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Ce document fait partie des collections numériques des Archives Paul Perdrizet, le projetde recherche et de valorisation des archives scientifiques de ce savant conservéesà l’Université de Lorraine. Il est diffusé sous la licence libre « Licence Ouverte / Open Licence ».
http://perdrizet.hiscant.univ-lorraine.fr
Gustave Lefebvre
« Textes du tombeau de Petosiris • VII, Les inscriptions 59 et 62. »
Annales du Service des Antiquités de l’Égypte, 1922, XXII, p. 33-48.
[EXTRAI'r DES ANNALES DU SERVICE DES AitTIQUITÉs DE L'ÉcYPTE, T. XXII.]
TEXTES DU TOMBEAU DE PETOSIRIS(!J
PAR
M. GUSTAVE LEFEBVRE.
§VII.
LES INSCRIPTIONS 59 ET 62.
Je donne ici le texte des inscriptions 59 et 6 2, intéressantes surtout,
comme je l'ai dit, parce qu'elles reproduisent certains passages de la
grande inscription 81 (Annales, XXI, p. 222-245). Elles sont gravées
dans le pronaos, l'une à l'extrémité ouest, l'autre à l'extrémité est du mur
méridional. Les hiéroglyphes en sont tracés avec heaucoup de soin, et les
couleurs qui les rehaussent sont, d'une façon générale, hien conservées.
Malheureusement, les assises supérieures de cette partie du tombeau ont
été détruites, et il manque 1 m. 6 o cent. de texte en t~te de l'inscription
59, et o m. So cent. en t~te de l'inscription 62. Ces lacunes peuvent
partiellement ~tre comhlées, gràce précisément à l'inscription 81.
Pour compléter la série des textes relatifs aux travaux et à la hiographie
de Petosiris, il ne me restera qu'à puhlier la longue inscription 61, dont
j'ai déj~t cité c1uelques extraits : ce sera l'objet de mon prochain article.
INsCRIPTION 59. - Pronaos. Mur sud; angle ouest. 5 lignes verticales, hautes de 2 m. 3 5 cent., incomplètes au sommet; la lacune en t~te de
chaque ligne est prohahlement de 1 m. 6o cent. environ (hauteur de
(J l Les pat'agraphes 1-II, III-IV, V et VI de cette série dans Annales du Se1·vice
Annales du Service, t. XXII.
des Antiquités, XX, 1920, p. 207; XXI, 1921, p. fw, tlJ5 et 222.
3
- 3lr-
quatre assises). Belle gravure; couleurs gênéralement conservées. Sens de
la lecture -.
i [lacune de tm. 6ocent.J-~;W:,}:E;=R~R~.~,__lG~ô
.,,}:;n ~ ~~îlllt'l~ ~~~r;·(~~~l t-H-j ~::;,.~~(sic)~ j [lacune de 1 m. 6o cent.] 't'~:: =-=.JJ."--~
=7 ...:_ ·~Ô&"~lG::~ f [lacune de 1 m. 6o cent.]~= [fi[u1]
~[=Jlf] - J.._J+J- •=""""""'----- =!!!!!!!!!= 0 l1,.~ =tt ffi -A-""""' ~ LD~ 1 ••o ..,.._J ~'i\ifi ~ ~ 1 ~
""' \ '" ~ ==lit =(sic) ' 1 = J.. .: ;:;:; ~ 51 [lacune de 1 m. 6 o cent. J il,..._,
.... ~- Ill ---+f- T...,_,. 1 L'JI ._1
a'" :::..:161 m. •J• _____ ::-- 5-~ o "'=' = s J ~ =r-=~ =' , J!.\ iUi 1 1 ...:..\ 1 l 1 1 l \\ x 1 .,__.., 1 ~
.:,t J7=lG::~~ }~m.U I~~ Ligne 1, ~ i ~, lire ~ ~ ~ tT;. - Ligne 3, des malfaiteurs avaient essayé
de détachet· de la paroi le groupe~' détruisant ainsi, au-dessus et au-dessous de ce mot, un signe horizontal, soit l111 J en haut, [ =] en bas. Ligne lr, compléter
:::t ;:: ;:4'; ( =::) dd 1·mtt r(s) : cf. les textes parallèles 81 , l. 56, et 61 , L 2 2 ; m~me omission du suffixe après = dans l'ex1wession ~(;:::), inscr. 81, L 76.
TRADUCTION.
j [. . . . . . . second prophète de Khnoum-Rê J maHt·e d'Hirouerit et d'Hathor dame de Neferousit, phylarque de la seconde classe sacerdotale
du temple d'Hirouerit (et de celui de) Neferousit, prophète d'Amon-Rê,
des dieux et de (leurs) temples (?), PETosmrs. Il dit : ('.Ô tous prophètes, tous prêtres, venant vers cette montagne,
venez, 1 [je ferai que vous soyez instruits des volontés de Dieu; je vous
guiderai sur le chemin de vie. Dieu J a conduit mon cœur à faire ce qu'Il aime : c'est là l'œuvre qu'Il a faite pour celui qu'Il chérit. - J'ai exercé
-35-
les fonctions de procurateur ( Àeo-wvn:>) de Thot maitre de Khmounou, pendant sept ans, (alors que) des hommes (venus) des pays étrangers gouvernaient l'Égypte. Je trouvai le temple de Thot f [en ruine ...... . j'appelai] le[s] scrihe[s] crui se trouvaient [dans] ce temple; je (leur) donnai de l'argent et du grain, plein leurs mains, pour élever de nouveaux monuments dans son temple - car il y avait fort longtemps c1u'on n'y avait exécuté aucun travail, depuis crue des étrangers ( /}>it.fw) étaient YB
nus et avaient e;vahi l'ltgypte -,afin que ce temple ne cesse pas ( d'exis-ter) ..... f [ ....... Je construisis le sanctuaire des épouses divines à l'inté\·ieur du J temple de Khmounou, ayant trouvé leur sanctuaire en état de vétusté, de sorte cru'elles séjournent (maintenant) dans le temple de ThoL maitre de Khmounou : c'est le (\pavillon des épouses divines", comme on l'appelle; la façade en est tournée vers l'Orient, par-elevant le sanctuaire r [de la vache ;ht . . ' .... ] . . . là, afin d'être comblé de leurs bénédictions, éternellement! Tout ce crue j'ai fait, ce fut en conformité avec les livres sacrés. J'ai fait tout cela pour obtenir que mon nom ne cesse pas (d'exister) clans le temple de Thot. Et puissé-je être l'objet de ses faveurs, éternellement. "
I • ,.._.., d - 1 11 (' 81 J 8 ,.,_, J-) I r cl' • cl' -'Igne 1, \,. J 0 .... E:1 mscr. ' , . À. Hl . .1e mot st es1gne une
façon générale l'endroit oit réside une divinité, ainsi: Statue du Naophore,
Thesaurus, IV, p. 63 7, l. 7~8, ~e J ~ Il}~ 1: ~ (\Saïs, la résidence de Neith la grande"·
Ligne 2, le déhut se complète aisément à l'aide de l'inscription 62,
l. 2 (ci-après, p. Ü 1 ).
J!. "'-- t~ son Ica, sa personne" : cf. inscr. 116, l. 5 (Annales, XXI, p. 1 58). Le mot J!. est souvent employé, comme ici, à l'époque classicrue, pour désigner de façon particulièrement respectueuse la personne d'un dieu(!): ainsi, Urk., IV, 618, 11 \\Ô Thoutmès.-,... T::-:-7 J!.J qui as fait pour moi tout cc que mon ka désirait" (c'est Amon-Rê qui
parle); Stele de Merht, l. 1 (dans Revue Égyptologique, I, 1 9 1 9, p. 1 G)
<'l Et de même la personne du roi: Urie., I, 1 og, 1 1 ( Ouni, hg); Stele de Kouban, 12; Sinuhe B, ::Jo3, s106.
3.
-36-
~ ~ ~ ~ """""'t:: ~ t~ de prendre les pains que donne son lw" (le
ka d'Harmakhis); The Rock tombs if El A marna, VI, pl. 2 7, l. 5 = ~ ~ ~ = 'j ! ,_,Y._, t~ leurs ailes adorent ton lw" (le ka d'Aton); Groupe de Werstt et Sit-Re, côté B (dans The Journal of Egypt. Arch., II, p. 6 et
pl. III, B) éb J ;::+) ~ ~ J t~le ka de Rê le punira" (I) •
. Ir; t pw irtrif n mrf c\ c'est le travail qu'il a fait pour son aimé"· Cf. inscr.
115"; l. 3 (Annales, XXI, p. 15ft)~~{:) Il}:--=:;;;:::; inscr. 58,
l. 3 2 (inédite) ~ 111} ê3 ~;:.
Dans la phrase::; 7\ JL ji) cc je remplis les fonctions de Àeadvt~> ,, le verbe ::; est manifestement employé avec le même sens que .-... dans
la phrase =;:.<!lb-..~ Ji: A~ de 81, l. 3 3. Les exemples de l'em
ploi de :: pour .<!lb-.. sont particulièrement nombreux clans l'inscription
61 (inédite). Le plus caractéristique est sans cloute celui-ci ( 61 , l. 3 1) : = ,__, { 111 = Q (sic) ..::& ~ ' t ~ r d .-...~ _, 1111 \ ,_, Jill ,_, ~ t~ tu as passe sep· ans comme AeG'(.<)VtJ> e
Thot" (à comparer avec ~ { l Tl de 81, l. 2 6 ).
Le mot 7 __::__ dans ia proposition nominale rmt_t !J;Stw m [!~; kmt n'est
pas un substantif (2), mais un verbe : (\des hommes des pays étrangers
(étant) à gouverner l'Égypte"· L'emploi de la préposition m avec l'infinitif
- au lieu de lw avec l'infinitif - pour exprimer le prédicat verbal dans
les propositions nominales, est fréquent à la basse époque : voir, par
exemple, pour les textes de Dendérah, JuNKER, Grammatik, p. 128, fin
du paragraphe 1 7 6.
Ligne 3 , restituer au début de la lacune une formule comme ~ = 1 ~ ~, et tout à la fin [""""" ~ rJ ~. Le reste des suppléments est plus diffi
cile à imaginer, car il ne semble pas c1ue le passage disparu ait corres
pondu, même fortement abrégé, à la description donnée du temple de
(l) Cf. les noms théophores dans la
corn position desquels entre le mot le;,
comme ~-LU, • U ..:::;1 : K. HoFF
MANN, Die theoplwren Personennamen, page 21.
('l 7 __::__substantif, inscr. 81, l. 87 :
7 __::__ ~ !lill ~; rrle souverain de l'Égypten.- On sait que le mot Mn s'emploie pour désigner un souverain étranger, une domination étrangère.
-37-
Thot dans l'inscription 81 , I. 3 3-ü 6. On notera au surplus crue les pre
miers mots conseevés de notre ligne 3 rappellent ce qui est dit, dans l'in
scription 81, l. 7 8, du temple de ije~et. Qu'il s'agisse bien ici cependant
du temple de Thot, c'est ce que parait indiquer le suffixe masculin de ~.
Il faut probablement lire fa [~~•], comme je l'ai signalé à l'apparat cri
ticlue, et c'est à ce pluriel C[Ue se rapporte le suffixe ~ ( s pour sn) de
= ~- ~ dant leurs deux mains"· Mais il est à remarquer que ce plu
riel est spécial à notre inscription 59, qui d'ailleurs est aussi la seule où
se rencontrent les mots = ~-. Voici le texte des trois versions paral
lèles (A, 81, 78-79; B, 61, 37(1l; C, 59, 3):
A r~ ~fa l~-l;~~ -- "--
B -H~~fa ~== l~ - <:::>-- ,__,_,.__,_..'
c J ~=fa [Ill]~[== J l~ - ..!.-..1 - 1
.~-·'< ••• ~ fNNwJ\-- ==~\ ·""""--.} ••• fWW'HA. /NHNI!.----~t-- ;::~~\";:}
~ J ' _,__.. = !!lM C'"J 1 ..... <:::::> - fNW'N'\ ..::::::::: _,__.. _,__ . . . "--
\.( pour m mlw(t) : sur le sens de cette expression, cf. GARDINER, Rec. de Trav., XXXIV, 1912, p. 201.
La phrase =tt { { { ( iw !mt;j rnpwt) ::: •""'"'- ..... ; ,.~ ÊB me parait ~tre une parenthèse intercalée dans le cours du récit, et destinée à expli
quer dans quelles circonstances Petosiris fut amené à restaul'er le temple
qu'on avait négligé depuis ((fort longtemps"· Pour le sens de !my·, cf. SErRE, Von Zahlen und Zahlworte1~, p. 28.
La fin de la ligne est, à cause de la lacune qui suit, d'une interpréta
tion difficile. Il est possible que les mots ::: marquent le début d'une
(!) L'inscription 61, qui est un discours, est rédigée à la deuxième personne.
-38-
phrase faisant pendant à .::: m : le sens général serait donc : ((je donnai de l'argent .... pour faire de) nouveaux monuments .... et pour faire
[ .... ] "· Peut-être aussi :: équivaut-il à iw ir [, ... ] .
Ligne 4, la fin de la lacune et toute la partie conservée du texte correspondent au paragraphe Vi de l'inscription 81, l. 52-56, jusqu'au mot + ~ inclusivement. ~ ~7' ;;-: est à compléter par ~ ~ ~, comme dans l'insc~·iption 61, !. 2 3 (cf. Annales, XXI, p. 2 3 3 ). Sur la vache lht, voir Bnuascn, Thesaurus, IV, p. 68lt, et Lu\NZONE, Dizionario, p. ;3.
Ligne 5 , les versions parallèles ne permettent pas de déterminer le contenu de la lacune.
A supposer correct le texte du passage~ .•.. ~ J ~' il ne semble pas possible de voir dans ~ 2 "'2-== ~ J ~ autre chose qu'une proposition nominale 'ayant pour sujet le pronom absolu sn, écrit ~ (comme il arrive fréquemment), et employé au sens neutref1l: \\Cela (était) comme
ce qui est dans le livre"·
· Le début de la phrase qui suit _!: 7 = ~ =...., correspond à inscr. 81, i. 87-88, et 62, l. 5 (ci-après). Avant de proposer pour ce texte une explication difl'érant dans le détail de celle que j'ai donnée au commentaire de l'inscription 81, je crois utile de mettre sous les yeux du lecteur les trois versions parallèles :
81' 87 ::::.r;r=.R, \i~ 'i~ ..... 59, 5 = ~= ... =...., 1 - ........
-=---' 1 ii!
62, 5 = 'i'==~ ==' 1 .........
-=---'
J'avais pensé (~l pouvoie expliquer nJ ( 7 et ;r) comme un dativus etlu·cus.; mais en même 'temps, eonstatant l'absence d'un complément direct
(l) r ~ est aussi feéquent que r: dans le rôle de pluriel neutre, à la hasse
époque : cf. la remarque de JUNKER,
Gmmmatik, S 53, à propos des textes de Dendérnh.
l'l Annales, XXI, p. 243-244.
-39-
après 1·dj, je supposais l'ellipse du démonstratif + +, et je proposms
de lire=~ 'i' (+ +) ==- Jl,} i(m)lrJ. Or, d'autres inscriptions elu tombeau de Petosiris présentent des phra- ·
ses construites de façon analogue, clans lesquelles nf ( 7 et 'i') ne peut
pas avoir la valeur d'un datif, et où l'absence d'un démonstratif est in
compréhensible. Ainsi :
a) Inscr. 12 5; 1. 6 (Annales, XXI, p. 51) : 3 (2J 7 ~ m =-:: )( ::_., = J!._ -l J (\je vous expose (ces choses) pour faire que vous soyez
instruits des volontés de Dieu"·
b) Inscr. 61, l. ft 1 (conclusion d'un eliseo urs adressé à Petosiris par
Pe-tou-kem, qui rappelle il son grand-père tout ce que celui-ci a fait
II k ) =-- _.._ ... l- .... r ! = c-::J 1
Pour - e et : ==- ..,...t_ 1 = .. - = "'tu as • • ...;,...-.....~~ 1 .... ~ .. /HNIM.. ~ -tl-
fait (ces choses) pour réjouir· le cœur de cette déesse et pour prolonger
(la mémoire de) ton no.rn dans son temple"·
c) Ibid., l. 3 1 (même discours; Pe-tou-kern constate tout ce que la
piété de Petosiris lui a valu de félicités pendant sa vie, et il ajoute) : 1\' , ,.._,-M 1.... = ,.._, fil- (3) a\. ...._,!..!al."'---·=- n-~ r~J ~ ~ ~ "'liDD"'\l ~ .=-A ~ <:::::> 1 , ..1\. " 1 , Jt .=---1 ~ l ..... l®l.... /NNWt.
du as marché sur la voie de ton maître Thot; aussi, après avoir accordé
que (ces choses) t'échussent sur terre, il te gratifiera de faveurs sembla
bles après la mort"·
d) Inscr. 58, l. ft o (conclusion d'un discours analogue) : :: ~ ~ ~ J!. 'i' ~ ~ .._.. .!J ~ ~ = J '#. ._ don maitre Thot a fait que (ces choses) t'advinssent, à cause de la bienveillance que tu as témoignée à tous les
hommes"·
C'l A la vérité, le suffixe n'est pas né
cessaire après 1' 'w; il fait souvent défaut
dans ce cas à toutes les époques de la
langue égyptienne, et surtout à l'époque
gréco-romaine. C'l Pom écarter toute équivoque, no-
tons que 3 équivaut à=~; autrement dit 1 représente dans cette forme
( /;rjmf) le suffixe de la première personne.
Quand notre scribe veul employer la
forme sdm1!f à la première rersonne' il ' 't =-( . . . r::g l ) ecn ..,___,
1 ams1, mscr. ;:> , 1. 2 •
(3l On avait d'abord oTavé ,.._, puis
0 1 1 l'
on a intentionnellement gratté le premier
et le troisième trait vertical : il reste ,__, donc
1 •
-60-
e) Inscr. 51 (allocution des paysans offrant à leur ma!tre le produit
l l 'l) -- \. J ._... - G-- :j: ,l • ce eur travm : ; 1
~JI:\ Iilii .... ; 4r ~··· 1 i';""i _ i (( prenus pour tm
{ m nk 0)) (ces clwses) qui sortent (2) des champs, tous les fruits exquis qui
sont sur le dos de fa terre, tous les produits excellents,.
Dans ces cinq phrases, il est, d'une part, impossible de considérer 7 ou 7j ·comme un datif et de le traduire par tt à moi, pour moi, quant à moi"; on s'attendrait, d'autre part, [t trouver dans chacune d'elles un
démonstratif (ces choses), complément direct de rdf ou de m. Qu'en conclure, sinon que 1~ (7 et 'i') est précisément le démonstra
tif que réclame impérieusement la construction de ces plu·ases? Il faut
donc voir dans ce mot, non pas un datif, mais bien une orthographe inu
sitée du pronom pluriel qui, dans le nouvel égyptien, s'écrivait régulière
ment~= nf ( Gramm. 3, § 168 ). Le son nf représentant à la fois le datif
de la première personne et le démonstratif pluriel - de même que le
copte NÀÏ (3l, - on comprend qu'un scribe de l'époque ptolémaïque ait
pu écrire 7 ou 'i' le pronom dont l'orthographe habituelle était ~. 7 et 'i' dans les trois textes parallèles 81 , 59 , 6 2 , comme dans les
cinq textes précités' ne sont donc pas autre chose crue le démonstratif
pluriel, employé substantivement, au sens neutre (ces choses). La traduc
tion correcte de la phrase::; J;t 'i' (.:= 7) = ~ i ==' est par conséquent : tt j'ai fait ( 1'dJ (!J)) toutes ces choses ( nj r lW) en échange· de (pour
obtenir) ... "·
La phrase finale ~ } 1 ill ! f ! ~ correspond approximativement au
passage 81 , l. 8 9.
INscRIPTION 62. - Pronaos. Mur sud; angle est. 5 lignes verticales hautes de 3 m. 1 8 cent., incomplètes au sommet; la lacune en tête de
(l) m nlc rrprends pour toi, reçoisn,
Gramm. ", § 386. (') rrQui sortent.>, ou rrquand elles
sortent"; -= est un pseudo-participe jouant le rôle d'une phrase relative,
Gramm.", § 336. (3) NÀÏ, démonsh·atifpllll'iel, et NÀÏ
datif première personne. (1!) Pour le sens de rdj rrfairen, cf. ci
dessus, p. 36.
- 41 ...,_
chaque ligne est probablement de o m. 8o cent. environ (hauteur de deux
assises). Belle gravure; couleurs génértllement conservées. Sens de la
lecture ..___...
j [lacune de o m. 8o cent.] ~"1 f./".,fi,i::=;;:lJ~10"'-./\~=
J ~ ~ ~ 1 ~-== ~ ~ = l ! l ;7; n ·;j fm (sic) ~ u u Ill\ Iii+! + !J1dli e .... -l r:t 1
'1'- :-'1 11
"""'" r'l""'f1:9 =t l. ~ 111 .-... ~ ~ SJ. rtl-;-';"';,_,..., LD........., 1111 • EB! 1 • f JI.\ .._.. ~ EB i}iJ i "Jt ... EB .!-...... d l;:: t ~· T 111
f [lacune de o m. 8 o cent. J ~~ !,. .!\-\: :7; ~ Ji f.-;-== I:: l J 't'
' • ~ ..dooJI, ,_,...,l t " ..- '~ 'i t~. ' • -"1!!>-.l .e .-,.. 3 [l d 8 7=i ~ '-'~, .... " ~ JI.\ "--- = 1 ~~ 7"'; ,_,..., !Il = ,_,..., 1 a cu ne · e o m. o
;;: Jl!::; = 7 J U; ~ .!\ ~ 7 ~-"">- ~ ~ l [jj ,_,..., ~ f [lacune de o m.
Ligne 1, les sceptres de U U sont peints, non gravés. - • de • "} a été complété au pinceau en utilisant un o précédemment gravé par erreur. - Peut-être manque-t-il à la fin de la ligne un signe horizontal. - Ligne 5, vagues traces de signes après "'7- : la lacune finale en tout cas ne serait pas de plus d'un groupe.
TRADUCTION.
j [Son fils puiné, son aimé, maitre de tous ses biens], le Grand des
Cinq, maitre des sièges, grand prêtre, voyant le Dieu dans son naos .•
pénétrant dans l'adyton, célébrant ses cérémonies seul avec les grands
prophètes, prophète de l'Ogdoade, chef des prêtres de Sekhmet, scribe
royal comptable de tous les biens du temple de Khmounou, second pro
phète de Khnoum-Rê maître cl'Hirouerit et d'Hathor clame de Neferousit,
Pwrosnns.
Il dit : ''Ô vivants j [actuellement sm· terre, et ceux crui sont encore à
nahr~, qui viendrez vers cette montagne et verrez J ce tombeau, venez,
je ferai cp10 vous soyez instruits des volontés de Dieu; je vous guiderai
sm· la voie de vic, la bonne voie de celui qui obéit à Dieu : heureux l'hom
mc (lUC son cœur dirige sur elle! Qui se maintient fermement sur la voie
de Dieu, affermie est son existence sur la terre. Qui a dans l'à me une
grande crainte de Dieu, grande est sa félicité sur la terre. Dieu agit com-
me on agit ·1 [à son égard? ....... - Je passai sept ans comme] pro-
curateur (Àeawvl]G) de Thot maître de Khmounou, faisant toutes choses
excellemment dans son temple, accroissant l'importance de ses prêtres,
magnifîant ses serviteurs, remplissant ses greniers d'orge et de blé, et ses
mag<1sins de loulcs bonnes choses, au delà de ce ([UÎ y existait auparavant,
(alors que) des hommes (venus) des pays étrangers gouvernaient l'Égypte.
Je m'ingéniai à exécuter des travaux dans le temple de Thot 1 [ ...... . -Je tendis le cordeau, je déroulai la ligne pour jeter les fondations du
temple de] Rê dans le parc, car il n'était plus qu'une ruine depuis fort
longtemps. Je (le) construisis en beau calcaire blanc et (l' )achevai par
toute espèce de travaux; ses portes étaient en sapin ('s) imbriqué de cui
vre d'Asie. Je fîs qu'y séjournàt lM, le nourrisson maitre de l'Île du Feu.
Je protégeai l'enceinti (?) du parc, pour empêcher (tl (lu' il ne füt foulé
aux pieds par la multitude; car de misérables gens le piétinaient; j [on
mangeait les fruits de ses arbres; ses roseaux étaient transportés de tous
côtés; de sorte qu'il y avait des troubles dans le pays J tout entier à cause
de cela; car les moitiés de l'œuf(?) étaient enterrées clans cc lieu, et là
aussi (étaient enterrés) tous les êtres (issus de l'œuf?). - J'ai fait tout
cela pour obtenir que ma vie se prolonge dans l'allégresse, et que j'arrive
à la nécropole sans avoir éprouvé d'affiictions. Puisse ma maison subsis-
(I) '§Jsltv: voir Annales, XXI, p. 2SS, commentaire de la ligne 61.
- h3 ---
ter après (moi) et puissé-jc ~tre enterré dans ce tombeau à côté de mon
père [éternellement (1) J. ,
Ligne 1, le début devait être identique à celui de l'inscription 81; d'où.
ma restitution.
1 ~ est à lire ~ ~ 1 "'--- (cf. inscr. 81, L 3 ).
Ligne 2, re~tituer, conformément à l'inscription 116, I. 2 (Annales, XXI, 1}. 158),Sllll[~~~~~"""""=l a_"';;:::;::al....__. .... -.!!...<~J~~~. -r ... ~ , , 1 • , ..... \\ <::;::::.. À 1 , 1 , l't ~ ,tt;L 1--\
Les phrases suivantes ~ )l ~ ..... , 't ~ . · · · . , :i::1:l=. ~ l · · · se sont également déjà rencontrées dans l'inscription 116 (respectivement,
l. ft, L 2-3, l. l1 ). - La première de ces formules rappelle d'ailleurs
cette phrase de l'inscription de Sehetepibr~ (Caire, 2 o 53 8, II, 9) : ..L..J :Jt "=A._...~-_ ==n ® -""-1.. ss
'if!' 1!\ïî"'i{}._i!C ® ïî"'il'=,.._., ~~~·
Plus originale est la suite immédiate de noL re texte, qui comporte
quatre courtes phrases construites parallèlement deux à deux, et otl le
rythme est rendu sensible, même à notre oreille, par la répétition et
l'agencement des mots :
1 1 nwd il:[ {tr w; t ntr ( 2 nwd '[t'wj (trj-tp t;
1 ~ wr snq ntj ntr m ibf ( ~ wr {tif {ny'-t'[J tl
Le mot nwd répété en tête des ((vers" 1 et 2 demande à être expliqué.
On reconnaît généralement à ce mot (2) le sens de ((se mouvoir, aller,
s'éloigner" (3l; d'autre part, le substantif pluriel nwdw signifie ((vacillations,
fluctuations" ( Bauer B 1, 9 2); et le composé nwd ib désigne un homme
(dâche, sans énergie" (!• 1• On serait donc admis à traduire : (\Celui qui
(IJ :::J. remplirait bien la lacune. ('l Il y a des cas où le sens de nwd
reste eneore ohseur : Urk., IV, 386, 8 ( inscr. du Spéos-Artémidos); Gor.ÉNISCIIEFF, Pap. lziérat. de Petrograd, n'
1 t 1 6 B , recto l. 6 1.
('l ERMAN-GRAPOW, AetJyplisches Handœorterbuch) p. 7 8.
(Il Cf. VoGELSANG, Kommentar z11 elen Klagen des Bauem, p. 88.
--- !J!J --
est sans éneegie sue le chemin de Dieu, son exislem:e est vacillante sur
la terre"· Les vers 1 et 2 s'opposeraient ainsi aux vers 3 et 4, oÎ1 des
récompenses sont promises au fidèle qui garde dans son cœur la crainte
de Dieu.
Mais nwd paraH avoir dans les inscriptions du Tombeau de Petosiris
un autre sens, qui ferait de ce mot un synonyme de ~ ({demeurer,
subsi~ter"; de même, le causatif inwd serait équivalent à smn. Ce sens
ressort, me semble-t-il, avec évidence des deux passages que voici :
Inscription 58, l. 2 3 : 'if'"--- !.,.! =ct) r ~ ~ ~ 2j -.; -::.. :-:(sïcl
construire ton tomb~au duns cette nécropole, afin que ton nom subsiste
sur la terre dans la bouche des hommes qui vivront pendant toute la durée des siècles"·
cc c'est un béni de Dieu, celui qui met la voie (de Dieu) dans son cœur, et
. tel est le terrain sur lequel tu t'es appuyé; il n'y a pas de voie c1ui puisse
lui être comparée ( m sn(t) r-s) : elle affermit la vie, multipliant les années"·
C'est en somme la même idée qui est exprimée dans notre inscription
6 2, depuis les mots 'if' ~ ;i, et en particulier dans les vers 1 et 2.
L'ensemble devra par conséquent se traduire : de vous guiderai sur la
voie de vie, la bonne voie de celui qui obéit à Dieu \JJ : heureux l'homme
( [l,sfpw) que son cœur dirige sur elle! Qui se maintient fermement ( nwrl) sur la voie de Dieu, affermie ( nwd) est son existence sur la terre. Qui a
clans l'âme une grande crainte de Dieu, grande est sa félicité sur la terre.
Dieu agit comme on agit [à son égard?]."
(t) :l:J;:'!: • ~ l paraH ~tre ici une ap
position à :l:J;:'!: :: f ~. Ii se pourrait cependant que ce fût, comme dans l'inscription 116, l. 4 , le début d'une phrase
(avec prolapse) : de vous guiderai sur la voie de vie. La bonne voie de celui qui obéit à Dieu, heureux l'homme que son cœur dirige sur elle!"
- lJ5 --
Pour jouir d'une existence heureuse, l'homme doit donc marcher sur
la voie de Dieu et vivre dans sa crainte. Il est curieux de constater que ces
idées et cette terminologie même se rencontrent clans les livres de l'Ancien
Testament. ''Voie de vie" lll, ((marcher sur le chemin de Dieu, (2l, ,, être jérme
sur la voie du Seigneur" (3), sont des images familières à cette littérature.
Dans l'Ecclésiastique, la ((crainte de Dieu" est présentée comme un gage de
joie et une promesse de longue vie : ((la crm'nte du Seigneur réjouira le
cœur; elle donnera l'allégresse, lf contentement et la longueur des jours -
{tctxpo!7tJ.épeucnv" (I, 1 2 ). Et le Psaume 1 2 7 énumère les bénédictions -
travail rémunérateur, famille nombreuse, existence prospère et longue-
réservées à "tous ceux qui craignent le Seigneur et qui marclwnt sur ses voies"·
Je me contente d'indiquer ces rapprochements, sans vouloir, pour le
moment, en tirer aucune conclusion (iJl. Nous retrouverons d'ailleurs, avec
plus de développements, l'éloge de la Hoie de Dieu", dans les textes de
la grande inscription 61.
Ligne 3 , pour le texte et le commentaire, voir inscr. 81, L 2 6 ; l. 3 6-
37; l. 3g-l!1; l. 28 (cf. inscr. 59, L 2-3).
Les mots ~ W) = $!. 7 rappellent la phrase de l'inscription du
Spéos Artémidos, l. 3o-3t ( U1·k., IV, 38g) "J ~- ~ = l t"; W) --. ~ 1
: ~ ~ =. - D'autres passages de cette même inscription d'Hat
shepsout, notamment les lignes 16-19 et 36-38, se retrouvent, plus ou
moins déguisés, dans nos quatre textes 81, 59, 6 2 et 6 t. C'est que, comme
j'ai déjà eu l'occasion de le montrer (5l, en décrivant les calamités qui dé
solèrent l'Itgypte au début du règne (7 _;:_) des (~étrangers", et en exal
tant son propre rôle de restaurateur de la religion à Hermopolis, Petosiris,
après Hatshepsout, Toutankhamen, Ramsès III, reprenait pour son compte
cc (IUC M. Weill a appelé ,de thème classique elu désordre et du roi sau-
(IJ Psaumes, 15, 11; P!'overbes, 6, 23; 10, 17; 15, 10, etc.
('J Deutéronome, 8, 6 ; 10 , 1 2 ; i 9, 9; 26, 17; Bar·uch, 3, 13, elc.
(') Ecclésiastique, 5, 1 2.
('J Au sujet de l'influence de l'Égypte
sur la littérature hébraïque, voir en dernier lieu l'article de A. B. MAcE, dans Annals of Archœology and Antht·opology ( issued by the Liverpool lnstitute), IX, 1922, p. 3.
('J Annales, XX, 1920, p. 120.
- 116-
veur" (!). Ainsi Petosiris, qui ajoutait volontiers à son nom l'épithète
royale f 1 r (2), qui s'était fait représenter sur la façade du tombeau célé
bt·ant, en l'honneur des dieux, des rites qui étaient le privilège exclusif des
rois (3l, qui enfin procédait, à l'instar· des pharaons, i1 la fondation et à la
consécration des temples l•l, Petosiris s'appropriait des discours que seuls
jusqu'alors avaient été censés prononcer des souverains légitimes de l'É
gypte! Indice évident de l'état d'anarchie oLt était tombé le pays dans les
dernièrês années de la domination des Perses. Leur autorité était alors si
peécaire qu'un homme entreprenant comme Khababiclw pouvait, du temps
de Darius Cod oman, se faire introniser roi à Memphis ct être reconnu
en cette qualité peut-être par toute l'Égypte (5l. Petosiris eut sans doute
des prétentions rnoim; élevées : il se peut néanmoins cru'il ait joué, pen
dant quelques années, dans son petit domaine, un rôle aussi considérable
que ses ancêtres, les nomarques hermopolitains du Moyen Empire.
Ligne 4, 1 ~ ~' même orthographe dans le texte couvrant la statue
du N aophore, l. 3 5 ( BRucscu, Thesaurus, IV, p. 6 fJ 1), dans l'inscription
de Philippe Arrhidée, l. 2 ( Urk., II, 1 o, 7), etc.
Pour le texte et le commentaire de cette ligne, voir inscr. 81, l. fJ 7-5 1;
1. 6o-62; L 63-64.
Ligne 5, pour le texte et le commentaire du début, voir inscr. 81,
L 6o-68, --de la fin, inscr. 59, L 5.
APPENDICE.
INscRIPTION 55 (Annales, XXI, p. 1 52), L 2. - La phrase ~;;;}
= (sic)<=>.<!!!<>. M <= ~ ......_ ....__ J~ ............ ,_, ~v-o-~}·-~·"--~j-,__, "--... -SX"--...111 Ill = .:.:-
devait faire partie d'un ensemble de formules en usage dans la littérature
('l R. WEILL, La jin du Moyen Bmpire égyptien, I, p. 37 et suiv.- Le même rôle de restaurateur de la religion est
. attribué à Cambyse dans les inscriptions de la statue du Naophore ( BRuGscu, ThesaUI·us, IV, p. 638,!. 13-17).
('l Annales, XX, 19:w, p. 54. <'l Ibid., p. 6o.
'"l Annales, XXI, 1921, p. 231. (5l Sur le roi Khahabicha, cf. H. GAu
TIIIER, Le livre des r·ois d' B'gyp te , t. IV (1915), P· 195-196.
-47-
religieuse de la fin des temps pharaoniques. J'ai eu en effet.la surprise de la rencontrer, sous une rédaction présentant de variantes, dans une inscription d'époque saïte gravée sur le torse d'une statue du :!\fusée Britannique. Cette inscription', publiée d'abord par , Eg,Yptian Ùts
criptions front the B,~itish Museum and other sources, I, planche t 1 1 , a été reprise par PIEIIL, Aeg. Zeitschrift, 3t, p. 88, section D.
Il 1ne paraît intéressant de rapprocher le texte du ~Œusée Britannique (A) de la versiorf fournie par rinscription 55 du To1nbeau de Petosiris (B):
A j lJ;;-=}= J ,,;:n B \ ~ ;; ; } = J ~ (.~ic) <=> ~::: M = l -A-·-~ Y= [ lacune J J ;::
__,__ V f#·•·-q) - l "\. e - :f ~ \.. J ~ <:::::> ~ Il x "--.. ï7ï , J! ï7ï i - .1\ ..lt""""
La phrase de l'inscription du l\:Jusée Britannique fait suite ÎinmédiateInent à une formule de proscynèn1e; d'autre le n1ot J;:: est le dernier de cette section du texte. La forn1e par conséquent un tout indépendant, sans rapport avec ce qui précède et ce c1ui La lacune, à en juger par la copie Sharpe, n'est pas de plus de trois groupes : le texte devait donc présenter ici une avec celui de notre inscription 55, et il sen1ble que les Inots ~ i::;:: ~] doivent suffire à combler la lacune.
On notera en outre remploi de <=>, au lieu de ; , dans Ia proposition nominale du début ~Dieu répondt·a n, et l'emploi de~ fén1inin pluriel du participe in1parfait passif '~ce qui ,est fait, les actes,, au lieu cle ~ participe actif (t celui <-Iui agit"; et, cmnrne il est de , tv sb est ici construit avec un direct (répondre à quelque chose (0), tandis que dans notre inscription 55 le régime est introduit par <=> (répondre à quelqu'un
(l > Cf. ER1UAN, Gespriich eines Lebensmüden;, p. 17.
(2
) La préposition introduisant le nom
de personne est d'ailleurs, dans ce cas,
plus souvent ~ que ~.
- 48-
D'autre part, au lieu de la phrase verbale::: M :::, le texte de l'in
scription du Musée Britannique porte ;:, M tt ne s'endormant pas"· Puis,
au lieu de =:::X=, on y lit -"--;;;:Y;:. Cet emploi de ;;;: est re
marquable : cette particule n'est autre' en effet, que la conjonction ~ r =, r = (ll employée comme enclitique, en place et avec la valeur de ~ r. Cet
emploi est à comparer avec celui de ~ r....., et de:: (2), comme enclitiques'
dans les textes de Dendérah (J rN KER, Gmmmatz"k, § 2ft 2 ).
lVI'algré ces variantes, le sens général reste le même, et l'on peut tra
duire ainsi le texte du Musée Britannique : "Dieu ici répondra aux actes
(commis à l'égard du mort), ne s'endormant pas avant, certes, qu'il n'ait
départagé [ces actes en bons et en J mauvais"·
Le Caire, avril1922.
(l) Grmmn. 3; S 463.
('l ::se rencontre par exemple dans
G. LEFEBVRE.
une phrase de MARIETTE, Dendémh, II, 5 (citée par JUNKER, loc. laud.).
I.E CAIRE. - IMPRI!IEI\IE DE L'INSTITUT FRAN\;AIS D'ARC!ll~OLOGIE ORIENTALE,
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