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APRÈS DELL, LE RAIDER AMÉRICAIN CARL ICAHN S’ATTAQUE À APPLE LIRE PAGE 2 La Belgique impose la rigueur aux patrons du secteur public LIRE PAGE 7 j CAC 40 3 996 PTS + 1,60 % VERIZON VEUT ÊTRE SEUL AUX COMMANDES DE SA FILIALE MOBILE AUX ÉTATS-UNIS LIRE PAGE 4 02/09 - 9 H 30 J e compris qu’on m’offrait une chance d’être mer- veilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte- plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écri- re pendant que les grandes per- sonnes échangeaient des regards amusés. » En 1964, Jean-Paul Sartre répercutait dans son autobiographie, Les Mots, l’écho lointain d’une émotion suprême, celle de la puissance de l’écriture, indis- sociable de ce magnifique monolithe d’acajou ou de chê- ne clair, équipé de tiroirs, par- fois habillé de cuir : le bureau. Durant deux siècles, ce meu- ble vénérable a symbolisé le pouvoir du lettré, du chef, de l’ingénieur, du notaire ou du médecin. Le bureau est un objet, un espace, un lieu, un mythe. A tel point que le bureau, le burlingue ont aussi désigné, en langage populaire, le ventre de l’homme. C’est tout cela qui vole en éclats aujourd’hui, comme la plupart de nos certitudes for- gées dans l’atelier du XIX e siècle. Et pour des raisons similaires : l’objet et l’espace s’effacent en même temps sous la double pression du virtuel et du noma- disme. Que signifie un bureau de bois quand les tiroirs et les dossiers ne sont plus que des icô- nes sur un écran, quand on peut aussi bien travailler dans un hall d’aéroport, sur son lit ou au café du coin ? La société de services informa- tiques Accenture a lancé le mou- vement au début des années 2000. Fini le bureau ! Du moins cette extension de soi-même aux tiroirs débordants de papiers et de stylos, personnali- sée à l’extrême. Le nounours ou la photo des petits se glissent si bien sur l’écran d’accueil de son portable ou de son smartpho- ne… Résultat, chez Accenture Fran- ce, sur 5 000 collaborateurs, seuls quatre ont encore leur pro- pre bureau. Pour les autres, une table au hasard et une connexion Internet suffisent. Les spécialistes appellent cela le desk share. Après la fin du local indivi- duel, détrôné par l’open space, voici donc venir le crépuscule du bureau personnel. Avant la dernière étape, la dispersion des employés permise par le télétra- vail. Après tout, les outils infor- matiques autorisent toutes les communications à distance, toutes les collaborations. Tou- tes ? Pourquoi, alors, une société aussi branchée sur la modernité Internet que la société califor- nienne Yahoo! aurait-elle, au printemps, intimé l’ordre à tous ses télétravailleurs de revenir « au bureau » ? Pour retrouver l’efficacité et l’originalité du tra- vailler-ensemble. Car l’entreprise n’est pas une simple accumulation de contrats de travail. Elle est, avant tout, un lieu de création collective. Pendant que l’on sup- prime les bureaux, on réinvente des lieux nouveaux propices à l’épanouissement et à la rencon- tre. Finalement, la transforma- tion du bureau illustre le para- doxe absolu d’une société pro- fondément individualiste et complexe, dont la survie dépen- dra de sa capacité à réinventer de nouveaux collectifs. p LIRE PAGES 8 ET 9 « Il faut convaincre les femmes de se diriger vers les métiers du numérique » Directrice du groupe Econocom, Véronique Di Benedetto évoque son parcours et la nécessité d’entraîner plus de femmes vers l’entrepreneuriat numérique. LIRE PAGE 11 De l’audace, M me Merkel ! Pour l’économiste Jean-Pierre Petit, il manque à la chancelière allemande, qui est favorite des prochaines élections, prévues le 22 septembre, l’ardeur réformatrice et une vraie vision européenne pour s’élever au niveau de ses prédécesseurs chrétiens-démocrates, Konrad Adenauer et Helmut Kohl. LIRE PAGE 14 j TAUX FRANÇAIS À 10 ANS 2,50 % Un hors-série du Monde, 100 pages 7,50 en vente chez votre marchand de journaux J PÉTROLE 113,86 $ LE BARIL PERSPECTIVE | par Philippe Escande Requiem pour un burlingue Le nouveau visage de Yahoo! L’ÉCLAIRAGE Le Japon n’arrive pas à tourner la page Fukushima, Tepco s’enfonce J DOW JONES 14 810 PTS – 0,21 % J EURO-DOLLAR 1,3217 MANAGEMENT E t si, sous la houlette de Marissa Mayer, sa nouvelle patronne depuis juillet 2012, Yahoo! était en passe de renaître. Certains analystes, qui sui- vent le groupe américain, en ont le senti- ment ; ils évoquent un « effet Mayer ». Visuellement, cela va d’abord se traduire par un nouveau logo. Celui-ci sera dévoilé mercredi 4 septembre, au terme d’une cam- pagne de promotion qui aura duré un mois. Mais la relance de Yahoo!, à laquelle s’est attachée M me Mayer, l’ancienne « employée numéro 20 » de Google, dépasse cet aspect « cosmétique ». Elle commence à se traduire dans les chiffres. Alors qu’il voyait ses reve- nus, quasi exclusivement issus de la publici- té et donc directement liés au trafic, s’effon- drer depuis quelques années, le portail recommence à attirer les internautes. Selon des données publiées par Comscore fin août, il a enregistré une fréquentation supérieure à celle de Google en juillet aux Etats-Unis. Pour autant, et même si le cours de Bourse a bondi de 85 % en un an, Yahoo! n’est pas tout à fait sorti d’affaires. La bonne presse dont bénéficie le groupe auprès des investis- seurs tient en effet pour partie à la valorisa- tion de ses parts dans AliBaba, le géant chinois du commerce en ligne. Au deuxième trimestre, le bénéfice net a certes augmenté de 46 % par rapport à la même période de 2012, mais le chiffre d’affai- res a reculé de 7 %. Surtout, Yahoo! reste en retard sur l’utilisation du mobile par rapport à Google ou à Facebook. p LIRE PAGE 4 t Le site américain change de logo. Mais, surtout, il donne des signes de redressement avec une audience en hausse OFFRES D’EMPLOI CHAQUE LUNDI PAGES 12 ET 13 t Ce week-end, un niveau très élevé de radioactivité a été détecté sur un réservoir de Fukushima, sans que l’opérateur de la centrale puisse en expliquer les causes t Tepco est de plus en plus critiquée pour sa gestion de la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl LIRE PAGE 3 Audiences aux Etats-Unis Millions de visiteurs d’août 2012 à juillet 2013 196 192 179 170 164 187 Yahoo! Google Microsoft Inspection par l’Autorité japonaise de régulation nucléaire du site Tepco de Fukushima, le 23 août. NUCLEAR REGULATION/AFP Mardi 3 septembre 2013 Cahier du « Monde » N˚ 21344 daté Mardi 3 septembre 2013 - Ne peut être vendu séparément

ECO - 03 Septembre 2013

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APRÈS DELL,LE RAIDERAMÉRICAINCARL ICAHNS’ATTAQUEÀ APPLELIRE PAGE 2

LaBelgiqueimposelarigueurauxpatronsdusecteurpublicLIRE PAGE7

j CAC 40 3996PTS+ 1,60%

VERIZON VEUTÊTRE SEUL AUXCOMMANDESDE SA FILIALEMOBILE AUXÉTATS-UNISLIRE PAGE 4

02/09 - 9H30

J e compris qu’on m’offraitune chance d’être mer-veilleux: je tins à répondresur l’heure, je m’assis au

bureau de mon grand-père,posai le carnet sur le buvard deson sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe,le plongeai dans la bouteilled’encre rouge et memis à écri-rependantque lesgrandesper-sonnes échangeaient desregards amusés. » En 1964,Jean-Paul Sartre répercutaitdans son autobiographie, LesMots, l’écho lointain d’uneémotion suprême, celle de lapuissance de l’écriture, indis-sociable de ce magnifiquemonolithed’acajououde chê-ne clair, équipé de tiroirs, par-fois habillé de cuir : le bureau.

Durantdeuxsiècles,cemeu-ble vénérable a symbolisé lepouvoir du lettré, du chef, del’ingénieur, du notaire ou dumédecin. Le bureau est unobjet, un espace, un lieu, unmythe. A tel point que lebureau, le burlingue ont aussidésigné, en langagepopulaire,le ventre de l’homme.

C’est tout cela qui vole enéclats aujourd’hui, comme la

plupart de nos certitudes for-géesdans l’atelier duXIXesiècle.Et pour des raisons similaires :l’objet et l’espace s’effacent enmême temps sous la doublepression du virtuel et du noma-disme. Que signifie un bureaude bois quand les tiroirs et lesdossiersnesontplusquedesicô-nes surunécran, quandonpeutaussi bien travailler dans unhall d’aéroport, sur son lit ou aucafé du coin?

Lasociétédeservicesinforma-tiquesAccenturea lancélemou-vement au début des années2000. Fini le bureau! Dumoinscette extension de soi-mêmeaux tiroirs débordants depapiers et de stylos, personnali-sée à l’extrême. Le nounours oula photo des petits se glissent sibien sur l’écran d’accueil de sonportable ou de son smartpho-ne…

Résultat,chezAccentureFran-ce, sur 5000collaborateurs,seulsquatreontencoreleurpro-pre bureau. Pour les autres, unetable au hasard et uneconnexion Internet suffisent.Les spécialistes appellent cela ledesk share.

Après la fin du local indivi-

duel, détrôné par l’open space,voici donc venir le crépusculedu bureau personnel. Avant ladernièreétape, ladispersiondesemployéspermisepar letélétra-vail. Après tout, les outils infor-matiques autorisent toutes lescommunications à distance,toutes les collaborations. Tou-tes?Pourquoi,alors,unesociétéaussibranchéesur lamodernitéInternet que la société califor-nienne Yahoo! aurait-elle, auprintemps, intimé l’ordreà tousses télétravailleurs de revenir«au bureau»? Pour retrouverl’efficacitéet l’originalitédu tra-vailler-ensemble.

Car l’entreprise n’est pas unesimple accumulation decontrats de travail. Elle est,avant tout, un lieu de créationcollective.Pendantquel’onsup-primelesbureaux,onréinventedes lieux nouveaux propices àl’épanouissementetà larencon-tre. Finalement, la transforma-tion du bureau illustre le para-doxe absolu d’une société pro-fondément individualiste etcomplexe,dont la surviedépen-dra de sa capacité à réinventerde nouveaux collectifs.p

LIRE PAGES8 ET9

«Il faut convaincreles femmesde se dirigervers lesmétiersdunumérique»DirectricedugroupeEconocom,VéroniqueDiBenedettoévoquesonparcourset lanécessitéd’entraînerplusde femmesversl’entrepreneuriatnumérique.LIREPAGE11

De l’audace,MmeMerkel!Pour l’économisteJean-PierrePetit, ilmanqueà lachancelièreallemande,quiest favoritedesprochainesélections,prévues le22septembre, l’ardeurréformatriceetunevraievisioneuropéennepour s’élever auniveau de ses prédécesseurschrétiens-démocrates, KonradAdenauer et HelmutKohl.LIREPAGE14

j TAUX FRANÇAIS À 10 ANS2,50%

Un hors-série du Monde, 100 pages

7,50€ en vente chez votre marchand de journaux

J PÉTROLE 113,86 $ LE BARIL

PERSPECTIVE | par Philippe Escande

Requiempourunburlingue

LenouveauvisagedeYahoo!

L’ÉCLAIRAGE

Le Japonn’arrivepasàtourner lapageFukushima,Tepcos’enfonce

J DOW JONES 14 810 PTS –0,21%

J EURO-DOLLAR 1,3217

MANAGEMENT

Et si, sous la houlette de MarissaMayer, sa nouvelle patronne depuisjuillet2012, Yahoo! était en passe derenaître. Certains analystes, qui sui-

vent le groupe américain, en ont le senti-ment; ils évoquentun«effetMayer».

Visuellement, cela va d’abord se traduirepar un nouveau logo. Celui-ci sera dévoilémercredi 4septembre, au terme d’une cam-pagnedepromotionquiauraduréunmois.

Mais la relance de Yahoo!, à laquelle s’estattachée MmeMayer, l’ancienne «employée

numéro20» de Google, dépasse cet aspect«cosmétique». Elle commence à se traduiredans les chiffres. Alors qu’il voyait ses reve-nus, quasi exclusivement issus de la publici-té et donc directement liés au trafic, s’effon-drer depuis quelques années, le portailrecommence à attirer les internautes. SelondesdonnéespubliéesparComscore finaoût,il a enregistré une fréquentation supérieureàcelledeGoogleen juilletauxEtats-Unis.

Pourautant, etmêmesi le coursdeBoursea bondi de 85% en un an, Yahoo! n’est pas

tout à fait sorti d’affaires. La bonne pressedontbénéficie le groupe auprèsdes investis-seurs tient en effet pour partie à la valorisa-tion de ses parts dans AliBaba, le géantchinoisducommerceen ligne.

Au deuxième trimestre, le bénéfice netacertes augmenté de 46% par rapport à lamêmepériodede2012,maislechiffred’affai-res a reculé de 7%. Surtout, Yahoo! reste enretardsur l’utilisationdumobilepar rapportàGoogleouàFacebook.p

LIRE PAGE4

tLe site américain changede logo.Mais, surtout, il donnedes signesde redressement avecuneaudience enhausse

OFFRESD’EMPLOICHAQUE LUNDIPAGES 12 ET 13

tCeweek-end,unniveau très élevéde radioactivité a étédétecté surun réservoir deFukushima, sansquel’opérateurdela centrale puisse enexpliquer les causes

tTepcoestdeplusenplus critiquéepour sa gestionde lapire catastrophenucléairedepuisTchernobylLIRE PAGE3

Audiences aux Etats-UnisMillions de visiteurs d’août 2012 à juillet 2013

196192

179

170

164

187

Yahoo!

Google

Microsoft

Inspection par l’Autoritéjaponaise de régulationnucléaire du site Tepco

de Fukushima, le 23août.NUCLEAR REGULATION/AFP

Mardi 3 septembre 2013

Cahier du «Monde »N˚ 21344 datéMardi 3 septembre 2013 - Nepeut être vendu séparément

Page 2: ECO - 03 Septembre 2013

plein cadre

CarlIcahn,laterreurdeWallStreetLeraideraméricain,quis’est invitéaucapitald’Applecetété,doit rencontrerlePDG,TimCook,pour luiexpliquercequ’il attenddelui

LA DEVISE DUMILLIARDAIREAMÉRICAIN :«SI VOUSVOULEZ UNAMI, PRENEZUN CHIEN»

L’AGENDAMARDI 3 SEPTEMBREEducationRentrée scolaire.RetraitesMeetingde la CGT àNantes sur les retraites.Le 4 àMontpellier, le 5 àAubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 9 à Lyon.EastmanKodak Sortie définitivede la procéduredefaillite de la sociétéqui avait déposé le bilan début 2012,aubout de cent trente et un ansd’existence.ElevageTech-Ovin, Salonbisannueldes professionnelsdumouton, à Bellac (Haute-Vienne) (jusqu’au 5).www.techovin.com

MERCREDI 4 SEPTEMBREJordanieDéplacementd’unedélégationduFondsmonétaire international chargéed’évaluer les perfor-mancesdupays dans le cadre dupland’aide de 1,51mil-liardd’euros accordé àAmmanen août2012.Samsung La société sud-coréenneprésente, à Berlin, laGalaxyGear, unemontremultifonction connectée, et la«phablette»GalaxyNote III, un appareil hybride entrela tablette et le smartphone.Electronique IFA, Salonmondialde l’électroniquegrandpublicetde l’électroménager,àBerlin (jusqu’au 11).Etats-UnisPublicationdu Livrebeigede la Fed (banquecentrale américaine).ChevalDébutdes ventesdeprès de 535 yearlingstrotteurs, à Deauville (jusqu’au6).Unioneuropéenne La Commissioncommunique surle systèmebancaireparallèle et présenteunprojet deréglementationdes fondsmonétaires.http://europa.eu/newsroom/calendar/RésultatsNeopost (2e trimestre).

JEUDI 5 SEPTEMBREG20 Sommet à Saint-Pétersbourg (et 6).LogementAnnonces sur la rénovation thermiquedeslogementspar lesministres de l’écologie et de l’énergie,PhilippeMartin, et du logement, CécileDuflot.Indicateurs économiques Indicede l’OrganisationdesNationsuniespour l’agriculture et l’alimentationsur les prix alimentairesdans lemonde; chiffresdu chô-mageau 2e trimestre duBureau internationaldu travailet indicateurs sur lemarchédu travail (Insee).BruxellesRéuniondu conseil des gouverneursde laBanque centrale européenne.Cartes à puceGemaltodévoile sonprochainplan stra-tégiquepour la période 2013-2017.

VENDREDI 6 SEPTEMBREGoodyearAudience en référé àNanterre duCEdeGoo-dyear pourobtenir l’annulationduplande sauvegardede l’emploi des salariés de l’usined’Amiens-Nord.TransportsAttributionde la délégationde servicepublicmaritime2014-2023entreMarseille et les sixports de Corse, lors de la sessionde l’Assemblée territo-riale de Corse.Etats-UnisPublicationdes statistiquesde l’emploipour lemois d’août.Indicateurs économiques Enquêtede conjoncturedesménages aumois d’août (Insee).

SAMEDI 7 SEPTEMBREOlympismeCérémonied’ouverture àBuenosAires dela 125e sessionduComité international olympique, du 7au 10. Annoncede la villehôte des Jeuxolympiquesd’été 2020 (Istanbul, TokyoouMadrid).

DIMANCHE 8 SEPTEMBREAgricultureRéuniondesministresde l’agriculture etde la pêchede l’Union européenne (jusqu’au 10).

LUNDI 9 SEPTEMBREOMC Le nouveaudirecteur général de l’Organisationmondialedu commerce, RobertoAzevêdo, présente sonprogrammedevant le conseil général.Unioneuropéenne Sessionplénière duParlementeuropéen (jusqu’au 12).JaponTokyoannonce le chiffre réviséduproduit inté-rieurbrutdu2e trimestre. Le chiffreprovisoire indiquaitunehaussede0,6%par rapportau 1ertrimestre.Entreprise Journée desTalents de la créationd’entre-prise, auministèrede l’économie et des finances. Ate-liers, débat («La findumythede l’entrepreneur super-héros»), conférence («Le crowdfunding: une alternati-vepour l’entrepreneuriat»). Remisedesprix duconcoursTalents de la créationd’entreprise.

NewYorkCorrespondant

Un dîner à 150milliards de dol-lars (113,45milliards d’euros)!OnnesaitpasencoresiCarlIca-hn invitera le PDG d’Apple,Tim Cook, dans sa «cantine»,

Il Tinello, un restaurant italien situéà troisblocs de ses bureaux deManhattan, ni s’illui recommandera la Pasta all’«Icahn», laspécialitémaison.Maisonpeutdéjàimagi-ner que le menu de ce rendez-vous pro-grammédans les prochains jours pourraitrestersur l’estomacdusuccesseurdeSteveJobs. CarApple est la dernière cible endateduredoutableraider.CarlIcahnestimequel’entrepriseest sous-évaluéeet compte fai-repressionsursonpatronpouryremédier.

Cent cinquante milliards de dollars,c’est, selon Carl Icahn, le montant quedevrait débourser Apple pour racheter sespropres actions, dans le but, ensuite, de lesannuler et d’accroître mécaniquement lapart des actionnaires au capital de l’entre-prise.A commencerpar celledeCarl Icahn,quiamis cetété 1,5milliarddedollarsdansApple.Enclair, fautedeprojetd’investisse-mentàgrandeéchelle,lefabricantdel’iPho-ne doit rendre aux actionnairesunepartiedesbénéficescolossauxaccumuléscesder-nièresannées.

QuandCarl Icahn,77ans, tientuneproie,il ne la lâche plus. Pour situer le personna-ge, il est l’unde ceuxqui ont inspiréOliverStonepour son filmWall Street, tourné à lafin des années 1980. L’ignoble GordonGekko, joué par Michael Douglas, c’est unpeuCarl Icahn.«Le» raiderparexcellence.

Voilà plus de quarante ans qu’il écumeWall Street, traquant les entreprises quiont tendance à s’endormir sur leurs lau-riers.Sontableaudechasseestimpression-nant, et finirait presque par se confondreavec l’indice Standard &Poor’s500. TWA,RJR Nabisco, Texaco, Phillips Petroleum,WesternUnion,Viacom,TimeWarner,Gen-zime,Yahoo!,Motorola.

Depuisdesmois,Carl IcahnbatailleavecMichael Dell, le fondateur de l’assembleurd’ordinateurs, dont il conteste la décisionde retirer la société de la cote. Ouvrir plu-sieurs fronts simultanémentne lui faitpaspeur: il est aussi à l’œuvre chez le distribu-teur d’alimentspour la santéHerbalife, ouencore le fabricantdeplates-formespétro-lières,Transocean.Enmoinsdedeuxans, ils’est lancé dans une quinzaine de bataillesdece genre.Dans ce contexte,Applepasse-raitpresquepourbusinessasusual.

«Le scénario est toujours lemême, expli-que un lobbyiste, qui a travaillé pour plu-sieurs entreprises ciblées par Carl Icahn. Ilprend une part significative du capital, onluiproposeunsiègeauconseil, ilcommenceàposerdesquestions,metlePDGsurlasellet-teet,ensuite,c’esttoutleconseilquifinitpars’interroger.»Pas trèsurbain,mais…effica-ce. Ce que Carl Icahn ne supporte pas, cesont les conseils d’administration passifs,tropcomplaisantsavec lesPDGnégligents.«Les conseils et les managements tuent cepays, dénonçait-il dans un entretien auWall Street Journal en 2008. Certainsconseils sontd’une tellemédiocritéque celaendevientrisible.Jen’aiplusbesoinderegar-der “Saturday Night Live” [l’émission dedivertissement de NBC], il me suffit de sié-gerà certainesde ces réunions.»

Cespetitesphrasesbiensentiesfontpar-tiedesastratégiepourdésarçonnerl’adver-saire. Retranché dans son QG, au 47e étageduGeneralMotors Building, sur la Ve Ave-nue àNewYork, il ne laisse rien auhasard.Secondépar un commandod’une vingtai-ne d’avocats et d’analystes, il épluche lescomptes des sociétés ciblées. Une fois surdeux, il trouve lui-mêmeses«victimes».

Maniaque, il ne supporte pas que l’ontoucheàsonbureau,déteste lesmémosoulesmailsetpréfèreparlerdirectementàsesinterlocuteurs. Derrière ses épais sourcilsse cache, comme il dit de lui-même, «unobsédé, undroguédu travail»,mêmesi, detemps en temps, il passe quelques joursdans sa maison d’East Hampton, au norddeNewYork, ou dans celle d’Indian Creek,en Floride, avec sa seconde femme, Gail,son ancienne assistante. Dans le couloirqui mène à son bureau, un Meissonierreprésentant la bataille de Friedland metengardelevisiteur.LadevisedeCarl Icahn:

«Si vousvoulezunami,prenezunchien.»Avant d’être la terreur de Wall Street,

Carl Icahn passe son enfance dans leQueens,àNewYork,entreunemèreinstitu-trice etunpère chanteurdansunesynago-gue,quiveutqu’il fassemédecine.Mais, aubout de deux ans, il abandonne ses étudespourfairesixmoisd’arméeoùilécumesescamaradesdechambréeaupoker.

DiplômédePrinceton enphilosophie, ildécidepourtant de commencer sa carrièreà Wall Street en 1961, en bas de l’échelle,chezun courtier, Dreyfus Corp. Grâce à uncoup de pouce financier de son oncle, ilachète un siège à Wall Street, c’est-à-direune licence pour faire du courtage. Entre-temps, il apprend toutes les ficelles dumétier, qui lui permettront d’accumulerune fortune évaluée à 20milliards de dol-larspar lemagazineaméricainForbes.

Il gagne sa réputationd’«homme leplusavide de la terre» en s’attaquant à TWA, en1985. La compagnie aérienne est alors à ladérive. Il prend d’assaut la présidence duconseild’administration,organiseleschar-rettes de salariés, taille à la hache dans lesdestinations desservies et siphonne lefonds de pension de la société. «Il nous aviolés et laissés pour morts», accuse unereprésentante syndicale, citée par Busines-sweek. Sans lui, rétorque-t-il, TWA n’auraitpas tenusixmoisdeplus.

C’estde ces situationscompliquéesqu’ilfaitsonmiel.«Ilachètelaplu-part du temps au plus mauvaismoment du point de vue du mar-

ché, lorsque la situation n’a aucune raisonde s’améliorer, raconte un banquier, sousle couvert de l’anonymat. Plus la sociétéest délaissée,mieux c’est pourCarl Icahn.»

Bien sûr, il y a eu des échecs retentis-sants, comme le loueur de vidéos Bloc-kbuster, dans lequel il a englouti 185mil-lions de dollars, ou bien encore le produc-teur et éditeur Marvel. Malgré tout, leschiffres parlent d’eux-mêmes: selon For-bes, depuis 2000, la performance d’IcahnEnterprises s’élève à 840%, contre 250%pour Berkshire Hathaway, la société deWarrenBuffett.

Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? Son job est laseulechosequi l’amusedanslavie. Il vientde vendre son yacht de 53mètres : il s’yennuyait. Sa société n’a jamais eu autantdecashàsadisposition,alors il s’endonneà cœur joie. Comme une seconde jeu-nesse, que trahit son nouveau look à lamode avec sa barbe de trois jours et sonrécent joujou, Twitter, dont il s’est servipour annoncer sa charge contre Apple.Quoi demieux pour terminer ce fameuxdînerque de croquerunepomme? p

Stéphane Lauer

16février 1936NaissanceàNewYork.

1957Diplôméen philosophieà l’université dePrinceton.

1961Commence sa carrière àWall Street comme«broker».

1968Création d’Icahn&Co, spé-cialisé sur le trading des options.

1978Prises de participationsdans différentes sociétés cotées.

Mars2013Bataille avecMichaelDell pour empêcher le retraitdeDell de la cote.

13aoûtUn tweet annonceson entrée au capital d’ Apple.

Carl Icahn auWorld Business Forum, àNewYork. Depuis plusde quarante ans, l’investisseur traque les entreprisesqui ont tendance à s’endormir sur leurs lauriers. MARK LENNIHAN/AP

LE RENDEZ-VOUSL’électroniquegrandpublicfaitsarentréeDU MERCREDI 4 AU MERCREDI 11 SEPTEMBRE

C ’est à l’IFA, la grand-messe berlinoise de l’électroniquegrandpublic, que les grandsnomsdu secteur des nouvel-les technologiesfont leurrentrée.Après leConsumerElec-

tronicsShowdeLasVegas (Nevada)en janvieret leMobileWorldCongressdeBarceloneenfévrier,l’IFAestletroisièmeplusimpor-tantsalondusecteur.Si,en2012,lastarétait laSmartTV,unetélé-vision intelligente connectée à Internet, en 2013, tous les yeuxdevraientêtrerivéssurlaSmartWatchdeSamsung.Unemontreconnectéeque le coréendevrait présenter lors d’une conférencedepresseévénement,mercredi4septembreausoir.A l’instardel’iWatchd’Appledontlasortieresteencorehypothétique,lamon-tre de Samsung devrait être directement reliée au smartphonepar la technologiebluetooth.Ellepourraitparexempleprévenirl’utilisateurde l’arrivéed’une-mail,d’unSMSouencore luinoti-fier lesappelsmanqués.OutreSamsung,d’autresgéantscommeSony,PanasonicouencoreLGdevraienteuxaussiannoncerl’arri-vée de nouveaux produits. Apple devrait, lui, dévoiler le trèsattendu successeur de l’iPhone5, dont la sortie est prévue le10mars2014.p SarahBelouezzane

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économie&entreprise

Notice is hereby given that on 18 July 2013 an Application was made under section107 of the Financial Services and Markets Act 2000 (the “Act”) in the High Court ofJustice, Chancery Division, Companies Court in London by Friends Life CompanyLimited (“FLC”), Friends Life WL Limited (“FLWL”), Friends Life and Pensions Limited(“FLP”) and Friends Life Limited (“FLL”) for Orders under section 111 of the Actsanctioning a Scheme (the “Scheme”) providing for the transfer to FLP of the entirelong term insurance business (as defined in the Act) of FLC and part of the long terminsurance business (as defined in the Act) of FLWL and providing for the transferto FLL of part of the long term insurance business (as defined in the Act) of FLWLand making ancillary provision in connection with the Scheme pursuant to sections112 and 112A of the Act. Copies of the report on the terms of the Scheme preparedby an Independent Expert in accordance with section 109 of the Act (the “SchemeReport”), a guide containing a statement setting out the terms of the Scheme and asummary of the Scheme Report and the Scheme document may be obtained freeof charge by calling 0808 168 6177 or writing to the Insurance Business TransferDepartment, PO Box 547, Bristol, BS34 9EB. These documents, and other relateddocuments including actuarial reports, are available on the website of Friends LifeGroup plc at www.friendslife.co.uk/transfer2013.

The Application is due to be heard before a Judge of the Chancery Division ofthe High Court at 7 Rolls Building, Fetter Lane, London EC4 1NL on 3 December2013. Any person (including any employee of FLC, FLWL, FLP or FLL) who thinksthat he or she would be adversely affected by the carrying out of the Schemehas a right to attend the hearing and express their views, either in person or bylegal representative. It would assist the process if anyone wishing to do so couldinform Herbert Smith Freehills LLP, the solicitors acting for FLC, FLWL, FLP andFLL, in writing at the address below as soon as possible and preferably before26 November 2013, setting out their reason why they would be adversely affected.

Any person who alleges that they would be adversely affected by the Scheme butdoes not intend to attend the hearing may make representations about the Schemeby giving written notice of such representations to Herbert Smith Freehills LLP inwriting at the address below as soon as possible and preferably by close of businesson a date not less than five days before the date of the hearing, setting out why theybelieve they would be adversely affected.

Dated 2nd September 2013

Herbert Smith Freehills LLP (ref 6489/8418)Exchange House,Primrose Street,London EC2A 2EG.

IN THE MATTER OF FRIENDS LIFE COMPANY LIMITEDand

IN THE MATTER OF FRIENDS LIFE WL LIMITEDand

IN THE MATTER OF FRIENDS LIFE LIMITEDand

IN THE MATTER OF FRIENDS LIFE AND PENSIONS LIMITEDand

IN THE MATTER OF THE FINANCIAL SERVICES AND MARKETS ACT 2000

Claim No. 4839 of 2013Legal Notice

Il est notifié par la présente que, le 18 juillet 2013, une requête a été déposée au titrede la section 107 de la Financial Services and Markets Act 2000 (la « Loi ») auprèsde la High Court of Justice, Chancery Division, Companies Court située à Londres, parFriends Life Company Limited (« FLC »), Friends Life WL Limited (« FLWL »), FriendsLife and Pensions Limited (« FLP ») et Friends Life Limited (« FLL ») pour obtenir lesdécisions judiciaires, visées à la section 111 de la Loi, approuvant un projet (le « Projet») prévoyant la cession à FLP de la totalité de l’activité d’assurance à long terme (telleque définie par la Loi) par FLC, et d’une partie de l’activité d’assurance à long terme(telle que définie par la Loi) par FLWL, et prévoyant la cession à FLL d’une partie del’activité d’assurance à long terme (telle que définie par la Loi) par FLWL et établissantune disposition accessoire en rapport avec le Projet, conformément aux sections 112et 112A de la Loi. Des copies du rapport sur les termes du Projet élaboré par un expertindépendant conformément à la section 109 de la Loi (le « Rapport sur le Projet »),une brochure contenant une déclaration énonçant les termes du Projet ainsi qu’unrécapitulatif du Rapport sur le Projet et du document du Projet, peuvent être obtenusgratuitement en appelant le 0044 1772 840021, ou en écrivant au Insurance BusinessTransfer Department, PO Box 547, Bristol, BS34 9EB, UK. Ces documents, ainsi qued’autres documents associés comprenant des rapports actuariels, sont disponibles sur lesite Internet de Friends Life Group plc, à l’adresse www.friendslife.co.uk/transfer2013.

La requête doit être entendue le 3 décembre 2013 devant un juge de la Chancery Divisionde la High Court au 7 Rolls Building, Fetter Lane, Londres EC4 1NL, UK. Toute personne(y compris tout employé de FLC, FLWL, FLP ou FLL) qui estime qu’elle serait affectée demanière négative par l’exécution du Projet, est en droit d’assister à l’audience et d’exprimerson point de vue, que ce soit en personne ou par l’entremise d’un représentant légal. Laprocédure serait facilitée si toute personne souhaitant faire valoir ce droit pouvait informerpar écrit Herbert Smith Freehills LLP, les avocats représentant FLC, FLWL, FLP et FLL, àl’adresse indiquée ci-dessous, le plus tôt possible et de préférence avant le 26 novembre2013, en précisant la raison pour laquelle elle serait affectée de manière négative.

Toute personne prétendant qu’elle serait affectée de manière négative par le Projet maisqui ne prévoit pas d’assister à l’audience peut présenter ses observations concernantle Projet en remettant une notification écrite desdites observations à Herbert SmithFreehills LLP, à l’adresse indiquée ci-dessous, le plus tôt possible et de préférence avant lafermeture des bureaux au moins cinq jours avant la date de l’audience, précisant la raisonpour laquelle elle estime qu’elle serait affectée de manière négative.

En date du 2 septembre 2013

Herbert Smith Freehills LLP (réf 6489/8418)Exchange HousePrimrose StreetLondon EC2A 2EG UK

CONCERNANT FRIENDS LIFE COMPANY LIMITED- et -

CONCERNANT FRIENDS LIFE WL LIMITED- et -

CONCERNANT FRIENDS LIFE LIMITED- et -

CONCERNANT FRIENDS LIFE AND PENSIONS LIMITED- et -

CONCERNANT LA FINANCIAL SERVICES AND MARKETS ACT 2000

Requête No. 4839 de 2013Annonce légale

TokyoCorrespondance

O ù va Tepco ? Difficile derépondre à cette question,tantlacompagnied’électri-

cité de Tokyo paraît de moins enmoins crédible et de plus en plusdépassée par les événements à lacentralede Fukushima.

Depuis l’aveu le 22 juillet – aulendemaindesélectionssénatoria-lesetaprèsplusdedeuxannéesdedénégation – de fuites quotidien-nes de 300tonnes d’eau contami-née dans l’océan, pas un jour nepassesans l’annoncedenouveauxproblèmes à la centrale ravagéepar le séisme et le tsunami demars2011.

Samedi 31 août, l’entrepriseadmettait que des niveaux deradiation élevés avaient été enre-gistrés à proximité de réservoirsde stockage d’eau contaminée,

sans pouvoir en expliquer la cau-se. Le niveau de radioactivité d’unréservoir – suffisant pour tuer enquatre heures toute personne quiy serait exposée – s’est avéré dix-huit fois supérieur à celui mesuréil y a dix jours.

Ces dernières révélations illus-trentunenouvelle fois lesdifficul-tésdeTepcoàgérerlapirecatastro-phenucléairedepuis Tchernobyl.

Lundi 2 septembre, ShunichiTanaka, le président de l’Autoritéderégulationdunucléaire(ARN),aqualifiélasituationàlacentralede«particulièrement grave». «Noscraintes deviennent réalité», a-t-ilajouté en évoquant les dernierschiffresde la radioactivitéet appe-lantTepcoàtravaillerpour«identi-fier les risques à venir» afin de neplus être pris audépourvu.

Ses remarques suivent les criti-ques formulées par le gouverne-ment, qui a nationalisé l’entrepri-se en juillet 2012 en y injectant1000milliards de yens (7,7mil-liardsd’euros), et par les pêcheurs,inquietspour leur activité.

Le 26juillet, Dale Klein, invitépar le Japon à diriger la commis-sion créée en 2012 pour la réformedu nucléaire, avait critiqué la ges-tion de la catastrophe. «Vous nesavezpas ce quevous faites», avaitlancé l’ancien dirigeant de la com-mission américaine de régulationdu nucléaire au directeur généralde Tepco, Naomi Hirose. Avant dedonner son verdict : «C’est plus del’incompétencequedeladissimula-tion.»

Aujourd’hui, 91% des Japonaissouhaitent que le gouvernementgère directement la reprise enmainde Fukushima.

C’est dans ce contexte que le28août, Hirohiko Izumida, le gou-verneurdudépartementdeNiiga-ta (nord), a appelé à « la liquida-tion » de l’entreprise. Ancienexpertdel’énergieauministèredel’économie, du commerce et del’industrie (METI), M. Izumida ades«doutes sérieux sur la capacitéde Tepco à gérer des centralesnucléaires».

Il se prononce contre le redé-marrage de la centrale nucléairedeKashiwazaki-Kariwa, installéeàNiigata, sur lequel Tepco comptepour améliorer une situationfinancière délicate. Ses ventes ontatteint 5 976milliards de yens(46milliards d’euros) à l’exercice2012-2013 clos finmars, et ses per-tes nettes 685milliards de yens(5,3milliards d’euros). L’arrêt desréacteurs nucléaires l’a obligée àaugmenterlaproductiond’électri-cité de ses centrales thermiques,ce qui a fait bondir la facture descombustibles fossiles. Si Kashiwa-zaki-Kariwa ne redémarre pas, lacompagnie pourrait devoir aug-mentersestarifsde8,5%à10%dèsjanvier2014.

La situation actuelle de Tepcocontrasteavecl’avant-Fukushima.L’entreprise, créée en 1951 après laprivatisation du secteur de l’élec-tricité, occupait alors une placeenviable au Japon et faisait partiedes premières compagnies mon-diales d’électricité.

Outre unmonopole régional etd’importants budgets publicitai-res – notamment pour le nucléai-re, l’unedesespriorités–, elle étaitl’undesgroscontributeursduKei-danren, la puissante fédérationpatronale japonaise. Depuis 1990,elle y disposait d’un poste de vice-président. L’actuel dirigeant del’organisation, Hiromasa Yoneku-ra,étaitd’ailleursunprochedeTsu-nehisa Katsumata, président deTepco jusqu’en juin2012.

L’entreprise au cœur du «villa-ge nucléaire» nippon – très criti-qué après Fukushima pour saculture opaque et la collusionentre industriels, universitaires ethauts fonctionnaires – n’a jamaissu se départir d’une certaine arro-gance. La manière d’appréhenderles incidents de Fukushima en estla triste illustration. Et, depuis ledébut de la catastrophe, dont larésolution prendra au minimum

quarante ans et pourrait coûter44milliards d’euros, son attituden’a guère changé.

Le 20 juin 2012, l’entreprise aremissonproprerapportd’enquê-te sur la catastrophe. Conclusion:elle n’avait quasiment rien à sereprocher.Toutétaitde la fautedugouvernement qui s’étaitmêlé decequi ne le regardait pas.

Les dirigeants de l’entrepriseniaient avoir dissimulé la moin-dre information,expliquaientquepersonnen’avait imaginé la possi-bilité d’un tel tsunami et affir-maient n’avoir jamais voulu éva-cuer le site aumomentdudrame.

Ils prétendaient égalementavoir envoyé dès le 13mars (deuxjours après le début de la crise) du

personnelàNamie,villeprochedelacentrale,pourexpliquerlasitua-tion. Une affirmation contestéepar le maire de la municipalité,TamotsuBaba.

Les autres rapports sur la catas-trophe de mars2011 sont venusdémonter son argumentaire. Le23juillet2012,uneétudegouverne-

mentaledéploraitune«tropgran-deconfiance»dansle«mythedelasûreté» des installations nucléai-res. Quelques jours auparavant, lacommission parlementaire(Naiic) avait critiqué Tepco pouravoir«évitédejouer latransparen-ce» et avait noté que le milieu dunucléaire connaissait, dès 2006, lerisque de rupture d’alimentationélectrique – principale cause de lacatastrophe – en cas de tsunami àFukushima.

Ces critiques rappellentqu’avant mars2011 Tepco avaitdéjà été ciblée pour ses dissimula-tions. En 2007, la défunte NISA,l’Agence de sûreté industrielle etnucléaire, aujourd’hui remplacéepar l’ARN, signalait qu’entre1978

et 200297 incidents, dont 19 jugés« critiques», avaient été cachésaux autorités. Ces affaires concer-naient les dix compagnies d’élec-tricité japonaise, mais Tepco étaitla plus critiquée.

En juillet 1987, la compagnieétait de nouveaupointée du doigtpour des retards d’informationsur un incendie et une fuiteradioactive à la centrale deKashiwazaki-Kariwa,aprèsunséis-medemagnitude6,8.

De quoi douter de l’engage-ment pris par l’entreprise enmai2012 de créer une «nouvelleTepco»,«assumantsesresponsabi-lités» et «développant une culturede la transparence». p

PhilippeMesmer

196 sites de productiond’électricité

SociétéCompagnie d’électricitéde Tokyo (Tepco), l’une des dixcompagnies japonaises.

Création 1ermai 1951.

PrésidentKazuhikoShimokobe.

Directeur généralNaomiHirose.

Capital 1400,9milliards de yens(10,8milliards d’euros).

Nombre de clients au 31mars201228,78millions de9départe-ments, dont Tokyo.

Ventesd’électricité à l’exercice2012-2013 269033GWh.

Nombre de sites de productiond’électricité 196, dont 7 réac-teurs nucléaires à la centrale deKashiwazaki-Kariwaet 4 à la cen-trale de Fukushimadai-ni. Endom-magés le 11mars 2011, 4 des 6réacteurs de la centrale Fukushi-maDai-ichi ne sontplus comptabi-lisés.

Nombre d’employés37231.

Record de production64,3gigawatts, le 24juillet 2001.

91%desJaponaissouhaitent

quelegouvernementgèredirectementlarepriseenmaindeFukushima

L’Autoritéderégulationdu

nucléaireaqualifié lasituationàlacentralede«particulièrement

grave»

Pour la deuxième fois depuis lacatastrophe de Fukushimademars2011, le Japon va s’éclairersans nucléaire. Les deux seulsréacteurs, sur 50, en servicedepuis juin2012 doivent en effetêtre arrêtés pour une inspectionde routine. La procédure est nor-male, l’Archipel imposant,depuis treizemois, de telles ins-pections pour tout réacteur enfonction.

Le premier a été stoppé ce lundi2septembre. Le second le serale 15. Tous les deux sont instal-lés à la centrale d’Oi, dans ledépartement de Fukui (centre-ouest). Gérés par la Compagnied’électricité duKansai, ils reste-ront à l’arrêt pour une duréeindéterminée.Avant la catastrophe, le nucléai-re générait 28%de l’électricitédu Japon.

Tepco,deladissimulationàl’«incompétence»Desniveauxélevésderadiationontétédétectés ceweek-endàFukushimasansque l’opérateurpuisse lesexpliquer

Le Japon à nouveau sans nucléaire

Des affiches «Stop radiation, eau contaminée», devant le siège de Tepco, à Tokyo,mercredi 28août. ISSEITO KATO/REUTERS

30123Mardi 3 septembre 2013

Page 4: ECO - 03 Septembre 2013

Disparition LejournalistebritanniqueDavidFrostestmort

Lavoixdel’Angleterrecathodique

techno&médias

LondresCorrespondant

S ir David Frost, qui est mortsamedi 31 août à l’âge de74ans d’une crise cardiaque

sur le paquebot de croisièreQueen-Elizabeth, a été une légen-de cathodique des deux côtés del’Atlantique.

Ce filsdepasteurméthodistededescendance huguenote, né dansle Kent, dans le sud-est du Royau-me-Uni, a régné non seulementsur le prime time de la télévisionbritannique mais aussi américai-ne.Lemaîtreetpionnierde l’entre-tien «musclé» de personnalités ainterviewétouslespremiersminis-tres britanniques entre 1964 et2010 et les présidents américainsentre1969 et 2008.

Lors de ses études à Cambridge,David Frost se distingue dans lecafé-théâtre. Les adeptesdu stand-updynamitent l’establishment enfaisant rire à partir du réel desSwinging Sixties, des Beatles, de laminijupe et de la libération desmœurs.Sonexpérienceducabaretétudiant le conduit en 1962 à laBBC,quilechargedeprésenterl’undes premiers programmes satiri-ques, «ThatWas theWeek itWas».

Diffusée le samedi soir à heurede forte écoute, l’émission loufo-que démolit tout ce qui lui tombesous la main, avec une préférencemarquée pour les ténors du Particonservateur au pouvoir depuisdes lustres. A l’approche de l’élec-tion de 1964, dont le Labour estfavori, la direction du servicepublic prend peur et supprime leprogramme iconoclaste par soucid’impartialité. Le «MontyPython’s Flying Circus», qui fait

sauter tous les codes de bonneconduiteà latélévision,estétroite-mentassocié à cette expérience.

Fort de sa notoriété, l’interroga-teur acerbe et pénétrantmais tou-jours affable crée le «David FrostShow», point de passage obligédesprésidents,premiersministreset autres célébrités. A partir de1969, leprogrammeestégalementréaliséauxEtats-Unis,oùilrencon-treunvif succès.

En 1976, l’ex-président RichardNixon,quiabesoind’argent,accep-te de s’expliquer pour la premièrefois sur le scandale du Watergatequi l’avait obligé à démissionneren1974.Enrisquanttoutesa fortu-

nesansattendrelescontratspubli-citaires, Frost avait payé600000dollars (454642euros),somme considérable à l’époque,pour l’emporter sur l’américaineCBS.

L’entretien en quatre parties,diffusé en 1977, est un événementmédiatique sans précédent quirecueille une audience planétairede plus de 40millions de téléspec-tateurs. David Frost met KO l’an-cien locataire du bureauOvale quiprésente ses excuses : «J’ai laissétombermesamis, j’ai laissé tomberle peupleaméricain.»

«Nixon était une énigme, unhomme fascinant, dira par la suiteDavid Frost,on était allés bien plusloin que prévu.» La joute téléviséeest immortalisée au cinéma dansle film Frost/Nixon réalisé par RonHoward,sortien2008,dans lequelFrankLangella interprèteNixonetMichaelSheen(quitenait le rôledeTonyBlairdansTheQueen) le jour-naliste.

Avec sa voix de thé verveine,sonrythmedécontracté,sondemi-sourire et samise toujours élégan-te, David Frost est propulsé au fir-mament de sa profession. Il estdésormais un générique à lui seul.Sa société de production devientunpetit empirede l’audiovisuel etde l’édition.

DavidFrost,quia,en1968,parti-cipéà la créationde«LondonWee-kend Television», la station com-merciale de la capitale, lance«TVAM», la télédumatin,en1982.C’est un échec retentissant. A par-tir de 1993, date de son anoblisse-ment, l’intéressé présente «Break-fast with Frost » le dimanchematin à la BBC, qui fixe l’ordre dujour politique de la semaine àvenir.Mais,aufildesans, lejourna-liste star développe un genre plusretenu,moins incisif et davantagecomplaisant envers ses invités.Devant la chute de l’audience, la«Beeb» arrête l’émissionen2005.

Furieux de ce traitement, SirDavid se transfère avec armes etbagages chez Al-Jazira English, quiluioffreuntalk-show.«Sonprofes-sionnalisme, son charme et sonsens de l’humour nous manque-ront beaucoup», a déclaré la chaî-neqatarieà lasuitedudécèsdesonanimateurvedette. p

MarcRoche

L’entretienavecRichardNixon,diffuséen1977,recueilleune

audienceplanétairedeplusde40millionsdetéléspectateurs

I l s’agit de la deuxième plusgrosse opération de l’histoiredes télécommunications, et

elle pourrait bien être confirméelundi 2 septembre. Selon le WallStreet Journal, les opérateurs bri-tannique Vodafone et américainVerizonauraient trouvéunaccordpour la cession des parts du pre-mierauseconddans leurentrepri-se communeVerizonWireless.

Valoriséepar certainsanalystesà 130milliards de dollars (98mil-liards d’euros), la participation deVodafonedanslacoentreprisespé-cialisée dans lemobile sur lemar-chéaméricains’élèveà45%, le res-te étant la propriété deVerizon.

Celafaitplusieursannéesquecedernier tente de remettre la mainsur les parts de la société britanni-que,sanssuccès.Mais,assisautourde la table desnégociationsdepuisle 29août, les deux géants sem-blent avoir trouvé cette fois unaccord.Celui-cidevraitêtreannon-cédèsquelesdeuxconseilsd’admi-nistrationse seront réunis.

Pour l’instant, les détails exactsne sont pas connus mais l’accordsembleprévoirqueVodafonereçoi-ve60milliardsdedollarsennumé-raire, 60milliards de dollars enactions;les10milliardsrestantpro-venantd’opérationsdiverses.

Pourquoi concluremaintenantalors qu’un tel accord est sur latable depuis des années? Selon lesanalystes, lemomentseraitparfai-tement choisi pour les deuxgéants des télécommunications.

«Verizon est en position de for-ce, expliqueunanalyste.Soncoursde Bourse n’a cessé d’augmenterdepuis les six derniers mois et ses

taux d’emprunt sont assez bas.»Quant à Vodafone, il aurait voulusaisir une offre qui n’aurait peut-être pas été aussi intéressantedans le futur. « Ils semblent avoircompris que leur participationétait extrêmement bien valoriséeaujourd’huimaisqueladonnepou-vait changer. Lemarchéaméricainse porte certes très bien pour l’ins-tant. Mais s’il évolue dans le mau-vais sens, ils pourraient perdre del’argent», jugeun expert.

RecompositionSiVerizonaautantpoussépour

prendre le contrôle de la coentre-prise, c’estque le géantabesoinderéagir à un marché américain enpleine recomposition. Face à lui, iln’y a plus uniquement le masto-donteAT&Tmais aussi deuxpluspetits acteurs, Sprint et T-Mobile,qui deviennentplus agressifs.

Troisième opérateur du pays,Sprint vient d’être racheté par legroupe japonais Softbank qui n’apascachésesambitionssurlemar-ché américain. Sprint pourraitnotamment accélérer ses investis-sementsdanslaquatrièmegénéra-tion de téléphoniemobile et ravirdes abonnés à Verizon et AT &T,leadersdumarché.

«Verizon a besoin de contrôlerla totalité de la coentreprise car ils’agit de sa division mobile. Ilabesoin de flexibilité et de latitudepour réagir aux mouvements desconcurrents», noteunanalyste.

VerizonWireless,premieropéra-teur nord-américain, compte, enoutre, pour 60% des revenus deVerizonetpour laquasi-totalitédesa marge. Les dividendes issus de

cette division pourraient égale-ment permettre au géant améri-caind’assurerlepaiementderetrai-tes élevées àd’anciens salariés.

Vodafone est, lui aussi, trèsdépendant de ces dividendes.Après dix ans sans versement, legroupe britannique a reçu 4,5mil-liards d’euros en 2011 et 3,8mil-liards en 2012. Mais cette mannepourraits’arrêterdujouraulende-main. «Vodafone n’a aucun pou-voir décisionnaire. Si les verse-ments s’arrêtent, il n’a aucunmoyende changer la donne, dit unexpert.Dans ces conditions, il vautpeut-êtremieux vendre.»

Lacessions’inscriraitaussidansla stratégie menée ces dernièresannées par la société britannique:sedéfairedesparticipationsmino-ritairesquines’accompagnentpasd’un pouvoir décisionnaire et serecentrer sur l’Europe. «L’Asie sedéveloppe vite mais le revenumoyen par abonné demeure plusélevé sur le Vieux Continent»,remarqueunobservateur.

Vodafone pourrait par ailleursprofiter de cet argent frais pours’offrir un opérateur dans les paysoù il n’est pas installé, les valorisa-tions étant en ce moment plutôtbasses. Il pourrait, enfin, investirdansdesréseauxfixespourrenfor-cer son offre en Allemagne ou enEspagne par exemple. Le quadru-ple play (télévision, téléphonie,Internet,mobile) estunevraie ten-dance en Europe. Il permet de fer-rerlesabonnés.Or,vul’étatdumar-ché,«ilvautmieuxgardersesabon-nésque tenterd’engagnerdesnou-veaux», ironiseunexpert. p

S.B.

VerizonfinaliselaprisedecontrôletotaledesafilialemobileauxEtats-UnisL’américainpourraitpayer 130milliardsdedollars lapartdeVodafone

M ercredi 4septembre, lesinternautes du mondeentier découvriront le

nouveau logo de Yahoo!. Le géantaméricainduNetn’avaitpasmodi-fié son célèbre emblème depuisdix-huitans ; il en dévoilera unnouveau après une campagne depromotionqui auraduréunmois.

Trente jourspendant lesquels lasociété californienne a entretenule mystère et la curiosité en diffu-sant sur sa page Tumblr – la plate-forme de blogs qu’il a récemmentacquise–desvidéosmontranttou-tes sortesdenouvellesversionsdulogo parmi lesquelles se cachait lenouvel emblème.

Pas de changement drastiquepour le groupe (Yahoo! sera tou-jours identifié par sa couleur vio-lette et son point d’exclamation).Mais il y a une vraie volonté derajeunir l’imagedu site.

Et cette opération s’inscrit danslecadredesmultiplestentativesderedressement du groupe initiéespar son PDG, MarissaMayer. Arri-vée en juillet 2012, l’ancienne«employéenuméro20»deGoogles’estvuconfierlamissionderemet-tre sur les rails une firme autrefoisstar de la Silicon Valley, maisaujourd’huiendéshérence.

Yahoo!, portail de l’Internet–c’est-à-dire regroupantmessage-rie, informations généralistes,financières ou sportives, moteurde recherche,etc. –, n’arrive plusàattirer les internautes.

Résultat, ses revenus, qui sontquasi exclusivement issus de la

publicitéet sontdoncdirectementliés au trafic, s’effondrent depuisquelquesannées.

Pourtant,doucementmaissûre-ment, la tendance semble s’inver-ser. Les observateurs du secteurévoquentmêmeun«effetMarissaMayer». Ils en veulent pour preu-velaprogressionducoursdeBour-se de l’entreprise cotée sur le Nas-daq: +85%enunan.

StabilitémanagérialeDernier signe positif en date :

selon des chiffres publiés fin aoûtpar l’institut Comscore, les diffé-rents sites du groupe Yahoo! ontenregistréunefréquentationsupé-rieure à ceux de Google en juilletaux Etats-Unis. Les pages dumoteur de recherche ont été visi-tées 192,2millions de fois contre196,5 pour celles de Yahoo!.

«Marissa Mayer n’a pas ména-gé ses efforts depuis qu’elle est arri-vée à la tête de la société, souligneJamesDix, de la banqueWedbush.Elle a pris un certain nombre debonnes décisions qui commencentà porter leurs fruits et redonné augroupe une stabilité managéria-le.»Avantl’arrivéedel’ex-cadredeGoogle, Yahoo! avait vu se succé-der à sa tête pas moins de quatreprésidents endeuxans.

«MmeMayer a un profil techni-que ; elle a poussé les équipes derecherche de Yahoo! à recommen-cerà innover et s’est concentrée surla qualité des produits et des servi-ces offerts par le site aux internau-tes», ajoute l’analyste. «Un nou-

veau vent semble souffler sur lecampus du groupe, remarqueMartin Pyykkonen du courtierWedge Partners. Il fait à nouveaubony travailler.»

En un an, les équipes de Yahoo!ontnotamment rafraîchi ledesignde la paged’accueil du site, changél’ergonomiede lamessagerieet duservice d’échange de photos Flickret lancé une nouvelle applicationmétéo, saluée par les observateursdusecteur.

Pour séduire les internautes etattirer les annonceurs, MmeMayerestparailleurs«entraindeconclu-re des accords avec les chaînes detélévision américaines pour avoirle droit de rediffuser certains deleursprogrammesphares»,ditEle-niMarouli du cabinet IHS.

L’undesaccords lesplus remar-qués concerne le «SaturdayNight

Live», une émission humoristi-queextrêmementpopulairediffu-sée tous les samedis soir sur leréseauNBC.

«ChezYahoo!,onacomprisl’im-portancede la vidéo et du contenu.Ils sont enfin en train de suivre lestendances plutôt que d’attendrecomme ils avaient l’habitude de lefaire», commenteMmeMarouli.

AcquisitionsSelon l’analyste, le site se serait

même mis à vendre la totalité deses publicités grâce à un systèmeautomatiséd’enchères,à lamaniè-re de Google ou de Facebook.«Avant, ce n’était réservé qu’auxespaces qui n’avaient pas trouvépreneurs», relèveMmeMarouli.

En quelques mois, MmeMayeraaussi réalisé une douzaine d’ac-quisitions,principalementdesjeu-

nes pousses spécialisées dans lemobile, afin de s’adjoindre les ser-vicesdejeunesingénieurscréatifs.

Parmi ces start-up figure Tum-blr, une très populaire plateformede blogs fonctionnant comme unréseausocial et acquisepour 1mil-liard de dollars (755millions d’eu-ros). Cet achat-là inquiète certainsobservateurs.C’estcertesunesour-ce significative de trafic pour leportail, mais comment lamonéti-ser sans faire fuir les internautes,se demandent les analystes.

Yahoo! n’est donc pas encoretout à fait sorti d’affaires : « Endépit des efforts de MmeMayer, lasociétédemeureassezenretardsurlemobileparrapportàGoogleouàFacebook», tientàrappelerEdBar-ton, de Strategy Analytics. «Ils ontau moins un an de retard sur lemobile par rapport aux autres,

confirme MmeMarouli de IHS, cequi équivaut à presque une centai-ne d’années dans un secteur plustraditionnel.»

Par ailleurs, d’un point de vuefinancier, les efforts deMmeMayern’ont pas encore complètementpayé. Ainsi, au deuxième trimes-tre,legroupeacertesvusonbénéfi-ce net augmenter de 46% par rap-port à la même période de 2012,maislechiffred’affaires, lui,arecu-lé de 7%.

Il ne faut pas non plus oublier,rappelleM.Dix, que la bonnepres-se dont bénéficie Yahoo! auprèsdes investisseurs tient aussi à lavalorisationdesespartsdansAliBa-ba, le géant chinois du commerceen ligne. Les investisseurs atten-dentsurtoutdevoircequepeutfai-reMmeMayer sur ladurée. p

SarahBelouezzane

Yahoo!donnedessignesderedressementetchangedelogoLessitesdugroupeontétéplus fréquentésqueceuxdeGoogleen juillet auxEtats-Unis

Ex-cadre dirigeant de Google,MarissaMayer a pris les rênes de Yahoo! en juillet2012. CHRISTOPH DERNBACH/DPA

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6 0123Mardi 3 septembre 2013économie& entreprise

BerlinCorrespondance

L aconférencederédaction,lun-di 2septembre, s’annonçaitmouvementée au Spiegel,

l’hebdomadaire le plus influentd’Allemagne. C’est, en effet, la pre-mière que devait dirigerWolfgangBüchner, le nouveau rédacteur enchef. Or, avant même cette priseréelledefonctions,celui-ciasuscitéun tollé au sein de la rédaction enannonçant, le 21août, la nomina-tion comme adjoint de NikolausBlome, ancien vice-rédacteur enchefdeBild.

Cette première décision deM.Büchneraétévécuecommeuneprovocation par nombre de rédac-teurs du Spiegel. La nominationconnue,ilssesontréunisenassem-blée extraordinaire et ont voté enbloccontreM.Blome.

Leurs arguments sont nom-breux.Bild,quotidienlepluslud’Al-lemagne, est notoirement conser-vateur. Or, le fondateur du Spiegel,RudolfAugstein, aancré lemagazi-ne «dans le doute à gauche», criti-que vis-à-vis du pouvoir, un posi-tionnement âprement défendudepuis lors.

L’affaire des écoutes de l’Agencenationale de sécurité (NSA) améri-caine, cet été, a ainsi été abondam-ment traitée et a mis le gouverne-ment en difficulté. Les rédacteursreprochentàBildd’avoiraucontrai-reminimisé laportéede l’affaire.

Ils se souviennent aussi du sou-tiendeBildà l’ancienministrede ladéfense, Karl-Theodor zu Gutten-berg,suspectédeplagiat,quiafina-lement démissionné. Le Spiegelavait alors accusé Bild de populis-me de droite, et titré en septem-bre2011: «Bild, lepyromane.»

Mais c’est surtout la campagnecontrelaGrècequialeplusmarquéles esprits au Spiegel : par une sériede «unes» provocatrices en 2010,

Bildavait dépeint lesGrecs commedesdépensiersetdesescrocs,etdif-fusé dans l’opinion l’idée que lesplansd’aideaupaysdépossédaientlesAllemandsde leurs économies.

Tirage en baisseCeschoixéditoriauxontétésou-

tenus parM.Blome, qui a travaillépendant vingt ans pour le groupedepresse conservateurAxel Sprin-ger, et qui s’apprête à diriger lebureau du Spiegel dans la capitalepolitique du pays. «Une catastro-phe», a jugé Franziska Augstein,filledu fondateurdumagazine.

Faceauxréactionsdesjournalis-tes, le nouveau rédacteur en chefdu Spiegel a fait évoluer le titre deM.Blome: il est devenu, fin août,simple«membrede larédactionenchef». Cela suffira-t-il? L’angoisseauseinde la rédactionestpluspro-fonde. Certains experts suggèrentque c’estM.Büchner lui-mêmequilasuscite.Ilaprouvéqu’ilétaitcapa-

bledeprendre la rédactiondefrontpour bouleverser les traditions dumagazine.

M. Büchner est le premierexpert du numérique à prendre ladirection du titre. Né en 1966, il acommencé sa carrière dans lesannées 1990 en lançant des titresen ex-Allemagne de l’Est, avant depasser neuf ans au Spiegel Online.Ilaensuiteprisladirectiondelapre-mière agence depresse allemande,DPA. Enquatre ans, il a transformél’entreprise en déclin pour en faireunorganedepressemoderne,inno-vant et enphase avec l’ère numéri-que. Une performance qui lui avalu le prix du «rédacteur en chefde l’année»en2010.

A la tête du Spiegel, M.Büchnerdevra opérer la délicate fusion desrédactions Web et papier, le chan-tiersurlequelontéchouésesprédé-cesseurs. Et pour cause: tout oppo-se les deux rédactions. Les rédac-teurs du Spiegel Online sont beau-

coup moins payés que ceux dupapier, alors qu’ils livrent jusqu’àtrois papiers par jour, quand lesseconds n’en publient souventqu’unparmois.

Dans unmagazine où 50,5% ducapital est détenu par les rédac-teurs, les employésduWebensontexclus. Lemagazine papier génèrecertes le gros des revenus, mais letirageestenbaisse.Labarredumil-liond’exemplaireshebdomadairesa été franchie fin 2012 (900000).Spiegel Online est, de son côté, lepremier site d’information d’Alle-magne.

Lors d’une conférence de rédac-tion en ligne,M.Büchner a compa-ré samissionà celle de «réconcilierla Corée du Nord et du Sud». LeNord étant le papier, le Sud leWeb.Pour casser les rentes de situation,l’autorité est demise. L’épreuve deforce qui se joue au sein du Spiegelendit longsurlesconflitsàvenir. p

CécileBoutelet

- CESSATIONS DE GARANTIELOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que, la garantie financière dontbénéficiait la :DANIEL BOSTEL IMMOBILIER SARL

12 Place de l’Eglise - 27600 GAILLONSIREN : 492 047 675

depuis le 17 octobre 2006 pour ses activitésde :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLESET FONDS DE COMMERCE cesserade porter effet trois jours francs aprèspublication du présent avis. Les créanceséventuelles se rapportant à ces opérationsdevront être produites dans les trois moisde cette insertion à l’adresse de l’Etablis-sement garant sis Etoile Saint-Honoré – 21Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08. Il estprécisé qu’il s’agit de créances éventuelleset que le présent avis ne préjuge en rien dupaiement ou du non-paiement des sommesdues et ne peut en aucune façon mettre encause la solvabilité ou l’honorabilité de laSARL DANIEL BOSTEL IMMOBILIER.

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que la garantie financière dontbénéficiait la :

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06500 MENTON - SIREN : 490 122 421depuis le 20 octobre 2006 pour ses activitésde :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLESET FONDS DE COMMERCE cesserade porter effet trois jours francs aprèspublication du présent avis. Les créanceséventuelles se rapportant à ces opérationsdevront être produites dans les trois moisde cette insertion à l’adresse de l’Etablis-sement garant sis Etoile Saint-Honoré – 21Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08. Il estprécisé qu’il s’agit de créances éventuelleset que le présent avis ne préjuge en rien dupaiement ou du non-paiement des sommesdues et ne peut en aucune façon mettre encause la solvabilité ou l’honorabilité de laSARL CAP SUR L’IMMOBILIER.

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08(RCS Paris 414 108 708), succursale deQBE Insurance (Europe) Limited, PlantationPlace dont le siège social est à 30 FenchurchStreet, London EC3M 3BD, fait savoir que,la garantie financière dont bénéficiait la :

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172 rue des Bugadières - 30114 NAGESET SOLORGUES - SIREN : 477 962 526depuis le 3 aout 2004 pour ses activités de :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLES ETFONDS DE COMMERCE cessera de por-ter effet trois jours francs après publicationdu présent avis. Les créances éventuelles serapportant à ces opérations devront être pro-duites dans les trois mois de cette insertion àl’adresse de l’Etablissement garant sis EtoileSaint-Honoré – 21 Rue Balzac – 75406Paris Cedex 08. Il est précisé qu’il s’agit decréances éventuelles et que le présent avisne préjuge en rien du paiement ou du non-paiement des sommes dues et ne peut enaucune façon mettre en cause la solvabilitéou l’honorabilité de la SARL LAURENTGASA IMMOBILIER - L G.

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que la garantie financière dontbénéficiait la :

SARL CP2I14 Rue du Débarcadère - 75017 PARIS

SIREN : 488 074 857depuis le 1er mars 2006 pour ses activités de :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLES ETFONDS DE COMMERCE cessera de por-ter effet trois jours francs après publicationdu présent avis. Les créances éventuelles serapportant à ces opérations devront être pro-duites dans les trois mois de cette insertion àl’adresse de l’Etablissement garant sis EtoileSaint-Honoré – 21 Rue Balzac – 75406 ParisCedex 08.Il est précisé qu’il s’agit de créances éven-tuelles et que le présent avis ne préjuge enrien du paiement ou du non-paiement dessommes dues et ne peut en aucune façonmettre en cause la solvabilité ou l’honora-bilité de la SARL CP2I.

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JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que la garantie financière dontbénéficiait :

M. Alain VILLENEUVE47 rue des Pierres - 49300 CHOLET

SIREN : 388 417 347depuis le 09 janvier 2006 pour ses activitésde :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLESET FONDS DE COMMERCE cesserade porter effet trois jours francs aprèspublication du présent avis. Les créanceséventuelles se rapportant à ces opérationsdevront être produites dans les trois moisde cette insertion à l’adresse de l’Etablis-sement garant sis Etoile Saint-Honoré – 21Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08. Il estprécisé qu’il s’agit de créances éventuelleset que le présent avis ne préjuge en rien dupaiement ou du non-paiement des sommesdues et ne peut en aucune façon mettre encause la solvabilité ou l’honorabilité de M.Alain VILLENEUVE.

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JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que la garantie financière dontbénéficiait la :

SARL L’AGENCE18 rue André Le Bourblanc - 78590

NOISY LE ROI - SIREN : 492 818 158depuis le 1er décembre 2006 pourses activités de : TRANSACTIONSSUR IMMEUBLES ET FONDS DECOMMERCE cessera de porter effet troisjours francs après publication du présentavis. Les créances éventuelles se rapportantà ces opérations devront être produites dansles trois mois de cette insertion à l’adressede l’Etablissement garant sis Etoile Saint-Honoré – 21 Rue Balzac – 75406 ParisCedex 08. Il est précisé qu’il s’agit decréances éventuelles et que le présent avisne préjuge en rien du paiement ou du non-paiement des sommes dues et ne peut enaucune façon mettre en cause la solvabilitéou l’honorabilité de la SARL L’AGENCE.

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex08 (RCS Paris 414 108 708), succursalede QBE Insurance (Europe) Limited,Plantation Place dont le siège social est à30 Fenchurch Street, London EC3M 3BD,fait savoir que, la garantie financière dontbénéficiait la :

PRIMMO SMS SARL59 Rue Nationale - 78200 MANTES LA

JOLIE - SIREN : 492 059 548depuis le 4 octobre 2006 pour ses activitésde :TRANSACTIONS SUR IMMEUBLESET FONDS DE COMMERCE cesserade porter effet trois jours francs aprèspublication du présent avis. Les créanceséventuelles se rapportant à ces opérationsdevront être produites dans les trois moisde cette insertion à l’adresse de l’Etablis-sement garant sis Etoile Saint-Honoré – 21Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08. Il estprécisé qu’il s’agit de créances éventuelleset que le présent avis ne préjuge en rien dupaiement ou du non-paiement des sommesdues et ne peut en aucune façon mettre encause la solvabilité ou l’honorabilité de laSARL PRIMMO SMS.

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08(RCS Paris 414 108 708), succursale de QBEInsurance (Europe) Limited, Plantation Placedont le siège social est à 30 Fenchurch Street,London EC3M 3BD, fait savoir que la garan-tie financière dont bénéficiait la :

SARL SOCIÉTÉ D’IMMOBILIERCOMMERCIAL

79 Rue Fondary - 75015 PARISSIREN : 492 845 516

depuis le 06 février 2007 pour ses activitésde : TRANSACTIONS SUR IMMEUBLESET FONDS DE COMMERCE cessera deporter effet trois jours francs après publica-tion du présent avis. Les créances éventuellesse rapportant à ces opérations devront êtreproduites dans les trois mois de cette inser-tion à l’adresse de l’Etablissement garantsis Etoile Saint-Honoré – 21 Rue Balzac– 75406 Paris Cedex 08. Il est précisé qu’ils’agit de créances éventuelles et que le pré-sent avis ne préjuge en rien du paiement oudu non-paiement des sommes dues et ne peuten aucune façon mettre en cause la solvabi-lité ou l’honorabilité de la SARL SOCIÉTÉD’IMMOBILIER COMMERCIAL.

NouveaurebondissementdanslescandaledelaviandedechevalDesenquêtesontétéouvertesenFranceetenBelgiquesuruntraficdechevauxdeselle

P iloted’avion,voilàunmétier«porteur»pourlesdeuxpro-chaines décennies. En tout

cas, c’est ce queprédit Boeing.Selon une étude du construc-

teur américain, baptisée «2013Pilot and Technician Outlook», cen’est pasmoins d’un demi-millionde pilotes (498000 exactement)que les compagnies aériennesdevront embaucher au niveaumondial d’ici à vingt ans. Une esti-mation 8,3% plus élevée que cellefaite il y a un an par le groupe deSeattle (EtatdeWashington).Outreles pilotes, les transporteursaériens devraient aussi engagerplusde556000technicienssupplé-mentairessurcettemêmepériode.

Ces embauches massives denouveaux navigants vont aller depaire avec l’accroissement de laflottemondialed’avions.Boeingetson grand rival européen Airbusestiment que cette dernièredevrait doublerd’ici à vingt ans.

En juin, le groupe américainad’ailleurs prévu que, d’ici à 2032,lescompagniesaériennesdepar lemonde auront besoin de plus de35000 nouveaux appareils. Unemanne gigantesque de 4800mil-liards de dollars (3633milliardsd’euros) qu’Airbus et Boeingauront à se partager.

Airbus s’estmontré encoreplusoptimiste. Il y a un an, l’avionneureuropéen prévoyait que la flottemondiale devrait augmenter de150% en vingt ans. En 2032, selonlui, les transporteurs aériensdevraient opérer plus de40000avions. Un boom calculésur une augmentation du traficannuel –passagerset fret – de 5%.

Sans surprise, c’est l’Asie quidevrait se montrer la plus gour-mande en pilotes. D’ici à 2032, lescompagnies aériennes asiatiquespourraient en recruter 192000,

soit 3,6 % de plus que ce queBoeing signalait en 2012. Il fautdire que, sur les 35000 livraisonsdenouveauxavionsprévuesparlegroupe américain pour lesvingtans àvenir, 12820 irontgros-sir les flottes des transporteurs dela zoneAsie-Pacifique.

Toutefois,si lademandeennou-veaux pilotes sera mondiale, l’Eu-rope, marquée par la crise écono-mique,feraexceptionavecdespré-visionsde recrutementsen recul.

«Trouver les talents»«Lebesoinurgentenpersonnels

aéronautiquesestunproblèmeglo-bal. Nous devons faire en sorte detrouver les talentsdontnousavonsbesoin et savoir comment nousallons les entraîner», a déclaré, le29août,SherryCarbary,vice-presi-dente de Boeing Flight Services.PourAirbus,«il seratoutàfaitpos-sible de former ces nouveaux pilo-tes, mais il faut s’y atteler » dèsmaintenant, indique l’avionneureuropéen.

Singapore Airlines, l’une destoutes premières compagnies aumonde, affecteentrehuit etdouzeéquipages de deux pilotes, pourchacundeses appareils long-cour-rier. Ces avions volent, enmoyen-ne, entre douze et treize heurespar jour, précise la compagnie.

Les besoins en pilotes, fixésà25000 par an, seront surtoutdopés par le boom des ventesd’avions monocouloirs et notam-mentde l’A320néo,véritablebest-seller d’Airbus, et de son rival le737MaxdeBoeing.

Toutefois,lamodernisationrapi-de de la flotte mondiale, notam-ment les moyen-courriers, et lamise à la « retraite» d’appareilsvieillissants pourraient limiter lesrecrutementsde techniciens. p

GuyDutheil

SelonBoeing,ilfaudra500000pilotesdeplusdanslesvingtansquiviennentLesprévisionsduconstructeur reflètentleboomattendude la flottemondiale

Le siège dumagazine allemand, àHambourg. MARCUS BRANDT/DPA PICTURE ALLIANCE/AFP

Larédactiondu«Spiegel»enconflitaveclanouvelledirectiondumagazineLerédacteurenchefasuscitéuntolléenallant recruter sonadjointchez«Bild»

BruxellesBureau européen

L ’Europe connaît peut-être unnouveau scandale de la vian-de de cheval. Le parquet de

Marseille a révélé, jeudi 29août,qu’un « réseau mafieux belge»auraitcontournélalégislationfran-çaise en achetant des chevaux deselle, notamment dans l’Est, pourles faire abattre après avoir falsifiéleurs carnets de santé. Quelque3000animauxseraientconcernés.Les deux tiers d’entre eux auraientsans doute reçu des traitementsmédicamenteux les rendantimpropresà la consommation.

Une enquête a été ouverte enjuin àMarseille et une autre par leministèredel’agriculture.Leminis-tre StéphaneLeFoll s’est voulu ras-surant, vendredi, quant aux consé-quences sanitaires éventuelles. ACharleville-Mézières, le parquetconfirme qu’une instruction estouverte à l’encontre d’un maqui-gnon des Ardennes qui auraitrevenduillégalementàunabattoirdes chevaux achetés à un centreéquestre. Des vétérinaires françaiset belges, qui auraient falsifié lescarnets de santé, et des transpor-teursbelges, seraientaussi visés.

Trois dossiers sont à l’instruc-tion enBelgique et concernent despasseports falsifiés dans le cadred’un trafic international impli-quantégalement laFranceet l’Alle-

magne. Des vétérinaires, et peut-être des abattoirs, se seraient ren-dus complices de fraudes: il s’agis-sait, pour des réseaux criminels,d’empêcher la traçabilité de che-vaux dans la filière de la consom-mation. Les autorités de contrôlesoutiennent qu’aucun animalmaladen’était toutefoisentrédanslachaînealimentaire.

Manque d’harmonisationTant en Belgique qu’en France,

les autorités ont tendance à reje-ter les responsabilités sur la Com-mission, arguant que lesmesuresde contrôle sont en place auniveau national mais que c’est lemanque d’harmonisation auniveau européen qui laisse lechamp libre aux fraudeurs.

Les services sanitaires belgesdisent avoir réclamé depuis 2012unemeilleureharmonisationdesmesures d’identification et descontrôles plus sévères. Or, affir-ment-ils, la réglementation euro-péenne ne serait toujours pasappliquée de manière uniforme.En France, le ministère de l’agri-culture rappelle qu’au momentdu premier scandale de la viandede cheval, en février, la Commis-sion s’était engagée à créer unfichier d’identification unique etcentralisé des chevaux dansl’Union. Une réunion doit avoirlieu à ce sujet le 10septembre.p

Jean-PierreStroobants

Page 7: ECO - 03 Septembre 2013

économie& entreprise

BruxellesCorrespondant

L egouvernementbelgeadéci-dé, dimanche 1er septembre,d e p l a f onne r à

290000euros par an – en l’occur-rence, il s’agit du salaire du pre-mier ministre – la rémunérationdes hauts dirigeants d’entreprisepublique. En tout cas, de ceux quiviennent d’être nommés et signe-ront doncunnouveaucontrat.

La coalition dirigée par le socia-liste francophoneElioDi Rupo clôtainsi un dossier ouvert en 2007 etque les plans de rigueur imposésàla population ont remis à l’ordredu jour. Plus question, par exem-ple, que plusieurs dirigeants de laSociété nationale des chemins defer belges touchent 512000eurosparan,plusdudoubledecequ’em-poche lepremierministre.

Lespatronsdupublicaurontunrevenu fixe de 200000 eurosauquel pourra s’ajouterunepartievariable – jusqu’à 60000 euros –,qui dépendra de leurs résultats. Ilsdisposeront, en outre, de30000euros de complément aumaximum (pension de retraitecomplémentaire, voiture de fonc-tion, etc.). Un supplément de 10%de leur rémunération totale pour-ra leur être octroyé en fonction dela taille de l’entreprise, de sonexposition à la concurrence oud’«éléments exceptionnels».

Ce compromis laborieusementnégociéentre les sixpartisaupou-voir ne s’impose pas au patron deB-Post, les services postaux, John-nyThijs,quigagne1,1milliond’eu-ros et a indiqué qu’il refuserait desesoumettreauxnouvellesrègles.Sonmandatdoitêtrerenouveléen2014. Pour M.Thijs, un dirigeant«bon, intelligent et prêt à releverdes défis » ne peut se contenterd’une telle rémunération. Celledont il dispose est aujourd’hui29,5 fois supérieure au salairemoyendu travailleur belge.

Le ministre des entreprisespubliques, le socialiste Jean-PascalLabille, s’était indigné, évoquant«tous ces salaires exubérants quidoivent baisser». L’un de ses collè-gues, levice-premierministrelibé-ral flamand, Alexander De Croo,avait, en revanche, indiqué qu’ilcomprenait un manager « refu-santdecontinueràexercersa fonc-tionpour unquart de son salaire».

Unsymbole encombrantUn autre cas est devenu plus

emblématique encore, celui dupatron de l’entreprise de télécom-municationsBelgacom, au sein delaquelle l’Etat conserve une partmajoritaire. Didier Bellens, sonadministrateur délégué, gagne autotal 206000eurosparmois. Celale place au deuxième rang despatronslesmieuxpayésduroyau-me, derrière Roch Doliveux, diri-geant du groupe chimique UCB,qui en gagne 250000.

Davantage critiqué pour soncomportementarrogantquepoursesrevenus–acceptésdepuisdou-ze ans par le monde politique, ycompris socialiste –,M.Bellens esttoutefois devenu, au fil du temps,un symbole très encombrant. Sonmandat doit être renouvelé enmars2015, et il a confirmé qu’iln’avait aucune intentionde rédui-re ses prétentions salariales.

Il objecte à ses détracteurs queBelgacomest l’unedes sociétés lesplus performantes du secteur enEurope. Et il rappellera le jourvenuquel’Etatprofiteamplementdes dividendes qu’elle rapporte.Ou que les personnalités dési-gnées par les partis qui siègent ausein de son conseil sont, elles aus-si, très grassement rémunéréestout en étant beaucoup moinsexposéesque lui à la critique.

L’accord sur les salaires desmanagers du public, mis en avantpar l’aile gauchede la coalition, ne

masquera que difficilement latotale politisation des nomina-tionseffectuéesdimanche: lespar-tis au pouvoir ont mis des semai-nes à trouver un accord sur larépartition des postes les plusconvoitésensefocalisantdavanta-ge sur la couleur politiqueque surles compétencesdes candidats.

Finalement, cinq des six partisau pouvoir ont décroché un posteimportantpour un de leurs proté-gés. Et une douzaine de nomina-tions au total concerne les che-minsdefer, laSociétéfédéraled’in-vestissements publics, la Loterienationale, Belgocontrol (la sociétéchargéeducontrôleaérien),Belga-com,l’aéroportdeBruxelles-Natio-nal, etc.

Pour le principal parti flamandd’opposition, l’Alliance néofla-mande (NVA, indépendantiste), letrain de nominations s’apparenteàun «diktat socialiste». p

Jean-PierreStroobants

Au cours de son procès, clos lun-di 26août, l’ancien secrétairegénéral du PCC àChongqing etancienmaire deDalian BoXilaia expliqué avoir reçu des«ordres venus d’en haut» aprèsla fuite de son chef de police,Wang Lijun, au consulat améri-cain deChengdu le 6février2012.En l’occurrence, une note d’ins-tructions du comité central desaffaires politiques et légales du

parti, alors dirigé par ZhouYong-kang. Cette note stipulait dementionner «des raisons de san-té» pour justifier la disparitiondeWang Lijun, selon le compterendu fait par des personnesassistant au procès.Bo Xilai avait démisWang Lijunaprès que celui-ci lui eut révélé,fin janvier2012, l’implication deson épouse dans lemeurtred’un ami anglais de la famille Bodeuxmois plus tôt.

Le patron de l’entreprise de télécommunications Belgacom, Didier Bellens (au centre), gagne206000euros parmois. Il a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de réduire sa rémunération. T. ROGE/REUTERS

PékinCorrespondant

L a vague d’arrestations pourcorruptionauseindes cerclesdupouvoiraprisunnouveau

tournant en Chine. L’agence Chinenouvelleaeneffetannoncé,diman-che1erseptembre,des«soupçonsdeviolations sérieuses de la discipli-ne» à l’encontre de Jiang Jiemin,l’actuel dirigeant de l’Agence desupervision des groupes d’Etat, etancienprésident – jusqu’enmars –dugéantpétrolierCNPC.

Cette formulation désigne leplus souvent des faits de corrup-tion et signale que M. Jiang estentendu par les enquêteurs de laCommission disciplinaire centraleduparti, la brancheanticorruptioninterneauparti.

L’annonce de l’arrestation deM. Jiang intervient une semaineexactement après celle d’un vice-président de CNPC, suivie par cellede trois autres cadres de Petrochi-na, filialedeCNPC.

Cecoupde filetdans la filièredupétrolerenforcelesrumeurspersis-tantes d’une opération contre l’an-cien«tsar»delasécurité,ZhouYon-gkang,qui fit toute sacarrièredansl’industrie du pétrole, et notam-ment la CNPC, avant de rejoindreles structures politiques du parti àla findesannées 1990.

Alaretraitedepuisle18eCongrèsde mars, cet ancien membre duComité permanent en charge de lapolice et de l’appareil judiciaire de2007 à 2012 est considéré commeunproche allié deBoXilai, l’anciensecrétaire général du PCC à Chon-gqing (sud-ouest) et ancien mairede Dalian, accusé de corruption etdétournements. Et son rôle dansles coulisses du plus retentissantscandale politique à avoir ébranlélepouvoirdepuislafindelaRévolu-tion culturelle fait l’objet de spécu-lationsmultiples.

JiangJiemin,58ans,futéclabous-sé l’an dernier par un scandaleconcomitant, qui eut des répercus-sions sur la suite de l’affaire Bo :

celui des compensations financiè-res accordées par la CNPC auxfamilles de deux jeunes Tibétainesgravement blessées dans le crashd’une Ferrari au petit matin sur lequatrième périphérique de Pékin.Lesdeuxjeunesfemmeset le jeuneconducteur, décédé, avaient étéretrouvésnusouàmoitiédévêtus.

L’accident, qui suscita d’inten-sesspéculations,eutlieule18mars,trois joursaprès le limogeagedeBoXilai, alors que Pékin bruissait derumeurs de coup d’Etat. L’identitédu mystérieux conducteur ne futrévéléequeplusieursmoisaprès: ils’agissaitdufilsdeLingJihua,l’équi-valent de chef de cabinet du prési-dentHu Jintao.

«Protégés»L’unedesthèsesquicirculedans

lesmilieux informés est que ZhouYongkang et ses réseaux auraientdissimulé au public, ainsi qu’à HuJintao et au reste de l’appareil,l’identité de la victime, et arrangédecopieusescompensationsfinan-cières,vialaCNPC,pourlesfamillesdes jeunes femmes, afin de proté-ger Ling Jihua, dont la collabora-tion était essentielle dans la suitedu sauvetage de Bo Xilai par sonmentor.LingJihuaavaitcontinuéàexercer ses fonctions malgré lamort de son fils comme si de rienn’était.

Avec la chute de Jiang Jiemin,l’étau se resserre-t-il autour deZhou Yongkang? Une douzaine decadres ou d’anciens cadres de laCNPC,mais aussi de la provinceduSichuan,l’ancienfiefdeZhouYong-kang,ainsiquedeshommesd’affai-

res et différentes personnalitésayant côtoyé directementM.Zhouou bien son fils, Zhou Bin, quiaurait fui aux Etats-Unis, ont étéarrêtésdepuis fin2012.

Vendredi30août, leSouthChinaMorning Post, le quotidien anglo-phonedeHongkong, a affirméquel’ouverture d’une enquête formel-le pour corruption contre ZhouYongkangétait imminente.C’est lapremière fois qu’unmédia de l’im-portance du Post accorde une telleplaceàcette thèse.

Jiang Jieminest le plushautpla-cé des «protégés» de Zhou Yong-kang:M.JiangdirigeaitlaSasac(Sta-te-owned Assets Supervision andAdministration Commission),l’agence d’Etat qui supervise lesgroupes industriels chinoispublics. Auparavant, il avait prési-dédurantseptansCNPC.Ilestmem-breduComitécentralduparti.

En novembre2012, en plein18eCongrès, le South China Mor-ning Post avait révélé que Jiang Jie-min avait été entendu par la Com-missiondedisciplinedupartipourl’affairedescompensationsrégléespar la CNPC, dont il était le prési-dent à l’époque des faits. Mais sanomination, enmarscette année àl’issuede la sessionparlementaire,à la têtede laSasac,avait laissépen-ser qu’il ne serait pas davantageinquiété. Ce n’est visiblement pasle cas. Reste à savoir si la nouvelleéquipedirigeantesortira renforcéedelapurgeencours,ousilabrutali-té de cette dernière ne vapas enco-redavantageébranler la crédibilitéduPCC.p

BricePedroletti

«Havas a la bonne taillepour se développer (…)de façon indépendante»YannickBolloré,nomméprésident d’Havas vendredi 30août, aestimé, lundi 2septembre sur BFMRadio, que la fusion entreses concurrents Publicis et Omnicom, annoncée en juillet, était«une opportunité» pour le groupe français. «La taille d’Havasest plutôt extrêmement intéressante. (…)A la fois, on estsuffisammentgrand pour gérer des budgetsmondiaux (…) et, enmême temps, on reste suffisammentà taille humaine pourpouvoir s’adapter», a indiqué le jeune dirigeant de 33 ans.

Recul des ventes de voitures au JaponLes ventes de véhicules neufs au Japon, horsmini-modèles, ontbaissé de 6,4% en août sur un an, a annoncé, lundi 2septembre,l’associationdes concessionnaires d’automobiles. Un total de217411 voitures, poids lourds et bus ont été achetés lemois der-nier dans l’Archipel, contre 232372 en août2012.Le plus fort recul concerne les voitures de tourisme, dont lesventes ont baissé de 7,9% sur un an, avec seulement 188867immatriculations. Cette baisse fait suite à l’arrêt, en septem-bre2012, des dispositions prises par l’Etat pour redonner dutonus au secteur de l’automobile, affecté par lamorosité écono-mique et le séismedu 11mars 2011. – (AFP.)

INDUSTRIE

Alstomplanchesurunpland’économiesAlstom, spécialiste français des infrastructuresde transports etd’énergie, travaillerait à unprojet global d’économiesqui devraitêtre soumis«trèsprochainement» auxadministrateursdu grou-pe, selonun courrier interneduPDGd’Alstom,PatrickKron, cité,dimanche 1erseptembre, par le Journal duDimanche. Dans cettelettre,M.Kron indiqueque«des actions rapides et décisives,même si elles sont douloureuses, sont indispensablespour renfor-cer notre entreprise». – (AFP.) p

AgroalimentaireSix entreprises s’allientpour défendre l’huile de palmeSix entreprises (Cérélia, CSM, Ferrero,Nestlé,Unilever et Vande-moortele) et trois organisationsprofessionnellesont annoncé,lundi 2septembre, la créationde l’Alliance française pourunehuilede palmedurable. Elles s’engagent à s’approvisionnerd’ici 2015 avecunehuile de palmequi réponde auxcritèresde durabilité définis par la RSPO (RoundTable onSustai-nable PalmOil). Objectif, selonelles : prévenir la déforestationet réduire l’impact sur l’environnement et sur les populationslocales.

LaBelgiqueplafonnelesalairedesnouveauxpatronsdusecteurpublicLesdirigeantsnepourrontpasgagnerplusque lepremierministre, soit 290000eurosparan

L’opérationanticorruptions’amplifieenChineJiang Jiemin,patronde l’Agencedesupervisiondesgroupesd’Etat, aétéarrêté

ConjonctureHausse de la production enChineAprèsplusieursmois de fort ralentissement, la productionmanufacturièrechinoise a légèrement rebondi en août, grâce àla reprise de la demande intérieure. L’indice PMIofficiel desdirecteursdes achats est eneffet remonté à 51, contre 50,3 enjuillet, son plushaut niveaudepuis seizemois. – (AFP.)

Nouvellesmesures d’austérité auPortugalLepremierministre, PedroPassos Coelho, a annoncé, dimanche1erseptembre, qu’il allait proposer denouvellesmesures derigueur, commealternative à celles rejetéespar la Cour constitu-tionnellequi visaient à licencier des fonctionnaires. Il devra sou-mettre ces dispositionsà la «troïka»mi-septembre.– (AFP.)

AuVenezuela, leministre des finances appelleà une réformedumarché des changesNelsonMerentes, leministre des financesvénézuélien, a appelé,dimanche 1erseptembre, à une réformedumarchédes changesde sonpays, admettantqu’il «n’a pas atteint ses objectifs». Lestrict contrôle des changes a en effet entraîné le développementd’un «marchéparallèle du dollar» et favorisé l’inflationgalopan-te, qui devrait atteindre 29%cette année. – (AFP.)

AUTOMOBILE

LesventesdevoituresneuvesenFrancerepartentàlabaisseAprèsune légère remontée en juillet, les immatriculationsdevoi-turesneuves en France sont reparties à la baisse en août, fléchis-santde 10,9% endonnéesbrutes, selondes chiffres publiés lundi2septembrepar le Comité des constructeurs français d’automo-biles. Cemois d’août particulièrement faible, avec seulement85565 voitures vendues, porte à 9,8% le recul des immatricula-tions sur les huit premiersmois de l’année (– 8,7% ànombredejoursouvrables comparables).La baissepourrait ainsi être contenueà 8% cette année, aprèsunplongeonde 14% en 2012, espèrent les industriels. Presque tousles constructeursgénéralistes souffrentde la prudencepersistan-te des consommateurs français. Particulièrement touchés, lesgroupes Ford (– 21% surhuitmois), GeneralMotors (– 19%), PSAPeugeotCitroën (– 13%) etVolkswagen (– 12%). Depuis le débutde l’année, seuls trois groupes affichentdes ventes enhausse:Toyota (+6,5%),Hyundai (+1%), et Fiat (+0,5%). p

QuandBoXilai évoque les «ordres venus d’en haut»

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dossier

Et si, de retour de vacances, votrebureaun’étaitplus là?«Jene suisquasiment jamais ici», lanceunejeune consultante d’Accenture,qui,comme99,9%del’effectifde

l’entreprise de conseil, n’a pas de bureauattitré. Dans le secteur informatique, labanque, l’assurancecommedansl’ensem-ble du secteur tertiaire, la dématérialisa-tiondubureaugagnedu terrain.

Directement lié à l’écriture et à la tenuedes comptes, le bureau n’a pas toujoursétéunetabledetravailisoléedansunepiè-ce fermée. Il puise sesoriginesau IVesiècleavantJ. -C.Acetteépoque, letraitédeXéno-phon relate la tenue de comptes enMéso-potamie d’activités de production, trans-formation et commercialisation. Dérivéde «bure», étoffe de laine grossière, puisde «buriaus», tapis sur lequel on faisaitles comptes, le bureau prend la formed’écritoire chez lesmoines, qui, auMoyenAge, travaillaient debout et regroupés enespacede travailouvert (openspace), bap-tisés alors «scriptorium». Jusqu’à ce quel’écritoire laisse sa place à une table, suffi-sammentgrandepourposer les cartesdescapitainesdebateau,par exemple. L’openspaceavaitdoncprécédélebureauentantqu’espace de travail clos! Ce dernier ne sepopularisera réellement qu’avec l’expan-siondusecrétariat dans la secondemoitiéduXIXesiècle.

Aujourd’hui, c’est l’open space qui setransforme.Denouveauxmodesd’organi-sation émergent dans les entreprises, quiintègrent les apports des nouvelles tech-nologies, favorisent le nomadisme dessalariés et revisitent le désormais classi-que open space, quimue en une diversitéd’espaces collaboratifs, voire ludiques.

Désormais, en lieu et place des grandsplateaux,«les salariés travaillentà 16%enopen space, 40% en bureau seul, 40% en“grappes”, “cellules”, “quartiers” ou autres“bulles”dequelquespersonnes,et4%n’ontpas de bureau attitré», indique le sociolo-gue Alain d’Iribarne, président du conseilscientifiqued’Actineo, l’observatoirede laqualitédevieaubureau.Cedernierenquê-tedepuisseptanssur l’évolutiondesamé-nagementsd’espacedetravail (Performan-ceautravail :et si toutcommençaitparvosbureaux,Editions Italiques, 128p., 25¤).

Sur le campus deMicrosoft, implanté àIssy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine)depuis 2009, les salariés, dont 45% sontnomades, ne sont pas attachés à unbureau,mais à un «quartier» d’une quin-zaine de personnes. L’environnement detravail est réorganisé par activité plutôtqueparniveauhiérarchique.

Fini, les sinistres images de plateauxuniformes et déshumanisés des longs-métrages Playtime (Jacques Tati, 1967) ouBrazil (Terry Gilliam, 1985). L’open spaces’animeetprendlescouleursdel’entrepri-se,fruitéeschezCoca-ColaàIssy-les-Mouli-neaux ou boisées chez Quiksilver au Paysbasque. Dans les locaux de Google, àZurich, leGoogleplexeuropéenconjugue,lui, lamobilitédescollaborateursà l’espritludique du groupe: les open spaces sontreliés entre eux par des toboggans ou descolonnes de pompier pour accélérer lesdéplacements.

Dans le secteur de la téléphonie, chezVodafone, auxPays-Bas, non seulement ily a peu de postes nominatifs, mais les2400salariés choisissent leur lieu et leurmode de travail entre trois villes : Maas-tricht, Eindhoven et le dernier site ouverten janvier, Amsterdam. «Vodafone disso-cieradicalementle lieudeviedulieudetra-vail. On doit pouvoir venir travailler den’importe où», explique Catherine Gall,directrice recherche et prospective Euro-pedu leadermondialdubureauSteelcase,qui a participé au projet de réaménage-mentdeVodafone.

Les situations sont diverses selon lesentreprises, mais la tendance à l’éclate-

ment de l’open space est, elle, générale.«En quelques années, en tant que conseil,nous avons vu la part des espaces collectifset collaboratifs – bulles, salles de réunion,mais aussi des espaces de détente, billard,jeux vidéo, des lieux de convivialité, cafété-ria –, littéralementexploser auxdépensdelasurfacedeproductionindividuelle»,affir-me Ghislain Grimm, directeur du pôleconsulting, recherche et développementet alliances stratégiques d’AOS Studley,sociétéde conseil immobilier.

L’espaceparpostedetravailestainsipas-sé de 25m2 en moyenne dans les années1970à15m2aujourd’hui,àproductionéga-le.«Dixà12mètrescarrésdansdes immeu-bles les plus récents et plutôt 20mètres car-rés dans les autres, comme les immeubleshaussmanniens, qu’il est plus difficile derationaliser», explique SophieBenaïnous,

responsable des études du départementétudes et recherche chez Jones Lang LaSal-le, spécialistede l’immobilierd’entreprise.

Ces transformations, qui changent noshabitudes de travail, s’inscrivent pour lesentreprisesdansdes stratégies immobiliè-res«conçuescommelevierdeperformancepour améliorer les résultats de la produc-tionintellectuelle,réduirelescoûtsimmobi-liers, développer l’engagementdes collabo-rateurs dans la marque et réduire le bilancarbone», explique Catherine Gall. Pouradapter lagestionde l’espacedetravail à laflexibilité du travail, sans réduire la surfa-ce àmoins de 10m2, les entreprises se sontpenchéessur les tauxdeprésencedes sala-riés. «La priorité commune des décideursestd’optimiser le ratiocoûtparposte,grâceaux nouveaux modes de travail plusconnectés», expliqueGhislainGrimm.

Tout en incitant au télétravail quelquesjours par semaine, qui concerne aujour-d’hui quelque 16,7%des Français actifs, lesentreprises ont ainsi introduit le desk sha-ring ou le free desk (partage de bureau).«C’est l’équipede travail etnonplus le sala-riéquiestdevenul’élémentdebasedel’amé-nagementdel’espace,laréférenceidentitai-redansl’organisation»,expliqueAlaind’Iri-barne. Certaines entreprises ont mêmegénéraliséceconceptdebureauenpartage.«AccentureFrancene compte, aujourd’hui,que quatre postes attitrés pour 5000colla-borateurs:pour lemédecindutravail, l’offi-cier de sécurité, le patrond’Accenturemon-deetleprésidentd’AccentureFrance»,assu-re ledirecteurgénéral,MarcThiollier.

Dans leur siège parisien, comme sur lecampus deMicrosoft ou encore chez Atos,les salariés sont ainsi invités, enarrivant le

«ACCENTUREFRANCE

NE COMPTEQUE QUATREPOSTESATTITRÉSPOUR

5000COLLA-BORATEURS»

Marc Thiollierdirecteur général

d’Accenture

Jusqu’où une entreprisea-t-elle le droit de réorganiserses bureaux?

YIl faut d’aborddemander l’avis ducomitéd’hygiène,

de sécurité et des conditionsdetravail et du comité d’entreprise.Mais aucun texten’oblige l’em-ployeur à donnerunbureauà cha-cun. Par contre, il doit assurer lasantéphysique et désormaismen-tale de ses salariés. Par exemple,une entreprisepeut supprimerles bureauxattribués et instaurerun espacede travail ouvert : endroit, le collaborateurnepeutpasrefuser, car cen’est pas unemodi-ficationde son contrat de travail.

Mais cesnouvelles formesdemanagementposentparfois ques-tion en termede santémentale. Siun employéprouve être en situa-tionde stress excessif à causede

ces changements, l’employeur esttenu, selon la jurisprudence, àuneobligationde sécurité. Il estjuridiquement responsable.Des sociétés créent des espaces«informels». Sont-ils pourautant de vrais lieux de repos?

Les enjeuxpour les entreprisessont, ici, très variables: parfois, ils’agit de faire rester plus long-temps les salariés sur le lieude tra-vail en leurproposantde se déten-dre sur place;mais aussi leur pro-poserune solutionquand l’entre-prise estmal desservie; enfin leurpermettrede faire unepause, caronnepeutpas faire travailler effi-cacement ses neurones trop long-temps.Mais est-ce pour autantdu temps de repos?

Si le salariépeutêtreappeléàtoutmoment, c’estdu tempsdetravail. Et s’il seblesseen jouantau

billarddans la salle commune,c’estunaccidentdu travail. L’em-ployeurqui installeun«coin sies-te» est endroit de réglementersonutilisation.Mais il le fait rarement,car cequi importeestque le travailsoit fait. Cettedissolutiongénérali-séedes frontièresentre tempsdetravail et tempsde reposposedeplusenplusdeproblèmes.Le droit du travail n’estdonc plus adapté?

Notredroit du travail a étéconçupour les ouvriers de lamanufactureet sa nécessaire uni-té de temps, de lieu et d’action.Paspour le travailleurdu savoir etson travail dématérialisé. La loidu 22mars 2012 considère le sala-rié en télétravail à sondomicilecommeun salarié comme lesautres. Alors qu’il ne l’est pas : ilpeut sortir et déciderde travaillerplus tard. Tout reposedonc sur la

confiance, y compris l’accidentdutravail. Cette loi a cependant régléunproblèmesensible: si c’estl’employeurquipropose le télétra-vail – et non l’inverse –, il doit rem-bourser les frais dematériels. Et lajurisprudence l’oblige à indemni-ser auprorata les frais liés auloyerou à l’énergie.

Unedernièrequestion est liéeaudéveloppementdes «sous-trai-tants»non salariés : ils relèventdudroit commun lorsqu’il n’y apasde lien de subordination. Enréalité, ce dernier est parfois pré-sent pourdes raisonsde réactivi-té. Dans ce cas, la requalificationen«contrat de travail» est possi-ble, car les conditions concrètesd’exercicedu travail (ordres,contrôles en temps réel) sont cel-les d’un salarié. p

Proposrecueillis parLéonorLumineau

De l’open space au télétravail

Le télétravail s’envole

... mais l’open space s’impose dans certaines professionsLe bureau reste majoritaire... La surface moyenne diminue Le coût du postede travail reste élevé

SOURCES : INSEE ; ARSEG ; JONES LANG LASALLE ; LBMG WORKLABS

Bureau seul

Bureau à deuxou trois personnes

Open space

Pas de bureauattitré

en euros

2008 2012

18 343 17 055

PAR POSTE DE TRAVAIL, en m2

20091970

25

15

RÉPARTITION DES SALARIÉS TRAVAILLANTDANS UN BUREAU SELON LE TYPE D’ESPACEEN FRANCE, en%

40

40

16

4

Presse,audiovisuel

TransportInformatique, technologies

Services,conseil

Activités financières

Moyenne

Industrie depointe

Industrie

Activitésjuridiques

Public,parapublic

PARTD’OPEN SPACE EN% ETESPACE DISPONIBLEPAR COLLABORATEUR ENM2

5 6 7 8 9 10 11 120

10

20

30

40

50

60

70%

m2

0

1

2

2002 2004 2006 2008 2010

3

4

16,7 %

4,27

de la population active

NOMBRE DETÉLÉTRAVAILLEURS EN FRANCE,en millions

LIEU DE TRAVAIL DES TÉLÉTRAVAILLEURS,en%

QUI SONT LES TÉLÉTRAVAILLEURS ?en%

LES TIERS-LIEUXDE TRAVAIL EN FRANCELe coworking s’impose

Domicile Café, lounge

Coworking* ,télécentre,bureaupartagé

Centre d’affaires

Centre d’affaires Coworking

1968 1992 2004 20120

40

80

120

160

200

Télécentre

79,214,8

7,9

2,5

Salariésdu secteurprivé

Salariésdu secteur public

Non-salariés

4835

17

* Type d’organisation du travail qui regroupe l’espace de travail partagé et le réseau de travailleurs

Delaflexibilitédutravailàcelledel’espace, lesbureauxattitrésdisparaissent,lesopenspacesemétamorphosent, les lieuxcollaboratifssemultiplientetsediversifient:lessalariéstravaillentdedansetdehors, lesnormesd’espaceetdetempséclatent

Ausecours,monbureauadisparu!

«Ledroitn’apasétéconçupourletravaildématérialisé»Questionsà Jean-EmmanuelRay,professeurdedroitdutravail àParis-I-Panthéon-Sorbonne

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dossier

Aubureaucommeàlamaison

matin, à trouver leur place sur des rangéesdebureauxanonymesquicôtoientd’autresespaces: des isoloirs, des «bulles» aux cou-leurs de l’entreprise, des salles de réunionoudeconférence-callrichesenécrans,camé-ras et autres connexionsmultimédias.

Ces bureaux non nominatifs sontsouvent situés dans un open spaceattribué à un service, un départe-ment ou un village – les noms

varient selon les entreprises. Les collabora-teurs se retrouventdonc souventaumêmeendroit chaque jour.Mais il faut laisser pla-cenette le soir enpartant.C’est cequi se faitchezAtos, la société informatiquequiprati-que le desk sharing sur son site de Bezons(Val-d’Oise) depuis 2010 (4600personnespour3300postes).

Lesutilisateursn’ytrouventpastoujoursleurcompte,oumultiplientlespetitsarran-gements. Astrid Flinois, consultante chezAccenture, est installée un peu à l’écart dudesk sharing, avec quelques collègues: «Ona l’habituded’êtreà l’écart, ensemble, carontravaille sur des dossiers communs. Or c’estle seul espace équipé du village où on peutcollaborer sans réserverde salle», dit-elle.

Chez Alcatel-Lucent, qui, comme Accen-ture, fut l’un des pionniers en matière dedesksharing, l’appréciationestbienpluscri-tique.«Les flexofficesmis enplace en2009surlesitedeVélizy [Yvelines]ontététrèsmalvécus. Il fallait fairedeséconomiesdemètrescarrés pour accueillir les salariés d’AlcatelInternational. Vous commenciez la journéesans savoir où trouver votre place. Le soir, ilfallait tout ranger. Pour la plupart des collè-gues, le plus péniblea été dene pluspouvoirpersonnaliser son bureau», se souvient Sté-phaneDubled, éluCGTdusitedeVélizy.

«Aujourd’hui, après le plan social, la ges-tionprévisionnellede l’emploi etdes compé-tencesetletélétravail[prèsde50%detélétra-vailleursenIle-de-France], ilyaassezdepos-tespourtoutlemonde.Mais,ajoutéauxsup-pressionsd’emploisetàlafermetureprochai-ne du site de Vélizy, le flex office est ressenticommeuneéconomiedeboutsdechandelleréalisée sur ledosdes salariés», dit-il.

Pourtant, les économies tirées de l’en-semble des réaménagements – rapproche-ment des sites, équipements en instru-

mentsdetravailmobiles,miseenplacedeflotte d’autopartage… – sont considéra-bles: Vodafone a ainsi réduit de 60% lescoûts de maintenance, de 50% ses coûtsde transport et de 45% le nombre demètres carrés de bureaux. Autre exem-ple : en regroupant neuf sites en un, àBezons, «Atos est passé de 90000m2 à54000m2», indique le cabinet AOS Stu-dley. On comprend mieux pourquoi le«bureau en partage», qui s’inscrit danscette tendance, séduit au-delà du CAC40.Selonune enquêtemenée par HEC JuniorConseil,enmars,auprèsd’unecinquantai-ne d’entreprises demoins de 500salariésen Ile-de-France, 13,2% des collaborateursdespetitesetmoyennesentreprisesinter-rogéespratiquaient ledesk sharing.

Mais les bénéficesde cettemutationdel’environnementdebureaunesonttoute-fois pas seulementéconomiques.«Le lieude travail devient une ressource pour lesalarié, c’est le changement majeur de

paradigme», estime Sandra Enlart, direc-trice générale d’Entreprise &Personnel.Les lieux où l’on se retrouve pour tra-vailler ne sont plus forcément l’entrepri-se: au-delà du travail à domicile, le nom-bre de centres d’affaires, d’espaces parta-gés a progressé ces dernières années. Auseinde l’entreprise,« les salariés ont doncbesoin de bureaux avec une valeur ajou-tée, plus propices à la coopération et laconvivialité», explique MmeEnlart, coau-teur d’A quoi ressemblera le travail dedemain? (Dunod, 192p., 15,20¤).

L’entreprisedevientunlieuderencon-treimportant,danslamesureoùlamobi-litéest facteurd’instabilité.«Cequiexpli-que la présence d’espaces de cocooningdans les récents projets pour que l’entre-prise redevienne un lieu de socialisa-tion», expliqueM.d’Iribarne. En somme,humaniserlebureau,àdéfautde l’indivi-dualiser.p

AnneRodier

«C’EST L’ÉQUIPE,ET NON PLUSLE SALARIÉ,

QUI EST DEVENUELA RÉFÉRENCE

IDENTITAIRE DANSL’ORGANISATION»

Alain d’Iribarnesociologue

L’espacedetravaildedemainexistedéjà…danslaSiliconValley

Toboggan ou canapéen forme de bateau,les locaux deGoogleà Zurich offrentaux salariésun cadre ludiqueet confortable. GOOGLEEn bas à droite, uneréunion de travailaunouveau siègedeMicrosoft France, àIssy-les-Moulineaux(Hauts-de-Seine).C.BEAUREGARD/CHALLENGES-REA

San FranciscoCorrespondance

Dans la SiliconValley, enCalifornie, cela fait bienlongtempsque l’on a abandonné l’archétypedesbureauxà l’américaine, avec leurs espaces ferméspersonnels aux cloisons grisâtres.Demêmepourles journéesde travail s’étalant de 9heures à17heures. Certaines sociétés souhaitentdésor-mais aller plus loin.

Dans ses locauxde San Jose (Californie), la socié-té d’informatiqueCisco expérimenteainsi, à peti-te échelle, ses bureauxdu futur.Dans ce nouvelespace, ses salariés, de plus enplusmobiles, n’ontplusde bureaux assignés. Ils s’installent là où ils lesouhaitent, selon leurs besoins: une stationde tra-vail où ils branchent ordinateur et tablette, unesallede réunion, voiremêmeun canapé.

Avecdes collègueset des clientspartoutdans lemonde,unepart croissantedesemployésduspé-cialistede lavisioconférencetravailleàdesheuresnontraditionnelles, laissant leursbureaux libres lerestedutemps. Parallèlement, lebesoindecollabo-rationentre les équipesest grandissant.Résultat:les sallesde réunionmanquentsouventet lesbureauxsontvacants65%du temps.

Stimuler la créativité«Personnene construirait uneusineavec l’inten-

tionde l’utiliser seulementun tiers du temps, expli-queMarkGolan, vice-présidentdeCisco responsa-ble de l’aménagement.C’est pourtant ce quenousfaisonshabituellementavec les bureaux.»Aveccettenouvelle organisation, 140salariéspeuventcohabiter dans cet espace expérimental, contre 88auparavant.«Cela peut permettrede réduire signi-ficativement les coûts immobiliers», poursuitM.Golan.

Unenvironnementde travail plus flexibleper-metégalementdestimuler la créativitéet l’innova-tion, assureCisco, citantuneétuderéaliséepar IdeaChampions.Seloncettedernière, seulement3%despersonnes interrogées indiquentavoir eu leursmeilleures idéesenétant sur leur lieude travail.

La technologieaidant, le travail à domicile s’estrépandudans la SiliconValley. Peud’entreprisesl’interdisent, certaines l’incitentmême. «L’impor-tant, c’est que le processusde décision s’effectue enligne», noteMartinDestagnol, responsable techni-que chez Box, une start-up spécialiséedans l’infor-matiquedématérialisée.

Mais ledébat sur les effetspositifs etnégatifsdecette tendancea rebondien février, lorsque lanou-velledirectiondeYahoo!a faitmachinearrière surle télétravail. Il a étédemandéà tous les salariés tra-vaillantàdomicilede regagnerunbureaude lasociété.«Etre chezYahoo!, cen’est pas juste réalisersontravail quotidien, ce sont les interactionset lesexpériencescommunes,quine sontpossiblesquedansnosbureaux», assurait à l’époque JackieReses, ladirectricedes ressourceshumainesdugéantde l’Internet.

Googlepartage enpartie cette vision: sur soncampusdeMountainView, les employés sontinvités à sortir de leurs bureauxpour rencontrerdes collègues collaborant à d’autresprojetspourleurpermettred’obtenir unenouvelle perspecti-ve sur leur travail.

Lemoteur de recherche, comme lamajoritédessociétéshigh-tech, fait aussi tout sonpossiblepour inciter ses salariés à rester le plus longtempspossible: repas gratuits trois fois par jour, espacesdedétente et de relaxation,multiples services,bureauxouverts et lumineux… p

JérômeMarin

«AVANT, on travaillait quandonétait au bureau. Aujourd’hui, ontravaille partout et tout letemps!», résume le designerPatrick Jouin. Les nouvelles tech-nologies ontmodifié les frontiè-res du temps et de l’espace de tra-vail. Sur une tablette, un smart-phoneouunordinateur portable,chacunpeut lire ses e-mails, écou-ter sesmessages, y répondre,dans un train, un aéroport, dansla rue ou depuis son domicile.

Spécialiste dumobilier debureau, Steelcase intègre ces évo-lutions dans lesmeubles qu’ilconçoit. «Le bureaun’est plus unetable sur laquelle on écrit», affir-meCatherineGall, directrice dela recherche et de la prospectiveSteelcase Europe. «Transposédans l’univers du numérique, ilconjugueun support horizontal

sur lequel on pose papiers, plans,objets, et un support vertical quiaccueille les images, la vidéo, leson pour les échanges et le travailcollaboratif», décrit-elle.

«Retrouver ce bien-être»Concrètement, ce sont des

comptoirs hauts sur lesquels descollaborateurspeuvent échangerautour d’un ordinateur portable,des cabines avec support, qui per-mettent de s’isoler dans un espa-ce de travail ouvert pour unevisioconférence, des tables de réu-nion équipées de tablettes indivi-duelles et des câblages compati-bles avec tous lesmédias.

Pour le projet Balard, dans le15earrondissementde Paris, futurministère de la défense, PatrickJouin a conçu des bureaux en«L» pour réunir les espaces de

travail individuel et collectif.«Ces bureaux offrent deux posi-tions qui correspondent à deuxmanières de penser ou de tra-vailler, et qui sont réalisées dansdesmatériauxdifférents»,détaille le designer.

Au domicile, le travail se faitdans un fauteuil, sur la table de lacuisine ou sur le canapé. Le tra-vailleur recherche le confort quicorrespond à l’appareil qu’il utili-se – ordinateur, téléphoneporta-ble ou tablette. «Mais, quand ilrevient au bureau, cet utilisateurattend autre chose qu’un siège etune table. Il veut retrouver ce bien-être, ce confort qu’il a chez lui. Ilveut pouvoir bouger, échangeravec ses collègues», raconteKarinGintz, vice-présidente dumarke-ting de Coalesse.

Cettemarque a installé son

bureaude création à San Fran-cisco pour être proche des start-up de la SiliconValley en Califor-nie.

«Nous cherchons ce qu’il y a decommunentre le bureau et lamai-son pour que les objets fonction-nent partout et que l’utilisateuréprouve lemême confort par-tout», poursuit Karin Gintz.

Coalesse propose une tabled’appoint réglable pour garder satablette à portée demainmaisaussi des fauteuils dans lesquelson peut protéger son intimité enabaissantune sorte de casque oubien encore travailler allongé…

Autant demeubles qui trou-vent leur place aussi bien dansun espace de détente que dans lebureaud’unmanageur ou encoredans le salond’unemaison.p

SophyCaulier

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ALannion (Côtes-d’Armor),l’annonce, le 26août, par leministrede l’économie, Pier-re Moscovici, du lancementdupland’épargneenactionspour lespetites etmoyennes

entreprises, le PEA-PME, a très bien étéreçueparlesentrepreneursquiontdespro-jets de croissance interne et externe, d’in-vestissementsd’aveniretderecrutements.

Cettemesure, si elle se concrétise dansles formesannoncées,estunedespremiè-res susceptibles de donner du baume aucœur des dirigeants de PME, qui ont déjàdû se battre sur le front de la fiscalité. Ellepourraitlesencourageràparticiperactive-mentàlacroissanceannoncéedanslebud-get 2014.

Cette mesure est bonne dans la formecomme dans le fond. Dans la forme, elleest issue d’un dialogue entre une associa-tion de chefs d’entreprise, PME Finance,dont les animateurs sont JeanRognettaetJean-Hervé Lorenzi, et les pouvoirspublics. Elle a été discutée par les associa-tions professionnelles et l’échange avecles pouvoirs publics a été constructif etefficace. Cette mesure était aussi unemesure phare du gouvernement, annon-cée dès la campagne électorale, pourfinancer des investissements d’avenir, lacréationd’emploiset l’émergenced’entre-prises de taille intermédiaire (ETI), sansentraîner de dépenses supplémentairessignificativespour le budget de l’Etat.

Cette mesure est aussi bonne sur lefond car, selon les chiffres donnés par leministre des finances, sur 5millions dePEA ouverts en France représentant80milliards d’encours à la fin de 2012,60000 sont au plafond et représentent8milliards d’euros. Si un tiers de ces PEA(soit 20000) souscrivait à un PEA-PMEdans les prochains mois, cela représente-rait de 1 à 1,5milliardd’euros qui s’investi-raientdans le capital des PME.

Le renforcement des fonds propres desPME permet de sécuriser la croissance decesentreprises, de leurpermettred’inves-tir en recherche&développement, de fai-re des acquisitions externes, de s’implan-ter à l’étranger et, in fine, de créer de l’em-ploienFrancedemanièredirecte, indirec-te et durable.

Les avantages pour les particuliersd’unesouscriptionàcePEA-PMEsontmul-tiples: tout d’abord, pour bénéficier d’unenvironnementoù lesplus-valuesnesontplus taxées (hors CSG-CRDS) et où ils peu-vent investir en direct ou par le biais defonds de type FCPR (fonds communs deplacement à risques), FCPI (fonds com-munsdeplacementdans l’innovation)ouFIP (fondsd’investissementdeproximité)dansdes entreprisesnoncotées.

Ensuite, pour rechercher une classed’actifsattractive,notamment le«privateequity» (investissement en fonds pro-pres), qui a dégagé historiquement destaux de rendement plus élevés que lessociétés cotées enBourse.

Enfin, dans le cadre de fonds adminis-

trés par des gérants spécialisés, ils bénéfi-cient de l’appui de professionnels et d’es-pérancede rendementsignificatif.

Cette mesure comporte-t-elle des ris-ques, pour les épargnants commepour lesentreprisesvisées?Commel’aditdanssondiscoursdu26aoûtPierreMoscovici,«ilnes’agitpasdepousser lespetits épargnantsàaller jouer leurs économiesauCasino bour-sier. Ce n’est pas MmeMichu qui boursicoteavec samodeste épargnede retraitée».

Néanmoins, il faudra éviter les décep-tions des épargnants. Tout d’abord, lesbanquiers vont avoir un devoir de conseilet s’assurer que tout et n’importe quoi nesoit pas vendu à leurs clients. Ils devront

veiller à la bonne adéquation entre l’hori-zon de placement et le besoin de liquiditéde leurs clients.

Les banques devront sélectionner lesfonds gérés par des acteurs capables de seprévaloird’unhistoriquesolide, d’unpro-cessus sérieux de gestion des risques etd’une vraie crédibilité professionnelle,gage de tranquillité pour les clients. Desschémas de garantie partielle avec OSEOInnovation et la Bpifrance, la banquepublique d’investissement, pourraientégalement être envisagés.

En ce qui concerne les entreprisesvisées, il faut éviter l’effet d’éviction quiconsisterait à privilégier les ETI cotées parrapport aux sociétés non cotées – les PME–, qui constituentunebonnepart du tissuéconomiquedenotrepays.

Pour cela, le recours à des fonds dédiésou fonds d’investissements alternatifs detype société de capital-risque, FCPR, FIP ouFCPIseraindispensablepourpréserverl’ac-cèsdePMEnoncotéesauPEA-PME,faceàlaconcurrence des sociétés cotées, prochesd’unmilliardd’eurosde capitalisation.

Dans ce contexte, si la loi reflète bien leprojettelqu’ilaété«calibré»entrelespou-voirs publics et les professionnels, l’effetsera positif pour les épargnants, pour lespetites et moyennes entreprises, pour lacroissanceet pour l’emploi.

C’est un nouveau message pour lesentrepreneurs.Nousnepouvons, à ce sta-de, que nous féliciter de son annonce et,demain, de son lancement. Espérons queles entrepreneurs français, dans unedémarche citoyenne et courageuse com-me les «soldats de l’an II» chers à VictorHugo, ne serontpas sacrifiés.

Dans ce contexte, l’an I a été l’année dela régulation de la finance pour restaurerla confiance après la crise. Puisse l’an IIêtre celui de la reprise, quenous appelonsdenos vœux!p

Reprise | par Nicolas Vial

Le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg,les 5 et 6 septembre, risque fort d’êtreréduit àuneconfrontationentre les gran-despuissancessurlaSyrie.C’estbiendom-mage. Car la pression financière montedans les pays émergents les plus fragiles.

Elle requiertuneactioncoordonnéerapide, àdéfautdecompromettrelastabilitéde l’économiemondia-le, et donc le début timide de reprise observée cesderniers mois. L’Europe, qui est très ouverte auxpays émergents, en souffrirait le plus.

Lesentimentdepaniquequis’estemparédumar-ché indien depuis quelques semaines est ainsi unesurprisepourbeaucoupd’observateurs.Lepayspré-sentait un taux de croissance supérieur à 10% en2010 et semblait promis à un bel avenir pour réali-ser sonrattrapageéconomique.Tel ad’ailleursété lecas pour d’autres pays émergents, dont le Brésil etl’Indonésie, tout juste remise cette année sur lesrails du «miracle» économique.

Mais il n’y a pasplusdemiragequedemiracle: lesommet de Saint-Pétersbourg risque plutôt deconfirmer que la coordination internationale n’apas beaucoup avancé depuis le premier G20 deWashington en 2008. Chacun joue pour soi, etd’abord laRéserve fédérale américaine (Fed, banquecentrale).

DéséquilibresCelafaitmaintenanttroismoisque laFedasigna-

lé la fin prochaine de son programmed’«assouplis-sement quantitatif», l’injectionmassive de liquidi-tés dans l’économie. Trois mois au cours desquelsles taux longs américains ont augmenté de façonsignificative, provoquant une hémorragie de fluxde capitaux sur lesmarchés émergents.

Depuis le22mai,datedudiscoursduprésidentdela Fed, Ben Bernanke, au Congrès, on a enregistréune sortie nette de près de 50milliards de dollars(37,8milliards d’euros) des fonds émergents, unrecord, plus que l’effusion observée au dernier tri-mestre 2008, lorsque le système financier interna-tional était au bord du chaos.

Parmi les émergents les plus affectés, l’Inde et leBrésil font figure de géants aux pieds d’argile.Depuis le 22mai, leurs devises se sont dépréciées deplus de 15% contre le dollar américain. C’est lemou-vement de change le plus prononcé parmi lesgrands émergents. Leurs marchés boursiers ontconnudes chutes d’amplitude comparable.

Les déséquilibres qui se sont formés en Indeétaient, en réalité, visibles depuis quelques années.

Nouslesavionsmisenévidenceen2012.Surlesdésé-quilibresextérieurs,nousnotionsque ledéficit cou-rant indien s’était fortement dégradé depuis 2008,impliquantdes besoinsen financementsextérieursélevés et une forte volatilité de lamonnaie. Ceux-cijustifiaient de tirer, déjà, le signal d’alarme. L’Indedevenait alors vulnérable aux chocs externes et àune crise de balance des paiements similaire à cellede 1991.

Ces crises ont été une caractéristique des paysémergents au cours des années1980 et 1990. Com-me aujourd’hui, la remontée des taux américainsdéclenche une réallocation des flux d’investisse-mentversdesdestinationsplus sûresetplus«liqui-des».

En 1991, lesmêmes fragilités étaient perceptiblesen Inde : déficit budgétaire considérable, prix dupétrole élevé, chute des exportations. Il faut y ajou-ter, aujourd’hui, une baisse de l’épargne desména-ges,provoquéepardespressions inflationnistesquiinduisent des taux d’intérêt réels négatifs et inci-tentplutôtàs’endetter.D’oùunedégradationrécen-te de la notation des principales banques commer-ciales indiennes.

DépendanceFaut-il être inquiet? A moins d’un programme

ambitieuxqui s’attaquerait auxdéficits publics et àl’inflation, l’Inde semble engagée dans un cerclevicieux. La dépréciation de la devise entraîne despressions inflationnistes qui découragent l’épar-gne.Cettebaissedel’épargnedonnelieuàunedégra-dation des comptes externes. Celle-ci accroît ladépendance vis-à-vis des financements externes àun moment où la remontée des taux longs améri-cains rend moins attractifs les pays émergents. Apartird’uncertainpoint, le rétablissementdeséqui-libres ne peut se faire que dans la douleur en dépri-mant la demande interne.

A ladifférencede 1991, l’Indedisposeaujourd’huide réserves de change abondantes qui devraient luipermettre d’éviter une crisemajeure causée par undéfaut de paiement. Mais les années de forte crois-sance dans les pays émergents, liées au supercycledesmatièrespremières,ontengendrédesdéséquili-bres liés à l’abondance de liquidités.

Le long processus de normalisation des politi-ques monétaires dans les pays développés vient àpeine de commencer. Les turbulences sur les mar-chés émergents vont donc perdurer, Chine compri-se. Il serait préférable d’organiser des atterrissagesendouceurplutôtquedesubirdescoupsd’arrêtbru-taux.Où est le G20?p

idées

LESOMMETDESAINT-

PÉTERSBOURGRISQUE

DECONFIRMERQUELA

COORDINATIONINTERNATIONALE

N’APASBEAUCOUPAVANCÉ

DEPUIS 2008

Si la loireflètebienleprojettelqu’ilaété«calibré»

entrelespouvoirspublicset lesprofessionnels,

l’effetserapositifpourlesépargnants,pour lesPME,

pourlacroissanceetpourl’emploi

¶François Lombardest PDG de la sociétéde capital-investissementTurenne CapitalPartenaires, crééeen 1999. Il a lancé,en décembre2006,Turenne Investissement,cotée sur lemarchéAlternext d’EuronextParis.

LePEA-PME,enfinunebonnenouvellepourlesentreprisesUneinflexionmajeuredanslapolitiquegouvernementale

Jean-JosephBoillotConseiller au Club du Centre d’étudesprospectives et d’informations internationales(CEPII)

PhilippeFerreiraStratégiste à la Société générale

Lesbanquiersvontavoirundevoirdeconseilets’assurerquetout

etn’importequoinesoitpasvenduàleursclients

FrançoisLombardTurenne Capital Partenaires

¶Jean-Joseph Boillotet Philippe Ferreiraont coécrit, dans lenuméro spécial sur l’Indede la Revue d’économiefinancière, «Le systèmefinancier indien: entreouverture et modernité»,nº107, 3e trimestre 2012.

L’IndedanslatourmentefinancièreLeG20doitpareràlacrisedesémergents

D’AUTRESDÉBATSSURLEWEB

«Le projet européende normes IFRS nemérite pas les critiques qu’on lui adresse»,FrançoisMeunier, ancienprésidentde l’Association française des directeurs financierset de contrôle de gestionet anciendirecteur général de Coface France.«Pourquoi nos brevets ne créent-ils pas d’emplois?», JacquesMarceau, présidentd’Aromates et cofondateurduGroupementdesprofessionsde services.

10 0123Mardi 3 septembre 2013

Page 11: ECO - 03 Septembre 2013

management

Effectif 16426salariés(CDI et CDD) dont 2751cadres.

Sites256magasins en France.

Chiffre d’affaires2,82milliardsd’euros en 2012.

D anssapremièrevie,StéphaneSaigregar-nissait des linéaires, gérait des stocks etorganisaitdesplannings.Etpuis,à force

de trimer, il a gravi tous les échelons jusqu’ausommet: responsable d’exploitation, direc-teurcommercial,directeurdemagasin,chefdeproduit…Aujourd’hui, l’homme, âgé de 45ans,règneenmaîtresurlemarchéfrançaisdeladis-tributiond’articlesdesport,avec16426coéqui-piers répartis sur 256magasins. Une ascensionpresque banale dans l’histoire de Decathlon,désormais rattachée au réseau Oxylane.Depuis sa créationparMichel Leclercqen 1976,lamarque bleu et blanc a fait de la promotiondes jeunes talents sa spécialité.

«Dès leur intégration, nous invitons les nou-veauxembauchésàexprimerleurvisiondel’en-treprise et leurs ambitions professionnelles àdix ans», explique Stéphane Saigre. « S’ilsdémontrent leur dynamisme et leur motiva-tion, nous n’hésitons pas à les faire évoluer.»Pas besoin de sortir d’HEC pour prétendre àune belle carrière. «Decathlon s’est toujoursaffirmé commeune entreprise-école», rappellele directeur général de Decathlon France. «Cequ’on recherche, c’est plus la personnalité quel’expérienceoulesdiplômes.»MathieuZanderi-go peut en témoigner. «Quand j’ai été recrutécomme vendeur à Longwy [Meurthe-et-Moselle] en 2010, je n’avais que le bac enpoche », témoigne-t-il. «Mais jeme suis donnéà fond, et cela a payé.»Moinsde deuxans plustard, le jeune homme de 24ans prenait lesrênes de l’univers nature, l’un des trois plusgros rayonsdumagasin.

Pas question, bien sûr, de promouvoir unejeune pousse sans lui offrir l’accompagne-ment qui s’impose. «Chaque changement deposte donne lieu à une formation», précise ledirecteurdesressourceshumainesOlivierVia-lard. Un dispositif de validation des acquis del’expérience a aussi été mis en place, en 2011,pour permettre aux non-diplômés d’obtenirdeséquivalencesbacetbac+2. Plusde3%de lamasse salariale est allouée, chaque année, auposte formation.Lamotivationdes troupesendépend.

Le groupe offre un panel de plus de300métiers, du marketing à la logistique, enpassant par la conception de ses propres pro-duits.Mais,pourpermettrelamobilitéinterne,encore faut-il que le contexte soit porteur…«Or, depuis 2010, nos trois plus gros marchés

–France, Italie et Espagne–ontplutôt tendanceà ralentir», s’inquièteGrégoryLabrousse,délé-guéà laCFTC, le syndicatmajoritaire. La courseà la promotionn’en est queplus rude. «Quandles postes à pourvoir se raréfient, forcément, laconcurrence s’accélère.» Pression du chiffre,horaires à rallonge, le rêve peut alors tournerau cauchemar.

Machine de guerre«Quand on passe les entretiens de recrute-

ment, on nous serine de beaux discours sur lesvaleursdu sport, le conseil au client et l’autono-mie des collaborateurs», affirme JordaneAlvèsFerreira, un étudiant de 24ans qui a travaillé,jusqu’enmars, au Decathlon Campus de Ville-neuve-d’Ascq (Nord), pour arrondir ses fins demois.«Mais,unefoisdanslerayon,onestquasi-mentchronométréàlatâcheetcantonnéàdébi-ter la fichetechniquedesproduits.»Dequoiter-nir l’imagede l’équipementiernordiste.

«Lieu d’innovation sportive etmanagériale,Decathlon a en apparence tout pour plaire»,analyse Guillaume Richard, maître de confé-rences à la faculté des sports de Nancy (Meur-the-et-Moselle). «Mais, dès que l’on gratte unpeu, on s’aperçoit que c’est une redoutablemachine de guerre.» Soit on se coule dans lemoule, soit on prend la porte. En 2012, 2918«decathloniens» titulaires ont ainsi démis-sionné,328ontété licenciéset152ontsignéunerupture conventionnelle. Une hémorragie quiinquièteGrégoryLabrousse.«Aforcedesesépa-rerdecollaborateursconnusetreconnus, l’entre-prise risque de perdre tout son savoir-faire»,dénonce le syndicaliste. Oui, mais voilà, lesvieilles habitudes ont la vie dure. Sur11279employés en CDI en 2012, 6250 étaientâgésde20à30ans, 3165de30à40anset seule-ment1541deplusde40ans. Il faudrasansdou-te plus qu’un nouveau plan senior pour chan-ger la donne.p

Elodie Chermann

« IL ESTPOSSIBLE

AUJOURD’HUIDE CRÉER

UNE SOCIÉTÉAVEC TROISFOIS RIEN»

QUESTION DE DROIT SOCIALParFrancisKessler,maîtredeconférencesàl’universitéParis-I-Panthéon-Sorbonne

Quel(s) financement(s)pourquelapprentissage?

COMMENT DIRIGENT-ILS ?Leleaderdeséquipementssportifssaitformerlesjeunessansdiplôme.Gérerdescarrièressurlelongterme,unpeumoins

LaquêtedesjeunestalentsdeDecathlon

Entretien

VéroniqueDiBenedetto,directrice générale d’E-conocom France, estaussidirectricegénéra-le adjointe du groupe

européen de services informati-ques. En rachetant, le 1er juillet,51,9%du capital d’unautre acteurdu marché, Osiatis, Econocom achangé d’échelle. L’effectif dugroupepasse de 3700à 8300per-sonnesrépartiesdansunevingtai-ne de pays, dont deux nouveaux:le Brésil et l’Autriche. Le nouveauleader des services informatiquesen France et en Belgique, quidevait présenter lundi 2 septem-bredans l’après-midi ses résultatssemestriels,afficheunchiffred’af-faires de 2milliards d’euros etannonceunobjectif de 3milliardspour 2017.

MmeDi Benedetto, une des raresfemmes à la tête d’une entreprisedu numérique, conjugue le goûtdes défis et de la création d’entre-prise àuneexpérience internatio-nale et une préoccupation pourles relations humaines.

En 2011, elle avait pris la direc-tiongénéralede la filiale françaisedu gestionnaire d’infrastructuresinformatiquesetdetélécommuni-cations Econocom, qui venait deracheterlasociétéECS,qu’ellediri-geait, pour gérer la fusion desdeux entités.

Comment expliquez-vousqu’il y ait si peu de femmesdans le numérique?

Le numérique souffre d’uneimage erronée auprès des jeunesfemmes. C’est une vraie perte detalents pour cette industrie, car lenumérique sera partout, danstous les secteurs d’activité. Et l’in-novation y est permanente. Lacommission«femmesdunuméri-que»de Syntec, dont je suismem-bre,œuvre en amont, dans les col-lèges, lesécolesd’ingénieurs,etc. Ilfaut convertir les jeunes femmesau numérique mais aussi leursmères, car elles ont de l’influencesur la carrièrede leurs filles.

Jeconseillevivementauxjeunesfilles de s’orienter vers les étudesd’ingénieur et surtout d’aller verslesmétiersdunumérique.C’estunvivierd’emplois très variés.Unefemmedirige-t-elledifféremmentd’unhomme?

Les femmes ont une sensibilitédifférente. Mais diriger une entre-prise est une question de doigté. Ilfaut avoir de l’empathie et êtrebienveillant.Certainshommesontces qualités! Les femmes s’autori-sent peut-être plus à laisser trans-paraître leurs émotions et ellesgèrent mieux l’équilibre entre vieprofessionnelleet viepersonnelle.Qu’est-ce qui a déterminévotre carrière?

Je pense que c’est lorsque j’aidécidé de quitter IBM – mon pre-

mier emploi – pour créer monentreprise. Cette décisiona inquié-témesparents.Mais j’étais jeuneetj’avais envie d’entreprendre.Aujourd’hui, je pousse mesenfants, âgés de 15ans et 20ans, àentreprendre, surtout tant qu’ilssont jeunes et pas encore installés.Je leur dis d’avoir ce courage! Celales aidera demain, lorsqu’il faudraêtre à la fois indépendant et capa-bled’évoluerd’unstatutàunautre.Deplus, lesoutilsnumériquesfaci-litent les choses. Il est possibleaujourd’hui de créer une sociétéavectrois fois rien.Etmêmesi c’estun échec, tant pis, c’est tellementformidable!Avez-vous connu des échecs?

Oui, bien sûr, plusieurs ! Entreautres, une des sociétés que j’aicréées a fait faillite et nous avonsdû licencier. Ce n’est jamais facile.J’ai réfléchi à mes échecs. Non pasau pourquoi, mais au commentcela s’est passé et à ce que j’avaisappris. Un business angel rencon-tré auxEtats-Unism’avait dit qu’iln’investissait jamais dans uneentreprise qui n’avait pas connud’échec.

Et j’aime beaucoup cette phrasedeWinstonChurchillquidit:lesuc-cès, c’est d’aller d’échec en échecsans perdre son enthousiasme!L’échec est toujours riche d’ensei-gnements. En France, il faut luttercontre la stigmatisationde l’échec.Commentcommuniquez-vousce

goûtde l’entrepriseauxperson-nesquevousdirigez?

Aimer entreprendre, ce n’estpas seulement créer une société.C’est aussi changer un processus,lanceruneinitiative,recruterquel-qu’un qui va faire bouger ce quel’onn’arrivepas à faire bouger soi-même, etc. Aimer entreprendre setravaille. Il faut, pour cela, donnerauxgensplusd’autonomie,leslais-ser faire, accepter qu’ils échouentaumoinsune fois.Vousattachezde l’importance àladimensionsociale de l’entrepri-se.Qu’entendez-vouspar là?

On parle beaucoup d’économieet d’environnement, mais onoublie souvent le social et sonimpact sur les performances del’entreprise.

Une société doit s’enrichir desdifférencesdesesemployés,desespartenaires, etc. C’est le principede la diversité. Econocom a, par

exemple, investi dans un incuba-teur de start-up, car nous avonsbesoin d’avoir des relations avecces nouvelles entreprises pournousnourrir de la façondont ellestravaillent, de leur esprit. C’estcompliqué de s’autoréformer. Ilfaut des apports extérieurs, il fautprovoquer les ruptures!La rupture peut-elle êtrepositive?

Oui, elle est même nécessaire,parfois! C’est pour provoquer unerupture dans ma vie de créatriced’entreprise et trouver un équili-bre personnel que je suis partie enmission humanitaire plusieursmois en Inde en 1991. Aujourd’hui,jecroisqu’ilfautprovoquerdesrup-tures en entreprise pour que sacontributionneselimitepasàl’éco-nomie ou à l’emploi, mais qu’ellejoueunrôle social!p

Proposrecueillis parSophyCaulier

H arcelés par nos engins technologiqueset prêts à répondreà lamoindre sollici-tation, nous allons être de nouveau

pris, encette rentrée,dansunrythmedénuédevraie respiration. Rassuré d’avoir encore unjob,onseditqu’il fautresterdanslacourse,aug-menter la rigueur de sa gestion. Société de laperformanceoblige!

Maisàvouloir aller toujoursplusvite, onestcontraintàréduireleschoses…etpastoujoursàl’essentiel. A force d’être trop centrés sur l’ac-tion, nous avonsperdunotre capacité d’intros-pectionet,cefaisant, lesdonnéesdenotresystè-me de référence – ce à quoi nous croyons vrai-ment, ce qui nous forge comme sujet. Savoirralentir,pariersurletempslong,estprimordialpourbienaborder ce redémarrageaprès l’été.

Mesurer en quoi lesmoments-clés de notrevie ont influencé notre propre construction:voilà la meilleure façon de savoir à quoi nouscroyons vraiment, de trouver notre sens etd’utiliser au mieux nos atouts, sans nous lais-sermener par les éléments extérieurs. Au-delàde ce qui nous est proposé, de ce que nousavonschoisi,quevoulons-nous?Rienn’estfuti-le en lamatière. Le projet nousoriente et dimi-nue la peur. Se laisser porter par les autres etpar les événementsnenous rendpasheureux.C’estdurefusdel’intérioritéquenaît lapeurdel’incertitude.

Semettre au service de son objectifLafuiteenavantdansl’activismeprofession-

nel constitue souvent le meilleur alibi pour seprocurerl’illusiond’avoirdonnéunsensàsaviequandd’autres repèresontdisparu(éclatementdelafamille,déceptionssentimentales,difficul-tés relationnelles). Or, être dépendant de sonenvironnement génère du stress. C’est mêmephysiologique: le corps se met sous tension.Pour sortir du sentiment d’impuissance ou deceluidesecroire indispensable, il faut semettreau service de son objectif (être sujet) et non sebrancher en permanence sur l’extérieur (êtreunobjetdans leprojetdesautres).

Le facteur qui fait une grande différencequant au contrôle que vous pouvez avoir survotre vie est votre horizon temporel. Dès quevous considérez sur un plus long terme ce quiest important à réaliser dans votre vie, le côtéaléatoireducourttermetendàdisparaître.Pre-nez le temps dans les prochains jours, pourbienredémarrer,devousprogrammerunpetit«voyage intérieur».p

Sophie Péters

L e 18juillet, le gouvernement a rappelé son engagementdansunepolitiquededéveloppementde l’apprentissagemêmesi le pacte nationalpour la croissance, la compétitivité et

l’emploine fixe que lemodeste objectif de 500000apprentis àl’horizon2017, contre 440000aujourd’hui.

Uneréformedu financementde l’apprentissageest aussi endis-cussion.Celui-ci est composé, aujourd’hui,de trois éléments:unecontributionaudéveloppementde l’apprentissage,datantde2005, auprofitde fonds régionauxde l’apprentissageet de la for-mationcontinue;unecontributionsupplémentaireà l’apprentis-sage, crééeen2009,qui fonctionnedepuis 2011 selon le systèmedebonus-malusen fonctionde l’emploid’apprentis; et la taxed’ap-prentissage– qui date de 1925 – de0,5%, duepar toute entrepriseavec aumoinsun salarié et soumise à l’impôt sur les sociétés ouau régimedesbénéfices industriels et commerciaux.

La taxe comportedeuxparties. L’une est réservée à l’apprentis-sage au sens strict, affectée pourpartie au budgetde l’Etat auxfins de «financementnational dudéveloppementet de lamoder-nisationde l’apprentissage» et, pour le reste, aux centres de for-mationdes apprentis (CFA). L’entreprisepeut déduire dumon-tant de sa taxe le coût relatif à l’emploi d’apprentis. Elle peut aus-si choisir de la verser à unorganismecollecteurqui se chargeradela rediriger vers les CFA.

Lapartie «hors quota»peut être affectéepar l’entreprise à l’éta-blissementd’enseignementde son choix,même si ce dernierneproposepas de formationenalternance. Sont en concurrence,pour cettemanne, les écoles d’ingénieurs et les grandes écoles,qui en sont les bénéficiaires traditionnels, les lycéesprofession-nels et, plus récemment, certainesuniversités.

Pour des lignes directrices nationalesPour l’Inspectiongénéraledes affaires sociales, l’Inspection

généraledes finances et la Cour des comptes, le systèmeest com-plexe, lourd, peu transparent. Parundécret de 2011, la partiehorsquotaavaitétédiminuée.Unrapportd’informationde lacommis-siondesfinancesduSénatdu27mars2013proposed’augmenterlapartde la taxeaffectéeà l’apprentissage,d’accroître lapart confiéeauxrégionsetd’étudier la suppressionde ladistinctionentrequo-ta et hors quota ou alors de «rééquilibrer la répartition» de cesdeuxparties.

Mais la régionest-elle leniveaupertinentd’unepolitiquedepro-motionde l’apprentissage?A-t-onréaliséunbilandes transfertsdecompétencedesautresbranchesde la formationvers les régions?Faut-ilpriver les écolesd’ingénieurset les grandesécolesde leurpartde taxe, et engendrerunehaussedes fraisde scolarité? Faut-ilaccepterde factounedisparitionde l’alternancedans lesuniversi-tés,dont les droitsde scolaritésontplafonnés?Ne faut-ilpasdes lignesdirectricesnationales sur l’apprentissage,qui dépasseaujourd’hui largement lesplus faiblesniveauxdequalificationou les seulsmétiersartisanaux?Autantdequestionsquelesbricolages financiersà court termeoublient soigneusement.p

«Il fautconvertir lesjeunesfemmesaunumérique»Dedéfi endéfi,VéroniqueDiBenedettomèneuneentreprisedeservicesinformatiquesquinecessedegrandir.Dernièreétape, le rachatd’Osiatis

LE COIN DU COACHPourlarentrée:pariersurletempslong

ELISABETH SCHNEIDER

POUR «LE MONDE»

110123Mardi 3 septembre 2013

Page 12: ECO - 03 Septembre 2013

12/LEMONDE/MARDI 3 SEPTEMBRE2013 REPRODUCTION INTERDITE

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REGARD SUR En partenariat avecEmploiDOSSIER RÉALISÉ PAR M PUBLICITÉ

> RENTRÉE DES CADRES <

Cadres : regain de confiance en vueLa bonne surprise conjoncturelle du deuxième trimestre conforte les prévisions d’une légère

reprise des recrutements de cadres dans les mois à venir. Mais tous les profils ne sont pas logésà la même enseigne.

Est-ce que les cadres peuventspéculer sur une inversion dela courbe des opportunités

d’emploi ? Prudence et patience sontles deux réponses les plus fréquemmentapportées par les experts. Les jeunesdiplômés comme les cadres confirmésont d’ores et déjà intégré que leur marchéde l’emploi va rester encore incertain

durant plusieurs mois. Analyse logique:on aura tout au long de 2013 constatéune évolution faite d’ajustement d’effec-tifs, de turnover, de redéploiements in-ternes. Avec au final un paysage assezplat. Si l’on poursuit les tendances et quel’on intègre les prévisions d’embauchesaffichées par les entreprises, on enre-gistrera sur l’ensemble de l’année encours 167 000 recrutements de cadresdans l’Hexagone. Un volume conformeaux prévisions établies par les statis-ticiens du Travail dès le mois de janvier.

La première conclusion que l’on peutd’ores et déjà tirer de ce chiffre c’estqu’en dépit d’une conjoncture dégra-dée, les effectifs de cadres continuentde progresser. Comme ces vingt der-

nières années, les recrutements decadres sont systématiquement supérieursaux départs en retraite. La résultanted’un mouvement commun à toutesles grandes économies sophistiquées :sous l’effet de la tertiairisation de l’éco-nomie par l’externalisation d’activitéstraditionnellement prises en charge parles industries, la part des cadres dans

l’emploi total progresse au détriment desjobs peu qualifiés. Une démonstrationque les entreprises considèrent commeessentielle aumaintien ou au renforce-ment de leur compétitivité. Particuliè-rement dans les secteurs où l’innovationet la recherche mais aussi les nouvellestechniques marketing bouleversent leséquilibres anciens.

La seconde c’est que le taux de chô-mage des cadres reste à peine supérieurà 4 %. Un niveau très proche du pleinemploi et qui n’est en rien comparableà celui très lourd (10,6 %) qui frappel’ensemble de la population active.C’est sur ce socle finalement assezsolide que se prépare une rentrée quidevrait voir les embauches repartir à la

hausse. Même si la reprise reste faible-ment perceptible. Les projections decroissance pour 2014 sont désormaissupérieures à 0,5 % avec unemontée parpallier jusqu’en 2017. Les DRH saventdonc qu’elles auront à faire face à laconcomitance de deux phénomènes :le courant toujours fort des départsde la génération d’après-guerre et desbesoins accentués d’encadrement. Selonl’APEC, l’Agence pour l’emploi descadres, le marché de l’emploi des cadresdevrait retrouver un deuxième souffledès l’an prochain avec une hausse desrecrutements de 2 %. Ce qui traduit envolume signifierait plus de 170 000 per-sonnes concernées. Un marche-pied versune très nette reprise en 2015 périodepour laquelle les besoins estimés augmen-teraient à un rythme annuel compris entre7 % et 10 %. De belles perspectives qu’ilfaut toutefois relativiser : tous les cadresne seront pas logés à la même enseigne.En période d’incertitude, les embauchesse concentrent sur les jeunes diplômésayant un premier parcours réussiplutôt que sur les débutants et les seniorsne disposant pas d’une expertise incon-testée. Au palmarès des spécialistes dumarché des cadres, les gagnants del’année seraient les jeunes cadres dotésd’une expérience de moins de 10 ans.

Ces profils cumulent en effet les avan-

tages : il sont vite opérationnels etcoûtent beaucoup moins cher que leursainés. Ce qui signifie que la sortie desclasses qui se prépare pourrait être plusdélicate pour les diplômés de cetteannée. Les prévisions d’embauches desdernières promotions pourraient être enretrait de 10 à 25 % selon les formationset les écoles.

Si l’on ausculte les oracles, la bonnepioche c’est une bonne formationd’informaticien ou d’ingénieur parti-culièrement en R&D avec un bagageconsistant. Le marché en rechercherarespectivement plus de 30 000 et40 000. Un premier parcours réussi dansdes fonctions commerciales est aussiun atout. Et si les services regroupent70 % des offres, notamment dans lesSSII ou la sous-traitance des servicesgénéraux, il y aura toujours une vivedemande des secteurs industriels por-teurs que sont l’aéronautique, l’énergie,le ferroviaire ou l’informatique avec lesgrands projets liés au cloud computinget ceux liés à l’Internet. Pas encorel’euphorie qui permettrait de peser surles rémunérations, mais un ciel un peuplus clair.

Dans une conjoncture morose, leseffectifs de cadres continuent de progresser.

ChiffresLes

+2%la progression des offres depostes de cadres en 2014 selon lesprojections économétriquesde l’APEC. Ce volume pourraitdépasser 7 % de hausse dès 2015.

170300 €le nombre de cadres qui devraientêtre recrutés par les entreprises enFrance en 2014.

+61%la proportion de cadres en postequi restent optimistes sur leurpropre avenir.

Ile-de-France

Directeur desaffaires juridiques etpatrimoniales (h/f)

CONSEIL GÉNÉRALDE

SEINE ET MARNE

carrièresNations Unies

Êtes-vous capable de bâtir un consensus entre diversesparties prenantes ?

L’Organisation des Nations Unies est à la recherche d’un chef de fileayant une solide expérience dans la direction exécutive, la fourniture deconseils et l'élaboration de politiques en matière de gestiond'installations, de voyages et de transport, d'opérations liées aucourrier et à la valise diplomatique, de gestion des archives et desdossiers ainsi que d'activités commerciales.

Formation : Maîtrise ou diplôme équivalent en sciencessociales, finance, administration publique ou desentreprises ou toute autre discipline apparentée.

Expérience professionnelle : Au moins quinze annéesd’expérience professionnelle, à des niveaux deresponsabilité de plus en plus élevés, dans desopérations commerciales, financières, de gestionou d'administration, acquise au seind'organisations internationales. Une expériencedans la planification des projets et labudgétisation par projets est indispensable.

Les femmes sont fortementencouragées à présenterleur candidature.

careers.un.orgPour tout complément d’informationveuillez consulter

Directeur, Division de la gestion des installations etdes services commerciaux (D-2)

d'installations, de voyages et de transport, d'opérations liées au courrier et à la valise diplomatique, de gestion des archives et des dossiers ainsi que d'activités commerciales.

Maîtrise ou diplôme équivalent en sciencessociales, finance, administration publique ou des entreprises ou toute autre discipline apparentée.

: Au moins quinze annéesd’expérience professionnelle, à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés, dans des opérations commerciales, financières, de gestion

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LA REPRÉSENTATIONDU HAUT COMMISSARIATDES NATIONS UNIESPOUR LES RÉFUGIÉS(HCR) à Paris,recherche

Un Associé à la Protection (G-6)

Exigences requises : Niveau Master 2 en droit (public, international) ouautreMaster approprié. Minimum 6 ans d’expérience professionnelle dansun domaine lié à l’asile, au droit des réfugiés, aux droits de l’homme engénéral, au droit administratif, au droit international ou dans une branchejuridique pertinente. Compétences requises en matière d’analyse, derédaction et de présentation orale. Excellente compréhension des ques-tions juridiques et sociales en lien avec le droit d’asile en France. Excellentniveau de rédaction en français et anglais courant requis. Bonne maîtrisede l’outil informatique.

Atouts : • Expérience au sein d’ONG spécialisées dans le droit des réfugiésou administrations ou juridictions en lien avec l’asile.

Offre : contrat HCR du personnel local, à partir du 1er janvier 2014.

Envoyer une candidature : CV avec photo et lettre de motivation d’ici au15 septembre 2013 à l’adresse suivante : [email protected]

Seuls les candidats présélectionnés seront contactés pour des entretiens.

Pays de la Loire

Chargéde développementcommercial (h/f)

PhiLiP MorrisFranCe sas

Ile-de-France

AnalysteinformatiqueSenior (h/f)

PhIlIP MorrISFrAnce SAS

Suisse

Professeuren géographie

de la mobilité (h/f)

UniverSitéde

LaUSanne

Suisse

Professeur en durabilitéet anthropologieéconomique (h/f)

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Paris

Attachécommercial (h/f)

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>Multipostes

Page 13: ECO - 03 Septembre 2013

REPRODUCTION INTERDITE LEMONDE/MARDI 3SEPTEMBRE2013/13

La SAEMES, Société Anonyme d’EconomieMixte d’Exploitation du Stationnement de laVille de Paris, accueille chaque année plusde 3 millions de clients dans ses parcsde stationnement publics et résidentiels.

Créée en 1979, la société a pour vocation de concevoir, de réaliser,d’exploiter et de moderniser des parkings ou aires de stationnement.Elle propose également une activité de conseil auprès des grandspromoteurs ou collectivités territoriales en Ile-de-France.Dans le cadre du développement de ses activités, la SAEMESrecherche son :

Directeur des ressourceshumaines h/f

Membre de l’équipe de direction générale, vous pilotez la politique degestion des ressources humaines et en suivez la mise en œuvre enproximité avec les directions, notamment la direction des opérations.Vous intervenez sur l’ensemble des champs de votre direction, enparticulier l’optimisation du suivi des effectifs et de la massesalariale, les contentieux, l’action sociale ainsi que les questionsliées à l’hygiène, à la sécurité et à la prévention.Vous animez les différentes instances paritaires et assurez uneliaison permanente avec les partenaires sociaux afin de faireprogresser les pratiques professionnelles dans une volontéde respect des règles de la législation du travail.Vous vous attachez à enrichir le dialogue social au sein del’établissement en vue de développer une relation sociale favorableà la conduite du changement.Enfin, vous veillez à conserver de bonnes relations de travail avecles acteurs institutionnels : inspection et médecine du travail,Directeurs, élus, etc.

De formation supérieure (grande école ou université), vous justifiezd’une solide expérience sur des fonctions similaires, acquise dansdes environnements complexes.Votre intelligence de la relation humaine, votre aptitude à lanégociation et votre rigueur vous permettent d’évoluer dans descontextes sensibles.Passionné par la dimension sociale de la fonction et souhaitanttravailler au cœur de Paris : rejoignez-nous !

Poste basé à Paris intra-muros.

Merci d’adresser votre candidature via notre sitewww.mercuriurval.com

Mercuri Urval - À l’attention de Charles POUVREAU,Directeur des affaires publiques

27/29 rue des Poissonniers - 92522 Neuilly-sur-Seine cedex.Réf. FR131.03304

Le stationnement en Ile-de-France

Africa

Directeur(trice) de SiteCôte d’IvoIre - SIte d’exploItatIon • H/F •Package exPatrié comPlet

Notre client est un Groupe spécialisé dans laproduction sucrière en Côte d’Ivoire. Nous recrutonspour un de ses principaux sites (250 personnes, 2 000journaliers, 50 000 tonnes par an).

En collaboration avec le Directeur Général du Groupe, vouspilotez tous les aspects de l’exploitation (finance,maintenance, développement industriel...). Vous êtes plusparticulièrement en charge de :

• Mettre en oeuvre une organisation optimisée etperformante (production, chaîne logistique...),

• Animer, fédérer, dynamiser les équipes, planifier et mettreen place les moyens humains et techniques nécessairesà la réalisation des objectifs,

• Superviser les budgets, assurer le reporting au siège,gérer les relations sociales et locales du site,et notamment les rapports avec les administrations etcommunautés villageoises.

Diplômé(e) d’une grande école d’ingénieur, avec unespécialisation industrielle, vous attestez égalementd’une expérience riche d’au moins 15 années en gestionde complexe agro-industriel (transformation de sucre,d’huile...). Vous avez managé des équipes nombreuseset êtes également un(e) très bon(ne) gestionnaire.

Merci d’adresser votre CV par e-mail (format WORD) :[email protected] avec en objet la référence QMNA603013 à Marion Navarre (Bureau de Neuilly-sur-Seine).

www.michaelpageafrica.com

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institutionfinancière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies qui a pourmission d'éradiquer la pauvreté rurale et la faim. À cette fin, il finance des projets etprogrammes destinés à accroître la productivité agricole et à améliorer les revenusruraux, et plaide à l’échelle locale, nationale et internationale en faveur des politiquespermettant aux populations rurales pauvres de se libérer de la pauvreté.Le Département gestion des programmes (PMD) est chargé de mener à bien cettemission. Il est dirigé par le Vice-Président adjoint, qui rend directement compte auPrésident du FIDA. PMD est responsable de l’élaboration et de la gestion duportefeuille de programmes du FIDA. Si l’on tient compte du cofinancement, levolume de celui-ci dépasse à l’heure actuelle 2 milliards d’USD par an. LeVice-Président adjoint est à la tête d’un département de plus de 250 personnes, ycompris le personnel de 40 bureaux de pays du FIDA. Elle/Il contrôle les travauxd’identification, de conception, de financement et de supervision des projets.Le FIDA cherche à s’entourer de professionnels faisant preuve d'une vision stratégique,d'un solide esprit d'équipe, d'une capacité avérée à produire des résultats, d'uneconnaissance approfondie du développement et d’un engagement sans réserve en cesens. Les candidats doivent disposer d’une grande expérience de la gestion, acquise ausein d’organisations internationales complexes, et être en mesure de travaillerefficacement dans un environnement multipartite. En leur qualité d’interlocuteursrespectés, ils apporteront leur expérience au débat international sur les politiques dansle domaine du développement agricole.Le FIDA offre une rémunération et des avantages attrayants, notamment un traitementexonéré d'impôt, une indemnité pour personne à charge, une indemnité pour fraisd'étude (y compris les études universitaires), une assurance maladie et assurance vie,un congé dans les foyers et un régime de retraite.Le FIDA s’engage en faveur de la diversité et veille à ce que ses effectifs représententles États membres de façon équilibrée. Les femmes sont particulièrement encouragéesà postuler.Pour de plus amples détails, consultez notre site web: www.ifad.org/jobNous vous invitons à déposer votre candidature avant le 15 septembre 2013 sur lesystème en ligne du FIDA.

Œuvrer pour que les populations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

Vice-Président Adjoint,Département gestion des programmes(Niveau: Sous-Secrétaire général)

INTERNATIONAL TRIBUNALFOR THE LAW OF THE SEATRIBUNAL INTERNATIONAL

DU DROIT DE LA MER

Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), juridictioninternationale qui a son siège à Hambourg (Allemagne), cherche àpourvoir les postes suivants :

Fonctionnaire d’administrationadjoint de 1re classe(Contributions/Budget) (P-2)

Juriste (P-4)

Pour ce qui est des qualifications et de l’expérience requises, ainsique pour tout autre renseignement complémentaire, veuillezconsulter les avis de vacance de poste publiés sur le site Internetdu Tribunal (www.tidm.org).

Rémunération : Contrat initial de deux ans (renouvelable), avec untraitement intéressant exonéré d’impôt, plus les indemnités etautres prestations de l’Organisation des Nations Unies.

Date limite de présentation des candidatures: 18 septembre 2013.

>Multipostes

REJOIGNEZ FIDUCIAL PRIVATE SECURITY ETDÉPLOYEZ VOTRE SAVOIR-FAIRE DANS DESFONCTIONS D’ENCADREMENT.

Assurer la sécurité des personnes, des informations etdes biens, c’est plus qu’un métier, c’est une mission. Nousintervenons dans des domaines qui ne laissent rien au hasardet exigent une attention de tous les instants.

Participez à notre objectif de construire le leader français desprestations privées de sécurité en rejoignant nos équipesà des fonctions de top et de middle management. Pour cela,postulezenlignesurnotresitewww.fiducial.fr,souslaréférenceVBR-MGFS-2959.

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E T R E AT T E N T I F SAU MOINDRE

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Recrute le (la)Directeur de safondation universitaire (h/f)

Vous avez envie de faire bénéficier une structure naissante de votreexpérience, de relever un défi humain et financier, de profiter d’une largeautonomie dans la gestion et la mise en œuvre des orientations straté-giques que vous aurez vous-même contribué à définir.

L’objectif de la fondation est de mettre les avancées de la recherche au service desbesoins économiques et sociétaux et renforcer les synergies à l’international.

La fiche de poste complète peut être consultée sur le site www.ujf-grenoble.fr

Les candidatures, composées d’un CV et d’une lettre de motivation, sont à adresser parvoie électronique uniquement à : M. Yassine LAKHNECH, Vice-président du conseilscientifique de l’Université Joseph Fourier, [email protected]

Un(e) Coordinateur(trice)de projets de recherche -

Chargé(e) de la valorisation h/fProfil du poste et informations :

www.ens-louis-lumiere.fr / [email protected] 84 67 00 11

Date limite de dépôt des candidatures :15 septembre 2013

Page 14: ECO - 03 Septembre 2013

A vecdes tauxd’approbationtrès élevésetdes sondages favorables,AngelaMerkeldevrait selontoutevraisemblanceêtre

élue chancelièrepour la troisièmefois consécu-tive. Seule lanaturede la coalition (maintiendelamajoritéactuelleCDU-CSU/FDPougrandecoalitionavec leSPD, voire lesVerts)poseques-tion. Sapopularitéactuelle témoignede la satis-factiond’unemajoritéd’Allemands.Lepoidspolitiqueetdiplomatiquedupays s’est renfor-céet ses actions semblentavoir apportéde lastabilitéenzoneeuro, toutenprotégeant lesintérêtsde sescontribuables.

L’Allemagneapparaît eneffet commele«grandgagnant»enEuropedepuis la crisede2007-2008et, plus spécifiquement,depuis ledébutde cellede ladette souveraineen2010.Seulgrandpaysde l’UnioneuropéenneàavoirdépassésonniveauduPIB réeldedébut2008,il présenteaussides ratios satisfaisantsen ter-mesde stabilitémacroéconomique: excédentbudgétairedès 2012,dette totale/PIBbien infé-rieureà lamoyennede la zoneeuro, dettepublique/PIBen légèrebaisseen2013, excédentcourantde7%duPIB (2012), positionextérieu-re créditricede40%duPIB.

Cette«victoire»vientengrandepartiede la

stratégiede«compétitivité» entaméeaudébutdesannées2000(agenda2010et réformesHartz), qui aporté ses fruitsàpartirde 2003(haussede la rentabilité,haussede l’excédentcourant,baissedu ratiodéficitpublic/PIB)et2005 (reprisede l’emploi, enparticulierdansles services,de l’investissement,gainsdepartsdemarché…).

Depuisdixans, c’est l’undes seulspaysdel’Unionànepas s’êtredésindustrialisé. Sonpoidsdans l’industriede la zoneeuro (horsconstruction)estpasséà 37,5%en2012, contre34%en2002.C’est aussi l’undes rarespaysànepasavoirperdudepartsdemarché. Sonpoidsdans les exportations totalesdemarchandisesde la zoneestpasséde 32%en2002à35%aujourd’hui. Sonrang internationalen termesdecompétitivités’est amélioré; 9eaudernierindice IMDdeLausanne, contre 16e en 1997.

Enmatièrede financespubliques, c’est l’undesdernierspaysoccidentaux,particulière-mentdans la zoneeuro, à conserver son tripleA.Lacrisede ladette souverainea enpartiepesénégativementauplanéconomique:bais-sedes exportationsvers la zoneeuro, incertitu-deset impactnégatif sur l’investissement.Maiscelaa été enpartie compensépar l’améliora-

tiondes conditions financièresenAllemagne,grâceaucaractère«refuge»dupays (baisseconsidérabledes taux longs, spreads–écarts –decréditplus faibles,hausseplus fortede laBourseallemandede 16%par rapportà l’Euros-toxx50depuis lepointbasdemars2009)et àlabaissedutauxdechangeeffectif réelde l’Alle-magnedepuis 2010.

Uneposition renforcéeSurunplanpolitique, la situationcréditrice

nettede l’Allemagneaévidemmentrenforcésapositiondans toutes lesnégociationset tous lessommetseuropéensdepuis2010.

Le«modèleallemand»desannées2000, fon-déentreautressur lamodérationsalariale, aévoluédepuisdeuxans. Celaestmoins le résul-tatd’unedémarchecoopérativequed’unepoli-tiquemonétaire très expansionnisteeuégardauxfondamentauxdupays. Lademandedesménagess’est redresséegrâce àunebonnetenuedes salaires,une remontéeducréditimmobilieretdesprixdes logements. Les coûtssalariauxunitairesprogressentdésormaisplusviteenAllemagnequedans la zoneeuro.

Lesdirigeantsont, àpartir de2012, prisconsciencede l’impactnégatif de la crisede ladettesouverainesur l’économiedupayselle-même.Si l’écartdecroissanceentre l’Allema-gneet la zoneeuros’est àpeuprèsmaintenu, leniveaudecette croissances’est, lui, nettementdégradé (0,9%en2012contre–0,6%enzoneeuro, autourde0,5%en2013contreenviron–0,5%enzoneeuro).

Ducoup, ils ont finiparadmettre le caractèreinadaptéde l’architectureoriginelledutraitédeMaastricht (1993).D’où touteunesérie

d’orientations, certainessymboliques (initiati-ve franco-allemandesur le chômagedes jeu-nes, initiativegermano-espagnoledeprêtsgarantisauxPMEespagnoles, voyagede lachancelièreàAthènes…),d’autres tangibles(octroidedélais additionnelspour le respectdes ratiosde financespubliques,neutralitébienveillantedesautoritésà l’égarddes initiati-vesprisespar laBanquecentraleeuropéenneàl’été2012…),denatureàatténuerassez sensible-ment la rigiditédedépart. Faceaurisqueextrê-med’implosionde la zoneeuro (dont l’écono-mieallemandeseraitunedesprincipalesvicti-mes), l’Allemagnea fait unchoix clair.

Peut-onenvisagerdes initiativesdupaysenmatièred’Europepolitique? Sansdoutepas, aumoinsdansunpremier temps. Laphilosophieprofondede l’Allemagneresteracellede la res-ponsabiliténationaleenmatièrede respectdeséquilibresmacroéconomiquesetde laprohibi-tionde toutaléamoral auniveaueuropéen.C’estaussi enpartieparceque lepaysestconscientde sespropres faiblessesdemoyenterme, enparticulierdémographiques,qu’il neveutpas endosser le rôlede réassureurde lacroissanceeuropéenne.

Au-delà, la chancelièrepourraitprendredesinitiativesplus audacieusesdans cedomaine,denatureà rendresonparcoursà la têtedugou-vernementfédéralplus«marquant», à l’instardedeuxdesesprédécesseurschrétiens-démo-crates,KonradAdenauer (1949-1963)etHelmutKohl (1982-1998). Lebilande la chancelièreestjusqu’àprésent trèsmoyendecepointdevue.Habileetpugnacesansêtreentêtée, ellenes’estpas révélée réformatriceni entreprenante,encoremoinsvisionnaire.p

A vant lesvacances, vousattendiezdes réponsesauxquestionsposées sur votre

évolutionoudesdossiers en cours.Vousrevenez…et rienn’a changé.Toujoursaucunedécision.Pasdechance: vousavezaffaireàun«manageurpassif». Certes, il estnécessairede réfléchir avantd’agir.Mais, s’il faut frôler la catas-trophepourobtenir le débutducommencementd’uneréponse, lasituationn’estpas tolérable.

Cette attitudedécourage lessalariés, les stresse à peuprèsautantque celle de patronsultra-autoritaires.Mais elle passedavantage inaperçue.

Une équipedeprofesseurs etchercheurs en gestiondes rela-tionshumaines, deHECMontréal,menéeparDenis Chênevert, amesuré le phénomène. Le résultatde leurs travauxvient d’êtrepublié dans laRevue européennedepsychologieappliquée.

Ils ont interrogé 185salariésd’unhôpital. Unepremière foispour apprécier le style de lea-dershipde leur patronet, uneseconde fois, trois ans plus tard,pourquantifier leur «engage-ment affectif» vis-à-vis de l’entre-prise, c’est-à-dire leur attache-ment à ses valeurs et objectifs.

Conclusion: les employés depatronspassifs finissent par sedésintéresserde leur travail. Ilsdéduisentde l’attitudede leur

chef que l’entreprisen’a que fairede leurs problèmes. Les conflitsinternes semultiplient, personnene sachant quel est son rôle.

Les salariés sont démotivés, nerecevant aucun signed’apprécia-tion, ni positif, ni négatif, et étantdans l’impossibilitéde se jugereux-mêmes, faute d’objectifsper-sonnels clairs et précis.

FloumanagérialIls sont surchargésde travail.

Ce floumanagérial ne leur per-metpas de se fixer despriorités,et donc de faire face àunaffluxdedemandes. Et ils souffrentdenepouvoir obtenir lesmoyens suffi-santspour remplir leur tâche, per-sonnene semobilisantpourappuyer leurs requêtes.

La situationn’est pas forcé-ment irrémédiable,nous rassu-rent les chercheurs. Ledirigeantest parfoispassif parceque sur-chargé.Cequi l’anéantit. Lanomi-nationd’unadjointpeut alors suf-fire à résoudre le problème.Amoinsqu’il ne s’agissed’unman-quede communication.Une for-mationbienmenéepeut comblercette lacune. Sinon, le pire seraitde subir cesdirigeants indécis, enrestant soi-mêmepassif, et desouffrir en silence. Les travauxdeschercheursmontréalaisdonnentdebonnes armespour sebattre.p

[email protected]

L’ÉCLAIRAGE | CHRONIQUEpar Jean-Pierre Petit

Del’audace,MmeMerkel!

MA VIE EN BOÎTE | CHRONIQUEpar Annie Kahn

Patronspassifs

0123

¶Jean-Pierre

Petitest économiste

et président de lasociété de conseilLes Cahiers verts

de l’économie

LES INDÉGIVRABLES | par Xavier Gorce

14 0123Mardi 3 septembre 2013