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LE QUARTIER DU SCHOENBERG À FRIBOURG DENSIFICATION ET MIXITÉ FONCTIONNELLE

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schoenberg, fribourg

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  • Le Quartier du Schoenberg Fribourg

    Densification et Mixit fonctionnelle

  • 1Marie Dougoud

    Enonc thorique du travail de masterAnne acadmique 2009-2010

    SAR ENAC EPFL

    Directeur pdagogique: Bruno MarchandProfesseur nonc: Bruno MarchandProfesseur projet: Patrick MestelanMatre EPFL: Jean-Claude Girard

  • 2

  • 3Le Quartier du Schoenberg Fribourg

    denSiFication et Mixit FonctionneLLe

  • 4

  • 5aVant ProPoS

    Fribourg est une petite ville buccolique qui, comme beaucoup de villes suisses, subit un phnomne dtalement urbain. Avec laugmentation de la population, ce ne sont pas les centres des villes qui saggrandissent le plus, mais les priphries [fig. 1 et 2]. Cet accroissement des constructions hors de la ville provoque alors une hausse des dplacements des pen-dulaires. A Fribourg, tant donn la topographie accidente due au pas-sage de la rivire de la Sarine, le passage principal pour se rendre en ville, depuis le ct est, est le pont de Zaehringen, via la cathdrale. Les surplus de trafic sont frquents autour du pont. Les pendulaires se rendent au centre ville ou y transitent pour se diriger vers lautoroute et atteindre les villes voisines, l o 25% des fribourgeois travaillent. La raret des accs ainsi que la croissance du trafic a occasionn des dgradations sur les bti-ments du centre historique.

    Afin de dvier la circulation, une infrastructure de contournement au nord-est de la ville est en construction: le pont de la Poya. Le nouveau pont va relier le quartier du Schnberg la commune priurbaine de Granges-Paccot. La circulation sur le pont de Zaehringen sera donc limite. Dvier la circulation de la ville historique est un bien pour la conservation du patrimoine, mais ce changement va avoir des rpercussions urbanistiques sur lensemble du rseau fribourgeois.

    Mon intrt sest port sur le lieu vers lequel la route de contournement va dboucher: le quartier du Schnberg. Grand quartier priphrique de la commune de Fribourg, il est situ lest et est coup du centre par la Sa-rine. Construit en majorit dans les annes 1960 de manire anarchique, il contraste avec les constructions moyen-geuses de la ville et est qualifi de banlieue [fig. 3]. Le quartier va donc recevoir une infrastructure gigan-tesque, trs urbaine. La population avoisine les 9000 habitants. Selon le Plan dAmnagement Local, la route de contournement occasionnera une augmentation des habitants dici 2020 et donc un apport de nouvelles constructions. Ce nouvel afflux sera bnfique pour revivifier le lieu qui tend devenir une zone rsidentielle peu attrayante. De plus, les con-les con-squences de la route de contournement comprennent, entre autres, une augmentation de 19% du trafic, impliquant du bruit et de la pollution. Le potentiel urbain du site doit tre tudi pour pouvoir proposer des nouv-elles constructions en adquation avec la quartier.

    Lieu

    ci-contre | La colline du Schnberg la fig.3

    surplombe la vieille-ville.

    1958 1959 1960 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1980 1990 2000

    10000

    5000

    15000

    20000

    25000

    30000

    35000

    40000

    45000

    0

    1950 1960 1970 1980 1990 1995 1996 1998 2000 2002 2004

    2 000 000

    1000 000

    3 000 000

    4 000 000

    5 000 000

    6 000 000

    7 000 000

    8 000 000

    9 000 000

    02006 2008

    1958 1959 1960 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1980 1990 2000

    10000

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    0

    1950 1960 1970 1980 1990 1995 1996 1998 2000 2002 2004

    2 000 000

    1000 000

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    5 000 000

    6 000 000

    7 000 000

    8 000 000

    9 000 000

    02006 2008

    Augmentation de la population suisse fig.1

    et trangre en suisse.

    Variation de la population en ville de fig.2

    Fribourg. On oberve un pic daugmentation

    au dbut des annes 1970.

  • 6

  • 7Le Schnberg est un ple durbanisation affect lhabitat selon le Plan Directeur de lagglomration de Fribourg1. Le plan de zone a t modifi, les indices de densit ont augment afin daccrotre le quartier dans ces limites actuelles. Pour projeter son dveloppement futur, deux stratgies sont adopter: densifier et proposer une mixit daffections selon les besoins et les potentialits du lieu. Il est donc ncessaire de sintresser lhistoire et la morphologie de ce quartier.

    La majorit des btiments construits au Schnberg sont des logements. Un manque dinfrastructures destines aux commerces et aux loisirs im-plique que les rencontres sont fortuites entre les habitants du quartier, causant lisolement de ces derniers dans leur appartement. Il faut donc prvoir des infrastructures visant favoriser les changes pour une popu-lation aux origines disparates. De plus, le ratio nombre dhabitants/nom-bres de places de travail avoisine les 20%, ce qui est extrmement faible2. Il faut augmenter ce ratio en offrant des places de travail dans le quartier. Mais comment introduire ces nouvelles infrastructures dans le quartier? Limportance de la mixit fonctionnelle entre en jeu. Penser en terme de mixit signifie faire cohabiter diffrentes affectations afin doptimiser leur accessibilit et ainsi, donner une dynamique au lieu. La dynamique est cre par le brassage des occupants (commerants, habitants, travail-leurs, etc.), sur toute une journe. La proposition du projet est de con-cevoir un quartier regroupant des bureaux, des commerces de proximit, des espaces communs ainsi que des logements et travailler linteraction des fonctions tout en profitant des caractristiques du site.

    Le travail propose dabord un apport thorique, regroupant les thmes de densits, de densification et de mixit fonctionnelle. La notion de mixit fonctionnelle est analyse travers des exemples de quartiers ayant t pla-nifis dans le but doffrir une mixit daffectation sur un mme site. En-suite, un aperu de lhistoire de la ville de Fribourg est ncessaire pour intro-duire le quartier du Schnberg et pour comprendre la problmatique des accs la ville. De lchelle de la ville, nous accdons lchelle du quartier et tudions les potentialits de ce dernier dans ltat actuel ainsi que dans son tat futur, suite la construction du pont de la Poya. Finalement nous nous intressons au site et tablissons les intentions projectuelles sou-haites. Le logement a une histoire particulire dans le quartier et les im-meubles emblmatiques sont analyss dans une partie annexe du travail.

    1. www.agglo-fr.ch2.selon Michel Courant, http://www.quartierschoenberg.ch/fr/AVAS_Revision_PAL_phase1_final.pdf

    theMatiQue

    Il faut se tenir prs de la chapelle de Lo-

    rette et regarder vers la vieille ville, puis

    vers le quartier du Schoenberg cr dans

    les annes 1960, pour se rendre compte des

    dgts. La pente et le plateau du Schoen-

    berg sont jonchs de btiments, comme

    aprs une innondation qui aurait laiss der-

    rire elle de gigantestques boulis.

    Hermann Schpfer, Limage de Fribourg,

    Fribourg, 2007, p.116

    ci-contre | La ville la campagne?fig.4

  • 8

  • 9Quartier fig.1 du

    Petit Schn-fig.1 berg

    Stadt-fig.1

    Pfig.1 laine des Neigles

  • 10 SoMMaire

    AVANT PROPOS 5lieu 5thmatique 7

    DENSITES, DENSIFICATION ET MIxITE FONCTIONNELLE 13densifier 15talement urbain 19les densits 21densit optimale 27densit vgtale 29densification 29mixit fonctionnelle 33analyses de quartiers 35 quartier bedZed Londres 37 quartier vauban Freiburg-im-Breisgau 41 synthse 47

    FRIBOURG 48Fribourg au centre des reseaux 50dveloppement de la ville 52le chemin de fer 56lindustrie 58les quartiers ouvriers 60tat actuel: du centre vers la priphrie 62les connexions a la ville 64 connexions routires 66 hier: le pont de Berne 68 aujourdhui: le pont de Zaehringen 70 demain: le pont de la Poya 72 connexions visuelles 78

  • 11LE qUARTIER DU SCHNBERG 81volution du bti 82banlieue? 85croissance par strates 89morcellement du quartier 95trac des routes: convergence sans centre 99quartier mono-fonctionnel 101stratgie territoriale 111choix du site 113

    LE SITE DU STADTBERG 114primtre de reflexion 116un relais entre le Schoenberg et la vieille ville 118les limites 120rapport visuel 124primtre dintervention 126programme 128 mixit 128 densit 130 scnario 131intentions projectuelles 132panoramas 134

    CONCLUSION 139

    ANNExE: descriptif des btiments reprsentatifs du quartier du schnberg 141logements collectifs 143centre de quartier 151cole et salle de gymnastique: la villa therese 153

    TABLE DES ILLUSTRATIONS 154

    BIBLIOGRAPHIE 156

  • 12

  • 13

    denSiteS, denSiFication et

    Mixite FonctionneLLe

    Plus un site urbain est dense et mixte, mieux la gestion urbaine tend vers lexcellence.

    Monique Ruzicka-Rossier dans

    Densit / Mixit, Instruments danalyse et recommandations, p.7

  • 14

  • 15denSiFier

    Densit entre le bti de la vieille ville fig.5

    et le quartier du Schnberg. On tend une

    dilatation de lespace.

    0 50 100 400 m200

  • 16

    voies parcelles bti

    voies parcelles bti

    Tissu de la vieille ville de Fribourg

    Tissu du quartier du Schnberg

  • 17Dans loptique dun dveloppement de quartier, le terme densifier con-stitue un point de dpart. Ds les annes 1970, ltalement urbain sest appliqu en Suisse de manire incontrle. La construction des usines, des nouveaux logements et des activits a t sectorise. Les limites ont t continuellement repousses, engloutissant les hameaux voisins. Le principal enjeu est de concevoir le dveloppement du quartier en den-sifiant les constructions dans les espaces non btis du tissu tout en in-cluant les particularits du site. Pour ce faire, il faut juger du potentiel urbain du Schnberg ainsi que des densits et des mixits existantes.

    La procdure est alors dlicate. Comment alors pourrait-on densifier un quartier critiqu comme tant un entassement de gens? Les notions de densit et densification possdent des dfinitions multiples quil est im-portant dtudier. Le contexte et les personnes jouent un rle primordial dans la perception de la densit.

    Lorsquon pense la densit, limage de la vieille ville des Zaehringen nous apparat. Elle est reprsente par la continuit des parcelles juxtaposes et rehausses travers les ges [fig. 6]. La notion de densit correspond galement au centre des villes dans lesquelles des solutions ont t ap-portes pour faire cohabiter travailleurs et habitants, socits aises ou dfavorises. Densifier ne se rapporte pas au centre historique, mais doit tre une rflexion sur le territoire. Lorsquun quartier possde des activ-its diversifies, on le dit attrayant. Plus le quartier est dense, plus il peut accueillir une varit de fonctions. La densit et la mixit sont des indica-teurs dune bonne gestion urbaine.3 Alors quen est-il de la densit dans un quartier verdoyant en limite de ville? Ce chapitre explique la notion de densit et introduit la notion de mixit qui en dcoule.

    3. RUZICkA-ROSSIER Monique, VON DER MHLL Dominique, Densit/mixit, Instruments danalyse et recommandations, EPFL laboratoire LADYT, Lausanne, 2003, p. 7. 0 5 10 100 m50

    ci-contre | Comparaison de deux tis-fig.6 sus urbains de la ville de Fribourg. Les l-ments structurant le tissu tant le rseau

    viaire, le parcellaire et le bti.

  • 18

  • 19

    ci-contre | Etalement urbain: les con-fig.8 structions du quartier stalent dans la

    campagne absorbant le hameau dUebewil.

    On distingue les grues sapprochant de la

    chapelle.

    David Mangin a trait le dveloppement de la ville urbaine. Il propose trois scnarios durbanisation qui exposent ltalement et la sectorisation de la ville [fig. 7]. Lapparition dune nouvelle forme dutilisation des espaces de consommation et ltalement des villas sont deux causes responsables des problmes durbanisation. 4

    Le premier constat se porte sur la situation actuelle et est nomm urban-isme du rel. Sa caractristique est que le moyen de transport priv est indispensable pour alimenter ltalement urbain. Les grandes industries et les entreprises cls en main occupent le territoire par effet de sectori-sation. Cet isolement des constructions reporte la responsabilit du pub-lic au priv. Les villes cherchent aussi prserver leur noyau historique qui devient inacessible foncirement, favorisant le dveloppement en priphrie. Les constructions priphriques sont riges rapidement et de manire incohrente, donnant lieu une sectorisation des fonctions et une sgrgation sociale, gnrationnelle et communautaire. Avec une augmentation de 30% de la circulation dici 2030 en Europe, la situation actuelle risque dempirer.

    Le second scnario dcrit lurbanisme du fantasme ou plutt la situation utopique de ltalement urbain. En tenant compte du rchauffement de la plante, de la prvision de 10 milliards dhabitants dici 2050 et de lpuisement du ptrole, il est urgent de ragir. Le dgagement du CO2

    est plus faible lorsque les habitations sont condenses et que la mixit entre travail et logement est propose car le distances de parcours sont diminues et le chauffage est partag. Il faut rduire leffet de sectori-sation en mlangeant les diffrents programmes (habitat, travail, loisirs, shopping). Les transports publics doivent alors tre efficaces, tracs selon des axes rayonnants le long desquels la densification des constructions est maximale. Des zones de d-densification sont situes entre les axes, prservant des corridors verts. Lutopisme de lurbanisme du fatasme d-coule du fait que lon ne peut pas supprimer ainsi la voiture, surtout lheure o lon cherche la rendre non-polluante et hybride.

    Le dernier scnario est dfini par lurbanisme du possible et est une situ-ation potentielle vers laquelle il faudrait tendre. Il prsente alors une op-timisation des dplacements en prenant en compte les vhicules privs et publics. Les formes urbaines doivent tre projetes en ce sens et il faut

    4. MANGIN David, Infrastructure et forme de la ville contemporaine, La ville franchise, Editions de la Vilette, Paris, 2004, pp. 316-321.

    etaLeMent urbain

    urbanisme du rel

    urbanisme du fantasme

    urbanisme du possible

    ci-contre | Scnarios daccroissement fig.7

    des villes selon Philippe Mangin.

  • 20

  • 21cesser de produire des nouvelles zones dpendantes des transports privs. Lenvie du home sweet home et laspect social de la cellule familiale qui dcoule des enclaves en priphrie est une image fige que la popula-tion apprcie. Le lieu o lon vit fait alors partie des multi-appartenances territoriales5 et sadditionne du lieu o lon travaille, de lendroit o lon va faire ses courses et du lieu o lon vote. Lautomobile prive joue un rle prpondrant dans cet urbanisme de secteur. De plus, les qualits dune densit urbaine sont alors ignores. Deux notions doivent tre prises en compte: lchelle territoriale et la temporalit. Les plans damnagement des villes seffectuent de manire sectorise. Inclure la totalit de la ville dans son dveloppement est une ncessit pour repenser la ville, lui donner un visage unitaire. Dun point de vue historique, chaque pri-ode de croissance urbaine a eu ses propres problmes thoriques. Des analyses et des mthodes propres aux priphries doivent tre nonces, abordant ainsi les problmes futurs.

    Lurbanisme du possible est alors guid par trois axes. Premirement, lurbanisme par secteurs doit disparatre en faveur de lurbanisme de trac. Deuximement, la ville ne doit pas tre une suite denvironnements distincts et scuriss mais doit devenir une ville passante. Et finalement, il faut faire dialoguer les lments htrognes de la ville afin de crer une unit sans pour autant crer une ville homogne.

    La notion de densit a volu travers les annes. Elle a toujours t au centre des planifications urbaines, apparaissant comme indicateur objec-tif, un outil technique pour lurbanisme fonctionnaliste ou la promotion immobilire. La notion a toutefois t ractualise grce ces intrts so-ciologiques permettant des regards intressants sur lvolution des villes. La densit urbaine peut englober plusieurs dfinitions : la notion quantita-tive, la notion qualitative et la notion dambiance urbaine. Il ny a pas de densit idale.6

    5. MANGIN David,Infrastructure et forme de la ville contemporaine, La ville franchise, Editions de la Vilette, Paris, 2004, p. 3196. AMPHOUx Pascal, La densit urbaine, Du programme au projet urbain, Ecole Polytechnique Fd-rale de Lausanne dpartement darchitecture, Lausanne, 2001.

    LeS denSiteS

    La densit urbaine est une question com-

    plexe qui ne peut se satisfaire de rponse

    rapide.

    Florinel Radu

    dans La Libert du 14 octobre 2008, p.37.

    ci-contre | Comparaison des espaces fig.9 publics, entre les habitations au Schnberg

    et la Grand-rue, prs de la cathdrale.

  • 22

  • 23La dfinition quantitative de la densit runit les valeurs techniques. Le calcul de lindicateur par surface de territoire permet dobtenir une valeur. Cette valeur va tre utilise dans les milieux conomiques, statistiques et de lamnagement du territoire.

    Elle permet le dialogue entre larchitecte et linvestisseur, qui peuvent ainsi tablir des objectifs communs. Larchitecte travaille avec cette va-leur de manire intuitive en visualisant des notions de pleins et de vides comme base dun projet. Il y a autant de dfinitions quantitatives quil y a dindicateurs. La population, le logement, lemploi, les units de loge-ments, les pices dhabitation sont autant dindicateurs servant calculer la densit dun territoire.

    Les densits quantitatives sont numres dans le travail de Monique Ruzicka-Rossier.7 Lorsquon parle de densit brute, on calcule le rapport entre la population dun territoire et la surface du territoire concern. Ces donnes sont facilement accessibles via lOffice de la Statistique ou via la commune. La densit humaine est le rapport entre la population et les em-plois dun territoire donn, et la surface du territoire concern. Ces deux densits sont particulirement proches dans le quartier du Schnberg car le nombre demplois est trs faible. La densit de construction et le poten-tiel urbain nous informent sur lintensit doccupation des territoires. Le calcul des densits seffectue la grande chelle et ninforme pas en dtail sur les types de populations prises en compte ni les types de btiments. La notion de mixit est alors introduite. Elle se dcline selon deux catgories, la mixit fonctionnelle et la mixit sociale. La mixit fonctionnelle dcrit le quota de logements et la proportion emplois-habitants sur un terri-toire donn. La mixit sociale souligne les diffrentes nationalits, ges ou catgories socio-professionnelles prsentes dans un endroit donn.

    Les valeurs quantitatives sont des rfrences importantes pour procder des comparaisons ou pour constater lurbanit dun endroit. Toutefois, les dfinitions qualitatives et sensibles doivent tre prises en compte pour concevoir la densit de faon pertinente. Chaque contexte est particulier est ne peut tre tudi dans sa totalit avec des instruments danalyses gnraux. A titre indicatif, la densit brute de la ville de Fribourg est de 32 habitants par m2 et la densit nette est de 60 habitants par hectare.

    7 RUZICkA-ROSSIER Monique, VON DER MHLL Dominique, Densit/mixit, Instruments danalyse et recommandations, EPFL laboratoire LADYT, Lausanne, 2003.

    population

    DENSIT BRUTE:

    territoire

    population + emploi

    DENSIT HUMAINE:

    territoire

    logement + emploi

    territoire

    MIxITE

    population

    DENSIT NETTE:

    surface habitat+infrastr.

    ci-contre | Immeubles au Schnbergfig.10

  • 24

  • 25La dfinition qualitative de la densit englobe les valeurs sociales. On sintresse ici aux qualits environnementales dun lieu mises en relation avec le potentiel dchange et dinteraction sociale.

    On cherche cerner la qualit de vie des habitants et le potentiel dattractivit du quartier. Pour ce faire, trois facteurs sont prendre en compte : la mobilit, la notion de temps et la mixit des activits. Par une restructuration des mobilits mises en place dans le quartier on tend diminuer les nuisances sonores et la pollution de lair. Le but des amliora-tions est de donner au piton une place plus importante en proposant des transports en commun efficaces, des voies daccs faciles et de nouveaux espaces publics.

    Le temps rythme les frquentations dun quartier. Les heures douvertures des commerces ou les horaires de bureau sont des indicateurs de prsence humaine. Lorsque les employs sortent du bureau en fin de journe, la dynamique du quartier augmente. La diversification des fonctions est al-ors dcisive car plus ces vagues de mouvement sont nombreuses dans le quartier, plus il est vivant. Cette notion de temporalit peut sexprimer sur une journe mais galement sur une saison dans le cas dune cole; les vacances scolaires rendent le quartier plus calme pendant une priode.

    Pour pallier au plan de zoning, la mixit sociale et fonctionnelle est un fac-teur dterminant pour une dynamique de quartier. Dun point de vue so-cial, la sectorisation des classes provoque un phnomne de sgrgation. Aux Etats-Unis, les habitants des quartiers aiss soffrent des gardes de s-curit, tandis que dans les ghettos rgnent la dlinquance et labandon. La mixit doit permettre dviter ces ingalits. Dun point de vue fonction-nel, la mixit permet de regrouper commerces, bureaux, habitations dans un rayon restreint, occasionnant ainsi des dplacements moindres et di-minuant le phnomne de pendularit. La multiplicit des fonctions offre des utilisations diversifies dans le quartier et participe sa dynamique.

    ci-contre | Villas de luxe dans le fig.11

    quartier du klein Schnberg.

  • 26

    Diffrentes occupations dun lot fig.12

    de 1080m2, villas, maisons groupes ,im-meubles, maisons en range, etc.

  • 27La dfinition sensible de la densit concerne les utilisateurs de lespace en question. Elle vise comprendre comment lhabitant apprhende son quartier et quelle relation il tablit avec lui. Deux visions distinctes peuvent tre rapportes la densit. Lhabitant peut percevoir la densit comme une dchance sociale, synonyme dobscurcissement, de dsordre et de bruit. Cette vision retranche lhabitant vers un anonymat, elle est nom-me thorie implicite de la densit meurtrire8 par Pascal Amphoux. Au contraire, la densit peut tre perue comme une opportunit de ren-contre et dambiance. Cest la thorie implicite de la densit sociale9. Larchitecte amne lhabitant penser la densit comme un phnomne opportun lchange, lambiance grce une architecture gnreuse en termes despace et de lumire.

    La densit a souvent t calcule pour son indicateur maximal. On cher-chait prserver les espaces non-btis de la parcelle pour viter les prob-lmes de promiscuit entre voisins. Par exemple, un immeuble de 12 tag-es a un coefficient de 0.5. Sur le mme terrain et pour le mme nombre dappartements, un immeuble de 8 tages aurait un coefficient de 0.75 et un immeuble de 4 tages un coefficient de 1. On constate que le coeffi-cient maximum occasionne la construction entire de la parcelle au dtri-ment des espaces extrieurs. Plus lindice augmente, plus les espaces ex-trieurs deviennent rsiduels [fig. 12]. Lespace extrieur est prendre en compte dans le choix de la densit dun lieu. Aujourdhui on tend vers une densit minimale pour viter ltalement urbain et reconsidrer les con-structions autour de lattrait cologique. Toutefois, on ne peut pas forcer les gens construire et le dveloppement choisir tend vers une densit optimale. Elle viserait optimiser lutilisation dun terrain selon les as-pects nergtiques et grce une bonne gestion des quipements et des infrastructures, de la vgtation et de laccessibilit. Une densit optimale ne signifie pas une densit moyenne que lon peut appliquer sur lentier dun territoire, car le contexte de chaque lieu est prendre en compte.10

    8. AMPHOUx Pascal, La densit urbaine, Du programme au projet urbain, Ecole Polytechnique Fd-rale de Lausanne dpartement darchitecture, Lausanne, 2001, p.139. idem, p.1310. idem, p.21 et 31.

    denSit oPtiMaLe

  • 28

    La notion de COS vgtal selon fig.13

    Vincent Fouchier. quel rle dans le percep-tion dune mme densit btie?

  • 29Vincent Fouchier a introduit la notion de densit vgtale.11 Si cette no-tion est dcrite dans le travail, cest que, comme nous pouvons le con-stater sur lorthophoto, le quartier du Schonberg est riche de vgtation. Cet lment sera utiliser le manire pertinante. Fouchier nous apprend que la densit de vgtation mesure dans les villes est gnralement tra-duite en deux dimensions. Cependant, il faudrait pouvoir juger la densit de vgtation dun lieu comme le bti, en incluant la verticalit car une pelouse na pas le mme impact visuel dun bosquet ou quune range darbre. Les arbres viennent masquer ou rvler des caractristiques et dfinissent la vision de densit que lon en a. Pour illustrer cette ide, une formule regroupant la hauteur des vgtaux et leur surface peut devenir un indicateur de densit vgtale. Toutefois, cette dernire ne peut pas tre mesurable car le positionnement des vgtaux, leur rapport plein/vide ainsi que lenvironnement incluent des valeurs qualitatives et non quanti-tatives. Les illustrations de Fouchier montrent que le manque de vgta-tion autour dun immeuble favorise la notion de densit [fig. 13]. Laccs la vgtation est un lment important qui favorise de la densit vgtale.

    Aprs avoir survol les notions de densits, nous nous intressons ici au phnomne de densification. Pascal Amphoux expose les modalits de la densification selon trois critres : polarit, mixit et intensit en appuyant le thme de la mixit.12

    Le critre de polarit englobe une dimension spatiale, toutefois il nexiste pas de densit spatiale idale. Cette notion adopte une nouvelle proc-cupation par rapport la notion statique des calculs de coefficient doccupation dune surface qui sont donns dans un temps prcis et qui lide lvolution dun territoire. La polarit dun lieu sintresse aux rela-tions quentretient le lieu avec ses alentours. En observant quels sont les lments du lieu qui attirent et quels sont ceux qui repoussent, elle arti-cule plusieurs chelles comme le btiment, llot, le quartier, la ville et elle gre la construction ou la dsintgration dun ple.

    11. FOUCHIER Vincent, Les densits urbaines et le dveloppement durable, le cas de lle-de-France et des villes nouvelles, Edition du SGVN, Paris, 1997, pp.48-4112. AMPHOUx Pascal, La densit urbaine, Du programme au projet urbain, Ecole Polytechnique Fd-rale de Lausanne dpartement darchitecture, Lausanne, 2001.

    denSiFication

    denSit VgtaLe

    (H x S) arbres + (H x S)pelouse

    COS VGTAL:

    surface brute totale

    H: hauteur

    S: surface

  • 30

  • 31La relation ne stablit pas entre un centre et ses alentours, mais entre des ples qui sont lis entre eux et qui se dveloppent conjointement dans un systme rticulaire. La polarit nest donc pas rduite la centralit.

    Lintensit se rattache la densit sensible. Densit et sentiment de den-sit sont deux visions distinctes. Par exemple, le quartier au Schnberg comprend une zone de cits jardins dont la densit est perue comme faible alors quaprs calcul cette densit est leve. A loppos, les habita-tions loyers modrs de Dunkel sont le symbole dune densit extrme alors que les indices donnent des rsultats plus attnus. On peroit donc la densit de deux manires, premirement par des phnomnes sensi-bles (le son, la lumire ou les gestes) et deuximent par la faon dont on est imprgn du lieu, le regard quon en a et le sentiment qui sen mane. Intensifier la ville signifie donc renforcer les moyens sensibles et renforcer le rapport identitaire quon en a, cest--dire intensifier le rap-port la ville.

    Le thme de la mixit traite de la dimension sociale. Un premier constat tabli par les sociologues implique que le niveau de densit dun lieu ninfluence pas directement la socit. Un lieu trs dense et anim peut tre bien apprhend ou dtest, pareillement quune zone de villas peu dense peut tre bien ou mal vcue. Il y a une diversit de reprsentations de la densit. De mme, un lieu trs anim et frquent ne sera pas vcu identiquement si lon y habite ou si lon y passe. La mixit va au-del dune union entre logement et commerce ou entre des immeubles de bureaux et de logement dans un mme quartier. Outre le fait dtre mesurable (quartier plus ou moins mixte), elle peut gnrer des changes sociaux et conviviaux entre des groupes vivant dans un endroit donn; rvler donc une mixit sociale. La mixit est ce qui bouleverse la logique des coefficients de densits car ils ne peuvent pas inclure les enjeux sociaux de lespace public ou priv de la vie urbaine. Le projet architectural va d-couler du coefficient, ngligeant alors des questions sociologiques dans le processus de dcision. Les questions reposent sur la diversit sociale des quartiers, sur le rle des quipements et des services de proximit, et sur le traitement des espaces publics.

    Densit vgtale, maison la rue St-fig.14

    Barthlmy au Schnberg.

  • 32

  • 33Mixite FonctionneLLe

    Mais quels sont les moyens pour quune diversit sociale et fonctionnelle soit possible dans un lieu? Si larchitecte et lurbaniste ne peuvent pas gr-er directement les origines des personnes qui viennent vivre, travailler ou se dlasser sur le site, ils peuvent proposer des fonctions adaptes tous et travailler lespace public et les seuils autant que les espaces privs.

    Jean Pythoud, architecte fribourgeois qui a oeuvr la construction des immeubles sociaux du Schnberg, aborde la notion durbatecture. Selon lui, lurbatecture est une forme durbanisme qui va au-del de la planifica-tion urbaine. Les espaces urbains doivent acqurir autant dimportance que les espaces btis. Cest concevoir la ville, l o le priv ne peut pas le faire et guider les espaces publics devenir habitables et conviviaux.13 La notion de seuil est galement comprise dans la notion durbatecture. Ce sont les lieux entre et hors des murs qui rendent lespace comprhensible. Les fentres de lhabitat, les rues dbouchant sur la place ou le seuil de la porte sont autant dlments qui font sinterpntrer les territoires pub-lics, semi-publics et privs. Les seuils dimensionnent lespace.14

    Les quipements essentiels tablir sur un site sont le logement et les bu-reaux.15 Ces deux fonctions permettent la venue de deux types dusagers qui occupent le site des priodes diffrentes. La prsences des habit-ants et des travailleurs participent rendre le site attrayant et opportun laccueil dautres fonctions. Ces autres fonctions permettent alors dif-frents usages, galement la nuit et les jours fris. Ainsi, lambiance du site est obtenu par une prsence constante des usagers, quelque soit leur activit. Toutefois, le nombre demploi par habitant doit tre quitable. Si le nombre dhabitants est trop lev, la sphre prive va dominer le site et si les emplois sont en majorit, une perte danimation le soir et les week-ends est envisager.

    La morphologie du quartier va galement inciter le lieu tre plus ou moins mixte. Le rythme des btiments, leur homognit, les espaces publics et interstitiels sont autant dlments qui attirent ou distancient les usagers. La planification dpend du site et est alors propre chaque quartier. Il ny a pas de planification idale pour la mixit, comme il ny a pas de densit idale.

    13. ALLENSPACH C, BARBEY G., SARTORIS A., TSCHOPP W., Economie des moyens, Jean-Pythoud archi-tecte, Fri-Art Centre dart contemporain, 1995, p.26.14. idem, p.37.15. RUZICkA-ROSSIER Monique, Densit et mixit, lchelle des agglomrations suisses, Le cas de lagglomration lausannoise, Laboratoire Chros, Ecole Polytechnique de Lausanne, 2005.

    ci-contre | Commerce de proximit fig.15

    la rue St-Barthlmy

  • 34

  • 35Certains quartiers ont toutefois t construits dans lesprit dune mixit fonctionnelle et sociale forte. Ces quartiers ont comme but de concilier haute densit et qualit de vie. Ils proposent entre autres des projets so-ciaux et une gestion du transport. Il sagit des quartiers cologiques du BedZed Londres et de Vauban Freiburg-im-Breisgau. Bien que laspect cologique soit la premire caractristique des lieux, il ne sera pas abord dans cette analyse. Les quartiers sont situs en zone suburbaine et priur-baine, leur planification influence fortement leur relation la ville.

    Les deux sites regroupent deux chelles diffrentes, influenant lemplacement des fonctions sur le site ainsi que la circulation. La position et la quantit despaces verts participe aussi la densit, lappropriation des lieux et donc son attraction.

    La mixit russie suggre une bonne attractivit du lieu. Attirer les gens deux chelles, cest dire faire participer les habitants du lieu aux activits et aux fonctions, et attirer des personnes extrieures selon des priodes, rythmant ainsi le site. Le potentiel dun lieu attirer les gens se conoit, entre autre, travers la mobilit, le nombre et la situations des affectations, et la gestion de la vgtation. Ces thmes sont les points cls de lanalyse.

    ANALYSES DE qUARTIERS

    Habitation du quartier Vauban fig.16

    Freiburg-im-Brisgau

  • 36

    duplex

    simplex

    bureaux

    BedZed | axo type | complmentar-fig.18 it des fonctions (bureaux - logements)

    BedZed | orthophotofig.17

    0 100 200 m

  • 37Quartier bedZed a LondreS

    Le quartier du BedZED (Beddington Zero Emissions Development) est situ au sud de Londres. Il a t construit sur un ancien site houiller de 17 000 m2 entre 1994 et 1996. Le quartier offre 82 logements abritant 244 rsidents et 200 bureaux et commerces. La densit humaine brute est de 500 personnes qui habitent et travaillent par hectare. La mixit sociale est mise en oeuvre dans lappropriation des logements qui sont soit lous ou soit achets. Les prts thiques facilitent la location des appartements. Le systme permet un mlange des classes-sociales au sein du quartier. Tous les habitants occupent des habitations identiques, ils ne sont pas situs dans une zone dfinie. Les surcots sont amortis par les installations pub-liques. La mixit sociale est favorise grce la mixit fonctionnelle of-ferte sur le site. 16

    A lchelle du btiment, le projet consiste en la complmentarit des af-fectations. Bureau et logement sont compris dans une mme tranche. Les bureaux sont placs au nord, bnficiant dun ensoleillemernt indirect. Occups la journe par les utilisateurs et le matriel informatique, ils con-tribuent chauffer le logement situ au sud de la tranche [fig. 18]. Dun point de vue cologique, la qualit du systme permet des gains impor-tants. Dun point de vue de la mixit, on constate que les btiments sont toujours occups, de jour et de nuit. Cette complmentarit troite va au-del de toute sectorisation des fonctions. Nous constatons galement que les espaces publics et privs sentremlent. En effet, les toits-terrass-es des bureaux sont utiliss pas les habitants. On parle alors de mixit fine lchelle du btiment.

    A lchelle du site, on observe une position ordonnance des btiments. On repre deux sous-espaces distincts [fig. 21a]. Au nord, les services, comme la garderie, le centre mdico-social ou la salle de spectacle sont situs lcart des logements. Au sud, six barres mixant bureaux, serv-ices de ncessit et logement sont trs serres. La circulation participe sparer les deux espaces [fig. 21b]. Les accs destins aux vhicules mo-toriss encadrent les barres de logements entre lesquelles circulent les vlos et les pitons. Les cafs et commerces sont placs dans la partie sud, la place des bureaux.

    Les services de ncssit (commerces) sont donc au coeur du logement, permettant des parcours rapides et srs via les voies pitonnes.

    16.http://ecoquartier.midiblogs.com/archive/2009/04/25/bedzed-un-quartier-zero-emission-au-sud-de-londres.html ZED Section

    HED Ground Floor

    HED Section

    ZED Ground Floor

    Hot waterAs well as reducing the space heating demand, steps arealso taken to reduce hot water demand. Sanitary fittingsinclude flow restrictors, spray taps and carefully selectedshower fittings. Hot water consumption is very dependent on individualusers habits. In order to raise occupant awareness of heatand hot water consumption, hot water meters are sited inhighly visible locations. At BedZED, the Residents Manual,the Welcome Pack and BedZED newsletters provide adviceon how to minimise hot water consumption, and monitoringresults of hot water consumption are circulated and ondisplay in the BedZED Centre.

    6 plot terrace ZED m2 BedHED m2

    Floor area (gross internal) 1,692 1,572Concrete floor 1,507 966Timber floor 185 606Wall area 500 1,759Double glazing 527 231Sunspace rooflights 75 0Triple glazing 147 0Rooflight 75 0Sky garden 300 0Roof 342 606Cavity wall copings (m) 127 185Land footprint 905 606

    12

    Table 5.1

    Build Cost Analysis This section compares a 6 plot ZED terracewith a theoretical 3-storey conventionaldevelopment called BedHED (BeddingtonHigh Energy Development). BedHED is builtto 2000 Building Regulations usingstandard timber frame construction andoffering the same accommodation. Bothscenarios contain six 3-bedroom maison-ettes, and six 1-bedroom flats. The ZEDscheme also offers six live/work units whileBedHED has six 2-bedroom flats of similarfloor area.Area quantities in Table 5.1 are based onthe latest ZED terrace design and thetheoretical BedHED design. The build costunit rates in Table 5.2 are supplied byGardiner & Theobald quantity surveyors,the cost consultants for BedZED. Wherepossible, rates are taken directly fromBedZED construction costs. Some rates aretaken from Spons, the quantity surveyorsguide price handbook. A few are takenfrom other G&T projects or from quotes bysuppliers. Because of the varying sourcesof these unit rates, additional installedcosts may occur, particularly at theinterface of different trade packages.Careful site planning and coordination willminimise this. The ZEDproducts initiativehas been developed to eliminate thisproblem. All costs are adjusted to 2002prices and include supply and installation.1 Gardiner & Theobold QSA BedZED costsB Spons, plus inflationary adjustment to 2002 pricesC Other G&T projectsD Supplier quotesE Spons with estimated volume discount1

    ZED Section

    HED Ground Floor

    HED Section

    ZED Ground Floor

    Hot waterAs well as reducing the space heating demand, steps arealso taken to reduce hot water demand. Sanitary fittingsinclude flow restrictors, spray taps and carefully selectedshower fittings. Hot water consumption is very dependent on individualusers habits. In order to raise occupant awareness of heatand hot water consumption, hot water meters are sited inhighly visible locations. At BedZED, the Residents Manual,the Welcome Pack and BedZED newsletters provide adviceon how to minimise hot water consumption, and monitoringresults of hot water consumption are circulated and ondisplay in the BedZED Centre.

    6 plot terrace ZED m2 BedHED m2

    Floor area (gross internal) 1,692 1,572Concrete floor 1,507 966Timber floor 185 606Wall area 500 1,759Double glazing 527 231Sunspace rooflights 75 0Triple glazing 147 0Rooflight 75 0Sky garden 300 0Roof 342 606Cavity wall copings (m) 127 185Land footprint 905 606

    12

    Table 5.1

    Build Cost Analysis This section compares a 6 plot ZED terracewith a theoretical 3-storey conventionaldevelopment called BedHED (BeddingtonHigh Energy Development). BedHED is builtto 2000 Building Regulations usingstandard timber frame construction andoffering the same accommodation. Bothscenarios contain six 3-bedroom maison-ettes, and six 1-bedroom flats. The ZEDscheme also offers six live/work units whileBedHED has six 2-bedroom flats of similarfloor area.Area quantities in Table 5.1 are based onthe latest ZED terrace design and thetheoretical BedHED design. The build costunit rates in Table 5.2 are supplied byGardiner & Theobald quantity surveyors,the cost consultants for BedZED. Wherepossible, rates are taken directly fromBedZED construction costs. Some rates aretaken from Spons, the quantity surveyorsguide price handbook. A few are takenfrom other G&T projects or from quotes bysuppliers. Because of the varying sourcesof these unit rates, additional installedcosts may occur, particularly at theinterface of different trade packages.Careful site planning and coordination willminimise this. The ZEDproducts initiativehas been developed to eliminate thisproblem. All costs are adjusted to 2002prices and include supply and installation.1 Gardiner & Theobold QSA BedZED costsB Spons, plus inflationary adjustment to 2002 pricesC Other G&T projectsD Supplier quotesE Spons with estimated volume discount1

    BedZed | coupe transversalefig.20

    BedZed | plan typefig.19

    0 5 10 20 m

  • 38

    logementvgtationservices | besoins primairesservices | besoins secondairesservices | loisirs

    logements

    bureaux

    caf | commerces

    centre mdico-social | garderie

    complexe sportif | salle de spectacle

    logementbureauservices pitons | vlos

    bus | voitures

    b. circulationsa. fonctions

    c. interaction entre logement et services

    logementvgtationservices | intensit

    sous-espace

    d. synthse de lanalyse

  • 39Ces voies sont synonymes de rue, une rue dans laquelle les habitants et les employers se ctoient. Les habitants disent connatre entre 18 et 20 voisins en moyenne alors que dans un quartier traditionnel, on en connait entre 6 et 8. Formellement, les arrondis en priphrie des barres accen-tue lindividualit de lespace sud face au reste du quartier.

    La vgtation est un facteur qui dlimite le quartier [fig. 21c]. Elles est particulirement prsente le long de la route, sparant le lieu de la route, mais galement des quartiers voisins. Effectivement, le quartier interagit peu avec les alentours, il sisole.

    On conclut que les lments viaires, formels et vgtaux occasionnent un embotement despaces individuels [fig. 21d]. Le dialogue grande chelle est inhib et lattraction au site par les usagers externes au quartier est dif-ficile. Dans cet exemple, la proportion demplois par habitants avoisine un facteur de 1, ce qui, selon les thories, participe une mixit russie sur le site. Mais dautres facteurs influencent la capacit dun lieu amener les usagers.

    Toutefois, lchelle du btiment, la mixit fonctionnelle prsente est intressante et fonctionne. Sur le site, la richesse des affectations (centre mdico-social, garderie, complexe sportif, salle de spectacle) permet une mixit gnrationnelle.

    ci-contre | Schmas explicatifsfig.21

    0 10 20 100 m50

  • 40

    Vauban | orthophotofig.22

    Vauban | coupe territoriale typefig.23

    0 100 200 500 m

    0 5 10 20 m

  • 41Quartier Vauban a Freiburg

    Le quartier Vauban est situ Freiburg-im-Breisgau, en Allemagne et a t construit entre 1995 et 1999 en majorit. Les constructions se poursuiv-ent aujourdhui. Le site stend sur 38 hectares et compte 2800 logements et 600 emplois. La densit humaine brute est de 500 habitants par hec-tare ce qui correspond la densit du BedZed Londres.17

    La mixit sociale tait un facteur cl lors de la cration du quartier. Toute-fois, avec 75% des habitants de cadres suprieurs prsents dans le quarti-er, lobjectif nest pas atteint. De plus, les logements destins aux revenus plus bas sont rassembls sur une partie du site, diminuant les liens entre les personnes de classes diffrentes. Lanalyse se porte sur deux chelles diffrentes, lchelle de la rue pitonne et lchelle du quartier.

    La Vauban-Allee spare le quartier dest en ouest et est deservie par les transports publics [fig. 23]. Lalle est traite de faon asymtrique. Au sud, les commerces et les petits magasins jonchent le rez des immeubles et du ct nord, les faades des logements sont exposes au soleil. Les serv-ices sont situs sous les portiques crs par le retrait du rez-de-chauss des immeubles. Ces derniers sont placs perpendiculairement la route pitonne et sont quasiment quidistants. Le portique est un seuil entre la rue et le lieu. Une diffrence de hauteur entre intrieur et extrieur est rtablie par un escalier qui est un deuxime seuil. Pour des raisons cologiques, le parquage est limit sur le site, toutefois, les voitures peu-vent se garer le long de la Vauban-Allee, le long des portiques, sparant la voie publique des commerces et autres espaces publics et semi-pub-lics. Cette succession de seuils distancie les commerces et occasionne un manque daffirmation de ces derniers sur la rue. Il en dcoule un choix de fonctions particulier, visant des services particuliers (dentiste, auto-cole, services informatiques), et peu dinteraction entre les services et la rue pitonne.

    17. http://www.ash-romande.ch/pdf/Presentation.VAUBAN.pdf

  • 42

    btiments publics

    logements

    transports publics (tram et bus)

    bureaux

    parkings privs

    a Vauban principales fonctionsfig.24

    btiments

    loisirs

    vgtation

    services | besoins secondaires

    services | besoins primaires

    fig. 24 b Vauban interaction entre logements et services

  • 43A lchelle du quartier, on remarque deux types de combinaisons dans la situation des btiments publics. Une partie des services est place le long de la Vauban-Allee, communicant ainsi avec les transports publics (tram et bus). On remarque limportance de la rue pour les pitons et les tran-ports en commun dans le schma des circulations. Les autres fonctions publiques sont situes en retrait. Leur positon particulire dans le tissu permet un dialogue visuel entre le btiment et lalle.

    Dailleurs, le sens du bti dfini fortement les sous-espaces prsents sur le site. Les barres de logement sont dessines de faon perpendiculaire lalle [fig. 24a]. Les barres plus loignes se retournent et ferment lespace crant ainsi une distance entre logement et rue pitonne. Au sud, ce retournement sopre avant la limite vgtale et marque la limite du site. Au nord, le changement de position isole les btiments de bureau en leur tournant le dos. Ainsi les fonctions administratives sont sectorises et confines dans une zone qui leur est propre, tout comme les logements sociaux. Leffet de zoning ninclut pas toutes les affectations dans une dy-namique de quartier et engendre une mixit plus grossire.

    Les employs contournent le quartier pour se rendre aux bureaux. Ainsi, le flux humain nest pas constant au centre du quartier durant la journe; les petits commerces fonctionnent mal. Les usagers prsents sont les familles et les personnes ges qui ne travaillent pas. Lattractivit premire du site est rassembl autour des commerces de premire ncessit qui se situe lest du quartier, lintersection. Cest le lieu le plus urbain du site, car situ prs de la route qui relie le quartier au centre de Freiburg [fig. 24b].

  • 44

    services | intensit

    logements

    sous-espaces

    vgtation

    fig. 24 d Vauban synthse

    voitures

    pitons

    transports publics (tram et bus)

    fig. 24 c Vauban circulations

  • 45Les espaces publics sont reprsents par des grandes tendues vertes dia-loguant mal avec le bti [fig. 24c]. La densit vgtale est leve dans le quartier. Deux espaces publics placs perpendiculairement lalle cent-rale sont trs arboriss. Cependant, la gnrosit de lespace vert inhibe tout effet urbain du quartier. Le rapport quentretiennent les deux places avec les immeubles voisins est peu clair; on ne comprend pas les limites de lespace public et priv.

    Pendant notre visite, peu de gens se promenant et peu se trouvaient hors de chez eux. Lendroit le plus anim tait la zone de commerces, en tte du site et les alentours des logements sociaux au-bas desquels les places de jeux, fabriques par les habitants, taient occupes. Nous navons pas ressenti le quartier de Vauban comme un quartier intense et riche de mix-it. Ce sont plutt les franges du quartier qui sont intressantes. Sur le site est, les bureaux et commerces sont placs paralllement la route, diminuant le bruit du trafic. Comme dans le quartier du Bed Zed, ce geste isole les btiments et leurs habitants de lambiance urbaine.

    voitures

    pitons

    transports publics (tram et bus)

  • 46

  • 47SyntheSeLes deux analyses permettent une lecture plus intuitive de lattractivit et de la densit dun site. Tout dabord, nous remarquons que les deux quartiers se distancient des lieux qui les entourent. Le Bedzed se rend in-dpendant du reste du tissu urbain de par la morphologie des btiments, de la planification des infrastructures et de la circulation. Le quartier Vau-ban propose une vgtation abondante qui lui retire toute urbanit et il devient un lot part dans la ville de Freiburg-im-Breisgau. En tant que visiteuse, lexprience du quartier Vauban a t intressante dans le sens o la proximit des constructions fait ressentir une densit vidente. Cet-te notion dcline du moment que lon savance vers les bureaux et entre-prises qui se trouvent en priphrie du quartier. La mixit a quant elle t ressentie dans la zone plus attractive des supermarchs. L o les rap-ports la ville sont les plus forts et o les visiteurs sont les plus prsents. Malgr mes impressions, le quartier est bien vcu par les habitants. Mais comme nous le savons, les densits et attractivits ressenties diffrent entre les personnes qui vivent sur le site et ceux qui y passent.

    Dans la suite du travail, nous oberverons que le quartier souhait pour le Schnberg nest pas dans cette optique de quartier indpendant. Nous voulons tablir des dialogues entre le quartier et la ville. Pour se faire, une notion historique des lieux nous permettra dtablir des liens entre Fribourg et le Schnberg.

    Vauban, photos diversesfig.25

  • 48

    Fribourg

    Un Bourg aux allures du 13me sicle, un boulevard haussmannien, des villas de type rennaissance italienne et des immeubles de logements HLM, ces lieux stalent et se chevauchent dans le panorama. Ces paysages var-is, ces couches successives, tous emprunts de leur pro-pre ambiance dessinent la ville. Une ville petite certes, mais riche de cultures et de couleurs.

  • 49

  • 50 Fribourg au centre deS reSeaux

    Fribourg et la Suisse

    La frontire du Rstigraben

    Rseau autoroutier

  • 51

    Rseau ferroviaire

    Rivires et Lacs

    Synthse des lments

  • 52 En 1157, les Zaehringen implantent un bourg sur un promontoire rocheux afin de contrler les changes entre la Romandie et lEmpire. Celui-ci est bti sur le seul gu qui permet de franchir lobstacle naturel des falaises de la Sarine.18 Le bourg est dessin selon les caractristiques propres aux villes fondes par les Zaehringen. Son plan est rectangulaire et deux rues parallles se dessinent dans le sens de la longueur: la premire ddie au march et la seconde au trafic. Au centre du bourg est rig lglise de Notre-Dame.19 Lrection dune nouvelle agglomration dans le plateau suisse jusque l non occup se voulait un dveloppement de lconomie dans larrire-pays. Il accueille des artisans et des commerants bnfi-ciant de plusieurs privilges et de protections. Lagglomration tait donc un bourg (burgum), ddi des habitants libres (fri), do le nom de la ville de FRIBOURG.

    Vers 1218-1277, le quartier du Bourg se dveloppe rapidement, et de nouvelles constructions apparaissent aux abords de la Sarine, en contre-bas: le quartier de lAuge et de la Neuveville. Le pont de Berne devient une structure urbaine. La rivire est alors un monstre qui inonde les rives. Cette abondance deau offre toutefois des avantages intressants dans le domaine de la navigation, du flottage de bois et de la pche. A la fin du xIIIme sicle, trois ponts furent rigs en mme temps, ce qui tait une prouesse pour lpoque : le pont St-Jean, le pont du Milieu et le pont de Berne.

    Le deuxime agrandissement sopre louest vers 1300. Les constructions stalent le long des rues menant respectivement Romont et Morat selon un agrandissement linaire. Cest aussi la naissance du quartier de la Neuville, reliant le quartier de lAuge et le Bourg. Le projet de la cathd-rale au dbut du xIIIme sicle occupe les habitants pendant deux sicles. Ldifice est la fiert des habitants de Fribourg.

    Le troisime agrandissement de la ville a lieu entre 1340 et 1400. La qua-trime enceinte de la ville est construite, permettant lrection de fau-bourg entre lancienne et la nouvelle enceinte. Les murailles stendrent dans les pentes escarpes de la colline du Schnberg de manire horizon-tale. Trois tours furent difies dans les pentes, au-del des falaises. La ville tait alors particulirement bien protge.

    18. Etienne CHATTON, Vieux Fribourg, Editions du Cassetin, Fribourg 197319. www.fr.ch/VILLE-FRIBOURG/edilite/amenagement/dveloppement.htm

    deVeLoPPeMent de La ViLLe

    La cathdrale est la plus belle expression

    de la confiance en soi, ravive et renforce

    toujours, de la bourgeoisie. Rien nincarne

    plus densment Fribourg que la tour de la

    cathdrale, rien nest si frappant, si cara-

    ctristique et si riche de symboles que la

    grande glise Saint-Nicolas sur le petit

    plateau du quartier du Bourg. Voil pour-

    quoi le canton, successeur de la ville tat,

    a toujours revendiqu la proprit de la

    cathdrale.

    Schpfer Hermann, Limage de Fribourg,

    Fribourg, 2007, p.18

  • 53

    Forgerons

    Auge

    Planche suprieure

    Neuveville

    Rue de Lausanne

    Rue de Morat

    1157- 1277 1277 - 1340

    1340 - 1400 1400 - 1555

  • 54 Au xVme, Fribourg continue son dveloppement principalement vers louest. Les places triangulaires des quartiers de lAuge, de la Neuville et de la Planche Suprieure sont des places publiques qui rayonnennt selon une personnalit qui lui est propre. Comme une succession de petites villes, ces varits datmosphres sont un aspect propre la ville Fribourg. Les autorits religieuses et politiques ne se font pas guerre mais spaulent mutuellement. La chapelle de la Lorette, construite sur un piton rocheux dominant la ville, fut la mtaphore de verticalit du site.

    Au xVIIIme sicle, des touristes anglais dbarquent Fribourg. Ils crivent sur la ville, ressentie comme un dchirement entre lattirance et langois-se; termes utiliss alors pour dfinir le Sublime (associ normalement aux montagnes, aux naufrages)20. On parle de tension verticale, dirrgularits, de ruptures. On recherche une vision totale sur une tendue ouverte. La no-tion du vertige caractrise la ville. Nous pouvons ainsi comparer le tableau du peintre fribourgeois Joseph de Landerset et celui de langlais John Rus-kin. Le premier met en valeur laspect pittoresque de la ville et ses construc-tions, tandis que second accentue les lignes, les torsions et les verticalits. Les btiments ne sont pas dtaills, ils sont partie intgrante du paysage.

    Ltat fdratif cr en 1848 favorise les changes et amliore le rseau routier. Le Bourg isol, principalement cause de sa topographie va tre ax sur les grandes voies commerciales. En 1834, le Grand-Pont de 265 mtres de long, construit par lingnieur Joseph Chaley est inaugur. Lin-frastructures revitalise le quartier du Bourg, permettant une future urba-nisation de la ville du ct est, outre-Sarine. Le pont causera le dclin des quartiers proches du pont de Berne, qui deviendront misreux et isols.

    Entre 1800 et 1850, le nombre dhabitants passe de 6180 9065. La ville sadapte lentement cet afflux qui occasionne alors des probl-mes dinsalubrit. Des mesures sont prises pour dsengorger la ville. Les taudis sont dmolis et on effectue des perces dans les construc-tions pour faire circuler lair. On construit sans demander dautorisa-tion et lalignement nest pas respect. Cest en 1849 quun premier rglement communal verra le jour. Fribourg devient alors presse cause de lessor dmographique et sort de ses limites. Elle stend pour la premire fois depuis 400 ans au-del des anciennes enceintes. Trois vnements vont changer le visage de la cit: les ponts suspendus, la destruction des enceintes mdivales et larrive du chemin de fer.21

    20 Etienne CHATTON, Vieux Fribourg, Editions du Cassetin, Fribourg 197321 Francis PYTHON, Fribourg, une ville aux xx et xxe sicle, Editions La Sarine, Fribourg, 2007, p.262

    Entre 1500 et 1650, on passe de la cit

    la citadelle, du bourg marchand la forter-

    esse catholique : ville ceinte, ville sainte.

    Hermann Schpfer, Limage de Fribourg,

    Fribourg, 2007, p.40

    Jadis, avant la construction du grand

    pont, lorsquon arrivait de Berne Fri-

    bourg, on tait sous la ville, quelques pas

    de ses murs, mais 150 pieds de profon-

    deur dans la valle, et il fallait une heure

    au moins, une heure defforts dsesprs

    des attelages pour arriver au centre, aprs

    avoir travers trois fois la Sarine, gravi des

    ctes escarpes dune difficult extrme en

    toute saison et quelques fois impraticables

    en hiver : heureux encore si la cte tait

    franchie en une heure et sans accident!

    Etienne Chatton,

    Vieux Fribourg, Fribourg, 1973, p.19

    Fribourg, deux visions de la ville fig.26

    Joseph de Landerset, pont du milieu, 1753

    et John Ruskin , vue depuis la Sarine, 1854

  • 55

  • 56 Le cheMin de Fer A la fin du 19me sicle, les cantons voisins dcident de faire passer le trac ferroviaire par la ville de Fribourg. Etant donn la topographie ac-centue, le trac a t difficile dfinir. Le site des Pilettes est finalement choisi pour placer la gare, ayant comme consquence de barrer le dve-loppement de la ville louest.22

    Lagrandissement de Fribourg hors des murs veille de nouvelles tech-niques. Le plaisir dexprimenter fait natre la physique, la biologie et la chimie, bouleversant ainsi lordre sociale et la culture de la ville. En effet, Dieu et lEglise nont plus la primaut et les hommes se tournent alors vers lindustrie. Une nouvelle lite apparat: la bourgeoisie. A travers cette crise nait la dmocratie, une nouvelle forme dtat appliquant la spara-tion des pouvoirs et des droits fondamentaux aux citoyens.23

    En 1869, un essor industriel sannonce grce Guillaume Ritter et sa re-cherche dans lnergie hydraulique. Il achemine la force hydraulique de la Sarine jusquau plateau de Prolles, alimentant ainsi plusieurs usines dont une grande scierie. Fribourg investit dans llectricit et est le se-cond chef lieu alimenter la ville grce un rseau public dnergie hy-draulique. La main duvre habite dans les quartiers de la Basse-Ville , autour du Bourg, de lAuge et de la Neuville. Des nouvelles infrastructures sont construites pour relier le boulevard de Prolles et de la basse ville. En 1897, le tramway relie le pont de Zaerhingen au fond du plateau de Prolles. Tant le dnivel tait important, un funiculaire est construit en 1899 entre la Neuville et la haute ville. Linfrastructure est toujours en fonctionnement aujourdhui.

    La cration du chemin de fer est la voie royale du capitalisme. La gare clipse lancien centre du Bourg. Mais le changement sopre petit pe-tit. La route et le rail favorisent grandement la circulation. Les portes de la ville sont dmolies ou agrandies. Une partie des remparts est dtruite lors de la construction de la voie de chemin de fer, dautres parties furent dmolies par la suite. Enceintes et portes perdent alors leur fonction ori-ginelle. En 1924, le pont de Zaehringen construit en pierre remplace le Grand-pont. Il sadapte aux voitures, qui deviennent de plus en plus lour-des et nombreuses.

    22 www.fr.ch/VILLE-FRIBOURG/edilite/amenagement/dveloppement.htm23 www.fr.ch/VILLE-FRIBOURG/edilite/amenagement/dveloppement.htm

  • 57

    Rue de Romont

    1555 - 1800 1800 - 1860

    Gambach

    Prolles

    Schnberg

    Jura

    Beaumont

    1860 - 1950 ds 1950

    gare

    grand pont

    pont du Gottron

  • 58

    Pendant le boom conomique, elle laissa

    la ville, jusqualors compacte, sgailler sur

    nimporte o et nimporte comment. Mais

    on ne pensait plus la ville, alors ! Le mot

    dordre tait plutt de fuir la campagne.

    Dans tout ce qui fut bti durant ces dcen-

    nies, au cours desquelles on a bti plus que

    pendant tous les sicles prcdents, il ny a

    pas un seul quartier plaisant, pas un seul

    prolongement russi du tissu urbain, pas un

    seul endroit o lon sexclamerait spontan-

    ment : Comme on est bien ici, restons-y!

    Hermann SCHPFER, Limage de Fribourg,

    Fribourg, 2007, p. 116

    LinduStrie Avant 1900, la ville est entoure par les mandres de la Sarine et par la li-gne ferroviaire, ce qui lui donne une forme triangulaire. Le dclin des acti-vits fromagres et mercenaires qui occupent les fribourgeois, rendent le canton pauvre. On attend larrive de nouvelles usines suite la venue du chemin de fer, mais elles tardent venir. En 1890 et 1914, les entreprises industrielles apparaissent; la grande scierie, Chocolat Villars, Cardinal, etc. Les commerants et artisans (tanneurs, teinturiers, drapeurs et brasseurs) migrent vers les hauts plateaux et quittent les bords de leau.

    Au dbut du xxme sicle les nouvelles constructions sont riches : la bi-bliothque, les glises, les bains de la Motta. Fribourg est une ville sereine et joyeuse. Politiquement, le catholicisme rigide et ultramondain se ligue contre le socialisme et le libralisme. Autre que le quartier de Prolles, dautres quartiers vont natre autour de la gare: Gambach, le quartier dAlt et la Vignetta. Si le quartier de Prolles est caractris par son style haus-smannien trs contrl avec larrire des usines, le quartier de Gambach est une cit jardin au style prestigieux de la Grce antique et de la Renais-sance florentine. Les nouveaux quartiers furent relis la ville de manire judicieuse, organique et fonctionnelle.

    Bien que le dbut du xxme sicle tait apprci pour son architecture, la seconde partie du sicle sera trs critique. En 1923, on parle durba-nisme pour la premire fois. Mais cette priode, la ville nest pas gre par un architecte mais par un politicien, catholique engag, prnant la restauration avant tout. Lespace est gr au coup par coup. Cest en 1954 que le premier plan damnagement est labor, comme premier but de rsoudre le souci de circulation dans la ville.24

    24 Francis PYTHON, Fribourg, une ville aux xx et xxe sicle, Editions La Sarine, Fribourg, 2007, p265.Rue des Alpes Fribourg, un des fig.27

    grands travaux du dbut du sicle, 1907.

  • 59

  • 60 LeS QuartierS ouVrierS

    Mise part les nombreux avantages

    quelles procurent aux ouvriers, les coopra-

    tives donnent une impulsion dcisive au re-

    nouvellement des villes.

    Christoph Allensprach dans Fribourg, une

    ville aux XX et XXe cicle, Fribourg, 2007,

    p.305

    0 100 200 500 m

    Entre 1880 et 1910, la population en ville de Fribourg passe de 11 450 20 293 personnes. La classe ouvrire se tasse dans des logements exigus de la Basse-ville. On calcule alors 2.67 habitants par pice et on procde au compartimentage des maisons bourgeoises pour accueillir le maximum douvriers trangers dans le but dobtenir une rentabilit maximale. La demande est tellement accrue que les maisons nont pas le temps dtre assainies.25

    quand les usines commencent fleurir sur le Boulevard de Perolles, les in-dustries de la Basse-ville (Cardinal, etc) se dlocalisent, laissant le quartier dans la misre et la pauvret. Ce nest que dans les annes 1930 que la ville envisage des mesures dassainissement et dans les annes 1940 que les premires rnovations ont lieu. Mais le conseil communal est timide et cherche se dresponsabiliser du problme. Nat alors le socit pour lamlioration du logement populaire. La socit achte des logements pour les restaurer mais constate vite que le quartier de lAuge est engorg. Elle cherche des habitations vers les hauts de la ville, l o la ville se dve-loppe. Dans leffervescence du dplacement des nouvelles usines, le cen-tre-ville sest petit petit dplac vers la gare. Le boulevard de Prolles est alors caractris de quartier mixte. Ouvriers et bourgeois y sont logs et crant une mixit sociale. Les commerces, les logements et luniversit se partagent les rues, concluant une mixit fonctionnelle. Les constructions ddies aux ouvrirers sont toutefois trs chres. Le quartier de la Vignet-taz et de Gambach accueillent les cheminots. La topographie influence le type de construction selon le niveau social. Les parcelles les plus exposes au soleil et la vue sont reserves pour les classes suprieures, les zones de constructions ddies aux ouvriers sont souvent en retrait.

    Les coopratives, bnficiant daide la construction, prvoient dabord la construction de cits jardins pour loger les plus dmunis. On choisit alors la colline du Schnberg, jusque l peu exploite. Toutefois, le nombre de constructions nest pas suffisant pour combler la demande. Dans les an-nes 1960, le quartier du Jura est choisi pour la construction dimmeubles et de maisons familiales caractre social. Ces nouveaux btiments pren-nent de la hauteur, on vise une densification du locatif. Cest larchitecte Jean Pythoud qui proposera des immeubles subventionns dont la sur-face est optimise. Aprs avoir expriment ce nouveau type dimmeu-bles au Jura, les constructions viennent recouvrir la colline du Schnberg.

    25 PYTHON Francis, Fribourg, une ville aux xx et xxe sicle, Editions La Sarine, Fribourg, 2007, p. 296 309

    Fribourg, aujourdhuifig.28

  • 61

  • 62 Lhistoire nous apprend donc que Fribourg sest dvelopp en deux tapes. Premirement, un glissement sest opr des rives de la Sarine jusqu la gare, puis sur le boulevard de Prolles. Dans un deuxime temps, les quartiers ddis aux logements des ouvriers se sont agglomrs autour de laxe. Le quartier du Schnberg fait partie des quartiers satellites et a t le dernier tre difi. Cest galement le plus loign du centre.

    Les schmas ci-contre nous renseignent sur la relation actuelle entre la ville et le quartier du Schnberg.

    Selon le Plan Directeur de la ville de Fribourg, le dveloppement de la ville est multipolaire, il correspond en fait son histoire. Les centres princi-paux (cathdrale, universit, commerces, gare) sont regroups dans larc fonctions centrales, correspondant au dveloppement des rives vers Prolles. Il est destin aux activits et aux quipements collectifs qui as-surent des services directs pour les habitants et les usagers de la ville. Les mesures prises pour renforcer laxe sont laffectation des rez-de-chausses aux commerces ou services, visant favoriser lanimation de la zone et les accs pour les dplacements pitons. Face larc fonctions centrales, les centres de quartiers sont vous dcharger larc fonctions centrales de certaines tches locales. Le Schnberg en fait partie. Les centres de quartier doivent couvrir les besoins quotidiens des habitants [fig. 29a].

    La morphologie particulire de la ville est la consquence des mandres que la Sarine a creus. Ses courbes sont multiples. Le quartier se position-nant outre-Sarine, est alors totalement dtach de la ville et de son cen-tre. Il fait toutefois face au Bourg, se situant la mme hauteur [fig. 29b].En pochant les surfaces bties, on peroit alors que le quartier est isol et spar du reste du tissu urbain [fig. 29c].

    Finalement, le rseau viaire est la consquence de la topographie. Seuls les ponts aux niveaux diffrents relient les deux rives. Les accs sont donc limits et le trafic se dveloppe plus volontier vers la priphrie (vers Tafers et la Singine) plutt que vers la ville [fig. 29d].

    etat actueL:du centre VerS La PeriPherie

    Shmas explicatifs de la villefig.29

  • 63

    a. ples urbains b. morphologie de la ville

    c. bti d. rseau

  • 64 LeS connexionS a La ViLLe

    0 50 100 400 m200

    ci-contre | Les connexions du Schn-fig.30 berg la ville de Fribourg caractrises par

    les ponts de Zaehringen , de Berne et le

    futur pont de la Poya.

  • ab

    c

  • 66 Les connexions viaires entre le quartier du Schnberg et la ville seffectuent actuellement par deux ponts: le pont de Berne et le pont de Zaehringen. Une autre traverse est envisageable pour les pitons via la passerelle des Neigles et sous le pont de Zaehringen. Ces infrastructures sont dune im-portance primordiale pour la circulation, mais ont galement une conno-tation symbolique car ils relient, une chelle territoriale, deux rgions, deux langues et aussi deux cultures; elles connectent la suisse romande et la suisse allemande. Le pont de la Poya est une nouvelle infrastructure qui reliera le quartier du Schnberg (commune du grand Fribourg) Granges-Paccots (commune de lagglomration fribourgeoise).

    Les trois ponts ont la particularit de relier respectivement deux ples ay-ant t construits des priodes diffrentes. Ainsi, lactivit que lon trouve une extrmit diverge de celle qui se trouve lautre extrmit. Autour du pont de Berne [fig. 31], la rive ouest sest dveloppe pendant que du ct est, la porte contrlait les arrives et les dparts dans la ville. La rive est sest dveloppe 100 ans plus tard, accueillant aussi du logement, mais galement un moulin et une forge, do le nom donn la rue des Forger-ons. Lest tait alors le ct des fabricants, louest celui des commerants. Concernant le pont de Zaehringen [fig. 32], le Bourg tait construit depuis 400 ans lorsque le pont fut rig. Un contraste vident opposait alors des deux rives: le bti et la nature. Au ct est, la pente qui faisait face au pont ne permettait pas de construire abondamment prs de linfrastructure, seuls un htel et quelques maisons furent rigs. Les citadins navaient qu traverser le pont pour se retrouver sous les arbres, au calme. Mais aujourdhui, le trafic constant perturbe le calme quon pourrait lui asso-cier. Toutefois, lopposition entre ville et campagne persiste. Etant donn que la traverse du pont mne principalement au quartier du Schnberg, le ct campagnard lui est attribu. Le futur de la Poya [fig. 33] relie quant lui une zone mixte, comprenant des bureaux, des commerces et des infrastructures sportives, au quartier rsidentiel du Schnberg. Ces deux zones sont dj construites inversment aux zones proches des ponts de Berne et Zaehringen lpoque. De plus, les prcdents ouvrages se sont lancs du centre vers la priphrie, du bti vers la campagne. Le futur pont connecte quant lui un quartier de priphrie antrieurement construit, vers une zone pri-urbaine, rcemment dveloppe. Le sens sest invers!

    Dans quatre ans nous compterons trois liaisons, trois ponts, trois niveaux, mais galement trois manires dapprhender les connexions entre Fri-bourg et la priphrie.

    connexionS routiereS

  • Pont de Bernefig.31

    Pont de Zaehringenfig.32

    Pont de la Poyafig.33

    immeubles locatifscentres commerciaux

    qUARTIER DU SCHOENBERG

    ZONE PRI-URBAINEGRANGES-PACCOTS

    fort et squarecommerce et bureaux

    ROUTE DU STADTBERGLE BOURG

    commerce et logementscommerce et logements

    LA RUE DES FORGERON LA BASSE VILLELAUGE | LA BASSE VILLE

    0 50 100 200 m

  • 68 HIER:LE PONT DE BERNE

    Principal accs outre Sarine au Moyen-Age, le pont a conserv son cachet dorigine. Il reste ouvert la circulation, mais celle-ci est toutefois limite. La relation que le pont de Berne entretient aujourdhui avec le quartier du Schnberg est faible, elle sest inverse. En effet, si au dbut du 20me sicle les pauvres vivent dans les bas quartier et les riches occupent les quelques villas de la colline du Schnberg, les quartiers de lAuge et de la Neuveville ont subi aujourdhui un phnomne de gentrification. Le lien entre ces bas quartiers et le Schnberg reste toutefois symbolique.

    Le logement occupe la majorit des parcelles. Les bistrots et autres pet-its commerces ont conserv leur cachet et sont destins principalement aux habitants de la basse-ville. Les habitants du quartier du Schnberg traversent le pont dans le but dune visite en basse ville. Ils sy rendent alors pied. Ce pont est donc une connexion culturelle et symbolique quil semble important de prserver.

    Le Schnberg est reli avec la basse ville par les infrastructures scolaires. Lcole primaire de lAuge accueille quelques enfants du Schnberg; ils sont moins nombreux depuis que les btiments la villa Thrse ont t agrandis en 2002. Lcole est situe prs de la porte de Berne, sur la plaine des Neigles, dans un site calme et peu urbanis. Des terrains de sport sont placs sur lautre rive et sont accessibles via la passerelle du Grabensaal. De nombreuses activits sont organises du ct des terrains de sport. Spcialement prvues durant lt, ce sont des chasses au tr-sor, des parcours thmatiques et des ateliers qui regroupent les enfants des bas quartiers et de hauts quartiers. Les rives ne sont pas amnages, mais restent toutefois accessibles. Leau est caractristique de la ville et la dtente aquatique ainsi que les soires au bord de leau sont trs ap-prcies.

    Le principal problme est laccs qui seffectue par la route du Stadtberg. Sans trottoir, ni piste cyclable, cette route est dangereuse pour les person-nes qui souhaitent se rendre dans cette zone de dtente.

  • 69

  • 70 Le pont de Zaehringen est un emblme de la ville de Fribourg avec la cathd-rale. Depuis sa reconstruction en pierre, le trafic na cess daugmenter et ce sont aujourdhui 25000 voitures qui passent journalirement sur le pont. Le passage sur le pont est ncessaire aux pendulaires fribourgeois qui habitent dans le district suisse-allemand du canton, aux habitants du canton de Berne et aux habitants du Schnberg. Pour accder au cen-tre ville, la route transite par la cathdrale, quelle contourne de part et dautre. La croissance du trafic et par consquent laugmentation de la pollution dtriorent gravement les btiments du Bourg. De plus, le flux routier scoule difficilement, bouchant les entres de la ville aux heures de pointe.

    On distingue deux types de pendulaires. Les salaris travaillant dans les villes voisines et sy rendant par lautoroute transitent par le Bourg pour se rendre lentre Fribourg-Nord via la route de Morat. Ce sont major-itairement des singinois (habitants du district de la Singine). Les autres pendulaires sont ceux qui travaillent en ville de Fribourg et qui vivent dans des villages ne bnficiant pas de transports publics correspondant leur horaire. Ces derniers stationnent dans les rares parkings publics situs au centre ville. Pour y accder, la traverse du pont est indispensable. Les habitants du quartier du Schnberg profitent dun service de transports publics plus frquent et peuvent plus facilement se rendre au centre-ville sans leur voiture. Toutefois, les automobilistes du Schnberg se rendent dans les entreprises situes en priphrie traversent galement le pont.

    La solution au surplus de trafic se traduit par une dviation du trafic en priphrie et va se concrtiser par la construction du pont de la Poya. Cet-te dviation va transformer les habitudes de circulation dans cette rgion de la ville et le pont de Zaehringen obtiendra un tout autre statut. Les mesures daccompagnement du pont de la Poya stipulent que la pont de Zaehringen ne sera ouvert quaux transports publics, aux vlos et aux riv-erains26. En effet, sa fonction sera dvolue un trafic proche, favorisant la mobilit douce et sa rsonance territorale sera diminue. Le pont risque dvoluer vers un statut plus passif, au mme titre que le pont de Berne actuellement. Dailleurs, suite la fermeture du pont de Zaehringen, afin dviter que les automobilistes naccdent au centre-ville via la basse ville , des mesures restrictives seront galement prises dans la gestion du trafic sur le pont de Berne.

    26. http://www.pont-poya.ch/2005-2006/rapport.php?f=fr

    AUJOURDHUI: LE PONT DE ZAEHRINGEN

  • 71

  • 72 Lintention de crer une route de contournement pour dvier le trafic de la cathdrale a dj t exprime au milieu du 20me sicle. La ville avait anticip le problme en 1960 et les premires tudes intitules Plan de circulation de la ville de Fribourg ont t lances dans lintert de dsengorger la zone du Bourg et plus particulirement les alentours de la cathdrale.27 Le Plan directeur de la ville de 1983 prvoit la constrution dun pont.28

    Faute de budget et de propositions pertinentes selon les politiciens, ou de volont politique selon les architectes-urbanistes, les projets furent pour la plupart mis de ct. En 1989, un premier constat sur les dgts dans le quartier du Bourg sont inquitants. La pollution ronge les anciens btiments en molasse et la cathdrale est fortement dgrade. Le plan directeur des transports vise un amnagement piton au centre de la ville de Fribourg, favorisant galement les deux-roues et les transports pub-lics. Un concours est alors lanc au terme duquel le jury choisi un projet qui se porte sur la proximit conceptuelle du nouveau pont par rapport aux anciens ponts de la ville de Fribourg. Toutefois, le projet cote cher et le financement est difficile obtenir pour le canton. De plus, larrive du pont que le projet propose, du ct du Palatinat, pose des problmes damnagement et plusieurs recours sont lancs. La route entoure le chteau de la Poya, btiment du patrimoine fribourgeois que la popula-tion souhaite prserver. Le projet est alors en suspend. quinze ans plus tard, des amliorations sont apportes au projet de 1989, rpondant aux proccupations des habitants. Le pont aboutit alors prs de la Patinoire St-Lonard, Granges-Paccot, et un tunnel passe sous les voies de chemin de fer. Toutefois le financement reste problmatique. Le 23 juin 2006, une votation est soumise au peuple fribourgeois quant sa participation fi-nancire au projet. La population accepte massivement et le projet, initi il y a plus de 50 ans, peut enfin dmarrer.29

    La construction du pont a maintenant dbut. Les alentours de la patinoire de St-Lonard se sont dvelopps et proposent maintenant une zone at-trayante. Laccs lautoroute est 900 mtres. Lendroit quil est alors intressant danalyser est le quartier du Schnberg qui se situe de lautre ct du pont. Cest une zone rsidentielle, aussi qualifie pjorativement de cit-dortoir.

    27. http://www.pont-poya.ch/1999-2004/1998/profr-sept1979.pdf28. http://www.pont-poya.ch/2005-2006/rapport.php?f=fr29. Message du conseil communal au Conseil gnral, le crdit de 1 mio de francs pour le mise au point du projet du Pont de la Poya (Schoenberg-Route de Morat), 13 mars 1990.

    Ce pont se ratt ache, dans un esprit nou-Ce pont se rattache, dans un esprit nou-

    veau, la tradition des beaux ponts sus-

    pendus que connaissait la ville de Fribourg

    autrefois.

    Jury du concours, 1989

    sous www.pont-poya.ch

    DEMAIN:LE PONT DE LA POYA

    ci-contre | Actuelles et futures voies fig.35 daccs en ville de Fribourg. Mise en vi-dence de la liaison Schnberg - Fribourg

    Impact sur la circulation Fribourg fig.34

    suite la construction du Pont de la Poya.

    Fribour

    g Nord

    A 12

    A 12

    Zaeh

    ringe

    n

    Piller | V

    aris

    Bourg

    Guisan

    Gare

    JuraSchnberg

    Route de Villar

    s

    Route de Morat PONT POYA

    + 19 %

    + 14

    %

    + 5 %

    + 7 %

    + 5 %

    + 5 %

    + 2 %

    + 3 %

    + 2 %

    + 3 %

    - 3 %

    - 5 %

    - 5 %

    - 10 %

    - 47 %

    - 36 %

    - 51 %

    - 94 %

    0 100 200 500 1000 m

  • 73

    gare

    universit misricorde cathdrale

    SCHOENBERG

    ZONE CENTRE-VILLE

    gare

    universit misricorde cathdrale

    SCHOENBERG

    ZONE CENTRE-VILLE

  • 74 Larrive du pont est galement larrive dune urbanit dans le quartier et lincidence que va causer le passage du nouvel axe est grande.

    Premirement, selon les calculs, le trafic va crotre de 14% sur la route de Berne (vers Dudingen) et de 19% sur la route de Tafers. Dans ltude effectue, seul le quartier du Schnberg va subir une telle augmentation de trafic par rapport aux autres quartier de la ville. Cest--dire que la pollution et le bruit augmenteront en consquence. Des mesures ont t prises pour changer les fentres des immeubles se situant aux abords des routes en question.30 La route deviendra plus dangereuse quelle ne lest dj, sans compter que des coles se situent le long de la route de Berne. Des mesures daccompagnement supplmentaires sont envisager pour le quartier. Les rsultats directs vont sobserver entre larrive des ponts de la Poya et de Zaehringen. Le trafic sera en diminution de 51%. Toute-fois, cette amlioration a un impact minime sur le quartier. De plus, le passage actuel du trafic scinde le quartier en deux. Lorsque le flux augmentera, les nuisances occasionneront un effet de barrire qui causera une sparation plus grande entre la partie nord et sud du quarti-er. Les consquences sont telles que, pour se rendre au centre-ville, les habi-tants du Schnberg devront emprunter les transports publics. Dailleurs, ce sera la population fribourgeoise la plus prpose la mobilit douce. En mme temps, cette population va subir davantage la pollution et le bruit des vhicules des pendulaires. Des infrastructures de parkings doiv-ent tre construites dans les abords du quartier, afin que les pendulaires prennent des transports publics et vitent de traverser le quartier.

    Deuximent, le quartier du Schnberg est principalement ddi au loge-ment. Le manque de bureaux, dentreprises et de services est vident. Si laffectation du quartier reste la mme, peu de gens se rendront dans le quartier; ils le traverseront. Le quartier doit tendre vers un rquili-brage des fonctions et devenir un ple urbain. Le dveloppement doit se poursuivre selon deux principes: la mixit et la densit. Dailleurs, il faut envisager un dveloppement certain car laccs lautoroute sera facile et les espaces constructibles sont nombreux. Il sera stratgiquement in-tressant de construire dans le quartier du Schnberg.

    Troisiment, le fait de dvier le trafic vers la priphrie de la ville risque de distancier le quartier du Schnberg de la ville par sa voie directe. Dj cart de la ville cause de la topographie, si la connexion la plus directe,

    30. http://www.pont-poya.ch/2005-2006/rapport/rapport-28-34-justification.pdf

    ci-contre | Images virtuelles du futur fig.36

    pont de la Poya.

  • 75

  • 76 via le pont de Zaehringen est contrle, les afflux vers la ville seront moins frquents et le quartier gagnerait de plus en plus son indpendance. Dautres connexions, autres quautomobiles, sont travailler pour con-server voire accrotre le lien entre la ville et le quartier.

    En conclusion, bien que larrive du pont de la Poya est une solution pour diminuer la pollution et le bruit dans les alentours de la cathdrale, les rpercussions vont se rassembler sur le quartier du Schnberg. Il faut an-ticiper le dveloppement du quartier laide de mesures techniques, ur-banistiques et architecturales.

    ci-contre | Photos de dbut du fig.37 chantier du pont de la Poya, au Schnberg

    et la route de Morat

  • 77

  • 78 CONNExIONS VISUELLES

    La topographie particulire de Fribourg permet un rapport visuel cadr entre la ville de Fribourg est ses priphries. On observe entre les branch-es des arbres ou sur les balcons des appartements suprieurs des tours de logement. Regarder la ville cest aussi chercher un repre dans un quartier qui nen a pas. La cathdrale est ldifice qui attire lattention. Symbole du pass, mais symbole de Fribourg, elle se dmarque par sa hauteur.

    Dans le quartier du Schnberg, bien que la topographie offre une pente croissante vers les champs, le quartier se situe actuellement la limite, sur le plus haut niveau. Cest-- dire que si le quartier va au-del des con-structions actuelles, il naura plus ce lien visuel et symbolique qui lunit la ville.

    ci-contre | Mise en vidence du fig.38 sens des faades

    ci-contre | Cadrage vers la cathdralefig.39

  • 79

  • 80

  • 81

    Le Quartier du Schnberg

    La ville est un projet dans lespace et dans le temps. Elle ne saurait tre une juxtaposition de quartiers et de zones imagines par des technocrates, spculateurs conserva-teurs et les nostalgiques.

    Lthique de lespace construit

    selon Alternative 79 dans Jean Pythoud Architecte, p.36

  • 82 eVoLution du bti

    1910 1920

  • 83

    Evolution du quartier du Schnberg. fig.40

    Photos prises depuis la cathdrale

    1960 1980

  • 84

  • 85

    Je ne suis pas partie parce que je ne me

    plaisais pas, mais on navait plus assez de

    place et on na pas trouv dapprtement

    convenable en Basse. Quoique, sil fal-

    lait y retourner, je ne sais pas si on irait.

    Cest quand mme loin, et puis il y a cette

    monte.

    Tmoignage dune ancienne habitante de

    lAuge dans Lauge au XXe sicle de Serge

    Gumy, p.161

    Le quartier du Schnberg est une zone suburbaine de la ville de Fribourg dveloppe principalement dans les annes 1950-60 avec des immeubles locatifs pour pallier au manque de logement pour les ouvriers venus snstaller en masse Fribourg. Les ouvriers vivaient alors majoritaire-ment en Basse-ville et plus prcisment dans le quartier de lAuge. En gag-nant les nouveaux logements du Schnberg, ils laissent un quartier o linsablubrit et la promiscuit faisaient loi. LAuge enregistre 380 dparts en 1973. Toutefois, ce nest pas sans regret que les ouvriers laissaient un quartier ancien, charg dune ambiance particulire. Le quartier du Schnberg ne cesse de sagrandir de manire alatoire, au bon vouloir des promoteurs. La population passe de 100 9000 habitants en septante ans seulement, accueillant quelques 52 nations diffrentes.31

    La construction des ensembles dimmeubles locatifs vocation sociale a occasionn deux contrecoups. Dune part, les fribourgeois critiquent vivemet les hautes contructions en bton qui viennent dranger le pano-rama. Fribourg est lpoque une ville trs conservatrice qui entretient son patrimoine et qui a du mal faire face la modernit qui prend place dans limage de la ville. Dautre part, la population a peur de lafflux dtangers, qui stablissent en nombre et qui apportent des coutumes et des langues inconnues. Ces rticences ternissent le lien qui se forme entre la ville et le quartier. Ces aprioris persistent, le quartier du Schnberg est aujourdhui qualifi de banlieue par les fribourgeois, avec les prjugs qui en dcoulent.

    Dun point de vue sociologique, les communes suburbaines sont com-poses quasi exclusivement dimmeubles rsidentiels de type HLM, habit-s par une population au revenu modeste. La banlieue est le nom don-n aux zones suburbaines prcaires dans lesquelles la violence sexerce de manire inquitante.32 Si le dnominatif de banlieue est attribu au quartier du Schnberg cest queffectivement des acts de vendalisme et des scnes de violence sy rptent, plus que dans les autres endroits de Fribourg. Les conflits clatent dans les quartiers sociaux, au pieds des im-meubles de 1970. Les tags sont affichs contre les murets des places. Les cages descaliers des immeubles sont mal entretenues, dlabres et les parkings regorgent de voitures rouilles et dpouilles. Toutefois laspect prcaire et la violence qui sont attribus aux HLM et ne conditionne pas

    31. COURANT Michle, Vivre au Schnberg, journal de lassociation, n7, mars 2008.32. BASSAND Michel, Cits, villes, mtropoles, Le changement irrversible de la ville, presses Poly-techniques et universitaires romandes, Lausanne, 2007, p. 105.

    banLieue?

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  • 87tout le quartier. Cest pourquoi lappellation de banlieue ne peut pas tre utilis pour caractriser lensemble du quartier du Schnberg.

    Dun point de vue de lanalyse urbaine, selon Philippe Panerai, la banlieue est souvent qualifie de destructure, linverse de lespace urbain intra-muros qui lui est structur. Les jugements lencontre de la baulieue ont toujours t ngatifs, elle est une masse amorphe, tale alatoirement. Ce qui fait que la ville semble plus structure cest la densit et la conti-nuit du bti. La prsence de grands quipements et lexpressivit des fonctions urbaines par le biais des vitrines et des panneaux publicitaires. A linverse, lorsque lon traverse la banlieue, on en a la vision de grands axes dcharns et le cadre bti est discontinu. Le parcellaire se diffrencie d