32
LE JOURNAL FRANÇAIS DES ÉTATS-UNIS Avril 2013 france-amerique.com Guide TV5Monde RENOIR, UNE PALETTE DE COULEURS CINÉMA BEAUVOIR IN LOVE LIVRES POLÉMIQUE LA COMPÉTITIVITÉ DE LA FRANCE EN QUESTION LA BD D’UN DIPLOMATE Quai d’Orsay

France-Amérique Avril 2013

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Numéro d'Avril 2013

Citation preview

Page 1: France-Amérique Avril 2013

LE JOURNAL FRANÇAIS DES ÉTATS-UNIS Avril 2013

france-amerique.com

Guide TV5MondeRENOIR, UNE PALETTE DE COULEURS

CINÉMABEAUVOIR IN LOVE

LIVRESPOLÉMIQUE

LA COMPÉTITIVITÉ DE LA FRANCE EN QUESTION

LA BD D’UN DIPLOMATE

Quai d’Orsay

Page 2: France-Amérique Avril 2013

2 France - amérique AVRIL 2013

NEW YORK REPRESENTATIVE OFFICE

Banque de gestion privée des Français à l’étranger

Depuis plus d'un siècle, s'appuyant sur une relation de con�ance avec ses clients, la Banque Transatlantique a développé pour les Français vivant à l'étranger un savoir-faire unique en matière de gestion patrimoniale et de �nancement de leurs investissements en France. Elle offre désormais aux français résidant aux USA la possibilité d'être accompagnés par une équipe dédiée maîtrisant les spéci�cités franco-américaines.

520 Madison Avenue - New York, NY 10022T + 1 212 644 4213 | E [email protected]

FRA_AVRIL-013.indd 2 3/11/13 2:57 PM

Page 3: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 3

This publication may not be reproduced in whole or part without prior authorization of the publisher. France-Amérique occasionally makes its mailing list available to carefully screened companies whose prod-ucts and services may be of interest to our readers. If you do not wish to receive these mailings, please send instructions along with a copy of your mailing label.

PublisherLouis F. Kyle, [email protected] Editor-in-Chief Guenola Pellen, [email protected] Editorial New York 646.202.9831Gaetan Mathieu, [email protected] Fassin, [email protected] Vincent Dozol, [email protected] Editor Agnes Kerr, [email protected] DirectorFabio Cutro Web Editor Gaetan Mathieu, 646.202.9832 [email protected] Sebastien Drouet, Évariste Lefeuvre, Jean-Luc Le Dû, Jean Le Gall, Estelle Lenartowicz, Anne Prah-Perochon.Copy Editing Marie-Nicole Elian, Laure Dupont Advertising646.202.9829Marketing & Digital Coordinator CC Glenn, 919.593.9415 [email protected] & Agenda [email protected]@france-amerique.comSubscription Fulfillment Manager Ahjin Kim, 646.202.9828 [email protected]

Subscribe to France-AmériqueCall: 800.901.3731 or log on to www.france-amerique.com$50/one year - U.S. $85/one year outside the U.S.To subscribe, renew your subscription, submit change of address or report missing issues, visit www.france-amerique.com or contact: France-Amérique Subscription Services:FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl.New York, NY 10022, Tel 646.202.9828,[email protected] credit cards accepted. Allow 6 to 8 weeks for first issue to arrive and for change of address. To order back issues and for all other inquiries, contact: FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl.New York, NY 10022, Tel 646.202.9828, Fax 646.202.9847France-Amérique (ISSN 0747-2757) is published monthly except bi-monthly in July-August by FrancePress LLC at FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl.New York, NY 10022. Periodical postage paid in New York, NY and additional mailing offices. POSTMASTER: send address changes to FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl. New York, NY 10022. Copyright 2012 by FrancePress LLC. All rights reserved. France-Amerique is a registered trademark of FrancePress LLC.

24

26

Offers made by advertisers are strictly subject to terms and conditions available by contacting the telephone number, or website, or email address indicated by the respective advertiser. Some offers may be limited in time and availability. Performance may be excused by conditions beyond advertiser’s control. Refer-ence herein to France-Amérique, France Today, or FrancePress, LLC does not imply any responsibility on their part for the satisfactory performance of the advertised services. Advertisers are solely responsible for the performance of services set forth herein or any other services promoted in furtherance of their advertisements. To the best of our knowledge, information is accurate at the time of publication. France-Amérique, France Today and FrancePress, LLC cannot be held responsible for any possible errors or for the performance of advertisers’ services.

Retrouvez-nous sur www.france-amerique.com

14

18

16

Vie en France

Chronique Écopar Évariste Lefeuvre

Chronique Livres par Jean Le Gall

EntretienLa competitivite de la France en question

Bande DessinéeQuai d’Orsay, bulles diplomatiques

EnvironnementObjectif Arbres, la Fondation Anne Fontaine à la sauvegarde de la forêt

CinémaRenoir, une palette de couleurs

8

4

10

12

PortfolioEn face l’Amerique, Tonnerre de Brest

HistoireLe prochain pape ne siegera pas à Avignon

Saveurs Frites alors !

Point final Beauvoir in Love

20

22

SOMMAIRE

Instantanés

Annuaire

Petites annonces

283031

AVRIL 2013

© Éditions Dargaud

NOUS AVONS DÉMÉNAGÉ ! Veuillez prendre note de notre nouvelle adresse : FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl. New York, NY 10022. Tel 646.202.9828 Fax 646.202.9847

NEW YORK REPRESENTATIVE OFFICE

Banque de gestion privée des Français à l’étranger

Depuis plus d'un siècle, s'appuyant sur une relation de con�ance avec ses clients, la Banque Transatlantique a développé pour les Français vivant à l'étranger un savoir-faire unique en matière de gestion patrimoniale et de �nancement de leurs investissements en France. Elle offre désormais aux français résidant aux USA la possibilité d'être accompagnés par une équipe dédiée maîtrisant les spéci�cités franco-américaines.

520 Madison Avenue - New York, NY 10022T + 1 212 644 4213 | E [email protected]

© M

ars

Dis

trib

utio

n

Quai d'Orsay, bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac (pseudonyme du diplomate Antonin Baudry).

FRA_AVRIL-013.indd 3 3/11/13 2:42 PM

Page 4: France-Amérique Avril 2013

4 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

VIE EN FRANCE

Les Français d’Amérique du Nord appelés à revoter

© F

lickr

/Mor

timer

62

Suite à l’invalidation de l’élection de Corinne Narassiguin, un nouveau scrutin sera organisé d’ici mi-mai pour élire le nouveau député des Français d’Amérique du Nord.

246. C’est le nombre de jours que Corinne Naras-siguin aura passe en tant que deputee des Français d’Amerique du Nord. Apres avoir dejoue les pronos-tics le 15 juin dernier en remportant l’election devant Frederic Lefebvre, l’elue PS avait reussi à se faire un nom à l’Assemblee en devenant une des responsables du projet de loi sur le mariage gay. Mais son ascension a ete stoppee net le 15 fevrier dernier, avec l’invali-dation de son election par le Conseil constitutionnel. Le Conseil des Sages lui reproche d’avoir « ouvert deux comptes bancaires, dont un à l’étranger », pour sa cam-pagne, alors que les candidats sont tenus « d’ouvrir un compte unique retraçant la totalité de leurs opérations finan-cières ». Declaree ineligible pour un an, Corinne Na-rassiguin denonce « un flou sur les règles qui ont encadré les campagnes législatives à l’étranger ». Antoine Treuille et Émile Servan-Schreiber, deux autres candidats à l’election legislative de juin dernier, ont egalement vu leurs comptes de campagne rejetes et ont eux aussi ete declares ineligibles pour un an.

La nouvelle election legislative, qui devra se tenir d’ici au 15 mai, est on ne peut plus ouverte. Là ou Corinne Narassiguin avait profite de la vague rose nee de l’election de François Hollande, la droite pourra cette fois s’appuyer sur l’impopularite grandissante du president français. Apres avoir remporte la consulta-

tion interne organisee aupres des militants du PS en Amerique du Nord, Franck Scemama devrait en toute logique representer les socialistes lors de la nouvelle election. Mais l’alliance avec Europe Écologie-Les Verts est à l’heure où nous ecrivons encore incertaine.

Une droite toujours aussi diviséeSurpris par la defaite de Frederic Lefebvre en juin der-nier, l’UMP est bien decidee à ne pas repeter les erreurs du passe. Autrement dit, rassembler la droite autour d’une candidature unique. Et c’est à nouveau l’ancien secretaire d’État au Commerce Frederic Lefebvre qui a ete choisi pour federer son camp. Une investiture qui a fait grincer les dents d’un certain nombre de barons locaux comme Guy Wildenstein, Nicole Hirsh ou Anne Riviere, responsables UMP sur la côte Est. Mecontent de ne pas avoir ete investi par l’UMP, Damien Regnard, elu AFE de la circonscription de Houston a decide de se presenter en tant que candidat dissident droite. Il n’est pas le seul puisque Gerard Michon, qui avait obtenu 2,23% des voix en juin dernier, se represente lui aussi.

Quant au MoDem, FN, et Front de gauche, ils n’ont pas encore annonce s’ils presenteraient un candidat. L’UDI, le nouveau parti de Jean-Louis Borloo pourrait être lui represente par Louis Giscard d’Estaing ou par un representant local. ■

MADE IN FRANCE

Niveau record des exportations agroalimentaires

Plus grand producteur agricole en Europe, la France a battu en 2012 son record des exportations, pour une valeur de pres de 43 milliards d’euros. Les seules exportations de semences et de plants s’elevent à 1,2 milliard d’euros, soit l’equivalent de 18 Airbus. Les produits forestiers, la pêche et l’aquaculture totalisent quant à eux plus de 15 milliards d’euros. Tierce gagnant des produits agroalimentaires français qui s’exportent le mieux : les vins, alcools et boissons (5,4 milliards d’euros), les cereales (3,5 milliards d’euros) les fromages et produits laitiers (2,9 milliards d’euros). Aux États-Unis, premier pays importateur hors de l’Union europeenne, les ventes de vins et alcools français ont augmente de 14% entre 2011 et 2012, pour un montant de 2 milliards d’euros. Cheers ! ■

LÉGISLATIVES

FRA_AVRIL-013.indd 4 3/11/13 2:42 PM

Page 5: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 5

VIE EN FRANCE

Avec sa presentation audacieuse et ses deux etablissements, la Pinacotheque de Paris rivalise avec les plus grands musees. Le 17 avril, elle devoilera sa nouvelle collection d’une centaine d’œuvres de maîtres, tels que Van Dyck, Monet, Modigliani ou encore Delacroix et Pollock, exposees sur 5 000 m2. Ces tableaux, qui provien-nent du monde entier, investissent les lieux pour une periode de 1 à 15 ans. Mais ce fonds n’est pas fige, il vit au gre d’accrochages reguliers et inedits. L’institution privee accueille aussi deux nouvelles expositions autour de l’art decoratif. La Pinaco-theque 1, situee place de la Madeleine, explorera « L’Art nouveau, la revolution decorative. » À partir de 1895, ce mouvement artistique a joue pendant deux decennies un rôle dynamique et controverse sur la scene parisienne avant de decliner et de s’eteindre juste avant la Premiere Guerre mondia-le. L’exposition presente plus de deux cents œuvres d’artistes de talent, parmi lesquels Mucha, Galle, Guimard et Lalique, qui temoignent de la diversite et de la richesse de ce mouvement. La Pinacotheque 2 ouvre quant à elle ses portes à l’icône incontestee de l’Art deco avec l’exposition « Tamara de Lempicka, la reine de l’Art deco ». Parfaite representante des Annees folles : mondaine, libre et theâtrale, Tamara de Lempicka developpe un style qui lui confere une place tout à fait à part dans l’art moderne. Jouant sans etat d’âme sur les attitudes erotiques de ses modeles feminins, l’artiste les met en scene dans un univers neo cubiste et profondement Art deco. ■Les Collections de la Pinacothèque, du 17 avril au 31 décembre 2013. Pinacothèque de Paris, 28, place de la Madeleine, Paris VIIIe. www.pinacotheque.com.

Paris / L’art nouveau à la PinacothèqueARTS

Tamara de Lempicka, Autoportrait ou Tamara dans la Bugatti verte, 1925, collection privée.

Les origines normandes de Walt Disney Sébastien Drouet

Isigny (Calvados) : ses caramels, sa creme, son beurre… et son rapport etroit avec l’une des grandes figures du cinema mondial, Walt Disney. Un lien probable, quoique fort lointain dans le temps, car le createur de Mickey descendrait d’un seigneur normand à l’epoque medievale. Originaire d’Isigny, ce chevalier ac-compagna Guillaume le Bâtard – plus connu sous le titre glorieux de Guillau-me le Conquerant – de l’autre côte de la Manche, à la conquête de l’Angleterre, en 1066. Madeleine Hubert, une historienne locale, affirme qu’une fois installe en Angleterre, Hugues Suhard se fit appeler Hugues d’Isigny, en hommage à sa terre natale. Ce « d’Isigny » sera porte par ses descendants puis, au fil du temps, se transformera en Ysini, en Is’ny, avant de s’angliciser et de devenir, au XIVe siecle… Disney. Un minuscule village du Lincolnshire se nomme d’ailleurs, encore de nos jours, Norton Disney. En 1830, on retrouve la trace d’un certain Elias Disney, ne en Irlande pour sa part – une branche de la famille avait fait souche là-bas –, en partance pour l’Ontario d’abord, puis le Missouri. Il n’etait autre que l’arriere-grand-pere de Walt Elias Disney, producteur genial mais personnage controverse, comme l’a revele Marc Eliot dans sa biographie parue en 1993 La face cachée du prince d’Hollywood. Une autre histoire, infiniment moins belle et innocente que celle de la plupart des heros mis en images par Uncle Walt, « l’oncle d’Amerique » des habitants d’Isigny. ■

LE SAVIEZ-VOUS ?

© D

isne

y

© P

inac

othè

que

FRA_AVRIL-013.indd 5 3/11/13 2:42 PM

Page 6: France-Amérique Avril 2013

6 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

VIE EN FRANCE

ENVIRONNEMENT

Plus de lèche-vitrine by nightÀ partir de juillet 2013, l’eclairage des vitrines et des immeubles commerciaux des villes francaises s’eteindra. Les vitrines commer-ciales pourront être eclairees de 7 heures du matin à 1 heure du matin, sauf derogation. Les eclairages interieurs de locaux à usage profes-sionnel devront être eteints une heure apres la fin d’occupation des bureaux. Les façades des bâtiments pourront être illuminees à partir du coucher du soleil jusqu’à 1 heure du matin. Ces mesures devraient economiser 2 mil-liards de kWh par an, soit l’equivalent de la consommation electrique annuelle de 750 000 menages et eviter le rejet dans l’atmosphere de 250 000 tonnes de CO

2 par an… tout en

rendant la nuit aux etoiles ! ■

Victime de son succes, l’authentique savon de Marseille, à base d’ingredients naturels et d’huiles vegetales, est supplante sur le marche par des faux, estampilles de Marseille mais produits avec de la graisse animale et des parfums de synthese. Pour defendre leur procede de fabrication artisanale et les emplois locaux, les quatre derniers savonniers de Marseille ont cree une marque collective et un label qui garantit l’authenticite des produits fabriques dans les Bouches-du-Rhône. Les fab-ricants souhaitent que l’« indication geographique » qui existe pour les produits alimentaires s’applique aussi aux produits manufactures. Cette proposition, qui concerne aussi les couteaux de Thiers ou de Laguiole, le granit de Bretagne, ou la porcelaine de Limoges, devrait voir le jour dans la prochaine loi sur la consommation prevue d’ici l’ete. En attendant, la petition « Sauvons le savon de Marseille » lancee sur la plateforme Internet change.org a dejà recolte plus de 11 000 signatures. Preuve que les citoyens ne s’en lavent pas les mains ! ■

Le savon de Marseille veut son AOC

CONTREFAÇON

FRA_AVRIL-013.indd 6 3/11/13 2:42 PM

Page 7: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 7

VIE EN FRANCE

IN MEMORIAM

« 93 ans. La fin n’est plus bien loin », écrivait Stéphane Hessel, en pré-ambule de son best-seller In-dignez-vous ! il y a deux ans. An-cien résistant sous l’occupation allemande et diplomate à la car-rière atypique, cet homme de gauche et européen convaincu connu pour ses prises de position engagées est décédé le 27 février dernier, à l’âge de 95 ans.

Il a croise au cours de sa longue existence des personnalites telles que Nelson Mandela, l’abbe Pierre, le dalaï-lama. Normal, somme toute, pour un homme qui est fait de ce bois-là. Car Stephane Hessel, avant d’être le plus vieux rebelle de France, la star des librairies, l’icône d’une gauche en quête d’esprit, c’est d’abord un destin.

Ne le 20 octobre 1917 à Berlin, ar-rive en France à 7 ans, Stephane Hes-sel etait le fils de Franz et Helen Hes-sel, nee Grund, qui inspireront, avec l’ecrivain Henri-Pierre Roche, le trio de Jules et Jim porte à l’ecran par le cineaste français François Truffaut. Naturalise en 1937, reçu à l’ecole d’elite française Normale Sup en 1939, Stephane Hessel, qui parlait allemand, français et anglais, etait l’incarnation de l’intellectuel euro-peen.

Sauvé par trois fois de la mortMobilise en 1939, fait prisonnier, il s’etait evade et avait rejoint le ge-neral de Gaulle à Londres. Incor-pore aux Forces Françaises Libres, il suit plusieurs mois durant une formation de navigateur sur bom-bardier pour la Royal Air Force. Il n’effectuera pourtant aucun vol, re-tenu par l’espionnage français comme agent de liaison aupres de l’etat-major britannique. Et ce n’est qu’en mars 1944 qu’il voit son appetit juvenile d’heroïsme recompense : le voilà en-voye en France pour une mission de cent jours. Denonce, il est arrête le 10 juillet à Paris, puis torture selon le

Stéphane Hessel, éternel résistant

supplice de la baignoire. Condamne à mort, il est deporte avec 36 autres agents secrets allies, et transfere debut août au camp de Buchenwald.

Le 11 septembre, seize d’entre eux sont pendus. Le 5 octobre, onze autres sont executes. Stephane Hessel sait alors qu’il fera partie de la prochaine vague. « Je me souviens que je me récitais des poèmes pour garder espoir et survivre. » Le miracle survient grâce à un medecin du camp, conscient de la defaite imminente de l’armee nazie. Ce dernier parvient à echanger l’identite de trois condamnes avec celle de prisonniers morts du ty-phus. Le 18 octobre, Stephane Hessel devient ainsi Michel Boitel, cache dans l’infirmerie du camp. Et echappe à la pendaison, prevue un mois plus tard.

Par la suite, transfere dans d’autres camps, il est finalement envoye à Dora apres une tentative d’evasion manquee. Affecte au transport des cadavres, il evite de justesse le peloton d’execution et parvient miraculeusement à se sor-tir des griffes de ses bourreaux lors de l’evacuation du camp vers Bergen-Belsen. Dans le train en marche, il re-tire deux lattes du plancher, glisse sous la voie et reussit à rejoindre sans mal les lignes americaines à Hanovre. Le 8 mai 1945, jour même de la Victoire, il debarque à Paris dans une ville en liesse.

L’avocat des grandes causesIl rejoint le secretariat general de l’ONU, et assiste en tant que chef de cabinet du Français Henri Laugier, à l’elaboration de la Declaration universelle des droits

de l’Homme co-signee entre autres par le Français Rene Cassin et Eleanor Roo-sevelt. Éleve à la dignite d’ambassadeur de France par François Mitterrand en 1981, Stephane Hessel avait alors milite pour les immigres sans-papiers et pour les Palestiniens, ce qui lui avait valu les vives critiques des associations juives.

À la retraite depuis 1983, Ste-phane Hessel avait poursuivi son com-bat contre les injustices par des publi-cations de manifestes et appels, dont le celebre Indignez-vous! en octobre 2010. Cet opuscule de 32 pages, appelant à une « insurrection pacifique », a ete vendu à quelque 4,5 millions d’exemplaires dans 35 pays. Il a accompagne les soulevements populaires contre les regimes dictatoriaux arabes. En Occident, le terme d’« in-dignés » a ete repris par des manifestants en France, Espagne, Grece, et jusqu’à New York où il a inspire le mouvement Occupy Wall Street. Stephane Hessel disait « s’étonner » de ce succes en ajoutant : « Cela s’explique par un moment historique. Les sociétés sont perdues, se demandent comment faire pour s’en sortir et cherchent un sens à l’aventure humaine ». En 2011, l’intellectuel avait recidive en publiant Engagez-vous!, un livre d’entretiens ainsi qu’un appel contre l’arme atomique dans Exigez! Un désarmement nucléaire total. Et l’an dernier, il avait sorti en France Déclarons la Paix! Pour un progrès de l’esprit, reprenant des entretiens avec le dalaï-lama. Sa finesse et son humour, mais surtout son abnegation à defendre les causes qui lui paraissent justes, en ont fait une icône de la resistance pacifiste. ■

© A

udre

y C

erda

n /

Get

ty Im

ages

FRA_AVRIL-013.indd 7 3/11/13 2:42 PM

Page 8: France-Amérique Avril 2013

8 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

LA CHRONIQUE ÉCO

Ben Bernanke l’a annonce clairement : pour peu que le Congres s’accorde sur une maniere intelligente et co-

herente de corriger les deficits publics, il pourra compter sur le soutien de la Reserve federale (la Fed).

L’echec recent des negociations en-tre republicains et democrates sur les coupes de depenses publiques automa-tiques (le sequester) pourrait en decou-rager plus d’un. D’autant plus qu’il fait suite au debat sur la fameuse falaise fis-cale en fin d’annee 2012. Mais il en fau-drait plus pour faire douter le president de la Fed du bien-fonde de sa politique monetaire et de son souhait d’atteindre le double objectif qui lui a ete assigne : contenir l’inflation et garantir des con-ditions accommodantes susceptibles de faire baisser le taux de chômage.

Ben Bernanke est donc prêt à cooperer ou plutôt à se soumettre, un phenomene appele la domination fis-cale (fiscal dominance). Un exemple his-torique permet de bien comprendre ce qui est en jeu. À peine elu en 1992, Bill Clinton s’est engage à reduire le deficit public. Alan Greenspan l’a aide avec une politique monetaire accommodante : les taux d’interêt sont restes durable-ment bas, pour eviter de trop ralentir l’activite.

Aujourd’hui, Ben Bernanke soutient lui aussi la politique budgetaire mais d’une maniere plus directe et plus dangereuse : en assurant un finance-ment monetaire du deficit.

Apres avoir violemment baisse les taux d’interêt en 2008, la Fed s’est heur-tee à la borne de 0% des taux d’interêt. Pour continuer d’assouplir la politique monetaire, elle a entrepris des actions non conventionnelles, en particulier l’assouplissement quantitatif. Ce que l’on a appele le « QE », consiste, pour

la Fed, à acheter des bons du Tresor (ou des titres adosses à des creances hy-pothecaires) en creditant les comptes de reserves des banques. Cette operation, qui augmente la taille de bilan de la Fed, n’a pas genere d’inflation pour au moins deux raisons : la quantite de billets en circulation n’a pas augmente ; l’encours de credit aux menages n’a pas repris.

Cette politique n’est pas sans ris-que : inflation à long terme, creation de bulles sur les marches risques. En zone euro, elle serait inacceptable : financer le deficit reduirait l’incitation à le corriger et serait vu comme une source poten-tielle d’inflation. Pour la Fed, c’est un

moyen de rendre la politique budgetaire plus efficace.

En zone euro la dominance mone-taire de la BCE entraîne des ajustements budgetaires drastiques aux consequen-ces sociales visibles dans les resultats des recentes elections italiennes. Aux États-Unis la dominance budgetaire permet un ajustement fiscal plus lent, mais en-traîne aussi une deviance, complaisance, de la part des legislateurs.

Il n’y a pas de solution parfaite, mais les performances comparees suggerent que le choix de la Fed est meilleur pour la croissance à court terme. La question de l’arrêt de cette politique est nean-moins posee.

Fin 1994, le chômage s’est rapproche des 5%. Les marches ont anticipe le durcissement prochain de la politique monetaire. Les rendements des bons du tresor americain ont fortement augmen-te, entraînant un ralentissement du PIB mais aussi la crise de la dette mexicaine.

Les marches seront-ils aussi vigi-lants ? Depuis 2009 beaucoup predisent un scenario similaire, mais les rende-ments à 10 ans ne depassent pas les 2%. L’or, qui a pendant un moment pris le relais comme indicateur de defiance de cette politique, est en deconfiture : recul de 12% depuis octobre dernier.

Bernanke a donc gagne son pari ? Il est trop tôt pour le dire. En accep-tant la domination budgetaire, il evite que l’economie ne souffre d’un ajuste-ment fiscal trop brutal. Mais il s’expose à l’inconstance, aux divisions politiques, et donc au risque de statu quo alors que les reformes budgetaires s’imposent de toute urgence. Il accroît aussi le coût po-tentiel de sortie de sa politique : hausse des taux nefaste pour la croissance et pertes sur son portefeuille obligataire synonymes de manque à gagner budge-taire. ■

La Réserve fédérale sous influence

Évariste Lefeuvre, 39 ans, vit à New York. Normalien, agrégé d’Économie, il est chef économiste de Natixis North

America. Il a co-écrit, avec David Abiker, le Dictionnaire posthume de la finance, signé en 2010 La Logique du hasard (Éditions Eyrolles) puis, en

novembre dernier, La Renaissance américaine (Éditions Leo Scheer).

© J

onas

Cué

nin

FRA_AVRIL-013.indd 8 3/11/13 2:42 PM

Page 9: France-Amérique Avril 2013

FRA_AVRIL-013.indd 9 3/11/13 2:42 PM

Page 10: France-Amérique Avril 2013

10 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Amour & carnage

Jean Le Gall aime le mot, qu’il soit beau ou gros. Il vit et respire l’écriture. Chaque mois, il vous

emmène dans son univers, au gré de ses lectures. [email protected]

© Jo

nas

Cuén

in

LIVRES LA CHRONIQUE

Il manque un reportage serieux con-sacre aux apprentissages. Il faudrait, pour cela, reprendre les methodes eprouvees du documentaire animalier. Voici com-ment je vois les choses : une voix mûre, certaine, decrirait les jeunes gens gourds entrer malhabilement dans le monde. On se souviendrait alors des plantigrades inoffensifs, roulant tels des peluches ivres, voire des manchots decouvrant la brievete de leurs ailes. L’adolescent analyse comme une bestiole : mais ce serait confondant !

Prenons donc un individu confor-tablement installe dans l’âge bête. Sui-vons-le durant ces cinq annees où tout se fige pour les soixante suivantes. Nous le voyons evoluer parmi la population du college, sur un terrain de jeu, aux abords des cafes. Nous le regardons assis à la table familiale, où il est mis au pilori apres un conseil de classe catastrophique. Des apres l’apparition de son premier poil, il se trouve secoue de ces chaleurs subites et passageres qui lui font croire à une genese honteuse. Puis viennent les voyages scolaires, les fameux echanges et la non moins fameuse correspondante, idealement anglaise, dont l’expertise du baiser avec la langue va faire de lui un Europeen convaincu ou bien un garçon preferant les garçons.

Un peu plus tard, notre heros va con-naître la specialite de son espece apres le football et la politique : l’Amour ! Tout petit vertige, caresses en trompe-l’œil, abus de langage, c’est un temps d’abord artificiel que la relation amoureuse. L’amour ne devient veritable, finale-ment, que lorsque la jeune fille abrege la supercherie et le quitte enfin. Les mots du gandin au sujet de sa gourgandine se nourrissent alors des confusions pas-sees, ils deviennent ces pietres constats d’abandon, de trahison, de mort.

Une prodigalite de livres paraît chaque annee sur le sujet de la separa-tion. Leurs meilleures pages valent les refrains de Justin Bieber (tous les en-fants ont du genie, mais pas ce dernier). Outre les mauvais romans, il faut aussi recenser les guides, les essais, les trucs

et astuces pour survivre ; des millions d’arbres qui croissaient tranquilles sont ainsi debites sans que la litterature s’en trouve minimalement augmentee.

Cher lecteur, vous qui êtes lasse de l’amour en fuite et de ses innombrables consequences en librairie, je vous prie de me croire, l’« Apologie de la viande » est à sauver du desastre. Il n’y est pourtant question que de ça : un jeune homme de vingt ans est abandonné par la fille qu’il aime. N’ayant pas plus de solutions que vous et moi reunis, il regarde la pluie et la neige tomber, pleure, chiale, se separe des objets auxquels elle etait as-sociee, consomme des dizaines d’autres filles, sollicite une pute ou deux, se tor-ture en imaginant qu’elle est penetree par un autre, rêve d’amnesie, souhaite sa mort, ecrit un livre. (Plus imaginatif, il commence de se sectionner le sexe mais s’interrompt à mi-chemin.)

À croire qu’en cette matiere, les formes du chagrin et les moyens de l’oubli sont universels. Mais ne soy-ons pas si negatifs car une separation

subie, c’est quand même l’occasion de s’essayer à des raffinements nouveaux : le cynisme, l’amour-propre, la poesie. L’« Apologie de la viande » est un recueil de tout cela, où le talent de Regis Clin-quart excuse tous les exces :

« Comme elle m’embrassait… entrer en elle : fête » / « Elle m’obligeait à poser la main sur son sein, à constater comme son cœur palpite – comme si je ne le savais pas » / « J’aurais voulu être l’Absolue Nécessité de quelqu’un ».

Au-delà de ce cahier des sensations, l’auteur livre une somme d’anecdotes extirpees en vrac de son quotidien en desordre. Et souvent, il fait mouche : « Hier, dans la conversation, j’ai dit à la fille avec qui je parlais, dans le bar, que l’amour m’avait tué. Qu’elle parlait à mon cadavre. Elle a souri et elle a dit moi aussi, l’amour m’a tuée. Et comme je lui disais que ce n’est qu’une légende, que les femmes sont bien la dernière chose au monde qui pourrait mourir d’amour, elle a soulevé son T-shirt et j’ai vu, les taches purpurines de l’atroce maladie, clairsemées sur sa peau comme des fleurs dans un champ ».

Les enfants du bon Dieu sont de mauvaise foi : ils contestent que de jo-lies choses poussent sur les versants de la haine. Regis Clinquart leur repond comme un punk le ferait en confes-sion. C’est certes immature, mais c’est franchement emouvant. ■

Apologie de la viande, de Régis Clinquart,aux ÉditionsStéphane Million.

FRA_AVRIL-013.indd 10 3/11/13 2:42 PM

Page 11: France-Amérique Avril 2013

FRA_AVRIL-013.indd 11 3/11/13 2:42 PM

Page 12: France-Amérique Avril 2013

12 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

POLÉMIQUE

France-Amérique : Quels enseignements peut-on déga-ger de la polémique Goodyear ?

Gilbert Cette : Il y a eu des propos indiscutablement excessifs et completement sans rapport avec la realite economique de la France. Il est difficile de comprendre la reaction de ce chef d’entreprise souhaitant prendre le contrôle de l’usine Good-year d’Amiens-Nord, qui, face aux obstacles, se voit paree de toutes les difficultes du monde.

La France est presentee dans le monde anglo-saxon et par la presse anglo-saxonne de façon totalement caricaturale. C’est pourtant un pays qui a un haut niveau de vie quand on com-pare avec les autres pays de l’OCDE, avec une productivite elevee. Ces incomprehensions sont probablement dues à un fonctionnement different par rapport au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cela ne veut pas dire que la France ne doit pas s’engager dans la demarche de reformes ambitieuses. Elle est en train de le faire, en esperant que ces reformes se poursui-vront quoi qu’il arrive.

Pour reprendre le titre d’une de vos publications, le coût du travail est-il trop élevé en France ? Dans l’absolu, il est difficile de dire quand le coût du travail est trop eleve ou non. Le solde de la balance courante française

est l’indicateur qui doit être privilegie. Il est deficitaire d’un peu plus de deux points de PIB. Ce que la France vend, elle le vend trop cher. On peut considerer que la situation de la France etait plus favorable à la fin des annees 1990. À l’epoque, le solde comptait 3 points d’excedents de PIB. Aujourd’hui, il existe deux solutions, une issue de pauperisation, ou une sortie par le haut. La premiere, c’est vendre moins cher et peser sur les coûts. La seconde, c’est changer de gamme de production, innover davantage pour se positionner sur des produits qui font appel à une main d’œuvre qualifiee, qui permettront de payer des salaires à leur juste valeur.

La France et les États-Unis ont-ils un rapport différent au travail ? Si l’on se refere aux etudes des world value surveys, les salaries français accordent plus d’importance au travail que leurs ho-mologues americains. Par contre, il existe en France un rejet beaucoup plus fort des institutions et des organisations syndi-cales. La France est un pays issu des traditions du droit civil [qui a evolue à partir du droit romain, axe sur un code civil ecrit, ndlr], contrairement aux États-Unis, de traditions in-spirees par la common law [droit qui a evolue à partir des deci-sions des tribunaux]. La France favorise donc une approche plus reglementaire. Le code du travail est tres lourd, ce qui

La compétitivité de la France en questionLe PDG du fabricant de pneus Titan, Maurice M. Taylor, a fait scandale en adressant une lettre rendue publique au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Il y critiquait les ouvriers de l’usine Goodyear d’Amiens Nord qui ne travailleraient « que trois heures » par jour, soumis à un « syndicat fou ». Au-delà de l’affrontement médiatique, ces tensions interrogent sur les spécificités de l’économie française,parfois sources d’incompréhension à l’étranger.

Propos recueillis par Vincent Dozol

Gilbert Cette est professeur d’économie à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste des questions de productivité et du droit social français.

FRA_AVRIL-013.indd 12 3/11/13 2:42 PM

Page 13: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 13

peut entraîner certaines rigidites. Les gouvernements français recents essayent de modifier ces traditions en donnant de plus en plus de marges decisionnelles aux partenaires sociaux. Vu de l’etranger, notre contrat de travail paraît rigide à cause des risques de contentieux associes aux licenciements. Le systeme americain est plus souple en termes de licenciement, mais aussi plus contraignant face au risque de proces pour discrimination et harcelement, proces qui sont plus rares en France.

Il faut se mefier des comparaisons simples entre la France et les États-Unis car chaque pays s’inscrit dans une logique propre. La France connaît des difficultes et doit proceder à de nombreux ajustements, mais elle reste un pays riche avec un haut standard de vie moyen. Les inegalites se sont terrible-ment accrues aux États-Unis depuis le premier choc petrolier. Les travaux de Thomas Piketty et Emmanuel Saez ont montre que 1% de la population americaine s’est accapare 54% de la richesse produite en termes de revenu. C’est disproportionne et insoutenable. En France, les ecarts entre les hauts et les bas revenus se sont beaucoup moins accentues qu’aux États-Unis.

Pensez-vous comme Louis Gallois que la France a un « vrai problème de productivité » ?C’est tout à fait exact. La France a encore un haut niveau de productivite, mais cette derniere connaît une croissance tres ralentie, comme dans la plupart des pays europeens. On ob-serve depuis le milieu des annees 1990 une productivite plus dynamique aux États-Unis. Ce decrochage est attribue à l’emergence des technologies de l’information et de la com-munication en Amerique. Les efforts d’innovation n’ont pas assez de debouches en Europe. Un effort doit être fourni au niveau de l’enseignement superieur et de la recherche.

Le veritable risque, c’est qu’en periode de crise, le besoin de consolider les finances publiques se fasse en sacrifiant les sources d’innovations et les gains de productivite, ce qui ac-centuerait ce decrochage.

Pour les États-Unis, la France souffre-t-elle d’une faible attractivité ?Selon Bercy, 4 200 entreprises americaines sont implantees en France. Plusieurs ont d’ailleurs reagi en denonçant les propos de Maurice M. Taylor. Lorsqu’une entreprise s’installe, elle ne doit pas chercher à transposer exactement le même mode de fonctionnement que dans son propre pays. La France possede un dialogue social tres riche, les entreprises etrangeres doi-vent aussi s’adapter. Les differences ne sont pas tres marquees selon les secteurs d’activite. L’intervention reglementaire forte en France est en effet à l’origine d’une certaine homogeneite.

La comparaison constante avec le modèle allemand est-elle pertinente ?Chaque epoque a son modele. L’Allemagne etait deficitaire en commerce exterieur au debut des annees 1990. Dans la crise actuelle, l’Allemagne a ete plus performante que la France. En 2009, le PIB allemand s’est contracte de 6% mais le chômage n’a pas augmente, alors que la France a perdu 500 000 emplois et gagne deux points de chômage en plus sur la même periode. La preservation des emplois allemands est due à la qualite du dialogue social. De nombreux accords ont ete conclus, qui ont permis aux syndicats d’echanger la garantie de l’emploi contre des baisses de salaires et une diminution du temps de travail.En France, l’accord du 11 janvier 2013 s’inspire de cette ap-

proche constructive. Les partenaires sociaux vont avoir la possibilite de conclure ce type d’accords. Il y a donc des ele-ments de succes allemands qui sont pertinents de transposer en France. Le modele ne peut cependant pas être totalement importe. L’Allemagne doit faire face à une precarisation de l’emploi qui entraîne une forte evolution des inegalites et de la pauvrete. Beaucoup d’Allemands sont insatisfaits, ils preconisent par ex-emple l’instauration d’un salaire minimum. Le taux de chô-mage n’est pas le seul indicateur à considerer.

Selon vous, il est nécessaire de refonder le droit social français. Dans cette optique, comment intégrez-vous la faible représentativité du syndicalisme français ?Le droit social est de moins en moins protecteur pour les sala-ries et efficace sur le plan economique. Il est d’une telle com-plexite que les acteurs ne peuvent pas le mobiliser de façon efficace, ils s’interdisent des compromis locaux.

Il faudrait donc donner aux partenaires sociaux la possi-bilite de s’organiser en derogeant aux accords collectifs. Avec Jacques Barthelemy, nous preconisons une approche deroga-toire, dans le respect de l’ordre public social et du droit inter-national. Cette approche fait sens apres la loi du 20 août 2008, qui a redefini les regles de representativite des organisations syndicales. La France est un pays dans lequel la syndicalisa-tion est la plus basse de tous les pays de l’OCDE. Des efforts sont à faire pour donner plus de poids aux negociations entre partenaires sociaux. ■

POLÉMIQUE

FRA_AVRIL-013.indd 13 3/11/13 2:42 PM

Page 14: France-Amérique Avril 2013

14 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Propos recueillis par Agnès Kerr

CULTURE BANDE DESSINÉE

Côté cour, Antonin Baudry est le conseiller culturel de l’ambassade de France aux États-Unis. Côté jar-din secret, il est, avec le dessina-teur Christophe Blain, l’auteur de la BD Quai d’Orsay, sous le pseu-donyme d’Abel Lanzac. Une iden-tité qu’il a révélée lors du festival d’Angoulême, où le Prix du meil-leur album 2013 leur était décerné. Entretien.

France-Amérique : Le ministère des Affaires étrangères semble as-sez éloigné de l’univers de la BD. Pourquoi ce choix d’un moyen d’expression visuel et populaire pour raconter le quotidien d’un cabinet ministériel ? Antonin Baudry : En realite il y a beaucoup d’amateurs de BD au quai d’Orsay, comme je l’ai decouvert depuis la sortie de ces albums ! Cela pouvait paraître surprenant de vouloir decrire ce ministere regalien, un peu impression-nant, à travers le 9e art, mais je trouvais au contraire que cela s’imposait : ce sont des lieux tres graphiques, des situations tres humaines, et surtout un univers où le langage non verbal, le langage du corps, compte enormement. Il me fallait donc non seulement des mots, mais aussi des images.

Le bouillonnant ministre des Af-faires étrangères que vous dé-peignez, Alexandre Taillard de Worms, est ouvertement inspiré de Dominique de Villepin. Qualifie-riez-vous vos albums de politiques ou de politiquement incorrects ?Ni l’un ni l’autre, à vrai dire. Ces al-bums ne sont ni un portrait, ni un ro-man à cle, ni un essai à these. C’est la description d’un monde, sous forme de fiction inspiree par des faits reels. C’est une vision particuliere, celle du narra-teur, un jeune homme qui ne connaît pas le monde dans lequel il penetre, et tente de le decoder, de le comprendre, pour pouvoir interagir avec lui. Les personnages s’inspirent de personnes reelles (parfois plusieurs personnes pour

Bulles diplomatiques

un même personnage), mais ils ont leur propre liberte : je ne me suis jamais fixe de contrainte dans l’ecriture. Encore une fois, il n’y a pas de portrait ; d’ailleurs nous n’avons pas cherche, avec Chris-tophe Blain, la ressemblance physique (la houpette de Taillard est une pure in-vention, par exemple).

Le deuxième tome de Quai d’Orsay raconte les arcanes d’une négocia-tion à l’ONU. La diplomatie et le story telling ont-ils des traits com-muns ?Le deuxieme tome est effectivement un pari : raconter une negociation di-plomatique sous forme de bande dessi-nee. Il y a bien sûr un point commun entre la diplomatie et les histoires : c’est l’importance des mots. J’ai d’ailleurs voulu marquer cela par une mise en abîme, dans l’un des deux tomes. Voilà une devinette pour vos lecteurs : où est-elle ? Certains l’ont reperee...

Qu’est-ce qui a suscité l’intérêt du cinéaste Bertrand Tavernier pour adapter la BD à l’écran ?Bertrand Tavernier, à qui l’un de ses amis avait offert la BD, m’a dit qu’il avait beaucoup ri en la lisant. Je pense que ce qui lui a donne envie de l’adapter, c’est qu’elle montre des gens au travail. Certes, de façon satirique, mais elle montre ce qu’ils font quand ils travail-lent. Avec Bertrand Tavernier, nous avons co-ecrit le scenario. Christophe Blain etait aussi de la partie. Bertrand

est venu passer dix jours à New York, et nous travaillions toutes les nuits, jusqu’à l’epuisement. Nous avons beaucoup ri pendant ces dix nuits. Puis nous avons ajuste les choses ensemble, à distance, pendant plusieurs mois. L’ecriture est une activite tres libre, que vous organi-sez à votre maniere.

Vous avez jusqu’à présent signé ces albums sous le nom d’Abel Lan-zac. À quoi fait référence votre pseudonyme ?J’aime beaucoup Abel Ferrara pour des films comme Bad Lieutenant, ou King of New York. Quant à Lanzac, je ne sais pas. Mais ce qui est amusant, et mysterieux, c’est qu’apres la publication du premier album, j’ai rencontre ici quelqu’un qui est rapidement devenu un ami proche. Un jour, il a appris mon nom de plume, et m’a alors revele que Lanzac etait aussi... son deuxieme nom de famille ! Nous partageons ce double fond. Notre amitie justifie à elle seule mon nom de plume. ■

Quai d’Orsay suit le personnage d’Arthur Vlaminck qui devient la plume du ministre des Affaires étrangères. Ce néophyte de la politique découvre alors le microcosme chaotique et fiévreux d’un centre du pouvoir régalien. Ces Chroniques diplomatiques sont in-spirées de ses années au service de Dominique de Villepin. Alexandre Tail-lard de Vorms, son alter-ego de pa-pier, y est dépeint comme un homme flamboyant toujours en mouvement, à la fois éloquent et ridicule, qui cite avec grandiloquence Héraclite comme Hergé. La BD dévoile avec beaucoup d’humour un monde au travail exigeant et harassant, où les esprits brillants nourris de rivalités entrent en collision. Le second tome narre les négociations diplomatiques dans la marche à la guerre d’Irak. Le trait génial de Chris-tophe Blain fait virevolter l’ensemble.

V.D.

Quai d’Orsay est disponible en français sur le site de l’éditeur : wwww.dargaud.com

© C

indy

Ord

/ G

etty

FRA_AVRIL-013.indd 14 3/11/13 2:42 PM

Page 15: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 15

© É

diti

ons

Dar

gaud

FRA_AVRIL-013.indd 15 3/11/13 2:42 PM

Page 16: France-Amérique Avril 2013

16 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Appelez le 1-888-276-2980 ou consultez le site www.dishfrench.com

radiofranceinternationale

BOUQUET FRANÇAIS

$19.99/mois.

Le forfait « International Basic » coûte 10 dollars de plus par mois. Tous les prix, forfaits et programmations sont susceptibles d’être modifiés sans préavis et peuvent faire l’objet d’impôts locaux et d’État. La programmation est disponible pour les résidences individuelles situées sur le territoire continental des États-Unis. Toutes les programmations DISH, ainsi que tous les autres services fournis, sont soumis aux modalités de l’accord promotionnel et du contrat de Client résidentiel, lesquels sont disponibles sur demande. L’équipement et les programmations sont vendus séparément. Il peut être nécessaire d’avoir une deuxième antenne parabolique pour recevoir à la fois les programmations internationales et américaines. Toutes les marques de services et marques de commerce sont la propriété de leurs détenteurs respectifs. © 2013, DISH L.L.C. Tous droits réservés.

Un Fil A La Patte Légend : avec Emmanuelle Béart (Lucette) et Stanislas Merhar (Irragua) © Michel Deville / Elefilm, Joseph Et La Fille Légend ; Hafsia Herzi (Julie) et Jacques Dutronc (Joseph) © Haut & Court, Ay and Funke - Akindele © Afrotainment.

Seul DISH vous offre les meilleures et toutes dernières programmations en français, le tout en un seul forfait abordable.

Admirez des nouveaux spectacles francais sur DISH

Joseph et la Fille

Un Fil a la Patte Ay and Funke-Akindele

Dans l’univers de la mode, Anne Fontaine fait un peu fi-gure de Dame Nature. Nee au Bresil, la crea-

trice de la fameuse chemise blanche part vivre à dix-sept ans au sein de la tribu Canela, au cœur de l’Amazonie, pendant six mois. Cette experience hors du commun lui fait prendre con-science de l’interconnexion entre les hommes et la forêt, et de la necessite de trouver un juste equilibre entre l’exploitation de ses richesses et sa pro-tection. De sa ferme en Normandie, où elle vit depuis ses vingt ans, la crea-trice de mode poursuit le combat. Bien decidee à proteger la forêt de son pays natal, elle lance en 2009 sa fondation à New York, pour venir en aide à la forêt bresilienne de la côte Atlantique qui longe sa ville natale de Rio. « La Mata Atlântica est l’un des plus impor-tants réservoirs de biodiversité au monde. Elle abrite des espèces animales et végétales encore inconnues », explique Christine Dutreil, directrice de la Fondation. Avec seulement 7% de sa superficie originelle de 1 360 000 km2 preserves, c’est aussi l’une des forêts les plus mena-cees. Moins mediatisee que sa grande sœur, la forêt amazonienne, la forêt atlantique est cruciale pour preserver l’equilibre de la region. Elle approvisi-onne en eau les villes côtieres et permet à de nombreuses communautes rura-les de survivre grâce à ses ressources. Afin de lutter contre sa deforestation sauvage, la Fondation Anne Fontaine organise une exposition reunissant les œuvres de trente photographes, issus des milieux de l’art, de la mode ou du photojournalisme, toutes inspirees par l’arbre. L’exposition Trees in Focus fera ses debuts à New York chez Sotheby’s, du 30 mars au 8 avril 2013 et par-tira ensuite pour Rio, Paris et l’Asie. Le benefice des ventes reviendra à la Fondation et servira à financer de nouveaux projets de reforestation. www.annefontainefoundation.org ■

© L

aure

nt E

lie B

ades

si

Objectif ArbresGuénola Pellen

ENVIRONNEMENT

la Fondation Anne Fontaine à la sauvegarde de la forêt

FRA_AVRIL-013.indd 16 3/11/13 2:42 PM

Page 17: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 17

Appelez le 1-888-276-2980 ou consultez le site www.dishfrench.com

radiofranceinternationale

BOUQUET FRANÇAIS

$19.99/mois.

Le forfait « International Basic » coûte 10 dollars de plus par mois. Tous les prix, forfaits et programmations sont susceptibles d’être modifiés sans préavis et peuvent faire l’objet d’impôts locaux et d’État. La programmation est disponible pour les résidences individuelles situées sur le territoire continental des États-Unis. Toutes les programmations DISH, ainsi que tous les autres services fournis, sont soumis aux modalités de l’accord promotionnel et du contrat de Client résidentiel, lesquels sont disponibles sur demande. L’équipement et les programmations sont vendus séparément. Il peut être nécessaire d’avoir une deuxième antenne parabolique pour recevoir à la fois les programmations internationales et américaines. Toutes les marques de services et marques de commerce sont la propriété de leurs détenteurs respectifs. © 2013, DISH L.L.C. Tous droits réservés.

Un Fil A La Patte Légend : avec Emmanuelle Béart (Lucette) et Stanislas Merhar (Irragua) © Michel Deville / Elefilm, Joseph Et La Fille Légend ; Hafsia Herzi (Julie) et Jacques Dutronc (Joseph) © Haut & Court, Ay and Funke - Akindele © Afrotainment.

Seul DISH vous offre les meilleures et toutes dernières programmations en français, le tout en un seul forfait abordable.

Admirez des nouveaux spectacles francais sur DISH

Joseph et la Fille

Un Fil a la Patte Ay and Funke-Akindele

FRA_AVRIL-013.indd 17 3/11/13 2:42 PM

Page 18: France-Amérique Avril 2013

18 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Nous sommes en 1915. Tandis que dans les tranchees, la guerre fait rage, Auguste Renoir (Michel Bou-quet), devore par la polyarthrite, acheve son exis-tence dans sa propriete des Collettes, sur la Côte

d’Azur. Il vient de perdre sa femme et son fils Jean (Vincent Rottiers) revient blesse du front. Pire, il souhaite y retourner sitôt gueri, au grand dam de son pere. La mort rôde autour du peintre. Pour la tromper, il se refugie dans son atelier pose au milieu des oliviers. Là, il parfait son art, le pinceau attache à sa main raidie par des bandelettes de tissu. Dans sa maison atelier, le temps s’ecoule lentement, entre ses toiles le jour et crises de rhumatisme la nuit.

L’arrivee d’Andree (Christa Theret), une jeune modele à la beaute et au temperament incendiaires va ebranler le quotidien de la maison. Cette rousse electrique est comme une source de jouvence pour le vieil artiste. À son contact, il retrouve un regain d’energie et de creativite. Le corps d’Andree devient l’objet même de sa peinture, et la jeune modele devient sa muse. Sa beaute et sa force de caractere ne laissent pas non plus Jean indifferent. Le jeune fils du peintre, qui n’a encore aucune idee de sa future carriere de cineaste, et son modele entament une liaison amoureuse, sous le regard un peu jaloux du pere. Dans la vraie vie, Jean epousera Andree en 1920. C’est sous ses injonctions qu’il se lancera dans le cinema. Andree sera même

CINÉMA

Avec Renoir, le réalisateur français Gilles Bourdos signe un épisode biographique lumineux et passionné. Le film devrait trouver son public aux États-Unis, où le nom et l’œuvre du

maître sont appréciés. On y va pour la performance de Michel Bouquet, pour la musique d’Alexandre Desplat et surtout, pour la beauté des images de Mark Ping Bing Lee, le

technicien génial de Wong Kar-Wai pour In the Mood for Love.

une palette de couleursRenoir

Guénola Pellen

© M

ars

Dis

trib

utio

nL’acteur Michel Bouquet campe le peintre Auguste Renoir.

FRA_AVRIL-013.indd 18 3/11/13 2:42 PM

Page 19: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 19

LOCATIONS AUX MEILLEURS PRIX ACHAT-RACHAT ( leasing ) HORS TAXES

CITROEN ~ RENAULT

Achat-rachat d’une voiture toute neuve.Toutes taxes, assurance multirisques sans franchise,

assistance routière et plus comprises.

Prix réduits pour étudiants / professeurs

www.europebycar.comTél: 212-581-3040 800-223-1516

New York City, New York

Un nom de confiance, à votre service.....depuis 1954

la vedette, sous le nom de Catherine Hes-sling, de son premier long metrage La Fille de l’eau (1924), puis jouera la courtisane dans Nana (1926) d’apres le roman de Zola. Le couple finira par se separer quelques an-nees plus tard et Andree terminera ses jours dans l’anonymat, tandis que Jean deviendra l’immense realisateur que l’on connaît.

L’un des interêts du film reside dans son aspect documentaire. « Tous les personnages du film sont historiques », precise Gilles Bour-dos. Pour coller à la veracite biographique, Gilles Bourdos a fait appel à Sylvie Patry, conservatrice au musee d’Orsay et specia-liste de la peinture impressionniste et post-impressionniste. L’historien de l’art Augus-tin de Butler, auteur d’un livre sur les Écrits et entretiens du peintre, reunissant tous les textes, lettres, paroles rapportees et propos de table de Renoir a cree les dialogues. La reconstitution minutieuse des cos-tumes et de la maison des Renoir à Cagnes-sur-Mer acheve de plonger le spectateur dans l’intimite du clan Renoir.

Faute de pouvoir tourner dans la propriete originelle, le realisateur a deplace le decor dans le Rayol (Var), une enclave mediterraneenne où il a fait planter des oliviers plusieurs fois centenaires. La beaute des paysages du Sud baignes de soleil, cette lumiere chaude et douce confere au film une atmosphere chaleureuse. « Cette couleur et cette joie de vivre sont omniprésentes en Méditerranée. Le rouge, le bleu, l’ocre, la terre, le vert. Renoir la célèbre, c’est un film de coloriste », explique le cineaste niçois, heureux d’avoir pu tourner sur sa terre natale.

À la recherche du temps perduMieux, le film restitue l’expressivite des tableaux du peintre. « Le but n’était pas de recopier ou d’imiter les tableaux de Renoir mais de s’imbiber des impressions que les tableaux de Renoir offrent. » L’utilisation partielle du flou à l’ecran renvoie aux toiles im-pressionnistes du peintre. « À cette période de sa vie, Renoir n’est déjà plus impressionniste. Il est plus proche de ce que fera le jeune Picasso ou Bonnard ou Matisse que de Manet et du Dejeuner sur l’herbe. La peinture impressionniste témoignait de son époque. Or les dernières toiles de Renoir ne témoignent plus d’aucune époque. Il s’est débarrassé complètement des costumes, ce ne sont plus que des corps féminins qui flottent dans une nature intemporelle et idyllique », rappelle le realisateur.

Cette ambiance joyeuse, on la doit aussi aux femmes qui entourent Renoir à la fin de sa vie, domestiques, couturieres, nourrices et modeles. Toutes ces femmes, constamment affai-rees autour d’un Michel Bouquet magistral et decide à pein-dre jusqu’à son dernier souffle, donnent un coup de frais à l’ensemble. « Je me suis aperçu que sa peinture était une réponse à la négativité du monde, explique Gilles Bourdos. Cet acte de peindre est en fait une manière de résister. C’est le sens de ses paroles à son fils lorqu’il dit : ‘il y a suffisamment de choses terribles dans le monde pour que moi-même je n’en rajoute pas.’ Il y a toujours eu ce désir chez Auguste Renoir d’être dans une tradition de volupté,

de plaisir, de sensualité. De refuser la noirceur, le mélodrame, même le témoignage du monde. Renoir est avant tout le peintre des enfants et des fleurs », conclut Gilles Bourdos. ■

Renoir, de Gilles Bourdos. Avec Michel Bouquet, Christa Théret, Vincent Rottiers... 1h51. En salles américaines à partir du 29 mars.

© M

ars

Dis

trib

utio

n

CINÉMA

Les acteurs Vincent Rottiers (Jean Renoir) et Christa Théret (Andrée).

FRA_AVRIL-013.indd 19 3/11/13 2:43 PM

Page 20: France-Amérique Avril 2013

20 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

PORTFOLIO

Mathilde Fassin

C’est dans un petit village de Suisse que Juliette Vil-lard s’est eprise de football americain. Elle avait huit

ans, son cousin etait passionne de ce sport, et etait impressionnee par tous les posters de joueurs. Son grand frere, quant à lui, vouait un culte au hip-hop. « Depuis j’ai ce goût pour l’Amérique délocalisée », explique la jeune photog-

raphe qui a consacre plusieurs annees à suivre les joueurs de Tonnerre de Brest, l’equipe bretonne de football americain. Son projet : « souligner l’influence américaine, avec une image charismatique, mise en scène dans un lieu qui crée la surprise ». Tournee vers l’ocean Atlantique, face à l’Amerique, la ville de Brest se prêtait bien au jeu de la traversee intercul-turelle. « Les jeunes s’identifient à la

culture américaine, incarnation de la ‘cooli-tude’, alors qu’ils vivent si loin de tout ça », constate Juliette Villard. La collection de photos permet aussi de « mettre en lumière un sport méconnu en France », alors que l’Hexagone compte 191 clubs et 22 000 licencies en 2012. ■En face l’Amérique – Tonnerre de Brest : à la rencontre de l’équipe de football américain, de Juliette Villard (thejudge.ch)

En face l’AmériqueTonnerre de Brest

FRA_AVRIL-013.indd 20 3/11/13 2:43 PM

Page 21: France-Amérique Avril 2013

FRA_AVRIL-013.indd 21 3/11/13 2:43 PM

Page 22: France-Amérique Avril 2013

22 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Traditionnellement, à la mort ou à la demission d’un pape, son successeur est elu par les cardinaux reunis en conclave dans la chapelle Sixtine et

isoles du monde exterieur. Pour eviter l’intervention de souverains ou de puissantes familles, voire de la force ar-mee dans le choix d’un pape, son election n’est plus entre les mains des laïcs mais uniquement des cardinaux. Nous comprenons mieux la sagesse de cette precaution lorsque l’on etudie l’histoire des papes d’Avignon, en particulier celle du premier pape, Clement V, qui fut « la creature » du roi de France Philippe le Bel. Il faudra presque un an pour que les intrigues et les luttes de clans qui opposaient les membres du conclave reuni en juillet 1304 à la mort du pape Benoît XI aboutissent, en juin 1305, à l’election d’un nouveau pape. Un Français d’une quarantaine d’annees qui inaugurera l’ere de la papaute d’Avignon.

Un Français sur le trône de Saint-PierreLe nouveau pape, Bertrand de Got, ne en 1260 (ou 1264) à Villandraut en Aquitaine etait issu d’une famille distinguee. Ayant un oncle evêque d’Agen et un frere archevêque de Lyon, son ascension dans les rangs de l’Église fut rapide et il n’avait que trente-neuf ans (ou trente-cinq) lorsqu’il devint archevêque de Bordeaux.

Au moment de son election au siege de Saint-Pierre, Ber-trand de Got etait sujet du roi d’Angleterre Édouard Ier (1272-1307) puisque Bordeaux etait une possession anglaise. Sa for-mation de diplomate et de juriste lui fut precieuse dans ce poste difficile, en raison du conflit permanent entre les rois d’Angleterre et de France. De même, il avait su rester neu-tre dans le grave conflit opposant en 1301 le roi de France Philippe le Bel (1268-1314) au pape Boniface VIII (1235-1303). Boniface VIII en effet pretendait s’ériger en juge su-prême des princes de ce monde. Ceci mettait directement en cause l’independance des États, en particulier le royaume de France. La neutralite de Bertrand de Got lui avait rallie la majorite des prelats.

HISTOIRE

Anne Prah-Perochon

Le prochain pape ne siègera pas à

Habemus papam !Le 20 juin 1305, Monseigneur Bertrand de Got achevait une tournee pastorale en Bordelais, sa province ecclesiastique et passait la nuit chez des amis à Lusignan. Au cours du dîner, un serviteur s’approcha du maître de maison et lui souffla un mot à l’oreille. Il y avait dehors un cavalier qui desirait parler à Monseigneur l’archevêque. Ce messager arrivait directement de Rome et annonçait : « Habemus papam ! » et ce pape n’etait autre que Bertrand de Got. Un Français sur le trône de Saint-Pierre ? Il y avait eu certes quelques precedents mais en ce debut de XIVe siecle, alors que la papaute et le roi de France ne cessaient de s’entre-dechirer, la nomination d’un pontife français avait de quoi bouleverser l’histoire de la chretiente !

Cette nuit-là, Bertrand de Got ne put fermer l’œil. Profitant de son insomnie il se chercha un nom dans la lignee pontifi-cale. Il s’appellerait Clement, cinquieme du nom, parce qu’il voulait que sous son pontificat regne une ere de clemence. Ayant confirme son acceptation, Clement V annonça sa de-cision de se faire introniser à Vienne, au sud de Lyon, qui etait terre d’empire donc neutre dans le grand conflit opposant

Avignon

Le neveu du roi arménien Héthoum de Korikos remettant au pape Clément V un exemplaire de La Flor des Estoires d’Orient en 1307.

© B

iblio

thèq

ue N

atio

nale

de

Fran

ce

La décision de Benoît XVI de renoncer au trône papal est un événement rare dans l’histoire de l’Église, le précédent le plus

mémorable remontant à plus de sept siècles en la personne de Célestin V, en 1294.

FRA_AVRIL-013.indd 22 3/11/13 2:43 PM

Page 23: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 23

HISTOIRE

entier. Catalans, Scandinaves, Grecs, Juifs et Allemands co-existaient avec les Italiens et les Français.

L’affaire des TempliersLe nom de Clement V est à jamais associe à l’affaire des Tem-pliers. L’origine militaire de l’ordre du Temple, fonde en 1118, est bien connue ainsi que la principale fonction de ses moines soldats qui etait de proteger les pelerins se rendant à Jerusalem. Au cours des siecles, les Templiers s’enrichirent et au debut du XIVe siecle, leurs possessions s’etendaient de Chypre à l’Irlande, du Danemark à l’Espagne. Le Temple de Paris etait une bourse mondiale qui prêtait aux papes et aux rois.

Cette richesse ne pouvait manquer d’attiser la convoitise de Philippe le Bel, monarque tout puissant mais sans cesse en quête d’argent pour financer ses projets grandioses. Il avait dejà devalise les Juifs qu’il avait expulses du royaume, il en avait fait de même des banquiers lombards. Et il avait fait ce qu’aucun souverain n’avait ose avant lui : devaluer sa propre monnaie !

L’installation de Clement V à Avignon, litteralement aux portes du royaume l’exposait à la domination de Philippe le Bel. Toutefois, malgre les pressions du roi qui voulait faire condamner les Templiers comme blasphemateurs et here-tiques pour s’emparer de leurs richesses, le pape fit traîner la procedure pendant plusieurs annees. En effet, arrêtes dans tout le royaume le même jour - le 13 octobre 1307 -, le proces instruit contre eux dura jusqu’au 13 avril 1312. Mais de guerre lasse, Clement V cedant au roi, condamnait le Temple et ordonnait sa dissolution ainsi que la mort sur le bûcher pour ses digni-taires, dont le grand maître, Jacques de Molay.

La malédiction de Jacques de MolayLe 11 (ou 18) mars 1314 à l’extremite de l’île de la Cite, à Paris, cent treize Templiers devaient subir la torture du bûcher en presence du roi. Lorsque ce fut le tour de Jacques de Molay, il se tourna vers le monarque et criant son innocence jusqu’à la fin, il lança cette imprecation contre le roi et le pape : « Philippe ! Clément ! Faux juges ! Je vous somme d’apparaître devant le tribunal divin. Avant un an, les responsables de notre mort auront disparu ! »

En mars 1314, Clement V avait cinquante (ou 54) ans mais dejà malade, il decida de retourner sur son lieu de naissance, Villandraut en Aquitaine. Épuise, il n’alla pas plus loin que Roquemaure (Gard) sur la rive droite du Rhône où il mourut le 20 avril.

Le 29 novembre de cette même annee, ce fut au tour de Philippe le Bel de mourir, à l’âge de quarante-six ans, à la suite d’un accident de cheval. Son fils Louis X le Hutin, qui lui succeda, mourut dix-huit mois plus tard sans connaître son propre fils, Jean le Posthume, mort à la naissance.

Ainsi le roi Philippe le Bel et sa descendance aussi bien que le pape Clement V disparaissaient-ils quelques mois apres la mort de Jacques de Molay. La prediction du Templier s’etait-elle realisee ? ■

VOCABULAIRE

royaute et papaute. Cependant, le faible Clement qui etait une proie facile pour Philippe le Bel savait que les desirs du roi etaient des ordres, aussi accepta-t-il que la ceremonie ait lieu à Lyon en terre française, mais il comprit que cette decision mettrait des lors le Saint-Siege dans la dependance morale du roi de France.

Ceci etait d’autant plus vrai que Philippe le Bel voulut s’assurer que le nouveau pape - un Français - residerait en France ou tout au moins dans les terres pontificales du comtat Venaissin (l’actuel Vaucluse) d’où il pourrait contrôler facile-ment ses agissements. Et mieux encore à Avignon qui, en raison de sa situation geographique, juste aux portes du royaume de France, sur la rive gauche du Rhône, offrait maints avan-tages strategiques et politiques.

De funestes présagesClement V se rendit à Lyon le 14 novembre 1305 et fut intronise en grande pompe à l’eglise Saint-Just. Toutefois, plusieurs evenements insolites eurent lieu ce jour-là qui furent inter-pretes par les astrologues comme de mauvais présages pour son pontificat. Apres la ceremonie eut lieu une procession grandiose où figuraient la plupart des princes de l’epoque. Le long du chemin, une foule de badauds s’etait entassee sur un vieux mur. Soudain le mur s’ecroula et dans la bousculade qui s’ensuivit, le cheval du pape prit peur. Clement V se retrouva à terre, indemne mais sa tiare, qui etait tombee, avait perdu sa plus belle parure, un enorme rubis que Philippe le Bel en personne ramassa. D’aucuns y virent un symbole inquietant. L’accident avait fait douze victimes et de nombreux blesses dont le duc de Bretagne, qui mourut de ses blessures quelques jours apres.

Un malheur n’arrivant jamais seul, une semaine plus tard, le jour de la Saint-Clement, une rixe eclata entre la garde pontificale d’Aquitaine et les hommes d’armes appartenant aux cardinaux italiens. Un des freres de Clement V, Gaillard de Got, fut tue d’un coup d’epee italien.

Avignon, centre du monde au XIVe siècleIntronise à Lyon le 14 novembre 1305, ce n’est que le 9 mars 1309 que le pape franchit pour la premiere fois les remparts d’Avignon. Il mit quatre ans pour parcourir la distance de deux cents kilometres qui separait ces deux villes !

Lorsqu’enfin il fit son entree officielle à Avignon, la ville etait en pleine effervescence. L’actuel palais des Papes n’existant pas encore, Clement V dut s’installer dans le vaste couvent que possedaient les dominicains. Toutefois, il n’y resta que le temps strictement necessaire, supportant mal cette ville dont les bruits, les mauvaises odeurs et la chaleur aggravaient son etat de sante qui avait toujours ete delicate. Il lui preferait de loin Carpentras qui appartenait au Saint-Siege et il se ren-dait regulierement au prieure de Groseau à Châteauneuf, au pied du mont Ventoux pour y trouver un peu de fraîcheur.

Au XIVe siecle, le pouvoir d’attraction de la cour pontifi-cale d’Avignon etait immense ! Des l’arrivee de Clement V avec sa suite de grands dignitaires, la population s’accrut de façon spectaculaire car chaque cardinal entretenait une cour personnelle, appelee « sa famille ». Si Avignon comptait au debut du XIVe siecle environ 10 000 habitants, cinquante ans plus tard, ils etaient au moins 80 000. C’etait alors une vraie tour de Babel, grouillant d’une foule cosmopolite de pelerins, de marchands, de trafiquants, de plaideurs venus du monde

S’ériger = to set oneself asAgissements = schemesPrésages = omens

Rixe = scuffleEffervescence = agitationAttiser = arouse

FRA_AVRIL-013.indd 23 3/11/13 2:43 PM

Page 24: France-Amérique Avril 2013

24 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

Quand les frites se mettent à fretiller dans la graisse, c’est qu’elles sont prêtes à être devorees. À vos cornets ! ■

Recettes et photos extraites de l’ouvrage Le Livre des Frites d’Anne de La Forest, éditions Hachette Cuisine.

SAVEURS

Un succès international« Il paraît qu’il y aura des frites à la cantine », murmurent les ecoliers, l’œil alleche, à l’approche du dejeuner. Genereuse, conviviale et bon marche, la frite seduit bien au-delà de la cour de recre. Fon-dante et croustillante, on la sert au bis-tro, avec un steak de bœuf ou un plat de moules. Chez les Chtis, elle fait trem-pette dans une creme au maroilles. À Bruxelles, les puristes ne la grignotent que nature. Les Quebecois l’aiment en Poutine, aspergee de cheddar. Avec ou sans sauce, la frite fait un carton en cor-net, en barquette ou directement dans l’assiette. Elle federe les ripailleurs de tous bords, et devient en Belgique une veritable institution. Les baraques à frites poussent comme des champignons, à tel point que dans les annees 80, la frite se syndique. L’Union nationale des fritu-ristes est creee pour defendre les interêts de ce pilier de la belgitude. Lors d’une recente crise politique, Flamands et Wal-lons brandissent leur cornet comme un symbole d’union nationale et proclament ensemble la « Revolution des Frites ».

Des origines disputéesLes Belges ne sont pas les seuls à re-vendiquer la paternite du bâtonnet sale. Nombreux sont les historiens qui jurent que la frite est parisienne : elle serait nee au lendemain de la Revolution, ven-due aux promeneurs, sur le Pont-Neuf. Une legende largement alimentee par les Americains, pour qui le president Thomas Jefferson, de retour d’un voy-age en France, a importe les fries à la Maison Blanche. Un siecle plus tard, le verbe to french s’invite dans le parler cu-linaire pour decrire l’action de couper en bâtonnet. Et la frite de faire une bril-lante carriere aux États-Unis, aux côtes du burger, son plus fidele compagnon. Elle ne se debarrasse pas pour autant

Estelle Lenartowicz

Frites alors !

de ses origines gauloises. Pour preuve, ce restaurateur de Caroline du Nord qui, au debut de la guerre d’Irak, raye l’appellation french fries de son menu pour lui preferer le nom de freedom fries.

La frite top-modèle« Associée aux chaînes de restauration rapide, la french frie est un produit de masse qui n’a pas de saveur. La belgian frie, au contraire, est noble et artisanale », tranche Hugues Henry, journaliste et createur du portail frites.be. Calibre du bâtonnet, qualite de l’huile, variete de pomme de terre. Rien n’est laisse au hasard dans la prepa-ration d’une frite top-modele. Pour le choix de la patate, preferez la hollan-daise Binjte dont la texture farineuse permet d’obtenir un resultat onctueux et craquant. Le must pour reussir la recette, c’est avant tout la double cuis-son. Notre docteur es frites explique : « Il faut d’abord faire pocher les bâtonnets à plus basse température, les réserver, puis les replonger dans une huile à 350°F. »

Hugues Henry co-auteur de Carrément frites (éditions Renaissance du Livre) et créateur du portail frites.be

© P

hoto

grap

he :

Gui

llaum

e C

zerw

© S

tylis

te :

Sop

hie

Dup

uis-

Gau

lier

FRA_AVRIL-013.indd 24 3/11/13 2:43 PM

Page 25: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 25

Pour 4 personnes

INGRÉDIENTS2 lbs de pommes de terre Yukon Gold2 qts d’huile de friture1/2 tbsp de sel fin1/2 tbsp de fleur de sel

PRÉPARATIONÉpluchez les pommes de terre avec un econome puis lavez-les à grande eau. Detaillez vos frites au couteau en coupant les pommes de terre en bâtonnets de ½ inch d’epaisseur. Vous pouvez aussi utiliser un coupe-frites manuel. Lavez-les plusieurs fois pour ôter l’amidon (la derniere eau doit être claire) et essuyez-les soigneusement avec un torchon propre et sec. Versez l’huile dans votre friteuse et mettez-la à chauffer à 300°F. Disposez les pommes de terre taillees et sechees dans le panier. Ne chargez pas trop le panier : 2 lbs de pommes de terre doivent être cuites en deux fournees. Baissez le panier de la friteuse et laissez frire 7/8 min. Remontez le panier, remuez bien les frites en secouant le panier d’une main pour que les frites s’egouttent et laissez-les refroi-dir 30 mn environ. Remettez l’huile à chauffer à 350°F et faites un dernier bain de cuisson de 3 minutes maximum. Sortez les frites, egouttez-les bien en les secouant puis disposez-les dans un saladier recouvert d’un papier absorbant. Ôtez le papier et salez les frites genereusement au sel fin. Laissez reposer quelques minutes puis servez les frites encore bien chaudes en ajoutant la fleur de sel au dernier moment. Elles se degustent avec : la sauce frites, le ketchup, la bearnaise, la sauce aux herbes fraîches.

Les secrets du steak fritesLe steak est traditionnellement prepare avec du rumsteck de ¾ d’inch d’epaisseur environ et cuit sur un grill marquant la viande (avec des jolis croisillons). Huilez directement la viande au pinceau sur les deux faces, salez et poivrez-la, puis passez-la au grill chaud 2 minutes environ de chaque côte. Pour faire les croisillons, posez votre viande sur le grill perpendiculairement aux marques pendant une minute environ, puis faites de même horizontalement. Attention à ne pas piquer la fourchette directement dans la viande quand vous la retournez pour qu’elle ne perde pas son jus. ■

SAVEURS

© P

hoto

grap

he :

Gui

llaum

e C

zerw

© S

tylis

te :

Sop

hie

Dup

uis-

Gau

lier

LES POMMES « PONT-NEUF » FRANÇAISES

QUELLE BIÈRE POUR ACCOMPAGNER VOS FRITES ?Rien de mieux qu’une biere fraîche et desalterante pour apprecier le petit goût sale de ces pommes Pont-Neuf. Fruitee et moelleuse en bouche, la Trappist Achel, une biere blonde ambree, a les fa-veurs des frituristes belges. Pour plus d’amertume et d’intensite, on optera pour une Orval, dont la mousse cremeuse revele un corps ample et veloute. Un classique. En vente sur www.beership.com Remerciements à Simon Thillou de La Cave à Bulles, Paris Ve. ■

FRA_AVRIL-013.indd 25 3/11/13 2:43 PM

Page 26: France-Amérique Avril 2013

26 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

POINT FINAL

Beauvoir in LoveSur les traces de Simone de Beauvoir et de son amant américain Nelson Algren, l’historienne Irène Frain révèle un Castor inédit :

une femme tendre et vulnérable, toute de chair et de passion.

Danièle Thomas Easton

© H

enri

Car

tier-

Bre

sson

/ M

agnu

m P

hoto

s

Simone de Beauvoir par Henri Cartier-Bresson, Paris, France, 1945.

FRA_AVRIL-013.indd 26 3/11/13 2:43 PM

Page 27: France-Amérique Avril 2013

AVRIL 2013 FRANCE - AMÉRIQUE 27

Le decor est campe. À des lieues de l’icône germanopratine, un severe cliche noir et blanc d’une intellectuelle enturbannee et corsetee de philosophie, Irene Frain fait entrer en scene une Simone detonnante. Au Castor se substitue une amoureuse passionnee, une Simone charnelle, cheveux defaits, se dorant au soleil, nue dans un transat au bord du lac Michigan. Une Simone gourmande qui se regale de confiture d’oranges, di-vinement heureuse apres l’amour, alanguie sur la courtepointe mexicaine dans la chambre de Nelson. La « femme au cerveau d’homme » cede la place à une « petite grenouille » aux accents enjoues de midinette face à son « doux crocodile ». Une femme fragile egalement, qui pleure, qui souffre, avalant scotch, amphetamines et barbituriques chaque fois que Nelson a ete « épouvantable » comme elle le consigne dans le carnet de route qu’ils tiennent ensemble, lorsqu’apparaît, autour de Sartre, une nouvelle « contingente » ou quand elle devine, tres vite, que, des deux, elle sera celle qui aime le plus.

Irene Frain part sur leurs traces à Chicago, arrachant aux archives leurs secrets, consultant documents et photos avec sa precision infatigable d’historienne. Decoder ses œuvres, Lettres à Sartre, Lettres à Nelson Algren, L’Amérique au jour le jour, Le Deuxième Sexe, Les Mandarins, ou ses Mémoires revele trop d’elements contradictoires - le Castor avait bien brouille les pistes dans ses ecrits relatant les episodes de sa relation avec Al-

gren. La romanciere s’est attachee à debusquer les mensonges, les cachotteries, comblant les zones d’ombre avec une sensi-bilite toute feminine et une superbe ecriture dans une demarche, comme elle l’explique dans son avant-propos, où « l’Histoire peut laisser place à l’imagination », surtout lorsque « l’imagination elle-même peut se montrer rigoureuse ». Portrait incroyablement vivant de Simone de Beauvoir et de son amant transatlan-tique, de leur passion, leur voyage au Yucatan, au Guatemala, au Mexique, en Europe, de leurs retrouvailles à Paris, à New York, leurs dechirements, et aussi de leurs travaux respectifs. Épilogue revelateur : Simone de Beauvoir repose au cimetiere Montparnasse, aux côtes de Jean-Paul Sartre. Elle s’est fait in-humer portant au doigt l’anneau d’argent qui ne l’a jamais quittee, offert par son « bien-aimé mari sans mariage » au matin de leur premiere nuit d’amour à Chicago. ■

POINT FINAL

Beauvoir in love, le dernier livre consacre à la pasio-naria du feminisme, ne se presente ni comme une biographie traditionnelle, ni comme un essai phi-losophique, mais comme un roman, compose par la

plume talentueuse d’Irene Frain, specialiste de recits inspires de personnages reels. C’est dire que, d’emblee, le lecteur est assure que l’histoire sera racontee avec brio et qu’il ne l’abandonnera qu’une fois les 400 pages tournees ! Recompensee en 2009 par le Grand Prix Palatine du roman historique pour Les naufra-gés de l’île Tromelin, cette auteure d’une trentaine d’ouvrages continue à restituer, depuis son premier succes Le Nabab, les parcours authentiques de marins, de femmes exceptionnels, d’explorateurs avec une imagination etonnante, etayee par des enquêtes menees avec une extrême rigueur. Au palmares des femmes qu’elle ressuscite avec passion, comme Cleopâtre ou Phoolan Devi, la femme-bandit indienne, figure desormais un Castor inedit, une Simone de Beauvoir toute de chair et de passion, tendre, sensuelle et vulnerable.

C’est en 1947 que debute cette affaire transatlantique qui marquera à jamais Simone de Beauvoir en depit de ce qu’elle choisira d’en raconter plus tard dans son roman à clef, Les Mandarins. Alors âgee de 39 ans, elle est dejà, pour ses adula-teurs français, la grande prêtresse de l’existentialisme, même si d’autres preferent persifler la « Notre-Dame de Sartre » ou

la « Grande Sartreuse ». En ce janvier 1947, Sartre veut se re-trouver seul à Paris pendant quelques mois pour y recevoir sa nouvelle conquête, Dolores Vanetti. Son « amour nécessaire » ira donc donner une serie de conferences dans les universites americaines pour laisser le terrain libre aux « amours contingen-tes ». Le Castor part à regret, rongee par la jalousie, quand bien même le pacte entre Sartre et son egerie se veut rassurant : ils se raconteront tout et s’ecriront leur quotidien par le menu ! C’est qu’entre eux deux, apres les premiers ebats, la relation est devenue celle d’un couple de mots et d’echanges d’idees. Mais il faut bien que le corps exulte et Sartre sera, sa vie durant, tres entoure...

Apres les cenacles culturels de New York, où elle conquiert journalistes et intelligentsia, c’est Chicago que le Castor va decouvrir avec, pour cicerone, Nelson Algren, recommande par une amie de ce grand amateur de femmes. Seduisant vi-king d’un metre quatre-vingt-cinq aux pectoraux de boxeur (il frequente le ring assidûment), louant pour 10 dollars par mois, dans les bas-fonds de la ville, un taudis sans salle de bains (on repousse les plats sales pour liberer l’evier-lavabo), c’est un indigne avant l’heure, un ecorche, un « instable, ombrageux, névrosé » qui se rebiffe à tout venant. Habitue des bouges, tri-pots et bordels, il y puise les materiaux pour son futur mag-num opus que sera L’Homme au bras d’or et c’est là, dans cet envers de l’Amerique, qu’il va cornaquer le Castor. Côte cour, cour des miracles de junkies, prostituees et clochards qu’elle rencontrera, Algren lui fera lire l’etude du sociologue sue-dois Gunnar Myrdal sur la situation des Noirs aux États-Unis. Pour son œuvre en gestation pendant ce voyage, Le Deuxième Sexe, le traite fera apprecier au Castor l’analogie entre sexisme et racisme. Côte jardin, il seduira sans peine sa « little Frenchie ».

Nel

son

Alg

ren

© W

alte

r Alb

ertin

/ W

orld

Tel

egra

m

À des lieues de l’icône germanopratine (...) Irène Frain fait entrer en scène une Simone détonnante !

Beauvoir in Love d’Irène Frain (Éd. Michel Lafon), $29.95.

FRA_AVRIL-013.indd 27 3/11/13 2:43 PM

Page 28: France-Amérique Avril 2013

28 FRANCE - AMÉRIQUE AVRIL 2013

INSTANTANÉS

1

68

32

54

1 Chicago, IL – Le 6 février, le consul général Graham Paul (au milieu) a commémoré avec la Société d’Illinois des Fils de la Révolution Américaine, la si-gnature du Traité de l’alliance entre la France et les États-Unis en 1778, négocié par Benjamin Franklin en pleine guerre d’Indépendance des États-Unis.

2 Miami, FL – Le 9 février, les consulats français et allemand ont organisé un match de football amical pour célébrer le 50e anniversaire du traité de l’Élysée, qui a scellé le rapprochement franco-allemand en 1963.

3 Pinecrest, FL – Le 15 février, la maire de Pinecrest, Cindy Lerner (à gauche), et le maire de Cognac Michel Gourinchas ont signé l’acte de ju-melage de leurs deux villes. Un accord qui devrait développer échanges pédagogiques, tourisme, économie et partage culturel.

4 Los Angeles, CA – Le 8 février, lors du Festival panafricain du film, Filippe Savadogo (à gauche),

ambassadeur et représentant permanent de la Francophonie auprès des Nations Unies à New York, s’est vu remettre le « Visionary Award ». Il a été remercié par le fondateur du festival Danny Glover, pour son soutien lors de la création de l’événement en 1992, alors que Filippe Savadogo était à la tête du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Burkina Faso).

5 Chicago, IL – Le 8 février, les ambassadeurs de France et d’Allemagne aux États-Unis, François De-lattre (à gauche) et Peter Ammon (à droite) ont dé-battu du partenariat franco-allemand et de l’avenir de l’Europe. Une discussion modérée par Fay Har-tog-Levin (au milieu), senior advisor aux affaires euro-péennes du Chicago Council on Global Affairs, qui co-organisait la rencontre.

6 La Nouvelle-Orléans, LA – Fin janvier, le dépu-té-maire de Caen Philippe Duron et le directeur du Mémorial de Caen Stéphane Grimaldi ont rencontré les dirigeants du World War II Museum, Herschel L.

Abbott Jr. et Gordon H. Mueller. Les deux musées renforcent leur partenariat en prévision du 70e an-niversaire du Débarquement de juin 1944.

7 Washington, DC – Le 9 février, l’Alliance Fran-çaise, en partenariat avec Art Soirée, a célébré Mardi Gras au Washington Club. Ici, Anne-Lise Bernay, enseignante à l’Alliance Française, Sylvain Cornevaux, le directeur culturel, Magali Bufferne, enseignante également et Thomas Chaurin, le di-recteur exécutif, parés pour la mascarade.

8 Boynton Beach, FL – Le 21 février, deux céré-monies se sont succédé pour décorer les vétérans américains de la Légion d’honneur. Plus d’une quarantaine d’anciens soldats, résidant aujourd’hui en Floride, ont ainsi reçu une médaille pour leur mérite.

7

FRA_AVRIL-013.indd 28 3/11/13 2:43 PM

Page 29: France-Amérique Avril 2013

LE JOURNAL FRANÇAIS DES ÉTATS-UNIS Février 2012

Mis à nuLÉGISLATIVESLes candidats en Amérique du Nord

L’HERMIONE DE LA FAYETTE Cap sur l’Amérique

www.france-amerique.com

Guide TV5MondeLe Crazy Horse

LE JOURNAL FRANÇAIS DES ÉTATS-UNIS Février 2012

Mis à nuLÉGISLATIVESLes candidats en Amérique du Nord

L’HERMIONE DE LA FAYETTE Cap sur l’Amérique

www.france-amerique.com

Guide TV5MondeLe Crazy Horse

LE JOURNAL FRANÇAIS DES ÉTATS -UNIS

Abonnez-vous !

Je joins un chèque à l’ordre de France-Amérique

Je règle par carte bancaire: Visa MasterCard American Express

No de carte: ......................................................Date de validité:............................

Nom et Prénom : ....................................................................................................

Signature: ..............................................................................................................

Addresse: ...............................................................................................................

Ville/ Etat/ Code postal: .....................................................Pays: .............................

Email: .................................................................................................................... Je souhaite recevoir gratuitement l’édition numérique de France-Amérique Je souhaite recevoir gratuitement la newsletter de France-Amérique

Veuillez nous renvoyer ce coupon avec votre réglement à cette adresse:FrancePress LLC, 115 East 57th St, 11th Fl. New York, NY 10022

GARANTIE DE SATISFACTIONSi au cours de votre abonnement vous souhaitez annuler votre abonnement, vous serez remboursé pour la totalité des numéros non envoyés.

EN CADEAU, L’ÉDITION NUMÉRIQUE! Recevez gratuitement l’édition numérique de France-Amérique en vous abonnant au magazine (une valeur de $29.95).

IHA101

Oui, je m’abonne à France-Amérique pour 1 an (11 numéros) au tarif de $50. Oui, je m’abonne à France-Amérique pour 2 ans (22 numéros) au tarif de $80 et j’économise $20 ! Pour les abonnements à l’étranger, veuillez ajouter $35. Comptez 4 à 6 semaines pour recevoir votre premier numéro. Abonnez-vous en ligne sur www.france-amerique.com ou par téléphone au 1-800-901-3731

FRA_AVRIL-013.indd 29 3/11/13 2:43 PM

Page 30: France-Amérique Avril 2013

VIE EN FRANCE CULTURE

SERVICES COMPTABLES

DÉMÉNAGEMENTS

D É m É n a g e m e n t

Spécialisé dans l’emballage et le transport de meubles anciens et d’objets précieux, depuis 34 ans.

Nos références: ambassades, consulats, particuliers (France, UK, Allemagne, etc.)

“Déménagez les mains dans les poches”

Contactez George Harrington • 1-800-827-5467 • www.imsmover.com

INTERNATIONAL MOVING SERVICEI. M. S., INC.

ANNUAIRE

IMMOBILIER

WESTCHESTER

IMMOBILIER

Nathalie ClarkLicensed SalespersonC (917) 825 4323O (914) 834 [email protected]

L A R C H M O N T · M A M A R O N E C K · R Y E · S C A R S DA L E

Coldwell Banker Residential Brokerage140 Larchmont Ave, Larchmont NY 10538

WESTCHESTER

IMMOBILIER

Nathalie ClarkLicensed SalespersonC (917) 825 4323O (914) 834 [email protected]

L A R C H M O N T · M A M A R O N E C K · R Y E · S C A R S DA L E

Coldwell Banker Residential Brokerage140 Larchmont Ave, Larchmont NY 10538

WESTCHESTER

IMMOBILIER

Nathalie ClarkLicensed SalespersonC (917) 825 4323O (914) 834 [email protected]

L A R C H M O N T · M A M A R O N E C K · R Y E · S C A R S DA L E

Coldwell Banker Residential Brokerage140 Larchmont Ave, Larchmont NY 10538

WESTCHESTER

IMMOBILIER

Nathalie ClarkLicensed SalespersonC (917) 825 4323O (914) 834 [email protected]

L A R C H M O N T · M A M A R O N E C K · R Y E · S C A R S DA L E

Coldwell Banker Residential Brokerage140 Larchmont Ave, Larchmont NY 10538

WESTCHESTER

IMMOBILIER

Nathalie ClarkLicensed SalespersonC (917) 825 4323O (914) 834 [email protected]

L A R C H M O N T · M A M A R O N E C K · R Y E · S C A R S DA L E

Coldwell Banker Residential Brokerage140 Larchmont Ave, Larchmont NY 10538

SANTÉ

M É D E C I N

Dr. Sylvie Epelbaum DErmatologiE

Diplômée Facultés de Médecine de Paris et de New York

Maladies de la peau, des ongles et du cuir chevelu. Traitement des rides,

varices, maladies vénériennes.

30 East 40th Street(Between Madison & Park Avenue)

NEw York

(212) 448-0007

d e n t i s t e

dr. Gérard epelbaum Diplômé

Faculté de Médecine de Paris École Dentaire de New York

CABINET DENTAIRE

30 East 40th Street, Suite 906(Between Madison & Park Avenue)

NEw York

(212) 889-5966

Rébecca Elmaleh, MDMÉDECIN HOMÉOPATHE

20 years experience Family Medicine & Homeopathic MedicineAllergies, asthma, menopause, PMS, ADD, infertility, sinusitis, IBS, anxiety, & more.

Adults, Children & Pregnancy.

70 East 10TH Street New York City

(212) 253-2488RebeccaElmalehMD.com

SERVICES JURIDIQUES

Business and Technology Lawyers

William B. Biercefrançais/anglais

Domestic and Cross-Border

Corporate and Commercial

Strategic Alliances Employment/Executive Comp.

Licensing and Technology

420 Lexington Ave., Ste 2920New York, New York 10170

Tel: 212-840-0080

[email protected]/bienvenu

ADVERTISE

PLACE YOUR AD IN L’ANNUAIRE TODAY!

PLEASE CALL (646) 202-9828

FRA_AVRIL-013.indd 30 3/11/13 2:43 PM

Page 31: France-Amérique Avril 2013

PETITES ANNONCES

To place a classified ad please visit our website www.france-amerique.com, call 646 202 9828 or email [email protected]. Classifieds run simultaneously in France-Amérique and www.france-amerique.com for the monthly rate of $2.50/word (10 words minimum) and $1.5/word for the website only. Deadline for submission: 3 weeks prior to issue date for the magazine and 24hrs for the website.

BUSINESS & TECHNOLOGY LAWYERS - NEW YORK, NY Français/AnglaisDomestic and Cross-BorderCorporate and CommercialStrategic AlliancesEmployment/Executive Comp.Licensing & Technologye-Commerce Contact: William B. Bierce Phone: (212) 840 - 0080 Email: [email protected] Web: www.biercekenerson.com

APTA INTERNATIONAL ASSURE LES EXPATRIÉS DANS LE MONDE ENTIER! Depuis plus de 15 ans, APTA International vous aide à trouver les contrats d’assurance santé les mieux adaptés à votre situation personnelle (travaille en co-ordination avec la Caisse des Français de l’Etranger). Contact: Michel Leclerc Phone: +33 (0)6 15 16 68 71Fax: +33 (0)4 72 68 17 00 Email: [email protected] Web: www.apta-international.com

CPA / COMPTABILITE GENERALE / DECLARA-TIONS FISCALES / ENTREPRISES / PARTICU-LIERS / CONSEIL FISCAL CPA NY/FL Contact: DOROTHY MCAULIFFE CPA MBA Phone: 347-327-4595 Fax: 866-570-9401 Email: [email protected] Web: dorothycpa.wordpress.com

PRODUITS FRANÇAIS

FIGHT PLASTIC BAG POLLUTIONWith our stylish French Market Baskets—roomy, practical, and oh-so-French! QuelObjet.com has lots of Valentine ideas for him and her. Here are just a soupçon. From Petanque Sets, Leather Vide Poches and Fireman’s Mustard to Champagne Biscuits, Macarons Trays and Sachets Coffrets, you’ll be sure to please your Valentine! Email: [email protected]: www.quelobjet.com

RECHERCHE D’EMPLOI

BABYSITTING Dame sérieuse, flexible et ponctuelle avec expéri-ence recherche emploi de babysitter.Contact: Gina Phone: 347 482 3354 Email: [email protected]

OFFRES D’EMPLOI

TEACHING POSITIONS OPEN IN OREGONLe Monde French Immersion Public Charter School has opened its first Kindergarten and 1st Grade classrooms in the fall of 2012 in Portland, Oregon. An additional grade level will be added each sub-sequent year, ultimately offering instruction through 8th Grade. We are currently accepting applications for additional teachers and teacher assistants for the 2013-14 school year. Please review the job descriptions on our employment page for additional information.www.lemondeimmersion.org/employment.htm

LOCATIONS VACANCES ET AUBERGES

AIX EN PROVENCECours Mirabeau, heart of town. 2 bedrooms. Perfect for exploring Provence. $1350/week Web: www.greatfrenchrentals.com

NICE/COTE D’AZUR/GRASSE Authentic village hill country Riviera, near Grasse. Breathtaking views. Sleeps 4. $1250/week Web: www.greatfrenchrentals.com

WWW.PROVENCEPROPERTIES.NETYour source for vacation villas since 2003

2 FULLY EQUIPPED HOMES FOR HOLIDAYS Between the CEVENNES MOUNTAINS and the ROMAN PROVENCE, in a property with pine and olive grove:- Cottage : sleeps 2 – 1 bedroom- Apartment : sleeps 4 – 3 bedrooms - 2 bathroomsTerrace, peaceful gardens, panorama. Email: [email protected] Web: www.maison-pradier.com

BRETAGNE/NORD FINISTÈRE Belle maison spacieuse à 2 mn de la plage, 6 personnes, site exceptionnel, vue sur mer, photos disponibles sur le site web. $1000/semaine Contact: Chantal Lewis Phone: 603-455-2010 Email: [email protected] Web: www.brittanycoasthome.com

IMMOBILIER À LOUER – PARIS HAVEN IN PARIS - PARIS, PROVENCE, TUSCANY AND LONDON Luxury Vacation Apartment & Villa Rentals. Central Paris, Panoramic Views, Balconies, Private Gardens, Computers & High Speed Internet in all apartments, Luxury Concierge Services. All proper-ties personally chosen & visited by Haven in Paris staff.Phone: 617 395 4243Email: [email protected]: www.haveninparis.com

BASTILLE MARAIS Enchanting one-bedroom newly renovated apart-ment on quiet cobblestone passage. Fantastic location! Top floor with skylights. Sleeps 2-4. Photos available on website. Phone: 415-282-3648 Email: [email protected] Web: www.parisbastilleapt.com PARIS 7TH EIFFEL Superb 1 bedroom, elevator. $1080/week. $2990/month. Phone: 858-354-4470 Web: www.purplevictorian.com

PROPOSITIONS COMMERCIALES

FOR SALE: ESTABLISHED FRENCH SPECIALTY WINE SHOP Located in Silicon Valley historic town. Business sold as turnkey operation with all permits and licenses in place. Favorable price and lease. Only qualified interested parties and professionals need respond. Email: [email protected]

IMMOBILIER À VENDRE

MAISON DE CARACTÈRE EN BRETAGNE Vue imprenable sur port de Ploumanach, Cotes d’Armor. Cinq pièces, deux salles de bain, cuisine, cour/garage. Pour photos, contactez Roselyne Bothorel à [email protected] ou 33-2-96230986. Phone: 781-391-3170 Email: [email protected]

APARTMENT, FRACTIONAL OWNERSHIP Located on the Mediterranean near Spain, 2 bedrooms, large terrace, parking, six weeks use. $45,000 Contact: John West Phone: ( 705) 466 - 2378 Email: [email protected]

TOURISME/VOYAGES

FRENCH HOTEL BARGE CRUISES Contact: Paradise Connections Yachts & Barge Charters Email: [email protected] Web: www.BargeCharters.com

TREASURES OF BORDEAUX AND THE WINE COUNTRY Exclusive Tour: May 25-June 1, 2013Discover the world’s most prestigious wine estates via privileged visits and exclusive wine tastings—by special invitation—to Bordeaux’s greatest Premier and Grand Cru Classé châteaux, including Cheval Blanc, Lafite Rothschild, Palmer, Yquem, Margaux and many more. Private luncheons and dinners at renowned châteaux await us on this memorable tour!

Contact Pamela Huntington Darling for information on this and other luxury European tours at: www.exclusive-culturaltours.com

COURS / ATELIERS

LEARN FRENCH ONLINE Be ready for your next trip to France! From the comfort of your home or office, learn French with a native speaker and experienced tutorAffordable prices, flexible hours Contact: Carole Rothschild Phone: 860 – 818 – 6421 Email: [email protected] Web: www.frenchalacarte.us.com VALORME Small residential school in Foix, medieval town, Southwest France. Classes, visits, hiking. Contact: Corine Rouleau Web: www.valorme.com

COURS INTENSIFS D’ANGLAIS Depuis 1955. Spanish-Américan Institute 215 West 43th St, Times Square, NY 10036 Phone: 212-619-7267 Fax: 212-719-5922 Email: [email protected] Web: www.sai2000.org

WWW.FRENCHWITHLUC.COM Private French Instruction via Skype. Est. 1986.

EUROLINGUA ONE-TO-ONE LANGUAGE HOMESTAYS Dutch, English, French, German, Italian, Portu-guese, Russian, Spanish, Ukrainian.Total linguistic and cultural immersion living 1 to 4 weeks in the home of a qualified Eurolingua Home-stay Tutor, any time of year. Quality accommoda-tion, all family meals, local visits and excursions. Return home speaking like a native!! Web: www.eurolingua.com

SERVICES

AVOCAT FISCALISTE - NEW YORK & PARIS Avocat fiscaliste aux barreaux de New York & Paris, CPAPlanning Fiscal France - U.S.A.Déclarations fiscales U.S. particuliers & entreprises Contact: Jean-Pierre Lavielle Phone: +1 (203) 635-3117 Email: [email protected]

FRA_AVRIL-013.indd 31 3/11/13 2:43 PM

Page 32: France-Amérique Avril 2013

FRA_AVRIL-013.indd 32 3/11/13 2:43 PM