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Enquête Olivier Lesage et Roger Vanparys 44 Test-Achats 581 décembre 2013 www.testachats.be Chauffage Le choix de votre installation de chauffage central vous engage pour des dizaines d’années. Nous avons établi un classement des divers systèmes, qui vous guidera dans votre décision d’achat. offre de systèmes de chauffage central s’est étoffée ces dernières années, les pompes à chaleur et les chaudières au bois et aux pellets ayant rejoint leurs homologues au gaz et au mazout. Nous nous penchons aujourd’hui sur les systèmes qui vous offrent un maximum de confort en termes de chaleur et d’utilisation. Construction neuve ou rénovation en profondeur L’hypothèse de départ de notre enquête repose sur le montage d’une installation complète, chaudière et radiateurs (ou chauffage au sol) compris. C’est la situation typique qui se présente lors Un ménage qui se chauffe au gaz peut aussi cuisiner à un tarif plus avantageux L’ chers, devant le gaz naturel, puis le mazout suivi du propane. L’électricité est systématiquement la plus chère, y compris pour les tarifs de nuit. Il va de soi que le prix du combustible détermine dans une large mesure le montant de votre facture annuelle de chauffage, mais il n’est pas le seul. un choix varié d’une construction neuve ou d’une rénovation en profondeur. Le coût d’un système de chauffage dépend de multiples facteurs : les composants de l’installation, le prix du combustible, le profil de consommation des occupants, le tarif du chauffagiste, etc. Nous avons ainsi constaté que la fourniture et le montage d’une chaudière à condensation au mazout variaient de 5000 à 10 000 €. C’est pourquoi nous avons basé notre étude sur les valeurs moyennes pour chacun des systèmes considérés. Pour le prix des combustibles, nous avons pris en compte la moyenne des douze derniers mois afin de lisser les pics et les creux temporaires. Par unité d’énergie disponible (kWh), les pellets sont les moins

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EnquêteOlivier Lesage et Roger Vanparys

44 Test-Achats 581 • décembre 2013 www.testachats.be

Chauffage Le choix de votre installation de chauffage central vous engage pour des dizaines d’années. Nous avons établi un classement des divers systèmes, qui vous guidera dans votre décision d’achat.

offre de systèmes de chauffage central s’est étoffée ces dernières années, les pompes à chaleur et les chaudières au bois et aux

pellets ayant rejoint leurs homologues au gaz et au mazout. Nous nous penchons aujourd’hui sur les systèmes qui vous offrent un maximum de confort en termes de chaleur et d’utilisation.

Construction neuve ou rénovation en profondeur L’hypothèse de départ de notre enquête repose sur le montage d’une installation complète, chaudière et radiateurs (ou chauffage au sol) compris. C’est la situation typique qui se présente lors

Un ménage qui se chauffe au gaz peut aussi cuisiner à un tarif plus avantageux

l’

chers, devant le gaz naturel, puis le mazout suivi du propane. L’électricité est systématiquement la plus chère, y compris pour les tarifs de nuit.Il va de soi que le prix du combustible détermine dans une large mesure le montant de votre facture annuelle de chauffage, mais il n’est pas le seul.

un choix varié

d’une construction neuve ou d’une rénovation en profondeur.Le coût d’un système de chauffage dépend de multiples facteurs : les composants de l’installation, le prix du combustible, le profil de consommation des occupants, le tarif du chauffagiste, etc. Nous avons ainsi constaté que la fourniture et le montage d’une chaudière à condensation au mazout variaient de 5000 à 10 000 €. C’est pourquoi nous avons basé notre étude sur les valeurs moyennes pour chacun des systèmes considérés.Pour le prix des combustibles, nous avons pris en compte la moyenne des douze derniers mois afin de lisser les pics et les creux temporaires. Par unité d’énergie disponible (kWh), les pellets sont les moins

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D’autres éléments l’influencent également : l’amortissement de l’investissement, les performances du matériel, l’entretien, la redevance annuelle éventuelle... Bref, chaque centime compte.

Le gaz naturel en tête de liste Notre comparaison entre les systèmes de chauffage central est basée sur la consommation durant un hiver normal, dans un logement servant de résidence principale.Le classement respectif des différents systèmes apparaît clairement sur le graphique ci-dessus, qui correspond à une consommation annuelle de 2 000 litres de mazout (ou son équivalent, par exemple en m³ de gaz).Notre étude trace les tendances principales même si nous sommes conscients que de nombreux facteurs peuvent évoluer au cours des trente prochaines années.Dans toutes nos projections, la chaudière à condensation au gaz naturel se révèle la moins chère. De plus, le chauffage au gaz naturel offre une solution avantageuse pour cuisiner et produire de l’eau chaude sanitaire.En cuisine, cela représente une économie

supplémentaire de 50 à 100 € par an.

Un trio alternatif En l’absence de gaz naturel (ou pour celui qui n’en veut pas), trois solutions se tiennent dans un mouchoir de poche : la pompe à chaleur air-eau (associée à un plancher chauffant), la chaudière au propane et la chaudière au mazout. En tête de ce trio figure la pompe à chaleur qui prélève la chaleur de l’air : le coût de l’installation est relativement

En isolant votre logement, vous réduisez vos besoinsen chauffage et économisez chaque année des centaines d’euros.

élevé, mais les frais annuels sont les plus faibles des trois systèmes.Les chaudières au mazout ou au propane suivent de près, mais la facture énergétique annuelle est plus élevée et plus sujette aux hausses de prix.Le propane est intéressant lorsque la consommation est plus faible (moins de 2000 litres par an), car l’installation est la moins onéreuse. Mais le gaz qui l’alimente est relativement cher, de sorte que le système est moins concurrentiel en cas de

Coûts totaux annuels pour une consommation de (l’équivalent de) 2 000 litres de mazout par an

Coûts annuels (consommation, entretien …) Amortissement, par an, de l’installation complète

Chaudière à condensation au gaz naturel

Pompe à chaleur air/eau

Chaudière à condensation au propane

Chaudière à condensation au mazout

Chaudière à condensation aux pellets

Chauffage électrique direct

Pompe à chaleur sol/eau

Chauffage électrique à accumulation

1 500 €

1 190 €

2 090 €

1 800 €

1 270 €

2 810 €

1 120 €

2 550 €

790 €

1 560 €

770 €

1 160 €

1 820 €

310 €

2 090 €

670 €

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REMPLACER UNE INSTALLATION ONÉREUSE QUI MARChE BIEN? Est-il judicieux de supprimer un système encore efficace au profit d’une installation moins gourmande ?

Une installation de chauffage s’amortit généralement en plus de 20 ans. Si vous passez du mazout au gaz naturel après 10 ans, vous aurez payé une chaudière et une cuve qui ne sont pas encore amorties et qui deviennent subitement inutiles. Même si vous économisez 250 € par an sur votre consommation, les 10 000 € investis dans une nouvelle installation ne seront pas faciles à récupérer.

Par contre, vous pouvez envisager de renouveler plus tôt l’installation si votre logement est chauffé à l’électricité et si votre consommation explose parce que le bâtiment est mal isolé.Mais ne changez pas de système sur un coup de tête. Commencez par un calcul détaillé et demandez plusieurs devis pour pouvoir comparer les différentes solutions en toute connaissance de cause.Enfin, privilégiez absolument l’isolation de votre habitation et consacrez-y votre premier investissement.

L’IMPACT SUR L’ENvIRONNEMENTSi vous fondez votre choix sur des considérations écologiques, quel sera le critère décisif ?

En matière d’impact environnemental, les rejets de CO2 peuvent servir d’indicateur. N’importe quel combustible libère de tels rejets, y compris l’électricité. Ce sont en effet souvent des centrales électriques polluantes qui fournissent le complément d’électricité nécessaire au cœur de l’hiver. Les pellets émettent aussi du CO2 mais comme ils participent au cycle du carbone, ils sont donc considérés comme pratiquement neutres. La combustion du bois, en revanche, n’est pas aussi saine qu’on pourrait le penser. De plus, les pellets présentent un bilan CO2 négatif s’ils proviennent de forêts gérées de façon non durable.

Quant aux pompes à chaleur et aux chauffages électriques, les contrats d’énergie verte pourraient leur conférer une connotation écologique. Cependant, une enquête récente a révélé que de tels contrats ne recelaient physiquement qu’une maigre quantité d’énergie verte.L’Europe considère les pompes à chaleur comme une source d’énergie renouvelable mais le courant qu’elles utilisent provient de centrales classiques. Certes, une telle pompe est un système très efficace qui rejette le moins de CO2 et se montre le moins gourmand en énergie, mais cela n’en fait pas automatiquement un mode de chauffage privé 100% renouvelable. Pour l’environnement, la première priorité reste la diminution de votre consom-mation.

consommation importante. Cela dit, comme dans le cas du gaz naturel, le propane utilisé pour le chauffage permet aussi de cuisiner à un tarif avantageux.

Pellets : que nous réserve l’avenir ? Pour une chaudière à pellets, c’est l’inverse : l’investissement initial est élevé, ce qui rend l’installation peu intéressante pour une consommation modeste. Mais grâce au coût bon marché des pellets, elle devient compétitive à partir d’une consommation annuelle équivalant à 2 500 à 3 000 litres de mazout. Au-delà, il s’agit même du système le plus intéressant, gaz naturel mis à part. Ce dernier, s’il est disponible, reste en effet le moins cher de tous.Nous restons toutefois prudents et ne conseillons pas de manière inconditionnelle les systèmes à pellets, même en cas de consommation élevée, car le marché des pellets risque d’être perturbé en cas de demande massive. Rien ne garantit donc que ces granulés de bois continueront à être la solution la moins chère.Parmi les chaudières à pellets, on trouve de tout à des prix très variables. Vous dénicherez des modèles dès 5000 €, mais un appareil haut de gamme, équipé d’un dispositif de stockage (silo), d’une alimentation automatique (par système à vis ou aspiration) et d’un traitement automatique des cendres vous coûtera plus du double. Tenez aussi compte du fait qu’un système meilleur marché exige souvent plus de travail : vous devez l’alimenter vous-même et/ou vous charger d’éliminer les cendres. Mais si cela ne vous dérange pas, votre chaudière à pellets peut être le système de chauffage le plus

intéressant – gaz naturel mis à part, bien sûr –, même en cas de consommation plus réduite.Il existe encore une alternative aux pellets : les bûches. Sachez cependant que vous devrez chaque jour recharger la chaudière, ce qui en réduira le confort et la commodité. Comme ce dernier système relève d’une autre catégorie de chauffage central, moins commode à l’emploi, nous ne l’avons pas repris dans notre comparatif.

Des critères autres que financiersLe choix d’un système autre que celui

au gaz naturel – lorsque ce dernier n’est pas disponible – peut également dépendre de facteurs non financiers :– si vous aimez cuisiner au gaz, le propane vous conviendra parfaitement;– si vous voulez alimenter des robinets d’eau chaude décentralisés, vous pouvez opter pour le propane. Le chauffe-eau électrique ou la pompe à chaleur sanitaire peuvent aussi être une option;– certaines solutions ont besoin d’espace. Ainsi, une cuve à propane doit être suffisamment éloignée de la maison. L’unité extérieure d’une pompe à chaleur air/eau peut aussi rebuter parce qu’elle prend de la place et est parfois bruyante. Les pellets, quant à eux, nécessitent un silo;– certaines personnes préfèrent une alimentation permanente (électricité) plutôt qu’une livraison périodique (propane, mazout ou pellets);– la pompe à chaleur et la chaudière au propane requièrent un entretien moins fréquent que la chaudière au mazout ou à pellets;– certaines considérations environnementales peuvent aussi jouer (voir le cadre ci-dessous);– vous pourrez peut-être obtenir un prix plus intéressant pour une (partie de l’)installation si vous achetez votre chaudière chez un installateur de vos amis. Ainsi, un système a priori plus cher peut subitement devenir plus avantageux qu’un autre.

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Un choix mûrement réfléchi

Notre étude révèle que si vous devez faire placer une installation complète de chauffage, le gaz

naturel est l’option la plus avantageuse. En l’absence de gaz naturel disponible, la pompe à chaleur air/eau, le mazout et le propane sont des concurrents sérieux. La chaudière à pellets, assez chère, est à en-visager si votre consommation est impor-tante. Quant à la note annuelle du chauf-fage électrique, elle est toujours élevée, même si vous consommez peu. L’économie réalisée sur l’investissement de départ est vite compensée par des factures pour le moins salées.Si les prix de l’énergie venaient à flamber, gardez la tête froide : il n’est presque jamais intéressant de remplacer un système qui n’est pas encore amorti.Sachez également qu’en diminuant à la base votre demande de chauffage vous gagnerez chaque année sur votre facture d’énergie mais aussi sur le prix d’une ins-tallation moins puissante. La solution pour y parvenir tombe sous le sens : isolez vo-tre logement.

CONSOMMEZ MOINS, PAYEZ MOINS.

Voyez sur notre site quels sont les fournisseurs de gaz et/ou d’électricité les moins chers dans votre cas.www.testachats.be/energie

Quelles rénovations envisager en premier lieu ? Comment isoler votre toit ? Les panneaux solaires sont-ils encore intéressants ? Les pellets sont-ils écologiques ? Quel est le système de production d’eau chaude sanitaire le mieux adapté à votre situation ? Vous saurez tout en surfant sur :www.testachats.be/ chauffageisolation

Les pellets sont actuellement le combustible de chauffage le moins cher. Mais la chaudière à pellets, elle, pèse lourd dans la balance.

Préférence pour la chaudière à condensation Une chaudière à condensation récupère au maximum l’énergie des gaz de fumées (par condensation dans un échangeur thermique). Le gain de consommation par rapport à une chaudière classique varie de 10 à 20%.D’un point de vue écologique et technique, la chaudière à condensation s’impose logiquement si vous optez pour le gaz, le mazout ou même les pellets. Mais cela ne revient-il pas moins cher avec une chaudière classique ? Pour le propane et le gaz naturel, c’est exclu : la chaudière à condensation sera toujours plus avantageuse. Pour le mazout et les pellets, le modèle classique vous fera peut-être gagner quelques euros les premières années si vous consommez moins de 2 000 litres. Mais selon nous, ces calculs d’apothicaire sont quelque peu futiles : mieux vaut privilégier systématiquement une chaudière à condensation peu gourmande, votre avantage n’en sera que plus élevé si les prix de l’énergie venaient à grimper.

Pompe à chaleur : basse ou haute température ?La pompe à chaleur donne les meilleures performances en distribuant la chaleur à très basse température (+/- 35°C), ce qui requiert un plancher chauffant ou des ventilo-convecteurs, des systèmes assez coûteux. Si la pompe fonctionne à température plus élevée pour alimenter

des radiateurs, le rendement de l’installation est plus faible mais le prix des radiateurs est plus démocratique (bien que la pompe en elle-même soit plus chère). En fin de compte, nos calculs révèlent que les coûts totaux des deux systèmes sont équivalents, étant entendu que le modèle haute température (à envisager en cas de rénovation, pour ne pas devoir remplacer tous les radiateurs) associe un investissement total de départ plus faible à une facture annuelle plus élevée (de 15 à 20%).Au niveau technique, une pompe à chaleur qui prélève la chaleur du sol via un réseau de canalisations horizontales ou verticales, s’avère plus efficace qu’un modèle puisant la chaleur de l’air, mais il requiert un investissement nettement plus lourd. De ce fait, son coût total annuel (amortissement + utilisation) est sensiblement plus élevé.

Électricité : une note saléeSe chauffer à l’électricité est la solution la plus onéreuse, même si les frais d’installation sont très faibles. Si vous louez un logement équipé d’un chauffage électrique, comptez un surcoût mensuel substantiel en plus du loyer. La présence d’un tel chauffage a d’ailleurs un impact majeur sur la valeur renseignée par le certificat de performance énergétique de l’habitation. En pratique, l’application de la réglementation PEB (performance énergétique du bâtiment) fera obstacle au choix de l’option électrique pour chauffer un bâtiment neuf.

Dans une maison basse énergieQuel système faut-il choisir dans une maison basse énergie, où le chauffage doit consommer l’équivalent de moins de 1 000 litres de mazout par an ? Celui qui veut pousser la logique juqu’au bout optera peut-être pour une pompe à chaleur de type sol. Mais il faut amortir un investissement de départ élevé alors que le gain sur la consommation est, dans l’absolu, plus limité.En fait, le gaz naturel, le propane et la pompe à chaleur air/eau restent bien trois options à envisager.Le chauffage électrique peut sembler

attractif à cause de l’investissement initial très faible, mais la facture énergétique plombe le résultat final. Mieux vaut donc être prudent. Cela dit, le chauffage d’un logement basse énergie peut aussi se baser sur un chauffage individuel limité à un ou deux locaux, par exemple un poêle à pellets. ¬

Avec un chauffage électrique, la facture annuelle s’envole