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Extrait riquewihr

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DESCRIPTION

Guide de visite commenté et illustré par des centaines de photos en couleurs de la ville médiévale de RIQUEWIHR en ALSACE

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Circuit-Découverte

Les couloirsdutemps

EDITIONS COULOIRS DU TEMPS

RIQUEWIHR

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Les couloirs du tempsde

RIQUEWIHR

texte, photos, maquette et mise en page de Paul-André Bechler

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Dans la même collection :

Les couloirs du temps de RIBEAUVILLE 2010Les couloirs du temps de TURCKHEIM 2010Les couloirs du temps de KAYSERSBERG 2011Les couloirs du temps de COLMAR 2012Les couloirs du temps de KIENTZHEIM 2013Le circuit mystère de COLMAR 2014

Cet ouvrage a été réalisé par Paul-André Bechler

Les informations contenues dans cet ouvrage ne font qu’expri-mer l’opinion de l’auteur, et peuvent faire l’objet de modifica-tions sans préavis. L’auteur ne pourra être tenu responsable des erreurs contenues dans ce document, ni des dommages fortuits ou consécutifs ayant trait à la fourniture, à la qualité ou à l’usage de ce dernier.

Toute reproduction, photocopie est strictement interdite sans le consentement écrit de l’auteur Paul-André Bechler.

ISBN : 978-2-9533248-6-0© EDITIONS LES COULOIRS DU TEMPSwww.couloirs-du-temps.comBECHLER PAUL-ANDRE 68040 INGERSHEIM [email protected]épôt Légal : Première Edition, novembre 2014

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INTRODUCTION

Si vous tenez ce guide entre vos mains, c’est certainement la curio-sité qui vous y a poussé. Ou peut-être l’espoir de découvrir autrement la ville de Riquewihr.

Le présent ouvrage se veut être comme un de ces « Guides du voya-geur curieux » qui apparurent en France vers la fin du XVe siècle. Ces guides étaient destinés à la découverte d’une ville ou d’une région et offraient une description détaillée des lieux à visiter.

Plutôt que d’opter pour un découpage traditionnel, suivi par la plu-part des guides touristiques, j’ai volontairement privilégié une démar-che un peu plus ludique : la promenade.

Chaque guide contient des indications précises sur les chemine-ments à suivre pour atteindre les lieux ou les édifices cités. En pénétrant dans les « Couloirs du temps » de Riquewihr, vous observerez quan-tité de détails insolites et mystérieux. Pour vous y aider, des centaines de photos illustrent chaque ouvrage. Vous retrouverez ainsi facilement, dans l’aspect actuel de la ville, tout ce qui a réussi à traverser les siècles jusqu’à nous.

Puissiez-vous éprouver autant de plaisir à suivre ces itinéraires que celui que j’ai moi-même éprouvé en arpentant ces rues empreintes d’histoire.

L’auteur

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Porte Basse

Nous débuterons notre visite à partir de la Porte Basse qui marque l’entrée de la cité de Riquewihr. (Fig. 1) Mais où est donc cette porte ?

Ne la cherchez pas, car sa destruction a eu lieu en 1809. « çà com-mence mal ! » direz-vous. Comme vous le constatez à sa place se trou-ve un grand bâtiment néo-classique surmonté d’un fronton triangulai-re. Il sert de nos jours d’Hôtel de Ville.

L’édifice possède un corps central que traverse un étroit passage que je vous invite maintenant à franchir. (Fig. 2)

Fossé

A votre gauche apparaît un grand fossé rempli d’eau, large d’une di-zaine de mètres environ et d’une profondeur de 3 à 4 mètres (Fig. 3). Ce fossé, autrefois boueux, faisait alors le tour de la ville. Il fut creusé en 1291 lors de la construction du premier mur d’enceinte. Il était ali-menté en eau par le « Sembach », un torrent de la vallée (Fig. 4).

Bastion

Longez à présent ce fossé en direction du Nord jusqu’à atteindre une tour ronde dont l’origine remonte au XVIIe siècle (Fig. 5).

Une inscription gravée au-dessus d’une des deux canonnières* révèle la date « 1615 (Fig. 6). Cette tour communiquait par le moyen d’un souterrain voûté de 2,40 m de hauteur avec la tour d’angle dite « Tour des Anabaptistes ». En cas de danger ceux du bastion extérieur pou-vaient alors se réfugier dans la tour Nord-Est en empruntant un escalier menant aux étages supérieurs. Nous reparlerons de cette « Tour des Anabaptistes » un peu plus tard.

Revenez maintenant sur vos pas puis repassez sous l’Hôtel de Ville.

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1. Hôtel de Ville façade Est

5. Bastion Nord-Est

3. Fossé

6. Bouche à feu 1615

4. Fossé2. Passage

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Place Voltaire

Si cette place porte le nom du philosophe français François Marie Arouet dit Voltaire, c’est vraisemblablement parce qu’il possédait une forte hypothèque sur les terres de la seigneurie de Riquewihr (Fig. 7). Il avait en effet prêté en 1750 au duc Charles Eugène ,en difficulté finan-cière, une somme de plusieurs centaines de milliers de livres. Il perce-vait grâce à ces vignobles une coquette rente sur le vin. Mais Voltaire eut beaucoup de mal à se faire rembourser, d’où une correspondance assez volumineuse entre lui et les différents receveurs du duc de Wur-temberg.

Fontaine de l’Hôtel de villeUn grande fontaine se dresse au milieu de la Place Voltaire (Fig. 8).

Elle fut construite en 1833 afin d’alimenter en eau cette partie de la ville. Elle remplaça le « Schlossbrunnen » (Fontaine du Château), si-tuée près de la Cour du Château, lorsqu’il se tarit. Son bassin en grès rose est de forme arrondie d’un diamètre de 5,50 mètres et d’une pro-fondeur de 2 mètres. Son centre est constitué d’un piédestal formé d’une colonne surmontée d’une urne en grès gris. Quittez la place par la droite par la rue Belzaub, (Fig. 9) puis poursuivez jusqu’au bout de l’impasse pour apercevoir la « Tour des Anabaptistes ».

Tour des Anabaptistes

Cette tour, appelée « Tour des Anabaptistes », communiquait par un souterrain avec le Bastion Nord-Est examiné précédemment (Fig. 10). Rappelons que les adeptes de ce mouvement religieux du XVIe siècle prônaient le baptême des adultes croyants et donc rebaptisaient ceux qui avaient été baptisés enfants, d’où le terme « anabaptiste » (en alsacien « daïfer » c’est-à-dire « rebaptiseur ». De plus ils refusaient également de porter l’épée, d’exercer une fonction publique et de prêter serment. Cette attitude était jugée séditieuse à cette époque-là. En 1529 les Turcs étaient aux portes de Vienne et menaçaient l’occident. Voilà

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7. Place Voltaire

9. Rue Belzaub

8. Fontaine

10. Tour des Anabaptistes

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pourquoi les anabaptistes étaient impitoyablement pourchassés et per-sécutés. Accueillis d’abord à Strasbourg par les réformateurs Martin Bucer et Wolfgang Capiton, ils furent ensuite dispersés dans toute l’Al-sace. Ils se réunissaient en assemblées clandestines et prêchaient le paci-fisme évangélique. A Riquewihr cette communauté fut particulière-ment nombreuse, ce qui valut l’emprisonnement à nombre de ses membres. A la fin du XVIe siècle, la répression se calma et la doctrine anabaptiste put se propager davantage. Revenez sur vos pas puis péné-trez à droite la rue de la Monnaie.

Maison de 1495

Cette rue très étroite fut baptisée « rue de la Monnaie » parce qu’au XVIe siècle on y conservait la « monnaie seigneuriale » (Fig. 11). Ce fut Frédéric de Wurtemberg qui ouvrit ici en 1591 un atelier de fabri-cation de monnaie. Cela atteste à l’évidence que Riquewihr avait le droit de « battre la monnaie » et de percevoir des impôts. Un seul type de pièces, le « halbbatzen » y était fabriqué. La maison située au n°1, bien que restaurée, conserve encore quelques caractéristiques intéres-santes (Fig. 12). Une fenêtre donnant sur la rue indique « 1563 » (Fig. 13).

Sur la façade tournée vers l’Est, on notera plusieurs fenêtres moulu-rées dont une en triplet (Fig. 14). Au rez-de-chaussée, une première porte en plein-cintre datée « 1495 » mène à la cour intérieure. Une autre porte, datée « 1563 », permet d’accéder à une coursière* à l’étage (Fig. 15). En arrivant au bout de la rue tournez à droite pour aller dans la rue des Ecuries-Seigneuriales (Fig. 16).

Anciennes écuries seigneuriales

Le bâtiment ayant servi d’écuries seigneuriales au XVIe siècle aux comtes de Wurtemberg est situé sur la gauche au n°7 (Fig. 17). Sur le linteau de la grande porte charretière on distingue encore leurs armoi-ries (Fig. 18).

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11. Rue de la Monnaie

15. Cour

13. Fenêtre de 1563

12. Maison de 1495

14. Fenêtre triple

16. Rue Ecuries seigneuriales 17. Ecuries

18. Linteau

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Maison Eckart Wigersheim

Cette grande maison à deux étages fut construite en 1506 pour le bailli de Berckheim, Eckart Wigersheim et son épouse Hildegarde Linck (Fig. 19). C’est ce que révèlent la date sur la porte du cellier. Le second étage, sur la partie antérieure de la maison, est en encorbelle-ment. Sur la porte charretière (Fig. 20) donnant sur la cour, on relève la date « 1507 » et deux écus « buchés » (Fig. 21). Des dépendances moins anciennes occupent les côtés Nord et Est de la cour ainsi qu’une adjonction réalisée au XIXe siècle dans l’ancien fossé, au-delà du mur d’enceinte.

Maison Méquillet

Au n° 6 de cette rue on trouve une ancienne maison de vigneron construite au début du XVIe siècle par une famille Lentz qui la vendit ensuite en 1614 à Mathias Roettlin, le receveur seigneurial des comtes de Wurtemberg (Fig. 22). Plusieurs autres familles s’y succédèrent à partir de 1668 parmi lesquelles on retiendra les Méquillet qui l’occupè-rent jusqu’en 1950 avant de la léguer à la commune. L’édifice com-porte en fait plusieurs bâtiments se répartissant autour d’une grande cour intérieure (Fig. 23). La dépendance, qui se trouve coté Nord, s’ap-puie sur le mur d’enceinte. Sur sa façade apparaît un cadran solaire d’aspect méridional, peint sur panneau en forme de secteur circulaire. Quant au corps du logis, il fut remanié en 1609 comme l’indique la porte d’accès à la cave. Cette propriété tire son nom de la famille qui en était propriétaire en 1889. Il n’est pas possible pour le moment de pé-nétrer dans la cour.

Maison Dominik uf der Bruck

En revenant sur vos pas et en vous dirigeant vers la rue De Gaulle vous passerez devant le n°3 dont la construction remonte à la fin du XVIe siècle (Fig. 24).

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19. Maison Wigersheim

20. Portail 1507

21. Linteau 1506

23. Cour intérieure22. Maison Méquillet

24. Maison Dominik uf der Bruck 25. Oriel

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Cette maison attire immédiatement le regard par son bel oriel à pan de bois qui s’élève sur deux étages (Fig. 25).

Sur le linteau de la porte en forme d’accolade du rez-de-chaussée vous pourrez lire la date « 1577 » (Fig. 26). On peut aussi distinguer les initiales du propriétaire « D. V. D. B. » sur l’écu armorié (Fig. 27). Elles correspondent à son propriétaire Dominik uf der Bruck qui fit appel au talent d’un maître-maçon et tailleur de pierre milanais Anthoni Mutzat (dont la signature apparaît à gauche de l’écu) pour la réalisation de l’ouvrage.

Maison Dieffenbach

En débouchant dans la rue du Général De Gaulle, contournez la maison d’angle située à votre gauche pour en examiner la façade prin-cipale (Fig. 28).

Cette grande maison fut édifiée par H. Schickhart, un architecte souabe en 1574 pour un membre éminent de la magistrature des com-tes de Wurtemberg, Ambrosius Dieffenbach. Nous trouvons ses initia-les « A. D. » et la date «1606 » en plusieurs endroits, comme par exem-ple sur la porte d’entrée (Fig. 29 et Fig. 30).

Elles apparaissent aussi sur l’oriel à deux étages qui s’encastre de façon oblique dans l’angle de la maison (Fig. 31) et notamment au bas de ce que l’on désigne par « cul de lampe » de celui-ci (Fig. 32). Quant au linteau de la fenêtre de l’oriel, son décor est constitué de frises en forme de petites têtes et de divers fruits avec la date « 1605 » (Fig. 33 et Fig. 34). Les fenêtres à meneaux sont moulurées. Les différents niveaux de cette maison sont matérialisés par des cordons en pierre au niveau des appuis de fenêtre. Cette maison abrita le Directoire durant la Révolu-tion Française.

Remontez maintenant la rue du Général De Gaulle puis arrêtez-vous au niveau de la maison qui fait l’angle avec la rue des Ecuries Seigneu-riales.

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26. Porte de 1577

27. Porte de 1577 (détail)

28. Maison Dieffenbach

29. Porte de 1606

30.Linteau 1606

34. Oriel 1605 (détail)

33. Oriel 1605 (détail)

31. Oriel 1605

32. Oriel 1605 (détail)