a

Entretien : Jean Philippe ATSE,Directeur C6n6ral de Ahwa Capital Limited

de professionnels aguerris qui militent pour uneAfrique d6veloppee aux c6t6s de ses partenairesasiatiques.

Adama Paris au centre lors de le BFW Paris

ean Philippe ATSE, titulaire d'un MBA& d'un Msc, est le Fondateur de AkwaCapital Limited et le Directeur Generalde Akwa - C.l. ll s'attdle d faire en sorteque /es Tigres Asiatigues travaillentavec tes Etephants d'Afrique.

Mr. AISE esf bien atypique. ll aura travaille enCote d'lvoire, au Texas, et en Chine. Marie e unefrds elegante Chino6e, sa premidre fille parle leCantonais, le Mandarin, l'Anglais et le Franqa,s.D'abord petrolier, puis banquier, il a ete au c@urde la finance de Hong Kong avant de crderAkwa Capital Limited. Son ambition : crder deschampions lvoiriens et Africains. Ses atouts : unepartaib conna,ssance du terrain Ouest Africain etde l'Asie avec des experiences multiculturel/es.Jean Philippe esf aussi un federateur. ll fondeAfricAsia Professio nal Network en 2013, un rdseau

Pouvez-vous vous pr6senter ?

lvoiro-Frangais, ne en COte d'lvoire, je fais partie

de cette diaspora determinee a contribuer au

developpement de l'Afrique et de Ia Cote d'lvoireen particulier. J'ai, pour ce faire, cree Akwa Capitaldepuis Septembre 2013. Akwa, dont le nom est derivede Akwaba, est une interface unique entre l'Asieet l'Afrique. Base a Hong Kong, Akwa demarche,au travers de partenariats, des investisseursstrategiques et prives. Notre objectif : mettre en place

les futurs champions Africains et jeter les bases d'un

Africains. Cela passe par la creation d'entrepriseset un soutien a Ia fois aux PME et aux entreprisesd'envergure.Dans ce cadre, nous deployons des effortsconsiderables pour structurer des projets

susceptibles d'interesser la Diaspora en Asie. AkwaCapital touche aussi a des fonds et des societesasiatiques capables de financer plusieurs centainesde millions de dollar, en appui, par exemple, a desprojets dans l' infrastructure.

Qu'est-ce qui a motiv6 votre installation a HongKong ?

C'est en 2005 que la Societe Generale me propose derejoindre leur pole Banque d'lnvestissement a HongKong. Le but etait alors de soutenir le developpementde leur clientele petrole et gaz dans la region. Lorsquej'atterris dans la megalopole Chinoise, je croyaisque ce serait le temps d'un contrat. La finance me

fascinait certes mais j'avais dit oui par pure curiositeet aussi parce que j'aime les challenges. A I'epoque,je me disais deja que I'Asie s'imposerait comme lanouvelle puissance 6conomique mondiale. Dix ans

apres, je peux sans aucun doute affirmer que j'aiete happe par le dynamisme d'une ville qui n'arr6tejamais de travailler. Il faut savoir qu'il y'a encorequelques decennies, Hong Kong etait un marecageinfeste de triades hors la loi. Cette histoire me

rappelle constamment, que malgre les soubresautsde l'histoire, le developpement est a porte de main.

lci, tout est propice aux reseaux d'affaires, a la prise

de risques et la competition vousforce a vous reinventer sansCESSE.

Hong Kong m'offre alors uneexpenencefrenetique.

professionnelleEn banque

d'investissement , j'ai appristoutes les bases du financementdes entreprises. Frappe de plein

fouet par Ia crise financiere de2008, Ia plus grave que le mondeait connue, j' apprends tout oupresque sur le fonctionnementdes banques internationales.Au sortir de mon MBA, j'ai la

encore l'opportunite de dirigerune equrpe en charge de monterla strategie de lancement d'unebourse regionale. Cela m'apprendtout sur les arcades des placesboursieres internationales malsaussi et surtout je prends desgalons en terme de gestiond'hommes et d'entreprise. C'estfort de cette experience et d'unreseau d'affaires dans les milieuxfinanciers que je cree AkwaCapital. L initiative est tres bienaccueillie, puisque Hong Konga pour vocation d'6tre la plateforme internationale d'une Chineet d'une Asre qui exportent leursproduits, leurs services et de plus

en plus des capitaux en directionde I'Afrique.

Comment inviter lesinvestisseurs chinois ethongkongais a investir en c6ted'ivoire ?

ll y a avant tout un gros effort depromotion de la Cote d'lvoire aconduire. De maniere generale,I'Afrique de l'Ouest, a part Ie

Nigeria et !e Ghana, est tres peuconnue en Asie. Uinvestisseurdoit donc 6tre eduqu6 et interesseaux perspectives qu'offre notreregion.A I'echelle du projet, arnvera la signature d'accordsd'investissements requiert 3

,

a

etapes. En amont, il faut s6lectionner et structurerdes projets a fort potentiel. Deuxidmement, il fautaller a Ia rencontre de ces investisseurs afin deIes interesser aux projets selectionnes. Enfin, il estprimordial de maintenir un dialogue dont le but est depasser a une phase de negociation active jusqu'a lamise en place effective d'un partenariat.

Une problematique que nous retrouvons souvent,est que les equipes peinent a demontrer qu'ellessont a m6me de conduire le projet. Par exemple,leur offre est peu ou pas structuree, elle ne tient pas

compte des rlalites du marche et surtout du faitque l'investisseur a le choix parmi des dizaines deprojets. II est donc primordial de mettre en place etde promouvoir une offre d'investissement attractivedont le libell6 est a la hauteur de ce que l'investisseuren Asie cOtoie au jour Ie jour.

A ce titre, Akwa Capital offre, a compter denovembre 2014, une formation pratique faite par

des professionnels sur Ia base de leur experience.On y passera au crible, des exemples de reussite etd'echecs en terme de partenariat, de commerce, et

d' investissement. Cette formation sera accompagneede visites sur le terrain a Hong Kong et en Chine etpermettra aux entreprises lvoiriennes de s'armer faceau march6 de l'Asie.

Enfin, il faut savoir que l'Asie est Ie theAtre d'unecompetition intense pour Ia recherche de fonds :

Les Europeens, les Russes, Ies Americains et deplus en plus d'Africains viennent solliciter l'appui desgroupes Chinois, Malais, Cor6ens etc.Nous n'avons donc d'autres choix que d'aller nousaussi a la rencontre de ces investisseurs armesde projets bien structures. Je terminerai en disantqu'en Asie, tout est question de relationnel :uninvestisseur Chinois ou Malais qui ne vous connaitpas a tres peu de chances de s'engager d vos cOtes.

D'ou I'importance d'6tre introduit par des structureslocales qui pourront vous renseigner sur la situationdu marche et qui apporteront une vraie valeur ajouteeaux echanges.

Selon vous, quels r6sultats peut-on attendre du3dme forum Africa lnvestment Summit qui setiendra les 13 et 14 novembre a Hong Kong ?La deuxieme edition a confirme un attrait grandissantdes investisseurs pour une Afrique qu'ils connaissentpeu ou pas. Ce forum-ci devrait attirer encore plus

de fonds prives et d'entreprises soucieuses de se

developper en Afrique. La 3eme edition representeune belle opportunite d'aller a la rencontre

d'investisseurs d la recherche de projets dans l'agro-business, les infrastructures, et l'6nergie.A noter que pour la premiere fois, la Cote d'lvoire y

sera officiellement repr6sent6e ; notamment par SonExcellence Patrick Achi, Ministre des InfrastructuresEconomiques. Ceci est une excellente initiative quipermettra entre autre de positionner notre pays

comme une destination pour des investissementsprives. Akwa Capital sera aux cOtes de ces autorit6set mettra tout en @uvre pour rendre leur s6jour desplus productifs.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneursivoiriens qui veulent r6ussir i l'international ?

Une entreprise Iocale s'exporte d'autant plus

facilement qu'elle d6montre qu'elle a acquis desfondations solides sur son propre march6. Une fois

bien etablie dans son secteur d'activite, l'entreprisese met a grandir et sonde alors les marches

d'apprivoisement et/ou d'export.

LEurope reste un marche important pour l'Afrique,mais !'Asie joue un rOle croissant dans les echanges.La Chine en particulier est en mesure d'acheter toutou presque - vice versa, elle fabrique avec Taiwan etla Coree tout ou presque. Ne pas avoir de vision surces march6s est donc une erreur strategique.Je recommanderai dans tous les cas de tisser despartenariats avec des professionnels aguerris auxmarch6s dans lesquels l'entrepreneur souhaites'6tablir. Cela a un co0t, certes, mais l'investissementen conseil devient rapidement rentable puisqu'ilpermet d'eviter des erreurs et qu'il facilite le suivi decontacts.Enfin, nos entrepreneurs doivent 6tre plus confiants.Aucun entrepreneur n'est parfait lorsqu'il demarreson projet. Par contre, I'attitude, la u niaque >, le desirde se former font toute !a difference. Un investisseurinvestit dans des hommes qui conduisent un projetqui lui plait, pas tant dans le projet en lui mOme.

Ainsi, Ur bon projet conduit par une equipe serieuseet dynamique finit toujours par trouver un boninvestisseur qui Iui apportera du capital, des contactset des conseils.

Akwa Capital : www.akwacapital.com

Entretien rdalise par Francis Bourdin