(Etudes Traditionnelles - Islam FR) - Propos général sur le Soufisme

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    Wa sall-Allah al Sayydin Mohammadin wa al Ali-hiwa Sahbi-hi wa sallam

    *

    Propos gnral sur le Soufisme

    Prface

    Comme lindique lui-mme Cheikh Mohammed Zak ed-Dn

    Ibrhm quAllah soit Satisfait de lui-, imm er-Ridde la Tarqah

    Chadhiliyyah Mohammediyyah, lpitre dont nous prsentons une

    traduction intgrale indite [1] rpond la demande faite par lun de ses

    fils de Tarqah de voir formules ce que lon pourrait appeler le

    Soufisme vritable .

    En une dizaine de pages lauteur expose ainsi, en des termes

    ncessairement simples, un ensemble de notions qui, sans constituer

    vritablement un expos doctrinal complet et dvelopp, nen est pas

    moins une prsentation gnrale, dont labord ais peut facilement

    laisser croire quil sagit dune sorte douvrage de vulgarisation. Mais une

    lecture attentive, dnue de prjugs intellectualistes, permet de prendre

    conscience de la multiplicit et de la richesse des donnes exposes. Il

    sagit bien ici dun crit qui sefforce dtre sinon pratique, en tous cas

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    dapprcier lintrt que peut prsenter une tellemise en perspective.

    Nouscomptonsdailleursaccomplircette tche, comme toutescellesqui

    relvent de la mme nature, bien au-del des querelles striles qui

    agitent des milieux o certaines revendications partisanes conduisent

    ceuxqui lessoutiennent auxpositions lesplusschese t desattitudesrigides, comportements qutonnamment heikh ak ed-Dn semble,

    poursapart, attribuerauxadversairesexotristesduTaawwoufplutt

    quceuxqui senprtendent lespartisans :

    Jai rare

    et trouv chez le

    e

    e

    i

    u Soufi

    e la

    licate

    e

    et la ouceur e lI lam, la large e e prit, li ulge ce e la

    prophtie, laouceur

    e la

    ai

    tet, la

    onne foi ou le

    on

    comportementavec le gens ; car tout cela provient e lamodestie qui

    est le fruitdes onnesmurs.Ceux

    lont t privsde cette gr

    ce, ilsontdoncainsi le caractre

    sec, le curassombri, lesprit cruel,antipathique, tnbreux comme un

    vulgaire gardien de prison ou un bourreau, car ils sont dpressifs et

    complexs, et envient les croyants.

    Ilssont prts exploserdorgueil, tant ilsse considrentsuprieurs

    aux autres, dcrtant pour eux mmes quils sont infaillibles et quils

    sont les garants du Paradis. Ils se prennent pour des guides de la

    religionde Dieu, comme sils taient lesseuls la connatre ; et ce,

    lexceptiondune minorit quAll ha pargn.

    Nousvoulonspersonnellement tenterde fairecomprendreceux

    qui, parcequil leurchappecertainement unedimension importantede

    lapproche qui est la ntre, se dlectent visiblement dans une a ttitude

    crispe en lanant ceux qui, bahis par le procd, nont

    malheureusement pu faireautrement quedese trouversur leurchemin,

    desphrasesau tonvolontairement acerbeet grinant dans lesquelles ilsressassent, sans fin, des assertions cinglantes, en forme demenace,

    quils prennent pour des conseils ou encore affichent une auto-

    satisfaction alambique dans laquelle on devrait probablement voir la

    marquede lminencedunelection fonctionnellede findecycle, que le

    spectacledsolant quilsdonnent, euxet lespassifsacolytesqui nont pu

    encorechapper leursmanipulationsperverses, nenoussemblepas

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    du tout devoirtre lahauteurde laconsidrationdes atresdont ils

    se placent (on se demandent dailleurs bien pourquoi) comme les

    exclusifs fidles et que, pour notre part, nous en sommes parvenu,

    finalement et comme tant dautres, considrer leurs agissements

    nerveux davantage sous le seul rapport de la triste contribution quilspeuvent apporter ltude dtaille et cocasse de la omdie

    humaine que comme le signe de leur appartenance aux Gens du

    Blme , ou quelque autre catgorie dailleurs, le manque

    deadabntant pasensoi, quoi quilspuissent endire, unemarquede

    ralisationspirituelle, bienaucontraire

    Pouren finir ici aveccesujet, nousdirons, linstargalement de

    heikh aked-Dn quAllahsoit Satisfait de lui (cf. p. 32), qu All h

    sait que nous les plaignons pour la calamit quIl leur a inflig. Nous

    avons piti pour eux, car il est certain quilyadu bien en eux,dontnous

    esprons quil prendra lascendantsur leur comportement, et ceci

    nest pasdifficile pour All h.

    Encherchant montrer lescorrespondances, souvent saisissantesde

    similitude, qui pouvaient existerentre lesnotions, prsentespar heikh

    ak ed-Dn un lectorat arabo-islamique et les mmes notions que

    heikh Abdel-Whid Yahyprsentait auxoccidentauxunepoque

    gure lointaine, nousavonsannot le textepardecourtescitationsde

    Ren Gunon, ou disons plutt, les plus courtes possibles, afin de

    respecter lesprit de lptredu heikh aked-Dn.

    Nousespronsquenousauronspuainsi raliserunetapedans

    un effort consistant prsenter et nourrir, en Occident comme en

    Orient, les liensqui peuvent existerentre luvrede Ren Gunonet le

    milieu initiatique arabo-islamique contemporain ; nous envisageons

    dailleurs de pouvoir enrichir prochainement, in sh Allah, la prsente

    traductiondenoteset decommentairesprovenant dun travail qui at

    ralisau aireparundiscipledirect du heikh aked-Dn.

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    Nos remerciementschaleureux iront enfinaux frreset sursde

    la arqah, en France, en unisieet enEgypte, sans laidedesquelsce

    travail naurait puvoir le jour. Quilssoient rcompenss lamesurede

    leursefforts.

    Amn. Wa-l-hamdou li-Llah Rabbi-l-lamn

    Mohammed Abdes-Salm

    Khdimet-Tarqah

    *

    **

    ***

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    P l l S i m [2]

    Mon fils, tumasdemandcequest le Soufismevritable.

    Avec lapermissiondAllh, jevaisdonccrire ton intention

    quelques-uns de ses lments qui me viennent lesprit et

    torienterversseshori ons, afinde te faireconnatrecertaines

    desesvrits.

    Je te transmetsainsi certainesparolesdesMatresdecette

    discipline, ainsi que des fruits de ma propre expriencespirituelleet cequi parvient par ledbordement de la Grcede

    Dieu - Exalt soit-Il. Si mon expos nest pas parfait et

    harmonieux, jedemande Allhdenepasmanquertablir

    lavrit, ni cequil convient de faire.

    Allahoumma, jecherche refugeauprsdeToi contre le fait

    deprtendreunechoseque jenaccomplispascorrectement

    ou le fait deparlerdeceque jignore ; contre toutequerelleau

    sujet dune convictionpersonnelle et toutepolmique dont lebut serait decritiquercequi nest pasvridique ; contre le fait

    de fairede lascience une professionet contre lusage de la

    religioncommemarchandise ; contre loubli du rateurdece

    bas-monde au profit des artifices de celui-ci et contre le fait

    daccomplir des uvres en vue de la Vie dernire par

    ostentationetdemaniremensongre.

    Mon fils, ondit que le Soufisme opratif ()

    [3]est une exprience qui te conduit la gustation

    spirituelle, lapuret, lacontemplation, lapntrationdusecret

    de lEssenceet au statut de VicairedeDieu sur terre[4]. Sa

    voiersidedans lascienceet ladvotion.

    Nul nepeut sesubstituer toi danscetteexprience, carnul

    nepeut goter [5] taplacecomme tunepeuxvoirpar les

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    yeux dautrui : peux-tu connatre le got dune pomme, par

    exemple, sans lamastiquerde tespropresdents ? Peux-tu te

    contenter de regarder le miel ou te satisfaire de la

    connaissance de ses composants pour te dlecter de sa

    douceur sans quil ne semle ton palais et ne tapisse talangue ? Peut-onse rassasieret tanchersasoifpar lebiais

    de limaginationsansconsommernourritureet boisson ? Bien

    srquenon ! [6]

    Il enest demmepour lexpriencequi nous intresse : le

    savoirnesuffit pas lui seul et lessentiersde laphilosophie

    ny conduisent pas. La science et la philosophie sont des

    uvresde laraison, alorsquecetteexprienceconcerne les

    uvresducuretleressenti intrieur; quellediffrenceentreces deux domaines ! Toutefois, les expressions soufies,

    lorsquellessont assimilesprofondment par leffort assiduet

    lagustationspirituelledirecte, sont capablesdemodifier le for

    intrieur, qui son tourmodifie lapparence. [7]Lhommesubit

    alors une nouvelle naissance , faite tout entire dveil

    (), damour, de bndiction et de bnfice, commelaffirment lesMatres.

    Quant la simple lecture des livres de Soufisme, menesanseffort pratique, cenest quunsimpleplaisirmental et une

    culture rudite, laquelle l me incitatrice aumal prend

    part ; cest alors une source dgarement, de perdition et

    derreur[8]. Les dons spirituels et les illuminations du cur,

    quant eux, sont les fruits des efforts et des uvres. Les

    Soufis sont des gens ayant destats spirituels () et non

    desorateurs. Narrivepoint la ontemplation () celuiqui abandonne leffort dedvotion (). [9]Mon Fils, le Soufisme est une fonction[ 0],adapte

    chaque poque, chaque personne et chaque lieu[ ].

    est unemiseenuvrecompltede lamissiondevicairesur

    terre. La guidance () est aussi faite deffort et depersvrance, et le heikh nest quun indicateur ,

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    uniquement ( ) [ 2]. Ainsi, celui qui ne travaillepasnarrivera pas. Et celui qui ne cherche pas lascension

    spirituelleneverrani anoblissement, ni lvationdesontre :

    sansmarche, nul parcours ! elui qui comptesur lesuvres

    quil aaccomplies, succombera lorgueil, puisseraemportparlgarement et seraperdu. Jediscesujet :

    Onme dit : Faut il ncessairement unCheikh celui qui

    mne une qute spirituelle () ? Je rponds : Ya-t-il jamais eu de nouveau-n sans pre ?

    Unorphelin peut-ilse suffire lui-mme etse passerde

    soutien ?

    As-tu jamais vu unaveugle se passerde guide sursonchemin ?

    Ya-t-il une science ou unartsansmatre expriment ?

    Commentmarcherdans le dsertsi lon estdsarm et

    tranger ?

    La Porte dAllh estouverte,mais qui te dirige () vers laPorte ?

    dite les rcitsde ose etsonhistoire avec le dvot[13].

    Mdite lamissiondu Guide, car il recle un tmoignageternel.

    Mon fils, ton affiliation en Dieu est plus forte que ton

    affiliation paternelle. Qui demande lautorisation versDieu, la

    recevra. Qui frappe Sa Porte-Exaltsoit-Il-, entrera ( ) [ 4].

    Quant nous, nous indiquons la VritEssentielle (

    ) et montrons le chemin, puis nous laissonslaspirant sincre ( ) parveniraubout desoncheminparsonpropreeffort [ 5]. Eneffet, ton heikhnest pascelui

    que tu coutes seulement ( ), mais celuiduquel tuprendsrellement quelquechose (

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    )[ 6]. elui qui persvreest justeet celui qui fait deseffortsarrive[ 7].Mon fils, laLoi exotrique () est venuepourtablir les

    devoirs des cratures envers leur Seigneur. La Vritessentielle (), quant elle, vise faireconnatre leDieu-Vrai ( ).

    Ainsi, la Loi exotrique, consiste Ladorer; la Voie

    initiatique () consiste cheminer vers Lui ; la VritessentielleconsisteLecontempler.

    Sache encore que la Loi consiste accomplir ce quil a

    ordonnet clair.La VritessentielleconsistecontemplerSonarrt et Sondestin.Cest leMessagerdeDieu queDieupriesur lui et lesalue-

    : la Loi exotrique correspond ses paroles, la Voie

    correspond ses actes, et la Vrit essentielle ses tats

    spirituels.OruneLoi exotriquesans Vritessentielleest inoprante

    et une VritessentiellesansLoi exotriqueest vaineet non

    avenue. Cest pourquoi lon dit : Qui se conforme la Loi

    exotrique ( ) sans la raliser effectivement ( )tombedans laperversionet ladbauche( ).Et qui pratiqueunevoiespirituelle ( ) sansrespecter laLoi extrieure ( ) tombe dans lhrsie ( ).[ 8]

    Sache, mon fils, que la Loi extrieure nest autre que laVritessentielleet que la Vritnest autre que la Loi. Les

    deux forment un tout insparable : lune ne peut tre sans

    lautre. Le Vrai - Exalt Soit-Il - les a runies et, par

    consquent, nul hommenepeut dissociercequeDieuaruni.

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    Considre, mon fils, ton attestation quil ny a point de

    divinit endehorsdAllh : elledsigne la Vritessentielle ;

    et queMouhammad est le MessagerdAllh : elledsigne

    laLoi extrieure. Qui lesdissocieprit, carcelui qui rejette la

    Ralitessentielle tombedans lidoltrie ( : ) etcelui qui rejette laLoi exotrique tombedans linfidlit (

    : ).Mditeaussi la ParoledeDieu -Exalt Soit-Il : CestToi

    que nousadorons, tuy trouveras laLoi, etCestde Toi que

    nous implorons laide[ 9], tu y verras la Vrit. Les deux

    forment une unit indissociabledont la dvotion du serviteur

    constitue la partie extrieure et le soutien dAllh (

    ) ladimension intrieure. Il ne fait aucun doute qu chaqueextrieur il est un intrieur, comme lmedans lecorps

    et lasvedans labranche.La Vritest pour laLoi ceque le fruit est pour larbre, le

    parfumpour la fleur, lachaleurpour labraise : lunenevapas

    sans lautreet il est impossibledtablirune Vritessentielle

    sansLoi exotrique. [20]Mon fils, regarde cetteprireavec lil de la raison et du

    cur ; il sagit dundenosMatresConnaissantsqui implore

    son Seigneur, endisant :

    mon Dieu,si je Te demande la vie dici-bas, je demande

    autre que Toi.

    Si je Te demande ce que Tu mas garantis, je Taccuse (de

    ne pas tre mon Garant).Simon cur trouve le repos en unautre que Toi, je Tai

    associ [21].

    Tes Attributsmajestueuxsont tellement exempts

    dimpurets,

    comment pourrais-je alors tre avecToi ?

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    Ton Essence ne compte aucundfaut, comment pourrais-je

    me rapprocherde Toi par lamienne ?

    Tu essi Elev en rapportavec ce qui estautre que Toi

    (), comment pourrais-je me tenir, priv de Toi ?

    Cesparolessont comme lchodelEsprit Saint ( ),comme si ce Cheikh les avait empruntes lhymne des

    Porteurs du Trne, ceux qui lentourent, ainsi quaux

    glorifications des esprits qui baignent dans lAssemble

    Suprme ( ). Ces paroles portent le parfum de notreProphte que labndictionet salut deDieusoient sur lui-et

    des saintes lumires du Jujubier de la Limite ( ). Ilssont comme lchode la Vrit () et de laLoi ().

    Le Soufisme, pour nous, est la science de la

    Connaissance ( ), cest larestaurationde lislm, laralisationde limnet leraffermissement de lihsn[22].

    Le Soufisme est ainsi un devoir dont on ne sacquitte pas

    par lasimple lecture, commeon levoit clairement chezceux

    qui tudient le Soufismecommeunescience thorique, mais

    sans lamettre en pratique[23] !... Mon pre[24]appelait lesplushauts titresscientifiquesquilsdtiennent les vhicules

    humainsoules facteurs (porteurs) du savoir. Envrit le

    Soufisme consiste percer les secrets de lexistence pour

    atteindre les lumiresdes Soleilsdes Vritsmtaphysiques. Il

    ne fait aucundoutequavec lascience (extrieure) il faillede

    lenduranceet de lapratique.

    Le Soufismeest crainte-pieuse()et puret() : une

    stationrunissant lacrainteet lesprance( ),qui lve le caractreet grce laquellese ralise lhomme

    (danssaperfection). Il nest pasdeverset duCoranqui ne lie

    la vie dici-bas celle de lAu-del et qui ne fasse de la

    premireunmoyendaccs laseconde, dansunemodalit

    decrainte-pieuseet selonunevoiedepuret.

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    Allhna-t-Il pasdit russit celui quise purifieet russit

    celui qui purifie (son me) ? La puret ne figurait-elle pas

    parmi les secretsdesmessages clestes : Il leur instruit le

    Livre, la Sagesse et les purifie[25] ?

    Certes, le Soufisme est comportement adquat ( ) [26]car la foi est adab ( ), ladorationest adab ( ) et le comportement est adab( )[27].

    Notre Matre et pre disait toujours : Allhoumma,

    enseigne-nous le comportement juste ! (Allahoumma allimn

    el-adab) et aussi Qui apprend le adab, atteint son but !

    (Man taallama el-adab,balaghaal-arab)

    Ainsi, leserviteuratteint ledegrseigneurial ( )par la science, ltude et la pratique[28], [selon le verset] :

    maissoyezseigneuriaux puisque vous connaissez le Livre et

    que vous ltudiez ( ) [29].

    Mon fils, lesoufi est plusquundocteurde laLoi (), car

    celui-ci sen tient aux paroles. Le soufi est plus quun dvot(), carcederniersen tient auxactes tandisque lui runitlesdeux [acteset paroles] et enrecueille le fruit, quesont les

    tatsspirituelseffectifs (). Lesoufi est plusquunascte() car celui qui sabstient du bas-monde, sabstient dunenon-chose( ), alorsque lesoufi neseprivequede ce qui le spare rellement dAllh, plaant ainsi le bas-

    mondedanssamain, et nondanssoncur.

    Ainsi conu, le Soufismedevient uneobligation individuelle( ) [30], car il est larecherchede laperfection ; et il nestpasdtrequi nedtienneune imperfectionquelconquequil ne

    doivechercherrparer. Toutesciencepeut, parconsquent,

    tre considre comme superflue sauf le Soufisme, car il

    concerne lEssence (), lEsprit (), larelationentre ltre

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    et lUnivers, le lienentrecequi est cach () et cequi estapparent (), entre leMondemanifestet leMondenon-manifest. Toute autre science, en dehors de cela, est

    surrogatoire () [3 ].

    UnMatresoufi parlaun jeunehommequi tait venu lui :

    Mon fils, si tu recherches le bas-monde et le Paradis :

    adresse-toi un docteur de la Loi ( ). Mais si turecherches le Dieu du bas-monde et du Paradis : viens

    nous ![32]

    Certes, celui qui trouve Allh na rien perdu, mme sil a

    perdu [encebas-monde]. Enrevanche, celui qui perd Allh

    narien trouv, mmesil a trouv [encebas-monde]. Il en

    est ainsi parce que toute chose du bas-monde, comme de

    lAutre, appartient Allh !

    Mon fils, lestressont mlangs, non-exemptsde troubles,

    et celui qui lesobserveseperdquandcelui qui contemple le

    Vrai progresse dans la Voie () et matrise [son me, denouveauxdegrs].

    Mais tu dois purifier tes intentions quant aux avantagessecondairesdesstations initiatiques ( ), auxentravesdes tats spirituels ( ), ainsi qu ladoration desesprances ( ) [33].

    Cequil yadtonnant, cenest pas la faondont lesgens

    seperdent maiscelledont ilssont sauvs !

    Mon fils, danscecas lanotiondeTaawwoufest troppure

    pour avoir une racine verbale de laquelle il drive, car la

    similitude est la condition de la drivation, alors que les

    cratures toutesentiressont contraires lapuretoriginelle

    ( ) : ilsnesont plutt que trouble, saufcequi est fait pourDieu ; orriennepeut tredrivdesoncontraire[34].

    LeSofiest celui qui atteint ses objectifs spirituels ( ) [35]et liniti () celui qui recherche lesprincipes

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    ( ), alorsquecelui qui seprtendsoufi (), lepseudo-souf () [36], soccupe du superflu ( ). Quand le Bien-aim Exalt soit-Il- est Satisfait, IldcouvreCequi est voil ( : ).

    Le Soufisme consiste en lextinction de la qualit de

    serviteuret aumaintiende laqualitd'Ador[37]. Lesoufi est

    donccelui qui nepeut ni possder, ni trepossd : il nese

    possde pas lui-mme en tant quil est possd par Allh.

    Nulle fortune, nul endroit et nul tre humain ne peuvent le

    possder: la validit dun acte de proprit implique un tre

    vivant alors que le Souf est perdu dans lamour de son

    Seigneur.[38]

    Audbut, lecheminant distinguesonme, il voit que, tout

    en tant dficiente, elle constitue un voile entre lui et Allh.

    Quant celui qui est arriv, il ne laconsidrepluset ne lavoit

    plus dfinitivement car il ne voit que Celui qui la maintient,

    lExistant, le Vrai, nul endehorsdeLui. Orcequi nexistepas

    parlui-mmeest purnant.

    Mon fils, le Soufi exerceun total contrlesursoncurparson Seigneur, demmesursonmeparsoncur, et parson

    mesurcequi endpend.Cecontrleparfait est laralisation

    initiatiqueaumoyendu Soufismeminent, [enrapport avec le

    verset] : , vous qui croyez, efforcez-vousde tmoignerde la

    justice enobservant vosdevoirs envers Allh.[39].

    Dans son tat, le Soufi assume ses devoirs envers les

    cratures tout commeenvers Allh. Il exposecequi peut tre

    expos et dissimule ce qui ne doit pas ltre, exploitant sontemps lemieuxpossibleet quilibrant labalanceparunesprit

    seigneurial.

    Allhnousaprescrit le Soufisme, endisant : maissoyez

    seigneuriaux puisque vous connaissez le Livre et que vous

    ltudiez.[40]Ce caractre seigneurial (), selon nous,

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    cest le Soufisme, caractrequi serattache, dans leverset, la

    notion de science () et denseignement () quisobtiennent parleTravail, mais levritableTravail [4 ].

    Le Soufisme est donc ce caractre seigneurial ; il est

    galement pit et purification ; et ces trois choses

    indissociables nen sont quune, car il ne peut y avoir

    derabbniyyahsanspit, ni depitsanspurification.

    Tu peux appeler lensemble bienfaisance-pieuse () :Mais le bienfaisant- pieux est celui qui craint (Allh). Lis

    donc lesversetsde lasourateLa Gnisse (al-Baqarah) ainsi

    quedautres, et tuconstaterasquilsconcernent tous laqualit

    desmurs () [42].

    Eneffet, le Soufismeest excellencedesqualits () [43] :Celui qui test suprieurparsesmurs, test suprieurdans

    le Soufisme ; et parsuiteen tant quhommeengnral, il tire

    profit, en procure, et accomplit son devoir dhomme, par un

    esprit suprieuret lev.

    Ainsi, tuentrevois lesensde laparoledAllh-Exaltsoit-Il

    : En outre, tu es dot de murs sublimes. (

    )[44]Car tout ce qui revt ce caractre sublime dans lesaffaires du bas-monde et de la religion nest que laconsquencedemursexcellentes.

    Mon fils, le diable na aucun pouvoir sur le Soufi sincre

    puisquecelui-ci sest ralis () par ladvotionet ladorationpureet parfaite, accomplissant ainsi laparole sacredAllh,

    adresseaudiable : En vrit, tu nasaucun pouvoirsurMes

    serviteurs. ( ) [45]

    Ayant sucela, leChaytn lereconnu ; Ildit : je jure parTamagnificence que je les garerai tous, except ceux dentre

    Tesserviteurs quiauront t choisis. [46]Et aussi : Je les

    leurrerai en embellissant ( leursyeux leurs crimes) sur terre,

    puis je lessduirai toushormis ceuxde Tesserviteurs quiTe

    sont entirement dvous.[47] Ainsi la servitude dans

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    ladorationacquiert leprivilgede laproximitdAllh Gloire

    Celui qui fit voyagersonserviteur[48]et BnisoitCelui

    qui a rvl le Discernement (Fourqn) Son

    serviteur[49]et Il rvla alors Son serviteur[50]et

    Quel excellent serviteur ![5 ]et enfin Il nest quunserviteur envers lequel Nous avons exerc Notre

    Bienfait. [52]

    Sache mon fils, et informes-en les gens, que le vritable

    Soufismeest rgi par lesdispositions lgalesduLivreet de la

    pratiqueprophtique ( ) ainsi quesurunevolontdtermine [ lesappliquer] ; prendsgarde

    ne pas prfrer les facilits lgales, sauf en cas de

    ncessit[53]. Car le Soufisme, tant dans son essence

    science, action, qualits de comportement, pratique

    dadoration, effort () et appel, est loriginede la Rvlationprophtiqueet desdispositionsde laCharah, ainsi que tu le

    vois. Le Soufisme est, comme on la dit, recherche de la

    Perfection ; orchezchaquetre, quelquesoit sonrangousa

    position, existe une ou plusieurs imperfections. De l, la

    ncessitdu Soufisme qui, en tant quobligation concrte et

    relle, incombe tout lemonde, sansexception.

    Ceci est notre Soufisme : science sacre de la

    Connaissance ( ). Le Soufismedesautresnenousconcernepas, chacun tant garant-responsable de son lot !

    Ainsi, le Soufest leMusulmanexemplaire ( ),reprsentant lHomme dans son minence, sintgrant une

    viericheenpersvrance, engloire, enexercicesspirituelsetenactionsdurables. Cest ainsi quevit le Soufi : lecorpsavec

    lescratures () et lesprit avec leDieu-Vrai (al-Haqq). Lacapacitdiscriminatoire () est sursa langueet lasynthse() avecsoncur. Il sait quil vaut mieuxtredistrait lorsduTravail quede ledlaissercompltement ! [54]

  • 8/8/2019 (Etudes Traditionnelles - Islam FR) - Propos gnral sur le Soufisme

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    *

    Mon fils, le Soufismeest lappel damourque lesgens

    ont perdu, perdant ainsi lavritprofondede lhumanitqui se

    trouve lintrieurdans lesenveloppescorporelles.

    Lamourest cequi caractrise lecheminant : il aime Allhet

    par consquent, lescraturesdAllh. Il lesaimepar lamour

    de leurSeigneur. Laconsquencedesonamourpourellesest

    quil uvreet sempressepour leurbienet leurintrt.

    Imagine mon fils, une communaut rgie par lamour, la

    paix, lindulgence, la facilitation, lasouplesse, ledvouement,

    la sympathie, lhonneur, laltruisme et laspiration aux choses

    levesComment seraient ses membres ? Et commentvoluerait sacivilisation ?

    Laviolence, lacruaut, loppression, lavanit, la fourberie,

    lobscnit, lavantardise, laprcipitation, lanuisanceauxgens

    sont ldesbassessesque le Soufismeneconnat pas.

    Ecoutemaintenant, cequedit lepote Soufi qui chantesur

    lesbergesde lAmour:

    Le fou vit un chiendans le dsert et luiaccordasonaide.

    On le blmaalors en luidisant: quas-tu donn au chien ?

    Il rpondit : ne me blmez pas car je lai vu, une nuit,dans le

    quartierde Layla ![55]

    Mon fils, les Matres du Soufisme, -quAllh soit satisfait

    deux-, ont dit : Le secret de la Vrit est manifeste. La

    science de laConnaissance est rige. La porte de lArrive

    estouverte. ienne vous voile hormis la vision que vousavezde vos propresmes. Alors, lorgueilsyest install,a couv et

    a pondu sesufs, quiont clos. Et lorgueil est lhritage de

    Satan.

    Ilsont dit aussi quAllhsoit satisfait deux : La Voie est

    claire. La Preuve est indubitable. Le Prdicateur () sest

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    fait entendre,a exhort,a convaincu eta rjoui. Linquitude,

    aprs tout cela,ne provient que de ladistractiondesmes,de

    la victoire des passions etdes caprices, etdu faitde se sentir

    suprieurautrui.

    Mon fils, le Soufisme a t une rvolution contre la

    prodigalit, laperversionet lindiffrence. Si lexcs littraliste

    sy infiltre, cest l lanaturedeschoses. Telleest lhistoiredes

    Compagnonsqui ont voulu jenercontinuellement et senourrir

    peine, dlaisser leurs femmeset leursenfants, priant jouret

    nuit paradoration, pourseretirerde laviemondaine. Mais le

    Prophte -que la Paixainsi que le Salut soient sur lui - leur

    enjoignadenepasagirainsi, lesguidant vers lamodration

    () et lquilibre : Nous avons ainsi fait de vous unecommunaut du juste-milieu [56].

    Ceci sepassait alorsque la Rvlationavait lieuet durant la

    viemmedu Prophte-quAllahpriesur lui et lesalue. Maissi

    les littralistes et les intgristes sinfiltrent dans le Soufisme,

    changent leprincipedevivificationde lmepar le fait de la

    meurtriret quilsprfrent lemauvaisaubon, cenest pasd

    undfaut du Soufisme lui-mme ; le Soufisme est une chose,

    le pseudo-soufisme en est une autre. Demme, lIslamnest

    pasresponsabledumusulmanqui drive (parrapport laLoi).

    Lemusulmanpieuxdevrait-il rpudiersareligionsousprtexte

    quedautresont prisunemauvaisevoie?

    Le Soufismeest unappel la libertabsolue, lamatrise

    totalede lmeet desenvies, de la tentationde Satan, contre

    toute adoration qui ne soit pas pour Allh, et contre toutebassesse morale ou intellectuelle, car il est lorigine de

    laffranchissement des limitationsmatrielleset passionnelles ;

    le Soufsest ralisparlaparole : Il nyadedieuquAllh.

    *

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    Comme tu vois mon fils, le Soufisme est donc, non

    seulement unappel lamour, la lumire, labndiction,

    lapleinegnrosit () et a lassistance (), maisenplusil est lappel la libert absolue, et le refus de toute

    dpendance, physique ou morale quiconque dautrequAllh[57]. Le Soufisme, mon fils, est la restauration du

    caractrehumainde lhommequi, layant perdu, tait devenu

    esclavedumondematriel, desmauvaisesmurs, desenvies

    obscureset dessombresespoirs. Le Soufismemon fils, est la

    restaurationde lintrioritdtruite.

    Le vritable Soufisme est un appel la puissance

    (spirituelle), la Science, lUnicit (), ladignit, la

    justice, lgalit, la vivification, la solidarit, lacomplmentarit, la rnovation, la crativit, la

    souverainet et au commandement car Allh a cr le

    musulman vritable afin quil pratique tout cela, ainsi que ce

    quecela impliqueet cequi endcoule, enparole, enacteou

    comme tat intrieur ( ), afin que lEnvoy soittmoin votre encontre et que voussoyez tmoins lencontre

    deshommes[58]. Chaquemot citci-dessusauneprofonde

    interprtation dont les racines sont le Livre et la pratiqueprophtique, et les branches la gnrosit-dbordante ()et lassistance ().

    Ainsi, celui qui amanqu le Soufismevritable, amanqu le

    Bienqui nepeut guretrecompens : quel bienpeut-il yavoir

    si larelationentre ltreet leCiel est interrompue, ainsi que les

    lumireset lessecretsquelle implique ?

    Lessoufisont ceque lesautresont, mais lesautresnont

    pasceque lessoufisont.

    Mon fils, certainspeuvent tecontredireencitant lesparoles

    de quelques anciens quils nont pas comprises. Mais les

    anciens sont des tres humains : lorsquils commettent une

  • 8/8/2019 (Etudes Traditionnelles - Islam FR) - Propos gnral sur le Soufisme

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    erreur, ilssont lesseulsenassumer laresponsabilit ; Nul

    ne se chargerades pchsdautrui[59].

    Mais nous pensons quils voulaient bien faire : les

    circonstances, certaines vicissitudes ainsi que certaines

    ambiguts les contraignirent utiliser certains symboles etformules allusives () et les amenrent sexprimer demanire obscure et nigmatique. Tant que leurs paroles

    supportent une interprtationcrdible, et mmesi cenest que

    surunseul aspect surcent, nousneretenonsquecet aspect

    de foi, parbonneopinionet par lautoritde lascience. Nous

    laissons le reste Allh, car personnencrit quelque chose

    dans lintentiondallerenenfer. Personnena ledroit de juger

    quun autre sest gar sans une preuve aussi claire etdpourvuedambigutquesont lesrayonsdusoleil.

    Nouscroyonsaussi que lacomprhensiondesparolesdes

    Initis () ncessitedesclsqui ouvrent surdesdimensionstendues, car cesparolessont rserves auxlusparmi les

    lus. Tant que nous ne les comprenons pas dans leur vraie

    signification, nous les laissons Allhet Lui demandons Son

    pardon, pour nous comme pour eux, en disant simplement

    quilsont dploy leurseffortspour les interprtercorrectement

    maisquilssesont tromps. Cest lnotreposition, dnuede

    tapage, sur lavoiede lamour, dubienet desconvenances.

    Mon fils, la finde tout cequi bougeest desimmobiliseret le

    terme de tout ce qui est existenci est de cesser dtre.

    Puisquil enest ainsi, pourquoi semeurtrirpourdeschosessiphmres ?

    *

    Nos Matres disent que notre compagnonnage initiatique

    ( ) secaractriseparsept fondements :

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    1.Avoiruneaspirationspirituelleleve ( )

    2. Prserver lecaractresacrde lapersonne ( )

    3. Servirdebonnemanire ( )

    4.Etredtermin ( )5.Magnifier lesbienfaitsreus ( )

    6.Etredebonconseil pour lacommunaut ( )

    7. Repoussercequi est vainparlasagesse ( ).

    Ils disent aussi : Si le cur shabitue tre dtourn

    dAllh, ilseraaccompagn du mpris pour Sessaints.

    Jai rarement trouv chez les ennemis du Soufisme ladlicatesse et la douceur de lIslam, la largesse desprit,

    lindulgencede laprophtie, ladouceurde lasaintet, labonne

    foi ou le bon comportement avec les gens ; car tout cela

    provient de lamodestiequi est le fruit desbonnesmurs.

    Ceux-lont tprivsde cettegrce, ilsont doncainsi le

    caractre sec, le cur assombri, lesprit cruel, antipathique,

    tnbreux comme un vulgaire gardien de prison ou un

    bourreau, car ils sont dpressifset complexs, et envient les

    croyants.

    Ils sont prts exploser dorgueil, tant ils se considrent

    suprieurs aux autres, dcrtant pour eux-mmesquils sont

    infaillibleset quilssont lesgarantsdu Paradis. Ilsseprennent

    pourdesguidesde lareligiondeDieu, commesilstaient les

    seuls la connatre ; et ce, lexception dune minorit

    quAllhapargn.

    Allhsait quenous lesplaignonspour lacalamitquIl leura

    inflig. Nousavonspitipoureux, car il est certainquil yadu

    bieneneux, dont nousespronsquil prendra lascendantsur

    leurcomportement, et cecinest pasdifficile pour Allh.

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    Engnral, lesgens necherchent pas Allhet le Paradis

    par ce que dautres tiennent pour valablemais par ce quils

    tiennent eux-mmes comme valable. Sils ont raison, la

    rcompenseseradoubleet silsont tort, elleseraunique. Il est

    auprsdAllhunsurplusde rcompense ( ), [dont]chacunreoit selonson intention ( ).

    Mon fils, ceci nest quunaperu lamargedu Soufismeet

    jespreyreveniravec toi si mavieest assez longue, carcest

    unsujet sans limite, complexeet saisissant.

    Comme les Matres le disaient, je dis : Si ceux qui

    commettent des fautes taient muets, nous ne nous serionspasadressvous. Si lespchsavaient uneodeur, aucun

    denousneseserait approchde lautre...

    Je terminerai endemandant pardonpourmoi, pourvouset

    pour lesmusulmans.

    Traductioncollective.

    Annotationset commentairesde

    Mohammed Abdes-Salm

    Khdimet-Tarqah

    *

    **

    ***

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    [1] Une intressante traduction dEl-Khitb est en cours de ralisation sur le siteIslamophile.

    [2][Note de lauteur :] Javais recommand ce message lun de mes fils dans la Voie.

    Je letransmets ici en esprant quAllh le rende utile.[3] Par cette indication en dbut de texte le Cheikh prcise que lexpos ne concernera donc

    pas ce que Gunon dsigne comme une voie spculative , cest--dire une voie quisappuierait uniquement sur la rflexion mentale et thorique, et quil envisage donc bien cequi est relatif au Taawwfdans son intgrit, cest--dire pour ce qui concerne ltre engagdans une voie spirituelle, la voie de ralisation initiatique effective que la littrature arabo-islamique dsigne gnralement par le terme de sulk.[4] Cette question, particulirement importante pouraffirmer la nature et le fondementdu Taawwuf, comme ceux du Taarruf, est galement voque par Ren Gunon dans ses

    ouvrages, reprise par Cheikh Mostaf Abd el-Azz (Michel Vlsan) sa suite : Lsotrisme considr ainsi comme comprenant la fois tarqah et haqqah, en tant

    que moyens et fin, est dsign en arabe par le terme gnral et-taawwuf, quon ne peuttraduire exactement que par initiation . (Ren Gunon, chap.Lsotrismeislamique dansAperus sur lEsotrisme islamique et le Taosme.)

    le terme lieu-tenant est lquivalent exact de larabeKhalfah (do vient leterme Calife.) (M. Vlsan,Remarques occasionnelles sur Jeanne dArc et Charles VII)

    ( ) il est ncessaire de prciser tout dabord que, dans toute forme traditionnelle, lesfonction sotriques se groupent dune faon gnrale dans deux ordres qui correspondent deux domaines initiatiques : lun de ces domaines est celui de la ralisation spirituelle

    proprement dite, lautre est celui de lorganisation et de la direction sotrique du cosmos etde la communaut traditionnelle. Dans lIslam, le premier domaine est celui des fonctionsdu Sulk, cest--dire de la marche initiatique conue en vue de la pure ralisation

    personnelle, et le deuxime est celui du Taarruf, cest dire du gouvernement sotrique desaffaires du monde. De ces deux ordres de hirarchies dont les attributs et les caractres

    peuvent toutefois tre cumuls, un degr ou un autre, par les mmes initis, le deuximesurtout comporte des catgories sotriques spciales selon les secteurs dactivit existants,avec des formes dorganisations et des moyens assez varis. Cest ainsi quen dehors dunehirarchie gnrale que runit lAssemble des Saints (Dwn-l-Awliy), il y a des hirarchiesspciales avec des assembles correspondantes pour chacun de ces groupes ou de ces

    catgories sotriques que comporte lorganisation du monde.

    (M.

    Vlsan, Les derniersHauts Grades de lEcossisme.)[5] Il sagit en ralit de la dsignation, allusive mais habituelle en littrature arabe, de laralisation spirituelle effective par la connaissance directe.

    Dans sa traduction du Livre de lextinctiondu Cheikh el-Akbar ibn Arabi, MichelVlsan, fait la note suivante pour dfinir cette notion : Le dhawq = got , acte degoter , savourement , est dans la terminologie technique du Taawwuf le dbut dundvoilement initiatique . On emploie cependant ce terme dans un sens plus large pour

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    dsigner dune faon gnrale la connaissance initiatique, surtout en opposition avec laconnaissance thorique. [6] Cheikh Abd el-Whid expose de mme, notamment dans lesAperus sur lInitiation, quele processus de ralisation spirituelle impliquant, presque techniquement pourrait-on dire,une identification entre le sujet et lobjet de la connaissance, celui-ci ne peut tre dvelopp

    la place de liniti.

    Citons ici, partiellement, ce sujet Ren Gunon : Lenseignement initiatique,

    extrieur et transmissible dans des formes, nest en ralit et ne peut tre, nous lavons djdit et nous y insistons encore, quune prparation de lindividu acqurir la vritableconnaissance initiatique par leffet de son travail personnel. On peut ainsi lui indiquer la voie suivre, le plan raliser, et le disposer prendre lattitude mentale et intellectuellencessaire pour parvenir une comprhension effective et non pas simplement thorique ; on

    peut encore lassister et le guider en contrlant son travail dune faon constante, mais cesttout, car nul autre, ft-il un Matre dans lacceptation la plus complte de ce mot [Note :

    Nous entendons par l ce quon appelle un Guru dans la tradition hindoue, ou un Sheikh dans

    la tradition islamique, et qui na rien en commun avec les ides fantastiques quon sen faitdans certains milieux pseudo-initiatiques occidentaux.], ne peut faire ce travail pour lui. Ceque liniti doit forcment acqurir par lui-mme, parce que personne ni rien dextrieur luine peut le lui communiquer, cest en somme la possession effective du secret initiatique

    proprement dit ; pour quil puisse arriver raliser cette possession dans toute son tendue etavec tout ce quelle implique, il faut que lenseignement qui sert en quelque sorte de base etde support son travail personnel soit constitu de telle faon quil souvre sur des

    possibilits rellement illimites, et quainsi il lui permette dtendre indfiniment sesconceptions, en largeur et en profondeur tout la fois, au lieu de les enfermer, comme le faittout point de vue profane, dans les limites plus ou moins troites dune thorie systmatiqueou dun formule quelconque. ( Aperus sur lInitiation,chap. De lEnseignement

    Initiatique).[7] Ren Gunon affirme galement la supriorit intrinsque de la science intrieure etcritique le point de vue invers des conceptions occidentales modernes (La Crise du Monde

    Moderne, Le Rgne de la Quantit et les Signes des Temps ). Aprs avoir dfini lamtaphysique comme la science des principes, il prcise (Introduction gnrale ltude desdoctrines hindoues) quelle constitue une connaissance intuitive, cest--dire immdiate,sopposant en cela la connaissance discursive et mdiate de lordre rationnel. Lintuitionintellectuelle est mme plus immdiate encore que lintuition sensible, car elle est au-del dela distinction du sujet et de lobjet que cette dernire laisse subsister ; elle est la fois lemoyen de cette connaissance et la connaissance elle-mme, et, en elle, le sujet et lobjet sontunifis et identifis

    .Dailleurs, toute connaissance ne mrite vraiment ce nom que dans la

    mesure o elle a pour effet de produire une telle identification, mais qui, partout ailleurs, restetoujours incomplte et imparfaite ; en dautres termes, il ny a de connaissance vraie que cellequi participe plus ou moins la nature de la connaissance intellectuelle pure, qui est laconnaissance par excellence. Toute autre connaissance, tant plus ou moins indirecte, na ensomme quune valeur surtout symbolique ou reprsentative ; il ny a de connaissance vritableet effective que celle qui nous permet de pntrer dans la nature mme des choses, et, si une

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    telle pntration peut dj avoir lieu jusqu un certain point dans les degrs infrieurs de laconnaissance, ce nest que dans la connaissance mtaphysique quelle est pleinement ettotalement ralisable. ( Introduction gnrale ltude des doctrines hindoues ChapitreX,La ralisation mtaphysique).

    La prsentation est semblable dans la Crise du Monde Moderne (pp. 93-95) : ( ) si

    toute science est assurment lgitime, pourvu quelle noccupe que la place qui lui convientrellement en raison de sa nature propre, il est cependant facile de comprendre que, pourquiconque possde une connaissance dordre suprieur, les connaissances infrieures perdentforcment beaucoup de leur intrt, et que mme elles nen gardent quen fonction, si lon

    peut dire, de la connaissance principielle, cest--dire dans la mesure o, dune part, ellesrefltent celle-ci dans tel ou tel domaine contingent, et o, dautre part, elles sont susceptiblesde conduire vers cette mme connaissance principielle, qui, dans le cas que nous envisageons,ne peut jamais tre perdue de vue ni sacrifie des considrations plus ou moinsaccidentelles. [8] Ren Gunon dit notamment ce sujet : ( ) cest que celle-ci [la doctrine initiatique]

    nest point affaire d rudition et ne saurait aucunement sapprendre par la lecture deslivres la faon des connaissances ordinaires profanes . Les crits des plus grandsmatres eux-mmes ne peuvent que servir de supports la mditation ; on ne devient

    point mutaawwufuniquement pour les avoir lus, et ils demeurent dailleurs le plus souventincomprhensibles ceux qui ne sont point qualifis . Il faut en effet, avant tout, possdercertaines dispositions ou aptitudes innes auxquelles aucun effort ne saurait suppler ; et ilfaut ensuite le rattachement unesilsilah rgulire car la transmission de linfluencespirituelle qui sobtient par ce rattachement, est, comme nous lavons dj dit, la conditionessentielle sans laquelle il nest point dinitiation, ft-ce au degr le plus lmentaire . Cettetransmission, tant acquise une fois pour toutes doit tre le point de dpart dun travail

    purement intrieur pour lequel tout les moyens extrieurs ne peuvent tre rien de plus que desaides et des appuis, dailleurs ncessaires ds lors quil faut tenir compte de la nature de ltrehumain tel quil est en fait ; et cest par ce travail intrieur seul que ltre slvera de degrsen degrs, sil en est capable, jusquau sommet de la hirarchie initiatique, jusqul Identit suprme , tat absolument permanent et inconditionn, au-del des limitations detoute existence contingente et transitoire, qui est ltat du vritable f. ( Aperus surlEsotrisme islamique et le Taosme, chap. Lsotrisme islamique.)[9] Ren Gunon affirme maintes reprises la ncessit dun Travail personnel et duneattitude gnrale actifs ; il prcise longuement que ce caractre actif est une caractristiqueessentielle qui permet de diffrencier linitiation du mysticisme , principalement marqu

    par une attitude passive. Cette insistance est galement une mise en garde contre les tendancesgnrales passives de ltre humain qui sexpriment et se dveloppent lextrme lors de ceque la tradition hindoue dsigne par le terme Kali Yuga , cest--dire la fin des temps(khir el-azmn, en arabe). Il y a donc dans cette affirmation des deux Matres contemporains,et comme on va le voir plus loin galement, lindication dune ncessit en quelque sortetechnique, mais galement lexpression de la comprhension des conditions cycliques danslesquelles se droule le Travail initiatique : ( ) nous devons faire remarquer que,contrairement une opinion trop rpandue actuellement parmi les Occidentaux, lsotrisme

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    islamique na rien de commun avec le mysticisme ; les raisons en sont faciles comprendre par tout ce que nous avons expos jusquici. Dabord, le mysticisme semble bientre en ralit quelque chose de tout fait spcial au Christianisme, et ce nest que par desassimilations errones quon peut prtendre en trouver ailleurs des quivalents plus ou moinsexacts ; quelques ressemblances extrieures, dans lemploi de certaines expressions, sont sans

    aucun doute lorigine de cette mprise, mais elles ne sauraient aucunement la justifier enprsence de diffrences qui portent sur tout lessentiel. Le mysticisme appartient tout entier, par dfinition mme, au domaine religieux, donc relve purement et simplement delexotrisme ; et, en outre, le but vers lequel il tend est assurment loin dtre de lordre de laconnaissance pure. Dautre part, le mystique, ayant une attitude passive et se bornant recevoir ce qui vient lui en quelque sorte spontanment et sans aucune initiative de sa part,ne saurait avoir de mthode ; il ne peut donc pas y avoir de tarqah mystique, et une tellechose est mme inconcevable, car elle est contradictoire au fond. De plus, le mystique, tanttoujours un isol, et cela par le fait mme du caractre passif de sa ralisation , nanisheikh ou matre spirituel (ce qui, bien entendu, na absolument rien de commun avec

    un directeur de conscience au sens religieux), nisilsilah ou chane par laquelle luiserait transmise une influence spirituelle (nous employons cette expression pour rendreaussi exactement que possible la signification du mot arabe barakah), la seconde de ces deuxchoses tant dailleurs une consquence immdiate de la premire. La transmission rgulirede l influence spirituelle est ce qui caractrise essentiellement l initiation , et mme cequi la constitue proprement, et cest pourquoi nous avons employ ce mot plus haut pourtraduire taawwuf; lsotrisme islamique, comme du reste tout vritable sotrisme, est initiatique et ne peut tre autre chose ; et, sans mme entrer dans la question de ladiffrence des buts, diffrence qui rsulte dailleurs de celle mme des deux domainesauxquels ils se rfrent, nous pouvons dire que la voie mystique et la voie initiatique sont radicalement incompatibles en raison de leurs caractres respectifs. Faut-il ajouter encorequil ny a en arabe aucun mot par lequel on puisse traduire mme approximativement celuide mysticisme , tellement lide que celui-ci exprime reprsente quelque chose decompltement tranger la tradition islamique ? (Aperus sur lEsotrisme islamique et leTaosme)[10]Nous traduisons ici assez librement le terme khidmah = service, dont la traductionlittrale, bien quen elle-mme juste et bien-fonde, aurait pu apparatre un peu triviale dansce contexte, et dans des temps o toute activit tendance devenir un service [11]Cf. la note 9.[12] Cette prcision trouve un cho chez Ren Gunon dans sesAperus sur lInitiation, qui

    prsente le rle et la fonction du Matre spirituel en des termes presque identiques(cf.infra note 15) et dont on voit quils mettent une fois encore en avant limportance duTravail effectu par liniti lui-mme et limportance du caractre actif de celui-ci.[13] Il sagit bien sur del-Khidr et de lhistoire coranique connue qui constitue une rfrencemajeure en matire de compagnonnage spirituel.[14] Ren Gunon expose cette notion traditionnelle de manire dissmine dans son uvre,sous une forme proche de la mentalit du public auquel il sadresse principalement dans

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    lanne 30, en citant la parole vanglique Quoerite et invenietis ( frappez et lon vousouvrira ! ).Il expose, la mme poque, dans l Introduction Gnrale lEtude des Doctrines

    Hindoues, livre qui peut tre considr lui seul comme une sorte de prsentation de sonuvre entire tellement y est grande la richesse des notions qui y sont voques, une notion

    qui, bien que ncessairement commune et connue de toutes les formes traditionnellesorthodoxes, ncessitait visiblement dtre expose en des termes particulirement choisis etadapts, en loccurrence en empruntant la formulation des textes doctrinaux hindoux, aulectorat auquel sadressait celui qui sera plus tard connu sous le nom de Cheikh Abd el-WhidYahya : il sagit de ce que le Taosme dsigne comme les actions et ractionsconcordantes et qui exprime que toute action dveloppe dans un domaine quelconquedclenche en quelque sorte une raction, plus ou moins immdiate ou dcale dans le temps,dont la nature et lintensit dpendent de laction initiale.

    Pour revenir laMimns[14], aprs cette digression, nous signalerons encore unenotion qui y joue un rle important : cette notion, qui est dsigne par le mot aprv, est de

    celles qui sont difficiles expliquer dans les langues occidentales ; nous allons nanmoinsessayer de faire comprendre en quoi elle consiste et ce quelle comporte.Nous avons dit dansle chapitre prcdent que laction, bien diffrente de la connaissance en cela comme en tout lereste, ne porte pas ses consquences elle-mme ; sous ce rapport, lopposition est, au fond,celle de la succession et de la simultanit, et ce sont les conditions mmes de toute action quifont quelle ne peut produire ses effets quen mode successif. Cependant, pour quune chose

    puisse tre cause, il faut quelle existe actuellement, et cest pourquoi le vrai rapport causal nepeut tre conu que comme un rapport de simultanit : si on le concevait comme un rapportde succession, il y aurait un instant o quelque chose qui nexiste plus produirait quelquechose qui nexiste pas encore, supposition qui est manifestement absurde. Donc, pour quuneaction, qui nest en elle-mme quune modification momentane, puisse avoir des rsultatsfuturs et plus ou moins lointains, il faut quelle ait, dans linstant mme o elle saccomplit,un effet non perceptible prsentement, mais qui, subsistant dune faon permanente,relativement tout au moins, produira ultrieurement, son tour, le rsultat perceptible. Cestcet effet non-perceptible, potentiel en quelque sorte, qui est appel aprv, parce quil estsurajout et non antrieur laction ; il peut tre regard, soit comme un tat postrieur delaction elle-mme, soit comme un tat antcdant du rsultat, leffet tant toujours contenuvirtuellement dans sa cause, dont il ne pourrait procder autrement . Dailleurs, mme dans lecas o un certain rsultat parat suivre immdiatement laction dans le temps, lexistenceintermdiaire dun aprv nen est pas moins ncessaire, ds lors quil y a encore successionet non parfaite simultanit, et que laction, en elle-mme, est toujours spare de son rsultat.De cette faon, laction chappe linstantanit, et mme, dans une certaine mesure, auxlimitations de la condition temporelle ; en effet, laprv, germe de toutes ses consquencesfutures, ntant pas dans le domaine de la manifestation corporelle et sensible, est en dehorsdu temps ordinaire, mais non en dehors de toute dure, car il appartient encore lordre descontingences. Maintenant, laprv peut, pour une part, demeurer attach ltre qui aaccompli laction, comme tant dsormais un lment constitutif de son individualitenvisage dans sa partie incorporelle, o il persistera tant que celle-ci durera elle-mme, et,

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    pour une autre part sortir des bornes de cette individualit pour entrer dans le domaine desnergies potentielles de lordre cosmique ; dans cette seconde partie, si on se le reprsente, parune image sans doute imparfaite, comme une vibration mise en un certain point, cettevibration, aprs stre propage jusquaux confins du domaine quelle peut atteindre,reviendra en sens inverse son point de dpart, et cela, comme lexige la causalit, sous la

    forme dune raction de mme nature que laction initiale.

    Cest l, trs exactement, ce que leTaosme, de son ct, dsigne comme les actions et ractions concordantes ; toute action,comme plus gnralement toute manifestation, tant une rupture dquilibre, ainsi que nous ledisions propos des troisgunas, la raction correspondante est ncessaire pour rtablir cetquilibre, la somme de toutes les diffrenciations devant toujours quivaloir finalement lindiffrenciation totale. Ceci, o se rejoignent lordre humain et lordre cosmique, compltelide que lon peut se faire des rapports du karma avec le dharma ; et il faut ajouterimmdiatement que la raction, tant une consquence toute naturelle de laction, nestnullement une sanction au sens moral : il ny a l rien sur quoi le point de vue moral

    puisse avoir prise, et mme, vrai dire, ce point de vue pourrait bien ntre n que de

    lincomprhension de ces choses et de leur dformation sentimentale.

    Quoi quil en soit, laraction, dans son influence en retour sur ltre qui produisit laction initiale, reprend lecaractre individuel et mme temporel que navait plus lapurv intermdiaire ; si cet tre nese trouve plus alors dans ltat o il tait premirement, et qui ntait quun mode transitoirede sa manifestation, la mme raction, mais dpouille des conditions caractristiques delindividualit originelle, pourra encore latteindre dans un autre tat de manifestation, par leslments qui assurent la continuit de ce nouvel tat avec ltat antcdent : cest ici quesaffirme lenchanement causal des divers cycles dexistences, et ce qui est vrai pour un tredtermin lest aussi, suivant la plus rigoureuse analogie, pour lensemble de la manifestationuniverselle. Si nous avons insist un peu longuement sur cette explication, ce nest passimplement parce quelle fournit un exemple intressant dun certain genre de thoriesorientales, ni mme parce que nous aurons loccasion de signaler par la suite uneinterprtation fausse qui en a t donne en Occident ; cest aussi, et surtout, parce que cedont il sagit a une porte effective des plus considrables, mme pratiquement, encore que,sur ce dernier point, il convienne de ne pas se dpartir dune certaine rserve, et quil vaillemieux se contenter de donner des indications trs gnrales, comme nous le faisons ici, enlaissant chacun le soin den tirer des dveloppements et des conclusions en conformit avecses facults propres et ses tendances personnelles. ( Introduction Gnrale lEtude des

    Doctrines Hindoues).[15] Il sagit ici dune indication touchant directement la mthode initiatique personnelle duCheikh Zak ed-Dn. Lauteur prsente en effet sa fonction dirshddans des modalits qui

    peuvent apparatre pour le moins minimalistes et qui diffrent notablement de lide que lonpourrait avoir dun Matre dont le disciple attendrait tout et dont la seule obissance seraitsense lui garantir, en elle-mme, laccs aux plus hautes ralits sotriques ainsi que lechemin assur vers la ralisation spirituelle effective (fath). En rapport avec ladage selonlequel el-rif, rif bi-zammi-hi ( Le Connaisseur est celui qui a une comprhension

    profonde de son temps ), on comprendra donc que les remarques que nos mettions plus haut(notes 6 et 15), sur limportance de la comprhension des conditions cycliques actuelles,

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    trouvent ici une illustration particulirement marque dans une formulation qui montre encorela conception relativement efface de la position du Matre spirituel dans sa relationdenseignement au sein de la TarqahMohammediyyah, ainsi que laffirmation corrlative delimportance du Travail actif de celui qui y est rattach.[16] Cf. notes 5 et 6.

    [17] Ce qui peut apparatre uniquement ici comme une promesse caractre moral, peuttre galement compris comme laffirmation dune consquence technique certaine.[18] La formule, gnralement attribue lImm Mlik, chef du madhab ponyme, est unexemple de la richesse des rfrences utilises ici par lauteur lorsque lon connat lamultiplicit des formulations diverses et des commentaires qui ont pu en tre faits durant dessicles. Il sagit ici daffirmer les rapports relatifs et ncessaires des aspects exotrique etsotrique en Islam. Cette distinction est semblable celle quexpose galement Ren Gunonlorsquen 1921, il sadresse aux occidentaux, la mesure de leur orientation et de leurcomprhension du moment, pour consacrer un chapitre entier lexposition de ces notionsdans son Introduction gnrale ltude des doctrines hindoues : dans lIslamisme, la

    tradition est dessence double, religieuse et mtaphysique, comme nous lavons dj dit ; onpeut ici qualifier trs exactement dexotrique le ct religieux de la doctrine, qui est en effetle plus extrieur et celui qui est la porte de tous, et dsotrisme son ct mtaphysique, quien constitue le sens profond, et qui est dailleurs regard comme la doctrine de llite ; et cettedistinction conserve bien son sens propre, puisque ce sont l les deux faces dune seule etmme doctrine. Ren Gunon a insist, en son temps, auprs des occidentaux qui dsiraient se rattacher uneorganisation initiatique islamique, sur le fait que la pratique dun exotrisme tait ncessairedans une forme religieuse : Beaucoup semblent douter de la ncessit, pour qui aspire linitiation, de se rattacher tout dabord une forme traditionnelle dordre exotrique et denobserver toutes les prescriptions ; cest dailleurs l lindice dun tat desprit qui est propre lOccident moderne, et dont les raisons sont sans doute multiples. ( ) ce qui est le plustonnant, cest que ceux qui se considrent comme qualifis pour linitiation puissent faire

    preuve dune incomprhension qui, au fond, est comparable la leur, quoique sappliquantdune faon en quelque sorte inverse. En effet, il est admissible quun exotriste ignorelsotrisme, bien quassurment cette ignorance nen justifie pas la ngation ; mais, parcontre, il ne lest pas que quiconque a des prtentions lsotrisme veuille ignorerlexotrisme, ne ft-ce que pratiquement, car le plus doit forcment comprendre le

    moins . ( ) Nous avons dit que ltat desprit que nous dnonons ici est propre lOccident ; en effet, il ne peut pas exister en Orient, dabord cause de la persistance delesprit traditionnel dont le milieu social tout entier est encore pntr [note : Nous parlons icide ce milieu pris dans son ensemble, et, par consquent, nous navons pas tenir compte cetgard des lments moderniss , cest--dire en somme occidentaliss , qui, si bruyantsquils puissent tre, ne constituent encore malgr tout quun assez faible minorit.] et aussi

    pour une autre raison : l o lexotrisme et lsotrisme sont lis directement dans laconstitution dune forme traditionnelle ( ), de faon ntre en quelque sorte que comme lesdeux faces extrieure et intrieure dune seule et mme chose, il est immdiatementcomprhensible pour chacun quil faut dabord adhrer lextrieur pour pouvoir ensuite

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    les rencontres, les relations et les vnements que ltre est amen vivre peuvent galementtre considres parce celui qui en est ainsi la fois lobjet et le sujet, comme autantdindications lui permettant de se connatre lui-mme.[27] En application de ce qui vient dtre dit.[28] Ces trois termes rsument en quelque sorte la Voie toute entire en en dtaillant ses bases

    ncessaires.

    [29] l Imrn, 79. Ce verset est souvent utilis par le Cheikh dans ses crits commerfrence coranique principale du Taawwuf.

    Cf. le hadth : Allah a Trois Cents caractres ; celui qui est imprgn (takhallaqa )dun seul de ceux-ci entrera au Paradis ; un autre hadthexhorte : Imprgnez-vous(caractrisez-vous) des caractres dAllah (takhallaq bi-akhlqi-llh) ! . (IbnArabi,Futht, La notion de Charah , note de la traduction de M. Vlsan)[30] Il peut paratre tonnant, surtout un lecteur occidental, de voir ici une spcification quinest pourtant que la consquence de laffirmation que la perspective spirituelle la plus hauteinclut ncessairement lintgralit des domaines et activits de ltre humain.

    [31] Dans une optique initiatique vritable, la science utile est donc la science qui permet ltre de progresser effectivement dans le chemin vers la connaissance effective de sonSeigneur. (Cf.infra, Ren Gunon sur la science thorique comme pralable ncessaire laralisation spirituelle.)[32] Relatons ici, titre dillustration lanecdote rapporte par la Cheikh Abd el-WahhbCharn dans sesLawqh, concernant la vocation spirituelle de limmYfi Tammi : Ilraconte dans sonMinhj quil demeura vingt-cinq ans dans une querelle intrieure, une

    pense le poussant soccuper de la science selon la mthode des savants exotriques, et une pense le poussant soccuper de ce dont soccupent les soufis. Il disait : Les juristesmordonnaient de les suivre en disant : Notre Voie nous garantit de la voie dautres que nouset la voie des autres ne garantit pas notre Voie ! Je me dis alors, en une orientationtotale : Allahoumma, mets pour moi en vidence laquelle des deux voies est la plus rapidevers Toi ! Et il arriva, alors que je marchais dans une des rues de Zabbad (?) , que quelquunqui tait sujet aux tats spirituels, me dit : Jusqu quand douteras-tu de la Voie des Initis(Qawm) ? Suis-la, car cest une des voiesles plus rapides vers Allah. Je lui dis : Jen veuxla preuve. Il acquiesa, puis entra dans sazawyah et dit : Amenez-nous le successeur dusavant Untel et le naqb[dsigne ici le responsable de lorganisation de la Tarqah, souslautorit directe du Cheikh] sortit le chercher. Le Cheikh dit alors lassemble : Quaucunde vous ne lui rende la salutation quand il viendra ni ne lui fasse de la place . Ilsdirent : Entendu . Lorsque lhomme se prsenta, il dit : Que la Paix soit sur vous ! et

    personne ne rpondit sa salutation, si bien quil dit : Cest une chose religieusementinterdite ! Sasseyant alors, personne ne lui fit place, si bien quil dit : Vous ne suivez pasla pratique prophtique ! Le Cheikh lui dit : Les fouqar ont en eux-mmes quelque chosecontre toi . Il rpondit : Et moi aussi jai en moi-mme tout un tas de choses ! , en faisantun signe avec les doigts de sa main tout entire. Le Cheikh de lazawyah dit au Cheikh Yfi: Regarde ce que cette science-l lui a apport , puis il dit au naqb : Envoie quelquunchercher lefaqrUntel et ordonna auxfouqar de ne pas rpondre sa salutation et de ne

    pas lui faire de place. Comme ils firent ainsi lorsquil se prsenta, celui-ci sourit et dit : Je

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    demande pardon Allah , puis se tint prs des chaussures en plaant celles-ci sur sa tte [en signe de componction affiche] sans quaucun ne dtourne la tte vers lui. Le Cheikh luidit : Lesfouqar ont quelque chose contre toi , et il rpondit : Moi, je tmoigne quil nya de divinit quAllah et que Mohammed est lEnvoy dAllah [marquant ainsi sa

    soumission]. Le Cheikh dit alors Yfi : Regarde ce que la compagnie desfouqar lui a

    apport ! [33] Il sagit deffets, de natures diverses qui, bien que rels et produits par la ralisationspirituelle, peuvent secondairement constituer pour celui qui en est lobjet principal et, dunecertaine manire lauteur, autant dentraves et dobstacles dans sa progression, sil sy attache.Cette mise en garde constante dans lenseignement duTaawwoufpeut sembler, ici encore,relativement tonnante celui qui est tranger aux ralits de la Voie ; mais elle prend

    pourtant tout son sens lorsque celui qui se trouve face des modifications de conscience(ahwl, maqmat) ou des ralits (haqiq, mawrd), mmes mineures, auxquelles il nest

    pas habitu tre confront, peut ainsi y voir autant dintrts secondaires, plus ou moins puissants et dterminants, et se dtourner alors, de manire plus ou moins dfinitive et

    irrmdiable, de sa qute initiale.

    [34] Cette manire originale dexposer ltymologie du terme taawwouf met en ralitlaccent sur limpossibilit que ce qui est dsign par ce terme soit de nature humaine, ce querefltent les remarques suivantes de Ren Gunon : Les Occidentaux ont forg le mot fisme pour dsigner spcialement lsotrisme islamique (alors que taawwufpeutsappliquer toute doctrine sotrique et initiatique, quelque forme traditionnelle quelleappartienne) ; ( ) Pour ce qui est de la drivation de ces dsignations, elles viennentvidemment du mot f; mais au sujet de celui-ci, il y a lieu tout dabord de remarquer ceci :cest que personne ne peut jamais se dire f, si ce nest par pure ignorance, car il prouve parl mme quil ne lest pas rellement, cette qualit tant ncessairement un secret (sirr)entre le vritable fetAllah ; on peut seulement se dire mutaawwuf, terme qui sapplique quiconque est entr dans la voie initiatique, quelque degr quil soit parvenu ; maisle f, au vrai sens de ce mot, est seulement celui qui a atteint le degr suprme. (Aperus

    sur lEsotrisme islamique, chap.1) Cf. galement note 3.[35] La dfinition que donne ici Cheikh Zak ed-Din Ibrhm est identique celle querappelait Cheikh Abd el-Whid (note prcdente), qui insistait dire que le terme de Sof neconcerne proprement que celui qui est dsign ailleurs par le terme dAdepte (lequel a subiune dviation identique), cest--dire celui qui est parvenu au but ultime de la Voie initiatiqueet non pas, comme cest lusage de plus en plus rpandu de nos jours, mme dans certainsmilieux de Tarqah, celui qui est simplement rattach la Voie.[36] Ce dernier terme est en ralit un nologisme, form par lauteur pour rendre compte desralits du temps en des termes adquats

    .Ren Gunon se prononce de maintes reprises

    contre les diffrentes formes de dviations et de contrefaons vhicules par le mondemoderne, notamment lencontre des notions et des formes traditionnelles, et plus

    particulirement au sein de celles-ci, lencontre de linitiation ; par exemple : Quant lapseudo-initiation , elle nest rien de plus quune parodie pure et simple, ce qui revient

    dire quelle nest rien par elle-mme, quelle est vide de toute ralit profonde, ou, si lonveut, que sa valeur intrinsque nest ni positive comme celle de linitiation, ni ngative

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    comme celle de la contre-initiation , mais tout simplement nulle ; si cependant elle ne serduit pas un jeu plus ou moins inoffensif comme on serait peut-tre tent de le croire dansces conditions, cest en raison de ce que nous avons expliqu, dune faon gnrale, sur levritable caractre des contrefaons et le rle auquel elles sont destines ; et il faut ajouterencore, dans ce cas spcial, que les rites, en vertu de leur nature sacre au sens le plus

    strict de ce mot, sont quelque chose quil nest jamais possible de simuler impunment.

    On peut dire encore que les contrefaons pseudo-traditionnelles , auxquelles se rattachenttoutes les dnaturations de lide de tradition dont nous avons dj parl prcdemment,atteignent ici le maximum de gravit, dabord parce quelles se traduise par une actioneffective au lieu de rester ltat de conception plus ou moins vagues, et ensuite parcequelles sattaquent au cot intrieur de la tradition, ce qui en constitue lesprit mme,cest--dire au domaine sotrique et initiatique (Le Rgne de la Quantit et les Signes desTemps, chap.La pseudo-initiation).[37] Le Cheikh rsume ici en une phrase la doctrine de la connaissance initiatique qui, enIslam, affirme la transcendance ncessaire et totale de Celui qui en est lObjet aux dpends de

    toute possibilit de persistance des qualits du sujet pour lequel elle sopre.

    Ren Gunon aborde ainsi cette question dans sesAperus sur lEsotrisme Islamique

    et le Taosme, chap 1 : En toute rigueur, les diffrences initiales seffacent, avec lindividualit elle-mme (el-inniyah, de ana, moi ), cest--dire quand sont atteints lestats suprieurs de ltre et quand les attributs (ift)del-abd, ou de la crature, qui ne sont

    proprement que des limitations, disparaissent (el-fan ou lextinction ) pour ne laissersubsister que ceux dAllah (el-baqou la permanence ), ltre tant identifi ceux-ci danssa personnalit ou son essence (edh-dht).

    Cheikh Moustaf Abd el-Azz Vlsan rappelle la lecture particulire que donne leCheikh el-Akbr Ibn Arabi du hadth deJibrl, dans un sens identique : fa in lam takoun ,et si tu nes pas [ toi-mme], tar-Hou , tu Le vois , faisant ainsi de lextinction desqualits du serviteur la condition, en principe ncessaire et suffisante, de la connaissance deson Seigneur.[38] Lauteur fait ici une transposition dune rgle fondamentale du droit personnel islamiquequi est une illustration claire des applications qui peuvent tre faites, lorsquelles sappuientsur une science exacte et quelles sont pratiques avec perspicacit, des sciences extrieuresau domaine initiatique. Ce faisant, il exprime donc lessence dufiqh islamique, dont on

    pourrait peut tre dire quil nest autre que la science profonde des statuts, tats et activits deltre humain envisag dans son intgralit.[39] Al-Mdah, verset 8.[40] l Imrn, verset 79.[41] Cette insistance ritre sur limportance et la nature relle de lactivit que doitrechercher liniti nest pas sans rappeler celle de Ren Gunon.[42] Al-Baqarah-44, Al Imrn-92, 177,189, Al Mdah-2, Al Moujdilah-9.[43] Cf. supra note 26.[44] Al-Qalam, 4.[45] Al-Hijr, 43.[46] Sd, 82-83

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    [47] Al-Hijr, 39-40.

    [48] Al-Isr-1

    [49] Al-Furqn, 1.

    [50] An-Najm, 10.

    [51] Sd, 3

    [52] Zoukhrouf, 59

    [53] Il sagit des dispositions rgulirement prvues par lasharah qui permettent unallgement dans certaines pratiques rituelles, lorsque des conditions relativementcontraignantes rendent une pratique parfaite plus difficile (par exemple : faire ses ablutions,

    petite ou grande, avec de leau tide plutt quavec de leau froide en hiver).

    Lorsque le choixest possible, et que la ncessit ne limpose pas, la pratique dexcellence (ihsn) consiste prfrer pour soi de sabstenir des allgements en question afin, dune part, de respecter lapratique prophtique dans une forme plus parfaite et, dautre part, de contenir et contrarier lestendances de lme individuelle ; il sagit alors dune disposition et dune attitude dun ordremthodique gnral, dont il importe nanmoins de signaler quelles nont de caractre decontrainte disciplinaire que pour celui qui les applique soi-mme, ou dans le cadre dunerelation de Matre disciple, ce qui revient en quelque sorte au mme.

    [54] Allusion au hikam dibn At Allah : "N'abandonne par le dhikr d'Allh cause de tonmanque de "prsence" avec Allh quand tu t'y adonnes, car ta ngligence pratiquer Sondhikr est pire que ton tat de distraction quand tu pratiques Son dhikr. Or il se peut qu'Allht'lve d'un dhikr fait avec distraction en un dhikr fait avec vigilance (veil), et d'un dhikr faitavec vigilance en un dhikr fait avec "prsence", puis d'un dhikr fait avec "prsence" en undhikr pratiqu dans l'absence de tout ce qui autre que Le Mentionn ; "Et cela, pour Allh,n'est pas difficile". "

    [55] On peut lire lanecdote suivante dansDurrat el-Asrr: Abu Abd Allh Mohammed le copiste , dit aussi : Jtais en train de marcher derrire le Cheikh Abou-l-Hassan qui taitsur un palanquin, et je vis deux hommes marchant sous son ombre . Lun dit lautre :

    Fuln, jai vu Untel mal se comporter avec toi alors que tu te comportais bien aveclui.

    Il est de mon pays, rpondit-il, et je dirai comme le pote la dit : Le fou vit dans le dsert un chien envers lequel il se montra gnreux et manifesta delaffection. Les gens le condamnrent pour ce quil avait fait, et lui demandrent : Pourquoias-tu t gnreux envers ce chien ? Il rpondit : Cesse de me blmer, car mon il la vu,une fois, dans le quartier de Layla.

    Le Cheikh sortit sa tte de la litire et dit : Rpte ce que tu as dit, O mon fils.Il rpta alors ces mots et le Cheikh se mit sagiter dans son palanquin en disant :

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    Cesse de me blmer car mon il la vu, une fois, dans le quartier de Layla ! ,continuant rpter cela encore et encore. Puis il lana vers lui un manteau de couleur

    pourpre en disant : Prends-le et mets-le, tu en es plus digne que moi. QuAllah te rcompense, O mon fils,

    par des bienfaits la mesure de lexcellence de ton engagement (ahd).

    [56] Al-Baqara, 143.

    [57] Rappelons ici cette remarque de Ren Gunon, ceux qui dnigrent la fonction deMatre spirituel vritable ou qui, tout en ladmettant, en sont des usurpateurs plus ou moinsconscients : L'initiation doit prcisment mener la conscience pleinement ralise du Soi [qui est le vritableguru], ce qui ne saurait videmment tre le fait ni d'enfants entutelle ni d'automates psychiques ; la chane initiatique n'est pas faite pour lier l'tre,mais au contraire pour lui fournir un appui lui permettant de s'lever indfiniment et dedpasser ses propres limitations ( ) une organisation initiatique n'a que faire d'instruments

    passifs et aveugles...

    " (Ren Gunon,Aperus sur lInitiation, chap.Initiation et passivit)

    .

    [58] Al-Baqara, 143.

    [59] Al Isr, 15.