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- LE JOURNAL DU PALAIS DE BOURGOGNE - DU CÔTÉ COMTOIS DU 7 AU 13 MARS 2016 - N° 4488 6 Médical. Les interventions permettant d’éliminer les varices nécessitent souvent une hospitalisation. Nicolas Rauber, créateur de la société bisontine Miravas, a mis au point un équipement transportable permettant un traitement en cabinet médical. Une innovation source de confort pour le patient et d’économie pour l’Assurance maladie. V Box, pour un traitement allégé des varices Environnement. 14 nouvelles communes franc-comtoises labellisées dans la démarche « zérophyto ». La « Charte d’entretien des espaces publics » développée par la Fredon de Basse- Normandie, est déployée dans plusieurs régions françaises, dont la Franche-Comté. Elle distingue trois niveaux à atteindre dans la gestion sans pesticides des espaces publics : traiter mieux, traiter moins et ne plus traiter du tout chimiquement. La Fredon Franche-Comté a commencé à déployer cette charte dès 2013. Aujourd’hui, 78 collectivités franc-comtoises y adhèrent. Lundi 29 février, le comité de labellisation a remis le label à 14 communes (11 en niveau 3, 2 en niveau 2 et 1 en niveau 1) : Audincourt, Bretigney, By, La Rivière-Drugeon, Lure, Malbrans, Mandeure, Monnières, Nans-sous- Sainte-Anne, Novillars, Poligny, Sainte-Anne, Serre-les-Sapins et Vuillafans. Musique. Philippe Hersant élu compositeur de l’année. Le grand compositeur Philippe Hersant vient de se voir désigner « compositeur de l’année » lors des Victoires de la musique classique, un titre dont il avait déjà été récompensé en 2005 et en 2010. En janvier dernier, Philippe Hersant a entamé une double résidence au Festival de musique de Besançon Franche-Comté et à la Cité de la voix, à Vézelay. Durant deux années, il pourra présenter ses œuvres au public de Bourgogne-Franche-Comté, mais également travailler avec de nombreux artistes de la région. Il aura aussi l’occasion d’aller à la rencontre des scolaires, des lycéens et des étudiants, comme des élèves et professeurs des conservatoires de l’ensemble de la région, d’Auxerre à Montbéliard. Salon. Six entreprises franc- comtoises participeront aux salons de Tokyo et Singapour. Emmenées par la CCI Franche-Comté, six entreprises de l’agroalimentaire seront présentes sur les deux rendez-vous majeurs de l’alimentation, la restauration et l’hôtellerie en Asie. Foodex Japan se tiendra à Tokyo du 8 au 11 mars, et Food Hotel Asia se déroulera à Singapour du 12 au 15 avril. Particulièrement offensifs à l’export, les deux fromageries Jean Perrin (25) et Pâturages Comtois (70) ainsi que le chocolatier Klaus (25) seront présents sur les deux salons pour élargir notamment leur cercle de distribution. Créée en 1958, la coopérative France Miel qui réunit aujourd’hui 69 apiculteurs français et trois espagnols sera présente à Tokyo, notamment pour présenter la marque Miel et Miels qui se positionne sur le marché haut de gamme et qui fait ses premiers pas à l’export. Enfin, la limonade Elixia qui réalise aujourd’hui 55 % de ses ventes à l’export et les moutardes, huiles et vinaigre et autres condiments pour épicerie fines de la marque Cavalier seront également de la partie. brèves de comtois D epuis fin octobre, un nou- veau bâtiment de 1.600 mè - tres carrés, accueille, sur trois étages les agents de l’Unité de recherche en technologie et ana- lyses laitières (Urtal) de l'Institut national de la recherche agro- nomique (INRA) et l’unité mixte technologique TechnoFrom. Cette unité conduit des recher- ches sur la qualité sensorielle des fromages, en se focalisant sur les premières étapes clés de la trans- formation fromagère. Ce projet de bâtiment, à l’architecture monolithique, dont le chantier a démarré en août 2014, consti- tue une étape importante de l’o- pération de rénovation du pôle agroalimentaire de Poligny, des- tiné à renforcer la visibilité et l’at- tractivité de ce pôle de référence au niveau national en matière de recherche et technologies fro- magères. Ce pôle constitue, par ailleurs,unedesplateformestech- nologiques identifiées par le pôle decompétitivitéVitagora,regrou- pant l’Inra (ancrée à Poligny depuis 1925), l’École nationale d'industrie laitière et des bio- technologies (ENILBIO), Actia- lia-CECALAIT, le Laboratoire départementald'analysesduJura (LDA 39) et le Centre technique des fromages comtois (CTFC). Nouveau DR Agriculture. Nouveau bâtiment pour l’Inra à Poligny N e vous y trompez pas, la V Box qui fait l’objet de cet article n’est ni la console dernière née d’un des géants mondiaux du jeux vidéo, ni l’ultime offre quadriplay du moment. Et pourtant, cette petite boîte et son créateur, Nicolas Rau- ber, entendent bien révolution- ner leur petit monde, celui du trai- tement des maladies veineuses et plus particulièrement des vari- ces. Une pathologie qui touche quelque 10 millions de Français. Mais avant de tout découvrir sur cette innovation médicale, inté- ressons-nous d’abord au pour- quoi du comment de l’appari- tion des varices. BON MARCHÉ ET MINI-INVASIVE Le retour du sang des pieds vers le cœur se fait à l’intérieur de vei- nes qui sont dotées de valvules. Ces replis membraneux empê- chent le sang de redescendre sous l’action de la pesanteur. Lorsque les valvules sont altérées, elles n'exercent plus leur fonction de clapet. La circulation sanguine se ralentit et les veines, qui ont naturellement une paroi assez lâche, se distendent, d'où l'ap- parition de varices. Dans les cas les plus bénins, le port de sim- ples bas de contention, qui vien- nent resserrer la jambe, suffit à retrouver une circulation san- guine normale. Mais si le sang vient à stagner et à former des caillots, il devient nécessaire de retirer ou de rendre inopérante la veine déficiente. Pour ce faire, actuellement, il faut soit avoir recours à la chirurgie en prati- quant une ligature, soit utiliser la sclérothérapie. Cette technique consiste à injecter un produit chi- mique sclérosant dans la veine. Ainsi solidifiée, celle-ci ne laisse pluspasserlesang,quiprendalors un autre chemin. La veine ren- due inutile sera alors détruite par l’organisme. Dernière solution prescrite : l’endothermie qui « uti- lise la chaleur pour fermer la veine , explique Nicolas Rauber. On fait alors appel au laser, à la radiofré- quenceouàlavapeurd’eau».Tou- tes ces pratiques avaient jusqu’ici le désavantage d’être à la fois plu- tôt invasives (la chirurgie), néces- sitant une hospitalisation et coûteuse en matériels et consom- mables à usage unique. Mais les choses sont sur le point de chan- ger. L’innovation proposée par la société bisontine Miravas, créée en janvier 2015, promet un trai- tement des varices directement en cabinet médical. « Une solu- tion plus souple compatible avec la volonté affichée de l’Assurance maladie d’encourager l’adoption denouvellestechniquesminiinva- sives en ambulatoire pour conci- lier le confort du patient et la maî- trisedesdépensesdesanté»,affirme NicolasRauberquiabasélesfonc- tionnalités de son petit boîtier V Box sur deux techniques ther- miques,lavapeurd'eauetlaradio- fréquence.Maisici,enlieuetplace du bloc opératoire, de la stérilisa- tion par autoclave, de l’utilisation d’un réseau d'air comprimé... on trouveuneboxàécrantactile,une « pièce à main » stérile à usage unique où viennent se placer une seringue remplie d’eau stérile et une aiguille. « Le geste médical est identique à celui que connaissent les praticiens. L’angiologue réalise d’abord un doppler pour repérer le problème veineux. Marque les veinesàtraiter.Resteensuiteàposer des cathéters et à injecter la vapeur d’eau pour restreindre les veines , développe le chef d’entreprise. Outre la simplicité du dispositif, l’autreintérêtdenotreproduit,c’est que les périphériques utilisés, comme les seringues et les cathé- ters, sont des consommables peu coûteux et déjà présents dans les cabinets médicaux ». Ce projet, Nicolas Rauber, 37 ans, le déve- loppe depuis deux ans. Cet ingé- nieur de formation issu de l’École nationale supérieure de méca- nique et des microtechniques (ENSMM) de Besançon et à l'Ins- titut supérieur d'ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC), avec sa doublecasquettemicrotechnique et biomédical justifie de 12 ans d’expérience dans le développe- ment de dispositifs médicaux innovantsauseindestartups.C’est suite à un licenciement écono- miquequeNicolasRauberdécide de s’investir dans ce projet per- sonnel. QUATRE TROPHÉES DE L’INNOVATION En 2014, il s’installe en pépi- nière au sein du pôleTemis Inno- vation et le 22 janvier 2015, il donnenaissanceàlasociétéMira- vas pour travailler à la mise au point desondispositifavecledoc- teur René Milleret, chirurgien vas- culaire référent dans le domaine et originaire de Besançon. S’en suit l’embauche de deux collè- gues ingénieurs, un en recher- che et développement et l’autre en qualité et affaires réglemen- taires. La V Box est pour l’instant en cours d’homologation et devrait être commercialisée dans le milieu de l’année. « Nous avons obtenu en juillet dernier la certi- fication Iso 13485, qui précise les exigences des systèmes de mana- gement de la qualité pour l'in- dustrie des dispositifs médicaux. Aujourd’hui nous attendons le marquage CE qui matérialise la conformité d’un produit aux exi- gences de mise sur le marché euro- péen». En attendant, Nicolas Rau- ber et son équipe travaillent à une seconde version incluant un outil de radiofréquence pour traiter les grosses varices. Un ajout qui fait écho à la décision prise par la sécurité sociale de rembourser, depuisdébut2015,lesactesmédi- cauxparradiofréquence.Ledéve- loppement de la V Box implique également d’autres entreprises installées surTemis : AureaTech- nology qui fournit les cartes électroniques connectées à la machine et Cisteo médical à l’o- rigine de la capsule abritant l’eau. À trois ans, Miravas, qui est en cours de concrétisation d’une levée de fonds de 350.000 euros, ambitionne de devenir le premier acteur européen sur ce marché à fort potentiel, de créer une dizaine d’emplois et de générer un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros. « Nous envisa- geons, dans un premier temps d’appuyer notre développement sur des leaders d’opinion, des angiologues reconnus par la pro- fession,à qui nous offrirons de tes- ter laV Box.Ils joueront pour nous le rôle d’ambassadeur du produit. Avant l’embauche d’un ou plu- sieurs commerciaux pour la vente directe en France et l’utilisation d’un distributeur spécialisé pour l’Europe ». Le pari semble déjà remporté côté adhésion au concept, puisque la start-up a été lauréate de quatre trophées de l’innovation : lauréat création entreprise innovante 2014,Talent BGE catégorie innovation, Tro- phée des entreprises de Franche- Comté, auquel s’ajoute un prix obtenu lors de la dernière édi- tion du salon international des dispositifs médicaux Medtec. Page réalisée par Frédéric Chevalier Au programme cette semaine de notre immersion bimensuelle en ter- res comtoises, une solution innovante dans le soin des varices. La maladie veineuse est un enjeu considérable, humain et écono- mique, qui touche 20 millions de Français dont la moitié a des vari- ces. L’Assurance maladie encourage l’adoption de nou- velles techniques mini invasives en ambulatoire pour concilier le confort du patient et la maî- trise des dépenses de santé. Avec son dispositif médical transportable et simple d’utilisation, baptisé V Box, l’in- génieur de forma- tion Nicolas Rauber, répond parfaitement à ce double enjeu. DR JDP 4488FBOUR_06:4113FBOUR_06 04/03/16 09:25 Page2

Au progra me Médical. ce t es main V Box, pour un traitement allégé des varices · 2016. 6. 17. · parition de varices. Dans les cas les plus bénins, le port de sim - ples bas

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Page 1: Au progra me Médical. ce t es main V Box, pour un traitement allégé des varices · 2016. 6. 17. · parition de varices. Dans les cas les plus bénins, le port de sim - ples bas

- L E J O U R N A L D U P A L A I S D E B O U R G O G N E -

DU CÔTÉ COMTOIS DU 7 AU 13 MARS 2016 - N° 44886

Médical. Les interventions permettant d’éliminer les varices nécessitent souvent une hospitalisation. Nicolas Rauber,créateur de la société bisontine Miravas, a mis au point un équipement transportable permettant un traitement en cabinetmédical. Une innovation source de confort pour le patient et d’économie pour l’Assurance maladie.

V Box, pour un traitement allégé des varices

Environnement.14 nouvelles communesfranc-comtoises labelliséesdans la démarche« zérophyto ». La « Charted’entretien des espaces publics »développée par la Fredon de Basse-Normandie, est déployée dansplusieurs régions françaises, dont laFranche-Comté. Elle distingue troisniveaux à atteindre dans la gestionsans pesticides des espaces publics :traiter mieux, traiter moins et neplus traiter du tout chimiquement.La Fredon Franche-Comté acommencé à déployer cette chartedès 2013. Aujourd’hui, 78 collectivitésfranc-comtoises y adhèrent. Lundi29 février, le comité de labellisation aremis le label à 14 communes (11 enniveau 3, 2 en niveau 2 et 1 en niveau1) : Audincourt, Bretigney, By, LaRivière-Drugeon, Lure, Malbrans,Mandeure, Monnières, Nans-sous-

Sainte-Anne, Novillars, Poligny,Sainte-Anne, Serre-les-Sapins etVuillafans.

Musique.Philippe Hersant élucompositeur de l’année. Legrand compositeur PhilippeHersant vient de se voir désigner« compositeur de l’année » lorsdes Victoires de la musiqueclassique, un titre dont il avait déjàété récompensé en 2005 et en2010. En janvier dernier, PhilippeHersant a entamé une double

résidence au Festival de musiquede Besançon Franche-Comté et àla Cité de la voix, à Vézelay. Durantdeux années, il pourra présenterses œuvres au public deBourgogne-Franche-Comté, maiségalement travailler avec denombreux artistes de la région. Ilaura aussi l’occasion d’aller à larencontre des scolaires, des lycéenset des étudiants, comme desélèves et professeurs desconservatoires de l’ensemble de larégion, d’Auxerre à Montbéliard.

Salon.Six entreprises franc-comtoises participerontaux salons de Tokyo etSingapour. Emmenées par laCCI Franche-Comté, six entreprisesde l’agroalimentaire serontprésentes sur les deux rendez-vousmajeurs de l’alimentation, la

restauration et l’hôtellerie en Asie.Foodex Japan se tiendra à Tokyodu 8 au 11 mars, et Food Hotel Asiase déroulera à Singapour du 12 au15 avril. Particulièrement offensifs àl’export, les deux fromageries JeanPerrin (25) et Pâturages Comtois (70)ainsi que le chocolatier Klaus (25)seront présents sur les deux salonspour élargir notamment leur cerclede distribution. Créée en 1958, lacoopérative France Miel qui réunitaujourd’hui 69 apiculteurs françaiset trois espagnols sera présente àTokyo, notamment pour présenterla marque Miel et Miels qui sepositionne sur le marché haut degamme et qui fait ses premiers pasà l’export. Enfin, la limonade Elixiaqui réalise aujourd’hui 55 % deses ventes à l’export et lesmoutardes, huiles et vinaigre etautres condiments pour épiceriefines de la marque Cavalier serontégalement de la partie.

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Depuis fin octobre, un nou-veau bâtiment de 1.600 mè -

tres carrés, accueille, sur troisétages les agents de l’Unité derecherche en technologie et ana-lyses laitières (Urtal) de l'Institutnational de la recherche agro-nomique (INRA) et l’unité mixtetechnologique TechnoFrom.Cette unité conduit des recher-ches sur la qualité sensorielle desfromages, en se focalisant sur lespremières étapes clés de la trans-formation fromagère. Ce projetde bâtiment, à l’architecturemonolithique, dont le chantier adémarré en août 2014, consti-tue une étape importante de l’o-pération de rénovation du pôleagroalimentaire de Poligny, des-tiné à renforcer la visibilité et l’at-

tractivité de ce pôle de référenceau niveau national en matièrede recherche et technologies fro-magères. Ce pôle constitue, parailleurs, une des plateformes tech-nologiques identifiées par le pôlede compétitivité Vitagora, regrou-pant l’Inra (ancrée à Polignydepuis 1925), l’École nationaled'industrie laitière et des bio-technologies (ENILBIO), Actia-lia-CECALAIT, le Laboratoiredépartemental d'analyses du Jura(LDA 39) et le Centre techniquedes fromages comtois (CTFC).

Nouveau

DR

Agriculture.

Nouveaubâtimentpour l’Inra à Poligny

Ne vous y trompez pas, laV Box qui fait l’objet decet article n’est ni la

console dernière née d’un desgéants mondiaux du jeux vidéo,ni l’ultime offre quadriplay dumoment. Et pourtant, cette petiteboîte et son créateur, Nicolas Rau-ber, entendent bien révolution-ner leur petit monde, celui du trai-tement des maladies veineuseset plus particulièrement des vari-ces. Une pathologie qui touchequelque 10 millions de Français.Mais avant de tout découvrir surcette innovation médicale, inté-ressons-nous d’abord au pour-quoi du comment de l’appari-tion des varices.

BON MARCHÉ ET MINI-INVASIVELe retour du sang des pieds vers

le cœur se fait à l’intérieur de vei-nes qui sont dotées de valvules.Ces replis membraneux empê-chent le sang de redescendre sousl’action de la pesanteur. Lorsqueles valvules sont altérées, ellesn'exercent plus leur fonction declapet. La circulation sanguinese ralentit et les veines, qui ontnaturellement une paroi assezlâche, se distendent, d'où l'ap-parition de varices. Dans les casles plus bénins, le port de sim-ples bas de contention, qui vien-nent resserrer la jambe, suffit àretrouver une circulation san-guine normale. Mais si le sangvient à stagner et à former descaillots, il devient nécessaire deretirer ou de rendre inopérantela veine déficiente. Pour ce faire,actuellement, il faut soit avoirrecours à la chirurgie en prati-quant une ligature, soit utiliser lasclérothérapie. Cette techniqueconsiste à injecter un produit chi-

mique sclérosant dans la veine.Ainsi solidifiée, celle-ci ne laisseplus passer le sang, qui prend alorsun autre chemin. La veine ren-due inutile sera alors détruite parl’organisme. Dernière solutionprescrite : l’endothermie qui « uti-lise la chaleur pour fermer la veine,explique Nicolas Rauber. On faitalors appel au laser, à la radiofré-quence ou à la vapeur d’eau». Tou-tes ces pratiques avaient jusqu’icile désavantage d’être à la fois plu-tôt invasives (la chirurgie), néces-sitant une hospitalisation etcoûteuse en matériels et consom-mables à usage unique. Mais leschoses sont sur le point de chan-ger. L’innovation proposée par lasociété bisontine Miravas, crééeen janvier 2015, promet un trai-tement des varices directementen cabinet médical. «Une solu-tion plus souple compatible avecla volonté affichée de l’Assurancemaladie d’encourager l’adoptionde nouvelles techniques mini inva-sives en ambulatoire pour conci-

lier le confort du patient et la maî-trise des dépenses de santé», affirmeNicolas Rauber qui a basé les fonc-tionnalités de son petit boîtier VBox sur deux techniques ther-miques, la vapeur d'eau et la radio-fréquence. Mais ici, en lieu et placedu bloc opératoire, de la stérilisa-tion par autoclave, de l’utilisationd’un réseau d'air comprimé... ontrouve une box à écran tactile, une« pièce à main » stérile à usageunique où viennent se placer uneseringue remplie d’eau stérile etune aiguille. « Le geste médical estidentique à celui que connaissentles praticiens. L’angiologue réalised’abord un doppler pour repérerle problème veineux. Marque lesveines à traiter. Reste ensuite à poserdes cathéters et à injecter la vapeurd’eau pour restreindre les veines,développe le chef d’entreprise.Outre la simplicité du dispositif,l’autre intérêt de notre produit, c’estque les périphériques utilisés,comme les seringues et les cathé-ters, sont des consommables peu

coûteux et déjà présents dans lescabinets médicaux ». Ce projet,Nicolas Rauber, 37 ans, le déve-loppe depuis deux ans. Cet ingé-nieur de formation issu de l’Écolenationale supérieure de méca-nique et des microtechniques(ENSMM) de Besançon et à l'Ins-titut supérieur d'ingénieurs deFranche-Comté (ISIFC), avec sadouble casquette microtechniqueet biomédical justifie de 12 ansd’expérience dans le développe-ment de dispositifs médicauxinnovants au sein de startups. C’estsuite à un licenciement écono-mique que Nicolas Rauber décidede s’investir dans ce projet per-sonnel.

QUATRE TROPHÉES DE L’INNOVATIONEn 2014, il s’installe en pépi-

nière au sein du pôle Temis Inno-vation et le 22 janvier 2015, ildonne naissance à la société Mira-vas pour travailler à la mise aupoint de son dispositif avec le doc-teur René Milleret, chirurgien vas-culaire référent dans le domaineet originaire de Besançon. S’ensuit l’embauche de deux collè-gues ingénieurs, un en recher-che et développement et l’autreen qualité et affaires réglemen-taires. La V Box est pour l’instanten cours d’homologation etdevrait être commercialisée dansle milieu de l’année. « Nous avonsobtenu en juillet dernier la certi-fication Iso 13485, qui précise lesexigences des systèmes de mana-gement de la qualité pour l'in-dustrie des dispositifs médicaux.Aujourd’hui nous attendons lemarquage CE qui matérialise laconformité d’un produit aux exi-gences de mise sur le marché euro-

péen». En attendant, Nicolas Rau-ber et son équipe travaillent à uneseconde version incluant un outilde radiofréquence pour traiterles grosses varices. Un ajout quifait écho à la décision prise par lasécurité sociale de rembourser,depuis début 2015, les actes médi-caux par radiofréquence. Le déve-loppement de la V Box impliqueégalement d’autres entreprisesinstallées sur Temis : Aurea Tech-nology qui fournit les cartesélectroniques connectées à lamachine et Cisteo médical à l’o-rigine de la capsule abritant l’eau.À trois ans, Miravas, qui est encours de concrétisation d’unelevée de fonds de 350.000 euros,ambitionne de devenir le premieracteur européen sur ce marchéà fort potentiel, de créer unedizaine d’emplois et de générerun chiffre d’affaires de plus d’unmillion d’euros. « Nous envisa-geons, dans un premier tempsd’appuyer notre développementsur des leaders d’opinion, desangiologues reconnus par la pro-fession, à qui nous offrirons de tes-ter la V Box. Ils joueront pour nousle rôle d’ambassadeur du produit.Avant l’embauche d’un ou plu-sieurs commerciaux pour la ventedirecte en France et l’utilisationd’un distributeur spécialisé pourl’Europe ». Le pari semble déjàremporté côté adhésion auconcept, puisque la start-up a étélauréate de quatre trophées del’innovation : lauréat créationentreprise innovante 2014, TalentBGE catégorie innovation, Tro-phée des entreprises de Franche-Comté, auquel s’ajoute un prixobtenu lors de la dernière édi-tion du salon international desdispositifs médicaux Medtec.

Page réalisée par Frédéric Chevalier

Au programmecette semaine denotre immersionbimensuelle en ter-res comtoises, unesolution innovantedans le soin desvarices. La maladieveineuse est unenjeu considérable,humain et écono-mique, qui touche20 millions deFrançais dont lamoitié a des vari-ces. L’Assurancemaladie encouragel’adoption de nou-velles techniquesmini invasives enambulatoire pourconcilier le confortdu patient et la maî-trise des dépensesde santé. Avec sondispositif médicaltransportable etsimple d’utilisation,baptisé V Box, l’in-génieur de forma-tion Nicolas Rauber,répond parfaitementà ce double enjeu.

DR

JDP

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