Cours corrigé de Tawhîd 1 à 23

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Croyance "al-Aqda" ( )Synopsis (plan dtaill)

Cours n1 du 11 Ramadan 1428 (23/09/2007) 1) Rappel du cours du 4 Ramadan 1428 (16/09/2007)1 : Introduction sur le Fiqh ( )et le Tawhd () Tawhd ( = ( = l ilha illa llah = Il ny a de dieu quAllah seul sans associ ! al-Aqda ( = al-Tawhd ( = )Usl al-Dn ( = Ilm al-Kalm ) ) = ) al-Fiqh al-Akbar 2( . Chaque science comporte 10 principes3. (

Sur le plan de la Croyance ( = al-Aqda), le Tawhd ( )est un enseignement commun et universel tous les prophtes ( = sur eux la Paix !). Le Prophte ( = sur lui la Paix et la Grce dAllah !) na donc rien apport de nouveau. Mais sur le plan juridique, il a apport, comme chaque messager avant lui, une nouvelle jurisprudence (Tashri )= sa communaut. Les messages se succdent pour rappeler le Tawhd (.) Il y a 124 000 Prophtes et 314 Messagers. Tous les Prophtes ne furent pas des Messagers mais tous les Messagers furent tous des Prophtes, selon la hirarchie suivante : un Messager > un Prophte (comme un gnral > un colonel).

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Cours que jai manqu. Selon la terminologie dAb Hanfa qui distinguait le Fiqh Majeur ( ) du Grand Fiqh (al-Fiqh al Kabr =.) 3 Voir plus bas

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A lpoque du Prophte ( ,) il y avait ceux qui suivaient encore la croyance de Sayyiduna Ibrhm ( = sur lui la Paix !). On les appelait les Ahl al Fitra ( = les gens de la Fitra) et le Coran les dsigne aussi sous lappellation de al-Hunaf/sing. Hanf ( ) /

Commentaire: Le Coran (sourate 3 al-Imrn, verset 67) dit quIbrhm ntait ni juif ni chrtien ; il tait hanf muslim et il nassociait point dautres tres Allah :

Maurice Gloton, dans son lexique coranique4, propose de traduire le mot hanf par thotrope (de thos en grec qui veut dire dieu et tropos du verbe trepein , tourner) pour dire celui qui se tourne vers Allah, qui tourne sa face vers Allah, car la racine du mot hanf a le sens de pencher, incliner dun ct, se tourner dun ct. Mais Allah sait mieux (wa llahu alamu) ! Quoiquil en soit, cest le mot quutilise Allah dans le Coran pour dsigner ceux qui suivent Sayyiduna Ibrhm (millat Ibrhm = .) Cest un nom attribu Sayyiduna Ibrhm ( ) et ceux qui, avant lislam, par la puret et la droiture de leur foi navaient pas succomb au paganisme et au shirk ( .)Ils taient rests fidles la nature premire et sacre (al-Fitra) de lhomme totalement soumis Allah (muslim) et qui ne Lui associait personne dans le culte. Do lautre nom de Ahl al-Fitra ( = les gens de la Fitra) pour les dsigner. 2) Prsentation de Jawhara at-Tawhd5 de Ibrhm al-Laqn6 Cheikh gyptien de lcole malikite (mort en 1041 H=1668) Posie de 144 vers, vritable concentr de toute la Croyance sunnite. Sur ce pome, on pourra consulter le commentaire (sharh = )de limam al-Bayjur en arabe intitul al Jawhara at-tawhd (".) " Sur le Tawhd en gnral, et en franais, on pourra consulter La Foi Musulmane, Dogme et dissidences de Hassan Ayyoub, ditions al-Qalam. On pourra aussi lire avec profit la section consacre la Croyance du Matn dIbn chir (louvrage au programme du cours sur le fiqh) traduit en franais sous le titre Lessentiel de la religion musulmane, Tawhd, Fiqh et spiritualit , ditions Iqra, 2007. (Librairie al-Ghazl, mtro Couronnes, 01 40 21 00 71).

3) les 5 premiers vers:

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Maurice Gloton, Une approche du Coran par la grammaire et le lexique, ditions Albouraq, 2002. = Le joyau de lunicit 6 " "

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Au nom dAllah, le Trs Misricordieux, le Tout Misricordieux

1- 1) Lou soit Allah pour Ses Grces

Puis que la paix dAllah et Sa prire soient

2 - 2) Sur un prophte ayant apport le Tawhd

Alors que la religion stait vide du Tawhd,

3 - 4- 5- 5) (Sache que) la science du Tawhd

3) Ayant Guid les cratures la religion de la Vrit Par le Sabre et la bonne Guidance la Vrit, 4) Muhammad, le dernier des messagers de son Matre Et sa famille, ses compagnons et ses partisans.

Est une obligation (individuelle) et exige des explications. Commentaire : Les 4 premiers vers sont une prire. Dire al-hamdu lillah ( ) est un acte de reconnaissance lev. La Salat sur le Prophte ( ) reprsente un appel la clmence dAllah sur le Prophte ( .) Aprs un temps dobscurit, le Prophte ( ) est venu guider lhumanit et rappeler le Tawhd. Le Prophte ( ) a 5 noms dans le Coran. Limam An-Nabhn () a rassembl 700 noms du Prophte (! ) Est Compagnon du Prophte ( ,) tout tmoin oculaire du Prophte ( ) et qui meurt en musulman, y compris laveugle qui fut en sa prsence.

Remarques : Lintellect (al-aql= )se dfinit comme la capacit discerner le vrai du faux et le bien du mal. Les 3 composantes de la psych humaine : a) lgo = = al-Nafs (Lgo est plus nocif que 70 diables !) b) Lme = = al-Rh c) le cur = = al-Qalb

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Cours n2 du 18 Ramadan 1428 (30/09/2007) 4) Origine de la discipline Le Prophte ( ) a enseign aux Sahaba le Tawhd dans sa puret avant lapparition des groupes et sectes gars. Cette croyance du Tawhd quon trouve dans le Coran et dans la Sunna authentique du Prophte ( ) est enseigne en tant que science avec ses rgles, ses bases et sa mthodologie de comprhension afin de lapprendre lensemble des musulmans et de la prserver des attaques des philosophies grecques et romaines ainsi que des drives des sectes et groupes appartenant la communaut musulmane ; mais comme chaque science possde un fondateur, les savants sunnites ont constat que deux grands savants musulmans sunnites ont bti la science du Tawhd ( ne pas confondre avec le Tawhd rvl). Les fondateurs du Tawhd (ou du Kalm) en tant que science sont : Ab l-Hasan al-Ashar7 (324 H= 935) Ab Mansr al-Mturd8 (333 H = 944) Ab l-Hasan al-Ashar (324 H= 935)

N et duqu Basra. Pendant 40 ans, il tait mutazilite. Il fut aussi ltudiant dal-Jubba (m.303/915), son beau-pre. Sachant que lun des grands principes du Mu tazilisme est le principe du Salh et du Aslh (le bien et le meilleur) : Allah doit donner ses cratures ce quil y a de bien et mme ce quil y a de meilleur. Limam al-Ashar a pens trois personnes dont le destin dans lau-del serait diffrent. Ses conclusions vont dmolir ce grand principe de lcole mutazilite ; ce qui va faire penser al-Ashar que la base du Mu tazilisme, savoir donner la priorit la raison avant le texte est une erreur fondamentale et surtout que la raison a ses limites. Limam al-Ashar revient au principe de lcole sunnite o la raison serait en deuxime position aprs le texte coranique. La clbre question d al-Ashar son matre est la suivante : Prends le cas de 3 personnes, lun croyant qui a accompli de bonnes uvres, lautre non croyant, et le 3me mort encore enfant. Que va-t-il advenir deux ? Son matre lui rpondit que le croyant irait au paradis, le non-croyant en enfer, et lenfant dans les Limbes (la station entre les deux stations: al-manzila bayna l-manzilatayn = ) 9 - Puisque Allah choisit toujours le meilleur pour ses cratures (principe mutazilite appele Aslah), pourquoi lenfant est-il mort ? Demanda alors al-Ashar. - Parce que, lui rpondit son matre, Allah savait que lenfant finirait par tre un non-croyant, et ainsi mit un terme sa vie un stade qui lui pargna lenfer, soit la meilleure des solutions.

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9 Lide de station entre les deux stations est une pense purement rationaliste du mutazilisme qui veut quil y ait un Enfer pour les non-croyants, un Paradis pour les croyants et une station entre les deux pour les fous, ceux qui meurent enfant et ceux qui nont jamais entendu parler de lislam ; cette analyse est totalement rejete par les sunnites, car Allah ne parle que dEnfer et de Paradis.

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- Mais, continua al-Ashar, pourquoi Allah a-t-il laiss le non-croyant atteindre lge de la responsabilit et la puni pour ses pchs, car le meilleur pour lui aurait t de mourir enfant et daller la station entre les deux stations ?

A cela, le rationalisme mutazilite noffrait aucune rponse, et cet pisode fit qu al-Ashar abandonna leur cole rendant public ce divorce et son repentir sur ses erreurs dans la mosque de Basra. Il ta son habit en dclarant du haut du minbar : Jenlve dfinitivement de moi le Mutazilisme comme jenlve cet habit . - Il rejoignit alors les Muthabbita10. Malgr son reniement du Mutazilisme, al-Ashar continua utiliser les mthodes dialectiques et rationnelles (la raison) quutilisaient les Moutazilites, pour rfuter leurs opinions partir darguments tirs du Coran et de la Sunna. - Avant lui dj, des Muthabbita tel que Ibn Kullb (environ 240H) et al-Qalns avaient recours ces mthodes pour rpondre aux attaques des Moutazilites. Origine du Mu tazilisme

Ecole fonde par Wsil ibn At11 (131H=749) en rupture avec celle de son matre alHasan al-Basr12 (21-110H=642-728), disciple de Sayyiduna Al ibn Ab Tlib (40H=660). Parmi les controverses suscites par la Grande Fitna ( ,31) la question sest pose de savoir si un musulman qui avait commis un grave pch tait encore un croyant ou non ; cette interrogation, la rponse des Kharijites14 tait non et que le pcheur devait par consquence tre mis mort. Pour al-Hasan al-Basr, un tel homme tait un pcheur (; ) Wsil ibn At tait un lve de al-Hasan al-Basr. Il tomba en dsaccord avec son matre et se mit part. al-Hasan al-Bar dira alors de lui et de son groupe itazalan Wil ( = Wil sest cart de nous) do lappellation al-mutazila (les carts). Wil ibn At puis ses successeurs se servirent des outils philosophiques de lantiquit grecque et accordrent la prsance aux solutions offertes par la raison au dtriment du Coran et de la Sunna. On appelle as-Salaf ( )les gnrations appartenant aux trois premiers sicles de lislam (jusque vers 340 H) et al-Khalaf ( ,)celles des sicles postrieurs.

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Ancien nom pour dsigner les sunnites, les Ahl al-Sunna wa l-Jama = 12 13 A savoir le conflit opposant Sayyiduna Al et Sayyiduna Muawiyya. 14 La secte dissidente qui se spara de Sayyiduna Al

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Cours n3 du 25 Ramadan 1428 (7/10/2007) 5) Rappel des deux fondateurs du Kalm (la science du Tawhd) Ab l-Hasan al-Ashar15 (324 H= 935) Ab Mansr al-Mturd16 (333 H = 944) 6) A propos des premiers califes ( successeurs ) du Prophte () Au Prophte ( ,) succdent les Compagnons (al-Sahaba = )et leurs lves (al-Tbin = .) A la mort du Prophte ( ,) Sayyiduna Ab Bakr ( ) prend la tte de la Umma ( .) Il fut le premier calife (al-Khalfa = .) Son califat, qui dura 2 ans, est marqu par les guerres d apostasie (al-Ridda= : ) lorigine, cest la scession de diverses tribus qui refusrent de continuer verser la Zakt aprs la mort du Prophte ( ) qui dclenchrent ces guerres. Puis califat de Sayyiduna Umar ibn al-Khattab ( ) de 13-23H = 634-644. Son califat est marqu, dune part, par lexpansion de lislam et, dautre part, par son souci dquit envers tous les musulmans et non-musulmans. Puis califat de Sayyiduna Uthmn ibn Affn ( ) de 23-35H = 644-656. Il poursuit lexpansion de lislam. Mais son assassinat divise la Umma. Cest le dbut de la Grande Fitna (.) Un groupe se forma autour de Sayyiduna Muawiyya (le fils dAb Sufyn) qui estimait quil fallait dabord juger le meurtre de Sayyiduna Uthmn avant de choisir le nouveau calife, savoir Sayyiduna Al auquel Sayyiduna Muawiyya et ses partisans taient disposs prter allgeance.

7) Retour aux Sunnites versus Moutazilites ( ) Dans le dbat qui les opposaient aux Moutazilites, les Sunnites se contentaient de rpondre par le Texte sans rentrer dans la confrontation dialectique. Pour les Sunnites, la raison a ses limites. Elle peut accder des vrits par elle-mme mais pas toutes. De plus, elle peut conduire des erreurs en ce qui concerne la croyance. Les Moutazilites partaient de la raison et dduisaient des vrits pour ensuite les confronter au Coran, pour voir si elles y figuraient. Cest lusage des mthodes dialectiques (propres au Moutazilites) par Ab l-Hasan alAshar pour comprendre le Texte et dfendre les Vrits coraniques, qui fonde la naissance de la science du Tawhd . al-Ashar a dcid dutiliser le raisonnement et lanalogie quil matrisait parfaitement (en tant quancien mutazilite) pour deux raisons principales : comprendre le Coran dfendre le Coran

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al-Ashar lgitime lusage de ces mthodes en sappuyant sur le Coran lui-mme qui fournit des exemples en la matire travers les rcits sur les prophtes ( ) et notamment Sayyiduna Ibrhm ( ) qui utilisait le raisonnement pour faire revenir les gens la vrit du Tawhd. Cest cet pisode avec al-Ashar qui marque le dbut de la science du Tawhd, mais le Tawhd en lui-mme est antrieure cette science.

8) Chaque science islamique comporte 10 principes (mabdi = ) 1) sa dfinition (Tarfuhu = ) 2) son sujet (Mawduhu = ) 3) son fruit ou son but (Thamratuhu= ) 4) son rang (Fadluhu = ) 5) sa filiation (Nisbatuhu = ) 6) son fondateur (Wdiuhu = ) 7) son nom (Ismuhu = ) 8) son extraction (do elle est tire ?) (Istimdduhu = ) 9) son statut lgal (Hukm al-Shri fhi = ) 10) ses questions (Masiluhu= ) 9) Application : les 10 principes du Kalm : 1) dfinition : science qui tablit les preuves des croyances lgales par raisonnement et en sappuyant sur les Textes (Coran et hadth mutawtir17). Largumentation doit tre solide. 2) sujet : Allah Les prophtes () LAu-del 3) Son but : connatre Allah, Sa croyance pour augmenter sa foi et entrer au Paradis. 4) Son rang : cest la meilleure des sciences, la premire des sciences, la mre des sciences car elle traite dAllah. 5) Sa filiation : cest le tronc central (al-Asl= )do drivent toutes les autres branches (al-fur= )des sciences islamiques 6) Ses fondateurs : a) Ab l-Hasan al-Ashar18 (324 H= 935) b) Ab Mansr al-Mturd19 (333 H = 944)

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hadth mutawtir ( = hadith notoire) : Hadith rapport par un nombre de transmetteurs suprieur ou gal 10, et ce tous les niveaux de la chane de transmission ( .)En comparaison aux hadiths singuliers ( ,) ils sont peu nombreux, mais ils sont tous valides ( .)Le hadith a donc au moins 10 chanes ( )diffrentes. Tel ce hadith rapport par plus de 70 compagnons: Que celui qui ment sur moi, sattende siger en Enfer ! . 18 19

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Les coles sunnites se composent de : 1) deux coles de croyance 2) 4 coles juridiques (al-madhhib =) Les Malikites, Shafites et Hanbalites sont acharites tandis que les Hanfites sont maturidites. Une minorit de Hanbalites a voulu rester comme au temps des Salafs qui nont pas connu ces catgories. Certains ont russi, les autres sont tombs dans lanthropomorphisme (attitude qui consiste attribuer des traits humains Allah) par excs de littralisme (prendre le mot au pied de la lettre) et en niant le sens mtaphorique (abstrait) de certains versets du Coran. On les appelle al-Hashwiyya ( ,)al Karmiyya ( ,)al-Mujassima ( ,)al-Mushabbiha (.)

Cours n4 de Croyance du 9 Chawl 1428 (21/10/2007) 7) Son nom : al-Aqda ( = science de la croyance ) Ilm at-Tawhd ( = ) science du Tawhd Usl al-Dn ( = les fondements de la religion ) Ilm al-Kalm ( = ) science du Kalm20 al-Fiqh al-akbar ( = ) le Fiqh majeur 8) Son extraction (do elle est tire ?) Elle est tire du Coran et de la Sunna, cest--dire tout ce que le Prophte ( )a dit, fait et approuv, en particulier les hadth mutawtir. Ces textes doivent tre arguments avec la raison (dont la logique). Question : Qui a cr Dieu ? Pour rpondre cette question, les savants de la discipline ont recours une technique de raisonnement appele argumentation par enchanement et en cercle21. Cest un raisonnement par limination :

Soit la question Qui a cr Dieu ? . Deux propositions sont possibles : Proposition 1 : Dieu a t cr. Proposition 2 : Dieu na pas t cr. Si lon dmontre que la proposition 1est fausse, alors il ne reste plus que la proposition 2 puisquon procde par limination. Largumentation par enchanement seffectue ainsi :

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Kalm = parole ; cette appellation renvoie lun des tout premiers dbats avec les adversaires de la discipline, les Mutazilites, sur le Coran en tant que parole cre et incre dAllah. 21 Ad-Dawr wa at-Tasalssul=

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. . . C B A Le monde Le monde existe (puisquil est observable) Qui a cr le monde? A Qui a cre A ? B Qui a cre B ? C Ainsi de suite jusqu linfini ()

Ce qui implique que cet enchanement Qui a cr X ? na ni origine ni commencement. Si cet enchanement na pas de dbut, comment se fait-il quil ait une fin (le monde) ? Cette contradiction dmontre que la prposition 1 est fausse. Largumentation en cercle arrive la mme conclusion. Rponse lathe qui nadmet pas quun dieu a cr lunivers : Soit une bibliothque. Tous les livres y ont t soigneusement classs par matire et rangs par ordre alphabtique. Qui a procd cette organisation ? Cest le bibliothcaire, a ne sest pas fait tout seul. Alors comment peux-tu admettre que lunivers dune grandeur incommensurable o tout ce quil contient est impossible dnombrer, a t soigneusement organis et rang avec prcision tout seul sans laide de personne? Cette contradiction prouve que lathe nest pas logique ni raisonnable. Allusion coranique au Big bang (al-Fatq wa ar- Ratq = : ) sourate 21 Les prophtes , verset 30 :

Ceux qui ont rejet la foi (alladhna kafar) nont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient un ensemble soud (ou accol) (Ratqn = ) et que Nous les avons alors spars (ou dchir) (fafatqnhum = ,)et partir de leau Nous avons fait toute chose vivante. Ne vont-il pas ajouter foi ? - livre : Gloire Dieu ou les milles vrits scientifiques du Coran (2 tomes) de M.Y. Kassab, ditions palais du livre.

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9) Son statut lgal : Cette science est obligatoire pour tout individu musulman. 10) Ses questions : Allah : Son Essence (dhtuhu = )et Ses Attributs (al-Sift = ) Les Prophtes () LAu-del : les propos sur lau-del sappellent alSamiyyt ( ,)les Auriculaires .

Cours n5 de Croyance du 16 Chawl 1428 (28/10/2007) 10) Retour au Jawhar at-Tawhd de lImam al-Laqn

Au nom dAllah, le Trs Misricordieux, le Tout Misricordieux

1- 1) Lou soit Allah pour Ses Grces

Puis que la paix dAllah et sa prire soient

2 - 2) Sur un prophte ayant apport le Tawhd

Alors que la religion stait vide du Tawhd,

3 - 4- 5- 5) (Sache que) la science du Tawhd

La rsumer est donc ncessaire.

3) Ayant Guid les cratures la religion de la Vrit Par le Sabre et la bonne Guidance la Vrit, 4) Muhammad, le dernier des messagers de son Matre Et sa famille, ses compagnons et ses partisans.

Est une obligation (individuelle) et exige des explications.

6- 7-

6) Mais celles-ci sont si longues que lenthousiasme retombe

Le Joyau de lUnicit que jai poli et taill.

7) Aussi ai-je compos ce pome en rajaz appel

8-

8) Mon vu est quAllah laccepte et quil soit bnfique A celui qui dsire ardemment la rcompense.

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Commentaire : - Vers 1-4 : Les 4 premiers vers sont une prire. - Vers 5-8 : al-Lqn indique ensuite le but quil se propose : donner lessentiel de la croyance. - Vers 7 : Le rajaz est un type de mtre. Tous les vers de ce pome sont en : mustafilun mustafilun mustafilun =

9 -10 11-

De savoir ce qui est obligatoire,

9) Toute personne lgalement responsable a le devoir

10) Possible et impossible sur Allah, Tout comme sur Ses messagers. Alors coute attentivement 11) Car tout ceux qui suivent (sans matriser) le Tawhd Ont une foi qui nest pas pargne par le doute.

12- 12) Certains savants ont signal des opinions diffrentes dans leur Croyance, Et dautres lont valide, claircie

13- 14- 15- 15) Observe toi, puis dplace ton regard sur

: Le monde, les cieux et la terre.

13) Ils ont dit : s'ils sont fermes dans leur croyance c'est suffisant, Sinon ils demeurent dans la mcrance. 14) Sois fermement convaincu que la premire obligation est de connatre Allah, Malgr un dsaccord (entre les savants) sur ce quil faut connatre sur Lui en priorit.

Commentaire - Vers 9 : al-Mukallaf = : Personne laquelle incombe la responsabilit de suivre les prescriptions divines. Cette personne doit remplir les conditions obligatoires suivantes: a) tre sain desprit ; b) tre pubre : les rgles (ou la grossesse) pour les femmes, les poils pubiens ou le sperme pour les hommes ; dfaut, lge est fix 18 ans selon lavis majoritaire. En consquence de quoi, ne sont pas tenus pour responsable le fou, lenfant et celui qui na jamais entendu parl de lislam. - Vers 10 : al-Lqn expose ici le principe de division :ce qui est ncessaire (obligatoire) par rapport Allah, ce qui est impossible, ce qui est possible. Soit le tableau suivant : ) ) al-Mustahl (al-Mumtani) al-Jhiz al-Wjib Les attributs impossibles Les Attributs possibles Les Attributs ncessaires Par ncessaire, il entend indispensable, essentiel et obligatoire. Le Cheikh as-Sans (m. 895H=1490), dans son petit trait de Kalm, intitul Les Preuves dcisives (Umm alBarhin= ) mais plus communment appel as-Sughr ( ,)dfinit les trois 11

termes de la faon suivante : Le ncessaire, cest ce dont lesprit ne peut se reprsenter la non-existence ; limpossible, cest ce dont lesprit ne peut se reprsenter lexistence ; enfin le possible, cest ce que lesprit peut se reprsenter comme existant ou non-existant . - Vers 15 : Il y a de nombreux versets coraniques appelant lhomme observer et mditer sur la nature, les Cieux et la terre pour y reconnatre luvre dAllah. Pour les Soufis, toute chose jusquau moindre atome, porte sur elle linscription dun des noms dAllah. En effet, selon un hadith rapport par at-Tirmidh, Allah a beaucoup plus que 99 noms (ceux figurant dans le Coran). Certains sont connus par quelques-uns et dautres sont connus dAllah seul !

16- 17- 17) Toute chose pouvant tre anantie, ternelle.

Fatalement ne peut tre

16) Tu y trouveras une oeuvre admirable de sagesses, Mais aussi les signes de son anantissement.

Cours n6 de Croyance du 23 Chawl 1428 (04/11/2007)

18-

Et tel que le jene et la Zakat,

18) On explique que la foi cest le fait dattester, Mais il y a dsaccord pour savoir si le fait de prononcer

19- 20- 20) Tel que le plerinage et la prire,

19) La profession de foi est un acte ou une condition de la foi, (Car) lislam se traduit par des actes (obligatoires)

21- 21) On affirme que la foi augmente

Tant que lobissance de lhomme demeure croissante

22-

22) Et quelle baisse si lobissance diminue, mais certains disent que non, Tandis que dautres disent qu il ny a pas de dsaccord. Commentaire - Dans cette squence (vers 18-22), al-Lqn prcise le caractre obligatoire de la foi. - Vers 18 : Dattester quil ny a de dieu quAllah et que Muhammad est Son messager. - Vers 19 : La Chahda ( ; la prononcer au moins une fois dans sa vie est obligatoire ) pour tout musulman. La prononcer est une condition obligatoire et un acte obligatoire. La foi comporte affirmation et assentiment, la profession par la bouche et par les actes. - Vers 20 : Prononcer la Chahda est le premier des 5 piliers obligatoires de lislam.

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- Vers 21-22 : Selon lavis majoritaire, plus on accomplit de bonnes actions, plus la foi augmente ; inversement, plus on pche et plus la foi diminue. Chez les Prophtes, la foi augmente constamment ; chez les mcrants et les pervers, elle diminue sans cesse ; chez les Anges, elle est constante ; chez le commun des musulmans, tantt elle augmente tantt elle diminue tout au long de la vie. Ab Hanfa, quant lui, rejette le dsaccord en considrant que les conditions de la foi ne se posent pas en terme de croissance ou dcroissance, mais dans le fait que lhomme a la foi ou non. Selon le wal (saint) Ibn At Allah al-Iskandar (m.709H=1309), un pch que lon pleure vaut mieux quune bonne action dont on est fier. Ab Hamd Al-Ghazli (m.550H=1111) a dfini la foi comme une lumire quAllah met dans le cur de qui Il veut.

Cours n7 de Croyance du 1 Dh l-Qada 1428 (11/11/2007)

23- 24- :

La preuve en est de Son Eternit;

23) Lui sont ncessaires lExistence, lEternit De mme que la Permanence ; Il nest pas affect du Non-tre ; 24) Des choses destines disparatre Il est distinct,

25- 25) La Suffisance Lui-mme et lUnicit,

Impeccables et Parfaits sont Ses nobles Attributs.

26- 26) Il est bien au-dessus davoir un adversaire, un ressemblant, un associ, Au-dessus davoir un pre comme un fils, davoir des amis.

27-

27) Son Omnipotence et Sa Volont se distinguent De Son Ordre, de Sa Science de Sa Satisfaction ainsi quon la affirm. Commentaire - Vers 23 : ici dbute la squence des Attributs ncessaires par rapport Allah. Ce sont des attributs ternels inhrents Son tre. 1) LExistence (al-Wujd = )ou le fait dtre : Cest le premier attribut ncessaire dAllah ; inversement, Son Inexistence est impossible. 2) LEternit (al-Qidam = : )Cest Lui le Premier et le Dernier (Coran 57- Le fer v.3). Son ternit est la fois une prternit (Il est le Premier sans dbut) et une postternit (Il est le Dernier sans fin); ce sont les cratures qui ont un dbut et une fin parce quelles sont dans le temps et lespace qui sont une cration dAllah. Or Allah est diffrent de tout ce qui existe dans la cration. Il est donc Eternel. Il est comme Il tait avant la Cration et Il sera comme Il est, aprs lavoir ananti.

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3) La Permanence (al-Baq = )ou la Prennit : Il est Celui qui reste et perdure quand tout est ananti. Seule perdurera la Face (Wajh) de ton Matre, pleine de majest et de munificence (Coran 55 Le Misricordieux- v.27). Allah ne meurt pas. - Vers 24 : Allah est Eternel. Il na ni dbut ni fin. Or le monde a un dbut et une fin, et nest donc pas ternel. De plus, Allah nest ni en dehors du monde ni dedans, puisque le dedans et le dehors sont des caractristiques propres aux cratures. Il est donc diffrent des choses de ce monde condamn disparatre. - Vers 25 : 4) La Suffisance Lui-mme (al-Qiym bi n-Nafs = , ou la ) Persit , dsigne la qualit de ce qui existe par soi-mme, qui subsiste par soi-mme, qui se tient par lui-mme et qui se suffit lui-mme. Toute chose a besoin dAllah, mais Lui na besoin daucune chose, ni de personne. Le sens ultime et vritable de cet attribut ncessaire est : l ilaha ill llah= . 5) LUnicit (al-Wahdniyya = : Il est unique dans Son Essence ( ,)dans Ses ) Attributs et dans Ses Actes : - Son Essence (=Son tre= Son Entit) est un tout unique. Il ne fait quUn. Il na aucune partie contrairement nous qui avons des bras, une ttecar la division est le signe dune faiblesse ou dun dfaut, la marque dune imperfection. Son Essence est unique et ne ressemble aucune autre chose. - Ses Attributs tels que, par exemple, la gnrosit (al-Karam = )ne sont pas du tout comparable aux ntres. - Ses Actes sont diffrents des ntres : Il cre Attention ne pas tomber dans lanthropomorphisme ! - Vers 26 : 6) La dissemblance avec le Cr (Mukhlafatu llahi li l-Hawdith = : )Il ne ressemble pas aux cratures. Le mot al-Hawdith dsigne les choses qui ont un dbut et une fin, cest--dire les cratures. - Vers 27 : 7) LOmnipotence (al-Qudra = , ou la Toute-puissance : elle sapplique ) sur la crature par le Crateur. Il peut tout faire dans la Cration. Son Omnipotence ne sapplique pas Lui-mme mais aux cratures. Tout lui est possible dans la Cration. On appelle al-Hdith = ( ne pas confondre avec le hadith du Prophte - -) la Contingence, cest--dire tout ce quAllah peut faire dans la Cration, tout vnement (action, fait, chose, crature) possible et ventuel. 8) La Volont (al-Irda = : Par Son Omnipotence, Allah cre la crature ; et par Sa ) Volont, Il la spcifie en la dotant de qualits et caractristiques propres. LOrdre (al-Amr = = )Omnipotence + Volont. Cest lquivalent du mot latin Fiat qui signifie : Sois ! . Ce terme renvoie lexpression coranique de la Volont cratrice : Sois et cest ! (Kun fayaknu) . Dans lavant-dernier verset (82) de la sourate 36- Y Sn- on lit en effet : Son Ordre, quand Il veut une chose, consiste simplement dire : " Sois! ", et alors elle est . 9) LOmniscience (al-Ilm = :)Allah a toute la Science ! Il est lOmniscient (al-Alm = ! )

Cours n8 de Croyance du 15 Dh l-Qada 1428 (25/11/2007)

28- 29-

, 14

28) On ne dit pas de Sa Science quelle est acquise, Aussi suivez la voie de la Vrit et chassez les doutes.

29) Sa Vie, Sa Parole, Son Oue Et Sa Vue nous sont parvenus par audition.

Commentaire - Vers 28 : la diffrence de Son Omnipotence, Son Omniscience est un attribut qui concerne toute chose sans quil y ait de non-savoir avant. Il ne la donc pas acquise. Il sait tout de toute ternit, cest--dire depuis toujours et tout jamais. Il na jamais rien ignor. Sa science est illimite, cest ce que le verset suivant illustre :

Dis : Si la mer tait une encre (pour crire) les mots (la Science) de mon Seigneur, la mer serait certes tarie avant que ne se soient taries les mots (la Science) de mon Seigneur, mme si Nous venions laugmenter avec une mer semblable . [18- al-Kahf -109) Allah ( ) donne Sa Science qui Il veut (voir ce propos, dans la mme sourate, les versets 60 82 qui parle de lhistoire de Sayyiduna Mus ( ) et du Serviteur dAllah), quand Il veut, comme Il veut et de la faon quIl veut. Nos sciences appartiennent Sa Science, mais nous nen possdons quune infime partie, celle quIl a bien voulu nous donner. Allah a enseign tous les Noms Sayyiduna Adam ( : )

Et Il apprit Adam tous les Noms (de toutes choses) puis Il les prsenta aux Anges et dit : Informez-moi des noms de ces (choses)-l, si vous tes vridiques . (2- La Vache- 31) Sayyiduna Adam ( ) avait la science des choses que les anges navaient pas ; Allah la honor en lui donnant la science des choses que les anges ignoraient . Dans un hadith rapport par al-Hkim et d'autres, le Prophte ( ) a dit : Jtais prophte (nabiyyan) alors quAdam ( ) tait encore entre leau et la glaise . En effet, dans son Musannaf, Abderrazzq (m. 211H=827) rapporte un hadith selon lequel la premire chose cre par Allah ( ) est la lumire de Muhammad ( .) Ce hadith est repris dans les Mawqf de lEmir Abdelkader (m. 1301H=1883) ainsi que par le grand Hfiz et commentateur du Sahh dal-Boukhr limam gyptien alQastalln (m.923H=1517) dans son clbre ouvrage sur la vie du Prophte ( )intitul Muhammad ou la douceur du plus noble des caractres (al-Mawhib alLadunniya bi l-Minah al-Muhammadiyya = .) Le Prophte ( ) est la meilleure des cratures comme nous allons le voir plus tard. Les Arabes navaient pas de grande science en dehors de leur posie ; cest pour cela quon peut les qualifier dincultes , mais cela ne veut pas dire quils taient analphabtes mais plutt quils navaient pas de culture savante ; avec lislam, Allah ( ) les a rendu matres des sciences dont lhumanit dpendra. Allah les a emmens par le Coran la rencontre des autres peuples et de leurs sciences. Ils sont devenus ainsi par la lumire du Coran un maillon important dans la grande chane de lhistoire des civilisations. - Vers 29 : 10) La Vie (al-Hayt = : Il est le Vivant qui ne meurt point ! Quant aux ) cratures, elles sont colles ce monde dont elles font partie. Donc elles dpendent de lui. Or Allah ne dpend de rien ni daucune chose. Ce sont les choses qui dpendent de Lui. Notre vie dpend de Lui. Et Sa Vie ne dpend daucune chose. Il est le Vivant Eternel. Si la crature est

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dans le monde, cela ne veut pas dire quAllah est en dehors du monde, car le dedans et le dehors sont des caractristiques des cratures. Donc Allah nest ni dans le monde ni en dehors du monde. Il est comme Il tait avant la cration du monde.

Cours n9 de Croyance du 22 Dh l-Qada 1428 (02/12/2007)

Allah ! Nul dieu en dehors de Lui Le Vivant, Le Subsistant par Lui-mme (Sourate 2- La vache- verset 255)

Cest Lui le Vivant. Nul dieu sinon Lui. Invoquez-le ! Vouez-Lui un culte exclusif ! Louange Allah, Matre Souverain des mondes ! (Sourate 40- Ghfir- 65) Toute vie dpend de Lui. Sa vie ne dpend de rien. Cest par argumentation quon dmontre les attributs prcdents dans lordre. Et de ces attributs, on dduit quIl est Vivant. - Vers 29 : 11) La Parole (al-Kalm= : )de la voix. - Allah na pas de voix (car cest un attribut de crature). Tous les attributs dAllah sont ternels en ce sens quils nont ni dbut ni fin. Cest une Parole ternelle sans commencement ni fin. Elle ne ressemble pas la parole humaine. Sa Parole na ni son, ni lettre, comme la bien mentionn lImam Ab Hanfa dans son livre al-Fiqh al-akbar. - Le Coran est la Parole dAllah, mais ce ne sont pas les lettres ni les sons que nous prononons qui sont Sa parole, mais les mots et le sens qui sen dgage. A icha ( ,)la Mre des Croyants, -QuAllah lagre !- on demanda cest quoi la Parole dAllah, elle rpondit : Cest ce qui est entre les deux couvertures (du livre sacr) . - Les livres rvls aux Messagers prcdents (comme Ibrhm, Mus, Is bnu Maryamsur eux la paix !) sont aussi la Parole dAllah, sauf que leurs textes ont t falsifis ou altrs par la main de lhomme. - Sayyiduna Mus (Mose- sur lui la Paix !-) a entendu la Parole dAllah avec tout son corps comme nous le rapportent diffrents ouvrages de Tawhd et non pas seulement avec ses oreilles. Il est Kalmu llahi ( ,) cest--dire celui qui Allah a parl directement. Allah a dit dans le Saint Coran :

Et Allah parla directement Mus (Sourate 4- Les femmes- 164) Quant nous, nous ignorons comment, car ni le Coran ni les livres de hadith ne lexpliquent. Pour les Sunnites, ce nest pas la chose qui fait, ni mme quelque chose dans la chose qui fait, mais cest Allah qui fait tout. Cest Allah qui a ordonn au feu dtre une fracheur et une scurit (Salman) pour Sayyiduna Ibrhm (sur lui la paix !). Cest Allah qui a fait les lois

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de la Physique, nous ne faisons que les dcouvrir. Lhomme ne les a pas inventes. Allah, donc, peut faire entendre sans quon ait pour autant des oreilles. - Sa Parole nest pas cr contrairement ce quont affirm les Moutazilites, car Sa Parole est un de Ses attributs et aucun attribut dAllah nest cr. Ils sont tous ternels, sans dbut ni fin. - Ce sont les derniers actes de la vie qui sont les plus dterminants. - Hadith : al- Bukhr et Muslim rapportent que daprs Ab Hurayra, le Prophte - a dit : - Le Jour dernier, des hommes marcheront sur la tte (tellement ils auront fait du mal). - Comment est-ce possible, O Messager dAllah ? lui demanda un compagnon tonn. - Celui qui les a fait marchs sur les pieds, les fera marchs sur la tte ! leur rpondit il . - Il faut faire ce quAllah a ordonn de faire et garder lesprit que cest Allah qui donne ce que lon obtient lorsquon accomplit ce quIl ordonne. Allah a fait des lois quil faut connatre et respecter : Tu ne laisses pas ta chamelle sans lattacher en comptant sur Allah pour quIl la garde l o tu las laisse. Mais tu lattaches et tu comptes sur Allah pour la retrouver l ou tu las attache , dira le Prophte - lun de ses compagnons qui avait laiss sa chamelle sans lattacher. Dans le mme ordre de notre Croyance, on doit travailler tous les jours pour russir (comme le demande Allah), et non rester les bras croiss en attendant quAllah nous donne. Un jour Sayyiduna Umar Ibn alKhattab (quAllah lagre !) a trouv un groupe de musulmans dans la mosque qui ne travaillaient pas et qui faisaient la manche et passaient leur temps prier la mosque et faire le dhikr. Il les a frapps avec son bton en leur disant : Allez travailler car largent ne tombe pas du ciel ! 12) LOue (as-Sam = : ) - Allah entend tout. Il est lAudient (as-Sam = )par excellence. - Comme pour parler, Il na pas besoin dorgane pour entendre et na pas besoin doreille ! 13) La Vue (al-Basar = : ) - De la mme manire, Allah voit tout ; Il est le Voyant (al-Basr = )par excellence. Mme une fourmi noire dans une nuit noire sur un rocher noir, Il la voit ! - Cet attribut ternel dAllah inhrent Son tre, est souvent cit dans le Coran avec le prcdent; on trouve frquemment des versets se terminant par :

Allah entend et voit [par excellence]. - L encore, Il na pas besoin dorgane pour voir. Sa vue est diffrente de la ntre qui est limite. Cest Allah qui cre les mouvements, la vue, loue mme si la perception (al-Idrk = )que nous avons des choses nous laisse une impression diffrente, car nous percevons et comprenons les choses selon notre propre chelle, celle de la crature, et non selon la divinit.

- Remarques : - Laveugle et sourd de naissance nest pas Mukallaf, cest--dire na pas la responsabilit (lobligation) de pratiquer lislam, sauf si on trouve un moyen de lui transmettre la charia ; dans ce cas il devient responsable.

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- Quand le Prophte - a gravi les sept cieux et est arriv au Lotus de la Limite (Sidrat al-Muntah= ) lors de son Ascension nocturne (al-Mirj = , voir la sourate 53 Ltoile- verset 14), Allah la honor en llevant au dessus des sept cieux jusqu cet endroit o personne ntait arriv avant lui ; Dailleurs, lArchange Gabriel (sur lui la paix !) lui dit : Si javance, je brlerais ; mais toi, tu peux franchir cette limite . Il est important de savoir que dans la Croyance sunnite Allah na pas dendroit. Donc le Prophte - nest pas venu pour une rencontre physique avec Allah. Le Lotus de la limite est un endroit atteint par le Prophte - qui ne met pas le Prophte - plus proche dAllah du point de vue physique que Sayyiduna Ynus (sur lui la paix !) au moment o il tait dans le ventre du grand poisson, comme nous le rapporte le Prophte - dans un hadith. Le Prophte a bien parl Allah et a entendu la Parole dAllah tout comme Sayyiduna Mus (sur lui la paix !), la majorit des Savants disent quil a vu Allah avec son cur. Il est souligner que les Savants ont dduit les attributs ternels dAllah partir du Texte sacr qui nous a t transmis oralement par le Prophte - , la raison est utilise par les Savants sunnites pour argumenter cette Croyance.

Cours n10 de Croyance du 7 Dh l-Hijja 1428 (16/12/2007)Cours rattraper

30-

30) Quant la question : peroit-Il les choses ou pas ? Les Savants divergent, tandis que dautres ne se prononcent pas. Commentaire - Vers 30 : La Perception (al-Idrk = )Il y a trois avis diffrents sur cet attribut, ceux qui laffirment, ceux qui le nient et ceux qui ne se prononcent pas : - 1er avis: Ceux qui laffirment, la considrent comme un attribut ternel qui concerne lessence dAllah ; Il peroit toute chose qui se touche (al-malmst= ,)quelle soient douce ou dure, lisse ou rche, toute chose qui se sent (al-machmumt= ) comme les bonnes odeurs et toute chose qui se gote (al-madhqt= )comme les choses dlicieuses, mais sans aucun contact avec les corps de ces choses et sans comment, car ce sont des choses phmres alors que Sa perception est permanente et ternelle. Dautres savants ont dfini lIdrk comme tant la perception de toute chose cre et englobe ces 3 perceptions en un seul attribut. Mais la ralit dans les livres de Tawhd, comme lont expliqu les imms al-Bqillni (m. 404H=1013) et al-Juwayn (m. 478H= 1085), cest quil sagit de 3 attributs diffrents de perceptions (les perceptions du toucher, de lodorat et du got), tous parfaits ; or nous devons Lui attribuer toute perfection, car si nous ne le faisons pas, alors nous devons Lui attribuer son contraire, savoir un dfaut, ce qui est impossible. - 2me avis : Ceux qui nient cet attribut, estiment dun point de vue rationnel que si Allah possde cet attribut, alors cela implique ncessairement quIl soit en contact avec les choses relevant de ces domaines de perception, ce qui est impossible et interdit de croire. Soulignons que les savants antrieurs considraient quune telle dduction tait inexacte sur le plan rationnel. Ceux qui nient cet attribut, ajoutent encore que mme si Allah na pas cet attribut de

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perception, ce nest pas pour autant quon doit Lui attribuer le contraire, car ils se fondent sur lattribut de la Science qui englobe toute chose. - 3me avis : ceux qui ne prennent pas position entre les deux, estiment que les arguments des uns et des autres sont tous fonds. De tels savants comme Ibn at-Tilimsn ont donc prfr ni laffirmer ni le nier. Et cest lavis le plus retenu daprs limm al-Bayjr (m.1278H =1860).

31- 32-

31) Il est Vivant, Savant, Omnipotent, Voulant, Audiant, Voyant- ce quIl veut est Sa volont32) Et Parlant. Les attributs de Son Essence Ne sont ni autres que Son tre ni son tre Lui-mme22.

33- 34- 34) Elle est obligatoirement unique ainsi que

Sa volont ; mais Sa science englobe aussi ;

33) Aussi Son Omnipotence sapplique toute chose possible, Sans aucune limite ce quoi elle sapplique

35- 35) Lobligatoire et limpossible De mme que Sa parole. La suivrez-vous ?

36- 37-

36) Son Oue et Sa vue sappliquent tout ce qui existe, De mme que Sa perception si on maintient (cet attribut), 37) Et diffrent de Sa Science en cela, comme on la affirm, Quant Sa Vie, elle ne sapplique rien (en dehors de Lui).

Cours n11 de Croyance du 11 Muharram 1429 (20/01/2008)

38- 39-

38) Pour nous, Ses Noms Magnifiques Sont, comme les attributs de Son Essence, de toute ternit. 39) Les Savants ont dcid que Ses Noms furent arrts par Allah Tout comme ses Attributs, alors apprends ce qui a t rapport ! Commentaire22

Les attributs de Son Essence qualifient ce quIl est mais ne rsume pas ce quIl est ou Allah ne se rsume pas Ses attributs.

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- Vers 38 : Pour nous , cest--dire les Acharites. - Les Noms dAllah sont infinis et parfaits ; daprs un hadith, Allah a 99 Noms, mais nous Lui en connaissons plus de 100, car entre les deux hadiths qui les numrent, certains Noms sont diffrents. Ce sont les Noms qui nous sont connus ; mais il y a aussi des Noms connus des Prophtes et des Saints seulement , et dautres connus dAllah uniquement : - Hadith rapport par lImam Ahmed dans son Musnad et authentifi par Ibn Hibbn et Ab Htim (cest--dire dans leur Sahh respectif): : : : : . : Au dire de Abd Allah Ibn Masd : Le Messager dAllah - a dit : Quand un musulman est frapp par le malheur et les preuves, quil dise : O mon Dieu ! Je suis ton adorateur, fils de ton adorateur et de ton adoratrice, ma destine est entre tes mains, jadopte Ta Dcision, Ton Dcret mon gard est juste, je te demande par chaque Nom qui est Tien et par lequel Tu Tes appel, ou que Tu as rvl dans Ton Livre ou que Tu as appris une de Tes cratures, ou que Tu tes attribu et que Toi Seul connais, je te demande de faire renatre mon cur par le Coran, den faire la lumire de ma poitrine, le moyen de chasser ma tristesse et de repousser le malheur et les preuves ; Seul Allah remplace le malheur et les preuves par une joie ! Ils demandrent : O Messager dAllah ! Ne pouvons-nous pas les apprendre ? Mais si! rpondit-il, quiconque les entend doit les apprendre . - Hadith rapport par al-Boukhr (n 6957), Muslim (n2677), at-Tirmidhi (n3573), Ibn Majah (3860) et as-Suyt dans son Jmi as-Saghr : "" , , Allah a 99 noms, cent moins un. Quiconque les mmorise, entrera au Paradis - Le Nom divin suprme est Allah. Chaque Nom divin dtient un sirr ( ,)un savoir et des connaissances. Dans linitiation spirituelle du Tasawwuf (Soufisme), on fait le dhikr avec un Nom divin qui correspond son tat spirituel. Seul un Cheikh qui a reu lenseignement spirituel du Prophte - par une chane de transmission authentique, sait prescrire son disciple, tel un mdicament, le Nom divin dont il a besoin pour progresser dans son cheminement spirituel. En vertu de la science quil a hrite et de sa matrise spirituelle, le Cheikh connat le savoir que renferme tel ou tel dhikr et est en mesure de prescrire son disciple le dhikr adquat. Il est dconseill de sadonner au dhikr avec seulement al-ism al-Azam (Allah = ) = sans y tre initi par un Cheikh, lexception de ceux figurant dans la Sunna et qui nont aucune restriction : subhan allah, alhamdu lillah, la ilaha illa llah, allahu akbar - De toute ternit : depuis toujours et tout jamais, sans commencement ni fin. -Vers 39 : Tawfqyya ( :)arrts, fixs par Allah Lui-mme. On na pas le droit de Lui attribuer des Noms quIl ne Sest pas attribu, sauf si les savants ont tabli un consensus (Ijm= )sur le sens de ce nom (mustalah alayhi= .)

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Cours n12 de Croyance du 18 Muharram 1429 (27/01/2008)

40- 41- 42-

40) Tout texte (rvl) donnant ( Allah) lair dune ressemblance (humaine), Interprte-le ou remets ten Allah, mais vise toujours Sa Transcendance ! 41) Affirme aussi celle du Coran, Que la Parole dAllah nest pas cr, et prends garde Sa vengeance! 42) Quant la preuve des vnements crs dont parle tout texte (rvl), Rpond que la preuve (quil est incr) est Sa Parole ! Commentaire - Vers 40 : Le vers 40 et le suivant opposent deux notions entre elles, le tanzh et le tachbh : Les savants sunnites (Salaf et Khalaf) croient en la transcendance absolue dAllah (tanzh) alors que dautres groupes et sectes tels que al-Karmiyya et al-Hachwiyya sont tombs dans lanthropomorphisme (tachbh ou tajsm). Le Cheikh de Damas Muhammad Sad Ramadn al-Bt dans son livre intitul Les plus grandes Certitudes universelles (Kubra al-Yaqniyyt al-Kawniyya = ) donne lexplication suivante du Tanzh : Le Tanzhu Allahi, cest rejeter au sujet dAllah tout attribut qui serait en opposition avec Ses attributs ncessaires, ainsi que le rejet de tout dfaut Le concernant []. Lexplication du Tanzh est tout simplement que, puisquAllah possde comme attribut par exemple la Puissance absolue , on ne peut lui attribuer son contraire, c'est--dire "limpuissance" ou "lincapacit". Donc on nie les contraires de tous les attributs dAllah tablis de faon sre (par les preuves des textes et de la raison) par les savants. Allah, par consquent de ces attributs (l'Unicit, la Dissemblance avec le Cre, la Science, la Volont, etc.), ne peut avoir dassoci, ne peut tre situ ni dans le lieu ni dans le temps, nest pas un corps et on ne peut donc pas faire signe quIl se trouve dans telle direction, on ne peut Lui attribuer la mobilit et le dplacement dun lieu un autre... tout comme Il ne peut tre dfini par un attribut qui implique lignorance, le mensonge, le sommeil, loubli ou la contrainte, etc. 23

Le vers 40 fait allusion aux textes coraniques et prophtiques mutawtir (rapports par au moins dix chanes de transmission authentiques), notamment aux versets ambigus ou quivoques (al-yt al-mutachbiht = , cest--dire aux versets qui ) ncessitent une interprtation correcte pour ne pas tomber dans lanthropomorphisme (attachbh = .)Par exemple, le Coran mentionne quAllah possde des mains (s.5, v.64 ; s.48, v.10 ; s.51, v.47), quAllah sest lev (istaw) sur Son Trne (s.20, v.5 ; s.57, v.4) et voque Sa face (s.55, v.27), Ses yeux (s.11, v.37 ; s.52, v.48 ; s.54, v.14), etc. Allah dit dans le Saint Coran ce sujet :

23

Edition "Dr al-Fikr, Damas, 1990, p. 136.

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Sourate 3 - al-Imrn verset 7 : C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets clairs (muhkamt), qui sont la base du Livre, et d'autres qui sont quivoques (mutachbiht). Les gens, donc, qui ont au cur une inclination vers l'garement, sattachent aux versets quivoques, cherchant semer la dissension et en comprendre le sens, alors que nul n'en connat la [juste] interprtation (Tawl) part Allah. Et les bien-ancrs en science disent : "Nous y croyons : tout est de la part de notre Matre !" Mais, seuls les dous d'intelligence s'en rappellent. Dans son livre intitul Problmes dans la voie de la vie islamique (Muchkilt f Tarq alHayt al-Islamiyya = ,) le Cheikh Mohammed Al Ghazl, traite, au chapitre 6, des divergences concernant la Aqda et aborde la question des versets ambigus en ces termes : J'ai dit que dans le saint Coran il existe des versets clairs et d'autres ambigus. Cependant, quel est le pourcentage de l'ambigu par rapport au clair ? Le clair (al-Muhkam= )constitue le noyau de la rvlation et la base du livre (Umm al-Kitb), il est le fondement des obligations, ceci signifie que c'est vers lui que s'oriente la volont des hommes de sciences, alors que l'ambigu a un espace limit : s'en occuper ou se baser sur lui constitue une dviance de la pense et du coeur. Il nous suffit de le prendre tel quel sans nous tendre sur le sujet ni chercher des complications, s'terniser ne sert rien car cela sera au dpend de ce qui est clair. On ngligera alors ce qui est prioritaire car l'on aura gaspill autre chose le temps qui lui tait rserv. Une personne me dit : mais nos anctres ont diverg aprs avoir rflchi, on ne peut nier cela. Dans le pays, il y a des personnes qui s'attachent de faon fanatique au Salaf qui ont pris les versets selon leur sens apparent et il y en a d'autres qui s'attachent aux Khalaf qui ont interprt ces versets et leur ont trouv des sens raisonnables. Que devons nous faire ? Je rpondis : Le fanatisme aveugle est refus ! Quand on rflchit bien, on trouve des lments qu'il faut affirmer. Les Salaf comme les Khalaf glorifient et louent leur Seigneur aussi bien les uns que les autres. Ils Le sanctifient, esprent Sa misricorde et craignent Son chtiment. Tous croient en Lui, qu'Il est l'Omnipotent et que rien n'est tel que Lui. Ce que Lui attribuent les Juifs et les Chrtiens comme corps, nombre ou tout autre phnomne humain est une grave erreur !! Les expressions des Salaf et des Khalaf vont toutes vers ces objectifs. La faon et le style peuvent diffrer, mais si la divergence entre eux ne relve pas du domaine du langage, elle en est trs proche en tout cas. Le Coran est un livre qui forge la certitude dans les coeurs, propage le bien dans la socit, il parle aux serviteurs d'Allah pour leur faire connatre Sa puissance et Sa grandeur, et les lever dans la pit. Le Coran, qui a t rvl en langue Arabe, a donc suivi ses rgles, ses styles imags et ses mtaphores. Quand nous mditons de faon correcte sur le Livre Saint, nous suivons la voie droite. Nanmoins, le cerveau humain a des errances qui lui suggrent parfois de se poser des questions qui n'ont pas de rponses.

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Si je mmorise le Coran, o est la place de ce qui est mmoris ? Est-ce dans le coeur ou la tte ? Je ne sais pas ! La mmoire est un dpt tonnant, comment disparat dans ses abysses ce qu'on oublie, et flotte sa surface ce dont on se souvient ? Je ne sais pas ! Et puis quelle est l'utilit d'insister sur ces interrogations si la rponse est au-dessus de ma capacit ?! Est-ce que la fourmi sait comment le pote cre sa rime ou comment le professeur rsout une quation algbrique ? Elle ne le sait pas et ne le saura jamais !! Alors pourquoi l'un d'entre nous essaie t-il de connatre les secrets et les mystres de l'Essence divine alors qu'il ne se connat pas lui-mme?

Dans le deuxime hmistiche du vers 40, limam al-Lqn fait rfrence aux deux mthodes sunnites pour comprendre correctement un texte sacr ambigu. Il sagit du Tawl ( )et du Tafwd ( : ) - Le Tafwd correspond la mthode utilise par les Salaf (les savants des trois premiers sicles de lIslam) qui, daprs un hadith, regroupent les meilleures gnrations. En effet, les Salaf avaient lavantage de la proximit chronologique et historique avec le Prophte - . Non seulement ils bnficiaient de sa lumire, mais ils parlaient encore la langue du Coran quils vivaient compltement. Aussi comprenaient-ils le sens mtaphorique de ces versets dans le contexte de leur sourate et de la rvlation, sans jamais sarrter au sens apparent et littral. La position des Salaf consistait affirmer que Seul Allah connat le sens de ces versets. - Le Tawl est une mthode dinterprtation devenue ncessaire avec le temps. Le Tafwd devenait, en effet, un procd de plus en plus difficile mesure quon sloignait de lpoque du Prophte - ,- car elle ncessitait une foi comparable celle des Salaf, leur connaissance de la langue du Coran et la lumire du Prophte - dont ils bnficiaient en raison de leur proximit chronologique avec lui. Aussi les savants postrieurs parmi les Khalaf, dcidrent dlaborer la mthode du Tawl qui consiste interprter de manire dtaille les textes ambigus dans un sens probable qui ne contredit pas la Croyance, qui vite les piges de lanthropomorphisme et dont le sens ultime nappartient qu Allah. Le Cheikh al-Bt a crit sur ces deux mthodes ce qui suit :L'attitude des Salaf consistaient : - Ne pas se plonger dans des explications dtailles de ces textes. - Se contenter daffirmer ce que Allah sest attribu Lui-mme. - Rejeter tout lment dinfriorit ou dimperfection ainsi que tout ce qui peut impliquer une ressemblance avec les cratures. Le moyen utiliser par les Salaf pour arriver cela est linterprtation globale (Tawl alIjml)24 tout en confiant le sens rel de ces textes la science dAllah. Il faut prciser que le Tawl al-Ijml veut dire rejeter le sens qui peut prter confusion et laisser croire une quelconque ressemblance entre Allah et Ses cratures. Mais il na jamais t question de laisser ces textes quivoques sans aucune interprtation (Ta'wl), ni globale ni dtaille, ceci na t fait ni par les Salaf ni par les Khalaf, car il nest pas permis de sabstenir de toute interprtation. En effet, laisser ces texte tels quels crerait des contradictions dans le Coran, alors que celui-ci est innocent de telles contradictions. Si tu te lances dans linterprtation de Sa parole exalt soit-il : Le Tout Misricordieux S'est tabli (Istawa) sur le Trne. (Sourate Taha, verset 5) et de Sa parole : et Nous sommes plus prs de lui que sa veine jugulaire (Sourate24

Cest ainsi que le Cheikh al-Bt appelle le Tafwd.

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Qf, verset 16), si tu interprtes ces deux versets selon leurs sens apparent sans Tawl global, tu imposeras alors au livre dAllah une contradiction dont il est innocent. Car comment Allah peut-Il tre sur Son trne (sans Tawl) et tre en mme temps plus proche de moi que ma veine jugulaire (sans Tawl) ?! Mais si tu fais le Tanzh dAllah de la ressemblance avec ces cratures, puis que tu confirmes Son sujet ce quil a confirm pour Lui-mme, dune manire qui sied Sa perfection et Sa magnificence, et ce en confiant le sens voulu de ces textes Allah, tu seras labri alors de la contradiction dans la comprhension et tu viteras au saint Coran un semblant de contradiction. Telle fut la mthode des Salaf - quAllah les agre ! Ne vois-tu pas quils disaient propos de ces textes : amirouha bila kayf = faites passer ces textes sans comment (LImam Mlik disait cela, ainsi que Soufyn Ibn Uyayna et Abdullah Ibn al-Mubrak. Voir aussi les Sunan d at-Thirmid (3/24) et le livre de la foi dal-Bayhaq (43). Sils navaient pas fait dinterprtation globale selon le sens quon a dmontr, ils nauraient pas dit cela ! Et comment pouvaient-ils laisser passer ces textes quivoques sans interprtation, alors que les sens apparents de la langue Arabe sont clairs et indiquent une sorte danthropomorphisme vis--vis dAllah -exalt soit-Il. Or, ils avaient acquis la certitude que laffaire nest pas comme les apparences semblent lindiquer, et ce cause des textes clairs (muhkamt, qui ne laissent aucune part au doute). Par contre, les Salaf nont pas jug ncessaire dexpliquer ces textes par dautres moyens. Et cest ce quon appelle ne pas faire de Tawl Tafssl (linterprtation dtaille). Lattitude des Khalaf, qui sont venu aprs, a consist interprter ces textes quivoques de sorte quils soient en harmonie et sur la mme ligne que les textes clairs (Muhkamt) qui stipulent clairement le Tanzih Allah de la direction, du lieu et des membres. Donc ils ont interprt : Le Tout Misricordieux S'est lev (Istawa) sur le Trne . (Sourate Taha, verset 5) par ltablissement de la force et du pouvoir. Cest en effet un sens connu et support par la langue Arabe ; ils ont interprt la main dans lautre verset par la force et la gnrosit ; lil par la protection et le soin ; ils ont interprt les doigts dans le hadith par la volont et la puissance. Et ils ont dit sur le hadith quAllah a cr Adam son image, que ladjectif possessif son revient Adam et non Allah, ce qui veut dire quAllah a cr Adam ds le dbut selon sa forme actuelle sans quil soit pass par des tapes dvolution pour arriver limage quil a aujourdhui. Et mme si ladjectif possessif revient Allah, cela veut dire quIl la dot de certains attributs divins, tels que la science, etc. Saches que la mthode des Salaf leur poque tait la meilleure et la plus saine, et la plus compatible avec la foi inne enracine dans le cur et la raison ; et que la mthode des Khalaf leur poque est devenu la finalit laquelle on na pas dalternative, cause des nouveaux courants de penses qui sont apparus, et cause des rgles de la langue Arabe et ses styles dloquence qui ont volu. Lessentiel est que tu comprennes que les deux mthodes avaient le mme objectif, celui de proclamer quAllah ne ressemble rien de Sa cration, et quIl est exempt de tous les attributs dimperfection. La diffrence nest finalement quune diffrence de langue et de forme .

Question : Pourquoi et quand les Asharites font-ils le Tawl ? Le Cheikh Muhammad al-Ghazl a rpondu : Je te donne un exemple : Il est mentionn dans le Coran et la Sunna lappellation de la Kaba par Baytu Allah (la Maison dAllah). Le sens littral de cette expression laisse entendre quAllah est dans la Kaba, surtout si cette expression est entendue par un enfant ou celui qui est comme un enfant (dans sa capacit de comprhension). Et malgr cela, le Prophte - - na pas eu besoin dviter davoir recours cette expression arabe loquente et na pas non plus eu besoin dexpliquer linterprtation de cette expression aux Compagnons, et les Compagnons nont pas eu besoin de questionner son sujet ni de lexpliquer aux Tbin, les Suivants des Compagnons.

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La raison pour laquelle ils nont pas eu besoin de cela est due leur loquence et leur bonne comprhension des sens de ces expressions ainsi que du fait quils soient des matres de lloquence et du langage. Parmi les raisons galement qui ont fait quils se passent du Tawl se trouve le fait que sest ancr en eux la croyance quAllah est immense, quaucun lieu ne peut le contenir, quIl ne peut tre limit par le temps, et que tout ce que peut se reprsenter limagination, eh bien Allah est au-dessus, plus haut et plus exalt que cela. Et cest parce que le Prophte - - leur a enseign : Il n'y a rien qui Lui ressemble; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant. Ce qui est devenu une base partir de laquelle sannule tout sens apparent qui ne sied pas Allah. Cest pour a que le Prophte - - na pas craint, en instituant le Tawf (circumambulation) autour de la Kaba et en embrassant la Pierre noire , que les Compagnons associassent Allah la Kaba et la Pierre noire, car ils comprenaient que, par leur Tawf, ils nadoraient ni les pierres de la Kaba ni la Pierre noire. Et comme le Prophte - - ne craignait pas cela leur sujet, il na pas non plus eu peur de sadresser eux par toutes sortes de mtaphores, paraboles et autres expressions loquentes, en se basant sur ce qui tait ancr en eux comme Tawhd et ce quils avaient appris comme Sanctification dAllah. Et comment pouvait-il en tre autrement ? Alors que cest eux qui ont cass et parpill les corps des idoles qui taient adores en dehors dAllah ! Ces corps qui taient des dieux pour eux dans la Jhiliyya (la priode arrogante prislamique) et qui taient aligns autour de la Kaba et lintrieur de celle-ci. Ils nont dtruit ces idoles quaprs que le Tajsim (lanthropomorphisme) se soit dtruit dans leurs curs. Nul doute quils ont compris quAllah est au dessus dtre un corps habitant la Kaba. Nous (toi et moi) sommes catgoriques pour dire que les Compagnons ne comprenaient pas de lexpression la maison dAllah une inhrence ou un anthropomorphisme. Plutt, nous affirmons que par maison dAllah ils comprenaient que le fait de Lui associer la maison tait une association honorifique (pour la Kaba) et non une association dattribut (ou dune qualit un qualifi) ; quils naffirmaient pas linhrence (quAllah habite dans une de ses cratures, ici la Kaba) ; et que le sens apparent de cette expression ne constituait pas un danger pour eux. Tous les sens apparents ambigus doivent tre compris par analogie avec ceci. Cela tant, bien que nous soyons (toi et moi) srs et catgoriques quils comprenaient sous de telles expressions un sens correct qui sied Allah, si lon cherchait leurs paroles expliquant cela, et si nous fouillions la recherche dune interprtation avec le sens dans lequel nous lavons comprise et dans lequel nous avons affirm catgoriquement quils ont compris ce que nous avons compris, eh bien nous ne trouverions rien ce sujet, ni dans le Coran ni dans la Sunna ni dans les rcits rapports des Salaf. Et malgr cela, nous ne doutons pas que ceci est leur comprhension et que tout le monde est daccord pour dire que cest ainsi quils comprenaient, et ceci en raison des rgles prcites. Les Khalaf nont fait que dmontrer ce sens correct quils ont compris. Ils lont ralis car le besoin sen est fait davantage ressentir. Ce besoin est d la rgression de la langue et au srieux affaiblissement de celle-ci. Ceci est li aux conversions massives lIslam des non-Arabes, et la diffrence de leurs langues et de leurs comprhensions par rapport la langue Arabe et aux comprhensions Arabes. Cest aussi cause de lapparition de la bida (linnovation) consistant prendre le sens littral, chose qui ntait apparue ni du temps des Compagnons ni de celui des Tabin. Et si les Compagnons avaient vcu assez longtemps pour voir ce qui est apparu et avaient vu linnovation consistant prendre le sens littral (des textes quivoques), ils auraient dmontr les sens qui conviennent Allah et ils se seraient vertus avec art au Tawl et auraient clarifi ce quil y a dans ces expressions littrales comme loquence. Malgr cela, il nous est parvenu deux le Tawl de quelques termes, (ils sont rares et peu nombreux) et il sest avr travers ces exemples peu nombreux quils ne divergeaient pas des Khalaf dans leur comprhension, si ce nest quils ntaient pas contraints au Tawl comme lont t ceux qui sont venus aprs eux. En effet ils ne simaginaient pas que quelquun, comme Bayn Ibn Samn al-Zindiq (lhrtique),

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viendrait plus tard prtendre quAllah disparatra entirement et quil ne restera de Lui que Sa Face, en se basant sur le sens apparent du verset : Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparatre [Seule] perdurera La Face [Wajh] de ton Matre, pleine de majest et de munificence Sourate le Misricordieux V26 et 27. Il ne leur a pas travers lesprit non plus que viendrait quelquun qui prendrait le flanc dans Sa parole (exalt soit-Il) : avant qu'une me ne dise : Malheur moi pour mes manquements envers Allah. Sourate les Groupes , Verset 56 (en Arabe "mes manquements envers Allah" est exprim par une expression qui emploi le mot flanc dAllah) donc quelquun qui prtend que le flanc ici est un attribut parmi les attributs dAllah !! Ils nont pas pens non plus que quelquun viendrait prtendre que la Harwala (presser le pas, se dpcher) dans le hadth Qudsi : Celui qui viendra vers moi en marchant, je viendrai vers lui en courant (Harwala) devait se comprendre selon son sens apparent et serait un attribut ! Et pourtant il nous est parvenu des Salaf un Tawl de cette expression (Harwala), qui confirme la mme comprhension que celle dgage par les Khalaf. En effet dans le Jmi dAl-Thirmidhi, il est attribu Al-Amach et aux Salaf, que le sens du terme Harwala ici est que si le serviteur se rapproche dAllah par ses actes dobissance, eh bien Allah est plus proche de lui par Son pardon et Sa misricorde. Ce genre de Tawl tait connu chez les Salaf, mais il sest multipli davantage chez les Khalaf cause de leur besoin d'y recourir. Et les Khalaf nont rien fait de plus que dmontrer ce quavaient compris les Salaf et ce quils savaient, mme sils se taisaient sur ce sujet car ils navaient pas besoin dy avoir recours .

Question : Quand est ce quil faut faire le Tawl et quand est ce quil faut faire le Tafwd ? Al-Hafiz Ibn ssakir ( ) a rpondu dune manire trs image, mais combien bnfique, dans son livre Lclaircissement (at-Tabyyin = : ) S'ils (les sunnites) sont confronts quelqu'un qui parle d'une manire qui implique le Tajsim (l'anthropomorphisme) ou le Takyif (le comment) parmi les Mujassima et les Muchabbiha (les anthropomorphistes et les assimilateurs d'Allah ses cratures), ou encore ceux qui prtent Dieu des attributs de choses gnres (al-muhdatht) parmi ceux qui parlent de Limites et de Direction, ce moment l ils suivront la voie du Tawl, ils exempteront Dieu [de ce que les autres lui ont attribu] avec les arguments les plus vidents, ils sefforceront de tmoigner Dieu toute sacralit et Lexempter de toute ressemblance par crainte que ne tombe dans les tnbres de lanthropomorphisme quelquun de faible connaissance. Mais sils [toujours les Sunnites] sont labri de telles consquences, ils prfreront garder le silence [cest plus sr], et viteront le Tawl sauf en cas de ncessit [cest plus sage]. Leur exemple dans cette attitude , est comparable au mdecin dou qui gurit chaque maladie avec ce qui lui convient le mieux comme remde, si le malade souffre dhypothermie, il lui prescrira des remdes provoquant des hausses de temprature, et linverse sil souffre dhyperthermie. Cet exemple est similaire ce que lon rapporte de Sufyn qui a dit : "Si tu te retrouves au Cham (Syrie) alors vante les mrites de Al (radiya Allahou nhou), et si tu te retrouves Kfa (Irak) alors vante les mrites de Uthmn (radiya Allahou nhou)". Lexemple de celui qui fait le Tawl moyennant dvidents arguments est comparable au nageur, il na nullement besoin de nager quand il est sur la terre ferme, mais sil se trouve en pleine mer, que celle-ci commence se dchaner, quil constate la forte agitation de ses vagues et que souffle un vent violent dtruisant son embarcation, ce moment l, il nagera de toutes ses forces cherchant le salut, et ne ngligera aucun effort par volont de survie ; ceci est lexemple du monothiste, tant quil suit la voie de la sacralit et lexemption [de Dieu de tout mauvais qualificatif], tant quil est labri de lanthropomorphisme, il na nullement besoin de faire du Tawl, grce son dogme sain de tout anthropomorphisme et de toute contre-vrit.

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Mais si la puret de son dogme a t altre par limpuret du Takyif et de lanthropomorphisme, alors il faut purifier son cur par la passoire du Tawl, assainir sa raison par les filtres des arguments valides pour que son dogme soit exempt de tout anthropomorphisme ou de Tatl (ngation dattributs) .

Quelques exemples de Tawl ralis par Ibn Kathr (m. 785H=1373) dans son Tafsr : Sourate 48- al-Fath- verset 10 : Ceux qui te font allgeance ne le font qu Allah : cest la main (Yad) dAllah qui se pose sur les leurs Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " Allah est prsent avec eux, Il entend ce qu'ils disent, connat se qui se trouve dans leurs poitrines et ce qu'ils publient. "

Sourate 6 - al-Anm- Verset 18 : " Il est Le Matre absolu se tenant au-dessus de Ses adorateurs. " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante : " C'est Lui que se plient toutes les ttes, mme celles des tyrans ; c'est vers Lui que s'orientent tout les regards ; c'est Lui qui triomphe de tout. " Sourate 20- Taha- verset 5 : Le Tout-Misricordieux sest lev (istaw) sur le Trne Il faut comprendre par istaw quAllah, par Sa grandeur infinie, domine Son Trne qui est la plus grande de toutes Ses cratures ; en effet, Allah ne ressemble aucune chose, donc Il nest pas dans un endroit car il est le crateur de lendroit ; et donc il nest pas assis sur Son Trne, cest le Trne mme qui a besoin dAllah et pas le contraire. Ibn Kathr, quant lui, commente ce verset de la faon suivante: " A l'instar des Salaf, nous ne commentons pas le verset, on vite de faire des comparaisons ou d'tablir des ressemblances. Nous nous contentons du Livre et de la Sunna. "

Sourate 2 - al-Baqara - Verset 255 : " ...Son Sige s'tend aux cieux et la terre. " Ibn Kathr commente ce verset de la faon suivante: " Ibn Abbs dit que c'est Sa Connaissance. " Sourate 6 - al-Anm- Verset 3 : "Il est Allah dans les cieux et sur la terre... " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " C'est dire qu'Il est ador, proclam Dieu L'Unique par ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ; ils L'appellent Allah, et ils L'invoquent par dsir et par crainte, l'exception des dngateurs d'entre les djinns et les humains. Donc, Allah est Le Seul Dieu pour ceux qui sont dans les cieux et pour ceux qui sont sur la terre. " Sourate 55- ar-Rahmn- verset 27 : Seule perdurera la Face (Wajh) de ton Matre, pleine de majest et de munificence Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante : "...Elle affirme aussi qu'Il es Le Seul Qui doit tre vnr, obi. "

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Sourate 11- Hd- Verset 37 : Et construit larche sous Nos yeux et Notre inspiration Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " Construis l'arche sous Notre regard et selon Nos indications que Nous te transmettons. "

Sourate 52 at-Tr- Verset 48 : " Sois patient l'arrt de Ton Matre. Tu es sous Nos yeux. [...] " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " Patiente devant leurs mchancets et ne leur donne pas de l'importance, tu es sous Notre surveillance, Notre protection. "

Sourate 54 al-Qamar- Verset 14 : " Qui vogua sous nos yeux en rcompense pour celui que l'on avait reni " (Nuh) Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " qui vogua selon Notre Ordre et sous Notre Protection, en rcompense pour Nuh (" .)

Sourate 56 - Verset 85 : " Nous nous tenons plus prs que vous du mourant sans que vous Nous distinguiez. " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " Autrement dit, Nous nous tenons plus prs par l'intermdiaire de Nos Anges. "

Sourate 50 - Verset 16 : " Nous avons effectivement cr l'homme et Nous savons ce que son me lui suggre et Nous sommes plus prs de lui que sa veine jugulaire. " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante: " Les Anges d'Allah sont plus prs de l'homme que sa veine jugulaire.

Sourate 2 - Verset 255 : " ...Qui oserait intercder auprs de Lui... " Ibn Kathr interprte ce verset de la faon suivante : " synonyme de : combien d'Anges au ciel de qui l'intercession ne servira rien... " Autres exemples de Tawl: - Exemple 1 : Sourate 68- al-Qalam- verset 42 : Le jour o lon dcouvrira la terreur (du Jugement) et quils seront appels se prosterner, alors ils ne le pourront pas .

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Le Coran utilise ici limage de la jambe dcouverte (Sq= - )littralement le jour o lon dcouvrira un tibia - pour voquer larrive dun vnement effroyable (le Jour du Jugement dernier) ; en effet, la posie arabe prislamique utilisait limage du tibia dans les descriptions de bataille pour voquer leur caractre terrible et effrayant, la plupart des Musaffirn ( )tels que limam at-Tabar nous rapporte le Tawl de Sayyiduna Ibn Abbs qui a dit que " " veut dire une journe terrible. at-Tabar dans son Tafsr cite le vers suivant : " = La guerre se dchana devant nous terrifiante (litt. La guerre " se dressa face nous sur une jambe). En aucun cas, les Salaf ne prenaient cette image dans son sens littral. Ils ont tout de suite compris la mtaphore parce quelle renvoyait une image appartenant leur univers mental et leurs reprsentations potiques. - Exemple 2 : Dans le hadith Allah descend au premier ciel dans le dernier tiers de la nuit , ce nest pas Allah qui descend rellement, ce serait un non-sens, mais Son Ordre (al-Amr = ) comme nous lexplique limam Mlik dans un passage rapport par Ibn Abd al-Barr dans son livre at-Tamhd ( .)Cette interprtation de limam Mlik est, dailleurs, renforce par un autre hadith rapport par an-Nas o Allah ordonne un de Ses Anges dappeler et dire : Y a-t-il quelquun qui fait des Dua pour quil soit exauc ? Y a-t-il quelquun qui demande pardon pour quon lui pardonne ? Y a-t-il quelquun dans le besoin pour quon lui donne ? - Exemple 3 : ce hadith rapport par limam al-Boukhr, limam Muslim (n 2452), anNas (n2541) et Ibn Hibbn (n 6665), al-Hkim (n 6776), o le Prophte - annonce ses pouses: Celle qui mourra la premire sera celle qui a la main la plus longue . Du coup, ses pouses se mirent mesurer leur main pour savoir laquelle dentre elles avait la plus longue. Or cest Zaynab qui moura la premire. Les femmes comprirent alors le sens vritable du propos du Prophte - savoir la plus gnreuse dentre vous . - Les deux mthodes visent toujours la Transcendance dAllah en cartant les interprtations anthropomorphiques et en reconnaissant que seul Allah connat parfaitement le sens et la porte dun mot, dune phrase ou dun passage ambigu. -A noter que le Tawl existait dj lpoque des Salaf, certains compagnons tels Sayyiduna Ibn Abbs puis certains Muthabbita tels Ibn Kullb (m. 240H) et al-Qalns y avaient recours, mais cette mthode stait encore peu rpandue, jusqu ce que les Khalaf ne la dveloppent25. En guise de conclusion et de rsum ce long commentaire, nous citons une page superbe sur le dpouillement (tanzh) d'Allh de tout anthropomorphisme, crite par lImm Ab Hmid Al-Ghazl (Revivification des sciences religieuses, tome1, livre des fondements des convictions religieuses)26 : Allah n'est pas un corps formel ni une essence limite. Il n'est pas comparable aux corps dans sa dfinition. Il n'est pas une essence et ne peut contenir d'essences par25 26

Voir les extraits cits ci-dessus du Cheikh al-Bt et de Muhammed al-Ghazl. , ,

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contingence comme Il ne peut contenir de contingences. Il n'est comparable rien d'existant et rien d'existant ne Lui est comparable. Rien n'est pareil que Lui et Il n'est pareil rien. Il est debout sur le trne dans le sens qu'Il entend et de la manire qu'Il dit. Aucune mesure ne peut Le limiter, aucun pays ne L'hberge. Il n'est pas circonscrit par des bords, ni de terres ni de cieux. Il est sur le Trne au-del de toute considration sensible, de stabilit, de mouvement. Il n'est pas port par le Trne mais le Trne et ceux qui le portent sont ports par Sa Puissance et sont tenus dans Sa poigne. Il est au-dessus du Trne et du ciel, au-dessus de toute chose jusqu'aux confins des terres. Une altitude qui ne Lui enlve rien dans la position par rapport au Trne et aux cieux. Il est des degrs au-dessus du Trne et du ciel comme Il est des degrs au-dessus de la terre et du sol. Malgr cela, Il est proche de tout existant. Il est plus proche de l'homme que la veine jugulaire et Il est tmoin de toute chose. Sa proximit n'est pas comparable la proximit des corps et Son tre n'est pas comparable l'tre des corps. Il n'est contenu en rien et rien n'est contenu en Lui. Il n'est pas contenu en un endroit comme Il n'est pas limit par le temps. Il est avant le temps et le lieu. Il est maintenant comme Il a t. Il est apparent Sa cration par Ses attributs. Il n'a pas de pareil Son tre et Son tre contient le tout. Il est au-dessus de la transformation et du mouvement. Il est tranger aux vnements et les contingences ne l'affligent pas. Il est dans Sa majest au-del de l'absence et Il n'a pas besoin de plus de perfection dans Sa perfection. Son tre est peru par l'esprit et est prsent la vue. C'est une bndiction et une amabilit accorde aux lus dans la demeure prenne, bndiction qui s'accomplit par la vue de Son noble visage .

Remarques : - Lcole sunnite englobe les Salaf, les Acharites, les Matridites et les Hanbalites pargns par lanthropomorphisme. - Ibn Hajar al-Asqaln (m. 853H= 1449) a crit, dans son grand commentaire sur le Sahh dal-Boukhr, Fath al Bri, Charh Sahh al-Boukhr (tome 1, p. 323): " Tout ce que al-Boukhr cite comme commentaire rare (de nature linguistique), il le rapporte daprs les spcialistes de cette discipline comme Ab Ubayd, an-Nadr Ibn Chaml, al-Farr et dautres; sagissant des questions de Fiqh, il sinspire la plupart du temps dash-Shfi, Ab Ubayd et leurs homologues ; enfin pour les questions sur le Kalm (atTawhd), la plupart (de ses rponses) proviennent dal-Karbs, Ibn Kullb et leurs confrres . 1/323) : ) .

Cours n13 de Croyance du 25 Muharram 1429 (03/02/2008) - Vers 41 : prends garde Sa vengeance ! (Sous-entendu : si tu affirmes le contraire !) Dfinition du Coran : le Coran est la Parole dAllah rvle au Prophte Muhammad ( ,) rcite pendant la prire, transmise par un grand nombre de garants selon des chanes dappui (Isnd) authentiques et comprise entre les deux couvertures du livre appel Mushaf (cahier de feuilles relies), cest--dire de la sourate al-Ftiha la sourate anNs.

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Le Coran tait crit sur la Table bien garde (al-Lawh al-Mahfuz = comme ) le prouve la Parole dAllah :

Sourate 85 - al-Burj- versets 21& 22 : Mais cest plutt un Coran sublime prserv sur une Table bien garde Puis les Anges lont descendu au ciel le plus bas sur des feuilles lors de la Nuit du Destin (laylat al-Qadr= ,) pour preuve la Parole dAllah suivante :

Sourate 97- al-Qadr- verset 1 : Nous avons fait descendre le Coran dans la Nuit du Destin Puis lArchange Jibr'il (Gabriel)- sur lui la paix !- la rvl au Prophte ( )progressivement selon les vnements et les circonstances ayant occasionn la Rvlation sur une dure de 23 ans. Le Coran est incr car il fait partie de la Parole dAllah qui est un attribut de Son Essence. Or les attributs de Son Essence (dcrits prcdemment) qui Ne sont ni autres que Son tre ni son tre Lui-mme (vers 32) sont tous incrs car de toute ternit. Le vers 41 rpond aux Moutazilites pour qui le Coran tait cr ; ils se fondaient sur la preuve que le Coran parle et voque des vnements crs, de mme que sa descente (anNuzl= )dpend dvnements et de circonstances crs. Mais Allah parle de choses et dvnements quIl connat de toute ternit, avant mme quils ne soient crs, donc largument mutazilite nest pas une preuve. Histoire de limam Ahmed Ibn Hanbal (164-241H=780-855) pendant la Mihna : Quand le calife abbasside al-Mamn (m. 216H=833) fit de la doctrine mutazilite du Coran cr un dogme dEtat, se mit en place une sorte dinquisition (al-Mihna= la perscution=) contre les Savants sunnites qui durent tous abjurer le dogme du Coran incr. Ils comparaissaient publiquement devant un tribunal et devaient proclamer solennellement que le Coran tait cr. Certains esquivrent comme il purent ; un tel dsigna son doigt (quil pointait en direction du Coran) en disant celui-l est cr ! ; un autre russit schapper par la ruse, mais dautres ont du reculer devant la menace de chtiments corporels Le seul qui maintint avec fermet devant tout le monde le dogme sunnite du Coran incr fut Ibn Hanbal. Son influence tait dj immense car il avait 5000 lves dont 800 taient des Savants. Mais sa fermet face aux perscutions (fouet, emprisonnement) lui donna une retentissante clbrit. Il rentra en faveur sous le calife al-Mutawwakil (m. 247H=861) qui mit fin la Mihna et restaura le sunnisme.

Cours n14 de Croyance du 03 Safar 1429 (10/02/2008)

43- 43) Le contraire de Ses attributs est impossible,

Comme le fait de Lui attribuer une direction.

44-

44) Allah peut tout sur Sa crature, La faire exister et disparatre, lui donner sa subsistance et mme la richesse. 31

45-

Et laide arriver ses fins.

45) Cest Lui qui cre lhomme tout autant que ses actions, Commentaire - Vers 43 : On ne doit pas Lui attribuer le contraire des 13 attributs dcrits prcdemment, comme le fait de dire quIl est dans une des 6 directions. Les Karamiyya et les Muchabbiha disaient quIl tait dans la direction du haut, pas dans le sens quIl est le Tout-puissant mais quIl est dans un endroit au dessus de nous. Dans ce sens, Allah rappelle lhistoire de Sayyiduna Ms sur lui la Paix !- et de Pharaon qui avait une reprsentation anthropomorphique dAllah en pensant quIl se trouvait dans le ciel :

Sourate 28 - al-Qasas- verset 38 : Pharaon dit : " Hauts dignitaires ! Je ne vous connais pas de dieu autre que moi. Hmn, allume-moi du feu sur largile (pour cuire des briques), btis-moi une tour qui me permettra de monter jusquau dieu de Mose. Moi, je crois plutt quil sagit dun menteur" Sappuyant sur cet pisode coranique, le juriste (faqh) andalou Ibn Arab (Ab Bakr, m. 543H=1148) ne pas confondre avec son homonyme le Cheikh al-akbar Ibn Arab (m.638H= 1240) auteur des Illuminations mecquoises (al-Futht al-makkiyya= -) a crit, dans son commentaire du Sunan dat-Tirmidh, que le musulman qui croit quAllah est au ciel ou en haut a pris Pharaon comme imam ! Limam at-Tahw (m.321H=933) a vcu dans le sillage des Salaf dont il a rapport la croyance dans son Kitb al-Aqda ( ) quon appelle aussi la Tahwiyya, o il apporte la prcision suivante : Allah nest pas dans une des 6 directions comme le sont les cratures ; mais malheureusement il a t mal interprt par des auteurs postrieurs comme Ibn Ab al-Izz al-Hanaf (m. 792H =1400). A ce propos, limam Ibn Hajar al-Asqaln affirme, dans son Histoire annalistique des vnements notables survenus de 773 850 H (1372-1446)27, que les Hanafites de son temps ont rfut Ibn Ab al-Izz al-Hanaf. Question : Est-il admissible pour un musulman de penser qu Allah est dans le Ciel dans un sens littral? Nous reproduisons la rponse de Nuh Ha Mim Keller : Non. Le sens littral dtre dans le ciel impliquerait quAllah est en fait dans une de Ses cratures, car le ciel est une chose cre. Il nest pas permis de croire quAllah rside ou occupe (en Arabe hull) une quelconque de Ses cratures, comme les Chrtiens le pensent pour Jsus ou les Hindouistes pour leurs avatars. Ce quil est indispensable de savoir pour un tre humain, cest quAllah est Ghan ou absolument libre de tout besoin, indpendant de toute chose quIl a cr . Il dclare explicitement dans la sourate al-Ankabut du Saint Coran : ) Sayyiduna Ibrhm (> ) Sayyiduna Ms ( > ) SayyidunaIs bnu Maryam ( > ) Sayyiduna Nuh ( .) On appelle ces 5 prophtes les hommes de grande volont (l al-Azm = ) en raison des preuves quils ont endures et de la grande patience (as-Sabr = )avec laquelle ils les ont surmontes. Aprs eux, viennent ensuite les autres Prophtes (.) En islam, il ny a pas de distinction entre les Prophtes ( .) Allah dit dans le Coran:

Sourate 2 (al-Baqara)- Verset 136 : Dtes : nous croyons en Allah et ce qui nous a t rvl et ce qui a t rvl Ibrhm, Ismal, Ishq, Yaqb et aux Tribus ainsi que ce qui est parvenu Ms, Is et aux Prophtes de la part de leur Matre. Nous ne faisons de distinction entre aucun deux. Et nous Lui sommes soumis En effet, il ny a pas de meilleurs messages que dautres dans la mesure o ils ont tous prch le mme message. En revanche, il y a bien des degrs dexcellence entre eux. Allah dit :

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Oeuvre de limam at-Tahw (m.321H = 933) sur le Tawhd.

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Sourate 2- (al-Baqara)- Verset 253 : A ces Messagers, Nous avons donn aux uns la prfrence sur les autres. Il en est qui Allah a parl et Il en a lev dautres en degrs . Les Archanges (m..m : Les Anges les plus minents ou dun rang plus lev) sont dans lordre dcroissant : Jibr'il > Mikil> Isrfl> Azrl ( .) Les Anges sont crs partir de lumire. Ils ont t crs de formes et dots de pouvoirs diffrents. Ils peuvent prendre lapparence humaine, ils ont une certaine beaut et leur nombre est illimit. Allah ( ) cre 75 000 nouveaux Anges chaque jour. Ils ne meurent pas. Ils sont rpartis par catgorie. A chaque catgorie correspond une fonction d'adoration : certains sont prosterns (Sujd) en permanence, dautres sont toujours inclins (Ruk), dautres encore sont en qute de sances de Dhikr chez les HommesIls habitent dans le ciel. Ils sont ni fminins ni masculins. Allah affirme dans le Saint Coran :

Sourate 43 (az-Zukhruf)- verset19 : Et ils firent des Anges qui sont des adorateurs du Trs-Misricordieux des tres fminins ! Ont-ils t tmoins de leur cration ? Leur tmoignage sera consign et ils seront interrogs . De fait, celui qui affirme quils sont masculins est considr comme pervers (Fsq = ) tandis que celui qui dit quils sont fminins est un mcrant (Kfir = )car il contredit le verset. - Vers 67 : Des Savants : (qawm = dans le texte) : il sagit des Mturdites qui ont dtaill et tabli la hirarchie suivante : 1- Les Prophtes () 2- les Archanges Jibr'il et Mikil () 3- Les Anges 4- les Saints Dans la hirarchie des Saints, les Mturdites ont plac Ab Bakr as-Siddiq et Umar b. alKhattb ( ) respectivement en premier et en second. Tous les Sahba sont des Saints. Selon un hadith rapport par ad-Draqutn et aussi par al-Bayhaq dans al-Madkhal ( ,)le Prophte ( ) a dit : Mes Compagnons sont comme des toiles, celui qui suit lun dentre eux, sera bien guid". Tous les Saints (al-Awliy= )sont des Savants (Ulam = )mais tous les Savants ne sont pas forcment des Saints. Il ny a pas de Saints ignorants. Le sens de la Saintet en islam est la Proximit avec Allah. Le Wal Allah (pluriel al-Awliy), traduit en franais par Saint , signifie en arabe le proche et le bien-aim dAllah . Les Acharites nont pas dvelopp une telle hirarchie. Sils considrent comme les Mturdites que les Saints sont suprieurs aux Croyants, ils pensent en revanche que les Croyants sont suprieurs aux Anges, car ces derniers nont pas lalternative de dsobir alors que les Croyants le peuvent mais ont le mrite de ne pas le faire. Selon un avis, les Saints sont 47

suprieurs lAnge qui garde lEnfer et tous les Anges spcifis par un texte. A propos des Anges, Allah dit dans le Coran :

Sourate 69 (al-Hqqa) Verset 16-17 : Le ciel se fendra et sera ce jour-l tout flasque (inconsistant)/ Les Anges se tiendront sur ses confins, tandis que huit, porteront, ce jour-l au-dessus deux le Trne de ton Seigneur . En conclusion, la hirarchie se dcompose comme suit : - la meilleure des cratures est le Prophte (,) - puis Sayyiduna Ibrhm ( ,) Sayyiduna Ms ( ,) SayyidunaIs bnu Maryam ( > ) Sayyiduna Nuh (,) - puis les autres Messagers cits ou non dans le Coran, - puis les autres Prophtes - puis les Archanges Jibr'il et Mikil - puis les Saints (en premier Ab Bakr as-Siddiq et Umar b. al-Khattb, ensuite 'Uthmn et 'Al) - puis les Anges spcifis par diffrents versets et hadiths. - puis les Croyants - enfin les Anges. En ce qui concerne les Anges et les Saints, les Acharites ne dtaillent pas, seuls les Mturdites tablissent une hirarchie plus prcise que, par ailleurs, les Acharites ne rcusent pas.

Cours n18 de Croyance du 29 Rab al-Awwal 1429 (06/04/2008)

68- 69-

68) Par les miracles, ils furent soutenus en signe dhonneur et de grce, [Croire en] l'infaillibilit divine de chacun est obligatoire.

69) La meilleure des cratures a t choisie pour que [Allah] parachevt, Par lui, toute [la Prophtie] et la rendt universelle. Commentaire Vers 68 :

Les miracles (al-Mujizt = )sont des preuves clatantes de la Prophtie et de la vracit des Prophtes ( .) Tous les Prophtes ( ) ont accompli des 48

miracles. Ils les produisent, par la permission d'Allah, pour lgitimer leur autorit prophtique et appuyer leur mission. Les miracles sont des dfis lancs par les Prophtes ( ) que personne n'est capable de relever. La racine du mot mu'jiza est ajaza = et signifie tre incapable de faire quelque chose . Un miracle est, par dfinition, quelque chose d'impossible raliser. Cest une impossibilit, une incapacit, une chose extraordinaire qui se produit. Un miracle est l'uvre d'Allah qui relve de Sa Toute-puissance. C'est une preuve authent