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AV I S : Vous recevez aujourd’hui l’avant-dernier numéro du Magazine SP. Afin de nous assurer de répondre aux besoins de nos membres, nous vous invitons à communiquer avec nous si vous êtes incapable d’accéder au contenu en ligne du site scleroseenplaques.ca. Veuillez composer le 1 800 268-7582, poste 3055 et nous laisser un message en nous fournissant votre nom et votre adresse.
ARTICLE VEDETTEReprendre sa vie
en main grâce
aux traitements
PASSER À L’ACTIONFrais cachés
ME SENTIR CHEZ MOI
Soins de longue durée
adaptés à l’âge
RECHERCHEEn coulisse
Automne-hiver 2017
Magazine SP, automne-hiver 2017
Société canadienne de la sclérose en plaques250, rue Dundas Ouest, bureau 500, Toronto (Ontario) M5T 2Z5Téléphone : 1 800 268-7582, poste 3055 Télécopie : 416 [email protected] scleroseenplaques.ca/magazinespNuméro d’organisme de bienfaisance : 10 774 6174 RR0001ISSN 0315-1131Numéro de convention de vente pour envoi de Poste-publications canadiennes : 40063383
Photo de la page couverture : Ana Catuneanu
Présidente et chef de la direction par intérim Sylvia LeonardDirectrice de la rédaction : Meaghan KellyRédactrice en chef : Jessica RichardProduction : Gillian Robinson
Comité de rédaction et collaborateursNelson Augustin, Division de la Colombie-Britannique
et du YukonMaheen Ceizar, RechercheJulie Crljen, Division de l’Ontario et du NunavutDonna Czukar, Programmes et servicesJody Fiorino, Marketing et communications Judith Kays, Division de l’AtlantiqueJulie Kelndorfer, Relations avec les gouvernementsIsabelle Laplante, Division du QuébecMary Long, Division de l’AtlantiqueMegan Newman, Division de l’Alberta et des T.N.-O.Ilona Niemczyk, Division du Manitoba et Division de la
SaskatchewanSarah Olivieri, Division de l’Alberta et des T.N.-O.Pam Seto, Marketing et communications
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N O T R E M I S S I O N Être un chef de file dans la recherche sur le remède de la sclérose en plaques et permettre aux personnes aux prises avec cette maladie d’améliorer leur qualité de vie.
FSC FPOLe sceau de confiance du Programme de normes est une marque d’Imagine Canada utilisée sous licence par la Société canadienne de la sclérose en plaques.
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région et découvrir les nouvelles caractéristiques
d’accessibilité de notre site.
Automne-hiver 2017
Table des matières
ARTICLE VEDET TE
Alastair Swann :
Reprendre sa vie en main
4
actualitéRECHERCHE
Combien coûte la réalisation d’un essai
clinique, au juste?
7ME SENTIR CHEZ MOI
Soins de longue durée adaptés à l’âge
9
témoignageMA VIE AVEC L A SP
Récit d’une proche aidante
11SUJETS PR ATIQUES
Savoir, c’est pouvoir :
le Réseau de connaissances sur la SP
13
gestes concrets
L’Approche ECHO
pour accéder à un mieux-être!
14 Faire de l’activité physique
pour mieux vivre avec la SP
15Frais cachés :
prendre en main le fardeau financier de la SP
16
Message de Sylvia
19
MAGA ZINE SP Automne-hiver 20174
Reprendre sa vie en mainreprendre (verbe) /R(ə)prãdR/
Retrouver un état, une disposition, une faculté qui aurait été perdu ou volé.
Certaines personnes vivant avec la sclérose en plaques (SP) sentent que leur vie leur échappe. Selon la gravité
des poussées et la rapidité de son évolution, la SP peut entraîner une perte non négligeable de maîtrise du
corps. S’attaquant au système nerveux central, elle se manifeste différemment d’une personne à l’autre, ce qui
rend parfois le parcours menant à un diagnostic long et confus.
Dans le cas d’Alastair Swann, la douleur et l’inconfort causés par la maladie non diagnostiquée ont mené
à la consommation de drogues et d’alcool. Lorsqu’il a reçu un diagnostic de SP cyclique (poussées-rémissions)
en 2015, il était aux prises avec des problèmes de toxicomanie.
La dépendance aux drogues et à l’alcool diffère grandement de la SP, mais tous deux sont associées à une
perte de maîtrise, la première touchant l’esprit, et la seconde, le corps.
Voici le témoignage d’Alastair.
En mai, j’ai participé à la Marche de l’espoir Jayman BUILT, en tant que chef de l’équipe Recovery Stars.
5
J’avais 16 ans lorsque les premiers symptômes de
SP sont apparus. Au début, je devais aller aux toilettes
fréquemment. Rapidement, je me suis retrouvé avec
les jambes engourdies pendant deux semaines. J’avais
19 ans et je vivais en Colombie-Britannique lorsqu’on
m’a orienté vers un neurologue pour un premier
examen d’IRM. Malheureusement, j’ai déménagé en
Alberta avant de recevoir les résultats.
Par la suite, j’ai vécu plusieurs poussées,
chacune venant accentuer mon degré d’incapacité.
J’ai commencé à m’automédicamenter avec de la
cocaïne et de l’alcool pour aider à soulager certains
symptômes qui me causaient beaucoup d’inconfort.
C’est seulement lorsque j’ai perdu la maîtrise de mes
fonctions corporelles et que la douleur était telle
que je n’arrivais même plus à marcher que je me suis
retrouvé à l’urgence.
À 27 ans, j’ai reçu un diagnostic officiel de SP
cyclique.
FAIRE FACE À LA MALADIE Je fermais les yeux sur
la situation, attribuant mon besoin fréquent d’uriner
à ma consommation d’alcool. En réalité, je savais que
quelque chose clochait, mais j’étais gêné de mes
problèmes de vessie. Je consommais donc pour éviter
de prendre la situation en main.
J’ai été sobre pendant deux mois avant de
commencer un emploi dans les champs pétrolifères
à la fin de 2012. Parallèlement, mon nerf sciatique
a commencé à me faire souffrir. C’était comme si
quelqu’un pinçait un nerf dans ma jambe pour me
donner de douloureuses décharges électriques.
J’ai alors découvert que la méthamphétamine
faisait disparaître la douleur. Sous l’effet du
médicament, mes nerfs étaient tellement engourdis
que la douleur disparaissait, et mon niveau d’énergie
était tel que je ne ressentais pas la fatigue chronique.
À l’époque, je croyais que ces substances m’aidaient à
maîtriser tous ces étranges symptômes.
À l’été de 2014, j’ai vécu ma première vraie
poussée : je n’arrivais plus à soulever ma jambe droite,
qui traînait derrière moi. J’avais toujours de la difficulté
à maîtriser ma vessie et mes intestins.
Cet été-là, je suis retourné au travail dans les
champs pétrolifères après avoir consommé drogues
et alcool pendant une semaine. J’étais complètement
épuisé. Je marchais péniblement, et j’avais
l’impression de devoir aller aux toilettes toutes les cinq
minutes. J’ai laissé mon emploi la journée même sous
prétexte de devoir faire une cure de désintoxication,
passant complètement sous silence mes problèmes
de santé.
TOUCHER LE FOND Je vais passer rapidement
sur les mois qui ont suivi et qui ont été ponctués
de traitements contre la toxicomanie, de rendez-
vous chez le médecin, de rechutes, de tentatives
de guérison et d’autres rendez-vous chez le
médecin. Je marchais encore avec difficulté et
souffrais beaucoup. On m’a finalement orienté vers
un physiothérapeute, qui s’est concentré sur mes
hanches. Le traitement m’a aidé, mais je n’avais
jamais été aussi fatigué de toute ma vie.
En janvier 2015, j’étais de retour en centre de
désintoxication. Quand finalement j’allais mieux, je
me suis retrouvé à la rue, et ma seule option était
de me tourner vers un refuge d’urgence pour sans-
abri. La situation est allée de mal en pis, et je me
suis réveillé un matin incapable de sortir du lit, sans
aucune maîtrise de ma vessie et de mes intestins.
J’ai été transporté à l’hôpital, où un neurologue
m’a évalué et prescrit un traitement par stéroïdes,
qui a considérablement amélioré mon état. Il m’a
également dirigé vers la clinique de SP d’Edmonton.
Après ma première visite, j’ai subi une autre poussée
importante, qui m’a laissé paralysé de la taille aux
orteils. Les médecins ont alors constaté plusieurs
lésions actives dans mon cerveau et sur ma colonne
vertébrale.
J’ai quitté l’hôpital avec en main un plan de
traitement, qui a débuté en septembre 2015. On m’a
prescrit des relaxants musculaires pour atténuer
la douleur causée par mes nerfs ainsi que des
comprimés pour m’aider à dormir, mais je souffrais
d’une grave dépression et j’avais perdu tout espoir. J’ai
donc pris l’équivalent d’une semaine de médicament
en une seule fois. Plus rien ne m’accrochait à la vie.
C’est finalement ma foi qui m’a permis de
remonter la pente. J’avais besoin de me tourner vers
une force supérieure pour m’aider à traverser cette
épreuve. J’ai compris que je n’avais plus personne
autour de moi. Ma famille m’avait tourné le dos, et
je ne voulais plus vivre ainsi. Je pense que j’avais
finalement touché le fond.
MAGA ZINE SP Automne-hiver 20176
REPRENDRE SA VIE EN MAIN L’examen d’IRM
suivant a révélé l’apparition de six nouvelles
lésions au cerveau et à la colonne vertébrale. J’ai
reçu un nouveau plan de traitement, qui m’a aidé
énormément. Je prends désormais un médicament
modificateur de l’évolution de la maladie de deuxième
intention, et je n’ai pas subi de poussée depuis plus
d’un an.
La possibilité de se voir prescrire des relaxants
musculaires ou des antidépresseurs a de quoi effrayer
une personne aux prises avec des problèmes de
consommation de drogues. Je suis toujours en
quête de façons de maîtriser les symptômes de la SP
sans prendre de médicaments. J’ai découvert qu’un
massage par semaine m’aide grandement à réduire
la tension et le stress dans mes muscles. J’utilise
également des huiles essentielles, et je m’alimente
sainement. Comme l’exercice est un antidépresseur
naturel, j’ai commencé la natation. J’ai ainsi pu me
sevrer de mes antidépresseurs, et la nage me détend
et réduit la tension dans mon dos. Elle m’aide à dormir
aussi, ce qui fait que je n’ai plus besoin de prendre de
somnifères. Et comme j’ai plus d’énergie, je n’ai plus
besoin de médicaments pour contrer la fatigue.
En y réfléchissant, ce qui m’a le plus aidé dans
mon parcours, c’est de n’avoir rien caché de mes
symptômes aux médecins, aussi embarrassants
étaient-ils. Les médecins ont tout vu et tout entendu.
Comme ils ne peuvent pas lire dans nos pensées,
il faut leur laisser savoir ce qui est utile et ce qui
n’est pas essentiel. J’ai compris que c’était à moi de
prendre ma santé en main.
TROUVER UNE COMMUNAUTÉ Après avoir reçu
le diagnostic de SP, je me suis joint à un groupe de
soutien par l’entremise de la Société de la SP, et
je suis aujourd’hui animateur bénévole. Le groupe
s’adresse aux jeunes qui savent depuis peu qu’ils ont
la SP. Les rencontres en personne avec des membres
du groupe m’ont apporté un grand soutien. On dit
souvent que seul un toxicomane peut vraiment aider
et comprendre un autre toxicomane. Je crois que
c’est aussi vrai dans le cas de la SP. Personne ne
peut réellement comprendre comment se sent une
personne vivant avec la SP si elle n’en est pas elle-
même atteinte.
Je suis depuis peu un ambassadeur de la SP,
ce qui me permet d’informer la population sur la SP
et ses effets au quotidien. Je m’assure que les gens
savent qu’il existe des systèmes de soutien.
J’ai à cœur de donner du temps à la collectivité
de la SP, car la SP est une maladie que nous avons de
bonnes chances de vaincre dans un avenir pas trop
lointain, et je veux faire partie de la solution. Pour moi,
mais également pour ceux qui n’ont pas encore reçu
de diagnostic.
Aujourd’hui, Alastair est sobre, passionné de natation et membre actif de la collectivité de la SP. Au fil de son parcours, il a appris à ralentir et à vivre au jour le jour. Il croit fermement qu’ il faut savoir défendre ses propres intérêts, au sein du système de santé comme dans d’autres sphères.
Nous espérons que ce témoignage a apporté un certain réconfort à ceux qui traversent des épreuves similaires. Si vous voulez en savoir plus ou obtenir du soutien, vous pouvez communiquer avec un agent info-SP, du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h (heure de l’est). Où que vous soyez au Canada, les agents info-SP vous aideront à obtenir l’ information et le soutien dont vous avez besoin, notamment en vous mettant en contact avec les représentants de la Société de la SP de votre région. Pour joindre un agent info-SP, composez le 1 844 859-6789 ou écrivez à [email protected].
Mon équipe était formée de mon père (qui avait fait la route depuis Penticton), de mes frères, Cameron et David, et de ma belle-sœur, Bev.
7
Les coulisses de la rechercheCombien coûte la réalisation d’un essai clinique, au juste?
La réalisation d’un essai clinique nécessite la
mobilisation de ressources considérables (ressources
humaines, temps et argent, notamment). Divers
facteurs influent sur le coût d’un tel projet, y compris
le type de maladie à l’étude, le plan retenu et les
activités liées à l’essai lui-même. Par ailleurs, la durée
(qui peut être plus ou moins longue), le nombre de
participants et de centres d’étude nécessaires, le type
de données et d’échantillons recueillis, et le nombre
de visites effectuées par les participants sont autant
de paramètres qui varient d’un essai à l’autre. Selon la
valeur de ces paramètres, le coût de la réalisation d’un
essai donné, qui augmente avec le nombre d’années
d’étude, de participants, de centres d’étude et de
visites, peut atteindre plusieurs millions de dollars.
Par ailleurs, pour organiser et réaliser un essai
clinique, il faut se doter des infrastructures, du matériel
et du personnel nécessaires. Les coûts associés à
l’approbation des organismes de réglementation et
du comité d’éthique, au recrutement des participants,
au personnel (médecins, personnel infirmier,
coordonnateurs de l’essai, techniciens et personnel
administratif), et à la collecte et à l’analyse des données
sont tous des facteurs importants à prendre en
considération lors de l’établissement du budget d’un
essai clinique.
Le coût d’un essai clinique dépend également du
type d’essai dont il s’agit : les essais de phase I, qui sont
généralement plus courts et de plus petite envergure
que les essais de phase II, coûtent généralement moins
cher que ces derniers. De même, le budget des essais
de phase II est moins important que celui des essais
de phase III, qui sont menés habituellement auprès de
milliers de participants répartis entre plusieurs groupes de
traitement.
La recherche clinique n’a jamais été aussi complexe;
il en va de même pour les plans et le déroulement des
essais cliniques, qui ne cessent de se complexifier. Comme
l’ont constaté certains experts, pour démontrer que les
nouveaux traitements sont plus efficaces et plus sûrs que
ceux qui sont déjà sur le marché, les chercheurs doivent
mener des essais cliniques encore plus vastes qu’avant,
susceptibles de mettre en évidence des améliorations
significatives, ce qui alourdit le budget. En outre, ces
experts soulignent que les organismes de réglementation,
comme Santé Canada, exigent souvent des données
cliniques additionnelles sur l’efficacité et l’innocuité, ce
qui influe sur la durée et le coût des essais. Enfin, les essais
portant sur les nouveaux traitements contre la SP sont
généralement plus longs et plus complexes qu’auparavant
et portent sur de multiples paramètres (paramètres
cliniques, paramètres fondés sur les examens d’imagerie,
MAGA ZINE SP Automne-hiver 20178
biomarqueurs, résultats signalés par les patients, etc.) visant à
établir leurs effets bénéfiques sur cette maladie chronique et
leur innocuité dans ce cas.
Les essais cliniques sont loin d’être des études
de recherche pures et simples : il faut des ressources
considérables pour mener à bien ce type de projet, qui
prend beaucoup de temps. Quoi qu’il en soit, ce sont des
étapes vitales d’un processus qui permet, ultimement, aux
personnes atteintes de SP ou d’une autre maladie d’avoir
accès à des traitements efficaces. En effet, ils servent de base
aux décisions qui sont prises tous les jours par les cliniciens,
par les patients et leur famille, et par les décideurs en matière
de santé. Ils démontrent les effets secondaires et les bienfaits
inattendus de ces traitements et nous permettent de savoir
quelles personnes sont susceptibles d’en retirer le plus de
bienfaits.
Quelles répercussions les essais cliniques ont-ils sur les personnes qui vivent avec la SP?Le printemps dernier, la Dre Luanne Metz a annoncé une
découverte importante pour la recherche sur la SP en
publiant les résultats de son étude dans le New England
Journal of Medicine. Ces résultats prometteurs indiquent que
la minocycline – soit un médicament sur le marché depuis
des décennies – peut réduire le risque d’apparition de la SP
chez des personnes qui présentent des signes avant-coureurs
de cette maladie.
C’est en 2008 que la Dre Metz, neurologue spécialiste
de la SP qui exerce à l’Université de Calgary, a entrepris ses
travaux sur la minocycline en réalisant un essai clinique
de phase III, comparatif avec placebo, à double insu et
à répartition aléatoire, subventionné par la Fondation
pour la recherche scientifique sur la SP (la Fondation). Le
médicament à l’étude, soit la minocycline, est un antibiotique
qui est surtout employé dans le traitement de certaines
infections bactériennes, telles que l’acné. Des travaux menés
auparavant par l’un des collègues de la Dre Metz, le Dr Wee
Yong, également de l’Université de Calgary, avaient révélé que
la minocycline possédait des propriétés anti-inflammatoires
et neuroprotectrices. Ce sont ces travaux pionniers, aussi
subventionnés par la Fondation, qui ont incité la Dre Metz à
mener un essai clinique visant à établir si la minocycline peut
réduire la probabilité que les personnes ayant éprouvé des
symptômes évocateurs de la SP (appelés « syndrome clinique
isolé ») finissent par recevoir un diagnostic de SP.
Cet essai clinique a été réalisé auprès de 142 participants
recrutés au sein de douze cliniques de SP canadiennes, qui
ont été répartis aléatoirement pour recevoir 100 mg de
minocycline deux fois par jour ou un placebo, pendant
une durée maximale de 24 mois. Jill, une participante de
Calgary, nous a fait part de son expérience et des résultats
de sa participation à cet essai : « Depuis que j’ai commencé
à prendre la minocycline il y a sept ans, je n’ai eu aucun autre
symptôme lié à la SP. J’ai l’impression que ce médicament a
effectivement empêché mes symptômes d’évoluer vers un
diagnostic de SP. Le nombre de cas de SCI (syndrome clinique
isolé) qui évoluent vers la SP est très élevé, et j’estime avoir
beaucoup de chance que ce médicament ait stoppé l’évolution
de mes symptômes. Je n’ai toujours pas reçu de diagnostic
de SP et je suis persuadée que c’est grâce aux effets de ce
médicament. »
Les résultats prometteurs de l’essai clinique mené par
la Dre Metz indiquent que la minocycline réduit le risque
d’apparition de la SP chez les personnes qui présentent des
signes avant-coureurs de cette maladie. Ils démontrent
également qu’il est essentiel de traiter la SP ou les signes
avant-coureurs de cette maladie le plus tôt possible au
moyen d’un traitement abordable et très accessible, comme
la minocycline. Au Canada, la version générique de la
minocycline coûte environ 1 $ par dose. La prise de deux doses
quotidiennes signifierait par conséquent des frais annuels de
500 à 600 $ par année environ, soit un montant nettement
moindre comparativement au coût des autres médicaments
actuellement sur le marché.
Les résultats de cet essai sont très encourageants et
confirment que la minocycline est une option thérapeutique
viable pour les personnes en proie aux signes avant-coureurs
de la SP, en raison de son accessibilité, de son profil d’innocuité
bien établi et de son coût. Qui plus est, ils aideront les
neurologues et les personnes atteintes de SP à prendre des
décisions concernant le traitement initial et à déterminer
si l’intégration de la minocycline au plan de traitement est
envisageable.
Le parcours de la minocycline est un très bel exemple de
recherche translationnelle, soit un cas où les résultats d’études
préliminaires menées en laboratoire ont trouvé des applications
cliniques. Le fruit de tous ces efforts permettra de tirer parti
d’options thérapeutiques additionnelles pour les personnes
qui vivent avec la SP et contribuera au développement d’un
modèle de plus en plus répandu, qui est axé sur la nécessité de
commencer à traiter cette maladie le plus tôt possible.
Soyez à l’affût de toutes les nouvelles sur la recherche en SP à scleroseenplaques.ca/ nouvelles-sur-la-recherche.
Depuis que j’ai commencé à prendre la minocycline il y a sept ans, je n’ai eu aucun autre symptôme lié à la SP. J’ai l’impression que ce médicament a
effectivement empêché mes symptômes d’évoluer vers un diagnostic de SP.
9
Me sentir chez moiSoins de longue durée adaptés à l’âge
Soyez à l’affût de toutes les nouvelles sur la recherche en SP à scleroseenplaques.ca/ nouvelles-sur-la-recherche.
Parlez-nous de votre expérience des centres de soins de longue durée sur Twitter, @SocCanDeLaSP.
« Un problème majeur auquel on fait face
quand on a 45 ans et qu’on vit dans un centre de
soins de longue durée est que tout est adapté à
une clientèle beaucoup plus âgée que soi et ayant
des besoins fort différents des siens. La nourriture,
les activités, les sorties, l’équipement du gymnase,
les soins d’hygiène, la sécurité, les heures de visite :
tout est organisé en fonction de gens beaucoup
plus vieux que moi. Les règles et les politiques
sont conçues pour une autre génération, pour les
personnes qui en sont à la fin du cycle de la vie.
« Comme la plupart des gens, j’aime passer du
temps avec mes pairs – des personnes avec qui j’ai
des références communes, dont les expériences se
rapprochent des miennes, qui saisissent le sens de
mes blagues et qui comprennent mes problèmes.
Je côtoie tous les jours des personnes qui pensent
à la mort ou qui sont sur le point de mourir, mais
je n’en suis vraiment pas là. Je suis forcée de me
lier d’amitié avec des gens qui mourront bien avant
moi. Ce n’est pas facile. Et c’est pénible de pleurer
autant d’amis. Et pour ceux qui sont atteints d’une
maladie sur laquelle le stress a un impact négatif, il
peut être néfaste pour la santé de perdre sans cesse
ses amis et de voir des gens mourir. Les relations
intergénérationnelles sont certes une bonne chose,
mais pas quand elles nous sont imposées.
« J’aimerais que le gouvernement engage
une réflexion sur le mot “incapacité” et qu’il
redéfinisse les mesures de soutien qui sont offertes
aux personnes handicapées. Par ailleurs, en tant
que Canadienne atteinte de SP, je ne reçois pas la
même aide financière que les personnes âgées, ce
qui a un impact sur ma capacité à accomplir des
choses et à faire partie intégrante de ma collectivité.
Melanie Gaunt a 45 ans. Elle adore aller au petit
café du coin pour y savourer son café, qu’elle aime
bien noir. Elle travaille à temps partiel et est la
cofondatrice d’un groupe bénévole de défense des
droits. Elle a de nombreux amis, avec qui elle aime
passer du temps. Melanie est atteinte de sclérose
en plaques et elle habite dans un centre de soins
de longue durée situé à l’extérieur d’Halifax, en
Nouvelle-Écosse.
MAGA ZINE SP Automne-hiver 201710
Je me sens physiquement, financièrement et
socialement isolée, ce qui rend tout plus difficile.
Trouver un sens à sa vie et avoir une raison d’être
sont des éléments importants de la qualité de vie
et de la dignité. J’aimerais habiter dans un endroit
où je me sentirais chez moi. Voilà pourquoi j’ai
cofondé Independence Now Nova Scotia, soit
un groupe de défense des droits à l’intention des
jeunes adultes qui vivent dans un centre de soins
de longue durée. Nous voulons que les décideurs
politiques entendent notre point de vue et que
celui-ci les incite à apporter des changements qui
nous permettront de vivre de façon plus autonome,
quelle que soit la résidence qui constitue notre
chez-nous. »
Avec quelques-uns de ses bons amis, Melanie a participé à une parade dans sa localité, et c’est en vélo-fauteuil roulant qu’elle y a pris part.
Nous sommes résolus à améliorer la qualité de vie des
Canadiens touchés par la SP. C’est dans cette optique
que nous mettons sur pied des programmes et des
services dans le but de soutenir les personnes touchées
par la SP. Nous menons des activités de défense des
droits et des intérêts à tous les échelons et appuyons les
gens qui cherchent à faire valoir leurs droits. Nous faisons
notamment la promotion de centres d’hébergement
adaptés à l’ âge des bénéficiaires auprès des gouverne-
ments fédéral et provinciaux. Si vous ou l’un de vos
proches avez la SP et éprouvez des difficultés à vivre
de façon autonome dans un centre de soins de longue
durée, écrivez-nous sur Twitter (@SocCanDeLaSP),
envoyez-nous un message par courriel (agentinfosp@
scleroseenplaques.ca) ou appelez-nous (1 844 859-6789).
11
Au début des années 1980, Roger éprouve
plusieurs épisodes d’engourdissements, de
pertes d’équilibre, de faiblesse musculaire et de
fatigue constante. Après une rencontre avec un
neurologue, le verdict tombe : Roger est atteint
de sclérose en plaques. Dès les premières
années, la maladie progresse sournoisement. Il
devient vite évident pour Roger, un sportif et un
professionnel avec de grandes ambitions, que
la vie ne serait pas exactement comme il l’avait
imaginée. À cette époque, il n’existe aucun
médicament connu pour traiter la SP. Le mieux
est de vivre et d’espérer que ça ira mieux.
Ma vie avec la SPRécit d’une proche aidantePAR CHANTAL JOUBERT
En choisissant d’unir ma vie à la sienne, je savais un peu dans quoi je m’embarquais,
même s’il existait peu d’informations sur la SP.
MAGA ZINE SP Automne-hiver 201712
Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai
fait la connaissance de Roger. Je travaillais à temps
plein pour la police municipale de Rimouski, de
jour, de soir, de nuit – c’est ça la vie de patrouilleur!
Roger, quant à lui, était en arrêt de travail. En
choisissant d’unir ma vie à la sienne, je savais un
peu dans quoi je m’embarquais, même s’il n’existait
que peu ou pas d’information sur la SP, ses causes,
ses effets et, surtout, sur le type de médicament
pouvant la guérir... J’ai voué mon amour et mon
énergie à mon chum et l’ai accompagné dans ce qu’il
traversait. Pour nous, il ne s’agissait plus de sport en
couple ni de marches dans la nature. Cependant,
nous pouvions profiter des bons restaurants, de
sorties au cinéma et de petits voyages et, surtout,
apprécier notre vie à deux.
Au fil des ans, son autonomie a diminué.
Nous avons dû adapter la maison pour faciliter les
déplacements de Roger et diminuer ses risques de
chutes. Nous avons laissé progressivement tomber
les voyages sous le soleil. Nous avons également pris
une difficile décision, celle de ne pas avoir d’enfants.
Un autre gros deuil, mais ne sachant pas quelles
seraient les conséquences de cette maladie ni si elle
était héréditaire, nous n’avons pas pris de risques
inutiles.
Depuis que j’ai pris ma retraite, en avril 2015,
j’accompagne Roger à temps plein. Je prends en
charge tout ce qui est relatif à l’entretien de la
maison et du chalet ainsi que ses déplacements
(Roger se déplace à l’aide d’un triporteur). Je suis
infirmière, aidante, psychologue, thérapeute, amie,
conseillère, épouse, etc. Roger et moi devons tous
les deux nous ajuster constamment. Nous éprouvons
certaines difficultés liées à la maladie et j’avoue
que, parfois, je manque de patience et j’ai envie de
m’évader! Mais je sais aussi que j’aime mon mari
profondément et que ça finit toujours par passer.
On trouve toujours une solution et de l’aide. J’ai un
conjoint exceptionnel, généreux et compréhensif et je
sais qu’il voit que parfois, c’est très difficile pour moi
d’assumer mon rôle d’aidante à temps plein. Nous
sommes ensemble depuis plus de 32 ans. Nous avons
vécu de merveilleux moments et nous en avons de
nombreux autres à vivre ensemble.
Afin de mieux composer avec la SP, j’ai
commencé à m’impliquer auprès de la Société
canadienne de la sclérose en plaques en 2010. En fait,
mon premier contact avec la Société de la SP a été
en 2009 lorsque j’ai décidé de participer à la Marche
de l’espoir de la Section Québec. L’expérience m’a
beaucoup plu et quand on m’a approchée, l’année
suivante, pour me proposer la présidence d’honneur
de la première Marche de l’espoir du Bas-Saint-
Laurent, c’est avec plaisir que j’ai accepté. Depuis
2013, je fais partie du conseil d’administration de la
Section Bas-Saint-Laurent et j’en suis la présidente
depuis 2015. Je suis également membre du conseil
des présidents de la Division du Québec depuis 2016.
Quand j’ai fait le choix de faire ma vie avec
Roger, je savais que celle-ci serait remplie de
défis. Nous avons connu des hauts et des bas. Des
moments de peur, mais aussi de grande joie. Mais
c’est la vie que j’ai choisie et je ne le changerais pour
rien au monde. Parce que Roger vaut bien plus que
tout ce que je pourrais faire pour lui.
Je suis infirmière, aidante, psychologue, thérapeute, amie, conseillère, épouse, etc.
1 3
Sujets pratiques Savoir, c’est pouvoir : découvrez le Réseau de connaissances sur la SP
C’est au cours de l’automne 2016 qu’a été lancé par
la Société de la SP un programme de soutien global,
soit le Réseau de connaissances sur la SP. Les services
offerts par les agents info-SP constituent le premier
volet de ce programme à avoir été mis en œuvre. Le
réseau d’agents info-SP incarne l’engagement de la
Société de la SP à offrir des services de la plus haute
qualité aux gens touchés par la SP. Durant les heures
de service, par courriel ou par téléphone, on peut
communiquer avec un agent info-SP pour obtenir
de l’information soigneusement compilée sur divers
sujets tels que la médication, les soins de santé,
la prise en charge des symptômes et la recherche
sur la SP. Les agents info-SP travaillent en étroite
collaboration afin d’assurer une couverture complète
des besoins, et ce, aux quatre coins du pays. L’idée
d’un tel réseau a émergé à l’issue d’une consultation
qui avait clairement fait ressortir la nécessité pour les
personnes d’accéder à de l’information fiable et de
qualité sur cette maladie et d’obtenir de l’aide leur
permettant de s’orienter parmi les diverses ressources
médicales, communautaires ou gouvernementales
offertes en ligne. Le rôle des agents info-SP consiste
à fournir une assistance immédiate aux Canadiens
touchés par la sclérose en plaques, quelles que soient
les répercussions de cette maladie sur leur quotidien,
et à aider ces personnes à y voir plus clair malgré la
nature complexe de la SP.
« Je m’appelle Laura, je suis agente info-SP. Chaque jour, je parle à des gens de diverses régions du pays, ce qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur les soins de santé, de même que sur les mesures de soutien offertes par le gouvernement et les collectivités aux quatre coins du pays. Ce que nous faisons a beaucoup d’ importance, justement grâce à l’étendue du Réseau. Souvent, ce sont des gens des régions rurales qui communiquent avec nous. Ils vivent avec la sclérose en plaques depuis un certain temps, mais n’en ont jamais parlé à qui que ce soit. C’est un service très accessible. Une dame avec qui je me suis entretenue avait hésité avant de communiquer avec nous — elle ne croyait pas pouvoir obtenir de l’ information de qualité, car, auparavant, dans des bureaux de médecin et d’autres organismes, on lui avait répondu de façon expéditive. Nous lui avons toutefois fourni le soutien dont elle avait besoin. Elle a été étonnée par l’exhaustivité des renseignements que nous lui avons procurés et notre disponibilité. Elle a recommuniqué avec nous à quelques reprises par la suite. Ma mère est atteinte de SP cyclique. Je suis donc bien placée pour comprendre pourquoi les gens ont besoin d’obtenir rapidement de l’ information fiable, et, en tant qu’agent info-SP, je garde toujours ça en tête quand je travaille. »
STATISTIQUES SUR LES DEMANDES TR AITÉES PAR LES AGENTS INFO -SP :
Nombre de demandes reçues par téléphone en moyenne par mois depuis la création du réseau d’agents info-SP.
Nombre de demandes reçues par courriel en moyenne par mois depuis la mise sur pied du réseau d’agents info-SP.
Nombre d’heures durant lesquelles les agents info-SP sont prêts chaque jour à répondre aux demandes faites par téléphone ou par courriel (de 8 h à 20 h, heure de l’Est).
Nombre d’heures de formation reçue par les agents info-SP avant leur entrée en service.
Délai maximal d’un jour ouvrable avant qu’un agent info-SP puisse apporter une réponse adéquate à une demande.
PRINCIPAUX SUJETS
Prise en charge des symptômes
Soutien du revenu
Médicaments
Services de santé offerts par des professionnels
Pour communiquer avec un agent info-SP, composez le 1 844 859-6789 ou écrivez à [email protected].
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Vivre avec la sclérose en plaques comporte son lot
de défis. Jongler avec les multiples symptômes au
quotidien peut s’avérer un lourd fardeau. Il arrive donc
que les personnes atteintes de SP souffrent d’anxiété
et entretiennent des pensées négatives. Alors que
14 médicaments ont été mis au point à ce jour pour
ralentir l’évolution de cette maladie, l’Approche
ECHO, pour sa part, constitue une stratégie non
pharmacologique visant à favoriser le mieux-être de la
personne atteinte de SP. Voilà un excellent complément
au traitement!
Élaborée dans les années 1980 par le Dr Jean-
Charles Crombez à l’Hôpital Notre-Dame du CHUM,
à Montréal, cette approche s’adresse principalement
aux personnes atteintes d’une maladie physique ou
psychologique. Elle facilite la gestion du stress et de
l’anxiété et la prise en charge de la douleur physique,
permet de mettre à distance la maladie et les problèmes
et d’optimiser le niveau d’énergie, favorise le bien-
être et contribue à la diminution des symptômes
psychologiques.
Cette méthode repose sur quatre dimensions
qui s’articulent autour de concepts-clés qui ont donné
son nom à l’approche, soit Espace, Courant, Harmonie
et Oeuvre. Plus précisément, il s’agit d’une approche
grandement inspirée de la pleine conscience, qui
propose d’ouvrir un espace intérieur au sein duquel on
peut se dégager de ses douleurs et de ses émotions.
L’Approche ECHO vise l’élimination des blocages
qui nuisent au processus naturel de la santé et du
mieux-être de la personne. Elle permet aussi aux gens
d’explorer le rapport qu’ils entretiennent avec leurs
symptômes et leurs difficultés, et ce, en abordant le
mal-être qui les sous-tend.
Pour se familiariser avec l’approche ECHO, les
personnes intéressées n’ont qu’à suivre une formation.
Après une période de pratique guidée, on peut tout
simplement continuer par soi-même. On pourra alors
se maintenir dans un état de présence à soi grâce aux
outils acquis, soit la relaxation, la visualisation et la
méditation, mais aussi grâce à une attitude intérieure
non critique. En cultivant cet état de façon aussi
permanente que possible, on favoriserait les processus
continus d’autoguérison.
Bon nombre se demandent comment évaluer
l’effet d’une telle démarche. « Il ne faut pas se leurrer,
déclare le Dr Crombez. Le pouvoir du processus naturel
d’autoguérison demeure limité. Mais dans des cas de
maladies graves, on a constaté que l’autoguérison
peut contribuer à réduire les symptômes, ou alors à les
rendre beaucoup plus tolérables, et même parfois à
faire régresser la maladie1. » Bonne pratique!
1 http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=approche-echo-th-livres-etc
L’Approche ECHO pour accéder à un mieux-être!
Pour obtenir plus d’ information sur l’Approche ECHO et sur la formation qui s’y rapporte, visitez le uqtr.ca/fc.mieuxetre.
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Nous le savons tous, la pratique régulière de
l’activité physique a des effets positifs sur la santé
tant physique que mentale. Eh bien, il n’en fait pas
exception pour les personnes atteintes de sclérose
en plaques. En effet, la recherche actuelle démontre
sans équivoque que la pratique de l’activité physique
est bénéfique pour les personnes qui vivent avec
la SP. Les médecins vont même jusqu’à dire qu’elle
est considérée aujourd’hui comme l’un des aspects
indispensables de la prise en charge globale de cette
maladie.
Il est vrai que les symptômes associés à la SP
peuvent compliquer la pratique d’activités physiques.
Dans ce cas, il importe de composer avec les capacités
de la personne, plutôt que de se concentrer sur ses
incapacités. D’ailleurs, de nombreux programmes
d’activités physiques pour les personnes ayant la sclérose
en plaques ont été mis sur pied.
Plus précisément, les activités dites aérobies,
comme la natation et la marche rapide, ainsi que les
exercices de renforcement musculaire permettent
d’améliorer la fonction intestinale, la force musculaire et
l’équilibre tout en diminuant considérablement la fatigue,
souvent extrême chez les gens ayant la SP. Pour leur
part, les étirements permettent d’assouplir les muscles et
accroissent ainsi la mobilité, en plus de réduire l’anxiété.
Véronique Dallaire, qui est atteinte de sclérose
en plaques, pratique le yoga depuis presque six ans.
Convaincue des bienfaits de cette activité physique sur
sa maladie, elle a récemment ouvert son propre studio,
Yoga Dandelion, à Québec, où on offre des cours aux
personnes ayant des limitations, comme une mobilité
réduite ou des maux chroniques. « J’ai envie de rendre
la pratique du yoga accessible aux gens qui ont des
incapacités », annonce-t-elle. Elle nous assure que
l’acceptation de son diagnostic s’est faite presque en
totalité grâce au yoga. « Le yoga permet d’accepter ce
qui est. Il s’agit d’une connexion entre l’esprit et le corps,
et, en plus, les bénéfices sont rapides et perdurent »,
ajoute-t-elle.
Bref, peu importe l’activité physique pratiquée,
l’important c’est de bouger. Bouger pour réduire les
symptômes de la maladie, mais aussi pour améliorer son
humeur ainsi que sa qualité de vie. Et n’oubliez pas de
vous concentrer sur vos capacités!
Faire de l’activité physique pour mieux vivre avec la SP
Pour obtenir plus d’ information sur l’Approche ECHO et sur la formation qui s’y rapporte, visitez le uqtr.ca/fc.mieuxetre.
Consultez la trousse d’ information sur la pratique de l’activité physique chez les personnes atteintes de SP à l’adresse suivante : http://bit.ly/2xEEtqo.
MAGA ZINE SP Automne-hiver 201716
Agir pour stopper la SPFrais cachés : prendre en main le fardeau financier de la SP
Oui, je peux affirmer sans hésiter qu’il est coûteux
de vivre avec la SP. Ce sont les appareils dont
les personnes atteintes de SP ont besoin pour
retrouver une vie normale qui coûtent le plus
cher. Il faut payer pour les fauteuils roulants, les
déambulateurs, les canes, les dispositifs de conduite
par commandes manuelles et les lève-personnes
dans la maison. Dans mon cas, tout a commencé
il y a longtemps, quand j’ai été admis à l’hôpital
pour une infection urinaire et que j’y suis resté
pendant tout un mois. Auparavant, j’étais capable de
passer de mon fauteuil à mon lit et à la toilette sans
l’aide de personne. Après mon séjour à l’hôpital,
je n’y parvenais plus. Il a donc fallu installer un
lève-personne dans la salle de bains et un autre
dans la chambre à coucher. L’installation et l’achat
d’assiettes avec bordure et d’ustensiles spécialisés
ont fini par coûter plus de 9 000 $. Il y a quatre ans,
j’ai dû arrêter de conduire. Nous avons alors été
contraints de dépenser près de 20 000 $ en services
de garde, parce que je ne pouvais plus déposer et
cueillir les enfants à l’école.
Le fardeau financier de la SP dépend en
grande partie de la vitesse à laquelle votre état se
détériore. Il y a 10 ans, je pouvais encore marcher.
Aujourd’hui, je suis cloué à un fauteuil roulant. J’ai
cessé de travailler comme électricien il y a 12 ans, à
l’âge de 26 ans. J’ai un excellent réseau de soutien,
ma femme est d’une grande aide pour les tâches
ménagères et les courses, et des voisins et des
membres de ma famille nous donnent un coup
de main pour la pelouse et les choses du genre.
Sans leur aide, il nous faudrait payer pour tout ça.Andrew a reçu un diagnostic de sclérose en plaques cyclique en 2003. Il est aujourd’hui atteint de SP progressive secondaire. Il vit en Colombie-Britannique avec sa femme et leurs trois garçons.
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Pour en savoir plus sur nos activités de défenses des droits et des intérêts, visitez le scleroseenplaques.ca/aidez-nous/passez-a-laction.
Si vous vivez au Canada et avez la SP, vous devrez
peut-être prendre des décisions financières difficiles
touchant le quotidien : aménagement de la maison,
achat de fournitures médicales et d’appareils, de
services de réadaptation, de services de garde pour
les enfants, de services d’entretien ménager, de
médicaments et plus encore. Il vous faudra peut-être
envisager l’éventualité de ne plus pouvoir travailler
en raison de la nature imprévisible de votre maladie
et des obstacles que présentent les divers systèmes
d’aide et de soutien en place dans notre pays.
Il est difficile pour les personnes atteintes de SP
de maintenir une bonne qualité de vie en raison de
l’imprévisibilité et de la nature épisodique de cette
maladie. À cela s’ajoutent, d’une part, la difficulté
de vivre avec une maladie invalidante dont les
symptômes peuvent être visibles ou non et, d’autre
part, les limites des programmes d’aide offerts aux
divers paliers de gouvernement qui peuvent placer
dans une situation financière extrêmement difficile les
familles canadiennes aux prises avec les répercussions
de la SP.
Outre les répercussions financières des obstacles
liés à la SP, cette maladie est coûteuse en soi. Pensez
aux coûts des médicaments et des traitements
non couverts par les fournisseurs d’assurance, y
compris le coût des activités favorisant le bien-être
(comme les cours de yoga, de Pilates et d’aérobie,
la massothérapie, l’acupuncture, les services d’un
nutritionniste), les frais de retard ou de rendez-vous
manqués parce que les pertes de mémoire sont un
symptôme de la SP, les frais supplémentaires à payer
lors des voyages pour assurer l’accessibilité et les frais
d’entretien ménager. Ces coûts, et beaucoup d’autres,
font rapidement grimper la facture, sans compter
que la SP peut nuire à la capacité de travailler ou
d’occuper un emploi à temps plein.
Voici des exemples de frais que doivent assumer les
personnes atteintes de SP :
Frais de
livraison
Frais de stationnement
accessible
Frais de retard
Coût des fournitures
médicales et des
appareils
Coût des services de
réadaptation
Frais de préparation
des repas
Coût des programmes
de mieux-être
Frais d’entretien
de la maison
Coûts d’aménagement
de la maison et du
véhicule
Frais de taxi
Coût des
médicaments
Frais de services
de garde
Frais d’entretien
ménager
Investissement
en temps
MAGA ZINE SP Automne-hiver 20171 8
Nous souhaitons nous assurer que les Canadiens touchés par la SP ont la possibilité de participer
pleinement à tous les aspects de la vie. Nous avons rencontré en personne plus de 80 députés
fédéraux ce printemps et menons une campagne d’action en ligne annuelle afin de défendre
de façon continue les intérêts des Canadiens touchés par la SP. Nos interventions ciblent
principalement les trois volets suivants :
1Permettre aux gens de travailler! Assouplir les programmes axés sur
l’emploi pour aider les personnes atteintes de SP ou d’une autre maladie épisodique
à demeurer sur le marché du travail.
2Permettre aux gens de joindre les deux bouts! Améliorer les
programmes de soutien du revenu et d’aide aux personnes handicapées au profit des
gens atteints de SP qui ne peuvent pas travailler ou qui ont la capacité d’occuper un
emploi de façon intermittente seulement.
3Faire de l’accessibilité une réalité! Mettre en œuvre une législation
appropriée en matière d’accessibilité, améliorer l’accès aux traitements et investir
dans des programmes complets de soins à domicile.
PROG R A MME DE SOUTIEN
ENTRE PAIRS
Parfois, la meilleure personne à
qui parler est celle qui comprend
exactement ce que l’on vit. Les
bénévoles du programme de soutien
entre pairs sont des personnes
vivant avec la SP issues de toutes
les régions du Canada. Grâce à une
formation complète, elles possèdent
les compétences requises pour
vous aider le mieux possible. Pour
participer au programme, écrivez à
ou composez le 1 800 268-7582,
poste 3149.
AG ENT S INFO -SP
Les agents info-SP sont
là pour vous fournir de
l’information et du soutien
adaptés à vos besoins.
Vous pouvez les joindre par
courriel, à agentinfosp@
scleroseenplaques.ca, ou
par téléphone, au
1 844 859-6789,
de 8 h à 20 h (HE).
PROG R A MME D’AIDE
JURIDIQUE BÉNÉ VOLE ( VL AP)
Ce programme est conçu pour vous
permettre de trouver de l’information
et des ressources qui vous aideront
à obtenir de l’aide sur le plan
juridique et de la défense des droits
et des intérêts dans des domaines
comme les droits des personnes
handicapées, le logement, l’emploi,
la sécurité du revenu, entre autres.
Vous pouvez également obtenir de
l’aide pour remplir des demandes
de prestation d’invalidité du Régime
de pensions du Canada et d’autres
demandes de soutien du revenu.
Nous avons mis en place plusieurs programmes pour vous aider, votre famille et vous,
à mieux comprendre les coûts et les obstacles financiers liés à la SP.
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Message de Sylvia La dernière année en a été une d’effervescence pour la
collectivité de la sclérose en plaques, notamment grâce
au lancement de l’étude sur la progression de la SP, à
la croissance du Réseau de connaissances sur la SP et
à l’homologation du 14e médicament modificateur de
l’évolution de la SP. C’est avec plaisir que je constate
des progrès dans notre lutte pour stopper la SP!
L’étude de cohorte canadienne sur la progression
de la SP constituera, à l’échelle du pays, une occasion
unique de résoudre des questions cruciales sur cette
maladie et de découvrir pourquoi celle-ci progresse
chez certaines personnes seulement. Son objectif est
de recueillir des données biologiques et cliniques et
des observations tirées de contextes concrets pour
que les chercheurs puissent répondre à diverses
questions qui demeurent sans réponse et dresser
un tableau complet de la progression de la SP.
L’équipe qui dirigera l’étude sera dévoilée au début
de l’année 2018, après quoi elle amorcera ses travaux.
Nous attendons avec intérêt la mise en branle de cette
étude, qui nous fera avancer dans la recherche de
réponses.
Le chemin à parcourir n’est pas toujours facile.
Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes
toujours en attente de l’homologation de l’Ocrevus par
Santé Canada pour le traitement de la SP progressive
primaire. Nous demeurons optimistes qu’un premier
médicament contre cette forme de SP sera bientôt
approuvé dans notre pays. La SP progressive demeure
pour nous une priorité, et ce, tant sur le plan de la
recherche que de la sensibilisation.
Le Réseau de connaissances sur la SP a connu
une forte croissance au cours de la dernière année,
dont le programme d’agents info-SP, qui a pris
beaucoup d’ampleur. Celui-ci nous permet d’offrir de
l’information et du soutien aux personnes touchées par
la SP. Cette année, nous sommes en voie d’atteindre
4 000 demandes reçues, lesquelles portent sur les
médicaments, les services de santé, la prise en charge
des symptômes et le soutien du revenu, entre autres
sujets. Les commentaires sont positifs relativement à ce
programme, et nous nous réjouissons à la perspective
de poursuivre sur cette lancée pour appuyer les
personnes touchées par la SP de tout le pays.
En août, c’est en partenariat avec A&W que nous
avons tenu le Rendez-vous A&W pour stopper la SP,
pour une neuvième année consécutive. Christine
Sinclair, double médaillée de bronze olympique et
capitaine de l’équipe nationale féminine de soccer du
Canada, s’est jointe à la lutte que nous menons. Sandra,
la mère de l’athlète, est atteinte de SP, raison pour
laquelle notre cause est si importante pour Christine.
Grâce à l’appui de cette dernière, la campagne a connu
cette année un succès sans précédent, et plus de
1,8 million de dollars ont été amassés, qui permettront
de financer des programmes, des services et des
travaux de recherche novateurs. Nous remercions
Christine, les Services alimentaires A&W du Canada Inc.
et les quelque 900 franchisés qui ont contribué à cette
réussite.
À l’approche des fêtes de fin d’année, nous tenons
à vous offrir nos meilleurs vœux et à vous souhaiter
une très bonne année.
Numéro de convention de vente pour envoi de Poste-publications canadiennes : 40063383
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