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MENSUEL GRATUIT 100% NORD-PAS-DE-CALAIS MARS 2010 [ N°28 ] Un magazine du Groupe Visite

Entreprises & Management 28

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Entreprises & Management 28

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MENSUEL GRATUIT 100% NORD-PAS-DE-CALAIS

M A R S 2 0 1 0

[N°28]

Un magazine du Groupe Visite

COUV 28v6 26/02/10 21:52 Page 1

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[N°28 MARS 2010]

édito“Ce journal est le vôtre.Réagissez à nos articles !

Ecrivez-nous par e-mail :[email protected]

ou par courrier :Entreprises & Management

56 rue Winston-Churchill 59100 Roubaix Devant les micros et les ca-méras, nos hommes poli-tiques sont assez convain-cants. Ils nous expliquentque le pays ne se portepas au mieux et que nous

allons devoir nous serrer la ceinture.Mais puisqu’ils jurent de montrerl’exemple, nous finissons par avaler la pi-lule. Pourtant, dès qu’on pointe une de

leurs dépenses, nos élusmontent vite sur leursgrands chevaux. « Tout celane pèse pas grand-chose »,bottent-ils en touchelorsqu’on les titille sur leurprodigalité. Ils n’ont pas

forcément toujours tort : après tout, cen’est pas parce que le président duConseil général du Nord s’est offert le Zé-nith pour présenter ses vœux à son per-sonnel (pour 260 000 euros, tout demême… lire page 22) que notre PIB vas’effondrer du jour au lendemain.Ce ne sont d’ailleurs pas tant les mon-tants que nous condamnons dans notredossier, mais la façon dont l’argent pu-blic est utilisé. Avouez qu’en l’occurrenceil y avait sans doute mieux à faire.Hélas, ce sont ces petits ruisseaux quifont déborder nos déficits et finissent paralimenter un océan de dettes. Celle duNord-Pas-de-Calais représente 1,4 mil-liard d’euros, c’est la troisième plus im-portante dans le pays, derrière l’Ile-de-

France et Provence-Alpes-Côte d’Azur.C’est notre capacité d’investissement etdonc, l’avenir de nos enfants qui est en jeu.Il est donc grand temps d’en finir avecces millions d’euros engloutis dans desadministrations kafkaïennes, des com-missions superflues, des organismes gé-rés à la va comme je te pousse. Assez deces projets mégalos, de ces escapades àl’autre bout du monde déguisées envoyages d’étude. Ras-le-bol des placardsdorés et des caprices exorbitants demonsieur l’élu (lire page 20).

Petite folie. Mais ne rêvons pas. Cegenre de petite folie risque de perdurerencore un moment, tant le terrain paraîtpropice. Rendez-vous compte qu’à elleseule, notre région recense 470 syndicatsintercommunaux, 11 communautésd’agglomération, 11 pays… Ajoutez-ybien sûr 17 communautés de communes,qui n’ont cessé de faire gonfler leurs ef-fectifs alors qu’elles avaient été crééespour rationaliser les dépenses. Résultat, ilfaut plus de 80 000 fonctionnaires pourfaire tourner cette mécanique infernale(lire page 18). La simplifier en mettantbeaucoup d’huile dans ses rouages estl’enjeu de la réforme territoriale, exami-née par les députés. Elle présente certesd’autres risques, comme celui d’affaiblirdes territoires déjà exsangues (lire page26). Mais si on ne fait rien…

STÉPHANE BARGE

4 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Magazine gratuit édité parVisite Entreprises et ManagementSARL au capital social de 30 000 eurosSociété à responsabilité limitée56 rue W. Churchill, 59100 Roubaix.

Directrice de publication et gérante :Barbara Berret.Directeur délégué de publication : Guy Michel.Principaux associés : Métive, Guy Michel.Dépôt légal à parution : ISSN 1960 - 954XRégie publicitaire : Visite Editions 03 28 33 89 00.Responsable des ventes : Fabien Noyon.Rédacteur en chef : Stéphane Barge.Rédacteur en chef-adjoint : Pierre-Yves Bocquet.

Photos et couverture : François CanarGraphiste : Florence Cantaluppi

Direction artistique et mise en page :MÉTIVE AVENUE

Ont collaboré à ce numéro :Thierry Butzbach, Nicole Buyse, Gaëtane Deljurie,Claire Devilliers, Virginie Lepetit, Joffrey Levalleux,Carole Lewis (correctrice), Emmanuelle Partouche,Emmanuelle Souffi, Carmela Vicente, Bruno Walter.

Communication : MÉTIVE AVENUEAntoine Van Lancker.Diffusion : MÉTIVE DIFFUSION Fabien Hallynck.

Tirage 60 000 exemplairesImprimé par WEISS-DRUCK,Industriestrasse 7, 52156 MONSCHAU,Allemagne.

La reproduction, même partielle,de tout matériel publiédans ce magazine est interdite.

Ceinture !

2009

EDITO 28.qxd:Mise en page 1 1/03/10 10:09 Page 4

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Une organisation

BEEVENT

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3 JOURS, 3 SALONS… 3 X PLUS DE SOLUTIONS !

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[ECONOMIE]L’INTERVIEW DU MOIS 14Jean-François Mouney - Président de Genfit« Un médicament, c’est quinze ans demarathon »

DÉFI 28L’industrie en manquede (wonder)bras

CONQUÉRANT 30Hervé BorgoltzPDG de la Douaisienne de Basse TensionLe survolté de la voiture électrique

ARRÊT SUR IMAGES 32L’Opéra de Lille

COACHING 36LaïcitéFaut-il laisserla religionau vestiaire ?

CAS D’ECOLE 38Pierre Duponchel - Le RelaisIl a su faire de l’insertion un vrai business

MARKETING ET COMMUNICATION 39Surcouf : le coup de poker d’HuguesMulliez

COMMENT DEVENIR 43Supply chain manager

BAROMÈTRE 45BanquePlace aux jeunes !

ANTI-SÈCHE 47Entretien d’embaucheSalaire : faut-il prendre l’initiative ?

J’AI TESTÉ POUR VOUS 62L’école depoker de Lille

ZAPPING 64

6 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

SOMMAIRE

[N°28 MARS 2010]

17

[PERSO][MANAGEMENT]

34[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

28

Gaspillage del’argent public :le best of

Ces territoiresoubliés, dansl’ombre de la

métropole

Les dossiers explosifsdes élections régionales

DOSSIER

202280 000

fonctionnairesperdus dansle millefeuillerégional

36

34

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18

Ces chersconseillersrégionaux

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Découvrez la présenta-tion de nos candidats,nos actualités, photos,vidéos, etc. en tempsréel sur Facebook,Viadéo et LinkedIn.Plus d’infos surwww.trophees-em.com.

Les Trophéesédition 2010

À l’affiche cette année, une trentaine de sociétéssélectionnée pour 3 grands Trophées décernés parun jury de professionnels, ainsi qu’un prix spécialGrand Public décerné par les internautes :- Trophée Jeune Pousse pour les jeunes entreprises

prometteuses- Trophée Conquérant pour les entreprises qui ont

fait leurs preuves et ne s’arrêtent pas là !- Trophée Entreprise Citoyenne pour les sociétés

responsables.- Trophée Grand Public : à vous de jouer grâce au

vote en ligne sur www.trophees-em.com !Découvrez les vidéos de présentation des candidats

sur le site des Trophées et les sites partenaires, etfaites le bon choix ! Chaque mois, de mars à mai,auront lieu les demi-finales par catégorie. La finaleentre vainqueurs par catégorie sera l’occasion d’unesoirée d’exception en juin…

Dans votre magazine, vous saurez tout sur l’édition2010 des Trophées Entreprises&Management : lesnouveautés, mais aussi ce qui n’a pas changé.Même passion, nouvelles ambitions ! Découvrez enavant-première le portrait des six candidats auTrophée Entreprise Citoyenne et l’interview de notrepartenaire La Caisse d’Epargne Nord France Europe.

LesTrophéesEntreprises&Managementont vu le jour en 2009 grâce aumagazine éponyme afin d’offriraux entreprises méritantes uncoup de projecteur à la hauteur deleur mérite. Succès immédiat ! Lacompétition recommence en2010, car la région Nordn’est définitivement pas à“l’Ouest“ question talent. Lemagazine Entreprises&Managementse fait donc, cette annéeencore, le révélateur des acteursdu business en Nord-Pas-de-Calais.

Contact : Antoine Van Lancker / Tél. +33(0)328338908 / [email protected]

7[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

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Les Trophéesédition 2010

Date de création :2010

Secteur d’activité :signalétique urbaine innovante

Nombre de salariés :2 associés

CA prévisionnel 2010 :400 000 eeuurrooss

CITYTAKChristophe BEVILACQUA

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Date de création :janvier 2009

Secteur d’activité :deux-roues électriques

Nombre de salariés :2 associés CA 2009 :

197 000 eeuurrooss

CYCLO GREENDimitri DESVENAIN

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Date de création :2006

Secteur d’activité :énergie solaire

Nombre de salariés :18 personnes

CA 2009 :4,2 miilllliioonnss dd’’eeuurrooss

ENR SYSTEMSLaurent DOISE

Modèle : ENR Systems est un installateurde panneaux solaires photovoltaïques(pour produire de l’électricité) et thermiques (pour la production dechaleur) pour particuliers et profes-sionnels. Sous-traitant la productionà des partenaires européens, la so-ciété réalise toute l’installation, del’étude technique à la pose despanneaux et couvre tout le territoireau nord de Paris.Stratégie : La société fonde son dé-veloppement sur la création d’agences

dédiées à un périmètre défini (Avelin,Amiens, Rouen prévues en mai 2010).

Avec actuellement 10 % de contrats auprèsde professionnels (collectivités, industriels etagriculteurs), ENR Systems ambitionned’équilibrer son chiffre d’affaires entre par-ticuliers et professionnels, afin d’augmenterses volumes d’achats et ainsi garantir desprix compétitifs. La société commercialiseégalement ses produits sur Internet.Résultats : De 2006 à 2009, le chiffre d’af-faires est passé de 0,5 million à 4,2 millionsd’euros, avec un prévisionnel de 10 millionsen 2010. En 2009, la société a conduit plusde 200 chantiers de particuliers, pour uneinstallation globale de 7 000 mètres carrésde panneaux solaires.

8 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

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e Modèle : Citytak est spécialisée dans larecherche et développement, la fourni-ture et la mise en œuvre de solutionsde signalétique destinées au grandpublic et adaptées à tous types dehandicaps. Les produits, garantis100 % recyclables, permettent des’orienter en milieu urbain (plaquesde rue, plans de situation) et à l’in-térieur de bâtiments.Stratégie : Favorablement portéepar la législation sur l’égalité deschances (loi du 11 février 2005), City-

tak accompagne le client durant tout leprocessus de changement (diagnostic, ins-

tallation, communication, bilan). Avec uneclientèle très large (établissements recevantdu public, promoteurs immobiliers, collecti-vités territoriales, centres culturels…), la so-ciété ouvre son marché à la France, laBelgique et la Pologne. La rentabilité est as-surée par la proposition d’espaces publici-taires gérés par le client.Résultats : Citytak prévoit un volume deventes de 400 000 euros en 2010, 1,2 mil-lion en 2011 et 1,6 milion en 2012, avecdeux embauches cette année. Sans concur-rents directs sur le marché de la signalétiqueaccessible à tous, Citytak a l’ambition de de-venir le leader eurorégional d’ici trois ans.

Modèle : Cyclo Green est spécialiséedans la location, la vente et l’entretiende deux-roues électriques (vélo à as-sistance électrique, scooter et vélotraditionnel) et la vente d’acces-soires. La société commercialise sesmodèles sur tout le territoire aunord de Paris et en Belgique etloue ses véhicules principalementen métropole lilloise.Stratégie : La société fonde sastratégie sur l’unique point de ventesitué à Lille, un show-room de 80 mè-

tres carrés où les clients peuvent dé-couvrir et essayer les différents modèles.

La clientèle se répartit entre particuliers etprofessionnels, notamment les collectivitésterritoriales, incitées à utiliser des véhiculespropres. L’activité locative, plus saisonnière,est particulièrement soutenue en périodetouristique. Cyclo Green a également déve-loppé un site Internet vitrine, qui sera bien-tôt adapté en site marchand.Résultats : En 2009, la société a réalisé unchiffre d’affaires de 197 000 euros et prévoitune croissance de 30 % cette année. Le sitereçoit environ 1 500 visites par jour et un sa-larié devrait rejoindre l’entreprise en 2010.Cyclo Green envisage d’ouvrir un secondpoint de vente, probablement à Bruxelles.

4 TrophéesJeune PousseConquérantEntreprise CitoyenneGrand Public

Ce mois-ci, gros plan sur le trophée entreprise citoyennePORTRAITS

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9[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

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Date de création :février 2009

Secteur d’activité :vêtements

Nombre de salariés :2 associésCA 2009 :70 000 eeuurrooss

Date de création :septembre 2009

Secteur d’activité :communication

Nombre de salariés :3 co-gérants, 1 salarié

CA 2009 :70 000 eeuurrooss ((55 mmooiiss))

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Date de création :août 2009

Secteur d’activité :vêtements

Nombre de salariés :1 personne

CA 2009 :2 000 eeuurrooss (4 mois)

STYL’ MEDICALNathalie GALESNE

Modèle : Styl’Medical est une entreprisede création et de vente de vêtementsdestinés à un public handicapé, hos-pitalisé ou atteint de pathologies(Alzheimer, Parkinson…). Conçusdans des matières naturelles et bio-logiques (bambou, coton, soja,chanvre), les modèles comportentdes ouvertures visant à faciliter lessoins médicaux. La collection com-prend huit vêtements de jour et denuit, pour femme et homme, avec

possibilité de faire du sur-mesure.Stratégie : Le développement de la

marque passe par une communication di-

recte auprès des professionnels de santé(médecins, hôpitaux, maisons de retraite…)et par l’organisation de démonstrations dansdes institutions et sur les salons. Outre lavente directe, la commercialisation est prin-cipalement réalisée sur Internet.Résultats : A ce jour, l’entreprise cumuleun chiffre d’affaires de 2 000 euros, avecune quarantaine de clients. Styl’Médical pré-voit un chiffre d’affaires de 27 000 euros en2010, avec des ventes réalisées sur le terri-toire du Nord-Pas-de-Calais et la Belgiquefrontalière. A terme, la gérante souhaite for-mer et embaucher du personnel reconnuCotorep pour la fabrication des vêtements.

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e Modèle : Nice to meet you est uneagence de communication spécialiséedans le marketing d’engagement etle Web 2.0. Outre les services tradi-tionnels de Web agency (créationde sites, contenus Web), l’agencepropose une communication parti-cipative via les médias sociaux(blogs, Twitter, Facebook, You-tube…), les mobiles (SMS, MMS) etla création d’applications.

Stratégie : La société propose unecommunication durable via le respect

d’une charte interne de responsabilitésociale (hébergements Internet écolo-

giques, numérisation des échanges, trans-ports en commun privilégiés…) et souhaitedévelopper sa clientèle d’entreprises liéesau développement durable. L’agence pré-voit par ailleurs la création d’antennes spé-cialisées dédiées à un pôle d’expertiseunique (mobile, e-commerce…).Résultats : L’entreprise table sur un chiffred’affaires de 220 000 euros en 2010 et de550 000 euros en 2012. Elle prévoit aussi deréaliser sept embauches dans les trois an-nées à venir. Nice to meet you compte à cejour une quinzaine de clients, majoritaire-ment des TPE, et souhaite multiplier lescontrats auprès de PME.

NICE TO MEET YOUAnge POZZO DI BORGO

L’ATELIER DES FILOUSAmélie JACQUEMAIRE

Modèle : L’Atelier des filous est unemarque de vêtements et d’accessoirespour les enfants de 0 à 12 ans. Avecdeux collections par an, la marquepropose une cinquantaine de mo-dèles, 100 % coton biologique.L’Atelier des filous a développé unconcept de personnalisation desvêtements (textes et dessin) quipermet d’offrir des produitsuniques. Les vêtements sont commercialisés sur tout le territoire

français et en Belgique.Stratégie : L’entreprise a deux modes

de distribution : l’e-commerce et les

ventes privées. La marque propose à desparticuliers de devenir hôtesse et d’organi-ser une vente chez elle en conviant amis etconnaissances. L’hôtesse reçoit un bond’achat pour la collection à l’issue de lavente. La stratégie de communication misesur le développement du webmarketing.Résultats : Avec un chiffre d’affaires de70 000 euros en 2009 et plus de1 000 clients, l’Atelier des filous prévoit170 000 euros de ventes en 2010 et240 000 euros en 2011. Le site Web reçoitenviron 200 visites par jour et réalise untaux de conversion des internautes de 2 %.Deux embauches sont prévues d’ici deux ans.

Retrouvez tous

nos candidats sur

www.trophees-em.comCe mois-ci, gros plan sur le trophée entreprise citoyenne

Nos partenaires :

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10 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

La Banque des Décideursen Région : un nouveausouffle pour la RégionLoin de se reposer sur ses racineshistoriques, la Caisse d’EpargneNord France Europe (CENFE) a prisle pari de s’investir en faveur denouveaux relais de croissance. Cenouvel horizon s’est matérialisé, àforce de réflexions et de développe-ment, au travers de la Banque desDécideurs en Région (BDR)« Par le biais du réseau dense de laCENFE, la BDR accompagne, aucœur de la région, l’ensemble desacteurs qui participent au dévelop-pement local et régional » expliqueDidier Mannessiez. Ces cinq princi-pales sources de croissance régio-nale sont soutenues par des pôlesexperts dédiés :

Entreprises : « La banque com-merciale de la Caisse d’EpargneNord France Europe est une puis-sance de premier plan pour les dé-cideurs locaux et pour les entre-prises qui font la vie de la région ».De grandes entreprises régionalesfont confiance à la CENFE. LaCENFE fait jouer efficacement lacomplémentarité avec les filiales duGroupe BPCE, pour les services auxentreprises. En CENFE, Les en-cours de crédit aux entreprises ont

augmenté de plus de 17% de 2008à 2009.

Secteur public : Collectivités etinstitutionnels peuvent compter surl’offre de la Caisse d’Epargne, qui amis en place des solutions inno-vantes et ambitieuses pour les ac-compagner dans la réalisation et lagestion de leurs projets. « LaCENFE a 44% de parts de marchéen Région. Ce pôle est un acteurpuissant et incontournable de laBDR ».

Logement social et SEM :A l’échelle nationale comme en ré-gion Nord-Pas de Calais, la BDR ac-compagne le développement du lo-gement social et soutient lesopérateurs en tant que Partenaireprêteur et banquier : « Permettre laréflexion et les initiatives de cesstructures est pour la BDR un véri-table engagement »

Economie sociale : Associa-tions, monde sanitaire et médico-social, enseignement privé, mu-tuelles, etc. : « La BDR se fait undevoir de répondre de façon com-pétente et personnalisée à chaqueproblématique sociale ». La BDR sedémarque également en étant lapremière banque des « personnes

Pour faire jouer pleinement la proximité avec les clients etprospects du marché des PME-PMI et les associations ges-tionnaires (enseignement privé, secteur sanitaire et social…),la Caisse d’Epargne Nord France Europe leur a dédié 4 Centresd’Affaires:

Centre d’Affairesdu Littoral41 Bvd du Parc62331 COQUELLESTél : 03.21.71.73.50

Centre d’Affairesde ValenciennesRés. Les Glattignies9bis rue des Glattignies59300 VALENCIENNESTél : 03.21.71.73.50

Centre d’Affaires de Lens1 Place de la République62304 LENS CedexTél : 03.21.79.20.14

Avec la Banque des Décideurs en Région,la Caisse d’Epargne Nord France Europesoutient les Trophées Entreprises et ManagementPartenaire officiel du Trophée Conquérant

Rencontre avecDidier Mannessiez,Membre du Directoirechargé du Pôle Banquedes Décideurs en Région

Centre d’Affairesde Lille135 Pont de Flandres59777 EURALILLETél : 03.28.36.63.40

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Les Trophéesédition 2010

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APPEL AU VOTEwww.trophees-em.com

Le prix spécial Grand Public,c’est votre prix !

Du 1er au 31 Mars 2010Les sélections "Entreprise Citoyenne"

Chaque mois, les candi-dats affronteront leurprojet en ligne et c’est àvous de décider surwww.trophees-em.com

protégées » et met ses com-pétences tant au service desstructures d’accompagnementqu’au service des particuliersconcernés.

Immobilier : « Avec la crise,la BDR a prouvé la solidité deson modèle bancaire en affi-chant de très bons chiffres ».La BDR offre aux métiers del’immobilier (promoteurs amé-nageurs, constructeurs) desmoyens financiers et des com-pétences techniques.

Une économie à échellehumaineCapable d’agréger toutes lesréalités économiques de la ré-gion Nord-Pas de Calais, laBDR a acquis sa puissance enconservant la vocation fonda-mentalement humaine de laCaisse d’Epargne Nord FranceEurope. Forte dans ses com-bats et humble dans ses suc-cès, la CENFE a su s’adapter àun contexte difficile de criseéconomique.

La jeunesse rafraichissante dela BDR trouve ses assisesdans la rigueur de ses fonde-ments : « Performances, am-bitions raisonnées et état d’es-prit novateur font toute laforce de demain »

Promouvoir l’innovationen régionLa Créativallée, le Club Ga-gnants, le Centre des JeunesDirigeants, Les Trophées EllesCréent : Femmes Chefs d’En-treprise, le Réseau Entrepren-dre… Ces structures, initia-tives et événements soutenuset accompagnés par la Caissed’Epargne Nord France Europesont autant de vitrines de ceque la CENFE est capable auquotidien : « promouvoir l’en-trepreneuriat, être responsa-ble et engagé en faveur de lasociété, et défendre une idéeneuve et noble de la crois-sance en région ».Au palmarès des partenariatsde la Caisse d’Epargne NordFrance Europe, il manquait en-core les Trophées Entre-prises&Management. C’estchose faite ! Et c’est naturelle-ment que la CENFE a choisid’être le partenaire exclusif duTrophée Conquérant : réacti-vité, ambition d’exister et auto-compétitivité… autant de va-leurs en commun.

Didier Mannessiez, a tenu àadresser un mot aux candi-dats : « Pour réussir, soyezd’abord et toujours forts devos convictions. La convictiond’un homme est le carburantde tout un projet. Mais aprèscela, enrichissez-vous des au-tres. On ne grandit pas seul. »

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Eloi CartonDirecteur du Marchédes EntreprisesTél : 03 20 66 65 51

Régis MinairDirecteur du MarchéCollectivités et InstitutionnelsTél : 03 28 36 63 71

André Marc RégentDirecteur du MarchéGrands ComptesTél : 03 28 36 63 36

Bernard ViginDirecteur du MarchéEconomie SocialeTél : 03 28 36 63 84

Chantal WarouxDirecteur du MarchéLogement Social et SEMTél : 03 28 36 63 48

Olivier CaroenDirecteur du MarchéPromoteurs ConstructeursAménageursTél : 03 28 36 63 56

Au cœur des territoires, les experts de laBDR sont à votre écoute :

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L’hommedu mois

L’hommedu mois

La phrase

Mattei-Constantin ThéodoreLe directeur industriel de Meccanorelocalise de la Chine vers Calais

Le Top

La campagne de rappels massifs de voitures de marqueToyota a touché les Yaris produites à Valenciennes entrenovembre 2005 et septembre 2009. Ce mauvais coupde pub, ajouté à la fin de la prime à la casse, entraîne unsérieux coup de frein sur le carnet de commandes del’usine nordiste. La direction du site anticipe une baissede 16 % de la production pour 2010. La moitié descontrats des 600 intérimaires n’ont pas été reconduits.

Le Flop

Faute d’un nombre suffisant de voyageurs, la SNCF prévoit de réduirele nombre d’arrêts de ses TGV en gare d’Arras. Objectif : renflouer lescomptes de sa branche voyageurs en sucrant les destinations lesmoins fréquentées, donc moins rentables. Certes, la SNCF n’a pasd’obligation de service public. Mais tout de même. C’est oublier unpeu vite que la Région a largement mis la main au portefeuille pourfinancer l’installation de lignes de TGV dans le Nord-Pas-de-Calais. Sansoublier, cerise sur le gâteau, que le billet de TGV Lille-Paris est par ail-leurs - et sans explication valable - l’un des plus chers de Franceramené au kilomètre parcouru.

Avec les trois vagues de froid glacial qui se sontabattues sur la région cet hiver, les frais d’entretiendes routes risquent d’être eux aussi… salés. Alorsqu’il n’avait pas gelé depuis 10 ans, c’est le secondhiver d’affilée où le gel dégrade le macadam.Les services de l’Equipement attendent le printempspour pouvoir estimer les dégâts (fissures, nids depoule…)etévaluer leurcoût.A lui seul, ledépartementdu Nord consacre près de 23millions d’euros paran à l’entretien des routes secondaires.

«Arras, ici Arras. Zéro minute d'arrêt»Vous trouvez ça normal ?

-vous ?

[N°28 Mars 2010]

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12 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

« Le Nord-Pas-de-Calaisn’est pas qu’une usine-tournevis »

Michel Pascal, directeur de la Direction régionale del’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL),

insistant sur le fait que la filière automobile régionaleconsacre 2,3 % de son chiffre d’affaires à la R&D.

Source : La Voix du Nord, 9 février 2010

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Meccano joue la relocalisation. D’ici cet été, le célèbrefabricant de jouets va transférer dans son usinecalaisienne une partie de sa production jusqu’ici confiéeà des usines chinoises. Une petite révolution dans lesecteur du jouet. En misant sur une augmentation de20 % de la productivité du site nordiste qu’elle amodernisé en 2005 (6millions d’euros d’investissements),l’entrepriseestimeque le rapatriementdecetteproductionva lui offrir davantage de souplesse en réduisant de deuxmois les délais de livraison.

Le géant mondial de l’informatique implantera ennovembre prochain un datacenter de10 000mètres carrés à Seclin. Ce nouveau centred’hébergement de serveurs à vocation euro-péenne est destiné à sécuriser les données declients, comme la Société Générale ou le Crédit duNord. Après Microsoft à Euratechnologies, l’arrivée d’IBM confirme l’attractivitéde la région dans le domaine des nouvelles technologies.

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Le Conseil régional a votéun plan de soutien à lapêche. Un fonds de500 000 euros permettraà la pêche artisanale depouvoir recourir au fondsde garantie d’Oséo. Uneavance remboursable de1,2 million d’euros aégalement été accordéeà l’entreprise boulonnaiseEuronord pour la moder-nisation de sa flotte.

2014 verra la naissanced’une “carte orange”régionale mise en placepar le Syndicat mixteintermodal des transports(SMIRT), regroupant 14

réseaux de transports encommun de la région.Il sera ainsi possibled’enchaîner bus, TER etmétro avec un seul etmême titre de transportvalable sur l’ensemblede la région.

Alors que se profile lafusion des ports de Calaiset Boulogne, un rapportd’expertise de KMPGprétend que la créationd’un port unique « n’estpas viable ». En cause,l’endettement et lesfaibles ressources du portde Boulogne, qui nepermettraient pas de finan-cer son développement.

Le RC Lens veut ouvrirles portes de l’emploià ses jeunes supportersen les mettant en relationavec ses 400 entreprisespartenaires. D’ici la fin

de la prochaine saisonsportive, le club de footespère ainsi favoriser lacréation de 400 emploissur un bassin totalisant25 000 jeunes chômeurs.

La centrale nucléairede Gravelines se prépareà passer le cap de laquarantaine. EDF prévoit

d’investir 60millions d’eurossur cinq ans pour mettreà niveau ses installationset assurer un fonction-nement au-delà de 2020.

Rendez-vous12 MARS 2010JOB SALONLe rendez-vous des fonctionscommerciales et des métiersde la distribution réunira cetteannée une trentaine d’entreprises.Elles y proposeront plus de 200

offres de postes, de niveau bac+2 à bac+4,aux débutants comme aux confirmés.Lille, Grand Palais

12 ET 13 MARS 2010FORMATION POURADULTEOrganisée par La Voix-L’Étudiant,la 14e édition du salon de laformation tout au long de la vies’adresse à tous ceux qui veulent

booster leur carrière, en acquérant de nouvellescompétences ou en changeant de cap profession-nel. En parallèle se tiendra la 12e édition dusalon Master et 3e cycles, destiné aux étudiants debac+2/+3 qui souhaitent poursuivre leurs études.Lille, Grand Palais

18 MARS 2010NORD IT-DAYS

La seconde édition du forum des solutionsinformatiques organisé par le Pôle régionalnumérique, Digiport et la CCI Grand Lilleaccueillera 110 exposants sur 1 000 mètrescarrés. Une série de 45 conférences permettraaux dirigeants d’entreprise ou responsablesinformatique d’améliorer leurs connaissancesen matière d’ERP, d’e-commerce, d’identificationautomatique, de document numérique...Lille, EuraTechnologies

28 MARS 201024 HEURES POUR L’EMPLOI

Après Lille et Valenciennes,le rendez-vous « 24 Heurespour l’Emploi » organisépar L4M aura lieu cette année àDunkerque.

Une trentaine d’exposants (ArcelorMittal,Carrefour, Allianz, Crédit du Nord…) proposerontplus de 300 postes dans le bassin d’emplois.Les visiteurs auront la possibilité de s’entraînerà l’entretien d’embauche par l’intermédiaired’un jeu vidéo (serious game).Dunkerque, CCI

Du 30 mars au 1er avrilSAMECOrganisée par Expos’it, la 4e édition du salonSamec regroupe trois salons et attend plusde 3 000 visiteurs. Il constitue une vitrinedes savoir-faire régionaux des métiers del’événementiel (Be Event), de la communicationet du marketing (Market In), et du tourisme

d’affaires (meetingTour). En margedes stands, unesérie de quinzeconférences serontorganisées surles trois jours.Lille, Grand Palais

C’est le recul du nombre d’embauches de cadres dansla région, avec 6 360 recrutements l’an passé, selonl’Apec. Cette dégradation est légèrement moindre qu’àl’échelle nationale (- 28 %), mais elle se traduit par uneforte hausse du chômage pour cette catégorie de sala-riés, qui grimpe de 2,9 % à 4,1 %. Source : Apec

C’est la baisse du marché de l’immobilier de bureauxdans la métropole lilloise en 2009, avec 139 438 mètrescarrés échangés. Comparé aux plongeons d’autresmétropoles (-24 % à Lyon, -30 % à Nantes, -42 % àStrasbourg…), Lille résiste plus bien grâce au nombre degrands sièges sociaux implantés dans la métropole.

Source : Tostain & Laffineur

C’est la hausse du nombre de défaillances d’entre-prises, soit 3 000 sociétés de la région en 2009. Lessecteurs des services aux entreprises, de l’industrie et dutransport sont les plus concernés, avec les jeunesentreprises des secteurs de la restauration, du BTP et ducommerce de détail. Source : Altares-CRCI

+14%

Télex InvestissementÉconomieStratégie

-14%

La météo de l’éco

13[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

- 24%

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ACTU 28.qxd:Mise en page 1 26/02/10 21:56 Page 13

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[ÉCONOMIE] L’INTERVIEW DU MOIS

14 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Entreprises &Management : Onentend beaucoup parler de vosrecherches sur le diabète et d’unmédicament prometteur, mis aupoint dans vos laboratoires...Jean-FrançoisMouney : Le diabèteest en effet une de nos grandes spé-cialités, au même titre que d’autrespathologies cardio-métaboliques,comme l’athérosclérose ou l’obésité.L’enjeu est colossal, car cette mala-die ne cesse de progresser : l’Orga-nisation mondiale de la santé prédit300 millions de diabétiques à l’ho-rizon 2025, soit dix fois plus qu’en1985. Pour combattre cette “épidé-mie”, nous avons choisi de nousconcentrer sur les pré-diabétiques,ces personnes qui cumulent lesrisques de contracter la maladie,souvent sans le savoir. Pour eux,Genfit met au point de nouvellestechniques de diagnostic et déve-loppe des molécules pour luttercontre les causes du mal. C’estl’ambition du GFT505, le médica-ment que vous évoquez.

E&M : A-t-il fait ses preuves ?J.-F.M : Nous avons abordé ladeuxième phase des études cli-niques chez l’homme. Le GFT505 adémontré qu’il agissait sur le bon etle mauvais cholestérol, mais aussisur le taux de glycémie et l’athéros-clérose. Ceci, sans entraîner les ef-fets secondaires néfastes d’autrestraitements. Il pourrait aussi jouerun rôle protecteur sur le foie, ce quiserait un atout supplémentaire, carde nombreux diabétiques souffrentde troubles hépatiques. Mais sur cepoint précis, d’autres études de-vront prouver cette efficacité com-plémentaire. Il faudra patienter

Réputée pour ses travauxsur le diabète, cette pépite biotech

est en train de devenir aussiune experte d’Alzheimer.

« 100 %de nosrevenussont issusde nospartena-riats derechercheavecl’industriepharma-ceutique ».

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BIOTECHNOLOGIES Jean-François Mouney, président de Genfit à Loos

« Un médicament, c’est qui

Créateur du parc Eurasantéen 1995, Jean-FrançoisMouney est aussi vice-président du pôleNutrition-Santé-Longévité.

INTERVIEW 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 18:30 Page 14

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15[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

quelques années, peut-être jusqu’en2016, avant sa mise sur le marché.

E&M : En attendant, d’où tirez-vous vos revenus ?J.-F.M : Des contrats de recherchemenés avec l’industrie pharmaceu-tique. Depuis la création de Genfit,en 1999, notre modèle économiqueest mixte. D’un côté, nous dévelop-pons nos propres molécules,comme le GFT505 et de l’autre,nous faisons équipe avec des géantscomme Merck, Sanofi Aventis, Pfi-zer ou Servier pour leur apporterdes solutions thérapeutiques dansnos domaines. Dans le premier cas,nous finançons l’intégralité des tra-vaux, le médicament nous appar-tient : nous touchons donc 100 %des royalties après sa mise sur lemarché. Dans le second, la pro-priété du médicament revient à no-tre partenaire, qui finance la R&D etnous rémunère. Nous percevonsaussi des primes au succès, àchaque fois que nous franchissonsune étape importante. En plus, si lamolécule est mise sur le marché,

nous touchons aussi parfoisquelques pourcentages de royaltiessur les ventes. Tous nos contrats departenariat sont ainsi faits. Ils nousrapportent chaque année près de10millions d’euros et représentent àce jour, en dehors des subventions,la totalité de nos revenus.

E&M : A ce jour, Genfit n’a pas en-core commercialisé de médica-ment. La confiance de vos parte-naires est-elle donc éternelle ?J.-F.M :Nos recherches sont longueset complexes. Pour inventer un mé-dicament, il faut d’abord repérerune cible biologique, trouver unemolécule capable d’agir dessus,prouver son efficacité, faire les es-sais sur les animaux, montrer quece n’est pas toxique, etc. Atteindrele cap des essais cliniques revient àcourir un marathon d’une dizained’années ! Au final, un médicamentmet une quinzaine d’années avantd’être commercialisé… quand ill’est. Car dans notre secteur, le tauxd’échec est de plus de neuf sur dix !Pour autant, en dix ans d’existence,

« Dans no-tre secteur,le tauxd’échecest de plusde neufsur dix ! ».“

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quinze ans de marathon »quatre de nos molécules ont atteintle stade des tests en phase cliniquechez l’homme. C’est énorme. C’estpourquoi de grands laboratoireschoisissent de travailler avec nous.

E&M : Mais vous enregistrez despertes depuis deux ans...J.-F.M : Nous comptons vite redeve-nir bénéficiaires en nouant d’autrespartenariats et en poursuivant ledéveloppement du GFT505. Notezque ce médicament n’est pas unefin en soi. Nous travaillons en pa-rallèle sur plusieurs autres molé-cules, c’est la condition sine quanon pour assurer notre pérennité.En dehors des maladies cardio-mé-taboliques, nous consacrons à peuprès 20 % de nos recherches à Alz-heimer [lire l’encadré].

E&M : Vous n’êtes pas à propre-ment parler un scientifique : laguerre de pouvoir qui vous a op-posé au professeur Fruchart, quifut l’un des cofondateurs de Gen-fit était-elle culturelle ?J.-F.M : Tout ça, c’est du passé. Leprofesseur Fruchart est toujours ac-tionnaire mais n’a plus aucun pou-voir de décision. Moi, j’ai été réélu àla présidence de Genfit à la quasiunanimité. Ce conflit était surtoutirrationnel, avant d’être culturel.Certains scientifiques pensent : « sije suis à ce niveau scientifique, jepeux tout aborder ». Il est faux depenser qu’une entreprise de bio-technologie c’est 99 % de science et1 % de comptabilité. Il est très raredans les biotechs de trouver desboîtes dirigées par des scientifiques.Il faut pouvoir parler économie,comprendre la bourse, le marketing,définir une stratégie, etc…. J’ai suivides études de management, j’ai tou-jours été passionné par la science.Mais je n’ai jamais cherché à pren-dre la place des chercheurs.

PROPOS RECUEILLISPAR STÉPHANE BARGE

L’an dernier, Genfit estdevenue un chef de file

dans la lutte contre lamaladie d’Alzheimer. La biotechlilloise a été sélectionnée parle Fonds unique interministériel(Fui), une institution chargéede booster la recherche enFrance, pour piloter un nou-veau programme scientifique.Objectif : mettre au point desméthodes de diagnostic etdes traitements capables depréserver les fonctions intellec-tuelles des patients. Le budgetalloué à ce consortium derecherche baptisé Ad-Inovatteint 3,8 millions d’euros,dont la moitié est dévolue àGenfit. Ses équipes planchentsur le sujet depuis deux ans.« Il existe de nombreux liensépidémiologiques entre

le diabète et Alzheimer,estime Jean-François Mouney.Plusieurs spécialistes qualifientd’ailleurs l’Alzheimer dediabète de type 3 », rappelle

le président de Genfit,convaincu de pouvoir faireavancer la recherche dansce domaine.

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Près de 4 millions d’euros pour vaincre Alzheimer

Depuisl’an dernier, Genfit pilote un programmenational pour lutter contre Alzheimer. ©

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INTERVIEW 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 18:31 Page 15

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26/02/10 15:59 Page 16

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17[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

Certains ont d’abord cru que le Nord-Pas-de-Calais allait annexer laSomme. D’autres que la créationd’élus territoriaux siégeant à la foisau Conseil régional et au Conseil gé-néral - à partir de 2014 - sonnait la

mort pure et simple des départements. Enfin, quela suppression de la taxe professionnelle allaitamputer les collectivités locales d’un de leursprincipaux revenus. Une chose est sûre : le pro-jet de réforme des collectivités territoriales, ac-tuellement examiné à l’Assemblée nationale,soulève encore beaucoup de questions.

Economie à deux vitesses. A commencer parla simplification du millefeuille administratifrégional. Comment les rôles se répartiront-ilsdans l’avenir entre la Région et les Départe-ments (lire page 18) ? Par ailleurs, la créationde super-métropoles ne risque-t-elle pas derenforcer un système d’économie à deux vi-tesses entre, d’un côté, un pôle lillois attractifet de l’autre, des territoires qui se désindustria-lisent à petit feu (lire page 26) ? Quant à la ré-duction des effectifs et la simplification desintercommunalités, pourquoi pas ? Mais n’ya-t-il pas d’autres pistes à étudier pour s’assu-rer que la région ne vit pas au-dessus de sesmoyens (lire page 20) ? Et faire en sortequ’elle utilise toujours l’argent public dansl’intérêt général (lire page 22) ? Quelques élé-ments de réponses dans ces pages.

PIERRE-YVES BOCQUET

20Ces chers

conseillersrégionaux

[ÉCONOMIE]

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80 000 fonction-naires perdus dans lemillefeuille régional

26Ces territoires

oubliés, dans l’om-bre de la métropole

22Gaspillage de

l’argent public :le best-of

Dossier réalisépar Thierry Butzbach,Gaëtane Deljurie,Carmela Vicente,et Bruno Walteret coordonnépar Stéphane Bargeet Pierre-Yves Bocquet.

Les dossiersexplosifs

des électionsrégionales

Les dossiersexplosifs

des électionsrégionales

ENTREE DOSSIER 28.qxd:Mise en page 1 26/02/10 21:07 Page 17

Page 18: Entreprises & Management 28

1 régionMissions :- Développement économique- Aménagement du territoire / Transports- Construction et entretien des lycées- Formation professionnelle- Musées régionaux, patrimoine- Ports et voies d’eau

Effectifs : 4 747 (dont 113 conseillers régionaux)

Budget 2009 : 1,911 milliard d’euros,hors subventions

18 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Les dossiersexplosifsdes électionsrégionales

RReeddiissttrriibbuuttiioonnddeess rrôôlleess

eennttrree rrééggiioonn,,ddééppaarrtteemmeennttsseett mmééttrrooppoolleess

DDiimmiinnuuttiioonn dduu nnoommbbrree dd’’éélluuss

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tteerrrriittoorriiaauuxx ssiiééggeeaanntt àà llaa ffooiiss

àà llaa rrééggiioonn eett aauuxx ddééppaarrtteemmeennttss..

Diminution du nombred’élus, simplification des

intercommunalités,création de métropoles…Voici comment le projet

de réforme descollectivités territoriales,

actuellement examinéà l’Assemblée nationale,

va redessiner la cartedu Nord-Pas-de-Calais.

156 cantonsStatut :Circonscription électorale :chaque canton élitun conseiller général.

3 communautésurbainesMissions :Développement urbainet aménagement du territoire.

Effectifs : 2 500 personnes

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SSIE

R[ÉCONOMIE]

2 départementsMissions :- Construction et entretien des collèges- Action sociale et sanitaire(RSA, enfance, handicapés, personnes âgées)- Aménagement et entretien des routesdépartementales et (en partie) nationales- Ports maritimes de commerce et de pêche

Effectifs : 12 900(dont 156 conseillers généraux)

Budget 2009 :2,981 milliards d’euros pour le Nord 1,530 milliard d’euros pour le Pas-de-Calais

CCrrééaattiioonn dd’’uunnee mmééttrrooppoollee

eett ddee ppôôlleess mmééttrrooppoolliittaaiinnss

80 000 fonctionnaires perdusdans le millefeuille régional

DOSSIER millefeuille 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 19:12 Page 18

Page 19: Entreprises & Management 28

19[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

11 paysPrincipales missions :Coordination de l’actiondes intercommunalitésà une échelle plus large.

Effectifs : 50

11 communautésd’agglomérationMissions :Développement économique,aménagement de l'espace commu-nautaire, équilibre social de l'habitat,politique de la ville

Effectifs : 2 600

Sources : Conseil Général du Pas-de-Calais, Insee Nord-Pas-de-Calais, Le guide économique Nord-Pas-de-Calais-Picardie

470 syndicats intercommunaux(Sivom, Sivu)Principales missions :Assainissement, collecte et élimination des ordures ménagères,tourisme

Effectifs : 2 450

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orale :

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17 communautés de communesPrincipales missions :Développement et aménagement de l’espace

Effectifs : 1 900

SSiimmpplliiffiiccaattiioonneett rreeggrroouuppeemmeenntt

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1 546 communesMissions :- Construction et entretien des écoles maternelles et primaires- Transports urbains- Action sociale, bibliothèques, musées municipaux- Aménagement : logement social, zones d’activités, assainissement- Urbanisme- Voirie communale- Ports de plaisance

Effectifs : 56 000

© Illustration Thomas Zubert - Métive Avenue

80 000 fonctionnaires perdusdans le millefeuille régional

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DOSSIER millefeuille 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 22:47 Page 19

Page 20: Entreprises & Management 28

Les dossiersexplosifsdes électionsrégionales

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R[ÉCONOMIE]

Le périple prévoyait cinqjours d’excursion outre-Atlantique. Au pro-gramme : découverte dumusée d’art contemporainde New York, visite du

musée des beaux-arts de Toledo,dans l’Ohio et léger détour par Qué-bec pour admirer une expositionsur le Louvre. Pèlerinage pour ar-tistes en mal d’inspiration, esca-pade pour retraités bourgeois-bohèmes ? Rien de tout cela. Ouverten 2008 à une quinzaine deconseillers régionaux, ce « voyaged’étude » devait permettre de « s’ap-

proprier le projet du Louvre àLens », selon Catherine Génisson,vice-présidente à la Culture.

Pour découvrir les somptueusesbâtisses érigées par les architectesdu Louvre-Lens, ce guilleret aréo-page aurait certes pu se contenterde photos, plans, comptes rendusou autre visite virtuelle. Mais foinde la bureaucratie ! Pros jusqu’aubout des boutons de manchettes,ces fonctionnaires de terrain se sontdonc résolus à braver les affres dudécalage horaire et du vol en classeaffaires. Bel exemple d’abnégationet de solidarité. Les jeunes de nos

quartiers difficiles feraient biend’en prendre de la graine.

Conscience professionnelle.Deux ans plus tôt, plusieurs di-zaines d’élus avaient déjà prouvéleur sens du sacrifice. Sans bargui-gner, ils avaient abandonnéfemmes et enfants – en tout cascelles et ceux qui ne s’étaient paspressés pour les accompagner –afin d’accomplir à Bilbao une triplemission, pleine d’embûches. Ils’agissait, primo, de visiter le muséeGuggenheim, secundo, d’y consta-ter « son impact sur le miracle éco-nomique basque » et tertio, d’y tirerdes leçons qui s’avéreront, un jourpeut-être, très utiles à notre ex-bassin minier. La même année, uneautre équipe s’était envolée pour leJapon « afin de voir de visu (sic) lebâtiment réalisé par l’agence Sanaa

Le Conseil régional du Nord-Pas-de-Calaisest parfois comparé à une machine trop lourde,

qui dépense sans compter. Qu’en est-il en réalité ?

20 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Effectifsen hausse

L’opposition dénonceune hausse d’un quart

des effectifs, hors décentralisation,qui représenterait un surcoûtde 40 millions d’euros.

Voyagesculturelsà répétitions

New-York, Bilbao, Québec,Tolédo, Kanazawa sont quelques-unesdes destinations choisies par leConseil régional, pour des“voyages d’études“.

Ces chers conseillers r

Les petites faiblesses deLes petites faiblesses de

DOSSIER elus 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 20:03 Page 20

Page 21: Entreprises & Management 28

sur le musée du 21e siècle à Kana-zawa. », peut-on lire sur le site duLouvre-Lens. Une telle conscienceprofessionnelle laisse pantois.Et pourtant, certains pisse-froid

ont poussé la vulgarité jusqu’à s’in-terroger sur les coûts de cesvoyages. Si, au lieu de passer leurtemps à chercher la petite bête, cesmesquins prenaient seulement lapeine de songer aux tracas quoti-diens de Daniel Percheron, le prési-dent (PS) du Conseil régional, ilsmesureraient enfin la superfluité deleurs propos. Enfin, soyons sérieux :que représentent quelques allers-retours Lesquin-Tokyo, comparé aubudget de fonct ionnement(283 millions d’euros, dont 233 decharges de personnel) de cette vé-nérable institution ? Une paille !Ces outrecuidants seraient d’ail-

leurs bien en peine de pointer la

21[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

moindre extravagance dans la ges-tion de notre région. Preuve qu’elleest de plus en plus affûtée, le Nord-Pas-de-Calais a bondi de troisplaces au palmarès des régions lesmieux administrées du pays, établipar le magazine L’Expansion. Aulieu d’être classé bon dernier,comme en 2004, Daniel Percheronpointe désormais en dix-huitièmeposition, juste derrière SégolèneRoyal. Ça n’est pas rien.

Surcoût de 40 millions d’euros.Evidemment, il se trouvera toujoursquelque esprit chafouin pour criti-quer telle ou telle dépense. Faut-ilrappeler à ces austères psychori-gides qu’en politique, tout est ques-tion d’ambition et de vision à long(voire, en l’occurrence, à très long)terme ? Prenez par exemple le siègedu Conseil régional. A son inaugu-ration, en 2008, des trouble-fêtesavaient jugé excessif son coût de190 millions d’euros.Ces obtus n’ont rien compris aux

finesses de ce placement. Dans sonQG délabré, le Conseil régional de-vait s’acquitter de 9millions d’eurosde loyer par an. Désormais, il nedoit plus débourser que 8 millionspour le crédit. Ainsi, dans 190 ans àpeine, l’opération aura permisd’économiser autant d’argent qu’ilen a été dépensé. Si la France étaitadministrée de la sorte, on auraitplus de soucis à se faire pour nosretraites.Malgré tout, nos élus se sentent

déjà à l’étroit dans leurs 50 000mè-tres carrés (dont 5 000 mètres decouloirs, pour mieux faire circulerles courants d’air). Une extensionde leur espace vital, en coursd’étude, devrait bientôt régler cepetit détail. C’est qu’il en faut de laplace, pour faire phosphorer tousces cerveaux ! On entend d’ici fuserles remarques acerbes : « le Conseilrégional est sur-administré », « c’estune armée mexicaine » et patati etpatata… Vilénies ! Certes, depuis2004, l’institution a créé l’équiva-lent de 300 postes à temps plein,pour renforcer les quelque1 200 “administratifs” qui suaientchaque jour ouvré dans l’indiffé-rence générale. « Soit une augmen-tation de 25% des effectifs, horsdécentralisation », constate Jean-Pierre Bataille (UMP). « Et un sur-coût de 40millions d’euros », estimeMax André Pick (UMP).

Pour des béotiens, ça peut paraî-tre beaucoup, c’est vrai. Surtoutpour une institution qui frise le su-rendettement. Mais pour un vision-naire, c’est d’abord un pari surl’avenir. Que ne ferait-on pas pours’offrir quelques fonctionnaires dehaut vol ? Allez savoir pourquoi,lorsqu’elle a succédé à Pierre Mau-roy à la tête de la communauté ur-baine de Lille (LMCU), Martine Au-bry n’a pas retenu tous lescollaborateurs de l’ancien Premierministre. Le Conseil régional a doncfait de la place à bon nombre de cesstratèges. Il a aussi fallu trouver unbureau et un salaire aux enfants ouaux femmes de certains élus, à quiont été confiés des postes de chargéde mission, voire de direction ausein de l’institution.

Irrégularités. Pour s’offrir de tellespointures, il ne faut pas craindre dedégainer le chéquier. D’où quelquesinévitables excès, ça et là. L’été der-nier, la Chambre régionale descomptes soulignait « la persistanced’irrégularités » déjà mentionnéesdans un précédent avertissement,pour un directeur général des ser-vices et trois directeurs générauxadjoints. Motif : leur rémunérationexcédait « les plafonds réglemen-taires pour des postes de directionde la collectivité ».Rien à redire, en revanche, sur

nos élus. Même lorsqu’ils cumulentplusieurs mandats, les conseillersrégionaux sont soumis à un pla-fond de 8 230 euros. Lorsqu’ils ledépassent, ils sont autorisés à rever-ser la différence à un autre élu deleur choix. C’est ce qu’on appellel’écrêtement.Ainsi, au titre de sénateur PS du

Pas-de-Calais, Daniel Percheronperçoit 5 400 euros mensuels, aux-quels il faut ajouter sa rémunéra-tion de président du Conseil régio-nal depuis 2001 (5 500 euros). Sarétribution pour frais de sénateur(6 200 euros non imposables), n’estpas comprise dans le calcul. Au ti-tre de l’écrêtement, il reverse donc2 670 euros “en sus” à DominiqueBailly, président du groupe socia-liste, citoyen et radical. Selon nosestimations, une vingtaine deconseillers régionaux se feraientainsi “écrêter”. Mais comment en-durent-ils de tels supplices ?

GAËTANE DELJURIEET STÉPHANE BARGE

Des locauxdéjà trop petits

Inauguré il y a à peinedeux ans, le siège du

Conseil régional serait déjàtrop exigu pour héberger tout

le personnel. Une extensionest à l’étude. .

“Depuis2004, 300équivalentstemps pleinont étécréés enrenfort des1 200 fonc-tionnaires.

s régionaux

ses de nos éluses de nos élus

DOSSIER elus 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 20:03 Page 21

Page 22: Entreprises & Management 28

Les dossiersexplosifsdes électionsrégionales

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R[ÉCONOMIE]

� Facture salée pour le stadede Valenciennes.Nungesser 2, le futur stade de

Valenciennes voulait battre des re-cords de vitesse de construction. Ilest désormais champion des tollés !L’arrêt forcé des travaux depuis l’étédernier se chiffre à 400 000 eurospar mois pour gardienner le chan-tier et indemniser les ouvriers. L’ori-gine de ce fiasco : en juillet dernier,

alors que lestade est érigéaux deux tiers,le tribunal ad-ministratif de

Lille annule le permis de construire.Apparemment, le dossier a été bâ-clé : la ville de Valenciennes nes’est pas suffisamment préoccupéedes nuisances sonores, encoremoins des vestiges Vauban décou-verts lors des fouilles. Depuis, l’ag-glo a donc dû redéposer un permisde construire. Le nouveau projetcoûterait 70 millions, soit 25 mil-lions de plus que prévu. Pour éviterde faire davantage flamber la fac-ture, il a fallu faire une croix surl’option spectacles. Reste à ValérieLétard, présidente de l’agglo - et se-

crétaire d’Etat à l’Ecologie -, à trou-ver les moyens de régler rapide-ment la note pour satisfaire le futurlocataire des lieux, le ValenciennesFootball Club, présidé par… sonpère, Francis Decourrière. Tiens, il aégalement été président de l’amé-nagement du territoire de Valen-ciennes Métropole au moment duvote sur ce nouveau stade. On n’estjamais si bien servi…

� Derosier au Zénith : une“bringue” à 260 000 euros.Foin de la débâcle, non aux

vaches maigres ! C’est qu’il fautplus d’une petite crise pour saper lemoral en acier trempé de BernardDerosier. Pour célébrer dignementla nouvelle année 2010, le présidentdu Conseil général du Nord avaitdécidé de présenter ses vœux dansle cadre assez peu intimiste du Zé-nith de Lille. Il faut reconnaître qu’ilaurait eu bien du mal à accueillirles 8 500 agents du départementdans l’annexe du service desmoyens généraux. Mais tout demême, 260 000 euros la bringue…Toujours aussi primesautiers, lessyndicalistes de Sud ont pris ça

pour une provocation. Du coup, ilsont manifesté pour protester contreces agapes, tout en réclamant « plusde moyens pour les 364 jours del’année ». Ah, si Derosier avait eu lasagesse de Dominique Dupilet, sonhomologue du Pas-de-Calais, onn’en serait pas là : à Arras, la céré-monie des vœux au personnel acoûté très exactement 3 371 euros.En même temps, démarrer l’annéeen se finissant au crémant et à labière dans les locaux du Conseil gé-néral du Pas-de-Calais…

� L’Europe : le cadeau de Per-cheron à Aillagon.La Région vient de débourser

85 000 euros pour adopter… unestatue du château de Versailles. Of-ficiellement, cette opération de mé-cénat permettra de restaurer l’œu-vre en question (à savoir l’Europe,de Pierre Mazeline) et d’en fabri-quer une copie destinée à trônerdans la région. Subventionner lepatrimoine français, rien à redire.Sauf que les motivations du Conseilrégional tiennent plus du copinageque de la fibre artistique. C’est écritnoir sur blanc sur le blog de Jean-Jacques Aillagon, président du do-maine de Versailles : c’est pour re-mercier cet ex-ministre de laCulture d’avoir soutenu l’implanta-tion du Louvre à Lens que leConseil régional a généreusementmis la main à la poche… Simplerenvoi d’ascenseur. Comme l’écritJean-Jacques Aillagon : «MerciMonsieur Percheron ».

Nos élus ne sont pas toujours très regardantssur les dépenses. Certaines auraient

pourtant pu être évitées, avec un peu plusde jugeote. Et moins de vanité.

22 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

85 000

Gaspillage del’argent public :

le best of

“L’arrêt des travauxcoûte 400 000euros par mois.

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� Louvre-Lens : pas encore unchef-d’œuvre, déjà en péril.

Des quatre villes du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie en compé-tition pour accueillir le Louvre bis,le dossier de Lens était le moins so-lide. C’est pourtant l’ancienne citéminière qui l’a emporté, devantAmiens, Arras et Valenciennes. Ilfaut dire que Daniel Percherons’était non seulement engagé, au-près du gouvernement de l’époqueà financer 60 % des 117 millionsprévus au départ pour la construc-tion du musée, mais aussi à prendreen charge, avec l’agglomération deLens-Liévin, l’intégralité des coûtsde fonctionnement, estimés au basmot à 12 millions d’euros par an,hors expositions temporaires. Uneproposition comme celle-là ne serefuse pas. Mais, ça, c’était en 2004.Depuis, de couacs en retards, la fac-

23[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

ture du Louvre-Lens a flambé ets’est déjà alourdie de 30 millionsd’euros, à 180 millions d’euros. Etencore, certains spécialistes du BTPpensent que les maîtres d’œuvre nesont pas au bout de leurs surprises…Peut-être que les contribuables nonplus, hélas.

� De l’art ou du cochon.« C’est un travail de cochon »

s’était enflammé Pierre Mauroypour qualifier les travaux deconstruction du Musée d’Art Mo-derne de Villeneuve d’Ascq. Le bâ-timent, inauguré en 1983, est trufféde malfaçons ! Ce que la commu-nauté urbaine de Lille ignoraitavant de lancer les travaux de ré-novation et d’extension du bâti-ment en 2006… Résultat : ces som-bres “découvertes” ont plombé lanote de 7 millions d’euros supplé-

mentaires et engendré deux ans deretard. Réouverture prévue le25 septembre 2010.

� Un tram fantôme à 136 mil-lions d’euros.

Pendant trois ans, les voies dutram de Douai sont restées désespé-rément vides. Il aura fallu attendrele mois dernier pour pouvoir y fairerouler les premières rames pilotéespar un conducteur. Autrement dit,des autobus. Ce n’est pas tout à faitce qu’attendaient les Douaisiens !En 2005, ceux-ci avaient déboursé136 millions d’euros pour douzetrams automatiques, dotés d’unsystème électronique à repéragemagnétique, totalement inédit enFrance. Mais au lieu de devenir unevitrine technologique, la Cité deGayant est devenue la risée dupays. «Nous avons sous-estimé le

85 000€

136 millions

260 000€

Tram fantôme.A Douai, le tramway à guidageautomatique multiplie les couacs.Et corse à chaque fois un peu plusl’addition pour le contribuable.

Fonctionnaireschoyés. Le budgetde fonctionnementdes groupes politiquesde la Communautéd’agglomérationde Dunkerque aflambé de 40 %entre 2001 et 2007.

Vœux très appuyés.En toute simplicité, le Conseil

général du Nord s’est offert leZénith de Lille pour célébrer

dignement le nouvel an.

Généreux mécène.En remerciement au ministèrede la Culture, qui a choisi d’im-planter un Louvre à Lens, notreConseil régional a tenu à par-rainer cette sculpture de PierreMazeline, exposée à Versailles.

294 000€

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Les dossiersexplosifsdes électionsrégionales

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R[ÉCONOMIE]

24 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

temps nécessaire à l’homologationdu système de guidage », reconnaîtle président du syndicat mixte destransports. Les services de l’Etat ontfini par autoriser le véhicule à cir-culer… sans le mode guidé ! Résul-tat : Evéole est plus lent. Commeson logiciel de guidage ne fonc-tionne toujours pas, certains crai-gnent que les subventions euro-péennes allouées au projets’évaporent. Le comble : leconstructeur d’Evéole, le néerlan-dais APTS demande une rallongede 8 millions d’euros…

� Le miel qui donne le bour-don… aux contribuables.

Dans la vie, Robert Therry adeux marottes : la politique et lesabeilles. Conseiller général (assimiléUMP) d’Hesdin, dans le Pas-de-Ca-lais, il est aussi apiculteur et gérantdu musée de l’abeille d’Opale, sis àBouin-Plumoison, dans son can-ton. Sa passion est si dévorante quece fervent protecteur des hyménop-tères a eu la bonne idée de sensibi-liser ses collègues-élus aux bien-faits de la pollinisation, propice à labiodiversité.Ni une, ni deux, le Dé-partement a versé en 2008 une sub-vention de 40 000 euros à l’Unionnationale de l’apiculture française(Unaf) pour installer cinq ruchessur son toit et une sixième dans lehall du Conseil général.

A ce prix-là, l’Unaf est aussicensée assurer la promotion etl’animation de cette belle opérationà visée pédagogique. Cinquante ki-los de nectar pourraient ainsi êtrerécoltés dans des pots estampillés«miel du Conseil général », qui se-ront distribués aux visiteurs et dansles cantines. Cette friandise de luxe

pourrait être difficile à digérer pourles contribuables, étant donné sonprix au kilo : 280 euros ! Les sala-riées de l’administration sont aussipriées d’éviter les mini-jupes et lesdécolletés échancrés, les beauxjours venus. « En été, ces sales bêtesnous empoisonnent l’existence »,lâche une employée. Bah, ç’auraitpu être pire : imaginez que RobertTherry ait présidé un club de saut àl’élastique…

� Val Joly : une station (pas très)touristique.

Après la friterie, la boulangerie,la boutique Nature et la galeried'art, la fréquentation en dent descie du Val Joly a fait une nouvellevictime : la crêperie, qui a baissé lerideau fin janvier. Bernard Derosier,le président du Conseil général duNord voulait pourtant offrir unestation touristique digne de ce nomà l’Avesnois. Le projet de reconver-sion de la base nautique a coûté60 millions d’euros, composé à plusde la moitié de fonds publics (Etat,Département, Europe). Malgré soncentre aquatique et ses “cottages”huppés, le domaine, tributaire de lamétéo et surtout pas assez innovantpar rapport à ses concurrents belgeset axonais, peine à trouver sonrythme. La « turbine économique del’Avesnois » que Bernard Derosierappelait de ses vœux n’a généré àce jour que 107 emplois.

� Des subventions dans le colli-mateur de Bruxelles.

Soutenir une entreprise régio-nale innovante en panne de tréso-rerie, c’est bien. Mais qu’on le fasseau moins dans les règles. En find’année dernière, la France a été as-signée par Bruxelles devant la Coureuropéenne de justice. L’objet de

son courroux : le constructeurdouaisien de wagons Arbel FauvetRail aurait bénéficié de deux prêtsillicites émanant, entre autres, de larégion Nord-Pas-de-Calais. Ça faitdésordre. Au total, plus de 10 mil-lions d’euros d’aide publique - dont4 millions du Conseil régional – ontété injectés depuis dix ans pour évi-ter à Arbel Fauvet Rail, en déficitchronique, de mettre la clé sous laporte. Sans grand succès : l’entre-prise, rebaptisée IGF-Industries-AFR, a été déclarée en cessation depaiement en janvier 2009. Ellevient de se voir accorder un nou-veau sursis via un plan de conti-nuation avalisé par le tribunal endécembre dernier.

� Rien n’est trop beau pour lesfonctionnaires dunkerquois.

A quand un palmarès des com-munautés urbaines où il fait bontravailler ? Parions que Dunkerque(CUD) devrait figurer en bonneplace dans ce classement, le jour oùil sera publié. Alors que le péquinmoyen se satisfait de cinq semainesde congés payés, les fonctionnairesde la CUD jouissent en moyenne de54 jours par an, révèle un rapportde la Chambre régionale descomptes.

Quant aux primes annuelles,elles représentent près de six moisde rémunération brute. Ajoutons àcela les primes de vacances(1 163,62 euros), des frais d’habille-ment (129,16 euros) ou de repas(661,29 euros). « Rien que de très lé-gal », rétorque la CUD qui n’oubliepas ses élus. Entre 2001 et 2007, lebudget de fonctionnement desgroupes politiques a augmenté de40 % (soit au total, 294 000 eurospar an) !

GAËTANE DELJURIE

40 000€

©Shutterstock

©FrançoisCanar-MétiveAven

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Du miel à 280 euros le kilo.Pris d’une soudaine passionpour les abeilles, le Conseil

général du Pas-de-Calaisdonne dans l’apiculture.

Du travail de cochon.Les travaux de rénovation du Musée d’Art modernede Villeneuve d’Ascq ont révélé des malfaçonsjusqu’ici passées inaperçues, entraînant des coûtssupplémentaires.

7 millions

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R[ÉCONOMIE]

� Sambre – Avesnois :la double peineVue de Maubeuge, d’Avesnes-

sur-Helpe ou d’Aulnoye-Aymeries,la réforme inquiète. Vent deboutcontre la réforme territoriale, lesélus de l’Agglomération MaubeugeVal de Sambre (AMVS) ont soulevéun lièvre : «Nous faisons partie des16 agglomérations françaises quisont doublement perdantes, parcequ’elles ont un passé et un présentindustriels », souligne Bernard Bau-doux, maire (PCF) d’Aulnoye-Ay-meries et vice-président de l’AMVSen charge des finances. Selon l’élu,qui s’appuie sur un rapport – confi-dentiel – du cabinet Klopfer, « lasuppression de la taxe profession-nelle est favorable aux intercommu-nalités qui ont un secteur de ser-vices et de commerce important. Lesterritoires industriels sont sacrifiés,alors même que sont ceux qui ont leplus besoin de soutien, pour réussirleur reconversion. » En Sambre-Avesnois, la situation pourrait en-

core s’aggraver avec la mise enplace d’un nouveau système de pé-réquation entre collectivités, encoredans les cartons. Il s’appuierait surle montant de taxe professionnelleperçu par habitant avant la réforme.«Dans la Sambre, ce ratio est en-core très fort. Nous serions doncécrêtés au profit d’agglomérationscomme Fréjus, qui n’a que peu d’in-dustries. Le paradoxe est donc to-tal : nous, le territoire le plus pau-vre de France, nous devrions payerpour l’un des plus riches ! », dé-nonce-t-il.Nombre d’élus redoutent aussi

que la Sambre, avec ses 16 % dechômeurs et ses 17 % d’habitantsvivant sous le seuil de pauvreté de-vienne incapable de s’accrocher auwagon de la locomotive lilloise.Sambre-Avesnois ne pèse déjà pasgrand-chose à côté de Lille et la ré-forme risque encore d’aggraver cedéséquilibre. «Aujourd’hui, ce terri-toire est représenté à Lille par unequinzaine d’élus. Après la mise enplace des conseillers territoriaux,nous serons moitié moins », déploreBernard Baudoux. D’où l’idée, dé-fendue notamment par Jean-YvesHerbeuval (UMP), élu d’oppositionà Maubeuge et membre du Conseiléconomique et social régional(CESR), d’unir ses forces avec lesautres villes du Hainaut, pour pren-dre du poids.

� Audomarois :un peu d’ambition,beaucoup de frustration« On nous coupe l’herbe sous les

pattes ! ». Pour Michel Lefait, vice-président (PS) du Conseil généraldu Pas-de-Calais et député de la 8ecirconscription du département, laréforme territoriale est une « catas-trophe ». « Comment allons-nousfaire face aux emprunts souscritspour assurer notre expansion sil’on baisse nos ressources ? »,interroge l’édile.Question cruciale pour l’Audo-

marois ! En moins de dix ans, l’ar-rondissement de Saint-Omer, lesixième de France sur le plan in-dustriel, a perdu un 1/5e de ses em-plois, suite notamment à la restruc-

Face à la toute puissante métropole lilloise,certains territoires du Nord-Pas-de-Calais

se sentent abandonnés. Pour l’Audomarois,le Douaisis et la Sambre-Avesnois, la réforme

du territoire ne risque pas d’arranger les choses.

26 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Ces territodans l’ombre de

2200%%des emplois du bassin

ont été perdus enmoins de dix ans.

“« Cette ré-forme descollectivitésterritorialesest une ca-tastrophe »

Les dossiers explosifsdes élections régionales

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turation d’Arc Inter-national (ex-Cristallerie d’Arques),mais aussi au déclin de la filière pa-peterie-carton de la vallée de l’Aa etde la confection textile. A entendrebon nombre d’élus, la diversifica-tion, entamée il y a cinq ans, seraitbeaucoup plus rapide et efficacesans l’ostracisme de Paris vis-à-visde ce territoire. « L’État nous refusetout parce que l’on a un taux dechômage de “seulement” 11,6%. ÀParis, on préfère apparemment gué-

27[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

ritoires oubliés,e de la métropole

rir que prévenir », dénonce MichelLefait. De fait, l’arrondissement deSaint-Omer réclame sa zonefranche depuis des lustres, sansl’obtenir. Selon l’ancien maired’Arques, l’inégalité de traitementne date pas d’aujourd’hui. « Propor-tionnellement au nombre d’emploisconcernés, le contrat de site de Me-taleurop, dans l’ex-bassin minier,était dix fois supérieur à celui d’ArcInternational », estime Michel Le-fait.

La réforme va certes changer leschoses, mais pas dans le bon sens :« En milieu rural où les communeset intercommunalités ne sont pasriches, chaque projet donnait lieu àdes financements croisés. Le Conseilrégional et le Conseil général pou-vaient intervenir, ce qui permettaitde boucler les budgets. Demain, ce

ne sera plus possible », s’in-quiète-t-il.

� Douaisis :la belle endormie refuse dedevenir une banlieue-dortoir

Avec ses 43 000 habitants, Douaipourrait être l’une des villesmoyennes les plus attractives duNord-Pas-de-Calais. Pourtant, l’an-cienne capitale des Houillères vé-gète à l’ombre de la métropolelilloise. Ses statistiques ne sontguère réjouissantes : le bassin d’ha-bitat du Douaisis devrait perdre 4%de sa population d’ici dix ans. Lesentrepreneurs ne s’y bousculent pasnon plus : l’arc Douai-Lens-Valen-ciennes compte moins de 7 % dedirigeants. Le nombre de deman-deurs d’emploi, en hausse d’un peuplus de 15 % sur un an, approchaitles 18 000 inscrits en septembredernier, selon Pôle Emploi.

« Il nous manque une grandespécialité, comme la santé à Lille oule ferroviaire à Valenciennes », faitremarquer Jean-Claude Duriez, ledirecteur de l’Ecole des mines deDouai. Jacques Vernier, le maire(UMP) de Douai juge naturel qu’ilexiste « un certain déséquilibre en-tre la grande métropole régionale etles villes moyennes des environs. »

Mais il aimerait plusd’équité dans la réparti-tion des grands équipe-ments. « Que la Région etla Communauté urbaine de

Lille jouent leur rôle dans lacorrection de ces déséquili-bres », revendique le conseiller

régional d’opposition. « Pourquoila Région apporte-t-elle 45 mil-lions d’euros au Grand Stade deLille et surfinance-t-elle l’ONL (Or-chestre national de Lille) ? D’autresarrondissements ont besoin d’équi-pements sportifs structurants, qu’ilsdoivent financer eux-mêmes », s’in-surge-t-il.

THIERRY BUTZBACH,CARMELA VICENTE,ET BRUNO WALTER

© Illustration Thomas Zubert - Métive Avenue 1177%%

4400%%de ses actifs vont travailler en dehors

du Douaisis.

des habitants viventsous le seuil de

pauvreté.

2emétropole française

pour le nombre de centres de décision.

LILLE

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28 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

[ÉCONOMIE] DÉFI

D’un côté, des industries lourdesen pénurie de main-d’œuvre. De l’autre,

des femmes au chômage. Il est tempsde réunir ces deux populations, pas assez

conscientes de leurs affinités.Les femmes enrecherche d’emploine doivent pas hésiterà tenter leur chancedans l’industrie.D’ici cinq ans,3 000 postes serontà pourvoir dansle Nord-Pas-de-Calais.

“La métallurgierégionalene compteque 10%de femmes.Le bâtiment9%.

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Recrute tourneuse-frai-seuse », « cherche opé-ratrice de produc-tion », « embauchesoudeuse polyva-lente »... Ces annonces

vous paraissent insolites ? Pour-tant, si elles n’étaient pas discrimi-natoires (de par l’emploi exclusifdu féminin), ces offres d’embauchefiniraient par envahir les pagesemploi des magazines.

D’ici cinq ans, quelque 3 000postes seront à pourvoir dans l’in-dustrie régionale. Or, plusieursbranches d’activités, comme la si-dérurgie ou le bâtiment, peinent àrecruter. Depuis peu, leurs res-sources humaines essaient donc deséduire les femmes, largementsous-représentées dans ces métiersqu’elles imaginent - à tort - réser-vés aux mâles musclés.

Dans la métallurgie, le taux deféminisation ne dépasse pas 10 %.9 % dans le bâtiment (1,5 % sur leschantiers). « Pourtant, avec les pro-grès réalisés dans l’automatisationet l’organisation des postes de tra-vail, la force physique n’est plusune nécessité », estime SéverineBrasseur, conseillère “Jeunes in-dustrie” à l’Union des industries etmétiers de la métallurgie Artois-Douaisis.

Tailleur contre bleu de travail.Mais les préjugés ont la vie dure.« Les filles se dirigent moins versdes filières scientifiques et tech-niques. On le constate clairementsur Dunkerque, où le taux d'emploides femmes n'est que de 13 %contre 28 % dans la moyenne na-tionale. Or, c'est un bassin où l'in-dustrie représente 31 % des sala-

JOURNÉE DE LA FEMME

L'industrie en m

DEFI 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 17:02 Page 28

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posé la question ? « Parce que çapeut être compliqué d'intégrer unefemme dans un milieu d'hommes.Et aussi parce que certains postes,où l’on peut être obligé de porter descharges allant jusqu'à 30 kilos, sonttrès physiques. Mais au final, dansnotre entreprise, sur 104 postes,90 % peuvent être occupés par desfemmes ».

Depuis, l'opération a été renou-velée et CMP en a profité pour si-gner un contrat de mixité avecl’Etat, donnant droit à des aides fi-nancières pour réaliser des aména-gements spécifiques de locaux,payer des formations... CMP ac-cueille aujourd'hui cinq femmes ausein de l'atelier, et leur a mêmeaménagé un vestiaire réservé.

Plus minutieuses. Demême, chezGTS Industries, une entreprise sidé-rurgique du Dunkerquois, l’effectifféminin est passé de 7 % à 15% dutotal en seulement cinq ans, princi-palement sur des postes techniquestraditionnellement masculins. Ladiscrimination n'avait plus lieud'être, pour Jean-Pierre Bommel, ledirecteur administratif et financierde l'entreprise. « Le seul vrai frein aété levé début 2000, avec la loi au-torisant le travail de nuit desfemmes. Le travail en sidérurgie estde moins en moins physique, deplus en plus technique », explique-t-il. Il n’y a donc plus aucun frein àce que la mixité devienne réalité.« De toute façon, il n'y a pas lechoix, insiste Nicolas Boone. Lesentreprises ne peuvent plus se pas-ser de ces compétences ».

Sur certaines opérations nécessi-tant précision et minutie, lesfemmes seraient même souventplus performantes que leurs homo-logues masculins. Pour les machosqui en douteraient encore : lors desdernières Olympiades des métiersqui se sont déroulées l’an dernier àLille, la médaille d’or de l’épreuvede soudure a été remportée par unefille. Une première depuis la créa-tion de la compétition.

VIRGINIE LEPETIT

29[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

riés du privé, contre 20 % enFrance », indique Eva Escandon,PDG de SMSM, une PME du littoralspécialisée dans la chaudronnerie.« Les disparités sont très fortes dansla région. Les femmes sont plusdiscriminées sur les bassins indus-triels », confirme Dominique Le-maire, chargée de projet au Corif, leCollectif régional pour l'informa-tion et la formation des femmes.

Alors comment leur ouvrir lesportes des ateliers et les inciter àtroquer tailleurs et blouses blanchescontre des bleus de chauffe ? C’estla mission d’Eva Escandon, qui pré-side les Elles de l'industrie, une as-sociation œuvrant pour l'intégra-tion des femmes dans les métiersindustriels sur le littoral dunker-quois. « De nombreux freins et sté-réotypes persistent sur ces métiers »,affirme-t-elle.

« Le problème est culturel. La dif-ficulté ne vient pas seulement desentreprises, mais aussi des famillesqui ne favorisent pas l’orientationdes jeunes filles vers les formationstechniques », confirme NicolasBoone, responsable des ressourceshumaines de la société CMP Dun-kerque, spécialiste de la chaudron-nerie. « Les filières évoluent maisrestent encore, pour les industriescomme la nôtre, très masculines.Quand nous faisons une offre surun poste, nous avons très peu decandidates. Même si la situationchange peu à peu : il y a de plus en

plus de jeunes filles parmi lesclasses techniques qui viennent vi-siter l'atelier », constate-t-il. Pourféminiser leur secteur, troisbranches traditionnellement “mas-culines” et en manque de bras, leBTP, le transport et la métallurgie,multiplient les actions dans leNord-Pas-de-Calais. « Nous faisonsde la sensibilisation dans les col-lèges et lycées pour que nos métierssoient mieux connus. La chaudron-nerie, on en a besoin dans l’auto-mobile, le ferroviaire, les téléphonesportables, les ordinateurs… Maispersonne ne le sait », déplore Séve-rine Brasseur.

Bousculer les habitudes. Pous-sées par leurs fédérations, quelquesentreprises ouvrent leurs portes auxreprésentantes du ”sexe faible”. APetite-Synthe, CMP a ainsi lancé laféminisation de ses effectifs en2007, à l'occasion d'une campagnede recrutement menée avec Trise-lec, une société d'économie mixtequi propose des parcours de réin-sertion. « Nous avions décidé defaire notre recrutement sur le sa-voir-être, plus que sur la formationet les compétences. Nous avonsainsi recruté quatre hommes et unefemme », détaille Nicolas Boone.

Cette embauche a bousculé leshabitudes : « Nous avons inter-rogé les représentants dupersonnel pour être sûrs de notrerecrutement ». Pourquoi s'être

On n’attrape pas les mouches avecdu vinaigre. C’est pourquoi laFédération française du bâtiment

Nord-Pas-de-Calais, désireuse d’attirerle public féminin dans ses rangs, a dé-cidé de “glamouriser” les vêtements detravail. Objectif : les rendre plus adaptéset plus attirants pour la gent féminine.Mis à contribution, les élèves dedeuxième année de l’Ecole de mode de

Roubaix (Esmod) ont créé une collec-tion de 20 modèles spécifiques qui se-ront fabriqués par Ascenseur, un spé-cialiste de la confection de vêtementsprofessionnels installé à Merville, prèsd’Hazebrouck. Cintrage aux hanches,coupe près du corps, matières élas-tiques, couleurs tendance. L’harmoniedes coloris… En attendant l’harmonisa-tion des salaires ? P-Y.B

Bleu de chauffe et haute couture

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A Roubaix, l’Esmod a demandé à ses élèves de concevoir une ligne de vêtementsde travail féminins. Ici, une tenue de cordiste, utilisée notamment sur des échafaudages.

n manque de (wonder)bras

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La Douaisienne de Basse Tensionest le leader européen des stationsde recharge pour véhicules électriques.

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[ÉCONOMIE] CONQUÉRANT

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qu’Hervé Borgoltz rencontre sonépouse, France, fille d’un industrieldouaisien, le jour du départ de laRoute du Rhum de 1982 dont il estalors membre du comité d’organisa-tion. C’est finalement loin du littoralqu’il jettera l’ancre, en 1990, pourreprendre la société de son beau-père et créer DBT à Brebières.

L’entreprise est d’abord spéciali-sée dans les transformateurs debasse et moyenne tensions et tra-vaille essentiellement pour EDF. Ilfaut se diversifier. En 1992, le gou-vernement lance un programme enfaveur des voitures électriques.Hervé Borgoltz fonce et rafle 95 %dumarché. « En dix ans, nous avonsinstallé 4 500 bornes de rechargeélectrique dans 45 villes françaises,sur 450 sites publics ou privés. Et1 500 à l’international. » Dans l’in-tervalle, DBT s’est implantée enSuède, en Algérie, en Syrie, au Qatar.

Las, la voiture électrique, peu per-formante à l’époque, finit par caler.

Tandis que les concurrents de DBT(Schneider, Sagem, Legrand,Schlumberger, Westinghouse) sedésengagent du secteur, Hervé Bor-goltz, lui, ne renonce pas. « Il fallaithonorer nos contrats et assurer lamaintenance du premier parc ins-tallé au monde ».

En attendant des jours meilleurs,il en profite pour se diversifier. Sousl’impulsion de ce batteur amateurqui joue le samedi dans un groupede rock, “Bacchus”, la société douai-sienne devient le leader européendes plots rétractables, ces bornes in-tégrées à la chaussée qui régulentl’accès des véhicules dans des zonesou bâtiments protégés. Hydrau-liques, pneumatiques, électriques etmême solaires, elles ont séduit le Sé-nat de Rome et intéressent l’Irak etAbou Dhabi pour la protection desites sensibles.

Voyage officiel avec Fillon. Quantaux bornes de recharge, un avenirmirifique leur semble promis. Leplan Borloo prévoit 2 millions devéhicules électriques ou hybrides re-chargeables en France à l’horizon2020. Bien décidé à récolter les fruitsde sa patience, Hervé Borgoltz visesans complexe un quart du marchédes 75 000 bornes à installer d’ici à2015 sur le seul domaine public. Lescommandes pleuvent : en 2009, il asigné avec la ville de Strasbourg etmême avec Paris pour le lancementde l’Autolib, un genre de Vélib’ maispour voitures vertes. La réputationdu frenchy dépasse les frontières. Lemois dernier, il a accompagné Fran-çois Fillon (et signé des contrats) lorsd’un voyage officiel en Syrie et enJordanie. Sa production et son chif-fre d’affaires (12 millions d’euros en2009) devraient doubler en 2010. Lacrise de l’automobile ? Connaît pas !

CARMELA VICENTEPassionné de voile, Hervé Borgoltz participe à des régates derenom comme ici, la Spi Ouest France 2009, sur “Coup de Cœur”.

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BREBIÈRES Hervé Borgoltz, PDG de la Douaisienne de Basse Tension

Le survolté de lavoiture électrique

La voiture électrique a le vent en poupe.Ça tombe bien pour ce spécialiste de la recharge

des batteries qui, en bon amateur de voile, a su menersa barque pour s’imposer sur ce juteux marché.

Hervé Borgoltz est as-sis sur une mined’or. Son entreprise,la “Douaisienne deBasse Tension” esten prise directe avec

un marché promis à un bel avenir :la voiture propre. Sa PME est en ef-fet le numéro 1 européen des sys-tèmes de recharge pour véhiculesélectriques ou hybrides, voués à dé-bouler bientôt en masse sur nosroutes. Les bornes made in Nord-Pas-de-Calais d’Hervé Borgoltz, in-dispensables pour recharger les ac-cus de ces joujoux high-tech,risquent donc bien de le transfor-mer en nouveau roi du pétrole.

Pas un marin d’eau douce. Unebelle réussite pour cet ancien élèved’HEC Lille, diplômé de Paris-Dau-phine et titulaire d’un MBA délivrépar l’Insead, le Harvard européen deFontainebleau. Après ses études, cefils de médecin passe d’abord par ladirection internationale d’une so-ciété de services informatiques. Du-rant huit ans, il parcourt le monde.Le voyage restera une passion pource provincial, originaire du Loir-et-Cher, qui découvre l’Afrique commecoopérant aux Affaires étrangères àConakry, en Guinée.

Le goût des voyages et de lavoile, qu’il pratique sur le lac dePalluel, au sud de Douai. Un marind’eau douce ? Pas vraiment : il s’ap-prête à disputer au mois d’août, saquatrième Commodore’s Cup, unerégate de renommée internationale.C’est d’ailleurs sur un ponton

HervéBorgoltzen 5 dates

1954Naissance,dans le Loir-et-Cher.

1980Coopération àl’ambassade deFrance à Conakry,en Guinée.

1990Création de DBT.

2009Signature decontrats avecStrasbourget Paris.

2010Participationà sa quatrièmerégate Commo-dore’s Cup.

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32 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

[ÉCONOMIE] ARRÊT SUR IMAGES

LILLE Inspiré de l’Opéra Garnier, ce temple du bel canto est un trésor d’architecture.

Les coulisses de l’Opéramoins de 26 ans). Samedi 27 mars,par exemple, le temple du bel cantose transformera – gratuitement - letemps d’un après-midi, en terrainde jeux pour les enfants. Pour atti-rer les mélomanes comme les néo-

phytes, sa directionorganise chaque mer-credi soir des rendez-vous musicaux dansson splendide foyer,

qui alternent programmes baroquesou contemporains, récitals dechant. Dans la maison de Puccini,Mozart ou Purcell, il y en a pourtous les goûts.

PHOTOS : FRANÇOIS CANARTEXTES : JOFFREY LEVALLEUX

Depuis le 9 décembre2003, barytons, so-pranos et ténors fontà nouveau résonnerleur timbre sous sesplafonds dorés. Ce

jour-là, après cinq années de réno-vation, l’Opéra de Lille rouvrait en-fin ses portes. Un nouveau départpour ce monument d’architectureinspirée du Palais Garnier, qui auraconnu bien des couacs tout au longde son existence.Réquisitionnée par les Alle-

mands au début la Grande Guerre,alors que sa construction est à peineachevée, la bâtisse ne sera inaugu-

rée qu’au début des années folles, letemps de tout remettre en état. A lafin des années 80. Asphyxiée parun déficit de 14 millions de francs,suite à une série de productions dé-sastreuses, la direction met la clésous la porte. Bilan, 215 licencie-ments. Rebelote en 1998. Motif,cette fois : vétusté et non-confor-mité aux normes de sécurité…Aujourd’hui, l’Opéra de Lille

(51 salariés) semble avoir trouvé savitesse de croisière, notammentgrâce à une gestion plus rigoureuse.Doté d’un budget de 10 millionsd’euros, il fait le pari de la jeunesse(un quart de ses abonnés est âgé de “

Une gestionplusrigoureuse.

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Musiciens intérimairesPour limiter les dépenses, l’Opéra de Lille achoisi de se passer d’orchestre permanent.Il fait donc appel à des prestataires,comme l’orchestre de Picardie, qui répèteici Eugène Onéguine, de Tchaïkovskisous la baguette de Pascal Verrot.

Musiciens intérimairesPour limiter les dépenses, l’Opéra de Lille achoisi de se passer d’orchestre permanent.Il fait donc appel à des prestataires,comme l’Orchestre de Picardie, qui répèteici Eugène Onéguine, de Tchaïkovskisous la baguette de Pascal Verrot.

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BaroqueMise en scènepar Claude Buchvaldfin 2009, Dardanus,l’œuvre baroquede Rameau coproduiteavec le théâtre de Caenet l’opéra de Dijon,n’avait pas été jouéedepuis trente ans.

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ARRÊT SUR IMAGES[ÉCONOMIE]

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Les goûts et les couleursA l’origine, l’architecte Louis-Marie Cordonnier voulait des sièges bleus.Mais les Allemands, qui réquisitionnent le bâtiment flambant neuf etfinissent eux-mêmes sa déco sous l’Occupation, se servent des fau-teuils rouges d’un autre théâtre lillois, le Sébastopol. La rénovation dela fin des années 90 par les architectes Patrice Neirinck et Pierre-LouisCarlier n’a pas réhabilité la volonté initiale du créateur.

VictoireAprès les Noces de Figaro(2008), Emmanuelle Haïma assuré la direction musicalede Dardanus de Rameau(octobre 2009). Un défià la hauteur du Concert d’Astrée,élu meilleur ensembleaux Victoires de la musiqueclassique en 2003.

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BalletsincessantsQu’il s’agisse de dansecontemporaine, de concertlyrique ou d’opéra baroque,les loges sont le théâtred’une agitation permanente.Comme ici, juste avant quel’équipe d’Eugène Onéguinene monte sur scène.

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Néo-classiqueRéalisé dans le plus purstyle néo-classique,le foyer de l’Opéra deLille impressionnepar ses hauteurs deplafonds mouluréset ses fresques. Ici sejouent les Concertsdu mercredi.

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Envers du décorAvant chaque ”générale”, les machinistesassurent la maintenance du plateau. L’ajustagedes “porteuses” – des tubes d’acier motorisés

sur lesquels se fixent la draperie,le son et les lumières –est une étape cruciale.

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36 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

[MANAGEMENT] COACHING[MANAGEMENT] COACHING

gieux fait polémique. De passageau mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, au nord d’Arras fin janvier,Nicolas Sarkozy a rappelé que « lalaïcité, c'est la reconnaissance del'égale dignité des religions, dès lorsqu'elles se conforment à nos lois,dès lors qu'elles se conforment ànos principes, dès lors qu'elles seconforment à nos valeurs ». Voilàpour les espaces publics. Maisquelle conduite adopter sur le lieude travail ?

En dix ans, les signes religieuxont largement franchi la porte desentreprises. Voile, barbe, croix,kippa, turban... Les salariés n'hési-tent plus à les porter, au risque dechoquer. Pour un tiers des entre-prises, les revendications religieusessont une problématique qui prendde l'ampleur, selon un sondage Ifop

d'avril 2008 auprès de 393 diri-geants. Bannir ? Fermer les yeux ?A la différence du service publicqui peut se retrancher derrière leprincipe de neutralité, le secteurprivé doit adopter une stratégie,définir des règles.

«Voile ou piercing, c’est pa-reil ». Mais en la matière, c'est leflou artistique. Face au voile, à laprière, au Ramadan, aux demandesde repos durant les fêtes religieuses,les dirigeants pratiquent le cas parcas. D'une manière générale, ils sefient à leur intuition et à leursconvictions. « Je suis très attaché àla laïcité. Autant je ne tolère aucunaffichage religieux dans l'adminis-tration, autant je ne l'accepte pasnon plus dans mon entreprise, as-sume Nils Delcourt, gérant de Del-tech, une PME industrielle de Ville-neuve d'Ascq. La religion est uneaffaire privée qui n'a pas sa placedans le travail. » En filigrane, lacrainte de surenchère, d'une éclo-sion de signes distinctifs qui pour-rait gêner l'ensemble des salariés.

Pour d'autres, au contraire, lerespect est une valeur fondamen-tale. A la tête de la première entre-prise du Nord à avoir décroché l’andernier le Label Diversité de l’Asso-ciation nationale des DRH, SylvainBreuzard fait de la main tendue soncredo. « Notre position est celle del'ouverture culturelle, explique lepatron de Norsys, à Lille. Unefemme qui porte le voile ou qui aun piercing en plein visage, c'estpareil. Pour nous, c'est une affairede culture. » Le port du voile - le hi-jab - est donc toléré. Et même évo-qué lors du recrutement. Yann Or-pin, jeune patron de Cleaning, unesociété de nettoyage de 100 salariésà Loos, refuse d'en faire un tabou.« Chacun vit comme il le souhaite,

Bannir ou tolérer lessignes religieux au travail ?Seules des règles claires,

conjuguant respect dela liberté de culte et intérêtde l'entreprise, permettentd'éviter les discriminations.

[MANAGEMENT] COACHING

Après l’affaire desminarets suisses, ledébat sur l’immi-gration nationale, leprojet de loi anti-burqa et les burgers

halal, la question des signes reli-

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LAÏCITÉ Voile, kippa, croix, barbe, Ramadan...

Faut-il laisser la religionau vestiaire ?

AVIS D’EXPERT

Faut-il interdire le port de signes religieuxdans les entreprises ?Ce serait une forme de rejet que le législateur n'a passouhaité encourager. Et pourquoi pas aussi blacklisterla jupe trop courte ? L'intelligence doit l'emporter.Quand j'étais DRH chez Carglass, nous avions des sala-riés originaires d'une trentaine de pays. Il n'y a jamaiseu de provocation. Il faut tenir un discours de raisonsans préjugés, aussi bien pour le voile, les croix,les kippas, le piercing ou face au jeune rasé commeun ballon de foot !

En clair, éviter d'être discriminatoire ?Exactement ! C'est un sujet sensible, mais en posantdes règles claires, précises et valables pour tous, onévite d'agir sous la pression. Le chef d'entreprise doitjouer son rôle de super manager. Si les collègues sontmal à l'aise face à une femme voilée, il doit faireun travail de pédagogie en expliquant qu'elle a étéembauchée pour ses compétences et que son foulardn'affecte pas l'intérêt de l'entreprise.

Propos recueillis par E.S

Dino Chakoub, fondateur du cabinetCompétences & Diversité à Haubourdin.

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« L’intelligencedoit l’emporter »

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37[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

quelle que soit sa religion. Et si çaimpacte l'entreprise, on en discute,estime-t-il ! Le voile, ça ne me dé-range pas. Mais si ça gêne le clientet que ça risque de retomber sur lasalariée, je lui demanderai de le re-tirer. » Le président du Centre desjeunes dirigeants de Lille n'a pasoublié le score du FN aux présiden-tielles de 2002... Son argument estavant tout commercial. Les limitesau port de signes religieux ?L'image de l'entreprise et le respect

du client. Dino Chakoub, ancienDRH régional de Carglass et fonda-teur du cabinet de RH Compétences& Diversité à Haubourdin, se sou-vient encore de ces trois salariés, labarbe longue jusqu'au ventre, avecqui il a eu une explication lors d'unentretien de recrutement. « Poureux, la barbe représente l'image duProphète. J'ai fait appel à leur in-telligence. Soit vous faites un effort,soit vous campez sur vos positionset notre histoire s'arrête là ! Ils sont

Selon la loi, l’employeurne peut limiter la libertéreligieuse de ses employésque dans quelques castrès précis.

les ambassadeurs de l'entreprise au-près du client. Il faut qu'ils soientprésentables. » Un seul a rasé sabarbe et décroché un poste. Dansses bureaux, une assistante retiraitson voile sitôt arrivée et le remettaitle soir une fois passé la porte. La to-lérance plutôt que la provocation...

Coup de pompe dû au jeûne.Moins discutée, la pratique du Ra-madan est globalement bien inté-grée. Car elle n'est pas assimilée à lareligion, mais plus à une traditionculturelle par les chefs d'entreprise.Aménagement d'horaires, prises dejours de congés, certains aidentleurs salariés à soulager leur jour-née de travail pour éviter les coupsde pompe dus au jeûne. Mêmeconsensus autour des fêtes reli-gieuses (l'aïd El-Kébir, Yom Kip-pour) qui ne sont pas des jours fé-riés en France « Plutôt que den'avoir personne sur un site ou defaux arrêts-maladie, je préfèrequ'on en discute et qu'ils posent desjours de congés », résume Yann Or-pin. De là à offrir des repas halal àla cantine ou un endroit pour prier...Dans les années 60, les industriels(Renault, PSA) réservaient des es-paces de prière aux pratiquants.Aujourd'hui, les tapis déposés encachette dans le vestiaire ou un ca-gibi fleurissent, mais rarement avecl'assentiment de la direction. « Çapourrait être perçu comme du pro-sélytisme », pense Nils Delcourt. « Laprière ne peut pas se dérouler sur letemps et le lieu de travail, estime legérant de Cleaning. Ça fait partiedes convictions à garder pour soi. »

Liberté religieuse. L'intégrationde la religion reste donc très subjec-tive. Fruit de consensus à l'équilibrefragile, son respect est à géométrievariable. Ce qui peut rendre certainschoix condamnables. Selon la juris-prudence et la Haute autorité delutte contre les discriminations,l'employeur ne peut limiter la li-berté religieuse que dans quatre casprécis : par respect de la libertéd'autrui, du bon exercice de la mis-sion, de l'intérêt commercial, et parmesure de sécurité et d'hygiène. Améditer si vous voulez éviter que laroute vers la laïcité ne se transformeen chemin de croix.

EMMANUELLE SOUFFI

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embaucher, il lui vint l’idée de créerun business de collecte et de re-vente des vêtements usagés. Il en-gage dès les premiers mois une cin-quantaine de RMistes, de chômeursde longue durée ou de seniors sans lesou, qui purent commencer à volerde leurs propres ailes.

Aujourd’hui encore, les vête-ments sont collectés dans desbennes à l’effigie du Relais, instal-lées en ville. Les articles en bon étatsont revendus au kilo dans l’unedes soixante boutiques Ding Fringlancées par le Nordiste à travers lepays, les autres sont livrés aux in-dustriels, pour être recyclés.

Pugnace et ingénieux. Pourmaintenir Le Relais à flot, face à lachute des prix de vente, due à laconcurrence asiatique, Pierre Du-ponchel a dû se montrer à la foispugnace et ingénieux. Il s’est battupendant des années pour obtenirdes industriels le versement d’une“contribution textile”, à raison de69 euros par tonne recyclée. Un bonbol d’oxygène pour Le Relais, quitraite environ 40 000 tonnes par an.

Pour compléter son chiffre d’af-faires, le chef d’entreprise a aussiinnové en mettant au point avecdes écoles d’ingénieurs un nouvelisolant pour le bâtiment, issu desfripes collectées. L’an dernier, unedouzaine de milliers de mètres car-rés supplémentaires de tissu ontainsi été écoulés.

La crise ? Elle existe aussi pour laPME. « Les gens achètent moins devêtements, donc ils en donnentmoins », note Pierre Duponchel.Dans ce contexte, neuf fois sur dix,un patron obsédé par la rentabilitéaurait lancé un plan social. Lui, l’andernier, s’est “contenté” d’embau-cher une centaine de salariés.

NICOLE BUYSE

[MANAGEMENT] CAS D’ÉCOLE

Ce jour-là, Pierre Du-ponchel faillit se pin-cer pour se persuaderqu’il ne rêvait pas.Etait-ce bien lui, lepatron d’une petite

PME du Pas-de-Calais, qui venaitd’être récompensé, sous les applau-dissements d’un aréopage degrands pontes du CAC 40 ? Aucundoute : c’était bien à ce chef d’en-treprise hors normes que MartinHirsch, le haut-commissaire auxSolidarités actives, venait de re-mettre, à Paris, le prix de l’entre-preneur social de l’année. Son faitd’armes ? Avoir su bâtir un businesssolide à partir d’une entreprise d’in-sertion. «Aujourd’hui, expliquePierreDuponchel, les entreprises fontfructifier le capital en utilisantl’homme comme instrument. Nous,nous avons fait l’inverse : nous avonscréé une PMEpour donner du travailà un maximum de personnes. »

Donner un job aux exclus. Baséà Bruay-La-Buissière, dans le Pas-de-Calais et spécialisé dans la col-lecte et la revente de vêtementsusagés, Le Relais emploie 1 200 sa-lariés en France dans 18 sites etréalise un chiffre d’affaires d’unetrentaine de millions d’euros. PierreDuponchel n’aurait lui-même ja-mais osé imaginer un tel essorlorsqu’il entama sa croisade, audébut des années 80.

A l’époque, cet ingénieur Arts etMétiers avait eu l’audace de pla-quer son poste de cadre chez Ro-quette pour rejoindre le Père Léon,pilier du mouvement Emmaüs, àBruay-La-Buissière. Persuadé quel’hébergement et la nourriture of-ferts par la communauté n’étaientpas la panacée, il entreprend detrouver un job aux exclus. Commepersonne ne se pressait pour les

38 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Ce patron hors normes a sutransformer son entreprise

d’insertion en business porteurd’espoir... Et de croissance.

Pour Pierre Duponchel,faire fructfier sonentreprise sertavant tout à donnerdu travail à ceuxqui en ont besoin.

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BRUAY-LA-BUISSIÈRE Cet ex-cadre de chez Roquette s’est recyclé dans le social

Il a su faire de l’insertionun vrai business

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[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

[MANAGEMENT] MARKETING & COMMUNICATION

Avec le rachat de l'enseigne de matériel high-techen difficulté Surcouf, le petit poucet nordiste Youg’s

espère enfin entrer dans la cour des grands.

Au premier abord,c’est un peu Davidqui s’attaque àGoliath. En juindernier, Youg’s, lachaîne de distribu-

tion de matériel informatique diri-gée par Hugues Mulliez - cousind’Arnaud, patron d’Auchan - a ra-cheté Surcouf, un concurrent à peuprès dix fois plus gros. Mais à y re-garder de plus près, c’est à un Go-liath fatigué que David s’en est pris.

Filiale de la Fnac (PPR), Surcoufaffiche un chiffre d’affaires de 225millions d’euros en 2008, mais aussiune perte de 44 millions d’euros, laquatrième depuis 2004. «Au sein dePPR, l’enseigne Surcouf n’était pasune priorité » explique Bertrand Go-bin, journaliste et auteur du Secretdes Mulliez. Dès avril, Youg’s ob-tient l’exclusivité des négociations.La vente se scelle pour une bouchéede pain. «D’après nos informations,le rachat s’est fait pour l’euro sym-bolique » précise Frédéric Bianchi,chef de rubrique high-tech pour lemagazine spécialisé dans la grandedistribution LSA.

Accélérer l’expansion. La straté-gie de Youg’s est simple. Lancée à lafin des années 90, la chaîne nordistea des ambitions nationales. Dix ansplus tard, seuls trois magasins ontvu le jour, dont deux dans la ré-gion : Hénin-Beaumont et Ville-neuve d’Ascq. Face à cela, Surcouf,avec 5 magasins en France (dont levaisseau amiral de l’avenue Dau-mesnil, à Paris) et un site Internet

très fréquenté, bénéficied’une notoriété nationaleet d’une image de pion-nier de l’informatique.« En rachetant Surcouf,le groupe Mulliez gagneplusieurs années d’ex-pansion d’un coup »poursuit Bertrand Gobin.Du coup, exit Youg’s. Lestrois magasins et le siteWeb vont passer sous labannière Surcouf.

Prix plancher. HuguesMulliez a un plan d’at-taque : 30 000 produitsseront disponibles enmagasin, avec un groseffort sur les jeux vidéo.Mais surtout, des prixbas, alignés sur ceuxd’Internet. Cela suffira-t-il pour rendre Surcoufrentable ? « Le marché del’électronique est trèscompétitif. La marge parproduit est faible et lesmagasins en dur coûtenttrès cher, détaille BorisBourdet, analyste finan-cier chez Natixis. Pourréussir, Surcouf doit di-versifier son concept enciblant le grand publicavec un assortiment bienréglé pour gérer unvolume de ventes suffi-sant ». Le chemin risqued’être long. Mais HuguesMulliez y croit. Il afficheclairement ses ambi-

VILLENEUVE D’ASCQ En mettant la main sur Surcouf, Youg’s s’achète une notoriété

Surcouf : le coup depoker d’Hugues Mulliez

Youg’s a décidé d’abandonnersa marque au profit de l’enseignequ’il vient de racheter.

tions : en plus d’un magasin ouvertfin février au Héron Parc, à Ville-neuve d’Ascq, un nouvel espace de4 000 mètres carrés sera installé cetété dans l’ancien Monoprix de larue du Molinel, au centre de Lille.

EMMANUELLE PARTOUCHE

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

COMMENT DEVENIR 43Supply chain manager

BAROMÈTRE 45BanquePlace aux jeunes !

ANTI-SÈCHE 47Entretien d’embaucheSalaire : faut-il prendre l’initiative ?

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

Désormais, chaque mois, retrouvez dans ces pagesLes Cahiers de l’Emploi d’Entreprises & Managementréalisés en partenariat avec La Voix du Nord.

Contact annonceur :Yorik Baudringhien au 03 20 78 42 [email protected]

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]RESSOURCES HUMAINES

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aux contretemps qui menacentson programme : retard d’un four-nisseur, panne de machine, non-conformité d’une pièce… Il établit

ensuite son pland'actions en fonctiondes urgences. Lemétier impose de

contrôler ses nerfs : « j'ai appris àêtre moins impulsif, sinon on frisevite le burn-out parce qu'on doit gé-rer des imprévus toute la journée ! »,confie-t-il.

La rémunération est souvent à lahauteur du poids des responsabilités,en particulier dans l’industrie où lafonction est très recherchée. Enmoyenne, elle oscille entre 70 et80 000 euros par an, selon l’impor-tance de l’usine. Mais chez les

géants de la grande distribution,le métier devient aussi très straté-gique. C’est le cas chez Adeo, lamaison mère de Leroy Merlin où of-ficie Nicolas Carlin. Diplômé d'unMastère spécialisé dans ce domaine,il conseille non seulement les nou-veaux magasins du groupe dans lechoix de leurs fournisseurs, deslieux d'entreposage, de l’organisa-tion de la livraison… Mais, en plus,Nicolas est chargé d’améliorer laperformance de la “supply chain” enorganisant par exemple des forma-tions pour entraîner des chefs deproduit à mieux négocier avec lesfournisseurs. Le but étant, bien sûr,de réduire les coûts, histoire d’arron-dir un peu plus ses marges…

CLAIRE DEVILLIERS

Mi-commercial,mi-ingénieur,

ce virtuose des achatset de la logistiqueest très recherché,et pas seulement

dans l’industrie.

Supply chain manager

Désolé, cet article esten rupture de stock.Repassez donc dansquinze jours ». Ah, siseulement le “supplychain manager" avait

bien fait son boulot, on n’en seraitpas là ! Le supply chain manager ?Ce terme anglo-saxon - et un poilbarbare - désigne un véritable chefd’orchestre, expert ès planification,pro de la logistique et de la gestiondes stocks. Mi-ingénieur, mi-commercial, son rôle consiste à as-surer le respect des délais de livrai-son, en gardant un œil sur le carnetde commandes et les fournisseurs.

Qualité-coûts-délais. Tel est lequotidien de Najim Elkaouafi, sup-ply chain manager d'une unité deproduction chez Wevista, équi-pementier automobile roubaisien.A la tête de plus de 80 salariés, cetitulaire d’un mastère spécialisé enManagement de la chaîne logis-tique et des achats gère les com-mandes des constructeurs automo-biles. Renault réclame 1 000 piècesà livrer dans les quinze jours ? A luide planifier la production, d’assurerl'approvisionnement en matièrespremières et de suivre les travauxjusqu’à la livraison. « Respecter laqualité, les coûts et les délais, c’estmon credo », résume Najim. Sajournée démarre donc par un brie-fing avec son équipe pour remédier

43[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

Najim Elkaouafi est supply chain managerchez un équipementier automobile roubaisien.Sa mission : s’assurer que les approvisionnementsarrivent en “juste-à-temps“.

“Gérer lesimprévus toutela journée.

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI] COMMENT DEVENIR

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]MARKETING, COMMERCIAL

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Page 45: Entreprises & Management 28

BANQUE

Place aux jeunes !

D'ici 2015, pasmoins de 62 % dessalariés du secteurbancaire aurontdéserté leur bureauà l’appel de la

douce sirène de la retraite. De quoifaire de la place aux petits jeunes !Avec 30 000 recrutements prévusen 2010, la banque reste un des plusgros employeurs de France. Dans leNord-Pas-de-Calais, les besoins dusecteur sont estimés à environ3 000 personnes par an, selon leCentre de formation de la profes-sion bancaire de Villeneuve d’Ascq.« Les embauches concernent surtoutles banques de détail, beaucoupmoins les banques de financementet d'investissement, qui ont mis ungros coup de frein depuis la crise »,précise Anne Bondu, directrice ducabinet Hudson Nord.

Ouvertures d’agences. Lesjeunes diplômés ont une vraie carteà jouer : ils représentent 60 % desembauches, le secteur privilégiantla mobilité interne pour l'évolutionde carrière. Les profils expérimentésseront davantage recherchés sur desfonctions spécialisées, comme ana-lyste crédit ou contrôleur desrisques. Mais en ces temps difficiles,le réseau commercial reste la prio-rité n°1 des services de recrutement.Au Crédit Agricole, qui prévoitd’ouvrir quatre nouvelles agencescette année, les postes dits de “frontoffice” (en contact direct avec leclient) représentent 85 % des150 embauches prévues pour 2010.Assistants clientèle, conseillers spé-cialisés ou gestionnaires de patri-moine viendront renforcer leséquipes des 270 agences régionales.

Confrontée à unepyramide des âgesvieillissante,la banque va ouvrirses portes aux jeunesdiplômés pendantquelques années.

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI] BAROMÈTRE

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Même tendance pour la banqueAccord, filiale du groupe Auchan,forte de 740 salariés dans la région.80 embauches sont prévues en 2010,notamment sur des postes deconseillers clientèle et recouvre-ment, de vendeurs ou d'attachéscommerciaux. Le Crédit MutuelNord Europe (250 agences) prévoitune douzaine d'ouvertures d'icideux ans. Il table sur une cinquan-taine de recrutements, dont 50 %pour des postes de chargés de rela-tion client. La Banque Populaire

continue elle aussi sa politique dedéveloppement engagée depuis troisans, avec une dizaine de créationsd'agences chaque année. En 2010,cela devrait se traduire par une cin-quantaine de recrutements, duconseiller clientèle au directeurd'agence.A noter, quelques nouveaux pro-

fils ont le vent en poupe. «Nous ren-forçons aussi les métiers d'audit etde contrôle, relève Denis Vander-schelden, DRH du Crédit MutuelNord Europe, de même que leséquipes marketing. » Sérieusemententachée par la crise financière deces deux dernières années, l'imagedes banques a effectivement bienbesoin d'être chouchoutée.

CLAIRE DEVILLIERS

Touché par des départs en retraite massifs, le secteur bancairerecrute à tour de bras. Dans la région, 3 000 postes sont

proposés chaque année, en priorité aux jeunes diplômés.

“Au CréditAgricole,85 % desembauchessont faitessur lefront office.

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46 Entreprises&Management N°28[Mars 2010]

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]MARKETING, COMMERCIAL

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Non,il est plusstratégiquede laisser le

recruteur aborder le sujet en pre-mier. Dans toute négociation, il vauttoujours mieux que l’autre parties’exprime avant d’argumentersoi-même. Par ailleurs, cela laissele temps au recruteur, au fil desentretiens, d’apprécier votre profilsans se braquer d’emblée sur vosprétentions salariales. S’il estdéterminé à vous engager, il seraplus souple sur la rémunérationen fin de processus.

Antoine Perruchot,dirigeant du cabinet Keyman(Roubaix)

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Oui,il est importantde clarifier cepoint dès que

possible, c’est parfaitement légitime.Mais il faut le faire intelligemment etavec bon sens : évitez de lancer lesujet de but en blanc au bout decinq minutes ! Rebondissez plutôten fin d’entretien. En général, le re-cruteur vous demandera si vousavez des questions complémen-taires. Sautez sur l’occasion, encommençant par réclamer quelquesprécisions sur l’entreprise ou sur leposte. Puis abordez de façon simpleet naturelle la question du salaire.

Lisette Marques-Rebelot,consultante du cabinet Hudson(Lille)

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C’est peu dire que ce poste de chefde projet vous avait tapé dansl’œil. Publiée par une grosse

SSII nordiste, l’annonce correspondaitpile-poil à votre profil. Seul hic, la men-tion « salaire à débattre selon expé-rience » vous avait laissé dans l’expecta-tive. Maintenant que vous avezdécroché l’entretien, à quelques heuresdu rendez-vous, la question vous mine :dois-je aborder le premier le sujet de larémunération ? Et à quel moment ?Faut-il attendre que le recruteur m’enparle ? Et s’il ne le fait pas ? Comment“mettre les pieds dans le plat” sanscraindre d’être mal perçu ? Nos expertsont leur avis là-dessus.

CLAIRE DEVILLIERS

47[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI] ANTI-SÈCHE

ENTRETIEN D’EMBAUCHE

Salaire :faut-ilprendrel’initiative ?

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Primordiale, la question du salairereste pourtant l’un des principauxtabous lors des entretiens.

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MARKETING, COMMERCIAL

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

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MARKETING, COMMERCIAL

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]MARKETING, COMMERCIAL

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MARKETING, COMMERCIAL

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]MARKETING, COMMERCIAL

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MARKETING, COMMERCIAL

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]ACTIVITÉ TERTIAIRE

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55[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

ACTIVITÉ TERTIAIRE

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]PRODUCTION

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SERVICES TECHNIQUES

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SERVICES TECHNIQUES

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

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SERVICES TECHNIQUES

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]GESTION ADMINISTRATIVE

FINANCES, COMPTABILITÉ

FINANCES, COMPTABILITÉ

SANTE, SOCIAL, CULTURE

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61[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

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Société recrute

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62 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Des cours pour apprendreà jouer au poker ? Non, cen’est pas un gag. Direction

l’école de poker de Lille.Une expérience... Bluffante !

[PERSO] J’AI TESTÉ POUR VOUS…

Ca ne peut pas conti-nuer comme ça ! De-puis que je lui ai ap-pris à jouer au poker,j’affronte de temps àautre mon beau-père

sur Internet. Or, depuis quelquetemps, je me fais sévèrement rha-biller. Hier, dix minutes lui ont suffipour me dépouiller de tous mes je-tons… Ça ne peut pas continuer ! Ilest temps pour moi d’affiner matechnique.Direction l’école de poker de

Lille. Ouverte en septembre dernier,cette antenne lilloise de l’Ecolefrançaise de poker (EFP) a été mon-tée par Valérie Dehem et son mari,Hugues, médecin lillois accro aupoker et ancien élève de l’EFP à Pa-ris. Leur site Internet annonce :« Prochain cours : “l’art du bluff”,pour joueurs confirmés ». Mon ni-veau, ce serait plutôt “débutant-avancé”, mais bon, je tente.

C’est pas Las Vegas. Deux se-maines plus tard, un jeudi soir, mevoilà à la Halle aux sucres,une salle municipale lilloise. Au3e étage, je lis sur une porte, « clubde bridge », et « école de poker ».Surprise, je déboule dans une im-mense salle recouverte d’une ving-taine de tables de jeu prises d’as-saut par une armée de cheveuxblancs. Ouf, ça, c’est le bridge. Toutau fond, une petite porte. Un pla-card ? Non, c’est bien ici. 15 mètrescarrés mansardés avec, au centre,une vraie table de poker. Pour lereste, côté déco, c’est pas Vegas,mais bon, après tout, on est icipour bosser. Les autres élèves sontdéjà là, ainsi que notre instructeur,Xavier Brioit, 37 ans, prof de maths

agrégé et joueur invétéré depuis2006. Je glisse mon mètre quatre-vingt-quatorze sous la soupentepour m’installer en bout de table.Autour de moi, une dizaine d’élèvesde tous âges, une seule fille. 20h30,ambiance studieuse, le cours com-mence. Xavier introduit le sujet dujour. « Le bluff, c’est ce qui va fairela différence entre les gagnants etles perdants sur le long terme ». Auprogramme de la soirée, les diffé-rentes formes de poker menteur,comment les utiliser, comment lesdéjouer.

Jargon pokeristique. Le profsaisit son marqueur pour nousdévoiler la méthode la plus cou-rante : le “continuation bet” oumise de continuation. Ah, j’ou-bliais : si - comme moi - vous

ne maîtrisez pasle jargon poke-ristique avancé,repotassez vo-tre Poker pourles nuls ou op-

tez pour un cours de niveau infé-rieur. Pas une phrase sans que desanglicismes du genre “backdoor”,“bet”, “stack”, “tell” ou “limp” nefassent irruption à tout-va. Reve-nons au continuation bet. Celaconsiste à relancer une mise avantet après le flop - les trois premièrescartes communes posées sur la ta-

ble - même si vous n’avez pas dejeu. L’idée, c’est d’afficher une cer-taine force en misant sur le fait quevos adversaires n’ont pas reçu lescartes qu’ils attendent, ce qui arrive2 fois sur 3 en moyenne. « C’est uncoup très rentable qu’il faut utiliserrégulièrement », insiste Xavier. C’estbon à savoir.Viennent ensuite deux variantes,

le “semi-bluff” (quand vous avezun jeu à potentiel) et le “squeezeplay” (quand vous misez pourprendre un joueur en étau). « C’estune spécialité du grand championDan Harrington. En table finaled’un tournoi à Las Vegas, il n’apas hésité à miser 1,2 million dedollars avec un 6-2 en main, inci-tant ses adversaires à jeter descartes pourtant bien supérieures :Roi-9 et As-3 », raconte Xavier.

Travaux pratiques. Mais n’allezpas croire qu’il suffit de tenter sachance au petit bonheur. Notre profprécise que ces actions ne se fontpas n’importe quand. La position àla table, votre style de jeu, celui devos adversaires, le nombre dejoueurs, votre “profondeur de tapis”(la quantité de jetons) sont autantd’éléments à prendre en compte.Surtout, si vous voulez faire croireque vous avez du jeu, toutes vosactions doivent être cohérentes. Si-non, au moindre faux pas, votre

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L’école de poker de Li

Former vos commerciaux grâceau poker ? Et pourquoi pas !Hugues Dehem, fondateur del’école de poker de Lille en estconvaincu, « ce jeu a de nom-breuses similitudes avec lemonde pro : il faut faire fructi-fier son capital dans un environ-nement concurrentiel, travaillerson image, observer ses concur-rents, calculer les risques, gérerson stress… ». L’école va d’ail-leurs renforcer son activité“serious game” et lancer un siteInternet dédié*. Pour l’aspectfestif, direction Event’em, uneboîte nordiste fondée en 2007

par Lionel Dumont, informati-cien chez Pimkie. Ce passionnéde 37 ans organise des soiréespoker pour le compte de comi-tés d’entreprise. Comptez40 euros par personne (jusqu’à100 joueurs), repas compris. Plu-sieurs sociétés de la région,comme KPMG, Generix ou Alca-tel, ont déjà fait appel à ses ser-vices. Pour une ambiance plus“Casino Royale”, il est aussi pos-sible d’organiser des séminairesdans l’un des sept casinos de larégion.

P-Y.B

Le poker pour les pros

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“L’école forme auTexas Hold’em, lavariante de pokerla plus courante.

Lionel Dumontd’Event’em joueles croupiersd’un soir pourles entreprises.

Lionel Dumontd’Event’em joueles croupiersd’un soir pourles entreprises.

*http://business.ecolefrancaisedepoker.fr

TESTE POUR VOUS 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 16:44 Page 62

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Après une première partiethéorique, les cours sontsystématiquement complétésde travaux pratiquescommentés par le prof(en haut à droite).

de Lille

« Bon, là, Anthony, tuas fait une relance soittrop faible, soit trop forte »,ou encore «A ce stade, il y avaittrop de monde dans le coup pourtenter un continuation bet. A plus detrois joueurs, on évite ! ». Les élèvesgriffonnent des notes à la volée.

Les parties s’enchaînent. 10h40.Richard, mon voisin de gaucheréussit un joli coup. Il a en mainRoi-8, son adversaire, Elise, Valet-2.Sur la table : As-2-Dame. Il lancedeux jetons de 500 sur le tapis (une

adversaire risque de vous démas-quer. 21h10. Place aux travaux pra-tiques. Xavier nous distribue des je-tons tandis que Hugues Dehem joueles croupiers. Et c’est parti.A la fin de chaque tour, tout lemonde retourne ses cartes sur la ta-ble pour le débriefing. « Richard,peux-tu nous refaire l’historique ducoup ? », lance Xavier à mon voisinde gauche, un trentenaire en cos-tume-cravate. «Heu… Ouais, je vaisessayer ». Il refait le film de la par-tie, avec les commentaires du prof.

fortune !). Elle, pourtant plus forteavec sa paire de 2, se sent trop fai-ble et se couche. Il remporte le pot.« Richard a bien joué. Il n’avait pasbeaucoup attaqué jusqu’ici. Il aprofité de son image de joueur“serré” qui ne mise que quand il adu jeu. », analyse Xavier.

Conseils de pros. 23h00, le courstouche à sa fin. Xavier récapituleles principaux points à retenir. Pourma part, pas de doute, j’ai apprispas mal de choses ce soir. C’estl’heure du paiement, mais plus enjetons cette fois. Il vous en coûtera40 euros la séance de deux heurestrente, pour les niveaux débutant,avancé et confirmé. Si vous êtesexpert et que vous voulez vous ad-juger les conseils d’un pro commeThomas Fougeron ou Davie Debue,il vous en coûtera 20 euros de plus.Quant à moi, je file à la maison. Ilest temps de mettre tout ça en pra-tique. Histoire de montrer à monbeau-père qui c’est le patron !

PIERRE-YVES BOCQUET

L’école enchiffres :

Programme4 niveauxde formation.

Enseignement4 profs,dont deux pros.

Prix :40 euros les2h30 (60 eurospour le module“experts“.

Après une première partiethéorique, les cours sontsystématiquement complétésde travaux pratiquescommentés par le prof(en haut à droite).

TESTE POUR VOUS 28.qxd:Une journee avec 12 26/02/10 16:44 Page 63

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une expoHAUT EN DENTELLESA Caudry, dans le Cambré-sis, le musée de la dentelleprésente une très belle col-lection de robes de hautecouture, sorties de l’imagi-nation de créateurs. Entrezdans l’univers luxueux dela mode contemporaine etredécouvrez un siècle decréation dentellière.“Rêves de dentelle,Dentelles de rêve”,place des Mantillesà Caudry. 3 euros,jusqu’au 22 janvier2011.

www.museedentellecaudry.fr

[PERSO]

PAR GAËTANEDELJURIE

64 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

« J'adore ce restaurant situé dans le quartier del'Epeule. Son cadre ? Une ancienne usine depièces pour les métiers à tisser ! Dans l'assiette,on n'est jamais non plus au bout de nos surprises. Magret de canard rôti au mielde lavande en plat, nems de chocolat en dessert, la carte propose une cuisineinventive, mêlant grands classiques français et cuisine du monde. »La Fonderie, 100 Bd Montesquieu à Roubaix. www.fonderie-roubaix.com

le restoPRÉFÉRÉ DE RÉGIS CAUCHE,PRÉSIDENT DU CLUB LOGISTIQUE59-62 ET MAIRE DE CROIX

POUR FAIRE L’AUTRUCHEA Ghyvelde, près de Dunkerque, une fermepédagogique s’est spécialisée dans l’éle-vage d’autruches ! Vous saurez tout sur leplus grand des oiseaux coureurs, originaired’Afrique. Vous pourrez aussi découvrird’autres animaux tout aussi exotiques,comme le kangourou, le lama, l’émeu...Le Camélus, 211 route d’Uxem à Ghyvelde.4 euros. www.le-camelus.com

LE LIVRE DU FUTURPOINTE À L’ORIZON

Orizon est la dernière liseuse dufrançais Bookeen. Ce livre élec-tronique ultrafin à écran tactilepourra se connecter à la fois enWifi, en Bluetooth ou par USB. Ilsera ainsi possible de téléchargerprès de 20 000 titres payants maisaussi de profiter de l’offre gratuitede Google Books.Orizon de Bookeen, 225 grammes,15,26 cm x 19 cm x 0,76 cm, 2 Go de mémoire.Environ 175 euros.

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Une cure de chocolat sans grossir ? C’estpossible grâce aux massages concoctéspar Quintessence à Lambersart. L’institutpropose plusieurs soins à base de cacao :le modelage à l’huile chocolatée contrele stress, le soin revitalisant au chocolatpour un coup d’éclat.Quintessence, 68, rue Auguste Bonteà Lambersart. 03 20 93 83 99.www.institut-quintessence.com

un lieu zenDES MASSAGES À CROQUER

LA FONDERIE

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le site webPRÉFÉRÉ DE JULIEN LEMARCHAND,

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Dans les années 60, une bandede potes s’amuse de chansonspaillardes en ch’ti. Francis Dela-bre retrace avec malice cetteformidable épopée, autour deRaoul de Godewarsvelde et deJean Yanne. Dire que leur pre-mier 45 tours était parti d’uneblague…Capenoules !, de FrancisDelabre, 256 pages, éditionsLa Contre Allée, 18,50 euros.

BANDE DE CAPENOULES !

un livre

Mars est la dernière ligne droite pour dé-filer déguisés et chahuter ensemble dansles rues, se retrouver aux bals la nuit etterminer au petit matin par une soupe àl’oignon dans un bistrot ou une “chapelle”(chez l’habitant) pour les habitués !En mars : le 5 à Bierne,le 6 à Leffrinckoucke et à Dunkerque,le 7 à Bergues, le 13 à Wormhoutet à Leffrinckoucke, le 20 à Bray-Dunes,le 26 à Bourbourg, le 27 à Ghyvelde,le 28 à Pitgam.

SUR UN AIR DE CARNAVAL

une balade

« Ce site est une mined'idées astucieuses. J'y aiouvert une “Boîte à Dîners",une sorte de réseau socialautour des repas que j'ai or-ganisés à la maison. Le slo-gan ? “N'invitez pas n'im-porte qui, n'importecomment". Ce site me per-

met aussi à coup sûr detrouver des idées de re-cettes et de décorationstoujours originales. »WWW.MABOITEADIN

ERS.COM

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