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www.globules.com Avril 2 0 0 9 Reportages le journal de l’écrit-santé Haute-normandie à Yvetot à Rouen Des mots sur les maux, des avis sur la vie 8 6 à Bernay Photo : Daniel Hadwiger Nos reporters... Cultiver avec quels produits ? Effets sur la santé des produits phytosanitaires Pesticides & bio-pesticides la terre Histoire d'une conversion

Cultiver la terre - Globules · 2009-07-15 · « Des mots sur les maux, des avis sur la vie », soutenez Globules en vous abonnant... 8 6 10ÈME EDITION DU PRINTEMPS BIO Des centaines

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sommaireLes infos p.2 à 3 Vos reportages p.4 à 9Les assos p.10 à 12Vos écrits p.13 à 14Biblio, zoom, abonnement, contact p.14 à 15Numéros utiles p.16

« UN OPERA POUR LA LIBERTE DE CONSCIENCE DES FEMMES » Un spectacle créé par Le Théâtre du Petit Matin sur le thème du respect des droits des femmes avec les habitants du quartier de La Madeleine à Evreux. Il met en scène onze adolescents et un musicien qui se succèdent pour chanter et incarner les personnages d’une histoire d’amour entre un inquisiteur et une femme accusée de sorcellerie. Projet soutenu par le Groupement d’Intérêt Public Le Phare.Pour en savoir plus : 02 32 38 16 89 – [email protected] - www.theatrepetitmatin.fr

HLM, L’AUTRE MERVEILLE DU MONDEUne exposition de 40 portraits photographiques géants (Guy Isaac) et de textes (Jean-Pierre Niot) qui, place les locataires des HLM du Havre au cœur d’un projet artistique. Cette exposition itinérante est à La Coulée Verte de Caucriauville du 3 au 10 avril, Avenue Foche en Centre-Ville du 11 au 20 avril et à la Forêt de Montgeon sur la Ville Haute du 21 au 27avril. Un livre de photographies aux Editions Alcéane accompagne l’exposition.

« LIVRE ENSEMBLE »Thème du concours d’illustration du Festival de Rouen du Livre de Jeunesse 2009, ouvert aux adhérents de la Maison des Illustrateurs, qu’ils aient publié ou non. Les illustrations d’un format 21/29,7 cm doivent être envoyées avant le 1er

octobre 2009 au Festival de Rouen du Livre de Jeunesse, 94 bis rue Saint Julien, 76100 Rouen. Règlement complet et fiche d’inscription sur www.festival-livre-rouen.fr

SOLIDAIR TVUne web TV pour promouvoir l'économie sociale et solidaire en se faisant l'écho des multiples innovations et initiatives. Faire « connaître au public le plus large possible ce qui se passe en termes de productions et de services dans leurs régions, leur donner envie d'aller voir ce qui se passe près de chez eux…: associations ou SCOP spécialisées dans la production maraîchère de proximité, chantiers d'insertion travaillant dans la récupération et la réaffectation de matériels électroniques, production et restauration bio, commerce équitable, etc. » www.solidairtv.com

DEVENIR FAMILLES DE VACANCES 1 enfant sur 3 ne part jamais en vacances. Pour lui permettre de découvrir de nouveaux horizons, le Secours Populaire Français recherche des « Familles de Vacances ». Pour les familles prêtes à partager leur maison ou leur lieu de vacances avec un enfant, le Secours Populaire est là pour organiser cet accueil. Contact : Secours Populaire Français, 17 Ter, rue Louis Poterat, 76100 Rouen - Tel : 02 35 72 15 56 - www.spf76.org

86édito

Infos

Un nouveau festival fait son apparition dans l’agglomération rouennaise, et plus précisément dans le secteur de la vallée du Cailly. Organisé par l’association « 53 MINUTES » (métissage culturel au travers de projets culturels et éducatifs impliquant différentes pratiques artistiques), il est consacré à la culture brésilienne et se présente sous forme de « temps forts » durant le mois de mai et de deux jours de festivités les samedi 30 et dimanche 31 mai 2009. Au programme : de la littérature avec les librairies rouennaises "POLIS" (rue Percière) et " LA RENAISSANCE" (rue Alsace Lorraine), du conte, des expositions, des conférences et bien sûr du chant, de la danse et de la musique !!

En amont du festival, des « temps forts » :- le 5 mai à la Maison de l’Université de Mont Saint Aignan par une soirée « Samba de Mesa » avec Agogô Percussions. - le 13 mai « L’Heure du conte » avec la Compagnie des Singes et des illustrations d’Amanda Pinto Da Silva. - le 14 mai, concert de Renata Rosa et diverses animations en amont du concert. Ces deux spectacles ont lieu à l’Espace Culturel François Mitterrand de Canteleu.Retrouvez toutes les infos sur le site de l’association « 53 Minutes » : http://53minutes.fr

Des rencontres, des spectacles et un festival consacré à la culture brésilienne

" D’une minute a l’autre … "

Cultiver la terre… avec quels produits ?Nourrir la population, tout en protégeant l’environnementL’agriculture, après avoir répondu au besoin de nourrir quantité d’hommes, se cherche pour garantir la santé des individus, tout en étant respectueuse de la terre de l’air et de l’eau. Penser à demain, sans revenir en arrière est le défi que les générations d’aujourd’hui vont relever. Tout bouge : les pratiques, les expérimentations en passant par les consommateurs devenus exigeants et les agriculteurs et éleveurs qui sont de plus en plus informés et formés. Aujourd’hui, la recherche est aussi de la partie avec la microbiologie des sols, l’étude des capacités naturelles des plantes à se défendre qui ouvrent des voies nouvelles pleines de promesses et de solutions à venir.Pour ce n° 86, Globules s’intéresse aux produits que l’on utilise pour cultiver la terre. Nos reporters ont d’abord interrogé un chercheur Azeddine Driouich, biologiste à l’Université de Rouen qui fait le point sur "les pesticides" et les "biopesticides", qui pourraient être une alternative utile. Puis, pour « Globules » une classe de Bac Pro de la Maison Familiale Rurale de Bernay a posé ses questions sur "les effets des produits phytosanitaires sur la santé" au Dr Valentine Gravelle de la Mutualité Sociale Agricole. Enfin, "de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique", les lycéens du lycée agricole d’Yvetot sont allés découvrir une ferme en conversion.Des pesticides aux "biopesticides", le chemin est complexe mais possible… La "crise" que nous traversons nous permet-elle de faire attention à notre santé et à celle de sa famille, de nous nourrir correctement et à bon marché ? (ce sera le sujet d’un de nos prochains numéros)Prenons-soin de nous et de ce « bien commun » qu’est notre planète. Mangez bien, en convivialité et avec plaisir, la douceur du temps arrive, avec ses légumes frais qui sentent bon le printemps…

Christine Ternat

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« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

86

10ÈME EDITION DU PRINTEMPS BIODes centaines d'animations dans toute la France : portes ouvertes, conférences, expositions, foires et marchés, animations sur les lieux de ventes, animations dans les classes, repas bio... durant la 1ère quinzaine du mois de Juin. www.printempsbio.com

DES STAGES ECOLOGIQUEMENT RESPONSABLESProposés par Savoir Faire et Découverte, réseau d’artisans, agriculteurs et artistes, ces formations pratiques, ont lieu dans l'atelier ou sur le lieu d'activité du professionnel : activités pratiques, exercices et conseils du maître de stage (maximum 8 ou 10 stagiaires). Vous pouvez également tester des métiers par des immersions de courtes durées (2 à 6 jours) chez des professionnels. Pour retrouver la liste des stages ou métiers proposés, Savoir Faire et Découverte au 02 33 66 74 67 ou sur www.lesavoirfaire.fr

"POUAH LES PESTICIDES" Un spectacle de rue créé par l’association Eco-Choix sur le thème " Pourquoi et comment éviter les pesticides ". Pour voir ce spectacle, rendez-vous sur le marché de St Romain de Colbosc le 18 avril à 10h ; le 17 mai de 10h à 17h à la fête des jardins de St Gilles de la Neuville et les 13 et 14 juin dans le hall de la jardinerie " Le Paradis des Jardins " de Montivilliers. En partenariat avec le club CPN "hérissons-nous", l’association a créé une plaquette et un jeu de l'oie nommé " jardinons sans pesticides". Contact : M. Cantais, animateur CPN et Président d'ECO-CHOIX – Tel : 02 35 20 19 57

3

Du 4 au 7 juin 2009, près de 500 millions d'Européens sont appelés à voter pour le nouveau Parlement Européen. Elus par un suffrage direct, les 785 députés du Parlement Européen représentent, pendant une période de cinq ans, les intérêts des citoyens de l’Union Européenne. La France, divisée en huit circonscriptions régionales, envoie 72 députés européens à Strasbourg. Avec ses trois tâches principales (législatif, budgétisation et contrôle de la commission) le Parlement Européen influence de plus en plus notre vie quotidienne, qu'il s'agisse par exemple, du contrôle de la nourriture, de sécurité des jouets ou de la qualité de l'air. Dans plusieurs structures régionales, il y aura des informations et des manifestations sur l'Europe et les élections, particulièrement lors de la Journée de l'Europe, le 9 mai 2009 et au début du mois de juin. Le CRIJ de Haute-Normandie va réaliser, par exemple, un document d'information sur les élections européennes présentant les enjeux des élections, leurs modalités pratiques et le rôle du Parlement. Elle sera également disponible sur leur site Internet en mai.Alors que la participation aux élections européennes baisse constamment, il devient d'autant plus important d'aller voter, car le Parlement est la seule institution européenne qui représente réellement les voeux des citoyens.

Pour en savoir plus www.elections-europeennes.org ou www.europarl.europa.eu

Réouverture de « La Maison de l'Europe de l'Eure », centre d’information Europe Direct de l’Eure. Des questions sur l’Europe, l’Union européenne, les élections européennes ? Envie de mettre en place une action de sensibilisation ou d’organiser un projet européen ?

N’hésitez pas à la contacter : 20 rue Borville Dupuis, 27000 Evreux - Tel : 02 32 35 23 89 - www.fol27.org

En partenariat avec le Service Général des Affaires Régionales de la Préfecture de Haute-Normandie (SGAR), Globules édite, début mai, une édition spéciale sur l'engagement et les projets soutenus par l'Europe en Haute-Normandie.

Pour en savoir plus : Globules au 02 35 07 45 85www.globules.com

La rubrique de Daniel Hadwiger, volontaire allemand à Globules

Elections européennes

InfosI n f o s

Le Centre de Ressources et d’Education à l’Environnement (CRÉE) est le pôle d’animation et de sensibilisation à l’environnement du domaine

de Chambray et du Pays d’Avre et d’Iton. Il propose des animations complètement intégrées dans une dynamique locale à destination de tous publics du territoire en collaboration avec les habitants, associations et administrations publiques.

Animations proposées dans le cadre du programme « Découvrez la nature dans l’Eure » du Département de l’Eure« Papillonnez à Chambray » (la vie et les habitats des papillons) à l’ Espace Naturel Sensible (ENS) Gouville, le 3 mai« Balade gustative » + goûter, ENS Gouville, le16 mai« Exploration du Marais», ENS Tillières sur Avre, le 4 juillet« Nuit de la chauve-souris à Chambray » ENS Gouville, le 28 aoûtBalade contée « Flânerie avec contes et marquis au bord de l’eau » + goûter, ENS Gouville, le 13 septembrePromenade nocturne « nature, science, conte et astronomie en musique » réalisée par l’association « le Dit de l’Eau » avec final dans le château de Chambray autour d’une soupe, le 26 septembre

Animations proposées avec d’autres partenaires :Son et Lumière « Côté courre…côté jardin » (12 et 13 juin) par l’association « Tillières en scène » - Contact : Mme Delporte 02-32-32-56-44Rallye agricole (14 juin) co-organisé avec la Chambre d’agriculture de l’Eure Contact : Mme Vandenabeele, Chambre d’Agriculture de l’Eure 02-32-78-80-19

Informations et réservations : CRÉE du Château de Chambray à GouvilleTel : 02-32-35-61-70 / 06-80-01-04-65 (week-end) ou [email protected]

Animations de découverte et de sensibilisation des espaces naturels sensibles

Des sens en éveil

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4 « D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Globules : on parle beaucoup des pesticides. Pouvez-vous nous donner la définition d'un pesticide ? Azeddine Driouich : un pesticide est une substance que l’on propage sur les plantes pour lutter contre les maladies de celles-ci. Dans « pesticide » il y a le suffixe « cide » qui signifie « tuer ». Parmi les pesticides, il y a les fongicides qui tuent les champignons pathogènes, les insecticides qui tuent les insectes nuisibles et les herbicides qui tuent ce qu’on appelle les mauvaises herbes.

Globules : de quoi ces produits sont-ils composés? Un pesticide est-il équivalent à un engrais ?Azeddine Driouich : tout d’abord, il ne faut pas croire qu’un produit est forcément nocif parce qu’il est chimique. En général, quand on parle de pesticides, on parle des pesticides organiques de synthèse qui sont des composés chimiques, mais il existe aussi des pesticides naturels, qu’on nomme les bio-pesticides. Stricto sensu, un engrais est destiné à améliorer la croissance et le rendement, le pesticide à combattre un pathogène et enrayer une maladie

Globules : quels sont les points négatifs et positifs de ces produits ? Quelles sont les conséquences sur l'homme et l'environnement ?Azeddine Driouich : il faut comprendre pour quelles raisons on a utilisé les pesticides. Après la guerre de 39/45, les agriculteurs ont

répondu à la demande qu’on leur a faite de produire

pour nourrir les hommes et les pesticides ont joué alors un grand rôle. Il ne faut pas oublier cela. Aujourd’hui, on ne les considère plus comme « bons » parce que les études montrent que les pesticides peuvent être toxiques pour la santé de l’homme et pour la terre, l’environnement…. Mais nous serons 9 milliards d’hommes sur la terre en 2050, et il va falloir trouver des solutions pour nourrir tout le monde. Et d’ici 2017, il nous faudra réduire de moitié l’utilisation de ces pesticides chimiques et chercher des solutions alternatives. Il faut s’y mettre ! Beaucoup d’études sont actuellement en cours – et, à mon avis, la recherche fondamentale a son rôle à jouer - pour trouver des pesticides naturels non toxiques pour l’homme et l’environnement. Alors, il y a du positif car ils ont aidé à nourrir et côté négatif ils ont un effet sur la santé des populations, et qu’ils restent à 80% -90% dans le sol et dans l’air après épandage.

Globules : vous avez parlé de « pesticide naturel »…Azeddine Driouich : pour être bref, la plante est composée de cellules végétales. Celles-ci se défendent quand elles sont attaquées par des microbes. Les plantes possèdent un véritable « arsenal moléculaire » qui les aide à se défendre. Face à une agression extérieure, la cellule va libérer naturellement certaines molécules qu’on appelle les «éliciteurs». Ce sont des molécules qui signalent la présence d’un pathogène et stimulent les réactions de défense de la plante. La plante envoie ses « armes moléculaires » pour repousser l’intrus. Sans entrer dans les détails, ce mécanisme un peu complexe, mais fascinant et c’est ce phénomène que nous étudions ! Exploiter ce

système naturellement présent chez la plante pour aider les grandes cultures à mieux résister au champ pourrait être très intéressant dans l’avenir, car il permettrait de traiter les plantes sans produits toxiques, avec du naturel seulement.

Globules : les pesticides naturels existent-ils déjà et sont-ils commercialisés ?Azeddine Driouich : oui. Cela existe déjà avec l’IODUS 40 qui a été extrait à partir d’une algue bretonne et il marche très bien sur le blé. Il a été homologué et est commercialisé. Il y a aussi le « STIFÉNIA », produit à partir du fenugrec, qui marche bien sur la vigne et le melon. Ces produits permettent de réduire les « intrants » chimiques. Notre laboratoire travaille actuellement sur un beau projet avec l’Université de Marrakech au Maroc pour utiliser la « stifénia », afin de lutter contre le champignon fusarium (la maladie du Bayoud) qui détruit les palmiers-dattiers, qui représente une source économique majeure dans le sud marocain.

Globules : de combien est la durée de vie d'un pesticide dans le sol ? Quels effets sur notre alimentation ?Azeddine Driouich : pour un insecticide puissant comme le « DDT » - très utilisé ces 40 dernières années – et aujourd’hui interdit en France : sur 100kg appliqué il y a 15 ans, vous en retrouverez 50kg dans la terre. Autrement dit, la demie-vie de ce produit est de 15 ans. Et pourtant, le DDT a sauvé des vies, dans sa lutte contre le

L’Homme cultive la terre pour nourrir les habitants… Dans les années 1950, grâce à la chimie, les scientifiques ont trouvé des molécules qui ont permis d’améliorer la protection des cultures et de produire en grande quantité. Et on les a utilisé beaucoup… Trop ? Revers de la médaille, les progrès faits sur la protection de l’environnement, les recherches scientifiques ont montré leur toxicité sur la santé des individus, sur la terre, l’air et l’eau. Quels produits utilise t-on et quelles alternatives existent-il ? Azeddine Driouich, est chercheur et professeur de biologie cellulaire végétale à l’université de Rouen. Son laboratoire de recherche s’intéresse, entre autres, à la résistance des plantes et maladies diverses et variées. Il fait le point avec

les reporters de Globules sur les pesticides et sur les « bio-pesticides », peut-être une des pistes d’avenir…

Expert : Azedine DriouichReporters : Vanina Esdras, Daniel Hadwiger, Wided Hakimi, Maxime Magnan et Rebecca Vasseuravec Marco Debab, technicien pour l'émission "Y'a du Glob dans l'air" sur la radio HDR "99.1"

Rouen

Comprendre ce que sont les pesticides

& les bio-pesticides ?

Cultiver la terre avec quels produits ?

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86r e p o r t a g e , r o u e n

5« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

paludisme par exemple (utilisé pour tuer les moustiques). Il y a des choix difficiles. Une étude bibliographique récente réalisée par des étudiants de l’Université de Rouen montre que presque tous les aliments sont touchés par les pesticides. Même lorsque l’on est avec des taux qui sont sous le seuil toléré, les pesticides peuvent, parfois, provoquer des maladies.

Globules : de quoi doit-on se méfier ? Azeddine Driouich : on doit se méfier des effets néfastes sur la santé, des maladies que provoquent les pesticides chimiques de synthèse, comme les effets sur la peau, les maladies neurologiques ou encore d’autres affections comme le cancer. Mais, depuis 20 ans, beaucoup de ces produits ont été bannis.

Globules : sommes-nous suffisamment informés ? Trouve t-on l’information sur l’étiquette des produits ? Existe t-il des normes qui réglementent les quantités de pesticides utilisés ? Azeddine Driouich : les produits sont étiquetés. Y sont notées la toxicité du produit, sa composition moléculaire et les précautions d’utilisation. Le processus d’homologation d’un produit pour sa mise sur le marché est long et coûteux. Chaque produit doit passer par des contrôles stricts avant son utilisation. Cela est vrai également pour les bio-pesticides.

Globules : pourquoi la France est-elle le premier pays utilisateur de pesticides ?Azeddine Driouich : simplement parce que la France est le pays le plus agricole d’Europe. On utilise aux alentours de 100 000 tonnes de pesticides par an. Pour ce qui est du biologique, la France est très en retard par rapport aux autres pays européens (le Royaume-Uni et quelques pays scandinaves).

Globules : à votre avis, a t-on privilégié le côté utile par rapport au côté néfaste des pesticides ? Azeddine Driouich : il faut penser à ce qui est utile et à ce qui est néfaste. Les agriculteurs sont les premières personnes à en subir les conséquences (maladies de peau, cancer). Attention à ne pas leur jeter la pierre car on leur a demandé de produire intensément. On réalise souvent les choses après coup et aujourd’hui, on doit trouver quelque chose qui remplace ces pesticides… Comment va t-on faire d’ici 2050 ? En Afrique, ou ici : va t-on utiliser des produits chimiques ou des produits naturels ? Il me semble que l’on va tenter de combiner les 2. Aujourd’hui, il y a encore 800 à 900 millions de personnes qui souffrent de famine dans le monde. Il faudra augmenter la production végétale. Alors, l’idée est de favoriser les défenses naturelles des plantes…

Globules : les agriculteurs qui sont « bio » utilisent-ils des produits dangereux ? Azeddine Driouich : normalement non. Il faut tout de même faire attention à la proximité bio/non bio car la production « bio » peut être contaminée. Il est important d’être rigoureux comme les scientifiques. Il est aussi important de faire confiance, sinon on ne mangera plus rien ! Mais il existe des bio-pesticides que les agriculteurs bio peuvent utiliser. J’espère qu’ils le font déjà.

Globules : qu’est ce qu’un bio pesticide ?Azeddine Driouich : ce sont des substances qui vont aider la plante à se défendre naturellement. C’est pourquoi la recherche fondamentale est

si importante, et on est loin de connaître tout. Dans notre laboratoire, on travaille sur les molécules de défense que fabriquent les plantes. Il existe dans la cellule végétale un système d’enzymes qui dégrade sa partie externe « appelée Paroi » pour générer des signaux de défense. La cellule va envoyer ces signaux : ce sont de petits fragments que l’on appelle les « éliciteurs » qui vont réveiller la plante qui va se défendre. Elle produit alors des protéines de défense qu’on appelle des « PR-protéines » parmi elles des « défensines ». Si on reprend ce mécanisme, on va stimuler la plante, même si le pathogène n’est pas là, pour la faire réagir, pour qu’elle produise ces protéines de défense... On va renforcer ses défenses naturelles.

Globules : c’est comme si on « vaccinait » la plante ?Azeddine Driouich : tout à fait, en lui faisant croire qu’elle est agressée, la plante se défend… C’est un traitement naturel préventif.

Globules : cela représentera-t-il une alternative plus « saines » aux pesticides ? Azeddine Driouich : oui et on peut aussi travailler la terre autrement : pratiquer la rotation pour éviter les parasites et travailler sur des mélanges de plantations, la co-culture, car certaines plantes fabriquent des substances qui viennent en aide à d’autres. La question qui se pose est : comment protéger la plante et produire suffisamment ? Pour nous, les chercheurs, c’est un défi. Bien sûr, c’est difficile de dire « arrêtez ça ! » et de changer tout. Les norvégiens, comme les danois sont arrivés à diminuer d’environ 50% l’utilisation des « intrants » chimiques, tout en maintenant un production agricole très satisfaisante. Donc c’est possible….A mon avis il faudra combiner les pratiques, les bonnes pratiques !

Globules : un mot de conclusion ?Azedine Driouich : il faut avoir confiance dans la recherche et dans la science. Les chercheurs sont malheureusement malmenés ces temps-ci … Quelques discours approximatifs vis-à-vis de nous me laissent perplexe et me mettent en colère ! Méconnaissance de la réalité ! Bref ! Il faut, au contraire, défendre les chercheurs et leur donner les moyens de travailler. Les résultats seront là. Ils sont des personnes passionnées et rigoureuses qui aiment leur travail. Les enjeux sont mondiaux. Il faudra relever les défis qui nous attendent et c’est important pour nos sociétés et pour l’humanité toute entière.

Propos recueillis par Vanina Esdras, Daniel Hadwiger, Wided Hakimi , Maxime Magnan et Rebecca Vasseur, étudiants Université de Rouen.

Cet article a fait l'objet d'une émission "Y'a du Glob l'air" sur HDR."Y'a du Glob l'air" : Tous les derniers mercredi du mois à 14h

Conta

ct Azeddine DriouichLaboratoire de biologie cellulairewww.univ-rouen.fr/78112859/0/fiche_pagelibre/

Qu'appelle t-on le label BIO ?

C’est un label de qualité crée en 1985 par le Ministère de l’Agriculture. Il garantit que l’aliment contient au moins 95% de composants issus du mode de production biologique basée sur des pratiques qui respectent l’équilibre naturel.

Le sol au service de votre avenir…

Comprendre la vie biologique dans les sols pour mieux gérer l’agriculture de demain

Le sol, support des activités humaines, est une ressource non renouvelable qui, à l’interface de l’air et de l’eau, remplit de nombreuses fonctions (production de biomasse, milieu de transfert d’eau et de gaz, lieu de stockage, de filtration et de transformation de substances, habitat et réservoir de biodiversité….). Or ce patrimoine est soumis à diverses pressions (urbanisation, contamination, érosion, …) qui mènent à la dégradation de cette richesse de façon parfois irréversible. Si le ministère de l’environnement a vu le jour en 1972, il aura fallu attendre encore 35 ans pour voir apparaître une directive cadre européenne qui vise à garantir la protection et l’utilisation durable des sols. De nos jours, au niveau mondial, on estime à 15% les sols qui ne seraient plus utilisables en agriculture, leurs fonctions biologiques étant gravement détruites. Mais de quelles fonctions parle-t-on ? Dans les faits comment fonctionnent les sols, que connaît-on de ce compartiment ? Le constat doit être fait que les sciences du sol ont trop longtemps occulté le rôle de la composante biologique dans le fonctionnement, et en conséquence dans la conservation du sol. Il est difficile cependant d’accéder à la diversité des organismes présents dans cet écosystème. En effet, dans 1g de sol, on peut dénombrer plus de 1000 à 100 000 espèces bactériennes, et tout autant de champignons, algues, protozoaires, sans oublier la macrofaune. Il aura fallu attendre les nouvelles technologies, fondées sur l’analyse moléculaire, pour espérer observer et comprendre la vie microbienne dans les sols. Nous disposons maintenant de nombreux outils qui devraient permettre de grandes avancées dans la connaissance. Avec les préoccupations environnementales, entre autre le plan Ecophyto du grenelle de l’environnement, (réduction de 50% des produits phytosanitaires) l’agriculture actuelle est en mutation (agriculture biologique, pratiques raisonnées, techniques culturales simplifiées…). Dans ce contexte, la maîtrise de la biologie des sols sera une clef. À titre d’exemple, il est possible de nos jours d’identifier la présence d’un organisme phytopathogène préalablement à l’implantation d’une culture. On peut imaginer réaliser des diagnostics de parcelles et penser différemment la rotation. Préférer l’approche préventive à l’approche curative pour une agriculture nouvelle durable et économiquement viable. Enfin, s’il est indispensable de comprendre la vie biologique dans les sols pour mieux gérer l’agriculture de demain, n’oublions pas que ce réservoir est peut-être également le lieu où nous trouverons molécules et gènes à l’origine des thérapies de l’avenir.On comprend ainsi la nécessité pour la société de mettre enfin les moyens à disposition des scientifiques car, après l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, vient le sol qui nous nourrit.

Karine Laval, Laboratoire BioSolEsitpa, Ecole d’ingénieurs en agriculturehttp://biosol.esitpa.org

R e p o r t a g e , R o u e n

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Reporters : Maison Familiale Rurale de Bernay, BAC PRO Services en Milieu Rurual 1ere année - Jezabel Mulot, Clémentine Samson, Elodie Lefrançois, Charlène Cauchois, Kelly Widoot, Alexia Simoes, Eugénie Dewilde, Céline Crozet, Blandine Commère, Amandine Lebrun, Laurène Lecomte, Mathieu Courtois, Mélissa Boitel, Sophie Rio, Laura Jourdain, Melissa Beaumesnil, Emilie Villier, Aurore Pamboukjan, Marion Legrand, Marion Lebigot, Julie Argentin, Justine Saunier, Mélanie Masurier, Anaïs Dehaut, Margot Harel, Laêtitia Noiron, Hélène Six, Margot Maloisel, Julie Platel et Coralie Vautier

« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Expert : Dr Valentine Gravelle

Globules : à quoi servent les produits phytosanitaires ?Dr Valentine Gravelle : il existe 3 sortes de produits phytosanitaires : les insecticides, les herbicides et les fongicides. Leur utilité est de protéger la plante et de lutter contre les agressions provoquées par les insectes, les champignons et ce qu’on appelle les mauvaises herbes. Les pesticides se sont développés dans les années cinquante et ont eu leur plein essor dans les années 70. La France est le premier pays européen consommateur de produits phytosanitaires. Aujourd’hui, pour des raisons de toxicité, d’environnement, de coût, l’utilisation des insecticides en France est en baisse importante de 50% et les autres de 30% depuis 4 ans.

Globules : ont-il des effets sur la santé ?Dr Valentine Gravelle : mon travail de médecin à la MSA est de protéger la santé de nos adhérents et donc, avant tout, celle des salariés agricoles et des agriculteurs. Ces produits représentent un risque chimique surtout pour les personnes qui les manipulent. Par exemple, la présence d’arsenic dans certains produits phytosanitaires pouvait donner des cancers cutanés ou bronchiques chez les viticulteurs

qui l’utilisaient. La toxicité de ce produit a été reconnue et ce produit a été retiré du marché. Certains d’entre

eux sont pourtant utiles à l’homme, pour lutter contre le paludisme dans certaines régions par exemple. Il peut y avoir aussi des troubles neurologiques. Les maladies environnementales existent. On sait que certaines molécules ne sont pas bonnes, mais on ne connaît pas encore très bien lesquelles. C’est aussi une question de dosage et de temps d’exposition. On en est à faire des hypothèses.

Globules : ces produits sont-ils dangereux pour les consommateurs et pour les agriculteurs ?Dr Valentine Gravelle : certains produits ont été reconnus dangereux pour les ouvriers agricoles, les agriculteurs lors de l’épandage sur les terres et les ouvriers qui travaillent dans les usines qui produisent ces produits. Ce sont surtout "les applicateurs" (ouvriers agricoles qui épandent les produits) qui vont se retrouver en première ligne. Mais leur santé reflète celle des consommateurs. Aujourd’hui, les applicateurs épandent moins de produit à l’hectare, mais, du fait de la réduction du nombre des exploitations, ils ont beaucoup plus de surface à traiter. Durant la saison d’épandage des phytosanitaires, les applicateurs travaillent 10h /jour et les traitements durent 3 semaines. Notre rôle de médecin est d’informer ces personnes qu’elles doivent identifier les produits et les phases de travail les plus « à risque ».

Globules : en quoi ces produits sont-ils toxiques pour les personnes ?Dr Valentine Gravelle : les produits appelés « pesticides » peuvent avoir une toxicité aigue par ingestion, c’est pourquoi les produits doivent être stockés sous clefs hors de la portée des enfants. Mais certains produits en passant à travers la peau, en étant respiré, donc en utilisation professionnelle, pouvaient donner des symptômes aigus graves, des malaises par exemple. Ces produits très agressifs sont maintenant interdits. Le risque pour les applicateurs est maintenant plus à long terme. C’est la raison pour laquelle on fait des recommandations strictes pour que les agriculteurs se protégent de ces produits en mettant des gants, des masques et des combinaisons lors des utilisations. Et bien sûr, il faut se laver après et ne pas oublier de se laver les mains, (éviter de se frotter les yeux et de porter les mains à la bouche).

Globules : y a t-il eu des études scientifiques et des recherches sur ce sujet ?Dr Valentine Gravelle : Les études et recherches se font sur les animaux en laboratoire, elles ont permis de mettre en évidence la cancérogénicité de certains produits, leur effet sur l’équilibre

Effets sur la santé des produits phytosanitaires

Ils ont été utilisés en quantité pour lutter contre parasites et maladies de nos champs, ils semblent avoir eu un effet magique : hausse de la production et bel aspect des récoltes, les produits phytosanitaires ont répondu, à la sortie de la guerre, au besoin de nourrir une quantité importante de personnes. Et puis, des études ont mis en évidence leurs effets négatifs sur la santé humaine : des irritations de la peau ou des yeux, aux affections plus graves comme les cancers ou les mutations génétiques, en passant par les maux de ventre et de tête, que sait-on

vraiment des effets de ces produits? À quel risque est exposé l’agriculteur qui traite ses champs ? Dans un pays où la sécurité alimentaire est développée, quelle est la qualité des aliments qui ont été traités par ces produits et quel risque courrons-nous ? Depuis une vingtaine d’années, l’utilisation des produits les plus dangereux est contrôlée ou interdite. Est-on suffisamment informé ? Autant d’interrogations sur un sujet qui touche à l’alimentation et au « cœur » d’un pays à la tradition agricole forte. Parce que sa mission est de préserver la santé des agriculteurs, la Mutualité Sociale Agricole s’est penchée sur le sujet. Les reporters de Globules font le point avec Dr Valentine Gravelle, médecin à la MSA…

Bernay

Maison Familiale Rurale de Bernay…

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hormonal et la stérilité masculine (on a parlé de cela récemment à propos des produits utilisés dans les bananeraies en Martinique). Ces études permettent de déterminer la capacité toxique d’un produit, et d’établir la « dose létale 50 », (qui est la dose qui peut tuer 50% des animaux étudiés), la dose maximale journalière admissible et les limites de résidus dans les aliments. La toxicité du produit dépend de la quantité de produit et du temps d’exposition au produit. Leur ingestion peut être mortelle. Les symptômes les plus courants sont des irritations ou des lésions cutanées.

Globules : ces produits sont-ils à l’origine de certaines maladies comme le cancer ?Dr Valentine Gravelle : l’utilisation de ces produits a commencé dans les années 50. Ils ont été pleinement utilisés dans les années 80. Il est difficile de savoir vraiment à quoi attribuer les cancers car, d’un autre côté, la population vieillit. D’un point de vue médical cela ne nous donne pas un recul suffisant. Et puis le contexte a changé : globalement manger coûte moins cher qu’il y a 100 ans et on nourrit plutôt mieux la population maintenant qu’avant. Bien sûr la précaution alimentaire existe et c’est pourquoi on contrôle beaucoup. Les produits les plus toxiques pour l’homme ont été retirés (par exemple, les organophosphorés étaient utilisés pour détruire les charançons qui détruisaient les récoltes de céréales).

Globules : ces produits phytosanitaires laissent-ils des traces longtemps dans la terre ou dans l’eau (sont-ils « biodégradables ») ? Ces produits produisent-ils des effets sur la santé des animaux d’élevage ?Dr Valentine Gravelle : je ne suis pas une spécialiste mais oui aujourd’hui les effets sur l ‘environnement sont étudiés et pris en compte pour les autorisations de commercialisation. Il existe une toxicité certaine surtout lorsque les champs bordent les rivières pour les organismes aquatiques. On a trouvé des pourcentages importants d’atrazine dans les nappes phréatiques, ce qui a motivé son retrait du marché. C’est pourquoi aujourd’hui les épandages sont surveillés, voire interdit en bordure de rivière ou en zone de captage d’eau. En ce qui concerne les animaux d’élevage, dans la mesure où ils se nourrissent des cultures, ils sont certainement touchés. Mais en même temps, on a aussi besoin de pesticides pour un rendement suffisant qui permette de nourrir le monde.

Il ne faut pas oublier que les agriculteurs répondent à une demande qu’on leur fait. Le jour où la demande sera « bio », les choses changeront.

Globules : trouve-t-on des traces de ces produits dans les aliments ? Si oui, que peut-on déduire de la qualité des aliments ? Certains sont-ils plus touchés que d’autres ?Dr Valentine Gravelle : beaucoup de choses entrent en jeu pour parler de « qualité alimentaire ». La question du risque existe et, bien sûr on va retrouver la présence de ces produits tout au long de la chaîne alimentaire et, finalement, dans notre assiette. C’est vrai que, dans le doute et si on le peut, on a intérêt à manger « bio ». D’un autre côté, sur un plan sanitaire la nourriture est plus sûre, les salmonelloses, l’ergotisme… n’existent pratiquement plus. On s’infecte beaucoup moins et la nourriture coûte moins cher qu’il y a un siècle.

Globules : existe t-il des normes en France et une harmonisation au niveau de l’Europe ?Dr Valentine Gravelle : nous sommes dans un pays où la sécurité alimentaire est très contrôlée. Pour qu’un produit soit commercialisé, il doit correspondre à un certain nombre de critères et il existe des homologations. Ces produits sont notés : « 1, 2 ou 3 » selon des caractéristiques « CMR » qui signifient : Cancérigène, Mutagène et Reprotoxique. Il existe aussi une harmonisation des normes européennes pour autoriser ou interdire certains produits.

Globules : qu’utilisait-on comme produits, avant les pesticides ?Dr Valentine Gravelle : on est vite passé au « chimique » dès que cela a été découvert. Avant, on utilisait le purin d’orties dans les jardins, mais, on produisait beaucoup moins.

Globules : selon vous, est-on suffisamment informé ? Nous cache-t-on quelque chose ?Dr Valentine Gravelle : notre travail consiste justement à informer les utilisateurs. Les produits phytosanitaires sont analysés avant d’être homologués, selon leurs effets sur la santé humaine, sur les plantes et sur l’environnement. La pleine utilisation des pesticides a duré des années 50 aux années 90. D’un point de vue médical, et du recul pour

la recherche, 30 ou 40 ans n’est pas un très long temps. Aujourd’hui, les consommateurs sont moins exposés depuis 10 ans, de part le retrait des molécules dont la toxicité est connue et de par la réduction des quantités épandues.

Globules : les aliments étiquetés « bio » sont-ils cultivés sans pesticides ?Dr Valentine Gravelle : c’est le principe même. Cependant, dans la culture « bio », on utilise certains produits naturels, non chimiques, ou des vieux produits comme la « bouillie bordelaise » par exemple.

Propos recueillis par : BAC PRO Services en Milieu Rurual 1ere année - Jezabel Mulot, Clémentine Samson, Elodie Lefrançois, Charlène Cauchois, Kelly Widoot, Alexia Simoes, Eugénie Dewilde, Céline Crozet, Blandine Commère, Amandine Lebrun, Laurène Lecomte, Mathieu Courtois, Mélissa Boitel, Sophie Rio, Laura Jourdain, Melissa Beaumesnil, Emilie Villier, Aurore Pamboukjan, Marion Legrand, Marion Lebigot, Julie Argentin, Justine Saunier, Mélanie Masurier, Anaïs Dehaut, Margot Harel, Laêtitia Noiron, Hélène Six, Margot Maloisel, Julie Platel et Coralie Vautier.

Merci à Rodolphe Lemercher, formateur MFR

Conta

ct Mutualité Sociale Agricole de l'Eure32 rue Politzer27036 EVREUX CEDEX

PHYT’ATTITUDESignalez-nous vos symptômesCréé en 1991 par la MSA, PHYT’ATTITUDE recense, analyse et valide les signalements d’accidents ou d’incidents survenus lors de l’utilisation professionnelle de produits phytosanitaires ou lors de contacts indirects (intervention sur cultures traitées ou à proximité d’un traitement en cours), qui sont à l’origine de problème de santé.PHYT’ATTITUDE permet de connaître les matières actives le plus souvent en cause ainsi que les circonstances des intoxications.n° d’appel : 0800 887 887Une plaquette a été éditée par la MSA -

Depuis plusieurs années, on s’inquiète de la disparition de colonies d’abeilles et des insectes pollinisateurs en général. Les responsables cités sont nombreux : les produits chimiques, pesticides et insecticides, certains OGM produisant leurs propres insecticides, certains parasites (acariens), insectes prédateurs, champignons mais aussi la raréfaction des fleurs des champs, des plantes à fleurs et des cultures de légumineuses (trèfle, luzerne...)… Autant de coupables qui font l’objet de controverses et de recherches contradictoires. Certains insecticides « nouvelle génération » sont tout particulièrement montrés du doigt par des experts de l’INRA (Institut National de la Recherche en Agronomie), qui

considèrent que leurs effets nocifs ne se limiteraient pas seulement aux abeilles et que « leurs molécules présentent des dangers multiples pas encore assez évalués » et qu’elles « ne seraient pas sans effet sur l’homme ». (sources : www.cite-sciences.fr)De toute évidence, les activités humaines de manière générale et leurs influences sur les paysages, les ressources et les équilibres écologiques créent des conditions défavorables aux insectes pollinisateurs. Ce problème mondial, observé aussi bien en France, que dans le sud de l’Inde, en Irak, ou aux Etats-Unis… menace les écosystème. Avec la disparition des abeilles, c’est toute la chaîne complémentaire qui relie l’animal au végétal qui se trouve

déréglée. « La reproduction de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde dépend directement des insectes pollinisateurs (principalement des abeilles et dans une moindre mesure des guêpes, papillons, mouches…). Les abeilles assurent donc la survie de ces espèces et de tout le cortège de vie sauvage qui leur est associé (oiseaux, rongeurs, mammifères…) (sources : www.science.gouv.fr). La formule est malheureusement très simple : pas d’abeilles, pas de miel mais surtout, pas de reproduction et disparition de certaines espèces végétales, donc disparition de certaines espèces animales.

Delphine Ensenat

La disparition des abeilles

Un ecosystème menacé

R e p o r t a g e , B e r n a y

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Yvetot

« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Reporters : Guillaume Martin, Aurélien Ducouroy, Amélie Larat, Charlène Navarre, Thibaut Sailly, Jérôme Langlois, Paul Masurier, Geoffroy Alard, Cindy Pigné, Guillaume Lebas, Aurélien Fontaine, Lecouteux Edouard

Expert : Jacques Follet

Globules : comment faites-vous pour réduire l’utilisation des pesticides sur votre exploitation et envisagez-vous d’arrêter complètement leur utilisation ? Jacques Follet : nous sommes sur une exploitation classique du Pays de Caux de polyculture et d’élevage de 100 hectares. Depuis 20 ans, on réfléchit à la manière de produire en utilisant moins de pesticides. C’est une réflexion autant économique qu’intellectuelle. Economique parce que nos conseillers de la Chambre d’Agriculture confirment qu’avec moins de pesticides on peut gagner autant d’argent sinon plus, et intellectuelle pour l’environnement et la planète.Un réseau d’agriculture intégrée a démontré que sur une culture du blé, avec un seul désherbant, un seul insecticide et un seul fongicide, on obtient un meilleur revenu. Avec l’utilisation d’azote, de carburant, de pesticides, etc., l’agriculture fait autant d’émissions de gaz à effet de serre que les transports. Quand on est une personne censée on se dit qu’il faut arrêter. On va au bout de la réflexion et on a décidé de passer complètement au bio en 2010. Le psychologique est aussi important que les comptes. Quand tu as commencé à réduire l’utilisation des pesticides, tu n’as plus du tout envie d’en mettre. Je pense qu’il faut profiter de la crise pour changer nos pratiques.

Globules : est-ce que l’étape de la désintensification est une étape nécessaire au passage à l’agriculture biologique ? Jacques Follet : je crois que oui, c’est sûrement mieux d’être progressif car dans l’agriculture conventionnelle, quand on a un souci, on sort le pulvérisateur. Ce que tu ne peux plus faire en bio. C’est mieux d’apprendre progressivement à s’en passer. Il faut une phase

transitoire pour réfléchir.

Globules : quelles sont les grandes modifications à apporter et les grandes différences entre un système bio ou intégré et un système conventionnel ?Jacques Follet : pour l’élevage, nous avons déjà un système désintensifier en herbe et prairie. Il n’y a presque pas de changements puisqu’on n’utilise aucun produit de traitement. En ce moment avec la fièvre bovine catarale on préconise de mettre un insecticide.

Dans les régions où il n’y a pas de vaccination, les animaux s’auto- immunisent touts seuls. Pourtant, on nous oblige à utiliser des vaccins qui ont pour effets d’enrichir les laboratoires. Pour les cultures, nous étions en agriculture conventionnelle. La grande différence c’est que maintenant on n’utilise plus de pulvérisateur. Pour le maïs ce n’est pas un souci de désherber mécaniquement. Pour le lin, c’est un problème plus difficile à gérer

mais il y a une très forte demande de bio. Il faut acheter les bons outils (herse étrille, houe rotative, bineuse…), faire des « faux semis » pour faire germer les mauvaises herbes avant de semer le lin… Les besoins en énergie ne sont pas les mêmes.En Bio, il faut être autonome pour avoir une exploitation qui tourne d’un point de vue économique. Par exemple pour les animaux, il faut de l’herbage, ne plus acheter de tourteau de soja.

Globules : avez-vous eu peur de vous engager dans le bio ? Est-ce que c’est une démarche longue et difficile ?Jacques Follet : oui un peu. Je pense que des jeunes n’auraient pas peur. J’ai peur d’avoir des champs sales et une baisse de revenu le temps de trouver les bons marchés. Une démarche difficile sûrement et deux ans sont nécessaires pour faire une conversion car même si je n’utilise plus d’engrais et de pesticides c’est le temps nécessaire pour avoir la reconnaissance et le logo. Mais il y a quand même des aides à la conversion et la laiterie fait un effort pour payer le lait un peu plus cher.

Globules : est-ce que vous avez été influencé dans votre démarche par d’autres modes d’agriculture ou par vos enfants qui vont reprendre votre exploitation ?

Jacques Follet : oui par mes enfants. Une de mes filles, fromagère, est installée avec nous et elle veut faire du Bio. J’ai aussi une fille qui travaille au Brésil avec les paysans sans terre (on leur a distribué des terres en friche dans le sud du pays). Ils font presque tous du biologique mais aux alentours de leurs cultures il y a des champs de soja transgénique avec dispersion d’insecticides et de Roundop en avion. Actuellement, 80% du soja importé est transgénique. La

Cultiver sans polluer ou le moins possible, c’est le pari tenu par des agriculteurs qui ont décidé de changer leurs habitudes et de se lancer dans une agriculture durable, plus respectueuse de l’environnement. Jacques Follet est un agriculteur convaincu de la nécessité de ces changement. Son exploitation « Les Prés d’Artemare » est en passe de devenir une exploitation biologique. Rencontre chaleureuse et échanges riches entre un agriculteur confirmé et des élèves du lycée Agricole d’Yvetot, eux-mêmes futurs exploitants agricoles. Méthodes de travail, difficultés rencontrées, rendements…mais aussi la dimension humaine et l’état d’esprit, sont autant de sujets abordés pendant cet échange.

Histoire d’une conversionDe l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique…

Classe Bac Pro

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Depuis 4 ans, l’association Les Défis Ruraux organisent « Les Bons Repas de l'Agriculture Durable » dans les collèges de Seine-Maritime et lycées de Haute-Normandie pour sensibiliser l’ensemble des élèves et restaurants scolaires à une consommation alimentaire responsable : valorisation des productions locales respectueuses de l'environnement et utilisation de produits locaux de saison. 200 000 convives bénéficient chaque année de ces repas.

Pour aller plus loin dans la réflexion, une animation pédagogique nommée « Epiez

dans l'plat » proposée par l’association CARDERE accompagne la mise en place de ces Repas durables. S'interroger sur nos modes de consommation et prendre conscience que nos choix de nos produits alimentaires ont impact sur notre environnement, sur notre santé, voire sur un certain modèle social, sont les objectifs visés par ces ateliers interactifs d’une durée de deux heures : manipulations et expériences ; « Empreinte écologique d'une tomate » ; « La terre ne peut pas tout taire »; « Des choix dès l'achat »; « Quand saison rime avec raison »Cette opération, soutenue financièrement par le Département Seine-Maritime et la Région Haute-Normandie, ne coûte pas plus cher aux familles ou à l'établissement scolaire.

Aujourd'hui les Défis Ruraux proposent aussi ces repas durables aux communes haut-normandes pour mettre en place une alimentation responsable dans les écoles primaires !

Pour en savoir plus : www.repas-durables.fr - Les Défis Ruraux, Antoine Fitte au 02 32 70 43 59 ou [email protected]

Les Bons Repas de l'Agriculture Durable

Des repas durables pour une alimentation "responsable"

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solution pour éviter les OGM, c’est de ne plus donner du soja aux animaux .

Globules : comment les autres agriculteurs réagissent-ils ? Comment percevez-vous leur regard ?Jacques Follet : il y a des personnes ouvertes qui sont curieuses car on a des résultats économiques assez bons. Mais on est plutôt considéré comme les moutons noirs, comme les empêcheurs de tourner en rond, les empêcheurs de traiter car on est au milieu d’un plateau où tout le monde traite. De la même manière que tout le monde s’habille pareil dans certains milieux, en agriculture, tout le monde travaille de la même façon.

Globules : quelles sont les incidences économiques de cette conversion ? Augmente-t-elle les coûts de production ou les limite-t-elle ?Jacques Follet : elle limite les coûts de production, c’est très clair. Il y a moins de rendements mais on valorise mieux les produits. Il y a tellement de demande pour le lin, que ce n’est pas un problème pour le valoriser. Même la redoute s’intéresse au lin bio. Il faut trouver des variétés résistantes comme avec le blé et la pomme de terre. La recherche en a déjà trouvé. On est obligé de trouver des semences bio qui coûte cher, mais on peut mettre de la semence fermière.

Globules : quels sont les impacts sur vos rendements ? Pensez-vous que votre production va baisser et envisagez-vous d’augmenter vos prix de vente si c’est le cas ?Jacques Follet : on produit entre 7000 et 8000 litres de lait actuellement et nous sommes déjà en production désintensifiée. On va peut-être avoir une baisse de 500 litres environ car même si la production réduit un peu en hiver, ce n’est pas le cas en été. On économise sur les charges comme les frais vétérinaires qui diminuent. D’un point de vue économique, c’est complètement rentable. Pour le blé, nous avons moitié moins de rendements. En lin et maïs, il y a peu de baisse de rendement. Le plus gros problème en Bio, c’est le « salissement » des cultures et l’azote (elle est importante pour la croissance des cultures, surtout au printemps (ndlr)) qui manque un

peu même si on le trouve naturellement dans le sol. On touche 70 euros de plus pour 1000 litres de lait et le blé Bio est valorisé à 300 euros la tonne contre 120 euros en conventionnel.

Globules : est-ce que la conversion au bio réduit vos primes et est-ce un frein ?Jacques Follet : Les primes sont acquises de manière historique en fonction des hectares cultivés. L’Etat a décidé d’aider davantage les agriculteurs bio avec l’octroi de primes environnementales. On va aussi avoir des crédits d’impôts donc, au final plus de primes qu’avant.

Globules : avez-vous observé des changements sur la qualité de vos produits et quel retour avez-vous de votre clientèle ?Jacques Follet : nous faisons de la vente directe de fromage et nous avons toute une clientèle qui vient des AMAP. L’intérêt quand on passe au bio, c’est d’être en lien avec les consommateurs avec ces systèmes de vente. Globules : avez-vous déjà remarqué des modifications sur la faune et la flore de votre exploitation ?Jacques Follet : toutes les prairies sont sans insecticides et depuis 15 ans, un ornithologue de la Ligue Protectrice des Oiseaux fait le comptage. Il a constaté un doublement du nombre d’espèces d’oiseaux sur notre ferme. Pour la flore, il est encore un peu tôt pour savoir.

Globules : d’après-vous quels sont les principaux freins au développement d’un tel système de production qui paraît si parfait et durable ? Jacques Follet : c’est techniquement plus compliqué de faire du bio car pour l’agriculture conventionnelle on a toujours quelqu’un qui peut nous conseiller. Là on est tout seul car il n’y a pas encore de références. En plus, la Haute-Normandie a de très bons rendements en agriculture conventionnelle. On gagne très bien sa vie donc le changement ne motive pas les agriculteurs.

Globules : comment vous sentez-vous depuis que vous avez entamé cette transition ?Jacques Follet : serein, même si je suis parfois un peu inquiet d’un point de vue technique. C’est plus difficile avec l’âge car j’ai fait toute ma carrière en conventionnel. Je suis très content d’avoir fait ce changement. Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt car on sait maintenant que c’est primordial de réagir pour l’environnement si on ne veut pas aller à la catastrophe.

Propos recueillis par Guillaume Martin, Aurélien Ducouroy, Amélie Larat, Charlène Navarre, Thibaut Sailly, Jérôme Langlois, Paul Masurier, Geoffroy Alard, Cindy Pigné, Guillaume Lebas, Aurélien Fontaine, Lecouteux Edouard – élèves en BAC Professionnel « Conduite et gestion d’une exploitation agricole, option bovin/lait » - Merci à Thierry Degrave enseignant au Lycée Agricole d’Yvetot.

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Conta

ct Les Prés d'Artemare - Impasse d'Artemare, 76450 Saint-Vaast-Dieppedalle - Tel : 02 35 96 57 41

« Les prés d’Artemare »- Trois associés : Marie-Odile et Jacques Follet et leur fille Sophie Grenier. Bientôt, le mari de Sophie deviendra le 4ème associés. Et un salarié : Vincent, titulaire d’un BAC Professionnel. - Environ 45 vaches pour une production annuelle de 280 000 litres de lait dont 50 000 litres sont transformés en fromage, beurre, crème, fromage blanc, …La transformation d’une partie du lait et la vente directe explique le nombre important de travailleurs sur l’exploitation.- Les vaches pâturent le plus longtemps possible de début mars à mi-novembre. Elles mangent de l’ensilage d’herbe et de maïs l’hiver. Les prairies représentent 40 ha sur les 103 ha de l’exploitation. Le reste se partage entre blé (25 ha), orge(4 ha), colza (8 ha), lin(12 ha), féverole(4 ha), betteraves sucrières(5 ha) et maïs (5 ha).

R e p o r t a g e , Y v e t o t

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De l’idée à l’action... les assosAssociation 1001 légumes – Le Potager de Beaumesnil

« UNE HISTOIRE D’ÉQUILIBRE » Concilier activités pédagogiques, touristiques et économiques, c’est le pari tenu par l’association 1001 légumes qui réunit l’ensemble de ces activités sur le Potager de Beaumesnil.Ouverte depuis juin 2008, cette exploitation agricole associative est un site hors du commun totalement dédié à la biodiversité pour le plaisir des petits et des grands. Un potager conservatoire, sorte de « Musée du légume », permet aux visiteurs de se promener parmi plus de 500 variétés des légumes, toutes aussi étranges qu’originales, rares et anciennes, comme l’oca du Pérou, la poire de terre, la capucine tubéreuse, les crosnes du japon et une centaine de variétés de tomates… Ouvertes au public de mi-mai à mi-octobre, des visites guidées racontent l’histoire de certains légumes et leur voyage jusqu’à nos assiettes. Il y est possible aussi de plonger son nez dans les différentes odeurs de menthe et d’aromates et d’y faire des dégustations…Ici, tout est en fait une histoire d’équilibre naturel. Les légumes cultivés ne sont pas semés au hasard, certaines variétés se préservent mutuellement des insectes (leurs odeurs protégent les autres variétés). Un « rucher école » (où sont formés des apiculteurs) permet la pollinisation des légumes et d’une jachère de fleurs située à proximité du potager. Les règles de cultures appliquées sont complètement naturelles et écologiques, elles respectent les cycles naturels avec des principes simples de rotation des cultures, d’associations de légumes et de repos des sols par la jachère. Tout ce savoir faire, toutes ces astuces, sont transmis aux amateurs de jardinage dans le cadre des activités pédagogiques. L’atelier « jardin potager », propose aux jardiniers débutants ou confirmés de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques, tandis que le « Club des jardiniers en herbe » accompagne les enfants dans la mise en place d’un jardin potager. La création d’une activité de maraîchage biologique et la vente directe de légumes aux consommateurs sous forme d’une AMAP (Association de Maintien d’une Agriculture Paysanne) a permis de rendre ce site touristique et pédagogique viable économiquement. Les légumes produits sont frais, de saison, diversifiés, cultivés sans herbicides ni pesticides et disponibles à mesure qu’ils mûrissent. La production maraîchère et en plein développement et atteindra bientôt 2 Ha en pleine terre et 1000 m2 sous serres.Association 1001 Légumes, Le Potager de Beaumesnil, 7 rue des Forges, 27410 Beaumesnil - Tél : 02 32 46 02 54 - 06 84 67 93 21 - [email protected] - www.1001legumes.com

Les rendez-vous du Potager de Beaumesnil Dimanche 17 mai : Papotages au potager : vente et échanges de plantsDimanche 28 juin : Symphonie du miel : pour tout savoir sur le miel et les abeillesLes 26 et 27 septembre : Festival des 1001 légumes : 2ème édition de la grande fête des légumes

Depuis plus de 10 ans, l’association les « Défis Ruraux agit pour le « maintien d’un tissu rural dense et actif, afin de conserver une campagne vivante et accueillante ». « Ses bénévoles et salariés développent des actions, mènent des projets concrets pour un développement durable dans les campagnes Haut-Normandes : économiquement viable, écologiquement sain et socialement équitable ».Toutes leurs actions : aide à l’installation agricole et non-agricoles, mises aux normes, contrat en Agriculture Durable, les Bons Repas de l’Agriculture Durable, éducation à l’alimentation «responsable», Groupe Herbe, la filière bois énergie, les filières courtes, le réseau de fermes de démonstration, les grandes cultures économes.Retrouvez toutes ces actions en détail sur

www.defis-ruraux.frLes Défis Ruraux, Le Bourg 76190 Allouville Bellefosse - Tel: 02 32 70 19 50 - [email protected]

Produire et consommer « militant »

Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

Des campagnes vivantes et accueillantes

Les défis ruraux

1001 légumes

Consommer localement, être en lien direct avec son producteur, savoir ce que l’on mange, défendre ses droits de consommateur tout en préservant ceux du producteur…sont les idées défendues par les AMAP, Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Ces associations, qui fleurissent depuis plusieurs années en France, regroupent des consommateurs et un ou plusieurs producteurs qui s’associent pour la vente directe de leurs produits. Adhérer à une AMAP c’est adhérer à des idées qui garantissent une alimentation saine et un environnement préservé : les produits sont frais, de saison, diversifiés, produits à partir de variétés végétales ou races animales de terroir ou anciennes, souvent biologiques et disponibles à mesure qu’ils mûrissent. La proximité de la ferme minimise les transports et l’usage d’emballage. Le fonctionnement de chaque AMAP est décidé localement, entre consommateurs et producteurs : les légumes à cultiver, le prix de la souscription et les modalités de distribution des produits (fréquence, lieu, horaires...).Consommateur et producteur s’engagent réciproquement l’un envers l’autre :- le consommateur paie à l’avance une partie de la récolte pour garantir à l’agriculteur un revenu et faciliter l’installation de jeunes producteurs ou la transition vers des modes de production plus écologiques. Il partage ainsi avec lui les risques et les bénéfices liés aux aléas et aux périodes d’abondance. - le producteur, quant à lui, s’engage à fournir des produits de qualité nutritionnelle et environnementale et à assurer une transparence sur la vie de son exploitation (situation économique, origine des produits fournis, méthodes de production utilisées).Il existe actuellement 22 AMAP réparties en Haute-Normandie. Pour en connaître la liste et les contacts, rendez-vous sur http://amaphn.free.fr

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86A s s o sDe l’idée à l’action... les assos

Le Groupement Régional des Agriculteurs Biologiques

LA RÉFÉRENCE DU « BIO » EN HAUTE-NORMANDIELe monde de l’agriculture bouge. Les agriculteurs, cultivateurs et éleveurs, s’intéressent de plus en plus à de nouvelles pratiques et les consommateurs se préoccupent davantage de leur alimentation. Les mentalités évoluent, les politiques et réglementations suivent le mouvement. Le rôle d’information du Groupement Régional des Agriculteurs Biologiques de Haute-Normandie en est d’autant plus précieux. Créé en 1992 par une poignée d’agriculteurs, il compte aujourd’hui 80 adhérents et 5 salariés qui répondent à cette demande croissante d’informations. Son rôle est de promouvoir, informer et développer l’agriculture biologique auprès de tous, consommateurs et agriculteurs. Son action auprès du grand public se concrétise par l’organisation de manifestations publiques comme Le Printemps Bio, par la mise en place de « repas bio » dans les cantines des collectivités territoriales et des établissements scolaires, le prêt d’expositions…Le GRAB réalise également le guide « Manger Bio en Haute-Normandie » qui recense l’ensemble des magasins spécialisés, marchés, ventes à la ferme, Associations de Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) et des visites de ferme. Son travail auprès des agriculteurs, bio et non bio, est plus spécifique et technique. Il participe à leur formation (groupes d’échanges de pratiques et intervention dans les lycées agricoles), les accompagne dans leurs démarches de conversions à l’agriculture biologique (réalisation de diagnostiques et aide à la mise en place des changements nécessaires), leur apporte des conseils techniques (expérimentation et récolte de données technico–économiques sur de réseaux de référence). Par ailleurs, il a un rôle essentiel de relais d’informations auprès des agriculteurs sur la Politique Agricole Commune, la réglementation, les avancées politiques, les aides…Le GRAB est devenu la référence régionale en matière d’agriculture biologique. Il a signé en ce début d’année, une convention de partenariat avec les Chambres d’Agriculture de Haute-Normandie visant à encourager et à augmenter le nombre de conversion à l’agriculture bio dans notre région. Contact : Groupement Régional des Agriculteurs Biologiques de Haute-Nomandie, 9 rue de la Petite Cité, BP 882, 27008 Evreux cedex – Tel : 02 32 78 80 46 – [email protected] - www.bio-normandie.org

Quelques chiffresLa part des surfaces bio par rapport à la Surface Agricole Utile (SAU) en Haute-Normandie est de 0.4 % et de 2% pour la France. Les surfaces bio représentent 9% en Italie, 13% en Autriche, 5 % en Allemagne de la SAU de ces pays.

ECO-CHOIXAssociation de la région de la Pointe de Caux tournée vers la pédagogie.Eco-Choix, 21, Rue Albert Gibet, 76430 Saint Romain de Colbosc [email protected] - www.ecochoix.free.fr

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INF’OGM « Depuis 1999, Inf’OGM réalise un travail de recueil et de traitement de l’information sur la situation des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) en France et dans le monde. Face à la nouveauté que représente cette technologie, Inf’OGM s’est toujours efforcée de ne pas prendre position dans le débat autour des dangers et avantages des PGM (Plantes Génétiquement Modifiés), considérant que les citoyens avaient besoin avant toute chose d’une information la moins orientée possible pour se construire leur propre opinion.» Inf’OGM, 2B, rue Jules Ferry, 93100 Montreuil - Tel : 01 48 51 65 40 - www.infogm.org

Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (ACAP) Un collectif d’associations lancé en octobre 2004 travaillant « sur les risques liés aux pesticides et sur les alternatives à l’utilisation de ces toxiques. » - www.collectif-acap.fr

Terre de liens « Terre de liens propose de changer le rapport à la terre, à l’agriculture, à l’alimentation et à la nature, en faisant évoluer le rapport à la propriété foncière. Valorisant les dimensions collectives et solidaires pour l’accès à la terre et sa gestion, les membres de Terre de Liens agissent, aiguillonnent, débattent et soutiennent les modes de vie et les pratiques agricoles soutenables pour l’humanité et sa planète. » www.terredeliens.org

1001 légumes

1001 légumes

D'autres contacts utiles

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Agathe Montagnon

Exprimez vous !

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Et plus tard... « Je pense qu’on sera obligés d’utiliser moins de pesticides. »« On retournera à ce qu’ont fait les anciens qui ne traitaient pas tant que ça. »« De plus en plus de personnes se posent la question de traiter moins. »« Plus tard ils inventeront des machines qui remplaceront les produits. »« On trouvera peut-être des molécules non toxiques. »« C’est dans la tête, c’est important d’aimer ce qu’on fait, si tu traites toute la journée, tu te vois comme un pollueur. »

Elèves du Lycée Agricole d’YvetotBac Pro « Conduite et gestion d’une exploitation agricole, option bovin lait »

les pesticides... « On étudie comment ne pas en utiliser. »« On en trouve dans l’alimentation, on en trouve partout. »« C’est pour éviter les maladies des plantes, détruire les mauvaises herbes, favoriser la production et la vie de la plante. »« Des molécules actives nocives pour les êtres vivants. »

Les utiliser ou pas ? « Nos parents ne mettent rien pour se protéger pour aller plus vite et gagner du temps. On a l’impression qu’on pollue plus si on se protége car en plus ça se voit. »« Ce qui est dur c’est le regard des autres agriculteurs sur nous. »« Mais si tu reprends l’exploitation de ton père, tu crois que ton père sera d’accord que tu fasses du bio ? » « C’est important d’être en accord avec nos parents, c’est un respect vis-à-vis d’eux. »

Sur le vif...

Daniel Hadwiger

Theuville-aux-maillots

De la rencontre à l’action pour l’agriculture durable…

L’occasion d’inviter la populationLa semaine du développement durable 2009 a pour thème la consommation durable. Elle nous a donné l’occasion d’inviter le 3 avril la population de notre petit village (430 habitant-es) à discuter des produits que nous consommons et des agricultures qui nous les fournissent. Des témoignages de plusieurs agriculteurs qui adoptent des démarches respectueuses de l’environnement (agriculture durable, conversion agriculture biologique) ont permis d’ouvrir le débat sur les produits que consommons : d’où viennent-ils ? comment ont-ils été cultivés ou élevés ? Comment les habitant-es de Theuville pourraient acheter des produits alimentaires sains, respectueux de l’environnement et accessible à tous. Nous avons donc imaginé, à quelques uns, d’organiser des approvisionnements à travers des circuits courts, non seulement pour procurer aux habitant-es de Theuville un accès à des produits de qualité à un prix abordable, mais qui permettent aussi à des producteurs locaux de pouvoir vivre plus correctement de leur travail, tout en s’engageant à terme dans des démarches agricoles moins consommatrices d’engrais et de pesticides .Première initiative concrète : un groupement d’achat de plusieurs familles theuvillaises auprès d’un éleveur de porcs local qui adopte des pratiques d’agriculture durable. Première livraison début mai, nous espérons une vingtaine de familles. Une belle perspective d’alliance producteurs-consommateurs pour un développement local et culturel de notre commune et de ses environs.

Christel Ledun, conseillère municipale de Theuville aux Maillots

Témoignage

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Daniel Hadwiger

Des petites astuces pour aider vos plantes, je suis sûr que vous en connaissez…

Poème

Qu’est qu’un produit de traitement ? Il faut savoir qu’il existe plusieurs catégories de produits phytosanitaires qui sont les herbicides (ce sont les désherbants), les fongicides et les insecticides, acaricides. On peut trouver dans le commerce les fongicides et les insecticides ensemble sous le nom de produit totaux.Les herbicides, ou désherbants, comme leurs noms l‘indiquent servent à détruire des végétaux non désirables à un endroit donné. On en trouve des totaux qui ne font aucune distinction comme le Roundup, marque leader dans les commerces dont la matière active est le glyphosate, matière que vous trouvez dans la plupart des désherbants totaux. Et les sélectifs qui détruiront les indésirables sur une parcelle déjà cultivée.Il n’y a pas à ma connaissance de désherbant que l’on puisse utiliser en agriculture biologique, l’action n’étant pas elle-même naturelle, seulement des subterfuges qui consistent à pailler avec de l’écorce, de la paillette de lin, de la fève de cacao… à brûler à l’aide d’un désherbeur thermique, ou encore griffer le sol a l’aide d’outils pour limiter leur développement.Les fongicides combattent tous les champignons qui sont responsables des pourritures, blancs, maladies vasculaires ou fontes des semis. Il existe quelques produits biologiques qui permettent de soigner les plantes

atteintes, mais je préfère les utiliser en dernier ressort. Il existe une grande diversité de techniques et de stratégies pour maintenir une plante en bonne santé. Jardiner bio ne consiste pas seulement à remplacer les produits artificiels ou chimiques par des solutions plus naturelles. Une bonne gestion, associée à des pratiques traditionnelles comme l’entretien des sols, la rotation des cultures, une bonne hygiène, le respect des périodes de semis et de plantations, la sélection de cultivars plus résistants… permettent de palier à l’utilisation des fongicides. Mais il arrive parfois que cela ne suffise pas à les sauver pour des raisons climatiques ou à cause d’un emplacement inadéquat, dans ces cas-la la solution écologique est de renoncer avec élégance.Il existe deux types d’insecticides : les sélectifs et les totaux. Ils servent à détruire les insectes qui se nourrissent de nos plantes.Si vous ne souhaitez pas utiliser de produits, qu’ils soient chimiques ou biologiques, il existe d’autres moyens qui consistent à utiliser d’autres insectes prédateurs ou parasites friands des individus qui saccagent nos plates bandes, que l’on appellent auxiliaires. La plus connue étant la coccinelle prédatrice de nos ennemis les pucerons, ou bien encore en associant deux plantes, qui s’aident mutuellement, en offrant le gîte à des prédateurs pour l’autre par exemple…Ce sont quelques exemples parmi d’autres qui permettent de pallier à l’utilisation de produits chimiques. Je suis convaincu que nous pouvons nous passer de ces produits dans nos jardins, en entretenant un écosystème, c’est dans notre intérêt. Il ne faut pas hésiter à demander conseil et à se documenter. La plupart du temps, les personnes utilisent des produits qui ne sont pas adaptés à l’utilisation qu’ils souhaitent en faire, et les « sur dosent ». Certes, les produits de traitements d’origine chimique sont souvent plus efficaces, plus faciles et aussi plus rapides, mais aussi plus coûteux et moins respectueux pour vous et l’environnement. J’en profite pour rappeler qu’un produit de traitement biologique peut être aussi dangereux qu’un produit d’origine chimique, il est seulement respectueux pour l’environnement, à condition de respecter les doses et l’utilisation pour laquelle il est fait.Essayez donc chez vous dans votre jardin d’utiliser des petites astuces pour aider vos plantes, je suis sûr que vous en connaissez !

Pierre Lasne, horticulteur

La nourriture des hommesNous, les hommes, devons nous nourrir ainsi que nos enfants.Mais comment nous nourrissons nous ? Comment être sûrs que les pesticides et les insecticides ne nous rendent pas malades ? Pouvons-nous faire confiance aux OGM ?En tout cas, nous devrons les subir. Même s'ils ne règlent pas le problème de la faim dans le monde, ils provoquent un changement. Au niveau de la santé, la thérapie génique est à la pointe du progrès. Comment gérerons-nous ce progrès ?Parviendrons-nous à résoudre le problème essentiel, celui de la faim ?

Françoise Boissière

Agathe Montagnion

La bioLa pesticideL'OGM

Daniel Hadwiger

Point de vue d'horticulteur

Histoire de tomates

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« Le carnet de vie », un atelier d’expression qui mêle la parole à l’écriture, au collage et au dessin.Zoom sur l’exposition des carnets réalisés au collège Jean-Claude Dauphin de Nonancourt le 16 février dernier.« Les scorpions » et « Le père fouettard » sont les pseudonymes que deux groupes d’élèves de 6ème se sont attribués le temps de leur atelier, de novembre 2008 à janvier 2009. C’est ainsi qu’ils ont aussi nommé leur carnet de vie. Le carnet de vie est un « livre objet » conçu entièrement par les élèves, dans lequel s’inscrivent les idées et les images de chacun par rapport à des thèmes qu’ils choisissent, des sujets qui les passionnent ou bien les révoltent. Cet atelier est un espace privilégié d’écoute et d’échange, la parole de chacun y est respectée. À travers la réalisation collective du carnet de vie, chaque élève peut apporter une compétence, un savoir-faire ou tout simplement un commentaire.

Pour en savoir plus sur le carnet de vie : Globules, 02 35 07 45 85www.globules.com

B i b l i o , z o o m

Choisir notre avenir : pour une vie plus saine, utilisez les produits chimiques avec modération ! Health and Environnement

Alliance ; Mouvement pour le droit et le respect des générations futures. Bruxelles : Health and Environment Alliance, 2008, 33 p.Quatre mini-bandes dessinées présentent les dangers des produits chimiques que chacun utilise quotidiennement ou subit dans la vie de tous les jours (cosmétiques, pesticides, produits d’entretien et de bricolage). Les produits chimiques les plus usuels sont cités et commentés, et des pistes d’action et de comportements sont indiquées au lecteur.A télécharger sur : http://www.choosingourfuture.eu/download/Choisir_notre_avenir.pdf (page vérifiée le 10/01/2009)

Pesticides, danger ! Maison de la consommation et de l’environnement. Rennes : Mce, 2008, 32 p.Guide pour comprendre les problèmes posés par les pesticides et montrer qu’agriculteurs, collectivités et particuliers peuvent en réduire l’utilisation. Le livret

aborde également la question des pesticides à l’intérieur de la maison.A télécharger sur : http://www.mce-info.org/Pesticides/docs_pdf/Pesticides-danger.pdf(livret) et http://www.mce-info.org/Pesticides/docs_pdf/bibliographie-livretpesticides.pdf (bibliographie)

Mauvaises herbes, on vous aime ! Maison de la consommation et de l’environnement. Rennes : Ville de Rennes, 2006, 15 p.Tour à tour comestibles, insecticides, fongicides, médicinales… ou tout

simplement décoratives, les mauvaises herbes peuvent se révéler utiles au jardin.A télécharger sur : http://www.mce-info.org/Pesticides/docs_pdf/livret-herbes.pdf

Vers l’exploitation agricole durable Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie.Rouen : AREHN, 2006, 32 p. (Environnement Haute-Normandie)Comment les exploitations agricoles de

Haute-Normandie peuvent-elles répondre aux nouvelles exigences qui s’imposent maintenant à elles, notamment en matière environnementale ? «Vers l’exploitation durable» apporte des éléments de réponses en s’appuyant sur des témoignages et des exemples issus pour la plupart de la profession agricole.A télécharger sur : http://www.arehn.asso.fr/publications/agriculture_durable/sommaire.html

Produits de jardinage : les gestes écocitoyens Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie. Rouen : AREHN, 2004, 4 p. (Connaître pour agir ; 17)Désherbant total, anti-limaces, maladie des rosiers : la liste des produits de jardinage est impressionnante ! Pour s’y retrouver et essayer de jardiner au naturel, cette plaquette propose des solutions qui concernent tous les jardiniers

amateurs. A télécharger sur : http://www.arehn.asso.fr/publications/cpa/cpa17.pdf

Jardiner écologique sans pesticide Masson, Tina ; Masson, Eric. Paris : Eyrolles, 2008, 181 p.Des solutions pour mener une lutte biologique efficace dans son jardin. L’ouvrage met en avant les techniques d’observation et de piégeage des

ravageurs, et définit ensuite les principaux auxiliaires et plans de lutte.

Pesticides : révélations sur un scandale français Nicolino, Fabrice ; Veillerette, François. Paris : Fayard, 2007, 384 p.La France détient le record mondial d’utilisation de pesticides par hectare de

terre agricole. Les auteurs font un état des lieux percutant avant de proposer des solutions.

Un monde sans pesticides : dossier. L’Ecologiste, décembre 2006-mars 2007, n°21, 32 p.Peut-on se passer des pesticides ? Oui, et dans tous les domaines ! Une

démarche d’autant plus urgente que la France détient le triste record européen de consommation de pesticides, utilisés à 90 % par l’agriculture. Ce dossier rapporte qu’il existe des alternatives aux pesticides aussi bien au jardin ou en viticulture, en élevage ou au verger, à la maison ou en grandes cultures, pour la production de semences ou de miel, pour les espaces verts ou la lutte contre le paludisme.

Nom (ou organisme) :Adresse :

86 Biblio de l’AREHN

Contact : AREHN, 8 allée Daniel-Lavallée (48, rue Saint-Hilaire) 76000 Rouen, tél. : 02.35.15.78.00 / mail : [email protected]

"Le carnet de vie"

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Globules en vente dans vos

librairiesEvreux :- L’oiseau Lire - 91 rue Joséphine

Louviers : - A La Page - 16 rue du Matrey

Rouen : - La Renaissance - 18 rue Alsace Lorraine - Le Thé Majuscule - 8 place Calende - L’Armitière - 5 rue des Basnages- L’Echos des Vagues -19 rue Alsace Lorraine- Artisans du Monde - 82 rue de la République

À la rencontre des libraires

B i b l i o , z o o m

Nom (ou organisme) :Adresse :

Bulletin d’abonnement

Globules 85, – janvier/février –LIBERTÉ ÉGALITÉ ...PRÉCARITÉ

Globules 86, – mars/avril – CULTIVER avec quels produits ?

Globules 87,– mai/juin – VOUS AVEZ DIT HANDICAP ?

Globules 88, – été – ÉCOLOGIE : C’EST CHER ?

Globules 89, – septembre/octobre –CROYANCE & DOUTES

Globules 88, – novembre/décembre –AMOUR AMITIÉ

Globules n°87 :Vous avez dit handicap ?

Département de l'Eure

Préfecture de Seine-Maritime

Abonnez-vous ! Abonnez-les ! Vous souhaitez faire profiter votre entourage du journal Globules ?Vous gérez un service ou une structure qui accueille du public ?Mettez à disposition le journal Globules et favorisez l’information et la réflexion sur des sujets tels que la jeunesse, la santé, l’environnement...

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Pour plus d’infos, nous contacter : 02 35 07 45 85 ou [email protected] coordonnées :

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les thèmes 2009 :86

P r a t i q u e

Globules est édité par l’Écrit-Santé, association loi 1901. Agrément Jeunesse et Éducation Populaire n°76/560 - août 1998Directrice de publication et rédactrice en chef : Christine TernatAssistante de rédaction : Delphine EnsenatChargée de mission : Hélène Lefrançois, Stéphane LandaisConseiller scientifique : Dr Jean ThibervilleSite Internet : Laurent LebiezComité de rédaction et de lecture Globules :Hélène Lefrançois, Delphine Ensenat, Cécile Gillet, Laurent Lebiez, Anne Mauconduit, Christine Ternat, Jean Thiberville, Zabou, Damien Anne, Sophie Garache, Christel Ledun, Christine Etienne, Stéphane Horlaville, Julie Godichaud, Marine Piquel, Sylvie Vasseur, Chloé Argentin, Marc Heullant, Elodie Cellier, Laurent Gruau, Marie Françoise CottinPilotage : Christine Ternat Reportages : Vanina Esdras, Daniel Hadwiger, Wided Hakimi, Rebecca Vasseur, Maxime Magnan, Jezabel Mulot, Clémentine Samson, Elodie Lefrançois, Charlène Cauchois, Kelly Widoot, Alexia Simoes, Eugénie Dewilde, Céline Crozet, Blandine Commère, Amandine Lebrun, Laurène Lecomte, Mathieu Courtois, Mélissa Boitel, Sophie Rio, Laura Jourdain, Melissa Beaumesnil, Emilie Villier, Aurore Pamboukjan, Marion Legrand, Marion Lebigot, Julie Argentin, Justine Saunier, Mélanie Masurier, Anaïs Dehaut, Margot Harel, Laêtitia Noiron, Hélène Six, Margot Maloisel, Julie Platel, Coralie Vautier, Guillaume Martin, Aurélien Ducouroy, Amélie Larat, Charlène Navarre, Thibaut Sailly, Jérôme Langlois, Paul Masurier, Geoffroy Alard, Cindy Pigné, Guillaume Lebas, Aurélien Fontaine, Lecouteux EdouardCouverture : Daniel HadwigerIllustrations : Daniel Hadwiger, Agathe MontagnonDiffusion : Delphine Ensenat et Christel LedunMaquette : Laurent LebiezEdition tirée à 7 000 exemplaires, avril 2009Imprimerie : ETC Yvetot (76)ISSN : 1259-6078 / Dépôt légal : à parutionParution bimestriellel’Écrit-Santé est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général

Siège social : Globules, 57, rue Victor Hugo, 76000 RouenTél : 02 35 07 45 85 Fax : 02 35 07 45 82Site : www.globules.com / email : [email protected] opinions exprimées dans Globules n’engagent que leurs auteurs. Les documents reçus ne sont pas rendus. Leur parution implique l’accord de l’auteur. Les indications de marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information sans aucun but publicitaire. La reproduction des textes, dessins et photographies publiées est interdite sans autorisation préalable.MERCI !Merci à tous ceux qui nous ont permis, par leurs écrits, leurs illustrations, leurs questions, leurs conseils, leur soutien technique et leurs encouragements, de réaliser ce numéro.

OURS

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Visibles ou non, nous avons tous nos faiblesses et nos fragilités, que nous vivons parfois comme des handicaps. Mais, qu’est ce qu’un handicap ? La définition officielle de 2005 parle de « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société… ». De son côté, la loi contre les discriminations protège les personnes ayant un handicap. Beaucoup de progrès ont été faits, et beaucoup reste à faire, parfois juste pour être respecté dans ce que l’on est avant tout : une personne. Comment vivre avec un handicap ? Comment l’accepter pour soi-même ou pour ses proches ? Souvent mal à l’aise face à ce problème posé par les personnes en situation de handicap elles-mêmes et les associations qui les représentent, quelle place notre société fait-elle aux personnes souffrant d’un handicap ? Du travail à la vie en famille en passant par les loisirs et l’accessibilité, vos témoignages, vos paroles « coups de gueule » ou « bonne humeur » nous intéressent…

Les pages de Globules vous sont ouvertes, envoyer nous textes, illustrations et photos avant le 28 mai 2009, 57 rue Victor Hugo, 76000 RouenTel : 02 35 07 45 85 / [email protected]

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Numéros nationaux : 0 800, 0 801 : gratuit depuis un poste fixe

0810 : prix d’un appel local depuis un poste fixe0821 : appel à 0,12 euros TTC/mn maxi0825 : appel à 0,15 euros TTC/mn maxi

NumérosutilesAIDES, Rouen 02 35 07 56 56 Le Havre 02 35 24 22 03 Planning Familial Rouen Rive Gauche 02 35 73 28 23 ASTER ( Accueil Sida Toxicomanie Entraide Réinsertion ), Evreux 02 32 33 60 81

ADISSA ( Association Départementale d’Insertion de Santé et de Soins des Addictions ), Eure 02 32 62 89 20Centre Spécialisé de Soins aux Toxicomanes, Eure 02 32 62 00 62Réseau Ville Hopital Toxicomanie (Rouen) 02 32 88 64 38La Passerelle (Elbeuf sur Seine) 02 35 78 00 50

Drogues Info Service 0 800 23 13 13

Tabac Info Service 0 825 309 310Alcool Assistance, Croix d’Or 0 821 00 25 26

Associations bénévoles d’entraide pour les personnes en difficultés avec l’alcool :Alcooliques anonymes 24h/24h : 02 35 07 73 00Alcool Assistance Croix d’Or : 02 35 07 73 00Croix Bleue : 02 35 32 43 69Vie Libre : 02 35 96 51 19

Si vous souhaitez figurer dans la liste des numéros utiles, envoyez nous toute forme de documentation nous permettant d’évaluer l’opportunité de la parution soit dans le journal soit sur le site internet (www.globules.com)

La Boussole (Rouen) :Centre d’accueil et de soins 02 35 89 91 84La boutique Dispensaire d’Accueil 02 35 70 41 20

Unité Méthadone 02 35 89 12 03 Centre de soins Maupassant (Neuville les Dieppe) 02 35 82 04 28ALINEA, Le Havre 02 35 19 32 43

Centres d’alcoologie et d’addictologie (pour tout renseignement ou rendez-vous) :Bois guillaume : 02 32 88 90 22 (ou 02 32 88 90 43)Le Havre : 02 32 74 61 30Dieppe : 02 32 14 74 90Evreux : 02 32 33 87 23Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie des 3 cantons :Lillebonne : 02 35 39 10 40Bolbec : 02 35 39 11 02St Romain de Colbosc : 02 35 13 87 44

Contraception, sexualité, sida, ist

Accés aux soinsMédecins du Monde : Le Havre 02 35 21 68 66Rouen 02 35 72 56 66 UMAPPP (Unité Mobile d’Action Psychiatrique pour Personnes Précarisées) : Rouen : 02 35 98 00 71

Croix Verte et Ruban Rouge : 02 32 47 52 61

Hébergement d’urgence 0 800 306 306 ou 115

Hébergement

Aide alimentaireLe Havre Restaurant du Coeur 02 35 19 91 30 Rouen Restaurant du Coeur 02 35 03 02 76 CCAS, La Chaloupe 02 35 71 90 69 Banque Alimentaire : s’adresser au CCAS ou à la Mairie de votre commune

Gonfreville l’Orcher Association OASIS 02 35 49 30 20 (Hébergement Temporaire pour familles ayant au moins un mineur à charge)

Le Havre Association des femmes en difficultés 02 35 24 82 48 (Hébergement d’urgence pour femmes avec ou sans enfant) Nous croyons en toit 02 35 53 01 17 Armée du salut 02 35 70 38 00

Evreux Association Aurore 02 32 02 38 13

Dieppe Armée du salut 02 35 82 51 03

Fécamp Association l’ESCALE (Hébergement d’urgence et temporaire) 02 35 29 62 79

La Boussole (Rouen) - Consult’ADO 02 35 72 84 84Espoir Mare Rouge 02 35 54 26 55 Parenthèse (Le Havre) 02 35 21 15 31 Parenthèse (Montivilliers) 02 35 30 95 00

Accueil et écoute ado

Écoute téléphonique

drogues

a

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c

o

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Fil Santé Jeunes 0800 235 236

SEPIA (Suicide Écoute Prévention Intervention auprès des Adolescents) 0800 235 236

PAEJ (Permanence d’Accueil et d’Ecoute Jeunes) 0 800 50 20 40

Écoute Ado : Rouen 02 35 62 93 31Yvetot 02 35 90 54 25 Neufchâtel en Bray 02 32 90 47 30

Associations d’accompagnement social spécifique en alcoologie :

Inser Santé (siège social Yvetot) 02 35 95 27 05 CLAP Haute-Normandie (Rouen) 02 35 72 53 30 Service Santé OHN (Rouen) 02 35 52 77 62

ANPAA ( Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie ) : Eure 02 32 62 02 21 Seine-Maritime 02 35 70 37 42

Point Accueil Écoute Jeunes (Elbeuf sur Seine) 02 35 78 92 95 Point Accueil Écoute Jeunes et Parents - ADISSA (Evreux) 02 32 62 89 20 Maison de l’adolescent (Le Havre) 02 32 74 27 30 Accueil Écoute Parents Enfants (Le Havre) 02 35 25 00 00 Accueil 83 02 35 88 19 66Accueil Ado (Dieppe) 06 79 67 44 84

Ni victime Ni battue pour le pays de Bray 06 70 05 46 56 CIDF (Centre d’information du droit des femmes) 02 35 63 99 99 MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples) 02 35 98 56 25 CNAGL (Centre Normand d’Aide aux Gays et Lesbiennes) 06 12 75 65 40

Accés aux droits, discriminations, violenceSOS Violence à l’Ecole 0 801 55 55 00 Ecoute enfance maltraitée 0 800 00 92 92 Allo enfance maltraitée 119 Jeunes écoute violence 0 800 20 23 23 Enfance et partage 0 810 13 13 10

Allo Enfance Maltraitée 119

SOS enfants disparus 0 810 01 20 14

Point Écoute Jeunes 0 800 86 87 88 du lundi au samedi, 14h-22h Ligne Azur en direction des personnes homosexuelles 0 810 20 30 40

SOS suicide Phenix (Le Havre) 02 35 46 24 25 Contact Normandie (dialogue entre parents & Homosexuels) 02 35 52 02 08 Collectif «Comme ça»(asso des gays & lesbiens de Haute Normandie) 06 89 75 30 08 SOS amitié (Le Havre) 02 35 21 55 11SOS amitié (Rouen) 02 35 60 52 52 L’Entre Temps, prévention suicide (Elbeuf) 02 35 78 13 00 La Porte Ouverte (Rouen) 02 35 70 67 03 Centre de Lutte contre l’isolement et le suicide (Rouen) 02 35 88 57 62Écoute parents 02 32 97 47 34SOS Homophobie 0810 108 133

Entretiens Pôle d’accompagnement psycho-social : 02 32 18 17 80 Ensemble : 02 32 96 09 60 Inseraction : 02 35 72 62 30

Alcool, drogues, tabac...

Sida Info Service 0 800 840 800 Sida Info Droit 0 801 636 636VIH Info Soignants 0 801 630 515Hépatites info service 0 800 846 800

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Plus d’infos : Annuaires traitant du dispositif de présentation et de prise en charge des drogues illicites, du tabac et de l’alcool en Haute-Normandie disponible à la DDASS : 02 32 18 31 90 et au CRES : 02 32 18 31 90

La HALDE 08 1000 5000Délégation Régionale aux Droits des Femmes : 02 32 76 50 31Victime de violences, vous avez besoin d’une écoute et d’un accompagnement ?lCASA : 02 32 88 82 84