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La r&bon annuelle proposke par /Association pour la recherche sur
la s&rose en plaques (SEP) a permis de faire le point sur /es avan-
&es thkrapeutiques et les nouvelles pistes concernant cette mala-
die neurologique.
le systeme nerveux central
(SNC), chez 60 000 patients en France,
majoritairement entre 20 et 40 ans, dont
deux tiers de femmes, la SEP est une
c< maladie orpheline ” qui concernerait
2 millions de personnes dans le monde.
Ses symptomes sont principalement des
troubles visuels, sensitifs, moteurs, une in-
coordination motrice et gestuelle, une para-
lysie progressive, une perte de la continence
urinaire et une perturbation de l’equilibre.
Selon la topographie des lesions (destruc-
tion par (( plaques )b de la myeline, substan-
ce blanche protectrice et nutritive de la
fibre nerveuse [SNC, moelle epiniere]),
I’evolution de la SEP peut aboutir a une for-
me grabataire, alors qu’il existe par ailleurs
des formes qui restent stables apres une
premiere poussee.
Les traitements immunologiques ont pour
justification I’existence attestee d’une reac-
tion auto-immune a I’origine de la maladie.
On a identifie des lymphocytes auto-reac-
tifs vis-&vis d’un composant de la myeline
au niveau du SNC, responsables de la
demyelinisation.
Cette reaction est amplifiee par des cyto-
kines : interferon beta et TNF alpha et les
macrophages. II n’existe pas de modele
animal de la SEP, d’ou des tatonnements
therapeutiques depuis 30 ans.
A I’origine, le recours aux agents immuno-
suppresseurs disponibles exposait a un ris-
que toxique pour un benefice therapeu-
tique faible. Aujourd’hui, la prescription de
molecules mieux maitrisees (interferons
recombines, mitoxantrone, methotrexate)
repose sur des fondements plus rigoureux.
plus tbt “g ble jusqu’ici peu
influencee par les strategies immunosup-
pressives. Serait en cause la barriere
hemato-encephalique : le SNC serait isole
sur le plan immunitaire. Autre hypothese : la SEP serait autre chose qu’une maladie
auto-immune. Question subsidiaire : les trai-
tements ne sont-ils pas plutot mis en route
de faGon trop tardive, faute de diagnostic
precoce, voire presymptomatique ?
Rappelons I’existence d’une technique qui
possederait cet avantage : l’electrophorese
du LCR en iso-electrofocalisation (IEF,
Helena France), presentee l’an dernier lors
du Colloque du Syndicat national des bio-
logistes des hopitaux a Colmar (NDLR).
On est ainsi amene ?I se poser la question : en I’absence d’un diagnostic plus precoce,
voire predictif, I’immunosuppression a-t-elle
de I’avenir ou doit-on chercher d’autres
pistes therapeutiques ?
ilzjn 5 frai ~~~~ ~~~~~~~
l Dans les formes remittentes (poussees),
les interferons (beta-la, beta-lb) abaissent
globalement de 30 % la frequence des
poussees (resultat contre placebo), redui-
sent la proportion de nouvelles lesions
myeliniques (a I’IRM) et stabilisent les
lesions existantes.
l Dans les formes secondairement pro-
gressives (evolution apres des poussees
vers I’aggravation), I’intetferon beta-l b a
montre le premier la possibilite de retarder
la progression vers le handicap.
l La mitoxantrone est un immunosuppres-
seur. Une etude europeenne sur les deux
formes de SEP a montre la capacite de
reduction significative des signes cliniques
et IRM. Sa cardiotoxicite impose son utili-
sation en milieu specialise.
2 SEP, /utter aussi contre le handicap.
l Le copolymer reduit egalement de 30 ‘J/o
la frequence des poussees et d’autant I’ap-
parition de nouvelles lesions a I’IRM. II peut
etre utilise chez les patients ayant une
contre-indication aux interferons.
l Des neuroprotecteurs biologiques de
l’axone sont egalement a l’etude.
~.~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~
C&entail therapeutique plaide pour les
bitherapies. Deux associations vont etre
comparees : mitoxantrone/inte&ron beta-
1 b contre interferon beta-lb seul,
Imurel/interferon beta-1 a contre interferon
beta- 1 a seul.
La reeducation fonctionnelle et la stimula-
tion des fonctions restantes peuvent pre-
server un certain degre de qualite de vie et
d’insertion sociale, d’autant plus importants
que lors d’un recent congres a Paris, un
specialiste americain, Jack Simon, a evoque
I’interet d’un diagnostic et la mise en route
precoces du traitement pour retarder le
handicap neurologique et la regression des
fonctions cognitives par atrophie cerebrale
dans les formes evolutives. J.-M. M.
Sources : 9- Rendez-vous de Mrsepl Journ& Franqois-Lhermitte. Arsep, 4, rue ChCreau, 75013 Paris T&I. : 01 45 65 00 36 - Fax : 01 45 80 39 43.
epuis plusieurs annees, etudes et decla-
rations contradictoires se succedent
quant a I’augmentation potentielle du risque
de cancer du sein chez les femmes meno-
pausees utilisant regulierement et assez
longtemps le traitement hormonal substitutif
(THS). Mal exploitees par les medias, ces
donnees raniment I’inquietude, generale-
ment apaisee par des explications plus com-
6
petentes. C’est le cas d’une etude parue
dans le Jama (Journal of the American Medical Association) du 21 janvier 2000.
Car, sur le plan biologique, de telles
etudes, pour etre fiables, doivent d’abord
necessairement tenir compte de deux don-
nees fondamentales.
l lnclure des femmes qui prennent ou ont
pris un THS pendant une periode (statisti-
quement) assez longue puisque, d’une
part, le risque serait temps-dependant et,
d’autre part, le THS subit une chute carac-
teristique de I’observance des la premiere
annee de prescription, un abandon en
moyenne a 2 ans, alors qu’il faudrait 7 a
10 ans de traitement pour obtenir un effet
anti-osteoporose aver&
l tviter la generalisation des etudes selon
le tote de I’Atlantique dont elles sont
issues, puisque les schemas therapeu-
Revue Franqase des laboratoires, marskvnl 2000. N” 321
tiques n’incluent pas forcement les memes
produits et qu’il existe peut-etre une
influence de facteurs de mode de vie dif-
ferente d’un rivage a I’autre.
L’article americain a tree une certaine
panique par mediatisation excessive - ce
n’est pourtant pas la premiere (( alerte a la
bombe )) - et une irritation certaine chez
les gynecologues. Elle a suscite une
replique des specialistes de
I’Association franCaise pour
I’etude de la menopause
(Afem), pour un commentai-
re lucide sur le risque attri-
buable au THS prolong&
Que retenir ?
depistage etant attribuable a un meilleur
suivi regulier en gynecologie, obligatoire
chez une femme sous THS avec sur-
veillance biologique (frottis notamment),
d’ou I’importance de maintenir la gyneco-
logie medicale en France. Les hormones
pourraient faire apparaitre plus tot dans le
temps un cancer existant, d’oir I’importan-
ce du suivi regulier.
l Or, ce risque (statistique) - risque n’est
pas tumeur - disparait en deux a cinq ans
l La ‘q leg&e augmentation )t
(statistique) du risque apres
THS prolonge n’est pas dif-
ferente de celle Cvoquee
dans une m&a-analyse
(compilation de plusieurs
etudes differentes) parue
dans le Lancet en 1997.
l Le risque n’est pas aug-
mente de 80 o/, (comme
I’ont ecrit les medias) mais
multiplie par 0,8 : nuance ! Cela signifie que si 45 fem-
mes sur 1 000 de 50 ans ris-
i Le sein, B risque sous THS ? (Dot. Taxol, SM.9
quent un cancer du sein alors que ne pre-
nant pas de THS, au bout de cinq ans de
THS on devrait repertorier (statistiquement)
47 fern-mes sur 1 000, au bout de dix ans
51 fern-mes, et au bout de quinze ans 57
femmes, soit : 2 cancers de plus en cinq
ans, 6 en dix ans et 12 en quinze ans pour
1 000 fern-mes traitees.
l II s’agit (statistiquement) de cancers
dopistes par ‘c exces de depistage b), ce
apres arret du THS. Conclusion de I’Afem
sur ce point : si le THS declenchait un
cancer de novo, le risque de son emer-
gence persisterait pendant au moins dix
ans apres I’arret du traitement.
l Ce (( cancer sous THS js semble de tou-
te faGon disposer d’un meilleur pronostic,
y compris en termes de mortalite (detec-
tion plus precoce) et, par ailleurs, le risque
(statistique) apparait moindre avec les
derives naturels des estrogenes et des
progestatifs.
~~~~~~~,~~~~~ de ~,~~~~~~~
Mais dans la mise en exergue de ces nou-
velles don&es, on oublie les benefices du
THS : pour la qualite de vie, pour le main-
tien de I’integrite osseuse, peut-&tre pour
prolonger un certain degre de protection
cardiovasculaire ou prevenir certains cas
d’Alzheimer.
Une question demeure : pourquoi les cancers du sein
augmentent-ils en France
depuis un quart de siecle (70
pour 100 000 en 1975, 107
pour 100 000 en 1999) ? Ce
n’est pas qu’a cause du
THS*, bout emissaire perio-
dique, selon I’Afem. Quand
on parle d’une augmentation
(statistique) du risque, ce
n’est pas le meme chose que
I’augmentation du nombre de
cas annuels (incidence), et
quand on parle de THS, il
faut preciser : estrogene
seul, progestatif seul, estro-
progestatif, administration
orale ou percutanee.
Le probleme est que jusqu’a
maintenant, toutes ces
alarmes sont venues d’outre-Atlantique,
parfois via la Grande-Bretagne. On
manque d’etudes paneuropeennes
conformes aux habitants de I’Europe conti-
nentale. CQFD.
J.-M. M.
“Une pubert.6 prkoce et une menopause tardive
sont des facteurs de nsque (imp&gnation hormonale
nature//e forte et prolong&e).
-~ ---.---~- ~~-~-~----~-~..- ~-~__-___^---~ -_--_“_--__I^ .I . . .
La bithkapie de I’hbpatite C, associant I’interfkron alpha-2b et la ribavirine, a rkellement boulevers6 le pronostic de cette infection
virale chronique. Depuis trois ans, plusieurs Etudes ont confirm6
ce changement radical. De ce fait, la bithkapie du VHC a consti-
tuk Pun des &&tements du Medec 2000. Certes, ce n’est pas un
<< scoop ” : i plusieurs reprises, la Revue Frat-qaise des Labora-
toires s’ktait fait /‘&ho des r&u/tats de cette avancke thkrapeu-
tique. Celle-ci devient dksormais (< traitement de &f&ence )>.
S entre a son tour dans le repertoire des pro-
Avancee sur le front therapeutique, preoc- blemes de Sante publique consider&s com-
cupation sur le front epidemiologique... me (( prioritaires ‘j. Ceci d’autant plus que : Avec plus de 500 000 personnes infec- - la mise en place de reseaux ville/hopital
tees par le virus C en France, I’hepatite C pour un meilleur transfer-t des connais-
Revue Fran~aise des laboratoires, marslavril 2000, No 321
sances et des preoccupations des specia-
listes vers les generalistes n’a pas trouve
son rythme souhaitable et que trop de
seropositifs ne connaissent pas leur etat
dont le diagnostic depend d’abord d’une
prise en charge generaliste medico-biolo-
gique ; - que le portage du virus C est le plus sou-
vent asymptomatique : 15 % de guerisons
spontanees, 85 o!, de formes chroniques,
soit 25 % de formes minimes avec trans-
aminases normales, sans atteinte hepa-
tique, et 60 O/o de formes evolutives avec
transaminases augmentees, atteinte hepa-
tique et risque d’evolution vers la cirrhose et
le cancer (1 a IO O/o d’incidence annuelle).
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