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Retrouvez-nous sur internet : www.grace-hollogne.be [ 3 ème trimestre 2004 • NUMERO 19 ] Le monument Interalliés à Cointe Le monument Interalliés à Cointe Soldat de la Bataille de Liège Soldat de la Bataille de Liège Casque à pointe Casque à pointe Dans ce numéro, à détacher, le calendrier des collectes de déchets. Dans ce numéro, à détacher, le calendrier des collectes de déchets. magazine N° Spécial Les 1 ère et 2 ème guerres mondiales Arrivée des Américains à Hollogne-Préalles

GH n°19-septembre 2004 cc - BEL-MEMORIALune des catastrophes les plus meurtrières de ces dernières décennies. Vendredi 30 juillet, à Ghislenghien, il est 8 h 55 lorsque le gazoduc

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    Le monument Interalliésà CointeLe monument Interalliésà Cointe

    Soldat de la Bataille de LiègeSoldat de la Bataille de Liège

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    Dans ce numéro, à détacher, le calendrier des collectes de déchets.

    Dans ce numéro, à détacher, le calendrier des collectes de déchets.

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    Arrivée des Américainsà Hollogne-Préalles

  • IN MEMORIAM

    Alors que la saison estivale s’écoulait au ryth-me des grands rendez-vous sportifs de l’année2004 : le championnat d’Europe des Nationsde football au Portugal, suivi du Tour deFrance, en attendant l’ouverture des JeuxOlympiques d’Athènes, notre pays va vivreune des catastrophes les plus meurtrières deces dernières décennies.

    Vendredi 30 juillet, à Ghislenghien, il est 8 h 55 lorsque le gazoduc situésous le zoning industriel explose et plonge le pays dans la consternation etle deuil.

    Sur place, c’est l’enfer ! Heureusement, l’immense solidarité rencontrée etle courage sans limite de certains citoyens ont empêché que le bilan soitencore plus lourd.

    S’imaginez que les accidents et les drames n’arrivent qu’aux autres seraitplus qu’une grave erreur, ce serait aussi méconnaître une page dramatiquede notre histoire locale.

    Le 29 septembre 1954, l’Amicale des pensionnés socialistes de Grâce-Berleur organise sa dernière sortie de la saison. Place du Pérou, lematin du départ, 222 personnes enthousiastes prennent place dans septautocars, avec au programme une excursion à Valkenburg.

    C’est vers 17 h 30, alors que les cars entament la descente du Cauberg,la pente la plus raide des Pays-Bas, que le drame se noue.

    Le chauffeur d’un des cars constate le mauvais fonctionnement des freins etmalgré ses diverses tentatives destinées à ralentir le véhicule, celui-ci prendde plus en plus de vitesse.

    Après avoir fauché une personne sur le trottoir dans une manœuvre renduenécessaire afin d’éviter une collision, le car termine sa course folle dans lafaçade du restaurant “Het Hapje” situé sur la petite place en bas de la des-cente.

    Les équipes de secours retirent de la carcasse du véhicule 15 victimes dont3 enfants, tous les autres passagers étant blessés à des degrés divers.

    Finalement, ce sont 19 personnes de notre entité qui perdront la vie suiteau drame de Valkenburg.

    Les Communes de Valkenburg et de Grâce-Hollogne ont décidé de com-mémorer le 50ème anniversaire de ce douloureux évènement lors d’unecérémonie qui s’est déroulée, ce 29 septembre, à l’endroit de la catas-trophe. Un article de notre prochain trimestriel relatera les faits marquantsde cette journée du souvenir.

    Maurice MOTTARDBourgmestre

    GRACE-HOLLOGNE 2004 2

    E d i t o r i a l S o m m a i r e

    www.grace-ho l logne .be

    3ème trimestre 2004 • numéro 19Magazine communal de Grâce-Hollogne

    Editeur responsable :Maurice Mottard (Bourgmestre)rue de l’Hôtel Communal, 24460 Grâce-Hollogne Conception et réalisation : A.D.L. Grâce-Hollogne (agence de développement local)rue de l’Hôtel Communal, 24460 Grâce-HollogneTél. 04 224 53 83 • Fax 04 231 38 10E-mail : [email protected] Site : www.grace-hollogne.be Photos & Rédaction : A.D.L. Grâce-Hollogne Ont collaboré à cette édition : Nadine Swinnen - Doris Davin - Jean-Paul ThyrionGraphisme : www.mediagrafik.be - [email protected] - Tél. 04 371 96 36Photogravure : DEM s.p.r.l.Impression : Gérôme s.a.Dépôt légal n° BD50398

    90ème anniversaire, Août 19141914 - 1918La 1ère Guerre Mondiale ou la Grande Guerre

    Page 3

    90ème anniversaire, Août 1914“J’avais onze ans en août 1914”.Le témoignage poignant de notrecentenaire, Marcel HENDRIX

    15 août 1914 : la tuerie d’Aulichamps ou les fusillésde Hollogne-aux-Pierres

    Page 6

    Libération, 60ème anniversaireSeptembre 1944. La Libération

    Page 7

    Libération, 60ème anniversaireUn héros hollognois au destin tragique : Simon Pirmolin

    Le terril du Corbeau : théâtre de la résistance des Allemands

    Page 8

    Libération, 60ème anniversaireLe champs d’aviation A-93D :les Américains à BIERSET

    Page 9

    Libération, 60ème anniversaireLe 5 septembre 1944 :deux garçons du pays torturés et exécutés sur l’aérodrome de Bierset

    Page 10

    Hommages aux HérosLes monuments commémoratifs des deux guerres

    Page 11

    News12ème Foire du LivreUn guichet unique pour la MédiationPlan de sécurité de Liège Airport

    Page 12

  • Il y a 90 ans, la Bataille de Liège :une résistance héroïqueLa stricte neutralité qui avait été impo-sée à la Belgique lors de son indépen-dance en 1830 l’avait bien serviepuisqu’elle était restée en dehors duconflit franco-allemand qui s’étaitdéroulé à ses portes. Aussi, à l’extrê-me fin du 19ème siècle, alors quel’Europe entrait dans une nouvellephase de tensions, le royaume décidade se prémunir militairement aussibien contre l’Allemagne que contre laFrance.

    Une énorme entreprise menéetambour battantEn décembre 1886, le Ministre de laGuerre invite le général Brialmont à luisoumettre un projet de défense militai-re. Dès l’année suivante, le gouverne-ment débloque les crédits nécessairesà la création d’une position fortifiée àLiège et à Namur. En juillet 1888, le

    premier coup de pelle est donné àcette énorme entreprise qui consiste àconstruire douze forts autour de Liègeet neuf autour de Namur.Ces forts, en béton non armé, sontgénéralement de tracé triangulaire ouquadrangulaire. Liège se retrouvaainsi ceinturé par six grands forts(Barchon, Fléron, Boncelles, Flémalle,Loncin, Pontisse) et six plus petits(Evegnée, Chaudfontaine, Embourg,Hollogne, Lantin, Liers). La circonfé-rence ainsi décrite s’étendait sur46 km, chaque fort étant distant d’en-viron 7-8 km de la ville et à 3-4 km deses voisins.

    Un enchaînement internationalLa situation était donc tendue entre les“grandes puissances” de l’époquequ’étaient, d’un côté, l’Allemagne etl’Autriche-Hongrie et, de l’autre, laFrance, l’Angleterre et la Russie. Il suf-fisait d’une étincelle pour mettre le feu

    aux poudres. Ce fut l’assassinat àSarajevo, le 28 juin 1914, de l’archi-duc François-Ferdinand, héritier del’Empire austro-hongrois, par un mili-tant serbe. La “logique” des alliancesse mit aussitôt en branle : la Russiedéfendant les frères slaves de Serbiecontre la répression autrichienne,entraînait de fait la France etl’Angleterre dans la guerre.L’Allemagne, persuadée que laBelgique ne disposait que “de soldatsd’opérette et de forts de carton”,somma le gouvernement belge de lais-ser passer ses troupes à l’assaut de laFrance. Le roi Albert 1er, chef desforces armées, refusa. Pour l’empereurde Prusse, Guillaume II, fort de ses3.800.000 soldats (la Belgique nepouvait même pas compter sur200.000 hommes !), l’affaire étaitentendue.A l’aube du 4 août 1914, les sol-dats allemands, appuyés par de nom-

    1914 - 1918La 1ère Guerre Mondiale ou la Grande Guerre

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    Ce fut une guerre “totale”. 9 millions de morts dont 45.000 Belges.Elle fut totale dans le sens où elle s’est internationalisée et où tous les moyens d’anéantir complètement l’ennemi furent employés.

    La prise d’un fort.▼

  • GRACE-HOLLOGNE 2004 4

    breux canons, obusiers et mitrailleusesfranchissent la frontière et progressenten direction d’Henri-Chapelle, Batticeet Herve avant d’essuyer des tirs nourris à partir du fort de Fléron. La3ème Division Armée défendait la CitéArdente avec à sa tête le Lieutenant-Général Leman.

    Liège aux avant-postesC’est à Thimister, près de Battice, aucours d’un des affrontements prélimi-naires à la bataille pour la prise deLiège que fut tué le premier soldatbelge : le cavalier Fonck.Le 5 août, l’infanterie ennemieattaque le fort de Barchon. Lescanons, les mitrailleuses et les fusils dufort font d’énormes brèches dans les

    rangs ennemis. L’assaut est repoussé etl’envahisseur ne commettra plus lamême erreur. C’est son artillerie quisera chargée d’anéantir nos forts.

    A la surprise des Allemands, l’ar-mée belge se défend avecacharnement et parvientmême à repousser l’ennemi

    en plusieurs endroits. Dece fait, la violence del’agression s’accroît etles troupes germa-niques incendient plu-sieurs villages. La villede Visé est carrément

    dévastée. De nombreuxcivils sont assassinés. Les

    troupes du Kaiser entre-prennent alors de contour-

    ner la ligne des forts de larive droite par le Nord enfranchissant la Meuse à

    Lixhe.Le 7 août, des brigadesallemandes parviennent às’infiltrer et à créer une

    brèche dans la couronne de forts lié-geois, entre Fléron et Evegnée, malgréune défense acharnée des soldatsbelges. Parvenus à Jupille, lesAllemands prennent sans coup férirl’ancien fort de la Chartreuse. Sur leplateau de Belleflamme, ils installentdes canons et Liège subit alors son pre-mier bombardement.Le Quartier Général de la PositionFortifiée de Liège (PFL), installé rueSainte-Foy, est attaqué par l’ennemi,qui est repoussé, et le Lieutenant-Général Leman replie son Etat-majorvers le fort de Loncin. Suite à cetteattaque, un mouvement de paniques’installe et provoque l’abandon dubureau central des P.T.T. par où passenttoutes les communications de la PFL.

    A partir de ce moment, la situationbascule car la Position Fortifiée, déjàdépassée sur le plan technique, eut àsouffrir d’être en outre attaquée parrevers : on n’avait pas prévu que l’en-nemi puisse « tirer dans le dos », àpartir du centre de la ville. Aussi, sousle déluge de l’artillerie allemande, lesforts vont tomber l’un après l’autre.

    Des canons de 420 mmEn effet, butant plus longtemps queprévu sur cette Position Fortifiée, l’en-nemi avait acheminé une artillerie desiège inconnue à ce jour : une batteriecomposée de deux canons de420 mm. Cette arme fatale est mieuxconnue sous le nom de ”GrosseBertha”.Le 8 août : chute du premier fort dela ceinture de Liège : BarchonLe 13 août : ouverture du feu sur lefort de Pontisse. Prévu, comme lesautres forts, pour résister au calibre de210 mm et déjà ébranlé par de nom-breux bombardements, il ne put tenirlongtemps sous les puissantes explo-sions de ces énormes obus (de près de1.000 kg) et hissa le drapeau blanc.Le 15 août c’est au tour du fort deLoncin de subir le violent bombarde-ment de ces canons monstrueux. Lesdeux mortiers de 420 mm avaient étéamenés au Champs de manœuvre deBressoux et avaient commencé leurstirs de destruction. Vers 17H15, lesobservateurs ennemis virent uneimmense flamme au-dessus de Loncin :le fort venait d’exploser, un obus ayantatteint la poudrière, ensevelissant unepartie de la garnison sous d’énormesblocs de béton. 350 soldats y perdi-rent la vie. Le Général Leman lui-mêmedevait être retiré blessé desdécombres. Il dira : “La mort n’a pasvoulu de moi”.

    Vers 19H, des officiers allemands seprésentent pour parlementer et annon-cent qu’il ne reste plus que deux forts :Hollogne et Flémalle ; ils invitent unofficier de chaque fort à aller vérifierles résultats de l’artillerie allemande aufort de Loncin. Le Sous-LieutenantNeuville et le médecin Cuypers par-tent en éclaireur vers Loncin ; ils revien-nent au fort vers 22H et annoncent aucommandant du fort de Hollogne, leCommandant Cuisinier, la terrible effi-cacité des obus de 420 mm.

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    L’arme de destruction massive :“Die dicke

    Berta”.

    Obus de 420 mm.

    Fouilles pendant

    l’occupation.

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    Le 16 août vers 6H : ouverture du feud’artillerie sur Hollogne et Flémalle.A 9H, Flémalle capitule après de trèsfortes destructions à l’ouvrage et lagarnison évacue sous les honneurs del’armée allemande.Toutes les pièces d’artillerie allemandese tournent alors sur le fort deHollogne. Vers 9H30 le CommandantCuisinier, comprenant que la lutte estinutile, décide de rendre le fort pourépargner la garnison. Il déclara par lasuite : “Ma décision m’a été dictée parune raison d’humanité et de conscien-ce. Mes hommes avaient magnifique-ment fait leur devoir et étaient restés àleur poste depuis le 4 août. Il eut étéinhumain de les laisser écraser parl’artillerie ennemie puisque nous étionsimpuissants à entraver les mouvementsde l’adversaire qui, à ce moment, dis-posait de toutes les voies de communi-cation nécessaires à sa progressionvers l’ouest”.Avec la reddition du dernier fort, labataille de Liège est terminée. Ce san-glant affrontement du mois d’août1914 aura coûté la vie à environ1500 soldats, mais 1200 civils furentégalement tués.

    Un répit pour la FranceAinsi, la résistance des garnisons dela Cité Ardente a largement favorisé lacontre-offensive française de sep-tembre 1914, cette fameuse victoirede la Marne. Comme on le sait, laguerre en s’enlisant sur l’Yser et sur laMarne allait encore durer quatre ans,jusqu’à la victoire des Alliés contrel’envahisseur.Liège fut la première ville à se voirdécerner, après-guerre, la Légion

    d’Honneur française en reconnaissan-ce d’une ardeur au combat qui permitune meilleure organisation de ladéfense au-delà de la Wallonie.Jamais le patriotisme belge n’aura étéaussi intense qu’en ce temps-là. Etjamais le prestige de notre pays, à tra-vers le monde, ne sera aussi grand.Jusqu’en Amérique, on parla de “l’hé-roïque petite Belgique”.

    La Bataille de Liège, carte postaleallemande.

  • La venue de l’ennemiJ’ai vu les premiers Allemands arriverà Grâce-Berleur le 10 août 1914.Nous habitions rue des Meuniers.C’étaient des cavaliers, les uhlans. Ilsportaient des casques ornés d’une têtede mort. C’étaient des brutes, renom-mées pour se comporter comme dessauvages. Nous étions dans lachambre avec ma mère et nousn’osions pas remuer. Nous avionsappris que peu de temps avant, ilsavaient fusillé le chef-garde de l’usinela Vieille-Montagne à Hollogne,l’ayant accusé d’être un franc-tireur.En ce temps-là, mon père travaillait àla Vieille-Montagne. Il a même étéemmené plus tard par les Allemands,pour servir d’otage. Ils redoutaient laRésistance.J’ai vu le bombardement du fort deLoncin en regardant par la fenêtre dechez nous. On voyait les sillons tracésdans le ciel par les obus qui tombaient

    sur le fort. Les Allemands tiraient de laCitadelle avec la “Grosse Bertha”d’énormes obus de 420 mm.

    La vie sous l’occupationOn craignait ces soudards et on nesortait pas de sa maison. On avaitpeur. Nous avons été chassés hors desécoles par les Allemands qui occu-paient les classes.Je fournissais très souvent les légumesde notre jardin pour préparer la soupecommunale, qui se faisait dans leBoutte. Mes parents avaient loué unterrain en friche sur les hauteurs duBois de Pourceaux pour le cultiver.La vie était dure. On se levait à sixheures du matin et on trimait. Il fallaitaussi monter la garde de nuit, à causedes maraudeurs, des voleurs.Le ravitaillement se faisait avec duretard et on était mal servi. Le painétait souvent fermenté.

    GRACE-HOLLOGNE 2004 6 www.grace-ho l logne .be

    A titre exemplatif, voici quelques contraintesimposées par les troupes du Kaiser pendantla première guerre mondiale :• Les habitants devaient laisser leurs portes

    grandes ouvertes pendant toute la nuit ;• Ceux qui étaient raccordés à l’électricité

    devaient éclairer toute la nuit leur entrée,perron et corridor ;

    • Interdiction de se trouver sur la voiepublique après 19 heures ;

    • Réquisition de tous les chevaux ;• Les colombophiles devaient tenir leurs

    pigeons à la disposition de l’autorité occu-pante et tenir sous contrôle un registre desentrées et sorties ;

    • Les débits de boissons étaient fermés et lavente d’alcool interdite.

    D’après Jean MOORS

    “J’avais onze ans en août 1914”Le témoignage poignant de notre centenaire, Marcel HENDRIX

    15 août 1914 : la tuerie d’Aulichampsou les fusillés de Hollogne-aux-Pierres

    Un tableau de André Mathy*, quise trouve dans la salle du Conseilcommunal de la mairie de Grâce-Hollogne, décrit les circonstances decet évènement dramatique. L’après-midi de ce 15 août, le pèreMathy, âgé de 64 ans, passe par larue Aulichamps et se fait arrêter pardes Allemands. Ceux-ci l’emmènent deforce au charbonnage Valentin-Cocq,près de la ferme d’Aulichamps. Les«Boches» ont déjà mis la main surdeux hommes qui habitent les maisons

    voisines. André Mathy assiste alorsimpuissant au saccage et à l’incendiede ces demeures. Puis, toujours main-tenu, il voit les Allemands empoigneret adosser les deux malheureux augrand réservoir d’eau alimentant leslavoirs. Là, les victimes sont mises enjoue et fauchées par les balles, assas-sinées sous les yeux des témoins hor-rifiés par tant de violence gratuite !Nos compatriotes massacrés sontHubert Dreye et Gaspard Velkeners.Ils furent tués parce que les Teutonscroyaient qu’ils étaient des francs-tireurs. Cette exécution devait servird’exemple à la population et l’apeu-rer.Le fils du fermier Stas fut aussi désignécomme troisième victime, mais, parchance, parvint à se sauver dans les

    champs qui donnaient sur le Boutte.Un officier ordonnera ensuite au pèreMathy de raconter ce qui s’étaitpassé, de dire que les Allemands neplaisantaient pas avec les terroristes etqu’il serait préférable qu’il arrive à enconvaincre ses concitoyens !Choqué, André est atterré, consterné.La tradition orale villageoise veut quece traumatisme lui noue les cordesvocales et qu’il en devint bègue pourle restant de ses jours.André Mathy, peintre et graveur detalent, s’est représenté entre les soldatssur l’immense toile où il immortalisa cefait tragique.

    * Un article a été consacré à l’artiste AndréMathy dans le N° 16 (4ème trimestre 2003)du magazine «Grâce-Hollogne 2003», p.11.

    9 0 è m e a n n i v e r s a i r e , A o û t 1 9 1 4

    André MATHY,

    La Tueried’Aulichamps,

    Huile sur toile,

    140 x 200 cm.

    Il est bien rare de nos jours de pouvoirencore recueillir les mots de per-sonnes ayant connu la “GrandeGuerre”. Marcel Hendrix, 101 ans,est de ceux-là et nous l’avons rencon-tré. Il nous raconte avec émotion l’ar-rivée des Allemands dans notre com-mune, ce terrible été ’14.

  • 7 www.grace-ho l logne .beGRACE-HOLLOGNE 2004

    L’arrivée des jeeps et autochenillesaméricaines n’a évidemment pasmis un terme immédiat aux dévasta-tions de la guerre : le pilonnage desinstallations du Corbeau, les bom-bardements des V1 et V2 et lescrashs d’avions alliés qui atterrissentà Bierset ont encore fait, après 44,bien des victimes dans la populationlocale. Néanmoins, ce devait êtreune ambiance toute particulière quirégnait à l’arrivée des Libérateurs. Lerécit de l’auteur wallon AlphonseHenrard résume parfaitement cettefraîcheur, ce souffle de liberté : Lesdjins dè fons d’Hologne, lès vwézinsd’nos camarâdes si k’tapiît, rèvintîtl’vinâve, èstît come on dit so l’houpe-di guèt. I s’aléve passer ‘ne saqwè.On coréve âs novèles ét, al cwènedèl rowe dès Coqs èt dèl roweGrande, d’in-atroupemint, nos aprin-dîs qu’lès sôdârds américains èstît àM’Ièpe. Vo-l è s

    chal. Anfin. Qué contintemint, quélelièsse, quéle djôye. Lès djins sât’lîtd’boneûr, coît hâre èt hote. Dji n’roû-virè jamês çoula. Oh nèni ! Mins sur-tout…Dj’aveû vèyou ariver li totprumî tank. On “Shèrman”. Avoul’tièsse dè conducteûr qui sôrtéve foûdi s’trô èt qu’aveût-st-on casse avoudès fis d’radio. Al copète dè tank, onbê grand fwèrt ome di sôdârd amé-ricain, moussî avou si-ûnifôrme, tiné-ve si fuzik “Underwood” à qwinzecôps, mins aveût ramplacé s’assepar on grand neûr tchapê-bûse. Nosèstîs fwèrt èwarés ; nos passîs insidèl pawe dèl guère à ‘ne sôrt dipièce di téyate, çou qu’èsteûtrapâh’tant. L’aveût-i fêt po çoula ?On nèl sârè mây.

    Le Bal du CorbeauUn camp américain avaitété établi au pied du terril

    du Corbeau. Les filles de la régions’y rendaient le soir, pour danser surdes musiques de Glenn Miller avecles séduisants soldats de l’US AirForce…

    La Seconde Guerre MondialeLe deuxième conflit mondial naît dela rancœur que l’Allemagne garde,suite à sa défaite de 1918. Dès1939, les troupes d’un Hitler insatis-fait des nouvelles frontières germa-niques imposées par le Traité deVersailles, envahissent la Pologne.Ce n’est qu’un prétexte au véritabledessein du Führer : la conquête duLebensraum, “l’espace vital” et l’éli-mination de tout adversaire auReich, en particulier les Juifs. Le jeudes alliances fait du conflit une guer-re, comme en 1914, où tous lespays seront touchés. La neutralitébelge n’est pas épargnée et dès mai

    40, les Allemands occupent lepays. Grâce-Hollogne avait

    une situation straté-gique dans le

    conflit : le terrildu Corbeaupour le contrôlede la valléemosane et labase de Biersetpour sa plained’atterrissage.

    Septembre 1944

    La LibérationLe 7 septembre dernier,Grâce-Hollogne fêtait le60ème anniversaire de saLibération de l’occupationallemande. En effet, quatremois après leur débarque-ment sur les plages deNormandie, les premierschars américains entrentdans Grâce et Hollogne,acclamés par une fouleeuphorique…

    Les terribles bombes V1 et V2 s’abattent surnos contrées entre septembre 44 et janvier45, tuant et détruisant irrémédiablement…Ici, Chaussée de Liège, coll. J. Moors.

    L i b é r a t i o n , 6 0 è m e a n n i v e r s a i r e

    A Horion-Hozémont, des dizaines de personnes s’amassentautour des chars et applaudissent, coll. J. Moors

    A l’arrivéedes véhiculesalliés, les fillesse jettent au coudes soldats, coll. J. Moors.

  • Le 3 septembre fut aussi un tristeanniversaire pour le quartier deRuy. Il y a 60 ans, quelques heuresavant la Libération de la région, cejeune avocat – il avait alors 34 ans– est tombé sous les balles ennemiesà la Citadelle de Liège. Une plaquecommémorative est installée enl’honneur du jeune homme, rue deRuy à Hollogne, où était jadis situéesa demeure natale.

    Simon Pirmolin était promis à unbrillant avenir. Déjà surnommé“l’avocat des pauvres” au barreau, ilétait très actif, notamment dansdiverses associations et comités, et

    complètement désintéressé. Dignepatriote, aux valeurs morales trèsdémocratiques, c’était aussi unremarquable érudit.

    Il combattait en tant que Lieutenant-adjoint de l’Etat-Major depuis ledébut de la guerre. Et c’est en résis-tant héroïque qu’il est parti, sanssavoir qu’il était père d’une deuxiè-me petite fille…

    GRACE-HOLLOGNE 2004 8 www.grace-ho l logne .be

    Un héros hollognois au destin tragique

    Simon Pirmolin

    Ala Libération, le terril duCorbeau est un des verrous dela défense allemande dans nosrégions. L’occupant avait rapide-ment compris l’intérêt de s’installersur le promontoire artificiel constituépar le terril du charbonnage. LeCorbeau offrait une vue étendue surla vallée de la Meuse, endroit straté-gique idéal pour contrôler l’accès àLiège. En outre, la situation géogra-phique de Grâce permet aux

    Allemands d’y établir une baseFALK : le site est en effet non loin deLiège, mais à une distance suffisantepour abattre les appareils de la RAFqui traversent le ciel de la CitéArdente. Dès le début de la guerre leterril est donc aménagé pouraccueillir des pièces d’artillerieslourdes (11 canons de 105 mm et20 mitrailleuses). La base est dirigéepar un gradé, surnommé par lapopulation locale le “Sergent Péket”

    car, grand amateur de la boisson, ilest souvent ramené “bourré” dansses quartiers.Visible uniquement du ciel, la baseest strictement interdite durant l’occu-pation, mais deux résistants hollo-gnois y ont pénétré et en ont fait lesplans précis. Les Alliés durentcontourner l’endroit : un groupe sedirige vers le Fort de Hollogne, s’ins-talle au Diérain-Patar et commencele pilonnage du terril, pendant quel’autre groupe se dirige vers les ruesdes Coqs, Aulichamps et de Grâceet traverse les campagnes de Grâceafin de prendre au piège les occu-pants. Aux premières salves, l’enne-mi réplique. C’est alors un véritablecalvaire que subit la population deHollogne-aux-Pierres : les projectilesfusent au-dessus de leur tête. Les pre-miers tirs américains sont mal ajustéset des maisons sont détruites. Quantaux Allemands, ils tirent à l’aveu-glette, nombre d’entre-eux fuient. LesAlliés sont de plus en plus précis etviennent à bout des résistants, après3 heures de combats acharnés.

    Le terril du Corbeau Théâtre de la résistance des Allemands

    L i b é r a t i o n , 6 0 è m e a n n i v e r s a i r e

    Un descanons de105 mm,

    installé sur le Corbeau.

    En 1968, les fortifications

    ont fait place à l’actuel

    centre sportif, coll. J. Moors.

    Portrait de Simon PIRMOLIN

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    L i b é r a t i o n , 6 0 è m e a n n i v e r s a i r e

    www.grace-ho l logne .beGRACE-HOLLOGNE 2004

    Un peu d’histoire… Avant la 1ère Guerre Mondiale, Liègepossède un aérodrome public situésur une plaine ansoise. A l’époque,il s’agit d’un terrain de gazon baliséà la chaux. Au début du conflit,l’aviation militaire en est à ses bal-butiements. Le terrain d’aviation estrapidement envahi par les forcesallemandes qui trouvent l’endroit maladapté. Elles transfèrent la piste surune plaine plus appropriée, àBierset. Proche d’une gare, le nou-veau site peut dès lors être mieuxapprovisionné. Il est peu utilisé jus-qu’en 1917, où il devient un terrainde réparation entre le front etl’Allemagne. Conscient de l’importance de l’aéro-nautique en cas de conflit, le gou-vernement belge de l’entre-deux-guerres, investit dans la constructionde la Caserne De Cubber.L’aérodrome devient dans les années1920, une base militaire. LesAnnées Folles assistent à l’évolutionrapide de l’aéronautique tant auniveau des instruments d’orientationque de la vitesse de croisière, de lasécurité et de l’importance descharges transportables. La flotte deBierset s’enrichit. En 1930, on enre-gistre pourtant un plus grandnombre d’accidents. Ils sont dûs à lavieillesse des avions et à l’incons-cience des pilotes.C’est aussi à cetteépoque que lescivils déser-tent Ans et

    ses problèmes de dénivellations cau-sés par les exploitations minières. Ilss’installent à Bierset.A la veille de la Seconde GuerreMondiale, la flotte militaire estrenouvelée, mais ses nouveauxappareils ne pourront résister auxescadrilles allemandes. En mai 40,lorsque la Belgique capitule, lespilotes se rendent à la RAF (Royal AirForce), en Angleterre. Dans la confu-sion, la base est donc abandonnée.Les bombardements allemands occa-sionnent de nombreux dégâts maté-riels. La Belgique est alors incapablede réagir aux attaques aériennes.Les Allemands prennent à nouveaupossession de la base : les hangarssont camouflés et donnent l’impres-sion d’un paisible village alors quedes armes bien cachées défendentles installations. Elle est, en plus,bien protégée par les fortificationstoutes proches du terril du Corbeau.Durant le conflit, Bierset ne fut jamaisréellement inquiété par les Alliés. Parcontre, l’Armée Secrète y fut très

    active : nombreux sabotagestenteront de désorga-

    niser l’occu-

    pant. D’ailleurs, à la veille de laLibération, une compagnie duRefuge Saumon fera une tentativemortelle pour reprendre la base…

    La 9ème USA Air Force sur l’A-93DA l’arrivée des Américains dans larégion de Grâce-Hollogne, l’ennemiva déserter le champ d’aviation. Auvu de sa position intermédiaire entrel’Allemagne et l’Angleterre, la baseest très vite désignée comme centrede réparation et parc pour la flottealliée. Elle a pour mission derecueillir les avions qui rentrentendommagés de leurs combats au-dessus de l’Allemagne. La piste estdès lors entretenue jour et nuit. Unpremier revêtement amovible estposé pour permettre l’atterrissage,même sur terrain mou. LesAméricains construisent la premièretour de contrôle en bois. Dans unpremier temps, laproximité del ’ A n g l e t e r r eentraîne unerelative som-n o l e n c edans

    Le champs d’aviation A-93D

    Les Américains à BIERSETDès 1944, la 9ème USAAF est basée à l’aérodrome deBierset qui va servir de point de ravitaillement entre lefront et les Alliés.

    Le Douglas C - 47, surnomé le “Skytrain”– le train du ciel – est l’avion le plus fré-quent sur l’aéroport fin 44. Le nombre et letype de missions effectuées sont illustrés surla carlingue de l’appareil .Maquette MWB.

    L’une des photos les plusconnues du pontaérien qui reliaitl’Angleterre àBierset : unedizaine de C - 47attendent leurdéchargement.Dans le fond, on aperçoit leTerril BonneFortune que 2 appareils percutent le6 décembre1944.Photo MWB.

    En décembre1944, des cen-taines de C - 47arrivent sur labase A-93D,dénominationmilitaire de l’aé-roport deBierset. Photo MWB.

  • l’activité aérienne de Bierset : lespilotes préfèrent rentrer au pays poureffectuer les réparations nécessaires. Malgré les bombardements enne-mis, qui n’épargnent pas le site,l’aéroport reste opérationnel. Lapiste est étendue vers Loncin et estrevêtue de plaques PSP (PiercedSteel Planck), d’assemblage facile etbeaucoup plus robuste ; ce qui per-met d’accueillir des appareils plusconséquents.

    L’opération Red Ball Express, ungigantesque pont aérien… C’est à la fin de décembre 44 queBierset va vivre son heure de gloire.La base jouera un rôle essentiel dansl’avancée des Alliés en Allemagne.Sur le front, les chars américainsSherman risquent d’être immobilisés,faute de carburant. Un gigantesquepont aérien est alors créé entre laBase de Bierset et la Grande-Bretagne pour permettre leur ravi-taillement. Le rythme est intense. Acertains moments, les atterrissagesse suivent de 20 à 30 secondes. Descamions, munis d’un fanal rougeleur donnant priorité absolue – d’oùle nom de l’opération – attendentleur chargement en bout de piste.

    Les appareils, des Douglas C - 47,repartent ensuite vers l’Angleterre,chargés de blessés qui attendaientleur rapatriement au Field Hospitalinstallé au fort de Hollogne. Ce n’est qu’en juillet 1945 que lesAméricains remettent la plaine auxautorités belges. C’est à ce momentque va naître une étroite collabora-tion entre civils et militaires ; fin1945, la SABENA aura déjà deslignes de vol. Les civils avaientconscience de l’opportunité quereprésente la présence d’un aéro-port pour le développement écono-mique de la région…

    Les hommes de l’A.S., mobilisésdepuis le débarquement des Alliésen Normandie, se sont regroupésdans les Refuges pour préparer leurarrivée. Dans notre région, l’un d’euxest établi aux Cahottes : le RefugeSaumon. Le peloton Monet de la pre-mière compagnie du Refuge vient derécupérer des armes allemandes parune habile embuscade lorsqu’ilattaque, le 5 septembre, la Base deBierset. Ils font prisonniers les soldats

    allemands qui s’y sont installés. Maisces derniers reçoivent des renfortsinespérés. Le rapport de force désé-quilibré entraîne la compagnie à sereplier sur le Fort de Hollogne d’oùchacun doit regagner individuelle-ment Loncin. Trois hommes, dontMaurice et Frédéric, vont alors tenterde récupérer leur bicyclette, ils sontpris et torturés par l’ennemi. Leurscorps sont retrouvés, une dizaine dejours plus tard, atrocement mutilés.

    GRACE-HOLLOGNE 2004 10

    L i b é r a t i o n , 6 0 è m e a n n i v e r s a i r eLe saviez-vous ? Les tondeuses àgazon des aéroports européensont été, pendant longtemps, debinamés bedots. C’est une métho-de qui est d’ailleurs encore utili-sée sur la base militaire actuelle :rue de Velroux, on peut encorevoir des moutons se régaler dansl’enceinte militaire…

    Musée de la Base Militairede BiersetWhite Bison ASBL Caserne De CubberChaussée de Liège4460 Grâce-Hollogne (Bierset)Tél. 04.250.71.32

    MWB :

    Maurice Dirick et Frédéric Ory, dont on peut lire le nomsur une plaque commémorative située dans l’enceinte del’actuelle caserne militaire, faisaient partie de L’A.S. –armée secrète de Belgique.

    Plaque commémorative des victimes duRefuge Saumon, Caserne militaire deBierset. Le lion, gueule béante, commeemblème est riche de sens : il est le symbo-le de la force et de la puissance

    Le 5 septembre 1944Deux garçons du pays torturés et

    exécutés sur l’aérodrome de Bierset

    L’une destoutes pre-

    mières tours decontrôle del’aéroport,

    construite enbois par lesAméricains.

    Photo MWB.

    L’implantationde l’Aérodrome.

    Plan MWB.

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    H o m m a g e s a u x H é r o s

    GRACE-HOLLOGNE 2004

    BASILE S., C’était… Grâce-Berleur,Grâce-Hollogne, 1988DE SCHRYVER A., La Bataille deLiége (Août 1914), Liège, Vaillant-Carmanne, 1922DRICOT J.-M. et GENIN R., La 9ème USAAF à Bierset A-93 1944-1945, coll. Bierset Story, Grâce-Hollogne, 2003ERLER P., Le fort de Hollogne dans la position fortifiée de Liège en 1914. Contribution à l’Histoire de la PremièreGuerre Mondiale, Grâce-Hollogne,1989

    HEPTIA T., Historique de la BaseAérienne de Bierset 1914-1989,Mémoire, Ecole Royale Militaire,Bruxelles, 1990, Le Petit Fortillard, Organe d’infor-mation des membres du comité de sauve-garde du patrimoine historique du fort deHollogne, n° 13, Grâce-Hollogne, 2004MOORS J., André Mathy, peintre,illustrateur, artiste. Contribution à l’his-toire de Grâce-Hollogne, 2003,Cahiers de la Commission Historique,n° 7, Grâce-Hollogne, 2003MOORS J., GRACE à ces imagesHOLLOGNE se souvient…, Liège, 1986

    MOTTARD G., Hollogne-aux-Pierresau XXe Siècle, Grâce-Hollogne, 1988Nos ôteûrs, nos scriyeûs.Contribution à l’Histoire de Grâce-Hollogne à travers ses écrivains de dia-lecte régional, Cahiers de la CommissionHistorique, n° 45, Grâce-Hollogne, 2001Références Internet http://www.1914 -1918.be http://users.skynet.be/jchoet/fort/hol-logne.htm L’équipe de rédaction remercietous ceux qui ont aidé de prèsou de loin à la réalisation de cenuméro spécial.

    Bibliographie pour cette édition

    De jeunes soldatssont également mis àl’honneur sur le bas-relief visible dans lehall de l’administra-

    tion de Grâce.Quatre hommes, por-

    tant leur attirail dedéfense, inspirent le

    respect.

    www.grace-ho l logne .be

    Les monumentscommémoratifs des deux guerres

    Dans l’entre-deux-guerres et aulendemain de la SecondeGuerre Mondiale, Grâce-Hollogne,comme beaucoup d’autres com-munes belges, a vu s’ériger desmonuments à la mémoire des sol-dats, victimes de guerre. Un moyende rappeler aux générations futuresde ne pas oublier. Ne pas oublierqu’ils ont combattu et sont mortspour la liberté, pour notre liberté… Gravés dans la pierre, leurs nomssont souvent accompagnés de sym-boles forts.

    C’est un vocabulaire symbolique similaire qui est utilisé au monument de Hollogne-aux-Pierres, placede la Résistance, non loin de l’église Saint-Pierre. Ici, lesformes sobres d’une jeune femme se dégagent d’un monu-ment couronné d’une flamme. Ses mains délicates reposentsur des rameaux d’olivier. L’image est riche de sens : laflamme est le symbole d’éternité et le rameau, de paix etd’abondance. Les yeux clos de l’allégorie évoquent le silen-ce de la mort et invite au respect. Casque et glaive repré-sentés sur le soubassement, rappellent que le monument estdédié aux combattants.

    Rue du Village à Bierset, bien que lerameau soit discrètement illustré auxextrémités du monument, c’est uneautre formule qui a été employée : unlion, image de force sculptée en bas-relief, commémore les héros des deuxguerres, la croix, quand à elle, rappel-le leur sacrifice.

    Au pied de lavolée d’esca-liers qui mène àl’Eglised’Horion-Hozémont, c’estun soldat arméqui se dressedignement surle socle gravédu nom desmartyrs de 14-18 – à l’anglede la rue duSart-Thiri et dela rue du11 Novembre.

    La majorité des monuments aété érigé peu de temps après laGrande Guerre. Ils sont, pourainsi dire, tous accompagnésd’une plaque à la mémoire desmorts de 40-45. On ne compted’ailleurs plus les plaques decommémoration qui se rencon-trent « aux quatre coins » du ter-ritoire de Grâce-Hollogne.Certaines sont même trèsrécentes telle que la stèle élevéeen 1994, place du Pérou, ensouvenir des victimes du dramede Noël 44 (rue Matteoti).

    À Grâce-Berleur,la personnificationde la Paix surplom-be majestueusementl’une des entrées ducimetière. Elles’avance, triom-phante, telle la proue d’un navire. Elleprésente au ventdes couronnes derameaux d’olivier.Ces rameaux fontréférence aux évè-nements bibliquesde la Genèse lors-qu’une colombesurvole l’arche deNoé, une brindilled’olivier dans lebec, indiquant ainsiqu’une terre fertileest toute proche.

  • La FOIRE DU LIVRE ET DELA BANDE DESSINEE, d’au-teurs locaux et régionaux, delivres d’occasion, de collec-tion et de littérature wallonneen sera, cette année, à sa12ème édition.

    Le rendez-vous est d’ores et déjàfixé : les 16 et 17 octobre, de 10h00à 19h00, au Hall OmnisportMathieu Wathelet, Place duPérou.L’occasion de bouquiner, dénicherla perle rare, découvrir ou redécou-vrir et rencontrer les auteurs(séances de dédicaces).

    PAF : 2,50 €Infos et inscriptions :04.239.69.29 [email protected]

    GRACE-HOLLOGNE 2004 12

    N e w s

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    Un guichetunique pour la Médiation

    12ème FOIRE DU LIVREde Grâce-Hollogne

    Le Plan particulier de LIEGE AIRPORT aété approuvé, en juin dernier, par leGouverneur de la Province, Paul BOL-LAND. Ce plan d’urgence et d’inter-vention complète le plan interne del’Aéroport. En cas de catastropheaérienne telle que la chute d’un avionou un accident en plein vol avec retom-bées sur le sol, il existe bien un plangénéral d’urgence et d’intervention.Mais la présence de l’aéroport sur leterritoire de Grâce-Hollogne a incité lesautorités communales à prendresérieusement en considération lerisque, imprévisible, d’accident et àassurer la sécurité de la population. Grâce-Hollogne, ainsi que les communes limi-trophes – Ans, Awans, Fexhe-Le-Haut-Clocher,Flémalle et Saint-Georges-sur-Meuse – a doncadopté un Plan particulier et adapté. Si l’avionest reconnu aujourd’hui pour être un desmoyens de transport les plus sûrs, le risque zéron’existe pas. L’augmentation du trafic aérien deces dernières années induit inévitablement unrisque non négligeable d’accidents. Le Plan particulier est activé à la suite du Planinterne de l’aéroport, sur lequel il s’articule, ou

    lorsqu’un accident d’avion se produit sur l’unedes communes citées plus haut. Il définit claire-ment les compétences et responsabilités dechaque intervenant ainsi qu’une structure d’aler-te et de coordination de toutes les opérationsd’urgences et d’interventions. Quatre scénariossont envisagés. Ils ne concernent pas les détour-nements d’avions ni les alertes à la bombe. Concrètement, si un crash survient sur le site del’aéroport, les Services Incendies de la SAB(civil) et du Groupement de l’Aviation Légère(militaire) interviennent directement, et, selonl’importance de l’accident font appel à une aidetechnique externe (la cellule chimique parexemple) ou mettent en alerte le Service 100.C’est dans le cas ou un crash se produit hors del’aéroport que le Plan particulier entre en jeu.Dans ce cas, le service 100 est automatique-ment alerté. Il dépêche les moyens nécessaireset selon l’ampleur déclanche l’une des phasesd’alerte. Le PCI, Poste de CommandementIntégré, est alors mobilisé et prêt à se rendre làoù sa présence le justifie afin de coordonner lessecours. Un Comité communal deCoordination, établi dans la commune sinistrée,est dirigé par le Bourgmestre – Phase 2. Outrela direction des travaux, ses principales mis-

    sions sont de veiller à assurer toutes les actionssociales nécessaires et à informer la populationet les médias. Une Cellule communale de Crisepeut éventuellement être déclanchée. Cette der-nière gère la mise en œuvre de l’infrastructured’accueil, d’hébergement, de ravitaillement, decontact avec les familles des populations sinis-trées. Un Comité provincial de Coordination estactivé si des zones urbanisées sont touchées –Phase 3. Dans ce cas, le Gouverneur assure ladirection des travaux et les liaisons entre les dif-férentes autorités.Le Plan de Sécurité met donc noir sur blanc lerôle de chacun, les procédures à suivre en casd’alerte, les moyens humains à mobiliser selonles cas et l’équipement à mettre en œuvre ainsique les possibilités d’accès. Il indique aussi lesmesures à prendre dans l’établissement despérimètres de sécurité. Tout est envisagé… Lacoordination des services est assurée, dans unsouci de protection des populations locales.Espérons ne jamais avoir à sortir le plan dutiroir où il sommeille… Bon à savoir : en cas d’incident sur le terri-toire de Grâce-Hollogne, le site d’accueil etd’hébergement des sinistrés est établi au HallOmnisport des Dix-Huit Bonniers.

    La Médiation permet aux citoyens qui sesentent lésés par une décision administrati-ve d’être écoutés et d’obtenir, le caséchéant, un nouvel examen de leur dossier.Les Médiateurs ont pour mission de concilieret rapprocher les points de vue ainsi qued’améliorer le fonctionnement des diffé-rentes administrations. Une réclamation contre une décision administrativede l’Etat fédéral, de la Région wallonne ou de laCommunauté française, peut être déposée.

    Comment cela se passe-t-il ?Le citoyen dépose sa plainte auprès d’un interlocuteurqui en acte officiellement le contenu et l’oriente auto-matiquement vers le médiateur compétent pour traiterle problème sur le fond. A remarquer : les Médiateurssont indépendants des Pouvoirs institutionnels.

    A qui et où peut-on s’adresser ?A Liège, des permanences sont organisées les 1ers et3èmes lundis du mois de 10h00 à 15h00, dans un gui-chet unique : Centre de Formation et d’accueil de la Région wal-lonne : Place Saint-Michel, 86 - 4000 LiègeTél. 04.250.93.30

    Plan de sécurité de Liège Airport