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Apprendre à être CPE? « Faut-il que la nation n’aime plus ses élèves et ses personnels enseignants et éducatifs pour nier ainsi la nécessité de les préparer à vivre ensemble? » L’ANCpE ne pouvait pas ne pas réagir à l’officialisation de la réforme de la formation des néo- titulaires à la rentrée prochaine. Et rappelons-nous, la rentrée prochaine, c’est demain! Une circulaire du 25 février décrit en effet ce que sera l’année de « stage » ou de « formation » des néo-titulaires de la rentrée 2010: – une formation et un accompagnement dont la durée est égale au tiers de l’obligation réglementaire de service du corps auquel appartient le stagiaire; Formation des enseignants : un arrêté en trompe l’oeil, l’analyse de Jean-Pierre Auduc dans le Café pédagogique:http:// www.cafepedagogique.net/ lexpresso/Pages/ 2010/03/170310formation.aspx Dans Education et Devenir: « La « vie scolaire » est sans cesse interrogée dans la « vie » des établissements et ne peut-être perçue sans la Je m'abonne! Avril 2010 n°22 Lectures du mois prise en compte effective de la communauté éducative dans son ensemble. Elle s’inscrit dans une construction dynamique de la personne et ne constitue qu’un passage pour l’élève. Lui attache-t-on l’importance souhaitable ? Ne devrions-nous pas la voir sous un autre angle ? », une réflexion de Gérard Servant »:http:// www.educationetdevenir.fr/ spip.php?article190# Du même auteur, « L’école doit-elle tout faire?»: http:// www.educationetdevenir.fr/ spip.php?article99 contact: [email protected]

Avril_2010_N22

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pour nier ainsi la nécessité de les préparer à vivre ensemble? » la communauté éducative dans son ensemble. Elle Ne devrions-nous pas la voir la personne et ne constitue prise en compte effective de Du même auteur, « L’école cesse interrogée dans la titulaires à la rentrée prochaine. Et rappelons-nous, la rentrée prochaine, c’est demain! www.educationetdevenir.fr/ spip.php?article99 sous un autre angle ? », une ne peut-être perçue sans la doit-elle tout faire?» : http://

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Apprendre à être CPE?

« Faut-il que la nation n’aime plus ses élèves et ses personnels enseignants et éducatifs pour nier ainsi la nécessité de les préparer à vivre ensemble? »L’ANCpE ne pouvait pas ne pas réagir à l’officialisation de la réforme de la formation des néo-titulaires à la rentrée prochaine. Et rappelons-nous, la rentrée prochaine, c’est demain!

Une circulaire du 25 février  décrit en effet ce que sera l’année de « stage » ou de « formation » des néo-titulaires de la rentrée 2010:– une formation et un accompagnement dont la durée est égale au tiers de l’obligation réglementaire de service du corps auquel appartient le stagiaire;

Formation des enseignants : un arrêté en trompe l’oeil, l’analyse de Jean-Pierre Auduc dans le Café pédagogique:http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/03/170310formation.aspx

Dans Education et Devenir:« La « vie scolaire » est sans cesse interrogée dans la « vie » des établissements et ne peut-être perçue sans la Je m'abonne!

Avril 2010n°22

Lectures du mois

prise en compte effective de la communauté éducative dans son ensemble. Elle s’inscrit dans une construction dynamique de la personne et ne constitue qu’un passage pour l’élève. Lui attache-t-on l’importance souhaitable ? Ne devrions-nous pas la voir sous un autre angle ? », une réflexion de Gérard

Servant »:http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article190#

Du même auteur, « L’école doit-elle tout faire?» : http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article99

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– l’accompagnement est décrit comme un temps de « compagnonnage et de formation assuré par des personnels d’enseignement et d’éducation expérimentés »: il s’agit d’un « accompagnement fort et étroit en début d’année scolaire ».

Les réactions continuent d’être nombreuses: cette nouvelle mouture s’apparente à du « bizutage » (Philippe Watrelot) ou représente « un ersatz de formation » ou un « bricolage destructeur pour la réussite des élèves» (Jean-Louis Auduc).

Jean-Louis Auduc dénonce de nombreux points de cette note de cadrage:- un texte flou qui laisse une large autonomie aux académies pour l’organisation des temps de formation, inaugurant des disparités incompréhensibles.« La seule formation professionnelle dont pourront bénéficier les stagiaires en 2010-2011 sera donc liée au potentiel de moyens susceptible d’exister dans chaque académie et chaque département.  Aucun

moyen supplémentaire n’est prévu pour l’application de cette circulaire. »

- une définition du formateur rapide et qui cède à la facilité :  « il ne suffit pas d’être « chevronné » ou « expérimenté » pour reprendre deux expressions figurant dans le texte ministériel pour être apte à professionnaliser le jeune enseignant. » Philippe Watrelot le rejoint en demandant: « Un bon joueur de foot fait-il forcément un bon entraineur? »

- l’absence du terme IUFM dans la circulaire:« Symbole de ce refus de considérer qu’enseigner est un métier qui s’apprend et qu’il peut exister des formateurs d’enseignant, le terme IUFM ne figure à aucun moment dans la  circulaire. »

- une année « surbookée » pour les stagiaires:« on propose dans cette circulaire d’ouvrir la possibilité non pas d’une véritable alternance formation/exercice réel du métier, mais de faire effectuer par le stagiaire quatre ( !!!) tiers de service, dont un de formation… »

- et un « bricolage destructeur pour la réussite des élèves »:« Durant les éventuels stages « groupés » que le stagiaire pourrait suivre, il est prévu dans la circulaire que leur remplacement serait effectué « par des contractuels ou des étudiants de master 2 ayant déjà effectué des stages et des remplacements ».Ce qui donnera des situations du style:« un élève dans certaines classes pourra d’abord avoir un enseignant titulaire, puis un enseignant stagiaire venant le

contact: [email protected]

remplacer, puis un étudiant de M2 venant  remplacer ce dernier…. »

Quant à l’ANCpE, elle parle d’ «effroi » et condamne cette formation « déni du besoin de formation» .

Le communiqué de l’ANCpE:

Réaction de l’ANCpE à l’annonce de la réforme de l’organisation de la formation des néo-titulaires:

Depuis plusieurs années, les IUFM sont critiqués par les stagiaires qui en sortent car les formations reçues concernent encore trop, à leur goût, les savoirs disciplinaires, au détriment d’outils nécessaires à la prise en charge des classes lors de la première prise de fonction. Les stagiaires, en poste dès la rentrée de septembre sont encore trop souvent confrontés à des  publics, à des situations qu’ils ne se sentent pas prêts à assumer et qui les déstabilisent parfois sérieusement dans leur exercice professionnel.Les IUFM se sont progressivement adaptés à cette demande et ont introduit des modules d’analyse de pratique, de formation transversale concernant la sociologie (éclairage sur les publics scolarisés, leurs familles, sur les problématiques liées à l’intégration, sur les questions d’autorité, etc.), la philosophie et la psychologie de l’adolescent. La présence des stagiaires à mi-temps dans les IUFM leur permet par ailleurs de marquer une pause hebdomadaire dans cette découverte des contraintes de terrain, d’échanger entre eux et avec des professionnels et enseignants d’IUFM qui peuvent les guider, les aider à progresser, à réfléchir sur leur pratique, à les réajuster en fonction des situations inédites rencontrées, le tout en partenariat étroit avec les conseillers pédagogiques d’accueil des EPLE dans lesquels ils sont accueillis.Pour l’Association Nationale des Conseillers Principaux d’Education dont l’action consiste à réfléchir sur le métier et sur les pratiques professionnelles des CPE, cette réforme de la première année de stages des néo-titulaires est un non sens, un déni du besoin de formation. On ne peut que constater avec effroi que ce va-et-vient théorie-pratique, encore insuffisant, au lieu d’être accentué, amélioré, sera tout bonnement supprimé pour satisfaire une logique d’économie de moyens visant à utiliser des personnels encore inexpérimentés pour combler les vides laissés par les suppressions de postes. Faut-il que la nation n’aime plus ses élèves et ses personnels enseignants et éducatifs pour nier ainsi la nécessité de les préparer à vivre ensemble ? Chacun peut vérifier en discutant avec des stagiaires combien ils sont demandeurs d’outils, combien ils ont besoin de recul pour analyser et intégrer l’apprentissage de la gestion de leur classe.Le métier d’enseignant, de documentaliste, de conseiller principal d’éducation n’est donc plus

Lectures du moisFacebook: un enseignant diffamé, un collège porte plainte: http://www.rtbf.be/info/media/internet/un-enseignant-diffame-sur-facebook-la-direction-du-college-porte-plainte-193335

Un nouveau bulletin de notes pour les fonctionnaires? – Libération:http://www.liberation.fr/societe/0101622459-un-nouveau-bulletin-de-notes-pour-les-fonctionnaires

considéré comme un métier qui s’apprend.  Des jeunes titulaires d’un Master disciplinaire ou généraliste, sélectionnés par des concours peu professionnels, ne seront que très partiellement formés ou accompagnés pendant leur première année de prise de fonction. Ils devront se débrouiller pour découvrir « sur le tas », de manière totalement empirique, dans quelle structure ils travaillent, à qui ils enseignent, et comment ils doivent travailler. Outre l’enseignement des contenus qui se fera sans approche méthodologique, sans connaissances pédagogiques, qu’en sera-t-il des missions éducatives ? Comment garantir la transmission des valeurs fortes de notre école, de notre République ? Comment l’école pourra prétendre à remplir sa mission première de formation des futurs citoyens si ce questionnement est absent de la formation de ses personnels ? Pour le comité directeur de l’ANCpENathalie MONET et Stéphan KRECINA

[email protected]

Laissons le mot de la fin (triste) à à Philippe Watrelot:

« Les nouveaux enseignants qui arrivent sont donc une génération sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires et à rebours des évolutions souhaitables de l’école et de la réforme du lycée. Et malgré quelques mobilisations et prises de conscience bien tardives, cela se fait dans l’indifférence de la majorité des

enseignants, des médias et de l’opinion publique…»

Luc Cédelle (journaliste éducation au Monde), Formation des enseignants : « les

mystères de la mastérisation (1) » D’une pierre trois coups: http://education.blog.lemonde.fr/

2010/03/04/formation-des-enseignants-les-mysteres-de-la-masterisation-1-dune-pierre-trois-coups/

Image d’origine, par Rob Shenk: http://www.flickr.com/photos/rcsj/2915797223/

Circulaire du 25 février 2010, Dispositif d’accueil, d’accompagnement et de formation des enseignants stagiaires des premier et second degrés et des

personnels d’éducation stagiaires: http://www.lille.iufm.fr/

IMG/pdf/Note_cadrage_stages.pdf.pdf

Philippe Watrelot, « Accueil des enseignants stagiaires: encore plus aberrant »:http://philippe-watrelot.blogspot.com/2010/03/accueil-des-enseignants-stagiaires.html

Jean-Louis Auduc, dans le Café pédagogique, »Formation : un texte qui tourne le dos aux besoins du système éducatif »:http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/03/Formation1textequitourneledos.aspx

Au BO: Plan de sécurisation des établissements scolaires, actions prioritaires

Une circulaire définit les actions prioritaires pour sécuriser les établissements scolaires:

- les diagnostics de sécurité ;– les équipes mobiles de sécurité ; – les correspondants sécurité-école ;– la formation aux problématiques de sécurité et à la gestion de crise

La mesure la plus discutée évidemment concerne la mise en place des « équipes mobiles de sécurité », ces « blousons verts » chargés selon la circulaire de « d’une part, garantir la sécurité des établissements scolaires et assurer la protection des élèves et des personnels contre toute agression, d’autre part, préserver la continuité de l’action éducative pendant les périodes de tension.« 

En annexe, la circulaire décrit la composition et la formation de ces équipes, leurs possibilités d’intervention, la procédure de saisine par les chefs d’établissement ainsi que leur missions:

L’équipe mobile de sécurité vient en renfort des équipes éducatives. Trois missions principales lui sont dévolues. Elles ont pour objectifs de restaurer la confiance et le dialogue et de conforter l’autorité dans les établissements en proie aux tensions.

Mission de sécurisation

Elle assure la protection et la sécurité des personnes et des biens dans les établissements ou à leurs abords immédiats – contrôle, dissuasion, prise en charge temporaire des entrées et sorties des élèves, sécurisation de proximité à l’entrée de l’établissement, etc. – en situation de crise ou de danger avérés.

Mission de prévention

L’équipe mobile de sécurité agit dans les établissements lorsque des tensions sont prévisibles (présence de bandes, altercations fréquentes, etc.), en situation de crise ou de danger imminents.

Les actions sont adaptées à chaque situation : intervention, analyse des causes, des tensions ou des violences, renforcement éventuel de l’organisation de l’établissement en matière de sécurité , participation à l’élaboration du diagnostic de sécurité, mise en place d’un dispositif

A lireCirculaire n° 2010-25 du 15 février 2010, Plan de sécurisation des établissements scolaires : http://www.education.gouv.fr/cid50782/mene1003863c.html

Image d’origine: ici

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Les solutions clé en main contre l’absentéisme et le décrochage

« L’absentéisme scolaire est un fléau. La responsabilité des parents doit être engagée, les sanctions en matière d’allocations familiales doivent être effectives, les jeunes qui ne peuvent pas suivre une scolarité normale seront placés dans des établissements adaptés où ils ne perturberont plus la vie des autres et où ils feront l’objet d’un

accompagnement spécifique.»

Les propos du président suscitent déjà discussions et interrogations.François Jarraud du Café pédagogique rappelle que la suspension des allocations familiales n’est pas une mesure apte à faire revenir un élève à l’école et rappelle l’échec de la politique de l’amende ou de la prison en Angleterre:

« Les Anglais ont pu constater l’inefficacité de ces mesures. Depuis 1997 le taux d’absentéisme est passé de 0,7% à 1% alors même que le nombre de parents emprisonnés passait de 51 par an en 2002-2004 à 82 en 2005-2007« , ajoutant que « C’est ignorer que l’absentéisme est plus fort dans les familles justement déjà en état de faiblesse. L’emprisonnement de la mère ou la réduction de ses moyens financiers ne fait que

de sécurité. Les correspondants sécurité-école sont associés à ces actions.

Mission d’accompagnement

L’équipe mobile de sécurité apporte aide, conseil et information aux équipes de direction, pédagogiques et éducatives dans le champ de la vie scolaire et de la prévention de la violence.

L’équipe mobile de sécurité prend en charge l’accompagnement des victimes, personnels ou élèves (par exemple, aide au dépôt de plainte).

Circulaire n° 2010-25 du 15 février 2010, Plan de sécurisation des établissements scolaires : http://www.education.gouv.fr/cid50782/mene1003863c.html

pousser davantage au décrochage en réduisant le lien familial. C’est aussi décider de ne pas prendre en compte les autres facteurs qui poussent à l’absentéisme : l’ennui, les difficultés dans les transports, le racket, les climats scolaires détériorés, la nécessité de travailler, etc »

Quant à ce qui est proposé pour neutraliser « les jeunes qui ne peuvent pas suivre une scolarité normale« , l’idée avancée de les placer « dans des établissements adaptés où ils ne perturberont plus la vie des autres et où ils feront l’objet d’un accompagnement spécifique » donne comme un frisson car on peine à imaginer cette solution à l’oeuvre.

La FCPE y réagit avec vigueur, dénonçant également une violence du discours politique: « La FCPE dénonce la violence que constitue la menace de l’éloignement de certains élèves proposé par le président de la République« , « La FCPE s’oppose aussi à la violence que constitue pour les familles la suppression des allocations familiales agitée comme un chiffon rouge de façon récurrente. Les allocations familiales ne sont pas de l’argent de poche pour les élèves assidus » et rappelle habilement que « le gouvernement regarde ce qu’il est en train de faire, que ceux qui suppriment des postes et sacrifient la formation des enseignants cessent de se poser en redresseurs de torts! »

Déclaration du 24 mars 2010: http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=1&press_id=3476

Le CNED en danger

Au CNED, c’est le règne de l’inquiétude: il y a de la restructuration dans l’air depuis un audit commandé l’an dernier et dont les conclusions ont été présentées début avril 2009 au CA du CNED.

« Restructuration » vs « modernisation »: est-il question de recentrer l’action du CNED sur le marché concurrentiel (avec augmentation sensible des tarifs à la clé), de supprimer des formations, ou de le « moderniser », le mot convenable à utiliser, à propos duquel personne ne s’entend?

Le CNED à Lille

En effet, le recteur du CNED, Michel Leroy, préfère parler « d’un plan de modernisation nécessaire » tandis que les personnels protestent « non au démantèlement du CNED ».Retenons le terme de « modernisation »: concrètement, les salariés du CNED notent déjà:

- l’augmentation des tarifs dès  janvier 2010 : 20% en moyenne jusqu’à 48% pour certaines formations: deux exemples, le DAEU est passé de 289 euros (2009) à 450 euros; le CAP petite enfance de 399 euros (en 2008) ) 450 euros (en 2010). Vous avez dit modernisation?

- la suppression des tarifs préférentiels pour les chômeurs;- les menaces de suppressions de postes;- les coupes  dans les budgets alloués à la rédaction, la production et la diffusion des cours;- l’appel à la sous-traitance pour les services de lecture, de relecture, de mise en forme et d’impression des cours.

Les questions se sont donc succédées tout au long de l’automne à l’Assemblée nationale, dont celle de la députée Françoise Imbert qui interroge:

le CNED à Lyon

« En effet, le CNED qui emploie environ 2 700 personnes, est constitué de huit instituts répartis sur tout le territoire. Il assure le service public de l’enseignement à distance, en proposant près de 3 000 formations, en intervenant dans la formation initiale, la formation professionnelle continue et la formation permanente. Un audit récent réalisé par un cabinet d’audit d’entreprise a préconisé qu’un redéploiement vers le service public serait pour le CNED sans avenir et que le centre devrait se concentrer sur le marché concurrentiel, des formations ciblées tout en augmentant les droits d’inscription. Aussi, elle lui demande quelle suite il entend donner aux conclusions de ce

rapport qui remettent en cause le service au public rendu par cet établissement de l’éducation nationale.»

La réponse apportée par le ministère, forcément rassurante, n’a convaincu personne. Les personnels du CNED refusent toujours une modernisation qui consisterait surtout, selon ses termes, à « Vendre plus cher pour former moins bien »:

Le CNED à Toulouse

« Comment ne pas comprendre qu’il s’agit bien, sous couvert de restructuration et de modernisation, d’un désengagement de l’État, pour des raisons à la fois comptables, idéologiques et

d’une volonté de démantèlement du Cned comme service public de l’enseignement à distance ? » s’interrogent des personnels dans un  communiqué du 4 mars dernier.

A écouter sur France-Culture, l’interview de Michel Saunier (répresentant FSU du Cned de Lyon ) dans l’émission Rue des écoles le jeudi 24 février: http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/ECOLES/ECOLES20100224.ram

Le CNED à Poitiers

A suivre: http://personnelcned.blogspot.com/

La Voix Du Nord,  « CNED, des inquiétudes face aux risques de restructuration »:http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Villeneuve_d_Ascq/actualite/Secteur_Villeneuve_d_Ascq/2010/03/05/article_au-cned-des-inquietudesface-aux-risques.shtml

Question-réponse à l’Assemblée nationale (Martine Martinel): http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-57939QE.htm

Question-réponse à l’Assemblée nationale (Françoise Imbert): http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-47947QE.htm

Le CNED à Rennes

Les lectures du mois

École et Handicap : de la séparation à l’inclusion des enfants en situation de handicap, dossier de la VST, mars 2010: http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/52-mars-2010.php?onglet=essentiel

« A quelles conditions l’accompagnement éducatif en collège peut-il être efficace ? » (Compte-rendu de la réunion publique du 13 janvier 2010: l’OZP a invité Jean-Michel Zakhartchouk,

auteur avec Anne Mansuy du livre « Pour un accompagnement éducatif efficace »): http://www.association-ozp.net/IMG/pdf/Compte_rendu_JMZ.pdf

Une nouvelle expo de photos: l’eau « Une ressource vitale »

Pour sa quatrième édition, l’exposition de posters de Yann Arthus-Bertrand est consacrée à l’eau « Une ressource vitale ».Depuis 2006 en effet, une exposition pédagogique sous forme de posters est mise à disposition, gratuitement et sur simple commande, de tout établissement scolaire. L’initiative est menée par la Fondation GoodPlanet, créée et présidée par Yann Arthus-Bertrand, le Ministère de l’Education Nationale ainsi que par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.Après le développement durable, la biodiversité puis l’énergie, l’eau est à l’honneur pour l’édition 2010: « L’avenir de l’eau est intimement lié à celui de l’humanité. Elle doit donc être préservée. »

Par la commande de votre exposition auprès du CDDP local (pour les écoles, collèges et lycées) ou de la Fédération des

Œuvres Laïques (pour les lycées agricoles), vous serez destinataire de:

- 1 affiche de présentation du projet avec une approche du sujet et les logos des partenaires de l’opération- 1 document d’accompagnement de l’Education Nationale- Une vingtaine d’affiches thématiques présentant chacune une photographie accompagnée d’un texte pédagogique- 1 document de présentation de l’exposition

Le site: http://www.ledeveloppementdurable.fr/#

Rapport de la HALDE

C’est le 5ème rapport annuel de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité).

L’institution de la HALDE est menacée, comme celle du Défenseur des enfants, de dilution dans la création du futur et très général « Défenseur des droits ».

Le rapport 2009 note une augmentation très sensible du nombre de réclamations, en hausse de 21% par rapport à l’année 2008, soit 10545 cas traités en 2009: elles concernent les origines (apparence physique, état de santé, sexe…),  le monde du travail (embauche, déroulement de carrière), l’éducation ou le logement.La saisine de la HALDE par tout citoyen donne lieu à l’instruction de sa demande et à des suites qui prennent diverses formes: règlements à l’amiable, médiations, recommandations, transmissions au Parquet, transactions pénales...

Le Point, « HALDE – Plus de 10.000 cas de discrimination en 2009, + 21 % par rapport à 2008» : http://www.lepoint.fr/

actualites-societe/2010-03-05/rapport-annuel-halde-plus-de-10-000-cas-de-discrimination-en-2009/920/0/430605

Le rapport 2009 de la HALDE: http://halde.fr/rapport-annuel/2009/

Les usages de l’internet à l’école: utilisation de Twitter

« L’utilisation des TICE a toujours du mal à s’imposer. Nous nous plaçons ainsi en 24eposition au niveau européen, pour ce qui est de leur usage en classe et de leur maîtrise dans un contexte pédagogique. » C’est ce que regrette la Mission Fourgous pour les TICE.

Manque de formation? Peur d’un matériel qui lâche parfois et de la dépendance par rapport « à ceux qui savent »? Appréhension d’être dépassé par des élèves qui en sauraient tellement plus que nous?Des expériences originales existent en nombre pourtant car des collègues se lancent. Voici celle de la classe de Laurence Juin.

Une expérience inédite d’utilisation de Twitter en classe

Depuis la rentrée 2009, Laurence Juin, enseignante de lettres-histoire en lycée professionnel mène une expérimentation intéressante avec  une classe de terminale bac pro commerce.

Twitter est utilisé pour rendre compte des périodes de stage, pour poser des questions après les cours et même en plein conseil de classe, pour diffuser les moyennes respectives de chacun.

Vidéo de Laurence Juin expliquant l’utilisation et l’utilité de twitter un conseil de classe: Twitter en conseil de classe

Le blog qui rend compte de l’expérimentation: http://frompennylane.blogspace.fr/

Le compte twitter commun à toute la classe: http://twitter.com/laderniereannee

Ecole et TICE

« Les aventures et les rencontres de

Victoire Bonnot, CPE dans un lycée où elle applique ses méthodes, peu communes, pour veiller au bon fonctionnement de la vie scolaire. Son caractère bien trempé et son humour sont à la fois ses meilleurs atouts et ses pires défauts. Pour résoudre les problèmes des élèves, réparer une injustice, ou tout simplement participer à un conseil de classe, Victoire Bonnot est prête à tout et ne laisse rien passer. Il lui faudra aussi du courage et du tact pour affronter une réalité

parfois cruelle…»

« Méthodes peu communes« , « prête à tout« : le synopsis, au moins, ne ment pas. Avec notre « collègue » télévisuelle Victoire Bonnot, les cheveux se dressent sur nos têtes. Si ce n’est pas le cas, il est encore temps de vous questionner sur vos pratiques!

Admettons que Victoire Bonnot a au moins ce mérite extraordinaire: elle illustre ce que pourrait être un CPE-cru-2010-un-tiers-de-formation qui débarque, sans compagnonnage d’un « CPE chevronné » (ah, le bon joueur de foot qui n’est pas bon formateur de foot), aux prises avec sa formation filée ou non, en tout cas qui lui file entre les mains, en même temps que les élèves qui sentent bien qu’il file un mauvais coton.

Victoire Bonnot, c’est le retour du « Stop magnéto Serge »: que d’études de cas à la pelle!Pour une fois, la bonne réponse ne se trouve pas en retournant le livre.

Victoire Bonnot récolte tous les portables à l’entrée du lycée? Elle vous semble les placer un peu vite dans un cageot de plastique? Stop! Un oeil exercé ( le même qui vous transforme

en lampe de Wood- ou scanner d’aéroport- pour détecter une falsification de CM) remarque que d’un geste rapide, professionnel, Victoire Bonnot étiquette chaque portable, histoire de le rendre à son légitime propriétaire le soir venu. Mauvaise pioche, donc.

Victoire Bonnot est étalée sur son fauteuil, les bottes sur son bureau pour se faire une toile avec les vidéos enregistrées sur les portables retenus?Stop!Victoire Bonnot ne montre pas une image très respectable du service public!

Re-stop!Victoire Bonnot pense que la fin justifie les moyens: elle découvre avec horreur qu’un portable comporte une vidéo montrant deux garçons en pleine « gâterie », comme on dit quand on a dépassé les 30 ans et qu’on est (un peu) bien élevé.Notre collègue est par conséquent très colère et convoque les 2X2 lascars.

Stop!50 euros la gâterie. Elle hallucine la CPE et fait promettre aux vilains enfants de ne plus recommencer. Ce que les 4 grands bazars font d’un air piteux, avec un petit air de beagle (vous savez, ces chiens si gentils, qu’exprès on les utilise dans les labos d’expérimentation, parce qu’ils ne râlent jamais quand on leur plante un électrode dans le crâne: c’est vrai, je l’ai vu à la télé)A ce moment de l’histoire, on se demande où est passée la case « proviseur ». (Le temps a dû lui manquer. Il doit être en train de chercher un étudiant en master 2 pour remplacer sa Victoire qui va bientôt repartir en formation filée.)

Victoire Bonnot: la CPE-de-la-mort-qui-tue

Mais cette promesse n’était que d’ivrogne, ce que Victoire Bonnot doit comprendre de l’intérieur puisqu’à la fin de l’épisode, on la voit se rendre à une réunion des AA. Mais je m’emballe et saute quelques anecdotes gratinées.

Gratinées! Justement, parlons de la cantine!Pour faire revenir un absentéiste, notre CPE aux « méthodes peu communes » ne trouve rien de mieux que de l’envoyer à l’hôpital. Là, il faut revenir un peu en arrière.Cet absentéiste, elle va le trouver chez lui, parce que certainement l’AS sco n’est pas cool. Victoire se prend même une droite par le père de l’absentéiste: là, secrètement, on se dit « yessssss ».elle sent bien que cet élève ne va bien, elle est fine, Victoire. Du coup, pour mieux le surveiller à domicile et s’éviter une seconde beigne, elle fait un deal avec un élève chopé la main dans l’anti-sèche. Pas de punition contre « tu me le suis façon paparazzi ».On se frotte les yeux, c’est de la télé, hein? (Un peu après, le paparazzi aux dread locks dénonce le deal, façon plus question  de payer mon emprunt russe parce que l’absentéiste est un type bien, c’est beau l’amitié)

Et effectivement, elle avait raison, notre Victoire nationale: l’absentéiste est complètement disjoncté! Mélange Dofus et Redbull, ça explique son regard de lapin en pleins phares. (Je dis Dofus pour faire moderne, genre celle qui connaît les Massive Multiplayer Online Role Playing Game, alors qu’elle ne sait que se déhancher sur sa Wii Board.)Comment le faire hospitaliser ce grand lapin?En mettant de l’huile d’arachide dans sa salade alors qu’il y est allergique le pauvre! car Victoire Bonnot, pour qui la fin justifie tous les moyens, a zieuté en douce le dossier médical du lapin, malgré l’interdiction de l’infirmière.

D’où la vinaigrette dans le bol du grand lapin! Direction hôpital, avec le père, qui pour une fois n’assomme pas la CPE parce qu’il a bien compris qu’elle a fait ça pour son bien. D’ailleurs lui aussi devrait faire attention à ce qu’il avale, parce qu’il prend des médicaments pas catholiques. Comme Victoire Bonnot est laïque, elle ne s’étend pas sur le sujet.

Stop!

Là-dessus, le proviseur apparaît et fait un rapport sur notre collègue. Sauf qu’il va le garder sous le coude, normal, lui aussi a des méthodes peu communes. Ca doit être de famille.

Stop!Une qualité qu’on doit laisser à notre collègue: sa maîtrise des TICE! Elle n’a pas son pareil pour s’installer un micro-cravate et piéger la gentille fille du début de l’histoire. En direct qu’on ne peut plus live, la demoiselle se tape la honte sur scène.

Entre temps, on voit notre CPE faire la chouette maman avec sa grande fille: pâtisserie à deux, tandis que le petit garçon lui, n’est pas écouté. Il veut juste qu’on lui  fasse réciter sa leçon. Mais Victoire a les mains dans la farine! Une mauvaise note tient à peu de choses, voyez-vous.

Stop!Pour les lascars du départ, je n’ai pas trop suivi le pourquoi du comment, j’étais plongée dans le calcul de mes notes de vie scolaire (ça, Victoire ne connaît pas son bonheur d’être en lycée). J’ai juste compris que leurs parents aussi étaient très colère. Des parents très bien d’ailleurs, la mère larmoyante bien sûr, le père plutôt fermé. Et Victoire Bonnot qui tapotait tout ce monde d’un air plein de compassion.

Victoire Bonnot, la CPE-de-la-mort-qui-tue: le mercredi soir sur M6.

Ce qui précède n’est compréhensible qu’avec les pré-requis suivants:

Circulaire du 25 février 2010, Dispositif d’accueil, d’accompagnement et de formation des enseignants stagiaires des premier et second degrés et des personnels d’éducation stagiaires: http://www.lille.iufm.fr/IMG/pdf/Note_cadrage_stages.pdf.pdf

Philippe Watrelot, « Accueil des enseignants stagiaires: encore plus aberrant »:http://philippe-watrelot.blogspot.com/2010/03/accueil-des-enseignants-stagiaires.html

Jean-Louis Auduc, dans le Café pédagogique, « Formation : un texte qui tourne le dos aux besoins du système éducatif» : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/03/Formation1textequitourneledos.a

Les mots qui blessent

« Les mots qui blessent » est une des nombreuses activités proposées dans le « Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les enfants » édité par le Conseil de l’Europe.

Avec l’idée que « Les coups font mal, les mots aussi ! », il est proposé de faire réfléchir les jeunes au pouvoir des mots: pourquoi un mot jugé très blessant par l’un est classé  juste espiègle par un autre? Est-ce que cela dépend de la sensibilité de chacun? de la personne qui prononce le mot? des circonstances?Utilise-t-on les mêmes mots pour les filles? les garçons?

Comment classer ces mots: dans la sphère des mots qui visent l’aspect physique, les origines, la famille, la sexualité…? Y a-t-il un rapport entre le caractère très blessant d’une parole et son appartenance à l’une des ces sphères?

J’ai testé cette activité avec quatre élèves:

- nous avons utilisé un tableau blanc et une collection de post-it;  j’ai d’abord demandé aux élèves d’écrire une phrase ou un mot blessant par post-it, soit qu’ils les aient subis, soit qu’ils les aient fait subir, soit qu’ils les aient entendus.– je leur ai demandé alors de positionner leurs post-it dans une des colonnes du tableau: le mot était-il juste une « taquinerie qui ne blesse pas », « blessant », « moyennement blessant », très blessant » ou « extrêmement blessant/dégradant »? – certains mots, pourtant identiques, sont classés dans  des colonnes différentes par des élèves différents: pourquoi?– nous avons classé les mots par champ lexical et regroupé les post-it entre eux: qu’est-ce qui fait le plus souvent mal et pourquoi?

La discussion a été très animée et l’émotion était présente: nous avons entre autres abordé les stéréotypes, les raisons qu’on a de vouloir blesser quelqu’un, le passage de la parole à la violence physique (et ses possibles conséquences en terme de responsabilité pénale) ou la question des excuses présentées, parfois refusées.

L’activité « Les mots qui blessent » dans le Manuel du Conseil de l’Europe: http://

www.eycb.coe.int/compasito/fr/chapter_4/4_40.asp

Je vous conseille vivement de consulter l’ensemble du manuel qui offre une large gamme d’activités: http://www.eycb.coe.int/compasito/fr/contents.html

J’ai adapté le tableau proposé par le manuel et en ai fait une carte mentale avec le logiciel MyThoughts (pour Mac): à imprimer en agrandi pour travailler à son aise.La carte à télécharger

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Associations, AVS et gouvernement: rien ne va plus

L’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), de la Fédération générale des pupilles de l’enseignement public (FGPEP), de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH) et Autisme France viennent de dénoncer la convention qu’elles avaient signée avec le ministère le 1er septembre dernier.Pourquoi?

Ces quatre association s’expliquent dans un communiqué:  «L’engagement

de la création d’un métier n’étant pas respecté, les quatre associations signataires de la convention de reprise des auxiliaires de vie scolaire (AVS) conclue avec l’Education nationale, se voient contraintes de la dénoncer»

En effet, après l’été et la fin de nombreux contrats d’AVS, une convention-cadre avait été signée entre ces associations et le ministère afin d’assurer la continuité de l’accompagnement des élèves handicapés: à charge pour les associations de reprendre les contrats, avec une aide de l’Etat.

En même temps que cette convention, le ministère avait mis en place un groupe de travail en vue d’aboutir à la création d’une véritable métier autour de l’accompagnement de l’enfant handicapé, sur le temps hors-scolaire également. Pour l’instant, les discussions ont

été vaines puisqu’aucune proposition n’a été retenue.

Les associations sont rejointes dans leur déception par les sénateurs du groupe CRC-SPG (communistes républicains citoyen et sénateurs du parti de gauche) qui ont fait part de leurs demandes: que l’Etat engage « les moyens financiers nécessaires à la scolarisation de tous les enfants handicapés et qu’il respecte ses engagements concernant les AVS » ajoutant que « soit garantie leur professionnalisation, seule capable d’assurer à la fois la qualité de l’accompagnement et de permettre un parcours professionnel sécurisé ».

« Scolarisation des enfants handicapés, mais que fait le gouvernement? »:http://www.groupe-crc.org/Scolarisation-des-enfants-handicapes-mais-que-fait-le-Gouvernement.html

Ecole et Handicap