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Les nouveaux territoires de l’action culturelle dans le cœur de l’agglomération parisienne Phase 1 Arts vivants et musiques actuelles n 0 36 M ARS 2010 Cette étude, conduite sur deux ans, traite plus particulièrement, dans sa première phase, des lieux de production et de diffusion de la culture dans le champ des arts vivants et des musiques actuelles, de la manière dont ceux-ci naissent et s’inscrivent dans les territoires. En phase II, seront traitées la production et la dif- fusion culturelles en matière de lecture publique, art lyrique, cinéma, musées et patrimoine, ainsi que l’analyse des politiques mises en œuvre par les collectivités publiques en matière de dévelop- pement culturel. Introduction Aujourd’hui, plus que la contemplation distinguée d’un produit culturel dans le cadre d’un espace- temps limité, ou d’un lieu consacré, le public contemporain élit des manifestations festives, lieux de rencontres et de découvertes surprenantes. Le succès des « Nuits blanches », de « Paris Quartiers d’été », des festivals, ou encore du Théâtre de rue, semble révélateur d’un mouvement général qui modifie en profondeur le rapport de l’art à la ville, et de la culture à l’espace urbain. Les nouveaux territoires de l’action culturelle : de qui et de quoi parle-t-on ? En marge de la densité des équipements et de la richesse culturelle de l’agglomération, Paris et les communes de la Petite couronne regorgent de lieux, d’acteurs, de pratiques, apparues en France il y a une trentaine d’années, et dont les rela- tions aux populations et aux territoires présen- tent un intérêt certain pour les urbanistes et les aménageurs de la ville. Des structures petites mais nombreuses, qui dessinent un maillage culturel métropolitain Témoignages de l’engouement croissant du public pour le spectacle vivant (musiques actuelles, théâtre de texte, théâtre d’objets, théâtre gestuel, danse, arts du cirque, arts de la rue…), ces lieux, ces struc- tures, souvent petites et de statut associatif, sont principalement implantées dans des espaces libérés par des activités industrielles ou artisanales (friches), des locaux inoccupés (squats), ou des « interstices » urbains (espaces en attente d’affectation). Entre institutionnalisa- tion et informalité, productions artistiques et actions socioculturelles, ces structures fonctionnent selon un principe coopératif et elles sont regroupées en fédérations ou en syndicats au niveau national et régional. Toutes, elles contribuent à dessiner un maillage géographique important de lieux de diffu- sion et de production culturelles à l’échelle de l’ag- glomération, œuvrant, consciemment ou non, pour l’émergence de nouvelles identités territo- riales, à l’échelle des quartiers comme à l’échelle métropolitaine. Des pratiques artistiques transdisciplinaires, à forte composante sociale et identitaire Si ces nouvelles pratiques englobent des disciplines traditionnelles (musique, arts plastiques, théâtre, cinéma, danse…) mêlées à des formes artistiques à dimension politique ou identitaire, elles recouvrent aussi des pratiques relevant du ludico-festif, de Séance de théâtre permanent aux Laboratoires d’Aubervilliers (93) ATELIER PARISIEN D URBANISME 17, BD MORLAND 75004 PARIS TÉL : 0142762258 FAX : 01 42 76 24 05 — http://www.apur.org Exposition d’art contemporain au Centre d’Art Mira Phalaina à la Maison Populaire de Montreuil (93) Les nouveaux territoires de l’action culturelle : une approche renouvelée des publics et des espaces de diffusion © Maison Populaire © Julie Pagnier

e culturelle dans le cœur Paris 20 de l’agglomération

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Page 1: e culturelle dans le cœur Paris 20 de l’agglomération

Les nouveaux territoires de l’actionculturelle dans le cœur de l’agglomération parisienne

Phase 1Arts vivants etmusiques actuelles

n0 36 MARS 2010

Féline

Karton

Bar 96

Pix Bar

Falabar

Gambetta

Gobe Lune

StamCafé

Microlithe

Trois Arts

AtelierADAC

Bibliothèque

ZimdemsCafé

Maroquinerie

Etienne Dolet

CultureRapide

El Sonde Cuba

SemioseGalerie

Café des Sports

EmilieBannwarth

Studio l'Ermitage

20ème

TéâtreAtelierBeaux-Arts

AtelierBeaux-Arts

Cinéma MK2Gambetta

BibliothèqueSorbier

BibliothèqueMortier

Studio ASaint-Blaise

Cantinede Belleville

BibliothèqueSaint-Blaise

GalerieLa main qui parle

Théâtre del'est parisien

Ronde desPetits etGrands

Cimetière duPère Lachaise

Flèched'Or

Bellevilloise

Piston Pélican

Hadj Houaoui Farid

TavernedeDickens

GalerieJocelyne Wolff

Pavillon carréde Baudoin

BibliothèqueSaint-Fargeau

Bibliothèquedes Couronnes

ConservatoireGeorges Bizet

Théâtre dela Colline

AtelierADAC

AtelierADAC

AtelierADAC

AtelierADAC

Centred'animationL. Lumière

Centred'animationAmandiers

Cin'Hoche

Médiathèque

Salle de Malassis

Centre desCoutures

Fosseaux

Fraises

CentrePablo

Neruda

Bibliothèquedes Coutures

École municipale de danse

BibliothèquePablo Neruda

CinémaGeorges Méliès

1, 2, 3Soleil

Maison populaire

ThéâtreBerthelot

BibliothèquePaul Eluard

Les InstantsChavirés

Centre DramatiqueNational

Musée del'Histoire Vivante

BibliothèqueColonel Fabien

I.U.T UniversitéParis VIII

Les Roches(Maison du Théâtre)

Bibliothèque centraleRobert Desnos

StudioAlbatros

AssociationComme VousEmoi

École Nationale demusique et de danse

Ludoleo(Centre Branly Amite)

Centre Dramatique National(Salle Maria Casares)

Pêche Café

Anciennebrasserie

Bouchoule

Nouveau théâtrede Montreuil

Instrumentarium

Reflexe et Fabriquedes Illusions

GrosseMignonne

Bar du Marché

MaisondesFemmes

MaisonLounèsMatoub

Bibliothèquesonore

26 Rockbrown

Abcd

PlanèteAndalucia

Girandole

Guillotine

Périphérie

Maisonde l'arbre

Mairie

École municipale de musique

avenue d e la république

ÉchangeurLutherie urbaine

Samovar

Bal Perdu

NomadCafé

Pixi Bar

ChezBen

Maison duCardinalDupeyron

EspaceChapiteau

Fonderie de l'Image

rue Voltaire

Paris20e

Bagnolet

Montreuil

Vincennes

Les Lilas

Fontenaysous-Bois

Rosnysous-Bois

rue Gabriel Péri

avenue de la Résistance bo

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Parcdes Beaumonts

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Parcdes Guilands

Porte deBagnolet

Porte deMontreuil

rue de Paris

bd. Chanzy

Cimetièrerue Pierre de Montreuil

rue de Rosny

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PlaceJ. Duclos

autoroute A3

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avenue Pasteur

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avenue de Stalingrad

Portedes Lilas

boulevard Mortier

ParcJean Moulin

Anciencimetière

Nouveaucimetière

Parc de MontreauDaniel Renoult

Porte deVincennes

boulevard Davout

boulevard Davout

Cimetièredu Père Lachaise

Parcde Belleville

rue Saint-Fargeau

rue des Pyrénées

rue des Pyrénées

rue

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Place dela Nation

Cette étude, conduite sur deux ans, traite plusparticulièrement, dans sa première phase, deslieux de production et de diffusion de la culturedans le champ des arts vivants et des musiquesactuelles, de la manière dont ceux-ci naissent ets’inscrivent dans les territoires.En phase II, seront traitées la production et la dif-fusion culturelles en matière de lecture publique,art lyrique, cinéma, musées et patrimoine, ainsique l’analyse des politiques mises en œuvre parles collectivités publiques en matière de dévelop-pement culturel.

IntroductionAujourd’hui, plus que la contemplation distinguéed’un produit culturel dans le cadre d’un espace-temps limité, ou d’un lieu consacré, le publiccontemporain élit des manifestations festives, lieuxde rencontres et de découvertes surprenantes. Lesuccès des « Nuits blanches », de « Paris Quartiersd’été », des festivals, ou encore du Théâtre de rue,semble révélateur d’un mouvement général quimodifie en profondeur le rapport de l’art à la ville,et de la culture à l’espace urbain.

Les nouveaux territoires del’action culturelle : de qui et dequoi parle-t-on?En marge de la densité des équipements et de larichesse culturelle de l’agglomération, Paris et lescommunes de la Petite couronne regorgent delieux, d’acteurs, de pratiques, apparues en Franceil y a une trentaine d’années, et dont les rela-tions aux populations et aux territoires présen-

tent un intérêt certain pour les urbanistes et lesaménageurs de la ville.

Des structures petites maisnombreuses, qui dessinent un maillageculturel métropolitain

Témoignages de l’engouement croissant du publicpour le spectacle vivant (musiques actuelles, théâtrede texte, théâtre d’objets, théâtre gestuel, danse,arts du cirque, arts de la rue…), ces lieux, ces struc-tures, souvent petites et de statut associatif,sont principalement implantées dans desespaces libérés par des activités industriellesou artisanales (friches), des locaux inoccupés(squats), ou des « interstices » urbains (espacesen attente d’affectation). Entre institutionnalisa-tion et informalité, productions artistiques et actionssocioculturelles, ces structures fonctionnent selonun principe coopératif et elles sont regroupées enfédérations ou en syndicats au niveau national etrégional. Toutes, elles contribuent à dessiner unmaillage géographique important de lieux de diffu-sion et de production culturelles à l’échelle de l’ag-glomération, œuvrant, consciemment ou non,pour l’émergence de nouvelles identités territo-riales, à l’échelle des quartiers comme à l’échellemétropolitaine.

Des pratiques artistiquestransdisciplinaires, à forte composantesociale et identitaire

Si ces nouvelles pratiques englobent des disciplinestraditionnelles (musique, arts plastiques, théâtre,cinéma, danse…) mêlées à des formes artistiques àdimension politique ou identitaire, elles recouvrentaussi des pratiques relevant du ludico-festif, de

d’un portail internet unique, publicité via les sup-ports de communication des Mairies et par lerelais des politiques de communication des équi-pements culturels existants.

• Encourager une diffusion culturelle « hors lesmurs », dans des lieux non répertoriés comme« équipements culturels » : cafés-restaurants,écoles, salles de sports, hôpitaux, transportsen commun, parcs et jardins, autres équipe-ments publics…

• Encourager et faciliter les échanges et la colla-boration avec les lieux institutionnels à travers,par exemple, la conduite de projets artistiquescommuns, l’accueil ponctuel et l’accompagne-ment d’artistes issus du secteur informel.

ConclusionL’ensemble des acteurs s’accorde pour considérerqu’une action sur les trois sujets suivants serait denature à largement améliorer les conditions dediffusion et de production :

• l’accessibilité, avec une priorité accordée à unemeilleure signalétique des lieux dans l’espacepublic et des horaires adaptés ;

• la visibilité de l’offre produite sur les supportslocaux d’information, dans les offices du touris-me mais aussi avec la création d’une plateforme commune sur le WEB et une place au seindes webTV ;

• et enfin, les compagnies (de danse, de théâtre,de musique, d’arts de la rue…) soulignent l’in-suffisance d’espaces de répétition, qui pour-raient être des lieux publics ou privés existantset partagés avec d’autres structures.

Ces contraintes d’accès, ce manque de visibilité,les espaces trop cloisonnés entre enceintes decréation ,de médiums de diffusion, lieux de pro-duction ou d’expression, limitent le développe-ment culturel de la région, alors même que celle-ci accueille le plus grand nombre de compagnieset d’industries culturelles en France, tous champsdisciplinaires confondus.

Séance de théâtre permanent auxLaboratoires d’Aubervilliers (93)

ATELIER PARISIEN D’URBANISME — 17, BD MORLAND — 75004 PARIS — TÉL : 0142762258 — FAX : 0142762405 — http://www.apur.org

L’offre culturelle dans l’Est parisien : un foisonnement de lieux et de pratiques pluridisciplinaires organisés en réseaux

Exposition d’art contemporain auCentre d’Art Mira Phalaina à laMaison Populaire de Montreuil (93)

Les nouveaux territoires del’action culturelle : une approcherenouvelée des publics et desespaces de diffusion

Le projet TRANS305: une démarche Haute Qualité Artistique et Culturelle dans le cadre de la ZAC du Plateau à Ivry-sur-Seine (2007-2015): les artistes utilisent le chantier comme espace de création et de diffusion de leurs œuvres

Ouvrir l’espace public à la créationartistique, quelle soit temporaireou pérenne

Performance de graffeurs au Jardind’Éole en 2007 (Paris, 18e)

Associer davantage les artistes aux projets d’aménagement urbain

Œuvre de Malte Martin dans le cadrede l’opération Magenta Ephémère àParis 12e (2004-2006).

bibliothèque, ludothèque

lieu ou équipement publicou privé

siège d'associationculturelle ou de compagniede production artistique

enseignement,recherche, conservatoireart plastique, théâtre,cinéma, musique, danseanimation culturellepluridisciplinaire

promotionet diffusion des culturescommunautaires

café-concert

Zone piloteParis 20e - Bagnolet - Montreuil

Source : Enquête APUR - 2009

L'offre culturelleZoom sectoriel:création, diffusion, formation

station, gare

métro

RER

bâti

îlot

espace vert

0 0,5 1 Km

Directeur de la publication : Francis Rol-Tanguy. Étude réalisée par Barbara Chabbal, sous la direction de Christiane Blancot. Cartographie : Anne Servais. Maquette : Apur.

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Page 2: e culturelle dans le cœur Paris 20 de l’agglomération

l’animation et du socio-éducatif : elles s’exprimentdans des lieux inédits tels les cafés, restaurants,clubs, jardins et espaces publics, ou commerces.

Cette approche permet notamment de prendre encompte des pratiques développant un registreartistique en prise directe avec les populations etles territoires, où le processus de création s’ef-fectue en lien avec l’environnement social eturbain, où la diffusion intervient de manière itiné-rante et inédite dans la ville.

Des sources de financementspubliques et plurielles

D’un point de vue financier, ces lieux, constitués enassociations (loi 1901) ou en SARL, reposent sou-vent sur une économie plurielle réunissant desfonds publics, des ressources propres, et surune économie non monétaire basée surl’échange et le bénévolat. Les aides publiquesproviennent en premier lieu des collectivités locales(Communes, Départements, Région) et de l’État(Ministère de la Culture) au titre des politiques cul-turelles, du développement territorial, de la jeu-nesse ou de la politique de la Ville.Au regard de ces nouvelles pratiques, les termesd’actions, ou de projets culturels, sont donc àemployer dans un sens éloigné de ceux tradition-nellement utilisés dans la nomenclature des poli-tiques publiques. Il s’agit ici d’actions collectives,qui mobilisent le registre culturel, quels qu’ensoient la nature ou le stade d’accomplissement.

L’inscription dans les territoiresLa friche, l’interstice, l’échelle localeLa phase d’investigation et d’entretiens conduitede janvier à juillet 2009 a révélé une multitude delieux, à des stades de reconnaissance institution-nelle variables, situés, pour la grande majoritéd’entre eux, dans les arrondissements périphé-riques de Paris ou en Petite Couronne. Outre unepression foncière moins forte et des opportunitésimmobilières issues de la désaffection d’ancienslocaux industriels ou artisanaux, la justification detelles implantations réside, pour les artistes, dansl’objectif de prendre place au sein même des quar-tiers et de leurs populations. Les nouveaux terri-toires de l’action culturelle se nourrissent,autant qu’ils favorisent un nouveau rapport àla ville, dont ils redessinent souvent les cen-tralités : le lieu culturel devient un point de réfé-rence, un lieu ressource pour les populations localesen ce qu’il offre fréquemment, en marge de sa dif-fusion proprement artistique, un nouvel espaced’échanges, de rencontres, de débats, dans uncadre convivial, intergénérationnel et festif.

Les réseaux, la dimensionmétropolitaine

Par ailleurs, à l’instar des festivals, ou autres événe-ments ponctuels, les acteurs culturels et institution-nels créent et entretiennent régulièrement descontacts entre eux par le biais de fédérations et deréseaux. D’un point de vue territorial, ces derniers

s’inscrivent souvent dans un maillage géogra-phique cohérent, qu’ils amplifient par des échangesavec des équipes d’autres territoires, du local à l’in-ternational. En devenant régulières, ces interac-tions innervent le paysage urbain, le quotidien dela ville, et dans une certaine mesure, nourrissentmythe et imaginaire collectifs. Ils sont les créateurspotentiels de nouvelles identités, à une échelle quel’on pourrait qualifier de « métropolitaine ».

Ainsi, ces vingt dernières années ont vu ledéveloppement de nombreux projets, portéspar des collectivités ou des institutions, s’ins-crivant d’emblée dans une dimension supra-communale, voire métropolitaine.

Regard sur un territoire pilote :Paris 20e, Bagnolet, MontreuilDepuis quelques décennies, certains territoires(Paris 20e, communes de Bagnolet et de Montreuilnotamment) semblent constituer des terres d’élec-tion pour les artistes, qui ont trouvé à se logerdans les locaux laissés vacants par l’artisanat etl’industrie de la fin du 19e siècle. Dans un tissuurbain en mutation, les autorités locales ont sou-vent soutenu le développement d’activités cultu-relles, outils de valorisation et de restructurationd’espaces en déshérence, à la recherche de nou-velles identités. D’un point de vue économique,les acteurs du secteur des arts visuels ou du spec-tacle présents dans l’Est parisien sont constituéssoit de travailleurs indépendants (artistes ouagents par exemple), soit de petites ou moyennesentreprises (galeries, agences ou groupementsd’artistes), soit encore de grandes entreprisescomme des producteurs ou distributeurs. Cesprofils peuvent être complétés par des institu-tions publiques ou privées (musées, théâtres,écoles) mais aussi par des lieux de diffusion (sallesde concerts, salles polyvalentes, cafés, siègesd’associations, friches…).

Par ailleurs, convaincus que la démocratisation cul-turelle passe avant tout par l’éducation et la sensi-bilisation des publics dès le plus jeune âge, la plu-part des lieux observés développent en leursein, grâce au soutien d’un ensemble de par-tenaires publics et privés, des activités de sen-sibilisation et d’éveil à l’expression artistiqueen milieu scolaire. Qu’ils prennent la forme d’in-terventions dans les collèges et les lycées, de mon-tage de projets avec les élèves, d’organisation desorties, visites, rencontres, conférences avec desprofessionnels artistes ou d’incitation à la création,ces « projets éducatifs » sont présents dans l’en-semble des lieux répertoriés.

Pistes de réflexions

Durant cette première phase de l’étude, les échangesavec les professionnels, l’écoute de leurs contraintes,l’observation de leurs pratiques, ont permis de dis-tinguer plusieurs pistes d’actions ou de réflexion,pour une meilleure intégration de la culture dansl’urbanisme et le développement urbain ; ou, end’autres termes, une politique culturelle plusouverte sur la ville, ses habitants et ses territoires.

De nouveaux lieux à investir

• Offrir aux artistes la possibilité d’investir des lieuxnon affectés ou en attente d’affectation (dans lecadre d’un projet d’aménagement par exemple)

• Permettre aux artistes d’imaginer leurs propreslieux-supports de création dans la ville (friches,voirie, transports en commun, équipements)

• Optimiser l’occupation actuelle des équipementspublics (espaces partagés, horaires amplifiés)

• Ouvrir davantage l’espace public aux activités cul-turelles et artistiques, temporaires ou pérennes.

Une diffusion à renforcer

• Médiatiser les activités et la programmation despetits lieux de diffusion et des réseaux artistiquesauxquels ils appartiennent afin de rendre cesderniers plus visibles auprès des publics : création

Étendue géographiquedes festivals

Type d’occupation du sol

Lieux accueillantplusieurs festivals

Les nouveaux territoiresde l’action culturelledans le cœurde l’agglomérationparisienne

transport en commun

espace vert

Hauts-de-seine

ParisAutomne - Cinéma au clair delune - Cinéma en plein air -Classique au vert - Fête desjardins - Ici et demain - Imaginaire - Jazz à St-Germain-des-Près -Jules Verne - Paris Cinéma - Parisen toutes lettres - Paris fait sacomédie - Paris Plage - Paris Jazz -Printemps des rues -Quartiers d’été - Rock en Seine

Chorus

Africolor - Banlieues Bleues -Biennale d’art contemporain

Biennale de la danse - Festi’Valde Marne - Oh !

Seine-Saint-Denis

infrastucture de transport

Val-de-Marne

Arts de la rue - Biennale de lamarionnette - Festival IDF -Futur en Seine - Hip-Hop

Île-de-France

Banlieues Bleues, Africolor,AutomneBiennale de la Danse,Automne

Chorus, Futur en Seine

Biennales de la Danseet de la Marionnette

Africolor, BanlieuesBleues, Biennale de laMarionnette...

Fête des jardins,Ici etdemain, Hip-Hop,Futur en Seine...

La friche culturelle La Villa Mais d’ici àAubervilliers (93).

La salle de concerts de musiquesactuelles, Le Tamanoir à Gennevilliers(92).

Les nouveaux territoires del’action culturelle : une localisationpériphérique ou interstitielle,créatrice de nouvelles centralitésurbaines

Un espace de production et diffusionmusicales et artistiques à Paris, LePoint Ephémère (10e).

Les nouveaux territoires de l’action culturelle : les festivals, fédérateurs symboliques et moteurs d’intégration métropolitaine

0 2,5 5km

L’ensemble de ces acteurs de l’économie culturelle constitue un levier d’attractivité pour les territoires. Les élus du 20e arrondis-

sement de Paris, les communes de Bagnolet et de Montreuil l’ont bien compris : leur soutien à l’implantation et au renforcement des entre-

prises appartenant à la filière culturelle (art graphique, jeux vidéos, image et multimédia notamment) s’inscrit aujourd’hui pleinement dans

leurs objectifs de développement économique :

• Dans le 20e arrondissement de Paris, les élus mettent tout en œuvre pour faciliter l’installation des artistes et le développement de projets

culturels : accueil en résidence de l’Ensemble Orchestral de Paris, actions culturelles envers les jeunes publics, notamment scolaire, mise en

place d’un cycle de conférences et de débats à la Mairie, organisation d’expositions d’art ou de projections de films, ouverture prochaine de

la nouvelle bibliothèque-médiathèque Marguerite Duras, soutien aux salles de concerts et théâtres privés, organisation du festival « Et 20

l’été », mise en place de l’initiative du 1 euro culturel consistant à consacrer un euro par habitant au développement d’activités culturelles

dans l’arrondissement, sans oublier la participation active du 20e arrondissement à l’ensemble des festivals parisiens.

• À Bagnolet, la Municipalité souhaite s’appuyer sur deux lieux de formation réputés, spécialisés dans le domaine des techniques du spec-

tacle et du cirque (le Samovar), ainsi que dans celui des arts graphiques et de la communication multimédia, pour attirer des compagnies,

entreprises, ou événements ponctuels en lien avec ces secteurs.

• À Montreuil, les industries culturelles et la filière multimédia font partie des secteurs cibles de la Mairie en matière de politiques éco-

nomiques, à l’instar de l’encouragement à l’implantation d’une Cité des Arts Graphiques et Vidéo à la Porte de Montreuil.

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Page 3: e culturelle dans le cœur Paris 20 de l’agglomération

l’animation et du socio-éducatif : elles s’exprimentdans des lieux inédits tels les cafés, restaurants,clubs, jardins et espaces publics, ou commerces.

Cette approche permet notamment de prendre encompte des pratiques développant un registreartistique en prise directe avec les populations etles territoires, où le processus de création s’ef-fectue en lien avec l’environnement social eturbain, où la diffusion intervient de manière itiné-rante et inédite dans la ville.

Des sources de financementspubliques et plurielles

D’un point de vue financier, ces lieux, constitués enassociations (loi 1901) ou en SARL, reposent sou-vent sur une économie plurielle réunissant desfonds publics, des ressources propres, et surune économie non monétaire basée surl’échange et le bénévolat. Les aides publiquesproviennent en premier lieu des collectivités locales(Communes, Départements, Région) et de l’État(Ministère de la Culture) au titre des politiques cul-turelles, du développement territorial, de la jeu-nesse ou de la politique de la Ville.Au regard de ces nouvelles pratiques, les termesd’actions, ou de projets culturels, sont donc àemployer dans un sens éloigné de ceux tradition-nellement utilisés dans la nomenclature des poli-tiques publiques. Il s’agit ici d’actions collectives,qui mobilisent le registre culturel, quels qu’ensoient la nature ou le stade d’accomplissement.

L’inscription dans les territoiresLa friche, l’interstice, l’échelle localeLa phase d’investigation et d’entretiens conduitede janvier à juillet 2009 a révélé une multitude delieux, à des stades de reconnaissance institution-nelle variables, situés, pour la grande majoritéd’entre eux, dans les arrondissements périphé-riques de Paris ou en Petite Couronne. Outre unepression foncière moins forte et des opportunitésimmobilières issues de la désaffection d’ancienslocaux industriels ou artisanaux, la justification detelles implantations réside, pour les artistes, dansl’objectif de prendre place au sein même des quar-tiers et de leurs populations. Les nouveaux terri-toires de l’action culturelle se nourrissent,autant qu’ils favorisent un nouveau rapport àla ville, dont ils redessinent souvent les cen-tralités : le lieu culturel devient un point de réfé-rence, un lieu ressource pour les populations localesen ce qu’il offre fréquemment, en marge de sa dif-fusion proprement artistique, un nouvel espaced’échanges, de rencontres, de débats, dans uncadre convivial, intergénérationnel et festif.

Les réseaux, la dimensionmétropolitaine

Par ailleurs, à l’instar des festivals, ou autres événe-ments ponctuels, les acteurs culturels et institution-nels créent et entretiennent régulièrement descontacts entre eux par le biais de fédérations et deréseaux. D’un point de vue territorial, ces derniers

s’inscrivent souvent dans un maillage géogra-phique cohérent, qu’ils amplifient par des échangesavec des équipes d’autres territoires, du local à l’in-ternational. En devenant régulières, ces interac-tions innervent le paysage urbain, le quotidien dela ville, et dans une certaine mesure, nourrissentmythe et imaginaire collectifs. Ils sont les créateurspotentiels de nouvelles identités, à une échelle quel’on pourrait qualifier de « métropolitaine ».

Ainsi, ces vingt dernières années ont vu ledéveloppement de nombreux projets, portéspar des collectivités ou des institutions, s’ins-crivant d’emblée dans une dimension supra-communale, voire métropolitaine.

Regard sur un territoire pilote :Paris 20e, Bagnolet, MontreuilDepuis quelques décennies, certains territoires(Paris 20e, communes de Bagnolet et de Montreuilnotamment) semblent constituer des terres d’élec-tion pour les artistes, qui ont trouvé à se logerdans les locaux laissés vacants par l’artisanat etl’industrie de la fin du 19e siècle. Dans un tissuurbain en mutation, les autorités locales ont sou-vent soutenu le développement d’activités cultu-relles, outils de valorisation et de restructurationd’espaces en déshérence, à la recherche de nou-velles identités. D’un point de vue économique,les acteurs du secteur des arts visuels ou du spec-tacle présents dans l’Est parisien sont constituéssoit de travailleurs indépendants (artistes ouagents par exemple), soit de petites ou moyennesentreprises (galeries, agences ou groupementsd’artistes), soit encore de grandes entreprisescomme des producteurs ou distributeurs. Cesprofils peuvent être complétés par des institu-tions publiques ou privées (musées, théâtres,écoles) mais aussi par des lieux de diffusion (sallesde concerts, salles polyvalentes, cafés, siègesd’associations, friches…).

Par ailleurs, convaincus que la démocratisation cul-turelle passe avant tout par l’éducation et la sensi-bilisation des publics dès le plus jeune âge, la plu-part des lieux observés développent en leursein, grâce au soutien d’un ensemble de par-tenaires publics et privés, des activités de sen-sibilisation et d’éveil à l’expression artistiqueen milieu scolaire. Qu’ils prennent la forme d’in-terventions dans les collèges et les lycées, de mon-tage de projets avec les élèves, d’organisation desorties, visites, rencontres, conférences avec desprofessionnels artistes ou d’incitation à la création,ces « projets éducatifs » sont présents dans l’en-semble des lieux répertoriés.

Pistes de réflexions

Durant cette première phase de l’étude, les échangesavec les professionnels, l’écoute de leurs contraintes,l’observation de leurs pratiques, ont permis de dis-tinguer plusieurs pistes d’actions ou de réflexion,pour une meilleure intégration de la culture dansl’urbanisme et le développement urbain ; ou, end’autres termes, une politique culturelle plusouverte sur la ville, ses habitants et ses territoires.

De nouveaux lieux à investir

• Offrir aux artistes la possibilité d’investir des lieuxnon affectés ou en attente d’affectation (dans lecadre d’un projet d’aménagement par exemple)

• Permettre aux artistes d’imaginer leurs propreslieux-supports de création dans la ville (friches,voirie, transports en commun, équipements)

• Optimiser l’occupation actuelle des équipementspublics (espaces partagés, horaires amplifiés)

• Ouvrir davantage l’espace public aux activités cul-turelles et artistiques, temporaires ou pérennes.

Une diffusion à renforcer

• Médiatiser les activités et la programmation despetits lieux de diffusion et des réseaux artistiquesauxquels ils appartiennent afin de rendre cesderniers plus visibles auprès des publics : création

Étendue géographiquedes festivals

Type d’occupation du sol

Lieux accueillantplusieurs festivals

Les nouveaux territoiresde l’action culturelledans le cœurde l’agglomérationparisienne

transport en commun

espace vert

Hauts-de-seine

ParisAutomne - Cinéma au clair delune - Cinéma en plein air -Classique au vert - Fête desjardins - Ici et demain - Imaginaire - Jazz à St-Germain-des-Près -Jules Verne - Paris Cinéma - Parisen toutes lettres - Paris fait sacomédie - Paris Plage - Paris Jazz -Printemps des rues -Quartiers d’été - Rock en Seine

Chorus

Africolor - Banlieues Bleues -Biennale d’art contemporain

Biennale de la danse - Festi’Valde Marne - Oh !

Seine-Saint-Denis

infrastucture de transport

Val-de-Marne

Arts de la rue - Biennale de lamarionnette - Festival IDF -Futur en Seine - Hip-Hop

Île-de-France

Banlieues Bleues, Africolor,AutomneBiennale de la Danse,Automne

Chorus, Futur en Seine

Biennales de la Danseet de la Marionnette

Africolor, BanlieuesBleues, Biennale de laMarionnette...

Fête des jardins,Ici etdemain, Hip-Hop,Futur en Seine...

La friche culturelle La Villa Mais d’ici àAubervilliers (93).

La salle de concerts de musiquesactuelles, Le Tamanoir à Gennevilliers(92).

Les nouveaux territoires del’action culturelle : une localisationpériphérique ou interstitielle,créatrice de nouvelles centralitésurbaines

Un espace de production et diffusionmusicales et artistiques à Paris, LePoint Ephémère (10e).

Les nouveaux territoires de l’action culturelle : les festivals, fédérateurs symboliques et moteurs d’intégration métropolitaine

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L’ensemble de ces acteurs de l’économie culturelle constitue un levier d’attractivité pour les territoires. Les élus du 20e arrondis-

sement de Paris, les communes de Bagnolet et de Montreuil l’ont bien compris : leur soutien à l’implantation et au renforcement des entre-

prises appartenant à la filière culturelle (art graphique, jeux vidéos, image et multimédia notamment) s’inscrit aujourd’hui pleinement dans

leurs objectifs de développement économique :

• Dans le 20e arrondissement de Paris, les élus mettent tout en œuvre pour faciliter l’installation des artistes et le développement de projets

culturels : accueil en résidence de l’Ensemble Orchestral de Paris, actions culturelles envers les jeunes publics, notamment scolaire, mise en

place d’un cycle de conférences et de débats à la Mairie, organisation d’expositions d’art ou de projections de films, ouverture prochaine de

la nouvelle bibliothèque-médiathèque Marguerite Duras, soutien aux salles de concerts et théâtres privés, organisation du festival « Et 20

l’été », mise en place de l’initiative du 1 euro culturel consistant à consacrer un euro par habitant au développement d’activités culturelles

dans l’arrondissement, sans oublier la participation active du 20e arrondissement à l’ensemble des festivals parisiens.

• À Bagnolet, la Municipalité souhaite s’appuyer sur deux lieux de formation réputés, spécialisés dans le domaine des techniques du spec-

tacle et du cirque (le Samovar), ainsi que dans celui des arts graphiques et de la communication multimédia, pour attirer des compagnies,

entreprises, ou événements ponctuels en lien avec ces secteurs.

• À Montreuil, les industries culturelles et la filière multimédia font partie des secteurs cibles de la Mairie en matière de politiques éco-

nomiques, à l’instar de l’encouragement à l’implantation d’une Cité des Arts Graphiques et Vidéo à la Porte de Montreuil.

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Page 4: e culturelle dans le cœur Paris 20 de l’agglomération

Les nouveaux territoires de l’actionculturelle dans le cœur de l’agglomération parisienne

Phase 1Arts vivants etmusiques actuelles

n0 36 MARS 2010

Féline

Karton

Bar 96

Pix Bar

Falabar

Gambetta

Gobe Lune

StamCafé

Microlithe

Trois Arts

AtelierADAC

Bibliothèque

ZimdemsCafé

Maroquinerie

Etienne Dolet

CultureRapide

El Sonde Cuba

SemioseGalerie

Café des Sports

EmilieBannwarth

Studio l'Ermitage

20ème

TéâtreAtelierBeaux-Arts

AtelierBeaux-Arts

Cinéma MK2Gambetta

BibliothèqueSorbier

BibliothèqueMortier

Studio ASaint-Blaise

Cantinede Belleville

BibliothèqueSaint-Blaise

GalerieLa main qui parle

Théâtre del'est parisien

Ronde desPetits etGrands

Cimetière duPère Lachaise

Flèched'Or

Bellevilloise

Piston Pélican

Hadj Houaoui Farid

TavernedeDickens

GalerieJocelyne Wolff

Pavillon carréde Baudoin

BibliothèqueSaint-Fargeau

Bibliothèquedes Couronnes

ConservatoireGeorges Bizet

Théâtre dela Colline

AtelierADAC

AtelierADAC

AtelierADAC

AtelierADAC

Centred'animationL. Lumière

Centred'animationAmandiers

Cin'Hoche

Médiathèque

Salle de Malassis

Centre desCoutures

Fosseaux

Fraises

CentrePablo

Neruda

Bibliothèquedes Coutures

École municipale de danse

BibliothèquePablo Neruda

CinémaGeorges Méliès

1, 2, 3Soleil

Maison populaire

ThéâtreBerthelot

BibliothèquePaul Eluard

Les InstantsChavirés

Centre DramatiqueNational

Musée del'Histoire Vivante

BibliothèqueColonel Fabien

I.U.T UniversitéParis VIII

Les Roches(Maison du Théâtre)

Bibliothèque centraleRobert Desnos

StudioAlbatros

AssociationComme VousEmoi

École Nationale demusique et de danse

Ludoleo(Centre Branly Amite)

Centre Dramatique National(Salle Maria Casares)

Pêche Café

Anciennebrasserie

Bouchoule

Nouveau théâtrede Montreuil

Instrumentarium

Reflexe et Fabriquedes Illusions

GrosseMignonne

Bar du Marché

MaisondesFemmes

MaisonLounèsMatoub

Bibliothèquesonore

26 Rockbrown

Abcd

PlanèteAndalucia

Girandole

Guillotine

Périphérie

Maisonde l'arbre

Mairie

École municipale de musique

avenue d e la république

ÉchangeurLutherie urbaine

Samovar

Bal Perdu

NomadCafé

Pixi Bar

ChezBen

Maison duCardinalDupeyron

EspaceChapiteau

Fonderie de l'Image

rue Voltaire

Paris20e

Bagnolet

Montreuil

Vincennes

Les Lilas

Fontenaysous-Bois

Rosnysous-Bois

rue Gabriel Péri

avenue de la Résistance bo

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Paul V

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Parcdes Beaumonts

autoroute A

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Parcdes Guilands

Porte deBagnolet

Porte deMontreuil

rue de Paris

bd. Chanzy

Cimetièrerue Pierre de Montreuil

rue de Rosny

rue

Edo

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PlaceJ. Duclos

autoroute A3

autoroute A3

avenue Pasteur

aven

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avenue de Stalingrad

Portedes Lilas

boulevard Mortier

ParcJean Moulin

Anciencimetière

Nouveaucimetière

Parc de MontreauDaniel Renoult

Porte deVincennes

boulevard Davout

boulevard Davout

Cimetièredu Père Lachaise

Parcde Belleville

rue Saint-Fargeau

rue des Pyrénées

rue des Pyrénées

rue

de B

agno

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Place dela Nation

Cette étude, conduite sur deux ans, traite plusparticulièrement, dans sa première phase, deslieux de production et de diffusion de la culturedans le champ des arts vivants et des musiquesactuelles, de la manière dont ceux-ci naissent ets’inscrivent dans les territoires.En phase II, seront traitées la production et la dif-fusion culturelles en matière de lecture publique,art lyrique, cinéma, musées et patrimoine, ainsique l’analyse des politiques mises en œuvre parles collectivités publiques en matière de dévelop-pement culturel.

IntroductionAujourd’hui, plus que la contemplation distinguéed’un produit culturel dans le cadre d’un espace-temps limité, ou d’un lieu consacré, le publiccontemporain élit des manifestations festives, lieuxde rencontres et de découvertes surprenantes. Lesuccès des « Nuits blanches », de « Paris Quartiersd’été », des festivals, ou encore du Théâtre de rue,semble révélateur d’un mouvement général quimodifie en profondeur le rapport de l’art à la ville,et de la culture à l’espace urbain.

Les nouveaux territoires del’action culturelle : de qui et dequoi parle-t-on?En marge de la densité des équipements et de larichesse culturelle de l’agglomération, Paris et lescommunes de la Petite couronne regorgent delieux, d’acteurs, de pratiques, apparues en Franceil y a une trentaine d’années, et dont les rela-tions aux populations et aux territoires présen-

tent un intérêt certain pour les urbanistes et lesaménageurs de la ville.

Des structures petites maisnombreuses, qui dessinent un maillageculturel métropolitain

Témoignages de l’engouement croissant du publicpour le spectacle vivant (musiques actuelles, théâtrede texte, théâtre d’objets, théâtre gestuel, danse,arts du cirque, arts de la rue…), ces lieux, ces struc-tures, souvent petites et de statut associatif,sont principalement implantées dans desespaces libérés par des activités industriellesou artisanales (friches), des locaux inoccupés(squats), ou des « interstices » urbains (espacesen attente d’affectation). Entre institutionnalisa-tion et informalité, productions artistiques et actionssocioculturelles, ces structures fonctionnent selonun principe coopératif et elles sont regroupées enfédérations ou en syndicats au niveau national etrégional. Toutes, elles contribuent à dessiner unmaillage géographique important de lieux de diffu-sion et de production culturelles à l’échelle de l’ag-glomération, œuvrant, consciemment ou non,pour l’émergence de nouvelles identités territo-riales, à l’échelle des quartiers comme à l’échellemétropolitaine.

Des pratiques artistiquestransdisciplinaires, à forte composantesociale et identitaire

Si ces nouvelles pratiques englobent des disciplinestraditionnelles (musique, arts plastiques, théâtre,cinéma, danse…) mêlées à des formes artistiques àdimension politique ou identitaire, elles recouvrentaussi des pratiques relevant du ludico-festif, de

d’un portail internet unique, publicité via les sup-ports de communication des Mairies et par lerelais des politiques de communication des équi-pements culturels existants.

• Encourager une diffusion culturelle « hors lesmurs », dans des lieux non répertoriés comme« équipements culturels » : cafés-restaurants,écoles, salles de sports, hôpitaux, transportsen commun, parcs et jardins, autres équipe-ments publics…

• Encourager et faciliter les échanges et la colla-boration avec les lieux institutionnels à travers,par exemple, la conduite de projets artistiquescommuns, l’accueil ponctuel et l’accompagne-ment d’artistes issus du secteur informel.

ConclusionL’ensemble des acteurs s’accorde pour considérerqu’une action sur les trois sujets suivants serait denature à largement améliorer les conditions dediffusion et de production :

• l’accessibilité, avec une priorité accordée à unemeilleure signalétique des lieux dans l’espacepublic et des horaires adaptés ;

• la visibilité de l’offre produite sur les supportslocaux d’information, dans les offices du touris-me mais aussi avec la création d’une plateforme commune sur le WEB et une place au seindes webTV ;

• et enfin, les compagnies (de danse, de théâtre,de musique, d’arts de la rue…) soulignent l’in-suffisance d’espaces de répétition, qui pour-raient être des lieux publics ou privés existantset partagés avec d’autres structures.

Ces contraintes d’accès, ce manque de visibilité,les espaces trop cloisonnés entre enceintes decréation ,de médiums de diffusion, lieux de pro-duction ou d’expression, limitent le développe-ment culturel de la région, alors même que celle-ci accueille le plus grand nombre de compagnieset d’industries culturelles en France, tous champsdisciplinaires confondus.

Séance de théâtre permanent auxLaboratoires d’Aubervilliers (93)

ATELIER PARISIEN D’URBANISME — 17, BD MORLAND — 75004 PARIS — TÉL : 0142762258 — FAX : 0142762405 — http://www.apur.org

L’offre culturelle dans l’Est parisien : un foisonnement de lieux et de pratiques pluridisciplinaires organisés en réseaux

Exposition d’art contemporain auCentre d’Art Mira Phalaina à laMaison Populaire de Montreuil (93)

Les nouveaux territoires del’action culturelle : une approcherenouvelée des publics et desespaces de diffusion

Le projet TRANS305: une démarche Haute Qualité Artistique et Culturelle dans le cadre de la ZAC du Plateau à Ivry-sur-Seine (2007-2015): les artistes utilisent le chantier comme espace de création et de diffusion de leurs œuvres

Ouvrir l’espace public à la créationartistique, quelle soit temporaireou pérenne

Performance de graffeurs au Jardind’Éole en 2007 (Paris, 18e)

Associer davantage les artistes aux projets d’aménagement urbain

Œuvre de Malte Martin dans le cadrede l’opération Magenta Ephémère àParis 12e (2004-2006).

bibliothèque, ludothèque

lieu ou équipement publicou privé

siège d'associationculturelle ou de compagniede production artistique

enseignement,recherche, conservatoireart plastique, théâtre,cinéma, musique, danseanimation culturellepluridisciplinaire

promotionet diffusion des culturescommunautaires

café-concert

Zone piloteParis 20e - Bagnolet - Montreuil

Source : Enquête APUR - 2009

L'offre culturelleZoom sectoriel:création, diffusion, formation

station, gare

métro

RER

bâti

îlot

espace vert

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Directeur de la publication : Francis Rol-Tanguy. Étude réalisée par Barbara Chabbal, sous la direction de Christiane Blancot. Cartographie : Anne Servais. Maquette : Apur.

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