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Par Léo Joseph Les décaissements effectués par la communauté interna- tionale pour Haïti, dans le cadre de la lutte contre la prop- agation de la pandémie du CO VID-19, sont la mauvaise façon de traiter avec un gou- vernement prédateur, klep- tomane, et par-dessus tout spé- cialiste en corruption. Des promesses qui ont été faites à différentes couches de la pop- ulation ne sont pas tenues, alors que des rumeurs font état de commandes occultes au - près de compagnies étrangères dont les conditions restent tout On se plait à dire que le COVID- 19 ne fait pas d’exception quant à ses victimes, de la royauté, en Espagne, aux plus humbles cito - yens dans les pays dits du tiers monde, là où il fait escale de par le monde. Toutefois, aux États- Unis, pays devenu la victime No. 1, la communauté noire est frap- pée outre mesure. Entre-temps, l’état de New York, l’épicentre du virus mortel aux E.U., entre - voit la lumière au bout du tunnel. Avant tout, il faut dire que jusqu’au 21 avril, le coronavirus a touché 210 pays et territoires en dépendance, tels Porto Rico et haiti observateur ENglish PagEs : 7,11 VOL. L, No. 15 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 22- 29 avril 2020 Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc. www.haiti-observateur.ca Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820 [email protected] New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 Lè manke gid, pèp la gaye ! Common sense versus political and economic considerations in the era of COVID-19 HAPPENINGS! Les promesses de Jovenel Moïse toujours en souffrance USD $ 240 MILLIONS DÉCAISSÉS POUR HAÏTI ? PLUS DE TRANSPARENCE DE LA PART DES DONNATEURS... Les hôpitaux et centres hospitaliers, le secteur de la sous-traitance, les policiers, les enseignants... promesses non tenues... Here and there, decisions have been made and actions taken that show a lack of common sense or inhumanity in the era of COVID- 19. However, there’s no way silenc ing the voices, which denounce the wrongs and call for respect for human life. Take the Prime Minister of Haiti, Joseph Jouthe declaring ear l y victory against COVID-19. On April 15, Mr. Jouthe announc - ed that on Monday, April 20, ac - tivities would resume in the facto- ries producing for exports, oper- ating mainly in the Sonapi Continued on page 7 Le gouverneur de New York Andrew Cuomo. Le maire de New York Bill de Blasio, toujours sur la balle dans la lutte contre COVID-9. NOUVELLES BRĒVES Aux E.U. COVID-19 à la baisse, bien que plus extrême dans la communauté noire Suite en page 16 Jovenel Moïse is not so sure where he is being lead. Joseph Jouthe things he has a lot going for him. Par Léo Joseph Nonobstant sa déclaration d’ - obéissance aveugle à Jove nel Moïse, le jour même de sa pres t ation de serment, Joseph Jouthe a lâché une note discor- dante par rapport à l’harmonie qui devrait caractériser la co - opération au sein de l’équi pe gouvernementale qu’il diri ge. À observer certaines attitudes qu’il affiche, ou à entendre des prises de positions qu’il a véhiculées, il donne l’impres- Jovenel Moi ̈se dans l'instabilité politique. Joseph Jouthe mesure bien ses chances, aussi bien que ses atouts. Cette carricature, diffusée sur les réseaux sociaux, semble être l’oeu- vre du quotidien françcais Le Figaro. Nous la trouvons si appropriée que nous avons décidé de lui accorder hospitalité. C’est notre façon de contribuer à la propagation d’un beau travail et de présenter nos féélicitations à l’auteur. CORRUPTION, DÉTOURNEMENTS DE FONDS PUBLICS ET MAL GOUVERNANCE Joseph Jouthe a-t-il mauvaise conscience de rallier l’équipe de Moïse ? Suite en page 12 Suite en page 2 Journal 22- 29 avril 2020:hO 4/22/20 5:09 aM Page 1

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Par Léo Joseph

Les décaissements effectuéspar la communauté interna-tionale pour Haïti, dans le

cadre de la lutte contre la prop-agation de la pandémie duCO VID-19, sont la mauvaisefaçon de traiter avec un gou-vernement prédateur, klep-tomane, et par-dessus tout spé-cialiste en corruption. Des

promesses qui ont été faites àdifférentes couches de la pop-ulation ne sont pas tenues,alors que des rumeurs font étatde commandes occultes au -près de compagnies étrangèresdont les conditions restent tout

On se plait à dire que le COVID-19 ne fait pas d’exception quant àses victimes, de la royauté, enEspagne, aux plus humbles cito -yens dans les pays dits du tiersmonde, là où il fait escale de parle monde. Toutefois, aux États-Unis, pays devenu la victime No.1, la communauté noire est frap-pée outre mesure. Entre-temps,l’état de New York, l’épicentredu virus mortel aux E.U., entre -voit la lumière au bout du tunnel. Avant tout, il faut dire quejusqu’au 21 avril, le coronavirusa touché 210 pays et territoires endépendance, tels Porto Rico et

haiti

observateur

ENglish PagEs : 7,11

VOL. L, No. 15 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 22- 29 avril 2020

Kreyòl : Paj 6

Fondé à New York,cet hebdomadaire est édité

par la société Haïti-Observateur Group, Inc.www.haiti-observateur.ca

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237

Briarwood, NY 11435-6235Tél. (718) 812-2820

[email protected] York: $1,00

Partout ailleurs : 1,50 $Haïti: 20 gourdes

Tél. (718) 812-2820

Lè manke gid, pèp la gaye !

Common sense versus politicaland economic considerations inthe era of COVID-19

HAPPENINGS!

Les promesses de Jovenel Moïsetoujours en souffrance

USD $ 240 MILLIONS DÉCAISSÉS POUR HAÏTI ? PLUS DE TRANSPARENCE DE LA PART DES DONNATEURS...

Les hôpitaux et centres hospitaliers, le secteur de la sous-traitance, les policiers, les enseignants... promesses non tenues...

Here and there, decisions havebeen made and actions taken thatshow a lack of common sense orinhumanity in the era of COVID-19. However, there’s no waysilenc ing the voices, whichdenounce the wrongs and call forrespect for human life.

Take the Prime Minister of

Haiti, Joseph Jouthe declaringear ly victory against COVID-19.On April 15, Mr. Jouthe announc -ed that on Monday, April 20, ac -tivities would resume in the facto-ries producing for exports, oper-ating mainly in the Sonapi

Continued on page 7Le gouverneur de New YorkAndrew Cuomo.

Le maire de New York Bill deBlasio, toujours sur la balle dansla lutte contre COVID-9.

NOUVELLES BRĒVESAux E.U. COVID-19 à la baisse, bien queplus extrême dans la communauté noire

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Jovenel Moïse is not so surewhere he is being lead.

Joseph Jouthe things he has a lotgoing for him.

Par Léo Joseph

Nonobstant sa déclaration d’ -obéissance aveugle à Jove nelMoïse, le jour même de sapres tation de serment, JosephJouthe a lâché une note discor-dante par rapport à l’harmoniequi devrait caractériser la co -opération au sein de l’équi pegouvernementale qu’il diri ge.À observer certaines attitudesqu’il affiche, ou à entendre desprises de positions qu’il avéhiculées, il donne l’impres-

Jovenel Moise dans l'instabilitepolitique.

Joseph Jouthe mesurebien ses chances, aussi bien queses atouts.

Cette carricature, diffusée sur les réseaux sociaux, semble être l’oeu-vre du quotidien françcais Le Figaro. Nous la trouvons si appropriéeque nous avons décidé de lui accorder hospitalité. C’est notre façonde contribuer à la propagation d’un beau travail et de présenter nosféélicitations à l’auteur.

CORRUPTION, DÉTOURNEMENTS DEFONDS PUBLICS ET MAL GOUVERNANCEJoseph Jouthe a-t-il mauvaise conscience de rallier l’équipe de Moïse ?

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Haïti-Observateur 22- 29 avril 20202

à fait mystérieuses. Cette situ-ation préoccupe au plus hautpoint, surtout quand des ru -meurs persistantes laissentcroire que les alliés tradition-nels des dirigeants haïtiens, lesmêmes qui s’agglutinent tou-jours sur des contrats hors desnormes légales, seraient arri -vés tôt au rendez-vous, pourentamer la valse des millionsdont le signal est donné parl’état d’urgence sanitaire.

Bien que les valeurs attri -buées aux autres pays, dontcertains sont de taille pareille àHaïti, soient de loin supérieu -res à celle mise à la dispositiond’ Haïti, sans doute à cause dudétournement de fonds dont serendent coupa bles les respons-ables haïtiens, les dons faits àJovenel Moïse et son équipeindiquent clairement que cesderniers sont traités en « par-ents pauvres ».

Les institutions de la hautefinance internationale ne sem-

blent pas avoir voulu qu’ondise qu’elles se montrent ava -res en vers Haïti. C’est sansdoute la ré flexion que fera plusd’un en pre nant connaissancedes sommes attribuées à Haïtipar le Fonds monétaire inter-national (FMI), la Banqueinternational de dévelop pe -ment (BID), la Banque mon-diale (BM), l’Agence améri-caine de développement inter-nationale (sigle anglaisUSAID) et le CDC.

Le FMI vient en tête deliste avec USD 111,6 millions$, suivi de la BID, avec USD50 millions $. Celle-ci estsuivie de la Banque mondiale,qui a donné USD 20 millions$. Tandis que la USAID a faitdon de USD 13,2 $ millions àl’administration Moïse-Jou -the. Le CDC s’affiche au basde la liste avec USD $ 2,9 mil-lions $.

Il est allégué, dans desmessages diffusés sur lesmédia sociaux, qu’une organi-sation dont l’identité n’est pasbien définie aurait contribué

USD 1,3million $ à la cam-pagne contre la pan démie ducoronavarus.

D’aucuns prétendent qu’ilexiste une autre liste séparéesur laquelle figure Taïwanavec un don de USD 50 mille$.

Une autre liste mixte dedons en espèce et en nature afait le tour des médiaux soci-aux. Sur cet te liste figurent :Kompas Kréole, Dream Pro -mo, Shokarel la et GroupeHM, un don en espèce deUSD 153 mille 657,2 $ fait àl’hôpital Bernard Mevs; laCaribbean Port Service (CPS)a fait un don de USD 650mille $ au ministère de la San -té publique. Les entreprises duGB Groupe (Gilbert Bidjio),Aciérie d’Haïti, Total et Sol,Kolos, Huhsa, LITZ et PortLafito pour des dons en na -ture : 5 000 tests de dépis tageet 1 million de barres de savonBanda. Puis E-Power a faitdon en espèce de USD 100mille $ à l’Hôpital universi-taire de Mire balais (Zanmi

Lasante).En pareille circonstance,

on dit en créole « Ti kochon, tisan ». Autrement dit, un petitpourceau, peu de viande et degraisse. Dans ce cas, il fauttenir compte des conditionssur le terrain, en Haïti. Ondirait que ceux qui se trouventen position de faire des donspour aider le gouvernement àcombattre la propagation duCO VID-19 sont avares, carune faible minorité a contribuépeu, alors que la grandemajorité ne se retrouve mêmepas au rendez-vous. Se basantsur l’habitude des hommes dupouvoir, les mécènes et dona-teurs éventuels savent ce quiadviendra des fonds qui pour-raient être contribués. Aussiauraient-ils décidé de faireautre ment les dons. Les ten -dan ces qui se dégagent de cesgestes donne une juste idée dece que pensent les personnesqui ont donné.

En effet, à part KompasKréole, Dream Promo,Shokarel la et Groupe HM, qui

ont fait un don en espèce deUSD 153 mille 657,2 $ àl’hôpital Bernard Mevs; et E-Power, qui a offert USD 100mille $ à l’Hôpital universi-taire de Mirebalais (ZanmiLasan te), le Groupe GilbertBidgio et ses alliés ont fait desdons en tests de dépistage etdes barres de savon.

Des promesses non tenuesDes rumeurs faisant le tour dePort-au-Prince font savoir quele régime dépense au moinsUSD 1,5 millions par jour enéquipements et fournituressani taires. La population doutefort que ces valeurs aient étédépensées réellement. Jusqu’ -ici les fournitures et équipe -ments dont la commande a étéfaite auprès d’une compagniechinoise, avec les deux beaux-frères de Michel Martelly,Ges ner Champagne et KikoSaint-Rémy comme cour tiers,ne sont toujours pas arrivés en

Les promesses de Jovenel Moïsetoujours en souffrance

USD $ 240 MILLIONS DÉCAISSÉS POUR HAÏTI ? PLUS DE TRANSPARENCE DE LA PART DES DONNATEURS...

Les hôpitaux et centres hospitaliers, le secteur de la sous-traitance, les policiers, les enseignants... promesses non tenues...Suite de la page 1

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Par Louis Carl Saint Jean

Jean Louis Joseph Seymour Lu -cien-Polynice n’est plus! Quelleindicible peine ! Je le connaissais,ce père, ce grand-père, cet arriè -re-grand-père, ce frère, cet oncle,cet ami, ce chrétien, qui, pendant86 ans, a mené un train de vieexemplaire. Et, je le connaissaistrès bien, pour l’avoir pratiquépendant de longues années, au

cours de la décennie 1990. Né à Port-au-Prince le 22 mai

1934, donc, près de trois moisavant la fin de l’Occupation amé -ricaine de notre pays (1er août1934), Jean Louis Joseph Sey -mour Lucien-Polynice était le filsdu général Edmond Poly nice etd’Elvira Lucien et petit-fils dugénéral Edmond Sylvestre Poly -ni ce. L’on se souviendra que cedernier, ancien maire de Port-au-Prince, fut trois fois président par

intérim d’Haïti (comme membredu Comité de Salut Public) etmembre du Comité révolution-naire après l’assassinat du prési-dent Vilbrun Guillaume-Sam, le28 juillet 1915.

De taille bien au-dessus de lamoyenne, sa démarche bien as -surée, son air martial et son portaltier lui donnèrent l’allure d’unan cien militaire ou d’un superbeathlète, type Gérald Haig, GuySaint Vil ou Henri Francillon. Belhomme, d’une rare élégance,Seymour était toujours tiré à qua-tre épingles, pimpant, tel un«ancien bon », comme on ditchez nous. Ce furent ces diverstraits périssables qui frappaientd’ abord les yeux de ceux qui leregardaient au loin. Au physique,la nature l’avait grandementcom blé.

Quiconque a eu, comme moi,la bonne fortune de partager sonintimité, identifiera d’autres qual-ités encore plus durables chezSey mour. L’homme était d’uneparfaite urbanité, raffiné commeun ancien député, sénateur oudiplomate d’un temps très éloi -gné de chez nous. Il était aussigentil, aussi charmant et aussisym pathique qu’il était possiblede l’être. Il était d’une bonté na -tu relle. Au moral, Dieu l’avaitabondamment béni.

Je n’oublierai jamais la pre-

mière fois que j’ai fait la connais-sance de Seymour Lucien. C’ -était un dimanche de 1990 aprèsune réunion de dévotion tenue àl’Église adventiste Gethsémanéoù j’évoluais alors comme diacreet secrétaire d’Église. Sa filleMarie Christine Lucien, arrivantfraîchement d’Haïti, s’y étaitaffiliée, encouragée par sa tanteViolette Lucien, diaconesse, et sacousine Chilaine Lucien, messœurs spirituelles dont j’avaislongtemps déjà acquis l’estime.

Le plus naturellement dumonde, je ne tarderai pas à gagn-er l’admiration de Christine, l’ -une des jolies fleurs jamais éclos-es dans « Le Jardin vert ». Elleme considère comme son grandfrère. Le plus respectueu se mentpossible, à mon tour, je la prendseffectivement pour cette petitesœur que je n’ai jamais eue, l’en-tourant de tout mon amour et detoute mon affection. D’ailleurs,tant elle que Chilaine (comme lefont mes meilleurs amis) nem’ont jamais appelé ni par monprénom ni par mon nom, maisaffectueusement par mon su -rnom…Tilou. Et cela jusqu’àaujourd’hui!

Sans tarder, Christine m’in-vite chez elle. Elle habitait, àl’épo que, à New York Avenue,presque au coin d’Empire Boule -vard, en face du Bureau de Poli -ce. C’était en quelque sorte àmoins de cinq cents mètres denotre église commune. J’honorevolontiers son invitation. À monarrivée, elle me présenta à sonpère et à son frère Loulou. Ils mefirent un accueil chaleureux,m’offrant après quelques instantsseulement un verre de « KolaLakay » bien frais, au son del’émission radiophonique « Mo -ment Créole ».

En un rien de temps, nousnous mîmes à converser famil-ièrement, parlant de tout et derien. Au fil de la conversation,nous parlâmes du Jazz des Jeu -nes, de Gérard Dupervil, de Lu -ma ne Casimir, de Guy Durosier,de Martha Jean-Claude, de l’Or -chestre Septentrional et d’autresartistes et groupes musicaux haï-tiens. Seymour s’étonna que, vumon âge, je fusse aussi versédans des aspects de notre musi -que datant des années 1940 -1950. Dans une large mesure,

Par Rosie Bourget

Au cours de cette crise sans pré-cédent, votre chroniqueuse vousa fourni de temps en temps unpetit bulletin contenant des infor-

mations utiles et des suggestionssur les mesures que vous pouvezprendre pour vous aider à sur-monter cette pandémie. L’unedes choses est de rechercher leschoses positives qui ont résultéde cet événement. Commençonspar regarder l’autre côté de cettepandémie. Je vous suggère defaire une liste des choses posi-tives que ce nouveau mode de vievous a apportées. Ajoutez à laliste ci-dessous tous les éléments

qui s’appliquent à vous. Celavous aidera à voir toutes les bon -nes choses qui, selon vous, nepourraient pas arriver et qui sesont produites malgré tout ce quis’est passé.

1. Qu’allez-vous faire main-tenant que vous n’aviez pas letemps auparavant?

2. Comment avez-vous amé-lioré vos relations et en savoirplus sur votre famille?

3. Qui vous a contacté, dontvous n’avez pas entendu parlerdepuis longtemps?

4. Qui vous a aidé, dont vousn’avez jamais réalisé qu’il était sigentil?

5. Quelles nouvelles compé-tences avez-vous acquises pourgérer votre vie et votre temps?

6. Qu’est-ce qui vous a aidé àdécouvrir vos forces et votreflexibilité lorsque vous en avezeu besoin?

Voici quelques endroits pourvous aider à gérer votre stress et àvous détendre. Essayez de fairedu sport, méditer et apprendre denouvelles compétences commela cuisine. Nous ne savons pascombien de temps nous resteronsà la maison, alors profitez de toutle temps dont vous disposez.

1. Méditation guidée de 15minutes - Guérissez en pleinecons cience de l’intérieur.

Une belle expérience de

méditation face à la mer.https://www.youtube.com/w

atch?v=p29mwfzpNc42. Séance d’entraînement à

domicile de 30 minutes pour brû-ler les graisses pour les débutants.Faible impact. https://www.you-tube.com/watch?v=gC_L9qAHVJ8.

3. Gordon Ramsay démontredes compétences de base en cui-sine - Ultimate Cookery Courshttps://www.youtube.com/watch?v=FTociictyyE.

Maintenant, donnez-vousune tape dans le dos pour essayerde nouvelles choses et affrontercet te tempête jusqu’à présent. Sa -chez qu’avec l’aide de tous ceuxqui vous entourent, vous pourrezvous adapter à la nouvelle nor-male et non seulement survivre,mais aussi vous épanouir. Certes,nous découvrons des choses surnous-mêmes, nos voisins, nosamis et nos familles que cette cri -se nous a donné le temps d’ap-prendre. Nous pouvons mêmeavoir un monde plus attentionnéet aimant à la suite de cette pan-démie déchirante. Continuez àrester en sécurité, en bonne santéet essayez de trouver le côté posi-tif de la vie.

[email protected]îtrise en travail social (MTS)

4 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

DÉVELOPPEMENT PERSONNELComment survivez-vous l’isolement COVID-19 ?

REQUIESCAT IN PACEJean Louis Joseph Seymour Lucien-Polynice

Rosie Bourget

HAITI-OBSERVATEUR EN LIGNEEn attendant la construction du nouveau site,l’édition hebdomadaire peut être téléchargée :haiti-observateur.ca

Ensuite cliquez sur ARCHIVES, puis choisissezl’édition courante ou celle désirée.

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Suite en page 14

Journal 22- 29 avril 2020:hO 4/22/20 5:09 aM Page 4

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5Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

NOTE DE PRESSELA PREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTILAPREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTIVient de sortir des presses des « ÉditionsAupel » (Canada), le TROISIÈMETOME de l’œuvre colossale préparée parl’ancienne Présidente de la Républiqued’Haïti, 1ère femme Juge et magistrat àla Cour Suprême, maître Ertha PascalTrouillot : « « L’ENCYCLOPÉDIEBIO GRAPHIQUE D’HAÏTI » » .

Une mine de renseignements précieux,cet ouvrage unique, à rigueur scienti-fique, fruit de plus de cinquante annéesd’écriture et de recherches ininterrom-pues, plus de deux siècles d’anthologiehumaine, d’illustres personnages, serévèle une réalisation titanesque, issued’une ardeur presque sacerdotale et

d’une ténacitésans faillepour illustrerle passé histo-rique d’Haïtià travers sesa c t e u r s ,témoins ouassistants quiont forgél’idéal de cecoin de terre.Œ u v r epatiemmentélaborée pour

être livrée dans sa forme achevée :

Présentation parfaite — Haut degamme Reluire soignée .. Incrustationsor .. Signet en tissu et tranchefile ..Tranches de tête, de pied et de gout-tière dorées. Plus une édition de luxe.

« L’Encyclopédie Biographiqued’Haïti », vrai travail de bénédictin, col-lige les personnalités d’Haïti oud’ailleurs dont les travaux ou lesprouesses ont influencé le devenir de lasociété haïtienne.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » est le tribut des nuits de veille attar-dée, de quêtes incessantes , de fouillesdans les bibliothèques privées et publi -ques, dans les archives nationales ou defamille ; de renseignements ou témoi-gnages, de consultations, de traitementdes données ; d’inscriptions gravées surles stèles des monuments publics et lieuxde repos ; d’interrogatoires incessantes etvérifiables posées aux descendants ; deréférences photographiques puisées àmême les trésors ancestraux ; de visitedes grandes capitales du monde en quêted’informations éparpillées et inédites,ect.

« L’EncyclopédieBiographique d’Haïti» se veut le recueildes gloires, des peines et misères enre-gistrées dans le tissu social, et illustréespar des personnages hors du commun.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » n’est pas un ouvrage politique. Com -

me le soutient le préfacier du 3èmetome : « Ce n’est pas un annuaire, ni unlivre d’histoire événementielle. Ce n’estpas un panégyrique ni un Who is Who.N’y cherchez aucune malice, car il n’yen a pas ».

L’ouvrage est sans prétention littéraire. Ilrenseigne, informe, rappelle, instruit,réhabilite, honore et vise un futur histo-rique amélioré et positif. Comme touteœuvre humaine, il appelle à s’améliorer,à s’agrandir dans la continuité, par denouvelles silhouettes, de nouvelles fi gu -res emblématiques, de nouveaux entrantstirés dans la vaste galerie nationale.

Que ceux qui brûlent du désir de renaîtreavec le peuple d’ Haïti et son épopéeviennent s’abreuver à la source fécondedes pages glorieuses de son histoiretoutes scellées du souffle épique et appré-cier en hommage posthume à Ernst et enadmiration reconnaissante à Ertha qui,seule, durant des décennies, a parachevéles quatre (4) volumes livrés aujourd‘huià la délectation des lecteurs.

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b) Mme Ertha Pascal Trouillot

GLEN OAKS, N Y 11004 - 0309

BESOIN D’UNE AMBULANCE POURSAUVER DES VIES

La clinique JACQUES VIAU du batey deConsuelito, en République dominicaine, inaugurée le 6mai 2016, commence à fonctionner, avec un équipe-ment trop modeste pour garantir un accueil adéquat dela communauté de façon pérenne.

Il y manque encore un outil important et indispensablepour le transport des malades dont l’état de santé néces-siterait des soins appropriés et urgents. Il est donc d’uneextrême importance que la clinique puisse disposer,dans les meilleurs délais, d’une AMBULANCE

EQUIPEE et digne de cenom. Or, les fonds manquentpour l’acquisition immédiated’un tel équipement qui per-mettrait de garantir le fonc-tionnement, de jour commede nuit et 7 jours sur 7, duservice des urgences de l’éta-blissement.

Actuellement, cette clinique ne dispose que d’unearmoire à pharmacie, de quelques sièges, d’une table deconsultation et d’un dortoir destiné au personnel médi-cal.

La clinique dessert non seulement la communauté dubatey de Consuelito, qui compte une population de24 000 habitants, mais elle est aussi destinée à l’accueildes malades de plus d’une douzaine de bateys avoisi-nants, dans un rayon de quinze kilomètres. Il s’avèredonc indispensable que le service des urgences de la cli-nique puisse disposer d’une ambulance équipée pou-vant assurer, de façon permanente et en toute sécurité,le transport des patients dont l’état de santé nécessiteune prise en charge pour un transport urgent et dans desconditions satisfaisantes.

Dès l’ouverture de la clinique, le personnel médicalassure plus d’une trentaine de consultations par jour auprofit des seuls habitants du batey de Consuelito, quisont en mesure de se présenter à l’accueil par leurspropres moyens. Il va sans dire que ceux qui ne peuventse déplacer restent cloués chez eux, au lit et privés desoins médicaux dont ils auraient besoin de toute urgen-ce.

C’est pour toutes ces raisons que l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT, seule initiatrice de laconstruction de la clinique « JACQUES VIAU » dansle batey de Consuelito, en République dominicaine,lance un appel pressant aux généreux donateurs poten-tiels, aux fins de recueillir les fonds nécessaires pourl’acquisition d’une ambulance équipée, outil indispen-sable pour le fonctionnement adéquat du service desurgences de cet établissement médical.

Je rappelle que l’ASSOCIATION HISPANIOLADEBOUT est reconnue d’intérêt général par les autori-tés françaises et bénéficie du statut d’entreprise huma-nitaire d’utilité publique.

Par conséquent, les donateurs bénéficieront automati-quement, pour leur don, d’une exonération fiscale àhauteur de 60 %, s’il s’agit d’une société, et de 66 %s’agissant de la donation d’un particulier. Les dons peuvent être adressés à : l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT

Ertha Pascal Trouillot, avocate.

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Journal 22- 29 avril 2020:hO 4/22/20 5:09 aM Page 5

Page 6: ENglish PagEs :7,11 Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/04/H-O-22... · 2020-04-22 · Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire

Depi mèkredi semèn pase a, nandat 15 avril, Premye minis Ayiti a,Jozèf Jout (Joseph Jouthe), de kla -re viktwa sou COVID-19, atèlp-wen ke msye di apati de semèn saa, kivedi depi avanyè, lendi 20avril, faktori k ap pwodui pou ek -spòtasyon, sitou nan Pòtoprens aknan zòn Nòdès la, te fèt pou re -prann travay yo. Nou di te fèt poureprann, paske pandan n ap ekri laa, dimanch swa, li panko menmlendi. Kidonk, nou pa konn si sa tefèt vre. Antretan, CO VID-19 lapanko vrèman rantre sou Ayiti janekspè yo kwè li pral gaye nan

peyi a. Men lè Premye minis la tefè deklarasyon la, li te di nou sèl-man gen 40 ka. Antretan, chif ma -lad yo monte 44. Depi lè a, min-istè Sante piblik pa bay okennchif. Sa vle di maladi a stope annAyiti, osnon yo sispann rapòte sa kap pase ? (Nan lendi maten, n aprann kePremye minis la bay Le Nou -velliste youn entèvyou dimanchpou l di ke tout lòt aktivite koteanpil mounn ka reini ap retemenm jan an pou youn lòt mwaankò. Jounal la di Mesye Joutbay lis tout kote ki toujou p ap kaopere diran youn lòt mwa ankò :lekòl, inivèsite, peristil ak tanpvodou, legliz, moske yo, poumounn ki mizilman, ak tout lòtrelijyon, osi byen ke aewopò yo,fwontyè ak tout waf. E menmpou faktori yo, se a 30 pou san(30 %) yo pral opera. Antouka, sapa chanje sa nou te deja ekri depidimanch swa).

N ap kontinye ak istwa nou an.Se pa sèlman ann Ayiti otorite yo

ta vle pou sitiyasyon an ta dwe janyo vle l la. Asireman nou tan de sak ap pase Ozetazini avèk pre zidanDonald Trump. Li fin admèt ke segouvènè eta yo ki gen dwa desidevrèman kilè k ap pi bon pou yolouvri zòn pa yo, pou aktivite fèlajan ka reprann ankò. Men, lelandmen, lè mounn ki bezwenreprann travay yo, sitou nan 3 etaki sou kontwòl gouvènèdemokrat, te pran lari ap mandepou aktivite reprann tousuit, prezi-dan an voye mesaj sou twitè, li di: « LIBERE MICHIGAN, LI -BERE MINESOTA, LIBERE

VIJINYA ! »Kidonk, prezidan an vire lang

li lanvè pou l pran youn pozisyondiferan, paske li vle montre sit-wayen yo li kanpe ak yo kont gou-vènè yo. Konsa, yo p ap bliye l lèyo pral vote nan eleksyon ki genpou fèt nan mwa novanm nan. Likalkile si l ka genyen nan 3 eta sayo sa va ede l pou l re pe dale kòmprezidan pou 4 lane ankò. Gen lòteta, tankou Kolo ra do ak Teksas,kote mounn yo de si de y ap pranlari kanmenm. Men kijan politikvin gen plis en pòtans pase lasantesitwayen yo. Epi mounn yo pakonprann ke se yo menm ki pralpeye sa, si nan reprann aktivite yotwò vit yo ka viktim maladi a ki kareparèt pi rèd. Plizyè moun kamenm ale nan peyi san chapoanvan eleksyon an. Ann kite sa,pou n tounen sou sitiyasyon lakayla.

OK, Premye minis Jout di pagen pwoblèm pou mounn yotounen nan travay nan faktori yo.Men li di fòk mounn ki anchajfaktori yo ranje sa byen pou pwo -

tek syon anplwaye yo. Fòk yo tra -vay a distans younn de lòt, jan yorekòmande sa pou anpeche younanplwaye enfekte lòt. Fòk aranj-man fèt pou anplwaye yo lavemen yo souvan. Epi tou, pi enpò-tan toujou, si gen kafeterya kote yap manje ansanm, fòk yo chita adistans youn de lòt. Sa vle di lè yonan liy pou al chache manje a, fòkyo kanpe a distans tou.

Tou sa, se zewo fòt, nou ta kadi. Men gen youn ti detay trèzen-pòtan m pa tande anyen di sou sa.Kijan mounn yo pral nan travay ?Nou konnen Ayiti pa tankou gwopeyi kote anpil anplwaye gen ma -chin prive. E menm lè y ap itilizetranspò an piblik, tankou tren akotobis, gen fason pou younn retlwen lòt, pandan yo gen maskkou vri nen ak bouch yo epi ganplastik pou pwoteje men yo.Menm la ankò, otorite yo, sitounan plizyè eta Ozetazini, mandemounn yo, tanpri souple, ret la kay,amwens ke se gwo nesesite kimande pou yo soti. Asireman, annAyiti, se nan tap-tap mounn yo alnan travay. M pa bezwen di n plis.Se moun anpile younn sou lòt. Sak gen tan jwenn youn plas, sebyen kwense kont lòt mounn kichita bò kote l la. Ēske m bezwendi nou ke tap-tap yo ka tounenfaktori malady ? Fè tèt nou travay.

M ap rantre nan youn lòt cha -pit. Ēske se paske Premye minis lakonprann vre ke Ayiti ranpòtelaviktwa sou COVID0-19 la ki fègouvènman lakay la dakò pouEtazini pinmpe Ayisyen ba yo, ayoun moman ke yo ka tou enfek-te ak maladi a epi lè yo ateri annAyiti se pral tankou misyonnèCO VID-19 ki vin konvèti mounnnan relijyon lanmò sa a ?

Asireman, nou konnen kozede youn gwoup 61 Ayisyen kesèvis imigrasyon ameriken yo releICE la te depòte Ayiti nan dat 7avril la. Odènye moman, jou madisa a, tèlman sa te fè gwo bri,eskandal menm, gouvènmaname riken an te sètoblije raleyounn nan depòte yo desann sotinan avyon an. Selon avoka, ki t apreprezante msye, li te enfekte akmaladi a e gouvènman an t apkon mèt youn krim si yo te voyemsye ale ann Ayiti nan sitiyasyonsa a.

Gen manm Kongrè a, sètadidepite ak senate, ki te foure bouchnan sa. Jounal Miami Herald, kitrè enfliyan sou kesyon LamerikLatin ak Karayib la, Ayti tou, tepibliye youn michan atik byen tanan lendi swa, lavèy jou yo t appinmpe mounn yo ann Ayiti. Anplis de sa granm timaten nan ma -di, jounal la te vini ak youn ko -kenn editoryal pou l di se pa posibpou yo penmèt youn krim konsafèt. Se konsa gouvènman nan Wa -chintonn te oblije fè bak.

Jouk kounnye a nou pa kon-nen konbyen nan mounn ki te nanavyon an e ki te ka menm enfektedèske yo te byen pre msye ki temalad la. Antouka, se pa gouvèn-man lakay la, ki pa suiv kesyon sayo deprè, ki pral di nou anyen sousa. Ale wè si yo menm gen fasonpou teste mounn yo lè yo fèk rive,jan sa ta dwe fèt.

Men sa k bay anpil twoublaysè ke madi ayè a, 21 avril, ICE tesanse depòte youn lòt gwoup Ayi -syen ann Ayiti. Gen Domini ken kite sanse depòte tou. Nou di sanse,paske kòm mwen te deja di pan-dan m ap ekri la a, se dimanch swae nou panko menm rive sou madi,jou yo sanse depòte mounn yo.Donk, mwen pa ka di n si sa te fètjan l te sanse fèt la. Men atik teparèt nan Miami Herald ankò epianpil bri t ap fèt sou rezo sosyo yoalega kesyon sa a. Sa k pi enpòtan

sè ke peyi Gwatemala(Guatemala) te vin pran pozisyonouvèteman kont kesyon pou de -pòte sitwayen peyi yo vin Gwa -temala tou malad ak COVID-19.

Selon sa otorite peyi sa a di,plis pase 70 sitwayen Gwatemala― des Guatémaltèques, jan yo di

an granse ― ke Ameriken yo tedepòte vin nan peyi a te ateri aktout maladi COVID-19 la. Yodetaye l konsa : Gen 30 pami sa yoki te rive nan dat 26 mas ki vin toumalad. Epi nan lendi, 13 avril la,youn lòt gwoup 44 ki teste pozitivpou COVID-19 la. Pou tèt sa,Gwatemala di li pa otorize okennavyon ameriken vin deba ke nanpeyi a toutotan yo pa arive jwennyoun solisyon pou maladi a, swayoun renmèd osnon youn vaksin.

Pou tèt pozisyon Gwatemala aAmeriken yo oblije mennen younenvestigasyon. Selon sa jounalLos Angeles Times rapòte jedi 16

avril la, Centers for Disea seControl and Protection, ke yo releCDC, te depeche envestigatè alGwatemala pou konnen toutbagay, de filannegiy. Ēske saotorite Gwatemala yo di a kòrèk ?Si se sa vre, CDC pral oblije fègwo travay pou anpeche CO VID-19 la vin gaye nan peyi Ame riksantral sa a e menm tra vèse nan lòtpeyi nan zòn nan. Epi se anplwayeICE yo menm k ap pwopaje mal-adi. Los Angeles Times di ke gen25 anplwaye òganizasyon an kinan sant kote yo mete mounn poudepòte yo ki pran maladi a. An plisde sa, gen 81 lòt anplwaye ICE kipa nan sant depòtasyon yo kienfekte ak COVID-19 la tou.

Lè n konsidere pozisyon gou-vènman Gwatemala a, nou kwèke otorite ann Ayiti ta dwe pranmenm pozisyon an. Yo pa fèt poulouvri peyi a pou avyon amerikenvin pote mounn tou malad annAyiti ba yo. Jan nou konnen an,depi 19 mas, lè prezidan Moyiz tedeklare « état d’urgence », kivediAyiti se kòm si peyi nan lagè, li teentèdi avyon tout peyi, menm sayo ki sot Etazini, Kiba ak Repi blikdominikèn, vin ateri nan peyi a. Lite pase lòd fèmen aewopò en -tènasyonal Pòtoprens ak OkapAyisyen. Pou youn avyon jwennotorizasyon espesyal se prezidan

Jovnèl Moyiz ak Premye minisJout ki pou bay li.

Ēske se paske Premye minis lakonprann yo ranpòte laviktwa souCOVID-19 la kifè y ap kontinyeotorize Ameriken vin pote plismalad ba yo ? Nou pa konprannrezònman sa a. Pou nou menm,nou kwè prezidan Moyiz ta kamande « zanmi l yo » nanWachintonn pou fè pa l nan si -konstans sa a epi kenbe mounn yap depòte yo Ozetazini jiskaskesitiyasyon COVID-19 la vin soukontwòl. Se pa vre li tèlman nanKòkòt ak Figawo ak Wachintonnli vire do bay Nicolas Maduro nanVenezwela ? Donk, pa gen an yenla a li pa ka mande yo. Amwenske Ayiti vrèman tèlman fé pwogrèkont COVID-19 yo pare pouaksepte plis nouvo ka pou yo kanan menm ran ak tout lòt peyi yo,sitou vwazen nou lòt bò fwontyèa. Arive 16 avril, ministè Lasantean Repiblik domini kèn, te di yo tegentan anrejistre 196 mounn kimouri sou youn total de 3 755 kienfekte. Rive kounnye a, san dout,yo depase 4 mil (4 000) ki pranmaladi CO VID-19 la, youn mala-di ki ravaje poumon w epi koupesouf sèk.

An palan de Repiblik domi -nikèn, gen youn sitiyasyon ki, sandout, pral bay Ayiti gwo tèt chajepi devan nan kesyon COVID-19la. Selon sa n te pibliye semènpase a, gen plis pase douz mil (12000) Ayisyen ki te gentan kourikite lòtbò a rive premye semènmwa davril la. Se sa Edwin Pare -zon (Paraison) te di. Msye Pare -zon, ki se direktè òganizasyon yorele Fondasyon Zile a, te fè de -klarasyon an pandan l t ap mandepou Lapolis dominikèn fè younenvestigasyon sou gwo rasanble-man gwoup Ayisyen te vin fèdevan anbasad Ayiti nan SantoDomingo ak devan Konsila Ayitinan Santiago. Moun yo te di y apmouri grangou yo bezwen sachemanje e y ap mande pou gouvèn-man Ayiti ba yo mwayen pourantre lakay. Antouka, se plis pase12 mil ki gentan travèse fwontyè epa gen okenn kontwòl de mounnsa yo. Ni tou, pa gen okenn ògan-zasyon Lasante Leta ki teste yopou konnen si gen pami yo ki dejaenfekte.

Antretan, nan youn atikJacqueline Charles te pibliye nanMiami Herald, nan dat 9 avril, lieksplike sitiyasyon fwontyè Ayitiak Repiblik dominikèn nan, ki seyoun paswa ke Ayisyen ap tra vèsevin lakay yo san okenn kontwòl.Pa egzanp, imajine nou ke l appale de 80 mounn ki te teste nanzòn ofisyèl nan Beladè. Imajinetou ke pami mounn sa yo ki sotSanto Domingo, kote COVID-19la fè gwo dega e nan lòt zòn anRepiblik dominikèn tou. Vwalake mounn sa yo sima ye toupatounan peyi a. Mwen rekòmande noujwenn atik sa a pou n wè verite kap tonbe, pa sèlman sou Ayisyenki sot an Domi nikani yo, men soulòt yo andeyò ki nan fèt ap danse,ki nan gagè, nan batay kòk, ak toutlòt aktivite kote gen anpil mounn.

Atò se konsa gouvènman anap preche, mande tout mounn «kenbe distans yo younn ak lòt pouyo pa pran nan COVID-19 la ! »Se konsa tou Premye minis JozèfJout deklare laviktwa kont viris saa ki pa respekte pèsonn nan ! Sa fèm lapenn pou peyi m, sitou poumalere yo ki san pwoteksyon, kipa gen okenn klinik osnon lopitalpou y ale lè yo tonbe malad. Sèl sam ka di nan sitiyasyon sa a se pitapi tris !Grenn Pwonmennen, 19 avril2020

6 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

KreyòlGRENN PWONMENNENKisa pou n kwè, kisa pou n fè,lè otorite yo bay mesaj ki kontredi realite COVID-19 la ?

Doktè Lore Adriyen, sekretèjeneral nan ministè Santepiblik.

Premye minis Jozef Jout apmete Ayisyen k ap tounenlakay yo nan karanten nanotel zami gouvenman an yo.

17 mas ki sot pase a, nan Malpas, sou frontye a, y ap testeAyisyen ki soti Repiblik dominiken.

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Industrial Park in Port-au-Prince,near the international airport; andat the Caracol industrial behe-moth in Haiti’s Northeastern d -epartment, adjoining the Domi ni -can Republic.

The initial bombastic an noun -cement of the Prime Minister wastempered Sunday, April 19, on theeve of opening the factories. Hegave an exclusive interview to thePort-au-Prince daily Le Nouvel -lis te, to affirm that only 30% ofthe factories, which employ asma ny as 60,000, will be operateunder strict requirements, such associal distancing at work, propersanitary environment, with assoap and water for hand washingand alcohol pads. Similar meas-ures also go for factories, whichhave cafeterias.

The protocols in place sincethe state of emergency, declaredMarch 19, by President JovenelMoï se, will remain in place foranother month until May 20, saidthe Prime Minister who enumer-ated places forbidden to operateschools, including universities, allchurches, Voodoo temples andmos ques and probably the onesynagogue in Port-au-Prince,though it wasn’t mentioned.More over, the two internationalairports –in Port-au-Prince andCap-Haitian— will remainclosed, as well as the border withthe Dominican Republic and thewharfs.

In other words, Haiti will re -main closed, but not quite, becau -se the production of the factories,the majority of which are foreign-owned, must be shipped to theircustomers abroad. Cheap labor,an allure to certain foreign enti-ties, also means cheap life, espe-cially as the global onslaught ofCOVID-19 has resulted in clos-ing down operations all over theworld.

Despite the precautionarymeasures that would be taken in -side the factories to protect theworkers, very little can be donewhile they go to work. Almost alldepend on tap-taps for transporta-tion. The brightly decorated pick-up trucks converted into buses areusually overcrowded, thusbecom ing breeding grounds onwheels for infection. In addition,scenes of throngs of employeesMonday at Codevi, a major plantat Caracol, eloquently tell thestory of what to expect in upcom-

ing weeks and months.

*The U.S. deportation pro-gram in the era of COVID-19goes unabated, thereby makingthe U.S an indirect exporter ofthe virus to Haiti and elsewherein the region. It was a majorscandal last April 7 when agentsof Immigration Control and En -forcement, the famous ICE, weredeporting some Haitian na tionalsfrom their holding area in Loui -siana. It took a final campaign byhuman rights advocates, immi-gration lawyers, some Con gress -peo ple and an article and editorialin the Miami Herald to force offi-cials in Washington to order theremoval of an individual from theflight, which departed with 61 –or68? – Individuals to Port-au-Prin -ce. Since Haiti has been closed toall international flights sincePresident Moïse declared the stateof emergency to deal with CO -VID-19, the ICE flight had to beapproved by him. The U.S. hasthreatened sanctions againstcountries in the Western Hemis -phere, which refuse to accepttheir nationals being deportedfrom the U.S., even at this time.

However, the case of Gua te -ma la refusing to accept any moreinfect ed Guatemalan natio nalsbeing deported from the U.S. maycause reappraisal of the policy.Last Thursday, April 16, the LosAngeles Times reported thatGuatemala said no more depor-tees would be accepted untilthere’s a solution to the COVID-19 pandemic. Of a group deport-ed on March 26, 30 were testedpositive for the virus. Then onApril 13, 44, others from a secondbatch of deportees tested positive.In addition, Guatemala saidenough is enough!

The Centers for Disease Con -trol and Protection (CDC) dis -patched personnel to Guate mala,according to the L.A. Times, toinvestigate the Guatemalanclaims. Meanwhile, it’s beenrevealed that 25 ICE agentsworking at the deportee detentioncenters have tested positive forCOVID-19. Additionally, 81other ICE employees not con-nected to the deportee centers alsohave been tested positive for thedeadly virus. In other words, ICEis contributing in spreading themerciless respiratory disease inthe hemisphere.

On April 7, Miami Herald’sEditorial Board published a harsheditorial about the April 7 depor-

tation of Haitians, stating in thetitle that the “Deportations des -pite coronavirus is Trump’scruel and unusual, punishmentof Haitians.” Apparently, thecruelty continues because yester-day, Tuesday, April 21, ICE hadscheduled another deportation ofHaitian nationals to Haiti, which,by all accounts, can’t adequatelydeal with a COVID-19 onslaught.

In the Board editorial, it wasstated: “Long story short, Haiti isdangerously unprepared to treatits current coronavirus patients.Its debilitated healthcare systemcannot withstand the additionalpressure even one infected depor-tee would bring.”

However, the advice to Presi -dent Moïse was the more telling.Said the editorial: “If the uttercruelty of the deportations is notenough to get DHS [Departmentof Homeland Security] to halt de -portations, then President Jove -nel Moïse himself should makethe case that the Trump adminis-tration owes him one. After all,Moïse turned his back on hisbenefactor, Venezuela’s NicolasMaduro and recognized Madu -ro’s nemesis Juan Guaidó as thecountry’s president. That shouldhave delighted PresidentTrump.” We could not say it moreeloquently.

Between April 7 and yester-day, April 21, has President Moï -se appealed to his “friend” in Wa -shington, as he was advised todo? If so, how does one explainthe continued deportations to Hai -ti? Is it a deliberate policy of theTrump administration to hastenthe demise of a “shithole coun-try,” as he dubbed Haiti, El Sal va -dor and African countries?

*The IMF Board approves$111.6 million for Haiti to helpwith COVID-19 expenditures.Last Friday, April 17, the IMFannounced that its board had ap -proved quick disbursement of$111.6 million for Haiti which isin dire financial straits, as CO -VID-19 is expected to furthercom plicate the economic situa-tion.

The money will help the gov-ernment meet the need of the peo-ple at this time when the govern-ment is literally out of funds.Among urgent matters first men-tioned in the IMF announcement,is payment of teachers and otherworkers to whom the governmentowes months of arrears. Asreport ed last week in H-O, nurses,doctors, laboratory techniciansand other hospital workers, wenton strike even before the COVID-19 crisis. Also, in HO’s editorial,last week, the director at theHealth Ministry, Lauré Adrien,pleaded with the hospital staff,ask ing them to “give the govern-ment a break” and return to work“normally.”

However, for months, thehos pital employees were not paidand vowed not to return unlessthey are paid and are providedprotective gear to do their work oftending to patients struck by thedeadly virus. Additionally, theyask for better working conditions,no doubt timely payment andvacations. In the IMF announce-ment, mention is also made ofteachers who have not been paidfor months, without forgettingthose involved in carrying out

major sanitary work in the Statehospitals.

In an exposé in the April 8-15issue of H-O, Léo Joseph hasshown that, besides the workersnot being paid, the hospitals,including the State’s major hospi-tal in Port-au-Prince, had beenabandoned by the government, tothe point that human feces werediscovered in their hallways andin adjoining yards. Often unavail-able are basic items like Band-Aids and alcohol swabs. In theHO editorial, both in French andEnglish, last week, Mr. Adrien,the director at the Health Ministryasserted that throughout the coun-try there are only “547 hospitalbeds” for eventual COVID-19patients. Haiti’s population is 11million. Apparently, the IMF isalarmed at the situation in thepoverty-stricken country.

Concerning management ofthe money, hopefully the Haitianof ficials will depart from theirusual ways. Whenever money isallocated for Haiti these days, fin-gers point to the heist of thePetroCaribe Fund, more than $4billion which disappeared underthree administrations since 2008,and the cover-up in place byJovenel Moïse, the current presi-dent, who was hand-picked forthe job by Miehel Martelly, hispre decessor, who still has muchinfluence over him.

Recently, Martelly pressuredhis protégé to enlist the firm oftwo of his in-laws―Kiko St.Rèmy and Gesner Champagne—in the purchase of equipment and

material from China to combatCOVID-19. Of an $18-millioncon tract, the Martelly associatesreportedly were to get $7.2 mil-lion to facilitate the deal. Pre si -dent Moïse’s first Prime MinisterJack Guy Lafontant is said tohave advised current PrimeMinis ter Joseph Jouthe againstgranting the firm Preble-RichHaiti, the contract, arguing that ithad no expertise for such a trans-action. However, Michel Martel -ly prevailed. Meanwhile, nothinghas been heard of the delivery ofwhat supposedly was purchasedin China.

Among conditions for theIMF loan, a monthly report of dis-bursements is required. In addi-tion, a post-COVID audit is nec-essary. However, someone in theknow of the shenanigans of thePHTK ruling party asserts that thereports probably will be falsified.I hope that the IMF will have dis-creet eyes and ears in place toobserve what will be happening. RAJ, April 22, 2020

7Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

HAPPENINGS!

AVIS MATRIMONIAL

La soussignée, Trina Carmel WAGNAC, épouse de JeanRéginald LEGROS, déclare qu’à partir de cette date, 5novembre 2019, je ne suis plus responsable des actes etactions de mon époux, Jean Réginald LEGROS, en atten-dant qu’une action en divorce soit intentée contre lui,suite à de graves menaces proférées à mon encontre.

Fait à Miami, Floride, E.U.A., ce 5 novembre 2019.

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8 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

CA

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9Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

Haïti. Pourtant le Premier mi -nistre de facto avait donnél’assurance que le pays allaiten avoir la jouissance depuis lasemaine dernière. Avec Jove -nel Moïse et l’équipe PHTKce sont les opérations « à l’o-ral » qui sont à la mode.

C’est presque le pays toutentier qui attend que JovenelMoï se honore ses promesses.

Celle d’une assistance auxquel que 60 000 ouvriers de lasous-traitance reste vainsmots. Même chose pour lespo liciers qui s’étaient entendupromettre une augmentationde salaire. Ou les enseignantsdes écoles privées à qui a étéencore promise une assis-tance. Ou bien celle faite auxcouches défavorisées.

Jovenel Moïse a déclaré nepas avoir les ressources néces-saires pour procéder au rapa-

triement des ressortissants haï-tiens bloqués en Républiquedo minicaine, sans travail ninour riture, car les usines etautres faci lités, qui leur four-nissaient des emplois, ontfermé leurs portes pour favo -riser la lutte contre le COVID-19.

D’autre part, les hôpitauxet les centres hospitaliers etsanitaires du pays n’ont pas cequ’il faut pour effectuer lestests et saluer les personnesinfectées dont la liste risque des’allonger rapidement.

De toute évidence, con-naissant le réflexe prédateurdes hommes et femmes dupou voir, la nation presqueentière s’inquiète que lesfonds mis à la disposition dupays par le FMI, la BM, laBID, la USAID et consortsrisquent d’être affectés à toutesautres fins que celles quiétaient prévues.

À la lumière de tout cequ’on sait et qu’on a vécu par

rapport à Jovenel Moïse et sesproches collaborateurs; et vuque la communauté interna-tionale est bien imbue de cedont est capable cette équipe,ces institutions doivent chang-er leur fusil d’épaule, en ce quiconcerne la manière dont lesfonds sont décaissés en faveur

d’Haïti. Il faut à tout prix trou-ver des mécanismes de con-trôle des résidents du Palaisnational. Car, comme on dit,dans notre savoureux créole,«Ou pa met chat veye bè ».

L.J.

Les promesses de Jovenel Moïsetoujours en souffrance

USD $ 240 MILLIONS DÉCAISSÉS POUR HAÏTI ? PLUS DE TRANSPARENCE DE LA PART DES DONNATEURS...

Les hôpitaux et centres hospitaliers, le secteur de la sous-traitance, les policiers, les enseignants... promesses non tenues...Suite de la page 2

IMMEUBLE À VENDRE À PORT-AU-PRINCE

Environ 30 chambres et 30 toilettes;Dans une rue paisible de Port-au-Prince;

Conviendrait pour un hôpital, une école, unorphelinat, etc...

À vendre tel quel; prix à négocier.Contacter par

courriel: [email protected]

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Page 10: ENglish PagEs :7,11 Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/04/H-O-22... · 2020-04-22 · Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire

AAvec des détrousseurspro fessionnels au pou-voir, en Haïti, le peuplehaïtien est condamné àse faire tondre la laine

sur le dos par ceux-là même à qui in -combe la responsabilité de dé fendreses intérêts. Jovenel Moïse et sonpré décesseur Michel Joseph Mar -telly et leurs alliés du PHTK inven-tent tous les moyens, même inimag-inables, pour détourner les ressour -ces du pays, profitant aussi de la pan -démie du coronavirus pour appauvrirla nation. Par la dernière occasionqu’ils s’offrent pour construire leurfortune, non seulement ils font flèchede tout bois, dans le cadre de la ges-tion de ce fléau, ils prennent pourcible, en particulier, les citoyens blo-qués à l’étranger, en raison duCOVID-19, et qui désirent retournerchez eux.

Alors que tous les États, prochesou lointains, s’évertuent, à l’ère de cedésastre, de prendre des décisions vi -sant à protéger leurs ressortissants,dans le cas des dirigeants haïtiens, ilsguettent les opportunités pour les al -léger de ce qu’ils possèdent. C’est l’ -in tention exprimée dans la lettreadressée par le Premier ministre Jo -seph Jouthe, au chancelier haïtien, àla date du 9 avril 2020.

Dans le document évoquant «l’ -ar rêté du 19 mars 2020 déclarantl’état d’urgence sanitaire sur tout leterritoire national pour un (1) an,afin de lutter contre la propagationdu COVID-19, seul le Premier min-istre autorise des vols exceptionnelsà destination d’Haïti ».

Prétextant « la fragilité du pays etde notre système sanitaire », le chefdu gouvernement a jugé opportun defaire le rappel suivant : « Toute re -quête de rapatriement en faveur deres sortissants haïtiens munis deleurs passeports, les conditions suiv-antes doivent être remplies » :

« 1. Soumettre une attestation ré -cente d’un résultat négatif auCOVID-19 ;

« 2. Avoir une réservation de voy-age confirmée ;

« 3. Avoir la preuve d’une réser-vation d’hôtel pour un confinementde 14 jours soit à Visa Lodge ou àServotel ».

L’ordonnance du Premier min-istre de facto fait aussi obligation auservice de l’Immigration de garderles passeports des personnes misesen quarantaine « durant la périodede confinement, soit 15 jours ».

De toute évidence, ces mesuresprises à l’encontre de nos frères etsœurs enfoncés brutalement dansune grande détresse par cette pan dé -mie, met en évidence l’insouciancedu gouvernement Moïse-Jouthe àl’égard de ces personnes. Car rendusexilés involontaires par COVID-19,ces infortunés Haïtiens doivent sedébrouiller, comme ils peuvent, pourfaire face au coût du confinement deleur séjour dans ces deux hôtels dontles propriétaires sont des amis, pro -ches et/ou alliés du pouvoir. À noterque le prix d’une chambre à VisaLodge est estimé à USD 110 $, soit

un total de USD 1 540,00 pour 14jours (ou 1 650,00 $ pour 15 jours?),excluant les repas. Selon toutevraisem blance, si les prix des cham-bres diffèrent à Servotel, l’écart nesera pas énorme.

Avec des dirigeants sans foi ni loiau pouvoir, comme ces hommes etfem mes, qui mettent ces éventuelsvoyageurs dans des situations sidésastreuses, il y a fort à parier qu’ilsprendront soin de s’allier des maîtresd’hôtel en qui ils trouvent des parte-naires idéaux. Dans la mesure où lacorruption se pratique sous forme decommissions et de ristournes, auniveau du pouvoir, les citoyens haï-tiens, qui retournent chez eux dansde telles conditions, seront, à coupsûr, grugés pour que Jovenel Moïseet ses associés puissent recueillirleurs parts du butin.

Cette stratégie mise sur pied pourdétrousser les citoyens haïtiens blo-qués à l’étranger, à cause du CO -VID-19, cherchant à retourner chezeux, ne fait que confirmer la ten-dance des hommes du pouvoir à sai -sir toutes les occasions pour faire del’argent. On connaît l’histoire de ceshommes, Jovenel Moïse et sa fem -me, en tête de liste, de leurs alliés duPHTK, avec leurs affidés, se livrant àdes opérations de détournements defonds publics, de ristournes, ouencore de juteuses commissionsprovenant le plus souvent de contratsillégaux.

Tout au long de sa présidence, lepré sident Moïse, marchant sur lesbrisés de son prédécesseur, s’est faitde solides alliés dans l’accumulationdes millions. Agissant par réflexes, iln’a cessé, à l’instar de Michel Mar -telly, de trouver des occasions pourdécréter l’état d’urgence. Aussi celuisuscité par la pandémie du coron-avirus constitue-t-il le dernier endate. Si les voisins dominicains sesont révélés de vrais hommes d’État,dans le cadre de la lutte contre lapropagation de cet ennemi invisible,Jovenel Moïse et ses proches collab-orateurs ont le comportement de vé -ri tables bandits lâchés contre un peu-ple sans défense, avec la complicitéet/ou la tolérance de certains Étatsqui passent pour des piliers de ladémocratie.

À cause de ce soutien dont béné-ficie l’équipe au pouvoir, dans lesmilieux internationaux, elle croit au -to risées toutes les dérives qu’elleaffiche dans l’exercice du pouvoir.C’ est pourquoi Jovenel Moïse et sesalliés politiques du PHTK se croienttout permis, assurés qu’ils sont depouvoir surmonter les obstacles quele peuple pourrait dresser sur la voiedu retour au pouvoir de son pré -décesseur.

Partout ailleurs, dans le monde,des équipes expérimentées, aimantleurs pays et leur peuple, s’engagentà fond dans la lutte contre COVID-19. Mais, en Haïti des mercenairesprennent les décisions. La manièrede mener la barque nationale, surtoutle mépris qu’il témoigne à l’égard dupeuple haïtien ainsi que la politiquede vol systématique de nos res -

sources appellent à tous les filles etfils d’Haïti à la mobilisation générale

pour que Jovenel Moïse soit défini-tivement chassé du Palais national.

10 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

ÉDITORIAL Toutes les occasions sont bonnes pour détrousser le peuple haïtien, même à l’époque du COVID-19

Haïti-Observateur

P.O. Box356237

Briarwood,NY 11435-

6235Tél. (718)812-2820

Journal 22- 29 avril 2020:hO 4/22/20 5:10 aM Page 10

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With professional sca -vengers in power,the Haitian peopleare condemned tohave their wool

sheared off their backs by the verypeople who are responsible fordefending their interests. JovenelMoïse and his predecessor JosephMichel Martelly and their allies inthe PHTK are inventing everymeans, however unimaginable, todivert the country’s resources, eventaking advantage of the Coronaviruspandemic to impoverish the nation.With the last opportunity they offerthemselves to build their fortunes,not only are they making a big bangout of everything, in managing thisscourge, they are targeting, in par-ticular, citizens stranded abroadbecause of COVID-19 and whowish to return home.

While all states, whether near orfar, are struggling in the era of thisdisaster to make decisions to protecttheir citizens, in the case of Haiti’sleaders, they are looking for oppor-tunities to relieve them of what theyhave. That is the intention expressedin the letter addressed by Prime Mi -nister Joseph Jouthe to the Hai tianChancellor on 9 April 2020.

In the document referring to “thedecree of March 19, 2020 declaringa state of health emergency through-out the national territory for one (1)year, in order to fight against thespread of COVID-19, only the Pri -me Minister authorizes exceptionalflights to Haiti”.

On the pretext of “the fragility ofthe country and of our health sys-tem”, the Head of Governmentdeem ed it appropriate to issue thefollowing reminder: “Any requestfor repatriation of Haitian nationalswith their passports, the followingconditions must be met;”

“1. Submit a recent certificate ofa negative result to VIDOC;

« 2. Have a confirmed travelreservation;

« 3. 3. Proof of a hotel reserva-tion for 14 days confinement ateither hotel Visa Lodge or Ser -votel”.

The de facto Prime Minister’sOrder also requires the ImmigrationService to hold the passports of per-sons under quarantine “during the15-day containment period.”

Clearly, these measures takenagainst our brothers and sistersplunged into great distress by thispandemic highlight the carelessnessof the Moïse-Jouthe governmenttowards these people. Because pushinto involuntarily exile by COVID-19, these unfortunate Haitians mustmanage as best they can to copewith the cost of confinement inthese two hotels, whose owners arefriends, relatives and/or allies of thepeople in power. It should be notedthat the price of a room at VisaLodge is estimated at US $110.00,for a total of USD $1,650.00excluding meals. In all likelihood, if

room prices differ at Servotel, thedifference will not be huge.

With lawless rulers in power,such as these men and women, whoput these potential travelers in suchdisastrous situations, there is a goodchance that they will make care toally themselves with individuals inwhom they find ideal partners. Tothe extent that corruption takes theform of commissions and kick-backs, within the Administration,Haitian citizens, who return homeunder such conditions, will surelybe cheated so that Jovenel Moïseand his associates can collect theirshares of the booty.

This strategy set up in order torob Haitian citizens stranded abroadbecause of COVID-19, seeking tore turn home, only confirms the ten-dency of men in power to seizeevery opportunity to make money.We know the story of these men,with Jovenel Moïse and his wife atthe top of the list, their allies in thePHTK, with their affidavits, engag-ing in operations of embezzlementof public funds, kickbacks or evenjuicy commissions most often com-ing from illegal contracts.

Throughout his presidency,Presi dent Moïse, walking on theheels of his predecessor, madestrong allies in the accumulation ofmillions. Act ing on reflexes, he, likeMichel Mar telly, never ceased tofind opportunities to declare a stateof emergency. The most recent wasthe one triggered by the coronaviruspandemic. While the Dominicanneighbors have proved to be politi-cal leaders in the fight against thisinvisible enemy, Jovenel Moïse andhis close collaborators are behavinglike real bandits unleashed against adefenseless people, with the com-plicity and/or tolerance of certainStates that pass for pillars of democ-racy.

Because of this support for theteam in power, in international cir-cles, they believe that all the excess-es they display in the exercise ofpower are authorized. This is whyJovenel Moïse and his politicalallies in the PHTK believe that theyare allowed to do whatever theycan, confident that they will be ableto overcome the obstacles that thepeople might throw in the path ofhis predecessor’s return to power.

Everywhere else in the world,ex perienced teams, loving theircountries and their people, are fullycommitted to the fight againstCOVOC-19. However, in Haiti,mercenaries are making the deci-sions. The way in which the nation-al boat is being steered, especiallythe contempt Moïse and his alliesshow for the Haitian people, and thepolicy of systematic theft of ourresources, the daughters and sons ofHaiti should mobilize as one man toensure that Jovenel Moïse is defini-tively expell ed from the NationalPalace.

11Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

EDITORIAL

Haïti-Observateur

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Briarwood, NY11435-6235

Tél. (718) 812-2820

Every opportunity is good to rob theHaitian people, even COVID-19.

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sion d’avoir mauvaise conscien cede servir en tant que chef de la pri-mature. Serait-ce une stratégieoblique visant à exprimer sa répu-diation de la politique de sonpatron ? Il ne serait pas étonnantqu’il ait un atout en réserve.

En effet, depuis sa déclarationde soumission aveugle initiale-ment exprimée disant subordon-ner ses opinions et prises de posi-tion aux caprices de celui qui a faitchoix de lui comme Premier min-istre, M. Jouthe ne s’est pas révélétout à fait ce qu’il devrait être. Uneat titude, croit-on, qui s’inspire decertains membres de sa famillel’ayant reproché pour ses proposempreints de servilité à l’égard duchef de l’État. Ceux qui abondentdans le même sens que sesproches, qui l’ont pris à parti pourses propos de chien couchantadressés à Jovenel Moïse, ne sa -vent quel sens donner à ses décla-rations relatives aux gangs ar més,qui ont déclenché un tollé danscertains milieux politiques.

Joseph Jouthe a déclaré, sansam ba ges, lors d’une interventionpublique, qu’il entretient des rap-ports avec les bandits, tout en pré-cisant : « Tous les bandits du paysm’ont appelé depuis que je suisdevenu Premier ministre »,ajoutant que (...) « Oui, je parle àtout le monde. Je parle aux ban-dits et je continuerai à leur par-ler». Par ces mots, le Premier

ministre de facto reprend lesparoles du président Moïse à l’é-gard de l’homme d’affaires MarcAntoi ne Acra, un des patrons de laso cié té NABATCO, du groupeAcra, impliqué, lui et son frère,dans l’affaire du « Bateau sucré».Ce navire, qui battait pavillon pa -naméen, transportait plus de 600tonnes de sucre en provenance duport Ventura, de Colombie, dis-simulant des tonnes de cocaïne,d’héroïne et de marijuana parmiles sacs de sucre et à l’intérieur desmurs, qui se trouvait accosté auTerminal Varreux où s’effectuaitle déchargement. Inculpé pourtrafic de stupéfiants, Acra avaitdécidé de se réfugier enRépublique dominicaine, pour sesoustraire à une éventuelle déci-sion judiciaire de l’arrêter et de lemettre en détention préventive.Lors d’une visite à Santo Domin -go, avant sa prestation de serment,en janvier 2017, le président éluJovenel Moïse a eu une rencontreavec lui. Critiqué d’ avoir eu unlong aparté avec « un trafiquantde drogue se trouvant sous lecoup d’une inculpation », il devaitrépondre à ses détrac teurs :Président de tous les Haï tiens, il ale droit de rencontrer n’importequel Haïtien. Il faut se rappelerqu’à l’époque, le président éluJovenel Moïse avait le mêmestatut qu’Acra. Il allait prê ter ser-ment alors qu’il était, lui aussi,sous le coup d’une « inculpationpour blanchiment d’argent ».

Scission au profit des bandits?

On se demande si JosephJouthe a l’intention de soulever lepays contre Jovenel Moïse, oubien s’il a perdu le nord. En toutcas, l’idée qu’il a lancée déclarantqu’il serait prêt à dresser un mur,pour protéger le reste de Port-au-Prince contre les bandits armés, adéclenché tout un tollé contre lui.Et pour cause ! Quel État souve -rain aurait souhaité vouloir pro-téger ces citoyens contre les cri -minels en cédant une partie duterri toire à la pègre ?

D’abord, d’autres membresde l’équipe de Moïse, avant lui,avaient tenu ce langage dur à l’ -adresse des chefs de gang. Und’entre eux, le prédécesseur deRa meau, après avoir fait une déc-laration d’appréhender un chef deCité de Dieu, allant jusqu’à pro-poser une récompense à celui quiaurait aidé à le livrer à la Police, lechef de bandit en question secroyait, à son tour, habilité à met-tre à prix la tête du directeurgénéral de la PNH. Finalement,les choses se calmèrent. Mais lesbandits armés sont toujours maî -tres de leurs fiefs, continuant àsemer le deuil dans les quartiersqu’ils contrôlent.

Même si le Premier ministrede facto menace de lancer unecampagne en vue de maîtriser lescriminels, ces derniers savent quiils ont pour alliés, protecteurs,four nisseurs d’armes et de muni-tions. N’ayant aucun doute qu’ilssont des partenaires sûrs deJovenel Moïse et de ses alliés duPHTK, qui sont des parlemen-taires, des policiers dévoyés, oudes PHTKistes criminels, ils n’ontaucune raison de se faire du souci.Et si Joute persiste avec ce lan-gage dur, il finira per être éjecté dela primature. Il est vrai qued’autres ont été précédemmentforcés de rendre leurs tabliers pourd’autres raisons. Joseph Jou the nedoit pas oublier qu’il appartient àMoïse de prendre l’ultime déci-sion de montrer la porte à celui quioccupe le poste de Premier min-istre.

Quoique pense ou rêve Jo sephJouthe, il n’a aucun pouvoir sur lesort des bandits armés. Les men-aces qu’il a proférées à l’égard deces derniers mettent da vantage enpéril la vie des fa mil les qui viventdans leurs fiefs. Si bien que, aprèsl’annonce du Pre mier ministre defacto relative à la constructiond’un mur entre Cité de Dieu et lereste de Port-au-Prince, les gangsarmés ont déclenché les hostilitésdans la zone sud de la capitalefaisant au moins une douzaine demorts. Il semble que ces voyous,qui mettent ces quartiers souscoupe réglée aient voulu démontr-er à Jouthe qui a le contrôle de cesquartiers.

Le grand danger que les pro-pos de Joseph Joute attirent sur lespopulations réside dans le fait quele monde de la pègre peut, à toutinstant, forcer le chef de la prima-ture à déclarer vouloir éri ger unmur dans un autre quartier pour «isoler » les criminels. Si cesderniers décident de se coaliser,pour affronter les forces de l’or-dre, il y a fort à parier que M.Joute sera acculé à d’autres me -sures jugées encore plus mus-clées. Il faut se demander si lePremier ministre de facto pourrase donner les moyens de sa poli-tique.

Joseph Jouthe est-il contre desdilapidateurs du fonds

PetroCaribe ?Il reste à savoir si les déclara-

tions du Premier ministre Jouthecontre les bandits de Cité de Dieuvisent à désolidariser ces derniersde Jovenel Moïse. En attendant, ilsemble encocher des flèches endirection des dilapidateurs dufonds PetroCaribe. Dans des déc-larations diffusées à la capitale, le14 avril, et qui lui auraient été at -tri buées, il impute à ceux qui ontdétourné des centaines de millionsde dollars l’absence d’infrastruc-tures médicales et sanitaires ren-dant impossible la fourniture desoins appropriés aux victimes duCOVID-19.

En effet, le Premier ministrede facto a profité d’une réunion àson domicile officiel pour criti-quer, sans les citer nommément,ceux qui ont gaspillé les USD 4,2milliards $ provenant du pétrolevénézuélien. Il a dit « Nous avonsdétruit le pays. Donc, aujourd’huinous devons admettre que si nousn’avons pas d’hôpitaux etd’autres et d’autre infrastructure,c’est à cause de notre comporte-ment. Nous devons utiliser cettecrise et prendre cette opportunitéde reconstruire le pays ».

Comment expliquer de tellesprises de position de la part deJoseph Jouth ? Faut-il y voir unestratégie destinée à marquer sesdistances par rapport à son patronet ses alliés des administrationsMar telly et Préval, ou encore celuide Jocelerme Privet, qui ont fait

leurs choux gras du fondsPetroCaribe ?

En tout cas, les diplomates,qui critiquent, en privé, le prési-dent Moïse, surtout sa politiqueconsistant à protéger les voleursdes USD 4,2 milliards contre ceuxqui cherchent à les traîner devantla justice, à entendre de tels pro-pos lâchés par le Premier ministreJouthe, cela risque de changerd’opinion que certains milieuxdiplomatiques font de lui, sid’aventure ils l’avaient mis dansle même panier que l’occupant duPalais national. Surtout que desobservateurs avisés, pensant queles notes discordantes apportéespar Jouthe dans le dialogue poli-tique national, ― de toute évi-dence destinées à la consomma-tion internationale ― ont toutesles chances de retenir l’attentiond’un chef de gouvernement, quecertains milieux diplomatiquessemblent identifier comme étant «une immense chance ».

Les déclarations à l’allure dis-cordante de M. Joute sont loind’être une expression de regret desa part. Dans l’optique de ce der -nier, il y a d’importantes dividen-des politiques à récolter. Cer -tainement il possède la cartemaîtresse. Car il croit possible deréussir dans le jeu de dupes où lavictime est loin d’être celui qu’onpense.

L.J.

CORRUPTION, DÉTOURNEMENTS DE FONDS PUBLICS ET MAL GOUVERNANCEJoseph Jouthe a-t-il mauvaise conscience de rallier l’équipe de Moïse ?Suite de la page 1

(Antoinette Claire) Myrtha Cé -li fié, born on February 13, 1929in Port-au-Prince, Haiti, diedpeacefully at the hospice ofNorth western Hospital in Mc -Hen ry, IL. on April 19, 2020, tobe with the Lord Jesus Christ, af -ter a courageous battle with Coro -na virus, while surrounded bylove from her family. A memberof St. John the Baptist CatholicChurch, in Johnsburg, IL, MyrthaCélifié, 91 years old, is an im -measurable loss for all who loved

her so much.A modern-day renaissance

wo man, her talents as a seam-stress of Haute Couture, weresurpassed only by her ability todevelop deep interpersonal rela-tionships forg ed by unconditionallove.

She was the beloved motherof V. Pearl Schnur (Brian Miller,)William Juste (Jessy,) CamilleSchwendener, Enide Denizé (Ru -dolf), Lucie Bastami, Gary Juste(Cor rine), Ernest Lamothe (Ma -

ry se) and Rudy Lamothe (Mar -gareth.)

She is also survived by 23grandchildren, 28 great grand-children, one great great grand-child, husbands André Juste andAndré Lamothe, sister GinetteRi viè re, brother George Célifié Jr,numerous nieces and nephews aswell as friends. She will be miss -ed by many, but never forgotten.

She is reunited with her par-ents, George and Mariella Celifié,her brothers Guy and GérardCélifié, her husbands André Justeand André Lamothe as well as herchildren Frederick Juste and Ni -xon Lamothe, and also her greatgrandchild Justin Desman gles.

A private blessing will be heldat 11 a.m. on Monday, April 27, atJusten Funeral Home and Crema -tory in McHenry. While this serv-ice is limited to Myrtha’s imme-diate family, live streaming willbe available with the followingl i n k :http://client.tribucast.com/tcid/62375435

A memorial service to cele-brate her life will be held later inJohnsburg, Ill.

If the day were full of chal-lenges, she would remind us to“Be still and know that God isin control!”

In lieu of flowers, memori-als in her name may be direct-ed to COVID-19. Donate atwww.worldvision.org

For information, please callthe funeral home at 815-385-2400, or visit www.justenfh.com,where friends and loved onesmay share memories with thefamily on Myrtha’s tribute wall.

1212 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

NÉCROLOGIEMarie Thérèse LatortueBarthole est décédée à New YorkLA FAMILLE DE L’EX-PREMIER MINISTRE GÉRARD LATORTUE EN DEUIL

OBITUAIRE

Mme Marie Thérèse Barthole,née Latortue, est décédée lesame di 11 avril, au Stern RehabCenter, une institution rattachée àl’hôpital North Shore-Manhasset,à Long Island, New York, unevictime du COVID-19. Elle étaitâgée de 87 ans.

Elle laisse dans le deuil la fa -mille de l’ex-Premier ministreGé rard Latortue. L’ont survécue

ses cinq enfants : Paul Albert Bar -thole, Charles Gérard Bartho le,Renée Barthole Pierre, FabiolaBarthole Louis et PascaleBarthole Hogu.

De même que ses petits-en -fants : Jean Paul, Giovan, Charlesjr et Gabrielle Marie-FrançoiseBarthole; Natalie et Erika Pierre;Stefan et Brandon Louis; Jeremy,Alexandra et Marcus GérardHogu; et Camille Barthole. Aussibien que les deux frères cadets de

Mme Marie Thérèse LatortueBar thole, l’ex-Premier ministreLatortue et le professeur PaulLatortue.

Les funérailles de la trèsregrettée Marie Thérèse LatortueBarthole ont été célébrées, lemar di 21 avril, selon le protocoleofficiel établi par les autoritéssanitaires de l’état de New York,à la chapelle de l’église « Cure ofArs », à Merrick, Long Island, enprésence d’une quinzaine demem bres de sa famille immédi-ate. L’inhumation a eu lieu immé-diatement après le service funé -raire, au cimetière Pinelawn, àMelleville, Long Island.

Le grand concours de parentset d’amis, qui auraient dû êtreprésents pour dire adieu à cet êtrecher, avant de la conduire à sadernière demeure, était réduit àune cinquantaine de personnes,qui ont suivi la cérémonie enligne.

Haïti-Observateur est égale-ment endeuillé par cette perte,notamment en raison de l’amitiésolide qui unit les directeurs de cejournal, Ray et Léo Joseph, auxdeux remarquables frères Lator -tue. Mais encore par le fait queMarie Thérèse Barthole (ainsique son défunt mari (CharlesBar thole) les accueillait chez eux(bien sûr au nom de cette belleamitié), à l’occasion de fêtesfamiliales. Mais surtout quand unde ses frères (ou beaux-frères)était en visite chez eux, à Queens,New York.

Que son âme repose en paix !

Another victim of COVID-19

Myrtha Celifie Marie-`Therese Latortue-Barthole.

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Par Dan Albertini

Entre (), quand le média local auxÉ.U. affiche 33,319 macchabéesexponentiel sur les bras de Do -nald Trump qui, avec Bolso naroen visite affiche ex aequo le mé -pris pour le peuple et les donnéesscientifiques, Pékin : quel rap-port si l’US croît (L) ? Fermons().

Les expressions se rivalisent enHaïti, mais l’essence reste et de -meu re la même peu importe laruralité la civilité : « mwen pas janm pase maladi rete ak moun ».«Intel se pitit bòn, li rive kwel yea, men gwo gonm toujou rete gwogonm (jòmou pa donen kalbas) »,« gwann li se te renn zoulou ».Que j’eusse pu traiter l’équivalentpeze kafe, spectre où la femme estla proie toute désignée de culture,mais restons dans le tic de l’escla-vage culturel décrit par le prési-dent Macky Sall en réponse àl’ex-président Abdoulaye Wadedéfendant son fils Karim en diffi-culté au procès pour corruption.En parcourant les éléments deDiko, je me suis interrogé sur laplupart de ses éléments, questionde rigueur sur les origines, les ré -fé rences historiques, etc. On secroira en Haïti au Bénin. En outre,peu importe qui en est à l’origine,il n’est pas tolérable cet esclavagequelque en soit sa forme sa raisonses objectifs, il faut le virer. Euro -péen, Américain, quiconque nepeut s’appuyer cette réalité afin decamoufler la sienne pour corrom -pre sa culpabilité. C’est à sa char-ge ses délits nous dit Diko. Anec -dote.

Éducation. Nous sommes àMontréal QC, vers les années dunou veau millénaire. Un Came -rou nais dit au bonhomme-vert quidistribue les PV : « fils d’esclave,qu’est-ce que tu veux, répèteencore ce que tu as dit je ne bou-gerai pas d’ici. Fais-moi donc medéplacer si tu es capable, filsd’esclave ». Il le répète à moultre prises sur l’invitation de l’Haï -tien d’origine (le bonhomme vert)qui lui réclame de déplacer sa voi-ture en violation d’un règlement.L’insulte proférée, 1803 remonteen surface, enfin, l’affaire s’inviteau tribunal, car le Camerounais apayé deux factures : celle du PV

renforcé, celle de 1804 quand onoffense l’Haïtien. L’anecdote ca -che en fait un vieux préjugé afri -cain que Diko Hanoune nous dé -crit dans les paroles d’Ab dou layeWade, à celui qui est le présidentélu du Sénégal, en l’occurrenceMacky Sall : « fils d’esclave ». Laréalité est bien plus cruelle que çaau Mali, en Mauritanie, auSénégal, au Ghana....

J’ai envie de dire à Wade :qu’avez-vous donc fait du frère

haïtien, après le 12 janvier ?

Diko Hanoune de l’A.H.M. Elance ainsi un cri d’alarme qui nesera pas entendu, les frontières duCoronavirus éloignent bien plus

loin population et diplomatie.Que dire des travailleurs de l’hu-manitaire qui dénoncent les viola-tions des droits de l’homme. Leprétexte et c’est logique, le confi-nement obligatoire pour fin d’iso-lation d’un virus mortel. Qui iradonc voir si ce n’est l’œil de lacaméra du réseau de l’édition so -ciale élargie qui montre autantque faire se peut, le crime inhu-main contre l’être détenu en es -clavage, contre sa volonté au gréissu du syndrome de Stock holm.Ma question remonte au mondearabe, largement sur le Libancom me axe commercial. En fait,on vend des humains, on lesdéplace, on les enferme, on les

écorche, on les échange.

C’est donc sous le beau ciel bleuqui protège les feuilles vertes desbranches brunes des plantes et desarbres tropicaux, que se déroulentces actes criminels sans que per-sonne ne dise : basta. Malgré lesconventions et les internationales.Diko fait partie de l’associationdes abolitionnistes qui luttent parl’association des Haratine deMau ritanie en Europe, le hasardfait parvenir son courrier à notrerédaction et à la recherche. L’ins -tant présent est au Corona virus jerépète, donc, l’affaire semble sor-tir d’un autre monde. C’est dansce contexte que l’éditrice en chefde Diva, Marit Fosse en l’occur-rence veut attirer mon attentionsur une formule qu’elle ignoraqui exista encore, appuyée surdes photos choquantes. Mêmepat tern que le Restavek.

Diko est Henoune Ould OumarOuld M’Bareck. Je reviendraiavec l’interview.

Bref inventaire : Àquoi risque un escla-ve qui se rebelle  en2020 ?Il est plus que nécessaire de rap-peler, lorsque l’Afrique accèdeaux indépendances, l’élite diri-

geante africaine fut très réfractai-re à combattre l’esclavage. Elles’est installée au pouvoir sur labase ethnique et considérationcla ni que par caste. Elle n’a pasvoulu légiférer sur l’interdictionformelle de l’esclavage. Elle

considère l’esclavage tradition-nel, coutumier comme un phéno-mène culturel malgré qu’il estconsidéré comme un crime contrel’humanité. Des pays comme laMauritanie, Mali, Sénégal, Gam -bie, les deux Guinée... etc., « toutepersonne d’extraction servile quirejette son statut d’esclave risquegros. Ça peut le conduire vers lelynchage public, l’exclusion duvillage, l’expropriation de saterre cultivable qui est sa seulesource de survie ». Les états nerépriment pas les auteurs et met-

tent en avant qu’ils défendent leurculture. Le Mali n’a pas une loicontre l’esclavage, la Mauritaniea criminalisé l’esclavage en 2015seulement. Les lois ne sont pasappliquées, la volonté politiquen’y ait pas.

1313Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ

TERREUR SUR HARATINEEsclavage au pluriel en Mauritanie

Autre victime malien.

Victime du Mali. Victime malien .

Vict

ime

mal

ien.

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1414 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

avec mon excellent ami JeanJunior Joseph et le frère et brillantprofesseur Antoine M. Jean, il fitpartie des premières personnesqui m’avaient vivement encour-agé à écrire sur l’histoire de lamusique haïtienne. Depuis cettevisite dominicale, Seymour etmoi devînmes de bons amis.

Je dois avouer qu’à seule-ment remémorer cette période,con nue comme « Gethsémané dela Belle Époque », je me protègepiteusement d’une cruelle nostal-gie. En effet, ce que j’appelle «lesannées gethsémanéennes » (dé -cennies 1980 et 1990) furent,sans conteste, les plus belles dema vie, après celles de mon en -fan ce. Elles furent même de loinplus radieuses que celles que j’aicoulées au Collège Bird de 1974à 1980, au cours de ma scolaritésecondaire. C’était l’époque dema croissance sociale, intellec -tuelle et spirituelle. Et, je le dissans peur d’être démenti, c’étaitle cas des O’Connell Benoit, Cla -rence Saint Hilaire, Harry Voltai -re, Dona-Hario Clermont et tantd’autres encore, tous instruits pardes leaders spirituels bien trem-pés intellectuellement. Ȏ temps!

Entre-temps, à Gethsémané,le temps s’écoulait avec toujoursle même esprit fraternel. Au mi -lieu des années 1990, les Luciendéménagent de New York Ave -nue et s’en vont habiter à LeffertsAvenue, toujours dans les par-ages de cette église. Seymour,sab bat après sabbat, y assiste auxservices d’adoration. Les liensd’amitié qui nous unissent depuisplus de cinq ans se resserrentdavantage encore.

Et comme elle était agréablela compagnie de Seymour! Il par-lait toujours à bon escient. Tantôt,en peu de temps, il vous racontaitavec entrain des tranches ou -bliées de notre histoire ou denotre petite histoire. Personne, enma présence, n’a jamais racontéavec autant de menus détails dulynchage du général Charles Os -car Etienne et celui du présidentVilbrun Guillaume Sam, le 28

juillet 1915. D’ailleurs, ce fut songrand-père – le général Ed mondSylvestre Polynice – qui s’étaitrendu en personne à la Légationde la République dominicaine,située alors au haut de Lalue,pour y enlever et livrer à la fouleCharles Oscar. Rappelons que, laveille, ce dernier avait fait assas-siner près de deux cents prison-niers politiques, dont trois fils dePolynice père – Sylvestre, Mau -rice et René.

Toutefois, rien n’est éternelsur terre. En effet, vers la fin desannées 1990, Seymour allait quit-ter New York pour aller s’établir

dans le Massachusetts. Malheu -reu se ment, nos rapports de jadisn’allaient pas survivre à la dis-tance. Si en de très rares occa-sions, nous nous parlions au télé-phone, toutefois, c’est par l’en-tremise de Christine que ses nou-velles me parvenaient de tempsen temps.

Et comme elle était agréable,la compagnie de Seymour ! Ilparlait toujours à bon escient.Tantôt, en peu de temps, il vousracontait avec entrain des tranch-es oubliées de notre histoire ou denotre petite histoire. Personne, enma présence, n’a jamais racontéavec autant de menus détails dulynchage du général CharlesOscar Etienne et celui du prési-dent Vilbrun Guillaume Sam le28 juillet 1915. D’ailleurs, ce futson grand-père – le général Ed -mond Sylvestre Polynice – quis’était rendu en personne à laLégation de la République domi -ni caine, située alors au haut deLalue, pour y enlever et livrer à la

foule Charles Oscar. Rappelonsque, la veille, avait fait assassinerprès de deux cents prisonnierspolitiques, dont trois fils de Poly -nice père – Sylvestre, Maurice etRené.

Non seulement, Seymour ex -cellait dans la narration, il avaitaussi la blague facile. À peineavait-il fini ses exposés histori -ques qu’il se mettait à raconterdes blagues, toutes de bon goût etdénuées de grivoiserie. Si Moliè -re recommandait de « corrigerles mœurs par le rire », lui, pa -raît-il, comme jadis Théodore «Languichatte » Beaubrun ouThéophile « Zo » Salnave, avaittoujours voulu « enrichir les es -prits par le rire ». Je dois avouerque, grâce à sa verve amusante,j’ai appris bien des aspects de lavie et de la politique de FlorvilHyppolite, de Faustin Soulou -que, d’Antoine Simon et d’autresanciens chefs d’État haïtiens quecertains, par manque de recher -ches, ont ― souvent à tort ―transformé en risée.

Au fil du temps, notre relations’intensifie autour d’un espritencore plus fraternel. J’avais deplus en plus confiance en lui etme sentais de plus en plus à l’aisede lui parler de nombreux pointsde ma vie. L’homme était pourmoi comme un père, un confi-dent, un pasteur. De très souvent,il m’arrivait de l’accompagner àcertains de ses rendez-vousmédicaux et à d’autres. Alors, telun vrai père, il profitait de cesoccasions pour me donner desconseils judicieux et salutaires

qui, plus tard, me permettrontd’éviter bien des obstacles. C’estle propre d’un devancier etsurtout d’un vrai chrétien!

Toutefois, rien n’est éternelsur terre. En effet, vers la fin desannées 1990, Seymour décidaitde quitter New York pour allers’établir dans le Massachusetts.Malheureusement, nos rapportsde jadis n’allaient pas survivre àla distance. Si en de très raresoccasions, nous nous parlions autéléphone. Toutefois, c’est parl’entremise de Christine que sesnouvelles me parvenaient detemps en temps.

Je fus donc sidéré au possiblequand, ce matin, j’ai lu viaWhatsApp le message laconiquede Christine m’apprenant: « Mydad died, Tilou. We’ll talk later ».Franchement, à ce moment, seulune bonne tasse de thé deverveine tiède et une cuillère desirop de canne-à-sucre auraientpu apaiser mon saisissement. Etje n’ai aucun doute que tous ceuxqui le connaissaient et qui appré-ciaient son entregent ont eu lamême impression.

Seymour laisse le souvenird’un père de famille laborieux.Durant toute son existence, il aaccepté à se multiplier pour sub-venir honnêtement aux besoinsde sa progéniture. En Haïti, à par-tir des années 1950, à peine dansla vingtaine, on l’a vu pendantlongtemps conducteur de train àla HASCO. Arrivé aux États-Unis en 1974, même exposé auxplus amères déceptions réservéesaux immigrants du Tiers-Monde,il a cumulé les petits boulots,piochant durement pour assurerle bien-être matériel de presquetous les membres sa famille res -tés au pays. Cet homme géné -reux avait donc fièrement fait

sienne l’expression « Métro, bou -lot, dodo » du poète et fabulistefrançais Pierre Béarn. Celui-cil’avait inventée en 1968 pourpein dre le train-train de la viequotidienne à Paris.

Je compatis à la douleur detous ses amis et de tous les mem-bres de la famille, en particulier àcelle de sa bien-aimée sœurViolette Lucien, de sa nièce, monamie de toujours Chilaine Lu -cien, de ses six enfants, Lwiss, ditLoulou, David, Seymour, Bara -chi, Matilde et, last but not least,de mon indéfectible amie, mapetite sœur de toujours MarieChristine Lucien Valmyr, femmedu dynamique pasteur YonerValmyr.

La tête haute, notre bon vieuxSeymour, a dit adieu au train-train de la vie le 8 avril en cours,aux environs de 2 heures dumatin à Newton-Wellesley Hos -pital, situé à Newton, dans leMassachusettes. Il avait 85 ans et11 mois.

Comme il a longuement voy-agé, notre cher Seymour! On di -rait que je l’entends nous décla -mer cet extrait du poème combi-en significatif « Le train de lavie» de Jean D’Ormesson :

« Donc vivons heureux,aimons et pardonnons !

Il est important de le faire,car lorsque nous descendrons dutrain,

nous devrions ne laisser quedes beaux souvenirs à ceux quicontinuent leur voyage…Soyons heureux avec ce que nousavons et remercions le ciel de cevoyage fantastique ».Requiescat in pace, Seymour !L. C. S. J.

[email protected] avril 2020

REQUIESCAT IN PACEJean Louis Joseph Seymour Lucien-PolyniceSuite de la page 4

Lucien Polynice Seymour

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Guam, pour les E.U., infec-tant, selon les statistiques deWordometers, plus de deuxmillions et demi, soit 2 546527, dont 175 621 sont morts.Mais, ceux dont on parle peu,c’est à dire ceux qui ont ré -cupéré, ils sont au nombre de678 557, indiquant que l’in-fection n’est pas nécessaire-ment mortelle, surtout en cequi concerne les personnesordinairement en bonne santéet jouissant de positions so -ciales et économiques moinsstressantes.

Ce qui nous amène à de -mander pourquoi le COVID-19 fait-il tant de dégâts dans lacommunauté noire, aux États-Unis. Le grand quotidien new-yorkais, le New York Times(NYT) et l’autre aussi impor-tant à la capitale américaine, leWashington Post (WashPost),ont, individuellement, publiéun article, le 7 avril, qui estrepris et révisé le 14 avril pourcelui du NYT.

Voici des statistiques àdonner de la frousse. Prenonsla ville de Chicago en exem-ple. Plus de quarante pour cent(40 %) des personnes infec-tées dans cette ville, consid-érée la troisième aux E.U.,après New York et Los Ange -les, sont des Noirs. Le pour-centage de la mortalité en leursein est de 72 %, tandis qu’ilsne représentent que le tiers dela population de la ville. Enconsidérant tout l’état de l’Ill -inois, dont Chicago en est laville principale, la populationnoire ne représente que 15 %.Pourtant le pourcentage depersonnes infectées dans toutl’état est de 28 %, soit 43 %des décès.

La situation n’est pas dif-férente dans le Michigan, unautre grand état, dont la plusgrande ville, Detroit, connuecomme la capitale de l’indus-trie automobile, pour avoir étéle quartier général des grandesfirmes, telles que Ford et Ge -ne ral Motors, qui avaient em -bauché beaucoup de Noirs. Neréprésentant que 14 % de lapopulation de cet état, lesNoirs comptent un tiers desgens infectés du COVID-19 et40 % des décès.

Une escale s’impose dansle Sud-américain, d’abord enLouisiane, qui a un passé com-mun avec Haïti, colonie fran -çaise dont le quartier généralse trouvait à la capitale de lacolonie, Cap-Français, rebap-tisée Cap-Haïtien. Avec untiers de la population de l’état,le taux de mortalité chez lesNoirs est à 70 %. C’est dumême au pareil, que ce soit àLas Vegas, dans le Nevada,dans l’Ouest américain, oudans le Connecticut, ici dansl’Ouest. Il n’y a que le Min -nesota, un état du Midwest, oùle pourcentage des personnesinfectées et des décès ne dif-fèrent au sein de la population.

Jusqu’à cette semaine, NewYork ne distinguait pas les vic-times par ordre racial. Ce qui,sans doute, démontrerait queles Noirs et les Latinos se dis-putent les deux premièresplaces.

Alors, on fait comprendreque les Noirs font partie d’ungroupe à risque, parce que dia-bétiques à un taux élevé, ayantun grand nombre de person-nes obèses et abusant de bois-sons alcooliques. On soulign-era aussi que, en majorité, lesNoirs occupent des emplois aubas de l’échelle qui exigentleur présence sur place, quandbien même le COVID-19 se -rait en plein essor. Ainsi, sont-ils plus exposés à se retrouveren proie à la pandémie, qui nefait pas de cadeau, si ce n’estune personne empoisonnée.

En dernier lieu, il y a unaspect raciste à ne pas écarter àl’ère du COVID-19, à savoirla parcimonie des soins. Tellecette famille de Detroit qui aperdu, coup sur coup, un pèreet un fils. Le père souffrant desymptômes s’apparentant auvirus, mais qui a été renvoyéd’un hôpital, à un autre, ainside suite et qui, finalement, asuccombé chez lui. On fait dutriage, ces jours-ci, quand ilmanque d’équipements pouraccommoder tous les patients.Alors, il faudra s’attendre,dans un proche avenir, à desplaintes judiciaires découlantdu traitement accordé à celui-ci et à celui-là, causant la mortlà où elle aurait pu être évitée.

*New York, ayant atteintl’apogée dans l’infection duCOVID-19, entame unenouvelle phase vers desjours meilleurs. C’est ce qu’adéclaré le gouverneur AndrewCuomo, hier, mardi 21 avril.Ce n’est pas encore le momentdes grandes réjouissances, de -vait signaler ce dernier lors deson rapport quotidien. Mais lenombre de décès, soit 481,dans les 24 heures, de lundi àmardi, démontre clairementque la situation s’améliore. Lasemaine dernière les décès serépertoriaient dans les 700 etplus dans une période de 24heures.

Au retour d’une visite à laMaison-Blanche où, dit-il, il ya eu « un entretien fructueux »avec le président DonaldTrump, M. Cuomo croit quece dont aura besoin New Yorkpour entreprendre les tests àgrande échelle est acquis. Or,sans les tests, qui se sont faitattendre, à cause d’un manqued’intérêt ou d’initiative du côtéfédéral, ne fait pas l’affaire àce moment crucial.

Voilà une autre nouvelleindiquant qu’on avance versdes jours meilleurs. Le gou-verneur Cuomo a annoncé quela présence du USNS Com -fort, le navire de la Forcenavale des E.U., ancré dans larivière Hudson de New York,doté d’un hôpital d’un millierde lits, n’est plus nécessaire. «

Qu’il soit affecté ailleurs où lebesoin se fait plus sentir ! »,devait-il ajouter.

*Le Sénat américain a rati-fié, hier, un projet à l’inten-tion des petites entreprises etdes hôpitaux. Assurément, laChambre basse s’empresserad’approuver la loi autrefoisentérinée par le Sénat pour êtreensuite acheminée au prési-dent, dont la signature assuré-ment ne se fera pas attendre.C’est que les USD 349 mil-liards $ décaissés plus tôt s’é-

taient volatilisés rapidement,parce que de grandes firmesayant beaucoup plus d’exper-tise pour remplir les formu-laires nécessaires afin de s’ap-proprier les fonds, avaient toutraflé. Cette fois, des balisessont mises en place pour pro-téger les petites entreprises desgloutons.

Le scandale causé par l’ac-tion des grosses entreprises aporté au moins une compag-nie à faire un geste qui devaitservir d’exemple aux autres.Shake & Shack, basée à NewYork, une chaîne de restau-rants à l’échelle nationale des -ser vant les clients sur com-mande, a retourné, lundi, 20avril, au Trésor, la somme deUSD 10 millions de dollarsqu’elle avait obtenue dans lepartage des premiers 349 mil-liards distribués aux petitesentreprises, des sommes quiont été volatilisées en tempsrecord. Qui d’autre suivra cetexemple ?

*Le président Trump a ras-suré les gens, qui n’avaientpas compris son tweet dulundi soir annonçant qu’ilcomptait émettre un ordreexécutif pour surseoir àl’immigration aux E.U. Hier,mardi 21 avril, il a expliquéque, vu les dégâts causés parCOVID-19, il compte surseoirà l’immigration de nouveauxvenus pour protéger les tra-vailleurs américains, lors de laréouverture de l’économie.«Car ce ne serait pas bien »,a-t-il dit, que des étrangersaient la priorité une fois ter-minée la présente crise. Il arassuré ceux-là qui dépendentde la main d’œuvre étrangère,notam ment dans l’agricultureet aussi dans le domaine de lasanté. Ainsi, apprend-on, que

sur trois médecins pratiquantaux E.U. l’un d’entre eux estun immigrant. Cela vaut aussipour les infirmières.

*La communauté haïtienneaux E.U. est rudiment frap-pée par le COVID-19. Pres -que tout le monde connaît unparent ou un ami fauché par lapandémie du coronavirus, quifait beaucoup de victimes dansle domaine de la santé. Ledernier en date, le Dr. BredyPierre-Louis, était chou choutépar ses amis et pa tients quin’ont pas tari d’élo ges sur lesréseaux sociaux à son endroit.Nos condoléances à safamille.

On ne saurait énumérer icitous les médecins, infirmierset infirmières d’origine haïti-enne, qui ont fait le voyageéternel des suites de complica-tions liées au COVID-19, au -quel ils ont été exposés au tra-vail œuvrant en vue de sauverd’autres vies. Ā ceux-là, qui sesacrifient pour le bien-être desautres, nous saluons le coura -geux sacerdoce.

Mais outre ceux-là, quenous connaissons à distance, ily a de ces proches ami(e)s quinous touchent d’une façontoute particulière. Telle queMarie-Thérèse Barthole, néeLatortue, dont les funéraillesont eu lieu hier (mardi 21avril), à Merrick, Long Island,et l’inhumation au cimetièrePinelawn, à Melville, L.I. Sonobituaire paraît dans ce numé -ro du journal.

Mais à l’ère du COVID-19, les funérailles étaient vir -tuel les, sauf pour une quin-zaine de membre de sa familleproche. Pas même ses deuxfrères, l’ex-Premier ministreGérard Latortue et son jeunefrère, le professeur Paul Lator -tue, n’ ont pu être pré sents,comme moi, d’ail leurs, ayanttout sui vi en compagnie deplus d’une cinquantaine de pa -rents et d’amis, grâce auxbien faits de la technologie.

Que la terre lui soit légère etque sa grande famille trouveici nos condoléances émues.

*Et à l’ami Georges Célifié,dont la sœur Myrtha, dansl’Illinois, vient de nous laiss-er aussi, victime du virusmortel, nous présentons noscondoléances, ainsi qu’à sesproches. L’obituaire d’An -toinet te Claire Myrtha Célifiéest publié aussi dans cette édi-tion. Sa fille, Pearl Schnur,écrivant en anglais, a laisséparler son cœur. Mais ce quim’a le plus touché, c’est cepara graphe dans lequel elleévoques ceux qu’elle va ren-contrer là-bas : « Ce sera laréu nion avec ses parentsGeor ge et Mariella Célifié, sesfrères Guy et Gérard Célifié,ses maris André Juste et AndréLamothe, ainsi qu’avec sesenfants Frederick Juste etNison Lamothe, et aussi sonarrière-petit-fils Justin Des -mangles ». En effet, ce seraune rencontre à nulle autrepareille.

*Et le nombre officiel depersonnes infectées du CO -VID-19 en Haïti se chif fredésormais à 57, selon le min-istère de la Santé publique etde la Population. L’on douteque les chiffres du MSPPreflètent la réalité. Car, les mil-liers d’Haïtiens qui ont laisséla République dominicaine entrombe pour échapper au virusne sont pas testés. D’ailleurs,les autorités ne savent oùrejoindre la majorité d’entreeux.

Assurément il y a parmieux des vecteurs du COVID-19. Entre-temps, on noteraque, selon les chiffres de l’Or -ga nisation mondiale de lasanté (OMS), au 21 avril, laRépu blique voisine comptait 4964 cas de personnes infectéeset 215 décès dus au COVID-19. C’est le pays de la Caraïbele plus touché.RAJ, 22 avril 2020

16 Haïti-Observateur 22- 29 avril 2020

NOUVELLES BRĒVES

Le president americain DonaldTrump, la coopration doit etretotale avec tous les gouverneurs.

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