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Epidémiologie du risque et vigilance sanitaire
Antoine Flahault
Hôpital Tenon - UPMC - INSERM U707, Paris
la tolérance au cours des essais cliniques...
effectifs de l’ordre de 3 000 à 5 000 patients connaissance des risques fréquents et immédiats nécessaire (signal “blanc”) mais insuffisant
donner l’alerte
à partir de publications de cas à partir d’un système de recueil d’information
– recueil dépendant de l’exposition» pharmacovigilance, hémovigilance, matério-vigilance
– recueil indépendant de l’exposition» registres de décès, registres de morbidité (cancer, pmsi),
déclaration obligatoire des maladies transmissibles, réseaux sentinelles
évaluer le lien de causalité : l’objectif impossible !
approche diagnostique : l’imputation approche épidémiologique :
– cohorte» essai clinique» cohortes d’observation, cohortes historiques
– cas-témoins– approches dérivées
» cas-témoins emboîtées» cas-cohorte» séries de cas (méthode de Farrington)
le signal est validé :comment quantifier son ampleur ?
estimer la fréquence de survenue– incidence, prévalence
étudier la force de l’association– risque relatif, odds-ratio
évaluer son impact en terme de santé publique– risque en excès, risque attribuable (danger !)
le risque est reconnu et mesuré :y-a-t-il des facteurs de risque ?
recherche d’association entre un facteur de risque et l’effet indésirable– cohortes– études cas-cohorte– études cas-témoins emboîtées dans la cohorte (ex. :
polytransfusion et inhibiteurs du facteur VIII)
facteurs de risque => restrictions d’utilisation
cible la surveillance
interpréter les résultats
discuter les biais, la confusion, l’interaction combiner l’information disponible
– les méta-analyses– les réunions de consensus– les méthodes Delphi– le concept d’opportunité
la pharmacovigilance
Tableau 1 : comparaison des taux de notification entre 6 pays industrialisés
populationen millions
mise en place d’unsystème de PV
nombre maximal deréactions
indésirables en 1 an
taux maximal deréactions
indésirables/106hbAustralieEtats-UnisFrance*Pays-BasRoyaume-UniSuède
15227
561456
8
19641961
1976/84196319641965
3 71533 31429 000
1 91214 701
2 785
249147518134262335
d’après Griffin et Weber, 1989 (*sauf France, communication personnelle concernant l’année 1993)
Vaccinovigilance (I)
évaluation de la sous-notification entre deux grands systèmes de vaccino-vigilance (CDC et VAERS) :
nb de réact. indésir. notifiées/nb de doses administrées
taux d’incidence de réact. indésir. au cours des essaisd’après Rosenthal S, AJPH, 1995
Vaccinovigilance (II)
réactions CDC VAERSindésirables ensemble public
convulsions (DTP) 42% 24% 36%
convulsions (ROR) 23 37 49
hypotonie (DTP) 4 3 4
rash cutané (ROR)<1 <1 5d’après Rosenthal S, AJPH, 1995
MCJ et hormone de croissance USA, avril 1985 : 3 cas de MCJ après traitement GB, 1986-89 : 1 cas France, 1991: 4 cas; 1992: 18 cas; 07/1996 : 45 cas. cohortes historiques mises en place aux USA (6284
patients traités entre 1963 et 1985, 7 cas) et GB (1980 patients traités entre 1959 et 1985, 6 cas), et en France (1698 patients traités entre 1959 et 1985, 0 cas, mais 10% des patients traités avant 1975)
suspension de l’AMM: – USA,GB,Suède : 1985– France : 1988
Guillain-Barré et vaccin grippal (I)
avril 1976: alerte à la grippe à Fort-Dix aux USA: nouveau virus porcin, voisin de celui de 1918-19
oct-déc 1976 : vaccination de masse (45 millions) + programme de surveillance du risque
fin nov 1976 : premiers cas de SGB rapportés surveillance intensive dans 4 puis 7 états : 1300 cas 16 décembre 1976 : suppression (temporaire puis
définitive) de la campagne de vaccination
4 000 plaintes = 4 milliards de dollars demandés ré-évaluation de tous les cas (Langmuir, CDC)
– quels sont les cas attribuables ?– nécessité d’un dénominateur fiable : combien de
doses délivrées, à quelle date
Guillain-Barré et vaccin grippal (II)
Guillain-Barré et vaccin grippal (III)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12semaines entre la vaccination et le début des signes
après 8 semainesniveau du “bruit de fond”
cas par million
seuls les cas sévères survenus dans un intervalle de 6 à 8 semaines après la vaccination sont possiblement attribuables au vaccin et donc elligibles pour une réparation– entre 211 et 246 devaient remplir ces critères
Guillain-Barré et vaccin grippal (IV)
“épidémie” d’inhibiteurs chez les patients hémophiles A (I)
avant 1960 : espérance de vie < 30 ans 1964 : facteur VIII cryoprécipité du plasma humain
– espérance de vie quasi-normale, mais
– apparition de nouveaux risques : » viraux (VHB, VHC, VHA)» inhibiteurs(Ac anti-VIII), surtout chez les jeunes,peu transfusés
1990 en hollande : facteur VIII pasteurisé– “épidémie” d’inhibiteurs chez des polytransfusés
une étude de cohorte : 20 cas/1000 patient-annéesdurant la période de commercialisation du nouveau facteur VIII
une cohorte historique : 4 cas/1000 patients-annéesdurant la période précédente
=> au total :1. recommandation de tester les inhibiteurs à intervalles
réguliers, particulièrement aux changements thérapeutiques
2. en France, mise en place du suivi national des hémophiles (INSERM, SC4)
“épidémie” d’inhibiteurs chez les patients hémophiles A (II)
la méthode de Farrington pour surveiller la tolérance des vaccins
basée sur des séries de cas constituées indépendamment du statut d’exposition
comparant des périodes post-vaccinales à des périodes témoins
permettant le calcul de risques relatifs aussi puissante que la cohorte et plus puissante que l’enquête cas-témoins
cohorte/cas-témoins/séries de cas
Convulsions après le vaccin ROR
période à risque cohorte cas-témoins série cas
après le vaccin RR IC95% RR IC95% RR IC95%
6-11 jours 1,99 0,6-6,5 2,77 0,3-27 2,02 0,6-6,5
d’après Farrington CP, Am J Epidemiol, 1996
les séries de cas de Farrington
conditions d’utilisation– couverture vaccinale élevée– courtes périodes à risque après la vaccination
Vaccins anti VHB et risque de SEP
Thomas Hanslik, Cécile Viboud et Antoine Flahault
Cohortes, vaccin anti VHB et risques de SEP
ré-évaluation du rapport bénéfices/risques du traitement
des arguments scientifiques– l’évaluation de l’efficacité est peu discutée
» essais cliniques (randomisés)
– l’évaluation des risques est» partielle (tous les risques ? facteurs de risque ?)
» partiale : liée à la perception du risque (médias...)
une décision “politique”– groupes de pression (médias, consommateurs,
industriels), responsabilité pénale, idéologie sécuritaire– décisions internationales (effet dominos)