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magerie de la Femme (2011) 21, 176—178
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
AS CLINIQUE
alcinose mammaire dans le cadre d’une leucémieiguë lymphoblastiquë : relation de cause à effet ouimple coïncidence ?
reast calcinosis and acute lymphoblastic leukemia: A cause and effect or aoincidence?
Mohamed Zakaria Kamria,b,∗, Zahra Yagoubib,
Mustafa Benhassoub, Omar Bennanib,Mohamed Laghzaouib, Saîd Bouhyaba 12, lotissement les Tulipes, allée des Grevillas, Ain-Sebaa, Casablanca, Marocb Service de gynécologie obstétrique « A », CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc
MOTS CLÉSCalcinosemammaire ;Leucémie aiguëlymphoblastique ;Corticothérapie ;Méthotrexate
Résumé Les calcinoses résultent de dépôts d’hydroxyapatite caractérisés par leur duretéclinique. Nous rapportons une localisation rare, au niveau mammaire, sur un terrain de leucé-mie aiguë lymphoblastique. Le signe d’appel chez notre patiente était sous forme de deuxnodules mammaires bilatéraux suspects radiologiquement, mais la vérification histologiqueavait confirmé le diagnostic de calcinose mammaire.© 2011 Publié par Elsevier Masson SAS.
KEYWORDSBreast calcinosis;Acute lymphoblasticleukemia;Corticosteroidtherapy;Methotrexate
Summary The calcinosis results from deposits of hydroxyapatite, characterized by their clini-cal hardness. We report a rare location, in breast, in a context of acute lymphoblastic leukemia.The call sign in our patient was in the form of two bilateral breast nodules radiologicallysuspected, but histological verification confirmed the diagnosis of breast calcinosis.© 2011 Published by Elsevier Masson SAS.
Introduction
Les calcinoses sont des masses anhistes, mal organisées, dures, situés le plus souvent dansle derme ou l’hypoderme. Nous rapportons le cas d’une patiente suivie pour une leucémieaiguë lymphoblastique, ayant eu une localisation rare de calcinose, au niveau mammaire.
∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M.Z. Kamri).
776-9817/$ — see front matter © 2011 Publié par Elsevier Masson SAS.oi:10.1016/j.femme.2011.10.001
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Calcinose mammaire dans le cadre d’une leucémie aiguë lymObservation
Patiente de 26 ans, suivie depuis six mois pour une leucémieaiguë lymphoblastique, pour laquelle elle était mise souschimiothérapie à base de méthotrexate associée à une cor-ticothérapie et qui avait présenté deux nodules bilatérauxdes deux seins.
À l’exploration échographique, on avait noté deuxnodules mammaires d’allure suspects avec la présence demultiples images de calcifications avec des cônes d’ombresacoustiques (Fig. 1). Au complément mammographique, onavait noté de très nombreuses calcifications diffuses etbilatérales au niveau des deux seins dont certaines sontgroupées en mottes, d’autres sont linéaires et d’autres sontamorphes présentant un caractère diffus et bilatéral (Fig. 2aet b). Ces calcifications étaient classées Bi-rads 4.
Une biopsie chirurgicale bilatérale était réalisée, avecà l’examen anatomopathologique une calcinose mammairebilatérale sans signe de malignité (Fig. 3 et 4).
Figure 1. Échographie mammaire montrant une formationovalaire hypoéchogène, atténuante avec présence de microcalci-fications.
Figure 2. a : mammographie en incidence de face montrant de nombmammographie en incidence de profil montrant de nombreuses calcifica
reuses calcifications diffuses et bilatérales, classées Bi-rads 4 ; b :tions diffuses et bilatérales, classées Bi-rads 4.
Figure 3. Parenchyme mammaire siège d’une fibrose diffuse avecdes foyers de calcifications (coloration hématéine—éosine, faiblegrossissement).
Commentaire
Les calcinoses sont un groupe de maladies rares quiconsistent en un dépôt de cristaux d’hydroxyapatite de cal-cium ou de phosphate de calcium amorphe. La pathogenèsedes calcinoses implique des facteurs locaux et systémiques,principalement les altérations tissulaires locales et les per-turbations de l’homéostasie phosphocalcique [1,2].
Les calcinoses peuvent être réparties en quatre groupes :• calcinoses secondaires à un dommage tissulaire local
(insuffisance veineuse, tumeur cutanée, post-trauma-tique) ;
• calcinoses secondaires à des dommages tissulaires diffus(dermatomyosite, sclérodermie, lupus) ;
• calcinoses avec perturbation de l’équilibre phosphocal-cique (calciphylaxie, calcinose tumorale) ;
• calcinoses idiopathiques [3].
La calcinose idiopathique est un groupe d’affections danslesquelles aucune cause spécifique n’a été retrouvée. Leur
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igure 4. Calcifications mammaires éparses sans proliférationumorale visible (coloration hématéine—éosine, fort grossisse-ent).
athogenèse reste mystérieuse ; elles siègent le plus sou-ent au niveau mammaire, vulvaire, scrotale, pénien et,xceptionnellement, au niveau du mamelon [3].
La calcinose mammaire est souvent localisée profondé-ent dans le parenchyme mammaire et apparaît rarement
omme une lésion cutanée. Elle est de découverte mam-ographique fortuite et ne doit pas être confondue avec
es microcalcifications associées aux affections mammaires
ommunes.Les calcifications situées dans le derme mammaireeuvent sembler impossible à distinguer des calcifica-ions intramammaires [4]. Les auteurs présentent un signe,u’on appelle le signe tatouage, qui peut aider les radio-ogues à identifier les calcifications cutanées. Lorsque lesammographies sont comparées, les calcifications, quiaintiennent une relation fixe les unes par rapport aux
utres, suggèrent un emplacement cutané [4—6].La localisation mammaire présente une spécificité : la
areté de la calcinose et la fréquence des atteintes invasivesalignes du sein. D’où l’intérêt de la biopsie qui permet’écarter un cancer du sein qui peut être associé ou non àne calcinose. L’exemple qui illustre le mieux cette asso-iation est celui décrit par Patel d’une patiente de 74 anshez laquelle on a découvert un adénocarcinome mammairessocié à une calcinose [7,8].
Dans la leucémie, une hypercalcémie survient dans à 20 % des cas. Si la production sérique du calcium-hosphate reste élevé et persistante, des calcificationsétastatiques surviennent suite à des calcifications vascu-
aires asymptomatiques. Le dépôt mammaire du calcium neépend pas de ce mécanisme, mais de la calcinose dystro-hique qui est le mécanisme commun de ces localisations9,10].
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M.Z. Kamri et al.
Il existe un sous-groupe de calcinose dystrophique secon-aire à des interventions iatrogènes. Dans notre cas, lesntités étiologiques qui se discutent sont les calcinosesecondaires aux méthotrexate (MTX), qui est une entitébservée dans les arthrites rhumatoïdes traitées par MTX11], et l’utilisation des corticoïdes, qui induisent uneypertrophie des cellules graisseuses entraînant une aug-entation de pression externe qui elle-même engendre une
schémie, siège de calcifications [4—6].Par conséquent l’hypothèse de la leucémie comme étio-
ogie est à écarter en faveur de l’origine iatrogène qui restea plus probable.
Le traitement des calcinoses localisées primaires ouecondaires repose sur l’excision chirurgicale des lésions.l n’y a pas de complication spécifique des calcinoses loca-isées, si ce n’est l’élimination transépidermique, qui peuttre douloureuse, mais qui expose très rarement à la surin-ection.
onclusion
’association calcinose mammaire et leucémie aiguë lym-hoblastique est rare. La cause iatrogène est la plusmpliquée. Elle pose un problème diagnostique nécessitantne bonne étude clinique et radiologique pour éviter touterreur de diagnostic qui peut engager la prise en chargehérapeutique et même le pronostic.
éclaration d’intérêts
es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.
éférences
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