Atelier ÉcriturePendant le confinement, vous avez sans doute eu des sen-sations particulières. Souvent mal être, ou plaisir du calme… p. 10-11

N° 93 Trimestriel d’Information du GAIF - Décembre 2020

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Contacts

Et aussiles jeux p.13 et p.14

Portrait de FloVous vous dites peut être, je ne la connais pas mais si vous suivez les discus- sions entre membres du GAIF sur whatsapp. p. 8-9

Nous avons choisi, dans ce journal, de rendre hommage à Jacqueline Moutoussamy. Sa gaieté, son sourire, son courage et sa persévérance pour réapprendre à parler ont touché tous les membres de l’associa-tion qui la connaissaient.

Petite biographie de Jacqueline p.2

Éditorial de Michel Drevet p.3

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Hommage à Jacqueline

• d'Antoine Prévost

p.2

• de Michel Lagneau p.3

• de Toshihiko Matsunaga p.4

• de Michèle Levasseur p.5

• de Guy Muller p.6

• d'Andréa Schumeur p.7

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Poème de JacquelineLa bergerie p.6

Nouvelles activitésLes activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre mais...  p.12

Jacqueline a été pendant 40 ans au service de la poésie sous toutes ses formes. Même aphasique dès qu'elle a pu, elle a recommencé à écrire des textes, des chansons. De-puis que nous la connaissions malgré ses problèmes de santé, elle a toujours su garder son sourire, sa gaieté et son extraordinaire force de vie que nous admirions tous.

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LE VENDREDI 10 OCTOBRE 2020

Jacqueline est née en 1939 à Paris. Elle s'ins-talle avec son mari à Maisons-Alfort en 1970 où elle exerce la profession d'institutrice.

Elle élève ses deux enfants et consacre le reste de son temps à défendre la poésie sur tous les fronts. En 1966, avec des amis, elle fonde l'as-sociation « ÉCOUTE » qui publie durant 30 ans des recueils de poèmes dans lesquels de nom-breux auteurs contemporains peuvent prendre la parole. Des spectacles associant la chanson, le théâtre, le conte se jouent à Paris et en pro-vince.Elle continue d'écrire, publie des recueils de poèmes et est plusieurs fois primée par la SACD, la SACEM, la Société des gens de Lettres. Elle monte aussi des spectacles haut en couleurs dans un cabaret « Le Cloître ». En 2006 victime d'un AVC, elle rejoint le groupe de Vincennes pour retrouver le plaisir de chan-ter. Elle participe à presque tous les séjours organisés par des aphasiques à Riville en Nor-mandie et là elle rencontre Jean Luc, un aphasique qu'elle épouse en 2011 et ils ont été heureux.

Geneviève Renaudie

Jacqueline Moutoussamy

Antoine a rendu hommage à Jacqueline avec 3 infographies.

PETITE BIOGRAPHIE DE JACQUELINE

3Éditorial

Après les vacances d’été, les plus opti-mistes pensaient retrouver leurs ateliers au sein du G.A.I.F..

Mais dans le « Contacts » de septembre, l’équipe du bureau a dû annoncer qu’elle devait prolonger la suspension de nos activités. Quelle douche froide ! Et ce fut, pour certains, la triste perspective d’un retour à l’isolement et à la solitude.

Certes, le premier confinement avait déjà montré nos capacités d’adaptation col-lective à une situation hors du commun et nous n’avions pas vacillé. Mais cette fois-ci, le défi devenait plus rude encore et il ne s’agissait pas de baisser les bras !

Alors, peu à peu, à l’exemple du Whatsapp mis en place au printemps par Alexis et animé par Michel, les responsables d’ate-lier ont recréé leur activité sous une forme virtuelle et nos aidants nous ont appris à nous servir de redoutables techniques aux noms étranges : Zoom, Skype, Whatsapp. Et maintenant, de chez soi, guidé(es) par nos animateurs, nous pouvons écrire, chanter, danser, répéter, jouer…

Le bureau, lui, continue à préparer la pro-chaine Assemblée Générale prévue en février et réfléchit à de nouveaux projets, en attendant de pouvoir vous retrouver pour une balade, une visite d’exposition, un pot convivial…

Comme vous le constatez, plus que ja-mais, le G.A.I.F. est bien vivant et dé terminé à poursuivre sa route.

En cette période de Noël et aux abords du Nouvel An, nous souhaitons partager avec vous le formidable espoir d’un vaccin qui puisse briser les chaînes de la COVID et nous rendre, au plus vite, notre liberté.

Puisse ce vœu se réaliser en 2021 !

Michèle Drevet

Éditorial

Jacqueline et Jean-Luc à l'Assemblée Générale en 2016

Jacqueline, tu étais où ? dans les nuages..... Tu es partie pour toujours mais tu sais on te garde un petit coin de ciel tout près de nous.

Regarde Riville, nous y allions avec entrain 2 fois par an, tous les membres du GAIF qui le souhaitaient. Qui était le centre du groupe ? Jacqueline ! Pour la gouaille, pour les jeux, pour le rire, pour les balades, pour les massages, pour les chants, pour le digestif.

La vie des aphasiques à Riville ? Promenades dans le bois, le long de l'étang, avec tout le monde et Jacqueline qui marchait, marchait... Ses yeux diaphanes ne lui permettaient pas de bien voir mais Jean-Luc était là, aux petits soins. Ils étaient complémentaires : Jacqueline, la force et Jean-Luc, la patience.

Michel Lagneau

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LE VENDREDI 10 OCTOBRE 2020

Jacqueline Moutoussamy

JACQUELINE À RIVILLE

A Riville, un soir après le dîner, Jacqueline m’a dit qu’il y avait une vache avec des lunettes dans le pré, juste à côté. Le lendemain, je suis allé vérifier. Effectivement, elle était là, cette vache qui semblait porter des lunettes. Depuis, Jacqueline et la vache avec des lunettes se juxtaposent en moi. »

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LE VENDREDI 10 OCTOBRE 2020

Jacqueline Moutoussamy

J'ai rencontré Jacqueline Mériot à l'école Saint-François en 1982. Nous étions collègues. Elle se produisait aussi sur scène au caveau de la rue Saint Jacques. Elle écrivait des textes pour elle et pour d'autres.

Ma fille Florence est née en 1985, Jac-queline est devenue sa marraine.

Les années ont passé. J'étais pré-sente à la mort de son premier mari Louis ; j'ai été appelée près d'elle lors de son AVC.

Nous lui avons rendu visite avec ma fille ; nous avons été émerveillées de son obstination à se faire comprendre. Elle se mettait en scène, elle mettait en scène le corps médical...

La vocation de ma fille pour l'ortho-phonie date de ce jour. Actuellement, elle prend en charge des aphasiques dans un centre,

Plus tard, j'ai assisté au mariage de Jacqueline avec Jean-Luc.

L'amour prend patience ; il fait des miracles. Jacqueline a pu écrire de nouveau des textes,

Elle a été heureuse. Cet amour hors normes l'a comblée.

J'ai en mémoire l'image d'une femme heureuse. Elle avait décidé d'être heu-reuse malgré les handicaps. Elle ne

voyait presque plus, elle avait quel-quefois bien du mal à se faire comprendre.

Mais « aujourd'hui, ça va ! Tout dou-cement » sont les derniers mots prononcés par cette femme éner-gique.

Michèle LevasseurJacqueline et Michèle

JACQUELINE ET SON AMIE MICHÈLE LEVASSEUR

6 Jacqueline Moutoussamy

A l'époque où les lampadaires dans nos villes Venaient troubler les ténèbres, Fidèle à la nuit, la petite bergerie saluait les étoiles. La brise tombant sur le vallon, Soufflait tous les parfums de plantes aromatiques : Du laurier, du thym, de la sauge. On pouvait entendre les froissements des ailes Des insectes nocturnes, des papillons, Le chant des crapauds, le cri lugubre des éperviers. C'est surtout le vent dans les pins Qui me faisait frissonner de plaisir et de bonheur. Je guettais l'orage parmi les nuages, Le plus petit éclair faisait un feu d'artifice lumineux Dans le ciel où par moment passait un satellite. Le monde surveillait la nuit, de la toute petite bergerie, Je voyais l'immensité en passant de la luciole, Au firmament : images obsolètes, témoin de la beauté sauvage. A l'heure où les lumières font reculer la pénombre, Il est une étable qui garde, comme un secret la présence De la clarté des nuits.

Jacqueline Moutoussamy

Parmi les nombreuses et toujours plaisantes occasions que j’ai eues de croiser Jacqueline Moutoussamy-Mériot, une me revient. Nous voici à Riville, un début de soirée, j’entends Jacqueline dire : « On pourrait faire de la soupe, une soupe de radis ? ».Une soupe de radis ? Mais oui, une Soupe de radis ! Je n’en revenais pas, on arrive bien à représenter un radis, cette plante crucifère dont plusieurs variétés sont cultivées pour leurs racines comestibles, mais j’ai bien du mal à songer à une soupe de radis ; de plus on dirait une soupe de radis comme par exemple « velouté de rutabagas », « purée de panais ou de topinambours », « poëlée de crosnes, omelette à larroche ou à l’ortie » ; c’était au temps jadis, au temps des plantes médicinales.Du coup, Jacqueline est entrée dans les explications : le radis est une plante qui se mange aussi bien pour sa racine que ses feuilles on peut en faire de la soupe, on peut en faire de la purée, etc…Ainsi je suis devenu un peu moins jocrisse, moins nigaud, grâce à toi ! Tu es devenue l’auteure de la soupe de radis, quand pourras-tu me raconter des histoires telles que celles-ci ? En attendant, puisses-tu être benoîte.

Guy Muller

LE VENDREDI 10 OCTOBRE 2020

LA BERGERIE

LE VENDREDI 27 NOVEMBRE 2020

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LA SOUPE DE R ADIS

7 Jacqueline Moutoussamy

LE LUNDI 30 NOVEMBRE 2020

JACQUELINE ET LE GROUPE DE CHANT DE VINCENNES

« Un amour improbable, voire impossible ? » Pas pour Jacqueline et Jean-Luc qui nous ont prouvé et démontré le contraire ! En dehors des convenances, chiche ! Les inséparables, comme ces oiseaux qui ne se quittent jamais. Être là, toujours là, l'un pour l'autre. Jacqueline pour Jean-Luc, pour se protéger, se soutenir mutuellement, se chouchouter . L'un était ses bras, ses jambes, son honorable serviteur ; l'autre, sa voix, son porte-parole. Se compléter avec leur différence, d'un amour inconditionnel, sans limites. Ils nous ont surpris et nous ont émus.

Jacqueline, avec son petit sourire en coin, et son côté rebelle, j'imagine l'étudiante en '68 faire les barricades et se battre jusqu'au bout . Elle ne se laissait pas abattre. Rien ne la décourageait. Elle essayait de toutes ces forces, de tout son cœur de récupérer, de rebondir. Sa persévérance, sa foi et son courage pour réapprendre à parler, à communiquer avec nous, étaient incroyables.

Elle continuait ses poèmes pour nous souhaiter Meilleurs voeux avec Jean-Luc tous les ans. Nous avons chanté ses « Bégonias », bégo, bégo bégobé; bégo, bégo, bégonia... C'est ancré dans nos veines. Difficile d'oublier puis on ne veut pas, dit !

Et nous avions fêté ensemble son 80e anniversaire. Incroyable coïncidence d'avoir 80 ans juste ce mardi, jour de chant de la chorale de Vincennes. Quel bonheur ! Jean-Luc lui avait offert un beau bouquet de fleurs et Jacqueline avait apporté du champagne et du cidre pour boire à sa santé à cette belle occasion.

Et puis, je me rappelle ce moment particulier à mon retour de Venise. J'avais apporté des masques achetés au Carnaval en vue de l'anniversaire de ma mère. Et en les montrant à Gilbert, Jacqueline me demande et saisit ce masque rouge avec des froufrous pour se coiffer et danser avec. Ah sacrée Jacqueline ! Une boute-en-train, une poète au grand cœur, sa personnalité et animée d'une incroyable envie de transmettre et à dépasser les obstacles.

Jacqueline, « Fais-moi une chanson, tout s'envole, tout s'envole... » Toi, tu t'es envolée, mais nous te gardons dans nos cœurs et dans le chœur et chanterons tes chansons.

NOUS T'EMBRASSONS ! MERCI JACQUELINE ! MEILLEUX VOEUX À VOUS TOUS.

Andrea Schumer__________________________________________________________________________________________________

L'Assemblée Générale du GAIF sera diffusée en février, par mail.

8 Portrait

LE 24 NOVEMBRE 2020

Vous vous dites peut être, je ne la connais pas mais si vous suivez les discussions entre membres du GAIF sur whatsapp vous savez qui est FLO car elle y tient une place importante. Pour cause de Covid 19 nous ne nous sommes pas rencontrés physiquement mais par l'intermédiaire de la visioconférence. Grâce à nos portables, nous nous sommes décou-verts, en couleur.

Ah  ! Bonjour Flo, je te vois enfin  ! Je te vois aussi c'est bien. Flo, je vais t'interviewer soit cool, ce n'est pas la cour se  ! On commence… c'est parti !!

Avant ton AVC, as-tu eu des signes avant-coureurs ?

Oui ! Je travaillais comme standar-diste, quand soudain je pose mon téléphone, un collègue viens vers moi, pendant 5 minutes j'ai dit « bla-blabla » et puis j'ai recommencé à parler. C'était au mois de mai 2015, 6 mois avant mon AVC.

Comment est arrivé ton AVC ?

Je menais une vie trépidante, j'avais l'épaule droite endommagée, je de-vais me faire opérer . Avec mon mari c'était de plus en plus difficile, j'étais très stressée. Je me disais « je suis forte, je vais m'en sortir ». Les autres me disaient « arrête, tu vas tomber » et je suis tombée dans un précipice sans fond. Le 14 novembre, j'ai fait un AVC. Puis lentement la vie a re-pris mais il a fallu m'opérer car j'avais une malformation de l'artère du cou. La chirurgienne m'a sauvée, c'est mon héroine, je la revois de temps en temps. Plus tard dans un café à Garches, j'ai acheté un livre pour enfants de 3 ans, 4 mois après

l'AVC j'ai recommencé à parler, ma fille est entré dans mon monde, nous avons toujours très bien com-muniqué même sans les mots. Et puis les mots sont revenus mainte-nant il ne reste qu'une sorte de bégaiement.

Qu'as-tu pris comme médi-caments ?

Je n'ai pris que du Kardégic, je ne voulais rien d'autre. On me dit que je suis chiante mais c'est comme cela.

Comment s'est passé ton retour à la maison ?

Je me suis battue pour rentrer à la maison pour Noël et le 21 décembre, je suis rentrée : la fête le sapin, mer-ci à ma fille mais j'étais encore très fragile, j'ai beaucoup pleuré mais c'est normal. Mes enfants m'ont beaucoup aidée, j'ai beaucoup de chance ce sont des enfants formi-dables. Ils ont découvert une nouvelle Flo, ils me rassurent beau-coup. Mon fils surtout m'a aidée car il ne travaillait pas encore. Lorsque le soir ça n'allait pas, il était là. L'orthophoniste venait 5 fois par semaine il était très bien. Avant l'AVC, j'étais très douée en français, je corrigeais les fautes de ma fille qui était à la fac, aujourd'hui c'est elle qui m'aide. Parfois je cherche un

FLORENCE MOREAU DITE FLO

9 Portr Portrait

mot et je ne le trouve pas, à l'écrit ce n'est pas toujours facile mais tout s'améliore avec l'orthophoniste, elle me guide c'est bien. J'ai quelques séquelles mais ce n'est pas très im-portant.

Comment s'est passé ton retour à la vie ?

J'ai d'abord fait des stages, une se-maine à Paris dans le 13ème et 4 mois à Nanterre. Puis j'ai eu envie de reprendre la coiffure, ça me plaît toujours. J'ai d'abord travaillé gra-tuitement chez une amie puis je me suis mise à mon compte comme coiffeuse à domicile, j'aime bien, on voit les gens dans leur vie, dans leur maison. Je conduis de nouveau pour aller chez eux. J'ai passé une visite médicale pour pouvoir recon-duire, au début c'est valable un an puis toute la vie. Mais avec le confi-nement tout s'est arrêté, je n'ai plus de travail..

Que fais-tu pendant le confi-nement ?

Je vais voir mon père, il a 85 ans, je l'adore, il habite à Clamart. Chez lui je garde mon masque mais il ne comprend pas. Ma mère est décé-dée, il y a 15 ans à 68 ans d'un cancer, je l'adorais aussi, je la garde dans mon cœur. A la maison, je fais du vélo, je vais marcher, je fais de la cuisine, j'aime bien faire de la cuisine pour les autres et puis je bricole : menuiserie, électricité, plomberie, peinture, je m'attaque à.

As-tu pu partir en vacances ?

L 'an dernier avec ma fille, mon fils, et ma belle-fille, nous sommes par-tis ensemble, j'ai voulu manger une glace, j'ai parlé une sorte de fran-glais qui a fait dire à la dame « vous venez de quel pays ? ». Nous sommes français, de Paris !!! De purs parisiens !

Deux semaines avant mon AVC nous étions partis en Ecosse, quel beau pays ! De gare en gare, nous louions de petits appartements d'Edingburgh au Loch Ness (ce lac où nage un dragon)… Les paysages sont vallonnés, les rivières claires et rapides, la fête des pêcheurs de truite, peu de soleil, de la pluie mais c'est très beau… Deux semaines après notre retour j'avais un AVC.

Comment as tu réglé tes problèmes avec ton mari ?

Avant mon AVC , je n'étais pas heu-reuse. Moi j'aime bouger,lui il s'est toujours ennuyé très vite. Quand j'ai eu mon AVC, il n'a pas su comment réagir (je ne lui en veux pas car on sait tous que c'est compliqué à gé-rer après). Trois mois après l'AVC, il me dit « Tu sais les gens qui meurent après un AVC, c'est plus facile à supporter pour leurs conjoints(es) ». J'ai beaucoup pleuré mais jamais devant lui,car je suis forte. On s'est séparé le 31 janvier 2019. Il a refait sa vie.

Comment as-tu connu le GAIF ?

J'ai cherché sur internet une asso-ciation qui me permettrait de rencontrer d'autres aphasiques pour discuter avec eux. J'ai trouvé le GAIF et je suis allée à Saint-Ger-main le samedi, j'étais contente , je devais aussi aller à Garches mais la Covid est arrivée. Je suis aussi sur Whattsapp, on échange des bla-gues, des photos, des poèmes , on se donne des nouvelles, c'est ras-surant.

Je suis aussi allée à l'AG il y a 2 ans je n'ai pas osé parler mais j'ai écou-té. Après le repas, j'ai parlé avec Alexis puis Louis qui partait faire le tour de l'Europe et qui est passé à la télé. Il y avait aussi Jacqueline, tu m'as dit qu'elle était le phare de Ri-ville où vous alliez souvent. Elle était très gaie alors qu'elle était presque aveugle, elle écrivait des poèmes et les lisait dans des cabarets quand elle était jeune. C'était la gloire !

Comment conclure ?

On va y croire ! On y va !

Interview réalisée par Michel Lagneau

10 Atelier Écriture

LE 24 NOVEMBRE 2020

CHEZ SOI CONFINÉ, CE QU’ON FAIT, CE QU’ON VOIT…..

Ce qu'on fait à sa fenêtre• Ouvrir les fenêtres vers : la rue, le jardin• La nature qui croit : le printemps, les arbres• Il n'y a pas d'école• Les gens ne passent plus dans la rue• Pas de voiture• D’en haut, le voisinage, les jardins, les maisons, les gens

qu'on entent, les voix, etc...• On voit des choses qu'on a pas vues ou entendues

d'habitude

Ce qu'on ressent • Le temps est immobile• On n'est plus allés vers les gens qu’on

aime• On se sert plus de sa voiture• On se sent immobile aussi• Où nous allons ?• LE MONDE est inerte, Le monde entier !• Où allons-nous ?• Où somme-nous ?

Michel Lagneau

Pendant ce deuxième confinement, nous avons tenté de faire l’atelier d’écriture par mail. La proposition était : Pendant le confinement, vous avez sans doute eu des sensations particulières. Souvent mal être, ou plaisir du calme… Pensez à vos sensations pendant cette période. Pensez à tous ces petits riens qu'on vit en ce moment : Les gestes qu'on doit faire… Ce qu'on ne peut plus faire…Ce qu'on voit de sa fenêtre… Ce qu'on ressent… Pour vous aider vous pouvez vous inspirer de ce que dit Marguerite Duras quand elle reste dans sa maison : « Ce qui compte dans cette maison de Neauphle le château, ce sont les fenêtres sur le parc et la route de Paris devant la maison » (Ecrire).

Claudine Vuillermet

Ce qu'on peut faire• Je suis en carte... mais j'ai une maison avec un jardin, 2

chats, des oiseaux, ma femme... Tout est là !• En plus, le temps est superbe.• Le printemps est en marche.• Le temps est au beau, nous déjeunons dans le jardin.• le bruit est différent : presque pas de voiture. Les bruits sont

nouveaux. La nature est présente. Les oiseaux, le vent doux, les gens, les chats, les chiens, la musique...

• On refait l'intérieur de la maison.• Marion est en plein boom: le covid et sa médecine, elle

téléphone tout le temps.• Moi : les autres et le Whatsapp. On communique ! • Je monte l'escalier 20 fois : 2 étages, monter et descendre...

20 minutes.• Nous téléphonons avec des Enfants et les petits.• Je bricole.• Avec la nouvelle donne, on découvre le conjois. C'était

nouveau. • Pas possible où presque de sortir. • Le soir, à 8 heures, on sort juste devant la porte, et on

applaudit les infirmières.• De fait, on se parle avec ses proches devant la porte.• Les enfants nous manquent.• Nous comptons les jours, enfin... L'avenue des Champs-Élysées

11Atelier Écriture 11

LE 14 ET 16 NOVEMBRE 2020

LE CONFINEMENT...Claudine

Vuillermet

Ce qui compte en ce moment c'est parler à toute la famille et aux amis.

Je n'ai pas pu aller en Normandie. J'étais impatiente pour arriver en train pour voir ma petite-fille Aurélie et son ami Guillaume.

Aurélie et moi nous avons décidé de voir le Musée "Dior" à Granville, de faire du shopping et de prendre le thé dans un salon de thé et le dimanche d'aller manger au restau-rant.

Et bien, c'est le « confinement ». C'est impossible de prendre le train pour la Normandie. Je suis furieuse, en colère !

Dans l'appartement, de sa terrasse, il fait beau. Je vois le jardin très calme. Les arbres sont dénudés et les feuilles dansent, s'envolent, c'est joli. Les oiseaux se posent sur les branches et chantent un chant mélodieux.

Au lit, le matin je caresse la chatte et je lis le roman « His-toire du fils » de Marie-Hélène Lafon. Je bois une tasse de café en humant la bonne odeur. J'ai la sensation du bonheur.

Simone Duval

Tous les gestes barrières sont contraignants. Se laver les mains lorsque je vais dans les grandes surfaces et après. Porter le masque est un supplice. Avec le froid, les lunettes sont pleines de buée, pas facile à gérer. Ce sont des gestes que nous n'avons pas l'habitude de faire. Ne plus embrasser ma famille devient compliqué.

Avant je sortais tous les jours où presque maintenant... Je reste à la maison.

Avant lorsque je prenais mes rendez vous, il fallait que je jongle avec mes associations maintenant... Je reste à la maison.

Maintenant je réfléchis à ce que je faisais. Je crois que j’etais dans une spirale et je suis retombée. Je pense à tout ce que je faisais depuis mon hémiplégie et aphasie et que je connaisse l’association et après.Dans le fond, je pense différemment.

C’est peut être une bonne chose, mais le virus, NON !!!

Anny Noiret

Depuis 8 mois, je suis confinée ! C’est un mot que je n'aurai jamais pensé utiliser pour moi. !

• Les gestes qu'on doit faire. Jeter ce que je n'ai plus besoin, ou ranger les petites choses. En ce moment, durant le confi-nement, à part les ordures ménagères quo - tidiennes (qui augmentent, parce que le livreur de repas de la mairie amène 3 repas par jour au lieu d’un dîner avant le confinement ), je range des petites choses, ou carrément balancer.

• Ce qu'on ne peut plus faire Ce qui compte en ce moment, juste dégoudir les jambes dehors (une heure avec l'attestation de déplacement) pour le promenade quand il ne pleut pas.

• Ce qu'on voit de ma fenêtre Ce qu'on voit de ma fenêtre en ce moment ; le Sacré Coeur, les toits des appartements avec les cheminées, les rideaux constament fermés de l'appartement en face, et du soleil. De ma cuisine, on voit du temps en temps la voisine qui prépare le repas et joue les mots croisés.

• Ce qu'on ressent Ce qui compte en ce moment en confinement, j'y pense plutôt positivement ; me consacrer, me donner plus que d'habitude de refraîchir.

Toshihiko Matsunaga

12 Groupes et Activités

24e année de < Contacts > le journal du GAIF (J.O. le 30/10/1980) - Siège social : Mairie du XVII, 18 rue des Batignolles - 75 017 - ParisPrésident : Alexis Vinceneux - Présidente d’honneur : Irène Grelet-Hénault - Fondateur du journal : François le Guelte

Infographiste : Alexis Vinceneux - Imprimer par la société : GPS

Les activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre mais certains groupes ont repris grâce à Skype, Whatsapp ou Zoom d’autres les rejoindront bientôt (théâtre, chant du 19e…).

Atelier "Entre-nous"

Atelier Chant à Vincennes

Atelier Danse-Thérapie

Atelier chant à Cormeilles

13 jeux

7 différences

14JeuxMOTS-CROISÉS