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244 Comment voit-elle ses jambes ?.—La préoccupation corporelle fait partie du processus de l’adolescence. Corps et personna- lité interagissent. Que pense-t-elle de ses jambes ? Ses jambes sont-elles pour elle un frein à sa séduction, à sa sexualité, ou sont-elles plutôt l’objet d’une prise de contrôle (tatouage, piercing). Est-elle sous influence ? — Ici la patiente est mineure, elle est souvent accompagnée par sa mère, vient seule ou avec son copain, voire une copine ou sa sœur. Une relation triangulaire entre la patiente, le médecin et la tierce personne peut opacifier la demande réelle de la jeune fille. — La pensée magique propre à l’enfance, la seringue véritable baguette va faire des merveilles ! L’explication des béné- fices/risques du traitement prend alors toute son importance. — Une cristallisation de problèmes psychologiques ou psychiatriques doit toujours être envisagée. Y-a-t-il bien adéquation entre le regard de la jeune fille, de sa mère, de ses relations et du médecin sur ses jambes ? L’examen.—Si l’examen clinique est classique, la pédagogie de l’échographie est bien utile en différenciant le noir de « l’eau » du blanc de la graisse. La mesure du diamètre de la grande veine saphène gonale couplée aux autres facteurs de risque permet une prédiction prudente sur le futur variqueux. Le traitement.—Avant 18 ans, l’autorisation d’un des deux parents est indispensable pour un acte médical mineur. Derrière la demande physique, il existe souvent une souffrance psychologique. Il faut bien l’entendre et savoir les traiter ou savoir attendre et proposer un nouveau rendez-vous à distance ou encore inciter à une prise en charge psychologique ; sans oublier de rassurer en affirmant la normalité. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.07.022 Le sujet âgé (2 e partie) (09h45-10h45) RV6 Spécificités des troubles trophiques veineux chez le sujet âgé P. Carpentier Clinique universitaire de médecine vasculaire, CHU de Grenoble, 38043 Grenoble cedex, France Mots clés : Vieillissement ; Insuffisance veineuse chronique Les troubles trophiques cutanés liés à l’insuffisance veineuse sont essentiellement représentés par la dermite purpurique et pig- mentée, la dermite de stase ou eczéma variqueux, l’hypodermite scléreuse, l’atrophie blanche et l’ulcère veineux, et correspondent aux classes CEAP C4 à C6. Leur prévalence augmente exponentiellement avec l’âge, et il s’agit donc essentiellement d’une pathologie du sujet âgé. Cette associa- tion très forte avec l’âge est liée à l’ancienneté de cette maladie chronique, dont le développement pathogénique hémodynamique et biologique est lentement progressif, mais aussi à l’association de comorbidités (pathologie locomotrice, surcharge pondérale) et de modifications du style de vie (sédentarité) qui aggravent le dysfonc- tionnement du système veineux des membres inférieurs. Ce lien avec l’âge entraîne également la coexistence avec d’autres pathologies vasculaires, et notamment l’artériopathie des membres inférieurs, qui peut être contributive ou non aux troubles tro- phiques, mais dont l’existence et l’importance doivent toujours être soigneusement évaluées. Enfin, la prise en charge thérapeutique doit être adaptée à la classe d’âge, et tenir compte, notamment des difficultés locomotrices (intérêt de la balnéothérapie) et de celles inhérentes au traitement compressif. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.07.023 RV7 Caractéristiques du traitement par sclérothérapie chez le sujet âgé. (Présentation d’une enquête prospective de pratique comparant un groupe témoin et un groupe de patients de plus de 75 ans — Étude SFP) J.-L. Gillet a,, C. Hamel-Desnos b , C. Daniel c , M. Lausecker d , J.-J. Guex e , F.-A. Allaert f a 51, bis avenue Professeur Tixier, 38300 Bourgoin-Jallieu, France b 18, rue des Rocquemonts, 14050 Caen, France c 22, place des arts, 92500 Rueil-Malmaison, France d 7, B rue de l’hôpital, 67600 Sélestat, France e 32, boulevard Dubouchage, 06000 Nice, France f Chaire d’évaluation médicale ESC & DIM CHU, 21000 Dijon, France Auteur correspondant. Mots clés : Sclérothérapie ; Sujet âgé Contexte.—Le vieillissement de la population impose d’évaluer les modalités thérapeutiques chez les patients âgés. Objectif.—Évaluer en consultation de sclérothérapie les indications, les modalités pratiques et la tolérance de la sclérothérapie chez les patients âgés de 75 ans et plus. Méthode.—Étude observationnelle prospective, consécutive et mul- ticentrique réalisée sous l’égide de la SFP. Chaque centre devait recueillir, chez dix à 20patients de 75 ans et autant de patients de 18 à 74 ans pour constituer un groupe témoin (GT), l’indication du traitement, les antécédents personnels, la classe clinique CEAP, la nature des veines traitées, les caractéristiques de la sclérose et la survenue d’une éventuelle complication. Résultats.—Cent soixante-seize patients âgés de 75 ans (moyenne : 79,4 ans) et 242 patients âgés de 18 à 74 ans (moyenne : 52,7 ans) ont été inclus dans 15 centres. Les classes cliniques CEAP C4, C5 et C6, des antécédents de throm- bose veineuse profonde (12,5 %) et superficielle (11,9 %), un traite- ment AVK (9,1 %) et antiagrégant plaquettaires (16,5 %) en cours, étaient statistiquement plus fréquents dans le groupe 75 ans. Les indications « trouble trophique », « veinulectasie préhémor- ragique » et « contrôle de l’évolutivité variqueuse » étaient plus fréquentes dans le groupe 75 ans. Tous les types de veinesont été traités. Caractéristiques de la sclérose : Il n’y avait pas de différence significative de la concentration de l’agent sclérosant. Lorsque la sclérothérapie à la mousse était utilisée (91,5 % des cas), le volume injecté était statistiquement plus faible dans le groupe 75 ans (moyenne : 4,0 ± 2,2 mL ; médiane : 4 mL) que dans le GT (moyenne : 4,7 ± 2,3 mL ; médiane : 5 mL). Complication : une seule complication (malaise vagal) est survenue dans le groupe 75 ans. Conclusion.—Cette étude observationnelle montre la faisabilité de la sclérothérapie chez les sujets âgés, sans complications ni précautions particulières. La sclérothérapie à la mousse est très largement utilisée dans cette population de patients mais avec un volume de mousse injecté plus faible par rapport au GT. Nous remercions les investigateurs: Addala A, Blin E, Bucci F, Burcheri B, Chleir F, Daniel C, Dupriez MH, Gillet JL, Guex JJ, Hamel-Desnos C, Lausecker M, Moraglia L, Ouvry P, Skolka H, Sica M. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.07.024

Caractéristiques du traitement par sclérothérapie chez le sujet âgé. (Présentation d’une enquête prospective de pratique comparant un groupe témoin et un groupe de patients

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oit toujours être envisagée.-a-t-il bien adéquation entre le regard de la jeune fille, de sa mère,e ses relations et du médecin sur ses jambes ?’examen.—Si l’examen clinique est classique, la pédagogie de’échographie est bien utile en différenciant le noir de « l’eau »u blanc de la graisse. La mesure du diamètre de la grande veineaphène gonale couplée aux autres facteurs de risque permet unerédiction prudente sur le futur variqueux.e traitement.—Avant 18 ans, l’autorisation d’un des deux parentsst indispensable pour un acte médical mineur. Derrière la demandehysique, il existe souvent une souffrance psychologique. Il fautien l’entendre et savoir les traiter ou savoir attendre et proposern nouveau rendez-vous à distance ou encore inciter à une prisen charge psychologique ; sans oublier de rassurer en affirmant laormalité.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.07.022

e sujet âgé (2e partie) (09h45-10h45)

V6pécificités des troubles trophiques veineux cheze sujet âgé. CarpentierClinique universitaire de médecine vasculaire, CHU de Grenoble,8043 Grenoble cedex, France

ots clés : Vieillissement ; Insuffisance veineuse chroniquees troubles trophiques cutanés liés à l’insuffisance veineuse sontssentiellement représentés par la dermite purpurique et pig-entée, la dermite de stase ou eczéma variqueux, l’hypodermite

cléreuse, l’atrophie blanche et l’ulcère veineux, et correspondentux classes CEAP C4 à C6.eur prévalence augmente exponentiellement avec l’âge, et il s’agitonc essentiellement d’une pathologie du sujet âgé. Cette associa-ion très forte avec l’âge est liée à l’ancienneté de cette maladiehronique, dont le développement pathogénique hémodynamiquet biologique est lentement progressif, mais aussi à l’association deomorbidités (pathologie locomotrice, surcharge pondérale) et deodifications du style de vie (sédentarité) qui aggravent le dysfonc-

ionnement du système veineux des membres inférieurs.e lien avec l’âge entraîne également la coexistence avec d’autresathologies vasculaires, et notamment l’artériopathie des membresnférieurs, qui peut être contributive ou non aux troubles tro-hiques, mais dont l’existence et l’importance doivent toujours

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51, bis avenue Professeur Tixier, 38300 Bourgoin-Jallieu, France18, rue des Rocquemonts, 14050 Caen, France22, place des arts, 92500 Rueil-Malmaison, France7, B rue de l’hôpital, 67600 Sélestat, France32, boulevard Dubouchage, 06000 Nice, FranceChaire d’évaluation médicale ESC & DIM CHU, 21000 Dijon,rance

Auteur correspondant.

ots clés : Sclérothérapie ; Sujet âgéontexte.—Le vieillissement de la population impose d’évaluer lesodalités thérapeutiques chez les patients âgés.bjectif.—Évaluer en consultation de sclérothérapie les indications,

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icentrique réalisée sous l’égide de la SFP. Chaque centre devaitecueillir, chez dix à 20 patients de ≥ 75 ans et autant de patientse 18 à 74 ans pour constituer un groupe témoin (GT), l’indicationu traitement, les antécédents personnels, la classe clinique CEAP,a nature des veines traitées, les caractéristiques de la sclérose eta survenue d’une éventuelle complication.ésultats.—Cent soixante-seize patients âgés de ≥ 75 ansmoyenne : 79,4 ans) et 242 patients âgés de 18 à 74 ans (moyenne :2,7 ans) ont été inclus dans 15 centres.es classes cliniques CEAP C4, C5 et C6, des antécédents de throm-ose veineuse profonde (12,5 %) et superficielle (11,9 %), un traite-ent AVK (9,1 %) et antiagrégant plaquettaires (16,5 %) en cours,

taient statistiquement plus fréquents dans le groupe ≥ 75 ans.es indications « trouble trophique », « veinulectasie préhémor-agique » et « contrôle de l’évolutivité variqueuse » étaient plusréquentes dans le groupe ≥ 75 ans.ous les types de veines ont été traités.aractéristiques de la sclérose : Il n’y avait pas de différenceignificative de la concentration de l’agent sclérosant. Lorsque laclérothérapie à la mousse était utilisée (91,5 % des cas), le volumenjecté était statistiquement plus faible dans le groupe ≥ 75 ansmoyenne : 4,0 ± 2,2 mL ; médiane : 4 mL) que dans le GT (moyenne :,7 ± 2,3 mL ; médiane : 5 mL).omplication : une seule complication (malaise vagal) est survenueans le groupe ≥ 75 ans.onclusion.—Cette étude observationnelle montre la faisabilitée la sclérothérapie chez les sujets âgés, sans complicationsi précautions particulières. La sclérothérapie à la mousse estrès largement utilisée dans cette population de patients maisvec un volume de mousse injecté plus faible par rapportu GT.ous remercions les investigateurs : Addala A, Blin E, Bucci F,

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