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Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’Agriculture Technopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected] www.synagri.com des IAA Revue de l’Observatoire La N° 101 - AVRIL 2011 ISSN 0299 - 6774 FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS Cooperl Arc Atlantique reprend Défi Viandes Gad passe sous le contrôle de la coopérative Cecab 22 millions d’euros investis par SVA à Vitré Mix Buffet rachète DLB Traiteur p.28 “Economie Agricole Bretonne, Analyse et perspectives” p.36 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS VIENT DE PARAÎTRE Analyse comparée de la compétitivité des IAA françaises par rapport à leurs concurrentes européennes Préoccupés par le recul des positions des industries agroalimentaires françaises sur certains marchés où elles étaient historiquement fortes, les ministres de l’économie et de l’agriculture ont confié au délégué interministériel aux industries agroalimentaire et à l’agro-industrie, Philippe Rouault, d’analyser les facteurs de compétitivité des IAA françaises par rapport à ceux de leurs concurrentes. p.7 DOSSIER : LE GROS PLAN ACTIVITÉ Toujours pas d’accélération de la reprise au 4 ème trimestre p.2 EXPORTATIONS Excellente fin d’année pour les exportations agroalimentaires bretonnes p.4 EMPLOI Légère baisse au 3 ème trimestre p.6 COMPETITIVITE DES IAA FRANCAISES Présentation d’une synthèse du rapport de P. Rouault p.7 ENQUETE DE LA BANQUE DE FRANCE AUPRES DES IAA BRETONNES Premier bilan de l’année 2010, perspectives 2011 p.15 MUTUALISATION DE LA LOGISTIQUE AGROALIMENTAIRE Présentation d’une expérimentation en Morbihan p.17 LE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE REGIONAL Quelles actions pour conforter le secteur agroalimentaire régional ? p.22

EXE RevueObs101 04-2011 - Synagri.com · le PIB de la zone euro a augmenté de 1,7% et celui de l’UE27 de 1,8%, contre respectivement -4,1% et -4,2% en 2009. Aux États-Unis, le

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Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’AgricultureTechnopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected]

desIAARevue

de l’Observatoire La

N° 101 - AVRIL 2011 • ISSN 0299 - 6774

FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS

• Cooperl Arc Atlantique reprend Défi Viandes

• Gad passe sous le contrôle de la coopérative Cecab

• 22 millions d’euros investis par SVA à Vitré

• Mix Buffet rachète DLB Traiteur p.28

“Economie Agricole Bretonne, Analyse et perspectives” p.36

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

DOSSIERS

VIENT DE PARAÎTRE

Analyse comparée de la compétitivité des IAA françaisespar rapport à leurs concurrentes européennes Préoccupés par le recul des positions des industriesagroalimentaires françaises sur certains marchés oùelles étaient historiquement fortes, les ministres del’économie et de l’agriculture ont confié au déléguéinterministériel aux industries agroalimentaire et àl’agro-industrie, Philippe Rouault, d’analyser les facteurs de compétitivité des IAA françaises par rapport à ceux de leurs concurrentes. p.7

DOSSIER : LE GROS PLAN

ACTIVITÉ

Toujours pas d’accélération de la reprise au 4ème trimestre p.2

EXPORTATIONS

Excellente fin d’année pour les exportations agroalimentaires bretonnes p.4

EMPLOI

Légère baisse au 3ème trimestre p.6

COMPETITIVITE DES IAA FRANCAISESPrésentation d’une synthèse du rapport de P. Rouault p.7

ENQUETE DE LA BANQUE DE FRANCE AUPRES DES IAA BRETONNESPremier bilan de l’année 2010, perspectives 2011 p.15

MUTUALISATION DE LA LOGISTIQUE AGROALIMENTAIRE Présentation d’une expérimentation en Morbihan p.17

LE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE REGIONAL Quelles actions pour conforter le secteur agroalimentaire régional ? p.22

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Synagri agrithèque
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2 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 101 - AV R I L 2 011

Le point de conjoncture nationale

Observatoire économique des IAA de Bretagne, d’après l’INSEE et Eurostat.

Au quatrième trimestre 2010, une reprise marquée dansle secteur agroalimentaire n’est toujours pas d’actua-lité. Heureusement, demande intérieure et exportations

soutiennent l’activité.

Au cours du quatrième trimestre 2010, le PIB de la zone euro aaugmenté de 0,3 % et celui de l’UE27 de 0,2% par rapport au trimestre précédent, selon les estimations publiées par Eurostat,l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du troisième trimestre 2010, le taux de croissance avait été de+0,3 % dans la zone euro et de +0,5 % dans l’UE27.

En comparaison avec le quatrième trimestre 2009, le PIB corrigédes variations saisonnières a augmenté de 2,0 % dans la zoneeuro et de 2,1 % dans l’UE27, après respectivement +1,9 % et+2,2 % au trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année 2010,le PIB de la zone euro a augmenté de 1,7 % et celui de l’UE27de 1,8 %, contre respectivement -4,1 % et -4,2 % en 2009.

Aux États-Unis, le PIB a augmenté de 0,7 % au cours du quatrième trimestre 2010, après +0,6 % au troisième trimestre2010. Au Japon, le PIB a diminué de 0,3 % au quatrième trimestre 2010, après +0,8 % au trimestre précédent.

Sur l’ensemble de l’année 2010, le PIB des États-Unis a augmenté de 2,8% (-2,6 % en 2009) et celui du Japon de 3,9 % (-6,3 % en 2009).

La production industrielle corrigée des variations saisonnièresa diminué de 0,1 % tant dans la zone euro que dans l’UE27 endécembre 2010 par rapport à novembre 2010. En novembre2010, la production avait crû respectivement de 1,4 % et 1,2 %.

En décembre 2010 par rapport à décembre 2009, la productionindustrielle a progressé de 8,0 % dans la zone euro et de 7,7 %dans l’UE27. Par rapport à 2009, l’indice moyen de la produc-tion industrielle a augmenté en 2010 de 7,1 % dans la zoneeuro et de 6,7 % dans l’UE27.

En France, au quatrième trimestre 2010, le PIB en volume progresse au même rythme qu’au trimestre précédent, soit+0,3 %. En moyenne annuelle, la croissance est de +1,5 %, après

la baisse la plus importante depuis l’après-guerre en 2009 (-2,5 %). Les dépenses de consommation des ménages accélè-rent (+0,9 % après +0,5 %). La formation brute de capital fixe(FBCF) augmente de +0,4 % (après +0,5 %). Au total, lademande intérieure finale (hors stocks) contribue positivementà la croissance du PIB : +0,7 point après +0,4 point au troisièmetrimestre. Les exportations ralentissent (+0,8 % après +2,6 %)et les importations reculent (-1,2 % après +3,9 %). Par consé-quent le solde du commerce extérieur s’améliore, contribuantà nouveau positivement à la croissance du PIB : +0,5 point après-0,4 point. Cet effet est plus que compensé par les variations destocks des entreprises, qui contribuent à hauteur de -0,8 pointà la croissance (après +0,2 point).

Au cours de ce quatrième trimestre 2010, la production a, quantà elle, augmenté dans l’industrie manufacturière (+0,4 %) etdans l’ensemble de l’industrie (+0,8 %) par rapport au trimes-tre précédent. Elle est quasi stable dans les industries agricoleset alimentaires (-0,2 %). La production manufacturière du dernier trimestre 2010 est en progression (+5,3 %) par rapportau dernier trimestre 2009, cette hausse de production est moinsmarquée et s’établit à +1,8 % dans les industries agricoles et alimentaires.

Toujours au quatrième trimestre 2010, le chiffre d’affaires del’industrie manufacturière est en hausse (+1,0 %). Il augmentedans les industries agricoles et alimentaires (+1,9 %). Sur

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Industrie agroalimentaire

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Indice CVS et CJO : base 100 en 2005

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Unité : solde d’opinions

Production prévue

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Evolution de la production Unité : solde d’opinions

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Source : INSEESource : INSEE

Etat de la demande et niveau des stocks

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l’année 2010, le chiffre d’affaires de l’industrie manufacturièreprogresse de +7,2 % par rapport à 2009, celui des industriesagricoles alimentaires progresse quant à lui de 6,7 %.

Concernant leurs investissements, les chefs d’entreprise desindustries manufacturières interrogés en janvier 2011 estimentqu’ils ont baissé de 2 % en 2010 par rapport à 2009, ceux desindustries agricoles et alimentaires estiment cette baisse pourleurs entreprises à -8 %. Pour 2011, les chefs d’entreprise desindustries manufacturières prévoient désormais une hausse de14 % de leurs investissements. Ils ont ainsi revu de 5 points àla hausse leurs premières estimations émises en octobre dernier.La reprise des dépenses d’équipement serait relativement mar-quée dans le secteur des industries agricoles et alimentaires(+7 % après -8 %).

En février, dans les industries de l’agroalimentaire, les chefsd’entreprise interrogés estiment que l’activité des derniers moisa ralenti, mais est restée dynamique. Elle devrait demeurer soutenue au cours des trois prochains mois : les stocks de produits finis se reconstituent mais sont encore jugés légers. Parailleurs, les carnets de commandes étrangers restent fournis. Lescarnets de commandes globaux se dégarnissent, mais sont toujours jugés supérieurs à la moyenne.

L’ensemble des données est disponible sur le site internethttp://app.eurostat.ec.europa.eu et http://www.insee.fr

Les tendances régionales

Banque de France, Service des affaires régionales(mois sous revue : février 2011)

La production s’est étoffée. L’évolution de la demande globalen’a pas permis une reconstitution satisfaisante du niveau descarnets de commandes. Les stocks de produits finis restent unpeu en-dessous du niveau désiré. Dans la continuité de l’évo-lution qui prévaut depuis de nombreux mois, l’augmentationdes prix des matières premières s’est avérée importante. Lesprévisions font état d’une poursuite de la croissance de la production lors des semaines à venir.

• Transformation et conservation de la viande de boucherie : levolume des fabrications a été très légèrement en retrait par rapport à celui du mois de janvier. En dépit d’un tassement desflux d’ordres internes, la demande globale s’est quelque peuraffermie. Les carnets de commandes sont toujours trop étroits.L’orientation à la hausse des prix des matières a perduré demanière toujours particulièrement prononcée. A un horizonproche, les volumes produits pourraient encore un peu secontracter.

• Transformation et conservation de la viande de volailles : laproduction s’est sensiblement redressée. Dynamisée par lesdébouchés à l’international en nette augmentation et des fluxd’ordres également en progrès sur le marché intérieur, lademande globale s’est accrue. Une fois encore, les cours desmatières premières ont été fortement orientés à la hausse. Lescarnets de commandes sont correctement garnis. Lors des moisà venir, le niveau de la production ne devrait guère évoluer.

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• Préparation industrielle de produits à base de viandes : lesvolumes produits ont augmenté. La demande globale a marquédes avancées en raison, principalement, des gains intervenus surle marché national. De nouveau, la hausse des prix des matièresa été substantielle. L’avis émis sur le niveau des carnets de commandes est toujours négatif. A court terme, l’accroissementde la production devrait être moindre.

• Transformation, conservation de poisson, crustacés, mollusques : la production a fait preuve de dynamisme, demême d’ailleurs que la demande globale. Les carnets de commandes restent assez largement au-dessus du niveau estiménormal. Le renchérissement des cours des matières premièress’est amplifié. En matière d’évolution de la production à courtterme, les perspectives sont plutôt moins favorables.

• Fabrication de produits laitiers : d’un mois sur l’autre, la production affiche des avancées. Nonobstant un raffermisse-ment de la demande globale, l’état des carnets de commandesest loin d’être pléthorique. Dans l’ensemble, le prix de la matièrepremière a évolué à la hausse. La production devrait s’accélérerdans les mois à venir.

• Fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie, pâtes : laproduction a enregistré des progrès modestes. Proportionnelle-ment, le développement de la demande globale a été plus accentué. Les carnets de commandes demeurent cependant tropétroits. Tout en restant bien tangible, la hausse des prix desmatières premières s’est ralentie. A bref délai, les prévisions deproduction sont favorablement orientés.

• Fabrication d’aliments pour animaux : la production et lademande globale ont reculé. Les prix des matières premières sontrestés sur des niveaux de progression élévés. Le déficit des carnets d’ordres est jugé important. Un rebond de la productionest l’hypothèse retenue à court terme.

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Source : Banque de France, Service des affaires régionales, Bretagne

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Source : Banque de France, Service des affaires régionales, Bretagne

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T E N D A N C E S A G R O A L I M E N TA I R E S

Une fin d’année excellente pour les exportations agroalimentairesbretonnes

Mary Henry BouvierService Veille Etudes et Prospective, Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

3.1 Vue d’ensembleAvec une progression de 20 % en valeur au cours du quatrièmetrimestre 2010, l’année se termine très bien pour les exporta-tions agroalimentaires bretonnes, confirmant la bonne orien-tation observée depuis le début de l’année et tranchant avecune année 2009 morose. La plupart des produits agroalimen-taires bretons sont concernés par cette augmentation des ventesà l’exportation, en particulier les viandes de boucherie (+20 %en valeur), les légumes frais (+34 %) les viandes de volailles(+15 %). Avec +41 %, le redressement est particulièrement spectaculaire pour les produits laitiers.

Globalement, sur l’ensemble de l’année 2010, les exportationsagroalimentaires bretonnes sont en hausse de 16 % par rapportà 2009 et génèrent un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros,soit 15 % environ du chiffre d’affaires total des IAA bretonnes.La hausse des exportations en valeur concerne l’ensemble desproductions agroalimentaires phares bretonnes. Les viandesde boucherie (viandes porcine et bovine) qui constituent lepremier poste export en valeur des exportations agroalimen-taires bretonnes (23 % du chiffre d’affaires export total du sec-teur) ont enregistré une progression de leurs ventes de 13 %en valeur sur les marchés exports ; les ventes de viandes devolailles progressent également de 8 % et celles de produits lai-tiers font un bond de 52 %. Les exportations de légumes fraisne sont pas en reste avec une augmentation de 21 %.

3appel d’air devrait se poursuivre sur plusieurs mois comptetenu de l’abattage massif du cheptel porcin sud-coréen. Pourpouvoir répondre à la demande de la population, la Corée du Sud a d’ailleurs ouvert des quotas d’importation de viande porcine congelée sans droits (60 000 t).

De manière plus globale, la progression des exportations deviande porcine bretonne vers l’Asie s’explique par une meil-leure compétitivité prix vis-à-vis des exportations américaines,mais surtout brésiliennes. Le prix du porc sur le continent amé-ricain reste en effet élevé en raison de la baisse du cheptelporcin observée sur les deux dernières années. Au Brésil cettesituation s’explique par une inflation du prix de la viandebovine, principale viande consommée dans ce pays, qui pro-voque un report de consommation sur les viandes blanchesdont le prix est tiré vers le haut.

Vers la Russie, les exportations de viande porcine bretonnes ontreculé de 30% au cours du dernier trimestre 2010. Les quotasrusses d’importation de viande porcine à tarifs préférentielsont été remplis dès la mi-septembre. Néanmoins compte tenude la forte demande russe et de la compétitivité de la viande porcine bretonne, les opérateurs bretons ont continué à expor-ter de la viande vers la Russie ce qui est exceptionnel.

Sur l’ensemble de l’année 2010, avec un chiffre d’affaires réa-lisé de 795 M€ les exportations bretonnes de viandes de bou-cherie terminent sur une hausse en valeur de 13 % par rapportà 2009, grâce à une meilleure compétitivité face aux concurrentset une demande très forte de la part de certains pays asiatiques.

Pour 2011, la demande asiatique et russe devrait rester forte. Lacapacité des opérateurs bretons à se placer sur le marché seraen grande partie liée à la parité euro-dollar qui ces derniersmois leur a été favorable.

3.3 Viandes de volaillesPour les viandes de volailles, le contexte est similaire à celui desviandes de boucherie : l’amélioration constatée sur les troispremiers trimestres 2010 s’est plus que confirmée au cours duquatrième trimestre avec une progression des exportations bretonnes de 15 % en valeur.

Les courants d’exportation sont particulièrement bons vers lespays-tiers, essentiellement vers les pays du Proche et MoyenOrient. Dans ces pays (Arabie saoudite, Yémen, Emirats ArabesUnis, Jordanie), la consommation de viande de volailles esttrès dynamique. Les opérateurs bretons parviennent à répon-dre à la demande, d’une part parce qu’ils sont des fournisseurstraditionnels de cette zone depuis plusieurs décennies main-tenant et d’autre part parce qu’ils ont bénéficié d’une bonnecompétitivité prix de leurs produits face notamment à leurs

3.2 Viandes de boucherieAprès trois trimestres de hausse, la bonne tenue des marchésà l’export pour les viandes de boucherie bretonnes s’est confir-mée et même renforcée au cours du quatrième trimestre 2010.Les exportations enregistrent en effet une nouvelle hausse de20 % en valeur pour atteindre un chiffre d’affaires de 219 M€,niveau le plus haut depuis plus de 10 ans. Les exportationsbretonnes de viande porcine connaissent des augmentationstrès fortes vers les pays asiatiques : Corée du Sud (+65 % envaleur), Chine (+83 %), Japon (+43 %), et Philippines (+120 %).

S’agissant de la Corée du Sud, les opérateurs européens béné-ficient d’un appel d’air lié à l’épidémie de fièvre aphteuse. Cet

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3.4 Lait et produits laitiersAprès trois premiers trimestres excellents, les exportations bretonnes de produits laitiers ont atteint un niveau record de203 millions d’euros, en hausse de 40 % au quatrième trimes-tre 2010. Les ventes ont progressé sur le marché communautairemais surtout vers les pays-tiers. On observe en effet une trèsforte progression des ventes vers les pays asiatiques, vers lespays du Maghreb et vers l’Afrique sub-saharienne. Les opéra-teurs bretons continuent de bénéficier du contexte porteur quis’est installé depuis le début 2010, avec une demande mondialeen forte hausse alors que certains fournisseurs importants dumarché mondial (Nouvelle-Zélande) sont touchés par des accidents climatiques.

Globalement sur l’ensemble de l’année 2010, les exportationsbretonnes de produits laitiers ont augmenté de plus de 50 % envaleur pour dépasser 720 millions d’euros. Toutes les destina-tions, qu’elles soient communautaires ou pays-tiers sont concer-nées par cette progression.

Pour les mois qui viennent, le courant devrait rester très porteurpour les exportations de produits laitiers bretons. La demandeasiatique et russe reste très soutenue face à une offre insuffi-sante des principaux fournisseurs. L’Océanie qui est le princi-pal exportateur de produits laitiers en Asie connaît unralentissement de sa production en raison de la sécheresse quiy sévit depuis la fin novembre 2010. De même, la canicule dontont été victimes la Russie, l’Ukraine ou encore la Biélorussie, afortement pesé sur leur production laitière.

Le corollaire de ce déséquilibre important sur le marché mondial est l’augmentation très forte des prix : sur un an, le prix

3.5 Légumes fraisAu quatrième trimestre 2010, les exportations bretonnes delégumes frais ont enregistré une hausse de 34 % en valeur parrapport à 2009 pour atteindre 71 millions d’euros soit le niveaule plus haut atteint depuis plus de 10 ans. Le froid et la neigequi ont touché le nord de l’Europe en novembre 2010 expliqueen grande partie ces excellentes performances. En effet, lesproductions des pays du nord (Allemagne, Angleterre, Pays-Bas) ont été retardées voire détruites. Les opérateurs bretons ont compensé en partie la défaillance des productionslocales en exportant principalement des choux-fleurs vers cespays. Dans ce contexte de réduction de l’offre face à unedemande relativement forte dans l’Union européenne, les prixdes légumes d’automne et d’hiver se sont fortement raffermis.La forte progression des exportations bretonnes de légumesen valeur reflète donc essentiellement un effet prix.

Globalement sur l’ensemble de l’année 2010, les exportationsbretonnes de légumes frais ont terminé en hausse de 21% et ontgénéré un chiffre d’affaires de 216 millions d’euros. Les opérateurs bretons ont bénéficié tout au long de l’année d’une succession d’évènements favorables à leur activité export (hiver2010 froid favorable à la consommation de légumes d’hiver,concurrence moindre des pays du sud pour les productionssous abris, …).

du beurre destiné à l’industrie a grimpé de 28 %, celui de la poudre de lait écrémé de 23 % et celui des fromages de 18 %.

Ce développement de la demande mondiale laisse augurerdes perspectives favorables pour l’offre européenne. La filière laitière restera néanmoins exposée à une forte volatilité desprix, dont les mouvements de hausse actuels incitent d’ailleursles industries utilisatrices à diversifier leur approvisionnementet à se tourner vers des matières grasses d’origine végétale.

concurrents brésiliens. En effet, les prix des viandes blanchesbrésiliennes sont fortement orientés à la hausse en raison dureport de consommation dont elles bénéficient sur leur marchéintérieur. Au cours du quatrième trimestre, les importationssaoudiennes de viande de volailles en provenance de Bretagneont progressé de plus de 160 %, celles du Yémen de 68 %.

Concernant les pays de l’Union européenne, le contexte reste difficile pour les viandes de volailles bretonnes. Les ventes sontorientées à la baisse vers l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni.

Globalement, sur l’année 2010 les exportations bretonnes deviandes de volailles ont progressé de 8 % en valeur par rapportà 2009 pour atteindre 486 millions d’euros soit 14 % du chiffred’affaires export agroalimentaire breton total. Le premierdébouché reste de loin l’Arabie Saoudite avec 86 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés sur ce marché. En deuxièmeet troisième position viennent la Belgique (54 millions d’euros) et le Royaume-Uni (47 millions d’euros).

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6 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 101 - AV R I L 2 011

T E N D A N C E S A G R O A L I M E N TA I R E S

Emploi privé dans l’agroalimentaire en Bretagne : 3ème trimestre 2010

Graphique 1 : série trimestrielle en niveau, corrigée des variations saisonnières (CVS)

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Source : INSEE Bretagne, estimations d’emploi

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Graphique 2 : Industrie laitière

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Graphique 3 : Industrie de l’alimentation des animaux

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103

104

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115

201020092008200720062005

CVSBrut

Graphique 4 : Industrie des viandes de boucherie

60

65

70

75

80

85

201020092008200720062005

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Graphique 5 : Industrie de la volaille

Graphique 2 à 5 : séries trimestrielles brutes et corrigées (CVS) avec une base 100 au 4ème trimestre 2001

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DOSSIERANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Etat des lieux et constats

Constats sur le secteur agroalimentaire en généralen EuropeL’industrie agroalimentaire est la principale branche de l’industrie manufacturière au sein de l’Union européenne. Ellereprésente environ 2 % du PIB de l’Union. Son chiffre d’affairesen 2007 était de 995 Md€. Elle employait à cette date 4,4 mil-lions de personnes au sein de 310 000 entreprises environ.

L’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagnesont les principaux producteurs.

A titre de comparaison, le chiffre d’affaires des IAA aux États-Unis était en 2008 de l’ordre de 482 Md€, celui de la Chine de345 Md€, celui du Japon de 220 Md€, celui du Brésil de105 Md€, celui de l’Australie de 50 Md€ et celui de la Nouvelle-Zélande de 16 Md€.

L’industrie agroalimentaire européenne est fragmentée, maiselle n’en compte pas moins quelques leaders mondiaux quiopèrent sur tous les continents et sont à même de s’approvi-sionner en matières premières au meilleur prix, d’innover et dedévelopper leur présence sur les marchés en forte croissance.Ces grandes entreprises globales sont cependant peu nombreuses au regard de leurs concurrentes américaines.

Les acteurs européens des IAA sont, comme les autres secteurs de l’économie, confrontés aux défis posés par la globalisation. Longtemps tournées principalement vers leurmarché intérieur national, ces industries doivent aujourd’huifaire face à une concurrence accrue, au sein de l’Union européenne, avec la mise en place du marché unique et l’élar-gissement, et en provenance des grands pays émergents.

1

Analyse comparée de la compétitivité des industries agroalimentaires françaisespar rapport à leurs concurrentes européennes

Rapport de Philippe ROUAULT, Délégué Interministériel aux Industries Agroalimentaires et à l’Agro-industrie

Extraits et synthèse réalisée par Sylvain Réallon, Chef du service de l’économie des filières agricoles et agroalimentaires,DRAAF Bretagne. Avec l’accord de la Délégation Interministérielle aux Industries Agroalimentaires et à l’Agro-industrie.

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Graphique 1 : chiffre d’affaires de l’industrie agroalimentaire au sein de l’Unioneuropéenne en 2007 en Md€ (Fig.1 p.11 du rapport)

Sources : Eurostat , CGEFI

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Contexte de la mission confiée à Philippe ROUAULT :Les industries agroalimentaires françaises contribuent de manière essentielle à l’emploi, à l’aménagement du territoire et à la balance commerciale du pays.

Au cours des dernières années, les positions de la Francedans ce secteur, qui étaient historiquement fortes, sont mises en difficulté par l’émergence de nouveauxconcurrents des pays-tiers (Argentine, Australie, Brésil,Chine, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Thaïlande). Maisces positions sont également ébranlées par certains deses partenaires de l’Union Européenne (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne).

Préoccupés par cette situation, la Ministre de l’économie,de l’industrie et de l’emploi, Christine Lagarde, et le Ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche,Bruno Le Maire, ont confié à Philippe Rouault, Déléguéinterministériel aux industries agroalimentaires et à l’agro-industrie, la mission de mener une analyse comparée desfacteurs de compétitivité des IAA entre la France et lesautres États membres de l’Union européenne.

Cadre de travail retenu pour la mission :

Concept de compétitivité :Ce rapport s’en tient à une approche de la compétitivitédéfinie comme la capacité des industries agroalimentairesà contribuer à la création et au développement d’activités,à attirer et retenir les hommes et les capitaux sur le marché français et à développer sa présence sur les marchés européens et mondiaux.

Champ de la comparaison :Le champ géographique de comparaison de la compétiti-vité correspond aux pays de l’Union européenne, avec unexamen plus approfondi pour l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

L’étude concerne les filières animales. Un accent particu-lier a été mis sur la première transformation dans le secteur des viandes bovine, porcine et de volaille, et surl’ensemble de la filière laitière.

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DOSSIER

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Constats sur les filières viandeComme le montre le graphique 2, les sociétés américaines etbrésiliennes sont les leaders mondiaux de la production de viande.

Il est intéressant de noter que les grandes entreprises améri-caines comme Tyson ou Cargill, qui dominent le marché de laviande sont présentes à la fois sur les marchés du bœuf, du porcet de la volaille.

ANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Siège C.A. Md€ Secteur

Cargill US 83,1 Multi-produits

Nestlé CH 68,9 Multi-produits

Pepsico US 29,2 Boissons

Kraft Food Inc. US 28,5 Multi-produits

Archer Daniels Midlands US 23,2 Céréales, corps gras

Unilever NL/UK 21,9 Multi-produits

The Coca Cola Cie US 21,5 Boissons

Mars Inc. US 20,2 Confiserie, plats préparés

Tyson Food Inc. US 19,7 Viande

SAB Miller Plc US 17,5 Bière

Anheuser-Busch Inbev BEL 16,1 Bière

Groupe Danone F 15,2 Pdts laitiers, eau, aliment enfants, nutrition

Kirin Brewery Company Ltd JP 14,8 Bières, alcool

Heineken NL 14,8 Bières

Diageo UK 14,5 Alcool

Sources : CIAA, CGEFI*Y compris hors alimentaire **L’exercice comptable ne correspond pas toujours avec l’année civile.

Tableau 1 : les 15 premières entreprises agroalimentaires par ordre de chiffre d’affaires* dans le monde en 2008-2009** (Tab.1 p.17 du rapport)

2004 2005 2006 2007 2008 2009 Exports2009 (M€)

France 6,3 % 5,4 % 5,2 % 5,0 % 4,8 % 4,7 % 3 014

Allemagne 7,7 % 7,6 % 8,5 % 8,6 % 9,0 % 9,6 % 6 101

Belgique 5,3 % 4,7 % 4,6 % 4,4 % 4,1 % 4,4 % 2 772

Danemark 7,7 % 6,5 % 6,5 % 5,9 % 5,3 % 5,1 % 3 243

Espagne 3,9 % 3,8 % 3,9 % 3,7 % 4,1 % 4,1 % 2 623

Italie 2,6 % 2,3 % 2,3 % 2,3 % 2,2 % 2,2 % 1 406

Pays-Bas 10,9 % 10,0 % 10,1 % 10,3 % 9,7 % 9,7 % 6 154

Pologne 1,4 % 1,9 % 2,3 % 2,5 % 2,7 % 2,6 % 1 634

Royaume-Uni 1,8 % 1,7 % 1,7 % 1,6 % 1,8 % 1,8 % 1 146

Suisse 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 37

Argentine 1,9 % 2,2 % 2,1 % 2,0 % 1,9 % 2,3 % 1 487

Australie 8,5 % 7,9 % 7,7 % 6,8 % 6,0 % 5,9 % 3 725

Brésil 10,1 % 11,1 % 10,7 % 12,0 % 12,3 % 11,2 % 7 124

Chine 1,3 % 1,1 % 1,1 % 0,9 % 0,8 % 0,9 % 550

Nouvelle-Zélande 5,5 % 5,1 % 4,4 % 4,0 % 3,7 % 3,6 % 2 273

Thaïlande 0,1 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 48

Etats-Unis 8,7 % 9,4 % 9,5 % 10,4 % 11,7 % 12,0 % 7 608

Sources : GTA, DGTrésor, CGEFI

Tableau 2 : parts de marché en valeur et niveau des exportations des viandes et abats, 2004-2009 (Tab.8 p.34 du rapport)

Graphique 2 : palmarès mondial 2009 des entreprises des industries des viandes - milliers de tonnes (Fig.9 p.19 du rapport)

Source : Rabobank

2 000

0

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000Volaille

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DOSSIERANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Au niveau européen, les groupes ont essentiellement une activité nationale. Très rares sont les groupes ayant une activitésur plusieurs continents ; seul le groupe volailler français Doux,a développé cette stratégie. Moins de la moitié des 20 premierseuropéens a une activité sur plusieurs pays européens.

Nous avons assisté ces dernières années en France à une concen-tration des acteurs, tant dans le domaine de la viande bovine(Bigard) que du porc (Cooperl) et de la volaille (LDC), mais à cejour aucun groupe français n’émerge dans les 10 premiers mondiaux : ces groupes restent essentiellement nationaux.

En 2009, la taille de ce marché mesurée par les exportationsmondiales atteint 64 Md€. Il a connu une croissance de 7,4 %en valeur et en moyenne annuelle entre 2004 et 2009. Les troisprincipaux contributeurs à la croissance des exportations mondiales sont les Etats-Unis pour 20 %, l’Allemagne pour14 % et le Brésil également pour 14 %. Les Pays-Bas, le Dane-mark et la Pologne contribuent pour 5 à 7 %. La croissance desexportations en moyenne annuelle est la plus vive en Pologne(20 %), elle se situe entre 10 et 15 % en Allemagne, en Argen-tine et aux États-Unis.

L’industrie européenne de la viande doit se consolider dans lescinq à dix ans à venir afin de rester dans la course avec lesgrands groupes mondiaux.

Constats sur la filière laitièreDeux groupes français, Danone et Lactalis (Président, Lactel…)sont respectivement second et troisième mondiaux en chiffred’affaires, loin derrière le leader incontesté Nestlé. Les groupesBongrain et Bel apparaissent respectivement 15ème et 19ème.Ces quatre groupes ont tous une vraie présence au niveauinternational et exportent une partie significative de leur production.

La concentration des entreprises y est beaucoup plus forte quedans le secteur de la viande ou celui de l’ensemble des IAA.

Les entreprises agroalimentaires françaisesLe secteur des IAA est peu partie prenante du processus de désindustrialisation que connaissent d’autres secteurs manufacturiers français.

A titre d’exemple, en termes d’emploi puisque les IAA enFrance n’ont perdu qu’1 % de leurs effectifs de 1980 à 2007,contre une perte de 36 % pour l’ensemble de l’industrie.

Le processus de production des industries agroalimentaires estmarqué par l’importance du poids des consommations inter-médiaires dans la valeur de la production finale. Ce taux est de76 %, un taux à peine supérieur à celui rencontré dans lesindustries des biens de consommation, des biens d’équipement

Graphique 3 : palmarès européen 2009 des entreprises des industries des viandes - milliers de tonnes (Fig.12 p.21 du rapport)

Source : Rabobank

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0

1 000

1 500

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3 000

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101214161820

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Graphique 4 : palmarès mondial de l’industrie laitière - CA 2009 en Md€

(Fig13 p.23 du rapport)

Source : Eurostat , CGEFI

1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 à 249 10 à 249 250 et + Total

Danemark 42 8 10 8 26 3 71

Allemagne 261 35 37 83 155 37 453

Espagne 1 217 136 82 49 267 18 1 502

France 1 041 109 130 130 369 52 1 462

Italie 3 491 495 219 114 828 20 4 339

Pays-Bas 205 10 10 20 40 5 250

Pologne 450 26 49 152 227 46 723

Royaume-Uni 349 55 53 60 168 17 534

Sources : Eurostat, CGEFI

Tableau 3 : répartition des entreprises des industries laitières par pays et par taille en 2005 (Tab.3 p.24 du rapport)

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ou des biens intermédiaires, avec 72 à 73 %, mais inférieur àcelui de l’industrie automobile (87 %).

Les industries agroalimentaires ont réalisé en 2009 une valeurajoutée de 25,7 Md€, soit 14,1 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie manufacturière.

Au sein des IAA, ce sont les « autres IAA » (autres que laviande, le lait, les boissons et les grains) qui constituent l’essentiel de la valeur ajoutée. L’industrie de la viande enreprésente 20 % et celle du lait un peu moins de 10 %.

Les industries agroalimentaires apportent traditionnellementune contribution positive à la balance commerciale de la Francemais cette contribution est de moins en moins importante aucours des années récentes. Le solde des IAA est ainsi passé de7 Md€ à 4,2 Md€ entre 2006 et 2009.

Selon l’AFII (l’Agence Française des Investissements Interna-tionaux), la France, compte tenu de sa longue tradition agroalimentaire et gastronomique, assise sur un terroir chargéd’histoire, est une référence incontournable dans les industriesagroalimentaires mondiales. Le savoir-faire français dansl’agroalimentaire est reconnu et recherché par les industrielsétrangers qui peuvent notamment compter sur une main-d’œuvre qualifiée, flexible et hautement productive. De grands leaders étrangers tels que Nestlé, Unilever, Coca Cola, Heineken, General Mills, Haribo, Mars et beaucoup d’autres,ont fait de la France l’une de leurs plates-formes de productionet de logistique d’approche du marché européen et l’une desbases de leur expansion mondiale.

La rentabilité des différentes filières, mesurée par le rapport durésultat courant au chiffre d’affaires pour les entreprises de20 salariés et plus ou de plus de 5 M€ de chiffre d’affaires, esttrès disparate d’un secteur à l’autre. Si les marges apparaissentconfortables dans l’industrie des boissons, celles des filièreslait et viande sont nettement inférieures à la moyenne.

Dans l’industrie des viandes, les micro-entreprises (de 1 à 9 sala-riés), au nombre de 7 312 en 2007, voient leur rentabilité économique se stabiliser entre 1996, date de début de la crisede la vache folle, et 2002. Suit une période de diminution de larentabilité économique qui se stabilise à un bas niveau.

Dans l’industrie du lait comme dans l’ensemble des IAA, larentabilité économique des micro-entreprises, 727 en 2007, sedégrade sur l’ensemble de la période à un rythme plus élevéque celui de l’ensemble des IAA.

Comparaison entre la France et l’AllemagneLa comparaison sur la période 2004-2009 de l’évolution desparts de marché de la France vis-à-vis de l’Allemagne, son principal concurrent, se résume en trois points :

- la France a perdu des parts de marché sur tous les produitsentre 2004 et 2009 alors que l’Allemagne en a gagné sursept marchés et perdu sur six,

- en 2009, l’Allemagne a des parts de marché supérieures àcelles de la France pour dix marchés sur treize ; la Francen’est en tête que sur les marchés des boissons, des produitsde la minoterie et des sucres et sucreries,

- dans le secteur de la viande, la France a perdu d’impor-tantes parts de marché alors que l’Allemagne en a gagné etles deux pays ont vu leurs parts de marché reculer sur lesproduits laitiers.

- sur le champ considéré, la France réalisait un excédent commercial de 7,5 Md€ en 2004 qui se contracte à 6,25 Md€

en 2009. L’Allemagne qui avait un excédent de 0,92 Md€ en2004 le fait passer à 3 Md€ en 2009.

En ce qui concerne précisément le secteur de la viande, la comparaison sur la période 2004-2009 de l’évolution des partsde marché de la France vis-à-vis de l’Allemagne, son principalconcurrent, se résume en deux points :

- en 2009, l’Allemagne a des parts de marché à l’exportationsupérieures à celles de la France pour la viande bovine, laviande porcine et les abats des viandes précédentes. LaFrance précède l’Allemagne pour les ovins et la volaille.

- la France a perdu des parts de marché sur tous les segmentsde l’industrie des viandes et notamment sur la volaille. Les gains de parts de marché de l’Allemagne sont impres-sionnants pour la viande de porc. Sur les autres marchés considérés ici elle stabilise globalement ses positions.

ANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Viande Lait Boissons Grains Autres Total

Md€ 4 901 3 343 5 460 3 516 9 209 26 430

% 18,5 12,6 20,7 13,3 34,8 100

Sources : INSEE - SSP, CGEFI

Tableau 4 : répartition de la valeur ajoutée des IAA en valeur, en M€ et en % en 2008 (Tab.5 p.26 du rapport)

80

90

100

130

140

120

110

150

19992000

20012002

20032004

20052006

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Industrie des viandesIndustrie du laitIndustrie des boissons

Industries alimentaires diversesIAATotal des produits

Travail du grain - PanificationAliments pour animaux

Graphique 5 : évolution des exportations en volume des IAA et de l’ensemble desbranches de l’économie, base 100 en 1999 (Fig.17 p.30 du rapport)

Sources : INSEE, Comptes nationaux, tableaux de synthèse détaillés niveau G, CGEFI

90

100

130

140

150

160

120

110

170

19992000

20012002

20032004

20052006

20072008

Industrie des viandesIndustrie du laitIndustrie des boissons

Industries alimentaires diversesIAATotal des produits

Travail du grain - PanificationAliments pour animaux

Graphique 6 : évolution des importations en volume des IAA et de l’ensemble desbranches de l’économie, base 100 en 1999 (Fig.18 p.31 du rapport)

Sources : INSEE, Comptes nationaux, tableaux de synthèse détaillés niveau G, CGEFI

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DOSSIERANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Dans l’industrie des viandes, l’Allemagne se distingue de laFrance par l’importance de l’effectif des entreprises de 10 à19 salariés, près de neuf fois plus qu’en France alors que laFrance compte un tiers de plus d’entreprises de moins de10 salariés que l’Allemagne. Pour les autres tailles d’entre-prises, la situation est similaire. La plus grande concentrationde l’industrie des viandes en Allemagne a pris place après laréunification allemande. Les Länder de l’Ouest ont subitementpris conscience, alors, que les grandes unités héritées de l’Al-lemagne de l’Est, une fois privatisées, étaient beaucoup plusefficaces et que les économies d’échelle étaient considérables.

En ce qui concerne le secteur laitier, la comparaison sur lapériode 2004-2009 de l’évolution des parts de marché de laFrance vis-à-vis de l’Allemagne, son principal concurrent, serésume en trois points :

- en 2009, les parts de marché à l’exportation de l’Allemagnesont supérieures à celles de la France sur tous les marchés,

- si la France a gagné des parts de marché pour le babeurre,les yaourts et les autres crèmes fermentées, elle a maintenusa position sur le marché du lait et de la crème, concentrésou additionnés et en a perdu sur les quatre autres en parti-culier sur celui du beurre,

- l’Allemagne a perdu des parts de marché sur le lait, concen-tré ou non, le babeurre et les yaourts, le lactosérum, mais amaintenu sa position sur le beurre et l’a améliorée sur les fromages, où elle dépasse maintenant la France.

L’Italie, pour sa part, compte trois fois plus de micro-entreprisesque la France laquelle en compte cinq fois plus que l’Alle-magne. Dans tous les pays, l’essentiel de l’activité s’effectuedans les entreprises de plus de 250 salariés (cf. tableau 3).

De la nécessité de rapprocher les conditions d’exercice des IAA françaises de leurs concurrenteseuropéennes

Au cours de cette mission, les industriels ont fait état des pro-blèmes rencontrés et des distorsions de concurrence ressentiesdans de nombreux domaines.

Le coût du travailParmi les facteurs présentés par le plus grand nombre d’interlocuteurs pour expliquer la perte de compétitivité del’industrie agro-alimentaire française du secteur des viandes(viande bovine, viande porcine, volailles), figure en premier lacomparaison du coût du travail avec celui pratiqué en Allemagne et, dans une moindre mesure, en Espagne.

Cette situation est caractérisée par l’utilisation massive dans lesusines, tant pour l’activité d’abattage que pour celle de désossage - découpe, de sociétés de prestation de services à latâche, employant du personnel en provenance des nouveauxEtats membres de l’Est de l’Union européenne. Ces travailleursperçoivent des salaires établis sur la base du pays d’origine etnon du pays de destination, l’Allemagne n’ayant ni salaire minimum interprofessionnel, ni salaire minimum de branchedans ces secteurs.

Les salaires pratiqués semblent se situer aux environs de 7,5 €de l’heure hors charges sociales, soit moins de la moitié dessalaires payés aux employés allemands ou pratiqués dans lespays concurrents de l’UE.

Cette situation pourrait connaître une évolution à partir du1er mai 2011, quand prendra fin la dérogation dont bénéficiel’Allemagne qui interdit l’accès à son marché du travail auxtravailleurs en provenance des nouveaux Etats membres, suiteaux élargissements de 2004 et 2006.

La réponse des industriels allemands est prête : l’automatisationdu maximum de tâches sur les lignes d’abattage, de désossageet de découpe. D’ores et déjà une partie des postes de la ligned’abattage des porcs est robotisée. Et, selon certains interlocu-teurs, des travaux de développement sont en cours, avec lesprincipaux fournisseurs de matériels de chaînes d’abattage-découpe, pour étendre cette robotisation vers l’aval, c’est-à-dire vers le désossage et la découpe.

Les réglementations sanitaires et environnementalesLa majorité des acteurs des filières animales, à l’exception dela filière laitière, se plaint des contraintes imposées par cesréglementations.

Mais au-delà de cette appréciation, les professionnels consi-dèrent que les réglementations sanitaires et environnemen-tales entraînent ainsi de graves distorsions de concurrence intraeuropéennes. Selon eux, soit les autres Etats membres n’appli-quent pas les règles communautaires, soit l’administration française a renforcé ces règles au-delà des exigences commu-nautaires.

Ont été abordés au cours des entretiens avec les industriels(voir le rapport pour plus de précisions) :

- les seuils d’autorisation des établissements classés,- la lutte contre la salmonellose,- le bien-être dans les élevages de volailles,- les protéines animales dans l’alimentation des porcs et des

volailles,- l’usage des graisses animales en alimentation animale,- les viandes séparées mécaniquement,- les sous-produits d’équarrissage et saisies.

2

1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 à 249 10 à 249 250 et + Total

Danemark 104 10 24 13 47 8 159

Allemagne 6 171 5 299 596 459 6 354 90 12 615

Espagne 2 701 751 564 250 1 565 31 4 297

France 9 545 636 596 332 1 564 107 11 216

Italie 2 766 587 336 141 1 064 24 3 854

Pays-Bas 460 105 90 65 260 15 735

Pologne 2 388 318 424 367 1 109 100 3 597

Royaume-Uni 429 138 176 173 487 93 1 009

Sources : Eurostat, CGEFI

Tableau 5 : répartition des entreprises des industries des viandes par pays et par taille en 2005 (Tab.2 p.22 du rapport)

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DOSSIER

12 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 101 - AV R I L 2 011

La fiscalitéL’examen de la composante fiscale met en évidence, d’une part,le régime de TVA spécifique, très favorable aux exploitationsagricoles allemandes, qui leur permet de pratiquer des prixplus compétitifs et, d’autre part, la taxe sur les corps gras alimentaires et les farines qui pénalise les industriels françaisutilisant ces produits.

La logistiqueSelon les chiffres du Sessi (Service des études et des statis-tiques industrielles au MEIE), 83,6 % du transport agroalimen-taire passent par le réseau routier contre 13,6 % pour leferroviaire et 2,8 % pour le fluvial.

De nombreux pays d’Europe autorisent dès à présent sur leurterritoire la circulation de camions de 44 tonnes. La législationfrançaise permettait quant à elle, au moment de la rédaction durapport, 40 tonnes de poids total roulant autorisé (PTRA), avecquelques dérogations.

Selon une étude conduite par la filière des métiers du grain(Coop de France, ORAMA, USIPA, SNIA, la meunerie fran-çaise, SYNACOMEX, FNA, huileries de France), le passagede 40 à 44 tonnes du PTRA permettrait d’accroître de près de15 % le tonnage transporté tout en réduisant d’environ 11 % lecoût par tonne.

L’exportLa France bénéficie d’une bonne part de l’enveloppe commu-nautaire de ses programmes de promotion en faveur des pro-duits agricoles et alimentaires, mais n’utilise le dispositifcommunautaire que pratiquement intégralement pour le mar-ché européen, voire sur le seul marché français et n’a consacréen 2009 que 8,4 % des fonds à la promotion aux pays-tiers(8,5 % en 2008).

A l’inverse, nos voisins italiens, espagnols ou néerlandais ont faitle choix d’utiliser la promotion communautaire comme outil dedéveloppement des marchés à l’export, y compris sur le marchéintérieur.

Pour une stratégie de développement des IAA

Après des éléments de diagnostic et d’analyse comparée, lerapport met en avant dans cette partie des pistes de réflexionet des propositions.

Il existe un certain nombre de faiblesses structurelles dont souffrent tout ou partie des IAA françaises, notamment dans lesfilières animales.

Les relations avec la grande distribution et la restauration hors foyerFace à de grands groupes de distribution peu nombreux et bienimplantés sur le territoire, de nombreux industriels français del’agro-alimentaire sont incontestablement dans une situation de faiblesse. Il se trouve que cette critique est reprise dans la majorité des pays européens étudiés.

En Italie, la concurrence est censée être plus ouverte, puisqu’ily avait en 2008, 25 enseignes de grande distribution (mais les

5 plus grosses centrales d’achat concentraient 87 % du marchéen 2008). Il est vrai également qu’il reste dans ce pays de nombreux commerces de proximité.

En Espagne, les industriels, comme ailleurs, se plaignent de lapression de la grande distribution et de ses exigences.

En Allemagne, la taille des distributeurs et leurs contraintes surles fournisseurs sont plus fortes encore qu’en France. Les quatre plus grands magasins discount (ALDI, LIDL, PENNY etEDEKA) représentent 44 % du marché alimentaire.

Fortes de cette compétitivité prix imposée par ces distributeurs,les exportations agroalimentaires allemandes sont devenuesun moyen de compenser la faiblesse des marges d’un marchéintérieur extrêmement compétitif.

Lors de ses déplacements, et sans entrer dans le détail des chiffres, la mission a cependant constaté en Allemagne et enEspagne, la moindre diversité des produits présentés à la vente.

Du coup, pour les produits « standards », prépondérants sur leslinéaires à l’étranger et dont la fabrication industrielle répondà une demande internationale forte, les opérateurs français ontindiqué qu’ils pouvaient se trouver dans l’impossibilité derépondre à des appels d’offre pour des opérations de promotionproposées par des distributeurs, faute d’avoir les capacités instantanées pour fournir les quantités demandées d’un produitdonné.

L’innovation, la recherche et développementL’innovation est un élément important de la compétitivité maisc’est moins l’innovation qui expliquerait le dynamisme des IAAallemandes, souvent cantonnées dans des produits standards.

Les dépenses de recherche-développement demeurent relati-vement faibles dans les entreprises agroalimentaires : moins de1 % du chiffre d’affaires. Ce niveau reste peu élevé comparé àd’autres secteurs industriels.

Des aides publiques existent mais restent peu mobilisées par cesecteur :

- le secteur des IAA ne compte que pour 5,25 % dans les aidesattribuées par Oséo en soutien aux projets d’innovation en2009,

- le montant de Crédit Impôt Recherche obtenu par les IAA est donc 2,6 fois inférieur à leur part dans le nombre des bénéficiaires,

- le dispositif 7ème PCRD (Programme Cadre de RechercheDeveloppement) est peu mobilisé par l’agroalimentaire, et peu par la France comparativement à d’autres pays européens.

Si le secteur des IAA n’est pas vu comme « high tech », l’innovation dans le marketing, les circuits de distribution, l’emballage, les recettes, font des IAA un secteur plutôt plusinnovant que la moyenne.

L’ensemble des entreprises du secteur estime que les recettesou formulations sont insuffisamment protégées, la protectionofferte par la propriété industrielle étant de fait inadaptée ausecteur agroalimentaire.

A noter tout de même que parmi les 71 pôles de compétitivitélabellisés par l’Etat, 10 pôles relèvent de la filière agroalimen-taire à titre principal ou accessoire.

3

ANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

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DOSSIERANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

Le financementLes entreprises des IAA ont des ratios très proches des entreprises de l’ensemble du secteur de l’industrie hors IAA eténergie (chiffres 2007) :

- taux d’endettement de 18,11 % contre 21,22 % pour le restede l’industrie,

- taux d’intérêt apparent (intérêts et chargesassimilées/emprunts et dettes assimilées) de 6,08 % contre6,76 % pour le reste de l’industrie,

- ratio dettes financières / fonds propres de 50,32 % contre49,5 % pour le reste de l’industrie,

- capacité de remboursement annuelle de 35,67 % desemprunts et dettes, contre 33,04 % pour le reste de l’industrie.

En terme de rentabilité, le secteur des IAA (hors boissons) présente une rentabilité beaucoup plus faible que l’industriemanufacturière. Calculée comme le rapport entre le résultatcourant avant impôts et le chiffre d’affaires, il se situe en 2007(derniers chiffres connus selon l’enquête annuelle d’entreprisesur les IAA) à seulement 3,24 % contre 5,90 % pour l’ensemblede l’industrie (hors IAA et énergie). Au sein des IAA, le mêmeratio montre de fortes disparités avec 1,31 % seulement pour lesecteur des viandes et 2,59 % pour celui des produits laitiers.

De façon générale, il existe dans le secteur des IAA un potentiel important d’économies d’échelle, la rentabilité économique étant corrélée positivement avec la taille des entreprises. La restructuration des IAA françaises doit ainsi êtreconsidérée comme un axe majeur du renforcement de leur compétitivité.

La coopération agricole française à elle seule n’a pas la forcefinancière suffisante pour porter une telle restructuration, comparativement à la majorité des autres pays européens ycompris au sud, comme en Italie). Ces restructurations devraientconduire en France au regroupement et à la modernisation des entreprises de collecte et de transformation à l’exception notable des grandes cultures.

L’ensemble des fonds parapublics, professionnels et privésdevra donc être mobilisé. A noter l’existence depuis 2008 d’un fonds spécifique à l’industrie laitière - FEDIL (Fonds deDéveloppement Interprofessionnel Des entreprises Laitières) ;ce fonds a été doté de 13M€ pour 3 ans.

Le lien avec l’amont agricoleLa compétitivité des IAA dépend pour une part extrêmementimportante de ses consommations intermédiaires, notammentde celles en provenance de l’agriculture, ses « matières premières ».

La compétitivité de l’amont agricole a été étudiée au travers de :

la taille des exploitationsCette question de la taille est essentielle dans le secteur laitier :dès à présent le montant moyen des quotas est inférieur enFrance à ce qu’il est chez les champions de la production européenne (Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni, Nord de l’Allemagne), et l’horizon de la suppression des quotas risqued’accentuer cette différence.

Dans les secteurs porcin et avicole, la situation française estfragilisée par les contraintes qui sont mises à l’agrandissementdes élevages, au travers de la réglementation sur les installa-tions classées pour la protection de l’environnement.

les performances techniquesLe déroulement de la mission n’a pas mis en évidence de différentiel de performances techniques dans les élevages entrela France et les autres Etats membres, sauf pour la productionlaitière.

Le rendement laitier en France est le plus faible des grands pays producteurs européens. Il s’établit en effet à6,300 kg/vache en 2009 (en diminution de près de 3 % sur2008), contre 8,400 kg/VL au Danemark, 7,500 aux Pays-Bas,7,200 en Grande-Bretagne, et 7,000 en Allemagne (source :Institut de l’Elevage, Tendances Lait et Viande, mai 2010).

le foncier agricoleLes élevages français pourraient bien tirer leur épingle du jeuface à des pays où les disponibilités foncières sont réduites etqui sont donc plus dépendants de matières premières impor-tées ; ceci compte tenu de l’importance de la part de l’herbedans la ration fourragère au regard des exigences du consom-mateur et des contraintes économiques de l’intensification.

la gestion des quotas laitiersUn des enjeux dans les années à venir, compte tenu de la décision annoncée par l’Union européenne de supprimer lesquotas à partir de 2015, est la préparation des producteurs français à la période de l’après quota. Il existe potentiellementdes marchés européens sur lesquels les industriels françaispeuvent être encore plus présents et développer leurs ventes.Une meilleure adéquation entre les besoins des industriels etl’attente des producteurs est un enjeu.

la production d’énergie à partir d’effluents d’élevageSelon une note sur la compétitivité des exploitations agricolesallemandes, la production d’énergie représentait en valeur10,2 Md€ en 2008, soit environ 20 % de la valeur de la production agricole. Environ 4 500 unités de méthanisationexistaient en 2008.

l’adéquation offre/demande en viande bovineAu total, la France exporte 260 000 tonnes (équivalent carcasse)de viande bovine et en importe environ 400 000 tonnes. Le déficit commercial qui en résulte se chiffre à 300 M€. Certainstransformateurs recherchent des animaux moins lourds afin derépondre à la demande de la restauration et de la distributionpour des pièces de bœuf plus petites.

A l’inverse, concernant les vaches laitières qui représententenviron 35 % de la consommation de viande bovine en France,les animaux sont souvent trop maigres pour les abatteurs.

Propos conclusifsJusqu’à la fin des années 90, la place de premier plan en Europeoccupée et assumée par l’agriculture française, elle-même soutenue par une politique agricole commune protectrice etgénéreuse, a servi de point d’appui à une industrie alimentairepoussée par ailleurs à la modernisation par la pression de lagrande distribution.

Depuis cette période plusieurs changements importants sontvenus affecter les conditions de concurrence et de compétitivitédes IAA françaises :

- la conclusion des accords de l’Uruguay Round (1995), le

4

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lancement des négociations de Doha (2001) et la politiqued’ouverture des échanges poursuivie par l’Union européenneont conduit à une véritable diminution de la protection auxfrontières de l’Union pour les produits agricoles et alimen-taires, ouvrant ainsi la compétition avec les grands pays-tiers producteurs agricoles développés (USA, Canada,Australie) ou émergents (Brésil, Argentine).

- l’élargissement de l’Union vers les pays d’Europe centrale etorientale a ouvert les frontières à des pays dont le niveau dedéveloppement favorise dans un premier temps l’exportationde produits et de main-d’œuvre avant que l’élévation desniveaux de vie promise par l’adhésion ne se traduise parune augmentation de la consommation et des importations.

- la réunification de l’Allemagne a créé le pays le plus peupléde l’Union et a permis l’extériorisation des performancesd’une agriculture de grandes exploitations moderniséessituées dans la partie orientale, venant directement concur-rencer les performances des meilleures exploitations françaises. Elles peuvent ainsi faire bénéficier les IAA allemandes de produits agricoles nationaux compétitifs, enparticulier dans le secteur des productions animales.

Une étude de Rabobank (Nan-Dirk Mulder) sur l’impact de lacrise financière sur l’industrie mondiale de la viande prévoit quela croissance de la demande mondiale de viande sera de 50 %dans les vingt années à venir et que 70 % de cette croissanceviendront de l’Asie. Mais la consolidation du secteur est menéepar les entreprises brésiliennes et américaines ; l’Europe restefragmentée et ne saisit pas les opportunités du marché européen.

Au regard de la taille des entreprises américaines, les oppor-tunités en termes d’économies d’échelle sont très importanteset doivent être mises à profit pour développer l’innovation, larecherche-développement, la conquête des marchés extérieursdans les continents en forte croissance. La population mondiale va passer de 6,5 milliards aujourd’hui à 9 milliards en2050. En Europe, la demande intérieure en produits alimentairespeut apparaître mature, du fait du niveau de vie élevé et de ladémographie.

Le développement proviendra donc principalement des évolu-tions vers des produits plus élaborés. En revanche, des réservesconsidérables de croissance de la demande existent dans lespays émergents.

Adossé à un secteur agricole fort, au sein du marché unique, lesentreprises agroalimentaires françaises doivent relever le défide la globalisation pour offrir aux consommateurs des alimentsde qualité tout en assurant la préservation de l’environnement.

Pour télécharger l’intégralité du rapport : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Philippe_Rouault_sur_la_competitivite_des_IAA_francaises.pdf

ANALYSE COMPARÉE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES FRANÇAISES PAR RAPPORT À LEURS CONCURRENTES EUROPÉENNES

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DOSSIERLES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE FABRICATION DE DENRÉES ALIMENTAIRES ET DE BOISSONS EN BRETAGNE

Les entreprises industrielles de fabrication dedenrées alimentaires et de boissons en BretagneBilan 2010 et perspectives 2011

Patrick DOUDARD, directeur du Service des Affaires Régionales, Banque de France de Rennes

Industrie manufacturière

Bilan 2010Après avoir été fortement impactée en 2009 par les retombéesde la crise financière, l’industrie manufacturière bretonne a,l’an passé, peu à peu retrouvé le chemin de la croissance.

En 2010, à l’inverse de l’exercice précédent, le chiffre d’affairesglobal s’est raffermi. L’ampleur de cette hausse (+4,8 %) s’estavérée tout à fait en phase avec les prévisions émises l’an dernier à pareille époque par les chefs d’entreprise.

Cette progression doit toutefois être, en partie, relativisée du faitdu renchérissement assez important des coûts d’achat desmatières premières qui a entraîné à la hausse les prix de certains produits finis. Quoique moins prononcée dans les entre-prises les plus importantes, ce raffermissement a concernétoutes les tailles d’entreprises.

L’augmentation la plus prononcée est à mettre au crédit dusecteur de la « fabrication « d’autres produits industriels », eten son sein, de « l’industrie chimique » et de la « fabrication deproduits en caoutchouc et en plastique ».

Moins fortes, les hausses sont tout de même apparues signifi-catives dans la « fabrication de denrées alimentaires et de boissons » et les « équipements électriques, électroniques, infor-matiques et autres machines ».

Cet exercice encore, les résultats de l’industrie automobile ontpesé sur la « fabrication de matériels de transport » qui obtientdes avancées beaucoup plus minimes.

Les exportations bretonnes (70 % à destination des autres paysde l’Union européenne) ont progressé plus rapidement que lechiffre d’affaires total de l’industrie mais selon un rythme bien en adéquation avec les prévisions émises l’an dernier. Ce redémarrage de l’activité à l’exportation a concerné davantageles grandes entreprises.

Bénéficiant de l’amélioration de l’environnement économique,les rentabilités d’exploitation se sont, globalement, amélioréesen 2010 mais de façon hétérogène, certains secteurs n’ayant pu que partiellement répercuter sur les prix des produits finis la forte appréciation des prix d’achat des matières premières.

L’année 2010 a été caractérisée par une nouvelle diminution deseffectifs industriels mais dans des proportions toutefois nette-ment moindres qu’en 2009, année pleinement impactée par leseffets de la crise économique. Cette diminution a continué deconcerner la très grande majorité des secteurs. Il convient néanmoins de souligner, qu’une nouvelle fois, ce résultat ne faitque confirmer une tendance baissière continue depuis plusieurs années. Cette réduction des effectifs s’est matériali-sée par une substitution partielle d’emplois permanents au profit d’emplois intérimaires.

Dans un contexte moins dégradé qu’en 2009 et confirmant lesprévisions formulées un an plus tôt par les chefs d’entreprise,l’année 2010 s’est soldée par un redressement significatif desinvestissements. Ce rebond s’est toutefois opéré de manièrehétérogène, les unités les plus importantes les ayant accrus, àl’inverse de celles employant « moins de 50 salariés ».

Perspectives 2011Confirmant une reprise qui n’a fait que s’accentuer tout au longde l’année dernière, l’industrie manufacturière connaîtrait en2011 une accélération de son chiffre d’affaires total de l’ordrede 8,4%. Malgré la persistance de facteurs de fragilité, cette prévision optimiste des chefs d’entreprise s’inscrit durablementdans un scénario de redressement de la production, notam-ment dans le secteur automobile.

La croissance des exportations se poursuivrait également etserait d’ampleur comparable à celle observée cette année.

Considérée dans son ensemble, l’industrie manufacturière préserverait sa rentabilité d’exploitation.

1

Chaque année, les succursales de la Banque de France en Bretagne effectuent, à partir de la mi-décembre et en janvier, uneenquête auprès des entreprises industrielles, du bâtiment et des travaux publics et de certains secteurs des services marchandsaux entreprises. Cette étude, au travers de l’évolution des chiffres d’affaires, des exportations, des effectifs, des rentabilités d’exploitation et des investissements permet de dresser un premier bilan de l’exercice passé sans attendre l’arrêté des compteset de tracer les perspectives pour l’année en cours. Collectées dès le début de l’année, les données recueillies comportent naturellement une part d’estimation : elles doivent donc être interprétées avec prudence, particulièrement en ce qui concerneles projets d’investissement. L’échantillon d’entreprises ou d’établissements est constitué sur la base d’un seuil minimum de 40 salariés dans l’industrie.

134 entreprises des industries agricoles et alimentaires de la région ont répondu à cette enquête représentant un effectif de42 598 salariés soit plus de 66 % des effectifs du secteur estimés au 31/12/2009 selon les chiffres de « Pôle Emploi + M.S.A.».

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Les effectifs totaux s’effriteraient encore très légèrement maisde façon moins accentuée qu’en 2010. Dans le même temps, laprogression des emplois intérimaires s’avèrerait beaucoup pluslimitée.

Après le rebond observé cette année, les investissementsseraient légèrement orientés à la baisse. Pour une majoritéd’entreprises, ces dépenses d’investissement concerneraientplutôt la modernisation ou le renouvellement courant desmoyens de production déjà existants.

Au total, malgré les incertitudes qui demeurent, l’économie bretonne devrait, selon les chefs d’entreprise interrogés, poursuivre et amplifier son redressement en 2011.

Fabrication de denrées alimentaires et de boissons

Bilan 2010Après avoir connu un exercice 2009 difficile en termes de chiffre d’affaires, la situation s’est redressée en 2010 puisque,hormis l’activité de « transformation et conservation de fruits etlégumes» qui s’est très légèrement repliée, tous les autres secteurs affichent une progression de leur chiffre d’affaires.

Il convient néanmoins de noter, qu’à l’inverse de l’an dernier,les chiffres d’affaires ont pu être impactés à la hausse par larépercussion partielle de l’augmentation des cours des matièrespremières dans les prix de certains produits finis.

S’agissant du chiffre d’affaires à l’exportation, le recul en

volumes constaté dans « la fabrication de produits laitiers » n’apas empêché une progression d’ensemble. Cette hausse s’explique essentiellement par une meilleure orientation à l’exportation du secteur de la « transformation et conservationde la viande et préparation de produits à base de viande ».

En revanche, n’ayant pu que partiellement répercuter sur lesprix des produits finis la forte appréciation des prix d’achat desmatières premières, le secteur aurait connu une érosion de sarentabilité d’exploitation.

En matière d’effectifs, le secteur enregistre une quasi-stabilitéet obtient, en la matière, les meilleurs résultats de l’industriemanufacturière.

La progression d’ensemble des investissements a été relative-ment modeste et, en tout état de cause, bien en retrait des prévisions formulées l’an dernier.

Perspectives 2011En 2011, selon les chefs d’entreprise, le secteur connaîtrait unenouvelle croissance de son chiffre d’affaires mais dans des proportions inférieures à cette année.

Une nouvelle hausse du chiffre d’affaires à l’exportation, d’ampleur très comparable à celle enregistrée en 2010, interviendrait également en 2011.

La rentabilité d’exploitation devrait se maintenir, voire, aumieux, enregistrer quelques progrès.

Globalement, le niveau des effectifs resterait stable tandisqu’une tendance baissière prévaudrait pour les investissements.

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LES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE FABRICATION DE DENRÉES ALIMENTAIRES ET DE BOISSONS EN BRETAGNE

Évolution 2010/2009 en %

Chiffre d’affaires Exportations Effectifs Investissements

Industrie 4,8 7,2 -0,8 13,2

Fabrication de denrées alimentaires et de boissons 4,3 5,2 0,1 2,8

Transformation et conservationde la viande et préparation 1,6 5,2 -0,3 12,6

Transformation et conservationpoisson, crustacés, mollusques 10,9 2,4 6,5 19,4

Transformation et conservationde fruits et légumes -1,0 2,4 -1,9 16,7

Fabrication de produits laitiers 7,3 -5,2 -5,0 -34,5

Fabrication de produits de boulangerie - pâtisserie, pâtes 18,3 39,0 3,0 10,8

Fabrication d’aliments pour animaux 10,8 1,3 3,3 -25,5

Fabrication d’autres produits alimentaires 3,0 -8,9 -0,6 -2,0

Source : Enquête Banque de France Rennes – Services des Affaires Régionales

Prévisions 2010/2011 en %

Chiffre d’affaires Exportations Effectifs* Investissements

Industrie 8,4 7,4 -0,4 -2,6

Fabrication de denrées alimentaires et de boissons 4,0 5,7 0,0 -9,9

Transformation et conservationde la viande et préparation 3,8 5,8 -0,1 -18,5

Transformation et conservationpoisson, crustacés, mollusques 3,8 8,8 0,4 -24,4

Transformation et conservationde fruits et légumes -0,8 5,3 -4,6 -3,5

Fabrication de produits laitiers 1,5 -2,4 0,3 -13,5

Fabrication de produits de boulangerie - pâtisserie, pâtes 6,6 10,2 1,1 10,1

Fabrication d’aliments pour animaux 9,7 14,3 4,4 -2,0

Fabrication d’autres produits alimentaires 1,5 -0,9 -1,4 N.S.

Source : Enquête Banque de France Rennes – Services des Affaires Régionales

*Effectifs moyens sur l’année civile (y compris personnel intérimaire moyen)

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DOSSIERLE CO-CAMIONNAGE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : ET SI LES MARCHANDISES AUSSI COVOITURAIENT !

Un enjeu fort en BretagneEloignée des centres de consommation, pressées d’expédierde plus en plus souvent des produits agroalimentaires frais ousurgelés pour des livraisons quasi quotidiennes auprès des GMS (Grandes et Moyennes surfaces), la question de la logistique devient un facteur de compétitivité de plus en plusimportant pour l’ensemble de la filière agroalimentaire à plusieurs points de vue :

- la livraison des produits frais, et bientôt aussi des produitssecs, dans des délais très courts est très contraignante. Cettelivraison est aujourd’hui couramment en A pour B (com-mandée un jour pour une livraison le lendemain), voire enA pour A (commandée un jour pour une livraison le jourmême). Cela implique des expéditions de plus en plus fré-quentes mais avec des volumes de plus en plus faibles. D’où,des difficultés naissantes aujourd’hui pour certaines entre-prises à trouver des entreprises de transport qui puissentcharger les livraisons dans ces temps raccourcis et à un coûtacceptable. Cela peut amener à terme à la délocalisation decertaines productions vers les bassins de consommation, audétriment de la Bretagne,

- la hausse du coût des carburants a un impact direct sur lacompétitivité des entreprises de l’ouest de la France. Le projet d’Eco-taxe pourrait amplifier fortement cette ten-dance,

1

Le co-camionnage dans les industries agroalimentaires :et si les marchandises aussi covoituraient ! Retour sur un outil de mutualisation de la logistique agroalimentaire en Morbihan

A. ANCHE, D. MELLAZA, P. SOMMER, Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan

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20052006

20072008

20092010

$/bl€/bl

Graphique 1 : évolution des cours du pétrole brut WTI (1ère échéance) depuis 1999

Source : DATASTREAM - Rapport du groupe de travail sur la volatilité du prix du pétrole - Février 2010

Ce projet a été réalisé de mars 2009 à décembre 2011 avec le soutien financier du Conseil général du Morbihan, de la CCI du Morbihan et avec l’appui technique d’Hervé Pitard, consultant en logistique.

L’optimisation du taux de remplissage des véhicules est la grande initiative environnementale retenue par les entreprises françaises pour leur volet transport. C’est la principale indication d’un sondage réalisé fin 2010 par le cabinet bp2r.

Les trois faits marquants du sondage :• 59 % des entreprises françaises appliquent une mesure d’optimisation du remplissage des véhicules,• 58 % jugent pertinente la réalisation d’un bilan carbone transport,• un tiers des entreprises ne sait pas quelles initiatives prendre ou comment les mettre en œuvre.

Pour les entreprises françaises, l’enjeu est à la fois environnemental et économique. Une étude Eurostat 2010 a en effet évaluéque le taux moyen de remplissage d’un camion de marchandises est de 65 %, avec plus de 20 % de ses parcours à vide (sourceEurostat 2010). Les entreprises ont donc pris la mesure de l’effort à fournir.

Dans ces conditions, la massification du transport par la mutualisation des expéditions des petits lots des entreprises apparaîtcomme une alternative intéressante pour optimiser les flux.

La mutualisation est un mot très utilisé aujourd’hui dans le monde de la logistique. Au sein du projet morbihannais, la mutualisation a été définie comme l’ensemble des attitudes, des partages d’informations et de moyens, permettant d’optimiserles exploitations transport. L’objectif est bien sûr de réduire le « coût de production » des transports, et de là, le « coût d’achatdes transports », coût évidemment financier mais aussi environnemental.

A noter que l’objectif du projet est aussi de fournir une information fiable et pertinente au transporteur et d’augmenter la lisibilité de son exploitation. Le projet travaille donc sur des flux plus ou moins récurrents. Tous les flux ne sont pas mutuali-sables. C’est la valeur ajoutée du transporteur de savoir gérer et maîtriser des flux aléatoires de transport. Le projet n’est pasune bourse de fret en ligne au jour le jour mais entre dans une démarche collaborative sur la durée.

- la volatilité du cours du pétrole depuis 2007 impacte la variation des coûts de transport (cf. graphique 1),

- lors de la conjonction des pics de consommation et descongés d’été, une pénurie de camions est de plus en plus fré-quente et pénalise les entreprises agroalimentaires,

- depuis la crise financière de 2007, on observe une baisse duvolume de marchandises alimentaires transportées enFrance. Cela a contribué au dépôt de bilan de près de950 entreprises de transport routier en France au premier

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semestre 2009. De ce fait, un nombre important d’entreprisea dû fermer et plusieurs se sont regroupées pour résister àla crise. On peut donc s’attendre à une pénurie de camionsdans les prochaines années,

- la hausse des prix des matières premières impacte le coût desproduits finis. Or face à la pression des grands distributeurs,les industriels ont des difficultés à répercuter cette hausse.De ce fait, optimiser les coûts de transport est un levier pourles industriels afin de préserver leurs marges.

Dans ces conditions, la massification du transport par un projet de mutualisation des expéditions des entreprises apparaît comme une alternative intéressante pour optimiserles flux. De plus l’optimisation des 10 ou 20 % des expéditions« problématiques » (faible volume, destination lointaine ou peu couverte) est celle où les économies peuvent être les plus intéressantes (estimées de 10 à 30 %) car le prix à la palette estle plus important.

La mise en place d’une telle démarche à l’échelle d’un territoirepeut apporter de multiples bénéfices :

- une optimisation du remplissage des camions, avec à la cléun gain économique sur le coût du transport partageableentre chargeurs et transporteurs et un gain écologique enaméliorant le ratio volume transporté km parcouru,

- la possibilité d’étendre l’offre de services au client final enterme de nombre de passages, d’éventail de destinations etde coût logistique, ce qui permet aux industriels bretons dese positionner sur des marchés jusque là inaccessibles,

- des heures de chargements plus tardives, ce qui améliore l’organisation industrielle.

Ce projet se situe donc dans le cadre d’une démarche innovantede gestion de la logistique agroalimentaire.

Autres démarches proches, dans l’agroalimentaire : • L’ANEA (Association Normande des entreprises

alimentaires) propose aux IAA normandes de mutuali-ser leurs transports, leurs achats ou leurs entreposages. Lesite internet dédié à cette action permet en effet auxadhérents d’échanger sur les destinations ou les flux qu’ilssouhaitent optimiser.

• Le SIOCA (Syndicat Intercommunautaire Ouest Cornouaille Aménagement) a lancé en 2010 une étuderecensant les possibilités de mutualisation transport surleur territoire : les entreprises Jean-François Furic, à Penmarc’h, Hénaff, à Pouldreuzic, Chancerelle, à Douar-nenez, Panier groupe Poult, à Briec et Loc Maria, à Plomelin ont décidé de mutualiser leur transport. Ellesviennent de créer le groupe d’intérêt économique (GIE)des chargeurs "Pointe de Bretagne". Les objectifs du GIEsont de répondre aux exigences de la grande distributionet de rester compétitif, en s’adaptant aux spécificités duterritoire.

• FREXPA, groupement d’intérêt économique export, créé par trois entreprises limousines spécialisées dans la fabrication de pâtisseries surgelées à destination des distributeurs et importateurs du secteur de l’HORECA.

• Le projet LMD (Logistique Mutualisé et Durable) financé

par Predit ADEME vise à travailler sur les différentesdémarches de co-entreposage et co-camionnage afin deréduire les coûts logistiques.

• L’entreprise Meralliance sur son site de Landivisiau envi-sage également de partager son savoir-faire logistiqueet ses outils avec d’autres industriels La préparation de commandes pour le compte d’autres industriels, idéale-ment avec une saisonnalité inversée et le transport versles enseignes de la grande distribution entre différentesentreprises sont prévus.

• ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires)a mené en 2009-2010 une politique de sensibilisation surl’enjeu de la logistique auprès de ses adhérents. En 2011,l’association lance un programme de « management desflux dans les PME ». Une partie de ce programme consisteà profiter de « synergie inter-PME dans le cadre de programme de mutualisation des ressources logistiques ».

• Projet Mutualisation Bourgogne : l’Association régionaledes industries alimentaires (ARIA) de Bourgogne propose à une dizaine de ses adhérents de mener unaudit sur une possible mutualisation de leurs transports.Les transporteurs seront associés dans un deuxièmetemps. L’étude sur une mutualisation des transports seramenée en 2011 par Supply Chain Masters.

• Projet MILODIE. Université de Nantes et Lemna. Programme de recherche : mutualisation des informa-tions logistiques de distribution : effets économiques et environnementaux.

• FM Logistique et l’expérimentation de pooling sur laplate-forme d’Orléans. Essentiellement destiné aux clientsdes secteurs agroalimentaire, de l’hygiène et de la parfumerie, du bazar et de l’électroménager, le systèmede pooling industriel développé par FM Logistic a pourbut de « mutualiser les flux, et de regrouper les com-mandes de produits identiques ou compatibles en termesde transport et de stockage ». Cette mutualisation permetd’augmenter la fréquence des livraisons tout en optimi-sant les flux transports.

Schéma type du transport mutualisé

Lors d’un transport de marchandises, il existe plusieurs « tronçons » de transport :

- la ramasse, qui se situe entre le point de chargement chezun industriel et un point de sortie du territoire (départe-ment). C’est le domaine de la messagerie.

- la traction, qui se situe entre le point de sortie du territoireet le point d’entrée dans un autre territoire éloigné (région parisienne, région Rhône Alpes), près des grands bassinsde consommation.

- la distribution, qui permet de délivrer la marchandise àchaque point de livraison finale.

Le transport le moins coûteux est évidemment un camion complet en « ligne directe » (un seul chargeur, un seul desti-nataire) ; dans ce cas, la mutualisation n’a pas lieu. Cependant

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LE CO-CAMIONNAGE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : ET SI LES MARCHANDISES AUSSI COVOITURAIENT !

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DOSSIERLE CO-CAMIONNAGE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : ET SI LES MARCHANDISES AUSSI COVOITURAIENT !

Méthodologie de traitement des données

Afin d’identifier les portions de transport mutualisables entreplusieurs entreprises, un travail statistique assez conséquent estnécessaire. Un travail en plusieurs étapes est réalisé :1- récupération des flux de transport des entreprises volon-

taires sur au minimum une année,2- intégration des données dans une base de données type

Access afin de traiter ensuite l’ensemble des flux récupérés,3- traitement statistique des données afin d’identifier les

« ateliers de mutualisation » envisageables entre plusieurschargeurs. Un module de traitement statistique développé sous Accesspermet ensuite d’isoler les livraisons similaires entre plusieurs entreprises, en introduisant un certain nombre decontraintes : des contraintes fixes, comme la températurede transport, ou le refus de travailler avec un concurrent, descontraintes flexibles qui sont hiérarchisées, comme la destination du transport, la simultanéité des livraisons, larégularité des expéditions, le différentiel de coût actuel dutransport,

3

4- de ces traitements, on a identifié les « ateliers de mutuali-sation », c’est-à-dire le regroupement de plusieurs chargeursqui pourraient mettre en commun leurs palettes pour untronçon de transport commun (ramasse et/ ou traction et/ou distribution), et avec suffisamment de régularité. On aconsidéré qu’il fallait au minimum 80 % de similitude entreles différents chargeurs sur une livraison afin de pouvoirmettre un atelier.

L’atelier de mutualisation désigne alors un négociateur (repré-sentant d’une des IAA) qui va être chargé d’aller présenter leprojet de l’atelier aux transporteurs choisis en commun et denégocier avec eux, tout en gardant les grilles de bases propresà chacun.

Mise en place des ateliers de mutualisation

Comme il en ressort des explications ci-dessus, les entreprisesles plus concernées potentiellement par un projet de mutuali-sation sont les entreprises du secteur frais et surgelé, voire produits secs si elles transportent leurs produits sous tempéra-ture dirigée (biscuit par exemple).

Dans le cadre de notre projet, nous avons identifié 62 entre-prises cibles sur le Morbihan. 87 % d’entre elles, soit 54 ontaccepté de recevoir le chargé de mission dédié à cette opéra-tion. Parmi elles, 32 entreprises ont manifesté un intérêt pours’inscrire dans le projet et 15 nous ont transmis au final leurs flux de livraison afin d’identifier les ateliers de mutualisation potentiels.

Nous avons donc récupéré au total 230 000 lignes de transport,qui représentaient plus de 356 000 palettes au départ du Morbihan. Les traitements statistiques indiquent que 32% despalettes transportées en frais et 18% en surgelé pourraient êtrepotentiellement mutualisables. Cela conduirait potentiellementà la mise en place de 32 ateliers de mutualisation sur le frais et7 ateliers en surgelés. Dans ce dernier cas, l’ensemble du trans-port (ramasse, transport, distribution) serait mutualisé. Aucontraire en frais, on retrouve plusieurs cas : la ramasse uniquement mutualisée, la traction uniquement mutualisée,traction et distribution mutualisées, jusqu’à la mutualisationde l’intégralité de la chaîne de transport.

La base ACCESS permet de calculer des statistiques de trans-port entre plusieurs entreprises sur une ou plusieurs régions dedestination ainsi que sur une région de destination et un joursemaine. Par exemple, savoir que dans 94% des cas l’entrepriseA et l’entreprise B expédient toutes les deux le lundi vers l’Ilede France. Qu’en moyenne l’entreprise A expédie 2 palettes,l’entreprise B 3 palettes, et qu’ensemble elles expédieraienten moyenne 5 palettes avec un écart type du nombre de palettede 0,2.

Néanmoins, après la restitution des traitements statistiques,seules 10 entreprises envisageaient de mettre en place un ate-lier de mutualisation. De ce fait, les différences importantes devolumes entre les participants aux ateliers, ou d’organisationsinternes, ont été des freins qui ont limité la mise en place opérationnelle de ces ateliers.

A ce jour, un test de mutualisation sur une ligne est en coursentre deux entreprises.

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RAMASSE

A

B

C

LIVRAISON

A

B

C

TRACTION

on sait que ce cas de figure est difficile à obtenir, particulière-ment pour les produits frais ou surgelés, secteur dans lequel leslivraisons sont multiples, avec de petits volumes. En fonction des volumes, du nombre d’expéditeurs et de destinataires, le transporteur sera amené à effectuer une ou plusieurs rupturesde charge également appelées « passages à quai ». Ces ruptures de charge augmentent le coût de production du transport (manipulation, risque plus élevé de casse, temps…).Le caractère aléatoire des flux engendre également une augmentation du coût de production chez le transporteur ; eneffet, le transporteur aura plus de mal à optimiser ses camionsavec peu de visibilité.

Il a donc été imaginé de mutualiser un ou plusieurs tronçons detransport en fonction des possibilités. Plusieurs programmesde mutualisation ont été testés au cours du projet. Vous trouverez ci-dessous les différents types de mutualisation possible :

- Ramasse mutualisée + traction mutualisée + distributionmutualisée : transport en « ligne directe »,

- Ramasse mutualisée + traction mutualisée entrée région ou département + rupture de charge + distribution nonmutualisée,

- Ramasse non mutualisée + rupture de charge + tractionmutualisée + distribution mutualisée,

- Ramasse non mutualisée + rupture de charge + tractionmutualisée + rupture de charge + distribution non mutualisée,

- Ramasse mutualisée vers une plateforme d’expédition.

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Témoignage d’un chef d’entreprise :

S’il y a un patron convaincu par l’expérience, c’est bienFrançois Schlienger, qui dirige les Gourmandises de Bro-céliande à Ploërmel. Cette entreprise livre 14 000 palettesde beignets surgelés à travers la France chaque année,soit entre 30 et 150 palettes par jour, suivant les pics deconsommation. Il s’est largement investi dans ce projetpilote, qui pourrait d’ailleurs par la suite inspirer d’autresdépartements bretons. Pour lui, « On ne peut pas continuerà transporter avec des camions à moitié vides. Le prix dutransport a une proportion qui peut être plus ou moinsimportante dans le coût total du produit. Avec les nouvellesdispositions gouvernementales, dont l’écotaxe, mais aussiavec l’augmentation du gasoil, le prix du produit va augmenter, et se répercuter sur le client » explique-t-il. Il préconise donc « une meilleure collaboration entre lestransporteurs et les clients », pour limiter les coûts logistiques. Pour cela, il travaille avec une autre entreprise,pour réfléchir à un nouveau mode de fonctionnement. Dans le détail, les produits de ces deux entreprises agroalimentaires différentes utilisent le même transpor-teur pour approvisionner un client commun. Selon François Schlienger, « les transporteurs gagnent ainsi du temps, et« transportent » mieux, avec de meilleurs gains de productivité ». Les camions sont mieux remplis, font moinsde kilomètres, donc gagnent plus de temps et émettentmoins de carbone : « c’est un effet boule de neige ! »,résume le chef d’entreprise, qui affirme avoir réalisé uneéconomie de 7 % sur ses coûts de transport avec la mutua-lisation.

Retour d’expérience sur la mise en place d’un groupe de travailtransporteurs

Parallèlement à l’étude sur les flux de transporteurs, nous avonsmis en place dans le cadre de ce projet, un groupe de travail detransporteurs pour identifier les pistes d’actions pour améliorerla compétitivité du transport breton. Plusieurs pistes ont étéidentifiées à cette occasion.

Les deux principales attentes des transporteurs vis-à-vis duprojet mutualisation transport sont, d’une part le développementdu travail collaboratif entre transporteurs et chargeurs, et, d’autre part une amélioration de la lisibilité des flux de transport des industriels.Voici les principaux avantages relevés par les transporteurs :

- améliorer et mutualiser les ramasses via une plate-formed’un chargeur,

- utiliser l’outil d’évaluation pour évaluer les capacités demutualisation,

- augmenter le poids moyen transporté, - améliorer le cadencement des livraisons de la grande

distribution, - améliorer l’anticipation des annonces faites aux transpor-

teurs, - lisser les volumes à transporter à la semaine,- conserver le transport à la charge de la filière IAA, - permettre le chargement de camions en ligne.- obtenir des volumes supplémentaires, - s’engager ensemble IAA / transporteurs,- valoriser le flux retour : mise en relation avec les acheteurs

et approvisionneurs matières premières et emballages ausein des IAA,

- permettre aux transporteurs de compléter leurs lignes déficitaires.

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LE CO-CAMIONNAGE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : ET SI LES MARCHANDISES AUSSI COVOITURAIENT !

Graphique 2 : exemple fiche évaluation surgelé

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DOSSIERLE CO-CAMIONNAGE DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : ET SI LES MARCHANDISES AUSSI COVOITURAIENT !

Retour d’expérience sur la mise enplace du projet de mutualisation

L’ensemble des parties prenantes du projet (entreprises, transporteurs, partenaires techniques) était très intéressé par ceprojet, qui leur semblait novateur et dans le sens d’un travailplus collaboratif au sein de la filière. Nous avons donc reçu unaccueil favorable dans la plupart des cas. Néanmoins, il estévident que devant les efforts consentis par les différents partenaires du projet, nous avons à ce jour peu de retours tangibles en matière de flux mutualisés.

Nous pouvons identifier plusieurs facteurs qui peuvent expli-quer ce décalage. Tout d’abord, nombre d’entreprises souhaitede plus en plus travailler en prix de départ sur leurs produits ;parfois cette orientation est aussi imposée par le client GMS. Dece fait, elles ne gèrent plus la question des expéditions qui estprise en charge par le client. Si cette externalisation peut allerdans le sens d’une simplification de sa gestion, l’entrepriseagroalimentaire raccourcit ainsi la chaîne de valeur sur laquelleelle intervient, et donc la marge possible.

Un second élément important est aussi la faible maîtrise de lafonction logistique qui est apparue dans l’entreprise, à la fois surla connaissance des flux (assez souvent l’entreprise ne disposed’aucune information précise), ou sur l’importance de cettefonction dans l’entreprise. Ainsi, au-delà de la question de lamutualisation, on a pu observer une méconnaissance des outilsde prévision ou d’anticipation de transport. Or ce sont des outilssimples qui permettent d’optimiser l’organisation industrielle etdonc de diminuer les coûts.

D’autres éléments sont également apparus, notamment sur lacollecte des flux (question de confidentialité, surestimation dutemps nécessaire à cette récupération, absence d’informationsfiables), ou sur la résistance à l’engagement dans une démarchecollaborative (manque de temps à consacrer, fonction logistique peu structurée, turn-over du personnel). On peutaussi estimer que le territoire départemental est insuffisantpour porter un tel projet, car cela ne permet pas d’atteindre unvolume suffisant de flux pour obtenir suffisamment d’atelierspotentiels.

Facteurs clés de succès d’un projet de mutualisation• Le facteur clé de succès de la démarche le plus important est

sans conteste l’implication et la motivation de quelques industriels agroalimentaires. Ils seront les moteurs du projet.

• Les entreprises partenaires doivent être de taille similaire,afin qu’elles puissent en retirer sensiblement les mêmes avantages. Le projet est plus intéressant pour une PME parexemple, que pour un groupe qui massifie déjà en interne.

• Au démarrage, le périmètre doit être volontairement restreint : une typologie de produits, une région de destina-tion, une enseigne de la grande distribution… La récupérationdes données de flux et leur analyse sera plus rapide, ainsique la réussite du premier atelier.

• Un climat de confiance entre les industriels partenaires estnécessaire : en effet, la confidentialité des données est essen-tielle : il faut donc faire appel à un prestataire qui protégerales données sensibles de chacun.

Quelle suite au projet ?De l’expérience tirée de ce projet, il est évident que la dimension idéale sur un tel projet est l’échelon régional breton. Au-delà, de l’augmentation mécanique du nombre d’entre-prises potentiellement impliquées, il permet de travailler sur desschémas logistiques cohérents - ligne Bretagne Sud Quimper /Lorient / Rennes ou Quimper / Vannes / Nantes et une ligneNord Bretagne Brest / Rennes.

Par ailleurs, le renchérissement du coût du gasoil, l’arrivée dela taxe poids lourd, la réduction du nombre de prestataires detransport vont conduire à une augmentation du coût logistique.La mise en place d’un projet de mutualisation, qui intègre à lafois chargeurs et transporteurs, devrait permettre de diminuerles coûts logistiques et de partager ce gain (par un meilleurpartage d’informations, par l’anticipation des données de transport, par une négociation raisonnée des appels d’offrepour les ateliers de mutualisation) tout en diminuant aussi lecoût écologique du transport.

C’est certainement un des leviers que la filière agroalimentairedevra étudier pour maintenir sa compétitivité à l’avenir.

Ce type de démarche collaborative peut également permettreune meilleure adaptation des entreprises aux évolutions deleur environnement et aux attentes de leurs clients.

Citons l’exemple d’une évolution récente à laquelle sontconfrontées des entreprises des produits secs, à savoir l’exten-sion du flux tendu exigé pour les livraisons, situation qui n’étaitpas du tout à l’ordre du jour il y a seulement deux ans :

Conséquence directe de la Loi de Modernisation de l’Economie(LME) qui impose une réduction des délais de paiement, la trésorerie des distributeurs a fortement diminué depuis un an.Un des leviers pour dégager des liquidités est alors de réduireles stocks en s’approvisionnant plus fréquemment.

Pratique courante pour les produits frais afin de garantir la qualité au consommateur, les enseignes, Carrefour en tête, demandent dorénavant à leurs fournisseurs de produits agroalimentaires secs de tendre leurs flux de livraison.

Pour satisfaire cette nouvelle exigence, les fournisseurs doivent donc inventer de nouveaux schémas logistiques. Lamutualisation offre l’opportunité d’optimiser des livraisons plusfréquentes, en évitant les surcoûts.

Le GIE des Chargeurs « Pointe de Bretagne » vient justementd’être créé pour explorer cette nouvelle piste. Le projet demutualisation de la logistique agroalimentaire en Morbihan vaégalement s’inscrire dans cette démarche.

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DOSSIER LE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL2011 - 2015

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Présenté comme une feuille de route pour les cinq ans à venir, ce plan sera mis en œuvre grâce à la mobilisation de crédits respectant les priorités définies. Le secteur agroalimentaire, commel’a précisé le préfet, doit en ressortir conforté sur son poids dans l’économie régionale et sur son rôle indispensable pour l’emploidans les territoires. La première conférence agricole du 29 janvier2010 a lancé les travaux sur le Projet Agricole et AgroalimentaireRégional.

Travaux qui se sont déroulés en 3 phases :• Une première phase correspondant à la réalisation d’un diag-

nostic de la Bretagne agricole et agroalimentaire avec définitiond’enjeux et de priorités stratégiques par un groupe restreint d’unedouzaine d’experts secondée par des experts associés.

Cette première phase s’est conclue par la tenue d’une deuxièmeconférence agricole, le 30 avril 2010 qui a validé le diagnostic etarrêté les priorités et les axes stratégiques à approfondir.

Il est reconnu que l’agriculture et l’agroalimentaire restent lesocle de l’économie territoriale bretonne dans un contexte nouveau lié à :

- L’impact de la modernisation- Des attentes fortes de la société (conditions de travail,

environnement, qualité de vie, alimentation)- Des enjeux énergétiques grandissants- Une prise de conscience de l’importance du foncier pour

l’agriculture et donc sa maîtrise- Des difficultés conjoncturelles pour certains secteurs et des

difficultés individuelles de certaines entreprises

• La deuxième phase, a permis la déclinaison des axes stratégiquesvalidés en objectifs opérationnels et actions concrètes du pland’actions. Ces travaux ont été réalisés par 6 groupes thématiquesde composition élargie, pilotés par des professionnels et/ou personnes qualifiées avec un secrétariat assuré par les servicesde l’Etat :

- Agriculture - Energie- Performance technico-économiques et développement durable- Foncier-Installation- Innovation, recherche & développement, formation- Organisation des filières- Compétitivité

Chaque groupe de travail composé de 20 à 35 participants s’estréuni à 3 reprises de fin mai à septembre et a rédigé une série depropositions.

La synthèse des propositions a été discutée avec les présidentsdes groupes de travail et ajustée lors de contacts bilatéraux oumultilatéraux avec les professionnels agricoles, les associations

environnementales, les élus et les représentants d’entreprisesagroalimentaires.

Il en ressort une ambition et une feuille de route pour l’agricultureet l’agroalimentaire de demain en Bretagne.

Forte de ses différents systèmes de production, la Bretagne doit fon-der son développement sur la conciliation équilibrée de deux vec-teurs complémentaires pour lesquels elle dispose de réels atouts :

- un positionnement sur les marchés internationaux pour répon-dre à la croissance des besoins alimentaires mondiaux, développer les volumes et optimiser les outils de production ;

- un marché de proximité de qualité, s’appuyant sur des savoir-faire reconnus et la forte identité régionale.

Le juste équilibre entre ces deux axes de développement repose surla co-existence de plusieurs modes de production qui doivent trouver une place harmonieuse au sein du territoire breton en res-pectant les trois piliers fondamentaux du développement durable.

La recherche de cet équilibre nécessite l’engagement de l’ensem-ble des partenaires.

Dans cette perspective, le PAAR s’appuie sur un plan d’actiondéveloppé autour de quatre orientations majeures :

- Inscrire durablement l’agriculture et l’agroalimentaire dans lesgrands enjeux de la société (foncier, énergie, environnement…)

- Renforcer la compétitivité du secteur agricole (améliorer lesperformances des exploitations en les modernisant tout engarantissant leur qualité environnementale...)

- Accroître la valeur ajoutée de la chaîne agroalimentaire (pro-mouvoir l’innovation, les nouveaux créneaux de marché, l’imageet la qualité des produits, optimiser l’organisation des filières …)

- Mobiliser l’ensemble des acteurs (Etat, collectivités, profes-sionnels) afin d’anticiper les évolutions et l’adaptation du secteur agricole et agroalimentaire (améliorer le dialogue entreacteurs, la réactivité …)

• La troisième phase s’est traduite lors de la conférence du20 décembre 2010 par :

- la présentation du plan qui implique et mobilise l’ensemble desacteurs professionnels, élus, associatifs et socioprofessionnelsà travers les 18 fiches-actions déclinant les quatre axes prioritaires,

- son lancement au 1er trimestre 2011 sous la responsabilité depilotes par sous-actions, avec l’appui d’un service de l’Etatdésigné, coordonnateur de chacune des 18 actions

La mise en œuvre de ces actions a débuté et des points réguliersseront faits par le préfet de région et les différents acteurs concernés.

Seules les actions faisant référence à l’agroalimentaire seront développées dans cet article.

Présenté le 20 décembre 2010 à Rennes par le préfet de la région Bretagne Michel Cadot, le PAAR a été conçu en réponse àun diagnostic établi au printemps 2010 sur les composantes économiques, sociales et environnementales de l’agriculture et del’agroalimentaire. Rédigé en accord avec les professionnels, ce plan ambitionne de valoriser les points forts des deux secteurs,il vise à préparer de manière lucide les réponses aux fragilités de ces derniers. Enfin, il offre de nouvelles perspectives d’avenir aux professionnels et atteste de l’engagement des partenaires des secteurs agricole et agroalimentaire à renouvelerle pacte nécessaire entre le monde agricole, la population et la société civile bretonnes.

Le Plan Agricole et Agroalimentaire Régional(PAAR) 2011-2015

Magali FÉVRIER et Isabelle FRAYSSINET, Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Bretagne

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DOSSIERLE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL2011 - 2015

Le contexte :Selon l’Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne, la région consomme environ 7 078 milliers de tepen 2009, soit 4,8 % de l’énergie nationale. Très dépendante de l’extérieur, elle produit moins de 8 % de l’énergie qu’elleconsomme. Avec les régions Provence Alpes Côte d’Azur, et l’Ile de France, elle présente de fortes fragilités d’alimentationen électricité. Cette fragilité a incité l’Etat et la région à réaliser un pacte électrique breton, signé en décembre 2010. Lesactions du PAAR concernant les enjeux énergétiques s’inscrivent dans le cadre de ce pacte.

La prise en compte des enjeux énergétiques dans les IAA est essentielle. En effet, industrie fortement implantée sur la région,les IAA consomment plus de 58 % de l’énergie du secteur industriel de la région. Elles utilisent plus de 10 % de l’énergie desIAA nationales, positionnant la Bretagne région au 4ème rang, après le Nord Pas de Calais, la Picardie et la Champagne-Ardennes. Le gaz couvre 41 % des besoins énergétiques des IAA.

En 2009, la consommation brute totale des IAA en Bretagne est de 536 000 tonnes équivalent pétrole (tep) (contre 583 000 en2007), mais ramenée à l’établissement, elle est de 1100 tep, soit identique à la moyenne nationale. L’industrie laitière utilise 4 fois plusd’énergie par établissement que la moyenne régionale.

L’essentiel de l’énergie dans les IAA est utilisé pour produire dufroid, qui peut représenter de 40 à 90% selon les activités de production. Selon une enquête réalisée en 2007 par l’ABEA etl’ARIST, les installations frigorifiques dans les IAA sont hétéro-gènes en ce qui concerne les solutions techniques. L’utilisation desfluides frigorigènes est importante et plus d’un tiers des sites a duR22. Or les entreprises ont entre janvier 2010 et janvier 2015 pourse séparer de ces produits ayant un effet négatif sur la couched’ozone.

Les enjeux énergétiques et climatiques

Les actions du PAAR

OBJECTIF500 m2 par an (soutiendans le cadre du Fonds dechaleur ADEME)

En participant au financement : • de la mise en place des dispositifs solaires

thermiques (possibilité de faire de la chaleurhaute température par ce procédé)

ACTIONSContribuer à l’augmen-tation de la productiond’énergies renouvela-bles et limiter la production de gaz àeffet de serre

ACTIONSInciter les IAA en particulier les PME, àmoderniser leurs systèmes froid (interdic-tion d’usage du R22 en2015) et à investir dansla technologie du froidlocalisé

OBJECTIF10 études par an pour unobjectif final de produc-tion de 20 MW par an (soutien dans le cadre duFonds de chaleur ADEME)

• de mise en place d’unités de cogénération(production simultanée de chaleur et d’électricité en utilisant des graisses encombustion, dispositif utilisable sur site ou pour le compte de tiers)

En accompagnant l’installation de dispositifs :

OBJECTIF40 MW échéance 2015

• de développement de toitures photovol-taïques (énergie électrique produite à partirdu rayonnement solaire) sur les IAA (engénéral production pour le compte de tiers)

OBJECTIF20 projets d’investissementsdémonstrateurs

OBJECTIFMobiliser les Prêts VertsBonifiés gérés par OSEO

OBJECTIFTransfert sur 5 sites industriels démonstrateurs

En participant au financement :

• d’actions collectives (sensibilisation, adaptation et appropriation du référentielcommun, élaboration de plans d’action surla base de diagnostics individuels)

En accompagnant le transfert technologiquedes systèmes de froid localisé :

• par l’établissement d’un projet techniqueadapté à chaque site et l’assistance à la mise en œuvre

• par une diffusion large des résultats à l’ensemble des IAA

• de projets d’investissement innovants

Consommation en tep en % du total

Ensemble IAA bretonnes 100

Industrie viande 29

Industrie du lait 24

Industrie alimentation animale 16

Fruits et légumes 10

Industrie du poisson 3

Source : Agreste DRAAF Bretagne - Enquête annuelle sur les consommations d’énergie dans les IAA

Consommation totale en tep par secteur industriel en 2009

ENJEUXProduction d’éner-gies renouvelablesutilisée sur sites etproduction et/ourécupérationd’énergie pour lecompte de tiers

ENJEUXEconomie d’énergie

Page 24: EXE RevueObs101 04-2011 - Synagri.com · le PIB de la zone euro a augmenté de 1,7% et celui de l’UE27 de 1,8%, contre respectivement -4,1% et -4,2% en 2009. Aux États-Unis, le

OBJECTIF4 sessions d’informationsdépartementales la1ère année, 30 diagnosticsd’entreprises par an.Financement public de100 k€ sur un coût annuelglobal de 275 k€

En aidant les entreprises notamment :

• à évaluer leur besoin relatif à lafonction RH

• par des démarches de suivi dansla mise en œuvre de leur pland’action

OBJECTIF30 entreprises par an pourun financement public de300 k€ sur un coût annuelglobal de 600 k€

En aidant les entreprises :

• par de la communication

• par la mise en place de formationinter et intra entreprises afind’accompagner les projets

DOSSIER LE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL 2011 - 2015

24 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 101 - AV R I L 2 011

Le contexte :L’industrie agroalimentaire bretonne représente :• 4 344 établissements, employant 68 600 salariés.• 37 % des salariés industriels bretons • 12 % des salariés des IAA de la France métropolitaine. (source : INSEE-CLAP 2008 )

L’emploi agroalimentaire régional est concentré dans 634 établissements dépendants d’entreprises de plus de 20 salariés avec56 300 personnes (soit 82 % de l’emploi IAA breton).

Les principaux secteurs pourvoyeurs d’emploi, sont celui de la viande (abattage et transformation), suivi par l’industrie laitière et la fabrication d’aliments pour animaux.

Les contraintes d’environnement de travail sont plus ressenties qu’ailleurs, en particulier travailler dans le froid (près de 30 %de salariés y sont exposés contre une moyenne nationale à 5%), ou dans des nuisances thermiques (près de 50 % des salariés IAA contre 20 % pour l’ensemble des salariés).

Les salariés de l’agroalimentaire sont plus que les autres confrontés à des problèmes articulaires, (82 % contre 70 % dans l’ensemble des secteurs), à une position debout (68 % contre50 %). Le secteur de la viande est particulièrement concerné.

Selon les statistiques publiées par la CARSAT Bretagne, en2008 l’industrie agroalimentaire présente une fréquencedes maladies professionnelles 78 % fois plus élevée quel’ensemble des salariés, tous secteurs confondus.

Pour 1000 salariés, il y a 18,04 maladies professionnellesdans les IAA, contre 4,05 sur l’ensemble des secteurs.

Entre 2002 et 2008, la fréquence des maladies profession-nelles, mais également le taux de gravité ont augmentéplus vite dans les IAA que sur les autres secteurs d’activité.

Dans le même temps, les accidents du travail, plus fréquents également dans ce secteur (73 pour 1000 salariésdans les IAA contre une moyenne régionale à 46 pour1000 salariés) ont diminué de 29 % depuis 2002.

0

20

40

60

80

100

120

2008200720062005200420032002

Ensemble des salariésIAA

Graphique 1 : indice de fréquence des accidents du travail en Bretagne (pour 1000 salariés)

Source : CARSAT Bretagne - Extrait de la publication Statistiques 2009

L’emploi et les conditions de travail

Les actions du PAAR

Ces actions pourront être financées dans le cadre des EDEC (Engagements de Développement des Emplois et des Compétences) et/ou par lacharte nationale des IAA.

ENJEUXfavoriser le développement de l’emploi dans les IAA et améliorer les conditions de travail

OBJECTIFOrganisation de séminairesregroupant des dirigeantsd’entreprises de différentssecteurs

ACTIONS Favoriser la mise en place de la fonction RH et la diffusion de bonnes pratiques

ACTIONS Favoriser la mise en placede politiques innovantes en matière de ressourceshumaines et d’organisationdu travail

OBJECTIFDémultiplier les actions encours (sessions d’informa-tion, parrainages…)

En incitant les entreprises à :

• sécuriser les parcours profession-nels par la qualification de leurssalariés via les VAE par exemple

• favoriser les actions de prévention des TMS et l’usure au travail

ACTIONS Améliorer la qualité del’emploi

En aidant les petites entreprises :

• à intégrer des réseaux industrielset commerciaux

ACTIONSFavoriser le développementde l’entreprenariat

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DOSSIERLE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL2011 - 2015

OBJECTIF

10 projets stratégiquesmontés et valorisés par an

En s’organisant collectivemententre structures :• pour initier/détecter des projets

d’envergure et les accompagner(suivi, conseil, financementpublic)

• pour encourager les entreprises à travailler en commun sur dessujets à enjeux pour leur organisation

En mettant en place un comitéstratégique chargé d’échanger :• sur les projets concrets

d’entreprises à enjeux (collectifs ou individuels)

• sur leur état d’avancement (technique et financier)

Le contexte :Les industries agricoles et alimentaires se sont développées sur l’ensemble du territoire régional et dans de nombreux secteurs, que ce soit en aval des productions agricoles, comme la production de viandes, transformation du lait, légumes… ou en amont avec la fabrication d’aliments pour animaux.

Ces entreprises bénéficient en Bretagne d’un réseau implanté sur l’ensemble du territoire.

Outre les institutionnels territoriaux et nationaux (Chambres, collectivités territoriales, établissements d’enseignement….), de nombreuses structures privées travaillent dans l’agroalimentaire en Bretagne, dont :

ABEA, l’Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires créée en juillet 2001 par un groupe d’entreprises agroalimen-taires (privées et coopératives), exprime les préoccupations des IAA, est force de propositions auprès des pouvoirs publics et mènedes programmes d’accompagnement pour les entreprises.

L’ABEA regroupe 120 adhérents représentant avec leurs filiales, 300 sociétés et coopératives réparties sur les 4 départements bretons, toutes filières agroalimentaires confondues.

ADEFIA est un réseau de collaboration et d’innovation sociale entre entreprises agroalimentaires.

Cette association regroupe une quarantaine d’adhérents bretons.

COOP de FRANCE OUEST est une structure syndicale créée et pilotée par les coopératives agricoles et agroalimentaires. Elle rassemble plus de 200 coopératives et filiales sur le grand ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie).

VALORIAL, pôle de compétitivité agroalimentaire labellisé, est au service des entreprises dans le développement et l’innova-tion. Son expertise est reconnue dans les domaines de la nutrition, santé animale et humaine, microbiologie, sécurité des aliments,emballage… Le pôle fédère 250 adhérents.

Le réseau des organismes et des entreprises dans l’agroalimentaire

Les actions du PAAR

ENJEUX

Consolider le réseau des organismes et desentreprises dans l’agroalimentaire

OBJECTIF

Augmenter le rayonnementdes actions (augmenter le nombre d’entreprisesparticipantes aux actions)

ACTIONS Accompagner l’émergence et le management de projetscollectifs et collaboratifs

En renforçant les moyens del’ABEA pour assumer ses missionsde tête de réseau du secteuragroalimentaire breton : • mission d’animation au niveau

des entreprises• mission d’animation au niveau

des structures partenaires tra-vaillant pour l’agroalimentaire :VALORIAL, COOP de FranceOUEST, les CCI, la Chambre deMétiers, la CRAB-Observatoiredes IAA, ADEFIA…

ACTIONSConforter le réseau des IAAautour de l’Association Bretonne des EntreprisesAgroalimentaires (ABEA)

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DOSSIER LE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL2011 - 2015

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Le contexte :Le plan national nutrition santé (PNNS) lancé en 2006 a été décliné en 6 axes de travail en Bretagne :

- des fruits aux enfants,- Villes-PNNS en Bretagne,- Charte d’engagement de progrès nutritionnels et IAA,- Aides aux plus démunis,- Liens producteurs et consommateurs,- Restauration collective (PNNS et bio)

Des actions d’information et de formation ont été conduites en 2010 pour inciter les IAA à adhérer à la charte de progrès nutritionnel.

Une nouvelle réglementation doit être mise en place prochainement reprenant les recommandations de la directive communautaire 2008/100/CE du 20 octobre 2008.

La proposition doit introduire de nouvelles exigences pour améliorer les niveaux d’information et de protection des consomma-teurs européens. Ainsi l’étiquetage nutritionnel serait obligatoire et devrait comporter les mentions suivantes :• la valeur énergétique,• la quantité de certains nutriments entrant dans la composition, les lipides, les acides gras saturés, les glucides, ainsi qu’une

mention spécifique pour le sucre et le sel.

En 2010, l’ABEA en partenariat avec l’Etat, le Conseil régional, la Chambre régionale du Commerce et de l’Industrie et Entre-prise Europe Network a travaillé à la rédaction d’un guide de bonnes pratiques de l’étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires. Ce guide, paru en fin février 2011 sera un des outils du programme d’accompagnement des IAA à l’étiquetage nutritionnel.

Les nouveaux secteurs de marché

Les actions du PAAR

ENJEUX

Soutenir les filièresdans les nouveaux secteurs de marché

OBJECTIF

20 nouvelles adhésions par an

En sensibilisant les entreprises : • par la réalisation d’un état des lieux• par l’accompagnement à la réflexion interne

dans l’entrepriseEn accompagnant les entreprises volontairesdans la mise en œuvre

ACTIONSEncourager les IAA àdévelopper l’axe « ali-mentation-santé » dansle cadre d’un programmed’engagement de progrès nutritionneladapté aux différentescibles de consommateurs

OBJECTIF

Parution du guide debonnes pratiques et augmentation du nombre d’entreprisesvolontaires

En informant collectivement les industriels dela nouvelle réglementation :• par des ateliers-formations sur la réglemen-

tation, les méthodes d’analyse et la valorisa-tion des produits

• par la diffusion d’un guide de bonnes pratiques

ACTIONSPromouvoir l’étiquetagenutritionnel

OBJECTIF

Création de la plate-forme et rédaction ducahier des charges Maison de l’alimentation

En apportant un soutien de l’Etat :• à l’instruction et la réalisation de cet outil

collectif d’aide à l’innovation• à la mise en œuvre au bénéfice de tous les

acteurs de la chaîne alimentaire de la régionBretagne, et au delà

En apportant un appui concernant le projet deMaison de l’Alimentation :• pour la réalisation d’un cahier des charges en

2011.Ce projet en lien avec la plate-forme d’ingé-nierie culinaire servira d’interface et de ren-contre pour l’ensemble des acteurs de la chaînealimentaire de la production au consommateur.

ACTIONSContribuer à la mise enœuvre de plate-forme

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DOSSIERLE PLAN AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL 2011 - 2015

Quel pilotage pour les actions agroalimentaire du PAAR ?

AXE 1 : INSCRIRE L’AGRICULTURE ET L’AGROALIMENTAIRE DANS LES GRANDS ENJEUX DE SOCIÉTÉ

Action N° 2 : contribuer à la résolution des enjeux énergétiques et climatiques coordonnateur pilote

2.C : moderniser les systèmes froid dans les process industriels ADEME ABEA / POLE CRISTAL

Action N°4 : favoriser le développement de l’emploi et améliorer les conditions de travail coordonnateur pilote

4.A : favoriser le développement de l’entreprenariat DIRECCTE DIRECCTE

4.B : favoriser la mise en place de la fonction RH dans les entreprises et la diffusion des bonnes pratiques DIRECCTE DIRECCTE

4.C: favoriser la mise en place de politiques innovantes en matière de ressources humaines et d’organisation du travail DIRECCTE DIRECCTE

4.D : améliorer la qualité de l’emploi en sécurisant les parcours professionnels, notamment dans l’agroalimentaire et enprévenant la prévention des TMS et l’usure au travail DIRECCTE DIRECCTE

AXE 3 : ACCROÎTRE LA VALEUR AJOUTÉE DES FILIÈRES

Action N°12 : consolider le réseau des organismes et des entreprises dans l’agroalimentaire en accompagnant les projets collaboratifs coordonnateur pilote

12.A : conforter le réseau des IAA autour de l’ABEA dans ses missions de conseil et d’appui en lien avec VALORIAL, COOPde France OUEST, les CCI, la chambre de métiers, la CRAB, ADEFIA… DRAAF DIRECCTE

12.B : accompagner l’émergence et le management de projets collectifs et collaboratifs (logistique, économie circulaire, innovation technologie…) DRAAF ABEA

Action N°13 : mieux organiser le soutien aux initiatives économiques coordonnateur pilote

13.A : dynamiser les investissements d’avenir en agroalimentaire en Bretagne en mobilisant les fonds d’investissement,notamment autour de projets mutualisés et des PME DRAAF ABEA

13.B : soutenir les actions collectives et immatérielles au grand export et pour saisir le marché européen RHF DRAAF ABEA

13.C : organiser le réseau agroalimentaire pour répondre au marché local, notamment en circuits courts DRAAF CRAB / CRMA

Action N°14 : soutenir les filières dans les nouveaux secteurs de marché coordonnateur pilote

14.A : encourager les IAA à développer l’axe « alimentation - santé » dans le cadre d’un programme d’engagement deprogrès nutritionnel adapté aux différentes cibles de consommateurs

DRAAF ADRIA

14.B : contribuer à la mise en œuvre de plate-forme DRAAF DRAAF

14.C : promouvoir l’étiquetage nutritionnel DRAAF ABEA

Pour toute précision concernant la mise en œuvre de ces actions :Contact : DRAAF - Isabelle Frayssinet - Tél. : 02 99 28 20 19 - E-mail : [email protected]

Les initiatives économiquesLes actions du PAAR

ENJEUXMieux organiser lesoutien aux initia-tives économiquespour améliorer laperformance desfilières agroalimen-taires

OBJECTIFAugmenter le nombrede projets financés

En mobilisant les fonds existants : • tout en déterminant la capacité de mobilisa-

tion de ces fonds, l’existence de freins éventuels

• et en créant si besoin un fonds d’investisse-ment complémentaire

En soutenant les projets d’investissementsmutualisés : • par un accompagnement financier de

l’étude de faisabilité pour les entreprisesvolontaires dans la mutualisation entre entreprises

En facilitant l’accès de PME stratégiques pourla Bretagne à ces fonds d’investissement :• par le financement d’une partie des frais

de dossier du fonds

ACTIONSDynamiser les investissements d’aveniren agroalimentaire en Bretagne

OBJECTIFAugmenter le nombred’entreprises engagéesdans ces actions

En encourageant le soutien à des structurescollectives et en finançant les actions immaté-rielles visant à regrouper l’offre et à se doterde moyens partagés humains et commer-ciaux, en liaison avec les structures existantesdans ce domaine :• moyens communs commerciaux (partage

d’un Volontaire International en Entreprise(VIE) ; groupements d’employeurs concer-nant les fonctions commerciales export)

• clubs d’entreprises Grand Export• utilisation d’outils de veille partagée

ACTIONSSe saisir de nouvellesopportunités de marchéGrand Export et/oumarché européen horsFrance

OBJECTIFCréation d’un observa-toire des circuits courts

En accompagnant financièrement dans leurphase de conception et de démarrage desplates-formes collectives regroupant l’offre

En finançant la création d’un observatoire des circuits courts

ACTIONSOrganiser le réseauagroalimentaire pourrépondre au marchélocal, notamment en circuits courts

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F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

Flashs agroalimentaires

1. Côtes d’Armor

Projet d'atelier relais pour l'agroalimentaire à GuingampGuingamp Communauté envisage de construire sur la zoneindustrielle de Bellevue deux bâtiments d'une superficie uni-taire de 900 m2 (séparés chacun en trois modules de 300 m2). Ilspermettront l'accueil de porteurs de projets en agroalimentaireet d’entreprises souhaitant tester leurs produits. Le dossier estporté par Côtes d’Armor Développement en association avec unpromoteur et un cabinet d'ingénierie et d'architecture spécia-lisé. L'investissement immobilier sera supporté par une sociétéprivée, créée spécialement, au capital duquel des industrielslocaux seront invités à participer. Ce dossier devrait être concré-tisé en 2011.

Dissolution du GIE Grelier-PerrotLe GIE constitué en 2006 par les accouveurs Grelier et Perrota été dissous. Ce groupement d'intérêt économique mutualisaitla planification et l'organisation commerciale en poussins d'unjour pour l'élevage de poulet de chair. Perrot, société familialebretonne, créée en 1960, est située près de Lannion. Spécialistedu poussin de poulet de chair (21 % de poussins pour le pouletcertifié et 7 % pour le poulet labellisé) la société Perrot fournitles volaillers de la Bretagne à la Normandie. Elle dispose d’unecapacité de production hebdomadaire de 1,5 million de pous-sins. Grelier, société familiale basée dans le Maine-et-Loire,est n°1 national du dindonneau. Elle dispose d’une capacitéde production hebdomadaire de 2 millions de poussins, soit13 % du besoin national en poulet de chair, et est plus axée surles labels. La divergence stratégique serait la cause de sa dissolution.

Cooperl Arc Atlantique reprend Défi ViandesCooperl Arc Atlantique envisage de reprendre la société DéfiViandes (50 millions d'euros de chiffre d’affaires, 500 salariés)située dans le Calvados. Elle possède un réseau constitué de83 boucheries de proximité (implantées essentiellement en cen-tre ville) sur la moitié nord de la France (Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, et Nièvre). Celles-ci sont répartiessous plusieurs enseignes : Maxi Viandes, Marc Munier, Bou-cheries Chevy, Nivernaise des Viandes et les Prairies de France.Le porc représente 20 % de la viande commercialisée. Aveccette reprise, Cooperl Arc Atlantique (1,7 milliard d'euros dechiffre d'affaires) diversifie ses activités et aborde un nouveaucréneau, celui du commerce de proximité. Cela lui permettraaussi de tester de nouveaux produits élaborés (format, condi-tionnements différents). Progressivement, la viande de porc du

réseau Défi Viandes sera issue des abattoirs de Cooperl ArcAtlantique. Ce projet doit d'abord obtenir l'aval de l'Autorité dela Concurrence.

Nathalie Le DrézenChargée d’études économiques

Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

2. Finistère

Une conserverie de poissons à la Pointe du RazUne conserverie artisanale va s’implanter sur un terrain de3 200 m2 à proximité de l’entrée du grand site de la Pointe duRaz. Les travaux de terrassement ont commencé et en 2013elle sera opérationnelle dans un atelier de 350 m2 où pourronttravailler huit personnes. Spécificité de l’atelier, il sera installéen sous-sol afin de s’intégrer dans le paysage avec au-dessusune petite boutique de 50 m2 qui rappellera la cabane dupêcheur. La conserverie travaillera en frais le poisson pêchéau large et ce sera la dorade, le rouget et le fameux bar deligne du Raz de Sein qu’elle proposera sous la forme de produitscuisinés de la mer en verrine. La gamme sera élargie à d’autrespoissons, ainsi qu’aux crustacés et aux coquillages, sans oublierles rillettes. Le créateur a une bonne expérience du métierparce que c’est lui qui, il y a une vingtaine d’années, avaitfondé la conserverie de l’Ile de Groix, qu’il a revendu et dontla cible était déjà la verrine de poisson. Au départ, en 2013, laconserverie fonctionnera avec le chef d’entreprise, son épouseet deux salariés. L’investissement engagé dans cette créations’élève à 500 000 euros.

Furic Marée quitte Douarnenez pour Le GuilvinecL’atelier de mareyage Furic Marée (8 salariés) a quitté Douar-nenez où il occupait un bâtiment de 800 m2 sur le terre-plein duport de pêche pour rejoindre Le Guilvinec, ville siège du groupeFuric, où un 2ème magasin a été ouvert. Les 8 salariés de l’en-treprise travaillent désormais au Guilvinec ; une navette jour-nalière assurant leur déplacement au départ de Douarnenez.

Larzul : la Cour de cassation a rendu sa décisionDans l’affaire qui oppose depuis janvier 2007, la conserverie Larzul (90 salariés) de Plonéour-Lanvern, à travers sa holdingfamiliale Vectora, à la Société Française de Gastronomie qui enest actionnaire à 50 %, la Cour de cassation a rendu sa décision :elle a cassé le jugement de la Cour d’appel de Rennes. Seloncette dernière, Larzul ne pouvait pas « faire valoir son retrait duprotocole de vente » au motif « qu’il y a eu tromperie, notam-ment sur la qualité des matières premières » livrées à la conser-verie. Le dossier Larzul va donc revenir devant la justice mais

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F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

cette fois, c’est la Cour d’appel d’Angers qui a été désignéepar la Cour de cassation (cf. Revue de l’Observatoire n°99 -octobre 2010).

Germicopa : Prairial contrôle 49 % du capitalSituée à Quimper (siège), Germicopa qui compte 100 salariéspour un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros, est le premierobtenteur français privé de plants de pommes de terre. Depuis1989, date de sa création, l’entreprise a connu plusieurs action-naires majoritaires, successivement : Unicopa, Clause, Rhône-Poulenc, Vilmorin, Kirin (Japonais) et H2 Equity Partners (fondsnéerlandais), actionnaire majoritaire depuis 2009. Dans toutecette évolution « actionnariale », l’année 1996 sera mise enrelief parce qu’elle est celle de l’entrée en scène de Prairial,société de participation des cadres de Germicopa qui fait blocautour de son PDG, Eric Bargy et reprend 26 % des actions.C’est sous son impulsion qu’en 2001 (arrivée de Kirin) la claused’agréement est adoptée. Celle-ci donne à Prairial un droit deveto d’un an, au cas de revente de l’entreprise quimpéroise. Endécembre 2010, après révision de la structure de l’actionna-riat, Prairial a pris le contrôle de 49 % du capital de Germi-copa, étant noté que Unicopa a cédé sa participation de 7 % aucapital.

SCO-Ranou : de bons résultats 2010 et le projet 2011La Société Charcutière de l’Odet (Ranou) qui est implantée à St-Evarzec (près de Quimper) a annoncé une progression de sonchiffre d’affaires et des volumes de vente en 2010. Les tonnages commercialisés qui représentent 43 700 tonnes ontaugmenté de 3 % d’une année sur l’autre. Les produits à lamarque Monique Ranou qui comptent pour 22 000 tonnes dansl’ensemble et sont vendus dans les Intermarché de France etd’Europe ont connu une croissance de 6 %, tandis que les ventesdans la grande distribution en général sont en expansion. Pour2011, de nouveaux investissements qui seront opérationnelsen 2012 sont programmés sur le process knacks et cocktails, desspécialités déjà en vente dans les GMS en 2010. La SCO se voit,par ailleurs, confier de nouvelles responsabilités au sein deIntermarché avec le pilotage des quatre unités de production decharcuterie du groupe : Monique Ranou, Onno (56), Triskell(56) et Lignon (43).

SDAB : en liquidation judiciaireLa Société de Distribution et d’Approvisionnement de Bretagne(SDAB), une entreprise de mareyage de Taulé (près de St-Polde Léon), mais aussi présente à Carantec, avait été placée enredressement judiciaire en novembre 2008. Au cours du 2ème tri-mestre 2009, elle allait être reprise par 14 des 70 anciens salariés (cf. Revue de l’Observatoire n°94 - juillet 2009) sous laforme d’une SCOP (Société Coopérative Ouvrière et Participa-tive). Après des débuts prometteurs la crise l’a mise dans unesituation difficile et elle vient à nouveau (décembre 2010) d’êtreplacée en liquidation judiciaire.

Adria : des résultats satisfaisants en 2010 et des projets 2011Avec un chiffre d’affaires qui se situe à hauteur de 3,9 millionsd’euros, l’Adria a enregistré un résultat satisfaisant en 2010. Unmotif de satisfaction supplémentaire lui vient de la progressionsensible (+18 %) des prestations aux entreprises et d’une façonplus générale, du secteur privé qui représente 70 % de l’ensemble de l’activité de l’Adria. Cette performance est à souligner parce qu’elle traduit une moindre dépendance des

subventions en un temps de tendance plutôt « baissière » desaides publiques. Disposant d’un bilan 2010 positif, l’Adria(48 emplois) a défini quatre types d’actions de développementpour 2011 : des investissements en équipements (300 000 euros),une croissance de l’activité à l’international (8 % du chiffre d’affaires en 2010), un effort sur l’emploi, pour transformer desCDD en CDI et la conception d’une plateforme de collaborationentre les acteurs de l’industrie agroalimentaire.

Gad passe sous le contrôle de la CecabDepuis janvier 2011 le groupe Gad de Lampaul-Guimiliau(siège : St-Martin des Champs - Morlaix) est passé sous lecontrôle de la Cecab (Theix - 56) qui, après le rachat des partsde Loïc Gad le PDG, détient 51 % du capital de l’entreprise. La coopérative de base Prestor, dont le siège est à Kersaint Plabennec (près de Brest) possède les 49 % du capital restant.L’ensemble des outils industriels du Groupe Gad, passé sous lecontrôle de la Cecab comprend : les deux abattoirs industrielsde Lampaul-Guimiliau et de Josselin (56), la découpe-salaisons de Saint-Mars-la-Saille (44), une structure de négoce(Cedro) à Dol de Bretagne (35), une unité de découpe-distribution (Morand-Viandes) à Saint-Nazaire et trois sitesmultiviandes à Clavet dans le Jura. La SAS Gad emploie2 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 700 millionsd’euros. Le groupe coopératif Cecab en 2009, c’était 500 sala-riés et un chiffre d’affaires de 1,147 milliard d’euros. Précisonsque la Cecab, avant sa prise de contrôle était déjà actionnairede Gad à hauteur de 34 %.

Krampouz : de bons résultats 2010L’entreprise Krampouz (39 salariés) de Pluguffan (Quimper) avu son chiffre d’affaires progresser de plus de 11 % entre 2009et 2010, pour atteindre 8,6 millions d’euros dont 30 % à l’ex-portation qui touche 130 pays. L’objectif visé par Serge Kergoat,PDG de Krampouz, qui fabrique des crêpières, des gaufriers, desplanchas, etc… est de réaliser 10 millions d’euros de chiffred’affaires en 2012 dont près de 50 % à l’exportation.

Doux : la création de 125 emplois à ChâteaulinLe groupe Doux a créé en janvier 2011, 125 emplois, pour la plupart en CDD, dans un premier temps, sur son site industrielde Châteaulin qui compte 500 salariés en CDI. Ce recrutementrépond à une hausse de la consommation mondiale de 3 à 5 %qui est surtout le fait des pays en développement. Il a permis laconstitution d’une 3ème équipe de travail qui, depuis le 17 jan-vier, a fait passer la production de 375 000 à 477 000 poulets parjour, étant noté que l’objectif du groupe est d’accroître la production du site de 30 %. La dynamique de production ainsicréée va booster toute la filière, de la fourniture de poussins parles couvoirs, filiales du groupe, aux élevages de poulets de Bretagne et des Pays de la Loire, en passant par les usines d’ali-ment de Doux (Pluguffan, Bannalec), jusqu’à la transformationsur le site industriel de Châteaulin qui comprend : un abattoirde volailles, un atelier de découpe et une unité de valorisationdes coproduits. Le « dernier » maillon de la filière, la commer-cialisation, n’est pas oublié, d’autant plus que… tout part des marchés.

Biologie marine de Concarneau : des investissementsUn programme d’investissement de 600 000 euros vient d’êtreengagé à la Station de Biologie Marine de Concarneau (32 per-sonnes). Il porte sur la rénovation des locaux de la station poury accueillir le personnel d’Ifremer (14 personnes), sur la

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réorganisation des espaces dédiés aux bureaux et aux labora-toires et sur la mise en place d’un laboratoire de biologie molé-culaire. La station comporte également une partiemuséographique, le Marinarium. Au terme des travaux (décem-bre 2011) ce sont près de 50 personnes qui travailleront dans lemême bâtiment. La décision de regrouper les équipes d’Ifremeret de la Station de Biologie Marine a été prise afin d’optimiserun programme de recherche sur l’identification génétique desmicroalgues toxiques comme le dinophysis qui prolifèrent etposent des problèmes de santé publique et économique. Ceprogramme que dirige le directeur de la station, Daniel Sellos,s’inscrit dans un contrat de projet Etat-Région. Le départementet Ifremer sont aussi cofinanceurs.

Thaëron : nouveau conditionnement des huîtresL’entreprise familiale Thaëron de Riec-sur-Belon qui a été crééeen 1879 vient d’innover en conditionnant les huîtres sous atmo-sphère protectrice, dans des emballages étanches. Outre lapraticité à l’achat avec la mise en libre-service et la garantie del’étanchéité, les huîtres ainsi conditionnées ont une durée limitede conservation (DLC) de 12 jours. Un autre intérêt de ce modede conditionnement tient à la plus grande facilité de transport :les huîtres peuvent voyager avec d’autres denrées alimentairesdans des camions simplement réfrigérés, ce qui veut dire qu’iln’y a plus l’obligation de transport, uniquement en « camionmarée ». Dans sa version la plus aboutie le nouveau condi-tionnement des huîtres de Thaëron intègrera la démarche envi-ronnementale dans les emballages, à partir de l’éco-conception.

Bretagne Saumon : la question des saisonniers étrangersL’entreprise de Châteauneuf-du-Faou (131 emplois perma-nents) a vu son chiffre d’affaires progresser de plus de 11 % en2010, pour dépasser les 28 millions d’euros dont 15 % à l’ex-portation. Bretagne Saumon est reconnue pour la qualité de sa production de saumons et de truites fumées, pour sa place deleader français du saumon bio et de la truite bio et pour sonLabel Rouge. L’entreprise réalise 25 % de son chiffre d’affaireslors des fêtes de fin d’année et elle a besoin de 150 saisonniersde novembre à fin décembre. « Il nous a manqué plus de 30 per-sonnes en moyenne, en décembre 2010 » fait savoir le chefd’entreprise, Hervé Delpierre. Les saisonniers sont recrutésdans le Centre Finistère, sur Quimper et sur d’autres bassinsd’emplois : d’où des coûts de transport importants pour lesdéplacements de ces salariés. Pour l’avenir, à Bretagne Saumon,la question est la suivante : faudra-t’il faire appel à une trentainede saisonniers étrangers ?

Polaris ouvre un 3ème site de productionC’est à La Forêt Fouesnant que Polaris (28 salariés), spécialistedes lipides nutritionnels au niveau mondial, va ouvrir en 2011un 3ème site de production qui emploiera 15 personnes. Le1er site de l’entreprise est à Pleuven (siège) et la 2ème unité de production à Briec, deux communes proches de Quimpercomme La Forêt Fouesnant. Rappelons que dans la précédentelivraison (cf. Revue de l’Observatoire n°100 - janvier 2011) nous avions noté le rachat par Polaris du Canadien OceanNutrascience Inc.

La Compagnie Française du Thon Océanique est crééeLa Compagnie Française du Thon Océanique vient d’être créée,le 1er janvier 2011, à Concarneau. La nouvelle société sera le

cadre d’exploitation unique des armements France Thon etCobrepêche basés à Concarneau qui comptent 12 thoniers sen-neurs congélateurs et le Torre Giulia, senneur italien en contratd’affrètement sous pavillon français. Les autres activités liées àl’exploitation des navires seront regroupées au cours de l’année2011, au sein de la Compagnie Française du Thon Océanique.La création de la nouvelle Compagnie est née de l’initiativeprise par Jacques Kühn et Jean-Yves Labbé, les dirigeants desdeux armements associés.

Les Compagnons Traiteurs : un regroupement innovantTrois charcutiers traiteurs de Cornouaille, Berhouc (Quimper),Riou (Concarneau) et Olivier (Concarneau) viennent de prendre leur retraite et ils ont cédé leur fonds à un repreneur(Berhouc) qui est le fils de l’un des retraités. Originalité del’opération : chaque établissement traiteur conserve son nom,expression de son enracinement local, mais tous fonctionnentsous la même enseigne : Les Compagnons Traiteurs. Chacunpoursuit son activité avec la même équipe en gardant ses spécialités : chotten et lard rôti à Pont L’Abbé, tordus feuilletésà Quimper et terrine de la mer à Concarneau. Les plats cuisi-nés qui sont une fabrication commune aux trois établissementssont placés sous la responsabilité d’un cuisinier. Les Compa-gnons Traiteurs qui sont gérés par Martial Berhouc, emploient17 personnes.

Meralliance : des ambitions en Europe en 2011L’année 2010 clôture sur de bons résultats pour Meralliance(Quimper) dont le chiffre d’affaires est passé de 80 à plus de90 millions d’euros. C’est dans ce contexte de bonne santé del’entreprise que le PDG, Gilles Charpentier a annoncé son projet d’investissement dans une nouvelle usine en Europe en2011. Ce sont les marchés de moyenne et haute gamme dansle frais qui ont été ciblés, ce qui implique, pour des raisons delogistique une implantation dans les bassins de consommation.Aujourd’hui, Meralliance qui est leader en France sur le marché des marques distributeurs, doit, pour continuer à sedévelopper, viser des marchés nouveaux hors de France.Comme l’entreprise entend reproduire le modèle qui l’a faitgagner en France, c’est l’Europe, pour des raisons de proximité, de culture et de richesse qui s’imposait à elle commegrand marché, d’autant plus que l’entreprise est déjà implan-tée en Pologne. Rappelons que Meralliance, c’est deux sitesde production [Quimper, Bydgoszicz (Pologne)], une plateformelogistique (Landivisiau), 520 salariés, 4 500 tonnes de produc-tion en France et 1 500 tonnes en Pologne.

Hénaff : nouvelles verrines et gamme développéeL’entreprise a annoncé le lancement d’un nouveau condition-nement pour le pâté qui sera présenté en verrines de180 grammes à côté de la boîte bleue historique. La gamme desproduits déjà en verrines va être élargie à deux nouveaux produits bio et à une terrine Label Rouge, afin de différencierl’offre. L’année 2011 sera aussi celle de l’arrivée d’une gammede mini-saucisses. Côté commercial, les GMS restent priori-taires mais l’entreprise va s’intéresser à la vente dans les épiceries fines, dans la restauration, par correspondance et surle marché des collectivités. L’année 2010 s’est terminée sur debons résultats avec un chiffre d’affaires (40,6 millions d’euros)en progression de 2,3 % par rapport à 2009. Les ventes à l’exportation (12 % du chiffre d’affaires) sont en hausse, en par-

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ticulier aux Etats-Unis. Dernière notation : en novembre 2010,la société Hénaff a été la première PME française et la première entreprise bretonne à signer la charte d’engagementvolontaire de progrès nutritionnels du Ministère de la Santé.

Entremont - Sodiaal : 104 emplois menacésL’annonce de la fermeture de l’atelier de préemballé de l’usineEntremont-Sodiaal de Carhaix qui compte au total 240 salariés,a été faite lors du Comité Central d’Entreprise qui s’est tenu àLyon le 2 mars 2011. Les 104 salariés concernés par la ferme-ture sont dans le dispositif d’activité partielle de longue durée(APLD) qui arrive à échéance le 31 mars 2011 : d’où leurs inter-rogations sur l’avenir. Celles-ci sont d’autant plus grandes quela reprise de Entremont par Sodiaal est une réalité et que le plande restructuration de Sodiaal avec les mesures d’accompagne-ment ne sont pas connues et ne le seront sans doute pas avantl’automne. Il s’y ajoute une autre raison d’être inquiet pour lessalariés et c’est du groupe chinois Synutra qu’il s’agit. Celui-ci,selon les syndicats de l’entreprise et le maire de Carhaix qui areçu une délégation chinoise, aurait en projet la construction dedeux tours de séchage de lait et d’un atelier d’emboîtage quipourraient concerner la transformation de 3 millions d’hectoli-tres de lait. Si l’investissement de 65 à 80 millions d’euros se réalisait, il pourrait en résulter la création de 200 à 300 emplois,mais comme l’opération dépend du contrat de commercialisa-tion de lait entre Sodiaal et Synutra, la situation est toujours d’attente : d’où les interrogations grandissantes des salariés.

La Sica St-Pol : 100 millions d’euros d’investissementC’est un investissement de 100 millions d’euros que la Sica deSaint-Pol de Léon va engager d’ici à la fin 2012 pour restructureret moderniser ses outils de production, afin de renforcer sacompétitivité. Les 15 stations de conditionnement de la Sicaoù les producteurs viennent livrer chaque jour leurs légumesvont être regroupées sur quatre sites : St-Pol de Léon, Cléder-Plouescat, Taulé, Lanmeur. Ce sont en fait de vérita-bles plateformes logistiques qui vont être mises en place. La relation est ici à faire entre cette opération de restructurationet le fait que depuis le début 2011, la Sica soit l’actionnaire principal de Combiwest, la nouvelle entreprise bretonne detransport multimodal rail-route. Actuellement les conteneurscirculent sur rail sur une ligne Rennes - Mâcon - Lyon, mais d’ici2012, une ligne Morlaix - Rungis devrait être opérationnelle.

Algues de Bretagne : « Grand prix Sirha Innovation2011 »Dans le cadre du Salon Mondial de la restauration et de l’hôtellerie qui s’est tenu à Lyon du 22 au 26 janvier 2011, l’entreprise Algues de Bretagne (14 personnes) de Rospordenen partenariat avec La Fruitière Val Evel (27 personnes) deNaizin (56) ont été récompensées par le « Grand prix SirhaInnovation 2011 ». Ce sont les perles de saveur surgelées quiont été distinguées. Pour être plus précis, ces perles de saveursurgelées, que nous avons présentées dans une précédentelivraison, sont de petites billes gélifiées, aux algues, au cœur« fondant » qui contient des pulpes de fruit ou des saveurssalées. Ces perles se prêtent à des présentations originales (cf. Revue de l’Observatoire n°94 - juillet 2009).

Pierre BellecEconomiste

Ille-et-Vilaine

Diana Naturals reçoit une aide régionale de400 000 euros Dans le cadre du projet Innoveg, labellisé par le pôle de compétitivité rennais Valorial, Diana Naturals bénéficie d'uneaide de recherche de 400 000 euros du Conseil régional de Bretagne.Ce projet vise à développer des ingrédients naturelsà base de légumes pour une diminution de l'emploi du sel dansles préparations culinaires industrielles. Diana Naturals estaccompagnée pour ce dossier par la société Peny basée à Bannalec et par le centre de recherche LBAI-Oniris installé àNantes. Par ailleurs, l’entreprise dispose depuis la fin 2010 d’unnouveau centre de recherche et développement à Rennes Atalante Champeaux (cf Revue de l’Observatoire n°98 - juillet2010). Doté d’un hall pilote, véritable mini-site de production,destiné à reproduire à petite échelle des process de fabrication,il emploie une cinquantaine de salariés. Diana Naturals, spé-cialisée dans les concentrés de légumes, les fruits et légumes enpoudre et les extraits de vin, est une filiale du groupe morbihannais Diana Ingrédients. Elle transforme annuellementquelque 250 000 tonnes de matières premières et réalise110 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie 500 sala-riés dont 160 à Antrain, son siège social.

Changement d’actionnaires pour La Compagnie desPêches de Saint-Malo Le groupe Compagnie des Pêches de Saint-Malo qui exploite27 navires de pêche (y compris sa filiale Unifipêche en Guyane),assure la transformation de ses produits à bord (le surimi) et possède également 3 usines. Profitant du départ du Crédit Agri-cole de son capital, elle fait entrer l'armement britannique UKFisheries, à hauteur de 50 % des parts. Ce dernier, qui exploite5 chalutiers dans l’Atlantique Nord, s’offre par ailleurs deuxarmements à Boulogne et Vigo (Espagne). La Compagnie desPêches de Saint-Malo souligne le fait qu’il a plus de synergiesà développer avec un groupe de pêche qu’avec les actionnairessortants (un particulier et une filiale du Crédit Agricole). Le contrôle de l’armement reste entre les mains de l’actuelPDG, Patrick Soisson, par ailleurs président de l’Union desarmateurs à la pêche de France.

Glon rachète Sopral et crée une branche pet-foodaliments équinsLe groupe morbihannais Glon (1,44 milliard d’euros de chiffred’affaires, 3 440 salariés) filiale de Sofiprotéol, producteur d’aliment du bétail, annonce début janvier 2011, le rachat deSopral à Pont-Réan qui appartenait aux familles Jolivet etMayol. Sopral fabrique 20 000 tonnes d’aliment pour chevauxet 18 000 tonnes d’aliment pour chiens et chats, dans ses deuxusines de Guichen et Pléchatel (35). A cette occasion, le groupeGlon crée une division dédiée à ces deux activités pet-food etaliment équin avec des ambitions nationales et internationales.Yannick Guého, directeur de marketing de Glon devient direc-teur général de Sopral. Philippe Jolivet reste dans la société auposte de directeur général adjoint. Cette nouvelle branche deGlon devrait réaliser 40 millions d'euros de chiffre d'affaires en2011 avec une équipe constituée de 100 personnes pour plus de60 000 tonnes d’aliment.

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L'entreprise Nutrionix s'installe à RennesLa société auvergnate Nutrionix choisit Rennes pour poursui-vre son développement et renforcer sa R&D. Installée sur lesite de Rennes Atalante Champeaux, elle y transfèrera sonsiège social à la fin de l’année. Nutrionix s’est spécialisée dansla mise au point de mélanges de minéraux pour remplacer le selordinaire dans les aliments transformés et ainsi réduire leurapport en sodium. Elle accompagne les industriels agroali-mentaires dès la phase de conception des produits finis (charcuteries, plats cuisinés…) leur permettant d’afficher uneteneur en sodium inférieure de 25 à 70 %. Une démarche quirépond à l’enjeu de santé publique d’abaisser la quantité de selapportée par les aliments transformés. Nutrionix créée en 2005,emploie 9 personnes, dont 6 ont été recrutées lors des derniersmois. Les collaborateurs sont issus du monde médical et del’agroalimentaire. Nutrionix compte employer une quinzaine desalariés d’ici à 2012. Pour l’aider à atteindre ses objectifs, lefonds Seventure Partners a participé à une augmentation decapital de 900 000 euros en juin 2009. Il a été rejoint cet été par7 business angels des secteurs alimentaire et nutrition-santé quiont apporté 470 000 euros.

Coralis, une 6ème ligne de production à l'usine de CessonNée en 1990 de la fusion de la Coopérative agricole de Renneset de la Coopérative laitière d'Ille-et-Vilaine, Coralis emploie600 salariés et répartit ses activités sur 2 sites à Cesson, où setrouvent le siège, la laiterie, la société de collecte et de transport - et à Vern, où Coralis fabrique des aliments pour lebétail. Spécialisée dans le lait UHT, le beurre et la crème fraîche,Coralis-Cesson ouvre une 6ème ligne de production pour suivrel’augmentation de volume (+60 %) consécutive à la reprise en2009 de la Compagnie laitière de Derval, en Loire-Atlantique.L'embauche de 35 personnes en 2010 et 2011, doit permettred'accompagner cette nouvelle charge de travail. L'an passé, àpartir des 200 000 tonnes de lait cru collectées, la coopérativea fabriqué 140 000 tonnes de lait UHT, 4 000 tonnes de beurreet 1 400 tonnes de crème fraîche. Le complément a été vendupour servir à des produits de grande consommation Bleu, Blanc,Cœur. En 2009, le groupe a réalisé 266 millions de chiffre d'affaires (167 millions d’euros pour la coopérative).

La Crêpe de Brocéliande investit à Boisgervilly Installée à Boisgervilly, la crêperie emploie une cinquantaine decollaborateurs et va passer à 90 salariés pour suivre le triplementde surface de l’entreprise. 3 millions d'euros vont être investisdont 2 millions pour le bâtiment et 1 million pour les équipe-ments. La société La Crêpe de Brocéliande fabrique des crêpeset des galettes, fraîches et élaborées (dont 20 % en bio) venduesvia la grande distribution, en Bretagne et partout en Francepour un chiffre d’affaires de 8,5 millions d'euros en 2010.

Roullier rachète les biscuiteries Colibri et CadiouLe groupe malouin Roullier s’offre 100 % de la biscuiterie Colibri basée à Pons (17) et de la biscuiterie Cadiou située à Derval (44). Spécialisées dans les gâteaux à pâte jaune (made-leines, quatre-quarts, barres) elles travaillent à 80 % pour lesMDD et les premiers prix client. Un partenariat avec la MèrePoulard, initié en 2009, génère par ailleurs 8 % de l’activité.Ces deux entreprises qui appartenaient à Philippe Darves (Holding Financière Epicentre) annoncent un chiffre d’affairesde 30 millions d’euros pour 190 salariés. Roullier est spécialisédans les fertilisants et dans la biscuiterie pour laquelle il a déve-

loppé une branche spécifique, Pâtisseries Gourmandes, centréeautour de Ker Cadélac dont la principale usine est installée àLoudéac (22). C’est un groupe à capitaux familiaux qui compte6 300 salariés dans 37 pays et développe une douzaine demétiers, de la biotechnologie à la pâtisserie industrielle en passant par la plasturgie ou l’agrofourniture.

22 millions d'euros investis par SVA à VitréÀ l'entrée de Vitré, SVA, investit 22 millions d'euros dans laconstruction d'un bâtiment de tri et de stockage des viandes. Lamise en service est prévue en décembre 2011. Pas d'impact surl'emploi, selon le Président, mais un atout de taille pour limiterau maximum la manutention, conforter les 1 350 salariés deVitré, en rendant les métiers de la viande, un peu moins péni-bles et un peu plus attirants. Le nouveau site développeral'identification des barquettes de viande par radiofréquences(RFID) à la place du bon vieux code barre. Filiale du Groupe-ment Intermarché, le Groupe SVA Jean Rozé emploie3 300 salariés pour un chiffre d'affaires annuel de 1,1 milliardd'euros. Il possède 10 usines réparties en France.

Une nouvelle boutique et une extension pour La Mère PoulardLa biscuiterie de Saint-Etienne en Coglès agrandit son usine deproduction avec à la clé la création d'une dizaine d'emplois supplémentaires (cf Revues de l’Observatoire n° 98 et 99 - juil-let et octobre 2010). Parallèlement, l'enseigne étoffe son réseaude boutiques, un nouveau magasin La Mère Poulard va ouvrir sesportes dans le centre de Dinan. La biscuiterie est déjà implantéeà Saint-Malo et au Mont Saint-Michel et diffuse également sesbiscuits via la grande distribution. Le groupe La Mère Poulardemploie un millier de collaborateurs, il comprend la biscuiterieindustrielle, les boutiques, mais également l'hôtel-restaurantsitué à l'entrée du Mont Saint-Michel et des musées privés éga-lement implantés au Mont ainsi que des activités à l'étranger.

Monique Ruffel-BurlotService documentation,

Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

4. Morbihan

Brasserie Lancelot de Roc-Saint-André : le cola bretona de l’ambitionLe producteur de bières brassées artisanalement, se développesur deux marchés en progression : sa gamme de bières et sonBreizh Cola. L’entreprise injecte en 2011 environ 3 millionsd’euros pour des investissements matériels. 1 million d’eurossera consacré à l’achat d’une nouvelle ligne d’embouteillageinstallée sur le site du Roc Saint-André permettant de fairepasser la production de bière de 2 500 à 6 000 bouteilles parheure. 2 millions d’euros seront dédiés à la filière cola pour lamise en service d’une ligne d’embouteillage PET en partageavec le cidrier Loïc Raison à Domagné (35). Le chiffre d’affaires2010 de Lancelot est de l’ordre de 15 millions d’euros, en progression de 20 % par rapport à 2009.

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Les Exquis Glacis de Cap Diana remportent le grandprix innovation 2011 du SIRHACap Diana, implanté à Pleucadeuc (56), leader européen pourla fabrication d'ingrédients culinaires destinés à l'industrieagroalimentaire et aux professionnels de la restauration, a déve-loppé une gamme de glacis de légumes appelée les "ExquisGlacis". Il s’agit de concentrés de légumes qui peuvent entrerdans la composition de potages, purées, sauces… et même êtreutilisés dans le monde de la pâtisserie. Ce sont les premiers glacis de légumes proposés sur le marché. Les « Exquis Glacis »ont remporté le Grand Prix Innovation 2011 du SIRHA dans lacatégorie Nutrition Santé.

Délivert investit dans la construction d’un nouveaubâtimentProducteur de légumes crus frais et cuits prêts à l’emploi pourl’industrie agroalimentaire, Délivert a investi 1,6 million d’euros dans la construction d’un nouveau bâtiment de 1 100 m2

qui reliera les locaux existants à Plouhinec. L’objectif de l’en-treprise est d’optimiser le volume de production de légumes cruset pasteurisés, prêts à l’emploi (découpés, pelés, évidés), etainsi passer de 3 000 tonnes à 4 500 tonnes d’ici à trois ans.Délivert, qui emploie 40 salariés, réalise un chiffre d’affaires de5,5 millions d’euros et sert près de 300 industriels (cf. Revue del’Observatoire n°98 - juillet 2010).

Mix Buffet reprend DLB Traiteur de PleumeleucSpécialisée dans la fabrication de salades fraîches composées,Mix Buffet (Guer) va reprendre DLB Traiteur de Pleumeleuc (35)qui fabrique des quiches, des bouchées à la reine et d’autres produits à base de pâtes feuilletées. Le groupe Mix Buffet, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 125 millions euroset emploie plus de 500 salariés, va élargir ainsi son panel de références, en y associant les produits de charcuterie pâtissière.

Viviane Lab à Mauron présente sa nouvelle gamme« Mystère d’Armel »Le laboratoire spécialisé dans la fabrication de complémentsnutritionnels élaborés à base de concentrés entièrement naturels, a développé une gamme de nouveaux produits santébien-être selon un procédé d’enrobage à base d’extraits deplantes sur des feuilles de thé. Ce procédé innovant et brevetéporte le nom de Tea Plus Expertise. L’entreprise a présentécette nouvelle gamme « Mystère d’Armel » lors du salon Bio-Fach à Nuremberg en février dernier et créé un site internet spécifique : http://www.complement-alimentaire-the-sante.com

Atlantic Nature a le vent en poupeLa société qui fabrique des compléments alimentaires dans ledomaine pharmaceutique, a intégré début février ses nouveauxlocaux de plus de 1 000 m2 sur la zone d’activités de Kerloudanà Ploemeur, à proximité de l’ancien site. Ses produits naturelssont commercialisés en pharmacie, parapharmacie et maga-sins diététiques. Ils se présentent sous forme de gélules, comprimés ou ampoules comme la levure de riz rouge pour lespersonnes qui ont du cholestérol et le Kid’ours, un conceptcomposé de 9 vitamines essentielles destiné aux enfants.

Produits Elaborés Ploërmel (PEP), filiale du groupeCecab a présenté son offre « œuf Presto »L’industriel a présenté lors du dernier salon du Sandwich andSnack Show à Paris son nouveau produit. Il s’agit de l’œuf frais(calibre 63/73) cuit à plat écalé et moelleux à cœur, présenté en

rondelle plate en emballage individuel, dédié essentiellementau marché du sandwich et du snacking. Cette innovation estproposée à l’ensemble des clients de la restauration hors domi-cile. La Date Limite de Consommation (DLC) est de 28 jours.Après le lancement d’omelettes surgelées, l’offre bio de PEPs’est également élargi aux ovoproduits liquides.

Christine EsvanChambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan

5. Bretagne

Naissance de Triskalia Volailles Les deux sections volailles de chair de CAM 56 et de CoopagriBretagne ont fusionné officiellement lors de l’assemblée géné-rale du groupe Triskalia, le 25 février dernier. Triskalia Volaillesva regrouper les adhérents de CAM 56 (360 000 m2) et de Sodiva(180 000 m2) soit 365 éleveurs au total. En 2010, les deux enti-tés avaient produit 106 000 tonnes de volailles, dont une production dominante en dinde (55 000 tonnes), 28 000 tonnesde poulet, 17 000 tonnes de canard de barbarie et 6 000 tonnesde canard pékin. Sur le site de Saint-Avé (56), seront regroupésles équipes de terrain, les vétérinaires, les nutritionnistes, lesplannings de production dans un souci de gains de compétiti-vité et de réactivité. La nouvelle entité conserve les partenariats historiques avec les clients d'aval dont LDC (54 % des volumesde production), Ronsard (27 %), filiale de la coopérative Coopagri, et Gastronome (11 %).

Guyader Gastronomie : projet d’agrandissementL’investissement de 2 millions d’euros envisagé par ChristianGuyader, l’industriel finistérien (42 millions d’euros de chiffred’affaires en 2010 - 285 salariés) fait partie de la stratégie decroissance de son activité traiteur de la mer frais (60 % desventes annuelles), en progression de 15 % en 2010. Plus concrè-tement, Guyader Gastronomie aurait la volonté de développerune nouvelle gamme de produits ce qui impliquerait des investissements sur les sites de Landrévarzec (29), son siège, etde Kervignac (56) qui concentrent les activités de terrines et decakes. La grande dsitribution représente 74 % de ses marchés.

Projet R&D Damilk : un distributeur automatique de laitDéveloppé par l’Université de Bretagne Sud (plateforme technologique Prodiabio - Pontivy, 56) et les sociétés Guelt etCelteco, le projet Damilk consiste à mettre au point un distri-buteur automatique de lait pour le grand public. Ce projet estlabellisé par le pôle de compétitivité Valorial et nécessite uninvestissement global de 220 000 euros, auquel vont participerle Conseil général du Morbihan pour 23 500 euros, le Conseilgénéral du Finistère et le Conseil régional de Bretagne sousforme d’aides. Un autofinancement de plus de 92 000 euros seradonc nécessaire. L’université travaille à la mise en place dusystème de dosage précis des volumes de lait distribués et denettoyage.

Extension des capacités de production des crêpesWhaouLe leader français Whaou ! de la crêpe fourrée a décidé d'investir pour accroître ses capacités de production dans l'usine

Page 34: EXE RevueObs101 04-2011 - Synagri.com · le PIB de la zone euro a augmenté de 1,7% et celui de l’UE27 de 1,8%, contre respectivement -4,1% et -4,2% en 2009. Aux États-Unis, le

de Plouédern (29). Avec un investissement de 5 millions d'euros, la surface de l'usine serait étendue de 2 200 m2 avectrois lignes de production supplémentaires et de nouvelles sur-faces de stockage. Cette filiale du groupe rennais Norac a réa-lisé un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros en 2010 (+16 %par rapport à l'an passé) et emploie 150 salariés dont les effectifs devraient être complétés suite à cet investissement.

Le projet PRIMA veut réduire les conservateurs dansles produits finis Ce projet labellisé par le pôle de compétitivité Valorial va rece-voir une aide de 402 994 euros de la part du Conseil régionalde Bretagne, qui devrait d'ailleurs être complétée par des aides de l'Etat. Associant l'entreprise Pâtisseries Gourmandes du groupe Roullier (marque Ker Cadélac et Le Guillou), leCemagref à Rennes, l'Université de Bretagne Occidentale àBrest et l'Adria Développement, il vise à maîtriser les contami-nations aéroportées en vue de réduire les conservateurs dansles produits finis, notamment dans ceux issus du secteur de labiscuiterie.

Aliouest étend son réseau de magasinsIssue du rapprochement des activités aliments de la Cecab (56)et de la Coop de Broons (22) au 1er juillet 2010, Aliouest(135 salariés) représente 650 000 tonnes annuelles de capacitéde production d'aliments sur deux sites de production, dontcelui de St-Allouestre (70 % des tonnages d’aliments fabriqués).Le rapprochement des activités a permis de mutualiser lesachats, la formulation et la logistique et en conséquence despécialiser le personnel. Pour appuyer leur présence sur le terrain, le réseau de magasins de fournitures agricoles devraits'étendre en 2011 sur le nord-ouest de la Bretagne sous l'enseigne Coop de Broons. 5 terrains ont d'ores et déjà étéachetés pour accueillir des magasins et des plateformes de col-lecte de céréales. Les deux coopératives ont en outre rapprochéleurs activités porc et pondeuses qui s'est concrétisé par l'investissement dans l'usine de conditionnement d'œufs ultra-automatisée de Trémorel.

6. France - International

Les Maîtres Laitiers du Cotentin visent les200 000 tonnes de produits laitiersEngagé depuis 2005, le vaste programme pluriannuel d’inves-tissement de la coopérative normande des Maîtres Laitiers duCotentin (Manche) de 120 millions d’euros devrait arriver àson terme à la mi-année 2011. Destiné à doubler les capacitésde production pour atteindre à terme les 200 000 tonnes defabrication sur ses trois sites (Sottevast, Valognes et Tribehou),ce programme a bénéficié plus particulièrement à l’outil dédiéaux produits frais (Sottevast) du groupe coopératif spécialiste dece segment et des pâtes pressées non cuites. Avec 300 millionsde litres de lait (900 fermes laitières), le groupe fabrique des fro-mages frais (117 000 tonnes), de la crème fraîche (23 millionsd’hl), du beurre, du fromage raclette… et enregistre un chiffred’affaires de 274 millions d’euros en 2009/10. Bénéficiant d’unebonne notoriété auprès des GMS, les Maîtres Laitiers du Coten-tin fondent leur stratégie sur les MDD (60 % du chiffre

d’affaires), la RHD, les prestations à façon (Danone, Bongrain)et misent sur leur développement à l’export (actuellement 20 %du chiffre d’affaires), d’après Agra Alimentation.

Intermarché met en place son organisation industriellepour devenir n°1 dans les produits de la merIntermarché, distributeur et 2ème poissonnier français derrièreE. Leclerc, a investi 10 millions d’euros dans une nouvelle usineCapitaine Houat. Cette unité est la résultante du regroupe-ment des quatre sites boulonnais comprenant des activités deScamer et de Capitaine Houat. A l’issue de neuf mois de travaux, cette nouvelle usine implantée sur 3 hectares dont6 500 m2 au sol, à Boulogne sur Mer, dispose de quatre lignesde filetage (4 200 tonnes par an) et d’une ligne dédiée au libre-service (480 tonnes par an), sur laquelle le groupe veut porterses axes de développement en 2011. Ce regroupement a été misen place dans un objectif de gain de compétitivité et afin de tester une nouvelle organisation logistique du groupement.L’usine Capitaine Houat s’est en effet vue déléguer l’activitélogistique de Scamer. Employant 150 salariés, dont 25 pourScamer, cette usine a été conçue en prenant au maximum encompte les conditions de travail (confort, atténuation de la péni-bilité du travail, lutte contre les troubles musculo-squelettiquesdus au stress et aux mouvements répétitifs des fileteurs).10 000 tonnes de poissons devraient sortir de cette usine par andont une partie serait transformée sur place (plus de3 000 tonnes de saumon). Parmi les investissements, 1 milliond’euros a été consacré à la ligne de filetage automatique et audésarrêtage du saumon. Equipée de sa flotte (Scapêche) etd’unités de transformation (Capitaine Houat et les Viviers deMéloine de Morlaix pour les crustacés), complétée du maillondistribution « Scamer », la filière « mer » du groupe Intermar-ché prétend, avec sa nouvelle organisation industrielle devenirn°1 du secteur.

Terrena, Castel Viandes, Saria et SAS AgroSynergiePartenaires méthanisent les déchets d’abattoirL’installation d’un nouveau méthaniseur a été autorisée à Issé(Loire Atlantique). Ce projet de 10 millions d’euros est porté parValdis, une société regroupant quatre partenaires dont les intérêts sont complémentaires : groupe Saria (filiale du groupeallemand Rethmann), spécialiste de la méthanisation qui détient51 % des parts, Terrena, 1er groupe coopératif français (34 % desparts), Castel Viandes (9 % des parts) et SAS AgroSynergie(1 % des parts), un groupement d’agriculteurs locaux avec l’appui de la Chambre d’agriculture de Loire Atlantique. Ceméthaniseur, d’une capacité de 58 000 tonnes, sera opération-nel dans un an, et transformera les déchets organiques (déchetsd’abattoir de Terrena et de Castel Viandes) et des matières rési-duelles en fertilisants (valorisés par les adhérents de Terrena etde SAS AgroSynergie). De cette unité sortiront 220 000 unitésd’azote permettant de fertiliser 2 200 hectares de cultures. Lebiogaz issu de la fermentation sera converti en électricité(17 500 Mégawattheures - soit l’équivalent de la consommationde 2 500 foyers) et en chaleur (19 000 MWh - soit 1 600 tonnesde pétrole économisées). Verdesis (5 % de Valdis), filiale d’EDFEnergies Nouvelles, prendra en charge l’électricité produitepour l’injecter dans le réseau de distribution. Cette année, c’estla 2ème usine de méthanisation que Saria (40 000 tonnes)implante dans la région.

34 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 101 - AV R I L 2 011

F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

Page 35: EXE RevueObs101 04-2011 - Synagri.com · le PIB de la zone euro a augmenté de 1,7% et celui de l’UE27 de 1,8%, contre respectivement -4,1% et -4,2% en 2009. Aux États-Unis, le

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Groupe Poult s’attaque au marché polonais1er fabricant français de biscuits sous marque de distributeurs,le Groupe Poult (Montauban - Tarn-et-Garonne) s’implante enPologne en rachetant Lider SKG (Varsovie). 3ème acteur du marché polonais après Lu et Bahlsen, Lider SKG (1 000 salariés,50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel) n’est pas dutout présent en GMS. Le fabricant français s’offre des perspec-tives sur le marché polonais (40 millions d’habitants), où 50 %des ventes se font encore via le secteur traditionnel (grossistes)pendant que la grande distribution se développe. Avec cetteopération, le groupe Poult, qui détient les usines de Briec-de-l’Odet (Biscuiterie Panier) et Fouesnant (Biscuiterie Tanguy), vavoir son effectif doubler à 2 000 salariés et table sur un chiffred’affaires consolidé de 210 millions d’euros contre 160 millionsen 2009. Détenant 32 % des parts du marché français pour lesbiscuits sous MDD, le groupe cherche à s’internationaliser et àse développer en saisissant les opportunités d’achats d’autresopérateurs européens du secteur. Devenir le premier fabricanteuropéen de biscuits sous marque de distributeur est l’ambitiondu groupe qui devrait bientôt voir la sortie de LBO France deson capital remplacé par des fonds. Sont cités les noms de Carvest (Crédit Agricole) et Oaktree (fonds américain).

United Biscuits ne sera pas la porte d’entrée de BrightFood en EuropeAlors que la période de négociation exclusive n’était pas officiellement terminée, le géant agroalimentaire chinois BrightFood (Shanghai) et les fonds américain Blackstone et françaisPAI Partners ne sont pas tombés d’accord sur le rachat de United Biscuits (Londres - 7 000 salariés), le leader britanniquedes biscuits également n°4 mondial. Avec un chiffre d’affaires2009 dépassant les 5,7 milliards de dollars, Bright Food est présent dans le secteur de l’eau minérale (Aquarius), desconserves (Maling), des produits laitiers, du sucre et du porc.Racheté en 2006 pour 1,6 milliard de livres, et mis en vente cetété, United biscuit fait valoir un portefeuille de marques trèspopulaires dans plusieurs pays européens dont Delacre et BN(Vertou - 44). Avec 85 % de son chiffre d’affaires en Europe

(soit 1,5 milliard d’euros), United Biscuits aurait représenté uneporte d’entrée pour Bright Food sur ce marché où aujourd’huise livrent bataille les acteurs occidentaux tout autant que lesacteurs asiatiques.

Nestlé continue son développement industriel enIndonésieIdentifié comme un marché à fort potentiel, l’Indonésie, va voirl’implantation d’une nouvelle usine de produits laitiers à l’ouestde Java par le n°1 mondial de l’alimentaire, Nestlé, qui possèdetrois usines dans le pays. Moyennant un investissement de100 millions d’euros, cette nouvelle usine est déjà dotée d’unplan de développement avec une unité d’aliments chocolatés etde céréales pour enfants construite d’ici 2012, ainsi qu’uneunité de fabrication d’autres gammes de produits à partir de2015. 300 emplois devraient à ce compte s’ajouter aux2 600 salariés que le groupe compte dans le pays. Récemment,Nestlé avait annoncé un autre plan d’investissement de 100 mil-lions de dollars pour doubler la production d’une autre usine detransformation de lait à l’est de Java.

Arla Foods revoit son organisation industrielleLa coopérative suédo-danoise Arla Foods (6,2 milliards d’eurosde chiffre d’affaires, 16 230 salariés) a entamé un plan de réorganisation industrielle sur 5 ans avec comme objectif l’amé-lioration de l’efficacité opérationnelle et la réalisation d’économies. Le groupe coopératif a annoncé la modernisationde la fabrication de produits laitiers à Göteborg (Suède), maisil se laisse la possibilité de construire une nouvelle laiterie dansla région dans un objectif d’augmenter ses capacités de production. Par ailleurs, les unités de produits frais à Orebro etLinkoping devraient être fermées en 2012. Plus récemment, lafermeture d’une usine au Danemark s’est accompagnée de larationalisation de la production de fromages en tranches. Cetteproduction sera désormais assurée par les sites de Götene(Suède), Nr Vium (Danemark) et Tychowo (Pologne).

Julie RIOChargée d’études économiques

Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

BULLETIN D’ABONNEMENT (avril 2011)Je m’abonne à La Revue de l’Observatoire des IAA pour 1 an (4 numéros + suppléments spéciaux)

et joins un chèque d’un montant de 106 € TTC à l’ordre de :

l’agent comptable de la Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

(Une facture acquittée me sera adressée à réception du réglement).

La société ou l’organisme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de la personne destinataire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Comitéde rédaction

Pierre BELLECEconomiste

Stéphanie BENVELChambre de commerce et d’industrie de région Bretagne

Gilbert BLANCHARDCBB Développement

Claude BROUSSOLLEDirecteur de recherche honoraire INRA

Jean-Luc CADEADEFIA

Gaëlle COTONNECABEA

Patrick DOUDARDBanque de France

Chrstine ESVANCCI Morbihan

Sophie FAUREDRAAF Bretagne

Magali FEVRIERDRAAF Bretagne

Stéphane GOUINAgrocampus RennesMary HENRYChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Françoise LEDOSCoop de France Ouest

Nathalie LE DREZENChambre d’Agriculture des Côtes-d’Armor

Bernard LE CALVEZDirection régionale de l’INSEE

Joseph PENNORSChambre régionale d’Agriculture de Bretagne (Collège salariés)

Monique RUFFELChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Joëlle SALAÜNChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Nathalie SIMON-RICHARTÉConseil régional de Bretagne

Philippe SOMMER

CCI Morbihan

André SOUTEYRATChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Dépôt légal 2nd trimestre 2011

Directeur de la publication : Jacques JAOUEN

Responsable de la rédaction : Joëlle SALAÜN

Maquette et exécution : PYGMALION - Rennes

Prix de l’abonnement :

106 € par an, 29 € au numéro

La reproduction des informations contenues dans ce bulletinest autorisée sous réserve de la mention de la source : “Revue de l’Observatoire Économique des IAA de Bretagne”.

Observatoire Economique des IAA de BretagneChambre régionale d’Agriculture

Rond point Maurice le LannouCS 7422335042 Rennes Cedex

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du Conseil Régional de Bretagne et de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

Economie Agricole Bretonne : analyse & perspectivesEdition 2011

L’édition 2011 de la publication « Economie Agricole Bretonne : analyse & perspectives» va paraître en mai. Initié depuis plusieurs années par les chambres d’agriculture de Bretagne, ce travail d’expertise offre une analyse précise des filières agricoles bretonnessur l’année écoulée. Après un rappel des chiffres clés de l’agriculture régionale et ducontexte politique et économique, chacune des filières bretonnes (grandes cultures,alimentation animale, lait, porc, volailles, bovin, légumes, démarches qualité et IAA) yest abordée en détail sous un angle qualitatif et quantitatif.

Dans cette édition, une attention particulière est portée sur l’impact de la hausse du prixdes matières premières qui grève le revenu des producteurs bretons des filières de productions animales.

De l’analyse de ce contexte difficile, doivent émerger les perspectives d’évo-lution des productions agricoles et agroa-limentaires et l’impact des décisionsprises dans le cadre de la politique agricole de l’après 2013. Un point précisde l’évolution du contexte politique estégalement réalisé : contractualisation etorganisation de la filière laitière et premiers contours de ce que pourrait êtrela PAC à partir de 2014.

Document disponible au prix de 25,50€,à commander auprès d’Evelyne Dugué,Chambre régionale d’agriculture de Bretagne.([email protected]él. : 02.23.48.27.42)

V I E N T D E PA R A Î T R E