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Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres 1/5 PRÉSENTATION Emprise Géographique Définition Couverture de terre - Toiture à très faible pente couverte d’une ou plusieurs couches de terre ou de mélange de terre, d’éléments organiques. - La toiture repose souvent sur un plancher de bois. - La vulnérabilité aux intempéries de la terre nécessitant un entretien constant, cette technique de couverture, progressivement abandonnée, est en voie de disparition. Mi lieu Dans l’espace MEDA, les couvertures de terre sont généralement présentes en milieu rural de plaine, de façon courante sauf en Espagne. En Syrie, les couvertures de terre s'observent dans tout le territoire, notamment dans les milieux ruraux en montagne et en plaine, ou dans la région cotière de Lattaqquié. Illustrations Vue générale : Vue de détail : Arts de bâtir: Pays : D1 – Couverture de terre Syrie

D1 – Couverture de terre

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Page 1: D1 – Couverture de terre

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres 1/5

PRÉSENTATION

Emprise Géographique

Définit ion

Couverture de terre - Toiture à très faible pente couverte d’une ou plusieurs couches de terre ou de mélange de terre, d’éléments organiques. - La toiture repose souvent sur un plancher de bois. - La vulnérabilité aux intempéries de la terre nécessitant un entretien constant, cette technique de couverture, progressivement abandonnée, est en voie de disparition.

M il ieu

Dans l’espace MEDA, les couvertures de terre sont généralement présentes en milieu rural de plaine, de façon courante sauf en Espagne. En Syrie, les couvertures de terre s'observent dans tout le territoire, notamment dans les milieux ruraux en montagne et en plaine, ou dans la région cotière de Lattaqquié.

I l lustrations

Vue générale : Vue de détail :

Arts de bâtir:

Pays :

D1 – Couverture de terre

Syrie

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D1 Syrie– Couverture de terre

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PRINCIPE CONSTRUCTIF

Matériaux

Nature et Disponibilité (sous quelle forme) La couverture est constituée d’une chape compactée d’une ou plusieurs couches de terre argileuse extraite à proximité, parfois mélangée à des éléments organiques (végétaux ou animaux) ou à de la chaux. En Syrie : Le liant du mortier est préparé avec une terre convenable, qu’on extrait d’un lieu proche. La terre argileuse est préférable afin d’assurer l’étanchéité. On mélange ce mortier avec de la paille servant d’armature. Modules, Dimensions, Epaisseurs, Dosages L’épaisseur totale de la chape varie de 7cm à 40cm, l’épaisseur courante se situant entre 10cm et 30cm. En Syrie : L’épaisseur totale de cette couverture varie entre 30 et 40 cm. Dosage : 75% de mortier de terre et 25% de paille.

Type de pose

Type de pose La chape est réalisée en étalant la terre ou le mélange en une ou plusieurs couches sur un lit de branches, de feuilles ou d’algues, ou bien directement sur le plancher ou la maçonnerie du support. La terre (ou le mélange) est ensuite compactée pour assurer l’étanchéité de la chape. En Syrie, procédé de mise en place de la bauge : La dernière couche de la structure en bois est composée de pimprenelle ou de feuilles de plantes. On étend la bauge préparée sur plusieurs couches, et on tasse chaque couche avec un rouleau comprenant une pièce cylindrique en pierre avec deux morceaux en bois fixés de chaque coté, et qu’on roule sur la surface à l’aide d’une corde. Ossature associée La couverture repose généralement sur un plancher de bois, parfois sur une ou plusieurs voûtes. En Syrie, le plafond prend appui sur les murs et sur un poteau mitoyen en pierre ou en bois, de section circulaire ou carrée, qu’on appelle « Al Samouk ». La structure du plafond est composée d’une poutre principale horizontale qui s’appuie sur le poteau mitoyen et sur les murs opposés, et de poutrelles secondaires perpendiculaires sur la principale. Au-dessus de ces poutrelles, on pose perpendiculairement des rangées de roseaux.

Evacuation des eaux

Pente adaptée (%) La pente, extrêmement faible, se situe généralement entre 1% et 5%, hormis au Maroc où celle-ci peut être plus forte. En Syrie, les pentes : ces pentes sont faibles et de l’ordre de 1-5% dans plusieurs directions. Le ramassage et le drainage des eaux : On distribue les gouttières selon la direction des pentes afin d’y accueillir les eaux. Collecte et évacuation des eaux La pente est suffisante pour permettre l’écoulement des eaux, dont l’évacuation est assurée par des gouttières ou des gargouilles, hormis en Egypte. En Syrie, le plafond s’appuie sur les murs et les dépasse parfois afin d’éviter l’écoulement des eaux pluviales. Traitement des points singuliers (rives, égouts, noue, faîtage…) La couverture présente une surface homogène. Parfois, les bords font l’objet d’ouvrages spécifiques (acrotères, avant-toits…). En Syrie, conformité au commentaire méditerranéen.

I l lustrations

Principe Constructif: vue générale

Principe Constructif : détails

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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)

Outi ls

Des outils spécifiques sont souvent utilisés pour le compactage de la terre. En Syrie, les outils utilisés sont : - Un tamis appelé « Al Sard » pour cribler la terre. - Un petit rouleau appelé « Al Marjliné » pour étaler la bauge. - Un outil pour mélanger la terre et l’eau (la pelle).

Métiers

Métier, Nombre de personnes nécessaires Les couvertures plates de terre sont souvent mises en œuvre par le constructeur du bâtiment (maçon), quelquefois aidé par le propriétaire ou le voisinage, quand ce n’est pas le propriétaire lui-même qui réalise l’ouvrage. Une à six personnes au minimum sont mobilisées, selon les cas, pour ces ouvrages. En Syrie, un maçon exécute cette opération et les habitants travaillent à l’entretien.

Performances

Étanchéité, Protection aux intempéries La résistance des couvertures plates en terre est généralement faible, face à la neige, à la pluie et aux importantes variations hygrométriques (périodes de sècheresse) provoquant un craquellement de l’argile. En Syrie, l’étanchéité est faible et non assurée. De même, la protection contre la pluie est faible. Isolation Thermique En raison du pouvoir isolant et de la forte inertie de l’argile, les couvertures plates en terre offrent de bonnes performances thermiques, à condition que la ventilation de la toiture soit suffisante. En Syrie, l’isolation thermique est bonne grâce à l’épaisseur du plafond, à condition d’assurer une aération convenable.

Pathologie de viei l l issement

Liée au matériau et aux conditions climatiques : La faible résistance mécanique de l’argile contribue à sa vulnérabilité à l’érosion pluviale; ce matériau est en outre extrêmement sensible aux variations hygrométriques, provoquant des craquelures par temps sec. En Syrie, les maladies liées aux matériaux : les fissures apparaissent à cause de :

- l’utilisation d’une mauvaise terre - le mauvais tamisage de la terre qui conserve le gravier dans le mélange

Les fissures apparaissent à cause des conditions de la nature : pluie, sécheresse et verglas. Liée à la technique : Un mauvais compactage, une épaisseur insuffisante de la couche de terre, et une pente irrégulière n’assurant pas un bon écoulement des eaux, peuvent nuire à l’étanchéité de la couverture. En Syrie, les pathologies liées à la technique sont :

- Le mauvais tassement de la bauge. - L’épaisseur insuffisante - La mauvaise exécution des pentes, qui cause l’accumulation des eaux

pluviales - Les ondulations sur la surface finale, et par la suite, l’accumulation des

eaux dans certains endroits et leur infiltration à travers le plafond.

I l lustrations

Principe constructif : vue latérale

Principe Constructif: Outils

Evacuation des eaux, éléments associés

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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)

DESCRIPTION DE MISE EN ŒUVRE La réalisation des travaux doit se faire par temps sec, pour éviter les infiltrations d’eau de pluie; aucune protection particulière n’est nécessaire. L’argile et, dans certains cas, les matériaux nécessaires à la préparation des mortiers ou des différentes couches sont approvisionnés. Parfois, l’argile est tamisée pour la débarrasser des impuretés, avant d’être, dans certains cas, mélangée à de l’eau, à de la paille ou à des agrégats. La charpente doit être suffisamment propre. Un bon damage ou compactage de la terre ou du mortier est indispensable à l’étanchéité. On peut vérifier l’étanchéité de la couverture en arrosant cette dernière, afin de détecter d’éventuelles infiltrations d’eau. En Syrie : Après avoir préparé et tamisé la terre, on la mélange avec de l’eau et de la paille et on l’étale sur la toiture en plusieurs couches. On tasse chaque touche avec le rouleau mentionné plus haut et on exécute les pentes sur plusieurs directions du bâtiment. On fixe les gouttières en fer- blanc dans la couverture du plafond à chaque pente où l’on récupère les eaux pluviales. Dans les régions rurales au nord de Lattaquié, on utilise une matière isolante appelée « Al Kairak » qu’on étale sur toute la surface finale. L’entretien : On l’effectue annuellement. A l’apparition des fissures suite à la sécheresse ou au verglas, on arrose la surface avec de l’eau jusqu’à humidification de la terre, puis on tasse de nouveau. Au cas où il y a dégradation de la couche de couverture ou si son épaisseur devient insuffisante, on ajoute de la bauge, on l’étale et on la tasse comme d’habitude.

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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION

Usage

Types de bâtiments La couverture plate de terre se trouve sur tous types de bâtiments à travers l’espace MEDA. En Syrie, on la trouve sur la toiture des maisons rurales. La période d’apparition est très ancienne, elle remonte vers 1300 avant J. C. Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu L’apparition de la couverture plate de terre est généralement très ancienne : elle remonte à l’époque Néolithique en Jordanie, au Moyen-Age en Espagne, et plus tardivement, au XVII° siècle (période Ottomane) en Palestine. La technique de la couverture plate en terre a pratiquement disparu, à l’exception de la Grèce où elle est en voie d’extinction, et du Maroc où celle-ci est toujours en usage. En Syrie, cette technique a disparu suite à l’apparition de matériaux de construction modernes dont l’usage est plus facile et qui assurent l’étanchéité souhaitée. Raisons de la disparition ou de la modification de la technique La technique de la couverture plate de terre a pratiquement disparu, en raison de la faible résistance de la terre ou du mortier de terre aux intempéries, qui nécessite un entretien constant, voire une réfection totale périodique. En Syrie, conformité au commentaire méditerranéen.

Evolut ion / Transformation

Les matériaux Les couvertures plates de terre sont progressivement remplacées par des dalles de béton ou d’autres couvertures étanches, et parfois par des toitures en pente couvertes de tuiles. En Syrie, le ciment s’est substitué à la terre. Essentiellement parce qu’il ne demande aucun entretien, mais aussi sans doute pour l’image de modernité qu’il véhicule. Les aspects techniques La pose d’un film imperméable (bitume, nylon…) entre le support et la chape, permet de corriger le défaut d’étanchéité de la couverture de terre. Cette technique est notamment employée en Grèce et en Espagne. En Syrie, le nylon est utilisé comme élément supplémentaire pour la réalisation de l’étanchéité souhaitée. On le pose sur le branchage avant de la mise en place de la couche de couverture en bauge. Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement Le remplacement de la terre par du ciment ou du béton présente de nombreux inconvénients : ces matériaux sont peu compatibles avec les planchers de bois traditionnels, leur niveau d’isolation thermique est réduit, et leur esthétique est moindre. En revanche, la pose d’un film imperméable entre le support et la chape offre une solution satisfaisante au défaut d’étanchéité des couvertures de terre. En Syrie, la terre fut remplacée par le ciment ou le béton. Ces toitures n’assurent pas l’isolation thermique et ne s’adaptent pas à l’esthétique des maisons rurales, qui font partie de la nature. De plus, elles ne s’adaptent pas au bois utilisé mais assurent l’étanchéité souhaitée et la protection contre les eaux pluviales.