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Avril 2009 Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet urbain d’ensemble du Plateau Nord de Caen Diagnostic, enjeux et propositions d’orientations d’aménagement

Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet ... · peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes. S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence

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Avril 2009

Contribution de l’AUCAME à la réflexion

pour un projet urbain d’ensemble du Plateau Nord de Caen

Diagnostic, enjeux et propositions d’orientations d’aménagement

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 3

Sommaire : Introduction........................................... Page 5 Présentation du site............................... Page 9 Les points clés du diagnostic ................. Page 15

♦ Le diagnostic de site conduit par l’AUCAME ♦ Les grandes caractéristiques actuelles du plateau

nord

Un espace de multiples projets .............. Page 19

♦ Les projets concernant le Campus Jules Horowitz (site GANIL) ♦ Les projets concernant le pôle hospitalier ♦ Le projet de restructuration du centre commercial

Côte de Nacre ♦ Le projet de renouvellement urbain de la zone d’acti-

vité du Mont Coco ♦ Le projet de développement urbain porté par le PLU

de la commune d’Epron ♦ Le projet d’allongement de la ligne de tramway jus-

qu’à la « Bijude » ♦ Les projets routiers inscrits au DVA ♦ Le projet d’extension du Golf de Caen (Commune de

Biéville-Beuville)

Les enjeux d’aménagement du site ........Page 27

♦ Un enjeu de structure du réseau routier d’aggloméra-tion

♦ Un enjeu de rationalisation et de gestion du station-nement automobile

♦ Un enjeu d’amélioration de l’offre de transports col-lectifs

♦ Un enjeu de recomposition urbaine d’ensemble ♦ Un enjeu de qualité de l’architecture et des espaces

publics ♦ Un enjeu d’extension organisée de l’urbanisation

Propositions d’orientations pour un projet ur-bain d’ensemble .....................................Page 33

♦ Accueillir EURISOL et favoriser le développement du « Pôle d’Excellence Sciences et Santé »

♦ Reconfigurer la RD7 ♦ Recomposer progressivement les îlots monofonction-

nels

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Introduction

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6 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Introduction

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 7

Introduction

Une étude commandée à l’AUCAME par ses membres Compte tenu de l’importance de ce site pour la métropole caennaise et des

enjeux dont il est porteur, le programme de travail partenarial de l’agence pré-

voit, que le Plateau Nord de Caen fasse l’objet d’une approche spécifique dans

le cadre notamment de la préparation du SCoT « Caen-Métropole ». L’objectif

est de faire partager aux différents partenaires, une vision d’ensemble de son

fonctionnement et des enjeux urbains qui en découlent, et ce préalablement à

une vision plus prospective qui pourrait se traduire par la définition d’un sché-

ma d’aménagement d’ensemble.

La première phase de cette étude conduite au cours du second semestre 2008

présente un diagnostic du site appuyé sur une abondante cartographie (*). Le

périmètre d’étude est à la mesure des enjeux du site, puisqu’il concerne un

peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes.

S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence a dégagé des enjeux d’aménagement et

des propositions d’orientations pour un projet urbain d’ensemble. L’élaboration

de ce projet a été l’occasion d’échanges avec différents acteurs locaux, élus ou

techniciens.

L’Agence a pris le parti, dans le cadre de cette étude, de faire émerger un pro-

jet global d’aménagement considérant la complexité du site et des relations

entres les différents objets urbains.

Ce projet s’appuie bien entendu sur les éléments de diagnostic dont les cartes

sont présentées en annexe, mais il est aussi et surtout, le fruit de réflexions

internes à l’Agence. En effet, il était important, à ce stade de l’étude, qui rap-

pelons-le, n’a pas de vocation immédiatement opérationnelle, de ne pas pro-

duire une nouvelle somme des projets ou des contraintes existantes, mais bien

de faire œuvre d’imagination et d’ambition.

Dès lors, si le parti d’aménagement peut paraitre ambitieux, voire utopique,

considérons qu’il n’a pour vocation que de poser les termes d’un débat qui doit

maintenant avoir lieu avec tous les acteurs concernés, notamment les organis-

mes et les entreprises présents sur le site, collectivités et Etat.

Et si cette étude suscite réellement ce débat, alors elle aura atteint son objec-

tif.

(*) NOTA : Cette analyse cartographique intitulée « Plateau Nord, diagnostic

de site — atlas cartographique » est consultable et téléchargeable sur le site

www.aucame.fr, rubrique « Nos publications / Atlas »

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Présentation du site

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10 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Présentation du site

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 11

Les espaces situés au Nord de la Ville de Caen, de

part et d’autre de la RD 7 et communément dési-

gnés sous le vocable de « Plateau Nord », consti-

tuent un site stratégique. Ils regroupent en effet

une part substantielle des fonctions métropo-

litaines supérieures de l’agglomération caen-

naise :

• un « pôle santé » majeur regroupé autour du

Centre Hospitalier Universitaire (CHU), pôle

intégrant une large filière recherche

(enseignement médecine-pharmacie – environ

3.200 étudiants), soins et équipements médi-

caux, production pharmaceutique, services,

sécurité sociale et mutuelles,…

• le site du Grand Accélérateur National d’Ions

Lourds (GANIL), laboratoire de recherche d’en-

vergure internationale et fleuron de la recher-

che locale,

• une usine de fabrication de composants élec-

troniques (NXP, anciennement Phillips) dont la

fermeture est probable, sachant que le centre

de recherche a déjà été transféré sur le site

« Effisciences » à Colombelles,

• le Campus II de l’Université de Caen (environ

4 000 étudiants), particulièrement dédié aux

disciplines scientifiques, et le Campus IV

(environ 1 500 étudiants), en cours de consti-

tution et dédié aux sciences économiques (IAE,

UFR Economie, Ecole de Commerce…),

• CITIS, site à vocation d’activités majoritaire-

ment qui accueille surtout, dans un espace

paysager particulièrement attractif, des entre-

prises et des services qui requièrent un haut

niveau de technicité et de formation.

Ces espaces, directement accessibles depuis le pé-

riphérique Nord via l’échangeur « Côte de Nacre »

sont également desservis par le tramway (Ligne A).

Ils accueillent en outre un important centre com-

mercial ainsi que des zones d’activités plus tradi-

tionnelles (zone du Mont Coco, de la Sphère,...).

Enfin, ils comprennent la Commune d’Epron et le

quartier « Lébisey » d’Hérouville Saint-Clair, espa-

ces essentiellement résidentiels.

Ce site devrait de surcroît connaître des évo-

lutions majeures à court ou moyen terme :

• déjà évoqué, l’éventuel départ de l’usine NXP

pose la question de la reconversion du site,

• la restructuration annoncée du CHU, l’achève-

ment de la construction du pôle « mère-

enfant » (plusieurs centaines de lits),

• les incidences de la constitution du campus IV,

• la restructuration avec extension du Centre

Commercial « Côte de Nacre »,

• la restructuration, dans le cadre d’un grand

projet urbain porté par la Ville de Caen, de la

zone du Mont Coco et du quartier du Calvaire

Saint Pierre, de part et d’autre du périphérique,

• enfin, après l’arrivée de Spiral II, la possibilité

d’accueillir sur le campus Jules Horowitz, plu-

sieurs projets complémentaires au GANIL, dont

« EURISOL » : projet d’équipement de recher-

che d’envergure mondiale, porté par l’Union

Européenne et pour lequel la concurrence pour

l’implantation sera rude.

De plus, la desserte routière du secteur devrait

également évoluer dans les prochaines années

avec notamment la réalisation de deux infrastruc-

tures importantes pour le maillage du secteur : le

prolongement du Boulevard Weygand en direction

de la Bijude, le « Boulevard Urbain Nord » (BUN).

Enfin, compte tenu de sa localisation, cet espace

est fortement soumis à une pression urbaine et une

concurrence en matière d’usages du sol.

Présentation du site

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12 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Présentation du site

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 13

Une grande variété d’utilisation du sol, mais 4 types majeurs : • L’agriculture • Les grands équipements • L’activité économique • L’habitat notamment individuel

Présentation du site

Espaces agricoles et naturels

Espaces urbains non construits

Espaces urbains construits

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Les points clés du diagnostic

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16 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

1. Le diagnostic de site conduit

par l’AUCAME

Il ressort de l’analyse cartographique du

site conduite par l’AUCAME les éléments

de diagnostic suivant :

Au plan des caractéristiques physiques et

naturelles du site :

Essentiellement plat, à l’exception de la dé-

pression du Dan à l’ouest, le site ne présente

pas d’obstacle physique majeur et se caracté-

rise par une hydrographie limitée.

Les espaces naturels et agricoles représen-

tent un peu plus de la moitié de l’occupation

de l’espace (56 %). Les espaces urbains ouverts

(golf, parcs et jardins, terrains urbains vacants)

occupent 186 ha, soit près de 10 % du site.

L’occupation des espaces non urbanisés est

quasi-exclusivement agricole (93 %) et domi-

née par la grande culture, les espaces naturels

non agricoles sont marginaux sur le site.

Le site n’est pratiquement pas affecté par les ris-

ques de remontées de nappes, en revanche près

d’un quart de l’espace, actuellement non bâti à

l’exception du quartier de Lébisey à Hérouville-

Saint-Clair, est compris dans le périmètre de

protection éloigné des points de captage

d’eau potable de la vallée du Dan.

Il convient de signaler que la communauté d’agglo-

mération Caen la mer a programmé la création

d’un « parc périurbain » d’environ 50 hectares sur

la commune de Cambes-en-Plaine autour du pro-

longement du boulevard Weygand.

Enfin, les espaces non encore urbanisés présentent

d’indéniables qualités paysagères tant en vision

proche (dépression du Dan, Golf) qu’en vision loin-

taine (Coteau de la vallée de l’Orne et avant-buttes

Augeronnes).

Au plan des caractéristiques des espaces

urbains :

Le site se caractérise par une distribution très

segmentée des fonctions urbaines : des activi-

tés économiques et de grands équipements au

centre des espaces urbanisés et de l’habitat en

périphérie.

Les modes d’occupation de l’espace urbanisé sont

les suivants :

• Habitat : 316 ha (33 %),

• Equipements : 303 ha (31 %) dont la moitié

(136 ha) d’espaces verts et d’équipements

sportifs et de loisirs,

• Activité économiques : 184 ha (19 %),

• Stationnement des véhicules : 70 ha (7 %)

soit environ 28.000 places,

• Infrastructures de transports : 96 ha (10 %).

Le site compte 6 300 logements, soit environ

15 000 habitants. 60 % des logements sont indivi-

duels (au Nord et à l’Ouest).

Les logements individuels occupent 86 % des espa-

ces dévolus habitat avec une densité faible de 13,5

logements par hectare. Les logements collectifs

n’occupent que 14 % de l’espace urbain avec une

densité moyenne de 61 logements par hectare.

L’emprise au sol des bâtiments (116 ha) ne repré-

sente que 13 % des espaces urbanisés.

Au plan des déplacements :

La desserte routière du site s’appuie sur trois rou-

tes départementales « historiques » en direction

du Nord, selon une logique radiale :

• RD 79 : « vieille route de Courseulles »,

• RD 7 : « route de la Délivrande »,

• RD 60 : « route de Lion ».

Les points clés du diagnostic

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 17

Le tracé des voies est-ouest, plus récentes, n’est

jamais continu et de ce fait peu lisible. Des projets

anciens d’amélioration existent mais ne se sont

pas concrétisés.

Les opérations d’aménagement viennent se

« brancher » sur réseau structurant sans organiser

de maillage cohérent.

Le réseau de transports collectifs, tramway, bus

bleus et bus verts est également essentiellement

radial. Aucune ligne ne permet d’aller de l’est à

l’ouest du site.

Le TVR dessert très bien les équipements généra-

teurs de flux, plus difficilement les zones d’activi-

tés, et très marginalement les habitants du nord

du périphérique.

L’essentiel des espaces urbanisés est desservi par

le réseau Twisto mais la fréquentation est faible,

voire anecdotique à certains arrêts.

Véritable « colonne vertébrale » du site, la RD 7

n’est que le support d’une ligne Bus Verts structu-

rante.

2. Les grandes caractéristiques ac-

tuelles du plateau Nord

A l’exception des terrains situés sur le bord est de

la RD7, les espaces périphériques du Plateau Nord

sont largement urbanisés sous forme de lotisse-

ments pavillonnaires à l’ouest et au nord et sous

forme d’activités économique à l’est. C’est pourquoi

la bande de terrain pratiquement non urbanisée

située entre la RD7 et Citis, Lébisey et le Golf est

stratégique. Et parce qu’elle est stratégique, elle

est support de plusieurs projets, pas forcément

compatibles et sources de litiges et de débats.

Dans sa partie centrale, bien desservie par le

tramway, exclusivement dédiée aux grands équipe-

ments et aux activités, notamment commerciales,

le Plateau Nord se caractérise par un espace

très segmenté où chaque « compartiment »,

relativement étanche, est largement mono-

fonctionnel. Il concentre des établissements qui

génèrent des flux importants, de natures différen-

tes : flux domicile/travail ou domicile/étude, flux

commerciaux, flux économiques mais aussi flux

d’usagers ou de visiteurs.

Cet espace central, présente deux caractéristiques

majeures :

• l’organisation de son développement par

opérations successives, branchées sur

l’armature viaire principale, sans logique

d’ensemble, ni préoccupation de conti-

nuités urbaines :

⇒ Le pôle hospitalier constitue un « bloc » qui ne

se traverse pas, essentiellement branché par

un seul point sur la RD 7,

⇒ Le pôle de formation situé entre l’hôpital et le

Boulevard du Maréchal Juin n’est desservi que

par la rue Claude Bloch qui fonctionne comme

une impasse,

⇒ Le campus Jules Horowitz, dont l’accès est lo-

giquement règlementé, constitue une enclave

fermée au cœur du site,

⇒ La zone d’activités CITIS bénéficie d’une en-

trée majestueuse qui donne accès à un réseau

viaire complexe et peu lisible. Sa connexion en

un seul point avec la zone de la sphère est peu

évidente. La zone de la sphère, vieillissante et

peu qualitative, constitue également un en-

semble où la différence entre la seule voie

principale traversante et les autres voies en

impasse n’est pas immédiatement intelligible.

⇒ Le campus II de l’Université qui accueille éta-

blissements d’enseignement et de recherche

et logements étudiants (CROUS) est presque

impossible à traverser et la majorité des voies

qui y donnent accès se terminent en impasse.

Les points clés du diagnostic

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18 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

⇒ L’usine NXP et le centre commercial isolent la

zone d’activités du Mont Coco dont la desserte

interne est peu lisible et les points d’accès li-

mités.

⇒ Enfin la connexion entre espaces à vocation

d’activités ou d’équipements et zones d’habitat

n’a, à l’évidence, pas été prévue.

• Le caractère extensif de l’urbanisation puis-

que l’emprise au sol des bâtiments ne représente

que 13 % des espaces urbains. Ceux-ci sont ma-

joritairement affectés aux espaces verts, au sta-

tionnement ou à la voirie et donne l’impression,

particulièrement dans les zones d’équipements et

d’activités, que le Plateau Nord est un vaste es-

pace rempli de vides.

Le cœur du site est découpé en six grands

îlots, de plusieurs dizaines d’hectares, qui ac-

cueillent chacun une fonction bien définie :

pôle universitaire, pôle santé, pôle de recherche,

pôle automobile, pôle tertiaire, pôle industriel et

commercial.

Ce cœur est desservi par la ligne de tramway sensi-

blement orientée sud-nord qui emprunte un tracé

parallèle à la RD7 et entre ponctuellement en

conflit avec la desserte routière du Campus IV et du

CHU (problèmes de traversée de la voie par les vé-

hicules pour accéder aux parkings, stationnement

sauvage, voire circulation automobile sur la voie du

tramway).

Cet espace central, à l’exception de l’intérieur du

Campus II, se caractérise également par la fai-

blesse des espaces publics. Ceux-ci sont réduits

à leur plus simple expression et constituent, au

mieux, une fragile transition avec les zones de par-

king. Les cheminements piétons paraissent ne pas

avoir été prévus, ce qui ne rend pas vraiment

convivial cet espace qui accueille pourtant plusieurs

milliers d’emplois.

On peut également souligner, à quelques excep-

tions près, notamment sur CITIS, la relative banali-

té architecturale de la majorité du bâti du site,

même si le CHU, de sa haute silhouette domine

l’ensemble et lui donne une réelle identité.

L’îlot occupé par l’usine NXP et le Centre Com-

mercial Côte de Nacre, séparés l’un de l’autre

par une zone de parking, offrent une image de

quasi friche urbaine désastreuse de l’entrée

d’un site majeur à l’échelle métropolitaine.

Dans sa configuration actuelle, le centre commer-

cial Côte de Nacre se présente comme un hyper-

marché périphérique. Or, il est désormais totale-

ment intégré dans les tissus urbains. Vieillissant et

particulièrement inesthétique, ce centre commercial

constitue en quelque sorte un anachronisme urbain

qui nuit à l’image du Plateau Nord.

Il convient également de ré-insister sur l’omnipré-

sence de l’automobile sur le site, impression

renforcée par l’importance des espaces dédiés

au stationnement. Ce sentiment est d’autant plus

paradoxal que le centre est très bien desservi par le

tramway. Il convient à ce titre de signaler que c’est

le parking relais qui est de loin le moins fréquenté.

Il faut dire qu’il constitue le seul stationnement in-

directement payant alors que toutes les autres pla-

ces sont gratuites. La question de la pertinence de

sa localisation, à l’intérieur de l’agglomération,

peut-être posée, dans la mesure où les automobi-

listes qui arrivent à son niveau pour entrer dans

Caen ont franchi le point noir que constitue le car-

refour de la Côte de Nacre.

Enfin, le fonctionnement du site est organisé

autour de la croix que constitue le carrefour

entre la RD 7 et la RD 401 (Boulevard du Maré-

chal Juin) matérialisé par le rond-point « Côte de

Nacre ». En effet, en l’absence d’un maillage viaire

cohérent et lisible, l’essentiel des flux de circulation

converge à un moment ou un autre vers ce point

qui commence à donner des signes de saturation.

Les points clés du diagnostic

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 19

Un espace support de multiples projets

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20 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Le plateau Nord, en tant que site stratégique de

développement de l’agglomération, est le support

de nombreux projets.

Ceux-ci gardent un caractère monofonctionnel :

développement économique, création ou extension

d’équipements, extension de zones d’habitat, mais

aussi restructuration urbaine (Zone du Mont Coco,

projet du CHU,…)

On reste donc dans une logique d’opérations qui se

juxtaposent sans véritablement communiquer.

Au cœur du plateau Nord, les opérations annoncées

portent exclusivement sur des activités économi-

ques localisées en fonction de leur secteur d’activi-

tés (pôle commercial sur Côte de Nacre, secteur

tertiaire sur CITIS,…) ou sur des grands équipe-

ments.

1. Les projets concernant le Cam-

pus Jules Horowitz (site GANIL)

Aujourd’hui, l’AUCAME a connaissance de sept pro-

jets immobiliers, publics ou privés envisagés sur le

Campus Jules Horowitz. Ce Campus héberge au-

jourd’hui deux établissements de recherche : GA-

NIL (GIE), et CYCERON (GIP).

Le site appartient à la ville de Caen qui le loue par

bail emphytéotique au GIE. Peu densément cons-

truit, ce site dispose, en sus, d’une réserve foncière

propre de 10 hectares environ (propriété de la Ville

de Caen située sur la commune d’Epron). Ces sept

projets sont les suivants :

a/ -projet d’extension de CYCERON :

CYCERON est l’une des trois plateformes française

d’imagerie médicale (avec Saclay et Lyon/

Grenoble) – 170 personnes – 6000m². Il existe un

partenariat actif avec le CHU et le Centre Baclesse

par mise à disposition des installations. Le GIP CI-

CERON (tutelle CEA, CNRS, INSERM), créé pour 25

ans en 1985, devrait connaître une redéfinition de

contenu et de périmètre.

Le projet comporte deux volets (extension-

réaménagement des locaux + équipements scienti-

fiques) - 400m² sur 2 niveaux - Livraison complète

prévue en 2010.

b/ -projet Cyclopharma :

Le Projet est porté par l’entreprise privée du même

nom.

Il s’agit de la construction sur le Campus Jules Ho-

rowitz d’une unité de production de médicaments

dits « radio-pharmaceutiques » – 10 emplois di-

rects de hautes qualification – bâtiments de 2 ni-

veaux de 370 m² chacun + réserve de 600m².

c/ -projet de maison des sciences :

Le projet consiste en la construction, sur le Campus

Jules Horowitz, d’une nouvelle structure d’accueil

de 3 700m² SHON pour les chercheurs « de pas-

sage » (700/an). Le projet comporte un pro-

gramme de 75 chambres ou studios, accompagnés

d’un pôle de restauration et d’un centre de congrès

de 800m² avec amphithéâtre hall d’exposition, et

salles de réunions.

d/ -projet SPIRAL 2 :

Il s’agit d’un projet en plusieurs parties : nouvel

accélérateur de particules + bâtiment de production

de faisceaux radioactifs + parties communes.

e/ -projet ARCHADE :

Ce projet consiste en la création d’un centre de

R&D et de formation en radio-biologie. Il s’agit

d’une reformulation du projet Hadronthérapie de

2005. Ce projet est porté par l’association Archade

(dont sont notamment membres l’Université, l’EN-

SICAEN, le CHU et le Centre Baclesse) associée à

une société privée belge (I.B.A.).

Archade doit construire un bunker de 1 500m² de

surface au sol, financé par le Conseil Régional de

Basse-Normandie.

f/ -projet EURISOL :

Projet européen de construction d’un accélérateur

de nouvelle génération. Le GANIL pilote le comité

international de l’étude de faisabilité. Le CERN pro-

pose un projet concurrent. La décision est attendue

pour 2013/2014. Il s’agit d’une installation enterrée

sur au minimum 400m de long accompagnée de

bâtiments en surface d’une longueur identique.

Un espace support de multiples projets

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 21

Un espace support de multiples projets

La plupart des projets considérés s’insèrent facile-

ment dans le foncier peu dense du Campus Jules

Horowitz, sous réserve toutefois de lever les bloca-

ges juridiques liés à la nature du bail qui lie la ville

de Caen à GANIL.

Compte tenu de son emprise foncière, le projet EU-

RISOL suppose la libération d’une emprise foncière

complémentaire, dans la mesure où la surface ac-

tuellement disponible sur le campus ne suffit pas.

2. Les projets concernant le « pôle

hospitalier »

Mis en service en 1975 sur un terrain d’assiette de

37 hectares, dans une structure monobloc de 21

étages d’une hauteur totale de 101 mètres, le CHU

« Côte de Nacre » comprend 998 lits pour 32 servi-

ces. Il est plus particulièrement orienté vers la mé-

decine et la chirurgie adultes. Le plateau hospita-

lier, d’une surface de 33 000 m², est équipé de 26

salles d’opération réparties en 10 blocs. Il dispose

aujourd’hui de deux unités IRM ouvertes respecti-

vement en 1990 et 1994.

L'établissement hospitalise annuellement plus de

50 000 patients dont 20 000 en urgences. Pour as-

surer au mieux ses missions, il fait aujourd'hui l'ob-

jet d'importantes opérations de restructuration

conformément au Projet Médical et au Projet d'Eta-

blissement.

Le CHU constitue le principal employeur de Basse-

Normandie. Son effectif, de presque 5 000 person-

nes, se répartit en 800 personnels soignants et

4 085 employés non-soignants.

Dans les prochaines années, le site Côte de Nacre

et celui de Clémenceau devraient regrouper leur

potentiel d'accueil, technique et humain afin, no-

tamment, d'améliorer la performance, optimiser les

compétences, simplifier pour le public l'usage du

complexe et bénéficier des atouts d'une implanta-

tion au cœur d'un plateau de santé aux activités

complémentaires.

La tour Côte de Nacre couvre aujourd'hui une sur-

face intérieure de 147 000m². Avec le regroupe-

ment sur le site de l'ensemble des activités médica-

les, plus particulièrement des urgences (adultes et

pédiatriques) et des services de gynécologie-

obstétrique transférés de Clémenceau, ce sont plus

de 40 000m² supplémentaires qui sont en cours

d’aménagement.

Le « Pôle femmes-enfants-hématologie » se com-

pose de deux corps de bâtiment de cinq étages (la

« nef » et l’aile latérale) d’une surface totale de

35 000 m² SHON et d’une capacité de 345 lits. Sa

construction résulte d’un partenariat public-privé :

le bâtiment est loué au CHU par la société « Nacre

2008 » pour 10 millions d’euros par an sur 25 ans.

Son ouverture est prévue courant 2009.

Un projet de bâtiment « Biologie » est également à

l'étude. Il serait positionné à l'est de la tour.

La question récurrente du désamiantage de la tour

Côte de Nacre a conduit à opter pour une opération

de démolition-reconstruction sur site. L’Etat a déci-

dé d’accélérer la mise en œuvre de ce projet qui

devrait intervenir dans les 10 ans à venir. Le prin-

cipe est de reconstruire le CHU autour de la tour

Côte de Nacre puis de déconstruire celle-ci. Il s’agit

également de reconfigurer le site avec des démoli-

tions et reconstructions de bâtiments annexes, no-

tamment l’école d’infirmières, et de réorganiser

totalement le stationnement.

Enfin, se pose désormais avec acuité la question de

l’implantation de la nouvelle Faculté de médecine,

les locaux existants étant maintenant inadaptés.

3. Le projet de restructuration du

centre commercial Côte de Nacre.

L’hypermarché Côte de Nacre (8 000 m²) doit être

restructuré avec une augmentation de sa surface

de vente de 2 000 m². 10 000 m² sont également

prévus pour accueillir cinq enseignes spécialisées

(Electroménager, TV-Hifi, culture-loisirs, équipe-

ment de la personne, équipement de la maison),

dont une dédiée au sport de 4 000 m², et trois res-

taurants. Le centre commercial Côte de Nacre pas-

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22 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

sera ainsi de 15 300 m² de surface de vente à envi-

ron 27 000 m².

Une nouvelle voie doit longer l’extension par le sud

pour desservir le centre. Un millier de places de

parking viendront compléter les 1 377 existantes.

On peut regretter que le permis de construire ait

déjà été délivré, dans la mesure où le projet propo-

sé persiste dans une forme urbaine de centre com-

mercial périphérique, alors même que le site est

désormais totalement urbain.

Le projet est toutefois aujourd’hui bloqué en raison

de l’instruction d’un recours.

4. Le projet de renouvellement ur-

bain de la zone d’activités du Mont

Coco.

Ce projet, porté par l’ancienne municipalité de la

Ville de Caen, pourrait évoluer dans les mois qui

viennent.

A ce stade, le projet ambitionne, dans le cadre

d’une réflexion d’ensemble visant à orienter et en-

cadrer les transformations du Quartier Calvaire

Saint Pierre et la ZA Mont Coco, d’initier une dyna-

mique de requalification par le développement et la

mise en valeur des espaces publics et du paysage-

ment. Il s’agit ainsi :

• D’aménager les espaces publics pour favoriser

les échanges piétons entre les différents îlots du

centre du Plateau Nord, tout en assurant une

bonne desserte routière des pôles commerciaux,

• De requalifier la rue Jean-Baptiste Colbert, entre

le Boulevard Weygand et celui du Maréchal Juin,

par un élargissement, un paysagement et la

création de cheminements piétons et cycles laté-

raux,

• De développer une structure végétale en réorga-

nisant l’ensemble des espaces de stationnement,

• De créer une nouvelle voie entre la Rue Jean-

Baptiste Corot et l’Avenue de la Côte de Nacre,

au droit de l’entrée du CHU.

5. Le projet de développement ur-

bain porté par le PLU de la Com-

mune d’Epron.

La commune d’Epron s’est urbanisée principale-

ment à l’ouest de la RD7, où les derniers potentiels

viennent d’être consommés. A l’est de cette voie,

quelques constructions pavillonnaires sont implan-

tées au droit du carrefour avec la RD226 qui distri-

bue les flux vers Citis. Plus au sud, un site baptisé

« Technoparc » accueille deux immeubles de bu-

reaux et l’une des grandes jardineries de l’agglomé-

ration (Jardiland – 6 000m² de surface de vente).

La quasi-totalité des terrains situés à l’est de la

RD7 sont urbanisables selon les documents d’urba-

nisme ayant cours aujourd’hui (SDAC + PLU). Ils

appartiendraient pour partie à un promoteur

privé.

Du sud vers le nord, quatre secteurs peuvent être

déterminés :

1. Des terrains appartenant à la ville de Caen,

contigües du GANIL (10 ha) et constituant sa

réserve foncière pour d’éventuelles extensions,

imaginées dès son implantation.

2. Une ZAC dite « pôle d’excellence » orientée vers

l’accueil d’activités liée à la recherche, en bor-

dure de ces extensions et englobant le site du

« Technoparc »

Un espace support de multiples projets

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 23

Un espace support de multiples projets

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24 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

3. Une ZAC dite « du Golf », autour du

carrefour de

la RD7 avec la RD226, destinée à

l’extension urbaine d’Epron à court/

moyen termes. Elle mixe équipe-

ments publics et habitat et doit for-

mer le futur centre d’Epron.

4.Au nord et à l’est de ces deux ZAC,

les terrains sont destinés à l’urbani-

sation à long terme, sauf pour ce qui

concerne la pointe extrême limitro-

phe d’Hérouville et Biéville-Beuville,

englobant des espaces liés au golf,

protégés au SDAC de 1994.

A noter : un périmètre de ZAD

concerne l’ensemble des terrains ur-

banisables à termes au nord de la

réserve foncière du GANIL.

La mise en œuvre de ce parti d’aménagement ne

pourra être entreprise sans une requalification

lourde de la RD7 en voie urbaine, et donc la ré-

alisation du projet « Weygand » et du BUN entre

La Bijude et Hérouville, de manière à y alléger

fortement la circulation.

Elle s’appuie par ailleurs sur le prolongement de

la ligne de Tram A jusqu’au carrefour de la Bi-

jude.

Elle butte cependant également sur la question

des besoins fonciers liés à l’accueil éventuel

d’EURISOL et exprimés par les responsables du

GANIL : près de 10 hectares supplémentaires

par rapport à la réserve initiale, positionnés sur

la ZAC « pôle d’excellence ».

6. Le projet d’allongement de la

ligne de tramway jusqu’à la

« Bijude ».

Sans faire l’objet d’un projet précis, l’idée existe

depuis quelques années de prolonger la ligne A

du tramway jusqu’au rond point de la Bijude, au

nord d’Epron, ou serait aménagé un nouveau

parking relais. Ce nouveau parking aurait pour

vocation de capter une partie des flux automobi-

les en provenance de l’ouest de la Côte de Nacre

et de Douvres-la-Délivrande.

Un espace support de multiples projets

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 25

Cette idée trouve son origine dans un diagnostic, a

priori non étayé, qui veut que le mauvais fonction-

nement actuel du parking relai « Côte de Nacre »

résiderait dans sa mauvaise localisation.

Cette idée a cependant tout son sens mais à trois

conditions :

• l’Avenue de la Côte devient boulevard urbain dès

le rond point de la Bijude après déviation de la

RD7 sur le prolongement du Boulevard

Weygand,

• l’actuelle RD7 au droit d’Epron devient support

d’une urbanisation qui, à elle seule, en raison de

sa densité, justifie le prolongement de la ligne

de tramway,

• le nombre de rames de tramway à disposition de

Viacités est suffisant pour permettre cet allonge-

ment dans de bonnes conditions de niveau de

service, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

7. Les projets routiers inscrits au

DVA.

Approuvé par un décret ministériel de 2002, le Dos-

sier de Voiries d’Agglomération (DVA) de Caen pré-

sente les aménagements routiers et les emprises

foncières nécessaires pour, partant d’hypothèses

d’évolutions des trafics routiers, permettre la mise

en place d’un réseau d’infrastructures permettant

de répondre aux besoins à venir.

Ce DVA réaffirme la nécessité de poursuivre le pro-

gramme de grandes réalisations routières dans le

quart nord-est de l’agglomération, tel qu’il est pré-

vu dans le Schéma Directeur de l’Agglomération

Caennaise approuvé en juillet 1994. Il prévoit no-

tamment, concernant le Plateau Nord :

• le prolongement du Boulevard Weygand jusqu’à

la Bijude,

• l’aménagement du Boulevard Urbain Nord

(BUN), de part et d’autre de la RD7.

A L’ouest de la RD7, le BUN, raccordé sur le projet

Weygand, rejoindrait la RN13 au droit de l’échan-

geur dit « CORA », traversant les territoires de

Saint-Contest, Authie et Saint-Germain-la-Blanche-

Herbe.

A l’est de la RD7, le BUN, raccordé au carrefour de

la Bijude irriguerait les nouveaux quartiers d’Epron

ainsi qu’Hérouville, jusqu’à la Route de Ouistreham,

via la Route de Lion sur Mer (RD60).

8. Le projet d’extension du Golf de

Caen (Commune Biéville-Beuville).

Géré par un Syndicat intercommunal, le Golf de

Caen, largement situé sur le sud de la Commune de

Biéville-Beuville constitue un équipement sportif et

de loisirs essentiel pour l’attractivité du Plateau

Nord et de l’Agglomération. Ce golf public, offrant

donc des coûts de la pratique de ce sport particuliè-

rement raisonnables, connaît un succès grandis-

sant. C’est pourquoi, l’association de gestion de ce

golf, qui compte aujourd’hui 600 membres, de-

mande, avec le soutien de la municipalité de Bié-

ville-Beuville, une extension de cet équipement

sous la forme de la création d’un parcours supplé-

mentaire de 9 trous.

Le principe de cette extension est d’ailleurs inscrit

dans le PLU de Biéville-Beuville dont le zonage a

été adapté en vue de ce projet. Il s’agit donc d’é-

tendre le golf sur les terrains situés sensiblement

au nord et à l’est des parcours existants.

Ce projet suppose toutefois l’extension des bâti-

ments d’accueil qui s’avèrent progressivement ina-

daptés. Cette extension est également prévu au

PLU qui permet également l’accueil plus ambitieux

d’un établissement hôtelier.

9. Le parc périurbain de Cambes-

en-Plaine.

Déclaré d’intérêt communautaire en 2008 par la

communauté d’agglomération Caen la mer, ce parc,

entièrement situé sur la commune de Cambes-en-

Plaine , à l’est d’Epron, vise une double finalité :

• Maintenir une activité agricole en entrée d’agglo-

mération et

• Constituer une protection phonique pour le futur

prolongement du boulevard Weygand.

Un espace support de multiples projets

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Les enjeux d’aménagement du Plateau Nord

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28 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Les enjeux d’aménagement du plateau nord

Site identifié comme stratégique à l’échelle métro-

politaine par l’ensemble des acteurs locaux, les

nombreux projets concernant le site du Plateau

Nord incitent à s’interroger sur sa vocation fonc-

tionnelle et sur son organisation urbaine d’ensem-

ble au sein des tissus urbains de l’agglomération

caennaise.

Important pour le développement économique mais

aussi pour l’image de la métropole caennaise, le

site du Plateau Nord ne paraît pas aujourd’hui, dans

sa configuration urbaine et spatiale, à la hauteur

des ambitions affichées pour lui.

A la lecture du diagnostic se dégagent plusieurs

enjeux majeurs compte tenu à la fois de sa configu-

ration actuelle et des projets d’équipements et d’a-

ménagement qui doivent y trouver place :

1. La structure du réseau routier

d’agglomération.

Compte tenu des fonctions existantes et prévues

sur le Plateau Nord, il convient dans un premier

temps d’y organiser les flux de circulation automo-

bile afin d’éviter que ne convergent vers le carre-

four Côte de Nacre à la fois les flux de desserte lo-

cale et les flux d’agglomération qui, en provenance

du Nord, transitent par la RD7, soit pour rejoindre

les autres secteurs de l’agglomération caennaise,

soit pour se connecter, via le périphérique, au ré-

seau magistral interurbain.

Les deux projets de prolongement du Boulevard

Weygand et de création du Boulevard Urbain Nord

(BUN), depuis le secteur de la Bijude, paraissent

pouvoir répondre à cet enjeu.

Cependant, l’aménagement prévu à deux fois une

voie du prolongement du Boulevard Weygand ne

paraît pas de nature à créer une alternative suffi-

sante à l’actuelle RD7, plus directe, notamment

pour les flux importants qui se dirigent vers l’est.

Dès lors qu’il n’est pas prévu d’urbanisation le long

du prolongement du Boulevard Weygand, un tracé

à deux fois deux voies permettrait de décharger

significativement l’Avenue de la Côte de Nacre et

d’envisager ainsi une véritable configuration ur-

baine d’entrée d’agglomération.

2. La rationalisation et la gestion

du stationnement automobile.

Le plus évident mais aussi le plus urgent des pro-

blèmes du Plateau Nord réside dans la rationalisa-

tion de la gestion du stationnement automobile. En

effet, alors qu’il est desservi par le tramway, le site

présente une offre pléthorique de places de parking

gratuites (de l’ordre de 28.000), à l’exception nota-

ble du parking relais du tramway. Certes, toutes

ces places ne sont pas publiques et sont en partie

affectées aux employés des établissements et en-

treprises installées sur le site.

Pourtant, en dépit de la profusion de places, nom-

bre d’acteurs pointent les difficultés de stationne-

ment. En l’absence d’une étude approfondie sur le

sujet, il est difficile de trancher définitivement. En

revanche, ce qui est certain c’est que l’importance

de l’offre et sa gratuité est un puissant facteur d’in-

citation à l’usage de l’automobile pour se rendre sur

le site, alors même que celui-ci est desservi par le

tramway. Est-il notamment rationnel que l’universi-

té dispose d’une telle offre de stationnement ? Est-

il simplement admissible que les employés du CHU,

dépendant de l’automobile en raison d’horaires dé-

calés, éprouvent des difficultés à stationner sur

l’immense parking du CHU ? Est-il enfin concevable

que le cœur physique du site soit occupé par un

gigantesque parking de supermarché ?

3. L’amélioration de l’offre de

transports collectifs.

La rationalisation du stationnement, particulière-

ment sur le cœur du site constitue une question

cruciale. Elle est toutefois indissociable de la ques-

tion de l’amélioration de la desserte en transports

collectifs.

Page 29: Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet ... · peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes. S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence

© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 29

Les enjeux d’aménagement du plateau nord

En effet, seuls les espaces situés à proximité du

tramway (CHU, Campus IV, GANIL et Campus II)

disposent d’une desserte satisfaisante. Les autres

zones, notamment CITIS, la Sphère, Mont Coco et

les espaces d’habitation (Epron, Lebisey, Haute Fo-

lie, Saint Contest et Cambes en Plaine) sont des-

servis par bus mais avec des fréquences trop fai-

bles pour être réellement attractives.

De plus, le diagnostic a montré que les lignes sont

essentiellement radiales de Caen vers la périphérie.

Il n’est en pratique quasiment pas possible de se

rendre de l’est à l’ouest du Plateau Nord en trans-

ports collectifs.

Pourtant, on trouve de part et d’autre des concen-

trations d’habitants importantes que ce soit à Hé-

rouville-Saint-Clair (24.500 habitants) ou les quar-

tiers de Caen nord ouest (Folie-Couvrechef - envi-

ron 9.000 habitants, Chemin Vert – environ 8.000

habitants).

Dans ce contexte, il n’est donc pas inenvisageable

de créer une ligne structurante est-ouest.

Enfin, le projet d’allongement de la ligne A du tram-

way jusqu’à la Bijude pourrait constituer un puis-

sant support à l’organisation urbaine de l’ensemble

du site.

4. Une recomposition urbaine

d’ensemble.

Compartimenté en îlots monofonctionnels, le Pla-

teau Nord est un exemple type de l’urbanisme par

opération successives n’obéissant pas à une logique

d’aménagement d’ensemble. Ce type d’aménage-

ment se traduit par une absence de structure viaire

hiérarchisée et cohérente dans la mesure où cha-

que opération crée sa propre voirie sans se préoc-

cuper de celle des opérations voisines et se

« branche » par un point, au mieux deux, sur les

voies principales préexistantes.

De plus, les espaces publics, réduits à leur plus

simple expression si l’on exclut les vastes zones de

stationnement et les espaces verts « de paysage-

ment », ne constituent en aucun cas un réseau co-

hérent et lisible. Les cheminements piétons notam-

ment peuvent être bien conçus à l’intérieur d’un ilot

et s’arrêter brutalement sur la limite de l’opération

(Université) ou n’être prévus que pour une desserte

interne à l’opération (CITIS).

Même si cela ne sera pas facile, ni possible partout,

il existe nettement un enjeu de recomposition ur-

baine du Plateau visant notamment à recréer un

maillage viaire hiérarchisé, en particulier dans le

Campus IV, dans la zone du Mont Coco, entre CI-

TIS et la Sphère, entre Lebisey, la Sphère et Citis.

Ce maillage nouveau doit être support d’une urba-

nisation de nature à permettre d’identifier si on se

trouve sur une voie primaire ou secondaire, exer-

cice aujourd’hui particulièrement malaisé.

5. La qualité de l’architecture et

des espaces publics.

Il convient enfin de souligner que vitrine technolo-

gique de la métropole caennaise, le Plateau Nord

pêche par la pauvreté globale de l’architecture de

ses bâtiments. Certes quelques exceptions, souvent

moins visibles, viennent confirmer la règle.

Dans le cadre d’un plan ambitieux de recomposition

urbaine, il conviendrait d’être particulièrement vigi-

lant sur la qualité architecturale des nouveaux bâti-

ments, particulièrement s’ils sont visibles depuis

l’armature viaire principale. Il en va en effet de l’i-

mage et donc de l’attractivité du site. Cet enjeu

n’est donc nullement secondaire.

Parce qu’il constitue une vitrine, mais aussi parce

qu’il accueille quotidiennement des milliers de sala-

riés, étudiants et visiteurs (notamment du CHU), le

cœur du Plateau Nord mérite des espaces publics

en quantité et en qualité à la hauteur de sa fré-

quentation. Des cheminements, des places, des

squares doivent pouvoir être aménagés avec soin

de manière à donner un caractère urbain à un site

qui ressemble aujourd’hui à une zone commerciale

périphérique.

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30 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

6. Un enjeux d’extension organi-

sée de l’urbanisation.

Compte tenu de sa localisation, de son niveau d’ac-

cessibilité routière existante et projetée, et sa des-

serte par le tramway, le Plateau Nord constitue à

l’évidence un secteur stratégique pour le dévelop-

pement urbain de l’agglomération caennaise, d’au-

tant qu’il n’est concerné par aucune contrainte phy-

sique à l’urbanisation.

On peut facilement admettre que la partie est de la

RD7 paraît devoir être consacrée aux activités

scientifiques, technologiques et tertiaires, ainsi qu’à

l’extension du golf de Caen qui doit constituer un

puissant facteur fédérateur d’attractivité et d’i-

mage, pour peu que son infrastructure d’accueil

soit conçue comme un vrai lieu d’animation et de

détente.

On doit en revanche s’interroger sur la possibilité

que les espaces situés à l’ouest d’Epron qui, en de-

hors du parc périurbain de Cambes-en-Plaine, de-

viennent supports d’une urbanisation mixte accueil-

lant habitat et activités, notamment tertiaires com-

patibles avec celui-ci.

Cette urbanisation serait progressive et respec-

tueuse de l’environnement, notamment villageois,

dans lequel elle s’inscrirait.

Les enjeux d’aménagement du plateau nord

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 31

Les enjeux d’aménagement du plateau nord

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© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 33

Propositions d’orientations pour un projet urbain d’ensemble

Page 34: Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet ... · peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes. S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence

34 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

Le Plateau Nord de Caen présente aujourd’hui une

urbanisation de type périphérique : voirie ample,

vastes espaces dévolus au stationnement, larges

espaces engazonnés, bâtiments généralement bas

(à l’exception du CHU) et habitat très majoritaire-

ment pavillonnaire.

Constituant une entrée de ville majeure, support de

fonctions métropolitaines supérieures, il mérite

pourtant d’être pleinement inséré dans l’espace

urbain.

La configuration actuelle du site présente une cer-

taine rigidité urbaine qui n’autorise pas une recom-

position urbaine massive et rapide. De plus, le ca-

ractère très monofonctionnel des îlots rend difficile

une mixité urbaine à court terme, d’autant que

commerces et services notamment publics quoti-

diens sont soit peu développés, soit très concen-

trés.

La mise en œuvre des orientations présentées ci-

après doit donc s’inscrire dans un temps relative-

ment long, tout en adoptant un rythme régulier.

L’idée générale qui sous-tend ces orientations

consiste à donner un cadre urbain attractif à la

fonction majeure du Plateau Nord : constituer le

« Pôle d’Excellence Sciences et Santé » de la

Métropole Caennaise.

L’occupation actuelle de l’espace donne déjà des

indications fortes. En effet, le site est support de

deux activités majeures :

♦ L’université scientifique, ENSICAEN et GANIL

♦ Un nombre important d’équipements et d’activi-

tés liées à la santé au sens large : CHU, Centre

François Baclesse, industrie pharmaceutique,

mais aussi organismes de financement solidaire

de la santé : CPAM, mutuelles.

Des liens existent entre ces deux activités à travers

l’utilisation des faisceaux d’ions dans l’imagerie mé-

dicale, la radiobiologie et les radiothérapies. Ces

liens paraissent devoir être développés et pour-

raient constituer un axe prometteur de mise en sy-

nergie de la recherche fondamentale et de la re-

cherche appliquée.

L’association et la mise en synergie sur site de ces

deux activités majeures paraissent constituer la

vocation première du Plateau Nord, celles qui de-

vront lui donner son image et donc orienter la

forme de son aménagement : cela signifie que des

liens physiques devront inscrire cette synergie dans

l’espace.

Cela signifie également que des espaces destinés

au développement de cette vocation devront être

trouvés, dans les tissus urbains existant, par dépla-

cement d’activités présentes, et / ou par extension

urbaine.

Le parti général d’aménagement proposé se décline

en quatre composantes :

♦ Faire du golf le cœur vert d’une zone d’activité

et de recherche qui jouxte le site GANIL – EURI-

SOL et se connecte à CITIS / la Sphère via le

BUN, axe structurant du Pôle,

♦ Faire de l’ex RD7 une véritable entrée d’agglo-

mération majestueuse et un axe de composition

urbaine pour la commune d’Epron,

♦ Créer un véritable « Pôle médical » autour d’un

CHU renouvelé,

♦ Recomposer et/ou renouveler progressivement

les îlots Campus II et Centre commercial Côte

de Nacre / ZA du Mont Coco.

L’ordre des trois orientations développées ci-

dessous n’est pas anodin. Leur mise en œuvre suc-

cessive nous paraît en effet indispensable pour at-

teindre l’objectif global d’aménagement énoncé ci-

avant.

L’ordonnancement des orientations constitue en

quelque sorte une stratégie d’aménagement à met-

tre en œuvre avec constance et détermination dans

le temps.

Propositions d’orientations

Page 35: Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet ... · peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes. S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence

© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 35

A. Accueillir EURISOL et favoriser

le développement du « Pôle d’Ex-

cellence Sciences et Santé »

1. Réserver fermement le terrain

nécessaire à l’implantation

d’EURISOL.

Projet phare pour la métropole caennaise, l’implan-

tation d’EURISOL constitue une priorité. Le terri-

toire doit donc être en mesure d’afficher clairement

sa volonté d’accueillir ce centre de recherche de

niveau mondial en indiquant franchement et défini-

tivement la localisation du site prévu pour son im-

plantation.

Pour des questions à la fois pratique, de sécurité du

site et de rationalité scientifique, les terrains situés

au nord de GANIL paraissent les plus adaptés.

Il s’agit donc de réserver un espace suffisant au

nord-est de GANIL, quitte à procéder à des échan-

ges de terrains entre Epron et GANIL.

2. Prévoir les espaces destinés à

accueillir les activités de recherche et

de production liées au pôle

d’excellence en profitant de l’image

qualitative du golf

L’émergence du « Pôle d’Excellence Sciences et

Santé » devrait générer des besoins en locaux des-

tinés à la recherche et aux activités économiques

liées à celles-ci.

C’est pourquoi il est proposé d’aménager le pour-

tour ouest du golf (haut du vallon) en une zone

dédiée, fortement qualitative. Cette zone aurait

pour axe de composition urbaine le futur boulevard

Urbain Nord qui la mettrait en liaison avec Citis

dont les caractéristiques actuelles sont proches de

ce que pourrait devenir l’ensemble du site à terme.

A l’est de Citis, la zone de la sphère devrait pro-

gressivement muter et monter en gamme de ma-

nière à rejoindre, au plan qualitatif des activités, le

niveau de Citis.

L’ensemble de ce dispositif devrait, de part et d’au-

tre du BUN, disposer d’un réseau viaire cohérent,

permettant des liaisons aisées entre BUN et RD 401

mais aussi entre Epron et Lebisey.

B. Reconfigurer la RD7

1. Libérer la RD7 de l’essentiel des

flux de circulation autres que ceux

nécessaires à la desserte locale.

La mise en œuvre de l’ensemble de la stratégie

suppose d’évacuer d’abord les flux automobiles in-

terurbains ou d’agglomération en :

♦ Déviant la RD7 en empruntant le tracé de la

« pénétrante Weygand », pour lui donner un

gabarit à 2x2 voies qui capterait l’essentiel des

flux interurbains et d’agglomération en deve-

nant le nouveau lien direct entre le périphérique

et l’ouest de la Côte de Nacre,

♦ Aménageant le Boulevard Urbain Nord (2x1

voie) entre Citis et la Bijude, afin de recueillir

les flux entre le nord et l’est de l’agglomération

tout en desservant Citis et les secteurs d’activi-

tés d’Hérouville-St-Clair.

2. Reconfigurer la RD7 pour en faire

une véritable « entrée

d’agglomération majestueuse »

Une fois l’actuelle RD7 déclassée et déchargée

d’une part importante de son trafic, elle serait amé-

nagée en véritable avenue :

♦ Elle serait ramenée à 2x1 voie,

♦ Le tramway prolongé jusqu’à la Bijude utiliserait

la partie de voirie ainsi libérée,

♦ Des immeubles en ordre continu accueillant lo-

gements et activités compatibles avec ceux-ci

(commerce, bureaux, …) seraient bâtis sur les

deux rives,

♦ Une ample place urbaine bordée d’immeubles et

délimitant un espace public hautement qualitatif

serait aménagée au droit de l’actuelle ZA du

Golf.

Propositions d’orientations

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36 Plateau Nord de Caen - Diagnostic & enjeux ©AUCAME—Avril 2009

3. Organiser la commune d’Epron de

part et d’autre de cette avenue en

lui donnant des caractéristiques

proprement urbaines

Sans toucher au bâti existant de la commune d’E-

pron, hormis la frange de pavillons situés le long de

l’actuelle RD7, il s’agit de doter la commune d’une

avenue majeure et relativement dense constituant

à la fois un espace de centralité (la place) et une

couture urbaine (l’avenue) entre les deux parties de

la commune. Sur la partie est de l’avenue, seraient

aménagés des quartiers d’habitat avec une densité

décroissante d’ouest en est, jusqu’à la zone de re-

cherche et d’activités.

Elément essentiel du dispositif, la place pourrait

accueillir services, commerces, services publics et

devenir le centre de convivialité du Plateau en dé-

veloppant un pôle de restauration.

C. Recomposer progressivement

les îlots monofonctionnels

1. Créer progressivement un îlot

spécifiquement Pôle hospitalier

Il s’agit de créer progressivement un véritable

« Pôle médical » autour d’un CHU renouvelé en ré-

servant progressivement aux activités hospitalières,

médicales et paramédicales (facultés de médecine

et de pharmacie) l’îlot compris entre route de Dou-

vres (RD7) et route de Lion (RD 80) et entre péri-

phérique (RN 413) et boulevard du Maréchal Juin

(RD 401).

Cette option suppose de prévoir à terme le démé-

nagement de l’Ecole de Management de Norman-

die, de l’IAE de la faculté d’économie et des centres

de formation des chambres consulaires. Au fur et à

mesure des déménagements, la faculté de méde-

cine pourrait investir les locaux libérés, évitant ainsi

d’en construire une nouvelle ex nihilo.

En termes d’aménagement, il serait nécessaire de

reconfigurer le réseau viaire de cet îlot en créant un

accès sur la route de Lion et en aménageant une

entrée « noble » à partir du rond-point de Citis.

Les pourtours de l’îlot pourraient accueillir des bâti-

ments à l’alignement, notamment pour recevoir des

bureaux ou des logements pour le personnel de

l’hôpital, des étudiants ou encore les familles de

patients hospitalisés.

Enfin, sur cet îlot, il semble opportun de créer des

parcs de stationnement en structure, pour minimi-

ser l’emprise au sol des parkings. Dans cette opti-

que, il s’agirait de rendre payant le stationnement

visiteurs, tout en organisant un stationnement gra-

tuit pour les employés dépendant de l’automobile

en raison de la nature même de leur poste

(horaires décalés). Néanmoins, il paraît indispensa-

ble d’inciter les établissements de cet îlot à se doter

dans les meilleurs délais d’un Plan de Déplacement

d’Administration ou d’Entreprise.

2. Pour un ambitieux projet de

renouvellement urbain sur le

Centre Commercial Côte de Nacre

et la ZAE du Mont Coco

Cet îlot compris entre l’avenue de la Côte de Nacre,

les boulevards du Maréchal Juin et Weygand et le

périphérique doit faire l’objet d’un projet de renou-

vellement urbain profond et progressif.

S’il n’y a pas de raison d’écarter la fonction com-

merciale de cet espace, il convient en revanche de

lui donner un caractère urbain. Des bâtiments com-

merciaux « posés » au centre d’un vaste espace de

parking ne paraissent pas constituer une configura-

tion adaptée à l’avenir de cet îlot. Il existe des

Propositions d’orientations

Page 37: Contribution de l’AUCAME à la réflexion pour un projet ... · peu plus de 2 000 hectares, intéressant le territoire de huit communes. S’appuyant sur ce diagnostic, l’Agence

© AUCAME—Avril 2009 Plateau Nord de Caen- Diagnostic & enjeux 37

exemples de centres commerciaux plus urbains

dont on pourrait s’inspirer.

Avec la probable disparition de l’usine NXP qui oc-

cupe une part substantielle de l’espace, il y a lieu

de réfléchir à la possible mutation de l’ensemble de

la zone d’activité en un quartier mixte accueillant

habitat, activités tertiaires et équipements.

En tout état de cause, cet îlot doit faire l’objet

d’une étude poussée pour mesurer la faisabilité no-

tamment de l’éviction et/ou de la relocalisation des

activités existantes.

3. Réinsérer l’université dans la

ville

Une réflexion sur l’îlot Centre Commercial Côte de

Nacre / ZAE du Mont Coco permettrait également

d’imaginer des aménagements, notamment le long

du boulevard du Maréchal Juin, visant à raccorder

l’université à la ville.

Il s’agirait, d’une façon plus générale d’organiser

des continuités urbaines entre le futur quartier et

Epron, sans remettre en cause l’usage universitaire

du site, mais en lui donnant une configuration de

campus urbain.

Cela veut notamment dire que la rive universitaire

de l’actuelle RD7 pourrait voir ses parkings trans-

formés en terrains destinés à accueillir des bâti-

ments continus, destiné à la fois à accueillir des

bureaux, des logements, mais également de petites

entreprises. Les pieds d’immeubles pourraient ac-

cueillir les établissements qui accompagnent géné-

ralement la vie universitaire : reprographie, librai-

ries, restauration rapide, débits de boisson, …

Enfin, le problème du stationnement devrait être

abordé dans des termes visant à dissuader les étu-

diants de se rendre en voiture sur le campus.

RAPPEL : L’analyse cartographique intitulée

« Plateau Nord, diagnostic de site — atlas cartogra-

phique » est consultable et téléchargeable sur le

site www.aucame.fr, rubrique « Nos publications/

Atlas »

Propositions d’orientations

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