiquer

efficacement.

Qu’est-ce-que la communication ?

Communiquer signifie « établir des relations avec quelqu’un ». Il est donc d’abord

nécessaire, pour qu’une communication soit établie, qu’il y ait un émetteur ou destinateur et

un récepteur ou destinataire, et qu’un message soit délivré du premier vers le second. Les

messages les plus couramment utilisés sont d’ordre visuel ou sonore.

Une deuxième condition nécessaire pour établir une communication est que le message soit

compréhensible pour le récepteur.

Schéma de communication

Message

EMETTEUR

RECEPTEUR

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1. La préparation de l’exposé

Faites une préparation aussi exhaustive que possible :

Maitrisez votre sujet

Faites en sorte de connaître votre audience et ses centres d’intérêt

Soyez au courant de tous les faits

Ayez des preuves et des références toutes prêtes

Préparez à l’avance des contre-arguments

Préparez des fiches

Utilisez les termes appropriés

Répétez votre présentation seule ou devant des ami(e)s

Les supports

Les supports peuvent aider à la compréhension. On dit généralement qu’ « un schéma vaut

mieux que de longs discours ».

Tout conférencier a, à sa disposition, un grand nombre de supports tels que le tableau (blanc

ou noir), le paper board/flip chart, les moyens audio-visuels et informatiques

(vidéoprojecteur, par exemple). Ces différents supports doivent être utilisés selon des normes

pédagogiques requises. Ils aident le conférencier à présenter les points clés de son exposé

sous une forme écrite ou visualisée par des mots clés, des schémas, des images, des

graphiques, des tableaux, etc.

NB : Si un problème technique survient, n’en faites pas un drame ! Réagissez avec humour.

2. Les règles d’or de l’exposé

L’exposé fait appel à des messages verbaux (le message contenu dans la parole) et des

messages non verbaux et se déroule dans des conditions plus ou moins favorables.

En faisant un exposé à un auditoire on a pour objectif de lui apporter des messages en sachant

qu’il ne peut en retenir qu’un nombre limité.

NB : une communication qui comporte trop de messages prête à confusion d’où la nécessité

d’aller à l’essentiel.

Pour commencer, il faut:

Saluer l’auditoire et se présenter.

Annoncer précisément le thème.

Indiquer la durée de l’exposé.

Présenter brièvement le plan.

Dire quand les questions seront posées.

Pendant l’exposé

Soyez bref et concis dans votre intervention : ne faites pas trop de développement,

n’entrez pas dans les petits détails

Traitez un seul sujet à la fois

Évitez les digressions

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N’édulcorez pas votre message en donnant trop d’exemples

Ne vous excusez pas tout le temps

Pour finir, il faut:

Répéter son message clé.

Remercier l’auditoire pour son attention.

En cas de questions laissées en suspens, inviter à poursuivre ultérieurement.

Se lever pour donner le signal de la fin.

3- L’orateur/oratrice

A l’observation d’un exposé, on peut évaluer les capacités d’un orateur à bien communiquer.

3.1. La communication par les mots : Qualité des messages verbaux

Le contenu d’un exposé est fondamental. Son intérêt peut être tel que les messages non

verbaux qui l’accompagnent n’ont qu’un intérêt secondaire.

Il est important de bien choisir les mots qu’on utilise, d’en maîtriser le sens quitte à s’aider

d’un dictionnaire.

Trois obstacles à la communication verbale sont à éviter :

Utiliser des propos d’initiés avec des profanes

Utiliser des synonymes inconnus de ses interlocuteurs pour une même idée

Utiliser un même mot pour désigner des idées différentes

Les phrases courtes sont conseillées pour diminuer les risques d’ambiguïté.

- La voix

Chacun connaît les avantages et les inconvénients d’une voix monotone ou avec des

variations faibles ou fortes, aigues ou graves, des débits lents ou rapides, des voix neutres et

de celles qui trahissent les émotions, des accents, des tons reflétant une classe sociale.

La voix est constituée de : l’enveloppe vocale + le débit de parole.

La voix porte vos mots, vos idées, mais aussi vos émotions. La voix est donc un support

important de votre communication verbale.

Il y a plusieurs types de voix :

La voix confidentielle : « donner l’impression de parler à un seul auditeur »

La voix conversationnelle : « donner l’impression de parler à un ou plusieurs

auditeurs faisant partie d’un groupe »

La voix projetée : « donner l’impression de parler à plusieurs auditeurs constituant un

public plus large »

La voix d’appel ou la voix criée : « donner de la voix pour faire autorité »

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LA VOIX

- Les intonations

Elles portent les mots. Pour réussir une communication, il faut donner du relief à vos idées

grâce aux intonations.

- La prononciation

Des consonnes et des syllabes doivent être claires pour permettre une bonne compréhension

phonétique de la parole. La parole bien articulée est mise en valeur par une voix projetée bien

placée. L’influence du débit se manifeste en renforçant globalement le sens du discours.

Lent et calme avec de longues pauses = solennité, gravité, réflexion

Rapide sans pause = volubilité, empressement, véhémence, agacement

Vitesse uniforme = annule les ressources de l’intonation et crée une parole mécanique

sans âme.

L’accélération et le ralentissement stimulent l’écoute, l’important est la combinaison des

changements de vitesses pour captiver son auditoire.

Utilisez un langage facile à suivre :

Utilisez des phrases avec des verbes à la première personne comme : Je sens que…Je

suis convaincue que…Je trouve inacceptable le fait que…

N’utilisez pas des mots ou des expressions vides de sens tels que : « Comme vous le

savez… ; ne pensez-vous pas que ? Je m’excuse de…»

Posez des questions claires et directes : « Qu’est-ce qui vous amène à croire

que… ? », « Où avez-vous déniché cette idée ? », « Est-ce que ces faits sont

vérifiés ? »

Référez-vous à votre expérience personnelle : « Ce n’est pas ce que j’ai

expérimenté… », « Je trouve que… »

Personnalisez les idées: « A votre avis,… »

3.2- La communication non verbale

Les mouvements (corporels, faciaux, oculaires) interfèrent avec les mots prononcés en :

les accentuant ou les renforçant

les contredisant

les régularisant

les répétant

ENERGIQUE

CONFIANTE

MODULEE

RYTHMEE

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s’y substituant (mimique de moue, d’ironie, de doute)

Il est donc important d’apprendre à vous maîtriser et à éviter les gestes qui parasitent le

discours.

En effet, il faut éviter :

Les mains devant la bouche ou le nez,

Les gestes répétitifs car ils deviennent des tics (camisole/boubou/robe/chemise

réajusté, bracelets ou chaines tripotés, stylo mâchouillé, haussement des sourcils, nez

gratté, les allées et venues à grande allure dans la salle, …),

Les mains ou les avant-bras appuyés sur le bureau lorsque vous êtes debout : on ne

voit plus que le sommet de votre tête et c’est lassant,

Les bras croisés sur la poitrine. Ils expriment votre trac car ils symbolisent un bouclier

entre votre public et vous,

Les mains frottées à tout bout de champs. Il montre la haute opinion que vous avez de

vous-même,

Les mains dans les poches : cela donne une impression de négligé, de suffisance,

De rester assis sans bouger (les auditeurs s’endorment et le conférencier aussi),

De fixer sans arrêt le plafond, le plancher ou quelques auditeurs seulement.

GESTES REGARD POSITION

4- Maintenir son auditoire en éveil

Devant un auditoire important la principale difficulté est de faire passer son message d’une

façon qui ne fasse pas bailler les participants. Pour capter et retenir l’attention de l’auditoire il

faut développer l’interactivité. Une réunion sera efficace si on sait créer un climat positif

d’échange. Une autre astuce pour maintenir l’assistance en éveil est de la faire jouer

régulièrement ou de lui demander son opinion sur un thème abordé. Mais comment se

comportent les membres d’un groupe et comment gérer les perturbateurs ?

Les membres du groupe comme l’animateur les voit :

- Le bagarreur

Rester calme, ne pas se laisser entraîner, l’empêcher de monopoliser la parole.

AMPLES

COORDONNES

VARIES

APPROPRIES

CONTACT

CHACUN

ALTERNANCE

PUISSANCE

PRECISION

SOLIDE

STABLE

TRANQUILLE

OCCUPANT

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- Le sage

C’est une aide précieuse, l’utiliser, lui faire apporter sa contribution.

- Celui qui sait tout

Faire en sorte que le groupe sape ses théories.

- Le bavard

L’interrompre avec tact, limiter son temps de parole

- Le timide

Augmenter sa confiance en lui, lui poser des questions faciles, attirer l’attention des autres sur

ce qu’il dit d’intéressant.

- Ici, il est contre

Faire jouer son ambition, si possible utiliser ses connaissances et son expérience.

- Le « roupilleur »

Comme il ne s’intéresse à rien, il faut l’interroger sur ses propres activités.

- Le grand seigneur

Ne pas le critiquer, utiliser la technique du « oui, mais… »

- Le rusé

Utiliser les questions en retour ou relais.

5. Maitriser son trac

Le trac est une angoisse irraisonnée que l’on ressent juste avant de se produire en public ou

d’entrer en scène.

Les cinq peurs les plus répandues

La peur du « trou »

La peur de bafouiller

La peur du lapsus

La peur d’ennuyer

La peur de paraître mal à l’aise

5.1 La manifestation du trac

Le trac provoque des réactions désagréables : accélération du rythme cardiaque, spasmes,

tremblement des jambes, moiteur des mains,…

Quand survient le trac vous perdez toutes vos facultés. Vous restez muet, les mots ne sortent

pas, ils sont bloqués dans la gorge, le regard peut être affolé. Enfin, quand vous parvenez à

produire un son, les mots sortent en bouillie, accommodés d’une trop forte respiration, les

gestes sont saccadés, la sueur perle, le corps semble se vider.

5.2 Que faire ?

Apprenez par cœur les deux premières minutes, moment de grande vulnérabilité. Sachez

qu’un auditeur sur trois refuserait absolument de parler à votre place : celui là vous est

acquis. Arrivez ‘’relaxe’’, dans des habits avec lesquels vous êtes à l’aise. Enfin, dites vous

que ce stress est humain.

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Points à retenir

1. Pour bien communiquer, l’orateur/oratrice doit bien structurer son exposé, le rédiger dans

un langage simple et le présenter de manière captivante et convaincante tout en respectant le

temps de parole qui lui est imparti.

2. Même s’il est reconnu que le plus souvent le public ne perçoit qu’une partie de la

signification du message délivré par l’orateur, celui-ci peut développer des capacités pour

améliorer de manière sensible sa façon de communiquer.

SESSION 7 :

LES RASSEMBLEMENTS ET ECRITS POLITIQUES

Objectif :

A la fin de la session, les participants seront capables d’identifier les conditions de réussite

d’une réunion politique et vont se familiariser avec les termes politiques et syndicaux usuels

leur permettant de préciser la nature de leurs propos au cours des réunions. Ils seront

également capables de rédiger des procès-verbaux de réunion et des déclarations et

communiqués de presse.

I- La réunion politique

1- Définition et types de réunions

La réunion est un moyen oral de communication. Son objectif est de regrouper

momentanément plusieurs personnes pour des raisons variées.

Elle est préférée aux autres moyens de communication quand on veut développer un

contact direct entre les participants, gagner du temps pour prendre ou appliquer une décision

ou recueillir des idées sur un problème particulier. Elle reste donc indispensable à la vie et au

fonctionnement de toute organisation.

Il existe plusieurs types de réunions parmi lesquels on peut citer :

- La réunion d’information (descendante, ascendante et horizontale)

- La réunion de négociation

- La réunion de réflexion pour résoudre un problème

- La réunion de décision

- La réunion conviviale dont le but est de bien se connaître, d’améliorer les liens dans un

bureau ou organe du parti. On peut ici relever l’importance de ce type de réunion dans les

Bureaux Nationaux de jeunesses des partis politiques dont les membres, bien qu’étant tous

militants du même parti, viennent d’horizons divers.

Par ailleurs, il faut distinguer les réunions ordinaires des réunions extraordinaires. Les

modalités de la réunion ordinaire sont fixées soit par les textes (Statuts, règlement intérieur),

c’est le cas le plus fréquent, soit décidées en assemblée au cas où les textes restent muets sur

la question. Quant à la réunion extraordinaire, comme l’indique son nom, elle se tient de

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façon expresse sur convocation du dirigeant pour débattre d’une question urgente qui ne

saurait attendre la date de la réunion ordinaire. C’est pourquoi, l’usage veut qu’il ait un seul

point à l’ordre du jour.

La réunion peut être hebdomadaire, par quinzaine, mensuelle …. Tout dépend des objectifs à

atteindre et du plan de travail qu’on s’est donné.

La préparation est donc fonction du type de réunion. Si nous souhaitons être efficaces et

performants faisons en sorte que les réunions soient bien préparées.

Cette préparation s’articule autour des points suivants :

2- La préparation proprement dite

Il est de notoriété qu’une réunion bien préparée est déjà réussie à cinquante pour cent

(50%). C’est pourquoi les organisateurs (le Président et le Secrétaire Général) doivent

commencer par répondre aux questions suivantes :

- Quel est le but de la réunion ?

- Quels sont les participants ?

- A quelle date se réunir et pendant combien de temps ?

- Où se réunir ?

- Quels résultats attendre de la réunion ?

- Quelles méthodes utiliser pour atteindre ces résultats ?

Les réponses à ces questions se résument en quatre points :

2-1- L’opportunité de la réunion

Avant de convoquer une réunion, il faut être convaincu de son opportunité. Le moment

est-il bien choisi ? L’environnement permet-il sa tenue ? Ne peut-on pas régler le problème

posé par des contacts personnels ? (Appels téléphoniques, e-mails…)

Dans tous les cas les reports de réunions ne sont pas interdits.

2-2 - La fixation des objectifs

Tous les membres invités à participer à la réunion doivent avoir une idée claire des

questions à débattre et des objectifs de la réunion. L’une des qualités d’un bon animateur de

réunion, c’est son réalisme. Tous les problèmes posés à une réunion peuvent ne pas avoir tous

des solutions au cours de la même réunion.

Sauf si on veut déplacer le problème ou lui trouver une solution de façade. Une question non

épuisée peut être reportée à la réunion suivante.

2-3- La convocation

Le Secrétaire Général qui est chargé de convoquer les membres doit faire en sorte que la

convocation soit envoyée à temps.

Les délais trop brefs donnent souvent des arguments à ceux qui ne veulent pas participer à la

réunion et perturbent les plannings individuels. En la matière, il n’y a pas de délai rigide, sauf

pour les réunions d’une assemblée délibérante. Dans ce cas, le délai de la convocation fait

l’objet d’une réglementation particulière.

Qu’elle soit orale ou écrite, la convocation doit être concise, attrayante et mentionner :

- Le responsable de la réunion

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- La date

- L’heure

- La durée (la durée raisonnable d’une réunion se situe entre 1H 30 et 2H, au delà on

s’installe dans le verbiage)

- Le lieu

- L’ordre du jour

- Les références du signataire pour la convocation écrite (il est inconcevable que la

convocation à une réunion soit anonyme).

NB : L’habitude fait que pour les réunions de routine ou très régulières on a tendance à ne

plus se préoccuper de l’ordre du jour. Et pourtant, il reste un élément important de la réussite

d’une réunion.

L’ordre du jour comprend un ou plusieurs points et se termine par les « divers ». Sa fixation

tient absolument compte du temps imparti à la réunion. Il peut ne pas être épuisé.

Le point « information » dans l’ordre du jour signifie que la table de séance a des

informations à donner à l’assistance. Mais elle peut aussi en recevoir de la part des

participants.

Lorsque la réunion est bien préparée sa conduite devient un jeu pour le duo gestionnaire de la

réunion, à savoir le Président et le Secrétaire de séance.

3. La conduite de la réunion politique

Il s’agit de voir ici comment la réunion démarre et est conduite. Comment on participe

aux discussions et ce qu’il faut éviter à une réunion.

3.1 Comment conduire une réunion politique ?

La bonne conduite d’une réunion politique tient aux points suivants :

- Il faut être strict sur la ponctualité, donner l’heure du début et de la fin de la réunion. Ne pas

tomber dans les légèretés du genre, « L’heure africaine ». Ce serait manquer de respect pour

ceux qui font l’effort d’être ponctuels. Il faut toujours présenter ses excuses en cas de retard.

- Avant toute réunion, le Secrétaire de séance fait une lecture nominative des membres du

bureau (ou des participants attendus) afin d’avoir une idée du quorum6 et veiller à éviter les

cas d’intrusion ou de contestation des décisions éventuelles.

- Le Président de séance débute la réunion par la formule consacrée :

« Chères sœurs, chers frères, militantes et militants/camarades militantes et militants du …,

bonjour/bonsoir. Merci d’être venus, la séance du jour est ouverte. » Ensuite le Secrétaire fait

la lecture du procès verbal de la réunion précédente qui doit être approuvé par l’assemblée.

Après quoi, il présente l’ordre du jour qui doit être adopté soit directement, soit après

amendement. Dès lors, il passe la parole au Président de séance qui rentre dans le détail de la

réunion selon, bien sûr, la présentation de l’ordre du jour. Le manque de précision dans

l’ordre du jour entraîne toujours le désordre.

6 Nombre de membres présents exigé dans une assemblée délibérante pour que le vote soit valable.

Nombre de votants nécessaire pour qu'une élection soit valable.

Le quorum est fixé par les statuts et règlement intérieur.

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- Introduire chaque point de l’ordre du jour par une présentation, de préférence courte, puis

donner la parole aux participants soit dans un ordre préétabli, soit dans l’ordre des demandes

d’interventions.

Important ! :

- Mesurer les temps de parole et presser les bavards de conclure (dans certains cas on peut

définir le temps maximum à consacrer à chaque sujet de l’ordre du jour.

- Ne pas se sentir obligé de répondre à chaque intervention (reformuler en fin de discussion

les positions exprimées, proposer la conclusion qui semble s’en dégager) ou s’il n’y a pas de

consensus, résumer les positions antagonistes.

- Susciter un climat favorable de façon à éviter les comportements agressifs susceptibles de

bloquer les discussions.

- S’efforcer de faire participer tous le monde, surtout les individus qui ont la crainte de

s’exprimer en public ou dire ce qu’ils ressentent.

- Rester objectif et ne pas favoriser l’argumentation d’un tel ou de tel autre.

- Etre moins bavard et plus précis que les autres quand on préside une réunion. Ça fait chef !

Quant au Secrétaire de séance, il doit être courtois mais vigilant et ferme pour éviter les

digressions sans rapport avec l’ordre du jour.

- A la fin de la réunion, le Secrétaire de séance fait le résumé de la rencontre et laisse la

parole au Président pour lever la séance en disant par exemple « Chères sœurs, chers

frères/camarades militantes et militants du …, je vous remercie pour votre contribution aux

débats. La séance est levée, bon retour à vos domiciles ». Il peut aussi en ce moment donner

la date de la prochaine réunion.

NB : Le Secrétaire de séance doit redoubler de vigilance lorsqu’il s’agit des « divers ». Parce

qu’à cause de son caractère imprécis, ce point donne lieu souvent à des dérapages fâcheux. Il

arrive souvent que les « divers » prennent plus de temps que tous les autres points de l’ordre

du jour réunis. Certaines organisations ont trouvé une solution qui consiste à lister les

« divers » ou à les supprimer. Cette solution est-t-elle efficace ? N’enlève-t-elle pas aux

« divers » leur substance même ?

Même si la réussite d’une réunion repose sur sa conduite efficace, il faut noter que la

participation aux discussions confère à la réunion politique son caractère démocratique et

donne aux décisions prises toute leur crédibilité. Mais les participants répondent-ils toujours

aux attentes des organisateurs ? Sont-ils toujours à la hauteur des débats ?

3.2 Comment participer aux débats ?

Pour participer efficacement aux discussions, il faut :

- Ecouter attentivement et garder une trace des débats (prise de notes dans un cahier de

réunions) ;

- Parler au bon moment, apporter sa contribution ;

- Avoir le visage le plus ouvert possible (regard, sourire, expression,..) car le regard établit le

contact et renseigne sur l’intensité de la relation ;

- Eviter de perdre le fil de la pensée, se concentrer même si la réunion se prolonge indûment ;

- Défendre son idée, argumenter, prouver ce qu’on avance ;

- Reformuler ses idées et même celles des autres ;

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- Poser des questions afin de mieux cerner les problèmes ;

- Accepter les divergences qui apportent toujours une vision nouvelle au débat ;

- Faire des concessions pour parvenir à un résultat susceptible d’avantager les parties en

présence ;

- Apporter des explications afin de déclencher l’attention et de rassurer ;

- Accepter la ou les décisions prises et se ranger du côté de la majorité.

En cas de vote à main levée sous la forme de tour de table, ne jamais commencer par la

table de séance.

Nous venons de voir les conditions de réussite d’une réunion. Mentionnons à présent ce qu’il

faut éviter.

3.3 Que faut-il éviter ?

- Ne jamais intervenir, rester passif ;

- Interrompre brutalement une discussion ou de façon intempestive celui qui parle ;

- Montrer des signes d’impatience, de mauvaise humeur ;

- Sortir du sujet ;

- Etre ironique sur l’argument d’un intervenant ;

- Revenir sur les questions déjà traitées ;

- Prêter des propos à quelqu’un qui ne les a jamais tenus ;

- Etre à l’origine de conflits inutiles ;

- Créer des situations de blocage ;

- Négliger les positions des autres ;

- Etre discourtois.

4. Les check-lists

4.1 La check-list avant

Posez-vous des questions pour préparer une réunion

- Qui sont les participants ?

- Sont-ils informés ? De quoi ?

- Où se passe la réunion ?

- Quand et pour combien de temps ?

- Avec quel matériel ? (Salle, disposition, chevalets, vidéoprojecteurs…)

- Comment installer les participants ?

- Y a-t-il un support à distribuer ?

4.2 La check-list pendant

- Accueil et présentation ;

- Rappel de l’ordre du jour et des objectifs ;

- Définition d’une méthode ;

- Reformulation et synthèse des apports de chacun ;

- Mise en évidence de la progression ;

- Vérification de la participation de chacune et de chacun ;

- Liste de présence dûment signée.

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4.3 La check-list après

- Mise en évidence du temps réalisé et des résultats obtenus ;

- Rappel des engagements et des décisions prises ;

- Définition des responsabilités et des délais ;

- Assurance que le procès-verbal sera saisi, imprimé et remis aux participants ;

- Fixation de la date de la prochaine réunion.

5. Termes politiques et syndicaux usuels

Le respect des règles de participation aux discussions et le fait d’éviter les sources de

l’échec de la réunion ne sont pas suffisants pour bien mener la discussion. Lorsqu’on

demande la parole à une réunion politique ou syndicale il faut préciser la nature de vos

propos.

Malheureusement, on constate que très souvent les militants ignorent le langage politico-

syndical. Comme conséquence on assiste à des interventions désordonnées, contradictoires et

inopportunes qui perturbent le déroulement harmonieux de la réunion.

C’est pour remédier à cette défaillance qu’il apparaît ici nécessaire de faire le point des

termes les plus utilisés en précisant leur contenu et le moment de leur utilisation au cours

d’une réunion.

5.1 Le préalable

Par ce mot le militant/participant entend soumettre le démarrage de la réunion à sa

volonté. Le préalable annonce une information, une objection, une proposition ou un rappel.

Le préalable est une condition suspensive, c’est-à-dire qu’il demande au bureau de suspendre

la séance jusqu’à ce que le préalable soit levé. Autrement dit, jusqu’à la satisfaction de sa

demande.

Le bureau de séance peut adopter deux attitudes :

- Il peut répondre que le préalable passe. Le militant est autorisé à dire ce qu’il pense être un

préalable. Le bureau est alors tenu de le satisfaire en argumentant, en justifiant ou en

exécutant l’ordre a lui donné par l’intervenant. Si le militant est satisfait, il lèvera son

préalable par la formule suivante : « le préalable est levé ».

- Si le bureau réplique que le préalable ne passe pas, il doit justifier sa position, faute de quoi

la séance risque d’être suspendue devant l’insistance du camarade auteur du préalable.

5.2 L’information

Au cours d’une séance, lorsqu’un participant utilise le mot information, il faut s’attendre à

deux choses. Soit il demande à informer les autres sur un fait ou une situation évidemment en

rapport avec l’ordre du jour, soit il demande à être informé.

Dans cette situation, le bureau de séance a deux attitudes :

- Il peut dire que l’information passe, auquel cas, le militant est autorisé à développer le point

sur lequel il veut informer ou être informé.

- Le bureau de séance peut aussi répondre que l’information ne passe pas. Malgré ce refus, si

le militant demandeur estime son information bien fondée, il peut toujours insister en utilisant

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la formule : information préalable. Par cette formule il veut dire à la table de séance que

compte tenu de l’importance de l’information, il faut absolument qu’on lui donne la parole et

que son intervention passe avant toute autre intervention.

A la suite d’une intervention on peut demander une précision.

5.3 La précision

Par l’utilisation de ce mot, le militant entend soit obtenir des précisions ou éclaircissements

sur ce qui vient d’être dit par un intervenant ou par le bureau de séance, soit apporter lui-

même des précisions ou des éclaircissements.

Il arrive souvent qu’une intervention soit non-fondée, fausse ou contraire au bon sens. Elle

fera donc l’objet d’une objection.

5.4 L’objection

En prononçant un tel mot, l’orateur entend contester, réfuter, s’opposer, contredire,

objecter… Il veut prendre le contre-pied des propos tenus par celui qui vient de parler, parce

qu’il estime qu’ils sont contraires à la ligne générale ou de nature à frustrer, offenser ou créer

le désordre. Lorsque la parole lui est donnée, il ne doit en aucun cas aller dans le sens de

l’intervenant qui l’a précédé. Sinon ce serait un additif.

5.5 L’additif

Par l’utilisation de ce mot, celui qui demande la parole veut ajouter quelque chose à ce qui

vient d’être dit. Il montre qu’il est d’accord avec son prédécesseur mais que l’idée avancée

est incomplète. Si la parole lui est donnée, il renforcera ce qui vient d’être dit par de

nouveaux éléments ou exemples.

5.6 La motion de soutien

Lorsqu’au cours d’une réunion on approuve ce qui vient d’être dit, on le fait savoir à

haute voix par l’expression « motion de soutien » ou le mot « soutien ». En utilisant cette

expression, l’auteur montre son adhésion totale et inconditionnelle à la thèse précédemment

soutenue. Il ne demande donc pas à ajouter quelque chose, mais demande implicitement que

les autres participants à la réunion partagent cette thèse, ceci dans un souci d’unanimité.

Voilà pourquoi la table de séance doit être toujours vigilante pour faire échec à la

manipulation ou la prise en otage de la réunion par un groupe de membres qui décident de se

soutenir et faire triompher leurs idées.

5.7 La motion de procédure

Lorsqu’au cours d’une réunion vous constatez que la procédure adoptée dès le départ est

entrain d’être viciée, levez la main et dites : « procédure » ou « motion de procédure ». C’est-

à-dire qu’il y a détournement du déroulement normal des travaux ou de l’ordre du jour. Vous

constatez que celui qui intervient entraîne l’assemblée dans un débat qui, quoiqu’important,

n’a rien à voir avec l’ordre du jour. Vous l’invitez donc à rester dans l’ordre du jour adopté

en début de réunion.

Une autre formule consiste à dire simplement : « Table de séance, vigilance ! ». L’auteur de

cette formule invite la table de séance à rester maîtresse de la réunion.

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5.8 La motion d’ordre

Le devoir de faire régner l’ordre et la discipline pendant la réunion incombe à la table de

séance, surtout au Secrétaire de séance qui en assure la police. Par la formule « motion

d’ordre », le Secrétaire recherche le rétablissement de l’ordre troublé par le bavardage ou les

discussions parallèles. Il invite les uns et les autres à être moins distraits, plus attentifs et

responsables.

C’est aussi pour recadrer une discussion ou un échange par rapport à l’ordre du jour si la

discussion commence à quitter le cadre accepté par tous dès le début.

Que la réunion ait réussi ou échoué, il faut toujours en laisser une trace. D’où la nécessité

d’un procès-verbal (PV).

6. Le procès-verbal de réunion

6.1 Définition

Malgré son nom, le procès-verbal est un document écrit. Le procès-verbal (PV) de

réunion peut se définir en termes simples comme la relation par un participant de ce qu’il a

vu et entendu au cours de la réunion.

On a souvent tendance à le confondre avec le compte-rendu mais il est différent du

compte-rendu. Alors qu’il peut y avoir d’une réunion autant de compte-rendus que de

participants, il n’y aura d’une réunion qu’un seul procès-verbal qui en sera la relation

officielle, écrite par le Secrétaire de séance. Voilà pourquoi il comporte la liste de présence et

les décisions qu’il contient engagent tous les membres.

Le procès-verbal, comme souligné aux pages précédentes doit être lu au début de la réunion

suivante et être adopté par tous.

6.2 La présentation

Le procès-verbal commence par son en-tête composé des éléments suivants :

Le genre de réunion, organisme (association), la date

Sous la présidence de … ;

Bureau ;

Secrétaire de séance ;

Nombre de présents ;

Ordre du jour.

Dans le contenu du P.V il faut :

L’ordre du jour détaillé ;

La mention du caractère public ou à huis-clos de la séance ;

La mention du quorum requis (qui est le plus souvent nécessaire quand s’il s’agit de la

reprise d’une séance remise une première fois, faute d’avoir atteint le quorum) ;

La mention de la lecture et de l’approbation du procès-verbal de la séance précédente,

avec indication des rectifications éventuelles à y apporter ;

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La mention de l’ouverture, de la suspension et de la clôture de la séance avec

indication de l’heure ;

Lorsque des décisions sont prises, faire mention des votes avec répartition des voix

pour ou contre et abstentions, faire également mention du caractère secret ou non du

scrutin ;

La mention des interventions et des incidents de séance.

A ces éléments, il faut ajouter la liste des participants, et des absences si possible avec dans

certains cas toutes les précisions utiles sur la nature de la participation (voix délibérative ou

consultative).

Le PV doit être adopté par les participants à la réunion à mains levées, même sous réserve des

amendements, s’il y en a.

A la différence du compte-rendu qui n’est signé que de son rédacteur, le PV doit être

obligatoirement signé par le Président de séance en plus du Secrétaire de séance (sa signature

est plus importante que celle du Secrétaire). La signature de tous les membres présents est

requise. D’où l’adjonction de la liste de présence signée.

Point à retenir

Au total, il apparaît que la réunion est un aspect important de l’activité politique. C’est au

cours des réunions que se préparent les attaques, contre-attaques, et toutes les stratégies

politiques qui concourent à la conquête et/ou à la gestion du pouvoir d’Etat.

II- Déclaration politique/ communiqué, conférence ou point de presse

Questions préalables : Quoi ? Qui ? Quand ? Comment ? Où

1. Introduction

Salutations

Remerciements

Présentation de l’objet de la rencontre

2. Les faits

Dates des faits

Présentation de la situation qui a suscité la rencontre

3. Observations

Dire ce que la situation vous inspire

S’il s’agit d’un document (lettre, convocation, déclaration, décision, interview…), le

décortiquer aussi bien dans la forme que dans le fonds

Faire des comparaisons, si possible

4. Position

Donner sa position sur la question

Exemples : * De ce qui précède ….

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* Notre mouvement/parti est familier de …

* C’est le lieu de …

* En conséquence…

NB : Utiliser les verbes forts, de préférence les verbes de déclaration (déclarer, décider,

demander, dire, affirmer, dénoncer…)

5. Conclusion

Remerciements

Date et lieu

Signature (s) (noms et fonctions des auteurs)

6. Les ingrédients d’un bon communiqué de presse

Un angle intéressant (Quoi ? Et alors ? …)

Un titre attrayant

Un texte avec phrases courtes à la forme parlée (rarement plus d’une page)

Les coordonnées exactes d’une personne qui pourra répondre aux journalistes

Les détails du lieu, de la date et l’heure de l’évènement, s’il ya lieu

Pas d’erreur !

Des statistiques fiables (sans trop les utiliser)

7. Comment acheminer les communiqués ?

Par fax aux organes visés, à l’attention du rédacteur en chef

Adresse électronique de l’organe et/ou des journalistes

Livrer la copie imprimée aux organes de presse

Nb : Toujours confirmer la réception par téléphone

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A PROPOS DE EISA

EISA est une organisation sans but lucratif dont le siège est situé à Johannesburg, en Afrique

du Sud. L’organisation participe depuis sa création en Juin 1996 aux processus

démocratiques en Afrique, notamment en Angola, Botswana, Côte d’Ivoire, Burundi,

République Démocratique du Congo, Egypte, Ghana, Guinée, Kenya, Lesotho, Madagascar,

Malawi, Mali, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Nigeria, République Centrafricaine,

Rwanda, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Zambie et le Zimbabwe.

Notre vision est une Afrique où la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et la

participation citoyenne sont exercés dans un environnement de paix. Cette vision se

concrétise à travers notre mission qui est la promotion d’élections transparentes et apaisées,

la démocratie participative, une culture des droits de l’homme et un renforcement des

institutions chargées de la gouvernance pour la consolidation de la démocratie en Afrique.

Les objectifs d’EISA prennent une forme pratique par l’adoption de deux approches

centrales : premièrement, la promotion d’orientations politiques et de pratiques pouvant

encourager la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées et deuxièmement, le

développement de programmes orientés favorisant un environnement civique idéal pour la

tenue d’élections démocratiques.

Sur le plan pratique, en plus du Mali, EISA a cumulé une somme d’expériences avérées dans

la formulation, la structuration et l’exécution de projets similaires dans d’autres pays,

comme ce fut le cas en au Tchad et à Madagascar.

L’organisation a mis sur pied un centre internationalement reconnu pour la constitution de

banques de données, de politiques, de recherches et d’information. Ces ressources sont mises

à la disposition des parlements, des commissions électorales, des partis politiques et des

Organisations de la Société Civile dans différents domaines, tels que l’activité parlementaire,

l’éducation civique et électorale, la réforme électorale, l’assistance électorale, la

surveillance et l’observation des élections, la prévention, la transformation et la gestion des

conflits.

EISA apporte un appui technique à l’Union Africaine depuis 2007. L’Institut a également des

accords de coopération avec d’autres communautés économiques organisations régionales

africaines (CEEAC, EAC, COMESA, etc.)