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L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION PROCHAINE DATE DE TOMBÉE : CONSOMMATION DURABLE P. 15 Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Volume 39, numéro 8 - avril 2008 Le métissage… source d’avenir Clement B. Bishinga, étudiant en agroéconomie « L'unité de la multiplicité, l'accord des éléments d'une diversité, l'harmonie d'une heureuse propor- tion. » (G. W. von Leibniz) On pourrait facilement se demander pourquoi parler de métissage dans un journal dont le thème est l’agroali- mentaire. Pourtant, le métissage est LA source de toute l’évolution agronomi- que. Le métissage (croisement d’animaux, de plantes appartenant à des races ou à des variétés différentes; généralement dans le but d’a- méliorer celles-ci), a permis à l’être humain de développer des culti- vars conditionnés à leur utilisation et d’améliorer génétiquement les espèces animales. Ne serait-ce pas une source perpétuelle d’avenir pour la vie? De plus, d’un point de vue nutritionnel, le métissage a amené les merveilleux bienfaits d’une cuisine continentale où règnent les odeurs et les arômes de toute la planète. Quoi de mieux qu’un père sachant faire le meilleur poulet à l’arachide et une mère, le meilleur sucre à la crème? Combinés à un verre de cidre de glace en apéritif et une bou- teille de vin de bananes durant le souper, je vous garantis une ri- chesse gustative métissée! (Suite à la page 9) Septembre 2008 L’A L’A L’AGRAL GRAL GRAL DE DE DE LA LA LA DERNIÈRE DERNIÈRE DERNIÈRE CHANCE CHANCE CHANCE! ÉDITION DITION DITION « « « CONSEILS CONSEILS CONSEILS DAVENIR AVENIR AVENIR » » » SEMER LE PATRIMOINE P. 13 PRODUCTION PORCINE : LES BALANCES ÉLECTRONIQUES P. 12 LE MULTICULTURALISME, SOURCE DE CONSEILS P. 11 ON SEST AIMÉ COMME ON SE QUITTEP. 15 MOT DU MINISTRE P. 15

Avril 2008

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L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION

PROCHAINE DATE DE TOMBÉE :

CONSOMMATION DURABLE P. 15

Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Vol

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Le métissage… source d’avenir

Clement B. Bishinga, étudiant en agroéconomie « L'unité de la multiplicité, l'accord des éléments d'une diversité, l'harmonie d'une heureuse propor-tion. » (G. W. von Leibniz)

On pourrait facilement se demander pourquoi parler de

métissage dans un journal dont le thème est l’agroali-mentaire.

Pourtant, le métissage est LA source de toute l’évolution agronomi-que. Le métissage (croisement d’animaux, de plantes appartenant à des races ou à des variétés différentes; généralement dans le but d’a-méliorer celles-ci), a permis à l’être humain de développer des culti-vars conditionnés à leur utilisation et d’améliorer génétiquement les espèces animales. Ne serait-ce pas une source perpétuelle d’avenir pour la vie? De plus, d’un point de vue nutritionnel, le métissage a amené les merveilleux bienfaits d’une cuisine continentale où règnent les odeurs et les arômes de toute la planète. Quoi de mieux qu’un père sachant faire le meilleur poulet à l’arachide et une mère, le meilleur sucre à la crème? Combinés à un verre de cidre de glace en apéritif et une bou-teille de vin de bananes durant le souper, je vous garantis une ri-chesse gustative métissée!

(Suite à la page 9)

Septembre 2008

L’AL’AL’AGRALGRALGRAL DEDEDE LALALA DERNIÈREDERNIÈREDERNIÈRE CHANCECHANCECHANCE!!!

ÉÉÉDITIONDITIONDITION « « « CONSEILSCONSEILSCONSEILS DDD’’’AVENIRAVENIRAVENIR » » »

SEMER LE PATRIMOINE

P. 13

PRODUCTION PORCINE : LES BALANCES ÉLECTRONIQUES

P. 12 LE MULTICULTURALISME, SOURCE DE CONSEILS P. 11

ON S’EST AIMÉ COMME ON SE QUITTE…

P. 15 MOT DU MINISTRE P. 15

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Après une petite pause de quelques numéros, voilà que je reprends le clavier pour ce dernier mot de l’Agral de l’année 2007-2008. Non pas que notre co-directeur François ne faisait pas un bon travail; au contraire, sa plume habile et son humour en coin ont su ajouter une agréable saveur en ces pages. Espérons que le poids de ses futures responsabilités de directeur général ne lui couperont pas l’inspiration, ce serait bien dommage! Non pas qu’il ne faisait pas du bon travail, donc, mais j’avoue que j’étais un peu nostalgique et qu’il me fait très plai-sir de me réapproprier cette tâche pour une dernière fois. So let’s get sentimental! C’est fou, ce journal à vraiment un « je-ne-sais-quoi ». Une énergie, un petit quelque chose de magique qui se transmet d’année en année… Comment expliquer que cinq personnes (six!) d’emblée plutôt différentes et pratiquement inconnues les unes des autres au début de l’année aient été empor-tées, cette année encore, par cette euphorie qui rend chacune des périodes de montage mensuelles si exceptionnelle? Un travail d’équipe où chacun, avec sa personnalité, met un peu du sien dans chaque numéro. Un travail d’équipe où le délire l’emporte parfois sur la productivité, certes, mais où les nombreuses heures de travail sont cha-que fois récompensées par l’arrivée de ce nouvel Agral fraîchement imprimé… Bref, je garderai un excellent souvenir de mes deux années au sein de l’équipe, et surtout, des personnes que j’ai eu la chance d’y connaître. Félicitations et merci à vous tous. Nous étions tous finissants (ou presque) cette année et craignions un peu pour l’ave-nir de votre journal facultaire… Il est tou-jours un peu stressant de convoquer une assemblée générale sans savoir si la relève répondra à l’appel. Mais place à la jeunesse!

La relève a répondu et je ne suis pas inquiète qu’elle saura relever le défi avec le même plaisir que nous y avons pris cette année. Je leur sou-haite donc tous les suc-cès pour cette 40e édi-tion de l’Agral à venir. Et aux membres sortants je souhaite la meilleure des chances dans leur futur de professionnels; avec une expérience à l’Agral à votre CV, l’ave-nir ne peu que vous sou-rire! Et puisqu’il est question d’avenir dans ce numéro, je me permets de termi-ner sur une note plus personnelle… Comme plusieurs d’entre vous le savent déjà, je suis de-puis un mois et demi l’heureuse (mais fatiguée) maman d’un magnifique petit garçon (Comment ne peuvent-ils pas être magnifiques?). J’ai appris jadis dans mon cours de philo que, selon Sartre, l’homme se définit par ses projets. Certains d’entre vous ont peut-être pour projet de révolutionner le monde de l’agroalimentaire, d’autres tout simplement de fonder une famille. Les deux projets sont aussi nobles et l’un ne va pas nécessairement sans l’autre, mais voilà, mon conseil pour l’avenir est le suivant : si vous projetez faire des bébés, n’attendez pas « le bon moment », ce ne sera jamais le bon moment… On veut avoir terminé ses étu-des, avoir un emploi stable, une maison,

Mot de l’Agral Catherine Goulet, directrice générale 2007-2008

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Dieu sait quoi! Moi je dis : lancez-vous et advienne que pourra! Parfois il faut juste accepter les choses comme elles viennent et on se rend compte que finalement, c’était exactement le bon moment. Et l’avenir nous apparaît soudainement sous un jour tout nouveau, on regarde cette petite créature toute fragile et on a envie de tout faire pour lui assurer le meilleur des avenirs… c’est cli-ché, mais coudonc! Bon été, allez en paix!

ÉDITION AVRIL 2008 Mot de l’Agral p.3 Mot du doyen p.5 MarchFest p.5 Éditorial p.7 Chronique de l’OAQ p.8 DOSSIER « AVENIR » Le métissage p.1 Semer le patrimoine p.11 Chronique du BIC p.13 Penseurs de l’avenir p.15 Les balances électroniques p.17 Le paradis terrestre p.19 Mot du ministre p.21 Un avenir melliflu... p.22 Perdus dans un océan... p.23 Le multiculturalisme p.25 On s’est aimé… p.27 Les boissons énergisantes p.28 Gros plan sur la caféine p.29 Du biogaz pour les tomates p.31 Séminaires en agronomie p.32 Newton et la société p.33 Fonds d’investissement p.35 Portes ouvertes sur les fermes p.36 Zone Ludique p.37 Courrier du Roux p.38

OM

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Dépanneuse officielle : Geneviève Laroche, agronomie Insomniaque-perfectionniste : Joëlle Ouellet, agronomie

Journaliste la plus assidue (elle n'en a pas manqué un!) : Anne Legault, consommation Nos voisins préférés (qui nous prêtent leur local pendant les montages) : Les membres d'Agir

Couple ludique de l'année : Jeanne Camirand et Renaud Sanscartier, agronomie Collaborateur lubrique : Frédéric Normand (dit Le Roux), agronomie

Recrue de l'année et espoir de l'Agral : François Gervais, agronomie Prix Jean-Paul Laforest : M. le Doyen

Prix oméga-3 : Jessica Grenier et Léa Laflamme, nutrition Textes de dernière minute : Geneviève Laroche et les membres de l’Agral

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Un sage a dit : « La prévision est difficile, surtout lors-qu’elle concerne l’a-venir. ». Que dire de plus sur le thème de l’avenir, retenu pour ce dernier Agral de 2007-2008? Cette difficulté ne me sem-ble pas insurmonta-ble et je me permet-

trai d’y aller de mes prédictions. Premièrement, je pense que l’avenir des membres de l’équipe de l’Agral augure bien. Ils ont clairement montré leur capacité à livrer un journal étudiant de haute qualité, qui n’a rien à envier à aucune autre publica-tion de l’Université Laval. Je les félicite pour la qualité du travail effectué et pour leur grande rigueur. Je remercie aussi toutes celles et tous ceux qui ont contribué par leurs écrits à alimenter la réflexion facultaire sur de nombreux sujets. Deuxièmement, je suis convaincu qu’il y aura un été (difficile à croire, mais vrai!) et

que vous aurez presque tous l’occasion de relever des défis intéressants et stimulants, que ce soit dans le cadre d’un stage, d’un emploi d’été, d’un voyage ou autres. Je vous souhaite un excellent été. Profitez du beau temps (qui sait, on aura peut-être le même type d’hiver l’an prochain), des opportunités d’apprentissage et des occasions, que je vous souhaite nombreuses, d’échanger avec des gens passionnés et pas-sionnants. Troisièmement, je n’ai aucun doute que plusieurs d’entre vous débuterez, parfois avec un peu d’appréhension, mais sûrement avec beaucoup d’enthousiasme, une nouvelle étape de votre vie. En effet, celles et ceux qui auront complété leur programme de formation à la FSAA s’enga-geront, diplôme en main, dans de nouvelles aventures soit sur le marché du travail ou encore dans le cadre d’autres programmes de formation, notamment aux études supé-rieures (dans un des programmes de la FSAA, je l’espère). Vous avez acquis à la Faculté une formation de base profession-nelle qui vous positionne avantageusement

Mot du doyen Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

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pour œuvrer dans des secteurs parmi les plus importants pour notre société. Certains voient d’un mauvais œil que l’agriculture, l’agroalimentaire, la nutrition et la consom-mation fassent un peu trop souvent la man-chette des « mauvaises nouvelles » dans les journaux. Entre autres, n’entend-on pas dire que l’agriculture pollue, que les produits alimentaires subissent des transformations dommageables pour la santé, qu’il y a une « épidémie » de surpoids et que les consom-mateurs sont endettés par-dessus les oreilles! Loin d’être des problèmes, ce sont plutôt

des opportunités, pour tous les profes-sionnels de nos secteurs, de chercher (et

de trouver) de nouvelles façons de faire, de contribuer à expliquer les

enjeux et à informer les citoyens ainsi que de faire la part des choses entre

l’information et la désinformation.

Quatrièmement, et enfin, la terre continuera de tourner pendant encore quelques mil-liards d’années et le soleil continuera de briller pour au moins aussi longtemps (jusqu’à ce qu’il devienne trop chaud pour permettre la vie sur terre). Je ne suis peut-être pas assez exigeant, mais cela me suffit pour envisager l’avenir avec beaucoup d’op-timisme. Bon été.

Le MarchFest : une tradition à découvrir! Marylou Boulianne et Marcie Tolhurst, étudiantes en Sciences et technologie des aliments et responsables du MarchFest

Au sein de la Faculté, certaines activités font leur chemin, gagnent leur ré-putation et deviennent traditions. L’arrivée du mois d’avril suscite le réveil des S.T.A. et indéniablement, le retour du bien convoité Mar-chFest. Le comité de cette année a cru bon de vous en parler pour promouvoir son esprit dynamique et surtout pour tenter vos papilles gustatives!

Cette année, ce savoureux repas se tenait le jeudi 3 avril 2008, dès 18h. Tout d’abord, il faut savoir que le MarchFest est une soirée organisée entièrement par des étudiants au baccalau-réat en Sciences et technologie des aliments. Ces derniers tentent de fabriquer, à l’aide de

leurs connaissances techniques et du soutien du personnel de la faculté, la nourriture requise pour combler les besoins alimentai-res de 120 personnes. L’activité rassemble

sept sous-comités qui conçoivent et travaillent ensem-ble pour agencer quatre services de plats originaux. Précisément, les S.T.Aiens mijo-tent, fermentent, brassent et cuisi-nent une variété de pains, beurres aromatisés, fro-mages, choucrou-

tes, bières et desserts. Tous ces délices sont offerts frais, notamment le fromage en grains qui était encore chaud le soir du Mar-chFest! Cette année, nous avons souhaité davantage satisfaire les becs particulière-ment sucrés avec l’arrivée du dessert, qui

incluait des truffes au chocolat noir et blanc ainsi que des gâteaux au fromage. L’équipe de service a su coordonner le tout pour as-surer un repas délectable et un mariage de saveurs impeccable. Finalement, le tout est agrémenté d’une dose d’animation, de convivialité, de musique d’ambiance et de plaisir! Bref, une soirée mémorable reflétant bien l’esprit des S.T.Aiens. Le succès de cette soirée et de la pérennité de cette tradition reposent entièrement sur la participation active des nombreuses per-sonnes qui offrent généreusement leur temps à la préparation de cette soirée. En tant que responsables du projet cette année, nous tenons à remercier sans exception tou-tes les personnes qui se sont impliquées dans la réalisation de cette activité. Est-ce que ça ne vous donne pas l’envie d’y assister l’an prochain?

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ÉDITORIAL L’avenir passe par un espace au changement Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

voisin, Gaston, qui ne croit qu’en ce qui a fait ses preuves, ne sera certainement pas le premier à adopter une nouvelle technique de

détection des chaleurs chez la vache laitière. Les problèmes, lorsque vous apportez des propositions de change-ments, ce n’est pas avec les Rénalds de ce monde que vous les aurez, mais bien avec les Gastons. C’est pour cela qu’il faut trouver un espace au changement. Lorsque tu te mets à essayer de comprendre le milieu dans lequel les individus interagis-sent, c’est là que tu peux trouver l’espace au change-ment. Le père de Gaston s’est fait décapiter par la première

presse à balles carrées du village et, depuis ce temps-là, il n’est plus le même. Dans cer-tains milieux, la croyance veut que les nou-velles technologies soient dangereuses. Si tu réussis à faire comprendre que ta technolo-gie est sans danger pour son utilisateur, je crois que tu as trouvé un espace au change-ment… C’est à ça que je voulais en venir : il faut trouver comment établir un espace au chan-gement dans notre vie personnelle, mais aussi dans notre vie professionnelle. Il est très important de maîtriser un savoir (avoir du contenu), mais aussi de le transmettre (avoir du contenant). Tu as beau être le meilleur de ta branche, si tu ne transmets rien, rien ne te restera (comme dirait Yoda). Je vois certaines personnes qui cachent leur technique parce que c’est la meilleur, mais il faudrait au contraire la transmettre parce que cela ferait avancer plein de gens et glo-balement, nous serions meilleurs… mais bon, là je deviens philosophique. Finalement, ne l’oubliez pas : lorsqu’un pro-ducteur ne fait pas ce que vous lui dites, demandez-vous pourquoi et peut-être que vous découvrirez que c’est un peu de votre faute. Alors, il ne vous restera qu’à trouver un espace au changement. Je vous souhaite un bel été rempli d’espace aux changements! P.S. : Apprendre à interagir avec les systè-mes, c’est l’histoire d’une vie. Bonne fin de session.

En ce der-nier éditorial, je me sens un peu nostal-gique, mais en même temps confiant en l’avenir de la nouvelle équipe qui sera en place pour conti-nuer à vous livrer un journal de qualité

avec un contenu diversifié. Je suis vraiment fier de notre équipe qui a gagné au Gala de la Relève en Or dans la catégorie « média facultaire ». Je voudrais remercier tous nos lecteurs qui nous lisent mois après mois. Je remercie tous ceux qui m’ont dit leurs com-mentaires sur mes éditoriaux. Je remercie tous nos commanditaires qui nous permet-tent de produire ce journal. Quand j’ai com-mencé à faire des éditoriaux, je ne me croyais pas capable de trouver un sujet à chaque mois, mais comme j’arrive à la fin, j’ai encore plein d’idées à vous partager. Bon, assez pour le côté aimable! Revenons à ce dont je voulais vous entretenir. Mon idée de sujet pour cet éditorial m’est venue à la suite d’une discussion avec un ami. Il m’a dit : « Tsé, changer des choses chez vous quand ça fait 20 à 30 ans que ton père fait comme ci et comme ça, ce n’est pas facile! ». J’ai aussi entendu entre les murs de béton du Comtois (il y en a tu pas mal!) que « les producteurs ne comprennent pas et pour-tant c’est simple ce que je leur dis ». Cela m’a emmené à une réflexion en lien avec le thème de l’avenir et de la dernière chance. En tant que futurs agronomes et conseillers de producteurs, nous serons appelés à faire face à des situations difficiles à gérer et à apporter des changements de pratiques pour l’amélioration de l’agriculture. Je me suis dit qu’il y avait un terreau fertile à bien pétrir. Qui sont nos clients? Les pro-ducteurs? Je crois que oui. Nous, en tant que futurs agronomes, nous sommes appe-lés à conseiller adéquatement les produc-teurs pour produire des denrées saines et vendables! Parenthèse : nous avons la res-ponsabilité de conseiller adéquatement pour la culture, mais aussi pour la vente. Notre producteur peut faire les plus belles racines de manioc (fictif, parce que je ne veux pas viser de production en particulier), mais s’il ne les vend pas ça donne quoi? Ou s’il les

vend à perte? Fin de la parenthèse. Finale-ment, il vous faudra donner des faits et des arguments pour ou contre les mesures à employer. Maintenant que nous savons comment aider notre produc-teur et que nous avons la meil-leure idée (c’est le cas de tous les agronomes), il faut trouver un moyen pour qu’ils com-prennent! Ah ha! C’est là que le cours Pratique professionnelle entre en ligne de compte : avec ce cours on devrait avoir ce qu’il faut pour bien pratiquer. Je ne suis pas sûr. Pour bien conseiller, il faut des notions qui ne sont pas agronomiques comme la capacité d’analyser, de vulgariser, de communiquer, de transmettre et aussi de la confiance en soi. Je ne dis pas que ces connaissances transversales ne sont pas acquises en partie à l’université, il faut cependant ne pas croire que c’est complet. Nous avons beaucoup de cours qui nous amènent à faire des rapports, mais pas beaucoup de cours où il faut im-planter des mesures correctives (je lance une piste de réflexion…). Au Québec, nous avons un talent fou pour mettre la faute sur les autres; je ne cherche-rai pas un coupable pour ce manque, à part moi-même. Oui, parfois il arrive que nous ne nous efforcions pas assez de bien com-prendre la situation avant de poser un dia-gnostic. C’est là que j’arrive avec le cours de Systèmes agricoles et alimentaires qui exis-tait dans mon temps. Il n’était pas parfait. Cependant, l’idée de l’approche systémique pour régler un problème était très bonne. Si on ne comprend pas la raison pour laquelle une action est faite, il est plus difficile de trouver une place pour le changement. Qu’est-ce que l’espace au changement? C’est une brèche dans la croyance d’une personne qui permet de remettre en ques-tion certaines pratiques. Qui dit place au changement dit croyance facilitante. Les croyances facilitantes sont des attitudes, des valeurs qui rendent le changement de prati-ques plus aisé. Par exemple, il ne sera pas difficile de persuader Rénald, qui croit beau-coup aux nouvelles technologies, d’acheter un GPS pour son tracteur. Par contre, son

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Au moins, les charrettes à foin, c’est pas dange-reux...

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À titre de futurs agronomes, nous vous convions à participer à la journée de conférences du prochain congrès de l’OAQ qui se tiendra cette année en juin, à Drum-mondville, et qui se déroulera sous le thème « Approvisionner l’industrie ou l’épicerie? L’avenir de l’agriculture au Québec ». Sujet très médiatisé au cours des der-nières années, l’utilisation des ter-res agricoles à des fins autres qu’a-limentaires a fait plus d’une fois la manchette. Spontanément, on pense à la production d’éthanol à partir du maïs, industrie qui a

entraîné une augmenta-tion importante du coût de cette denrée sur tous les marchés, incluant celui de l’alimentation. Mais on pense aussi à d’autres productions qui sont soit plus discrètes, soit plus lentes à se déve-lopper ou même qui existent depuis des générations au Québec : la production de fibres et d’autres biomaté-riaux ou encore la production de médicaments et d’huiles industriel-les. Et que penser de la production de bioénergie qui n’est pas dérivée du maïs? Autant de productions qui accaparent de plus en plus de ressour-ces agricoles. Il importe, à ce stade-ci, de se questionner sur la possibilité et la perti-nence de positionner une partie de l’agri-culture québécoise dans cet axe de dévelop-pement afin de lui permettre de prendre un nouveau virage. Voilà ce à quoi tenteront de répondre les conférenciers qui viendront présenter une vue d’ensemble des différents paramètres entourant cette avenue de développement ainsi que de certains enjeux qui y sont liés. Venez entendre des agronomes, biologistes, économistes, ingénieurs et autres profes-sionnels qui sont directement interpellés par ce questionnement. Les conférenciers traite-ront notamment des options bioénergéti-ques pour le Québec, des nouvelles techno-logies ou cultures pour la production d’é-nergie comme l’éthanol cellulosique, le Mis-canthus, le sorgho sucré, le millet perlé, des

politiques publiques en matière de bioéner-gie ainsi que des impacts de ces cultures sur l’environnement. Des exemples très concrets seront présentés à propos de nou-velles cultures qui jouent un double rôle : la production de bioénergie et la conservation des ressources. On vous attend en grand nombre!

Pour vous inscrire au congrès

La journée de conféren-ces se déroulera le

vendredi 6 juin 2008, au Best Western Hô-

tel Universel de Drummondville. Le tarif pour les étudiants inscrits à temps plein à une fa-culté d’agronomie (preuve requise, par exemple une photocopie de votre carte étudiante) est de 60 $ (50 % du prix d’inscription régulier). L’inscription comprend la journée de

conférences ainsi que le 5 à 7 jazzé, une période de détente bienve-

nue après une journée de formation bien remplie! Le 5 à 7 est aussi un moment privi-légié pour discuter entre collègues (et futurs collègues!) tout en dégustant de délicieux produits du terroir. Nous vous invitons à prendre connaissance du programme complet du congrès ainsi que de l’horaire sur le site Web de l’Ordre à l’adresse suivante : www.oaq.qc.ca. Vous y retrouverez aussi le formulaire d’inscription et les modalités de paiement. Une invitation spéciale à l’assemblée générale de l’OAQ L’assemblée générale annuelle (AGA) des membres de l’Ordre des agronomes du Québec se tiendra le lendemain de la jour-née de conférences, soit le 7 juin, dans la

L’OAQ vous ouvre les portes de son congrès 2008! Chronique de l’OAQ

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salle Claude-Mouton B de l’hôtel Universel. Les affaires courantes de l’OAQ y seront présentées et une discussion se tiendra sur la question suivante : Le positionnement de la profession d’agronome : comment mieux faire reconnaître les compétences de l’agro-nome? Les étudiants sont invités à participer à cette assemblée à titre d’observateurs. Il s’agit là d’une excellente occasion de ren-contrer des agronomes de tous les milieux et de mieux comprendre le fonctionnement de leur futur ordre professionnel. L’AGA dé-bute à 8 h. Un brunch, au coût de 18 $, sera servi sur place entre 7 h et 8 h pour ceux qui le désirent.

Appel à tous!

Vous comptez travailler dans le domaine de l’agroalimen-taire cet été? Vous possédez un appareil numérique? L’Agral a besoin de vous! Votre dévoué journal fa-cultaire espère créer une su-per-méga-gigantesque ban-ques d’images pour la pro-chaine année. Cochons mignons, équipe-ment de ferme, cuves de fer-mentation, étals de marchés publics, plantes, insectes... Nous comptons sur vous pour nous rapporter les pri-ses de vue les plus stupéfian-tes (ou simplement les mieux cadrées possible)! L’équipe de l’Agral

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

(suite de la une) Le métissage humain, il se trouve auprès de nous, dans des sphères où l’identité semble primordiale : la culture, la religion, l’ethnie, la classe sociale, la profession, etc. L’union métisse se fait entre pauvre-riche, protes-tant-musulman, Québécois-Belge, agro-nome-nutritionniste, nain-géant, Hutu-Tutsi, punk-funk, citadin-paysan, dépen-dant-indépendant, colérique-joyeux, Moni-que-Benito, Bélanger-Bishinga, femme-homme… Vous aurez compris que je parle d’un phé-nomène qui apparaît momentanément dans toute société, et dont je fais partie… Né de parents aux profils phénotypiques diffé-rents, je crois fermement à l’apport indes-criptible du métissage, sous toutes ses for-mes.

Le phénomène de métissage apparaît dans toutes les sociétés géographiquement rap-prochées. Il existe depuis l’époque de nos ancêtres, et notre continent, l’Amérique, en représente un exemple concret. Du Canada, avec Louis Riel et la création du Manitoba en 1870, au Brésil, possédant plus de 40 % des citoyens qui se jugent, eux-mêmes, ori-ginaires d’ancêtres culturellement différents. Pourtant, ce geste a connu de grandes pé-riodes d’omission, et même d’interdiction. La citoyenneté athénienne, l’apartheid sud-africain, la ségrégation américaine, la pé-riode mandchoue en Chine ne sont que peu d’exemples pour nommer une antithèse à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.

Article 16. « À partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la reli-gion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. […] La famille est l'élément natu-rel et fondamental de la so-ciété et a droit à la protection de la société et de l'État. »

Métisser consiste à unir. Unir deux ou plu-sieurs différences qui conjointement forme-ront une autre différence. C’est créer un être

humain qui aura le choix. Ce choix lui servira évidemment dans différentes situa-tions où certaines complications reliées à son environnement présent deviendront difficiles à solutionner avec les mêmes va-leurs ou les mêmes attitudes que ses collègues. Le métissage : unir absence et infini. Métisser apprend le respect. Tout le monde est d’accord, il est primordial de respecter son origine. Qu’en est-il lorsque vous avez plus d’une origine? Vous les respectez au-tant. Le métissage permet de voir les convictions des cultures, sans œillères. Cela

peut permettre d’être plus sensibilisé lorsque l’on voit ou que l’on entend quelque chose qui pourrait sembler inconcevable dans une société donnée. Évidem-ment, il n’y a rien de

parfait. Un métis, Canadien-Rwandais, ne peut connaître les aléas d’une culture asiati-que… Cependant, sa dualité intérieure peut l’amener à s’y intéresser davantage. Attaché à deux cultures, pourquoi pas à trois? Le métissage amène du respect, mais surtout de la compréhension. Le respect de ses pro-chains, la compréhension que personne n’est parfait. Il n’y aucun lien entre sa géné-tique, sa bonté et ses défauts. Le métissage : être compatible. Métisser c’est aimer. Si tu aimes deux élé-ments complètements différents, tu aimeras ce qui est différent. Tu n’aimeras pas seu-lement les contrastes visibles, ils te fatigue-ront tranquillement. Tu aimeras les théo-ries qui s’opposent à toi, les principes qui ne font pas partie de toi. Les contraires s’attirent et le métis-sage accentue cette curiosité à connaître son prochain, car il y a toujours du bon dans chaque per-sonne. Le métissage : voir le bien en toute chose. (suite à la page …)

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Mélangez-vous (Pierre Perret, 2005) […] Mélangez-vous, mélangez-vous Quand tout's les peaux finiront Par se ressembler Mélangez-vous, mélangez-vous Un jour les homm's sauront Même plus sur qui taper Femmes pleines de grâce Ouvrez vos bras aux hommes Qu'on dit d'une autre race Femmes changez la donne Quand y aura plus Qu'un' seule couleur Ce s'ra la bonne […] Mélangez-vous, mélangez-vous Peut-êt' qu'un jour y aura Partout la même couleur Mélangez-vous, mélangez-vous On n'saura plus Qui sont les nôt' qui sont les leurs Femmes soyez fécondes Et par des sangs mêlés Que vos tailles soient rondes Vos fils seront tous frères Contre personne ils ne partiront Plus en guerre […]

Je parle d’un phénomène qui apparaît momentanément dans toute société, et dont je fais partie…

QUOI DE MIEUX QU’UN PÈRE SA-CHANT FAIRE LE MEILLEUR POULET À L’ARACHIDE ET UNE MÈRE, LE MEILLEUR SUCRE À LA CRÈME?

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(suite de la page …) Le métissage c’est le mélange humain, qu’im-porte le critère. C’est accepter que conserver toutes ses valeurs amène un état stationnaire. Est-ce la voie de l’avenir que l’on veut donner? Un sage disait que c’est seulement quand tous les peuples seront complète-ment mélangés que l’on remarquera enfin que la couleur de la peau ne veut absolu-ment rien dire, que la culture n’est qu’une expression de nos sentiments humains, qu’on peut tous faire la même chose avec les mêmes ressources, que l’opinion d’un être humain doit être fondée et jugée selon des perceptions seulement reliées à l’huma-nité. Sans confondre métissage et conformisme, c’est aussi à ce moment qu’on se dira : il me semble qu’on était plus jolis avec notre en-semble de couleurs? Que préférez-vous? Un arc-en-ciel ou le spectre continu n’ayant subit aucune réfrac-tion? Métisser : ajouter teintes et dégradés à notre propre paysage.

« La beauté du cosmos est donnée non seulement par l’unité dans la variété, mais aussi par la variété dans l’unité. » (U. Eco) Pour conclure, avant qu’un individu vienne me demander si la raison de mon article se réfère à un favoritisme dans l’actualité poli-tique américaine, j’aimerais revenir sur le respect que l’on porte aux créateurs d’une union métissée. Pour un enfant métis ou

10 non, voyant agir ses deux pa-rents, lequel serait-il tenté d’indiquer comme subissant un préjudice dans la société? La preuve qu’on a malheureu-sement plusieurs choses à changer…

« I have a dream… » À Yvon, le plus gentil Polonais-Guinéen-Portugais-Français élevé au Cameroun que je connaisse… En fait, tu m’excuseras, je ne sais plus si ta troi-sième origine était le Portugal??? Haha sans rancune!

LE MÉTISSAGE A PERMIS À L’ÊTRE HUMAIN DE DÉVELOPPER DES CULTIVARS CONDITIONNÉS À LEUR UTILISATION ET D’AMÉLIORER GÉNÉ-TIQUEMENT LES ESPÈCES ANIMALES.

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Le tout récent rapport sur l’ave-nir de l’agriculture et de l’agroalimen-taire québécois mentionne maintes et maintes avenues pour repenser l’agri-culture d’ici et mieux l’adapter aux défis qui guettent les producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs de demain. Outre les problématiques de financement agri-cole, de modèles d’agriculture et de circuits de distribution, le rapport pose son regard sur l’avenir écologique, en-vironnemental et biologique de notre agriculture. Bien qu’il fasse longuement état des problématiques environnementales à régler et de l’importance de la conser-vation des milieux naturels, le rapport Pronovost semble complètement ou-blier la question de la diversité généti-que sur nos entreprises agricoles. En effet, nulle part dans le rapport cette expression n’est mentionnée (une re-cherche par mots-clés suffit pour se rendre à l’évidence)! À peine y re-trouve-t-on l’idée de diversité biologi-que : « Dans un milieu où se pratique l’agriculture, une diversité biologique riche procure des avantages qui passent souvent inaperçus, mais qui ont une importance déterminante. En plus de protéger les ressources naturelles indis-pensables à l’agriculture, […] la biodi-versité favorise les processus naturels nécessaires à la production agricole1. ». Cette dernière citation constitue le plus long passage à traiter de ce concept, pourtant essentiel à la pérennité des systèmes écolo-giques. Un peu plus loin, on peut également lire : « Bien que l’agriculture réduise néces-sairement la biodiversité, certaines pratiques agricoles peuvent aggraver la situation. C’est notamment le cas […] de l’introduction d’espèces animales ou végétales, sélection-nées ou provenant d’organismes génétique-ment modifiés (OGM), qui concurrencent les espèces indigènes. L’uniformisation des élevages et des cultures menace la pérennité des races et des variétés rustiques2. ». Bien que ce dernier aspect, soit la diminution du nombre d’espèces élevées et cultivées sur les entreprises agricoles du Québec, soit men-tionné comme facteur limitant la protection du patrimoine agricole végétal et animal, aucune solution n’est avancée pour rectifier la situation.

Bien sûr, le rapport avait d’abord pour but de brosser un portrait global du secteur agroalimentaire et la tâche était, en ce sens, colossale, si bien qu’il est normal que tous les sujets n’aient pas été traités en profon-deur. Il apparaît aussi évident que de parler de diversité biologique, alors que les pro-

Semer le patrimoine pour voir germer l’avenir Geneviève Laroche, étudiante en agronomie

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ducteurs font face à une crise majeure des revenus et que l’aspect économique de l’agriculture prend tant d’importance, s’apparente à prêcher dans le désert. Et pourtant, le rapport le mentionne : la bio-diversité est un facteur déterminant de la production agricole, bien que ses effets soient parfois invisibles et difficilement attribuables à cette variable. Elle mérite-rait donc plus d’attention si l’on veut pen-ser l’avenir de notre agriculture d’une manière cohérente et durable. La diversité biologique est en effet d’une si grande importance qu’elle fait l’objet d’une convention internationale. Le Cana-da, en tant que pays ayant ratifié cette convention, se doit de mettre en place un plan de conservation de la biodiversité. Au Québec, c’est en 1996 que le plan d’action québécois sur la biodiversité a été rédigé, parallèlement à sa stratégie de mise en œuvre. Le rapport 2004-2007 de la Stratégie québécoise sur la diversité biolo-gique de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies3, disponible en ligne sur le site du ministère du Déve-loppement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), énumère la liste des actions effectivement entreprises par le gouvernement du Québec en matière de protection des habitats fauniques et de préservation de la richesse de la flore du Québec. Dans le domaine agricole, les actions se sont surtout concentrées sur la

réduction de la pollution diffuse par l’appli-cation des dispositions du Règlement sur les exploitations agricoles (REA), ainsi que sur la réduction de l’utilisation des pesticides, la promotion des espaces boisés, les bandes riveraines, les OGM et la restauration des (suite à la page …)

Bien qu’il fasse longuement état […] de l’importance de la conservation des milieux naturels, le rapport Pronovost semble complètement oublier la question de la diver-sité génétique sur nos entreprises agricoles.

Aucune politique ni action n’a été entreprise par le gouvernement du Québec pour augmenter, ni même pour préserver la diversité biologique des espèces élevées et cultivées sur nos fermes.

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(suite de la page …) habitats fauniques. Des projets ont égale-ment vu le jour en aquaculture, notamment sur les rejets de phosphore des piscicultures dans l’environnement4. Il est facile de constater que toutes ces dé-marches visent le territoire agricole dans son ensemble, et non les espèces cultivées en particulier, si ce n’est pour la question des organismes génétiquement modifiés. Ainsi, aucune politique ni action n’a été entreprise par le gouvernement du Québec pour augmenter, ni même pour préserver la diversité biologique des espèces élevées et cultivées sur nos fermes. Tant le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Ali-mentation du Québec (MAPAQ) que le MDDEP semblent écarter cet enjeu de la problématique plus large que constitue la

biodiversité en milieu agricole. Or, les plan-tes cultivées et les animaux élevés ne font-ils pas partie des systèmes écologiques qui dépendent de la diversité pour se maintenir dans le temps et assurer leur pérennité, sys-tèmes que l’on cherche justement à proté-ger? Ainsi, il semble bien que les instances gou-vernementales soient aussi muettes au sujet de la biodiversité des espèces destinées à la production agricole que ne l’est le rapport de la CAAAQ. Or, il s’avère que cet enjeu est pris au sérieux par un nombre de plus en plus grand de producteurs agricoles et d’a-mateurs du jardinage.

En effet, le réseau Semences du patrimoi-ne5, organisme canadien à but non-lucratif, se consacre à la promotion et à la diffusion de la diversité biologique des espèces agri-coles cultivées. Formé de citoyens sensibles à la préservation du patrimoine génétique horticole, ce réseau se veut à la fois lieu de rencontre, de conservation et de production de semences de varié-tés traditionnelles, que ce soit des espèces de légumes, d’herbes mé-dicinales ou de fleurs. Leur mis-sion est simple : sauvegarder les espèces oubliées afin de préserver leurs gènes et ainsi contribuer de manière significative à la conserva-tion de la biodiversité génétique des espèces cultivées au Canada. En effet, la base de données de l’organisme contient 19 000 culti-

vars canadiens à préserver! Ce réseau est ouvert à tous les amateurs de jardinage prêts à culti-ver des espèces de plantes traditionnelles, à produire des semences et à les pré-server ou tout simplement à tous ceux qui veulent s’informer davantage sur le sujet, qu’ils soient cultiva-teurs aguerris ou simples jardiniers du dimanche.

C’est ainsi qu’au fil des ans, l’organisme a développé plusieurs volets pour répondre aux demandes de ses membres et à sa mis-sion. Dans le domaine de la publication, Semences du patrimoine publie des guides de production, d’extraction et de conserva-tion des semences, tous en vente en ligne. De plus, les membres sont directement

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abonnés au bulletin d’information qui est distribué à raison de trois éditions par année. Outre la diffusion de l’information, l’orga-nisme met sur pied plusieurs projets visant à promouvoir la protection et la conservation d’espèces plus vulnérables, comme l’ail du Canada, ou encore la multiplication d’espè-

ces qui sont tombées dans l’oubli. Cette année, c’est le cas notamment de la tomate canadienne : les membres du réseau sont appelés à cultiver, collectivement, pas moins de 100 variétés de tomates développées au Canada! Pour y arriver, le réseau mise sur les échanges de semences entre les membres, ainsi que sur des producteurs de semences expérimentés. Pour dynamiser leurs efforts et permettre un contact plus direct entre les semenciers et les jardiniers, le réseau organise, à chaque année et à la grandeur du pays, des Fêtes des semences où les membres et la population en général sont appelés à venir s’instruire et à échanger leurs semences traditionnelles pour permettre leur propagation et leur conservation. Au Québec, ces fêtes se tien-nent généralement entre les mois de février et d’avril à trois endroits : à Coaticook, à Montréal (jardin botanique) et à Saint-Apollinaire, sur la rive sud de Québec. Ces fêtes sont une occasion de discuter, de com-parer les semences et de faire provision de trucs et astuces des professionnels qui se font un plaisir de partager leur savoir et leurs connaissances sur le sujet. C’est aussi l’occasion de renouer avec des espèces et des cultivars oubliés dans le but de conser-ver la beauté et la richesse de la biodiversité et d’assurer la conservation des gènes des multiples cultivars moins adaptés à la réalité agricole des grandes productions d’aujourd-’hui, mais qui pourraient être porteurs d’ave-nir. Voilà un effort concret de conservation de la biodiversité des espèces agricoles et du patrimoine génétique porté par les espèces (suite à la page …)

IL NE SUFFIT PAS DE S’EF-FORCER DE CONSTAMMENT INNOVER; PARFOIS, LE PASSÉ EST RÉELLEMENT PORTEUR D’AVENIR, ET GARANT D’UNE AGRICULTURE VIABLE POUR LES GÉNÉRATIONS À VENIR.

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« Avec la disparition de la poule huppée de la Caroline et la mise en marché de la gomme Dentyne cannelle-menthe, il y a maintenant sur Terre plus de produits de consommation que de biodiversité. À elle seule, la sous-espèce Procter & Gamble dépasse à deux contre un le nombre d’insec-tes. N’est-ce pas merveilleux pour les ama-teurs de diversité? » La planète est à bout de souffle C’est avec cette « légère » touche d’ironie que les auteurs du livre J’achète (2004) nous informent que la planète est à bout de souf-fle (pour plus de détails sur ce livre, voir l’article écrit par Annabelle Demers paru dans l’Agral de décembre dernier). Dans le même ordre d’idées, une étude me-née par l'organisation écologiste américaine Redefining Progress démontre que la Terre aurait besoin de plus de 14 mois pour re-constituer ce que les hu-mains consomment en 12 mois.

Un membre de cette organisation explique que « si tout le monde vivait comme l’Amé-ricain moyen, on aurait besoin de cinq pla-nètes pour combler les besoins des êtres humains »! En effet, un citoyen du monde utilisait, en 1996, 2,83 hectares de terre pour subvenir à ses besoins comparativement à l’Américain moyen qui en utilisait 12!

Pire encore, selon plusieurs biologistes, nous sommes entrés dans une ère d’extinc-tion massive. La figure 1 ci-contre démontre la vitesse à laquelle ce phénomène a lieu. Selon l’encyclopédie Hutchinson, citée dans J’achète (2004), 11 % des oiseaux, 25 % des plantes et des mammifères, 33 % des pois-sons et 40 % des reptiles et des amphibiens de la planète sont menacés ou en sérieux déclin, de même que la presque totalité des félins et des ours. La lumière au bout du tunnel Ces chiffres ont de quoi nous faire peur. Cependant, je crois qu’il existe une lu-mière au bout du tun-nel. En effet, selon une étude menée par le gouvernement du Canada en 1998, la

consommation de cigarettes par habitant par jour a été ré-duite de 50 %, entre 1973 et 1997.

Pourquoi la même histoire ne pourrait-elle pas se répéter avec la « consommation » prise dans son sens général ? Imaginez tout de même l’impact si tous réduisaient leur « consommation » de 50 % en 30 ans. La planète ne pourrait-elle pas souffler un peu? Pour y arriver, plu-sieurs solutions s’of-frent à nous. Une solu-tion concrète qui est souvent proposée par les groupes environne-mentalistes est la sim-

plicité volontaire. Bien que plusieurs idées de ce mouvement me semblent facilement adoptables pour la majorité des gens, je considère que la plupart des propositions de ce mouvement sont quelque peu radicales et, tel que se plaisent à nous répéter plu-sieurs de nos professeurs de consommation, les habitudes de consommation se modifient très lentement. Donc, afin de modifier un comportement, il est préférable de proposer plusieurs petits changements que d’imposer une manière de faire aussi radicale. (suite à la page …)

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Dernière chance : la planète est à bout de souffle! Anne Legault, étudiante en sciences de la consommation et Vice-présidente aux communications du BIC

La pointe de l’extinction. Tiré de : Graaf et al. (2004)

Un citoyen du monde utilisait, en 1996, 2,83 hectares de terre pour subvenir à ses besoins comparativement à l’Améri-cain moyen qui en utilisait 12!

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(suite de la page …) Ainsi, une solution moins drastique pour que tous consomment de manière plus ré-fléchie est la consommation durable. Selon l’organisme fran-çais Consodura-ble, « la consom-mation dura-ble est définie comme l'utilisa-tion de biens et de services né-cessaires permet-tant de répondre aux besoins de base et d'améliorer la qualité de vie sans nuire aux besoins des générations futures ». Cela touche à la fois la sélection, l'achat, l'utilisation, l'entretien, la réparation et la disposition d'un produit ou d'un service. Comment faire pour consom-mer de manière durable ? Cette organisation propose quatre gestes simples et efficaces pouvant vous aider à mieux consommer : 1) D’abord, le consommateur soucieux de-vrait privilégier des produits et services res-

pectueux de l'environnement. 2) Ensuite, il devrait opter pour des appareils électroménagers consom-mant le moins d'énergie et d'eau possible. 3) Il devrait orienter ses achats en faveur d’une alimentation moins industrialisée, plus respectueuse de l'environne-ment ou issue du commerce équitable.

4) Enfin, il devrait préférer les entreprises et fournisseurs qui agissent en faveur des droits sociaux fondamen-taux, par l’absence d'exploita-

tion des

enfants, par le respect

de l'égalité homme-femme, etc.

À ces quatre propositions, j’ajouterais : se fier aux étiquettes de certification. Au Canada, selon le Bureau de la consommation, il existe deux programmes d'éco-étiquetage appuyés par le gouverne-ment. D’une part, on re-trouve l’ÉcoLogoM qui

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évalue les produits en fonction de leurs ré-percussions sur l'environnement tout au

long de leur cycle de vie. D’autre part, on retrouve la certification ENER-

GY STAR® qui évalue la consommation énergétique des produits. Seuls les plus écoé-nergétiques obtiennent la cer-tification dans ce cas. Toute-fois, bien que ces logos soient d’une utilité certaine afin de guider nos choix de consom-mation, ils n’ont pas pour effet de réduire la consomma-tion. En terminant, j’aimerais re-mercier mes coéquipières et coéquipiers de l’Agral, car j’ai

appris beaucoup à leur contact. Ils sont très alertes en ce qui

concerne la protection de l’environnement et appliquent dans leur quotidien une foule de petits trucs pour le protéger. Également,

je désire vous rappeler que chaque petit geste compte pour sauver la pla-

nète et que si tout le monde met la main à la pâte, nous y parviendrons. Souvenez-vous toutefois que de ne pas consommer demeure

la meilleure solution pour diminuer votre consomma-tion! Avant d’acheter, po-

sez-vous cette question : en ai-je vraiment besoin?

NE PAS CONSOM- MER DEMEURE

LA MEILLEURE SOLUTION POUR

DIMINUER VO-TRE CONSOM-MATION!

BIEN QUE CES LOGOS SOIENT D’UNE UTILITÉ CERTAINE AFIN DE GUIDER NOS CHOIX DE CONSOMMATION, ILS N’ONT PAS POUR EFFET DE RÉDUIRE LA CONSOMMATION.

LA TERRE AURAIT BESOIN DE PLUS DE 14 MOIS POUR RECONSTITUER CE QUE LES HUMAINS CONSOMMENT EN 12 MOIS.

(suite de la page… ) autrefois cultivées sur nos terres et consom-mées par nos ancêtres (peut-être pas si loin-tains). Comme quoi il ne suffit pas de s’ef-forcer de constamment innover; parfois, le passé est réellement porteur d’avenir, et garant d’une agriculture viable pour les gé-nérations à venir qui pourront se nourrir et répondre à leurs besoins alimentaires à même le patrimoine que nous leur aurons

légué, à même les gènes qui auront été pré-servés. Quel bel héritage que la liberté et la possibilité de puiser dans tant de diversité pour assurer l’avenir de notre agriculture!

1. Rapport sur l’avenir de l’agriculture et de l’a-groa l imenta i r e québéco is , h t tp ://www.caaaq.gouv.qc .ca/userf i les/Fi le/

D o s s i e r s % 2 0 1 2 % 2 0 f e v r i e r /RapportFr_haute.pdf, p. 173.

2. Ibid. 3. Rapport 2004-2007 de la Stratégie québécoise

sur la diversité biologique de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies, h t t p : / / w w w . m d d e p . g o u v . q c . c a /biodiversite/2004-2007/planaction.pdf.

4. Ibid. 5. Consultez, à ce sujet, leur site internet : http://www.seeds.ca/fr.php

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Être vieux c'est quand le passé envahit toute la place et qu'il ne reste plus d'espace à l'ave-nir. Être vieux, c'est devenir une chose du passé dans un présent sans avenir… - Yvon Paré

L'idée de l'avenir est plus féconde que l'avenir lui-même. - Henri Bergso L'humanité marche à reculons vers l'avenir, les yeux tournés vers le passé. - Guglielmo Ferrero Le projet est le brouillon de l'avenir. Parfois, il faut à l'avenir des centaines de brouillons. - Jules Renard Une femme s'inquiète de l'avenir jus-qu'à ce qu'elle ait trouvé un mari, tandis qu'un homme ne s'in-quiète de l'avenir que lorsqu'il a trouvé une femme. - George Bernard Shaw Ils me font sourire ceux qui parlent sérieusement de leur avenir. Leur avenir est dans la tombe. - Maurice Maeterlinck Il est aussi absurde de regretter le passé que d'organiser l'avenir. - Roman Polansky L'avenir, fantôme aux mains vides, qui pro-met tout et qui n'a rien! - Victor Hugo L'avenir, c'est du passé en préparation. - Pierre Dac Les vrais poètes sont toujours prophètes. - Pierre Leroux

J'ai beaucoup mieux à faire que m'inquiéter de l'avenir. J'ai à le préparer. - Félix Antoine Savard

Il ne faut pas empiéter sur l'avenir en deman-dant avant le temps ce qui ne peut venir qu'avec le temps. - Arthur Schopenhauer

Je m'intéresse à l'avenir parce que c'est là que je vais passer le reste de ma vie. - Charles F. Ketering L'avenir n'existe qu'au présent. - Louis Scutenaire L'avenir n'est pas une amélioration du pré-sent. C'est autre chose. - Elsa Triolet

Ces penseurs de l’avenir Geneviève Laroche, étudiante en agronomie

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Les fous du passé sont les sages de l'avenir. - Alexandre Vinet Un bien présent peut être dans l'avenir la source d'un grand mal ; un mal, la source d'un grand bien. - Denis Diderot Ma foi, sur l'avenir bien fou qui se fiera : Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. - Jean Racine

L'avenir de l'homme, c'est la femme. Elle est la couleur de son âme. - Louis Aragon Les bonnes idées n'ont pas d'âge, elles ont seulement de l'avenir. - Robert Mallet Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. - Blaise Pascal L'avenir est encore le passé entré par une autre porte. - Arthur Wing Pinero L'avenir est ce qu'il y a de pire dans le présent. - Gustave Flaubert Il ne faut jamais faire de projets, sur-tout en ce qui concerne l'avenir. - Alphonse Allais Confiez au passé sa propre défense, à l'avenir son propre accomplissement. - Benjamin Constant

Je doute, parce que je crois que l'avenir sau-ra mieux. - Elsa Triolet À force de prévoir l'avenir, on nous le rend aussi fastidieux qu'un passé. - Jean Rostand

IL EST BIEN ASSEZ TEMPS DE PENSER À L'AVENIR QUAND IL N'Y A PLUS D'AVENIR. - GEORGE BERNARD SHAW

LE PASSÉ EST UN ŒUF CASSÉ, L'AVENIR EST UN ŒUF COUVÉ. - PAUL ÉLUARD

Il n’y a pas que votre

journal étudiant qui pense à l’avenir!

Une myriade de penseurs,

d’auteurs et de personnages importants de l’histoire se

sont prononcés sur ce sujet, par-fois avec humour, et toujours avec

lucidité.

Voici donc, pour cette édition de l’Agral dédiée à un thème qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, quelques citations qui

sauront certainement nour-rir votre propre ré-

flexion sur l’avenir.

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Après quelques étés de travail en production porcine, j’ai appris à utiliser quelques systèmes, dont un que j’ai particu-lièrement aimé : les balances électroniques. Ceci n’est pas un texte qui se veut scientifi-que, mais seulement un texte qui raconte ce qui peut être réalisé avec ce type d’équipe-ment. Qu’est-ce que la pesée des porcs? Cela consiste à déterminer le poids des porcs pour prévoir les expéditions vers l’abattoir. Comme vous le savez, il y a une prime si les porcs sont livrés dans la bonne strate de poids, ce qui permet d’aller chercher le maximum pour chaque porc vendu. Pour ce faire, il y a différents moyens. Il y a des ga-barits qui permettent d’identifier les porcs de façon approximative. Il y a la méthode « à l’œil » qui permet d’identifier les plus gros assez facilement, mais lorsque les lots sont plus uniformes, ce n’est pas évident. La plus répandue reste la balance. Cette méthode consiste habituellement à peser tous les porcs de façon individuelle. Pour ce faire, il faut être deux ou trois per-sonnes et faire monter les porcs dans la balance. Comme c’est quelque chose qu’ils ne connaissent pas, ils ne veulent pas vrai-ment y monter et il faut alors les y forcer. Il arrive que certaines personnes récitent (crient) des prières pour les implorer de

rentrer dans la balance. Lors de la pesée, les porcs sont identifiés à l’aide de canettes de peinture de trois couleurs : ceux qui sont prêts, ceux qui sont presque prêts et ceux qui ne le sont pas. Lors des prochaines pe-sées, les porcs qui étaient presque prêts ne sont pas pesés, ils sont automatiquement sélectionnés. Une fois entrés, certains porcs refusent de sortir et il faut donc les inciter à

le faire. Pour ce faire, certains utilisent un bâton électrique qui donne une décharge et habituellement, le porc comprend et sort rapidement. Le risque de blessures pour les personnes qui manipulent les porcs est im-portant et pour le porc aussi. Maintenant, il reste à parler d’un autre type de balance : celle qui est automatisée, ou la balance électronique. Ceci consiste en une balance qui pèse les porcs toute seule, à condition qu’elle soit programmée adéqua-tement. Habituellement, la balance est fixe et elle est là durant tout l’engraissement des porcs. Certaines personnes la déplacent d’une chambre à l’autre d’une même por-cherie pour diminuer son impact économi-que. La balance électronique coûte entre 8 000 et 13 000 $, ce qui est un investisse-ment important. Selon Harold Gonyou, un expert en production porcine, la balance peut être installée pour 500 à 600 porcs, mais ce système peut aller jusqu’à 900 porcs. En d’autres termes, pour que la ba-lance fonctionne, il faut des cochons : au prix qu’elle coûte, il ne faut pas en mettre à tous les parcs de 40 porcs. C’est pour cela que l’utilisation de la balance se fait en grands parcs soit 400, 500, 600 et jusqu’à 900 porcs tous ensembles. Le principe de la balance électronique est le suivant : quand le porc a faim, il est obligé

de passer par la balance pour aller s’alimen-ter. Il passe dans la balance de deux à trois fois par jour, et elle devient un objet dont il n’a pas peur. Habituellement, en début de lot, la balance est désactivée mais ouverte, pour laisser passer les animaux sans restric-tion. Lorsqu’on présume que le poids d’a-battage est sur le point d’être atteint, elle est mise en opération : le porc entre dans la

Les balances électroniques, un outil de gestion! Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie

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balance, la porte se referme automatique-ment derrière lui, il est pesé, la donnée est compilée et la porte devant lui s’ouvre, un jet d’air est envoyé pour le pousser à sortir, il est dirigé soit vers l’aire d’alimentation ou l’aire de sélection, et ainsi de suite. Grâce aux paramètres de la machine, on peut sélec-tionner nos préférences, comme le poids de sélection, le nombre de porcs à sélectionner, le temps de pesée, etc.

Maintenant que le tableau est dressé, il faut que j’explique pourquoi les balances électro-niques sont un outil de gestion. Le mot ges-tion veut dire « manière d’adminis-trer » (Larousse, 1997). Aujourd’hui, avec les

systèmes informatiques de plus en plus puissants, il est de plus en plus facile d’analyser une multi-tude de données et faire ressortir de l’information de premier ordre. Prenons un exemple pour bien comprendre. Pour ceux qui ont suivi le cours d’alimentation, lors-qu’on fait des calculs pour faire une ration, la minute que l’on ra-joute une variable, cela rend le calcul fastidieux. Pourtant, le même calcul dans le logiciel Drill ne prend que quelques secondes et donne un résultat très précis. Avec plus d’informations, on peut

mieux évaluer les besoins de notre produc-tion. C’est ce que l’on peut faire avec une balance électronique. Comme c’est un investissement important, pourquoi ne pas l’utiliser à son plein poten-tiel? Il est certain que la gestion du poids d’abattage est simplifiée et elle peut être (suite à la page …)

La balance électronique amène la possi-bilité de suivre quasiment en direct l’é-volution des élevages et ainsi mieux pré-voir les expéditions vers l’abattoir.

Grâce aux paramètres de la machine, on peut sélectionner nos préférences, comme le poids de sélection, le nombre de porcs à sélectionner, le temps de pesée, etc.

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(suite de la page …) modifiée en tout temps par l’opérateur. Donnons un exemple. Ce matin, le prix du maïs et du soya (deux aliments à la base de l’alimentation) a fait une montée vertigi-neuse et les analystes prédisent que ce prix élevé est là pour rester. Il devient avanta-geux de sortir les porcs plus légers pour diminuer les coûts d’alimentation. Il suffit alors de changer le poids de sélection de la balance et le tour est joué! En parlant d’alimentation, il est possible de peser les porcs durant leur croissance, ce qui permettrait d’avoir une idée très claire de la courbe de croissance. On pourrait aller jusqu’à ajuster le programme alimentaire en fonction des poids recueillis et ainsi amélio-rer la valeur du gain de poids. On peut aller plus loin : les différentes balances électroni-ques peuvent être connectées à un ordina-teur et ainsi faire le transfert de données vers des bases de données qui peuvent être analysées à l’aide de logiciels de traitement. Ceci amène la possibilité de suivre quasi-ment en direct l’évolution des élevages et ainsi mieux prévoir les expéditions vers l’abattoir. Ce dont je n’ai pas parlé avant, c’est l’éco-nomie de temps réalisée puisqu’il n’est plus

nécessaire d’avoir des gens pour peser les porcs. Il faut par contre quelqu’un pour ajuster la balance. Le travail devient plus intellectuel (bien ajuster la balance) et moins physique. Une dernière chose. Certains producteurs m’ont déjà dit : « Mon troupeau est trop petit pour l’utilisation de ce système. ». Pour un producteur naisseur-finisseur de 500 truies et 500 porcelets produits par deux semaines, nous avons les conditions ga-gnantes. Je vous entends dire que c’est en-core gros comme production. Prenons donc un exemple fictif : naisseur-finisseur de 300 truies et 150 porcelets produits par semaine. Supposons que l’élevage est divisé en pou-ponnière, début d’engraissement et fin d’en-graissement. Le producteur pourrait décider de regrouper quatre semaines de porcelets et les mettre dans le même parc pour la fin de l’engraissement, et créer ainsi un groupe de 600 porcelets qui seraient pesés par la balance électronique et expédiés à l’abattoir durant un mois. Il lui faudrait au moins trois parcs de 600 porcs pour faire une rotation. L’avantage des grands parcs, c’est la diminu-tion de la bataille, puisque le cochon ne reconnaît que 70 à 80 autres confrères, d’où le fait qu’il ne peut pas établir une hiérarchie stricte et donc pas toujours frapper sur le

18 cochon « rejet ». Habituellement, le gain serait le même, sinon meilleur (Plante, 2007). De plus, selon l’aménagement des parcs choisis, le bâtiment pourrait gagner en efficacité grâce à la disparition du passage. Avec le faible prix du porc, il faut trouver des moyens technologiques pour améliorer l’efficacité des élevages. Je crois que la ba-lance électronique est un bon outil et que nous n’avons pas encore trouvé toutes ses possibilités. Il est certain qu’un investisse-ment se fait selon les moyens de l’entreprise. Il ne faut jamais oublier que s’il n’y a pas d’acheteur pour notre produit, il faudrait peut-être commencer par en trouver avant de s’endetter d’avantage. Sources : Plante, Pierre-Alphée. 2007. Séminaire en scien-ces animales, élevage porcin en grands groupes. Turgeon, Marie-Josée (et coll.). 2007. État de la situation sur les performances technico-économiques et opérationnelles engendrées par les nouveaux systèmes d’élevage permettant le tri automatique des porcs en engraissement : http://www.cdpqinc.qc.ca/document/Hog%20sorter%20rapport%20final.pdf

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Je me réveillai, l’esprit un peu em-brumé. Des vapeurs d’alcool remontaient mon œsophage et je grimaçai. Nous avions fini la soirée au Porto et au chocolat, his-toire de noyer le Bordeaux, le Sauvignon et le Caber-net, de même que le vin blanc sucré de l’apéritif et le Shiraz de l’après-midi. Ils accompagnaient les entrées salées, les biftecks du bœuf qui provenait de ma ferme bio et un dessert aux fraises et framboises, flottant dans une mer de crème fraîche, le tout provenant de la ferme voisine. Je me levai, recouvris de draps une délicieuse créature qui semblait elle aussi quelque peu affectée par une mi-graine en puissance, du moins c’est ce que je conclus de ses onomatopées inintelligibles. Le soleil dans le couloir semblait davantage un laser créé dans l’unique but de faire bouillir mon cerveau de ses rayons qu’une bienveillante source de lumière. La salle de bain était aussi un enfer de lumière aveu-glante qui surchauffait mes nerfs optiques, et la matière grise sous mon occiput criait pitié. Illico presto j’avalai deux comprimés, attendis quelques secondes et reconnus la sensation caractéristique de l’analgésique qui agissait. En retournant dans la chambre, j’entendis les enfants qui se chamaillaient à savoir le-quel des deux aurait son tour à la console de jeux vidéo; d’après ce que j’en déduisais, le casque immersif était posé sur la tête de la plus jeune. De retour dans la chambre, la jolie personne sous les draps rouspéta un peu et fit mine d’être de mauvaise humeur quand je la re-réveillai, mais elle me pardon-na en voyant l’inestimable cadeau qui tenait dans mes mains : deux comprimés et un verre d’eau, qu’elle s’empressa d’avaler pour ensuite retourner dans sa caverne de cou-vertures, invoquant la grasse matinée. Je descendis les marches, appréciant mainte-nant les vigoureux rayons de notre radieuse étoile. De la chambre d’ami, j’entendais déjà des plaintes quant à une mystérieuse trans-formation de la mâchoire en gueule de bois. Je lançai un salut amical et une bouteille de comprimés qui sembla les ravir au plus haut point. Je descendis jusqu’au sous-sol où je fus rejoint, à l’instant où je passais un vieux chandail, par un petit bonhomme dont les parents dormaient encore dans l’autre chambre d’ami. Il m’apostropha vertement

parce que je n’avais pas été le chercher pour aller nourrir les bêtes et je m’empressai de m’excuser de mon irréparable omission. Il m’accorda son pardon et argumenta que de

toute façon, je ne serais jamais venu à bout tout seul de la tâche. Nous sortîmes ensemble, par la porte arrière. Le petit bonhomme, Jules, me suivait gravement en faisant frotter ses souliers trop

grands sur l’allée de gravier. Il s’exclamait de temps en temps, continuant un monologue enfantin. Il y avait deux bâtiments au bout du che-min, séparés par une haie dense d’une di-zaine de mètres de large : une étable vieille de plusieurs années, pour les bovins de bou-cherie, et un bâtiment neuf où les porcs étaient élevés, recouvert des derniers types de toits végétaux. J’entrai dans le dernier, suivi de mon imperturbable et sérieux aco-lyte qui ne semblait pas revenir de mon oubli matinal. Une fois à l’intérieur, après nous être rapidement douchés (l’eau ainsi utilisée servirait ensuite dans la toilette déjà économe) et avoir changé de vêtements, il commença à perdre de son sérieux de pape et finit par exulter littéralement en tentant d’attraper par la patte les petits porcelets terrorisés par ses cris brefs et sonores. Je finis par lui en donner un qu’il accueillit avidement dans ses petits bras. Il se mit à lui parler affectueusement et à le caresser pen-dant que l’autre n’appréciait pas la plaisante-rie et poussait des petits grognements plain-tifs, appelant désespérément à l’aide. Les distributeurs avaient fonctionné à mer-veille et aucune auge n’avait besoin d’être nettoyée, à peine avais-je eu à enlever quel-ques bouts d’excréments dans un parc de jeunots particulièrement turbu-lents. Jules me suivait en parlant à son porcelet et en me posant quelques questions de temps en temps. Côté maternité tout était tranquille aussi, la température était en-core optimale (ça chaufferait un peu plus vers 14 h, malgré le toit efficace), aucune truie ne semblait mal en point et aucun por-celet n’était mort durant la nuit. Les nouvel-les cages étaient remarquablement bien conçues, une surface non glissante (enfin!),

Le paradis terrestre, d’ici vingt ans François Gervais, étudiant en agronomie

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de la place pour que la truie puisse bouger et une aire sécuritaire pour que les petits ne se retrouvent plus à dormir sous la mère au moment où elle décide de se coucher. Dans la salle de gestation m’attendaient une dizaine de truies en chaleur et un mâle ner-veux qui sentait son tour venir. Les autres truies avaient déjà mangé grâce au robot et, comme d’habitude, elles ne requéraient au-cun soin : leurs cages étaient confortables et aucune d’entre elles ne semblait boiter. J’ou-vris donc la cage mobile à verrat et la cage tout court. Babe, le mâle, se précipita dans la première et Jules se fit un devoir d’afficher un air impressionné quand il vit cette étrange aberration se mettre en marche. Et, de fait, il pouvait paraître paradoxal qu’un animal soit enfermé à l’année longue et qu’il soit si heureux d’entrer dans une autre cage pour bouger un peu, comme s’il était incapa-ble de se déplacer par lui-même ou qu’il possédait un titre de noblesse m’obligeant à lui faire la politesse de le dispenser de se mouvoir. Dirigeant de main de maître ladite aberration mobile, j’amenai Babe devant les truies qui ne tenaient plus en place. Au mo-ment de l’insémination, Jules faillit échapper son porcelet. Je lui réexpliquai calmement le principe caché derrière mes agissements étranges et il finit par sembler se rappeler mon discours d’hier, tout en ne manquant pas de s’indigner du fait que je ne laissais pas le mâle faire son travail, semblant trouver injuste que je me décarcasse à sa place. Tout cela fini, je retournai voir la mise-bas, mais Angèle était déjà là à s’occuper des nouveaux-nés gluants. Je la saluai et partis, ramenant à sa cage le petit porcelet voyageur que Jules abandonna à regret, promettant de revenir le voir et de lui porter une amitié indéfectible, tout de suite après le déjeuner. Sorti de la porcherie, Jules s’emballa à la vue des autres enfants déjà dehors et courut les

rejoindre en criant, oubliant ins-tantanément son estomac creux. Je remarquai le camion électrique d’Henri devant l’étable à bœuf et me dirigeai vers la maison, sa-chant qu’il n’avait pas besoin d’aide. Un déjeuner de roi m’at-tendait en remontant du sous-sol et une joyeuse bande d’amis, remis de leurs émotions de la

veille, s’adonnaient déjà au plaisir de la table en engouffrant des crêpes aux fraises, aux mûres et aux framboises. J’allai les rejoindre, heureux comme un poisson dans l’eau, re-marquant que les vitres se teintaient déjà pour garder la maison fraîche.

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Sauriez-vous épeler les mots « polysaccharides » ou « polyphénols »? Doit-on écrire « oméga-trois » ou « oméga-3 »? Existe-t-il une racine latine pouvant indiquer l’orthographe et la signification du mot « melliflu »? Voilà quelques-unes des questions soulevées lors de la dictée du 400e le 28 mars dernier, sous le thème de l’ali-mentation. J’avoue que j’avais hâte de me retrouver comme à la petite école. Une fois passé le premier sentiment de déroute de ne plus avoir les familières touches du clavier sous mes doigts, c’était un plaisir de renouer avec mon propre « correcteur automatique » pour confirmer l’écriture d’un mot dont je doute de l’orthographe ou détecter les fau-tes de « frappe ». Pendant une vingtaine de minutes, Mme Julie Couture, graduée de l’Université Laval et récipiendaire de la mé-daille Raymond-Blais 2007, nous a fait la dictée du texte du jour intitulé « Leçon vita-minée d’une adolescente à son père ». Ce texte, habilement rédigé par une équipe de chercheurs de l’INAF1, incluait entre autres des mots désignant des aliments méconnus ou exotiques (« aramé », « hijiki », « épeautre »,...) et comportait d’intéressants défis de grammaire. J’étais particulièrement fière d’appartenir à la faculté à l’honneur ce jour-là pour connaître l’orthographe de mots comme « chénopodiacées », prononcé « kénopodiacé ». Pendant que les cor-recteurs s’attelaient à la tâche, M. Benoît Lamarche, chercheur en nutrition, métabo-lisme et maladies cardiovasculaires au Département des sciences des aliments et de nutrition, a pré-senté une brève conférence sur la saine alimentation et la nutrition. Un concept clé qui ré-sume bien son mes-sage : recherchez toujours une assiette colorée. Il devient

facile de cette manière de conclure qu’une portion de restauration rapide (plutôt brune) ne contient pas tous les éléments nutritifs recherchés… La pause fut aussi l’occasion d’entamer une correction commentée de la dictée qui fut fort inspirante. Nous avons pu apprécier certaines des subtilités de la langue française, que ce soit par rapport à la phonétique ou à la grammaire. Cet expo-sé, malheureusement trop court, m’a permis de saisir encore une partie de la ri-chesse de notre langue bien vivante et toujours en mou-vance. Au quotidien, par la tâche de chef de pupitre ou en cô-toyant d’autres étudiants qui hésitent à écrire dans l’Agral parce qu’ils n’écrivent plus depuis l’école secondaire, je me ques-tionne sur la place qu’occupera le français dans l’avenir. Les programmes scolaires évoluent et certains remettent en question la nécessité de la dictée à l’école. Or, par une activité comme celle-ci, l’Université Laval a visé juste en mettant la langue française au

Un avenir melliflu pour la langue française Catherine Avard, étudiante en agronomie et chef de pupitre 2007-2008 pour l’Agral

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cœur de ses festivités du 400e et à l’honneur dans toutes les disciplines. Voilà enfin un évènement pertinent pour souligner quatre cent ans de présence francophone en Amé-rique. Vous pouvez trouver le texte de la dictée du 28 mars ainsi que les dates des prochaines

dictées du 400e à l’adresse www.400.ulaval.ca.

1. L’Institut des nutraceutiques et des ali-ments fonctionnels (INAF) est une initiative de chercheurs de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA).

L’Agral ne peut passer sous silence la performance de Joëlle Ouellet, responsable du mon-tage du journal et correctrice émérite, qui s’est classée deuxième dans le pointage de cette dictée, se méritant un prix de 50 $. Bravo Joëlle! Lors-qu’interrogée sur son apprécia-

tion de l’évènement, Joëlle répond : « C’était tout un défi! Enlevant! »

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Il y a de ces jours où on se rend compte que nos grands principes de vie sont comme de vieilles affiches oubliées sur un mur depuis longtemps. On les a mis bien en évidence, pour montrer une partie de soi-même dont on est fier. Mais… on finit par les voir chaque jour sans les regarder. Des mois, des années plus tard, on les re-marque à nouveau pour se rendre compte qu’ils se sont affadis, qu’ils ont pâli sous le soleil de la grande « liberté » et qu’ils se sont racornis sous le vent desséchant des obliga-tions qui filent dans le temps. Je parle bien sûr des beaux principes… Les miens, comme pour beaucoup d’entre vous, ont pris racine pendant ma jeunesse. Je suis encore jeune, là n’est pas la question, mais je le suis chaque jour… de moins en moins. Ce qui n’est pas sans avantage, mais se révèle parfois insidieux : on tend à ou-blier nos motivations d’antan et les raisons pour lesquelles on est devenu ce que l’on est. Parfois, nos vieux principes de vie – que nous avions tant promis de ne JAMAIS renier – nous reviennent en pleine figure sans crier gare. Comme une gifle. Ils se font même violence! C’est ce qui m’est arrivé samedi dernier. Je parlais avec ma meilleure amie, qui étudie dans notre région natale, dans un domaine que je ne connais que peu : l’enseignement en histoire et géographie. Caroline me parle

d’elle. Elle me parle de ses cours. Et sou-dain, ses yeux deviennent ronds : « Faut que j’te montre quelque chose! ». À voir son expression et la frénésie qui s’empare d’elle à cet instant, je sais que ça va m’intéresser au plus haut point! Elle ouvre son cartable et cherche… Elle cherche le plus grand dépotoir du monde. Et elle le trouve. La gifle. Retour en arrière… Je me souviens soudain d’avoir fouillé dans la poubelle de mes colocs récalcitrants pour en trier le contenu et ce, à plusieurs reprises. D’a-voir lavé tant de vaisselle, après des ren-contres communautaires, pour éviter aux invités de consommer de la vaisselle jetable. D’avoir remisé ma voiture deux automnes et deux hivers pour prendre l’autobus et faire du covoiturage à la place. D’avoir payé une fortune pour des bottes faites au Cana-da et vendues par un petit cordonnier indé-pendant. D’avoir adhéré à un programme de dons mensuels pour Greenpeace. D’a-voir changé de vocation de carrière pour mes grands principes. J’étais LOIN d’être parfaite, mais j’avais la flamme. Pensez-en ce que vous voudrez : j’étais « grano ». Une

Perdus dans un océan… Joëlle Ouellet, étudiante en agronomie

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vraie de vraie, qui faisait des conserves à l’automne et qui rêvait du jour où son conjoint accepterait de se départir de la télé et du vilain Bell ExpressVu… Mais… Je me souviens aussi d’avoir roulé en auto tout l’été. D’avoir omis de nom-breuses fois d’exprimer publiquement mon

désaccord envers des actions directe-ment polluantes. D’avoir offert de superbes, mais énergivores jouets à mes neveux et niè-ces à leur anniver-saire. D’avoir ache-té des légumes déjà tout préparés d’a-vance, accompa-gnés d’un dîner pour micro-ondes dans un plat qui s’en est allé tout droit aux poubel-les… pas plus tard

que la semaine dernière! J’en suis donc au même point qu’il y a sept ans, avant que je ne bâtisse mon principal guide de vie : ré-duire mon empreinte écologique. Retour à la case départ. Avec encore plus de biens inuti-les entassés dans ma maison, des tas de vête-ments venus de très loin et une jolie bague à diamants sans autre vécu que celui d’affreu-ses mines dont nous ne parlerons pas. Nous disions donc… La gifle. Cet énorme territoire jonché de détritus a fait monter plus de rage en moi que beaucoup de coups bas portés à l’environnement que je peux

voir chaque jour. Le plus grand dépotoir au monde ne se situe pas en Inde, ni au Mexique, ni même au États-Unis… Bien caché, il n’est connu que de très peu de gens : il n’est ni sous terre, ni au milieu d’une jungle im-pénétrable. Quand on y pense, ça devient tout à fait évident. Il flotte. Sur l’océan Pacifi-que, quelque part sur l’hémis-phère nord entre l’Amérique et l’Asie, des milliards d’ob-jets de plastique de toutes sortes se regroupent au gré des courants circulaires et des vents pour former ce qu’on (suite à la page … )

Des prélèvements faits par l’équipage de l’Alguita révèlent qu’il y a six fois plus de particules de plastique que de planc-ton en suspension dans l’eau sur une base de poids.

Une figure résumant le phénomène du Great Pacific Garbage Patch. Source : Greenpeace

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(suite de la page …) appelle le Great Pacific Garbage Patch. Le climat, en cet endroit, fait que les eaux y sont peu agitées et qu’elles ne se « renouvellent » pas beaucoup. Il s’agissait donc à l’origine d’un désert de phytoplanc-ton et de zooplancton, peu fréquenté par les grands poissons et mammifères ma-rins. Historique-ment, les pêcheurs et les voyageurs ont toujours évité ce lieu en raison de la pauvreté des prises et des vents trop rares. Des déchets flottants du monde entier s’y retrouvaient pour y être décomposés, sans compromettre la vie de la faune ma-rine. Mais, depuis l’apparition du plastique, les déchets ne se décomposent plus : ils s’accumulent. Physiquement, le Great Paci-fic Garbage Patch est composé de deux immenses vortex, chacun s’étendant sur une superficie estimée à plus de deux fois la province du Québec…(!) Ceux-ci sont connectés par la zone de convergence sub-tropicale, un courant océanique qui sert maintenant d’autoroute aux déchets. Au total, donc, c’est une immense mosaïque de débris flottants et semi-flottants qui s’étend à perte de vue. On y a recensé, entre autres, des jouets pour le bain, des espadrilles, des

filets et flottes de pêcheurs, des bouts de vêtements, des contenants et des bouts d’emballage de plastique. Charles Moore, capitaine de l’Alguita (navire américain dé-dié à la recherche océanographique), y a même récolté un baril de produits chimi-ques dangereux lors d’un échantillonnage en 1998. Et ces rebuts ne proviennent pas seu-

lement des naufrages de navires de mar-chandises ou de marins négligents! En effet, 80 % de ce qui s’y trouve serait d’origine continentale et proviendrait souvent des plages. En 2007, les océanographes estimaient le

poids de ces dé-chets à plus ou moins 3,5 mil-lions de tonnes. Des prélève-ments faits par l’équipage de l’Alguita révèlent qu’il y a six fois

plus de particules de plastique que de planc-ton en suspension dans l’eau sur une base de poids. On précise aussi que la surface affectée par ceux-ci se trouve décuplée à chaque décennie depuis les années 50. Dans dix ans, trouvera-t-on des déchets jusque sur les côtes hawaïennes? Les objets de plastique peuvent bien sûr étouffer les animaux qui les consomment – on connaît tous l’histoire des pauvres tor-tues de mer qui meurent étouffées après avoir confondu un sac de plastique avec une méduse. Mais des oiseaux aquatiques tuent littéralement leur nichée en leur ré-gurgitant de la nourriture parsemée de bouts de plastique, lorsqu’ils n’en meurent

pas eux-mêmes. D’autres ani-maux finissent par en manger tellement qu’au fil des repas, leur estomac se rem-plit de cette ma-tière imputresci-ble qui n’en res-sort jamais : ils finissent par carrément mou-rir de faim, puis-qu’il n’y a plus de place pour une quantité suffisante de nourriture dans leur système digestif. Mais

une voie plus pernicieuse encore guette la faune marine : le « plancton synthétique ». Ne pouvant être attaqués par les organis-mes décomposeurs, les objets faits de ma-tière plastique finissent par être photodé-gradés et se brisent en morceaux de plus en plus fins, très lentement, mais jamais en composés plus simples. Il en résulte de

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minuscules particules en suspension dans l’eau. Les organismes filtreurs comme les méduses finissent par en ingérer de grandes quantités. Ils peuvent ensuite soit mourir et libérer à nouveau ce plastique dans l’océan, ou encore être consommés par d’autres ani-maux. Ceci jusqu’aux grands poissons qui finissent par être pêchés par et pour des humains… On constate rapidement que c’est toute la chaîne alimentaire qui s’en trouve affectée, et le dernier maillon en par-ticulier. Ajoutons à cela que les plastiques sont en général de très bons absorbants et transporteurs de polluants et on obtient un parfait cocktail pour être exposés à un peu plus de substances cancérigènes. Comme quoi tout nous revient un jour à la figure. J’allais oublier de préciser un détail impor-tant. Dérangeant, même, mais surtout, in-quiétant… Cette ronde mortelle de déchets est située en eaux internationales. On com-prend vite ce que ça implique. Croyez-vous qu’un gouvernement acceptera un jour de « nettoyer » ce champ de mines océanique qui n’appartient légalement à personne mais qui est la faute de tout le monde? Et puis, pour en faire quoi? Je suis souvent opti-miste. Parfois même utopiste. Mais, dans ce cas-ci, je ne me berce pas d’illusions. (suite à la page …)

CETTE RONDE MORTELLE DE DÉCHETS EST SITUÉE EN EAUX INTERNATIONALES. ON COMPREND VITE CE QUE ÇA IMPLIQUE.

Pour mieux comprendre le phénomène :

http://science.howstuffworks.com/great-pacific-garbage-patch.htm www.treehugger.com/files/2008/02/great_pacific_garbage_patch.php Le témoignage du capitaine Charles Moore et de l’équipage de l’Alguita :

www.algalita.org/ www.naturalhistorymag.com/1103/1103_feature.html Des articles de quotidiens de trois pays diffé-rents :

www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2007/10/19/SS6JS8RH0.DTL&hw=pacific+patch&sn=001&sc=1000%3Cbr%3E%3C/a%3E

www.independent.co.uk/environment/the-worlds-rubbish-dump-a-garbage-tip-that-stretches-from-hawaii-to-japan-778016.html

www.smh.com.au/news/environment/the-plastic-killing-fields/2007/12/28/1198778702627.html?page=fullpage Un aperçu des déchets en orbite autour de la Terre :

www.space.com/spacewatch/space_junk.html

80 % des déchets du Great Pacific Garbage Patch serait d’origine continentale et proviendrait souvent des plages.

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À la Faculté des Sciences de l’agri-culture et de l’alimentation, nous avons la chance d’avoir des étudiants qui sont origi-naires de partout à travers le monde. J’ai eu la possibilité d’assister à une conférence donnée par Juan P. Sarramone qui étudie en agronomie et je vous en fais maintenant profi-ter. Originaire de l’Argentine, il est né à Benito Juarez, une ville de 15 000 habitants de la province de Buenos Aires. Il a fait ses études universitaires dans la ca-pitale, Buenos Aires, pour devenir vétérinaire. Par la suite, il a travaillé plusieurs années dans le domaine de la production de bovins de bouche-rie. Voici ce qu’il nous raconte de son expérience : « Je suis arrivé de-vant le troupeau dont je devais m’occuper pour vérifier si les vaches étaient gestantes, c’était que du noir, il y avait des vaches à perte de vue! ». Bien sûr, le travail était long et durait plusieurs jours. En effet, l’Argentine est un très gros producteur de bovins de boucherie mais aussi, c’est le pays qui consomme le plus de viande par habi-tant, suivi des États-Unis et du Canada. L’Argentine est un pays d’immigrants et la culture, la façon de penser et l’éducation sont influencés par cette population. D’ail-leurs, dans ce pays, l’éducation est gratuite de la garderie à l’université, et ce depuis son indépendance de l’Espagne en 1816. Jusque dans les années soixante, l’Argentine était un pays riche, peut-être même plus que le Canada à cette époque. Pour des raisons politiques et suite à la dictature, la situation

est tout autre aujourd’hui. Mais parlons d’agriculture maintenant! Voici ce que nous disait Juan en parlant de son pays : « On va nourrir le monde, il faut y penser. ». En effet, l’Argentine exporte la

grande majorité de ses produits agrico-les. Dans un pays où il n’y a aucun sou-

tien financier du gouvernement à l’agri-culture et où il n’existe pas de ministère de l’agriculture mais un secrétariat de l’agri-culture, peut-être faudrait-il s’arrêter un peu et y réfléchir. Le modèle n’est pas parfait mais la compétition est réelle. La demande mondiale pour le maïs est en croissance, elle a d’ailleurs augmenté de 50% en 2007 par rapport à 2006. La quasi-totalité des récoltes ont été exportées pour la fabrication de biodiesel. En plus de produire beaucoup de denrées agricoles, les Argentins sont aussi actifs dans le secteur de la transformation. Ils

Le multiculturalisme, source de conseils Corinne Tardif-Paradis, étudiante en agronomie et coordonatrice d’AGIR International

prennent d’ailleurs une place de plus en plus importante sur le marché mondial dans la vente de farine. De plus, le Canada ne sera bientôt plus le seul producteur de blé de première qualité puisque l’Argentine est en train de mettre en place la classification de cette céréale. Dans le centre du pays, le cli-mat est d’ailleurs très semblable à celui de

l’Alberta et de la Saskatchewan. Nous faisons face à des agriculteurs scolarisés qui doivent se débrouiller sans l’aide gouvernementale. L’actualité agricole de l’Argentine est présentement très mouvemen-tée. En effet, les producteurs sont en grève parce que le gouvernement a décidé d’augmenter l’imposition sur l’exportation des produits agri-coles de 35 % à 47 %. La grogne des agriculteurs est sans précédent. Depuis plus de deux semaines, ils bloquent les routes et empêchent l’arrivée de denrées alimentaires vers les villes. Juan nous dit : « Dans mon pays, il y a toujours eu une coupure entre la politique et l’agri-culture. ».

Selon Juan, l’avenir de l’agriculture au Qué-bec passe par un changement de mentalité. Certes, le modèle argentin n’est pas parfait, mais il nous laisse entrevoir ce que nous sommes et de quelle façon nous maintenons peut-être notre agriculture sous respiration artificielle avec des programmes comme l’ASRA. Il faut laisser de la place aux chan-gements et il faut s’ouvrir sur le monde! L’idée n’est pas de devenir un pays exporta-teur comme l’est l’Argentine, mais il faut bien comprendre et considérer les enjeux internationaux pour faire nos choix futurs. Voici mon conseil pour l’avenir!

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Grève des agriculteurs : ça chauffe en Argentine… le gouvernement entendra-t-il les grévistes?

(suite de la page …) N’essayez pas de voir le Great Pacific Gar-bage Patch sur Google Earth, vous ne le trouverez pas. Même si la résolution des satellites nous le permet sûrement, il n’y a pas de grands efforts qui sont mis en branle pour que tout le monde puisse constater les dégâts. Les photos se font même drôlement rares sur Internet. Certains croient que ça pourrait simplement être une légende – pour ma part, par le fait même que ce soit si dégueulasse, je suis sûre que ça existe. Sim-

plement, sans vouloir passer pour une fille paranoïaque, je dirais qu’on ne nous en montre pas trop parce que plusieurs grands de ce monde n’ont pas intérêt à ce que ça se sache. Censure? Peut-être. Après tout, ce qu’on ne voit pas ne peut déclencher au-cune révolution. Est-ce que ça ne vous irrite pas un peu? Je l’espère. Qu’est-ce que l’avenir nous réserve? Bien sûr, après avoir lu tout ceci, vous préférerez ne pas trop y penser. Comme tout le monde. Mais le fait est là : nous sommes

perdus au beau milieu d’un océan de dé-chets, peu importe qu’on se trouve au beau milieu du Pacifique, dans un bidonville du Kenya, dans une « petite » décharge munici-pale ou même en orbite autour de la Terre… Donc, le seul conseil d’avenir que j’ai pour vous, pour ce mois-ci et pour toute votre vie, est que vous ne perdiez jamais de vue vos principes!

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Depuis que j'ai commencé mon bac en septembre 2004, je me suis dit : « Tiens, je pourrais bien écrire un texte dans l'Agral ce mois-ci! Aaahhh ... pis finalement je n'ai pas le temps, ça ira à une prochaine fois. » Mais voilà que cette semaine, le temps m'a rattrapée et assommée, me laissant bouche bée. Après avoir feuilleté mon agenda, je me suis aperçue qu'il ne me restait que trois semaines avant de finir ma dernière session. Quoi? Trois semai-nes? Trois semaines en tant qu'étudiante au Comtois? Mais il me semble que je viens de commencer! Le temps a passé si vite. Alors voilà, c'est donc ma der-nière chance d'écrire dans l'Agral et je n'y manquerai pas. J'ai toujours été nostalgi-que. Je ne crois pas que ce soit très bon de res-sasser ainsi le passé, mais je ne peux mal-heureusement pas m'en empêcher! Oui, oui, je sais, l'avenir est devant moi mainte-nant et je dois plon-ger avec le sourire dans cette nouvelle aventure. Mais quand on a passé les quatre dernières plus belles années de sa vie et que la fin approche, permettez-moi, je vous prie, de ne pas être aussi enthousiaste pendant quelques temps! Je me rappelle parfaitement mon arrivée à l'Université Laval. J'étais déguisée en san-glier, devant la porte principale du Comtois, complètement perdue. Je n'avais pas passé un très bel été, mon chum venait de me lais-ser et c'est un peu à reculons que j'ai com-mencé mon bac. Je n'étais même pas sûre d'aimer l'agronomie! Je regardais les « deuxièmes années » qui nous initiaient. Ils parlaient ensemble avec le sourire et discutaient de comment ils al-laient faire pour nous ridiculiser un peu au cours de la journée. On sentait très bien la complicité qui régnait entre eux et le plaisir qu'ils avaient à se retrouver tous ensemble.

Derrière mon nez de sanglier, je regardais du coin de l'oeil tous ces « premières années » déguisés comme moi et je me suis deman-dé comment j'allais pouvoir arriver à attein-dre ce même niveau de complicité avec de purs inconnus. Ça me semblait impossible. J'étais vraiment découragée. Durant les pre-miers jours de classe, je rentrais chez moi

complètement épuisée et me demandais vraiment ce que je faisais là. C'est alors que des gens sont arrivés. Tranquillement, je commençais à mettre des noms sur des visages. J'en ai appris plus sur la vie de ces personnes. On

mangeait ensemble sur l'heure du midi et on dansait toujours au même endroit à la Ba-rak. Finalement, ça a été beaucoup plus facile que je croyais! Après quelques mois, j'avais des amis, j'étais impliquée dans mon association étudiante et j'adorais mon bac! Quatre ans plus tard? Rien n'a changé! J'ai toujours la passion pour l'agriculture et la gang est toujours la même! On danse en-core au même endroit durant les Barak et on dîne encore ensemble. La seule diffé-rence, c'est qu'on a vécu plein de choses ensemble. On a fait des dizaines de soupers arrosés de nombreux shooters, on a fêté tous les jeudis, on s'est tous mutuellement ra-massé parce que l'un d'entre nous était trop « chaud », on a coulé des examens et on en a réussis plein d'autres, on a chialé contre

On s'est aimé comme on se quitte … Hélène Munger, finissante en agronomie

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un paquet d'affaires, on a joué au baby-foot au lieu d'étudier, on a connu des gens le temps d'une soirée ou parfois plus longtemps, on a pris quelques livres parce qu'on a beaucoup trop mangé au resto, on a dit pas mal plus de niaiseries que de choses intelligentes, on a embrassé quelqu'un durant les slows de la Barak et notre photo s'est retrouvée sur le

site de l'AGETAAC le lendemain, on s'est impliqué, on a fait la SAAC, on a oublié la matière qu'on a vu durant nos cours, on a passé des dizaines d'heures à l'AGE-TAAC à ne rien faire et à regarder des vidéos sur you-tube, on a passé des nuits blanches parce qu'on a commencé à étudier la veille de l'examen, on a bu beaucoup de café les vendredis ma-tins, on s'est endet-té, mais surtout, surtout .... maudit qu'on a eu du fun! Du fun à l'état pur,

comme jamais je n'en avais eu avant. Quand je regarde les étudiants en première année, je les envie un peu, car je recommen-cerais mon bac n'importe quand. J'y ai vrai-ment passé les plus belles années de ma vie. C'est donc avec beaucoup de nostalgie que je vais quitter la vie étudiante au Comtois, mais aussi avec des souvenirs merveilleux plein la tête. L'université m'a permis d'avoir un diplôme en poche, mais surtout ces an-nées m'ont permis de me définir en tant que personne. Ce que j'ai acquis en parcourant tous les jours les couloirs du Comtois est inestimable pour moi. Je vous tire donc ma révérence et à tous, merci. Puisque j'ai terminé d'écrire mon texte, il faudrait bien que j'aille étudier maintenant. Ahhhh tant pis, je vais aller voir à l'AGE-TAAC à la place, il y aura sûrement du monde qui accepteront de ne rien faire avec moi!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Quand on vous promet un état d’alerte, de meilleures performances, y croyez-vous vraiment? Les boissons énergisantes sont de plus en plus populaires. On en retrouve d’ailleurs une multitude de variétés regroupées sous des marques de commerce comme Red Bull, Guru, Énergie, Base, Hype, Monster, pour ne nommer que celles-là. Ces boissons contiennent généralement de la caféine, du guarana (une source naturelle de caféine), de la taurine (un acide aminé) et une quantité considérable de sucre. En effet, 250 ml de

boisson énergisante fournit de 4,5 à 8 cuillères à thé de sucre. Ce mélange de sucre et de caféine vous apporte certainement de l’éner-gie, mais seulement de façon temporaire. En consommer à l’occasion ne cause généralement pas de problèmes majeurs. Ce qui peut être inquié-tant, c’est lorsqu’on en consomme de gran-des quantités ou lorsqu’on les mélange à de l’alcool. Cela peut provoquer un déséquili-bre au niveau des électrolytes, une irrégula-rité du rythme cardiaque et parfois même des nausées et des vomissements. Saviez-vous que seul Red Bull est considéré comme un produit de santé au Canada? En effet, il est le seul à avoir été évalué par San-té Canada. Chose surprenante, il est interdit en France à cause de la taurine qu’il contient

et des effets neuro-comportementaux possi-blement indésirables. De plus, rien n’o-blige les fabricants à indiquer la quantité

de caféine contenue dans leur produit. La quantité varie beaucoup d’une marque à

l’autre et va d’un peu moins de 50 mg jus-qu’à 260 mg. Il est donc recommandé de ne pas en consommer plus de 500 ml par jour, soit l’équivalent de deux cannettes de format régulier. Il faut également tenir compte des autres sources de caféine dans la journée afin de ne pas dépasser la dose maximale de 400 mg. Finalement, les boissons énergisan-tes sont déconseillées pour les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, et ne de-vraient pas servir de moyen de réhydrata-tion, puisqu’elles peuvent avoir l’effet in-verse. Encore une fois : la modération a bien meil-leur goût!

250 ml de boisson énergisante fournit de 4,5 à 8 cuillères à thé de sucre.

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Les boissons énergisantes Joannie Bolduc, étudiante en nutrition

BOISSON ÉNERGISANTE

A

GRAL

ENERGY DRINK

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Durant les périodes d’examens ou pendant l’élaboration d’un travail de ses-sion, elle peut être l’alliée des étudiants. De qui s’agit-il? De la caféine!

Cette molécule se retrouve bien entendu dans le café, mais également dans le thé, les bois-sons au cola, les

boissons énergisantes, le chocolat et même dans certains médica-ments en vente libre. La caféine est rapide-ment absorbée par l’organisme. Elle pénètre dans tous les tissus, y compris ceux du cer-veau. Elle accélère le rythme cardiaque et respiratoire tout en retardant la fatigue céré-brale et musculaire. Ces effets peuvent donc aider à augmenter la vigilance, mais il faut rester prudent face à l’abus de cette subs-tance. En effet, la caféine agit comme une drogue sur l’organisme. Elle peut causer de l’insomnie, de la nervosité, de l’agitation et de l’irritation gastrique si elle est consom-mée en grande quantité. La consommation régulière peut entraîner une dépendance et causer des malaises tels des maux de tête et de la nervosité durant des moments prolon-gés sans apport en caféine. L’apport maxi-mal de caféine par jour est variable d’une

personne à l’autre. Cependant, on ne devrait pas dépasser 400 mg par jour, ce qui corres-pond à environ quatre tasses de café. Quelques faits sur la caféine… Environ 60 % de la caféine consommée par les Canadiens adultes provient du café et environ 30 %, du thé. Le reste provient des boissons au cola, des produits à base de chocolat et des médicaments.

La caféine agit davantage sur les mécanis-mes d’endormissement que sur la fatigue elle-même. Ainsi, il est possible d’être très fatigué même après la consommation d’une boisson contenant de la caféine sans toute-fois pouvoir s’endormir. La demi-vie de la caféine, c’est-à-dire le temps que le corps prendra pour se débar-rasser de la moitié de ce qui a été consom-

mé, est de 2,5 à 5 heures. Ainsi, il est re-commandé de ne pas consommer de ca-féine après 16h pour éviter de perturber le sommeil.

Il existe des différences interindividuel-les pour ce qui est de la quantité de caféine qui peut être consommée sans amener d’effets indésirables. Pour cer-tains, une petite quantité seulement peut augmenter la nervosité, occasionner des maux de tête et perturber le sommeil. Les personnes qui ne consomment pas de caféine régulièrement sont souvent plus sensibles à ces effets. La caféine réduit l’absorption du cal-

cium. Ainsi, le calcium provenant du lait que vous mettez dans votre café n’est pas aussi bien absorbé que lorsque vous buvez un verre de lait. Une quantité raisonnable de caféine peut aider à être plus alerte et plus concentré lorsqu’on étudie. Toutefois, une quantité excessive peut avoir l’effet inverse en aug-mentant le stress, l’anxiété et amener des difficultés de concentration.

Gros plan sur la caféine Léa Laflamme, étudiante en nutrition

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Quantité de caféine dans certains aliments Café filtre : 108 à 180 mg par 180 ml Café au percolateur : 72 à 144 mg par 180 ml Café instantané : 60 à 90 mg par 180 ml Thé noir : 30 mg par 180 ml Boissons gazeuses : 28 à 64 mg par 355 ml Café décaféiné : moins de 6 mg par 180 ml Chocolat au lait: 7 mg pour 28 g Chocolat noir : 19 mg pour 28 g

On ne devrait pas dépasser 400 mg par jour, ce qui correspond à environ quatre tasses de café.

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval

Pavillon Paul-Comtois

2425 rue de l’Agriculture Québec, (Qc) G1V 0A6

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur(trice) générale :

Catherine Goulet-Thibaudeau François Gervais

Rédacteur en chef :

Pierre-Alphée Plante Marc-Antoine Beaulieu

Secrétaire :

Anne Legault Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Catherine Avard Francisca Muller

Responsable de la mise en page :

Joëlle Ouellet Samuel Simard

Directeur de production:

Samuel Simard

Correcteurs(trices) : Catherine Avard, Marie-Ève Bérubé, Marie-Claude Lagacé, Joëlle Ouellet, Audrée Pellerin, Francisca Muller,

Jean-François Ouimet, Catherine Larochelle

Commanditaires : La Coop Fédérée,

La Terre de Chez Nous, Alfred Couture, Cadeul, CRAAQ,

Le Bulletin des Agriculteurs, Entrepreneuriat Laval, Génétiporc,

L’Ordre des Agronomes du Québec,

Savoura, Shur-Gain, Union des Producteurs agricoles,

La Barberie

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La synthèse du biogaz Le développement durable passe par l’utili-sation de sources d’énergie renouvelables. Parmi celles-ci, notons l’énergie éolienne, l’énergie solaire photovoltaïque, la géother-mie, l’hydrogène et le biogaz. Ce dernier combustible comporte un aspect particu-lier : il est issu des matières résiduelles pu-

trescibles. Par un vaste processus de recy-clage de ces déchets par les micro-organismes générateurs de méthane (CH4), aussi connus sous le nom d’Archaea métha-nogènes, divers composés vont être formés dans des milieux tels que les décharges, les boues des stations d’épuration, les effluents d’élevage dont le fumier, le fond des lacs et des marais, etc. Bref, il s’agit d’une digestion de la matière organique en absence d’oxy-gène. Ce phénomène se nomme la méthani-sation. Le biogaz contient du méthane dans une proportion allant de 50 à 70 % et du dioxyde de carbone (CO2). De l’eau ainsi que de l’acide sulfhydrique (H2S) se trou-

vent aussi dans le biogaz à des concentra-tions variables. Divers déchets provenant de la source, surtout dans les dépotoirs, peu-vent contaminer ce gaz issu de la fermenta-tion de matières organiques. L’énergie libérée par le biogaz provient du méthane. Il s’agit d’un gaz à effet de serre puissant. Une molécule de méthane

équivaut à 21 molé-cules de dioxyde de car-bone. Dans le cadre de la stratégie de lutte contre les changements climatiques, il de-vient donc impératif de réduire les quantités de méthane dans l’atmosphère. Pour y par-venir, il est possible d’emmagasiner le bio-gaz et de s’en servir comme source d’éner-gie, à condition de le traiter adéquatement de manière à enlever la plupart des contami-nants.

Du biogaz pour les tomates Marc-Antoine Beaulieu, étudiant en agronomie

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Comme le méthane est inflammable, ce gaz peut libérer de la chaleur. La combustion du méthane produit du dioxyde de carbone et des vapeurs d’eau. Cette approche permet de faire d’une pierre deux coups! La concen-tration de méthane atmosphérique diminue et l’énergie libérée par sa combustion est un moyen de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Les Serres du Saint-Laurent adoptent le biogaz

En agriculture, l’industrie serricole par-

vient à valoriser cette source d’éner-gie renouvelable. Ainsi, le 17

mars 2008, la société Les Ser-res du Saint-Laurent, produc-trice de la tomate Savoura, a inauguré, en Mauricie, une serre destinée à être chauf-fée aux biogaz. Située à Saint-Étienne-des-Grès, la serre utilisera des biogaz

provenant du site d’enfouisse-ment de la Régie de gestion des

matières résiduelles de la Mauri-cie. Des émanations de 18 millions

de mètres cubes sont générées an-nuellement par ce site d’enfouissement.

L’alimentation de la serre en biogaz est prévue dès le mois de mai 2008. Il s’agit du premier complexe du genre au Québec. Pour l’instant, le gaz naturel est la seule source d’énergie utilisée pour le chauffage En hiver, les biogaz vont servir à chauffer la serre. Le dioxyde de carbone libéré par la combustion du méthane va être intégré dans les tissus des plantes par la photosynthèse. Même en été, la serre a besoin d’être chauf-fée afin de permettre l’évacuation de l’humi-dité produite en excès par la respiration des milliers de plants de tomates.

LA SOCIÉTÉ LES SERRES DU SAINT-LAURENT, PRODUCTRICE DE LA TO-MATE SAVOURA, A INAUGURÉ, EN MAURICIE, UNE SERRE DESTINÉE À ÊTRE CHAUFFÉE AUX BIOGAZ.

Pour l’instant, le gaz naturel est la seule source d’énergie utilisée pour le chauffage.

LA SERRE DE SAINT-ÉTIENNE-DES-GRÈS

Superficie : 52 000 m² (l’équivalent de 11 terrains de football)

Production : 60 tonnes de tomates en grappe Savoura et de tomates en grappe cocktail produites/semaine

Capacité : 126 000 plants

Employés : 60 personnes à temps plein

Coût du projet : 18 millions de dollars

Contribution d’Ottawa : 4 M$

Contribution de Québec : 2,1 M$

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Depuis le début de la session, un de vos collègues de classe n’a cessé de vous parler de son sujet de séminaire qui le passionne? Vous êtes vous-mêmes présentateur et vous espérez un public nombreux? C’est avec plaisir que l’Agral vous soumet l’horaire des présentations de séminaires qui auront lieu d’ici la fin de la session. Bon succès à tous!

Horaire des séminaires en agronomie

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Nom et prénom de l’étudiant(e)

Titre du séminaire Date Heure

Local

SÉMINAIRES EN PHYTOLOGIE (PTT-15504) —————————————————————————–————————————- Nadeau, Guillaume La fertilisation des cultures biologiques en serres 18 avril

8 h 30 3102

Tardif, Esther Aphidius colemani : un parasite du puceron des serres utilisé en lutte biologique 18 avril 9 h 00

3102

Marcotte, Marie-Laure Les facteurs qui causent la mort des abeilles domestiques 18 avril 9 h 30

3102

Pause 10 h 00 3102 Charest, Léa Jeanne Le recyclage des effluents d’élevages par la production des biomasses algales 18 avril

10 h 15 3102

Grondin, Charles-Hubert Le retour à l'agriculture de sites perturbés (réaménagement de carrières, sablières et autres champs agricoles nécessitant des corrections)

18 avril 10 h 45

3102

SEMINAIRES EN SCIENCES DU SOLS (SLS-15505) ———————————————————————————————————- Cyr, Pascal Économie des petites fermes 18 avril

9h30 3106

SÉMINAIRES EN SCIENCES ANIMALES (SAN-12474) —————————————————————————————————— Simard Pagé, Sophie-Dominique

Effet de différents paramètres sur la concentration de leptine chez le cheval 18 avril 8 h 30

2104

Fréchette, Marianne L’effet Booroola : données récentes sur la cascade physiologique 18 avril 9 h 00

2104

Larochelle, Louis Les aspects humains déterminants lors du transfert de la ferme familiale 18 avril 9 h 30

2104

Thomin, Julien Étude de l’introgression du gène sans corne au sein de la population Holstein 18 avril 10 h 00

2104

Pfeuti, Guillaume L’aquaculture multi-trophique : un procédé où tout le monde trouve son compte 18 avril 10 h 30

2104

Bérubé, Guillaume Effet du magnésium en alimentation des vaches en période de transition 18 avril 11 h 00

2104

Lapointe, Etienne Les impacts de la fréquence des traites des vaches laitière sur la santé de la glande mam-maire et sur la production

18 avril 8 h 30

2109

Cyr, Cindy Les effets des suppléments lipidiques sur le déficit énergétique de la vache laitière en début de lactation

18 avril 9 h 00

2109

Blais, Jonathan Alternatives au maintien en cage des truies gestantes : les producteurs sont-ils perdants? 18 avril 9 h 30

2109

Lafortune, Cindie L’utilisation des sous-produits d’éthanol, en particulier la drêche, dans l’alimentation des vaches laitières

18 avril 10 h 00

2109

Avard, Catherine Stress et détresse chez les agriculteurs d’ici et d’ailleurs : quels facteurs d’influence parta-gent-ils?

18 avril 10 h 30

2109

Lafontaine, Philippe L’importance des caractères fonctionnels dans les programmes d’amélioration génétique des troupeaux laitiers

18 avril 11 h 00

2109

Lebel, Alexandre Production porcine : bien partir pour mieux finir 24 avril 8 h 30

3106

Girard, Isabelle Les différentes sources de protéines pouvant être utilisées dans les lactoremplaceurs pour veaux

24 avril 9 h 00

3106

Villeneuve, Marie-Pier Développement de modèles alternatifs de production porcine 24 avril 9 h 30

3106

Jacques, Jasmin Le rôle du cuivre dans l’alimentation des ovins 24 avril 10 h 00

3106

Laliberté, Mathieu Impact de la taille sur la rentabilité d’une entreprise agricole 24 avril 10 h 30

3106

Yannick Bélanger Truies en groupe : systèmes possibles et performances 24 avril - 11 h 00

3106

Lalumière, Sonia L’effet du sélénium alimentaire sur la santé et les performances chez les bovins de bou-cherie

24 avril 8 h 30

2109

Couture, Mathieu La castration du porcelet est-elle encore nécessaire? 24 avril 9 h 00

2109

Hasnaoui, Ammar Restriction alimentaire et efficacité reproductive chez les poulets reproducteurs lourds 24 avril 9 h 30

2109

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Dernière chance, hein? Allons-y d’un défou-lement. Comment se fait-il que nous en soyons en-core là? Je vous le demande. Je vous im-plore de me répondre. Et dans le but de comprendre de quoi je parle, je vous invite cordialement à vous assoir et à vous concentrer sur mes propos. Prenons un exemple, banal, près de nous. La hausse des frais afférents. Cette hausse n’était pas voulue par la grande majorité des gens qui ont daigné voter. (J’espère que vous en faites partie.) On pouvait donc s’attendre à ce que cette hausse ne soit pas appliquée immédiatement, qu’elle soit dé-

battue, expli-quée, com-mentée, que les autres options soient envisa-gées, que les méri-

tes de chacune soient complètement analy-sés, et qu’on prenne une décision intelli-gente qui s’accorde avec les idées du plus grand nombre, que des compromis soient faits. Qu’en est-il en réalité? Nous avons eu droit à une version officielle des faits (celle du recteur et de ses sous-fifres) qui s’avérait parsemée de défauts et de zones grises dou-teuses. La CADEUL nous a fourni une autre version des faits, nous montrant l’al-ternative de la Faculté des sciences et de génie. La décision a été prise dans des cir-constances non atténuantes (de façon préci-pitée, en contournant l’épineux problème des étudiants en droit de faire valoir leur mécontentement), faiblement défendue, et finalement unilatéralement imposée. On reste avec un arrière-goût amer qui nous donne l’impression que la direction se contre-cr#!@£¢ de nous. Mais analysons donc la relation qui nous lie avec cette fameuse haute direction. La haute direction de l’université doit son existence à l’université, jusque-là, tout le monde me suit? Cette université, comme toutes les autres, a pour but de fournir un service ou un produit, de répondre à une demande. Le service fourni, le produit offert, est celui

d’un espace d’enseignement, de développe-ment, de formation, de recherche pour les adultes que nous sommes, membres à part entière de la société. Cette université est donc dépendante du bon vouloir des gens (nous) qui la fréquentent et qui sont prêts à débourser une certaine somme pour avoir accès à cet enseignement. La haute direction a pour but de gérer l’université au mieux, d’assurer sa pérennité. La haute direction est donc dépendante du bon vouloir de ses clients, puisqu’elle gère un organisme qui offre des services qui seront achetés par les clients et qui permettent ainsi à cet orga-nisme de survivre. Bref, la haute direction ne doit son existence qu’à nous. Évidem-ment, la part de financement qui provient du gouvernement complique les choses, la relation entre les étudiants et les universités est modifiée et ne saurait être ramenée à une explication aussi simple, j’aborde ce point un peu plus bas. Et vous vous dites : « Bordel, on sait tout ça, tu nous emmerdes! ». Dans ce cas, com-ment ce fait-il que nous soyons dans une situation où la majorité des clients sont mé-contents d’une partie du service offert, que la haute direction le sache, et qu’elle per- siste et signe dans ses ac-tions qui nous déplaisent? Ô grand mystère aux profondeurs insonda- bles! Ô grande interro-gation métaphysi-que! Ô Dieu des ré-ponses, j’en appelle à ton aide à la valeur incommensura-ble! Avant de vous faire connaître ma réponse personnelle et non divine, voyons d’autres exemples. Poursuivons dans le do-maine de l’éducation : la hausse des frais de scolarité imposée par notre ami Charest. Une bonne partie de la population étudiante n’apprécie pas l’idée. Considérant que d’autres ave-nues, moins monétairement discriminantes, sont possibles, quel argument notre bon gouvernement peut-il logiquement amener sur la table pour défendre son idée? Qu’op-pose-t-il à l’idée des impôts post-étude? Aucun argument, voilà la réponse. On a donc un autre exemple d’une haute direc-tion qui se contre-cr#!@£¢ de nous. Je suis bien conscient que la population non étu-

diante a son mot à dire, puisque le gouver-nement fournit une partie du financement, mais cette opinion publique ne changerait-elle pas si, au lieu de la version médiatisée et stéréotypée d’étudiants un peu éméchés faisant la grève, on leur présentait des per-sonnes sobres qui tiendraient le discours des autres alternatives au financement post-secondaire? J’ai l’impression, personnelle-ment, qu’une fois bien informés, les tenants de la hausse des frais de scolarité verraient leur nombre diminuer. Mais j’admets que, si informés et conscients des répercussions que cela amène, les gens veulent tout de même une hausse, eh bien, il ne resterait plus grand-chose à faire… puisqu’ils seraient majoritaires. Mais abordons les autres domaines : que penser de la situation de l’UQAM où la di-rection voulait interdire, sous peine d’a-mende et d’emprisonnement, les réunions, les lignes de piquetage et l’incitation à la grève sur le campus? Que penser du projet Rabaska où à peu près tous les organismes et regroupements citoyens refusent l’idée qui est seulement soutenue par le promoteur du projet et… les gouvernements Charest et Harper, et peut-être le BAPE dont on ne sait pas trop s’il a été muselé, forcé ou s’il était sincère dans son approbation du pro-jet? Que penser de la présence canadienne en Afghanistan? Que penser du protocole de Kyoto auquel Harper refuse net de se soumettre? Que penser de l’immobilisme en matière d’étiquetage des OGM? Que penser des guerres idéologiques, sous-tendues par

les intérêts financiers des armes et du pétrole, que Georges W. Bush a

imposées à ses citoyens? Que penser de ce président

états-unien qui a utilisé son droit de veto

contre un texte qui interdisait la si-

mulation de la noyade

comme méthode de « récolte » de renseignements? Que penser d’un homme qui en dirige d’autres, leur ment effrontément, et permet qu’on en torture d’autres sous de faux prétextes de sécurité? Que penser de Staline qui a (suite à la page …)

Newton, sa première loi et son application à la psychologie sociale François Gervais, étudiant en agronomie

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Démagogie 101…un pré-requis en politique

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

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(suite à la page …) lucidement envoyé au Goulag les « politi-ques » parce qu’ils ne pensaient pas comme lui? Que penser de Castro qui emprisonnait systématiquement les membres de l’opposi-tion qui ne se tenaient pas tranquille? Petite précision : loin de moi l’idée de les mettre sur un pied d’égalité (Castro n’est pas Bush, qui n’est pas notre recteur ni Cha-rest.), ce que je veux montrer, c’est qu’ils partagent tous, à un niveau ou un autre, cette indifférence face à l’opinion des gens qu’ils gouver-nent, ou plutôt, ils la mani-pule pour leur propre intérêt. Et ne pensez pas que je mélange divergence d’opi-nion avec indifférence : je n’ai aucun pro-blème avec les opinions contraires, on peut prôner une réduction de l’état, ou certaines « politiques de droite », mais imposer ses idées quand on est en position de force, ça m’écœure. J’enrage. Et peu importe le fait que certains exemples ne me touchent pas, l’immoralité des décisions de la direction reste la même. Oui, j’utilise le terme immoralité, ces gens devraient occuper ces postes parce qu’ils REPRÉSENTENT les gens, au lieu de les voir comme des pions qu’ils sacrifient à leurs propres intérêts. Ils ne sont pas rois et maîtres incontestables, ils ne sont qu’un

outil dont nous nous sommes dotés pour harmoniser au mieux notre société, ils ne sont qu’un prolongement social qui devrait nous aider à bâtir une société durable, pros-père et écologique. Ils sont un levier, un tournevis, pas un cerveau omniscient, et encore moins un cerveau omniscient qui

peut utiliser la matraque pour imposer ses idées. Négligeant leur rôle officiel, ils marchent main dans la main avec les dirigeants des banques, avec les grandes entreprises, avec les spéculateurs boursiers, avec des gens qui nous considèrent comme des réservoirs d’argent ou des petits robots forts utiles quand vient

le temps de travailler.

Et pour finir, je répon-drai à mon interrogation initiale : pourquoi donc sommes-nous si peu mobilisés? Si apathique face à ces décisions pri-ses sans notre consente-ment? Pourquoi donc sommes-nous encore rendus là en 2008, après des millénaires d’évolu-tion sociale? Parce que nous sommes soumis à la première loi de New-ton : « Tout corps persé-vère dans l'état de repos ou de mouvement uni-forme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n'agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d’état. » L’être humain est socialement pares-

seux. Socialement, parce qu’individuellement, dès qu’une force s’en prend à notre confort, nous sommes prompts à réagir et à faire bouger les choses, nous sommes « vite sur la gâ-chette » quand il s’agit d’une action qui nous brime per-sonnellement. Mais en tant que société, qu’est-ce que ça peut bien nous foutre qu’une partie de la population vive à proxi-mité d’un serpent creux transportant du gaz, signe incontestable que Kyoto est loin dans nos priorités et

dans celles de nos décideurs? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre si une minorité d’universitaires ne peuvent plus se permet-tre l’éducation? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre qu’un musulman, parfois cou-pable (est-ce que ça justifierait cette tor-ture?), manque d’oxygène à en perdre

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connaissance dans un quelconque sous-sol d’une prison secrète du Moyen-Orient? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre que des enfants meurent de soif ou intoxiqués par l’eau à l’autre bout du monde? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre qu’une infime partie des budgets militaires soit suffisante à

régler les problè-mes des pays en développement? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre que des groupes armés utilisent le viol comme arme de guerre? Qu’est-ce que ça peut bien nous foutre que des gouvernements utilisent l’armée pour se maintenir au pouvoir au lieu de protéger les citoyens? Finalement, mes-dames, messieurs, nos dirigeants nous reflètent beaucoup plus que je ne l’ai laissé sous-entendre depuis le

début : qu’est-ce que ça peut bien leur foutre qu’une partie de la population ne soit pas satisfaite? Ils sont à l’abri, par notre immobi-lisme, de tout renversement et de tout chan-gement dans leur niveau de vie. Ils n’ont qu’à bien gérer leur image politique et à en-terrer les histoires déplaisantes, ils désignent un bouc-émissaire quand ça chauffe et s’en lavent ensuite les mains. Sacré Newton, Einstein a beau l’avoir détrôné, il n’en demeure pas moins d’actualité… 1. Sous-fifre : FAM. Subalterne. 2. Voir Les Damnés frais de scolarité et sa suite dans les moutures de février et mars 2008 de l’Agral, prenez note que je m’auto-cite. 3. Impact Campus, semaine du 24 mars 2008. 4. http://www.france24.com/fr/20080308-bush-veto-interdiction-waterboarding-etats-unis-terrorisme-torture-simulation-noyade. 5. L’archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne. 6.http://fr.wikipedia.org/wiki/

Les prisonniers politiques paient cher leur liberté idéologique

Nous sommes soumis à la première loi de Newton...

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Le Fonds d’investissement étudiant (FIÉ) de la FSAA permet d’acquérir du matériel scientifique, pédagogique et infor-matique. L’objectif est d’améliorer la qualité de la formation et le milieu de vie des étu-diants et des étudiantes. À chaque session, les étudiants à temps plein versent une contribution volon-taire de 15 $ à notre FIÉ. Les étudiants à temps partiel contri-buent à raison de 1,25 $ par crédit. Pour chaque cotisa-tion étudiante, la FSAA ajoute 10 $, la Fondation de l’Uni-versité Laval verse une somme de 20 $ et l’Université Laval contribue pour un montant s’élevant à 10 $. Cela donne un total de 55 $ par étudiant par session.

Le Fonds d’investissement étudiant est donc une instance des plus utiles. Tou-tes les organisations de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimen-tation (FSAA) peuvent soumettre une demande au FIÉ. Alors, donnez-vous les moyens d’atteindre vos objectifs!

L’assemblée générale du Fonds d’investissement étudiant est composée majoritairement d’étu-diants des 1er, 2e et 3e cycles de la FSAA. Ses représentants sont élus lors des assemblées gé-nérales annuelles de chaque association. Les séances du Conseil d’admi-nistration du Fonds d’inves-tissement étudiant se tien-nent deux (2) fois par année. Une rencontre est prévue à chaque session d’automne et d’hiver. Si vous avez des questions sur le FIÉ ou sur les projets qui y sont présen-

Projets subventionnés à l’hiver 2008 par le FIÉ l’AGÉTAAC et l’AGAA

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tés, n’hésitez pas à en discuter avec vos re-présentants. Voici les projets ayant été subventionnés par le Fonds d’investissement étudiant à l’hiver 2007. Les subventions octroyées pour le trimestre d’automne 2007 se chiffrent à en-viron 63 500 $.

PROJETS SUBVENTIONNÉS PAR LE FONDS D'INVESTISSEMENT ÉTUDIANT DE LA FSAA AU TRIMESTRE D'HIVER 2008

REQUÉRANTS DESCRIPTION

Association générale des étudiants en agriculture, alimentation et

consommation (AGÉTAAC)

Acquisition d'un photocopieur pour le libre-service

Agral Achat de deux braquettes de mémoire-vive

Toast-Café Coffre-fort et rénovation du comptoir

Ultrac Acquisition d'une traîne pour le transfert de poids

Direction des services auxiliaires et CRH Aménagement d'une salle de séminaires multimédia

Direction des services auxiliaires Remplacement de chaises non sécuritaires

Département des sols et de génie alimentaire

- Acquisition de deux stations totales - Achat d'instruments de mesure pour le cours SLS-12420

Département des sciences des aliments et nutrition (ALN)

- Acquisition du logiciel d'analyse nutritionnelle Micro Gesta - Acquisition d'un échantillonneur pour vérifier la qualité microbiolo-

gique de l'air - Mise à jour du logiciel Nutrifiq

- Acquisition d'un débitmètre et d’un contrôleur pour équiper une pompe positive

- Acquisition d'un rhéomètre en remplacement d'un ancien vieux de 40 ans

Département des sciences animales - Acquisition d'un four à air forcé pour un laboratoire d'étudiants - Achat d'un générateur d'azote pour les laboratoires du département

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Le dimanche 7 septembre 2008, l’UPA tiendra sa sixième édition des Portes ouvertes sur les fermes du Québec. La po-pulation est invitée à prendre ou à repren-dre contact avec ceux et celles qui produi-sent leurs aliments et qui profiteront de cette occasion pour partager leur savoir-faire. Serez-vous du nombre des étudiants de la Faculté qui iront prêter main-forte à des producteurs hôtes? Cette activité sera pour vous l’occasion de vivre une expérience enrichissante avec des producteurs, de partager votre passion pour le monde agroalimentaire avec les visiteurs

et de faire la promotion de la Faculté et de votre programme. Les organisateurs de-mandent aux producteurs de vous confier des responsabilités liées à vos intérêts. Pour une sixième année consécutive, la Faculté et l’AGETAAC ont convenu d’une politique de remboursement de vos frais de déplacement afin de vous permettre de profiter de l’évènement. Si vous êtes intéressés, communiquez immédiatement avec Luc Cyr ([email protected] ou 656-2131, poste 6599) pour que les organisateurs puissent vous joindre au cours de l’été.

Portes ouvertes sur les fermes du Québec Luc Cyr, agr., responsable de promotion et d'information sur les études, FSAA

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Pou r p lu s d ’ i n fo rma t i ons : www.portesouvertes.upa.qc.ca

Élections du conseil exécutif à l’AGETAAC Marc-Antoine Beaulieu, vice-président aux affaires internes 2007-2008

Le mercredi 26 mars s’est tenu la séance du conseil d’administration portant sur les élections à l’AGETAAC. Sept (7) nouveaux membres font leur entrée sur le conseil exécutif pour l’année 2008-2009. Président : Mathieu Couture, étudiant de quatrième année en agronomie. Après une vacance d’un an, ce poste est enfin comblé! Vice-présidente aux affaires internes : Lisanne Émond, étu-diante de quatrième année en agronomie. Vice-présidente aux finances : Anne-Marie Carrier, étudiante de deuxième année en agroéconomie. Vice-présidence aux affaires externes : Avis aux intéressés, ce poste est tou-jours vacant.

Vice-présidente aux affaires pédagogi-ques : Christina Parent-Blais, étudiante de quatrième année en génie alimentaire. Vice-présidente au socioculturel : Mary-lou Boulianne, étudiante de troisième année en sciences et technologie des aliments.

Vice-président à l’informa-

tion : Anthony Cyr, étu-diant de quatrième

année en agro-nomie. Vice-présidente aux projets : Mari-lyn Choinière, étudiante de troisième année en sciences et technologie des aliments.

N.B. : L’année d’étu-des correspond à celle de l’année prochaine,

c’est-à-dire la période où sera complété leur mandat. En ce qui a trait aux autres élections, lors de cette séance, Frédéric Jasmin a été élu gérant du Toast-Café pour l’année 2008-2009. Sur le conseil de la Faculté, vos représentants pour l’année prochaine sont Pierre-Luc Champigny, Christina Parent-Blais et Marc-Antoine Beaulieu. Félicitations à vous tous! Je tiens aussi à féliciter les nouveaux repré-sentants des comités, clubs et associations de la Faculté. Par votre engagement, vous générez un dynamisme rendant notre Fa-culté plus vivante, rayonnante et efferves-cente. Continuez sur la même veine et faites honneur à vos prédécesseurs! Au nom de l’ancien C.E., je vous souhaite la meilleure des chances. Le défi est grand, mais tellement valorisant. Par votre implica-tion, vous contribuez à enrichir la FSAA tout en réalisant un accomplissement per-sonnel.

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L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre. (Antoine de Saint-Exupéry)

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La source de la peur est l’avenir, et qui est libéré de l’avenir n’a rien à craindre. (Milan Kundera)

La décadence d’une société commence quand l’homme se demande « Que va-t-il arriver? » au lieu de se demander « Que puis-je faire? » (Denis de Rougement)

La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. (Albert Camus)

Par Jeanne et Renaud

Quoi faire dans l’avenir proche qu’est l’été?

Festival international de musique actuelle de Victoriaville, 15 au 19 mai Festival d’été de Québec, 3 au 13 juillet Festival du conte et de la légende de l'Innucadie à Natashquan, 11 au 13 juillet Festival Maximum Blues de Carleton, 6 au 10 août Festival de la chanson de Tadoussac, 12 au 15 juin Festival des traditions du monde de Sherbrooke, 8 au 12 août Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamingue, 28 au 31 août

L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 8, avril 2008

Cher Roux, Les jeux i n t e r f a -c u l t a i r e s m’ont fait rencontrer des hommes et surtout un hors du commun! Il s’appelle Joseph, il est très musclé et veiné et je ne peux pas m’empêcher de penser à lui. Dans la zone « no pants », je le regardais du coin de l’œil sans oser aller lui parler. Maintenant que la session arrive à sa fin et que les jeux interfacs sont finis, j’ai peur de ne plus le revoir. Que faire!? Une fille comme les autres (qui manque de « guts »)

* * * Salut ma perdue, J’ai vu ce phénomène « Joseph » lors des jeux moi aussi. Mais à chaque fois qu’une fille s’approchait, il avait tendance à s’éloigner vers un gars d’agronomie! Ce n’est pas pour te décevoir, mais je crois que ce « type » n’est pas fait pour toi. Il est trop près des garçons d’a-gro… Et je crains fort qu’il ne soit déjà en couple! Cependant, je peux me trom-per. Pour en être sûre, viens à l’AGÉTAAC et demande à rencontrer sur le champ ce fameux « Joseph ». S’il est

réceptif et qu’il décide de passer une journée avec toi et qu’il ne se fait pas protéger par ses maîtres (Tony, Leroux, Lebel, Privé et Maran-da), peut-être que tu auras une chance! Je peux maintenant te donner quelques adresses où tu pourras

te le procurer : Kama Sutra, Le Buggs (va

voir Miguel), Sensoria, Planet X, etc. Ce genre d’objet (ou de gars) est facile à trouver, mais n’oublie pas qu’il y a aussi des vrais gars qui sont comme ça… Comme « Joseph »… Pour cela, je peux te donner des conseils sur comment les repérer et peut-être même les aborder.

Premièrement : un « Joseph », c’est vrai-ment mais vraiment une exception à la règle de la circonférence des garçons. Mais si c’est vraiment ce qui te plaît… Il est impor-tant de regarder la longueur des mains (du majeur jusqu’au poignet). Comme je peux le constater, dans ton cas, ce

n’est pas seule-

Courrier du Roux Frédéric Normand, finissant en agronomie

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ment cela qui t’intéresse… Alors, il faudra aussi que tu regardes l’épais-seur et la grosseur des mains… Pour te satis-faire. Alors, quand tu rencontreras de nou-veaux mecs, arrange-toi pour évaluer ses mains avant le reste et tu seras satisfaite. Deuxièmement : « Joseph » n’est peut-être pas aussi bon qu’un vrai mâle qui dégage des phéromones et qui est moins froid qu’un objet. C’est vraiment à toi de voir ce qui t’intéresse le plus : de la vraie peau ou du synthétique!!! Troisièmement : quelques fois, ça fait peur! Fais attention, ton corps peut réagir de dif-férentes façons… Essayer du trop gros peut te procurer de la « non-sensation » pour le plus petit! C’est à toi de voir! Quatrièmement : c’est plus facile de se po-gner un gars à la Barak que le vendredi ma-tin ou qu’à la session prochaine. N’oublie pas que les beaux quatrièmes ne seront plus là… Héhé…! P.S. : Pour ceux qui ne comprennent pas, venez à l’AGÉTAAC voir le célèbre « Joseph », ça vaut la peine… C’est la mas-cotte d’agro pour les jeux interfacs! EN PASSANT, C’EST MON DERNIER COURRIER… Alors si vous avez apprécié, tant mieux et sinon… C’est facile de ne pas lire la dernière page! Au revoir! Roux Ndlr.: Pour une photo dudit Joseph, voyez la publicité de la Cadeul à la page 26… Et trou-vez l’intrus! Merci Roux! Nous t’aimons!

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