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La 1 re édition de cet ouvrage est parue en 2017. © Éditions Sud Ouest, 2019 Ce livre a été imprimé par Soler. La photogravure est de Labogravure Image à Bordeaux (33). ISBN : 978-2-8177-0654-2 – N° éditeur : 01.01.04.19 CRÉDITS PHOTOS Archives du journal Sud Ouest : pages 36, 43, 61, 66, 75, 77, 80, 82, 88, 99, 102, 104, 108 en bas, 112, 115, 129, 131, 136, 137, 156, 159, 162, 166, 169, 171, 175, 183, 198 à droite, 226, 230, 243, 270, 271, 275, 303. Archives Petite Gironde : page 65 en bas, 67. Philippe Bataille : pages 319, 341. Pascal Bats : page 330. Becvort : page 38. Bernard : page 201 (double page), 232. Guillaume Bonnaud : page 317. Botan : page 173. Jacques Cathalaa : page 309. Coll. Marc Lavie : pages 6, 10, 13, 27, 32, 48, 54, 56, 59, 72, 73, 108 en haut, 146, 177, 186, 191, 193, 194, 195, 198 à gauche, 203, 206, 208, 213, 247, 248, 251, 255, 259, 265, 266, 277, 288, 293, 297, 314 (double page), 329. Coll. Zocato : pages 296, 335, 336. Coll. Claude Pelletier : page 65 en haut. Loic Dequier : page 323. Michel Dieuzaide : pages 219, 239, 263. Jean-François Grousset : page 168. Nicolas Le Lièvre : page 257. Vincent Olivar : pages 126, 133, 134, 139, 141, 142, 152, 153, 178, 181, 184, 192, 234, 253, 268, 269, 273, 290. Raymond : pages 197, 333. Philippe Salvat : page 280. Alberto Simon : pages 327, 329. Studio photo Albert : page 284. Philippe Taris : pages 299, 307, 311. dr : pages 16, 18, 204.

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La 1re édition de cet ouvrage est parue en 2017.

© Éditions Sud Ouest, 2019Ce livre a été imprimé par Soler.La photogravure est de Labogravure Image à Bordeaux (33).ISBN : 978-2-8177-0654-2 – N° éditeur : 01.01.04.19

CRÉDITS PHOTOS

Archives du journal Sud Ouest : pages 36, 43, 61, 66, 75, 77, 80, 82, 88, 99, 102, 104, 108 en bas, 112, 115, 129, 131, 136, 137, 156, 159, 162, 166, 169, 171, 175, 183, 198 à droite, 226, 230, 243, 270, 271, 275, 303. Archives Petite Gironde : page 65 en bas, 67. Philippe Bataille : pages 319, 341. Pascal Bats : page 330. Becvort : page 38. Bernard : page 201 (double page), 232. Guillaume Bonnaud : page 317. Botan : page 173. Jacques Cathalaa : page 309. Coll. Marc Lavie : pages 6, 10, 13, 27, 32, 48, 54, 56, 59, 72, 73, 108 en haut, 146, 177, 186, 191, 193, 194, 195, 198 à gauche, 203, 206, 208, 213, 247, 248, 251, 255, 259, 265, 266, 277, 288, 293, 297, 314 (double page), 329. Coll. Zocato : pages 296, 335, 336. Coll. Claude Pelletier : page 65 en haut. Loic Dequier : page 323. Michel Dieuzaide : pages 219, 239, 263. Jean-François Grousset : page 168. Nicolas Le Lièvre : page 257. Vincent Olivar : pages 126, 133, 134, 139, 141, 142, 152, 153, 178, 181, 184, 192, 234, 253, 268, 269, 273, 290. Raymond : pages 197, 333. Philippe Salvat : page 280. Alberto Simon : pages 327, 329. Studio photo Albert : page 284. Philippe Taris : pages 299, 307, 311. dr : pages 16, 18, 204.

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PRÉFACE

Le grand paseo

Le paseo qui ouvre ce livre est le plus impressionnant qui ait été donné à voir. Il s’agit de l’histoire d’un siècle, un siècle taurin, bien sûr, de Bordeaux à Bogota,

de Séville à Oran, de Madrid à Vic-Fezensac. Cette grande corrida est celle de Sud Ouest et des journalistes qui l’ont aimée. Si cette affiche est unique, c’est parce que jamais ne furent réunis, reliés dans le temps et les pages, les noms de don Severo, Georges Dubos et Vincent Bourg, « Zocato ». Sans interruption de 1920 à aujourd’hui, ils ont couru les plus petites arènes, se sont invités dans les rendez-vous les plus prestigieux, ont connu les après-midi de gloire et les soirs tragiques. À eux trois, ils ont vu tout ce que la tauromachie a comporté de monstres et de mythes, depuis « Joselito le Grand », qu’un toro tua à Talavera de la Reina en 1920 et avec qui don Severo était ami, en passant par Marcial Lalanda, que Georges Dubos aimait comme un frère. Luis Miguel Dominguín, Antonio Ordóñez ou Paco Camino qu’il recevait chez lui, jusqu’à Paco Ojeda, César Rincon, Sebastien Cas-tella ou « El Juli », que Vincent Bourg a côtoyés été après été. Chacun l’a dit à sa façon, apportant une écriture à un genre qui jusqu’alors en était – du moins en France – dépourvu. Chacun avec son style, c’est une bibliothèque taurine exceptionnelle qu’ils ont composée, dans un flamboyant sabir pour Marcel Grand « don Severo », dans un classicisme de haute tenue plein d’ironie mordante pour Georges Dubos, avec un picaresque épique et sentimental pour Vincent Bourg. Il a fallu tout le talent et la patience de Marc Lavie pour choisir dans des tonnes d’archives. Il a exhumé et poli ces monuments de souvenirs jusqu’à en extraire cette pépite. La grande corrida de Sud Ouest entre dans son arène et, derrière les trois maestros suivent tous ceux qui ont également su dire les après-midi des toros noirs. Vous re-trouverez l’angoisse de « Currillo » à Vic-Fezensac racontée par Pierre Veilletet, la terrifiante corrida de Dax que suivit Maurice Darbins, les triomphes dionysiaques d’« El Cordobés » que relatait René Rogliano, dit « don Pepe », les obsèques de « Nimeño », que suivit Patrick Espagnet, la Madeleine montoise et les arènes des novilladas landaises.À mesure que les pages tournent et que l’heure avance, c’est d’un siècle que l’on vous parle ici, qui commence avec des fiacres et termine avec les jets ; se raconte avec des câbles et des dépêches, pour aujourd’hui se dire via un mail envoyé par satellite. Mais dans lequel demeure, solitaire, sauvage, profondément poignante, l’âme du peuple du toro.

Yves Harté

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DERNIÈRE CHRONIqUE ESPAGNOLE

1936Dernière chronique espagnole

Dans l’édition de La Petite Gironde du 16 juillet 1936, don Severo publie sa dernière chronique de Pamplona avant… douze ans d’absence. Elle porte d’ailleurs pour

titre prémonitoire : « La dernière corrida de Pamplona. »Dans la salle des cartes du quartier général de Melilla, une vingtaine d’officiels sont réunis. Pas un bruit. Une chaleur de forge en plein mois de juillet 1936. La consigne a été ainsi chuchotée : « Le 17 à 17 ». Soit le 17 juillet à 17 heures. Ces officiers sont jeunes et fiévreux. Ils sont l’avant-garde du soulèvement militaire qui va faire basculer, dans quelques heures, l’Espagne entière dans la guerre civile. Une guerre civile latente depuis quelques années dans la péninsule, surtout depuis les élections législatives de février 1936 qui ont donné aux Cortes une majorité en sièges au Front Populaire.Le 16 juin 1936, devant l’assemblée des Cortes, le ténor de la droite réactionnaire, Calvo Sotelo, ancien ministre des Finances du général Primo de Rivera, avait dressé un bilan personnel des premiers mois du Frente Popular : 160 églises détruites, 251 autres incendiées, 253 attentats contre les locaux publics ou privés, 269 meurtres politiques… Lorsqu’il se rassied, certains, comme Gil Robles, verront Dolores Ibarrubi, la future « Pasionaria », députée communiste, désigner du doigt Calvo Sotelo et lui dire : « C’est ton dernier discours ! », propos que la principale intéressée n’a jamais voulu confirmer. Le 13 juillet, Calvo Sotelo a été assassiné par des gardes d’assaut.

Pamplona, dimanche 12 juillet 1936

La dernière corrida de Pamplona

campagne environnante, et de l’afición des provinces voisines et du Midi fran-çais, en interminables caravanes d’auto-mobiles, d’autobus et d’autocars par cen-taines.Jamais nous n’en vîmes autant ; jamais la ville ne fut à ce point envahie, et jamais la plaza, le matin, pour l’encierro, n’offrit, sous un beau soleil, coup d’œil plus fan-tastique.L’après-midi, pour la corrida, l’entrée fut complète. Et la désillusion de la foule, pendant le spectacle, à peu près égale.Nous ne nous sentons pas le courage d’en faire une bien longue analyse, et le lec-teur n’y perdra rien.Disons d’abord que le bétail, les huit superbes bêtes envoyées par don Antonio Pérez, de San Fernando – une des plus belles corridas qui se courront probable-ment cette année – eussent certainement donné dans l’ensemble, un meilleur ré-sultat dans des mains plus expertes.Tous noirs, les bichos, d’un fort beau type, tous de poids et suffisamment armés, firent avant la corrida le meilleur effet.Très égaux au physique, ils le furent moins au moral.Le premier fut un manso qui esquiva presque toujours le châtiment des piques et qui conserva ses facultés jusqu’au bout. Le deuxième, brave et dur dans l’attaque, acheva très noble, docile, ex-cellent. Le troisième, le valut presque. Le suivant, sans beaucoup de gaz, termina éteint, quedadito, sans force, mais sans difficulté.Le cinquième, un peu long à attaquer, fut châtié durement par une grande vara de Gallego, la troisième, et finit très facile. Le sixième fit à peu près la même pelea, reçut un châtiment semblable à la troi-sième pique de Sevillano, et arriva un

emplit le cirque, quitte à bâiller ensuite pendant trois heures et à jurer une fois encore qu’on ne l’y prendra plus.La dernière des corridas de la San Fermín, le dimanche 12, bénéficia, et du manque de souvenir, chez le public, du résul-tat d’autres corridas de ce calibre, et de l’appoint dominical favorisant la venue à Pamplona pour la journée, de toute la

peu figé au dernier tercio. L’avant-dernier fut brave dans ses trois premiers assauts, douta beaucoup pour le quatrième, et finit insipide mais toréable. Enfin, le huitième fut brave et noble dans toute sa lidia.Le quatuor de matadors – tous des jeunes – fit rarement merveille, malgré tout ce que pourra alléguer la presse madrilène, chargée « d’arranger ça ».« El Estudiante » (rose et or) est un styliste apte à placer de-ci de-là quelques suertes bien faites, mais c’est un torero sans re-cours et un bien piètre estoqueador. Il dessina quelques honnêtes veronicas, fit deux quites par gaoneras, corrects, et pas grand-chose de plus. Il ne put rien contre le manso plein de facultés du début, et le tua mal après cinq attaques anémiques avec l’estoc (bronca générale). Une faena mobile et décousue au quatrième, facile, avec des détails heureux, sincères, mais le tout sans plan, sans maîtrise, et une estocade haute poussée avec plus de force que de coutume. Ovation, tour de piste, et oreille coupée, mais finalement refusée.« Curro Caro » (noir et or) s’appliqua à la capa, aux quites et à la muleta, mais sans grand résultat. Son trasteo à l’excellent et si docile deuxième bicho, fut très insuffi-sant à tous les points de vue. La presse, que le muchacho et son fondé de pouvoir chargent du plus clair des succès clai-ronnés chaque lendemain de corrida, ne changera rien à la médiocrité du travail de « Currito » pour ceux qui ont assisté à la función. Faena sosa, sans montant, sans cachet, inégale, sans émotion ni vérité, un pinchazo en se jetant par côté, et une estocade en avant et un peu en tra-vers à toro arrêté (tour de piste et… sif-flets). Le toro, lui, méritait une ovation. Au sixième, que le matador « brinda » au

On ne cesse de penser, de dire, d’écrire et de répéter que les corridas de huit toros sont « rarissimement » bonnes et s’achèvent fastidieuses. Mais en tauro-machie, plus encore qu’en toute autre chose, l’espoir renaît avec une étonnante facilité, et à la première annonce d’une función de ce genre, la foule séduite par la quantité promise, accourt à nouveau et

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BELmONTE, LALANDA, DOmINGO ORTEGA, LES DIEUX DE L'ARÈNE NOVILLADAS TAmBIÉN

public, la vulgarité et l’insuffisance s’ac-centuèrent plus encore, le bicho faisant moins par lui-même, pour le succès. Le diestro dansa beaucoup, peu décidé à se risquer pour tirer vraiment quelque chose de l’adversaire, et après un travail décou-su à l’extrême et quelques gestes cabo-tins qui ne portèrent pas, piqua mal deux fois et laissa finalement l’arme à fond, un peu par côté, et sans se risquer beaucoup (bravos et sifflets).« Rafaelillo » (mastic et argent) manque évidemment de style et de classe, mais continue à faire preuve de valeur dans tout son toreo. Rien de bon avec la capa, qu’un quite très opportun au deuxième toro. Avec son premier, on dut lui ap-plaudir sa volonté à toréer tout de suite de la gauche par naturelles vaillantes, de peu de ligne et de galbe, mais serrées et sincères. Le trasteo fut en divers temps, inégal, mobile, mêlé de suertes honnêtes et de médiocres, d’adornos, de rodillazos faits à porter des cornes, mais l’ensemble fut inefficace, sans aucune action sur l’ennemi seulement brave et encore très vif. Et avec l’acier, cela valut moins en-core : cinq pinchazos très médiocres et un descabello à toro encore bien vivant, après douze minutes de faena sans avis de la présidence.Même début décidé au septième, natu-relles de la gauche liées à la passe de poitrine, trois rodillazos valeureux, tout le trasteo à base surtout de vaillance, une demi-estocade un peu horizontale mise avec force et un descabello encore à toro vif (ovation et oreille ; cette dernière de trop).Pericas (rose et or) trouva le quatrième Pérez sans allant et probablement pas à son goût, si l’on en juge par son manque

« À l’an prochain si Dieu le veut ».Mais Dieu en voudra autrement. Deux plus jours plus tard, l’Espagne sera à feu et à sang. Et il faudra attendre quatre ans pour fêter la San Fermín. Pour don Severo, le purgatoire sera plus long et il ne reviendra à Pamplona, en passager clandestin, qu’en 1947 pour admirer « Manolete ».

de volonté et à sa façon de le toréer par devant, mollement, amorphe, sans une suerte d’effet sur l’animal et dans l’indif-férence absolue des tendidos. Trois pin-chazos sans force, un descabello chan-ceux, ici encore au toro plein de force, et bordée de sifflets générale.Et puis, au huitième, alors que des cen-taines de spectateurs avaient déjà défilé, assommés par près de trois heures de lidia terne, Pericas, séduit par les bonnes conditions de l’encorné, commença une élégante faena reposée, faite de près, un peu décousue certes, mais où brillèrent quatre très bonnes naturelles de la gauche liées et des molinetes légers et tranquilles, le tout avec ligne, facilité et chic. Un pin-chazo haut et une bonne estocade, un peu en avant, mais poussée avec déci-sion, achevèrent de décider d’un succès légitime, mais que personne n’attendait plus, avec ovation finale et oreille.Détail inattendu, les picadors se com-portèrent en général de façon correcte, et plusieurs fois fort bien ; grâce en soit rendue à Marinero, Dutrus, Gallego, Ba-rana, Sevillanito, et à R. Atienza, aussi, nous parut-il.Bien ou très bien avec les bâtons : « Ra-faelillo », G. González, Escudero, Para-das, Civil, « Currito » et Alpargaterito.Une bonne écuyère remplaçait les algua-ciles et vint demander la clé après des exercices de haute école.La corrida fut présidée par huit élégantes señoritas. L’assesseur changea opportuné-ment les tercios.La tarde, magnifique.Et maintenant, à l’année prochaine, si Dios quiere.

Don Severo

1936Novilladas también

Jusqu’au 19 juillet 1936, sept corridas ont eu lieu en France, à Bordeaux, Nîmes, Vic-Fezensac, Céret, Toulouse (deux fois) et Casteljaloux, nombre auquel il faut ajouter

trois novilladas à Bordeaux, Saint-Sever et Marseille, et de nombreuses courses de simulacre dans des régions taurines, comme celles du 1er juin à Allauch ou des 12, 13 et 14 juillet à Lille (!) avec le matador Francisco Royo, « Lagartito », et le novillero Pepe Cerdá devant du bétail de Pouly.Le 19 juillet, Saint-Vincent-de-Tyrosse annonce une novillada avec « Torerito de Tria-na », Pascual Márquez – le fameux « Tesoro de la Isla » qui sera tué en 1941 à Madrid

Avec le portrait de Pascual Márquez et la photo des novillos d’Arturo Sánchez Cobaleda, La Petite Gironde annonçait ainsi la novillada de Tyrosse.

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BELmONTE, LALANDA, DOmINGO ORTEGA, LES DIEUX DE L'ARÈNE LA mADELEINE… UN 15 AOûT !

Mont-de-Marsan, samedi 15 août 1936

La corrida du 15 août à Mont-de-Marsan

mar maintes fois depuis un mois que dure l’hallucinante tragédie tras los montes.À la dernière minute vint même presque le pire pour l’empresa, qui, après avoir manqué de matadors pendant un mois, s’être enfin assuré le concours d’Anto-nio Márquez et de Marcial Lalanda, et les avoir décidés à estoquer seuls les six bichos, vit arriver Manolo Bienvenida, nanti de son contrat lui aussi, et bien dif-ficile à éliminer du cartel, sauf à lui payer son cachet sans toréer.Fort heureusement, la bonne camaraderie qui unit les trois diestros, et leur parfaite correction de véritables caballeros, vint aider le comité à trouver la solution du

Bouillante encore d’enthousiasme, chauf-fée à blanc par les prouesses qu’elle ne cessa d’acclamer et d’applaudir crescen-do pendant l’heure et demie que dura le spectacle, la foule est sortie rayonnante, dimanche, du cirque montois, mais lit-téralement trempée de sueur, fondante, liquéfiée par l’exaltation, la frénésie, le délire même, par instants, où la mirent les diestros, sous un ciel lourd et par une

chaleur tropicale, littéralement étouf-fante.La satisfaction fut générale : ravi le public, souriants les toreros, rayonnant le mayo-ral, et plus content encore que tout le monde, certainement, le comité organi-sateur, voyant se terminer enfin et aussi heureusement, une tâche entreprise de-puis plusieurs mois, ardue et compliquée toujours, mais qui fut tournée au cauche-

problème ; et Marcial et Antonio consen-tirent à voir diminuer leurs cachets, pour permettre de constituer celui à payer à Manolo, se chargeant de deux toros.Les trois diestros, qui purent ainsi entrer dans l’arène unis par un très sincère sen-timent d’amitié, surent, néanmoins, faire assaut d’émulation au cours de toute la lidia, et, après une première grande ova-tion à tous trois réunis par Marcial après le succès de ce dernier au cinquième toro, sortirent encore ensemble de la plaza se tenant par la main, sous une der-nière vibrante et chaleureuse manifesta-tion d’admiration et de sympathie à tous.La corrida fut de celles qui ferment la bouche aux plus acharnés détracteurs du spectacle, de celles qui fomentent l’aficíon plus que ne pourront jamais le faire des bibliothèques d’œuvres taurines, de celles qui, en quelques moments, anéantissent les pénibles élucubrations des éternels pessimistes, contristés et ai-gris rabat-joie, et de celles, enfin, qui ne laissent que le désir d’exalter la beauté, l’éclat, l’harmonie d’une belle œuvre, sans place, idée, ni désir, pour chercher mesquinement à la loupe les imperfec-tions et les bavures d’un bas-relief.

Au paseo de la corrida du 15 août 1936 à Mont-de-Marsan, Marcial Lalanda, Manolo Bienvenida et Antonio Márquez. Visages graves et soucieux de toreros rescapés d’un pays en pleine guerre civile.

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DE « mANOLETE » à DOmINGUíN ET mANOLO VázqUEz, UN âGE D'OR

le choc ressenti de son toreo hiératique, réglé, imposé par sa géniale volonté, son stoïcisme dans toutes les phases de la lidia, sa sérénité émouvante, la pureté ab-solue de sa cape et de sa muleta mainte-nues dans le choix exclusif des suertes de base, celui où l’esprit classique retrouve ses préoccupations essentielles, enfin ses qualités hors du commun d’estoqueador au cœur d’airain. À son second bicho, long à s’élancer, il se livre à un exercice de porfía où éclatent son honnêteté, son amour-propre, son respect pour le public, vertus de cette belle âme.Le soir, après s’être un instant reposé à l’hôtel María Cristina, il quitte Saint-Sé-bastien pour toréer à Tolède et les jours suivants à Gijón, Santander et le 28 août à Linares où il tombera sous la corne

1947« Manolete » à Pamplona, sous l’œil

de don Severo

« Manolete » torée le 10 juillet à Pamplona, la quatrième et avant-dernière corrida des Sanfermines 1947, qui ne comprenaient que cinq corridas.

La fiche de cette corrida est la suivante. Six toros d’Antonio Urquijo pour Rafael Vega de los Reyes, « Gitanillo de Triana », vert émeraude et or (ovation et tour de piste) « Manolete », blanc et or (quatre oreilles) et le torero navarrais Julián Marín, turquoise et or (deux oreilles et deux oreilles et queue).

La corrida a eu un prologue tragique, car le matin lors de l’encierro, le toro Semil-lero, n° 11, tua deux coureurs : Casimiro Heredia, tué par la corne sur le trottoir de la calle Estafeta ; et Julián Zabalza, tué dans la piste des arènes.L’après-midi, malgré sa course acciden-tée du matin et contredisant une fois de plus l’adage que les toros peuvent apprendre lors de l’encierro, Semillero, sorti l’après-midi en sixième, fut un toro de bandera, permettant de mul-tiples quites à « Gitanillo de Triana » et à « Manolete », puis à Julián Marín de réaliser l’une des meilleures faenas de sa carrière.

Dans l’édition du 26 juillet 1947 de Sud Ouest, don Severo relate cette corrida sur trois colonnes. Le célèbre critique a gagné l’Espagne par des chemins clandestins, sans doute le col de Roncevaux ou autre stratagème, mais a du mal à cacher sa présence dans sa prose. Dès le début de l’article, il affirme :

d’Islero, de Miura, ayant, une fois encore, fait preuve dans la suerte suprême, exé-cutée comme toujours à la perfection, de la conscience précise des risques courus. L’infortuné torero succombera le 29 à 5 heures du matin.Ainsi, quelques jours avant sa tragique disparition, nous avions vu celui que l’Es-pagne avait surnommé le « Monstruo ». À notre retour en France, toujours par « les cailloux », un douanier, pas dupe, m’avait glissé : « Alors, vous avez vu « Manolete ». Quelle chance ! » J’avoue que je l’ai pensé aussi, davantage encore après la tragédie, et le pense toujours car « Manolete », figure de légende, « « Ma-nolete » no ha habido más que uno en la Fiesta y fuera de la Fiesta ».

Georges Dubos

Dans un burladero des arènes de Saint-Sébastien en 1947, on reconnaît de droite à gauche : le tout jeune « Manolo Chopera », Marcel Dangou, Don Severo, Georges Dubos et Jean Lamarque.

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« mANOLETE » à SAINT-SÉBASTIEN

1947« Manolete » à Saint-

Sébastien

C’est la dernière corrida que va toréer « Mano-lete » au Chofre, où il avait coupé une queue

le 15 août 1944 et où il n’était apparu ni en 1945, ni en 1946.À son premier Villamarta, « Manolete » fera une faena brève mais complète : quatre statuaires, quatre derechazos, cinq naturelles liées au pecho, trois manoletinas avec changement de main, deux autres derechazos, éventail, estocade et deux des-cabellos. Deux oreilles et le public en transe.À son deuxième, les choses iront moins bien. Le Villamarta s’avère manso et difficile. Le Cordouan fait face, mais un secteur du public, qui serait venu de Bilbao pour lui reprocher son absence, le siffle. Mettons au conditionnel : face à la minorité qui siffle « Manolete », les aficionados de Saint-Sébastien s’exclament : « Serán de Bilbao… »C’est au Chofre que « Manolete » confiera, au micro de Matías Prats, qui retransmet les corridas à la radio, qu’il pense bientôt se retirer.Étonnantes similitudes avec « Paquirri ». Tous deux pensent se retirer. Tous deux sont chahutés par le public et par une partie de la critique. Tous deux veulent vivre un nouvel amour paisible. Se marier avec Lupe Sino pour « Manolete », profiter de la vie avec sa nouvelle épouse pour « Paquir-ri ». Mais Islero et Avispado ne devaient pas aimer les projets bien établis.Au terme de cette corrida, « Manolete » embras-sera pour la dernière fois sa mère, doña Angustias,

« Manolete » en 1947. Il veut se retirer. Il ne sait pas qu'après San Sebastián l'attend à Linares la terrible corne d'Islero.

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DE « mANOLETE » à DOmINGUíN ET mANOLO VázqUEz, UN âGE D'OR mANO A mANO AU SOmmET

fla un peu trop sévèrement, à notre avis, le diestro madrilène.À noter, à l’actif du maestro, une larga afarolada à genoux, près des planches, toujours d’un gros effet sur les specta-teurs, ainsi que des quites par gaoneras, d’excellente exécution.Antonio Ordóñez portait, nous a-t-on dit, le même costume bleu et or qu’il avait le jour de sa blessure à Madrid. Il gagna rapidement la sympathie du public par son toreo honnête et sincère avec la cape, par sa fameuse demi-véronique, serrée, et tout son répertoire varié. Sans doute avons-nous moins aimé ses chicuelinas faites en marchant à son premier ennemi, mais la faena qui suivit fut tellement bril-lante que les aficionados furent séduits par les séries de derechazos et de natu-relles liées que le muchacho prodigua et qui furent suivies de manoletinas mobiles, il est vrai, mais sans regarder l’animal.Une demi-estocade, légèrement en avant, fit dégringoler le Tovar et ce fut la grosse ovation avec les deux oreilles et le tour du rond. Moins brillant en face du qua-trième, le plus dur du lot, qui le prit, sans mal heureusement, au cours de la faena. Antonio n’eut pas de chance avec l’épée. Ses estocades furent de travers, le jeune homme se jetant nettement de côté (opi-nions partagées).

Il devait se racheter, si l’on peut dire, de-vant son dernier adversaire, le plus facile et le plus maniable du lot.Remarquable avec la capa, iI sortit à ce toro la grande faena, celle de la journée.II cita d’entrée de la main gauche, et don-na plusieurs séries de naturelles énormes, terminées par la passe de poitrine très serrée.Le trasteo, de valeur indiscutable, se poursuivit au milieu d’une ovation sans cesse grandissante, le matador travaillant d’excessivement près, les pieds immo-biles et dans un style très pur.Une estocade habile, suivie d’un desca-bello au premier essai, fit crouler la plaza, tandis qu’au milieu de l’enthousiasme général, le jeune Ordóñez coupait les deux oreilles du bicho et, par cet exploit, gagnait l’Oreille d’or de 19521.Picadors très médiocres.Parmi les banderilleros : Peinado et Can-timplas.La présidence, occupée par M. J. Cid, assisté du picador Andaluz, se montra opportune.

Don Pepe

1. Ordóñez remporta l’Oreille d’or, votée par les spectateurs, par 3 292 voix contre 2 685 pour Luis Miguel.

Luis Miguel Dominguín au Bouscat.

À Arles, Jean Cocteau, Pablo Picasso et Luis Miguel Dominguín.

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LA DÉCENNIE DORÉE DE LA RÉVOLUTION OjEDA

Carole Dubos, Georges Dubos et Colette son épouse autour de Victor Mendes.

maux lourds, larges, d’une belle homogé-néité de trapío et d’armures, d’un poids approchant les 6 quintaux, bien dans le type de la maison. Au moral, à part le troi-sième, ils firent leur devoir sous la cava-lerie, si, à la muleta, ils eurent le compor-tement de toros Westinghouse avec une tendance à freiner. Des adversaires qu’il convenait de « lidier » avec, au bout, la récompense de les améliorer.Ce fut le cas de Victor Mendes qui ac-cueillit joliment de cape le cornu initial, puis à la muleta où il le trouva réticent, ce qu’il était. Le passant alors par le bas, le doublant bien, il l’intéressa vite, le livrant à sa main ; toutefois, malgré deux essais, réfractaire sur le côté gauche. N’importe ! La droite existant aussi permettait au Portugais de bâtir une faena classique, agrémentée de figures colorées, et tua, après un pinchazo, d’une entière pous-sée jusqu’aux doigts. Grande ovation et vuelta.À son second, mansote mais sans véné-neux problèmes, le lointain compatriote de Vasco de Gama le réceptionna élégam-

ment avec la percale. Le quadrupède arri-vait au drapelet avec certains cactus que n’ont pas les bichos dits commodes. Avec un calme étonnant, une maîtrise souve-raine de lui-même et sur l’adversaire, Victor montrait qu’il jouait avec ce cornu, soulevant l’enthousiasme populaire par le mouvement inspiré d’un poignet condui-sant le toro selon les règles classiques de l’école de Ronda ; se succédant, muleta-zos des deux mains mêlés d’arabesques et fioritures d’une euphorie communica-tive. Le tout achevé d’un énorme volapié (une oreille et nouveau tour de piste de Mendes qui n’a pas manqué son rendez-vous annuel avec Vista Alegre).À côté du maestro, « El Fundi » n’a pas encore dépassé le stade du torero en devenir. Adepte du toreo réaliste, il n’y a rien dans sa manière de sibyllin. Ses trasteos nous en apportaient la preuve, terminés, l’un en deux temps (applaudis-sements), l’autre après un avis et quatre lames (sifflets modérés).Au troisième, le manso de la soirée, Pepe Luis Martín, qui paraît n’avoir pas encore digéré l’alternative, était un peu vert

pour une telle confrontation, où sa muleta fuyarde et le manque de quelques coups de burette aux en-grenages n’avaient aucune chance de prendre le meilleur sur un oppo-sant pas tombé de la dernière pluie, allongé en deux temps.Même scénario au dernier, mais un beau coup de rapière pour conclu-sion.Au cours de la función, Mendes et « El Fundi » avaient donné un bril-lant relief, très fêté, au deuxième tercio.

Georges Dubos

1994La dernière chronique de Georges Dubos

Le 17 mai 1994, paraît dans Sud Ouest la dernière chronique taurine de Georges Dubos. D’un superbe regard en arrière, comme prémonitoire, il se rappelle de cette

première corrida qu’il vit à Saint-Sébastien un 22 août 1926.Il voit aussi un novillero qui n’est pas n’importe lequel : Francisco Rivera Ordóñez. Fils de son regretté « Paquirri ». Petit-fils d’Antonio Ordóñez, arrière-petit-fils du « Niño de la Palma ». Et petit-neveu de Luis Miguel Dominguín.Cette dernière chronique, est, décidément, un voyage à travers le temps.De vert pomme et or habillé, le petit Rivera est particulièrement inspiré en cet après-midi aux arènes de Condrette. Meilleur, même, que nous ne l’ayons jamais vu. Il com-mence sa dernière faena comme son père, et la termine comme son grand-père. Une sorte d’hommage, lui aussi prémonitoire pour le dernier toro que Georges applaudit : ce magnifique novillo de Murube, Ramoncito, numéro 25.Cette novillada avait été reportée à cause de la pluie le lundi de Pâques, 4 avril. Elle a lieu le dimanche 15 mai, jour de San Isidro. Georges se tient là, assis à l’extré-mité gauche de la tribune couverte, tenant d’une main un peu tremblante ce carnet d’ébauches sur lequel tant de souvenirs de voyages méritaient d’être notés. Un dernier clin d’œil, un dernier sourire, avant la tombée du rideau.

Mugron, dimanche 15 mai 1994

Le miracle renouvelé

par contre les éléments fondamentaux de la bravoure : la rectitude de la charge, leur « présence », la volonté avec laquelle ils s’engagèrent dans le leurre, la faculté de dépassement, bref le tempérament de la race.Ce fut une joie pour moi qui me rappelle un vieux souvenir toujours présent à ma mémoire. Ce jour d’août 1926 où je vis

On se rappelle la magnifique novillada donnée à Mugron le 1er mai 1993. Sa nouvelle édition sortit dimanche der-nier avec le bétail du même élevage que précédemment, c’est-à-dire de don José Murube. Comme leurs prédécesseurs, ces derniers, de bonne taille et de belle constitution, armés certains avec le défaut d’avoir les cornes resserrées, exposèrent

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LA DÉCENNIE DORÉE DE LA RÉVOLUTION OjEDA LA DERNIÈRE CHRONIqUE DE GEORGES DUBOS

Francisco Rivera Ordóñez, au sourire troublant de ressemblance avec son

père « Paquirri ».

pour la première fois à Saint-Sébastien, affronté par « Rafael El Gallo », Juan Bel-monte et Ignacio Sánchez Mejías, un lot de Murube présenté alors sous le même nom de doña María de Federico qui était l’épouse de don Juan Manuel de Urquijo et le propriétaire de l’élevage fameux pour lequel j’ai gardé depuis la cote d’amour. Réminiscences qui ont pour moi la magie des sentiments… Maintenant, le moment me paraît venu de parler du spectacle composé de l’intelligente combinaison côté cartel mariant la sincérité classique du torero castillan à travers Jesús Romero et la munificence de l’art andalou illustré aujourd’hui par Javier Conde et Francisco Rivera Ordóñez.Jesús Romero m’a paru tant à la cape qu’à la muleta le serviteur direct du toreo fort, dominateur, fait et populaire dans ses deux interventions, au premier, une sœur de charité, passé avec autorité et brio puis lidiador à l’autre, âpre avec du poder et une tête mobile. Il allongea l’un des trois quarts de lame al encuentro (une oreille et vuelta) l’autre d’un estoconazo (applaudissements, salut).Javier Conde a justifié la réputation dont il jouit ici. Quand on a dans la piste un torero de talent, au style souple et qui s’y entend à construire des faenas sans entracte, il est difficile de modérer son enthousiasme. Cela vaut pour le Mala-gueño, auteur de trasteos ambidextres jo-liment conclus d’une épée (vuelta, deux pavillons avec promenade circulaire à la clé).

Francisco Rivera Ordóñez confirma la ligne généalogique par laquelle on re-monte au père, à la mère, au grand-père, et même à l’arrière-grand-père ! Il eut le mérite d’être naturel dans sa confron-tation avec son troisième juste de force avant de l’étendre d’une lame du style paternel (promenade circulaire) et du der-nier à la charge vitale inaltérable dont il se débarrassa joliment au terme d’un ou-vrage d’art qui était comme une caresse mise en musique (honneur à la dépouille du brillant bicho et sortie triomphale du jeune Sévillan et deux oreilles en main, associé à ses deux camarades, au fils du ganadero et au responsable local de l’af-fiche du jour). Lui aussi avait bien mérité ce final d’apothéose que les absents au-ront eu le tort de bouder au point d’avoir ces jours-ci des idées suicidaires…

Georges Dubos

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LEXIqUE

tanteo : série de passes d’es-sai ou de châtiment.

tarde : après-midi.

tardo : qualifie le toro hésitant à s’élancer, faisant attendre sa charge

templar (parfois francisé en « templer ») : synchroniser le mouvement du leurre à la cadence de la charge du toro, modérer sa dynamique.

templado : passé composé de templar.

temple : qualité de celui qui sait templar.

temporada : saison tauroma-chique.

tendido : ensemble des gra-dins découverts du bord de l’arène jusqu’aux places su-périeures couvertes.

tercio : se traduit littéralement « tiers » et constitue l’un des trois actes de la corrida (les piques ; les banderilles ; la muleta et la mort).

tercios : terrains situés à mi-chemin entre le centre de la piste et les barrières.

terciado : se dit d’un toro lé-ger, de gabarit réduit.

tienta : épreuve à laquelle sont soumis les vaches et les étalons dans un élevage en vue de déterminer leur apti-tude au combat et de main-tenir ou d’améliorer, par la sélection, les qualités de bra-voure de la race.

topón : toro qui tappe plus qu’il ne charge.

toreo : art de combattre les toros

torería : peut avoir deux sens : la corporation des toreros, ou bien le sentiment, l’attitude que dégage un torero et qui marque sa personnalité.

torista : aficionado amateur de toros sérieux et authen-tique.

toro de bandera : toro ex-cellent dans tous les compar-timents du combat.

traje de luces : costume de lumières.

trapazo : coup de chiffon, mauvaise passe de muleta.

trapio : tout ce qui concerne l’aspect physique du toro, considéré dans son ensemble (prestance, allure)

tras los montes : littéralement « au-delà des montagnes », autrement dit, en Espagne.

trasero, trasera : se dit d’un coup d’épée en arrière.

trasteo : travail.

trastos : outils pour com-battre le toro, soit la muleta et l’épée.

trianero : originaire du quar-tier sévillan de Triana.

trinchera : passe de châti-ment ou de retenue avec la muleta, exécutée debout et consistant, en se tenant de profil, à déplacer le toro vers le bas en lui faisant décrire un arc de cercle

vara : pique.

veleto : armé vers le haut.

volapié : coup d’épée porté à toro arrêté.

vuelta : tour de piste.

zamorano : de Zamora.

Don Severo ............................................... page 7

Don Pepe .............................................. page 121

Georges Dubos ..................................... page 150

Maurice Darbins ................................... page 196

Pierre Veilletet ...................................... page 179

Yves Harté ............................................ page 244

Patrick Espagnet .................................... page 281

Zocato .................................................. page 296

Table des matières

PRÉFACE .....................................................................................................5

AVANT-PROPOS .........................................................................................7

L’ENTRE-DEUX-GUERRES ......................................................................... 15

1926 Première rencontre à Saint-Sébastien ............................17

1929 Première corrida goyesque en France........................................21

1934 Le retour d’un phénomène ......24

1934 En souvenir d’un torero poète .28

1934 Dissensions chez les ganaderos .........................31

1936 La San Fermín avant les jours sombres ..........................................35

1936 Dernière chronique espagnole .......................................40

1936 Novilladas también .................43

1936 La Madeleine… un 15 août !...47

1936 Temporada de guerre et « résurrection » d’Ortega ............53

1936 Que ne ferait-on pas par afición ! ..............................57

1941 Deux novilladas sous l’Occupation ..........................62

L’APRÈS-GUERRE .....................................................................................691947 Le grand voyage à Saint-Sébastien ............................70

1947 « Manolete » à Pamplona, sous l’œil de don Severo ........................73

1947 « Manolete » à Saint-Sébastien ............................76

1947 Le cyclone Arruza ...................85

1948 L’ombre de « Manolete » .........90

1948 La torería gitane peu inspirée ..94

1949 Conchita à Bordeaux...............98

1950 Une tarde tout en nuances ....100

1950 Un prodige de 17 ans ............103

1950 Aparicio for ever ...................105

1952 Mano a mano au sommet .....106

1952 Le talent personnifié ..............110

1952 Une novillada de qualité .......113

1954 En Algérie .............................114

1955 « Chamaco », le fenómeno ...117

1955 Les Murube de don Antonio Urquijo .........................................119

1956 « Antoñete » à Bordeaux .......122

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TABLE DES mATIÈRES

LES ANNÉES 60 ...................................................................................... 125

1959 « L’été sanglant » ...................126

1959 La découverte de Paco Camino ...........................130

1963 « El Cordobés » en Aquitaine .................................132

1964 Présentation dramatique à Madrid .......................................135

1964 Une idole à Bayonne ............138

1964 L’été du « Cordobés » ............140

1966 Sur le dos du toro ! ...............143

1968 Ordóñez et la lidia d’un toro brave .............................144

LES ANNÉES 70 ...................................................................................... 149

1970 Paco Camino triomphe ..........150

1971 Le retour de Bienvenida .........153

1971 Sa Majesté « El Viti » ..............155

1971 Crépuscule d’un dieu .............157

1971 La Madeleine entre Ocaña et « Paquirri »… ............................160

1973 « Les quatre cavaliers de l’apothéose » ................................163

1974 La mort d’un matador ............165

1974 « Diego Valor » .....................169

1974 Teruel, le petit marquis ..........172

1975 « To-re-ro ! To-re-ro ! » .........174

1975 Et le combat cessa… .............176

1976 Les débuts de Pierre Veilletet .179

1976 Le prodige du toreo ...............184

1977 Comando Gris .......................187

1977 Un Français à Séville .............188

1977 Les Miura, Galán et Ruiz Miguel… ..........................190

1977 « Paquirri » et l’orage blanc ...196

1977 « Manzanares » se frotte aux Victorino ...................199

1978 Grave blessure de « Paquirri » ..............................202

1978 Deux grandes faenas .............205

1978 La San Fermín des barricades ..............................207

1978 Mini-féria malgré tout ...........211

1979 « Nimeño » au Mexique ........213

1979 L’aurochs qui ne veut pas mourir… .......................................216

1979 « Mais le pire n’est pas toujours sûr » .............................................220

LES ANNÉES 80 ..................................................................................... 223

1980 « Curro Romero » .................224

1980 La San Isidro de Berrocal ......226

1980 Les « Miura de Salamanque » 228

1980 Victorino et Ruiz Miguel .......231

1981 Buendía, la véritable vedette ..233

1982 La « corrida du siècle » .........235

1982 Chenel de retour ...................238

1983 La révolution Ojeda ..............241

1983 Un Landais face aux Miura .............................244

1983 Ojeda s’impose à Madrid ......248

1983 Le prince « Yiyo » ..................251

1983 L’adieu de Manolo Vázquez ..254

1983 De nouveau, les Miura ..........256

1983 Bilbao submergé ...................258

1983 Un récital d’« Antoñete » ......262

1984 Histoires de Madeleines ........264

1984 Dur, le dimanche…...............268

1984 Émotions au Plumaçon .........270

1984 Les déménageurs de pianos… ..................................272

1984 « Manzanares », là où on ne l’attend pas… .............274

1984 « El Soro », triomphateur de… Bilbao ! .........................................276

1987 Ojeda, super star ...................278

1989 Les arènes de Floirac, banlieue espagnole .......................281

1991 La mort de « Nimeño » ..........283

1992 Le goût de la fête ..................285

1992 Une plaza chavirée de bonheur ...................................287

1992 Un binôme à succès .............289

1994 La dernière chronique de Georges Dubos ........................291

D’UN SIÈCLE à L’AUTRE ......................................................................... 295

1987 Zocato ..................................296

1991 César Rincón triomphe à Madrid ........................298

1992 Mort à Séville ........................300

1992 Peur sur la ville .....................301

1994 Cali, l’Eldorado .....................304

1996 L’heure de « Joselito » ...........306

2000 La dernière pour « Curro Romero » ......................................308

2000 L’adieu de « Rafael de Paula » .......................310

2000 Ponce-Tomás, l’impossible confrontation ................................312

2002 « El Juli », tel un lion ............316

2005 Premier indulto en Aquitaine .................................318

2007 César laisse Séville en beauté .....................................320

2008 Desgarbado à la grâce de Dax .........................321

2008 Madrid se rend à José Tomás .................................324

2008 « El Juli », dix ans déjà .........328

2009 Ponce, maître comme chez lui ........................................330

2011 « Manzanares » père et fils ....332

2016 Indulto à la bravoure .............334

2016 « Morante de la Puebla » ......336

POSTFACE...............................................................................................339