Gesprch zur Sendung "Jean-Paul Sartre - "Huis Clos"" Sendereihe: Franzsische Literatur Stammnummer: 4684444

Planet Schule 2011

Entretien avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir

Jean-Paul Sartre:

Je pense effectivement que jai commence aller au rel par les mots. Cest--dire, si

vous voulez, que la lecture a jou un rle trs important pour moi - et que jai cru

pendant, oh! trente ans peu prs, quun livre vous donnait une sorte de vrit - difficile

saisir, mme mtaphysique - vous livrait des secrets sur les choses.

Simone de Beauvoir:

Il y avait toujours ensemble, Maheu, Nizan et Sartre. Et alors parmi les sorbonnards on

parlait deux en disant que ctaient des hommes terribles, qui manquaient de sympathie

lgard des choses, qui manquaient dme. Et en particulier le plus terrible ctait

Sartre, disait-on, parce quon le considrait comme un coureur, un ivrogne et un trs

mchant homme.

Jean-Paul Sartre:

A ce moment-l, il est certain que a a t le dbut de lengagement. Mais il tait surtout

moral, et javais des ides trs naves. Je pensais quil suffisait de crer plusieurs un

groupe de rsistance aux nazis qui nous occupaient pour que a se dveloppe, que a

devienne immdiatement un raz de mare, et nous nenvisagions donc pas ce groupe de

rsistance enfin moi je nenvisageais pas comme un parmi cent, ce quil tait, mais je

lenvisageais comme quelque chose qui allait faire natre un vrai mouvement de

rsistance, un mouvement populaire de rsistance. Seulement a ne sest pas pass

comme a et notre mouvement a t dtruit.