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Communications orales S363 CO008 Efficacité et tolérance à long terme de la cladribine (2-CdA) dans les mastocytoses de l’adulte : une étude franc ¸aise multicentrique de 68 patients S. Barete a,b,, O. Lortholary a,c , I. Hirsch a , M. Hamidou d , I. Durieu e , C. Elie f , O. Hermine a,g a CEREMAST, hôpital Necker, France b Dermatologie, hôpital Tenon, France c Maladies infectieuses, hôpital Necker, Paris, France d Médecine interne, CHU de Nantes, Nantes, France e Médecine interne, hôpital Lyon-Sud, Lyon, France f URC, Paris, France g Hématologie, hôpital Necker, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : 2-CdA ; Cladribine ; Mastocytose Introduction.— Les mastocytoses sont à ce jour dépourvues de trai- tement curateur. Le 2-CdA, analogue des bases puriques, est utilisé comme traitement cytoréducteur des formes systémiques agres- sives (ASM). Les patients avec forme systémique indolente (ISM), intermédiaire (SSM), associée à une hémopathie (AHNMD) ou cuta- née isolée (CM) réfractaires aux traitements symptomatiques, en ont peu bénéficié. Cette étude porte sur l’efficacité et la tolérance du 2-CdA dans différentes formes de mastocytoses et à long terme. Matériel et méthodes.— De 2001 à 2010, 68 patients avec mas- tocytoses selon les critères OMS ont été traités par 2-CdA. Les patients avaient : ISM (n = 28, 41 %), SSM (n = 2, 3 %), ASM (n = 14, 21 %), AHNMD (n = 17, 25 %), CM (n = 6, 9 %), une leucémie (MCL = 1, 1 %). Les symptômes liés aux médiateurs ou à l’infiltration spéci- fique, les données biologiques dont la tryptase étaient colligés avant et après chaque cycle et 2 mois après le 2-CdA. Un cycle compre- nait une injection à 0,14 mg/kg par jour de 1 à 5 jours consécutifs. N cycles consécutifs étaient répétés définissant un bloc (55 patients). Treize patients retraités recevaient un 2 e bloc. L’efficacité globale (ORR) était évaluée selon des critères consensuels. Les effets indési- rables graves aigus (SAE) et tardifs, les neutropénies/lymphopénies étaient colligés. Les tests statistiques étaient : chi 2 Mc Nemar’s avant/après ; analyse Kaplan—Meyer des courbes de survie (OS). Résultats.— Un total de 35 F/33 H étaient traités, d’âge moyen au diagnostic et au traitement par 2-CdA de 46 et 54 ans. Les symptômes liés aux médiateurs étaient améliorés, incluant flush, prurit comme ceux d’infiltration incluant l’urticaire pigmentaire (p < 0,0001). Seul le taux de tryptase diminuait (p = 0,01). Le nombre moyen de cycles était de 4,2. L’ORR était de 72 %, avec la meilleure réponse pour les ISM (p < 0,0001). La durée médiane de suivi était de 5,8 ans. La survie sans récidive était de 23,4 % avec un temps médian de 4,5 ans et une médiane de rechute de 16,7 mois. Un total de 21 patients sont décédés sans relation avec le 2-CdA. Quinze patients ont eu un SAE d’origine infectieuse dont 8 avec guérison d’infections opportunistes. Une neutropénie grade 3—4 et une lym- phopénie chronique concernaient 47 % et 82 % des patients. Discussion.— Cette étude montre que le 2-CdA est un traitement efficace et bien toléré aussi dans les mastoctyoses non agressives. Conclusion.— La tolérance du 2-CdA à long terme et son efficacité permet d’envisager le traitement des formes cutanées symptoma- tiques ou systémiques indolentes avec handicap. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.010 CO009 Facteurs pronostiques des greffes de peau totale sur les membres inférieurs L. Coralie , J. Chanal , A. Kalampokas , A. Jafari , P. Roman , Z. Batchvarova , C. Ermisch , P. Bui Quy Minh , N. Dupin , M.-F. Avril Dermatologie, Cochin, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Facteurs pronostiques ; Greffe de peau totale ; Hospitalisation Introduction.— La greffe de peau totale (GPT) est utilisée pour fermer les défects chirurgicaux. L’immobilisation stricte augmen- terait la prise de la GPT sur les membres inférieurs. Le but de cette étude était d’identifier les facteurs associés à une prise de greffe inférieure à 50 % (PG < 50 %) et ceux associés une prise de greffe supérieure à 50 % (PG > 50 %) sur les membres inférieurs. Matériel et méthodes.— Étude rétrospective, monocentrique entre le 01 janvier 2011 et le 01 janvier 2013. Les facteurs suivants ont été analysés : âge, obésité (index de masse corporelle 30), surface greffée > 15 cm 2 , prise d’anticoagulants ou antiagrégants, utilisa- tion d’agrafes ou de fils pour suturer la GPT, infection de la GPT ou du site donneur, immobilisation en post-greffe et surface de GPT prise (< ou > 50 %). Résultats.— Un total de 45 patients ont été inclus, 29 femmes et 16 hommes, d’âge médian 75 ans [32—98]. Les pathologies opérées étaient : 16 carcinomes basocellulaires, 14 reprises de mélanome, 12 carcinomes épidermoïdes (in situ ou invasifs), 3 autres. La surface médiane greffée était 11,8 cm 2 [2—53,8]. Vingt patients (44,4 %) ont été hospitalisés (âge médian 83 ans [40—98]), 25 patients (55,6 %) suivis en ambulatoire (âge médian 72 ans [32—87]). Le nombre de PG > 50 % était de 36 (80 %), celui des PG < 50 % de 7 (15,5 %) ; 2 patients ont été perdus de vue. Parmi les patients hospitalisés on comptait 6 PG < 50 % (13,3 %) ; chez ceux suivis en ambulatoire, il y a eu 1 PG < 50 % (2,2 %). Sept patients ont eu une infection de la GPT et 4 une infection du site donneur. En analyse univariée, le seul facteur significativement associé à une PG < 50 % était l’âge (p = 0,000001). L’obésité, une greffe >15 cm 2 , l’infection du greffon n’étaient pas associés à une PG < 50 % (p = 0,6, p = 0,1, p = 0,25, respectivement) ni la prise d’anticoagulants ou d’antiagrégants. L’utilisation de fils plus tôt que d’agrafes n’était pas corrélée à une infection de la GPT (p = 0,47). L’hospitalisation en post-GPT d’une durée moyenne de 5 ± 5 jours n’était pas associée à une PG > 50 % (p = 0,02). Cepen- dant, le facteur combiné âge-hospitalisation était associé à une PG < 50 % (p = 0,003) car la population hospitalisée était plus âgée. Le suivi moyen en post-GPT était de 7,3 mois. Parmi les patients hospitalisés, il y a eu un épisode de thrombose veineuse profonde, une infection urinaire basse et une décompensation cardiaque. Discussion.— Notre étude montre qu’une hospitalisation avec immo- bilisation stricte ne favorise pas la PG > 50 %. Elle entraîne un surcoût et peut être associée à des complications liées au décubitus. Conclusion.— L’immobilisation stricte devrait être abandonnée aux dépens d’une prise en charge exclusivement ambulatoire des prises de GPT sur les membres inférieurs. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.011

Facteurs pronostiques des greffes de peau totale sur les membres inférieurs

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Communications orales S363

CO008Efficacité et tolérance à long terme dela cladribine (2-CdA) dans lesmastocytoses de l’adulte : une étudefrancaise multicentrique de68 patientsS. Barete a,b,∗, O. Lortholary a,c, I. Hirsch a, M. Hamidou d,I. Durieu e, C. Elie f, O. Hermine a,g

a CEREMAST, hôpital Necker, Franceb Dermatologie, hôpital Tenon, Francec Maladies infectieuses, hôpital Necker, Paris, Franced Médecine interne, CHU de Nantes, Nantes, Francee Médecine interne, hôpital Lyon-Sud, Lyon, Francef URC, Paris, Franceg Hématologie, hôpital Necker, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : 2-CdA ; Cladribine ; MastocytoseIntroduction.— Les mastocytoses sont à ce jour dépourvues de trai-tement curateur. Le 2-CdA, analogue des bases puriques, est utilisécomme traitement cytoréducteur des formes systémiques agres-sives (ASM). Les patients avec forme systémique indolente (ISM),intermédiaire (SSM), associée à une hémopathie (AHNMD) ou cuta-née isolée (CM) réfractaires aux traitements symptomatiques, enont peu bénéficié. Cette étude porte sur l’efficacité et la tolérancedu 2-CdA dans différentes formes de mastocytoses et à long terme.Matériel et méthodes.— De 2001 à 2010, 68 patients avec mas-tocytoses selon les critères OMS ont été traités par 2-CdA. Lespatients avaient : ISM (n = 28, 41 %), SSM (n = 2, 3 %), ASM (n = 14,21 %), AHNMD (n = 17, 25 %), CM (n = 6, 9 %), une leucémie (MCL = 1,1 %). Les symptômes liés aux médiateurs ou à l’infiltration spéci-fique, les données biologiques dont la tryptase étaient colligés avantet après chaque cycle et 2 mois après le 2-CdA. Un cycle compre-nait une injection à 0,14 mg/kg par jour de 1 à 5 jours consécutifs. Ncycles consécutifs étaient répétés définissant un bloc (55 patients).Treize patients retraités recevaient un 2e bloc. L’efficacité globale(ORR) était évaluée selon des critères consensuels. Les effets indési-rables graves aigus (SAE) et tardifs, les neutropénies/lymphopéniesétaient colligés. Les tests statistiques étaient : chi2 Mc Nemar’savant/après ; analyse Kaplan—Meyer des courbes de survie (OS).Résultats.— Un total de 35 F/33 H étaient traités, d’âge moyenau diagnostic et au traitement par 2-CdA de 46 et 54 ans. Lessymptômes liés aux médiateurs étaient améliorés, incluant flush,prurit comme ceux d’infiltration incluant l’urticaire pigmentaire(p < 0,0001). Seul le taux de tryptase diminuait (p = 0,01). Le nombremoyen de cycles était de 4,2. L’ORR était de 72 %, avec la meilleureréponse pour les ISM (p < 0,0001). La durée médiane de suivi étaitde 5,8 ans. La survie sans récidive était de 23,4 % avec un tempsmédian de 4,5 ans et une médiane de rechute de 16,7 mois. Un totalde 21 patients sont décédés sans relation avec le 2-CdA. Quinzepatients ont eu un SAE d’origine infectieuse dont 8 avec guérisond’infections opportunistes. Une neutropénie grade 3—4 et une lym-phopénie chronique concernaient 47 % et 82 % des patients.Discussion.— Cette étude montre que le 2-CdA est un traitementefficace et bien toléré aussi dans les mastoctyoses non agressives.Conclusion.— La tolérance du 2-CdA à long terme et son efficacitépermet d’envisager le traitement des formes cutanées symptoma-tiques ou systémiques indolentes avec handicap.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.010

CO009Facteurs pronostiques des greffes depeau totale sur les membres inférieursL. Coralie ∗, J. Chanal , A. Kalampokas , A. Jafari , P. Roman ,Z. Batchvarova , C. Ermisch , P. Bui Quy Minh , N. Dupin ,M.-F. AvrilDermatologie, Cochin, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Facteurs pronostiques ; Greffe de peau totale ;HospitalisationIntroduction.— La greffe de peau totale (GPT) est utilisée pourfermer les défects chirurgicaux. L’immobilisation stricte augmen-terait la prise de la GPT sur les membres inférieurs. Le but de cetteétude était d’identifier les facteurs associés à une prise de greffeinférieure à 50 % (PG < 50 %) et ceux associés une prise de greffesupérieure à 50 % (PG > 50 %) sur les membres inférieurs.Matériel et méthodes.— Étude rétrospective, monocentrique entrele 01 janvier 2011 et le 01 janvier 2013. Les facteurs suivants ont étéanalysés : âge, obésité (index de masse corporelle ≥ 30), surfacegreffée > 15 cm2, prise d’anticoagulants ou antiagrégants, utilisa-tion d’agrafes ou de fils pour suturer la GPT, infection de la GPT oudu site donneur, immobilisation en post-greffe et surface de GPTprise (< ou > 50 %).Résultats.— Un total de 45 patients ont été inclus, 29 femmes et16 hommes, d’âge médian 75 ans [32—98]. Les pathologies opéréesétaient : 16 carcinomes basocellulaires, 14 reprises de mélanome,12 carcinomes épidermoïdes (in situ ou invasifs), 3 autres. La surfacemédiane greffée était 11,8 cm2 [2—53,8]. Vingt patients (44,4 %) ontété hospitalisés (âge médian 83 ans [40—98]), 25 patients (55,6 %)suivis en ambulatoire (âge médian 72 ans [32—87]). Le nombrede PG > 50 % était de 36 (80 %), celui des PG < 50 % de 7 (15,5 %) ;2 patients ont été perdus de vue. Parmi les patients hospitalisés oncomptait 6 PG < 50 % (13,3 %) ; chez ceux suivis en ambulatoire, il y aeu 1 PG < 50 % (2,2 %). Sept patients ont eu une infection de la GPT et4 une infection du site donneur. En analyse univariée, le seul facteursignificativement associé à une PG < 50 % était l’âge (p = 0,000001).L’obésité, une greffe >15 cm2, l’infection du greffon n’étaient pasassociés à une PG < 50 % (p = 0,6, p = 0,1, p = 0,25, respectivement)ni la prise d’anticoagulants ou d’antiagrégants. L’utilisation de filsplus tôt que d’agrafes n’était pas corrélée à une infection de laGPT (p = 0,47). L’hospitalisation en post-GPT d’une durée moyennede 5 ± 5 jours n’était pas associée à une PG > 50 % (p = 0,02). Cepen-dant, le facteur combiné âge-hospitalisation était associé à unePG < 50 % (p = 0,003) car la population hospitalisée était plus âgée.Le suivi moyen en post-GPT était de 7,3 mois. Parmi les patientshospitalisés, il y a eu un épisode de thrombose veineuse profonde,une infection urinaire basse et une décompensation cardiaque.Discussion.— Notre étude montre qu’une hospitalisation avec immo-bilisation stricte ne favorise pas la PG > 50 %. Elle entraîne unsurcoût et peut être associée à des complications liées au décubitus.Conclusion.— L’immobilisation stricte devrait être abandonnée auxdépens d’une prise en charge exclusivement ambulatoire des prisesde GPT sur les membres inférieurs.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.011