3
Lettres à la rédaction 907 Remerciements La réalisation de cette surveillance ne saurait se concevoir sans la collaboration active des médecins et infirmiers des services médicaux d’unités, des biologistes et des person- nels des départements d’épidémiologie et de santé publique du service de santé des armées. Références [1] Lesens O, Haus-Cheymol R, Dubrous P, Verret C, Spiegel A, Bonnet R, et al. Methicillin-susceptible, doxycycline- resistant Staphylococcus aureus, Côte d’Ivoire. Emerg Infect Dis 2007;13:488—90. [2] CNR Staphylocoque. Rapport d’activité scientifique et tech- nique de 2006. http://nte-serveur.univ-lyon1.fr/hcl2004/ CNR staphylocoques/ (consulté le 25 mai 2009). [3] R Development Core Team. R: A Language and Environment for Statistical Computing. R Foundation for Statistical Computing, Vienna, Austria; 2008. ISBN 3-900051-07-0, URL: http://www.R- project.org/ (consulté le 25 octobre 2008). [4] Freedman D, Weld L, Kozarsky P, Fisk T, Robins R, von Son- nenburg F, et al. Spectrum of disease and relation to place of exposure among ill returned travelers. N Engl J Med 2006;354: 119—30. [5] Caumes E, Carriere J, Guermonprez G, Bricaire F, Danis M, Gentilini M. Dermatoses associated with travel to tropical coun- tries: a prospective study of the diagnosis and management of 269 patients presenting to a tropical disease unit. Clin Infect Dis 1995;20:542—8. [6] Hochedez P, Canestri A, Lecso M, Valin N, Bricaire F, Caumes E. Skin and soft tissue infections in returning travelers. Am J Trop Med Hyg 2009;80:431—4. [7] Lina G, Piémont Y, Godail-Gamot F, Bes M, Peter MO, Gauduchon V, et al. Involvement of Panton-Valentine leukocidin-producing Staphylococcus aureus in primary skin infections and pneumo- nia. Clin Infect Dis 1999;29:1128—32. [8] Yamasaki O, Kaneko J, Morizane S, Akiyama H, Arata J, Narita S, et al. The association between Staphylococcus aureus strains carrying Panton-Valentine leukocidin genes and the deve- lopment of deep-seated follicular infection. Clin Infect Dis 2005;40:381—5. G. Texier a,, V. Pommier de Santi a , O. Romand a , J.-J. Morand b , J.-L. Koeck c , C. Verret d , R. Haus-Cheymol d , R. Migliani d a Département d’épidémiologie et santé publique, institut de médecine tropicale du service de santé des armées, parc du Pharo, BP 46, 13998 Marseille, France b Service de dermatologie, hôpital d’instruction des armées Laveran, 13998 Marseille, France c Service de biologie, hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué, 33140 Bordeaux, France d Département d’épidémiologie et de santé publique, école du Val-de-Grâce, 94163 Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Texier). Rec ¸u le 19 d´ ecembre 2008 ; accepté le 30 juin 2009 Disponible sur Internet le 10 novembre 2009 doi:10.1016/j.annder.2009.10.006 Épidémiologie de la pemphigoïde bulleuse en Guadeloupe Epidemiology of bullous pemphigoid in Guadeloupe (French West Indies) La pemphigoïde bulleuse (PB) est la plus fréquente des der- matoses bulleuses auto-immunes [1,2]. Son incidence, qui a quadruplé ces dix dernières années, a récemment été éva- luée à 29 cas par million d’habitants et par an dans deux régions franc ¸aises et à 43 cas par million d’habitants et par an en Angleterre [3,4]. La maladie touche avec prédilec- tion les sujets âgés de plus de 75 ans, avec un âge moyen variant entre 77 et 82 ans selon les dernières études euro- péennes [3—9]. La plupart des patients atteints de PB sont en mauvais état général et souffrent d’affections neurolo- giques responsables d’un état grabataire ou de cardiopathies [5,6,10]. Il n’existe aucune donnée épidémiologique sur la PB aux Antilles franc ¸aises. Le but de ce travail était de décrire les caractéristiques épidémiologiques des patients atteints de PB dans un département d’Outre-mer, la Gua- deloupe. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la population de la Guadeloupe (département 97.1) était estimée à 405 500 habitants au 1 er janvier 2008. Malades et méthode Tous les cas incidents de PB diagnostiqués dans le départe- ment 97.1 par les dermatologues de l’association locale de formation médicale continue (FMC), comprenant sept méde- cins libéraux et un hospitalier, ont été inclus entre le 1 er mai 2006 et le 1 er février 2009. Les critères d’inclusion étaient les critères cliniques, histologiques et immunologiques vali- dés par le groupe d’étude des dermatoses bulleuses de la Société franc ¸aise de dermatologie : présence d’au moins trois des quatre signes cliniques suivants : âge supérieur à 70 ans, absence d’atteinte muqueuse, absence d’atteinte préférentielle de la tête, du cou et de la moitié supérieure du tronc, absence de cicatrice atrophique ; présence d’une bulle sous-épidermique ou d’un aspect compatible avec une PB à l’examen histologique d’une biopsie cutanée ; présence de dépôts linéaires d’IgG et/ou de C3 le long de la jonction dermo-épidermique en immunofluorescence directe [11]. Un test de qualité a été réalisé en confrontant la liste des patients inclus et la liste des PB diagnostiquées par les trois laboratoires d’anatomopathologie de l’île, aucun dermato- logue de l’association n’adressant ses biopsies en dehors du département. Pour chaque patient, les données suivantes ont été recueillies : âge, sexe, phototype, date du diagnostic de PB, nombre moyen de nouvelles bulles par jour, siège des bulles, éventuelle pathologie neurologique associée, indice de Karnofsky (échelle simple allant de 0 à 100 %, permettant d’évaluer le degré d’autonomie des malades). La recherche

Épidémiologie de la pemphigoïde bulleuse en Guadeloupe

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recueillies : âge, sexe, phototype, date du diagnostic dePB, nombre moyen de nouvelles bulles par jour, siège des

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Remerciements

La réalisation de cette surveillance ne saurait se concevoirsans la collaboration active des médecins et infirmiers desservices médicaux d’unités, des biologistes et des person-nels des départements d’épidémiologie et de santé publiquedu service de santé des armées.

Références

[1] Lesens O, Haus-Cheymol R, Dubrous P, Verret C, SpiegelA, Bonnet R, et al. Methicillin-susceptible, doxycycline-resistant Staphylococcus aureus, Côte d’Ivoire. Emerg Infect Dis2007;13:488—90.

[2] CNR Staphylocoque. Rapport d’activité scientifique et tech-nique de 2006. http://nte-serveur.univ-lyon1.fr/hcl2004/CNR staphylocoques/ (consulté le 25 mai 2009).

[3] R Development Core Team. R: A Language and Environment forStatistical Computing. R Foundation for Statistical Computing,Vienna, Austria; 2008. ISBN 3-900051-07-0, URL: http://www.R-project.org/ (consulté le 25 octobre 2008).

[4] Freedman D, Weld L, Kozarsky P, Fisk T, Robins R, von Son-nenburg F, et al. Spectrum of disease and relation to place ofexposure among ill returned travelers. N Engl J Med 2006;354:119—30.

[5] Caumes E, Carriere J, Guermonprez G, Bricaire F, Danis M,Gentilini M. Dermatoses associated with travel to tropical coun-tries: a prospective study of the diagnosis and management of269 patients presenting to a tropical disease unit. Clin Infect Dis1995;20:542—8.

[6] Hochedez P, Canestri A, Lecso M, Valin N, Bricaire F, Caumes E.Skin and soft tissue infections in returning travelers. Am J TropMed Hyg 2009;80:431—4.

[7] Lina G, Piémont Y, Godail-Gamot F, Bes M, Peter MO, GauduchonV, et al. Involvement of Panton-Valentine leukocidin-producingStaphylococcus aureus in primary skin infections and pneumo-nia. Clin Infect Dis 1999;29:1128—32.

[8] Yamasaki O, Kaneko J, Morizane S, Akiyama H, Arata J,Narita S, et al. The association between Staphylococcus aureusstrains carrying Panton-Valentine leukocidin genes and the deve-lopment of deep-seated follicular infection. Clin Infect Dis2005;40:381—5.

G. Texiera,∗, V. Pommier de Santi a,O. Romanda, J.-J. Morandb, J.-L. Koeckc,

C. Verretd, R. Haus-Cheymold, R. Miglianid

a Département d’épidémiologie et santé publique,institut de médecine tropicale du service de santé

des armées, parc du Pharo, BP 46, 13998Marseille, France

b Service de dermatologie, hôpital d’instructiondes armées Laveran, 13998 Marseille, France

c Service de biologie, hôpital d’instruction desarmées Robert-Picqué, 33140 Bordeaux, France

d Département d’épidémiologie et de santépublique, école du Val-de-Grâce, 94163 Paris,

France

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Texier).

Recu le 19 decembre 2008 ;accepté le 30 juin 2009

Disponible sur Internet le 10 novembre 2009

doi:10.1016/j.annder.2009.10.006

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907

pidémiologie de la pemphigoïde bulleusen Guadeloupe

pidemiology of bullous pemphigoid in GuadeloupeFrench West Indies)

a pemphigoïde bulleuse (PB) est la plus fréquente des der-atoses bulleuses auto-immunes [1,2]. Son incidence, qui auadruplé ces dix dernières années, a récemment été éva-uée à 29 cas par million d’habitants et par an dans deuxégions francaises et à 43 cas par million d’habitants et parn en Angleterre [3,4]. La maladie touche avec prédilec-ion les sujets âgés de plus de 75 ans, avec un âge moyenariant entre 77 et 82 ans selon les dernières études euro-éennes [3—9]. La plupart des patients atteints de PB sontn mauvais état général et souffrent d’affections neurolo-iques responsables d’un état grabataire ou de cardiopathies5,6,10]. Il n’existe aucune donnée épidémiologique sur laB aux Antilles francaises. Le but de ce travail était deécrire les caractéristiques épidémiologiques des patientstteints de PB dans un département d’Outre-mer, la Gua-eloupe. Selon l’Institut national de la statistique et destudes économiques (Insee), la population de la Guadeloupedépartement 97.1) était estimée à 405 500 habitants au 1er

anvier 2008.

alades et méthode

ous les cas incidents de PB diagnostiqués dans le départe-ent 97.1 par les dermatologues de l’association locale de

ormation médicale continue (FMC), comprenant sept méde-ins libéraux et un hospitalier, ont été inclus entre le 1er mai006 et le 1er février 2009. Les critères d’inclusion étaientes critères cliniques, histologiques et immunologiques vali-és par le groupe d’étude des dermatoses bulleuses de laociété francaise de dermatologie :

présence d’au moins trois des quatre signes cliniquessuivants : âge supérieur à 70 ans, absence d’atteintemuqueuse, absence d’atteinte préférentielle de la tête,du cou et de la moitié supérieure du tronc, absence decicatrice atrophique ;présence d’une bulle sous-épidermique ou d’un aspectcompatible avec une PB à l’examen histologique d’unebiopsie cutanée ;présence de dépôts linéaires d’IgG et/ou de C3 le long dela jonction dermo-épidermique en immunofluorescencedirecte [11].

Un test de qualité a été réalisé en confrontant la liste desatients inclus et la liste des PB diagnostiquées par les troisaboratoires d’anatomopathologie de l’île, aucun dermato-ogue de l’association n’adressant ses biopsies en dehors duépartement.

Pour chaque patient, les données suivantes ont été

ulles, éventuelle pathologie neurologique associée, indicee Karnofsky (échelle simple allant de 0 à 100 %, permettant’évaluer le degré d’autonomie des malades). La recherche

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’anticorps anti-BPAG1 et BPAG2 par test Elisa a été réa-isée uniquement pour les patients hospitalisés au centreospitalo-universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre ou suivis enmbulatoire mais pouvant se rendre au CHU pour le pré-èvement sanguin. Les patients inclus pendant la premièrennée de l’étude ont été suivis pendant au moins 12 mois. Àa date de point, des nouvelles de tous les patients ont étérises par appel téléphonique ou en consultation.

ésultats

ingt-six cas de PB ont été répertoriés pendant la périodee l’étude, soit une incidence de 23,3 cas par million’habitants et par an. Quatre-vingt-douze pour cent desatients (24 sur 26) étaient d’origine antillaise et avaientn phototype V ou VI, selon la classification de Fitzpatrick.’âge moyen était de 86,3 ± 8,5 ans (66 à 101). Quatre-vingt-uatre pour cent des patients (22 sur 26) avaient plus de0 ans, dont deux avaient plus de 100 ans. Les femmestaient deux fois plus souvent atteintes que les hommes.

La majorité des patients (15 sur 26 = 58 %) avaient 11 à0 nouvelles bulles par jour. Vingt-sept pour cent desatients (sept sur 26) avaient une forme clinique profuse,vec 50 à 100 nouvelles bulles par jour. Quatre patients15 %) avaient une forme de PB paucibulleuse, définie paroins de dix nouvelles bulles par jour. Aucun patient n’avait’atteinte muqueuse. Dans tous les cas, des bulles étaientrésentes sur les quatre membres ou la moitié inférieure duorps ; le visage était atteint dans quatre sur 26 cas (15 %).eule une patiente présentait une forme clinique atypique,’aspect eczématiforme.

L’indice de Karnofsky moyen était de 71,2 ± 26,6 %.ne pathologie neurologique associée à la PB était notéehez 35 % des patients (neuf sur 26). Il s’agissait d’unccident vasculaire cérébral (AVC) pour 89 % d’entre euxhuit sur neuf). Les patients souffrant d’une affectioneurologique avaient un indice de Karnofsky moyen de0 ± 26,0 %.

La recherche d’anticorps anti-BPAG1 et anti-BPAG2 parests Elisa a pu être réalisée chez 15 sur 26 (58 %) patients.lle était positive dans tous les cas sauf un, qui avait étérélevé à distance de la rémission clinique. Une inversion derofil sérologique, avec un taux d’anticorps anti-BPAG2 d’auoins 50 % inférieur au taux d’anticorps anti-BPAG1, était

otée dans 53 % des cas (huit sur 15).Tous les patients ont été traités selon le schéma de

orticothérapie locale allégée consistant en une applica-ion initiale quotidienne de propionate de clobétasol crèmeDermoval®), de dix à 30 g selon l’étendue de la PB, suivie’une décroissance sur quatre mois débutée 15 jours aprèsvoir obtenu le contrôle de la maladie [8]. La majorité desatients (81 %) ont été hospitalisés. Cinq ont été totalementris en charge en ambulatoire par deux des dermatologuese l’association. Ils présentaient une PB d’intensité faiblemodérée (une à 30 nouvelles bulles par jour) et étaient

oit en parfait état général soit, à l’opposé, en trop mau-ais état général pour se déplacer. À la date de point, cinq

atients étaient décédés (21 %), dont quatre (15 %) pendanta première année de suivi et un à distance de la dernièreonsultation. La cause du décès a été déterminée dans troisas : choc septique, troubles du rythme sans cardiopathieréexistante et cancer du côlon.

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Lettres à la rédaction

iscussion

ette étude est la première étude épidémiologique sur la PBéalisée dans un département des Antilles francaises. Elleemble représentative malgré la petite taille de l’effectif,ar les données sur l’âge, le sexe, la présentation cliniquee la maladie et le taux de survie globale sont conformesux données de la littérature.

L’incidence de la PB en Guadeloupe est estimée à 23,3 casar million d’habitants et par an (IC 95 % : 15,2—34,2). Ceésultat se rapproche des chiffres rapportés dans une étudeécente concernant deux régions de la France métropo-itaine : la Haute Normandie (29,7) et le Limousin (26,4)3]. Il est, en revanche, trois fois plus élevé que le résul-at calculé en 1995 à partir des services universitaires deermatologie de trois régions francaises [1]. Cette aug-entation s’explique en grande partie par une meilleure

onnaissance de la maladie et notamment de ses formes cli-iques précoces ou atypiques et par une amélioration desutils diagnostiques de routine. Comme en France métropo-itaine, l’hypothèse du vieillissement de la population peutgalement être invoquée car, bien que jeune (37 % de sujetse moins de 25 ans), la population générale de Guadeloupevu augmenter de 66 % l’effectif des personnes âgées de

5 ans ou plus entre 1990 et 2006.La PB semble présenter plusieurs particularités dans la

opulation guadeloupéenne. Les malades ont un âge moyenlus élevé (86,3 ± 8,5 ans) que dans les études européen-es récentes (de 75 ± 12 ans à 81 ± 9 ans) [5—9]. Cela neeut pas être attribué à l’âge moyen de la population géné-ale en Guadeloupe, puisque ce dernier est très inférieurcelui de la France métropolitaine (34 ans versus 40 ans).

n Guadeloupe, la forme clinique de PB la plus fréquente’est pas la forme paucibulleuse, comme dans une étuderancaise récente [3], mais la forme modérée, avec dix

30 nouvelles bulles par jour. Comparativement aux don-ées récentes de la France métropolitaine, on retrouve enuadeloupe la même fréquence de maladies neurologiquesssociées à la PB (35 %) [10], mais leur nature semble diffé-ente. En effet, il ne s’agit pas d’affections neurologiquesonduisant à un état grabataire, comme en atteste le seulas de démence retrouvé dans notre série, mais le plus sou-ent des accidents vasculaires cérébraux déterminant deséquelles physiques modérées. Enfin, la principale carac-éristique de la PB dans la population guadeloupéenne estn degré d’autonomie remarquablement conservé, commen atteste l’indice de Karnofsky moyen de 71,2 ± 26,6 %. Ceésultat est pertinent car il correspond cliniquement à desatients souvent très âgés, en bon état général, handicapésans un tiers des cas par une séquelle modérée d’AVC. Uneelle situation évoque plus la description nord-américainees patients atteints de PB que celle des études francaisesécentes [12,13]. L’hypothèse d’un lien avec la proximitééographique de la Guadeloupe et des États-Unis pourraittre ici à considérer.

Sur le plan immunologique, l’inversion de profil sérolo-ique de la majorité des patients testés par rapport aux

onnées habituelles est corroborée par une localisation trèsréquente des bulles aux quatre membres et une atteinteare de l’extrémité céphalique, comme rapportée dans’étude de Gary et al. [14]. Ces résultats doivent toutefoistre confirmés sur un échantillon de sérums plus important.
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Lettres à la rédaction

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références

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N. Cordela,∗,b, M. Renierb, A. Samynb, C.Fauvelb, E. Hope-Rappa, D. Gilbertc, la

Société de dermatologie de la Guadeloupe

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a UF de dermatologie et médecine interne, CHU dePointe-à-Pitre, 97159 Pointe-à-Pitre cedex,

Guadeloupeb Société de dermatologie de la Guadeloupe, CHU

de Pointe-à-Pitre, 97159 Pointe-à-Pitre cedex,Guadeloupe

c Laboratoire d’immunopathologie, faculté demédecine-pharmacie, 76183 Rouen cedex 1,

France

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail :

[email protected] (N. Cordel).

Recu le 26 fevrier 2009 ;accepté le 18 septembre 2009

Disponible sur Internet le 8 novembre 2009

oi:10.1016/j.annder.2009.10.182

elures en milieu militaire :tude en fonction du phototype

phototype-based study of frostbite in the Frenchrmed forces

es gelures, lésions localisées résultant d’une atteinte tis-ulaire faisant suite à une exposition prolongée au froid,emeurent relativement rares en milieu militaire grâce àes mesures préventives. Elles faisaient l’objet d’un rapportpidémiologique systématique dans les armées francaisesusqu’en 2005, et font toujours l’objet d’une déclarationar fiche dans les forces. La forte proportion de sujets géné-iquement pigmentés parmi les militaires hospitalisés pourelures après un séjour en altitude a conduit à la recherchee facteurs de risque.

atients et méthodes

ette étude transversale rétrospective a concerné deuxéries de patients. La première était constituée de 17 sujetsospitalisés pour gelures à l’hôpital d’instruction desrmées (HIA) Laveran entre 2002 et 2006. La secondetait composée de 18 sujets non hospitalisés victimes deelures en 2006 au cours du stage d’aguerrissement à laontagne au centre d’instruction et d’entraînement au

ombat en montagne (CIECM de Barcelonnette). Pour leseux séries, les phototypes, le stade clinique et les facteurse risque de gelures (cryoglobulinémie, drépanocytose)nt été recueillis. Pour la série du CIECM, le questionnaireomportait également des données sur les conditionsnvironnementales généralement non spécifiées dans lesossiers des patients hospitalisés. Les données ont éténalysées grâce au logiciel Épi-Info©, après attribution d’unuméro d’anonymat. Par ailleurs, afin de tester l’hypothèsee sur-représentation des phototypes foncés, les médecinses unités concernées ont également fait parvenir des pho-

ographies en couleur anonymes permettant de déterminera répartition des phototypes au sein de leurs régiments.

Les phototypes ont été répartis en six catégories clas-iques selon la couleur des cheveux, la carnation, le nombree taches de rousseur, la propension aux coups de soleil et la