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Bilan à mi-mandat, la course au rayonnement efface la singularité lyonnaise Lyon avait trouvé dans les berges du Rhône et VeloV deux représentations de la transformation de notre ville, de son ouverture comme de son dynamisme. En 2008 nous considérions toutefois que le projet du mandat à venir présentait des faiblesses, ce qui avait motivé notre engagement dans la campagne municipale. Le rayonnement recherché par cette majorité aspire tous les moyens et hiérarchise fortement les priorités. Celles données aux grands projets urbains et à l’image internationale étouffent la qualité de vie quotidienne. Elles relèguent à des rangs secondaires l’accès au logement, la sécurité, la solidarité et la maîtrise de la dépense publique. Plus inquiétant pour notre avenir, le projet économique nous paraît être le parent pauvre du second mandat. Nous n’adhérons pas au fil conducteur de cette majorité, la course au rayonnement mondial, au visible, à l’événementiel. Nous croyons qu’un autre projet est possible pour notre ville ; où son développement s’appuie sur sa singularité, sur les qualités des lyonnais et sur la volonté de bâtir un nouveau modèle économique et social. Des propositions, une vision pour notre ville Des propositions, une vision pour notre ville LYON Eric Lafond Jacqueline Fabre Stéphane Sacquepée Mathieu Rouleau Jean-Claude Joseph Marie Lobbedez Pascal Ducrest Georges Fontaines Olivier Barnet Florence Maury Danielle Attias Jean-Paul Truchet Gael Bourdin Rémi Guillaume Jérôme Triaud Régis Favier, Eliane d’Estaing Pierre Gauthier Claude Rogeri Christophe Parlanti Marie-Christ. Saint gal de Pons Nous contacter : • www.modemlyon.fr [email protected] • à notre local 215, rue Vendôme 69003 Lyon Une équipe pour la porter

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Bilan à mi-mandat, la course au rayonnement efface la singularité lyonnaiseLyon avait trouvé dans les berges du Rhône et VeloV deux représentations de la transformationde notre ville, de son ouverture comme de son dynamisme. En 2008 nous considérions toutefoisque le projet du mandat à venir présentait des faiblesses, ce qui avait motivé notre engagementdans la campagne municipale.Le rayonnement recherché par cette majorité aspire tous les moyens et hiérarchise fortementles priorités. Celles données aux grands projets urbains et à l’image internationale étouffent laqualité de vie quotidienne. Elles relèguent à des rangs secondaires l’accès au logement, lasécurité, la solidarité et la maîtrise de la dépense publique. Plus inquiétant pour notre avenir, leprojet économique nous paraît être le parent pauvre du second mandat.

Nous n’adhérons pas au fil conducteur de cette majorité, la course au rayonnement mondial, auvisible, à l’événementiel. Nous croyons qu’un autre projet est possible pour notre ville ; où sondéveloppement s’appuie sur sa singularité, sur les qualités des lyonnais et sur la volonté de bâtirun nouveau modèle économique et social.

Des propositions, une visionpour notre ville

Des propositions, une vision pour notre ville LYON

Eric Lafond

Jacqueline Fabre Stéphane Sacquepée Mathieu Rouleau

Jean-Claude Joseph Marie Lobbedez Pascal Ducrest Georges Fontaines

Olivier Barnet Florence Maury Danielle Attias Jean-Paul Truchet

Gael Bourdin Rémi Guillaume Jérôme Triaud Régis Favier,

Eliane d’Estaing

Pierre Gauthier

Claude Rogeri

Christophe Parlanti

Marie-Christ. Saint gal de Pons

Nous contacter : • www.modemlyon.fr• [email protected]• à notre local 215, rue Vendôme 69003 Lyon

Une équipe pour la porter

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Le rayonnement de la ville s’est imposé comme l’alpha et l’omega de toutes lespolitiques mises en oeuvre sur le territoire de Lyon et de l’agglomération. Il se traduitpar une course au visible (événements), à la taille (projet métropole) et détermineles choix pour le développement économique du territoire. Ce faisant, il impactenégativement les autres politiques telles que l’éducation, la sécurité, ledéveloppement durable, et la qualité de vie qui reculent dans l’ordre des priorités.

Cette volonté de voir Lyon présente à l’international n’est pas en soi un problème.Les lyonnais peuvent, à juste titre, être fiers d’être identifiés en Europe et dans lemonde à travers quelques symboles, entreprises ou événements. Mais cettecourse au rayonnement mondial met en péril ce qui fait notre ville. La qualité de viequ’elle offre, son avenir, sont fragilisés par l’effacement de sa singularité.

Les événements organisés, les aménagements mis en oeuvre visent une “clientèle“de touristes urbains, de cadres internationaux. Il leur est proposé des prestationsauxquelles ils sont habitués. Lyon ne peut pourtant devenir un simple lieu de loisiret de consommation standardisé dans un environnement pittoresque.Ce rayonnement par la duplication des codes d’une mondialisation superficiellebénéficie aujourd’hui à une minorité et sera un échec. Il est insuffisamment porteurde développement pour les lyonnais.

Trop souvent le regard est ailleurs pour inspirer les aménagements urbains : Parispour Grolée ou la Part-Dieu, Barcelone pour Confluence, etc. Comparer pourimaginer est une bonne chose, vouloir simplement dupliquer est risqué car lesmodèles ont une histoire qui n’est pas la notre.

Enfin ce rayonnement c’est aussi la course à la taille, et la volonté de voir émergerune métropole de St Etienne à Bourgoin sur près de 2000 km2. Pourtant le “big isbeautiful*” est un concept dépassé. Il est cause des lourdeurs administratives,interdit la souplesse et l’innovation nécessaire en ces temps difficiles.

Nous avons à l’esprit et au coeur une Ville qui grandit et rayonne sur sa singularité,à son échelle qui est l’Europe, et non le monde. Lyon peut être en phase avec lesenjeux du XXIème siècle, en explorant, grâce à sa tradition humaniste, les pistes dumodèle économique et social de la France de demain. Une ville davantageattachée à la qualité de vie de ses habitants et qui n’hésite pas à chercher dessolutions nouvelles aux difficultés du quotidien, emploi, sécurité, environnement etvie démocratique, et à s’affirmer à travers elles.

SincèrementEric Lafond

*ce qui est grand est beau

““

Crèches, cantines, et enseignement primaire,l’enfance n’est pas prioritaire

La gestion des cantines scolaires est révélatrice d’arbitrages politiques et financiers aveclesquels nous sommes en désaccord. Il est acquis que la ville va se densifier, pour des raisonsmultiples tenant tant à l’économie qu’à l’environnement. La façon dont nous préparons cettedensification déterminera la qualité de vie des lyonnais demain, et nous n’acceptons pas que lesservices publics de proximité que constituent les cantines, crèches et l’école primaire en généralne soient pas des priorités.De plus, le contexte de transition économique dans lequel nous vivons doit conduire à despolitiques locales qui facilitent le plus possible le quotidien des familles. Cette orientation estabsente des décisions prises sur le sujet.

La cantine la plus chère de FranceRestreindre l’accès aux cantines est une erreur. Nous avons aujourd’hui les cantines scolaires lesplus chères de France (coût et prix moyen facturé aux familles). La cuisine centrale, mêmereconstruite en 2014, sera en deçà des besoins. Sous-dimensionner ce service aux familles etaux enfants est contradictoire avec l’objectif de densification de la ville. Nous considérons qu’ils’agit là d’un service public local prioritaire et que des solutions existent pour l’adapter à lademande.Et cette demande des familles est forte et croissante. Elle l’est aussi à propos du rôle que doitjouer l’école. La municipalité avait essayé de se détourner de la demande sur les cantines enarguant qu’il ne s’agit pas d’une compétence municipale. Sur l’école maternelle et primaire ellene peut faire la même chose. Mais son action est-elle suffisante ?

Crèches et écoles,La Ville finance des surcroîts d’heures à des enseignants pour du soutien ou des étudiants poursurveiller les études. L’engagement demeure pourtant faible. Doit-on se résoudre à constaterl’échec des enfants en 6è (40% ne maîtrisent pas la lecture) ? La Ville gère les bâtiments,subventionne les écoles, nous proposons aussi qu’elle pilote des expérimentations avec lesenseignants et les parents pour aider les enfants.D’une façon générale la politique menée dans le domaine de l’enfance mériterait davantaged’efforts et d’imagination. La pénurie de place en crèche à Lyon est ancienne. L’attractivité deLyon pour les jeunes couples ne facilite pas la résolution des difficultés. Malgré un engagementfort de Gérard Collomb pendant la campagne municipale, nous ne voyons pas comment 90% desenfants de moins de 3 ans se verraient proposer une solution de garde en 2014. Disposer d’uneplace en crèche ou auprès d’une assistante maternelle est toujours aussi difficile.

Marie-Christine Saint gal de Pons, orthophoniste

“Beaucoup doivent faire face, jour après jour, à de grandes difficultés. Avec de l’imagination et une volonté de solidarité nous pouvons faire face ensemble.”

Qualité de vie et santé, des priorités mises de côté

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Exemplarité et imagination pour la politique de l’enfance

Il faut reconnaître que quelques crèches d’entreprises ont vu le jour. Mais pas assez et souventavec quelle lourdeur administrative ! Nous regrettons que notre proposition de crèche à la mairieou au Grand Lyon n’ait pas été mise en oeuvre. Dès lors qu’il s’agit d’une priorité pour la qualitéde vie des lyonnais, la Ville doit montrer l’exemple.A l’identique nous regrettons le dogmatisme de l’adjoint aux affaires scolaires dans son refus dechercher des solutions alternatives face au blocage de la situation dans les cantines. Face àl’insuffisance de place nous proposons une solution pour l’adapter aux besoins (partenariat avecles restaurateurs de quartier).

Enfin, en primaire, nous proposions lors de la campagne de 2008 d’expérimenter l’interventiond’étudiants, boursiers, futurs enseignants, dans les écoles pour offrir aux enfants en difficulté cequi souvent leur manque le plus dans leur apprentissage, le temps. La dégradation de notresystème d’instruction depuis renforce notre conviction : la Ville se doit d’agir pour les petitslyonnais.

Lyon peut et doit avoir pour objectif d’offrir aux familles une politique de l’enfance novatrice etexemplaire. Elle sera un véritable élément d’attractivité dans un contexte de vieillissement de lapopulation.

Jacqueline Fabre, enseignante

“Instruire pour construire une société de la connaissance mérite que

notre ville s’implique davantage auprès des enfants.”

La désertification médicale du centre ville

A Lyon la santé est le premier employeur et un pôle d’excellence. Elle est aussi en passe dedevenir une inquiétude quotidienne pour les lyonnais.Nous sommes sceptiques face au déplacement sur le pourtour de Lyon de l’infrastructurehospitalière. La décision de ne conserver aucune vocation médicale à l’Hôtel-Dieu contribue àdésertifier le centre ville. Densifier le centre ville et ne pas offrir de capacité hospitalière deproximité ne constituent pas pour nous des orientations cohérentes. Paradoxales même si onconsidère que le maire de Lyon est président des HCL.Heureusement la majorité a maintenu son soutien aux maisons médicales de garde et c’est unebonne chose. Toutefois les retours d’expérience ne sont pas toujours convaincants. Le passagepar celles-ci se conclue encore trop souvent par un déplacement aux urgences sans nécessitéréelle. Par ailleurs le coût pour les usagers (absence de tiers payant) et le système de santé(honoraires élevés) est considérable. Il convient de travailler avec les médecins pour optimisercette idée.

Une nouvelle santé de proximité

Nous pourrons le faire par l’émergence de mini-centres médicaux à multi-compétences. Nouscontribuerons ainsi à alléger les urgences médicales tout en conservant un outil sécurisant pourles médecins en centre ville.Le projet de mutation d’Edouard Herriot nécessite aujourd’hui une réflexion publique et innovantesur la place de la médecine de centre-ville. Les progrès présentés par les Hospices civiles dansla modernisation et la meilleure gestion des différents sites est rassurant pour l’avenir. Pourtantil faut anticiper davantage les besoins futurs. De plus, l’implication des lyonnais dans la mutationdu site historique de Grange-Blanche sera importante car il va devenir le seul site hospitaliervéritablement facile d’accès du centre de l’agglomération.

Aller au-delà du minimum légal sur le handicap

On peut noter de réelles évolutions pour la circulation des personnes handicapées dans la ville,mais qui diffèrent selon le type de handicap. Il ne s’agit toutefois que d’une adaptation de la villeà la règlementation actuelle et à venir.Nous regrettons que les associations représentatives ne soient pas mieux associées auxdiagnostics de mise en accessibilité des établissements recevant du public (ERP). Cesdiagnostics leur sont ainsi présentés lors d’une réunion “de validation” sans qu’elles aient lapossibilité de les consulter au préalable.Nous proposons la mise au point d'un schéma global d'accessibilité de la voirie, notamment à lalumière des nouvelles technologies”.

Stéphane Sacquepée, consultant

“Gérard Collomb a beaucoup compté sur les acteurs privés pour changer la ville(berges du Rhône, Velo’v, Confluence). Icic’est un acteur public qui doit agir et on sent moins d’imagination et de volonté.”

Qualité de vie et santé, des priorités mises de côté

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La politique du logement n’intègre pas le vieillissement de la populationUne volonté de mixité sociale encourageante mais un peu dépassée

Nous pouvons nous satisfaire de la volonté affichée en matière de mixité et de logement socialet notamment du travail inlassable de l’adjoint au logement sur le sujet. Toutefois les moyens misen oeuvre demeurent modestes face à l’augmentation considérable des prix du foncier et deslogements depuis 11 ans.Dans ce contexte, la gestion du parc HLM pose question. Le turn-over est faible et les ménagesen situation de sur loyer sont mal connus et donc mal gérés. La difficulté d’être primo-accédantdans le parc privé constitue certainement un frein, mais nous ne voyons pas de volonté derompre avec l’inertie d’un système qui crée des privilèges difficilement acceptables.L’émergence de nouveaux quartiers n’emporte pas non plus la conviction sur ce plan. Lareconstruction de Mermoz s’inscrit ainsi dans la continuité de politiques urbaines anciennes dontles succès peinent à être démontrés. Confluence avec ses logements à plus de 5000 €/m2

risque de sérieuses déconvenues demain.

Des tendances lourdes inquiétantes

La situation de la ville continue d’évoluer dans le sens d’une “gentrification” du centre ville. Leslyonnais ne sont ainsi plus que 37% à être locataires. La ville, et plus seulement l’hyper centre,est de moins en moins accessible aux personnes à revenus modestes.

Grand pôle universitaire, notre ville peine de plus en plus à accueillir les étudiants dans son parclocatif. La multiplication des résidences universitaires constituent une aubaine pour lesinvestisseurs. A l’inverse elle n’offre aux étudiants que des logements plutôt chers et peu intégrésà la population.

Plus largement la question du logement est aussi celle du vieillissement de la population. Lamajorité s’affronte régulièrement avec l’UMP à propos des faiblesses de l’Etat dans laconstruction et la gestion d’immeubles spécialisés dans l’accueil des personnes âgées. Mais cecombat n’est-il pas déjà un combat d’arrière garde, déconnecté des enjeux, avec unemultiplication par 1,5 des personnes de plus de 60 ans d’ici 2030 ?

Nous ne bâtirons pas suffisamment de résidences adaptées aux personnes âgées. Il nous fautd’ores et déjà construire un habitât multi-usage.

Jean-Claude Joseph, médecin, gériatre

“Le vieillissement de la population doit devenir l’axe central de la politique du

logement. La mixité intergénérationnelle estune nécessité pour l’avenir de notre ville.”

Nous considérons, d’une façon générale dans le domaine de la politique du logement, qu’il fautchercher d’autres approches et qu’il faut innover avec comme fil conducteur le maintien d’unemixité générationnelle.

Optimiser le parc existant

Nous proposons de mettre en place un plan de rénovation des logements anciens avec la volontéde les adapter tous publics. Il est coûteux et inefficace de construire des logements ou desimmeubles spécifiques pour les personnes handicapées ou âgées.Nous proposons de développer l’habitat co-générationnel en soutenant effectivement lesassociations qui interviennent dans ce domaine. Le sujet demeure cantonné à la ville dans lasphère publique et n’avance pas depuis 2008.

Soutenir une nouvelle offre de logements

Nous proposons de soutenir de nombreuses innovations existant aujourd’hui dans la productionde logements moins chers, plus écologiques, visant à réduire considérablement les coûtsd’habitation pour les familles modestes.

Nous proposons de faire émerger des logements à loyers intermédiaires en créant une SEM(Société d’économie mixte) avec des organismes de l’épargne responsable.Nous pouvons aussi nous inspirer des véritables éco-quartiers mis en place en France sur lacommune de Limeil-Brévannes par exemple ou des perspectives de construction à base demodule (bois ou acier).

Marie Lobbedez, ingénieure

“Nouveaux matériaux, nouvelles méthodesde construction, Lyon peut porter unenouvelle approche du logement.”

Donner des réponses nouvelles au quotidien

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Donner des réponses nouvelles au quotidien

Sécurité et solidarité, définir de nouvelles priorités

Depuis plusieurs années la majorité municipale multiplie le nombre d’agents de police municipaleet les brigades à thèmes (stationnement, espaces verts, etc.). Cette police de proximité vient ensupport des caméras qui ont fleuri dans toute la ville.Cette politique coûte chère mais elle n’est guère efficace. La politique de vidéosurveillance estrenforcée malgré son inefficacité pointée par de nombreuses études, dont un rapport de la Courdes comptes. L’étude universitaire lancée par la majorité constitue d’ailleurs une démarchesurprenante dont on peut questionner la légitimité et la pertinence.

Lyon est une ville où le sentiment d’insécurité reste faible. Nous sommes d’accord pourconsidérer que la sécurité dans les transports en commun s’est améliorée. En revanche notreville demeure une plaque tournante du trafic de stupéfiants, et est touchée comme d’autres parles incivilités, et la criminalité souterraine. Ce qui signifie que la violence et l’insécurité demeurepour les populations les plus fragiles et celles demeurant dans les territoires les moins favorisésde la ville

Repousser les publics difficiles pour un centre ville sans risqueCe relatif désintérêt pour les plus fragiles fait partie d’une politique si peu solidaire qu’elle neressemble pas à la culture humaniste de notre ville. Prostituées, sans-abri, toxicomanes, toutesles populations fragiles et “peu présentables” sont éloignées du centre.Finalement la politique de sécurité de notre ville a-t-elle un fil conducteur ? L’absence de réactionaux émeutes d’octobre 2010 nous indique que non. Aucune réflexion, ni a fortiori d’action, n’aété entamée pour déterminer les causes de ces violences et tenter d’en prévenir la survenancede nouvelles. Dès lors ce sont les orientations que nous remettons en question.

Une action publique pour renforcer la police républicaine

Malgré le discours sécuritaire de l’UMP au plan national, les moyens de la police nationale sedégradent depuis plusieurs années. La politique migratoire a mobilisé tous les efforts sur la“chasse” aux clandestins, et on mesure mal aujourd’hui l’impact négatif que cette politique a surla perception de la police dans la population.Plutôt que de développer la police municipale, nous proposons que la ville investisse pourrenforcer la police nationale – informatique, locaux, formation. Redéfinissons l’utilisation descrédits octroyés par la ville à la politique de sécurité (brigades, police municipale, etc.). Nousconsidérons que nous devons plutôt renforcer les moyens de la police nationale – notammentpar un soutien de la ville sur les taches administratives qui empêchent les policiers d’être sur leterrain - pour améliorer la lutte contre la criminalité – trafic d’êtres humains, trafic d’armes et destupéfiants, délits financiers, escroquerie, corruption -.

Pascal Ducrest, cadre administratif

“L’humanisme des lyonnais est bousculé par une politique qui pousse à l’extérieur de la ville les plus faibles.”

Une nouvelle approche de la prévention

Lors des élections municipales nous avions proposé que la Ville ou le Grand Lyon prennent encharge la rénovation des prisons, là où l’Etat était défaillant. Nous considérions que la récidive –75% des courtes et moyennes peines – impacte la société locale et que celle-ci doit pouvoir agir.Depuis, la prison a été confiée à des acteurs privés et déplacée sur Corbas. Pour autant lesproblèmes demeurent et les responsables politiques locaux ne peuvent s’en désintéresser.

Eloignés de leur famille, sans plus d’activité qu’à Lyon, les détenus lyonnais seront-ils mieuxréinsérés ? Le rapport du contrôleur général des prisons est accablant – surpopulation,violences, absence de bus les jours fériés et week-end pour les familles – et ce sont les lyonnaisqui en pâtiront.

Nous proposons aussi de développer une politique de prévention sur la consommation destupéfiants et d’alcool auprès des collégiens, lycéens et universitaires de notre ville. Nos enfantsont accès de plus en plus tôt à divers produits. Il est donc nécessaire de mettre en ?uvre uneapproche fondée sur le savoir et la connaissance pour leur donner la capacité de refuser en touteliberté (adultes référents, cours intégrés dans les programmes, etc.).

Il est aussi nécessaire d’avoir une approche nouvelle du traitement des toxicomanes, a fortioridepuis que le centre de prévention de l’Hôtel-Dieu n’existe plus. Eloignés du centre ville cespersonnes deviennent plus vulnérables et moins à même de suivre les traitements de substitutionou les actions de sevrage.

Enfin il convient de cesser de repousser en périphérie de la ville toutes les populations quiperturbent une vision par trop nette et brillante de notre cité. Ainsi des prostituées, des sansabris, des roms qui sont inéluctablement sortis du centre ville. Une nouvelle politique publiqueplus humaniste est nécessaire pour les populations marginalisées.

Georges Fontaines, chef d’entreprise

“Lyon ne doit pas tomber dans uneforme de politiquement correct très“bobo” qui l’empêcherait d’agir pour lesplus fragiles.”

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Donner des réponses nouvelles au quotidien

Vie associative et vie démocratique,l’absence de passerelle

Conseils de quartier, ni responsabilité, ni initiative

Créés en 2002, les conseils de quartier n’ont, en 10 ans, pas démontré leur efficacité. Lorsqu’ilsont essayé de travailler à des projets, ils se sont souvent trouvés en conflit avec les élus qui lesco-président (1er, 7ème). Lors des aménagements urbains dessinés par le Grand Lyon, leur avis esten général marginalisé (Parc Sergent Blandan, rue Garibaldi, Place des tapis, Pont Schuman,etc.).

Ils ne sont donc que médiocrement intégrés au fonctionnement de la démocratie locale. Et, enconséquence, beaucoup d’entre eux sont désertés par les habitants qui s’étaient impliqués.

Donner une responsabilité aux Conseils de quartier

Nous sommes pourtant convaincus de l’utilité des Conseils de quartier. Pour cela ils doiventtrouver un rôle, être davantage responsabilisés. Leur intervention dans les projetsd’aménagements urbains, où la seule approche des experts et des techniciens est insuffisante,nous paraît légitime. Aussi, nous proposons qu’ils disposent d’un avis conforme sur ces projetsafin de leur donner une place dans la démocratie locale.

Les Conseils de quartier peuvent être les viviers naturels de la démocratie locale dès lors queleur utilité sera avérée. Cela suppose que les élus fassent davantage confiance aux personnesqui s’investissent dans ces structures et ne cherchent pas à contrôler les Conseils.

Un pouvoir très centralisé, des adjoints fragilisés, une opposition sans idée

Nous avons salué l’initiative du Maire d’interdire le cumul maire d’arrondissement – adjoint enmairie centrale. C’était un pas positif qui devait permettre de faire émerger de nouvellescompétences et de dédier pleinement les maires à leurs arrondissements.

Pourtant, peu d’adjoints sont en première ligne sur leur dossier. Que ce soit dans le domaine desressources humaines ou lors du conflit avec les vacataires des cantines, ce sont souvent lesservices, le cabinet ou le Maire lui-même qui interviennent pour gérer les difficultés.

Olivier Barnet, co-président du conseil dequartier des pentes de la Croix-Rousse

“Trop souvent la ville attend de nous une caution démocratique de ses choix.

Nous ne sommes pas là pour ca, maispour proposer et impliquer les habitants.”

Cette gestion centralisée est la marque de fabrique de cette majorité. Elle est renforcée par lefait que la plupart des adjoints cumule ce mandat avec un autre (parlementaire, conseillergénéral, conseiller régional), voire un engagement important dans le domaine privé (avocat, cadred’entreprise).Cette faiblesse des élus nous inquiète. Elle laisse libre cours aux services qui ne disposent pasde la légitimité pour impulser des pratiques nouvelles. Or nous sommes dans une période quinécessite des idées neuves, des expérimentations et seuls des élus présents et légitimés parleurs actions pourront les porter.

D’une façon plus générale, cette faiblesse des élus autour du maire ne favorise pas le débatdémocratique et l’implication des conseillers municipaux dans la vie locale. A quelquesexceptions près, les 73 élus du Conseil Municipal demeurent largement des inconnus pour nosconcitoyens.

L’insuffisante implication des élus

En résumé l’organisation du pouvoir telle qu’elle s’est mise en place sur Lyon ne favorise ni lesinitiatives ni les efforts des élus. Certains iraient même jusqu’à dire qu’elle ne les incite guère àtravailler.Nous avions proposé que les adjoints à la ville de Lyon ne cumulent pas ce mandat avec un autre,considérant que s’occuper des questions d’urbanisme ou de sécurité dans une ville de 460 000habitants requérait une attention pleine et entière.Nous avions proposé aussi que les 73 conseillers municipaux soient responsabilisés par desmissions au service de la Ville.

La pratique actuelle renforce nos convictions. Notamment le rôle caricatural joué par l’oppositionUMP. Toujours virulente dans sa critique et dans sa contestation, elle n’a pas fait l’ombre d’uneproposition depuis le début du mandat. Le document qu’elle produit à l’occasion du bilan éclaired’ailleurs cette approche. Un état des lieux des promesses non tenues est utile. Mais quelle visionalternative l’UMP propose-t-elle aux lyonnais ?Faire des propositions sur tous les sujets où nous intervenons, mettre en avant une visionalternative, proposer une autre pratique du pouvoir, tels sont les axes de notre ambition pour Lyon..

Florence Maury, cadre administratif

“Les élus lyonnais ne sont pas assezprésents sur les dossiers et ceux-cirestent la propriété des services.”

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Fiscalité et gestion, le “modèle lyonnais” nécessitebeaucoup de ressources

La double hausse d’impôts 2008-2011 constituait sans nulle doute une surprise au regard desengagements pris lors des élections municipales. Pourtant, à comparer avec les autresmétropoles françaises, Lyon reste une ville à la fiscalité modérée. Il n’est pourtant pas acquis quecela puisse durer. Le rayonnement mondial recherché est très budgétivore et, malgré une gestionsérieuse, les éléments déclencheurs d’un dérapage sont présents

Les arbitrages budgétaires, au détriment de la qualité de vie quotidienne

En cohérence avec le fil conducteur de la politique de cette majorité, les moyens ne sont pas aurendez-vous sur l’enfance, le logement, la politique sportive et culturelle de proximité et lesdifférents points faibles que nous avons pointés. Il s’agit pour nous à l’évidence d’arbitragesbudgétaires pour maintenir l’ensemble à l’équilibre. Pour combien de temps encore ? Leslyonnais n’accepteront pas toujours les termes de cet équilibre qui se fait au détriment de leurquotidien.

Une dette et une fiscalité dans la moyenne nationale

Lyon dispose d’une dette importante mais dont le poids reste mesuré. Elle équivaut à 72% desrecettes annuelles de fonctionnement. Son remboursement représente moins de 10% desrecettes de fonctionnement. Il faut surtout rester vigilant sur les dettes cachées dans lesorganismes où la ville est partie prenante, ainsi celle du Sytral qui présente un endettementsupérieur au milliard d’euros.

Dans la moyenne nationale des grandes villes, on trouve aussi la fiscalité qui pèse sur leslyonnais. Le taux de taxe d’habitation est ainsi à 20,2%, mais le taux de la taxe foncière est plusfaible, sensiblement plus bas que la moyenne des grandes villes (16,1%).

Le poids de la dépense publique

Richement dotée pendant le mandat 2001-2008 (notamment par les droits de mutation), la villese trouve plus en difficulté lors de ce second mandat. Nous l’avions pointé lors de la campagnemunicipale, les dépenses incompressibles atteignent des niveaux qui réduisent ses marges demanoeuvres et sa capacité d’investissement.

Danielle Attias, professeure de finances

“La majorité gère plutôt bien le quotidien, mais la volonté d’optimiser les

moyens est inexistante.”

Avec 65% des recettes consacrées à ces dépenses notre ville dépasse lamoyenne des grandes villes françaises. Sans une politique destinée à réduireces dernières, la municipalité sera contrainte d’augmenter la fiscalité.

Les moyens d’une politique davantage au service des lyonnais

Le maintien de la politique actuelle nous conduira à une augmentation sensible de la fiscalitélocale. Dans un contexte de hausse nécessaire de la fiscalité sur les revenus, elle seradifficilement supportable par la grande majorité de nos concitoyens. Nos propositions marquentune réorientation de la politique municipale au service des lyonnais. Et il faudra les compléter pardes mesures d’optimisation de l’existant pour réduire les coûts.

Le rapprochement des services ville – Grand Lyon

La décision récente du maire de Lyon de n’avoir qu’un seul directeur des services, pour la Villeet le Grand Lyon, nous paraît aller dans le bon sens. Elle doit ouvrir une réflexion en profondeursur la mutualisation des moyens entre la ville centre et l’agglomération. Devront être à l’ordre dujour la suppression des doublons (services des protocoles par exemple) et le renforcement desmoyens humains des services publics locaux.

Une modernisation des services

Il conviendra aussi de réduire la dépense publique (les 65% de dépenses incompressibles) enaméliorant le fonctionnement de l’administration et en cherchant à accroître les moyens deservices publics de proximité. Dans notre projet 2008, “Lyon est une chance”, nous avionsdéveloppé des propositions relatives au passage au numérique des services de la ville. Il y a làde nombreuses pistes à expérimenter.

Jean-Paul Truchet, cadre administratif

“La relation Lyon – Grand lyon estparadoxalement assez peu efficace.”

Donner des réponses nouvelles au quotidien

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Protection de l’environnement, une absence de volontéIl s’agit selon nous du domaine où le bilan de mi-mandat est le plus faible. C’est une chose deparler souvent de développement durable, d’agenda 21, etc. C’en est une autre d’élaborer despolitiques publiques cohérentes. On s’interroge d’ailleurs sur l’impact des élus verts dans cettemajorité. Ils sont certainement tellement engoncés dans leur accord électoral qu’ils ne peuventinfléchir les choix politiques, y compris sur la protection de l’environnement.Nous considérons que la prise de conscience des enjeux environnementaux n’existe pasvraiment au sein de cette majorité. Qu’il s’agisse de protection des ressources, d’économied’énergie, d’optimisation des structures existantes ou de la recherche de nouvelles ressources,rien à mi-mandat ne nous convainc.

L’eau, une ressource rare sans protection

Notre ville ne dispose d’aucune politique sur ce sujet, et n’a, a fortiori engagé aucune réflexionsur la protection de cette ressource toujours considérée comme abondante et facile d’utilisation.Nous continuons donc à nettoyer les rues et à arroser les jardins publics à l’eau potable.La majorité à eu l’ouverture d’esprit d’intégrer nos propositions sur le projet d’aménagement dela rue Garibaldi et de créer des réservoirs d’eau à la place des trémies. Mais le sujet restemarginal au sein de l’agglomération où les champs captants ne sont pas protégés (Vaulx-en-Velin) et la nappe phréatique est menacée.

La qualité de l’air, un enjeu oublié

Le début de l’année 2011 a multiplié les jours d’alerte à la pollution atmosphérique, davantageque les années précédentes. Nous avons dépassé les 40 jours en cette rentrée. En 2009, Lyonétait la 16è ville à l’air le plus pollué dans un classement peu reluisant des grandes villes deFrance. Cette pollution est jugée responsable de plusieurs milliers de morts par an. Sans pourautant que cela ne génère de réaction de la part de la municipalité. Pire les projetsd’aménagement d’urbain tels que la rue Garibaldi n’intègrent pas ces objectifs.

Créer des alternatives crédibles à la voiture

Nous avons proposé à plusieurs reprises des mesures permettant de faciliter l’usage destransports en commun (gratuité pour les enfants) ou de développer l’usage du vélo (Vélo’v dansles parc d’activités économiques, réseau sécurisé de pistes cyclables, etc.).Nous avons insisté sur la nécessaire exemplarité des pouvoirs publics pour mettre en avant dessolutions nouvelles (voitures électriques, en libre service, etc.). Les initiatives demeurent limitéesjusqu’à présent.

Gael Bourdin, pneumologue

“Lyon fait partie des villes françaises les plusexposées à la pollution aux particules fines.

Le silence des responsables locaux sur le sujet surprend.”

Les déchets, des ressources d’avenir négligées

Les enjeux du tri sont mal maîtrisés. Dans un contexte où les ressources naturelles s’épuisent, ilest déterminant de chercher à produire de la matière première secondaire. Or dans le Rhône, etdonc dans l’agglomération le tri reste médiocre et la valorisation des déchets très faible.L’incinération demeure l’option prioritaire au point qu’il est envisagé un troisième incinérateurdans l’agglomération.

Nous considérons que les déchets constituent une opportunité. Ils permettent de produire del’énergie (biogaz) et de nouveaux matériaux. Leur utilisation réduira dans le même tempsconsidérablement leur impact environnemental.

En conséquence, réorganiser le ramassage et le tri des déchets est un enjeu économique pournotre ville qui pourrait trouver là un domaine de leadership industriel important.

Les espaces verts, pour une approche plus moderne

C’est la seule partie du sujet où les lyonnais pourraient se montrer satisfaits de la situation. Cetteville dispose d’un nombre conséquent de parcs et d’espaces arborés, offrant des lieux de reposou de détente. Les tentatives de suppression de parcs au profit de parking (parc Delestraint)semblent derrière nous. Nous pointons parfois un manque d’imagination, ainsi sur la place destapis dans le 4è arrondissement où la suppression du parking ne fait naître aucun projetparticulier.

Nous considérons qu’il est possible de faire mieux. La densification urbaine qui est à l’oeuvrenécessite davantage d’espaces verts, et surtout des espaces verts mieux répartis, notammentdans les quartiers les plus pauvres. Il faut constater que dans notre ville le 7è, le 8è ou le 9è nesont guère équipés et il faudra rééquilibrer.

Rémi Guillaume, employé

“Après une augmentation due auxVelo’v, le nombre de cyclistes se tasse,démontrant la fragilité des alternatives àla voiture qui existe dans notre ville.”

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Culture et sport, un accroissement des inégalitésLe médiatique et la notoriété prévalent largement dans la définition des politiques mises enoeuvre en la matière. En ce sens, le bilan des années passées est remarquable. La Ville estidentifiée sur la scène nationale ou internationale pour des événements d’ampleur considérable(Biennales, Nuits Sonores,…).A l’identique, l’émergence dans l’élite du Lou Rugby, des basketteuses, des volleyeurs (ASUL)complète une culture du haut niveau déjà présente dans le football, l’escrime ou la gymnastique.

Culture, la notoriété avant la création

Pourtant ces bilans doivent être largement nuancés. La politique culturelle lyonnaise s’estterriblement institutionnalisée. La plus grande part du budget est consacrée à une vingtained’institutions. (80 % des 100 millions d’€ du budget culture de la Ville vont à 20 institutions) ;et l’intervention du Grand Lyon accroît encore ce déséquilibre.

Cette concentration des moyens provoque affaiblissement de la capacité créatrice locale.La pression sur les établissements locaux qui accueillaient les petits concerts a réduit la créationmusicale. Lyon n’est plus depuis longtemps un lieu de création théâtrale, et les troupes localesmalgré leurs efforts et leur programmations souvent originales sont réduites au minimum. Lethéâtre du Point du Jour a failli disparaître, celui des Marronniers est en difficulté. Pourtant Lyonest une ville de théâtre, pépinière de metteurs en scène et de comédiens, siège d’une des écolessupérieures de théâtre parmi les plus réputées, l’ENSATT. Proche de Paris et de l’Italie, elle auraitune carte à jouer à l’échelon européen en impliquant l’ensemble des théâtres lyonnais créatifs.On ne relève guère plus de novation dans le domaine des arts plastiques ou numériques. Seulsla musique électronique et le Hip-Hop semblent avoir su émerger, exceptions confirmant la règle.

Finalement le festival de cinéma Lumière symbolise assez bien les choix qui sont faits en matièreculturelle. La majorité est à la recherche de résultats rapides, susceptibles de contribuer aurayonnement immédiat de notre Ville, sans nécessairement chercher le meilleur projet pour celle-ci. Ainsi a-t-il été choisi, dans ce lieu où fut inventée le cinématographe, de seulementcommémorer les anciennes gloires du cinéma du XXème siècle.

Jérôme Triaud, directeur de bibliothèque

“La création culturelle à Lyon étouffe sous le poids des grandes institutions.”

Une politique culturelle au service du territoire

Par respect pour la tradition créatrice de Lyon et par volonté de soutenir les entrepreneurs etartistes innovants, nous proposons un festival des images de demain, numériques,holographiques, etc. qui permettra aussi de valoriser un tissu industriel en difficulté sur notreterritoire.D’une façon générale nous proposons un rééquilibrage du budget culturel au bénéfice des petiteset moyennes structures, avec des contrats pluriannuels. Ils comprendront des objectifs d’accèsau grand public et aux scolaires.

La pratique du sport au quotidien fragilisée

La multiplication des petits terrains de sport (football, basket) a souvent répondu d’abord à uneproblématique sociale, donner à s’occuper à des jeunes en difficultés.A l’inverse le développement de la pratique sportive quotidienne est fragilisée.Ainsi en est-il des grands projets d’aménagements urbains (Confluence, Part-dieu) qui neprévoient pas de salles de sports dans des zones de grande densité humaine.Il ne s’agit pas tant aujourd'hui de bâtir de nouvelles infrastructures que d’optimiser l’existant.Cette volonté nous a conduit depuis longtemps à préférer le maintien de l’OL à Gerland pour desraisons économiques, financières et de développement durable.

L’illusion d’une élite hors-sol

La stratégie “tout pour l’élite” initiée par l’adjoint aux sports nous semble créer davantaged’inquiétudes que d’espoirs. Nous sommes d’accord avec l’objectif de soutenir l’émergence depôles sportifs de haut niveau. Toutefois il est illusoire de penser que ces pôles vivront “hors sols“,sans clubs formateurs qui accompagneront les enfants et les jeunes à la compétition locale ourégionale. Faire fusionner les clubs (athlétisme, escrime, gymnastique, etc.) et de ne les financerqu’à la condition de voir se constituer ainsi une élite est selon nous une erreur.

Optimiser les installations, développer la pratique

Les nombreux clubs de sports ont besoin d’une gestion plus sécurisante, de l’engagement de laVille auprès d’eux. Il nous faut optimiser les infrastructures existantes, notamment par deshoraires d’ouverture plus larges des piscines et gymnases.La relation avec l’élite sportive, subventionnée par la ville, doit d’ailleurs être revue avecdavantage d’implication des sportifs de haut niveau auprès des clubs formateurs.Par ces différents moyens, nous voulons développer la pratique sportive, à tout âge, en donnantles moyens aux lyonnais d’une pratique quotidienne et omnisport.

Régis Favier, ingénieur

“S’il existe aujourd’hui une culture dusport d’élite à Lyon, il demeure àconstruire une culture du sport auquotidien.”

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Donner des réponses nouvelles au quotidien

Le modèle lyonnais, dans le moule uniformisant dela mondialisationLa majorité vient souvent sur le terrain du développement économique avec l’idée de revendiquerun “modèle lyonnais”.Si la pertinence et l’efficacité du bilan économique doivent se lire au nombre de demandeursd’emploi, notre ville n’est ni mieux ni moins bien lotie que les autres métropoles françaises(Toulouse, Nantes, Strasbourg, etc.). On peut donc interroger le modèle.La gestion du maire de Lyon a certainement normalisé les relations du PS avec l’entreprise. Pourautant nous ne sommes pas en accord avec les orientations données au développementéconomique.

La consommation et les loisirs, source unique de développement

Carré de Soie, Confluence, Grand Stade, Part-Dieu, Hôtel-Dieu, Grôlée, les principauxinvestissements visent à bâtir des lieux de consommation et de loisirs sur le territoire. On trouveainsi un seul et unique axe au “modèle” de développement. Outre ce caractère trop uniforme,nous voyons aussi plusieurs points faibles à ce qui est mis en oeuvre :• la multiplication de ces pôles de loisirs et commerces suppose d’attirer de nouveaux

consommateurs. Or la capacité à dépenser des 1,4 millions d’habitants de l’agglomérationn’est pas extensive à l’infini. Les difficultés de commercialisation de Confluence, les modestesrésultats sur Carré de soie démontrent que le doute est de mise.

• les emplois crées dans ces secteurs sont peu rémunérateurs, ce qui ne permet pas vraimentde créer de la richesse sur le territoire

• enfin, peu rémunérés, les salariés ne peuvent vivre à Lyon, ce qui crée de nouvelles tensionsdans les déplacements urbains.

Une attractivité superficielle

Mais pour la majorité cette orientation est cohérente. Attirer une clientèle de touristes urbains, decadres internationaux pour démontrer que notre ville rayonne, voilà le fil conducteur de ces choix.Il faut trouver à Lyon les mêmes services et loisirs que dans les autres grandes villes ; et ainsientrer dans le moule uniformisant de la mondialisation. Faire venir des sièges sociaux, descongrès, disposer d’une hôtellerie grand luxe relève de la même espérance d’attractivitéinternationale.

Pierre Gauthier, chef d’entreprise

“Les PME restent fragiles et mériteraient une politique locale

qui leur soit plus favorable.”

A cette course à l’image nous souhaitons substituer un développement économique fondé surles qualités d’innovation des entreprises et des acteurs du territoire. Appuyons nous sur lessingularités lyonnaises, culture entrepreneuriale, potentiel scientifique et industriel, terreauassociatif, pour rayonner. Donnons nous plusieurs axes de développement au lieu de mettre tousnos oeufs dans le même panier.

Créer un environnement favorable aux PME

Nous souhaitons donner une priorité au tissu des TPE et PME, notamment industrielles, qui sontles seules en capacité de créer des emplois. A ce titre les pôles de compétitivité n’offrent pas derésultats probants (avec moins de 100 entreprises par pôle en moyenne), et il faut chercher denouveaux outils pour les accompagner dans leur développement.

Nous attendons toujours la ou les pépinières d’entreprises dans Lyon, point de consensus dansles programmes municipaux de 2008. Derrière ce type d’outil, c’est aussi la question de la placede l’entreprise et de l’industrie dans la ville que nous posons.

Intégrer les entreprises à la densification de la ville

Les emplois sont pour l’essentiel concentrés dans le secteur tertiaire (88% des emplois de la villecentre, dont 47% pour la santé, l’action sociale, l’assistance aux entreprises - CCI et autreschambres des métiers -, l’administration publique et l’éducation).

L’activité économique se réduit le plus souvent aux commerces de proximité, eux-mêmesd’ailleurs mis en danger par l’omniprésence de la grande distribution. L’activité de production,l’industrie, ont été reléguées à l’extérieur, dans des territoires le plus souvent mal équipés. Ainsiles “pépinières” vantées par les outils institutionnels locaux sont-elles à St Fons, Rillieux ou Bron.

Nous considérons qu’il faut ramener des industries en coeur d’agglomération, pour répondre àdes enjeux de développement durable et construire de nouvelles mixités en ville. Bien qu’ellepuisse surprendre aujourd’hui, cette idée repose sur deux perspectives fortes : l’évolution dumonde industriel vers des activités propres et les nécessités d’aménager le territoire pour réduireles transports et accroître la mixité d’usage.

Puisqu’il s’agit de densifier la ville, il convient d’intégrer le volet économique à cette densification.

Claude Roger, mathématicien

“L’innovation n’est pas que l’affaire desgrands groupes, elle est l’avenir desTPE si on leur apporte le soutiennécessaire.”