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Et si on réinventait l'école ? - Chronique d'un prof idéaliste · D’abord, parce que nous sommes une société vieillissante. En 2010, le Québec comptait cinq travailleurs pour

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Du même auteur

Francis l’intrépide, Éditions Pierre Tisseyre, 2014.Francis perdu dans les méandres, Éditions Pierre Tisseyre, 2010.

Projet dirigé par Pierre Cayouette, conseiller littéraireAdjoint à l’édition : Éric St-PierreConception graphique : Nathalie CaronMise en pages : Andréa Joseph [[email protected]]Révision linguistique : Sophie Sainte-MarieEn couverture : © Martine Doyon

Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étageMontréal (Québec) Canada H2Y 2E1Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.

Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Roberge, Jean-FrançoisEt si on réinventait l’école ? : chroniques d’un prof idéaliste(Dossiers et documents)ISBN 978-2-7644-3160-3 (Version imprimée)ISBN 978-2-7644-3161-0 (PDF)ISBN 978-2-7644-3162-7 (ePub)1. Éducation - Québec (Province). 2. Éducation - Finalités - Québec (Province). I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).LA418.Q8R62 2016 370.9714 C2016-940224-X

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2016.quebec-amerique.com

JEAN-FRANÇOIS ROBERGE

Chroniques d’un prof idéaliste

Table des matières

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Chapitre 1 • Le pouvoir d’inspirer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Chapitre 2 • Pour en finir avec la médiocrité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Chapitre 3 • Une capitaine à la barre ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Chapitre 4 • Pour un ordre professionnel des enseignants . . . . . . . . 37

Chapitre 5 • Quand Baudelaire s’en mêle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

Chapitre 6 • Déboulonner les dogmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Chapitre 7 • Les enfants endeuillés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Chapitre 8 • Bâtir des ponts intergénérationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Chapitre 9 • Le parascolaire, pour aimer l’école ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Chapitre 10 • Aller voir ailleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Chapitre 11 • Briser le moule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

Chapitre 12 • Le poids du béton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Chapitre 13 • Les vendredis optionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

Chapitre 14 • Les grandes dérives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Chapitre 15 • Mettre fin au tabou de l’argent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

Chapitre 16 • Le choix d’Étienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

Chapitre 17 • Une nécessaire collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

Chapitre 18 • Notre langue, notre culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

Chapitre 19 • Orienter, accompagner, diplômer ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Chapitre 20 • L’école jusqu’à 18 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Avant-propos

Après 36 ans dans le réseau scolaire – 17 ans comme élève, 17 ans comme enseignant et 2 ans comme porte-parole de ma formation politique en matière d’éducation –, je peux témoigner d’un fait : la presque totalité des enseignants, des directeurs d’école, des professionnels et des administrateurs sont des gens compétents et dévoués. Je peux aussi affirmer que pratiquement tous les parents avec qui j’ai eu le bonheur de faire équipe étaient ouverts et bien intentionnés.

Mais alors, me direz-vous, si tout va si bien, pourquoi vou-loir « réinventer l’école » ?

Parce que nous pouvons faire mieux, beaucoup mieux. Et qu’en matière d’éducation le Québec ne peut se contenter d’ob-tenir la note de passage.

D’abord, parce que nous sommes une société vieillissante. En 2010, le Québec comptait cinq travailleurs pour un retraité. En 2031, ce ratio ne sera plus que de deux pour un. Si ça vous semble loin, dites-vous que ceux qui auront 20 ans en 2031 sont déjà assis dans nos classes de maternelle. Dans ce contexte mar-qué par la rareté, chaque jeune doit être considéré comme un trésor, un joyau à polir.

De plus, je suis convaincu que l’éducation constitue la meil-leure façon de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. C’est en donnant à chacun la chance de s’instruire et en offrant tout le soutien professionnel nécessaire aux enfants ayant des difficultés que nous permettrons à chaque Québécois de développer son plein potentiel, peu importe le profil socioéconomique de ses parents.

Finalement, nous devons pouvoir compter sur un réseau scolaire performant pour relancer notre économie sur de nou-velles bases. Si nous ne parvenons pas à prendre le virage de l’innovation et de la productivité, nous serons condamnés à voir nos derniers sièges sociaux quitter le Québec. Nous redevien-drons des porteurs d’eau, des locataires chez nous.

Nous n’avons pas le luxe d’attendre avant de remettre notre réseau d’éducation sur les rails, parce que la plupart de nos voi-sins immédiats l’ont déjà fait et que l’écart se creuse dangereu-sement entre nos résultats et les leurs en matière de formation, de productivité et de richesse.

La situation du Québec en regard de la littératie est alar-mante. La province apparaît comme l’enfant pauvre de la fédéra-tion canadienne en se classant avant-dernière à ce chapitre. Plus de la moitié de la population québécoise (53 %) a une maîtrise si faible de la lecture qu’elle ne peut pas fonctionner normalement en société. Ces statistiques sont d’autant plus préoccupantes si nous considérons que la langue est au cœur de notre culture et qu’elle fait partie intégrante de notre identité.

Autre symptôme important du malaise scolaire qui nous mine : sept années après avoir quitté l’école primaire, un jeune sur quatre n’a toujours aucun diplôme. Et parmi ceux qui terminent

leurs études secondaires, un sur quatre échoue au test de fran-çais. Au collégial, le tableau n’est guère plus reluisant puisque le taux de diplomation dans les temps prescrits est d’à peine 40 %. Notre taux de fréquentation universitaire est parmi les plus bas des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de déve-loppement économiques). Pour finir, un enseignant sur quatre quitte la profession au cours de ses cinq premières années de pratique.

Devant ces constats navrants, nous ne pouvons rester les bras croisés. Pour obtenir de meilleurs résultats, nous devrons avoir l’audace de changer. Nous n’avons guère le choix, car, comme l’a si bien dit Albert Einstein, « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

Pour que l’exercice soit porteur, il faudra cependant que chacun des groupes impliqués dans le réseau scolaire mette de côté ses intérêts corporatistes pour accorder la priorité à ceux des élèves.

C’est à cette seule condition que nous pourrons trouver ensemble des réponses enthousiasmantes à la question suivante : et si on réinventait l’école ?

Chapitre 1

Le pouvoir d’inspirer

Éveiller chez un autre être humain des rêves au-delà des siens ; induire chez d’autres l’amour de ce que l’on aime ; faire de son présent intérieur leur futur : une triple aventure

à nulle autre pareille.

George Steiner

Après 34 rentrées scolaires, 17 dans la posture de l’élève et autant comme enseignant, je peux témoigner d’un fait in -contestable : chaque rentrée suscite beaucoup d’excitation et de nervosité. Les élèves espèrent que leurs meilleurs amis seront dans la même classe qu’eux, les profs souhaitent avoir une classe d’élèves stimulants, avec des parents qui s’impliquent.

1987

Cette année-là, j’étais plus anxieux que d’habitude. J’avais changé d’école et je ne connaissais personne. Je me suis présenté dans la classe qui m’était assignée pour m’installer le plus dis-crètement possible derrière un pupitre, au fond du local. Un homme nous faisait face, assis à califourchon sur une chaise droite. Les bras appuyés sur le dossier, les yeux fermés, il ne

bougeait pas et restait silencieux. Peu à peu, nous avons été envahis par le mystère. Tous les élèves étaient impressionnés, surtout moi, le petit nouveau. S’était-il endormi ? Quelques-uns ont osé commenter la situation à voix basse, en disant que le prof allait peut-être commencer à parler s’ils se taisaient. J’étais sidéré par la puissance de cet homme qui, sans même pronon-cer un seul mot, avait réussi à obtenir l’attention de toute la classe. Le grand silence qui a fini par s’installer n’était entre-coupé que des longues et profondes respirations de l’intrigant personnage. Le temps s’est arrêté. Il s’est levé lentement et a dit avec solennité : « Je ferai de vous des hommes. » Profitant de l’effet, l’étrange professeur a défilé d’un trait et par cœur toute une série de règles de grammaire pour conclure ainsi : « Je sais que vous ne savez rien de tout ça. Rassurez-vous, je suis là. Ouvrez votre Grevisse, page 132. » J’entends encore le bruisse-ment des pages qui tournaient dans la blancheur de cet inou-bliable moment de grâce.

Très rapidement, nous avons compris que cet homme était plus qu’un prof, c’était un guide. Parce que, lui, nous étions prêts à le suivre. La relation qui s’est formée au fil des jours et des semaines me rappelle le merveilleux film La Société des poètes disparus, sorti en 1989. Le regretté Robin Williams y incarne un professeur de lettres anglaises aux pratiques origi-nales, M. Keating, qui encourage le refus du conformisme, l’épanouissement des personnalités et le goût de la liberté.

La grammaire est une matière difficile, aride, mais M. Simard en profitait pour éveiller notre réflexion. Pour travailler les temps des verbes, les accords ou la ponctuation, il utilisait des phrases à contenu philosophique ou éthique qu’il savait capables de nous toucher. Sa méthode consistait à nous déstabiliser pour

exciter nos neurones. Champion mondial de ce que l’on appelle dans le jargon scolaire « le conflit cognitif », il nous tenait sur une sorte de qui-vive permanent. J’ai aussi eu la chance de l’avoir comme professeur de religion. Alors qu’il était toujours sérieux dans les classes de français, il profitait des leçons de reli-gion pour laisser libre cours à son côté théâtral et sa belle folie. Il inventait des personnages pour illustrer les paraboles et il nous poussait, là encore, à réfléchir grâce à un questionnement incessant.

Son engagement à notre égard s’exprimait de plusieurs façons. Chaque jour, après les classes, il restait à l’école pour nous apporter son aide. La porte de son bureau n’était jamais fermée. Nous pouvions toujours entrer et nous confier à lui, solliciter ses conseils, son soutien. Et, toujours, il cherchait à aller au fond des choses, même quand il nous demandait simple-ment : « Comment ça va ? » Nous ne demeurions jamais au ras des pâquerettes, nous devions voler le plus haut possible. Il nous interpellait par nos noms de famille : « Monsieur Roberge, élevez-vous un peu, que diable ! » À 14 ou 15 ans, tu te dis : « Bon, il faut que je vise plus haut si je veux l’atteindre. Peut-être que je devrais m’intéresser à autre chose qu’au dernier match des Canadiens… »

Il dirigeait les activités d’un groupe parascolaire, Jeunesse Canada Monde, qu’il utilisait pour nous faire voyager, à tout le moins en imagination. Il nous sensibilisait aux enjeux de la planète en nous donnant accès au journal français Le Monde diplomatique. Il en profitait pour réunir une dizaine d’ados en table ronde pour discuter des grands sujets de l’heure. C’est donc à travers la question de l’apartheid que j’ai pris conscience de l’injustice et du racisme dans lesquels baignait l’Afrique du Sud.

En première secondaire, mes résultats en français étaient plutôt moyens, et ça ne me dérangeait pas. Tout a changé avec Léonce Simard. La correction des travaux était toujours accompagnée d’un mot. Disons que, si j’avais obtenu 73 %, il écrivait : « C’est tout ? ? ? » Je comprenais que je l’avais déçu. Bien sûr, il n’aurait jamais insulté ou traité un élève de cancre, mais le message était clair : « Tu peux faire mieux, pourquoi te contenter de si peu ? » C’est ainsi qu’il procédait avec chacun d’entre nous, de sorte que tout le monde était tiré vers le haut. Nous avions l’impres-sion d’être un peu ses fils, ses enfants. Un jour, il a invité ceux qui, parmi nous, faisaient partie du groupe Jeunesse Canada Monde à passer une fin de semaine de discussions et de ressour-cement à son chalet. En échange, il nous a demandé de l’aider à corder son bois. Même les ados un peu insouciants que nous étions savions pertinemment qu’en empilant quelques cen-taines de bûches nous ne lui rendions pas 10 % de ce qu’il nous avait offert.

Le charisme de M. Simard était tel qu’au bout de quelques mois j’ai commencé à rêver de devenir enseignant, même si j’estimais qu’il ne pouvait y en avoir qu’un seul comme lui. Je me souviens d’avoir vu l’orienteur pour lui demander quel niveau d’études il me faudrait atteindre, et même quel salaire je pourrais espérer… Il a dû sourire !

Et je suis bel et bien devenu prof, avec le désir d’inspirer moi aussi des jeunes, de les aider à se faire une place dans le monde, de leur insuffler un maximum d’humanité. J’ai intégré beaucoup de théâtralité dans mes cours. À quelques reprises, après avoir donné une bonne leçon, je me suis dit que, si M. Simard avait été assis dans la classe, il m’aurait fait un petit clin d’œil. Je me suis inspiré de lui en arrivant à mon tour bien préparé pour chaque classe. Son ouvrage de grammaire n’était

pas toujours ouvert, mais si nous sautions une ligne à la lecture d’une règle, il le savait. Cela ajoutait à son mythe. Ses cours semblaient improvisés, mais ils étaient loin de l’être. Comme je l’ai réalisé plus tard, il avait compris que, pour attirer et garder l’attention de 25 élèves toute l’année, un prof doit être un peu prestidigitateur et mystifier son auditoire de temps à autre.

Le « bon prof »…

Chaque début d’année scolaire, dans les premiers jours, je me prêtais à un exercice aussi instructif qu’amusant avec mes élèves. Je les invitais à dresser la liste des qualités d’un « bon prof ». Très patient, juste, drôle, de bonne humeur, pas trop sévère, bon pour expliquer… Ils étaient très exigeants ! Après m’être engagé à faire de mon mieux pour être à la hauteur, je leur enjoignais ensuite de me dire ce qu’était, selon eux, un « bon élève ». Une façon toute simple de leur faire comprendre que s’ils avaient droit à un bon prof, ils avaient aussi la respon-sabilité d’être de bons élèves !

Les nombreuses exigences du métier

Un bon enseignant doit savoir créer un lien avec chacun de ses élèves. Et ce lien doit être vrai, parce qu’il est impossible de garder l’intérêt d’un élève pendant un an en demeurant un étranger. Il faut également être très professionnel, en se mon-trant aussi exigeant envers soi-même qu’envers les élèves. Cela signifie de bien connaître sa matière de même que l’ensemble du programme du ministère pour ne pas enseigner des notions déjà vues. Il faut préparer les élèves en vue de l’année à venir, assurer la continuité. Les enseignants du primaire et du secon-daire doivent prendre conscience qu’ils constituent les maillons d’une longue chaîne d’apprentissages.

Une année scolaire, c’est aussi une année passée avec les parents. Un an, ça peut être pénible s’il n’y a pas de dialogue constructif. L’enseignant a donc le devoir de bien communi-quer avec les parents pour les mettre en confiance, sans condes-cendance. Il faut établir de la complicité pour qu’ils se sentent à l’aise de s’ouvrir chaque fois qu’il y a un doute ou une interro-gation. Il importe de créer un lien de confiance pour qu’ils se montrent réceptifs lorsque l’enseignant porte à leur attention certains comportements chez leur enfant.

Un bon enseignant doit avoir la capacité de prendre avec détachement le comportement difficile d’un enfant ou d’un ado qui le conteste. Certains élèves ont grand plaisir à envoyer pro-mener le prof ; leurs amis les trouvent « cool ». L’enseignant doit faire preuve de flegme et comprendre que, dans le fond, ce n’est pas lui personnellement que l’élève fautif vise. Son but est d’avoir l’attention de ses amis. C’est à travers le regard des autres que les jeunes garçons bâtissent leur confiance. Heureu-sement, le détachement est une habileté qui s’acquiert. La bien-veillance est également essentielle pour que, peu importe l’état dans lequel l’élève entre dans la classe, il puisse en ressortir meilleur.

Toutes ces qualités et exigences ne suffisent pourtant pas à remplir le coffre d’outils de l’enseignant. D’autres défis se posent et ne cessent de croître avec la présence toujours plus nombreuse d’enfants présentant des troubles, des difficultés et des défi-ciences de toute nature. L’enseignant doit maintenant avoir une connaissance approfondie des différents maux. Tel enfant souffre-t-il de dysphasie ou de dyslexie ? Ici, il ne s’agit pas seu-lement de créer des liens ou de montrer de la bienveillance. On ne parle plus uniquement de compétences pédagogiques, il faut