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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

RAPPORT ANNUEL 2014

www.ifrc.orgSauver des vies, changer les mentalités.

QUI SOMMES-NOUS ?La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) est le plus vaste réseau humanitaire de volontaires au monde. Chaque année, avec ses 189 Sociétés nationales membres dans le monde, elle agit en faveur de 97 millions de personnes par le biais de services et de programmes de développement à long terme, ainsi que de 85 millions de personnes, à travers des opérations d’urgence en cas de catastrophe et de relèvement précoce. Elle oeuvre avant, pendant et après les catastrophes et les urgences sanitaires pour répondre aux besoins et améliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables. Elle le fait de façon impartiale, sans distinction fondée sur la nationalité, la race, le genre, les croyances religieuses, la classe sociale ou les opinions politiques.

Guidées par la Stratégie 2020 – le plan d’action collectif pour faire face aux défis humanitaires majeurs et du développement de la décennie – la Fédération internationale et les Sociétés nationales sont déterminées à « sauver des vies et changer les mentalités ».

La Fédération internationale et les Sociétés nationales tiennent leur force de leur réseau de volontaires, du savoir-faire acquis dans les communautés, de leur indépendance et de leur neutralité. Elles s’emploient à améliorer les normes humanitaires, en tant que partenaires du développement et en intervenant en cas de catastrophe. Elles persuadent les décideurs d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt des personnes vulnérables. Ce faisant, elles rendent les communautés saines et sûres, réduisent les vulnérabilités, renforcent la résilience et encouragent une culture de paix dans le monde entier.

Depuis le début de la crise en Syrie en 2011, des millions de personnes ont fui vers les pays voisins : Jordanie, Liban, Iraq et Turquie. Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge des pays touchés travaillent sans relâche dans toute la région, avec le soutien de la Fédération internationale et du CICR, pour porter secours aux réfugiés et aux personnes déplacées. Photo : IFRC

© Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, 2015.

Toutes les parties de cette publication peuvent être citées, copiées, traduites dans d’autres langues ou adaptées aux besoins locaux sans un accord préalable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à condition que la source soit clairement indiquée. Toute demande de reproduction à des fins commerciales doit être adressée directement au Secrétariat de la Fédération internationale ([email protected]).

Toutes les photos utilisées dans cette publication sont la propriété de la Fédération internationale, sauf mention contraire.

Photo couverture: Des jeunes de la communauté se rendent à une séance d’engagement communautaire et de mobilisation sociale de la Croix-Rouge près de Monrovia. Des volontaires de la Croix-Rouge du Libéria se mobilisent avant Noël, pour aider à prévenir la transmission d’Ebola. Stephen Ryan/IFRC

1296700 12/2015 F

ISBN: 978-92-9139-236-0

TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS 4

ÉVÈNEMENTS MARQUANTS DE 2014 8

CRISES PROLONGÉES ET SOUTIEN DES DONATEURS 16

RENFORCER LES CAPACITÉS DES SOCIÉTÉS NATIONALES 19

PARTENARIATS 25

FINANCES 31

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX 35

Elhadj As Sy, Secretaire Général

Tadateru Konoé, Président

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RAPPORT ANNUEL 2014

Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Rapport annuel 2014

4 > AVANT-PROPOS

2014 a été une année difficile pour la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) et pour l’ensemble de la communauté humanitaire. En Syrie, au Soudan du Sud et en République centrafricaine, l’année s’est terminée comme elle avait commencé, avec des millions de personnes déplacées et touchées par des conflits dont on ne voit pas la fin. Dans chacune de ces trois situations de crise, les effets se sont fait sentir bien au-delà des frontières nationales, puisqu’elles ont eu des répercussions sur les pays voisins et ont exercé une pression énorme sur des services sociaux déjà surchargés.

Ces situations nous appellent à travailler plus efficacement en tant que Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Mouvement), et à trouver des moyens innovants de coordonner nos efforts, car les anciennes distinctions entre « conflit », « catastrophe » et « développement » se brouillent. Elles nous obligent à réfléchir sur notre approche de l’action humanitaire et à l’adapter. Quand des personnes ont été déplacées pendant des mois, voire des

années, elles ont besoin de bien plus que d’une aide à court terme. Elles ont besoin d’aide pour reconstruire leur vie, pour trouver un emploi et des possibilités de formation, ainsi que pour recouvrer leur dignité.

EbolaNous avons aussi été confrontés à de nouvelles crises, tout particulièrement la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Cette flambée, la plus complexe et la plus meurtrière à ce jour, a mis à l’épreuve la communauté internationale tout entière, car elle a révélé les faiblesses des systèmes de santé et la méfiance profonde que de nombreuses communautés touchées ont ressentie à l’encontre des institutions et organisations d’aide humanitaire. Aujourd’hui encore, plus d’un an après le début de l’épidémie, certaines personnes préfèrent toujours le déni comme mécanisme de défense.

Ebola s’est propagé en Afrique de l’Ouest alors que nous étions déjà sur place. Nous – les Sociétés de la Croix-Rouge de la Sierra Leone, du Libéria et de la Guinée – étions déjà à l’œuvre dans de nombreuses communautés touchées. Ebola est parvenu à pénétrer au cœur de communautés où plus de 10 000 volontaires de la Croix-Rouge ont fait taire leur propre peur pour répondre efficacement et porter un coup d’arrêt à la propagation de la maladie. Ils ont pris leurs responsabilités pour gérer les cas, assurer la mobilisation sociale, rechercher les contacts et prendre en charge l’organisation de l’inhumation digne et sûre des personnes qui avaient

AVANT-PROPOS

5RAPPORT ANNUEL 2014


succombé à la maladie. Dans les communautés où les défunts sont pris en charge dans l’intimité, suivant des pratiques culturelles profondément enracinées, les enterrements se sont révélés être un des principaux facteurs de propagation rapide de la maladie. Les volontaires de la Croix-Rouge ont pris sur eux d’expliquer ce phénomène dans leurs communautés et de veiller à ce que ceux qui avaient succombé à la maladie aient un enterrement différent, empreint des marques de respect et de la dignité qui conviennent. La notion d’enterrement digne et sûr s’est progressivement imposée et s’est avérée être une des interventions les plus importantes pour briser la chaîne de transmission.

Ce travail, appuyé par une réaction internationale de grande ampleur, a contribué à mettre un terme à la phase la plus critique de l’épidémie. Ce type d’action nous rappelle une fois de plus que l’on ne peut obtenir des résultats durables en matière de santé qu’avec l’engagement et la participation des communautés. Les communautés touchées et les acteurs locaux sont les principaux acteurs du changement et sont au cœur de la conception, de la mise en œuvre et de l’évaluation des programmes, qui se fondent sur les savoirs et les compétences au niveau local.

Coalition d’un milliard pour la résilience

Les communautés doivent toujours être au centre de notre travail. Notre force réside dans notre présence en leur sein, par le biais de nos Sociétés nationales et de leurs millions de volontaires. Grâce à eux, nous sommes toujours là, aux côtés des personnes dans le besoin, pour relever les défis auxquels elles doivent faire face. Nous sommes présents tout au long du continuum du développement et de l’action humanitaire, qui va de la préparation à l’action, puis au relèvement.

C’est ainsi que nous accompagnons les communautés, pas seulement pour faire face aux chocs et aux dangers, mais pour renforcer leur capacité de construire et de mieux rebondir, pour être à même de faire face aux chocs à venir de manière efficace. Des communautés plus résilientes sont le fondement d’un avenir meilleur et du développement durable.

En novembre, nous avons annoncé la formation d’une Coalition d’un milliard pour la résilience, un nouveau partenariat qui réunit des organisations humanitaires, des groupes de la société civile et d’autres parties intéressées autour d’un même objectif, celui de faire sortir, d’ici 2025, un milliard de personnes des situations de risque et de vulnérabilité, et de faire en sorte qu’elles soient plus résilientes face aux chocs et aux dangers.

Se tourner vers l’avenirCette année et l’année qui vient seront décisives pour façonner les priorités mondiales qui auront un impact direct sur les communautés dont nous sommes partenaires. Il s’agit notamment de conclure un nouveau pacte pour la réduction des risques de catastrophe au niveau mondial, d’élaborer un nouvel accord pour le financement du développement, de faire adopter les Objectifs de développement durable et, on peut l’espérer, de dégager un accord sur une réponse à l’échelle mondiale face à la menace croissante des changements climatiques.

En octobre 2015, nous célébrerons le 50e anniversaire de l’adoption officielle de nos Principes fondamentaux. En décembre 2015, le Mouvement tiendra à Genève ses réunions statutaires biennales. Nous y affûterons nos mécanismes de coopération et recentrerons nos politiques et nos pratiques pour renforcer les capacités des Sociétés nationales. Nous rencontrerons les États lors de la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, où nous mettrons

l’accent sur nos priorités communes et élargirons nos partenariats humanitaires fondés sur des principes. En 2016, le premier Sommet humanitaire mondial tentera de combler le fossé qui ne cesse de se creuser entre le système humanitaire officiel et les besoins des communautés touchées par des crises.

Tous ces processus sont l’occasion de dégager de nouvelles voies pour relever des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous sommes persuadés que les meilleures réponses seront trouvées en concentrant nos ressources et notre savoir-faire sur le renforcement de la résilience des communautés.

Tadateru Konoé Elhadj As SyPrésident Secrétaire général

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NOTRE PRÉSENCE

160 156 unités locales

189

NOS RESSOURCES HUMAINES NOS RESSOURCES

160,7 millions

20,8 millionsde personnes ont donné du sang

NOTRE PORTÉE

110 millionsde personnes ont bénéficié

des programmes d’intervention en cas de catastrophe et de relèvement précoce

Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-

Rouge

451 952employés rémunérés

80 millionsde membres

16 millionsde volontaires

CHF 30,8 milliardsrecettes

CHF 30,4 milliards dépenses

de personnes ont bénéficié des services de long terme

et des programmes de développement

RAPPORT ANNUEL 2014


6 > LA FÉDÉRATION EN CHIFFRES

Source : IFRC. Chaque personne compte – Bilan jusqu’ en 2015, 2015. Disponible online: www.ifrc.org/data

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en bref (données de 2013 provenant des 189 Sociétés)

Aller plus loin grâce aux médias traditionnels et numériques (données 2010-2014)

Source : IFRC. Chaque personne compte – Bilan jusqu’ en 2015, 2015.

100 Visites sur www.ifrc.org 100 Utilisateurs du site www.ifrc.org 100 Personnes atteintes via Twitter 100 Personnes atteintes via Facebook 100 Visite sur la chaîne Youtube de la Fédération 100 Mentions dans les médias

http://www.ifrc.org/data

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12 février 2014. Baras, Palo, Leyte (Philippines). Un spécialiste de la Croix-Rouge en matière de catastrophes supervise la distribution de matériel de secours à Baras, Palo, Leyte, où des articles ménagers ont été remis à plus de 1 000 familles pour les aider à se relever après le passage du typhon Haiyan, qui a touché les Philippines en novembre 2013. Des équipes de la Croix-Rouge du monde entier, dont 46 collaborateurs de la Croix-Rouge américaine, ont été déployées dans ce pays insulaire.

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RAPPORT ANNUEL 2014


8 > ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE 2014

ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE 2014Janvier

• Land Rover, partenaire depuis 1954, a reconduit son partenariat mondial avec la Fédération internationale pour cinq années supplémentaires, avec un don de 15 millions de livres sterling. L’initiative, appelée « Secourir les personnes vulnérables partout dans le monde », a débuté en 2010 et est étendue pour soutenir davantage de programmes humanitaires dans des pays comme l’Autriche, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Soudan du Sud. Land Rover souhaite contribuer à aider des milliers de bénéficiaires supplémentaires d’ici 2018. Entre 2007 et 2013, Land Rover a permis d’apporter une aide à plus de 800 000 personnes vulnérables, pour un montant de plus de 6,4 millions de livres sterling.

• La Fédération internationale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme collaborent pour apporter un traitement antituberculeux universel au Niger, pays qui connaît un des pires taux de prévalence de la tuberculose en Afrique de l’Ouest. Une nouvelle subvention du Fonds mondial, à hauteur de 10 millions d’euros, permettra à 17 millions de personnes d’avoir accès aux services de diagnostic et de traitement de la tuberculose. Cette subvention permettra aussi d’étendre et d’améliorer les services de lutte antituberculeuse pour plus de 26 000 personnes vulnérables dans

200 centres de traitement d’ici 2015.

• Des troubles civils ont éclaté en République centrafricaine le 5 décembre 2013, quand des affron tements armés ont opposé des milices Seleka et anti-balaka à Bangui. La violence s’est ensuite étendue aux provinces, provoquant le déplacement de près de 800 000 personnes dans le pays et dans les pays voisins. La Croix-Rouge centrafricaine, avec l’assistance de la Fédération internationale, a apporté aux familles touchées des soins de santé d’urgence, un soutien psychosocial, de l’eau, des solutions d’hygiène et d’assainissement, ainsi que des messages en faveur de la paix par le biais de divers canaux de communication.

Février

• La Deuxième Conférence sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires s’est tenue à Nayarit (Mexique). À cette occasion, le Mouvement en a appelé aux États pour qu’ils interdisent et éliminent les armes nucléaires. Le Mouvement a renouvelé l’engagement qu’il avait pris dans le cadre d’un plan d’action de quatre ans, lors de ses réunions statutaires de novembre 2013, d’étendre les contacts avec les gouvernements, les décideurs et d’autres sur le thème des questions humanitaires et juridiques liées aux armes nucléaires.

Mars

• Le 21 mars a marqué le début de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Le gouvernement guinéen a déclaré la première flambée d’Ebola dans le pays dans les régions de Guéckédou, Kissidougou et Macenta. Au début de l’épidémie, le taux de mortalité était de 69 %. Six cas ont été

confirmés, 86 cas déclarés suspects et 60 décès enregistrés. Dans tout le pays, les volontaires de la Croix-Rouge ont d’abord concentré leur action sur l’information des communautés à propos de la maladie. Ils ont essayé d’apaiser les craintes et d’éviter la stigmatisation, et ont informé les membres des communautés sur les moyens de prévenir la transmission.

• La Fédération internationale et le Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont signé un protocole d’accord pour la mise en œuvre de l’initiative « Traitement 2015 » de l’ONUSIDA. Cette initiative portera notamment sur la mise au point d’un modèle communautaire garantissant l’accès au traitement du VIH.

• À la Conférence internationale de Dubaï sur l’aide humanitaire et le développement, qui s’est tenue du 25 au 27 mars, le Service mondial de logistique de la Fédération internationale a pu mettre en lumière sa capacité et ses services, notamment son cœur de métier qui est d’apporter un soutien aux 189 Sociétés nationales membres de la Fédération internationale, ainsi que les services qu’il propose sans but lucratif à d’autres organismes poursuivant des objectifs humanitaires similaires. La plus grande plateforme du Service mondial de logistique de la Fédération internationale est installée dans la Ville humanitaire internationale de Dubaï.

• Mars a aussi marqué le troisième anniversaire du début du conflit en Syrie. En mars 2014, plus de 9 millions de Syriens avaient besoin d’une aide d’urgence, dont 6,5 millions de personnes déplacées dans leur propre pays, tentant de survivre au milieu des combats. Quelque 2,4 millions de personnes ont fui la Syrie depuis janvier 2012, pour trouver refuge au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Iraq et en Égypte. Le Croissant-Rouge arabe syrien a été



le premier pourvoyeur de services humanitaires tout au long de la crise, venant en aide à plus de 3 millions de bénéficiaires chaque mois.

• Des pluies abondantes ont frappé les régions du nord-est de l’Afrique du Sud au début du mois de mars, provoquant des inondations et des glissements de terrain importants. En conséquence, 7 000 personnes ont été touchées, parmi lesquelles 3 525 ont été déplacées. Pour venir en aide le plus rapidement possible à ces déplacés dans la municipalité la plus touchée, Lephalale, la Croix-Rouge sud-africaine a fourni nourriture, abris et soins de santé aux personnes en détresse et a soutenu les mesures relatives à l’eau potable, à l’assainissement et à la promotion de l’hygiène.

Avril

• Fin mars et courant avril, la Fédération internationale a lancé six opérations dans le cadre du Fonds d’urgence pour les secours lors de

catastrophes (Disaster Relief Emergency Fund, DREF), et deux appels d’urgence au Libéria et en Guinée pour appuyer les opérations visant à répondre à la propagation rapide de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. La Guinée et le Libéria, où des cas étaient recensés depuis février et mars, étaient les pays les plus touchés au début de l’épidémie.

• La Première Réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement s’est tenue à Mexico. Les délégués de la Fédération internationale y ont mis en garde contre le fait que le développement peut être entravé par un manque d’engagement communautaire, un accès insuffisant à l’information, des lacunes dans le financement et des faiblesses dans la mise en œuvre des lois et réglementations existantes. La Fédération internationale a appelé à une meilleure collaboration entre les autorités locales et nationales et les organisations travaillant sur le terrain comme les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui sont dans une position privilégiée pour agir en raison de leur statut d’auxiliaire des pouvoirs publics.

Mai

• En mai, six mois s’étaient écoulés depuis que le typhon Haiyan, un des typhons les plus puissants jamais enregistrés, avait frappé le centre des Philippines. Il a touché terre à Guiuan, dans la province de Samar oriental, puis a traversé les Visayas, les îles de Leyte, Cebu, Bantayan, Panay et le nord de Palawan. La tempête a tué plus de 6 200 personnes, en a blessé plus de 28 000 et a détruit ou endommagé plus d’un million d’habitations.

• Le 8 mai 2014, à l’occasion de la Journée mondiale de

la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Secrétariat de la Fédération internationale a lancé la campagne Mon histoire, invitant les volontaires, le personnel, les responsables et les membres des communautés et bien d’autres à faire part de leurs histoires en lien avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.

Juin

• Le Dialogue de Doha, organisé par le Croissant-Rouge du Qatar et le Secrétariat de la Fédération internationale, a permis aux partenaires du Mouvement, aux organisations non gouvernementales internationales, aux gouvernements et aux représentants de la société civile de discuter et de débattre des défis que posent la migration de main-d’œuvre et les travailleurs expatriés, notamment de la manière de venir en aide à ces travailleurs et de surmonter les défis humanitaires connexes.

• À la Conférence ministérielle asiatique sur la réduction des risques de catastrophe, à Bangkok, la Fédération internationale a appelé à des engagements plus forts pour prévenir et réduire l’impact des catastrophes sur les communautés vulnérables. La Fédération internationale a encouragé les gouvernements et les principales parties concernées à accroître leurs engagements en faveur des communautés à risque, et les responsables locaux et la société civile à réduire les risques et à renforcer la résilience, ainsi qu’à intégrer la réduction des risques de catastrophe dans la planification du développement.

• En réponse à la crise en Ukraine, la Société de la Croix-Rouge d’Ukraine a mobilisé 300 volontaires et membres de son personnel, qui ont apporté une aide médicale d’urgence et d’autres soutiens à plus de 1 500 personnes touchées par la crise. La Croix-

Le docteur Jenny Stedmon, médecin anesthésiste, avec les équipes qui combattaient Ebola au centre de traitement de la Croix-Rouge en Sierra Leone.

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RAPPORT ANNUEL 201410 > ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE 2014

EBOLA : SOUTENIR DANS LA DURÉESix mois après le début de la flambée d’Ebola en Afrique de l’Ouest, Elhadj As Sy, le secrétaire général de la Fédération internationale, s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York pour souligner la nécessité d’apporter un soutien dans la durée aux gouvernements, aux communautés et aux organisations qui luttaient en première ligne.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté peu avant une résolution appelant les pays à apporter une aide urgente, notamment sous la forme d’un déploiement de structures et de personnels médicaux, dans le cadre d’une réponse élargie. Il a aussi reconnu le travail accompli par l’association Médecins sans frontières et la Fédération internationale, qui ont toutes deux apporté un soutien dès la première heure pour sauver des vies dans les pays touchés.

Six mois après le début de l’opération, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge des pays touchés – la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone – avaient considérablement intensifié leurs opérations. Elles s’attachaient surtout à travailler avec les communautés des zones touchées et des zones non touchées, pour veiller à ce qu’elles comprennent comment elles pouvaient se protéger d’Ebola.

Les volontaires et les personnels des Sociétés nationales en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone se sont consacrés à ces opérations dès le début de l’épidémie. À partir de mars 2014, la Fédération internationale a intensifié sa riposte en dépêchant plus de 200 délégués internationaux en appui aux opérations et en élargissant ses activités d’intervention et de préparation dans 14 pays, à travers des programmes d’un montant total de 34,7 millions de francs suisses pour toucher plus de 38 millions de personnes.

En août, la Fédération internationale a lancé un appel d’urgence afin d’amplifier le soutien opérationnel, la coordination, la communication, le renforcement des capacités et les activités de préparation au bénéfice des pays à risque de la région, et de se préparer ainsi à une éventuelle propagation de l’épidémie à d’autres pays en Afrique et au-delà. L’unité chargée de la gestion de l’action contre l’Ebola en Afrique à la Fédération inter-nationale, basée en Guinée, appuie et coordonne les opérations liées à l’appel d’urgence pour la lutte contre Ebola en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone et au Nigéria. Des stratégies ont été mises au point et adaptées à chaque pays, sur la base de cinq piliers : communication avec les bénéficiaires et mobilisation sociale, traçage et surveillance des contacts, soutien psychosocial, enterrements dignes et sûrs, et désinfection.

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Rouge d’Ukraine a été épaulée par ses partenaires au sein du Mouvement, y compris la Croix-Rouge de la Fédération de Russie, qui a accepté les dons en espèces dans la Fédération de Russie en faveur de l’action humanitaire menée en Ukraine et a transféré les fonds à la Croix-Rouge d’Ukraine.

Juillet /Août

• Le 19 août, la communauté internationale célébrait la Journée mondiale de l’action humanitaire, rendant hommage aux travailleurs humanitaires qui ont perdu la vie au service des autres. Cette journée célèbre également l’humanité et les personnes qui œuvrent, même dans des situations dangereuses, pour en aider d’autres dans le besoin. En 2014, la Fédération internationale et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont rappelé le souvenir des volontaires et des membres du personnel décédés en accomplissant leur devoir humanitaire, en particulier en Syrie, où plus de 45 collaborateurs du Croissant-Rouge arabe syrien ont été tués depuis le début du conflit.

Septembre

• Pour la Journée mondiale des premiers secours, la Fédération internationale a invité les communautés du monde entier à apprendre les gestes qui sauvent afin de mieux répondre aux crises du quotidien, aux catastrophes ou aux conflits. En cas d’urgence, 90 % des vies sont sauvées par des acteurs locaux, les personnes présentes sur place étant souvent les premières à agir avant l’arrivée des professionnels. La Fédération internationale est depuis plus de 100 ans le leader mondial de la formation et des prestations en matière de premiers secours.


• La Fédération internationale a annoncé une initiative pour le climat intitulée « De l’information à l’action », qui combine ses efforts avec ceux des gouvernements et des partenaires multilatéraux afin de renforcer l’utilisation de l’information sur le climat à tous les niveaux. L’annonce en a été faite par le secrétaire général de la Fédération internationale, Elhadj As Sy, à l’occasion du Sommet des Nations Unies sur le climat, qui s’est tenu à New York. La Fédération internationale a salué l’engagement pris de faire de l’information relative aux changements climatiques un bien public susceptible d’être utilisé d’ici 2017 dans l’agriculture et dans le contexte de la sécurité alimentaire, de l’eau, de la santé et de la réduction des risques de catastrophe, et d’ici 2021 dans tous les secteurs sensibles au climat, conformément aux recommandations du Cadre mondial pour les services climatologiques.

Octobre

• Les droits des migrants en action est un projet de 42 mois cofinancé par l’Union européenne, qui a été lancé par la Fédération internationale. Nanti de 10,5 millions d’euros apportés par l’Union euro péenne, le projet cherche à promouvoir et à protéger les droits des migrants, en particulier les travailleurs domestiques migrants et les victimes de la traite d’êtres humains. Cette initiative favorisera l’adoption d’une approche coordonnée des organisations de la société civile visant à protéger les droits des migrants, à accroître l’accès des migrants aux services sociaux, notamment par le biais de microprojets, et à bâtir et renforcer les capacités de ces organisations, pour qu’elles puissent mieux faire la promotion des droits des migrants.

RAPPORT SUR LES CATASTROPHES DANS LE MONDE 2014Lors du lancement du Rapport sur les catastrophes dans le monde 2014 – qui étudiait l’impact de la culture sur l’efficacité des interventions en cas de catastrophe –, le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge ont fait l’expérience, en première ligne, de la nécessité de tenir compte de la culture pour juguler la flambée d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Alors que l’épidémie s’étendait à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone, les communautés ne savaient grand-chose sur la maladie et sur son mode de transmission. Des rumeurs, des idées fausses, la méconnaissance de la maladie et des facteurs culturels, dont les pratiques religieuses et les croyances, ont conduit à une augmentation du nombre de cas. La population ne comprenait pas comment Ebola était transmis, et beaucoup refusaient même de croire qu’Ebola existait.

Les pratiques culturelles, comme les rites funéraires – laver, habiller et serrer le défunt dans les bras avant l’enterrement – ont favorisé la propagation du virus, au même titre que les croyances locales, qui attribuaient la transmission de la maladie à la sorcellerie. Comme l’a indiqué Terry Cannon dans le Rapport, si les croyances et les réponses ne sont pas prises en compte, les populations hésiteront probablement à accepter d’autres formes de préparation aux catastrophes.

Selon Terry Cannon, les organisations ont tendance à croire que les gens veulent prendre des mesures concernant des aléas majeurs en suivant la même logique qu’elles. Les organisations se considèrent comme rationnelles et scientifiques dans leur façon de voir et estiment que réduire ces risques au minimum est une priorité pour tout le monde. Mais c’est bien plus complexe que cela, et même si la plupart des organisations qui travaillent à la réduction des risques de catastrophe reconnaissent cette complexité, il n’est pas toujours évident qu’elles en tiennent grand compte en pratique.

Pour autant, la Croix-Rouge a sauvé un nombre incalculable de vies pendant l’épidémie d’Ebola en étant attentive aux préoccupations des communautés, en comprenant leurs pratiques culturelles et leurs croyances et en leur montrant comment se protéger de la maladie. En travaillant avec la Croix-Rouge, les communautés ont appris à connaître la maladie et ses modes de propagation et elles ont changé leur comportement avec l’aide des volontaires locaux de la Croix-Rouge.

La participation des communautés, la mobilisation sociale et le dialogue avec les bénéficiaires ont permis à la Croix-Rouge de devenir partenaire des membres de ces communautés. Selon Daniel James, de la Croix-Rouge de Sierra Leone, c’est ainsi que l’on peut établir de bonnes pratiques tout en tenant compte de la culture.

RAPPORT ANNUEL 2014



• Le Rapport sur les catastrophes dans le monde 2014 a surtout traité des différents aspects qui font qu’une culture influence la réduction des risques de catastrophe et que les catastrophes et les risques influencent la culture. Le rapport laisse entendre que l’action de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aura des effets moins durables si elle ne prend pas dûment en compte la culture, les croyances et les attitudes par rapport au risque. Il aborde ouvertement ces questions complexes afin qu’elles puissent être intégrées avec succès dans les activités de réduction des risques de catastrophe.

• À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, la Fédération internationale a lancé un appel de fonds urgent pour appuyer l’aide alimentaire aux personnes touchées par la violence en Syrie. Elle espérait fournir 50 000 colis de vivres par mois en Syrie – pour nourrir 250 000 personnes –, mais le manque de fonds a entraîné la chute des approvisionnements. Nombre de ces colis sont acheminés vers les régions difficiles d’accès par des volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien.

Novembre

• Déterminés à renforcer la résilience des communautés, 79 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le Secrétariat de la Fédération internationale, auxquels se sont joints des représentants d’organisations internationales et du secteur privé, ont participé au quatrième Forum mondial sur la résilience des communautés à Cali (Colombie). Après quatre jours de délibérations sur trois thèmes – montée en puissance, amélioration du financement, et communication et sensibilisation –, la Fédération

internationale a appelé à la création d’une Coalition d’un milliard pour la résilience, dont le but serait de prendre des mesures concrètes pour renforcer la résilience des communautés, grâce à la mobilisation d’un milliard de personnes d’ici 2025.

• Les Sociétés nationales se sont engagées à promouvoir des partenariats pour la coalition aux niveaux local, national et mondial, à mettre à profit leur statut d’auxiliaire pour porter la résilience au premier rang des priorités nationales de développement et à s’employer à faire de la résilience des communautés une priorité du dialogue politique mondial.

Décembre

• Le secrétaire général Elhadj As Sy a signé un protocole d’accord entre la Société du Croissant-Rouge de la République islamique d’Iran et le département de l’environnement du gouvernement de ce pays, ouvrant la voie à une coopération et à une collaboration accrues en matière de protection de l’environnement, qui constitue un aspect clé de la gestion des catastrophes en zones urbaines.

• Le typhon Hagupit a frappé la province philippine de Samar oriental, avec des vents soufflant jusqu’à 160 km/h et des bourrasques pouvant atteindre 195 km/h. Le 13 décembre 2014, le Secrétariat de la Fédération internationale a dégagé plus de 250 000 francs suisses au titre du DREF pour aider la Croix-Rouge philippine à faire face à cette situation d’urgence et répondre aux besoins pressants des populations sinistrées. Quelque 52 000 personnes abritées dans des centres d’évacuation ont reçu des repas chauds, pendant que près de 24 300 ménages touchés recevaient des rations alimentaires. La Société

nationale a distribué des couvertures à plus de 14 000 ménages, des jerricanes à quelque 4 500, des trousses d’hygiène à plus de 9 000, des moustiquaires à plus de 11 000, des nattes à 13 000 et des bâches à 7 400.

• Le 26 décembre 2014 a marqué le 10e anniversaire du violent tremblement de terre qui s’était produit au large des côtes de l’Indonésie, provoquant un tsunami qui avait fait plus de 226 000 morts dans 14 pays. La tragédie avait suscité un énorme élan de solidarité, et 3,1 milliards de francs suisses de dons avaient été recueillis par la Fédération internationale, marquant ainsi le début de ce qui restera la plus grande opération de secours et de relèvement de son histoire. L’opération s’est concentrée sur l’Indonésie, Sri Lanka, les Maldives et la Thaïlande, apportant une aide humanitaire à plus de 4,3 millions de personnes.

• Au 31 décembre 2014, un total de 20 206 cas confirmés, probables ou suspectés d’Ebola avaient été signalés dans cinq pays touchés (Guinée, Libéria, Mali, Sierra Leone et Royaume-Uni) et quatre autres pays touchés précédemment (Nigéria, Sénégal, Espagne et États-Unis d’Amérique). Un cas confirmé a été signalé le 29 décembre au Royaume-Uni. Au total, 7 905 décès avaient été signalés à la fin de l’année.



Des volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien aident les enfants réfugiés d’une classe de l’école d’été de Sahnaya, une des antennes de la Société nationale dans la périphérie rurale de Damas, après la distribution de fournitures scolaires. Ces fournitures – crayons de couleur, feutres et papier – ont été offertes par des élèves italiens et expédiées en Syrie par la section de Siziano de la Croix-Rouge italienne.

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RAPPORT ANNUEL 2014



DÉPENSES TOTALES EN 2014

168 millions de francs suisses

LES 10 PRINCIPALES INTERVENTIONS, PAR PAYS

• Philippines• Syrie• Sierra Leone• Turquie• Haïti

• Libéria• Guinée• Jordanie• Kenya• Iraq

Interventions humanitaires (appels d’urgence et opérations financées par le DREF) menées en 2014, par pays



DREF – Types et nombre d’opérations (données 2014)

Dépenses liées au développement à long terme, par secteur de programme (en millions de CHF)

Appels d’urgence et opérations financées par le DREF

Chaque année, des catastrophes de petite ou de moyenne ampleur surviennent sans qu’on en parle, sans attirer l’attention des grands médias. Ne bénéficiant d’aucune visibilité ni d’aucune attention au-delà de la région où elles surviennent, ces catastrophes silencieuses ne reçoivent pas de soutien financier comparable à celui qui peut être apporté lors de situations d’urgence ou de catastrophes de plus grande ampleur. Pour apporter une aide dans ces situations d’urgence ou ces catastrophes de petite ampleur, ou un premier financement avant que les appels d’urgence ne soient lancés pour des catastrophes à grande échelle, le Secrétariat de la Fédération internationale accorde des subventions aux Sociétés nationales au titre du DREF, afin de soutenir leurs opérations.

En 2014, 113 allocations du DREF, pour un montant total de 19 160 288 francs suisses, ont financé 102 opérations. La majorité de ces allocations sont allées aux Sociétés nationales d’Afrique. Les opérations bénéficiaires concernaient essentiellement des épidémies, des inondations et des conflits.

31,2 Santé et services sociaux

4 Températures

extrêmes

1 Sécheresse

2 Autres

2 Cyclones, tempêtes

48,5 Gestion des

catastrophes

17,5 Coordination

3,4 Principes et valeurs

33 Épidémies

15 Troubles civils

3 Explosions, incendies

32 Éruptions volcaniques

3 Tremblements de terre

11 Mouvements

de populations

30 Inondations

RAPPORT ANNUEL 2014


16 > CRISES PROLONGÉES ET SOUTIEN DES DONATEURS

Il est communément admis que le nombre de personnes ayant besoin d’aide après une catastrophe naturelle ou une crise d’origine humaine continuera à croître au cours des prochaines décennies et mettra à l’épreuve les capacités des organisations humanitaires. Les causes traditionnelles des crises – comme la fragilité des États, les conflits inter ou intra-étatiques, et les catastrophes naturelles – continuent d’exister, mais elles se combinent à d’autres facteurs comme les changements climatiques, les crises économiques mondiales et les migrations.

En 2014, le monde a eu fort à faire pour relever un nombre croissant de défis humanitaires complexes. Ces crises au long cours ont été les conflits qui durent en Syrie et en Iraq, les situations de réfugiés à long terme, comme celle que connaît l’Afrique de l’Est, et les mouvements de populations et les migrations alimentés par des troubles civils et des crises économiques persistants, comme ceux que l’on a observés en Méditerranée et dans la mer d’Andaman en 2014.

Les crises prolongées sont aussi le résultat d’une vulnérabilité chronique et de catastrophes à répétition découlant des effets à long terme des changements climatiques, qui contribuent à l’insécurité alimentaire dans des régions comme le Sahel. Chaque catastrophe ou chaque crise met à l’épreuve la capacité d’une communauté de faire face et exige souvent que des organisations humanitaires, comme la Fédération internationale, portent assistance. Les tendances à long terme montrent clairement que le nombre des catastrophes et des crises augmente, tout comme celui des personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire. Rien qu’en 2014, on a compté 6 883 catastrophes naturelles dans le monde. En outre, chaque année au cours de la dernière décennie, 218 millions de personnes en moyenne ont été touchées par des catastrophes naturelles.

Pour la Fédération internationale, le défi consiste à la fois à répondre aux besoins humanitaires immédiats résultant des crises qui se prolongent et à s’attaquer à leurs causes profondes, telles que :

• l’absence de volonté politique à l’échelle mondiale et l’incapacité à résoudre les conflits en cours dans de nombreux pays, en particulier au Moyen-Orient (Iraq, Syrie, Yémen) et en Afrique (République centrafricaine, Soudan du Sud, Nigéria), conflits qui ont laissé des cicatrices après des années de combats, et l’absence connexe de mesures de relèvement et d’investissement ;

• les mouvements de populations résultant de

conflits, de persécutions ou de l’absence de perspectives socio-économiques, qui ont poussé des millions de personnes à chercher refuge dans les pays voisins et au-delà[1]. En 2014, plus de 19 millions de personnes ont été déplacées, prolongeant une tendance qui n’a cessé de s’accentuer depuis les années 1970 ;

• l’évolution de la saisonnalité et la gravité des événements liés au climat (principalement les inondations et les tempêtes), ainsi qu’un travail insuffisant pour comprendre de tels événements, les atténuer ou s’y préparer, ont fait augmenter chaque année le nombre de personnes touchées ;

• la croissance démographique et l’urbanisation, qui font monter la pression sur notre environnement et sur sa capacité de répondre à nos besoins. Des périodes de sécheresse et des inondations récurrentes continuent de frapper certaines parties du monde. Au Sahel, une personne sur huit (20 millions) a connu l’insécurité alimentaire en 2014, et plus de 2,5 millions de personnes ont dû bénéficier d’une assistance alimentaire vitale – une augmentation considérable par rapport à 2013[2].

Si les ressources apportées par les donateurs pour venir en aide aux personnes qui en ont besoin augmentent d’une manière générale, ces augmentations ne se font pas au même rythme que l’accroissement des demandes, et le fossé grandit entre les besoins et les ressources dispo nibles pour y répondre. En 2014, les appels d’urgence de la Fédération internationale ont sollicité un total de 230 775 129 francs suisses pour

CRISES PROLONGÉES ET SOUTIEN DES DONATEURS



répondre à des besoins humanitaires pressants. Malheureusement, 123 761 888 francs suisses seulement ont été collectés – soit 53,63 % des montants demandés. La situation est la même dans tout le secteur humanitaire, les financements disponibles en 2014 ne parvenant à couvrir que 62 %[3] des fonds sollicités par les institutions.

En 2014, 66 % des sommes recueillies auprès des donateurs sont allées aux crises de longue durée, comme celles qui touchent la Syrie, la Somalie et le Pakistan[4]. Cependant, malgré cela, de nombreux donateurs hésitent à débourser une aide humanitaire pour les crises de longue durée, et ce, pour un certain nombre de raisons. Pour certains, il y a des contraintes de calendrier, ou bien certaines lignes budgétaires ne peuvent être couvertes au titre de l’action humanitaire, mais bon nombre de ces crises ne remplissent pas les conditions voulues pour bénéficier de ressources au titre du développement, ce qui met les ressources hors de portée de nombreuses Sociétés nationales. En même temps, les donateurs sont confrontés à des demandes liées à des crises multiples qui entrent en compétition, ce qui risque d’épuiser les réserves de financement limitées, et par conséquent empêche de répondre à des besoins croissants.

La Fédération internationale et ses Sociétés nationales interviennent dans bon nombre de ces crises de longue durée. Bien souvent, des Sociétés nationales ont développé leurs propres capacités et établi une base de donateurs locaux qui leur permettent d’intervenir dans ces situations. Cela est en accord avec les conclusions du Rapport sur l’aide humanitaire internationale, qui note que le renforcement de l’action et des capacités locales constitue un élément important pour répondre au mieux aux besoins et réduire le recours aux financements internationaux[5].

Cependant, bien d’autres Sociétés nationales

continuent à dépendre de financements extérieurs pour se préparer à ces crises et y faire face quand elles se produisent, par l’intermédiaire du système d’appels d’urgence de la Fédération internationale ou de contributions bilatérales de partenaires au sein du Mouvement ou en dehors. Garantir le soutien nécessaire aux communautés vulnérables sur plusieurs années constitue un défi – surtout lorsque l’intérêt du public et des donateurs diminue (crise en Syrie, crise Ebola) ou que l’intérêt du public et des donateurs a toujours été limité (République centrafricaine, Soudan du Sud). Bon nombre de crises récurrentes ou prolongées deviennent des catastrophes silencieuses ou oubliées et très peu de ressources sont disponibles pour entreprendre des actions de secours vitales. Naturellement, les donateurs et le public sont souvent favorables à des solutions à long terme et hésitent à continuer à financer des besoins qui se reproduisent en matière de secours.

Préparer des plans est donc un véritable défi pour les Sociétés nationales lorsque les financements sont aussi imprévisibles — qu’il s’agisse de réagir sur la durée à une situation d’urgence à long terme ou d’atténuer ou de se préparer à des crises latentes ou qui se répètent au fil du temps. Les modèles de financement dont dispose actuellement la Fédération internationale ont aussi leurs limites, notamment pour ce qui est des appels d’urgence, qui avaient été conçus pour les catastrophes soudaines et qui sont moins efficaces dans des situations qui perdurent ou évoluent lentement.

En dépit de ces difficultés, la Fédération internationale a rencontré quelques succès face à des crises de longue durée :• en sensibilisant à la nécessité d’investir davantage

dans les efforts d’atténuation et de préparation, et travaillant en ce sens, afin de garantir l’accès à des

fonds pour la préparation aux crises latentes ou le soutien aux interventions dans les crises à long terme ;

• en élaborant des plans pluriannuels pour les crises prolongées, qui montrent une stratégie claire et les étapes à franchir, afin de stimuler la confiance et l’intérêt des donateurs et les encourager ainsi à apporter un soutien à long terme ;

• en étudiant des plans de financement et d’autres moyens au-delà des appels d’urgence, pour consti-tuer une plateforme à partir de laquelle les donateurs peuvent faire parvenir des finance-ments après la phase initiale d’urgence et qui facilite l’accès à d’autres sources de financement ou méthodes de soutien aux opérations à plus long terme ;

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Un enfant syrien porte une boîte en carton vide qui a contenu l’aide humanitaire apportée à sa famille dans un abri provisoire près de Damas.

[1] Rapport du secrétaire général des Nations Unies 2014.[2] Rapport du secrétaire général des Nations Unies 2014.[3] Rapport 2015 sur l’Aide humanitaire internationale.[4] Rapport 2015 sur l’Aide humanitaire internationale – L’aide humanitaire internationale s’est montée à

24,5 milliards de dollars É.U., et les donateurs les plus généreux de 2013 ont donné plus encore en 2014. Le Service de surveillance financière des Nations Unies (Rapport du secrétaire général des Nations Unies) a constaté une multiplication par huit entre 2012 et 2013, et une augmentation de 33 % en 2014.

[5] Rapport 2015 sur l’Aide humanitaire internationale.

RAPPORT ANNUEL 2014


18 > CRISES PROLONGÉES ET SOUTIEN DES DONATEURS

• en mettant en place et appuyant des activités ciblées de sensibilisation au soutien à fournir dans les crises à évolution lente, oubliées ou prolongées ; en dialoguant avec les donateurs au sujet des défis et des solutions en matière de financement à long terme et s’assurant que la Fédération internationale et ses membres sont en bonne position pour recevoir les financements et apporter une aide efficace grâce à leur accès privilégié aux victimes et au bon rapport coût-efficacité de leur action.

Les Sociétés nationales, avec le soutien du Secrétariat de la Fédération internationale, ont un rôle clé à jouer dans les crises prolongées en répondant aux besoins humanitaires immédiats et à plus long terme et en sensibilisant et en influençant les partenaires et les gouvernements pour qu’ils s’attaquent aux causes sous-jacentes.



RENFORCER LES CAPACITÉS DES SOCIÉTÉS NATIONALES

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Dans le cadre de ses efforts continus de relèvement, la Croix-Rouge de Papouasie-Nouvelle-Guinée investit dans le renforcement des capacités de ses volontaires, afin qu’ils soient prêts à intervenir si une catastrophe se produisait à nouveau. Une formation sur la promotion de l’hygiène, les interventions dans les situations d’urgence et la sensibilisation à la violence sexiste a été assurée, ce qui a permis d’accroître les compétences des volontaires et d’améliorer le soutien qu’ils peuvent apporter aux communautés touchées par les tempêtes. La Fédération internationale, en collaboration avec le CICR et la Croix-Rouge australienne, a apporté son soutien aux opérations de secours et de relèvement de la Croix-Rouge de Papouasie-Nouvelle-Guinée en fournissant des centaines d’articles de première nécessité comme des bidons à eau, des moustiquaires, des bâches, des couvertures et des batteries de cuisine.

RAPPORT ANNUEL 2014


Action de la jeunesse et développement du volontariatLe Forum mondial du volontariat de la Fédération internationale, intitulé « La différence », tenu à Bangkok en décembre 2014, a rassemblé 200 participants venus de 80 pays afin d’échanger, d’apprendre et de s’inspirer les uns les autres pour faire bouger les choses partout dans le monde. Aussi les participants ont-ils élaboré une déclaration exposant 70 initiatives à mettre en œuvre pour renforcer l’efficacité et la pérennité du volontariat. Après le Forum, 12 participants veilleront à ce que les Sociétés nationales soient soutenues dans leurs efforts visant à honorer ces engagements. À l’issue du Forum, les participants ont déclaré que leurs connaissances en matière de volontariat s’étaient améliorées et que leurs réseaux de pairs s’étaient élargis.

Renforcer la capacité de mobilisation de ressources dans les Sociétés nationalesLa Stratégie de mobilisation de ressources à l’échelle de la Fédération encourage le développement de la capacité des Sociétés nationales de mobiliser des ressources, notam ment par l’intermédiaire d’un ensemble de réseaux régionaux et mondiaux qui facilitent la collecte de fonds, l’apprentissage et le partage.

Dans la région Asie-Pacifique, le réseau des collecteurs de fonds offre des possibilités de soutien par les pairs. À ce propos, la Croix-Rouge de Fidji a enregistré un succès notable : travaillant avec la Croix-Rouge australienne et des collecteurs de fonds d’autres Sociétés nationales, elle a mis au point une stratégie de collecte de fonds qui a été approuvée par son conseil d’administration fin 2014. Des initiatives analogues ont vu le jour dans d’autres régions, y compris la première réunion de collecte de fonds en langue russe, qui s’est tenue en 2014.

Évaluation et certification des capacités organisationnellesLes Sociétés nationales évaluent leurs capacités au moyen du processus d’Évaluation et de certification des capacités organisationnelles (ECCO), dont la méthodologie d’ensemble a été approuvée par le Conseil de direction de la Fédération internationale à sa réunion de mai 2014. L’auto-évaluation des capacités (phase 1) a été testée dans 70 Sociétés nationales jusqu’à présent.

Le processus ECCO s’appuie sur une auto-évaluation systématique de 85 caractéristiques classées sur une échelle à cinq niveaux avec une norme minimale requise pour la certification. Cette évaluation permet aux Sociétés nationales de mieux comprendre comment elles fonctionnent dans leur ensemble et instaure un dialogue entre les différentes composantes de la Société. Elle a également débouché sur des mesures concrètes de suivi et des plans de développement axés sur les insuffisances relevées par les Sociétés nationales elles-mêmes.

En 2014, 20 Sociétés nationales ont procédé à une auto-évaluation de leurs capacités (phase 1). Deux Sociétés nationales – celles de Macédoine et de Géorgie – ont satisfait aux exigences de la phase 2 en 2014, et elles ont été proposées en vue de leur certification par le Conseil de direction.

En 2014, les caractéristiques pour lesquelles les Sociétés nationales se sont attribué la meilleure note concernaient notamment l’autonomie, la gestion financière, la capacité de gouvernance, la communication externe et la logistique. Les domaines dans lesquels les Sociétés nationales cherchent communément à s’améliorer sont la sécurité et la gestion des risques, la mobilisation des ressources et les ressources humaines, y compris la gestion des volontaires.

Le processus ECCO est un outil efficace qui permet aux Sociétés nationales d’évaluer leurs points forts et leurs points faibles. Ces quatre dernières années, il a mis au jour certains des problèmes cruciaux auxquels plus de 70 Sociétés nationales sont aujourd’hui confrontées, et ces informations permettront au Conseil de direction de la Fédération internationale d’évaluer la santé des Sociétés nationales sur une base régulière.

Plateforme de formationLa Plateforme de formation est une communauté d’acquisition de connaissances en ligne proposant des cours Croix-Rouge et Croissant-Rouge de perfectionnement professionnel, ainsi que d’autres cours d’apprentissage personnel. En 2014, Cornerstone OnDemand lui a décerné le prix d’excellence en matière d’innovation dans le domaine de l’acquisition de connaissances. La Fédération internationale a été choisie parmi les 1 700 clients de cette entreprise, dont font partie Western Union, British Petroleum, Virgin, la Commonwealth Bank et des institutions des Nations Unies. Le prix a reconnu les efforts entrepris par la Fédération internationale pour que la Plateforme de formation apporte une valeur ajoutée aux opérations des Sociétés nationales de manière innovante.

La Plateforme de formation contribue à renforcer les compétences des volontaires et des membres du personnel en leur proposant plus de 125 possibilités d’acquisition de connaissances, d’éducation et de formation, et ce, dans 13 langues. En 2014, 222 572 inscriptions ont été enregistrées, la plupart aux Amériques et en Europe. Au total, 109 930 cours ont été intégralement suivis, d’une valeur totale de plus de 13 millions de francs suisses.

D’une manière générale, les utilisateurs jugent l’expérience positive, puisqu’ils lui attribuent une note moyenne de 4,3 (sur 5) et 4,4 en moyenne pour

20 > RENFORCER LES CAPACITÉS DES SOCIÉTÉS NATIONALES



l’applicabilité des compétences techniques et des connaissances acquises grâce à ces cours. Avec plus de 3 000 nouveaux jeunes, volontaires et membres du personnel qui s’inscrivent chaque mois sur la Plateforme et plus de 10 000 nouvelles inscriptions aux cours par mois, la Plateforme se révèle être un outil de formation puissant et utile pour les volontaires et les membres du personnel.

Base de données et système de compte rendu à l’échelle de la Fédération

La Base de données et le système de compte rendu à l’échelle de la Fédération (Federation-wide Databank and Reporting System, FDRS) ont été créés pour donner suite à une décision prise en 2009 par l’Assemblée générale de la Fédération internationale. Conçu à partir d’indicateurs indirects clés inspirés de la Stratégie 2020, le FDRS enregistre les comptes rendus annuels de l’ensemble des 189 Sociétés nationales et poursuit les objectifs suivants :• sensibiliser davantage les Sociétés nationales et

les partenaires aux capacités, services et potentiel des Sociétés nationales, afin que celles-ci dynamisent leur propre développement et se fassent mieux connaître à l’extérieur ;

• faciliter le suivi et le compte rendu des performances de manière régulière et transparente, ce qui donnera à chaque Société nationale et au Secrétariat de la Fédération internationale les moyens de promouvoir la transparence et la redevabilité, et de se positionner pour renforcer leur influence et leur croissance.

Pour l’année 2013, toutes les Sociétés nationales ont fourni par l’intermédiaire du FDRS des données relatives à au moins un ou plusieurs indicateurs indirects clés, et 149 (c’est-à-dire près de 80 % des membres de la Fédération) ont fait rapport sur l’ensemble des sept indicateurs indirects clés, ce qui

représente une progression de 22 % par rapport à l’année précédente (2012).

De nombreuses Sociétés nationales ont également fourni des données sur les indicateurs secondaires, qui donnent une ventilation plus précise par sexe et par type de services fournis. Au total, 152 Sociétés nationales ont communiqué leurs plans stratégiques actualisés par le biais du FDRS, comme l’exige la Stratégie 2020. Cent vingt Sociétés nationales ont téléchargé leur rapport annuel, et 133 leurs états financiers, dont 88 étaient vérifiés.

Le rapport Tout le monde compte fait partie d’une série de publications annuelles produites par la Fédération internationale dans le cadre du FDRS ; il présente des données et des analyses sur le réseau de la Fédération internationale. Ce rapport est disponible en anglais, arabe, espagnol et français sur le site www.ifrc.org/data.

Forum mondial du volontariat

L’Étude mondiale sur le volontariat, le processus ECCO et les nombreuses réunions et autres processus de consultation ont révélé les importants défis que doivent relever les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour développer et diversifier leur base de volontaires et améliorer la qualité de leur engagement. Il est urgent de réfléchir sérieusement à l’avenir du volontariat au sein de notre Mouvement pour aller au-delà des approches adoptées précédemment.

La Fédération internationale et la Croix-Rouge thaïlandaise ont organisé le Forum mondial du volontariat 2014 afin de mettre en question les paradigmes du volontariat et d’explorer des approches et des pistes nouvelles pour qu’il reste pertinent aux yeux des volontaires, aujourd’hui et demain.

Le Forum • a offert aux participants un cadre pour échanger

des données d’expérience, apprendre les uns des autres et réfléchir ensemble à des innovations et à des solutions ;

• a encouragé les participants à établir des contacts dans le monde entier pour créer des réseaux qui favoriseront, au-delà de cet événement, le soutien, l’encadrement et la collaboration entre pairs ;

• a élaboré des stratégies à mettre en œuvre pour renforcer l’efficacité du volontariat, en menant une réflexion sur les vrais problèmes qui sous-tendent les défis que nous devons surmonter ;

• a constitué une plateforme pour la stratégie du Mouvement relative à l’acquisition de connaissances sur le volontariat.

Forum mondial de la communicationLe Forum mondial de la communication s’est tenu les 27 et 28 octobre à Nairobi (Kenya). Soixante-quatre Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge étaient représentées, de même que le Secrétariat de la Fédération internationale et le CICR. Les objectifs des participants étaient de se mettre d’accord sur un ensemble commun de prestations et l’exécution de tâches faisant intervenir des composantes du Mouvement dans les situations de catastrophe et de crise ; de développer un nombre accru d’activités stratégiques de communication, de marketing et de sensibilisation aux niveaux local, régional et mondial ; de favoriser la participation à des initiatives mondiales ; et de faire progresser l’Initiative relative à la marque du Mouvement et mieux répondre aux défis qui y sont liés en matière de communication, comme l’indiquent deux résolutions du Conseil des Délégués de 2013.

Les participants ont également demandé aux responsables du Mouvement de s’engager à

http://www.ifrc.org/data

RAPPORT ANNUEL 2014



assurer le leadership coordonné que requiert une communication coordonnée ; de renforcer les capacités des Sociétés nationales en matière de communication et de collecte de fonds ; d’attribuer des moyens supplémentaires aux activités de communication dans les situations d’urgence ; et de considérer la communication comme une responsabilité organisationnelle essentielle. L’attention portée à ces engagements permettra aux composantes du Mouvement d’étendre leur champ d’action et de réaliser leurs projets mobilisateurs et leurs missions, à titre individuel et collectivement.

Plateforme mondiale de dons de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Depuis 2011, la Fédération internationale travaille avec ammado, une plateforme mondiale de dons en ligne, qui permet de faire des dons dans les situations d’urgence de grande ampleur. De plus en plus, les entreprises et leurs employés veulent participer à titre personnel aux efforts humanitaires, et la plateforme ammado leur donne la possibilité de faire un don à la Société nationale de leur pays par le biais de leur entreprise. Grâce à ammado, le Secrétariat de la Fédération internationale et les Sociétés nationales peuvent suivre, en temps réel, l’évolution des dons récoltés dans le monde entier auprès des entreprises et de leurs employés. La liste des entreprises qui soutiennent les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge par l’intermédiaire d’ammado est en constante augmentation.

La plateforme ammado ne remplace pas les structures de dons en ligne des Sociétés nationales. Néanmoins, ammado offre aux Sociétés nationales qui ne disposent pas d’une telle plateforme, un outil, qui fonctionne bien, est simple d’utilisation et peut être inséré dans la page d’accueil de leur site web.

Fin 2014, 50 Sociétés nationales étaient enregistrées sur cette plateforme. En 2014, 12 entreprises ont lancé des campagnes mondiales de collecte de fonds auprès de leurs employés pour soutenir l’action contre l’Ebola, au bénéfice de 16 Sociétés nationales et de la Fédération internationale.

MarqueLa Croix-Rouge et le Croissant-Rouge étant le réseau humanitaire le plus vaste au monde, il est de plus en plus important de renforcer la capacité collective des Sociétés nationales et du Secrétariat de la Fédération internationale d’optimiser la collecte de fonds aux niveaux national et mondial. Le public est maintenant habitué à faire des dons en ligne et sur de multiples plateformes numériques. Vu cette tendance et les nombreuses possibilités de collecter des fonds en ligne, le Conseil de direction a officiellement adopté en mai 2014 un logo supplémentaire en tant que nouveau logo de la Fédération destiné à l’espace numérique.

Cette décision est intervenue à l’issue d’une phase d’essai qui a montré l’importance de disposer d’une représentation visuelle adaptée aux plateformes et dispositifs numériques, comme les téléphones mobiles. Ce logo offre en outre une solution acceptable aux partenaires qui ne peuvent pas utiliser les logos des 189 Sociétés nationales.

Des lignes directrices plus détaillées ont été élaborées en 2014 et communiquées en 2015, qui précisent quand et comment ce logo pourra être utilisé en tant que représentation visuelle commune dans le cadre de conférences internationales ou d’initiatives transfrontalières. Une Procédure opérationnelle normalisée a elle aussi été mise au point en 2014 concernant l’utilisation de ce logo lors de campagnes mondiales de collecte de fonds, l’accent étant mis sur le fait que les logos des Sociétés nationales doivent

être privilégiés systématiquement et que le recours au logo destiné à l’espace numérique doit être considéré comme une option secondaire, les Sociétés nationales concernées donnant alors leur accord en toute connaissance de cause.

En outre, des discussions sont menées dans le cadre de l’Initiative relative à la marque du Mouvement concernant l’adoption éventuelle d’un logo du Mouvement. Sous réserve qu’il y ait accord à ce sujet, le logo du Mouvement serait utilisé dans les situations où le CICR intervient pour faire face à une crise ou lorsque toutes les composantes du Mouvement se joignent à une campagne organisée par un partenaire. De nouvelles consultations sur les questions relatives à la marque du Mouvement, et notamment sur le logo du Mouvement, ont débuté en 2014 et se poursuivront jusqu’au Conseil des Délégués de décembre 2015, où une résolution sur l’Initiative relative à la marque du Mouvement sera examinée.

Renforcer la coordination et la coopération au sein du MouvementEn 2014, la Fédération internationale et le CICR ont engagé un processus de consultation ouvert à toutes les Sociétés nationales pour donner suite à la résolution du Conseil des Délégués de 2013 à Sydney sur le renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement. Ce processus vise à améliorer la manière dont le Mouvement fonctionne collectivement dans les opérations à grande échelle afin d’obtenir de meilleurs résultats sur le plan humanitaire.

Dans le cadre de ce processus, des consultations ont été menées au niveau régional auprès des Sociétés nationales de l’ensemble du Mouvement. Les trois premières séries de consultations ont eu lieu en Europe en automne 2014. En outre, un groupe de



référence composé de 26 Sociétés nationales s’est réuni pour la première fois en octobre 2014. La réunion a abouti à une note communiquée à l’ensemble du Mouvement, accompagnée d’une lettre du secrétaire général de la Fédération internationale et du directeur général du CICR.

Les groupes de discussions thématiques sur le renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement, animés par les coordonnateurs de la Fédération internationale et du CICR, ont été établis en 2014. Ces groupes sont les suivants :

1) le renforcement des rôles de direction et de coordination ;

2) l’intensification des activités du Mouvement en matière de préparation, d’intervention et de relèvement, à travers la mise en place de plans, d’outils et de mécanismes opérationnels mieux coordonnés et plus uniformes ;

3) la promotion d’une communication interne et externe homogène et bien coordonnée ;

4) l’exploration de nouvelles méthodes visant à mobiliser des ressources à l’échelle du Mouvement pour les interventions internationales à grande échelle.

Les membres de chaque groupe ont établi des documents de réflexion et se sont penchés sur les réalités opérationnelles de leurs champs thématiques respectifs. Globalement, en 2014, plus de 70 Sociétés nationales se sont engagées dans le processus de renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement. Les consultations seront poursuivies en 2015 et donneront lieu à un rapport qui sera présenté au Conseil des Délégués de 2015 et rendra compte des recommandations pratiques et des améliorations

apportées aux opérations.

L’initiative et le processus de consultation des Sociétés nationales ont coïncidé avec d’autres initiatives mondiales du Mouvement et de la Fédération internationale, comme l’Initiative relative à la marque du Mouvement, l’initiative « Réaffirmer les Principes fondamentaux » et le processus de révision des textes statutaires de la Fédération internationale. Au cours du deuxième trimestre 2014, des liens plus étroits ont été établis avec ces initiatives, afin d’assurer la coordination par le biais de processus combinés de consultations régionales, de coordonnateurs communs au Secrétariat de la Fédération internationale et de discussions au niveau des hauts responsables.

Dialogue mondial sur les nouvelles techno logies pour répondre aux besoins émergentsEn 2014, la Croix-Rouge américaine et la Fédération internationale ont lancé le dialogue mondial sur les nouvelles technologies pour répondre aux besoins émergents, afin d’influencer la conception, l’utilisation et le coût des technologies futures sur la base des réalités vécues par les survivants de catastrophes. Dans le cadre de ce processus d’innovation centré sur l’être humain, on a commencé par favoriser les échanges entre les développeurs de technologies, les organisations locales et les résidents de six villes exposées aux catastrophes en Argentine, en Irlande, au Kenya, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

En deux ans, l’initiative poursuit les buts suivants :• repérer les situations dans lesquelles les nouvelles

technologies peuvent améliorer la manière dont les individus et les communautés se préparent et réagissent aux chocs et aux facteurs de stress, et s’en remettent ;

Les humanitaires utilisent de plus en plus les nouvelles technologies pour atteindre les communautés touchées par une catastrophe ou une crise, mais la fracture numérique reste un problème. Les centrales solaires comme celle-ci, située au Libéria, permettent aux populations d’accéder aux nouvelles technologies et de les utiliser, même dans les endroits reculés.

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RAPPORT ANNUEL 2014



• mettre en relation des représentants de la société civile, les humanitaires, les responsables gouvernementaux, les chercheurs, les chefs d’entreprise, les technologues, les fondations et autres entités dans un processus itératif d’innovation ;

• définir des pistes pour développer de nouvelles technologies et façonner le marché afin de répondre aux besoins réels des gens.

En partenariat avec 10 autres Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et plus de 2 000 collaborateurs extérieurs, le dialogue mondial a recensé les obstacles courants à la résilience aujourd’hui et les besoins humanitaires anticipés dans les cinq à dix prochaines années, en s’intéressant surtout à la manière dont les gens perçoivent les technologies en tant que solutions aux difficultés qu’ils rencontrent. Les participants ont travaillé avec des experts pour définir les nouvelles technologies qui pourront résoudre ces difficultés, et ont conçu cinq projets pilotes en partenariat avec des résidents et des experts locaux pour guider et améliorer la conception, l’utilisation et les coûts futurs des technologies. Les projets visent aussi à faciliter l’accès des consommateurs aux nouvelles technologies afin de réduire la fracture numérique, et d’aider les Sociétés nationales à se préparer à intégrer ces technologies dans leurs opérations.


Pour répondre à la demande croissante d’aide et permettre à divers acteurs d’apporter leur soutien, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge concluent des partenariats et collaborent avec toute une série d’acteurs qui partagent la même vision – notamment les autorités publiques, le secteur privé, les universités et d’autres organisations humanitaires –, en exploitant de nouvelles façons de travailler ensemble pour lever les obstacles à la résilience.

Pour aller de l’avant et bâtir des partenariats stratégiques, la Fédération internationale doit faire le bilan des expériences que nous avons acquises et de nos réalisations, et vouloir et pouvoir élaborer de nouvelles approches et de nouveaux modèles. Pour ce faire, nous voulons écouter nos partenaires, prendre en considération leurs recommandations et leurs idées sur de nouvelles façons de travailler ensemble. Nous voulons multiplier les contacts pour repérer et reproduire les meilleures pratiques et innovations. Nous devons apprendre des autres tout en tirant parti de nos points forts, et évaluer honnêtement nos capacités et les compétences nécessaires pour construire des partenariats efficaces et multisectoriels pour la résilience.

Engager le dialogue avec les gouvernements par l’intermédiaire des missions permanentes

La représentation de la Fédération internationale auprès des missions permanentes auprès des Nations Unies à Genève et à New York joue un rôle

PARTENARIATSENTREPRISES PARTENAIRESELI LILLY

Depuis 2004, Eli Lilly travaille en partenariat avec la Fédération internationale pour soutenir les activités de 15 Sociétés nationales et de la Fédération internationale dans la lutte contre la tuberculose multirésistante (TB-MR).

En 2014, 37 communautés ont bénéficié d’activités de sensibilisation directe et de prévention, et quelque 70 000 membres de communautés ont été contactés par les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. De plus, 770 patients atteints de tuberculose multirésistante ont bénéficié de l’aide journalière d’infirmiers et d’agents de santé communautaires spécialement formés. Les patients ont souvent du mal à respecter le schéma thérapeutique prescrit, et beaucoup requièrent une aide et une surveillance directe pour poursuivre leur traitement aussi longtemps que nécessaire. La sensibilisation des familles et de la population en général, qui vise à réduire la stigmatisation et la discrimination, est un élément important de chaque projet.

En 2014, les évaluations de programmes ont été finalisées dans six pays – Géorgie, Arménie, Kazakhstan, Chine, Honduras et Fédération de Russie. Il ressort des conclusions qu’il est important d’aider les communautés touchées, et pas seulement les patients, à lutter contre la tuberculose, et que chaque projet doit être conçu en fonction des besoins locaux, tout en veillant à appliquer les stratégies et politiques recommandées au niveau international.

ZURICH ASSURANCE

Le partenariat entre Zurich Assurance et la Fédération internationale est fondé sur le partage des compétences et du savoir-faire, et comprend un engagement soutenu et un financement pouvant atteindre 21 millions de francs suisses sur une période de cinq ans (2013-2017) pour la résilience des communautés face aux inondations et le Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes (DREF). En outre, Zurich Assurance donne à ses employés la possibilité de faire du volontariat et de participer à des programmes de détachement.

En 2014, la Croix-Rouge mexicaine, avec le soutien de la Fédération internationale et de Zurich Assurance, a mené des activités de préparation et de réduction des risques d’inondations auprès de 11 communautés de Tabasco (Mexique), formant et équipant 250 membres des communautés pour les interventions d’urgence. Le programme de résilience face aux inondations associe l’éducation à base communautaire à des projets d’atténuation qui visent à renforcer les communautés à cet égard. De plus, la Croix-Rouge indonésienne (Palang Merah Indonesia), avec le soutien du Secrétariat de la Fédération et de Zurich Assurance, a commencé à travailler dans deux communautés pilotes situées le long du fleuve Ciliwung (Java oriental) et à Jakarta et a créé deux équipes d’intervention communautaires en coopération avec les agences gouvernementales.

Le programme de résilience face aux inondations de Zurich Assistance a reçu en 2014, en tant qu’activité phare, le prix Élan pour le changement de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

RAPPORT ANNUEL 2014


26 > PARTENARIATS

important en influençant les gouvernements au sujet de l’action humanitaire et, dans une certaine mesure, des priorités de développement de leurs pays respectifs. Souvent, les missions permanentes reconnaissent et expriment leur intérêt pour la dimension internationale et singulière de la Fédération et sa vaste expérience, acquise en travaillant sur le terrain avec les communautés.

Historiquement, la Fédération internationale dialogue avec les missions sur les priorités humanitaires et entretient des relations avec des membres désignés du personnel diplomatique. Toutefois, en 2014, elle a établi des contacts plus stratégiques et systématiques avec les missions permanentes pour obtenir d’elles un engagement plus fort par rapport au dialogue politique et la promotion de ses programmes afin de conclure des partenariats actifs qui contribuent à la réalisation des objectifs humanitaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Dans ce contexte, nous avons participé activement aux consultations relatives aux programmes d’action mondiaux, ce qui permet à la Fédération internationale de jouer un rôle déterminant dans les discussions sur le Sommet humanitaire mondial de 2016, les Objectifs de développement durable pour l’après-2015 et les cadres concernant la réduction des risques de catastrophe et l’efficacité de l’aide.

Partenariats avec les pays du GolfeEn 2014, la Fédération internationale a intensifié ses relations et sa coopération avec les gouvernements et les Sociétés nationales du Croissant-Rouge des pays du Golfe afin de renforcer le partage des compétences, la coordination, ainsi que l’assistance humanitaire et l’aide au développement fournies par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le monde entier.

Depuis 2011, le gouvernement des Émirats arabes

unis accueille généreusement une unité du Service mondial de logistique de la Fédération internationale à Dubaï, dans le cadre du projet de Ville humanitaire internationale – une contribution annuelle d’un demi-million de francs suisses. Établie en tant que zone franche indépendante, cette Ville est aujourd’hui le pôle de logistique le plus grand et le plus actif au monde pour l’aide humanitaire et un catalyseur clé de la mise en œuvre efficace des opérations logistiques et de gestion du parc automobile de la Fédération.

Pour la seule année 2014, l’unité du Service mondial de logistique de la Fédération internationale à Dubaï a apporté un soutien opérationnel à plus de 50 pays dans le monde en mobilisant et en fournissant une aide d’une valeur approximative de 48 millions de francs suisses. Les principales activités ont porté sur l’action contre l’Ebola et la crise en Syrie. Compte tenu de l’emplacement privilégié de la Ville humanitaire internationale, d’où on peut accéder en huit heures aux deux tiers de la population mondiale, la Fédération a pu fournir des secours dans certaines des crises humanitaires les plus graves. Grâce aux secours en cas de catastrophe prépositionnés, le Service mondial de logistique de la Fédération internationale peut fournir rapidement un soutien efficace par rapport aux coûts aux opérations humanitaires, mettant ainsi une aide à la disposition d’un plus grand nombre de personnes en détresse dans le monde.

D’autres activités de partenariat ont été menées tout au long de l’année 2014, à savoir :• en mai, la Fédération internationale a signé un

protocole d’accord avec Al Jazeera Media Network à Doha (Qatar). Le protocole d’accord permettra à la Fédération et à Al Jazeera de coopérer pour donner la parole aux sans-voix et de mettre en lumière les grands problèmes et besoins humanitaires dans les contextes d’urgence et de développement.

Groupe consultatif des donateurs de la Fédération internationaleLa réunion annuelle du Groupe consultatif des donateurs s’est tenue en novembre 2014 et a davantage porté sur le fond en raison du niveau d’engagement accru des membres du Groupe dans les discussions. Cette réunion était la première présidée par le secrétaire général de la Fédération internationale Elhadj As Sy.

Parmi les membres actuels du Groupe figurent le Canada, les États-Unis d’Amérique, le Japon, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et l’Union européenne. Les membres ont été informés que le gouvernement et la Société nationale des Pays-Bas avaient rempli les conditions requises pour devenir membres et qu’ils rejoindraient le Groupe en janvier 2015.

Les améliorations dans la gestion du Groupe découlent des efforts constants visant à réunir plus régulièrement les Sociétés nationales et les gouvernements dans un dialogue stratégique avec la Fédération internationale.

À l’issue de ces discussions, les gouvernements ont manifesté le souhait de poursuivre le dialogue avec la Fédération internationale sur les défis opérationnels et les solutions proposées. Parmi les thèmes abordés figurent la révision des appels de la Fédération internationale, les évaluations en temps réel, l’assurance santé pour les volontaires et les membres du personnel, la nécessité de disposer d’un centre des opérations d’urgence, de principes et de règles pour l’aide humanitaire apportée par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, ainsi que les troubles civils en tant que nouvelle donne. Les membres du Groupe ont été invités à aider le Secrétariat de la Fédération internationale à examiner la question de la coordination et à soutenir la Coalition d’un milliard pour la résilience.



Financement des opérations de lutte contre Ebola en 2014

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a été la situation d’urgence la plus importante – du point de vue des besoins – en 2014. Des appels d’urgence ont été lancés entre avril et septembre à mesure que l’épidémie se propageait et, alors que les besoins financiers avaient été chiffrés à 7,2 millions de francs suisses seulement, les financements ont tardé à venir. Tant les besoins que les contributions ont augmenté d’août à septembre, et le montant des recettes a atteint 20 à 25 millions de francs suisses chaque mois en octobre, novembre et décembre, pour un total 82 millions de francs suisses reçus fin 2014.

Depuis le début de l’intervention, la Croix-Rouge britannique – au nom du Mouvement – a régulièrement tenu au courant le groupe de mobilisation du secteur privé dans l’action contre l’Ebola (Ebola private sector mobilisation group, EPSMG), pour qu’il informe les entreprises et leur personnel sur la manière de soutenir les efforts déployés pour enrayer et prévenir la propagation de la maladie. Étant donné que dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, chaque employé a en moyenne 25 personnes à charge, la Croix-Rouge a pu utiliser le réseau EPSMG pour diffuser des messages sur l’hygiène et la lutte contre la stigmatisation. La Croix-Rouge remercie les membres d’EPSMG qui ont contribué à la lutte contre Ebola par des dons financiers et en nature (véhicules et entrepôts, notamment) et en particulier ArcelorMittal, organisateur du groupe.

Les cinq principales entreprises donatrices en 2014• Airbus• Eli Lilly• Fondation Land Rover• Nestlé• Groupe Zurich Assistance

Contributions par type de donateur (en millions de CHF)

Contributions par région géographique (en millions de CHF)

En 2014, le Secrétariat de la Fédération internationale a reçu 320,4 millions de francs suisses sous forme de contributions volontaires de Sociétés nationales, de gouvernements, d’institutions multilatérales, d’entreprises et de fondations, entre autres.

217,6Sociétés nationales

80,8Gouvernements*

2,0Autres

5,5Institutions multilatérales

1,9ONG

13,3Entreprises

214,0Europe

63,1Amériques

1,9Moyen-Orient et Afrique du Nord

0,3Afrique

34,5Asie-Pacifique

Croix-Rougenéerlandaise

Croix-Rouge suisse

Croix-Rouge australienne

Société de la

Croix-Rouge du Japon

Croix-Rouge américaine

Croix-Rouge finlandaise

Croix-Rougede Norvège

Croix-Rouge suédoise

Société canadienne

de la Croix-Rouge

Croix-Rouge britannique 47,7

31,9

27,4

17,8

16,4

12,0

10,6

9,3

7,9

7,0

10 20 30 40

Croix-Rouge de Norvège

Croix-Rouge chinoise (y.c. section de Hong Kong)

Croix-Rouge islandaise

Croix-Rouge autrichienne

Gouvernement irlandais

Z Zurich Foundation

Gouvernement italien

The Bloomberg Family Foundation Inc.

Nations Unies

Croix-Rouge danoise

Croix-Rouge australienne

Gouvernement espagnol

Croix-Rouge suisse

Société de la Croix-Rouge du Japon

Croix-Rouge américaine

Gouvernement des États-Unis

Gouvernement britannique

Croix-Rouge finlandaise

Gouvernement du Japon

Croix-Rouge néerlandaise

Commission européenne

Croix-Rouge suédoise

Société canadienne de la Croix-Rouge

Croix-Rouge britannique 47,7

31.9

27,4

25,4

17,8

16,4

13,2

12,0

11,3

11,0

10,6

9,3

7,9

7,6

7,0

6,8

4,3

3,7

3,6

3,0

3,0

2,4

2,2

2,2

Croix-Rouge allemande

Autres donateurs

2.2

30,5

10 20 30 40 50

RAPPORT ANNUEL 2014


28 > PARTENARIATS

Les 25 principales institutions donatrices (en millions de francs suisses)Les 10 principales Sociétés nationales donatrices (en millions de francs suisses)

15 30 45 60

Nouvelle-Zélande 2,1

Chine 2,2

République de Corée 2,0

Inde 2,0

Belgique 1,9

France 1,9

Autres 7,9

Italie 4,8

Danemark 7,1

Nations Unies 4,3

Irlande 3,2

Allemagne 2,5

Autriche 2,4

Islande 2,2

Norvège 17,8

Japon 22,7

Pays-Bas 17,0

Suède 27,4

États-Unis 29,3

Canada 32,0

Royaume-Uni 60,8

Commission européenne 25,4

Suisse 13,3

Finlande 12,0

Espagne 9,1

Australie 7,1



Les 25 principaux pays donateurs* (en millions de francs suisses)

* Somme des contributions de tous les donateurs dans un pays.

Soudan du Sud, Lainya, 19 novembre 2013. Jane Yata et son fils, qui a été vacciné contre la polio par le gouvernement national avec le soutien de la Croix-Rouge du Soudan du Sud. Les inscriptions à la craie sur le mur, tracées par les volontaires, servent d’indications aux équipes de volontaires qui couvrent de vastes territoires dans leurs activités de vaccination.

Juoz

as C

erni

us/I

FRC

Gouvernement japonais

Gouvernement �nlandais

Gouvernement suisse

Gouvernement espagnol

Gouvernement néerlandais

Gouvernement des États-Unis

Gouvernement norvégien

Gouvernement canadien

Commission européenne

Gouvernement britannique 39,5

29,1

28,0

13,3

13,1

12,7

10,7

7,6

7,1

6,7

105 15 20 25 30 35 40

RAPPORT ANNUEL 2014


30 > PARTENARIATS

Les 10 principaux gouvernements bailleurs de fonds* (en millions de CHF)**

* Contributions apportées directement par les gouvernements ou via les Sociétés nationales** Les données présentées ne sont pas vérifiées. Elles sont fondées sur les informations communiquées par les Sociétés nationales et

comprennent les contributions apportées par les États via les Sociétés nationales.



Résultats financiers du budget affecté (programmes et services)

En 2014, le Secrétariat de la Fédération internationale a reçu 320 millions de francs suisses de contributions volontaires en réponse à ses appels et au bénéfice de ses programmes, contre 263 millions en 2013. Cette hausse peut être attribuée au financement des opérations de lutte contre Ebola en Afrique.

Le Secrétariat de la Fédération a recouvré 49 millions de francs suisses au titre de services fournis en 2014 – transport, logistique et autres services supplémentaires. Le chiffre correspondant pour 2013 était de 39 millions de francs suisses. Cette augmentation s’explique par la demande de services contractuels en Afrique et la demande accrue de services logistiques dans le cadre des opérations engagées pour lutter contre Ebola et faire face à la crise en Syrie.

Les dépenses de fonctionnement affectées (programmes et services), y compris les recouvrements des coûts indirects et autres coûts, ont atteint 344 millions de francs suisses en 2014, contre 320 millions en 2013. La hausse est attribuable aux dépenses relatives aux interventions d’urgence liées à la lutte contre Ebola et à la crise en Syrie.

Les fonds détenus pour des opérations de terrain (réserves affectées) ont augmenté de 10 millions de francs suisses, passant ainsi de 210 millions à 220 millions, dans le cadre du financement des interventions d’urgence liées à la lutte contre Ebola et à la crise en Syrie. Reçus en 2014, ils seront

dépensés en 2015. Le solde des fonds détenus pour des opérations de terrain est affecté à des opérations de relèvement et à des programmes de développement en cours.

Résultats financiers du budget général

Les recettes générales du Secrétariat de la Fédération internationale proviennent principalement des contributions statutaires des Sociétés nationales membres. Elles ont atteint un total de 40 millions de francs suisses, contre 39 millions en 2013.

En 2014 comme en 2013, les dépenses générales de fonctionnement du Secrétariat de la Fédération ont atteint 40 millions de francs suisses. Les réserves générales sont constituées pour faire en sorte que l’organisation puisse poursuivre ses opérations et ainsi remplir sa mission, conformément à la politique du Conseil de direction de maintenir un niveau élevé de réserves pour encourager la confiance des parties prenantes et des donateurs. Ces ressources sont disponibles pour atténuer toute une série de risques financiers, notamment le fonds de roulement, les créances à long terme et le règlement des passifs non courants. Au 31 décembre 2014, le solde des réserves générales se montait à 43 millions de francs suisses, contre 50 millions au 31 décembre 2013. La baisse de 7 millions de francs suisses est due aux ajustements des méthodes comptables résultant de l’application des conditions des normes comptables internationales pour tenir compte des coûts du régime de retraite des employés de la Fédération, qui sont en

partie compensés par la bonne performance du portefeuille de la Fédération. Le régime de retraite est soumis à la législation suisse et était pleinement financé à la fin de 2014.

FINANCES

RAPPORT ANNUEL 2014


32 > FINANCES

Bilan consolidé au 31 décembre 2014Charges pour l’exercice clos le 31 décembre 2014 (analysées par catégorie de programme et par zone géographique)

Tous les chiffres sont en milliers de francs suisses (CHF)

2014(CHF 000)

2013(CHF 000)

Actifs

Actifs circulants 401 637 349 390

Actifs immobilisés 57 029 41 115

Total Actifs 458 666 390 505

Passifs et réserves

Passifs à court terme 132 894 96 900

Passifs à long terme 60 530 31 864

Total Passifs 193 424 128 764

Réserves affectées 219 716 209 682

Réserves générales 42 725 50 113

Réserves attribuées 2 801 1 946

Total Réserves 265 242 261 741

Total Passifs et Réserves 458 666 390 505

49 %Intervention humanitaire

29 %Développement sur le long terme

5 %Développement des Sociétés nationales

3 %Autres initiatives

14 %Services

supplémentaires

24 %Afrique

8 %Amériques

29 %Asie-Pacifique

7 %Europe

et Asie centrale

18 %Monde

14 %Moyen-Orient

et Afrique du Nord



État consolidé du résultat global pour l’exercice clos le 31 décembre 2014


Affecté Général Total Total

2014 (CHF 000) 2014 (CHF 000) 2014 (CHF 000) 2013 (CHF 000)

Produits de fonctionnement

Contributions volontaires, nettes 316 112 4 337 320 449 263 039

Contributions statutaires - 35 125 35 125 35 447

Produit des services 48 761 - 48 761 38 758

Autres produits 2 411 344 2 755 3 959

Total Produits de fonctionnement 367 284 39 806 407 090 341 203

Charges opérationnelles

Intervention humanitaire 168 208 - 168 208 153 388

Développement sur le long terme 100 577 - 100 577 99 717

Développement des Sociétés nationales 17 706 - 17 706 16 734

Autres initiatives 9 194 - 9 194 8 309

Programmes et coordination 295 685 - 295 685 278 148

Services supplémentaires 48 298 48 298 41 499

Gouvernance et Secrétariat - 40 019 40 019 40 453

Total Charges opérationnelles 343 983 40 019 384 002 360 100

Excédent /(déficit) net des activités opérationnelles 23 301 (213) 23 088 (18 897)

Produits /(charges) financiers

Produits financiers 201 7 450 7 651 4 334

Charges financières 333 (362) (29) (5 236)

Produits /(charges) financiers nets 534 7 088 7 622 (902)

Excédent /(déficit) net pour l’an 23 835 6 875 30 710 (19 799)

RAPPORT ANNUEL 2014


34 > FINANCES


Affecté Général Total Total

2014 (CHF 000) 2014 (CHF 000) 2014 (CHF 000) 2013 (CHF 000)

Autres éléments du résultat global

Gains /(pertes) actuariels sur régimes à prestations définies (13 792) (13 417) (27 209) 18 055

Total Autres pertes /(gains) globales de l’exercice (13 792) (13 417) (27 209) 18 055

Total Gains /(pertes) globaux de l’exercice 10 043 (6 542) 3 501 (1 744)

À affecter aux :

Réserves affectées 10 043 - 10 043 (22 695)

Réserves générales - (6 542) (6 542) 20 951

10 043 (6 542) 3 501 (1 744)

État consolidé du résultat global pour l’exercice clos le 31 décembre 2014 (suite)

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU MOUVEMENT

INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET

DU CROISSANT-ROUGE

HumanitéNé du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sous son aspect international et national, s’efforce de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu’à faire respecter la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples.

ImpartialitéIl ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d’appartenance politique. Il s’applique seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

NeutralitéAfin de garder la confiance de tous, le Mouvement s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux et idéologique.

IndépendanceLe Mouvement est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leur pays respectif, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui leur permette d’agir toujours selon les principes du Mouvement.

VolontariatIl est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.

UnitéIl ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.

UniversalitéLe Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider, est universel.

Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Case postale 303CH-1211 Genève 19SuisseTéléphone : +41 22 730 4222Télécopie : +41 22 733 0395Courriel : [email protected] Internet : www.ifrc.org

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