Upload
marikokyo
View
215
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
1/20
Raymond-Joseph Loenertz
Saint David de Thessalonique. Sa vie, son culte, ses reliques,
ses imagesIn: Revue des tudes byzantines, tome 11, 1953. pp. 205-223.
Citer ce document / Cite this document :
Loenertz Raymond-Joseph. Saint David de Thessalonique. Sa vie, son culte, ses reliques, ses images. In: Revue des tudesbyzantines, tome 11, 1953. pp. 205-223.
doi : 10.3406/rebyz.1953.1084
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_39http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1953.1084http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1953.1084http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_397/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
2/20
SAINT DAVID DE THESSALONIQUE
Sa
Vie,
son culte,
ses reliques, ses images.
David, le
curieux
personnage
que
les peintres d icnes reprsentent
perch sur
un arbre, le
reclus
de
Thessalonique qui mourut au
retour
d une mission diplomatique la Cour
de
Justinien
et
de
Theodora, fera
sans doute
l objet,
un
jour,
d une publication
spciale,
comprenant
l dition critique des
textes
qui
le
regardent, avec
un
jugement
motiv
sur
l ascte, le thaumaturge
et
le saint. N ayant pas qualit pour
entre
prendre ce travail,
nous
voudrions seulement prparer les voies qui
le fera,
en disant,
d une faon
brve
et
systmatique, comment le
souvenir de S. David se conserva, comment
son culte et
sa connaissance
se
propagrent, en
Orient
et en
Occident (1).
I. S. David en Orient.
1.
Le
tmoignage
d un
contemporain.
Jean
Eucratas,
auteur
du Pr les Fioretti du monachisme oriental visitant,
sous l empereur Tibre II
(578-582),
les monastres d Egypte, rencontra
dans celui du Lithazomne
Alexandrie
le
Thessalonicien Palladios,
qui
devait sa
vocation
David le
reclus. Selon Palladios, David, n
en
Msopotamie,
avait
pass environ soixante-dix annes dans
un
ermitage aux portes
de
Thessalonique.
Les
soldats qui montaient la
garde
sur les
remparts voyaient parfois la cellule du solitaire
claire
d une lueur surnaturelle. Palladios, tmoin du prodige, en fut mu au
point
de se
faire
moine
(2).
Malgr
la
grande
diffusion
du Pr, malgr
ses ditions
en
italien,
en
latin
et
dans le
grec
original, ces donnes
sur
David furent
pratiquement
perdues pour
l hagiographie,
tant
orientale
(1)
Je
ddie au
T.
R.
P.
Martin
Jugie, explorateur infatigable de la thologie des
glises
d'Orient, ces
recherches
sur un
saint
typiquement
oriental. Elles furent entreprises en 1947
la demande de M.
Paul-Eugne
Lamarre, cur de Saint-
David
de
Falardeau,
village fond
en 1937 au comt de
Chicoutimi,
province de Qubec, Canada, et
plac
sous le patronage
de
saint David
de
Thessalonique. Beaucoup
de
saints d'Orient ont pass en Occident par
les mmes voies
que saint
David.
Puisse leur intercession aider
runir la chrtient divise
(2)
P. G., t. LXXXVII,
3,
col.
2921-24,
cap.
69.
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
3/20
206
MLANGES MARTIN JUGIE
qu occidentale, jusqu au
jour
o
les
Bollandistes
les rapprochrent des
autres renseignements
qu ils
possdaient sur S. David.
2. La
Fie
anonyme. Environ cent quatre-vingts
ans
aprs
la
mort
de
S.
David
un
religieux
du
monastre
thessalonicien
des
Saints
Thodore
et Mercure,
dit des
Koukoullotes,
crivit
la
Vie de
S. David (1). Il ignorait
le passage de
Jean
Moschos
relatif
son
hros
et n avait pas d autre
source
que la
tradition
orale (2).
Celle-ci tait
d ailleurs
relativement sre,
car le corps du saint reposait dans l glise
du
monastre,
et on
y commmorait
rgulirement son
anniversaire
(3).
Il
se peut
aussi
que
l auteur ait emprunt, bien qu il n en
dise rien,
quelque dtail l pitaphe,
qui
n aura pas manqu
sur
le tombeau
de
l ermite, mort en odeur de saintet.
La Vie a le
ton d un
sermon.
L auteur
interpelle
parfois ses
lecteurs,
comme
s il
s adressait
un
auditoire. Prvoyait-il qu elle serait lue en public? La destinait-il
cet
usage?
C est possible, et c est ce qui
advint.
Quand la fte
de
S. David
fut
inscrite au calendrier, sa Vie prit
place dans
les mnologes,
qui contiennent, dans l ordre du calendrier, les textes hagiographiques
lire
au
chur
(4). Sur dix
manuscrits
qui nous l ont transmise,
trois
seulement
n appartiennent
pas cette catgorie; dans la liste qui suit
nous les relguons la fin
1.
Athos, Dionysiou
52,
n
15
(xine s.).
Exemplaire interpol
du t.
X (mai-aot)
du
mnologe de Simon
le
Mta-
phraste
(5).
(1)
V. Rose, Leben des
heiligen
David
von
Thessalonika, Berlin, 1887, xvi
-+
22 pp.
(cit
Rose). Le
monastre des
saints Thodore et Mercure semble n'tre connu que par la Vie
de saint
David; O. Tafrau, Topographie
de
Thessalonique,
Paris, 1913, p.
101, 102, 200.
Le
surnom
parat trange.
La
vraie
forme
ne
serait-elle
pas
,
monasterium Cuccullatorum,
monastre des
encapuchonns?
(2) Rose, p. 15 (cap. 21) lin.
3-13.
(3)
Rose, p. 14
(cap.
20) lin. 4-5.
(4) Le terme
mnologe
a
plusieurs
sens.
Il
signifie proprement le calendrier
des
ftes
fixes (synonymes modernes ,
),
ensuite toute liste
ou collection
de
textes ordonns selon
ce
calendrier.
La
table des
ptres et
vangiles
lire
aux
ftes
fixes
est
un mnologe;
v. p.
ex. G. R. Gregory,
Textkritik des
Neuen
Testamentes,
t.
I,
Leipzig, 1900, p. 365.Le recueil
des apolytikia
et kontakia pour
l'anne
liturgique
entire
la fin de l'Horologion, est
un
mnologe;
les
synaxaires, dont nous
dirons un mot plus
loin, ont t parfois publis
et
cits en Occident sous le
nom de
mnologes. Aujourd'hui
sur l'initiative du regrett P. H.
Delehaye, on
rserve en hagiographie le nom de
mnologes
aux recueils grecs
contenant
les Passions
des martyrs et
les
Vies
des
saints
in extenso,
par
opposition aux synaxaires,
qui n'en
donnent
que
des rsums
succincts; H. Delehaye
Synaxarium
Ecclesiae
Gonstantinopolitanae (Acta Sanctorum Novembris, Propylaeum)
Bruxelles, 1902, col. IV.
(5) Sp. P. Lampros, Catalogue of the
Greek
Manuscripts on the Mount Athos, 2 voll.,
Cambridge, 1895 et 1900,
t. I,
p.
322,
cod.
3586. A. Ehrhard,
berlieferung und
Bestand
der hagiographischen
und
homiletischen
Literatur
der
griechischen
Kirche
von
den
Anfngen
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
4/20
SAINT DAVID
DE
THESSALONIQUE
207
2. Athos, Dionysiou 145, n 32
(xviie
s.).
Exemplaire
interpol
des
tt. IX et X
runis
(fvrier-aot)
du
Mtaphraste (1).
3. Athos, Lavra 438, n
28,
fol.
139V-143V
(xme-xive s.).
Exemplaire
interpol des
tt.
IX
et
X
runis (fvrier-aot) du
Mtaphraste
(2).
4.
Athos, Lavra
1966, n 15, fol.
175-183
(xvne s.).
Exemplaire interpol
du t.
X (mai-aot)
du
Mtaphraste (3).
5.
Athos, Philotheou 8, n
32
(xne s.)
Mnologe ancien pour juin
(4).
6.
Athos,
Xeropotamou 242, n 11 (xvne s.).
Mnologe
fond ancien, avec
textes du
Mtaphraste intercals,
allant du
6
fvrier
au
27
aot
(5).
7.
Halki, cole thologique, cod.
Schol.
40, fol.
184V-194V
(xvie
s.).
Exemplaire interpol du
t.
X
(mai-aot)
du Mtaphraste
(6).
8.
Athos, Lavra
644,
fol. 357-363
(xne s.) (7).
9. Berlin, Grc.
Fol.
57, fol. 119-126 (xii* s.).
Codex miscellaneus Sermons de saint Ephrem, Vie de saint David, Acta Ioannis
Vie de saint Jean l'aumnier
par
Lonce de Napolis en Chypre
(8).
10.
Escurial
Y.
II.
3, fol.
290v-300
(xne
s.)
(9).
La
Vie de S. David demeura longtemps inconnue aux
hagiographes
occidentaux, les
manuscrits
se trouvant
dans
des bibliothques
qui
bis zum
Ende
des
IG. Jahrhunderts.
I. Die berlieferung (3
voll,
parus), Leipzig, 1937-1943
t. Ill, p. 54-55.
(1)
Lajwros, cod. 3679, 1. Ehrhard,
t.
Ill, p.
46 48.
(2)
Ehrhard,
t.
Ill, p. 44-46.
(3) Ehrhard, t. Ill,
p.
56-58.
(4)
Ehrhard,
t.
I,
p.
648.
(5)
Lampros,
cod.
2575.
Ehrhard,
t.
Ill,
p.
169.
(6) Analecta Bollandiana, t. XLIV, 1926, p. 50-51. Ehrhard, t. Ill, p. 55-56.
(7)
S. Eustratiades,
Paris, 1930, .
16
(cod. Lavra .
182
=
644).
(8) Rose, p. . La Bibliothque nationale
de
Berlin possde
ce manuscrit
depuis
1882; auparavant il se
trouvait dans la Sunderland or Blenheim
Library; Rose,
p.
m.
Dans le
ms.
de
Berlin il y a
une
faute curieuse, que Rose
n'a
pas remarque, et
que je
signale,
parce qu'elle pourra
aider
au classement
des
mss. Au
chapitre
3 (p.
4,
lin. 17) au lieu-de
Daniel
il faut lire
David. Les
mots ... (lin. 17-18) se
rapportent
en
effet
au
roi-prophte . La
suite,
partir de
(lin. 18-19), se rapporte
Daniel,
dont le
nom est sous-entendu, comme
l'est
celui de
Jonas
la
ligne 20.
(9) E.
Miller,
Catalogue
des manuscrits grecs de la bibliothque de
l'Escurial,
Paris,
1848, cod. 255.
Analecta Bollandiana, t. XXVIII,
1909, p.
358.
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
5/20
208
MLANGES
MARTIN
JUGIE
taient
et
pour la plupart sont encore
pratiquement
inaccessibles.
Agapios Landos, moine
Cretois,
diteur et auteur bien
connu
d ouvra
ges
e
spiritualit, en
donna
une
version trs
libre en
grec vulgaire
dans
sa , recueil
de vies de
saints
publi
Venise
en
1656,
et
plusieurs
fois
rimprim
(1).
L Occident
ignora cette
publication,
dont
les ditions
successives, destines au
march
grec,
taient
exp
dies
en Turquie
ds
qu elles
sortaient des presses. Le jsuite luxem
bourgeois
Nicolas
Nilles fut le
premier
en signaler l existence dans
le t.
II
de
son Kalendarium manuale (2). Aprs l dition du texte
original (1887), la
traduction de
Landos perdit toute
importance
scien
tifique,
mais elle conservait
sa valeur religieuse pour
le public
grec.
Aussi
K.
Ch. Doukakis ne manqua-t-il pas
de
l insrer dans son Grand
Synaxariste en
12 volumes, le
principal recueil hagiographique
grec
moderne
(3). Une
version
roumaine
du
texte
de
Landos
parut
dans
le recueil Vieille Sfintilor
(4). L hagiographe
russe, mtropolite Serge
Spasskij, l employa en
1901
dans la deuxime dition
de
son Mnologe
complet d Orient (5). Entre temps V. Rose
en avait
publi
le
texte
original.
3. L office liturgique. S. David, dont le
culte
naquit, comme
c est normal, prs
de son
spulcre, devint clbre
quand l glise
de
Constantinople adopta sa fte. On sait que le
calendrier de
Constant
inople
ut
rform,
probablement
la
fin
du
vne
sicle,
dans
un
sens
cumnique et
fut introduit peu peu dans toutes les glises
d Orient
en
communion avec Byzance (6). On y inscrivit le nom
de
(1)
Je
me sers
de l'dition de Venise, 1818, p. 133-137.
Le traducteur,
(si
on
peut
l'appeler
ainsi), laisse de ct le prologue et commence
comme
suit
-,,
.
i-O'jpiv.o , /,
' ,
/,,,
5.~
'.
...
(2) .
Nilles,
Kalendarium manuale
utriusque
ecclesiae
orientalis
et
occidentalis,
Oeniponte, 1879, p. 191. Cet ouvrage, dont une deuxime
dition,
en deux volumes, parut
Innsbruck en
1896-97,
est aujourd'hui encore indispensable
qui
veut
s'initier
rapidement
aux
mystres
de
l'anne
liturgique occidentale
ou orientale.
(3)
K. Ch. Doukakis,
.
/,, tome de juin, Athnes, 1893, p. 316-329.
(4) Vietile Sfinjilor din
luna lui Iunie,
Neamlul, 1813; d. 2,
s.
1.
[Bucarest?] 1836,
f. 345v-350v (en
caractres
cyrilliens). Inc. Acest
mult ludat
parinte,
ngerul
cel
pamntesc,
ci omul cel ceresc,
s'
au nascut
ci s'au
crescut
in
strlucita
ci
marea cetate hessalonicul...
(5)
Sergij
[Spasskij],
Polny Mesacoslov Vostoka,
t. II, d. 2,
Vladimir, 1901, p. 232-
233. Dans la premire dition (Moscou, 1879, p. 177) il en avait
simplement
signal l exis
tence.
Je
n'ai
pas pu
consulter
l'ouvrage de P.
ularte Gumilevskij, mtropolite
de
Cerni-
gov (f 1866) Russkie Svjatye,
ctimye vseju
Cerkoviju
ili
mestno, 4
voll. Cernigov,
1861-65;
d. 2, Saint-Ptersbourg, 1881; d. 3 (par Th. G. Solncev) Saint-Ptersbourg,
1885.
Cette
dernire dpend, parat-il de la premire dition du
Mnologe
complet de Serge
Spasskij
Vasil ev
dans Traditio,
t.
IV, 1946, p.
116,
n. 2.
(6) Ehrhard, t. I,
p.
33.
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
6/20
SAINT DAVID
DE THESSALONIQUE
209
S. David dans la seconde moiti du sicle au plus tard,
puisque
le canon
qu on rcite
aujourd hui encore YOrthros (Matines-laudes)
de
sa
fte, est
une uvre
de S. Joseph
l hymnographe (1). Or
Joseph,
n
Syracuse en 816,
moine Thessalonique
en 831,
Constantinople
depuis
841, exil
en
Crime
de
859
867,
dcd
Constantinople
le
3 avril 886,
crivit
la
plupart de ses uvres Constantinople,
aprs
850 (2).
Pour composer le canon en l honneur
de
S. David,
Joseph l hymno
graphe inspira,
naturellement, de
la
Vie, transposant
en
formules
potiques
les
faits
qu elle lui
fournissait
et
les
penses
qu elle
lui
suggrait ou
que,
tout
simplement,
il lui
empruntait.
Voici
un exemple
du procd
*
,
,
"*
'
* -
- ,
*
*
,
...
*
'
(3).
(4).
En
relevant
tous
les
paralllismes
de
ce
genre, on
pourrait dmontrer
que
l hymnographe puise
directement
dans la Vie ancienne (5). Il
n y
a
pas
un dtail
dans l uvre du
pote
qui ne s explique par celle
du
biographe.
Car
on
n exigera
pas,
j imagine,
une
source
pour le lieu
commun que David aspira au ciel
depuis sa
tendre enfance
(
) (6).
4. La
Vie
abrge. Sous Michel IV Paphlagon (1034-1041),
un
inconnu,
vivant Byzance, compila un mnologe dont les textes
sont tous
des abrgs
et
se
terminent rgulirement par une prire
(1)
Menes, t. V, Rome 1899 (mai-juin), p. 368-372; l'attribution est garantie par une
acrostiche.(2)
K.
Krumbacher,
Geschichte
der
byzantinischen
Literatur, d.
2,
Mnchen,
1897,
p. 676-677.
(3) Rose, p. 5 (cap.
5),
lin. 11-14.
(4) Menes, p.
368
(Cant.
I,
trop. 3).
(5) Faute d'espace il
m'est impossible de faire ici la dmonstration dtaille. Elle
a
d'ailleurs
t faite, en partie du moins, par Basile Latysev (O zitijakh prepodobnago Davida
Solunskago) dans Zapiski imperatorskago
Odesskago
ObsCestva istorii
i
drevnostej,
t.
XXX,
1912, p. 217-281; v.
surtout
p.
226 ss. Mais Latysev
n'a
pas
tir
la
conclusion qui, croyons-
nous, s'impose. Ayant constat la parent littraire entre Joseph l'hymnographe et
les
Vies abrges, il
a
postul
l'existence
d'une vie remanie pour l'expliquer. Seulement, il
a
pens que
cette
metaphrase tait la
source
commune,
tandis que,
selon
nous,
elle est
un
inter
mdiaire.
(6)
Menes, p. 368-369 (Katbisma,
aprs
le
Cant.
III).
7/25/2019 article_rebyz_0766-5598_1953_num_11_1_1084
7/20
210
MLANGES MARTIN JUGIE
pour l empereur
(1). Dans la
Vie abrge de S. David, qui y
figure
au
26 juin, on
relve
trois donnes absentes de
la
Vie ancienne :
1 David
est
n en
Orient
(2). 2 Ses
parents taient nobles (3).
3 Ds son
enfance
il
poursuivait
la perfection
chrtienne (4).
tant
donn
la
mthode
du
compilateur,
excellemment illustre
par
Albert
Ehr-
hard
(5), on
peut conclure
que les trois
points figuraient
dans
sa
source
srement unique, qui n tait donc pas la
Vie ancienne.
On retrouve,
d autre
part,
dans
l abrg des expressions
potiques
empruntes
au canon
de
S. Joseph
l hymnographe.
En voici deux
exemples :
1
D aprs la Vie ancienne
David avait
pass
trois
annes
sur un amandier. C est pourquoi
l hymnographe l a
plusieurs
fois
compar
un
oiseau
chanteur, nichant
dans
un arbre cette
comparai
sonotique reparat mot
mot dans la prose
de
l abrviateur (6);
2
d aprs
le
vieux
biographe,
David
brla
de
l encens
devant
Justi-
nien, sur de
la
braise
qu il tenait dans
le creux de
sa
main.
Ce
que
Joseph l hymnographe
rend
par
L abrviateur reprend cette
expression
singulire
(7); il
a donc opr
sur
une Vie dont
l auteur
s tait
appropri
en partie
le
vocabulaire
potique
de
Joseph
l hymnographe.
Et l intrt majeur
de
son
travail,
c est qu il nous fait entrevoir ce document perdu, bien mieux que le
synaxaire,
qui en
dpend
aussi.
5.
Le synaxaire.
Le
dveloppement
excessif
de
l'office
divin
et
son
abrviation subsquente sont des phnomnes communs
aux
deux parties
du
monde
chrtien. En Orient comme en Occident,
et
plus
qu en
Occident, les lectures hagiographiques en ptirent.
Tandis qu en
Occident le Breviarium divini
officii,
qui
vina totale-
(1) Ehrhard, t. III, p. 341-407; pour
la
date, v. p. 404-405. B. LatySev,
qui
publia
les
Vies pour fvrier-mars
et
pour juin-jnillet-aot, sous le titre Menologii anonym' Byzan-
tini
saeculi X quae supersunt, (2
voll., Saint-Ptersbourg,
1911 et
1913),
s'est
dclar
d'accord,
dans
l'introduction
au t.
II, avec
l'appellation mnologe imprial, propose par Ehrhard
dans Byz. Zeitsch.,
t.
XXI,
1912, p. 239. V.
aussi
l'tude
de Latysev,
Vizantijskaja