49
AgroLigne Magazine Mensuel de l’Agroalimentaire et de l’Agriculture Siège social 27, place d’Aguesseau 34.000 Montpellier [email protected] Editeur TNS Communication Directeur de la publication Elias Cherif Coordination Internationale Nabila Cherif Information-promotion Jussara Braz Bonnal Information-Rédaction Mme Raphalen, Mme Shaffer, Mme Diagne, Mme Raphalen, Mme Bouhaddi, M. Tahar, M. Ould oudaa Conception-Montage-Maquette Fatima Bouchefa & B.Liams AgroLigne Europe Contact : N.Shaffer / A.Bouslama Tél.: 33 4 67 65 03 39 Fax : 33 4 67 65 22 12 27 place d’Aguesseau - 34.000. Montpellier. e-mail: [email protected] AgroLigne Canada Contact: Ida Jafer Tél.: 00 1 514 577 92 55 e-mail: [email protected] AgroLigne Algérie Contact : Naouel Aissani, Farah B./ Salima B Tél.: 213 21 21 91 43 Fax: 213 21 21 02 32 4, Impasse de Biarritz. Pins Maritimes, Mohammadia, 16130 Algérie e-mail: [email protected] AgroLigne Tunisie Contact : Nassima AYADI MEZGHANI e-mail : [email protected] Tarek Mamy e-mail : [email protected] AgroLigne Maroc contact : F. Diagne 1 Rue de Foix, angle Jura Quartier maarif Casablanca 20000 Tel : 212.63.88.44.83 e-mail : [email protected] Abonnement - Promotion - Publicité Tarifs abonnement: France 74 Euros et étranger 104 Euros Photogravure - Impression CLARCOM 34000 Montpellier ISSN: 0249 - 020 X Dépot légal: à parution Commission paritaire n° 0207T79437 La gestion de l’eau - de la ressource en eau - est l’un des défis majeurs de l’humanité. Elle constitue l’un des fondements les plus importants de la coopération internationale. Des défis incalculables qui concernent l’ensemble des pays de la planète : plus d’un milliard d’individus n’ont pa accès à l’eau potable et plus d’un million d’enfants meurent chaque année par son manque. Parcequ’il apparait comme un problème global, le problème de l’eau illustre bien des questions aussi diverses allant de l’amélioration de la santé ou l’im- pact du développement sur l’environnement à la par- ticipation des populations et la bonne gouvernance. La question se pose ainsi au coeur des grands cou- rants: gestion durable, lutte contre la pauvreté, reflexions sur les biens publics mondiaux... La communauté internationale, les pays riches en par- ticulier, compte tenu de leurs expériences variées et anciennes et de leur engagement dans la solidarité internationale et dans le partenariat avec les pays du Sud les plus sensibles au défi de l’eau, ont un devoir et un rôle essentiel à jouer dans ce contexte. Elias CHERIF E D I T O R I A L S O M M A I R E 3 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥ Economie Directive cadre européenne sur l’eau 4 France : La pollution d’origine agricole menace la qualité de l’eau 6 Experience Francaise : la gestion partagée de l’eau 6 D’un meilleur pilotage de l’irrigation à la mise en place de démarches 8 L’engagement de la France dans le secteur de l’eau 9 Partage des eaux entre pays riverains 10 Tunisie : Politique d’assainissement des eaux 11 Mesures contre la pollution industrielle 15 Maroc : Politique stratégique eau-environnement 18 Interview : ABH, des ambitions bien placées21 Environnement en Algérie : Le développement durable enfin ! 22 Algérie : L’indispensable maîtrise de la consommation de l’eau 24 L’Invité du Mois Interview : CITET, un organisme régional dans le secteur de l’environnement 27 News entreprises Traitement des effluents industriels 31 CIME : Un spécialiste en climatisation et traitement de l’air 32 Transactions Interview : COFACE, la gestion partagée du risque 33 Maroc: Investissement agricole: projet pilote de lutte anti-grêle 34 Formation Casablanca : le perfectionnement dans la marine marchande 35 Innovation et Renovation Permo: La technique membranaire Osmose inverse 37 Concours international : Procèdés et équipements innovants 40 Santé Alimentaire Interview: Le Conseil National de l’Alimentation, une mission de dialogue 41 Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement 45 Maroc agriculture: 1er Séminaire international sur les biotechnlogies 46 Monde : Interpack 2005 47 Serbie & Monténégro: délégation d’hommes d’affaires Marocains 47 MED-INTERPRISE : “MAROC 2004" 47 MED-INTERPRISE : Tunisie 2005 47 2ÈMES ASSISES NATIONALES DE L EAU INDUSTRIELLE ( Roanne) 48 MAROC: Le CFIA s’exporte au Maroc 50

E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

  • Upload
    buidang

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

AgroLigne MagazineMensuel de l’Agroalimentaire

et de l’Agriculture

Siège social27, place d’Aguesseau 34.000 Montpellier

[email protected]

EditeurTNS Communication

Directeur de la publication Elias Cherif

Coordination InternationaleNabila Cherif

Information-promotion Jussara Braz Bonnal

Information-RédactionMme Raphalen, Mme Shaffer, Mme Diagne, Mme Raphalen, Mme Bouhaddi, M. Tahar, M. Ould oudaa

Conception-Montage-MaquetteFatima Bouchefa & B.Liams

AgroLigne EuropeContact : N.Shaffer / A.BouslamaTél.: 33 4 67 65 03 39Fax : 33 4 67 65 22 1227 place d’Aguesseau - 34.000. Montpellier. e-mail: [email protected]

AgroLigne CanadaContact: Ida JaferTél.: 00 1 514 577 92 55e-mail: [email protected]

AgroLigne AlgérieContact : Naouel Aissani, Farah B./ Salima B Tél.: 213 21 21 91 43Fax: 213 21 21 02 324, Impasse de Biarritz. Pins Maritimes, Mohammadia, 16130 Algériee-mail: [email protected]

AgroLigne TunisieContact : Nassima AYADI MEZGHANIe-mail : [email protected] Mamye-mail : [email protected]

AgroLigne Maroccontact : F. Diagne1 Rue de Foix, angle JuraQuartier maarifCasablanca 20000Tel : 212.63.88.44.83e-mail : [email protected]

Abonnement - Promotion - PublicitéTarifs abonnement: France 74 Euros et étranger 104 Euros

Photogravure - ImpressionCLARCOM34000 Montpellier

ISSN: 0249 - 020 XDépot légal: à parutionCommission paritaire n° 0207T79437

La gestion de l’eau - de la ressource en eau - est l’un

des défis majeurs de l’humanité. Elle constitue l’un

des fondements les plus importants de la coopération

internationale. Des défis incalculables qui concernent

l’ensemble des pays de la planète : plus d’un milliard

d’individus n’ont pa accès à l’eau potable et plus d’un

million d’enfants meurent chaque année par son

manque.

Parcequ’il apparait comme un problème global, le

problème de l’eau illustre bien des questions aussi

diverses allant de l’amélioration de la santé ou l’im-

pact du développement sur l’environnement à la par-

ticipation des populations et la bonne gouvernance.

La question se pose ainsi au coeur des grands cou-

rants: gestion durable, lutte contre la pauvreté,

reflexions sur les biens publics mondiaux...

La communauté internationale, les pays riches en par-

ticulier, compte tenu de leurs expériences variées et

anciennes et de leur engagement dans la solidarité

internationale et dans le partenariat avec les pays du

Sud les plus sensibles au défi de l’eau, ont un devoir et

un rôle essentiel à jouer dans ce contexte.

Elias CHERIF

E D I T O R I A L S O M M A I R E

3¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

EconomieDirective cadre européenne sur l’eau 4

France : La pollution d’origine agricole menace la qualité de l’eau 6

Experience Francaise : la gestion partagée de l’eau 6

D’un meilleur pilotage de l’irrigation à la mise en place de démarches 8

L’engagement de la France dans le secteur de l’eau 9

Partage des eaux entre pays riverains 10

Tunisie : Politique d’assainissement des eaux 11

Mesures contre la pollution industrielle 15

Maroc : Politique stratégique eau-environnement 18

Interview : ABH, des ambitions bien placées21

Environnement en Algérie : Le développement durable enfin ! 22

Algérie : L’indispensable maîtrise de la consommation de l’eau 24

L’Invité du MoisInterview : CITET, un organisme régional dans le secteur de l’environnement 27

News entreprisesTraitement des effluents industriels 31

CIME : Un spécialiste en climatisation et traitement de l’air 32

TransactionsInterview : COFACE, la gestion partagée du risque 33

Maroc: Investissement agricole: projet pilote de lutte anti-grêle 34

FormationCasablanca : le perfectionnement dans la marine marchande 35

Innovation et RenovationPermo: La technique membranaire Osmose inverse 37

Concours international : Procèdés et équipements innovants 40

Santé AlimentaireInterview: Le Conseil National del’Alimentation, une mission de dialogue 41

Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43

Où se rencontrent-ilsMAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement 45

M a r o c a g r i c u l t u r e : 1er Séminaireinternational sur les biotechnlogies 46

Monde : Interpack 2005 47

Serbie & Monténégro: délégation d’hommes d’affaires Marocains 47

MED-INTERPRISE : “MAROC 2004" 47

MED-INTERPRISE : Tunisie 2005 47

2ÈMES ASSISES NATIONALES

DE L’EAU INDUSTRIELLE ( Roanne) 48

MAROC: Le CFIA s’exporte au Maroc 50

Page 2: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

4 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

POURQUOI UN CADRE EUROPÉENPOUR LA POLITIQUE DE L’EAU ? En réponse à l’absence de visiond’ensemble, la directive cadre euro-péenne permet de fixer un objectifcommun aux politiques de l’eau desEtats membres et de capitaliser surleurs expériences pour lutter contrela pollution de l’eau.

Partant du même constat que celuide la loi française sur l’eau de 1992-“l’eau n’est pas un bien marchandcomme les autres, mais un patri-moine qu’il faut protéger, défendreet traiter comme tel”- la directivecadre insuffle alors une nouvelleambition pour la politique de l'eauen fixant des objectifs écologiques,une méthode de travail et des délaisà respecter.

Elle réorganise en conséquence lapolitique de l’eau avec pour objectifla protection à long terme de l’envi-ronnement aquatique et des res-sources en eau. La réalisation de cetobjectif doit notamment permettred’assurer l’approvisionnement de lapopulation en eau potable et derépondre aux besoins économiques.

De là, des enjeux à la fois simples ettrès ambitieux : mettre un terme à ladétérioration des ressources en eau,réduire les rejets de substances etatteindre un “bon état” des eaux etdes milieux aquatiques.

Ces objectifs sont ambitieux maisréalistes au regard d’une dépensepublique dont le rythme doit resteracceptable. La recherche des com-promis nécessaires tenant comptedes contraintes économiques passepar la plus large concertation entreles élus locaux, les socioprofession-nels et les mouvements associatifs,mais aussi avec le grand public quisera consulté lors des grandes étapesdu processus.

Ce faisant, la directive consacre laplace des milieux naturels dans lapolitique européenne de l’eau etpréserve le futur. Elle introduit desobligations de résultats, de méthodeet de calendrier et impose de rendrecompte périodiquement de l’action,des résultats obtenus, ainsi que desretards constatés ou des échecs pré-visibles. Cela afin de pouvoir défi-nir, le plus rapidement possible, lesactions correctrices éventuelles.

D I R E C T I V E C A D R E E U R O P É E N N E S U R L’ E A U

Ambition nouvelle pour la politiquede l'eau

Par Faustine Raphalen

La directive cadre européenne sur l’eaupropose une démarcheglobale et commune,avec un calendrier précis, des méthodes etune construction progressive des outils.Elle tente de d’harmoni-ser les politiques localesde l’eau avec pourobjectif la protection àlong terme de l’environ-nement aquatique etdes ressources en eau.Elle prolonge la logiquede planification (plan degestion) par une politique de programma-tion (programme demesures) à l’échelle dugrand bassin versant etconstitue, à ce titre, unvéritable outil de pilotage de la politiquede l’eau.

Page 3: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

5¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

LA DIRECTIVE CADRE REMET-ELLE ENCAUSE NOTRE POLITIQUE DE L’EAU?Loin de remettre en cause notrepolitique française de l’eau, la direc-tive cadre confirme et renforce lesprincipes de gestion de l’eau enFrance. Mais elle va plus loin, enintroduisant trois principes qui enfont un instrument d’une politiquede développement durable dans ledomaine de l’eau: • la participation du public,• la prise en compte des considéra-tions socioéconomiques,• les résultats environnementaux.

La directive cadre prévoit un systè-me similaire à celui de la Franceavec la mise en place, à l’échelle desgrands bassins, des districts hydro-graphiques. Pour chacun d’entreeux, des “plans de gestion” définis-sant les objectifs à atteindre, et des“programmes de mesures” définis-sant les actions nécessaires, doiventêtre élaborés d’ici 2009 au plus tard. Le SDAGE (Schéma Directeurd’Aménagement et de Gestion desEaux) devient l’instrument françaisde la mise en oeuvre de la politiquecommunautaire dans le domaine del’eau. Le projet de loi de transposi-tion de la directive renforce le posi-tionnement des SDAGE, au regarddes outils de planification des poli-tiques d’aménagement du territoire.

La France peut s’appuyer sur son

expérience pour mettre en oeuvre ladirective cadre. Les comités de bas-sin ont été chargés d’engager les tra-vaux de mise en oeuvre de la direc-tive cadre, qui aboutiront à la miseà jour des SDAGE à partir de 2005.

La connaissance et l’expériencedéveloppées dans le cadre desdémarches de SDAGE et decontrats de rivière, notammentdans la participation des acteurslocaux de l’eau, sont incontestable-ment des atouts. Elles faciliterontune mise en oeuvre pragmatique etconcrète de la directive cadre. Loind’être remises en cause, les struc-tures locales de gestion à l’échelledu bassin versant mises en placedepuis ces dernières années enFrance se trouveront, au contraire,renforcées.

QUELLES SONT LES NOUVEAUTÉSINTRODUITES PAR LA DIRECTIVE? Si la directive s’inscrit dans la conti-nuité des principes qui gouvernentla gestion de l’eau en France depuisun certain nombre d’années, ellen’en comporte pas moins des inno-vations substantielles. La principaled’entre elles consiste à rendre néces-saire l’établissement d’objectifs derésultats pour tous les milieux.

• Objectif 2015 : vers le “bon état”des milieux aquatiques. Il sera apprécié en particulier sur

des critères écologiques et corres-pond à une qualité des milieuxaquatiques permettant la plus largepanoplie d’usages : eau potable,usages économiques, loisirs, etc. Les rejets de certaines substancesclassées comme dangereuses doi-vent être respectivement réduits ousupprimés d’ici 20 ans.

• Le principe d’unicité de la ressourceen eauJusqu’à présent, les objectifs de qua-lité (autres que des normes d’usagescomme les normes d’eau potablepar exemple) fixés en France neconcernaient que les cours d’eau. La directive concerne tous lesmilieux : cours d’eau, lacs, eauxsouterraines, littorales, etc. Lesmilieux souterrains, superficiels etlittoraux sont interdépendants ettous les milieux doivent par consé-quence, répondre à des objectifs debon état.

• Possibilités de dérogations pour : - raisons d’ordre économique(notion de coût disproportionné)- raisons techniques (délai deconstruction des ouvrages parexemple)- raison de conditions naturelles(temps de migration des polluantspar exemple) - Exigence de transparence (quipaye quoi et pour quoi ?)

La directive cadre se doit d’appli-quer la transparence des coûts et leprincipe du pollueur-payeur.Incitative, la directive fait de la tari-fication un outil pour l’action etcontribue à la réalisation des objec-tifs environnementaux. Elle associeau nécessaire financement des équi-pements et des services d’eau unestratégie de maîtrise de la demandepar une incitation aux économiesd’eau ou à la dépollution à la sour-ce. La directive cadre n’exclut pasdes solidarités larges permettant deremédier plus rapidement aux diffi-cultés constatées, dans l’intérêt detous les usagers, mais elle exige latransparence.

Page 4: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

6 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

FRANCE

LA POLLUTION

D’ORIGINE AGRICOLE

MENACE LA QUALITÉ

DE L’EAU

La pollution d’origine agricole del’eau se développe du fait de lagénéralisation du recours à des fer-tilisants (engrais chimiques et deferme, effluents agroalimentaires etboues) et à des produits de traite-ment des cultures (produits phyto-sanitaires). Ces pollutions empê-chent certaines utilisations de l’eau,notamment son emploi pour l’ali-mentation humaine et animale, etentraîne une dégradation desmilieux aquatiques. Pour maîtriserles pollutions d’origine agricole, lespouvoirs publics s’appuient sur lacombinaison de différents outils :réglementaires, économiques oubasés sur le volontariat. Les études sur la qualité des eauxsont claires : les régions d’agricul-ture intensive liée à l’élevage ou auxgrandes cultures, sont les plus tou-chées par la pollution. Les teneursles plus fortes en nitrate s’observentsoit dans les zones de culturescéréalières et maraîchères, soit dansles zones d’élevage intensif où laproduction d’engrais de fermeépandue dépasse souvent les capa-cités d’épuration des sols et des cul-tures, les apports de phosphorechimiques issus des engrais deferme sont concentrés dans leszones d’élevage intensif où lesteneurs en phosphore des sols sontdéjà élevées. Concernant les pro-duits phytosanitaires, le rapportpublié en 2003 par l’Institut fran-çais de l’environnement (IFEN)confirme que leur présence est pré-occupante. Les fertilisants, nitrates et phos-phates, concourent ainsi à l’eutro-phisation (prolifération des algues)des eaux continentales et littorales,dont les conséquences écono-miques sur le tourisme, la piscicul-ture, la conchyliculture s’ajoutentau dommage environnemental etécologique.

REDEVANCE POUR LA GESTIONDE L’EAU PAR BASSINS VERSANTSGestion sur le long terme des eauxsuperficielles et souterraines entenant compte des équilibres desécosystèmes. Le succès de la politique de l’eauexige la concertation et la participa-tion des divers usagers concernés(l’Etat, les collectivités territorialeset les usagers), et recourt à l’utilisa-tion des instruments économiquesd’incitation, en l’occurrence duprincipe pollueur-payeur et usager-payeur. Six bassins hydrographiques enFrance sont dotés à la fois d’uncomité de bassin, sorte d’instru-ment de concertation et d’orienta-tion stratégique entre les usagers etd’une agence de l’eau, institutionfinancière qui est un outil écono-mique et technique. Ces agences prélèvent les rede-vances « prélèvement » et « pollu-tion » auprès de tous les utilisateursde la ressource, destinées respective-ment à financer la gestion quantita-tive de la ressource et à améliorer laqualité de la ressource.

LA GESTION DÉLÉGUÉE, UN CASRÉSOLUMENT FRANÇAISCette intervention d’opérateurs pri-vés dans le secteur de l’eau remonteaux premiers réseaux urbains. Elle apermis d’associer des capitaux et descompétences privés aux objectifsdéfinis par les pouvoirs publics. Cette gestion repose sur un équi-libre entre trois partenaires, la col-lectivité, l’opérateur et l’usager. Larelation entre la collectivité et l’opé-rateur s’établit lors de la négocia-tion et la signature du contrat. Lesrelations entre collectivité et usagerpeuvent se faire au travers d’associa-tions de consommateurs au sujetdes prestations contractuelles (qua-lité de l’eau, qualité du service,

E X P E R I E N C E F R A N C A I S E

La gestion Partagée de l’eauPar Faustine Raphalen

"L’eau est un domaine tropimportant pour être laisséaux seuls spécialistes del’eau". Les multiples enjeux liés à laressource en eau montrentqu’il faut apporter uneréponse d’envergure globaleet cohérente. La politique de coopérationfrançaise ne se limite pas ausecteur de l’eau et vise, aucontraire, à développer uneanalyse décloisonnée desproblèmes pour favoriser lessynergies. D’autres aspectsimportants de la politiquede l’eau en France peuventêtre cités comme l’aména-gement du territoire, laconnaissance et le suivi desressources en eau, larecherche publique et pri-vée, la formation deshommes et la sensibilisationdu public à acquérir une cul-ture de l’eau. C’est sur cetteexpérience originale, connueet reconnue à l’étranger, etsur tous ceux qui participentà sa mise en oeuvre quoti-dienne que la France basesa coopération internationa-le dans le domaine de l’eau.

E c o n o m i e

PARTICULARITES FRANCAISESDANS LA GESTION DE L’EAU

Page 5: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

prix). La relation entre l’usager etl’opérateur s’organise autour d’unéchange marchand. Il appartientaux pouvoirs publics de légitimer lafacturation du service public etd’en contrôler les modalités tech-niques et financières. La gestiondéléguée représente 75% de la dis-tribution d’eau en nombre d’usa-gers et plus de 35% de l’assainisse-ment.

LA GESTION ASSOCIATIVE, LA FIABILITÉ DU FINANCEMENTDe tradition ancienne, elle concer-ne en France environ 1800 associa-tions syndicales autorisées d’irriga-tion regroupant 134.000 adhé-rents, couvrant une superficie irri-guée de 450.000 hectares aménagéset gérés par elles. Le succès de cemode de gestion (1/3 du total irri-gué en France) tient à son liendirect avec la propriété foncière et àla fiabilité de recouvrement desredevances via la perception de lataxe foncière. L’ancienneté de cemode de gestion témoigne de sadurabilité.

LES SOCIÉTÉS D’AMÉNAGEMENT RÉGIONAL,UNE URGENCE POUR LES RÉGIONS DU SUDCréées entre 1956 et 1964, elles sesont impliquées dans la politiquede création de ressources en eau etdans des opérations visant à mieuxutiliser les ressources existantes.Elles furent un instrument visant àcombler le "retard de développe-ment" dans les régions du sud et duMassif Central où la fonctionstructurante de l’eau est primordia-le. L’eau agricole (irrigation) y tient unrôle très important mais non exclu-sif. Pour certaines sociétés d’aménage-ment rural, les usages domestiqueset/ou industriels de l’eau sont éga-lement importants. Ceci illustrebien le concept de développementrégional équilibré entre le monderural et le monde urbain. Ces sociétés sont un exemple origi-nal de fonctionnement "semi-public ou semi-privé" dans lequel,tout en assumant des missions deservice public, avec comme objectifpremier la durabilité des équipe-ments, est appliqué le principe éco-nomique des sociétés privées avecobligation d’équilibre comptable.

PERSPECTIVES D’INTERVENTIONDANS LE SECTEUR DE L’HYDRAULIQUEDE PROXIMITÉ•Mener des enquêtes socio-écono-miques visant à préciser les modali-tés existantes d’approvisionnementen eau, les demandes de la popula-tion en termes de service d’alimen-tation en eau potable et leur capaci-té à payer un tel service.• Mettre en place des politiques sec-torielles nationales, fixant des règlesdu jeu claires, notamment enmatière de prix de l’eau.• Adapter les projets d’hydrauliquede proximité aux besoins des popu-lations pour garantir leur pérennitéet laisser celles-ci se les approprier.Cela passe par la prise en comptedes aspects sociologiques et de santépublique. • Réduire le coût des projets d’hy-draulique en fonction des capacitéscontributives des populationsconcernées pour en assurer la priseen charge par les bénéficiaires.

OBJECTIFS DES PROJETSD’HYDRAULIQUE DE PROXIMITÉ« Améliorer durablement les condi-tions de vie des populations et leursanté grâce à la pérennité des équipe-ments et des ouvrages périphériques età l’accès durable à une eau potable ». La France dans son action à l’inter-national prend en compte la ques-tion de la gestion des ressourceshydrique selon les aspects écono-mique (coûts), social (niveau desatisfaction des besoins essentiels) etenvironnemental. L’accent est ainsimis sur l’efficacité (économie),l’équité (social) et la durabilité(environnement).

CHARTE SOCIALE DE L’EAULa prise en compte de la demandedes utilisateurs est essentielle pourbâtir des projets économes évitantdes surdimensionnements inutileset onéreux. Aujourd’hui, une politique efficacenécessite la participation de tous lescitoyens. La charte sociale de l’eauest destinée à servir de guide auxresponsables politiques, financierset gestionnaires de l’eau, dans lespays industrialisés comme dans lespays en voie de développement,

ainsi qu’aux associations représenta-tives des citoyens pour mettre enoeuvre, en collaboration avec lesusagers de l’eau, la gestion de l’eaula plus adaptée aux demandes et auxpossibilités techniques et écono-miques des populations. Ses recommandations et les moyensproposés doivent être adaptés à laculture de chacun des pays et à sonéconomie. Cette analyse se traduit par desengagements de la France au niveauinternational et par ses actions decoopération avec ses partenaires duNord et du Sud. Pour cela la coopération françaisetravaille selon deux axes majeurs :agir dans l’immédiat sur le cadre devie des populations d’une part, etposer les fondements d’un dévelop-pement économique à long terme,d’autre part. Ceci avec la volonté dejeter les bases d’un développementdurable, fondé sur la constructioninstitutionnelle et la préservationdes ressources naturelles, un déve-loppement qui soit celui de tous lesacteurs sociaux et des générationsfutures.

COOPÉRATION INTERNATIONALEET DÉVELOPPEMENT. L’Aide Publique au Développement(APD) de la France dans le domai-ne de l’eau représente environ 150millions d’euros par an (soit à peuprès 3% de l’APD totale). Le carac-tère transfrontalier des ressources eneau (fleuves, lacs mais aussi aqui-fères) et la globalisation de l’écono-mie soulignent l’importance de lacoopération régionale. La coopération française prend encompte cette dimension comme lemontre son appui à de nombreuxprojets comme le programme eaude la Southern AfricanDevelopment Community, le pro-gramme Système d’observation ducycle hydrologique des grandsfleuves d’Afrique de l’Ouest et cen-trale, l’école inter-Etats d’ingénieursde l’équipement rural,l’Observatoire du Sahel et duSahara... Elle a même développé unoutil spécifique, le volet eaux inter-nationales du Fonds français pourl’environnement mondial et héber-ge, par ailleurs, le secrétariat duRéseau international des orga-nismes de bassin.

7¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

L’EXPERTISE FRANÇAISEEN PARTAGE

Page 6: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

8 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

UNE RECHERCHE DE L’ÉCONOMIELes agriculteurs se mobilisentpour faire évoluer leurs pra-tiques d’irrigation à traversleurs structures de développe-ment et en mettant en place despartenariats plus ou moinsimportants avec les autres usa-gers et l’Etat. Ils engagent desactions pour mieux gérer l’eaudans les exploitations afin deréaliser des économies d’eau.Les spécialistes estiment sou-vent que le potentiel d’écono-mies d’eau est important, del’ordre de 15 à 20 %.

L’éco-conditionnalité, récem-ment mise en place en Francedoit renforcer la cohérence dela politique de l’eau avec lapolitique agricole. Ce nouveloutil consiste à n’attribuer lesaides de la politique agricolecommune aux surfaces irriguéesque si l’agriculteur respecte lesobligations de la loi sur l’eau,dont l’obligation de comptagedes volumes prélevés. Le comptage ou l’évaluation pardes moyens appropriés est exigépar la loi afin de connaître pré-cisément les volumes prélevés etd’assurer une maîtrise des prélè-

vements compatible avec l’eaunaturellement disponible.

RÉGIME DE DÉCLARATION OUD’AUTORISATION DE L’IRRIGATION• valeurs-seuils définies suivantle type de ressources, souter-raines ou superficielles, et dudébit du cours d’eau ( 8 et 80m3/h ou 2 à 5 % du débitd’étiage). • valeur-seuil abaissée à 8m3/hsi classement en ZRE . Au-des-sus de ce seuil, les prélèvementssont soumis à autorisation afinde mieux maîtriser le dévelop-pement de nouveaux prélève-ments en fonction de leursimpacts sur la ressource. • décret “sécheresse” 1992. Lepréfet peut restreindre les prélè-vements en fonction des varia-tions hydro-climatiques de l’an-née. Quand le débit des rivièresou le niveau des nappes baissentde façon importante, les préfetsprennent des arrêtés de restric-tions d’usage.

LA MOBILISATION DE RESSOURCELa nouvelle mobilisation de res-source est une des voies pos-sibles pour améliorer l’étatquantitatif d’une rivière ou

d’une nappe lorsque cette nou-velle mobilisation permet dediminuer les prélèvements enpériode d’étiage.

Pour être durablement efficace,ce mode d’action doit être misen oeuvre après que les autresinstruments d’action ont égale-ment été mis en oeuvre et ontproduit leurs effets. En effet, les nouvelles mobilisa-tions de ressource ont un prixélevé. Elles ont des impactsnégatifs sur le régime des eauxet/ou sur les paysages. Il estdonc nécessaire de s’assurerqu’une maîtrise de la demandeen eau est réellement mise enplace avant de financer de nou-velles ressources sauf à prendrele risque d’une fuite en avant.

Pour plus d’informations surl’irrigation et la gestion des res-

sources en eau :

Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable

Direction de L’eau 20, avenue de Ségur,

75302 Paris 07

F R A N C E

D’un meilleur pilotage de l’irrigation àla mise en place de démarches

Par Faustine Raphalen

Malgré l’importance des ressources disponibles en France, il y a des déséquilibreschroniques entre prélèvements et ressources disponibles dans certains bassins.Des linéaires importants de rivières sont à sec régulièrement l’été et le niveau decertaines nappes peut baisser de façon conséquente. C’est par la combinaison deplusieurs types d’actions, juridique, économique et financière et partenariale quel’on cherche à maintenir ou à restaurer l’équilibre entre ressources disponibles etprélèvements, énoncé dans la loi sur l’eau du 3 janvier 1992.

E c o n o m i e

Page 7: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

9¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

ENGAGEMENTS POLITIQUESLors du G8 d’Evian, un plan d’ac-tion sur l’eau a été adopté pourfavoriser la réalisation des objectifsdu Millénaire et de Johannesburgdans le cadre du NouveauPartenariat pour le Développement(NEPAD). Ce plan d’actionencourage la bonne gouvernance. Ilvise à mobiliser et à coordonnertoutes les ressources financières dis-ponibles (via notamment la BanqueMondiale) et facilite la création desinfrastructures d’approvisionne-ment et d’assainissement de l’eau ens’appuyant sur des autorités oucommunautés locales responsabili-sées. Il renforce le suivi, l’évaluationet la recherche, et, enfin, rechercheun engagement des organisationsinternationales. Par ailleurs, laFrance appuie la proposition duPrésident de la Commission euro-péenne d’instituer un fonds euro-péen pour l’eau, de lui affecter 1Milliard d’euros et de recourir auxressources disponibles du Fondseuropéen du développement (FED)pour le financer. Elle est égalementà l’écoute de la réalisation d’unFonds Africain de l’Eau (African

Water Facility), créé par le ConseilAfricain des Ministres de l’Eau(AMCOW). Cette instance devraitêtre hébergée par la BanqueAfricaine de Développement.

L’APPUI " PROJETS " La France met en œuvre une sériede projets bilatéraux et multilaté-raux dans le domaine de l’eau(hydraulique urbaine, péri-urbaineet assainissement, irrigation ethydraulique pastorale, villageoise etdes petits centres et hydroélectrici-té) avec le concours de l’Agencefrançaise de développement (AFD),du Fonds Français pourl’Environnement Mondial(FFEM), de la DGCID du MAEainsi que de le FASEP et de la RPEsur des instruments de finance-ments d’aide.

F R A N C E

L’engagement dans le secteur de l’eau

Par Faustine Raphalen

Au sommet du G8 de 2003, la France s’est engagée à doubler lemontant de son aide dans le secteur de l’eau qu’elle place aucœur des priorités du G8. Cet engagement vise, d’une part, àfavoriser la réalisation des objectifs du Millénaire et deJohannesburg, à savoir la division par deux d’ici 2015 dunombre de personnes privées d’accès à l’eau potable et à l’as-sainissement, en renforçant les infrastructures et en facilitantleur système de gestion. Il tente, d’autre part, d’agir en amont,par la mise en place de plans de gestion des ressourceshydriques dans tous les pays d’Afrique. La France a encouragéses partenaires internationaux à suivre cette voie qui se concré-tise par des engagements politiques et par l’appui de projets.

EXEMPLES

D’APPUI DE PROJETS

Le Fonds Français pour l’EnvironnementMondial (FFEM), instrument interministé-riel d’appui aux projets portant sur les eauxinternationales, permet un soutien françaisaux projets du FEM " Fonds pour l’environ-nement mondial " et une grande visibilitéinternationale sur des secteurs de savoir-fairefrançais. 13 M. d’Euros ont été attribués ausecteur de l’eau ces dix dernières années. Untravail d’analyse des critères de choix des pro-jets a été récemment effectué et devrait per-mettre, notamment sur l’Afrique, de mettreen place des projets sur les bassins versants duNiger et du Nil.

Le FASEP et la RPE : le secteur de l’eau (eauet assainissement urbains, irrigation, transfertsd’eau) représente à peu près un tiers des inter-ventions en dons (FASEP études) et en prêtsconcessionnels intergouvernementaux(Réserve Pays Emergents). La DGCID a mis en place des projets bilaté-raux et régionaux portant sur des appuis ins-titutionnels dans les secteurs de l’eau et de lasécurité alimentaire, de l’eau potable et de l’as-sainissement en milieu urbain, de la gestionintégrée des ressources en eau, de l’eau et de larecherche, pour un engagement actuel annueld’environ 15 M. d’Euros. Ces instrumentsbilatéraux et le renforcement des capacités enressources humaines permettent de travaillersur la création d’un environnement institu-tionnel favorable à la gestion de l’eau : poli-tiques nationales, codes de l’eau, agences debassins, services municipaux et gestion délé-guée, comités d’usagers de l’eau agricole et depérimètres irrigués, réseaux de sensibilisationet d’échange de savoir-faire, centres des for-mations aux métiers de l’eau (Afrique du sud,Kenya, Vietnam). Les outils de la DGCID permettent de soute-nir un certain nombre d’opérateurs interna-tionaux tels que l’UICN, le PartenariatMondial de l’eau (GWP), le programmeSolidarité Eau (PSEAU), l’Institut internatio-nal pour la gestion de l’eau (IWMI), le pro-gramme international pour la technologie etla recherche en irrigation et drainage(IPTRID) qui contribuent chacun dans sondomaine de compétence à favoriser la diffu-sion du savoir-faire français dans le domainede l’eau et de l’assainissement et assure ainsiune présence française et francophone appré-ciable dans plusieurs enceintes multilatérales.

Tableau récapitulatif Projets eau Montant moyen annuel

(millions d’euros) AFD 153.0 FFEM 1.3 RPE 56.5 FASEP 3.0 MAE-DGCID 26.0

Page 8: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

10 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

Le dernier sommet extraordinaire del'Union africaine de Syrte (Libye,Février 2004) a été l’occasion de dis-cuter de la problématique du partagedes eaux, source de tensions sérieusesrécurrentes en ce début de 21e siècle.Le risque de conflit existe dès lorsqu'un cours d'eau est partagé etexploité par plusieurs pays. Or, dans lemonde, plus de 300 bassins hydrogra-phiques majeurs représentant 60 %des terres émergées, ont des dimen-sions internationales et sont partagéspar deux ou plusieurs pays. Outre lescas souvent cités du Moyen-Orient,l'exemple le plus significatif, pour res-ter dans le continent africain, est celuidu Nil. En 1978, Anouar al Sadatequi présidait aux destinées del'Egypte, menaçait d'entrer en guerresi l'Ethiopie entreprenait de construireun barrage sur le lac Tana où prend sasource le Nil Bleu. Heureusement,aujourd'hui, c'est la perspective paci-fique de coopération autour du parta-ge de l'eau qui l'emporte, comme l'in-dique l'initiative du bassin du Nil lan-cée en février 1999 par les ministres del'Eau des dix pays traversés par ce fleu-ve long de 6 700 km, mais au débit enconstante diminution : Egypte,Soudan, Ouganda, Ethiopie,Erythrée, Burundi, Rwanda, Kenya,Tanzanie et RépubliqueDémocratique du Congo. Le Nil, 3 millions de km2 de superfi-cie concerne 300 millions d'habitantsdifférents par l'histoire, la culture ou leniveau de développement. Leur pointcommun est de vivre dans une régionsynonyme de pauvreté, d’instabilité,de forte croissance démographique etde dégradation de l'environnement.

PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL COMMUNLes dirigeants de ces pays ont compris

l’intérêt à coopérer pour sortir de cettesituation. ils ont élaboré un program-me comprenant une action environ-nementale transfrontalière, deséchanges régionaux d'électricité, l’uti-lisation rationnelle des ressourceshydriques pour la production agricole,la planification et la gestion des res-sources hydriques, le renforcement dela confiance mutuelle par la commu-nication, la formation, le développe-ment socio-économique et le partagedes avantages.

ENVIRONNEMENT : LA CHARTE MAGHRÉBINESur la question du partage de l'eau, onsait très peu de choses concernantl'Algérie. Les trois pays du Maghrebsont classés parmi les pays quiconnaissent une situation de stresshydrique (moins de 1000 m3/hab/an)avec un risque de pénurie d'eau(moins de 500 m3/hab/an) après2025. Mais, là aussi, c'est l'esprit decoopération qui domine. La Chartemaghrébine pour la protection del'environnement et le développementdurable (signée en novembre 1992)appelle à «préserver les nappes aqui-fères non renouvelables en assurantune exploitation rationnelle de cesnappes dans le cadre d'une collabora-tion entre les Etats des pays duMaghreb.

PRUDENCE ET PARTAGEAu cours d'une réunion (avril 2003,Alger), des ministres de l'eau et de l'ir-rigation des pays membres de l'UMAont évoqué le transfert d'eau d'un paysmembre à un autre. Les pays del'UMA visent à définir une politiquecommune de l'eau avec création d'unconseil de l'eau et d'un observatoire.Des problèmes se posent aux fron-tières est et ouest de l'Algérie, mais ce

sont surtout les interférences desnappes aquifères du bas-Sahara quifocalisent l'attention. Le grand bassinsédimentaire du Sahara septentrionalest constitué de deux nappes, le conti-nental intercalaire et le complexe ter-minal. Ce bassin s'étend sur un mil-lion de km2, répartis entre l'Algérie(700 000 km2), la Libye (250000km2) et la Tunisie (80 000 km2). Leplus grand bassin est constitué par lecontinental intercalaire, une nappefossile, appelée nappe albienne, esti-mée à 60 000 milliards de m3. Desexperts laissent entendre que l'estima-tion du volume qu'elle emmagasineest théorique et pourrait être, en réali-té, bien inférieure. Ils recommandent,en tout cas, la prudence quant à sonexploitation, surtout que ces res-sources ne sont pas renouvelables à unrythme correspondant aux exigencesdu développement durable. Pour lanappe albienne, le temps de renouvel-lement est estimé à 70 000 ans. L'Observatoire du Sahel et du Sahara,une institution régionale, travaille à enassurer une exploitation basée sur laconcertation entre les trois paysconcernés afin de respecter les intérêtsde chacun d'eux. Ces nappes sont déjàtrès largement utilisées dans les troispays (550 millions de m3 en Tunisie,330 millions de m3 en Libye et 1,33milliard de m3 en Algérie). Un bureaud'études français, SAFEGE, a étéchargé de l'étude de faisabilité dutransfert de ces eaux sur une courtedistance vers les Hauts Plateaux. LaLibye exploite trois nappes dont uneseule est partagée avec l'Algérie et laTunisie.

P O L I T I Q U E E N V I R O N N E M E N T A L E

Partage des eaux entre pays riverains Par Faustine Raphalen

Avec le Nil, ce sont 3 millions de km2 de superficie et 300 millions d'habitants de 10 paysen bordure qui s’organisent communément autour du partage des richesses de ce fleuve.

Page 9: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

11¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

Pays méditerranéen, aride sur la majeu-re partie de son territoire, la Tunisie est,elle aussi, dotée de ressources en eaulimitées, inégalement réparties dans letemps et dans l’espace. La croissancedémographique et le développementsocio-économique du pays se sont tra-duits par un accroissement des besoinset des demandes d’eau, engendrantainsi une pression sur les capacitéshydriques du pays.La Tunisie a néanmoins réussi à satis-faire tous ses besoins en eau sans jamaisavoir eu à se rationner, même durantles plus sévères périodes de sécheresse.Toutefois, la question de l’eau consti-tue une priorité dans la conscience detous les Tunisiens. Son importance,dans tous les aspects de la vie du pays,en fait l’un des piliers de l’approchetunisienne du développement durable.

DES SIMILITUDES AVEC L’ALGÉRIERareté de la ressource. (4700 millionsde m3/an, dont 2000 millions d’eauxsouterraines) et inégale répartition desressources. Du fait des nettes diffé-rences climatiques, hydrologiques etgéomorphologiques, le pays est inéga-lement doté en eau.

Irrégularité des pluiesA cause des variations importantesdans les pluies, on peut considérerqu’une année sur deux, la ressource eneau de surface est inférieure de 500mm3 par rapport à la moyenne.L’évaporation annuelle varie de 1300Mm/an à plus de 2500 Mm/an.

Inégale répartition des ressourcespotentielles

Effet de la salinité

La moitié des ressources potentielles aune teneur en sel inférieure à 1,5 g/ litre

et peut donc être considérée commeutilisable sans restriction.De ce point de vue, c'est au Nord dupays que l'on trouve la plus grandeproportion de ressources utilisables.

CROISSANCE GLOBALELa pression démographique s'exercerasurtout autour des centres urbains lit-toraux. L'amélioration des conditionssocio-économiques des couches défa-vorisées et l'accès des populationsrurales à l'eau potable se traduiront parun accroissement de la demande eneau potable et en services d'assainisse-ment.En outre, l'aggravation de l'aridité, lessécheresses, la désertification, le relève-ment du niveau de la mer, l’effet deserre ou les risques de surexploitationdes nappes côtières pourraient accroître

T U N I S I E

Politique d’assainissement des eauxPar Faustine Raphalen

Entre accroissement des besoins en eau et pressions sur les capacités hydriquesnationales, la Tunisie joue la carte de la mobilisation des eaux et de l’assainisse-ment pour continuer à accroître la production alimentaire et le développementrural et poursuivre le développement urbain et l’offre touristique.

Le temple des eaux du jebel Zaghouan(au Nord Est du pays). Source de l’eau

jusqu’à Carthage (époque romaine)

Page 10: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

12 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

les difficultés d’exploitation de la res-source, et rendre plus sensibles les ques-tions d’allocation, entre les divers sec-teurs, de la demande d’eau : domes-tique, agricole, industrielle et touristique.

LA TUNISIE OPTEPOUR LA MOBILISATION DES EAUXLes ressources conventionnelles• les eaux superficielles, recueillies dansles barrages, et lacs collinaires, • les eaux souterraines, réparties ennappes phréatiques (eaux situées jus-qu’à 50 m au-dessous du sol) et nappesprofondes (eaux situées au-delà de50m au-dessous du sol).En 1996, sur un potentiel de 4700Mm3/an, 3249 Mm3/an ont pu êtremobilisés, dont 2774 Mm3 ont étéconsidérés comme ressources utili-sables. Accroître le taux de mobilisa-tion des eaux de surface constitue doncun objectif essentiel de la politiquehydrique tunisienne.

Les eaux de surface52% des eaux de surface (1400 Mm3sur 2700 Mm3) sont actuellementmobilisées. En 2010, grâce à laconstruction de nouveaux barrages, ondevrait en mobiliser autour de 80 %,soit 2100 Mm3/an. Les travaux deconservation des eaux et des sols four-niront en outre les 600 Mm3/an res-tants. 43 barrages, 203 barrages collinaires et1000 lacs collinaires sont programméspour une mobilisation totale des eauxde surface.

Les eaux souterraines

86% du contenu des nappes profondessont aujourd’hui rendus disponible àtravers 2400 forages. La nappe phréa-tique est d’ores et déjà surexploitéedans certaines régions, avec 123 000puits (contre 60 000 en 1980). Cettesurexploitation pose un risque de sali-nisation des terres irriguées avec ceseaux.

Les ressources non-conventionnelles A côté de ces ressources, d’autres, dites"non conventionnelles", sont mobili-sées pour lutter contre le phénomènede rareté de l’eau

Les eaux usées traitées Sur les 178 Mm3/an d'eaux usées col-lectées en 2000, 148 Mm3/an ont ététraitées dans 61 stations d’épuration.C’est l’un des rôles de l’Office Nationalde l’Assainissement.

Les eaux saumâtres dessalées

Mobilisation - RécapitulatifProgramme de mobilisation globaledes ressources en eau en millions dem3/an (ci-contre)

LE PROGRAMME POLITIQUEET ENVIRONNEMENTAL TUNISIEN• Continuer à accroître la productionalimentaire et le développement rural. • Poursuivre le développement urbainet l’offre touristique. • Conserver et augmenter la compétiti-vité du secteur industriel. Le secteur de l'eau constitue néan-moins l’un des piliers du développe-ment durable. Cela signifie que lesrésultats, en termes de volumes d’eauexploitables, doivent être consolidéspar les actions entreprises pour équili-brer les dégradations humaines dumilieu naturel (salinisation, pollutionindustrielle, agricole et urbaine) quegénèrent la croissance économique et ledéveloppement social.

L'ASSAINISSEMENT

La politique de gestion des eaux uséesen Tunisie s’opère dès les années 1970avec la mise en place d'un cadre insti-tutionnel opérationnel, structuréautour d'un opérateur central : l'OfficeNational de l'Assainissement (ONAS),créé en août 1974.

Elle a permis une maîtrise progressivede ce secteur, en cohérence avec le ryth-me et les besoins de développement del’environnement urbain et des milieuxindustriels et touristiques, pour tou-cher aujourd'hui les zones rurales.

Source: Stratégie du secteur de l'eau enTunisie à long terme (2030)

EAU XXI. Ministère de l'agriculture, Mai 1998

Barrage Bou Hertma

Barrage de Rezirk

Réutilisation des eaux épurées dansl’agriculture (projet à Gabès)

Barrage de Sidi Salem

Station d’épuration de Béja pour protéger l’oued Mejerda

Page 11: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

13¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

Le secteur de l'assainissement vise undouble objectif:• Améliorer les conditions de vie etd'hygiène dans les zones prises en char-ge par l’ONAS et contribuer à la réali-sation de la politique de l'Etat dans ledomaine de la protection de l'environ-nement et de la santé publique : ges-tion, exploitation, entretien, renouvel-lement et construction de tout ouvragedestiné à l'assainissement des villes, deszones industrielles et touristiques,depuis la collecte jusqu'au traitementfinal des eaux usées. • Protéger le milieu hydrique et fournirdes ressources en eau complémentairesdans le cadre de la stratégie nationalede mobilisation des ressources en eaunon conventionnelles, par l’épurationdes eaux usées pour les rendre réutili-sables.

Assainissement urbainUne infrastructure en exploitation quine cesse de s'étendre et de se dévelop-per. L’ouverture au secteur privé, depuis1997 pour limiter les investissementspublics, étendre la zone de couvertureet améliorer les prestations.

Pollution industrielleSi l’ONAS maîtrise le problème de lapollution générée par les eaux uséesdomestiques urbaines, la lutte contreles rejets industriels dans les milieuxrécepteurs fait l'objet de programmesen cours d’élaboration par le Ministèrede l'Environnement et del'Aménagement du Territoire et de ses

institutions sous tutelle. La pollution industrielle se situe autourdes pôles industriels, à proximité desgrandes concentrations urbaines : 80%de la pollution industrielle se concentresur moins de 10% du territoire. Cetteforme de pollution est presque entière-ment attribuée à l’industrie agroali-

mentaire, au textile, à la sidérurgie, à lapapeterie et à l’industrie chimique.En 1999 a débuté la constructiond’une première station entièrementconsacrée à l’épuration des eaux uséesindustrielles. Cette station "grappée" sesitue dans la zone de Ben Arous, quicompte 600 unités industrielles. Depuis 1999, le gouvernement a prisune série de mesures visant à encoura-ger l'économie de l'eau, son recyclageet sa valorisation par les entreprisesindustrielles, dans les divers secteurs, età inciter ces dernières à investir dansdes stations de traitement des eauxusées. A cet effet, des incitations éco-nomiques leur sont accordées. Le CITET, quant à lui, assure les ana-lyses des rejets et met à la dispositiondes entreprises un service d’assistance etde conseil pour les besoins de leur pro-grammes de dépollution ou pour lechoix des solutions techniques appro-priées à une production plus propre.

Assainissement des quartiers populairesGarantir le droit de tous les citoyens à vivre dans un environnement sain L'amélioration des conditions géné-

Maquette de la station d’épuration deseaux usées industrielles.

Ben Arous. Sud de Tunis.

Principaux indicateurs de performance (2000)

Infrastructure

Page 12: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

14 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

rales de vie et d'hygiène de tous lesTunisiens, en particulier ceux d’entreeux qui ont les plus faibles revenus,constitue un des volets majeurs de lapolitique sociale tunisienne. La généra-lisation progressive de l’accès à des ser-vices d’assainissement appropriés, dansles quartiers urbains populaires, vise untriple objectif, préserver la santépublique et protéger l’environnementcontre les risques de pollution. Levolet assainissement fait partie d'unprogramme complet de réhabilitationdes quartiers populaires, visant l'amé-lioration de la qualité de la vie dans cesquartiers.

Assainissement rural D’important efforts ont été accomplis,durant les années 1990, pour l’exten-sion de la desserte en eau potable deszones rurales, contribuant ainsi àl’amélioration des conditions de vie despopulations qui y vivent : 3,5 millionsd’habitants, en 1997, dont 69% dispo-sent de l’eau courante. Des pro-grammes d'assainissement viennentcompléter ce programme d'adductiond'eau potable et ce, pour préserver lesconditions de vie et d’hygiène despopulations, tout en protégeant les res-sources naturelles et l’environnement.L’enjeu réside dans le nombre impor-tant de localités rurales et la diversitéqui les caractérise sur le plan régional etsocio-économique, ainsi que dans lamultiplicité des opérateurs au niveaude l’alimentation en eau potable(publics, privés, ONG), etc.L’amélioration des conditions généralesde vie des populations rurales a eu poureffet de diminuer leur exode vers lesvilles et en même temps, d'atténuer lephénomène de la désertification.

Technologies utilisées Les systèmes conventionnels d’épura-tion aussi performants soient-ils, génè-rent des coûts d’exploitation élevés etsont consommateurs d’énergie.Dans le cadre de la diversification destechnologies utilisées et pour assurer laviabilité financière du secteur, des tech-nologies alternatives sont explorées, àplus faible coût et plus adaptées aucontexte socio-économique du pays etaux capacités de paiement des usagers.Par ailleurs, le secteur est en passe dedevenir demandeur de technologiesnouvelles pour une plus grande maîtri-se des nuisances résiduelles et le traite-ment tertiaire des odeurs dans les zones

urbaines et touristiques. La réutilisa-tion des eaux épurées, elle aussi,demande, dans certains cas, des traite-ments complémentaires. Tout cela implique l’identification detechnologies appropriées, leur adapta-tion au contexte local et, par consé-quent, le renforcement des capacitésnationales pour la réussite de ces trans-ferts technologiques. C'est là undomaine sur lequel le CITET etl'ONAS engagent un partenariat avecles institutions de recherche pour ledéveloppement.

Réutilisation des eaux épuréesLes stations d'épuration en exploi-tation traitent biologiquement leseaux usées. Elles font appel à troisprocédés : les boues activées, le che-nal d'oxydation et le lagunage.La valeur économique et environ-

nementale de ces eaux épurées estreconnue et intégrée dans la straté-gie nationale de mobilisation desressources en eau non convention-nelles. L’ONAS mène un program-me de valorisation des eaux uséesépurées, d’une part pour en amélio-rer la qualité, d’autre part pourdévelopper leur utilisation.

L’irrigation à l’eau usée épurée estpratiquée en Tunisie depuis 1960 etsuivie depuis par les institutions derecherche scientifique et sanitaire.En 1999, 43 Mm3 d’eau épuréeont été ré-utilisés dans l’irrigation àdes fins agricoles ou pour lesespaces verts. La réutilisation deseaux épurées dans l’agricultureconcerne actuellement 55% de lasuperficie des 35 périmètres (6900ha) équipés dans cette perspective.Le volume des eaux usées épuréesréutilisées dans l'agriculture attei-gnait 25% en 1996. Il atteindra les60% en 2011. Mais la réutilisationagricole des eaux épurées est tribu-taire d’un certain nombre de fac-teurs :

• Les conditions climatiques et lesvariations saisonnières. Pour s’enaffranchir, il faudra développer lesusages non agricoles, notammentdans les zones urbaines et indus-trielles, et explorer les possibilitésde stockage souterrain saisonnier(recharge des nappes) ou en surfa-ce.• La perception qu’en ont les agri-culteurs. Des actions d'informationet de sensibilisation sont organiséesà leur intention pour les amener àutiliser ces eaux épurées conformé-ment à la législation en vigueur. • Une législation restrictive qui fixela liste de cultures susceptiblesd'être irriguées par les eaux épurées.Enfin, et pour faire face aux pro-blèmes que pose l'utilisation deseaux épurées dans les zones oùd'autres ressources sont disponibles(oueds, canaux d'irrigation,affluents de la Mejerda, etc.)l'ONAS a mis en œuvre des pro-

grammes d'amélioration de laqualité des eaux épurées pardes procédés de tra i tementtertiaire et complémentaire.Ces programmes sont considé-rés comme prioritaires dans lecadre de la stratégie nationalede mobilisation des ressourceshydriques.

Source : Evolution des indicateurs d’assainissement. ONAS. 1999

Réutilisation des eaux épurées dansl’agriculture (projet à Gabèd)

Source: Evolution des indicateurs d’assainissement. ONAS. 1999

Page 13: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

15¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

L’industrie, un des secteurs clés del’économie tunisienne, représente30% du PIB, 85% du total desexportations et 28% des nouveauxemplois créés, entre 1992 et 1996.Elle apparaît aujourd’hui dans lemonde entier comme la principaleresponsable de la pollution de l’eau,de l’air et du sol et se caractérise parune consommation excessived’énergie et une production sanscesse croissante de déchets.Selon une enquête effectuée en1996 par l’Office National del’Assainissement (ONAS), sur10.000 entreprises classées, 3.531ont été identifiées comme pol-luantes, dans différents secteurs :

CONCEPT DE PRODUCTIONPLUS PROPRESelon le Programme des NationsUnies pour l’Environnement(PNUE), la Production plus Propreest « l’application continue d’unestratégie environnementale préven-

tive intégrée aux processus, produitset services afin d’améliorer leur effi-cience écologique et réduire lesrisques pour les humains et l’envi-ronnement ». Cela implique :- au niveau des processus de produc-tion: • la conservation de la matière pre-mière et de l’énergie,• l’élimination de la matière pre-mière toxique,• la réduction de la quantité et de latoxicité de toutes les émissions etdéchets à la source.

- au niveau des produits : la réduc-tion des impacts négatifs tout lelong du cycle de vie du produit,depuis sa conception jusqu’à sonultime mise en décharge.

- au niveau des services : l’intégrationdes considérations environnemen-tales dans la conception et la four-niture des services.

La production propre minimise lesnuisances à la source, par uneapproche focalisée sur la préventionde la pollution et des déchets.Produire plus propre impliquedavantage que de simples change-ments techniques dans le procédés

industriels. Cela suppose des chan-gements dans le management etl’organisation, dans l’atelier etmême dans le produit.

Réduction de la pollutionConcernant les pollutionshydriques, l’Office National del’Assainissement (ONAS) construitune station d'épuration entière-ment consacrée au traitement desrejets de la zone industrielle de BenArous qui comporte 600 unitésindustrielles.(voir notre article sur l’assainisse-ment)

Pour les déchets, le PRONAGDESintègre un ensemble d’actions detri, de recyclage et de valorisation,etc. qui touchent tous les types dedéchets industriels, y compris lesdéchets toxiques.

Le Fonds de la Dépollution(FODEP) Instrument financier instauré en1993, il a pour objectif « d’encoura-ger les actions concourant à la pro-tection de l’environnement contrela pollution industrielle par la parti-

T U N I S I E

Mesures contre la pollution industrielle Par Faustine Raphalen

Les projets industriels respectueux de l’environnement ne coûtent pas plus chersque les autres, au contraire : les entreprises polluantes gaspillent une grande par-tie de l’énergie et des matières premières qu’elles consomment. C’est en partantde ce constat que la Tunisie a mis en place son plan d’action nationale de luttecontre la pollution industrielle.

Maquette de la station d’épurationdes eaux industrielles.

Ben Arous. Sud de Tunis

Page 14: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

16 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

cipation au financement de projetsd’installation visant à réduire ou àéliminer la pollution occasionnéepar les entreprises industrielles, etde projets d’unités de collecte et derecyclage des déchets ».

Le FODEP est régi par le décretn°93-2120 du 25 Octobre 93. Sagestion est assurée par l’ANPE.Pour être éligible au FODEP, l’en-treprise doit avoir fait l’objet d’unconstat de pollution, établi par lesexperts contrôleurs de l’ANPE, ou,dans le cas d’un projet de dépollu-tion, avoir été créée avant la paru-tion de décret instituant l’obliga-tion d’élaborer une étude préalabled’impact sur l’environnement.

Depuis sa création jusqu’à 1999,227 projets ont été agréés par leFODEP, représentant une envelop-pe globale de 9,8 millions deDinars. Tous les secteurs d’activité ont étéconcernés, mais principalement lesindustries agroalimentaires, le texti-le et les matériaux de construction.

DES PLUS POUR L’ENTREPRISEUne idée fausse « Les projets industriels respectueuxde l’environnement ne coûtent pasplus chers que les autres, au contrai-re : les entreprises polluantes gas-pillent une grande partie de l’éner-gie et des matières premièresqu’elles consomment ». Au lieu de créer un produit, les res-sources gaspillées finissent par pol-luer le cadre de vie. Une fois rejetésdans l’environnement, ces polluantssont à l’origine d’un alourdissementdes dépenses médicales et de coûtsliés à la détérioration des bâtimentset équipements. Et quand on doitfinalement nettoyer les sites pollués,la facture est la plupart du tempstrès élevée.

Les problèmes de pollution ou dedéchets générés par l’entreprise pro-viennent souvent de la mauvaisegestion ou du mauvais fonctionne-ment de l’outil de production et duprocédé industriel.En revanche, un procédé de pro-duction optimisé est économe enmatière première, gère mieux lesutilités et assure la fabrication deproduits de qualité plus élevée.

PLAN D’ACTION NATIONAL DE LUTTECONTRE LA POLLUTION INDUSTRIELLECe plan d’action fait partie des pro-grammes nationaux du Ministèrede l’Environnement et del’Aménagement du Territoire. Ils’articule autour de 3 composantes :la prévention, la réduction de lapollution, le contrôle et l’assistancetechnique.

L’approche tunisienne de luttecontre la pollution industrielle sefonde sur deux principes.Le principe du pollueur-payeur quiengage la responsabilité du promo-teur industriel qui ne respecte pasl’environnement, sur la base d’uneréglementation qui interdit, autori-se, contrôle et sanctionne. Mais laTunisie a développé parallèlementl’application du principe du dépol-lueur-aidé, à travers des facilitésd’investissement (FODEP) et desavantages fiscaux prévus dans leCode d’Incitation auxInvestissements

POLITIQUE GOUVERNEMENTALE SURLES DECHETS INDUSTRIELSLa Tunisie se dote d’une politiquede gestion des déchets industrielsefficace, avec un important enca-drement politique et une fortecitoyenneté.

Les expérimentations de la poli-tique tunisienne en matière dedéchets solides d’origine ménagèreou industrielle se révèlent promet-teuses. La gestion rationnelle desdéchets constitue une priorité pres-sante pour le pays, car les impactsenvironnementaux sont nombreuxet les effets des actions en ce domai-ne ne se font sentir qu’à moyen etlong termes ; les déchets solidessont en effet de types très divers etprésentent une palette complexe denocivité, de biodégradabilité et deréutilisation possible...• la santé publique: atteintes à l'hy-giène, à la propreté et à la sécurité,• l'environnement: pollution desressources en eau, air et sol,• le développement économique: letourisme, par exemple,• le patrimoine culturel et les pay-sages.

DONNEES DE BASE• Augmentation rapide de la pro-

duction de déchets domestiques etindustriels en Tunisie, liée à la fortecroissance démographique et urbai-ne, à l'amélioration du niveau devie et au développement écono-mique:• 1.800.000 tonnes/an de déchetsménagers, soit 500 grammes parjour et par habitant en moyenne.• 320.000 tonnes/an de déchetsindustriels, hors phosphates et sec-teur minier.

Ces volumes pourraient être multi-pliés par 4 ou 5 d'ici 2025.

RÉPARTITION PAR SECTEUR DESDÉCHETS INDUSTRIELSHORS PHOSPHATES ET SECTEURMINIER (EN TONNES)

Toutes ces valeurs sont sujettes à desvariations saisonnières et régionalessignificatives. Actuellement les déchetsdomestiques ont une dominance orga-nique.

Page 15: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

17¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

LA STRATEGIE NATIONALELa gestion des déchets est traitée d'unemanière globale : elle prend en comptetoute la chaîne, de la production jusqu'àl'élimination acceptable, et intègre tousles aspects (économiques, financiers,environnementaux, techniques et insti-tutionnels).

Objectifs• Assurer la gestion des déchets sansmettre en danger la santé publique nil'environnement.• Encourager la minimisation quantita-tive et qualitative de la production desdéchets.• Encourager le recyclage et la valorisa-tion.• Etablir des méthodes et une infra-structure assurant l'élimination aumoindre coût économique et environ-nemental.

Composantes : le pollueur payeur et le producteur récupérateurElles impliquent de développer uneréflexion sur les procédés de recouvre-ment des coûts comme l’aménagementde la fiscalité locale, la mise en place deredevances, etc.

Les options techniques retenues sont:• la réduction à la source : action pré-ventive qui concerne aussi bien l'entre-prise que les ménages;• le recyclage et la valorisation : nécessi-tant pour préalables une collecte sélecti-ve, d'une part, et la mise en place defilières de recyclage économiquementviables, d'autre part. Le compostageparaît une forme de valorisation intéres-sante à développer en Tunisie du fait dela forte proportion de déchets orga-niques;• l'enfouissement et autres formes d'éli-mination.

Dans le domaine du traitement desdéchets industriels, trois solutions sontprises en considération :• la réduction à la source qualitative et

quantitative;• l'emploi des technologies propres;• le recyclage interne ou externe.

LE PRONAGDESLe Programme National de Gestion desDéchets solides, ménagers, industrielsou spéciaux a été lancé en 1993 pourdoter le pays d'unités de traitement desdéchets domestiques, de plates-formesde traitement des déchets toxiques etdangereux et trouver des solutions adé-quates pour chaque type de déchet et envaloriser le maximum.

Objectifs• la prévention et la réduction de la pro-duction des déchets et de leur nocivité,• la valorisation des déchets par la réuti-lisation, le recyclage et toute actionvisant la récupération des matériauxréutilisables,• le stockage et le traitement des déchetsdans des installations appropriées.

Composantes• les ordures ménagères et assimilées,• les déchets industriels et dangereux,• les déchets particuliers (hospitaliers,abattoirs, boues de stations d'épurationdes eaux usées, déchets organiques, etc.)• le Système Public de Reprise et deValorisation des Emballages Utilisés(ECO-LEF).

ECO-LEF

Opérations pilotes pour la collectedes emballages plastiques permet-tant de développer des partenariatsavec des industriels, notammentdans les secteurs du conditionne-ment de boissons, des condition-neurs de conserves, des produitscosmétiques, des détergents, desproducteurs de lubrifiants et desimportateurs, etc.Système de reprise et de valorisationdes emballages utilisés, géré parl'ANPE et applicable depuis 1998.Il a pour fondement le principe duproducteur-récupérateur : tout pro-ducteur et tout distributeur de pro-duits emballés (en plastic ou enmétal, d'une contenance supérieureou égale à 100 ml), et toute person-ne responsable de leur premièremise sur le marché, est tenu depourvoir à la reprise de ses sacs etemballages utilisés en vue de lesréutiliser ou de les valoriser.

Trois options leur sont offertes:• reprendre et gérer eux-même lesemballages utilisés des produits missur le marché,• confier la charge de cette obliga-tion à des entreprises agrées sur unebase contractuelle,• adhérer au système public dereprise et de valorisation des embal-lages utilisés ; ce qui donne droit àl'utilisation d'un logo spécial Eco-lef, inscriptible sur les emballagesutilisés.

Opérations pilotes pour la collecte desemballages plastiques permettant dedévelopper des partenariats avec desindustriels, notamment dans les sec-

teurs du conditionnement de boissons,des conditionneurs de conserves, des

produits cosmétiques, des détergents,des producteurs de lubrifiants et des

importateurs, etc

Le Centre de Tri de Cité Khadra (Tunis)

La Station de Compostage de Béja

Page 16: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

E c o n o m i e

18 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Très conscient des menaces queconstituent la dégradation del’environnement et la raréfac-tion de l’eau, le gouvernementmarocain entreprend depuisplusieurs années différentsplans d’actions qui permet-traient de lutter contre ce fléau.Parmi eux figure en premièreplace l'élaboration d'une straté-gie nationale pour la protectionde l'environnement et le déve-loppement durable. Cette stra-tégie développée dans le cadred’une coopération avec lePNUD et l'UNESCO, définitles grandes orientations néces-saires pour protéger l'environ-nement et les ressourceshydrauliques et assurer ainsi ledéveloppement durable del’économie marocaine. Ces orientations ont pourobjectif de stabiliser les niveauxde dégradation d'ici l'an 2005et de les réduire davantage àl'horizon 2020. Pour ce faire,des objectifs de qualité spéci-fiques pour l'eau, l'air, lesdéchets et les sols ont été établisà moyen terme (2005) et à longterme (2020). De même, desindicateurs, permettant desuivre et de contrôler l'évolu-tion de l'état de l'environne-ment, ont été fixés.

Le secteur le plus concerné restele secteur industriel, avec quatreactions majeures:• L'adoption de projets de loispour l'environnement comme leprojet sur la protection de l'en-vironnement et le projet de loisur les installations classées.

• Le contrôle des effluents parla mise en place de normes stan-dards pour les différentes caté-gories d'effluents liquides,gazeux et solides, en collabora-tion avec les divers partenairessocio-économiques concernés.• Le développement d'uneréglementation spécifique àl'élimination rationnelle desdéchets industriels spéciaux. • La définition des procéduresd'autorisations, de contrôles,d'inspection et de labellisation.

L’application de ces mesuresnécessite cependant le renforce-ment des ressources humainesdu département de l'Industrieet du Commerce, des ressourcesfinancières allouées, des proces-sus d’application, mais surtoutune politique d’éducation deformation et de sensibilisationde tous les acteurs concernés età tous les niveaux. Les ressources financièresallouées auront pour objectif definancer des projets publics:assainissement des eaux,décharges publiques contrôlées,financement des actions de for-mation, d'information et desensibilisation, mais aussi uneparticipation sous forme desubventions ou de prêts bonifiésà la réalisation de projets privéset enfin la réalisation d’étudeset d'audits environnementaux.Le problème de la prévention dela pollution et de la protectionde l'environnement est en pre-mier lieu selon les spécialistes,un problème de prise deconscience et de sensibilisation

de l'ensemble des acteursconcernés (pouvoirs publics,industriels, consommateurs,etc.). Il est par conséquent importantd'organiser des campagnes deformation et de sensibilisationau profit des agents de l'admi-nistration, des auditeurs et desinspecteurs, des gestionnairesdes services concernés, maiségalement au profit des déci-deurs et des cadres techniquesdes différents secteurs indus-triels. Ces séminaires seront axés surle développement durable, lagestion rationnelle des res-sources naturelles, les enjeuxnationaux et internationaux dela protection de l'environne-ment.

UN PLAN D'ACTIONS POUR LAGESTION DE L'EAU EST DEVENUEUNE PRIORITÉ STRATÉGIQUE

C’est dans ce cadre que s’inscritle Forum économique régionald’Aquitaine (France) et deSouss-Massa Drâa (Maroc).Pour promouvoir et dynamiserla coopération dans le domainede la protection de l'environne-ment, et de la gestion des res-sources hydrauliques entreautres, des opérateurs franco-marocains ont mené pendantdeux jours des réflexions pou-vant intensifier le partenariaten matière de technologie envi-ronnementale innovante. Cestravaux ont débouché sur despartenariats et des contrats decoopération pour le transfert de

M A R O C

Politique stratégique eau-environnementPar Fatou Diagne

On estime les coûts de la dégradation de l'environnement à près de 20 milliardsde dirhams par an, soit 8% du PIB marocain. Si rien n'est fait pour arrêter cettedégradation, les conséquences pourraient devenir néfastes pour le développe-ment du pays.

Page 17: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

19¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

technologies et d’expériencesentre exposants français et dif-férents acteurs économiquesmarocains. Des questions liéesaux processus d’application, etde modalités de financementde projets liés à la protection del'environnement et à la gestiondes ressources hydrauliques ontété abordées. Des entreprises privées,publiques et semi-publiques,des représentants d’ONG etd’associations, tous spécialisésdans des domaines allant del'approvisionnement en eaupotable au traitement des eauxusées communales et indus-trielles, en passant par la ges-tion du traitement, du recyclagedes eaux pluies, et de la protec-tion du sol et de l’environne-ment étaient représentés, et onttenu à apporter leur contribu-tion, leur expérience et savoir-faire par des communicationspertinentes et des solutionsappropriées aux problèmes sou-levés.

Directeur de l’Agence du BassinHydraulique, M. BendaoudBoughnouch a orienté sonintervention sur le thème :

“Une nouvelle vision pour le secteur agricole soussi, autour de la problématique régionale

de l’eau”.

L’agence du Bassin Hydrauliqueest l’élément catalyseur de laconservation et de la protectiondu patrimoine hydraulique danscette région. Elle s’occupe de laformation aux techniqueshydrauliques, de l’exploitationet de la protection de l’environ-nement, de l’extension et del’aménagement du patrimoinehydraulique.M.Bendaoud Boughnouch,dans sa communication, a misen exergue tous les problèmesliés à la gestion et à l’optimisa-tion des eaux dans la région duSouss.Souss Massa Draa est unerégion qui occupe une superfi-cie totale de 72.506 km, soit10% de la superficie nationale,avec une population de 2.6 mil-

lions d’habitants en 1994 (58%rurale, 42% urbaine) soit 10%de la population nationale duMaroc.

L’économie de la région estconstituée de trois pôles princi-paux : Agriculture - Tourisme -Pêche.Agriculture :• Potentiel des terres irrigables:plus de 350.000 ha•Superficie irriguée, 200.000 ha(30% Drâa - 70% Souss Massa)• Agrumes - primeurs - maraî-chages (Souss Massa)- 48 à 75% de la productionnationale;- 50 à 67% des exportationsnationales;• Autres : Safran – Henné –Rosier - PalmierTourisme : balnéaire, culturel,de montagnes, de paysage etd’aventure (oasis)• Plus de 30% de la capacitéd’hébergement nationale;Pêche : 50 à 67% des exporta-tions nationales.Autre ressources: les mines, 5%des effectifs d’emploi du secteurminier du Royaume ; les indus-tries, 3ème position au niveaunational et 6% de la valeurajoutée ; l’artisanat, 8% du PIBnational, 4945 unités – 34.000emplois.

Le Climat de la région est dearide à semi aride, influencé parle relief, l’océan et le sahara.

Précipitations :• 30 jours en moyenne par an ;• 300 à 600 mm dans le Haut

Atlas;• 200 mm dans la plaine duSouss et dans les vallées ;• 120 à 150 mm dans le Sud, leplateau de Ouarzazate et la pro-vince de Tiznit ;• 60 mm dans la province deZagora.Chute de neige dans le Haut etl’Anti-Atlas.

L’état de mobilisation des ressources en eau est très faibleBassin du Souss Massa • Volume total mobilisé : 1 034Mm_- 371 mm eau de surface (36%)- 663mm eau souterraine (64%)• Répartition selon l’usage :- Eau potable : 5%- Irrigation : 95 %• Nombre de barrages réalisés: 8• Volume des retenues: 797 Mm• Volume régularisé : 371 Mm• Nombre de lacs collinairesréalisés : 9• Volume des retenues colli-naires : 15 Mm3• Nombre de canalisations detransferts réalisés : 6 (une encours)

Bassin de Drâa• Volume total mobilisé: 465 mm- 359 mm eau de surface (77%)-106 mm eau souterraine (23%)• Répartition selon l’usage :- Eau potable : 2 %- Irrigation : 98 %• Nombre de barrages réalisés: 3• Volume des retenues: 440 mm

(initialement 560 mm3)• Volume régularisé : 255 mm• Nombre de lacs collinaires

Page 18: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

réalisés: 6• Volume des retenues colli-naires : 8 mm3

Bassin de Ziz Ghriss• Pas de mobilisation d’eauBref un contexte climatiquedéfavorable, des précipitationsfaibles et irrégulières ; unerépartition inégale dans letemps et dans l’espace et despériodes de sécheresse assezlongues et fréquentes.Cela implique donc une grandevariabilité du potentiel en eaude surface, d’où un potentiellimité en eau.

A cela s’ajoute, l’inexistence deseaux souterraines dans certainesrégions et des problèmes de sali-nité des eaux souterraines :

Une grande vulnérabilité à la pollutionLes principales sources de pol-lution de l’eau dans la régionsont:• rejet des eaux usées (domes-tiques, industrielles sans traite-

ment dans le milieu naturel)• utilisation non rationnelle desfertilisants et des pesticides,• déversement des déchetssolides dans des décharges sau-vages et dans les cours d’eau.

Une région à fort risque d’inondationLes pluies sont violentes et loca-lisées, les crues violentes et decourtes durées, les concentra-tions des activités en borduredes oueds (occupations duDPH) et enfin le manque d’en-tretien des cours d’eau quasi-permanent.Cela entraîne une perturbationdes activités économiques qui serépercutent sur les infrastruc-tures de base, sur la productionagricole et sur les aggloméra-tions traversées par les oueds.

Un phénomène de désertificationinquiétantCe phénomène est du à plu-sieurs facteurs à savoir : leschangements climatiques(sécheresse structurelle), la bais-se des apports pluviométriques,la déforestation, et le défriche-ment des sols.Une surexploitation inquiétantedes eaux souterraines : utilisa-tion accrue des eaux souter-raines dans les périmètres irri-gués par les barrages.

En conclusion M. Boughnouch

E c o n o m i e

20 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Page 19: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

21¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Agroligne : Comment votreagence parvient-elle à répondreaux besoins en eau de la région? M. B. Boughnouch : Beaucoupd’actions sont menées en perma-nence afin de répondre à lademande et au besoin en eau dumonde rural et urbain de notrerégion et parmi elles je citerai: • La réalisation de 3 des 10 bar-rages prévus par le PDAIRE,• La réalisation de seuils d’épan-dage et de dérivation des eaux decrue, • La réalisation du canal ElGuerdane (45Mm3), • La réutilisation des eaux usées(15 Mm3),• Le renforcement de la recon-naissance des eaux souterraines(Haut et Anti Atlas – nappesprofondes)• Le renforcement de la rechargeartificielle des eaux souterraines, • La réutilisation des eaux uséesépurées des grands centresnotamment Ouarzazate etZagora dans l’irrigation,• Les reconnaissances complé-mentaires dans les aquifères semiprofonds et profonds dans lebassin d’Ouarzazte, le Feija etZagora),• La réduction de la demande eneau agricole par la reconversion àl’irrigation localisée : 40.000dont 27.000 ha d’agrumes,• La réhabilitation et rationalisa-tion des modes de gestion tradi-

tionnelles et les techniques demobilisation des eaux,• La réduction des prélèvementsde la nappe du Souss amont de44 %ù3 à 37 mm3/an moyenne-ment les économies d’eau,• Le Plafonnement à 7500 ha del’équipement du périmètremoderne privé des ChtoukaNord,• Le plafonnement des prélève-ments d’eau souterraine à 39Mm3 pour 7760 ha (programme2ème tranche d’irrigation.

Agroligne : Quelles sont à votreavis les orientations globales quipermettront de satisfaire lademande en plus des projetsdéjà réalisés, ou en cours ?M. B. Boughnouche : Les orien-tations globales qui permet-traient de satisfaction des besoinsen eau dans le futur seraient,dans un premier temps, le luttecontre la désertification par l’ini-tiation de projets pilotes pourlimiter la dégradation des res-sources naturelles, la protectiondes ressources en eau contre lespollutions domestique, indus-trielle et agricole (assainissementurbain, rural), l’application destextes concernant la loi sur l’eau10/95 ainsi que la sensibilisa-tion, l’encadrement, l’informa-tion et la formation des usagers àl’économie de l’eau.

a donné un aperçu de ce qui ris-

querait de se passer si rien n’est

fait, et si les gens ne prennent

pas conscience des risques que

peuvent entraîner tous ces élé-

ments réunis à long terme (dans

10 ans):

- Des risques technico-écono-

miques: baisse continue du

niveau de la nappe ; recours à

l’approfondissement des puits;

surcoût de pompage et augmen-

tation des prix de production ;

diminution de la rentabilité

agricole et de la qualité des pro-

duits ; abandon des terres agri-

coles, Guerdane, Ouled Berhil,

Taroudant, Ouled Teima,

Chtouka, Oasis ;

- Des risques sociaux: exode rural

et perte de main d’œuvre agri-

cole ; appauvrissement des

petits et moyens agriculteurs

(incapacité de supporter le coût

de la baisse du niveau d’eau) ;

- Des risques environnementaux:

intrusion d’eau de mer dans la

zone côtière ; augmentation de

la salinité de l’eau (Issen-

Chtouka, nappes alluviales du

Drâa) ; désertification de la

région et érosion avec impact

négatif sur l’environnement et

le développement durable.

“la lutte contre la désertification, la protection des ressources en eau contreles pollutions, l’application des textes de la loi sur l’eau, la sensibilisation,l’encadrement, l’information et la formation des usagers à l’économie del’eau”.

I N T E R V I E W ABH, des ambitions bien placées

M. Bendaoud BOUGHNOUCH Directeur de l’Agence du Bassin

Hydraulique

Page 20: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

22 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

E c o n o m i e

La mise en œuvre, au cours de cestrente dernières années, de l’optionde développement fondée sur laplanification centralisée de mêmeque l’intensification de l’exploita-tion des ressources naturelles ontcertes permis d’améliorer la qualitéde vie des citoyens, mais au prix dedéséquilibres écologiques impor-tants.

RESSOURCES EN EAU LIMITÉESET DE FAIBLE QUALITÉ- Ressources en sols et en couvertvégétal en dégradation constante,- Erosion menaçante pour 12 mil-lions d’hectares dans les zonesmontagneuses,- Recul de la forêt d’1 milliond’hectares entre 1955 et 1997,- 8 millions d’hectares de steppesdésertifiés ou sensibles à la déserti-fication,- Frange côtière en dégradation liéeà l’explosion démographique, àl’urbanisation accélérée et à unepolitique de développement qui aprivilégié les sites faciles à aména-ger dans la zone littorale sansconsidérations environnementales.- Pollutions industrielles eturbaines en progression à l’originede sérieux problèmes de santépublique (les eaux usées domes-tiques, les secteurs du transport, del’industrie et de l’énergie, l’absencede décharges contrôlées et l’insuffi-sance des aires affectées au dépôtdes déchets sont à l’origine denombreuses nuisances).

- Cadre institutionnel et juridiquedéficient: les problèmes environne-mentaux sont aggravés par desmécanismes réglementaires frag-mentés et peu appliqués et defaibles moyens d’exercice de lapuissance publique.L’ampleur de ces problèmes écolo-giques d’ordre institutionnel, estétroitement liée à la carence despolitiques et programmes du passé,(notamment dans les domaines dela rationalisation de l’utilisationdes ressources naturelles), de l’amé-nagement du territoire, de l’effica-cité et de la transparence desdépenses publiques, des systèmesd’incitations, de prix et des instru-ments économiques, de la sensibili-sation et de l’association des popu-lations et des usagers aux processusdécisionnels, de la participation dusecteur privé, de la capacité des ins-titutions environnementales et dela capacité de coordination inter-sectorielle et de la qualité de lagouvernance des institutionspubliques.

LE DÉVELOPPEMENT DURABLELa réponse à ces divers problèmestient dans l’application de réformeséconomiques et institutionnelles.Déjà, la libéralisation de l’écono-mie entamée depuis le milieu desannées 80 et des réformes impor-tantes, visaient à améliorer un sys-tème rigide d’économie adminis-trée, la fiscalité et les prix, la libéra-lisation des échanges internatio-

naux, la parité du dinar, la suppres-sion des subventions ainsi que l’at-traction de l’investissement étran-ger. A elles seules, toutes cesmesures, menées à bien, produi-ront des effets écologiques positifsconsidérables; elles doivent êtrejugées dans leur ensemble commele premier pan de la stratégie natio-nale de l’environnement.

L’Algérie a décidé d’investir dans ledéveloppement durable. Ceciconstitue le principe fondamentalde la stratégie de l’environnementet du Plan National d’Actions pourl’Environnement et leDéveloppement Durable (PNAE-DD). L’Algérie entend donner uneplace prépondérante aux aspectssociaux et écologiques dans seschoix de modèles de société et dedéveloppement économique, etrompre par conséquent de manièreirréversible avec les politiques etméthodes des trois dernièresdécennies.

Quatre grands axes de la politiquede développement durable del’Algérie, en étroite liaison avec leprogramme de réformes écono-miques en cours: l’amélioration dela santé et de la qualité de vie laconservation et l’amélioration de laproductivité du capital naturel laréduction des pertes économiqueset l’amélioration de la compétitivi-té, la protection de l’environne-ment régional et global.

E N V I R O N N E M E N T E N A L G É R I E

Le développement durable enfin !

Niveau de gravité atteint. L’étendue des problèmes environnementaux algériensmontre clairement que la dégradation écologique du pays, notamment en ce quiconcerne le capital naturel (dont une partie n’est pas renouvelable) a atteint unseuil qui risque non seulement de compromettre une bonne partie des acquis éco-nomiques et sociaux des trois dernières décennies, mais également de limiter lespossibilités de gains de bien-être des générations futures.

Page 21: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

23¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

OBJECTIFS DE LA STRATÉGIEENVIRONNEMENTALECe sont les résultats attendus àmoyen et long termes :- L’amélioration de la santé et laqualité de vie du citoyen, de sonaccès aux services d’alimentationen eau potable mais aussi de la qua-lité de l’air dans les grandes villes etaux abords des zones industrielles.- La gestion rationnelle des stationsd’épuration et le développementdes services d’assainissement enmilieu rural et l’amélioration deservice public de l’assainissement- La lutte contre la pollution auxpoints chauds industriels en intro-duisant les contrats de performan-ce environnementale et la réduc-tion des émissions de gaz à effet deserre, notamment dans le secteurde l’énergie et l’élimination del’utilisation des substances appau-vrissant la couche d’ozone.- La diminution de la productionde déchets et l’introduction de leurgestion intégrée. - Le développement de la gestionenvironnementale des villes, desespaces verts et la protection dupatrimoine culturel.- Le contrôle de la pollution d’ori-gine agrochimique et l’améliora-tion des systèmes de gestion dessols afin de diminuer l’empiéte-ment- La conservation du capital natu-rel et l’amélioration de sa producti-vité. La promotion d’une agricul-ture durable à travers une produc-tion agricole à haute valeur ajou-tée, le développement du commer-ce et l’amélioration du taux de cou-verture des importations par lesexportations- Le développement d’une poli-tique rurale afin d’augmenter lenombre d’emplois, les exportationset garantir la conservation des res-sources.- L’adoption des technologies deproduction adaptées, la gestionrationnelle des eaux d’irrigation, ledéveloppement des directives opé-rationnelles pour la réutilisationdes eaux épurées dans le domaineagricole.- L’augmentation de la couvertureforestière et le nombre de zonesprotégées- L’éradication de la désertificationpar l’introduction d’un système

adapté de gestion des parcours, laprotection des espaces oasiens enréglementant les pompages et enréhabilitant les systèmes d’irriga-tion traditionnels.- La protection des écosystèmesfragiles avec une attention particu-lière pour la biodiversité- Le développement d’une stratégiede gestion du littoral et l’introduc-tion des programmes.- La réduction des pertes écono-miques et l’amélioration de la com-pétitivité.- La rationalisation de l’utilisationdes ressources en eau, l’usage desressources énergétiques et l’utilisa-tion des matières premières dansl’industrie.- L’augmentation du recyclage desdéchets (matières secondes) et larécupération des matières pre-mières.- L’amélioration de la gestion envi-ronnementale, la maîtrise des coûtsde production, l’image de marqueet la valeur marchande des entre-prises.- L’amélioration de l’efficacité del’activité portuaire.- La transformation (éventuelle-ment fermeture) des entreprisespubliques les plus polluantes et lesmoins viables financièrement.- La protection del’Environnement global.- L’augmentation de la couvertureforestière, de sa densité et de sabiodiversité mais aussi du nombred’aires protégées, et la protectiondes oasis contre les rejets domes-tiques et la salinisation.

FINANCEMENT DU PROGRAMMED’ACTIONS PRIORITAIRES.La réalisation de ces objectifsnationaux repose sur la mise enœuvre de mesures institutionnelleset d’accompagnement ainsi que surdes investissements prioritaires. Leplan d’actions prioritaires doitcontribuer, à court et moyenterme, aux précédents objectifsstratégiques par la mise en œuvrede mesures en appui du program-me gouvernemental de soutien à larelance économique. Aux actionsfinancées par ledit plan triennal derelance viennent s’ajouter d’autresactions nécessaires dans différentsdomaines. Au total, le coût estimé des actions,

de court et moyen terme, s’élève àquelque 970 millions USD surtrois ans (environ 320 millionsUSD par an). Il correspond à uninvestissement annuel de 0,69%du PIB de 1998 compte non tenude certaines actions et dépensesinstitutionnelles en cours, et per-mettra de réduire une partie descoûts de dégradation de l’environ-nement qui sont de 5 à 7% du PIBactuellement.La mise en œuvre du PNAEDDnécessite également un renforce-ment de la gouvernance environne-mentale aux différents niveauxd’orientation, de décision et d’exé-cution de la politique environne-mentale (HCEDD, départementsministériels, agences environne-mentales, wilayate, communes,structures décentralisées, entre-prises, etc.) par des programmes deformation et d’amélioration descapacités institutionnelles. L’association du secteur privé pourpromouvoir son rôle de prestatairede services environnementaux, laparticipation locale et notammentcelle des communautés potentielle-ment bénéficiaires d’une bonnegestion de l’environnement (agri-culteurs, éleveurs, pêcheurs, etc.),le renforcement du rôle de la socié-té civile et des ONG par desactions d’information, de sensibili-sation et leur participation à lamaturation des projets locaux, toutcela revêt une importance particu-lière pour mobiliser le partenariatle plus large possible et assurer uneexécution optimale du plan d’ac-tions.L’organisation de la coordination,du suivi et de l’évaluation est essen-tielle tant pour la mise en œuvre duPNAE-DD que pour l'évaluationdes niveaux de réalisation et de per-formance aux différenteséchéances. Le rôle du Comité Interministériel,instance de pilotage pour assurerces différentes missions, et celui del’Unité d’Exécution du Projet(UEP), entité permanente au seindu Ministère de l’Aménagementdu Territoire et del’Environnement chargée d'organi-ser et de suivre sur le terrain la réa-lisation des projets spécifiques,sont eux aussi d’une importancecapitale.

Page 22: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

24 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

L’Algérie, compte tenu de l’aridi-té déjà avancée de la grande par-tie de son territoire, va voir s’in-tensifier le problème de l’eau aucours des années à venir sous leseffets combinés de la croissancedémographique, du développe-ment des villes et de l’essor desactivités économiques consom-matrices d’eau à l’instar de l’agri-culture, de l’industrie et du tou-risme mais aussi de la défaillancedes systèmes d’exploitation et dedistribution de l’eau.

Les institutions politiques déplo-rent aujourd’hui une raréfactiondes ressources disponibles eneau, des besoins en consomma-tion d’eau toujours plus impor-tants, et prennent conscience del’impact sur le cadre de vie, lasanté des populations, l’emploiainsi que le développement agri-cole et industriel du pays, malgrél’ensemble des actions qui ontété menées par les gouverne-ments depuis 1970. Plus queréorganiser les systèmes d’exploi-tation de l’eau, il faut réorgani-ser l’approvisionnement.

L’EAU EST RARE, LA GESTION INEFFICACE

Quelle gestion politique del’eau ?Etape 1 :Dès 1970, le secteur hydrauliquea évolué vers une forme d’orga-nisation dominée par l’Etat et sesinstitutions qui se donnaientpour objectif fondamental d’as-surer l’alimentation des popula-tions en eau dans le cadre de

A L G É R I E

L’indispensable maîtrise de la consommation de l’eau

L’Algérie du fait de ses choix politiques passés, peine aujourd’hui à approvisionnerla demande et doit répondre à des conflits entre consommateurs qui luttent pourune priorité d’accès aux faibles réserves d’eau.

Bilan de la situation de l’eau en Algérie

E c o n o m i e

Page 23: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

25¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

politiques volontaristes centréessur la mobilisation des ressourcespubliques (construction de bar-rages, réseaux d’irrigation) et lesubventionnement des prix del’eau. Ces orientations n’ont pasréellement abouti sur le terrainet ont eu pour but de complexi-fier le fonctionnement et l’orga-nisation des institutions chargéesde la question des eaux enAlgérie.

Etape 2 :Ce n’est qu’au début des années90, dans le prolongement desassises nationales de l’Eau, que legouvernement décide de rompreavec les approches bureaucra-tiques qui avaient jusque-là pré-valu. Une nouvelle politique del’eau prend forme. Celle-ci poseles éléments fondateurs d’unenouvelle approche de la problé-matique de l’eau basée sur lesprincipes d’unicité de la ressour-ce, de gestion intégrée à l’échelledu bassin hydrographique, degestion concertée économique etenvironnementale. Avec lesréformes et les réaménagementsqui ont suivi, un cadre institu-tionnel censé de permettre unegestion intégrée des eaux àl’échelle de la nation a émergé,mais n’a pas pu être opérationnelfaute d’une gouvernance perti-nente.

Etape 3 :La gestion des eaux en Algérieest aujourd’hui marquée par unerégulation strictement adminis-trative basée sur l’offre, peu maî-trisée, alors que la demande estloin d’être canalisée en raisond’un système de tarificationinapproprié.

Etape 4 :Les instruments de régulationdevraient faire l’objet d’uneréforme radicale notamment enmatière de tarification des eauxet de financements des infra-structures hydrauliques, pourinciter à rationaliser l’utilisationde l’eau et limiter les pertes dansles circuits de distribution maisaussi réhabiliter les systèmesoasiens d’irrigation et le recycla-ge des eaux usées nécessaire à

l’agriculture et l’industrie. Lenouveau système de tarificationdevrait être différencié et juste,car il doit tenir compte de lanécessité de l’accès à l’eaupotable pour les couches socialesvulnérables. Dans le cas del’agriculture, cette tarificationdevra encourager le développe-ment des systèmes de productionagricoles, et l’utilisation destechniques d’irrigation éco-nomes en eau.

LE CHOIX DE L’AGRICULTEURLa nécessité de développer uneagriculture irriguée a, de tous lestemps, constitué une préoccupa-tion majeure des responsables del’agriculture algérienne. Desobjectifs importants ont tou-jours été affichés par l’Etat à tra-vers des politiques agricolesambitieuses visant à l’intensifica-tion des productions agricoles.Toutefois, force est de constaterque les résultats ont été déce-vants. En termes structurels, les super-ficies irriguées se concentrentessentiellement (70%) dans lenord du pays. L’irrigation s’opèrepour 73% à partir des eaux sou-terraines, les eaux de surfaces necontribuant qu’à hauteur de27%.

L’agriculture irriguée demeureencore au stade embryonnaire enAlgérie. Les superficies réelle-ment irriguées apparaissentcomme fort limitées au regarddes potentialités en sols irri-gables et des superficies équipéesen grande hydraulique. Parailleurs, le niveau d’équipementdes superficies en grandehydraulique reste relativementfaible. En effet, le ration de cessuperficies équipées en grandehydraulique rapportées à 1000habitants s’élevait en 2002 à 23ha contre 33 et 42 ha respective-ment pour la Tunisie et leMaroc.

En fait, ce sont les disponibilitésen eau qui constituent lacontrainte majeure à l’essor dudéveloppement de l’irrigation etplus précisément de la grandehydraulique agricole en Algérie.

Les possibilités de développe-ment de ce type d’irrigation d’ici2020 apparaissent commeréduites au regard des disponibi-lités en eau qui n’excéderont pasles 2.5 milliards de m3, soitl’équivalent d’environ 300.000 à360.000 hectares, c’est-à-dire aumieux le doublement des super-ficies actuellement équipées(163.000 hectares).

Il faut donc aujourd’hui que lesacteurs économiques algérienscherchent à mieux utiliser leurressources en eaux et à réduireleurs pertes et gaspillages évo-qués dans le graphique ci-dessus.La généralisation de l’agricultureirriguée passe aujourd’hui aussipar une prise de conscience de lapollution agrochimique.

La pollution des ressourceshydriques (de surface et souter-raines ) par les engrais, notam-ment les nitrates, est très impor-tante. La zone de Mitidja a faitl’objet d’un suivi de 1985 à1993, montrant que la nappesouterraine présentait dans sesparties Est et Ouest des teneursimportantes en nitrate, principa-lement en saison chaude, quipouvaient atteindre 56 mg/l touten restant globalement infé-rieures à la norme OMS. Unrisque d’eutrophisation des plansd’eau a été rapporté. La politiquede subvention des produits agro-chimiques anciennement menéeest largement responsable decette situation. Néanmoins avecla suppression de la subvention,le ratio d’utilisation des engraiset des produits phytosanitairesest en très nette diminution, cequi peut entraîner à terme uneamélioration de la situation.

DES ACTIVITÉS EN CONFLITEntre essor des villes, accroisse-ment de la population et essor del’agriculture irriguée, la faibleréserve disponible d’eau faitapparaître des conflits sérieuxqui nécessiteront des arbitragesdifficiles mais nécessaires entreles divers secteurs utilisateurs dela ressource hydrique.

Page 24: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

26 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Manque de ressources financières et Faiblesse des ressources hydriques

Conséquences : - Dégradation des conditions d’approvisionnement des villes, aggravée par la sécheresse des dix dernières années. - Stérilisation irréversible de certains sols Emergence d’un marché noir de l’eau potable

LES CONSÉQUENCES DES POLITIQUES DE L’EAU

Page 25: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

27¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Agroligne : Le CITET est un orga-nisme reconnu au niveau régional etinternational dans le secteur envi-ronnemental. Quelles sont ses mis-sions ? M. B. Hanchi : Le contexte mondialrelatif à l’environnement, suite auxsommets de la Terre de Rio deJaneïro et de Johannesburg, a promudans les divers pays des politiques deprotection de l’environnement. Cespolitiques s’inscrivent dans unelogique basée sur la préservation de laqualité de l’environnement et la pro-tection des ressources naturelles.Pour ce faire, les pays s’engagent àprévenir ou à réduire les effets nocifspour la santé humaine et pour l’envi-ronnement.Le CITET, émanation d’une poli-tique tunisienne en matière de pré-servation de l’environnement, œuvrepour le renforcement des capacitéshumaines et techniques des paysarabo-africains et méditerranéensdans le domaine de la protection del'environnement et de la gestiondurable des ressources naturelles, àtravers :• le développement des compétenceset le renforcement des capacités de laTunisie et des pays de la région dansle domaine de la gestion de l’envi-ronnement et de la maîtrise des éco-technologies ;• l'assistance technique aux entre-prises industrielles pour l’adoptionde technologies respectueuses de l'en-

vironnement et de procédés de pro-duction plus propre ;• l'adaptation, le transfert et la pro-motion de technologies économi-quement plus efficientes et écologi-quement plus rationnelles ;• la promotion du savoir et la diffu-sion de l'information et des connais-sances sur la protection de l’environ-nement, la gestion durable des res-sources naturelles et les écotechnolo-gies.

Agroligne : Ses partenaires locaux etinternationaux.Ses principaux partenaires locauxsont les départements ministérielsimpliqués dans le développementdurable (Ministère del’Environnement et duDéveloppement Durable, Ministèrede l’Industrie, de l’Energie et desPME, Ministère de la RechercheScientifique et de la Technologie,Ministère du Tourisme et del’Artisanat, Ministère de la Santé,…),les organismes et entreprisespubliques agissant dans le secteur del’environnement (ANPE, ONAS,APAL, INSTM, INRST, INRGREF,, …), le secteur privé (entreprises,bureaux d’études, groupementsindustriels et professionnels tels queGMG, UTICA, FTH, UTAP,…),les collectivités locales, les gouverno-rats, les ONG, les médias,… Ses principaux partenaires internatio-naux sont les organisations et pro-

grammes internationaux (ONUDI,PNUD, Banque Mondiale, IEFP,BAD, BADEA, WWF, FAO,…), lesorganismes de coopération bilatéraleet multilatérale (GTZ, CommissionEuropéenne, JICA, ICARDA,CIFDI,…), le secteur privé (entre-prises, KFW, Inwent, SBA, RéseauDelta,…), les ONG, les médias,…

Agroligne : Le CITET reçoit desfinancements internationaux pouragir dans le domaine environne-mental auprès de plusieurs pays dela région. Quels sont-ils ? Quels sontles programmes d’action et com-ment le CITET opère-t-il ?M. B. Hanchi : Le CITET s’est vuconfié notamment les missions sui-vantes :• Assurer le suivi et l’exécution desprojets de développement et dutransfert des écotechnologies ;• Assurer le rôle de point focal enmatière de mise à niveau environne-mentale ;• Mettre en oeuvre les conventionsinternationales dans le domaine del’environnement, spécialement lesclauses liées à la lutte contre la pollu-tion, la recherche, la formation et lasensibilisation en environnement etl’assistance aux entreprises.Concrètement, le CITET a opéré etcontinue d’opérer avec des pays et d’or-ganisations internationales ou régio-nales dans le cadre de projets tels que :• La mise en place de systèmes

I N T E R V I E W

CITET, un organisme régional dans le secteur de l’environnement

M. Belgacem HANCHIDirecteur Général du CITET

L ’ I n v i t é d u M o i s

“Le CITET, émanation d’une politique tunisienne enmatière de préservation de l’environnement, œuvrepour le renforcement des capacités humaines et tech-niques des pays arabo-africains et méditerranéens dansle domaine de la protection de l'environnement et dela gestion durable des ressources naturelles”

Page 26: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

28 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

d’études d’impacts environnemen-taux.• Mettre en place dans les pays de larégion de centres de productionpropre nationaux.• Mettre en place et gérer un réseaurégional d’expertise en matière d’éco-technologies et de management envi-ronnemental.• Consolider les ressources régionalesd’information et de communicationen matière d’écotechnologies et demise à niveau environnementale.Dans un programme de coopérationavec l’ONUDI, le CITET a apportéson appui aux petites et moyennesentreprises tunisiennes dans ledomaine de la gestion environne-mentale. Le projet consistait en l’éla-boration d’un guide de diagnosticpour l’identification des besoins envue de la mise en place d’un pland’action au profit des PME.Le CITET participe aussi dans lecadre de la Coopération multilatéraleavec l’ICARDA (InternationalCenter for Agricultural Research inthe Dry Areas) à un programme delutte contre la dégradation des res-sources naturelles en zones arides.La Banque Mondiale, a confié auCITET la coordination régionaleMETAP III pour le renforcementinstitutionnel du système d’étudesd’Impact sur l’Environnement dansla région méditerranéenne.L’Union Européenne a financé leprojet relatif à la maîtrise de la quali-té des eaux de la Mejerda dont l’ob-jectif était de contribuer au dévelop-pement durable de son bassin ver-sant, principal réservoir en eauxsuperficielles du pays. Le CITET aconçu une station de contrôle conti-nu des eaux et des rejets industriels eta élaboré un modèle de gestion dedonnées qui servira comme instru-ment pour une station d’alertedevant guider les interventions en casde pollution.Le CITET a aussi promu des pro-grammes ayant pour objet la contri-bution au renforcement des capacitéset des compétences des pays de larégion. Notamment en offrant, entreautres, des actions de formation réa-

lisées au profit de ressortissants issusdes pays arabes, africains ou de la rivesud de la Méditerranée. Parmi cesprogrammes celui du METAP-EIEqui a transféré au CITET la missiond’être un point focal en tant queCentre Régional METAP-EIE quicouvre 15 pays méditerranéens :l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie,l’Egypte, la Jordanie, le Liban, laLibye, le Maroc, la Palestine, la Syrie,la Slovénie, la Turquie et la Tunisie.Les services du centre sont actuelle-ment étendus aux autres pays de larégion africaine et arabe.Depuis 2004, le CITET a adoptéune nouvelle stratégie de marketingqui commence à porter ses fruits.C’est ainsi qu’il a été tellement solli-cité, aussi bien au niveau nationalqu’international, qu’il a doublé seseffectifs en experts et en ingénieursdans le domaine de l’environnement,mais aussi dans le domaine de l’in-formation, la communication et lemarketing. En 2005, les demandesde services effectives et potentielssont telles que le CITET recourt deplus en plus à des experts extérieurs etdes bureaux d’études privés tunisienset étrangers. De plus, le CITET est devenu uninterfaceur entre plusieurs interve-nants nationaux et internationaux.De même qu’il propose des solutionsclé en main. L’expérience du CITET,à ce niveau, avec 5 cimentiers aouvert devant lui un autre marché deservices. Le monde industrielconnaît des mutations profondes afinde répondre au défi des ressourceslimitées mais encore aux aspects de lapollution par les rejets industriels. Levéritable enjeu est désormais larecherche de performance écono-mique dans ce cadre de défi. La per-formance environnementale s’inscritdésormais comme le facteur préémi-nent dans la réussite de l’entrepriseen terme de compétitivité sans négli-ger la réactivité aux aspects de laréglementation nationale et interna-tionale qui sont de plus en pluscontraignantes et pénalisantes. Lesnormes qu’instaurent certains mar-

chés d’exportation favorisent lesentreprises engagées dans une straté-gie de performance environnementa-le. Dans ce cadre, les experts duCITET se penchent sur les technolo-gies pour une production propre etproposent des solutions appropriéesau contexte de l’entreprise, des col-lectivités et de tout autre secteur d’ac-tivité car la performance environne-mentale de l'entreprise englobe etdétermine sa performance écono-mique.Pour ce faire le CITET offre unepanoplie d’actions d’accompagne-ment et de services dont l’intégrationde systèmes de management environ-nemental tels que :• Le système GEP (gestionEnvironnementale responsable) quipermet aux entreprises la possibilitéd’identifier les opportunités deréduction des coûts de matières pre-mières, de l’énergie et de l’eau.L’expérience du CITET dans cedomaine a fait que certaines entre-prises assistées sont arrivées à gagnerjusqu’à plus de 400 mille euros d’éco-nomie en énergie, eau et matièrespremières. • Le système ISO 14001 qui habiliteles entreprises particulièrementexportatrices à la certification selonce référentiel assurera à celles-ci uneouverture certaine sur le marchéinternational.• Le transfert technologique sur labase d’audit technologique, peutintervenir pour le compte des entre-prises dans le choix de procédés et detechnologie propre et de l’accompa-gnement de ces entreprises jusqu’àacquisition des équipements.• Le diagnostic environnemental estun service qui permet d’évaluer larégularité vis-à-vis de la législation,l’impact environnemental et lesactions de correction de l’éco-effi-cience.L’action du CITET consiste ainsi enun encadrement complet et faitbénéficier l’entreprise du conseild’experts nationaux et étrangers dansdivers domaines, à titre d’exemples lagestion des rejets. Ceci va de la réha-bilitation des stations existantes jus-

Page 27: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

29¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

qu’à la conception de nouvelles ins-tallations de traitement. selon lesnormes en vigueur. Le rôle duCITET est ainsi de doter les entre-prises d’une installation fonctionnel-le répondant aux normes de rejets envigueur. Nos essais de traitement àl'échelle pilote permettent de choisirle mode de gestion approprié de cesrejets. Ceci est rendu possible en par-tie grâce à des analyses bactériolo-giques et physico-chimiques, notam-ment des éléments traces des rejets,que le CITET effectue au sein de sonlaboratoire accrédité COFRAC(Norme ISO 17025). Ce laboratoireest, en effet, doté des technologies depointe. Il dispose d’une équipe tech-nique multidisciplinaire spécialiséedans l’analyse environnementale etinstrumentation ayant en outrebénéficiée de stages de formation etde perfectionnement spécifique eninterne et à l’étranger (Japon, France,Belgique, etc.) sur les technologiesenvironnementales les plus récentes .Elle est capable de déployer des équi-pements et du matériel de pointepour pouvoir intervenir en laboratoi-re ou sur site…Comme vous le constatez, le CITEToffre des solutions complètes et adap-tées pour résoudre les problèmes denuisances à l’environnement. Bienplus que cela, le CITET a mis enplace un Centre de Documentationet d'Information (CDI) qui assurequotidiennement une veille environ-nementale internationale compre-nant, pour l’essentiel, les aspects de la

réglementation et des nouvelles tech-nologies. Le souci de conduire cetteveille est de mettre à la dispositiondes différents opérateurs et cher-cheurs tunisiens , étrangers et inter-nationaux, des bases de données ren-fermant les informations et la docu-mentation sur les aspects environne-mentaux.Le CDI offre aux entreprisesconfrontées aux contextes de mon-dialisation et du développementdurable, un cadre de réflexion sur leschoix stratégiques dans le domainede l’environnement.Le site web du CITET qui est gérépar le CDI, émigrera dans les joursqui viennent vers un PortailDocumentaire Environnemental quicomprendra des bases de données etoffrira une multitude de services.

Agroligne : Quel bilan pour l’année2004 ?M. B. Hanchi : Conseils etAssistance technique aux entreprises. Suite à la sélection de certaines entre-prises polluantes dans divers secteursd’activités, le CITET a mis en placeun plan d’action et une stratégie demarketing national et internationalqui a abouti à assurer:• l’accompagnement de 234 entre-prises pour bien gérer leur pollution(hydrique, atmosphérique, sonore etdéchets solides).• l’accompagnement de 50 entre-prises pour la mise en place d’unSystème de ManagementEnvironnemental ISO 14001.

• l’accompagnement de 30 entre-prises pour la mise en place d’unSystème de ManagementEnvironnemental Profitable (GEP).• La sensibilisation des industrielsaux impacts environnementauxpotentiels de leurs activités, desbureaux d’études, des chambres syn-dicales, des groupements de mainte-nance et de gestion des zones indus-trielles, ainsi que des Médias, et celapar l’organisation de journées de sen-sibilisation et d’information pour lessecteurs des Matériaux de construc-tion / Mécanique / Métallurgique /Electrique, et de deux conférencesinternationales, à savoir la conférenceeuro-arabe sur l’environnement et laconférence internationale sur la miseà niveau environnementale des sec-teurs de l’industrie et du tourisme.

Coopération internationale.Réalisation de 6 projets, continua-tion de 5 projets, dont le ProjetMETAP « Evaluation des impacts surl’environnement » qui va se transfor-mer en un Centre Régional CITET /METAP-EIE. Il s'inscrit dans lecadre de la mise en œuvre de la poli-tique de développement durable enfavorisant l’intégration du facteurenvironnemental à la planification etla prise de décision. Il vise le renfor-cement des capacités de gestion envi-ronnementale au sein de 16 paysMETAP. Le projet Gestion de l’impact envi-ronnemental des décharges enTunisie avec le Centre Wallon deBiotechnologie Industrielle de Liège(Belgique): l’objectif de ce projet estd’étudier le comportement biolo-gique et de prévoir les impacts de 5décharges d’ordures ménagères, et ledémarrage de 5 nouveaux projets,dont le projet d’Instauration d’unEcolabel tunisien (2004-2006) encoopération avec la CommissionEuropéenne et la coopération tuniso-allemnade GTZ (l’objectif de ce pro-jet est de mettre en place le cadre ins-titutionnel et réglementaire ainsiqu’une procédure d’instaurationd’un Eco-Label en Tunisie). Le projet Nouvelles technologies

Page 28: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

30 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

catalytiques de traitement des eauxusées de l'industrie agroalimentairedans les pays méditerranéens CAT-MED (2003-2006),…, de mêmeque le CITET a soumis des requêtesde financement pour 11 nouveauxprojets en collaboration avec diffé-rents partenaires (JICA, CommissionEuropéenne, Italie, France,Allemagne, Espagne, Grèce,GEF/ONUDI,…).

Recherche - développement et trans-fert des technologies.Pour assurer pleinement son rôle decentre de transfert des technologiesécologiquement rationnelles, leCITET a mis en œuvre des pro-grammes de recherche & développe-ment et de transfert des technologiesà travers 19 projets pilotes et dedémonstration répondant à la foisaux besoins des opérateurs publics etprivés et aux exigences du développe-ment durable en passant par lesétapes d’étude sur l’état des lieux etl’identification des technologies à tes-ter et d’essais et expérimentations surmodèle réduit, comparaison techni-co-économique,... Parmi ces projets ,je vous citerais les projets suivants :Traitement des lixiviats , Traitementdes pneus usagés, Recyclage desdéchets électriques et électroniques,Traitement des batteries, piles etaccumulateurs, Traitement des eauxusées des entreprises teinturières,Assainissement rural, Traitement desmargines, Valorisation des déchetsverts par compostage, Valorisationénergétique des déchets organiquesdes marchés de gros, Etude del‘impact et de l‘évolution biologiquedes décharges publiques, Recyclagesdes terres usagées, Décontaminationdes sites pollués par les hydrocar-bures, Pollution atmosphérique,Economie d‘eau, d‘énergie et dematière première dans les Entreprisesagroalimentaires, Valorisation desboues de stations d’épuration, ECO-FORUM, Programme de recherchefédérée – Eau,…

Formation: Réalisation de 99 actionsde formation au profit de 1775 par-

ticipants, dont 8 actions à l’échelleinternationale , 27 actions de sensibi-lisation au profit de 2846 partici-pants. Vous pouvez avoir tous lesdétails dans l’article sur la formationau CITET.

Agroligne : Quelles sont les ques-tions que le CITET veut aborderdans le futur proche et quelles sontses perspectives de coopérationinternationale pour la période 2005-2006 ?Mr B. Hanchi : Ancrer le réflexe etles principes de la durabilité danstoute activité et dans tous les secteurset la dissémination de la notion, de laculture de l’éco-responsabilité (pro-duction, commerce, achat, marke-ting,…) et notamment repenser lafinalité, la manière d’être, l’essencemême de l’entreprise, pour aboutir àune entreprise durable, ou encore etsans aucun complexe d’entrepriseverte. Autrement dit, contribuer à faireengager les entreprises du Sud,notamment des pays couverts par lesmissions du CITET, sur la voie dudéveloppement durable, et pourquoipas les convaincre implicitement àagir dans le cadre de mouvements detype NIMBEY. Cette action débutera en décembre2005 par l’organisation de la 2eConférence internationale sur la miseà niveau environnementale dont lethème principal portera sur «L’entreprise durable ». Intégrer l’ou-til communication comme fer delance du marketing environnementalet l’information et la documentation

parmi les moyens de production etd’innovation pour l’entreprise danssa démarche de développementdurable.Le CITET a, en effet, constaté, lorsdes différentes études et missions dediagnostic auprès des entreprises, quel’acquisition de l’information et de ladocumentation n’est pas classéeparmi les priorités de celles-ci. Les journées de sensibilisation et lesnouveaux services et outils de veillequi leur ont été offerts au cours del’année 2004 ont à la fois confirmé ceconstat et réconforté notre stratégiede marketing documentaire par lerush des entreprises vers nos publica-tions et nos produits et services d’in-formation. Car, ses entreprises ont maintenantcompris l’importance et le rôle straté-gique de l’information parce qu’elleleur permet de se maintenir position-nées en permanence par rapport aumarché, mais aussi de renforcerconsidérablement ses ressources enmatière d’intelligence économique etde management des connaissances. Ces ressources sont désormais consi-dérées de par le monde comme élé-ment clé de l’innovation et de l’ac-croissement de la compétitivité del’entreprise.

Renforcer davantage la coopérationavec les organismes internationauxtels que la Banque Mondiale, lePNUE, la BAD, la BADEA, et régio-naux tels que la CommissionEuropéenne,…, et en général avec lesecteur privé (multinationales,bureaux d’études,…).

Page 29: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

31¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

N e w s e n t r e p r i s e s

Les procédés de boues activées en aéra-tion prolongée permettent d'obtenirdes rendements d'épuration élevésavec une grande fiabilité et sécurité defonctionnement. L'inconvénient desprocédés classiques est le volumeimportant de cuve d'aération qu'ilsnécessitent lorsqu'on utilise les moyensclassiques de séparation de la liqueurmixte (décanteurs ou flottateurs) quine permettent pas une concentrationélevée en boues activées dans la cuved'aération.Le procédé breveté BIOSEP™ a étédéveloppé par ANJOURECHERCHE .Le principe du BIOSEP™ consiste àcoupler un bassin de boues activées àune unité de filtration sur des mem-branes poreuses immergées, ce qui per-met la séparation de l'effluent traité dela liqueur mixte.La concentration en boues dans la

cuve d'aération peut être multipliéepar un facteur 3 à 4 par rapport à unprocédé traditionnel. Par conséquent,à charge massique égale, c'est-à-dire àperformances égales, le volume de lacuve d'aération peut être réduit dumême facteur.

Pourquoi immerger les membranesdans les boues activées ?

Véritables barrières physiques, lesmembranes permettent de conserver latotalité de la biomasse épuratrice dansle bassin et d’ainsi obtenir :- une forte concentration de boues (10à 20 g MES/l)- un âge de boues élevéEn remplaçant l’étape traditionnelle declarification gravitaire, la technique deséparation membranaire supprimetoute difficulté pouvant être liée à ladécantation des boues.

Veolia Water STI propose unpanel inégalé de technologieset de services dédiés au traite-ment des eaux résiduaires etde process pour l’Industrie :Automobile, Chimie,P é t r o c h i m i e ,Microélectronique, Energie,Pharmaceutique &C o s m é t i q u e ,Agroalimentaire, Papeterie,etc...Du système standard ou del’installation clé en maind’eau pure ou ultrapure à lastation de traitement deseffluents industriels, leséquipes de Veolia Water STI,interviennent sur tous les sec-teurs industriels pour lesquelsl’eau est une composanteincontournable tant au niveaud’un process de fabrication,qu’économique et environne-mental.Pour répondre spécifique-ment à chaque client, notreEquipe Services intervient surtoute la France depuis nos 7agences régionales (Nord, Ilede France, Bretagne, Littoral,Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées,Paca).La démarche Service auxIndustriels de Veolia WaterSTI est fondée sur notre enga-gement constant à fournir dela qualité et à satisfaire tousnos clients à travers un servicede proximité.

VEOLIA WATER STI -Email : [email protected] -Web : www.veoliawater.com

T R A I T E M E N T D E S E F F L U E N T S I N D U S T R I E L S

Traitement biologique par séparation membranaires Bioseptm

Page 30: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

32 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

N e w s e n t r e p r i s e s

UNE MISSION DOUBLEProduire et monter du matériel,mais aussi et surtout en assurer lamaintenance. CIME réalise l'ingé-nierie globale et commercialise lematériel de traitement, les pan-neaux de salles blanches. CIME sedonne pour objectif une améliora-tion constante de ses prestationspour la plus grande satisfaction deses partenaires en particulier algé-riens.CIME réalise les études, commer-cialise et installe le matériel de cli-matisation sur les projets :• D’usines et logements secteurpétrochimie (Standard et anti-défla-grant),• De salles blanches d’usines phar-maceutiques,• D’usines agroalimentaires.Elle travaille avec succès pourl’Algérie depuis 1993 où son activi-té, sans cesse grandissante, en faitun partenaire privilégié pourd’autres sociétés algériennes.

DES SECTEURS D’ACTIVITÉ MULTIPLES

PETROCHIMIECIME exerce ses activités dans desdomaines de la pétrochimie, de lapharmacie et l’industrie.Dans le domaine de la pétrochimie,CIME propose les études, la fourni-ture de matériel de traitement d’airet accessoires, l’installation dumatériel et sa maintenance, par le

biais de sa filiale Algérienne‘’I.M.C.C’’. De plus, CIME propo-se l’ensemble de la pièce de rechan-ge des installations de climatisationde ses clients.Les équipements CIME peuventfonctionner dans les conditionsparticulières extrêmes :- jusqu’à une température de +55°Cau SAHARA (vents de sable),- en ambiance A.D.F.,- en ambiance marine et industriel-le corrosive.

PHARMACIE

Dans le domaine de la pharmacie,CIME réalise l’ingénierie globale,commercialise le matériel de traite-ment d’air, les panneaux de sallesblanches, les utilités (déshumidifi-cateur, compresseur d’air, groupesélectrogènes, traitement des eaux et

accessoires).L’objectif principal de CIME est d’ob-tenir une amélioration permanente desa prestation pour la plus grande satis-faction de ses partenaires.

DES PRODUITS, DES MARQUES, DESRÉFÉRENCES…Les produits CIME sont ceux qui

assurent l’essentiel de l’activité :groupes de production d’eau glacée,centrales de traitement d’air, tours derefroidissement, climatiseurs etarmoires de type ‘’split-system’’, com-posants frigorifiques, composantsélectriques, armoires électriques ges-tion centralisée, matériel anti-défla-grant. Les marques partenaires de CIMEsont des plus prestigieuses : TECH-NIBEL, MULTI-CLIMAT,HYDRONIC, EVAPCO, TECUM-

SEH, COPELAND, CAMFIL-FARR (Filtration), ComposantsCARRIER, TRANE, YORK, AIR-WELL, RHOSS, CLIMAVENET-TA …..Les références sont déjà nombreusesdans les trois secteurs :• Dans la pétrochimie, avec SONA-TRACH, ENAGEO, ENAFOR,ENSP, ENTP, ENGTP, ENIP,SNTM HYPROC, ANADARKO,SONELGAZ, ENIE-SAIPEM,ALSTOM, MITSUBISHI,SCHNEIDER ELECTRIC (VATECH)• Dans la pharmacie : INPHA, L.P.A,PHARMALLIANCE, S.A.A.P, SAI-DAL• Dans l’industrie : COLAITAL, ETSBATOUCHE, ALFATUB, ENIEM,COTITEX, ERIAD, KF SADI

C I M E

Un spécialiste en climatisation et traitement de l’airCréée en 1993 avec un capital de 152.450 Euros et gérée par Patrick BOUKOBZA,CIME est spécialisée dans le traitement d'air, la réfrigération, l’électricité et sallesblanches. Elle diversifie son activité dans les secteurs pharmacie, pétrochimie,industriel. 90% de son activité se déroule en Algérie, où se trouve basée sa filialeIMCC (Alger), et 10% en Afrique et Moyen Orient .

SITE WEB: www.cime-international.com

Page 31: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

33¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

AgroLigne : Pouvez-vous nous pré-senter Coface?M.O. Poncet: Coface est une sociétéprivée dont la mission est de faciliter lecommerce entre les entreprises partoutdans le monde. Elle répond auxbesoins des entreprises en développe-ment qui, quels que soient leur taille,leur nationalité et leur secteur d’activi-té, multiplient leurs relations commer-ciales avec des clients et des fournis-seurs qui constituent ce que l’on appel-le couramment leur « Poste clients ».Ce Poste représente pour elle desopportunités, mais aussi des risques. Sagestion est devenue un enjeu straté-gique majeur pour le « credit manager»qui doit donc développer, en tempsréel, en toute connaissance de cause, entoute sécurité et à moindre coût, lesrelations que son entreprise entendentretenir avec l’ensemble de ses parte-naires commerciaux. Pour répondre àce défi, Coface leur propose des solu-tions pour protéger, financer et déve-lopper leur Poste clients, en leur per-mettant d’en externaliser la gestion entout ou partie. Coface met en effet à ladisposition de ses 85.000 clients plusde 4.500 collaborateurs, organisés danschaque pays autour de forces commer-ciales intégrées, une offre de garantieset de services qui s’appuie sur quatrelignes de produits: l’assurance-crédit,l’information et la notation mondialed’entreprise @rating, la gestion et lerecouvrement de créances, l’affacturageet la titrisation de créances. Elle propo-se également trois autres services : l’as-surance caution, la formation aux tech-

niques du poste client et, en France, lagestion des garanties publiques à l’ex-portation pour le compte de l’Etat. Deplus, pour être partout où ses clientsvont, Coface est présente directementdans 57 pays, et dans 93 pays grâce auxpartenaires du réseau mondialCreditAlliance, structuré autour d’unegestion partagée des risques de crédit(Système Risque Commun qui suit enpermanence 44 millions d’entreprisesdans le monde).

AgroLigne : Quels sont les servicesCoface les plus sollicités pour aider lesentreprises à définir leurs activitésd’exportation en Algérie ?M.O. Poncet: Il s'agit avant tout deconsidérer le niveau auquel se trouvel'entreprise vis-à-vis de sa démarcheexport. Si elle en est au stade de larecherche de clients et de marchés, ellea recours à l'assurance prospection. Ceproduit que Coface gère pour le comp-te de l’Etat, lui permet en effet d’enga-ger des dépenses en toute sécurité si sonaction se révèle infructueuse. Commedans tous les pays, une fois le clienttrouvé, l’entreprise cherche à limiter sesrisques en ayant recours à l’assurance-crédit. Ce réflexe « assurance-crédit »,est particulièrement utile dans un sec-teur comme celui de l’agroalimentairepour lequel systématiser les accréditifsirrévocables et confirmés est très viteanti-commercial. Si une entrepriseveut aller plus loin et investir enAlgérie, elle peut bénéficier de garan-ties d’investissement proposées parCoface ou Unistrat Coface. Bref, quel

que soit la problématique, la solutionCoface répond à ses besoins.

AgroLigne : Quelles sont les plusgrands obstacles auxquels sontconfrontées les entreprises désireusesde s’investir au Maghreb ?M.O. Poncet : En dépit de la proxi-mité culturelle de la France avec cespays, le principal obstacle est sansdoute le manque de transparencedes entreprises locales, qui, en parti-culier au Maroc et en Tunisie, sonten grande majorité des PME fami-liales, souvent jalouses de leur indé-pendance, ce qui ne permet pastoujours d’évaluer avec le maxi-mum de pertinence souhaitable leprofil financier de son partenairecommercial. Cette absence de com-munication des opérateurs privésest d’autant plus dommageable enAlgérie que la libéralisation ducommerce extérieur a vu la créationde milliers de sociétés d’import-export. Du fait de leur actionnariatfamilial et des réticences de leursdirigeants à ouvrir leur capital à desinvestisseurs extérieurs, nombre deces entreprises du Maghreb sont, enoutre, sous-capitalisées et préfèrentrecourir à l’endettement bancaire, afortiori à court terme, plutôt que defaire appel aux marchés financiers,même s’il est vrai que ceux-ci sontencore peu développés. Il convient,enfin, de signaler la lenteur de paie-ment des entreprises de cetterégion, résultant notamment desdeux points mentionnés précédem-

I N T E R V I E W

COFACE, la gestion partagée du risque

M.Olivier Poncet (OP)

T r a n s a c t i o n s

Coface est présente directement dans 57pays, et dans 93 pays grâce aux partenairesdu réseau mondial CreditAlliance, structuréautour d’une gestion partagée des risques decrédit.

Page 32: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

34 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

ment, de certaines déficiences dessystèmes judiciaires et, s’agissant enparticulier de l’Algérie, des lenteursbancaires. Si l’indice Coface des incidents depaiement se situe à un niveau struc-turellement supérieur à la moyennemondiale, ceux-ci s’avèrent, toute-fois, être le plus souvent de simplesretards de règlement plutôt que desréelles insolvabilités, et les actionsde nos services contentieux affi-chent des taux de recouvrement trèssatisfaisants.

AgroLigne : Concernant l’Algérie,quelle analyse faites-vous du risquepays ? M.O. Poncet : Elle est globalementplus favorable puisque, dans le cadre dela notation pays @rating que nousdéveloppons pour 151 pays, nousvenons de reclasser la note de l’Algériede B à « B sous surveillance positive ». L’environnement économique etfinancier a bénéficié d’une conjoncturepétrolière extrêmement favorable per-mettant d’utiliser pleinement les capa-cités de production, tandis que les prixdu baril étaient élevés. L’accroissementdes recettes pétrolières a fourni auxautorités les moyens de poursuivre unepolitique budgétaire de soutien à l’acti-vité du secteur non pétrolier. Dans cecontexte, l’économie enregistre destaux de croissance soutenus. Les reve-nus en devises atteignent un montantinégalé, renforçant la situation finan-cière extérieure et contribuant à l’accu-mulation des réserves. En outre, ladette extérieure continue de diminuer.Cette bonne orientation de l’économiedevrait se poursuivre en 2005, comptetenu de l’extension des capacités deproduction de gaz, tandis que la pro-duction de pétrole pourrait êtrecontrainte par une plus stricte obser-vance de la discipline de l’OPEP. Cetenvironnement demeure favorable à lasituation financière des entreprises. Lesecteur privé reste cependant insuffi-samment développé, contraint par lesrigidités administratives et les carencesdu secteur bancaire ainsi que par laconcurrence d’un secteur industrielpublic non rentable. Les réformesstructurelles visant à diversifier l’écono-mie et moderniser l’appareil productifont peu avancé au cours des dernièresannées. Le processus risque d’êtreencore lent, compte- tenu des résis-tances sociales et politiques.

Dans son bulletin "Flash Agri" dumois de novembre, le Ministèreindique que ce projet, d'un coûtglobal annuel de 16 millions deDH, a pour objectifs de contribuer,par la technique d'inséminationartificielle, à atténuer les effetsnéfastes du phénomène de la grêledans les régions ciblées à travers lamise en place d'un dispositif de lutteanti-grêle et d'un système de veille,d'alerte, de coordination et d'éva-luation.Toutefois, ajoute la même source, ceprojet pilote souffre de plusieursinsuffisances, notamment lenombre limité de générateurs (seu-lement 15 générateurs contre 70prévus). Ne couvrant que certaineslocalités, le projet sera étendu pourcouvrir l'ensemble des provincesconstituant le couloir de la grêle(Meknès, Ifrane, Sefrou, Khénifra etEl Hajeb).En vue de donner un élan à l'assu-rance anti-grêle, commercialiséeactuellement par la MutuelleAgricole Marocaine d'Assurances(MAMDA), poursuit "Flash Agri",l'Etat incitera les agriculteurs àadhérer à ce système, de même qu'illes incitera à faire appel au filet para-grêle.Cette assurance, couvrant les dégâtsquantitatifs causés par la chute desgrêlons sur les fruits ou récolte engrains, a été élargie aux dégâts quali-tatifs éventuels à hauteur de 40-pc etcouvre la valeur totale de la récoledéclarée par l'intéressé. Toutefois,

cette assurance est en perte de vites-se, souligne la publication.En effet, les agriculteurs concernésse trouvent dans les couloirs grêli-fières, ce qui rend le risque plus sûret la tarification plus chère (auxenvirons de 5-pc de la valeur de larécole).Pour assurer plus d'efficacité à l'in-tervention de l'Etat en matièred'aides aux populations ruralessinistrées par les différentes calami-tés naturelles (inondations, crues,etc.), l'Etat a opté pour la pérennisa-tion des ressources financières duFonds des Calamités Naturelles àtravers une contribution annuellede 20 millions de DH et l'instaura-tion d'un comité d'éligibilité quidéfinira la nature des aides à appor-ter aux agriculteurs sinistrés.En l'absence d'un mécanisme struc-turel d'intervention, le financementdes actions entreprises est puisé dansle budget d'investissement desdirections concernées. Ces actionsse limitent ainsi à la réparation desdégâts sur les infrastructures hydroagricoles et la distribution gratuitede plants fruitiers. Hormis la grêle etles vents violents pour les serres, déjàassurés par le secteur privé, les autresrisques, tels que les inondations etles crues, ne font pas partie desrisques agricoles assurables en raisonde leur caractère imprévisible et desdégâts engendrés. En outre, le déve-loppement de ces assurances restelimité à cause du coût exorbitant desprimes.

Investissement agricole : projet pilote de lutte anti-grêle

Par fatou diagne

Le Ministère de l'Agriculture, du DéveloppementRural et des Pêches Maritimes et le Secrétariatd'Etat chargé de l'Eau ont convenu d'associer leursefforts pour mettre en place un projet pilote delutte anti-grêle au niveau des provinces de Sefrou,Ifrane et El Hajeb.

M A R O C

Page 33: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

35¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

F o r m a t i o n

Cette manifestation, qui s’estpoursuivi jusqu'au 14décembre a été organisée parl'Institut Supérieur des EtudesMaritimes (ISEM), l 'AgenceJaponaise de CoopérationInternationale ( JICA), leministère de l'Equipement etdu Transport et l 'AgenceMarocaine de CoopérationInternationale (AMCI) rele-vant du ministère des AffairesEtrangères et de laCoopération.

La participation active de laJICA à l'organisation de cettesession témoigne de "la qualitéde coopération" entre le Japonet le Royaume du Maroc dansle domaine éducatif en généralet dans celui de la marine mar-chande en particulier, a souli-gné M. Mohamed Margaoui,secrétaire général du ministèrede l 'Equipement et duTransport, dans une allocutionà l 'ouverture de cette ren-contre, marquée par la présen-ce de l'ambassadeur du Japonau Maroc, M. Seigi Hinata, etle représentant résident de laJICA au Maroc, M. MasaoTsujioka.

La participation du Japon àcette manifestation scienti-fique s'inscrit dans le cadre

d'une stratégie destinée àdévelopper une coopérationdans un cadre triangulaireregroupant le Maroc, les paysafricains et le Japon, a indiquépour sa part M. Hinata, qui aestimé que le développementde la coopération Sud-Sud estun passage indispensable pourtoute adhésion aux processusde la mondialisation.

Selon le diplomate nippon,son gouvernement a renforcéson appui au Maroc en matièrede formation maritime, dans lecadre d'un accord de coopéra-

tion tripartite (Japon-Maroc-Pays d'Afrique), durant lapériode 2000-2004, qui visela promotion de la coopérationSud-Sud, en application desorientations de la ConférenceInternationale de Tokyo sur ledéveloppement de l'Afrique.

Cette session a également pourbut de contribuer au dévelop-pement humain des pays afri-cains en matière de formationdans le domaine de la marinemarchande, conformément auxexigences de la conventioninternationale relative

C A S A B L A N C A

Un séminaire sur le perfectionnementdans la marine marchande

Par Fatou Diagne

Les travaux du 5ème séminaire régional de formation, de recyclage et de perfec-tionnement dans le domaine de la marine marchande se sont tenus le 22novembre 2004 à Casablanca, en présence des représentants des pays maghré-bins et de onze pays africains.

Page 34: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

36 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

à la formation des gens de

mer, connue sous le signe de la

STCW (Standards Of

Training, Certif ication and

Watch Keeping), a précisé

M. Masao Tsujioka.

Il a expliqué que ce séminaire

se t ient dans un contexte

réglementaire international

obligeant les navires à subir

des contrôles techniques et

audits rigoureux. Ce système

de contrôle est effectué par des

inspecteurs du pays dans

lequel est enregistré et imma-

triculé le navire, dans le cadre

de l'opération intitulée "Flag

State Control". Pour aider les

flottes des pays africains à se

conformer à la réglementation

internationale, l 'ISEM et la

JICA ont élaboré un program-

me de stages et sectionné les

modules de formation, a-t-il

ajouté.

Vu l'importance des systèmes

pour la sécurité des navires et

de la navigation maritime et

eu égard au dernier développe-

ment dans ce domaine, cette

session sera consacrée essen-

tiellement à l'exploitation du

système ARP-Radar de détec-

tion et de localisation des

navires.

L'exploitation et la mainte-

nance des machines seront

aussi au centre de réflexion des

participants à ce séminaire.

Le Maroc entretient "une col-laboration soutenue" avec leCentre International desHautes Etudes Agronomiqueset Méditerranéennes(CIHEAM), a affirmé M.Mohand Laenser, ministre del'Agriculture, duDéveloppement rural et desPêches maritimes.

Dans une déclaration à laMAP, en marge de sa partici-pation à la 5-ème rencontredes ministres de l'agriculturedes 13 pays membres duCIHEAM, tenue le mercredi15 décembre à Paris, M.Laenser a indiqué que plu-sieurs cadres et étudiantsmarocains ont bénéficié de ses-sions de formation dans lesinstituts relevant du Centre.

"Les sujets abordés sont d'ac-tualité pour le Maroc qui s’estengagé dans des réformes trèsimportantes touchant les sec-teurs agricole et pêche" a-t-ilrelevé, faisant remarquer queces sujets concernent leséchanges commerciaux notam-

ment de produits agricolesaussi bien entre les pays desdeux rives de la Méditerranéequ'à l'échelle mondiale.

Après avoir fait état des pro-blèmes auxquels le Maroc estconfronté, le ministre a signaléque cette rencontre a été l'oc-casion de montrer aux parte-naires de la rive

Nord que les échanges ne peu-vent pas être "à sens unique" etqu'il faudrait qu'il y ait unepanoplie de mesures pour lesrééquilibrer.

Parmi les autres questions évo-quées, figure le problème acri-dien qui menace certains paysde la rive Sud de laMéditerranée, a-t-il dit, souli-gnant la nécessité pour leCIHEAM, qui est un outil derecherche et de concertation,d'oeuvrer à la sensibilisationde l'ensemble des paysmembres.

- Source MAP -

M A R O C

"UNE COLLABORATION SOUTENUE"AVEC LE CIHEAM

Page 35: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

37¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

I n n o v a t i o n R e n o v a t i o n

LES USAGES DE L’EAU DANS LESINDUSTRIES AGROALIMENTAIRES:Ces usages sont très variés et

multiples. On rencontre :• Eau utilité : Lavage des

I N D U S T R I E

La technique membranaire Osmoseinverse dans les process agroalimentaires

Voilà plus de 80 ans quela société PERMO, situéeen France à Saint Denisen région parisienne,conçoit et fabrique desunités de traitementd’eau, spécifique àchaque besoin industriel.Leader Européen du trai-tement des eaux,PERMO met en oeuvreet adapte les dernièrestechnologies de traite-ment d’eau aux indus-tries agroalimentaires.L’une de ces technolo-gies, l’osmose inverse,est devenue incontour-nable dans les processagro-alimentaires dupourtour méditerranéen. Unité d’osmose inverse de 1 m3/h - Série standard PERMO DELTA

Page 36: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

38 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

matières premières (fruits,légumes, poissons…), nettoyage des équipements etateliers…• Eau énergie : chaudièrevapeur, vapeur des pasteurisa-teurs, vapeurs des bains deblanchiment, eau des centralesde climatisation, eau des toursde refroidissement• Eau matière première : Eaude cuisson, eau de boisson(sodas, reconstitution des jusde fruits), eau de consomma-tion (élevage avicole, …), eauingrédient (glaces, sor-bets…)…Ces usages nécessitent des qua-lités d’eau différentes adaptéesaux contraintes du procédéindustriel et des réglementa-tions en vigueur.

LES EAUX BRUTES DISPONIBLESSUR LE POURTOUR MÉDITERRANÉENLes industries agroalimen-taires, premier secteur indus-triel utilisateur d’eau, utiliseprincipalement une eau souter-raine (issue d’une source oud’un forage), une eau de surfa

ce (issue d’un lac, d’une riviè-re, d’un fleuve) ou une eau deville issue du réseau commu-nal.Sur le pourtour méditerranéen,l’eau souterraine est la premiè-re source d’eau des industriesagroalimentaires. Cette eau présente à la fois desavantages (coût relativementfaible, disponibilité, limpidité,qualité relativement constan-te), mais aussi, de gros incon-vénients (trop fortement miné-ralisée, voir saumâtre, chargéeen éléments indésirables telsque le fer, le Manganèse ou leschlorures).

Cette trop forte minéralisationrend cette eau impropre à laconsommation humaine (exi-gence minimale pour une utili-sation en industrie agroalimen-taire) et inutilisable en contactdes équipements de process oud’énergie (chaudière vapeur ettour de refroidissement).Elle nécessite obligatoirementun traitement de déminéralisa-tion.

L’OSMOSE INVERSE ET SESAPPLICATIONS: Que fait-on, quand on a sou-vent que des eaux brutes forte-ment minéralisées ?L’utilisation de la techniquemembranaire «osmose inverse»permet de transformer cettecontrainte en avantage pour lesindustries agroalimentaires lesplus exigeantes.L’osmose inverse qui déminéra-lise parfaitement l’eau brute,réalise aussi grâce à sa membra-ne « ultra fine » (seuil de cou-pure d’environ 5 Angstrom =50 millième de micron), larétention de la quasi-totalitédes éléments indésirables :- Rétention des matières orga-niques (pesticides, produitsphytosanitaires, Tri-Halométhane, mauvaisgoût,…)• Rétention des germes (virus,bactéries…)• Rétention des métaux lourdset toxiques• Rétention des ions (sels dis-sous, nitrate…)Cette « eau ultrapure » permetd’obtenir des produits finis debien meilleure qualité. En raison de sa conception,cette technologie contribue àla sécurité sanitaire des eaux deprocess alimentaire.De nombreuses applicationsagroalimentaires ont démontrécette « plus value » apportéepar l’eau osmosée :• Fabrication de yaourt• Fabrication de pains• Fabrication de sodas• Fabrication de jus bière• Fabrication de bières• Fabrication d’eau de boisson• Alimentation de chaudièresvapeurs• Alimentation de tours derefroidissement

L’osmose inverse : la «solutioneau» des industries agroali-mentaires.

Unité d’osmose inverse de 50 m3/h - Série industrielle PERMO DELTA HD

Page 37: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

39¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Les principales raisons de son utili-sation dans les industries agroali-mentaires sont :

• Une eau de qualité « ultrapu-re » et constante.

• Une mise en œuvre et uneexploitation facilitée (encom-brement réduit et fonctionne-ment 24h/24).

• Un concept « technologiepropre » sans réactif chimique et sans nuisance à l’environne-ment.

• Une réponse globale aux dif-férents usages de l’eau desindustries agroalimentaires.

Unité de bi-osmose inverse de 54 m3/h - Série spéciale avec tableau de pontage pour CIP

Page 38: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

I n n o v a t i o n e t R e n o v a t i o n

40 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

MINI-SPEED HYG20 ET MISE EN BOÎTEHYG20MBIl s’agit d’une ligne complète composée d’une machinepour l'emballage de fromages de toutes formes, reliée àune mise en boîte par un tapis. Ses caractéristiques per-mettent de dissocier l'emballage et l'emboîtage en salleblanche et grise. Compact, modulaire et adaptable à plusieurs formats,permettant de travailler de nombreuses textures diffé-rentes, conformes aux normes d’hygiène, cette lignebénéficie d’un prix attractif, qui, associé à son faibleencombrement et sa mobilité, la rend bien adaptée auxbesoins des PME.

BIO MECA EMBALLAGEE-mail : [email protected]

LEAKMATICD’origine danoise, cette machine de détection des fuites enligne apporte une solution non destructive des emballagespour détecter un gaz traçeur, le CO2, contenu dans lesemballages sous atmosphère modifiée.La caisse contenant les emballages est introduite dans unechambre dans laquelle est opéré le vide. Si l’une des bar-quettes présente une micro-fuite, le CO2 qu’elle libère estdétecté par le capteur.Avec une cadence de 5 cartons par minute, la LEAYMA-TIC s’intègre dans le système de convoyage de la ligne etpermet de garantir l’étanchéité des emballages de 100 %de la production.Son contrôle est assuré par touches sensitives (16 pro-

grammes (niveau de fuite et vide) pouvant être pré-enregis-trés.

PBI DANSENSOR FRANCE SASE-mail : [email protected]

SEAL-SCAN ™Cet équipement permet l’inspection non invasive, nondestructive, et sans contact de la qualité des thermosou-dures des poches de type DAYPACK ®, barquettes,sachets, etc…La technique utilisée d’imagerie ultrasonique par trans-mission, en fonctionnement aussi bien off-line que on-line (jusqu’à 250 unités par minute) permet enfin devérifier la qualité des thermoscellages en ligne et dedétecter ainsi les fuites.L’ entreprise américaine à l’origine de cette innovationest filiale de BARRIQUAND STERIFLOW.

PTI – PACKAGING TECHNOLOGIES & INSPECTIONE-mail : [email protected]

C O N C O U R S I N T E R N A T I O N A L

Procèdés et équipements innovants

Sélectionnés parmi les nominés pour la sixième édition du concours international del’innovation en procèdés, équipements et services pour les industries alimentaires qui aété organisé à l'initiative et dans le cadre du SALON IPA 2004 – WORLD FOOD PRO-CESS EXHIBITION (22 au 26 novembre 2004 à Paris – Nord Villepinte), ces procédés etéquipements innovants confirment les grandes tendances évolutives des technologiesalimentaires, à savoir toutes les combinaisons entre souplesse, modularité, productivité,performance, économie, compacité, ergonomie, sécurité…

Page 39: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

41¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

S a n t é A l i m e n t a i r e

Agroligne : Comment le CNAs’est-il constitué, quelle enest sa composition ?M. Ph. Guerin : Le Conseilnat ional de l ’a l imentat ion(CNA) a été créé en 1985 sousl’ impuls ion des ministreschargés de l’agriculture, de laconsommation et la santé. Il est composé de 47 membresnommés pour une durée de 3ans renouvelable qui représen-tent toutes les composantes dela « chaîne alimentaire » et dela société civile dans leurs dif-férentes sensibilités : associa-tions de consommateurs (9 membres) , producteursagricoles (9 membres), trans-formation et ar t i sanat (9membres) , dis tr ibution (3membres) , restaurat ion (6membres), syndicats de sala-riés (5 membres), personnali-tés qualifiées (6 membres) . Les agencessanita ires (Afssa , Afssaps ,InVS), l ’ INRA, l ’ IFREMERsont membres de droit. Lesministères concernés par l’ali-

mentation participent aux tra-vaux du Consei l avec voixconsultative.

Agroligne : Quels sont sesprincipales miss ions, sesobjectifs et ses thématiques ?M. Ph. Guerin : Le CNA estune instance indépendante. Ila une mission de dialogue, deconcertation et de propositionpour a ider les décideurspubl ics et pr ivés . Lesministres précités le consul-tent sur la conception et lamise en œuvre de la « poli-tique alimentaire » française.Conformément au décret fon-dateur, il peut en particulierêtre interrogé sur « l’adapta-tion de la consommation auxbesoins nutritionnels, la sécu-rité alimentaire des consom-mateurs, la qualité des den-rées alimentaires, l’ informa-tion des consommateurs ». Ilpeut aussi s’auto-saisir.Depuis sa création, près decinquante avis ont été émissur des sujets aussi variés que

l’acceptabilité des risques ali-mentaires, le principe de pré-caution et la responsabil i tédans le domaine alimentaire,les allégations nutritionnelleset de santé, les signes d’iden-tification de la qualité et del’origine, la mise en œuvre dunouveau droit a l imentaireeuropéen, l ’éducat ion duconsommateur et l’étiquetage,la restauration scolaire, etc.

Agroligne : Quels sont lesprincipaux enjeux et défis enmatière de nutrition et santé?M. Ph. Guerin : Cette ques-tion doit être replacée dansson contexte qui est celui desl iens entre a l imentat ion etsanté, que chaque jour larecherche en nutrition et enépidémiologie éclaire un peuplus . I l faut désormaisadmettre que certaines mala-dies comme le cancer ducôlon ou l’obésité, qui ontcertes des causes multifacto-rielles, peuvent aussi être liéesà une mauvaise alimentation.

I N T E R V I E W

Le Conseil National de l’Alimentation,une mission de dialogue

M. Philippe GUERINPrésident du Conseil National

de l’Alimentation

Quelques idées simples pour une poli-tique nutritionnelle efficace : éduquerles consommateurs ; les informer loya-lement ; ne jamais les faire renoncerau plaisir de manger.

Page 40: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

42 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Il faut donc tenter de remé-dier aux dér ives nutr i t ion-nelles par une éducation ali-mentaire appropriée et per-mettre à chacun de mettre enadéquation ses besoins et sesapports . Mais ce n’est paschose facile avec l’évolutiondes modes de vie et le contex-te général de diminution del’activité physique, de séden-tarité croissante. Les enjeux et défis sont doncnombreux. Nous sommes entrain d’approfondir le sujet dela prévalence croissante de l’obésité infantile et les pro-blèmes alimentaires liés à l’al-longement de la vie, notam-ment la dénutrition du sujetâgé. Il me paraît cependant sou-haitable de dépasser le strictaspect sanitaire de l’alimenta-tion pour aller vers des consi-dérat ions sociologiques etéthiques.

Agroligne : Compte tenu deces enjeux, quelles sont lesstratégies collectives à mettreen place au cours des pro-chaines années ?M. Ph. Guerin : Je pense qu’iln’y a pas de recette miraclemais il est crucial que le prin-cipe d’une information loyaledes consommateurs soit scru-

puleusement respecté .Ensuite, il faut tout faire pourque les consommateurs soientéduqués, formés, et préparés àtirer le meilleur parti de l’in-formation dél ivrée par lesfabricants. Le rôle pédagogique du CNAy contribue. Il ne faut pasdiaboliser tel ou tel alimentmais il faut en revanche ame-ner le consommateur à l’in-corporer à son menu dans desproportions adéquates. Je suis d’ai l leurs convaincuque le marketing qui a pen-dant de longues années «poussé à la consommation »

montrera la voie d’uneconsommation plus qualitati-ve compatible avec la préser-vation du capital santé.Pour parler de stratégie, lePNNS va tout à fait dans lebon sens puisqu’il fédère lesénergies publiques et privéespour faciliter la réalisation dequelques object i f s de santépublique précis. Je me réjouisqu’il ait choisi la voie de l’in-citation plutôt que celle de lacoercition car il ne faut sur-tout pas l’oublier, se nourrirdoit rester un plaisir.

Agroligne : Quelle est la par-ticipation du CNA dans lePlan nat ional nutri t ionsanté?M. Ph. Guerin : Je suismembre du Comité de pilota-ge du PNNS et un groupe detravail permanent a été mis enplace au sein du CNA poursuivre les avancées de ce pro-gramme quinquennal. Nous avons contribué à l’éla-boration des guides alimen-taires que vous connaissezsans doute : « la santé vient enmangeant », « la santé vienten bougeant », qui ont été dif-fusés à plus ieurs mil l ionsd’exemplaires.

Page 41: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

43¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

S a n t é A l i m e n t a i r e

1. Augmenter la consommation de fruits etde légumes afin de réduire le nombre depetits consommateurs de fruits et de légumesd’au moins 25 % ;

2. Augmenter la consommation de calciumafin de réduire de 25 % la population dessujets ayant des apports calciques en dessousdes apports nutritionnels conseillés, tout enréduisant de 25 % de la prévalence des défi-ciences en vitamine D,

3. Réduire la contribution moyenne desapports lipidiques totaux à moins de 35 %des apports énergétiques journaliers, avecune réduction d’un quart de la consomma-tion des acides gras saturés au niveau de lamoyenne de la population (moins de 35 %des apports totaux de graisses),

4. Augmenter la consommation de glucidesafin qu’ils contribuent à plus de 50 % desapports énergétiques journaliers, en favori-sant la consommation des aliments sourcesd’amidon, en réduisant de 25 % la consom-mation actuelle de sucres simples, et en aug-mentant de 50 % la consommation de fibres,– Réduire de 5 % la cholestérolémie moyen ne dans la population des adultes ;

P R O G R A M M E P N S S

La santé publique par la nutrition

NEUF OBJECTIFS PRIORITAIRESLA NUTRITION, UNE PRIORITÉ DESANTÉ PUBLIQUE.Le premier ministre, dans sondiscours de clôture des Étatsgénéraux de l’alimentation du13 décembre 2000, a annoncéle lancement, en janvier 2001,d’un programme national «Nutrition-Santé » (PNNS),coordonné par la secrétaired’État à la Santé et auxHandicapés, en lien avec lesmembres du gouvernementchargés de l’éducation nationa-le, de l’agriculture et de lapêche, de la recherche, de lajeunesse et des sports et de laconsommation. Il en a fixé lesgrandes orientations

LES AUTEURS DU PROGRAMMENATIONALLe présent plan s’appuie sur lestravaux du Haut Comité deSanté publique, du Conseilnational de l’alimentation etdes directions techniques desdifférents ministères impliqués,en concertation avecl’Assemblée des départementsde France, l’Agence françaisede sécurité sanitaire des ali-ments, l’Institut de veille sani-taire, la Caisse nationale d’as-surance maladie, la Fédérationnationale de la mutualité fran-çaise, des personnalités scienti-fiques, des représentants deconsommateurs.Le PNNS associe l’ensembledes acteurs publics et privésimpliqués dans les champsd’intervention retenus :recherche, formation et sur-veillance, actions de terrain, depromotion, d’information, deprévention et de soins, offrealimentaire, distribution etcontrôle.

Le programme national «Nutrition-Santé» (PNNS) a comme objectif générald’améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un deses déterminants majeurs qu’est la nutrition.

Page 42: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

44 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

5. Réduire l’apport d’al-cool chez ceux quiconsomment des boissonsalcoolisées. Cet apport nedevrait pas dépasserl’équivalent de 20 g d’al-cool pur par jour (soitdeux verres de vin de 10cl ou deux bières de 25 clou 6 cl d’alcool fort).

Cet objectif vise la population générale et sesitue dans le contexte nutritionnel (contribu-tion excessive à l’apport énergétique) ; il n’estpas orienté sur la population des sujets présen-tant un problème d’alcoolisme chronique, rede-vable d’une prise en charge spécifique,

6. Réduire de 5 % la cho-lestérolémie moyenne dansla population des adultes,

7. Réduire de 10 mm demercure la pression arté-rielle systolique chez lesadultes,

8. Réduire de 20 % la pré-valence du surpoids et del’obésité (IMC > 25kg/m2) chez les adultes etinterrompre l’augmenta-tion, particulièrement éle-vée au cours des dernièresannées, de la prévalence del’obésité chez les enfants,

9. Augmenter l’activitéphysique quotidienne parune amélioration de 25 %du pourcentage des sujetsfaisant l’équivalent d’aumoins une demi-heure demarche rapide par jour. Lasédentarité étant un fac-teur de risque de maladieschroniques, doit être combat tue chez l’enfant.

NEUFS OBJECTIFS NUTRITIONNELS SPÉCIFIQUES

- Réduire la carence en fer pendant la grossesse;- Améliorer le statut en folates des femmes enâge de procréer, notamment, en cas de désir degrossesse ;- Promouvoir l’allaitement maternel ;- Améliorer le statut en fer, en calcium et envitamine D des enfants et des adolescents ;- Améliorer le statut en calcium et en vitamineD des personnes âgées ;- Prévenir, dépister, limiter la dénutrition despersonnes âgées ;- Réduire la fréquence des déficiences vitami-niques et minérales et de la dénutrition parmiles populations en situation de précarité ;- Protéger les sujets suivant des régimes restric-tifs contre les déficiences vitaminiques et miné-rales ; prendre en charge les problèmes nutri-tionnels des sujets présentant des troubles ducomportement alimentaire ;- Prendre en compte les problèmes d’allergiesalimentaires.

Source :http://www.sante.gouv.fr/htm/point-

sur/nutrition

Page 43: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

45¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

Rencontre International de l’Eau,de l’Energie et de l’Environnement,«Ressources 2004» et «ECOL’O.J»,sont des initiatives de l’agence decommunication marocaine Forum7, et de l’association SEME (Sauverl’Environnement Méditerranéen).Créée en 1999, avec le soutien del'Agence pour le Développementde l'Economie d'Energie(ADEME), l'association «SEME»dont le siège est à Tournon(Ardèche), en région Rhône-Alpes,est actuellement présidée par lefranco-marocain Mr MoussaELKHAL. En parfaite synergie,«Ressource» et «ECOL’O.J» ontrassemblé dans un seul lieu, aumême moment, et pendant 4 jours,des entreprises marocaines et fran-çaises sensibilises à l’environne-ment. Dans son discours, leministre a souligné la nécessité vita-le de préserver les ressourceshydrauliques et énergétiques, préci-sant que cette responsabilité engageles pouvoirs publics, mais égale-ment les entreprises et les citoyens.Chacun doit œuvrer pour une ges-tion rationnelle et économe del'eau.Les organisateurs, allant dans lemême sens ont affirmé que l'Eau,l'énergie et l'environnement sontautant de maillons essentiels dansla chaîne de développementdurable sans lesquels aucun déve-loppement économique et social neserait viable. La gestion et la pré-vention des ressources en eau et enénergie ainsi que la protection del'environnement devraient consti-tuer les chantiers principaux du 21-ème siècle, ont-ils souligné, insis-tant sur l'urgence de lutter contreles effets pervers qui engendrent le

dépérissement et la pollution desressources naturelles. Outre les tra-ditionnels stands d'exposition, uneanimation scientifique a été organi-sée autour de thèmes comme la pri-vatisation de la gestion intégrée desdéchets, la mise à niveau environ-nemental des PME et PMI. Cesalon fut pour les professionnels del'eau, de l'énergie et de l'environne-ment, les décideurs privés etpublics, les élus et responsables descollectivités locales, les ingénieurs,les directeurs et cadres des indus-tries de production, les fédérations,les associations et ONG internatio-nale, l’occasion de poser les véri-tables problèmes liés à la sauvegar-de de l’équilibre environnemental ;d’initier des opportunités de colla-boration et de partenariat afin detrouver des solutions pour luttercontre l’épuisement des ressourceset l’augmentation des rejetstoxiques. Les secteurs d’activitésconcernés furent : l’air et lesodeurs, le traitement des eauxusées, la gestion des énergies, lagestion des déchets, les acteurs decontrôles et conseils: prévention,lois et réglementations en matièrede protection de l'environnement,les plans communaux concernantla politique à suivre en matière deprotection de l'environnement etde développement des réservesnaturelles. Mais également la maî-trise de l’utilisation et de la gestiondes matières premières, la maîtrisede la consommation énergétique,les techniques de prospection et lesprocède d'extraction, les tech-niques de transformations desminerais, les techniques de condi-tionnement, de distribution, et destockage.

M A R O CRencontre International : eau, énergie et environnement

Le Ministre de l'Energie et des Mines, M. Mohamed Boutaleb, ainauguré les salons «ECOL’O.J» et «Ressources 2004» sur le thème''Ressources 2004 : planification, gestion et prévention'', qui se sonttenus du 16 au 19 décembre à la Foire Internationale de Casablanca.

FRANCE

SIVAL Le Salon des Techniques etMatériels Vitivinicoles, Horticoles,Arboricoles et Légumiers qui vientde s’achever (12, 13 et 14 janvier2005) rassemble producteurs,constructeurs, scientifiques,experts et organismes profession-nels des secteurs horticole, viticole,arboricole et légumier. Déjà bien implanté ce salon réunitchaque année environ 23000 visi-teurs dont 70% de producteurs etplus de 600 exposants représentantplus de 1500 marques. Un rendez-vous incontournable des culturesspécialisées à Angers.

Organisation : Angers Parc Expo -Route de Paris - 49044 Angers

cedex 01 - Tél. : 02 41 93 40 40 Fax : 02 41 93 40 50

Page 44: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

46 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

Ce symposium a été initié et organi-sé par le ministère de l'Agriculture,du développement rural et desPêches maritimes ; collaborationavec le Conseil Oléicole internatio-nal, l'Institut Agronomique etVétérinaire Hassan II, l'OfficeRégional de Mise en Valeur Agricolede Tafilalet (ORMVAT), la provinced'Errachidia et le Centre des Etudeset de recherches sahariennesd'Errachidia, a réuni quelque 150experts venant de France, deBelgique, de Grèce, d'Espagne, duPortugal, d'Iran, de Tunisie, deSerbie, d'Italie et du Maroc."Environnement et développementdurable des zones arides et semi-arides", "amélioration génétique etsélection variétale", "technologie,transformation des olives et qualité","valorisation des sous-produits etenvironnement" et "préservation desécosystèmes et désertification", sontles principaux thèmes débattus aucours de cette manifestation Lesparticipants ont appelé, à une trans-formation totale ou partielle desmargines (effluents liquides) afin deles valoriser et de réduire leur impactenvironnemental, du fait qu'ellesconstituent une véritable source deproblèmes dans l'industrie oléicole.Ils ont appelé la communauté inter-

nationale à redoubler d'efforts pourélaborer et proposer des procédésd'épuration de ces effluents, dont lerejet sans traitement préalable dansle milieu naturel engendre des pro-blèmes environnementaux sérieuxpour les eaux de surface, la flore et lamicroflore des cours d'eau et du sol.Ils ont également souligné la néces-sité d'adopter le procédé de compos-tage qui est une technologie promet-teuse consistant à choisir des agentsstructurants locaux bon marché et àoptimiser le taux d'incorporationdes boues dans le mélange à com-poster. Ils ont, à cet effet, proposéd'évaluer son coût, de développerune technologie pour concentrer lesmargines, de trouver des agentsstructurants disponibles localementet d'effectuer une recherche appro-fondie pour évaluer le produit finalsur le plan agronomique mais aussil’élaboration d’une législation adap-tée à chaque cas et aux conditionslocales pour disposer des déchetsoléicoles et les réutiliser, en particu-lier les margines. Dans leurs recommandations, lesparticipants ont insisté sur la néces-sité de valoriser ce secteur dans tousses aspects de production, de trans-formation et de commercialisation,d'autant plus que la concurrence que

lui livrent les autres produits oléagi-neux s'annonce de plus en plusardue. La recherche doit être globa-le, conséquente et au service del'Homme. Elle devrait être entaméeau niveau des marchés, du compor-tement du consommateur, du mar-keting et de l'organisation de la pro-fession, ont-ils souligné, notant quele devenir du secteur oléicole dépendplus que jamais de la qualité derecherche à déployer dans les pro-chaines années. Ils ont, en outre, souligné la nécessi-té d'améliorer la qualité des produitsoléicoles, le but étant de parvenir àun label méditerranéen qui respecteles normes internationales en lamatière, et de développer un certainnombre de patrimoines génétiquesDe même, le transfert des technolo-gies, notamment dans le domainedes produits d'origine au niveau desoasis, s'avère indispensable pour pro-duire des variétés biologiques etaméliorer la qualité des huilesd'olives.La seconde édition est prévue ennovembre 2006 et se tiendra enSicile (sud de l'Italie). Elle aura pourobjectif de définir des thématiquesclaires et ciblées et de dresser unbilan sur l'avancement desrecherches dans le domaine oléicole.

M A R O C A G R I C U L T U R E

1er Séminaire international sur les biotechnologies

Les travaux du 1er séminaire international sur les biotechnologies et la qualité desproduits de l’olivier dans le bassin méditerranéen (Olivebioteq-2004 tenu àErrachidia au Maroc ) ont eu pour objectifs de favoriser le rapprochement de dif-férents acteurs de la filière de l'olivier dans le bassin méditerranéen, d'amorcerune réflexion sur le développement régional durable des zones arides et semi-arides, de procéder à un échange d'informations et de connaissances et d'optimi-ser les progrès scientifiques et techniques dans ce domaine en vue de renforcer lacoopération nord-sud.

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

Page 45: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

47¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

Le plus grand salon du secteur de l’emballage,matériaux d’emballage et machines de confise-rie se tiendra du 21 au 27 avril 2005 àDüsseldorf. Plate-forme des plus représenta-tives des nouveautés du monde de l’emballagepour les fabricants, transformateurs et reven-deurs, ce salon séduit toujours plus de profes-sionnels. A noter que lors du 16éme Interpacken avril 2002, des visiteurs sont venus de 103pays. Des opérateurs internationaux de toussecteurs étaient présents, 2557 exposants de 51pays ont présenté leurs innovations en matièred’emballage sur les 148 000 métres carrés réser-vés à la manifestation.

Une délégation d'hommes d'affaires marocains a effectué, du22 au 28 novembre 2004, une mission économique en Serbieet Monténégro, indique un communiqué de la Chambre deCommerce, d'Industrie et des Services (CCIS) de Casablanca.Organisée conjointement par le CCIS et la Fédération desCCIS du Maroc, en collaboration avec l'Ambassade de Serbieet Monténégro à Rabat et l'Ambassade du Royaume à Belgrade,cette visite vise à établir des contacts d'affaires avec les opéra-teurs économiques sur ces marchés.La délégation, conduite par le Président de la Fédération desCCIS du Maroc, M. Abdelhakim Kemmou, comprend unedizaine de sociétés, représentant, l'agro-industrie, la pièce déta-chée automobile, les produits pharmaceutiques et le matérielmédical, le tourisme, le conseil, l'ingénierie technique, le bâti-ment et travaux publiques, ainsi que l'import-export, précise lamême source.Cette mission procédera également à la signature de troisaccords de coopération, à savoir un accord entre la Fédérationdes CCIS du Maroc et la Chambre de Commerce et d'Industrie(CCI) de Belgrade, un autre entre la CCIS de Casablanca et laCCI de Belgrade, et un accord de coopération entre laFédération des CCIS du Maroc et l'Association des entrepre-neurs du Monténégro, ajoute le communiqué.

L'Agence nationale pour la promotion de la Petite etMoyenne Entreprise a organisé les 6, 7 et 8 décembre àMarrakech la manifestation "Med Interprise Maroc2004", afin de développer la coopération internationaleentre les PME marocaines et européennes.Cofinancée par le programme MEDA de la Commissioneuropéenne, cette manifestation avait pour objectif d'offriraux PME nationales opérant dans les secteurs du textile,du cuir et de l'agroalimentaire, une opportunité de déve-lopper leurs projets de coopération internationale en leurpermettant d'identifier des partenaires susceptibles d'enga-ger un partenariat durable, à même de faire face aux défisde la compétitivité, indique un communiqué de l'Agencenationale pour la promotion de la Petite et MoyenneEntreprise.Cet événement a été l'occasion pour les 69 PME maro-caines sélectionnées d'établir des contacts directs avec leurshomologues français, italiens, espagnols, grecs, portugaisetc. Cette manifestation, organisée par l'Agence sous l'égi-de du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Miseà niveau de l'économie, se voulait également un instru-ment d’incitation des PME européennes à prospecter lesopportunités de partenariat et d'investissement offertes parle Maroc.

Deuxième édition, et déjà cinquante PME Tunisiennes etsoixante entreprises Européennes participantes ! Ces entitéschoisissent durant deux jours, de se rencontrer en un seulet même lieu, dans un cadre professionnel, pour dévelop-per leurs relations d’affaires dans les secteurs les plus pro-metteurs, compte tenu du potentiel qu’elles peuvent offriren matière de joint-ventures, sous-traitance ou octroi delicence.Les secteurs concernés par ce salon, (industries électrique etélectronique, plasturgie, agroalimentaire, technologies del’information et de la communication…), tiennent comp-te de la stratégie gouvernementale qui vise à développerl’investissement direct étranger et le partenariat.Disponible sur demande à ASIAFCO, le catalogue Med-Interprise Tunisie 2005, présente les profils des entreprisesTunisiennes dernièrement sélectionnées ainsi qu’une des-cription de leurs activités, taille, chiffre d’affaires, montantdes importations et exportations et coopération recherchée. Des informations complémentaires sont disponibles sur lesite internet: www.investintunisia.com (voir Med-Interprise Tunisie) et à ASIAFCO, responsable de la coor-dination du Med-Interprise Tunisie 2005 pour la Belgiqueet le Luxembourg, [email protected]

www.interpack.de Messe Düsseldorf GmbH, Stockumer Kirchstr. 61, D - 40474

DüsseldorfFax +49(0)211 - 4560-8578

S E R B I E & M O N T É N É G R O

Visite d’une délégationd’hommes d’affairesMarocains

M O N D E

Interpack 2005

MED -INTERPRISE

“MAROC 2004"MED -INTERPRISE“TUNISIE 2005”

Tunis, Parc des Expositions du Kram

Page 46: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

48 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

2 È M E S A S S I S E S N AT I O N A L E S D E L’ E A U I N D U S T R I E L L E

Roanne, 8 & 9 mars 2005

En France, la nouvelle loisur l’eau, annoncée pourjanvier 2005, a fait l’ob-jet d’une large concerta-tion nationale. Ce projetfait suite aux grandsdébats sur la politiquede l'eau menés en 2003autour de la directivecadre sur l'eau du 23octobre 2000 qui fixedes objectifs très volon-taristes aux étatsmembres de l'UnionEuropéenne, en particu-lier retrouver un bonétat écologique de l'eaud'ici 2015. Les 8 et 9 mars 2005,les 2èmes AssisesNationales de l’EauIndustrielle seront l’oc-casion pour les indus-triels de faire entendreleur voix.

UNE HISTOIRE INDUSTRIELLE INDIS-SOCIABLE DE L’EAULa préservation et la valorisationde cette richesse naturelle passedepuis plus de 100 ans par unepolitique d’équipement volonta-riste au service de la population etdes entreprises.Deux barrages et une usine detraitement de l’eau, exploités enrégie directe par le service deseaux de la ville de Roanne, garan-tissent une grande régularité decomposition grâce à un suivi ana-lytique rigoureux. Ces initiativesnovatrices ont permis au servicedes eaux de Roanne d’obtenir lacertification ISO 14001. Pour ces raisons, Roanne accueillede nombreuses industries aussivariées que le textile, l’agro-ali-mentaire, la papeterie, la méca-nique... Leur implantation est lerésultat d’un travail de plus deuxsiècles pour rendre l’eau exploi-table par les entreprises, et nonagressive pour l’environnement.

A ROANNE, LES INDUSTRIELSTROUVENT 2 QUALITÉS EXCEPTION-NELLES QU’ILS RECHERCHENTCONCERNANT L’EAU :• un faible coût global « eau etassainissement » ,• une eau abondante et de qualitéexceptionnelle.Aujourd’hui, on dénombre 30

entreprises fortes consommatricesd’eau à Roanne employant plusde 2000 salariés. Roanne reflète ledépartement de la Loire quicompte une centaine de sites for-tement utilisateur d’eauemployant près de 10 000 sala-riés.

UNE POLITIQUEDE PROTECTION DE L’EAU3 500 km de cours d’eau, et denombreuses sources, offrent desconditions exceptionnelles. Si l’eau n’est plus l’unique facteurde localisation des activités indus-trielles, sa préservation par unepolitique d’équipement complèteet performante constituent unatout important pour Roanne.Ces installations offrent auxindustriels l’assurance d’une pro-duction de qualité, en toute sécu-rité et à des coûts très compétitifs.Avec 18 mois de réserves en eaupotable grâce au stockage des bar-rages du Rouchain et duChartrain (10 millions de m3),les utilisateurs sont à l’abri detoute pénurie. Ce constat a été vérifié pendant lasécheresse exceptionnelle de 2003où la ville de Roanne a fourni eneau potable plus de 50 000 habi-tants alentour et la plupart desindustriels locaux, évitant ainsides baisses d’activité.

ROANNE, CAPITALE DE L’EAU INDUSTRIELLE

DES OBJECTIFS ET DES ENJEUXPRATIQUESRéunir des industriels, des insti-tutions et des collectivités localespour améliorer leurs perfor-mances en échangeant autour depratiques et de process, tel est

l’objectif de cette 2ème éditiondes Assises Nationales de l'EauIndustrielle. Elles permettrontd’aborder différentes probléma-tiques comme le principe de res-ponsabilité dans le raccordementindustriel, les outils de pilotagetechnique et économique, les

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

Page 47: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

conséquences de la Directivecadre sur l’eau pour le développe-ment local...Des visites d’entreprises et desites publics de gestion de l’eauillustreront l’exemplarité duroannais. Tous les grands secteursd’activité de l’industrie sontreprésentés : mécanique, usinageet traitement de surface, agroali-mentaire (viande, eau minérale,soft drinks, salaisons – charcute-rie, chocolaterie, etc), blanchisse-rie industrielle, verrerie ou encoreteinturerie, sans oublier le traite-ment de l’eau potable, la santé etl’assainissement.

ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPE-MENT DURABLE

La maîtrise des risques liés àl’utilisation de l’eau reste unmoyen d’intégrer les notions dequalité, d’environnement et desécurité, à commencer par celledes salariés et des riverains.Cette situation est particulière-ment vraie pour les industriesdu roannais qui, depuis 200 ans,utilisent l’eau et ont bien com-pris l’importance de l’enjeuenvironnemental dans leur stra-tégie.

49¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

UN CONTRAT EXEMPLAIRE : LARÉGIE DÉLÉGUÉELa station appartient à la com-munauté d’agglomération deRoanne qui en confie la gestion àla société RoanneAssainissement, filiale de laSDEI (Société de Distributionsd’Eau Intercommunales).La station d’épuration intercom-munale de Roanne a étéconstruite en 1986. D’une capa-cité théorique de 160 000 équi-valent habitants, elle est basée surune filière biologique de typeboues activées, fonctionnant enfaible charge massique (de l’ordrede 0,1 kg DBO5 / kgMESO.jour). Elle assure nonseulement l’élimination de lapollution carbonée, mais traiteégalement les matières azotées. Elle possède un système dedéphosphatation biologique,complété par un traitement phy-sico-chimique au chlorure fer-rique. La Loire constitue lemilieu récepteur de la station.

LES PERFORMANCES DE LA STA-TION D’ÉPURATION INTERCOMMU-NALE DE ROANNE• Station d’épuration de 160 000équivalent habitants• 60 T/an de phosphate épurépar déphosphatation biologiquecomplétée par un traitementphysico-chimique• 88 à 98% d’élimination del’azote et des substances carbo-nées• 11 millions de m3 traités par an• Débits exceptionnels jusqu’à100 000 m3/j (débit de pointe)(Données 2003)

UNE STATION

D’ÉPURATION

PERFORMANTE

Station d’Epurration Grand Roanne Agglomération

Page 48: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

50 ¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥

O ù s e r e n c o n t r e n t - i l s

Pour la première édition du CFIAMAROC, Philippe DUTHEIL,responsable de la promotion dusalon marocain à répondu à nosquestions.

Agroligne : Pourquoi avoir choisile Maroc comme lieu d’exporta-tion du CFIA ?M. P. DUTHEIL : L’exportationde ce salon répond à une fortedemande des professionnels dusecteur agroalimentaire. En effet, un questionnaire réaliséauprès de nos 900 exposants duCFIA de Rennes a fait ressortirqu’une majorité d’entre eux sou-haitait développer des contactsavec des industriels des Pays duMaghreb. Le CFIA Maroc tente de répondreà ce besoin.

Agroligne : Quelles sont les spéci-ficités de l’édition marocaine ?M. P. DUTHEIL : Le premierCFIA Maroc aura la particularitéd’être, dès sa première édition, leplus grand salon entièrement dédiéaux industries agroalimentaires.

Cela s’explique par le nombred’exposants relativement impor-tant, puisqu’ils seront environ230, issus de France, d’Italie,d’Espagne, d’Allemagne et bienévidemment des Pays duMaghreb. 230 correspond approximative-ment au nombre d’exposants dela 1ère édition du CFIA deRennes.

Agroligne : Quelles filières sontconcernées ?M. P. DUTHEIL : Ce sonttoutes les filières de transforma-tion de produits alimentaires quisont concernées. Les exposants seront issus dessecteurs : du process, de l’embal-lage/conditionnement et desIngrédients (arômes et épices).

Agroligne : Quel est le nombrede visiteurs attendus ?M. P. DUTHEIL : Dépasser les3000 visiteurs est notre objectif,ceci étant, l’essentiel reste la qua-lité des visiteurs et, bien sûr, lasatisfaction des exposants.

Agroligne : Quels sont vos parte-naires pour cette première éditionMaroc ?M. P. DUTHEIL : La CFCIM(Chambre Française de Commerceet d’industrie du Maroc) est notreseul partenaire. Elle prendra encharge toute la communication etla promotion dans les Pays duMaghreb.

Agroligne : Avez-vous d’autresprojets pour le Maghreb ?M. P. DUTHEIL : Nous avonseffectivement d’autres projets surle Maghreb, mais il nous fautdécemment déjà réussir notre pre-mière opération.

Et le CFIA MAROC est promis àun bel avenir car tous les élémentssont réunis pour pérenniser ce typede manifestation professionnellecomme l’existence de nouveauxmarchés à conquérir pour lesentreprises issues du CFIA Rennes,mais surtout la démonstration dusavoir-faire d’un salon, déjà bienancré dans le milieu, auprès detout le visitorat méditerranéen.

N O U V E A U T É 2 0 0 5 : C F I A M A R O C

Le carrefour des fournisseurs de l’industrieagroalimentaire s’exporte au Maroc

– 8,9,10 et 11 juin 2005 - WWW.CFIAMAROC.COM

Fort de ses neuf expériences rennaises, le CFIA est devenu un salon incontournabledans le monde agroalimentaire. En 2005, il souhaite offrir son savoir-faire aux Pays duMaghreb en installant son édition jumelle au Maroc. La conjoncture de ces pays profiteactuellement d’un essor du secteur alimentaire, réclamant l’établissement d’un telsalon. Ainsi, au centre du territoire méditerranéen, Casablanca accueillera en juin desvisiteurs professionnels en priorité issus des Pays du Maghreb mais favorisera sa com-munication auprès des pays du Bassin Méditerranéen.

Page 49: E DITORIAL S OMMAIRE - agroligne.com · Programme PNSS : La santé publique par la nutrition 43 Où se rencontrent-ils MAROC: Rencontre International Eau, Energie et Environnement

E c o n o m i e

51¥ N¡38¥ Mars - Avril 2005 ¥