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Sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre HISTOIRE DU MONDE AU XIX e SIÈCLE Fayard 275529VNL_HMXIX-B_cs6_pc.indd 1 19/05/2017 10:39:18

HiStoire du monde Siècle - fayard.fr · l’histoire du monde au xixe siècle, en congédiant l’imaginaire tout occidental que masque l’apparente objectivité du numéro

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Sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre

HiStoire du monde

au xixe Siècle

Fayard

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Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne et membre de l’institut universitaire de France, Pierre Singaravélou a publié de nom-breux ouvrages sur l’histoire du fait colonial et de la mondialisation aux xixe et xxe siècles. il a édité Les Empires coloniaux, xixe-xxe siècle (Seuil, 2013), coécrit avec Quentin deluermoz Pour une histoire des possibles. Analyses contrefactuelles et futurs non advenus (Seuil, 2016), coordonné l’Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017) sous la direction de P. Boucheron et publié Tianjin Cosmopolis. Une autre histoire de la mondialisation (Seuil, 2017). il dirige actuellement les éditions de la Sorbonne et le centre d’histoire de l’asie contemporaine.

Professeur d’histoire contemporaine à l’université Grenoble-alpes, Sylvain Venayre est l’auteur de nombreux ouvrages dont La Gloire de l’aventure. Genèse d’une mystique moderne. 1850-1940 (aubier, 2002), Panorama du voyage. 1780-1920. Mots, figures, pratiques (les Belles lettres, 2012), Les Origines de la France. Quand les historiens racontaient la nation (Seuil, 2013) et Une guerre au loin. Annam, 1883 (les Belles lettres, 2016). il dirige actuellement le laboratoire universitaire Histoire cultures italie europe.

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Comment nous sommes devenus contemporains

l’historien chinois liang Qichao écrivait en 1897 : « les occidentaux débutent leur chronologie historique avec Jésus christ et ont dénommé les années de 1800 à 1900 comme le dix-neuvième siècle. » cela ne lui semblait pas une initiative très heureuse. le modèle impérial du calendrier dynastique lui paraissait préférable. déjà son maître Kang Youwei avait critiqué le code occidental, suggérant d’adopter une chronologie débutant 2 373 ans plus tôt, à la naissance de confucius. afin de montrer la continuité des temps depuis la dynastie Han, liu Shipei proposait quant à lui de fixer le point de départ à la naissance de l’empereur jaune – c’est encore cette date qui sert d’origine au calendrier chinois d’aujourd’hui. autant dire qu’à Beijing le dix-neuvième siècle n’a pas du tout la même signification qu’à Paris. la révolte des Boxeurs n’y a pas été réprimée par l’armée des huit nations en 1900, mais en 4611. Pour les musulmans qui comptent la nouvelle ère depuis le premier jour de l’Hégire, cet événement s’est produit en 1317.

rappeler cela n’est pas un simple jeu de l’esprit. l’apparente neutralité de l’expression « dix-neuvième » dissimule en réalité un puissant imaginaire où le rêve du progrès se mêle à l’idée de révolution, où le désir de nouveauté s’accompagne de l’angoisse de l’accélération, tout cela convergeant dans ce mot porteur de mille ambiguïtés : modernité.

le « caractère de ce qui est moderne », pour le dire comme chateaubriand, nous apparaît souvent comme la marque intime du « xixe siècle ». la modernité désignait cet ensemble fait de vitesse et de produits manufacturés, de foi dans la science et d’esprit blagueur, d’art pour l’art et de décor urbain, où nous continuons à chercher le miroir de notre présent. or, si le sentiment du monde a eu sa part dans la définition de la modernité, il faut bien reconnaître que c’est au prix d’un immense malentendu. la gloire des explorations géographiques, le goût des conquêtes coloniales, l’intensification des échanges, l’impérialisme de l’imprimé, la croyance en la machine, l’invention de la communication furent peut-être les signes de la modernité, embrassant au fur et à mesure du siècle un monde progressivement élargi aux limites de la terre. À leur propos, nom-breux sont ceux qui parlèrent de révolutions, invitant l’humanité tout entière à s’asseoir au banquet de leurs conséquences. mais qui ne voit que cette invitation émanait pour l’essentiel de l’« occident » – cet occident que nous pourrions précisément définir, dans une apparente tautologie, comme la partie du monde pour laquelle le xixe siècle a existé ?

il ne serait pas difficile, depuis notre présent, d’identifier des « modernités » alterna-tives à celle qu’on a pris l’habitude de désigner par ce nom. cela fait quelque temps

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qu’on a cessé de voir dans les « lumières » japonaises (bunmai kaika) la seule consé-quence de l’irruption de la modernité européenne et étatsunienne dans l’archipel. mais ne pourrait-on pas comprendre aussi comme une forme de modernité les efforts de moshoeshoe et de montshiwa pour abolir la peine de mort dans les royaumes sotho et barolong, à une époque où les gouvernements qui se disaient civilisés pendaient ou guillotinaient les condamnés ? ne pourrait-on pas trouver modernes ces cartes à bâtonnets qui, fondées sur un modèle mathématique complexe et sur une conception élaborée de la dynamique des vagues, permettaient aux navigateurs micronésiens de localiser les îles – sans les voir – grâce à la réfraction de la houle ?

tenir la modernité à bonne distance, ne la considérer qu’à partir du moment où certains contemporains en ont parlé, ne pas en faire une catégorie d’analyse du rai-sonnement historique : seule cette exigence intellectuelle peut nous permettre de faire l’histoire du monde au xixe siècle, en congédiant l’imaginaire tout occidental que masque l’apparente objectivité du numéro.

ainsi le livre s’ouvre sur l’ensemble des phénomènes qui transformèrent alors le monde : le mouvement démographique, les migrations, les échanges, les communi-cations, les révolutions, l’industrialisation, l’urbanisation, l’imprimé, les cultures, les agricultures, les guerres, les religions, les colonisations. il y est question des idées poli-tiques, des théories économiques, des missions, des combats, des croyances, des familles, des loisirs, des voyages, des lectures, des modes de consommation, des habitudes. les historiens réunis ici ont fait l’effort d’interroger ces phénomènes à l’échelle du monde, comme si celle-ci était d’emblée donnée, comme si la mondialisation était une évidence. c’est un coup de force. car si l’on appréhende le monde, non comme un acteur de l’histoire ou comme une ultime échelle d’analyse, mais comme une expérience, alors force est de constater que seule une minorité de la population mon-diale – une partie des élites et des migrants – a perçu ce processus. un des objectifs de ce livre est précisément de mesurer, en même temps que l’unification du monde, la puissante indifférence qui l’a accompagnée. il a fallu pour cela varier les échelles sociales et géographiques, associer l’analyse des connexions globales et l’étude des interactions locales. alors, insensiblement, cette mondialisation apparaît de moins en moins comme un processus à sens unique d’occidentalisation.

la chronologie qui constitue la deuxième partie est composée de dates qui équi-librent la part des différentes régions du monde et donnent à voir des événements globaux, qu’ils aient été vécus de la sorte par les contemporains ou considérés ainsi rétrospectivement. les auteurs de cette chronologie ont été libres d’étudier chaque date en se focalisant presque exclusivement sur l’événement ou en l’utilisant comme point de départ d’une analyse de plus longue durée en prenant en compte les différentes historicités, le rapport au temps des sociétés locales.

comment, en abandonnant tout étalon, restituer la pluralité des points de vue tout en rendant possible comparaisons et croisements ? il nous fallait adopter la catégorie la plus vaste possible : celle de la culture matérielle et des objets. dans la troisième partie, le lecteur pourra ainsi vagabonder parmi ces derniers, tout au long d’un xixe considéré

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parfois comme le siècle des objets, dont le coût de production et de reproduction en série diminue rapidement. les objets rassemblés dans le « magasin » répondent à deux impératifs : être caractéristiques du xixe siècle, soit dans leur forme, soit dans l’interprétation ou les usages qu’en faisaient les contemporains, et être susceptibles d’appropriations dans une grande partie du monde, avec quelques exceptions régionales.

dans la dernière partie de l’ouvrage, nous nous sommes efforcés de décentrer systé-matiquement le regard – ce qui est une autre manière d’échapper à l’européocentrisme. nous avons découpé le monde en dix grandes régions qui correspondent grosso modo aux principales aires culturelles de la planète. ce découpage imparfait répond à l’un des principaux défis de l’histoire globale : permettre un récit historique qui ne se focalise pas sur un centre unique. nous n’avons eu de cesse de l’interroger en histori-cisant chaque espace, en questionnant sa cohérence et son découpage, en examinant la grande hétérogénéité de chaque région et la porosité de leurs frontières. ces grandes régions forment autant de laboratoires pour multiplier les comparaisons et éprouver les catégories de l’entendement historique.

les fragments d’histoire que sont les expériences locales, nationales ou régionales ne prennent sens qu’en fonction du récit mondial implicite ou explicite qui les sous-tend. ce volume, « monstrueux et discordant », pour reprendre les mots par lesquels Jules michelet désignait sa propre Histoire du xixe siècle, accroît nos connaissances et notre capacité à contextualiser tout en faisant vaciller notre point de vue. Sur ce point, la science du passé ne saurait être très différente de la littérature dont parlait Édouard Glissant : « les récits du monde courent en ronde, ils ne suivent pas la ligne, ils sont impertinents de tant de souffles, dont la source est insoupçonnée. ils dévalent en tous sens. tournez avec eux ! »

Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre

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première partie : l’expérience du monde

Où l’on découvre que la mondialisation ne fut pas un processus univoque d’occidentalisation.

Chapitre premier. – contrastes démographiques et configurations familiales (Catherine Rollet †)

Chapitre II. – les paysans et la terre (Alessandro Stanziani)

Chapitre III. – transports et communications : les paradoxes du réseau (Sylvain Venayre)

Chapitre IV. – migration, intégration, ségrégation globales (Adam McKeown)

Chapitre V. – les échanges de marchandises et de capitaux (David Todd)

Chapitre VI. – l’industrialisation (François Jarrige)

Chapitre VII. – urbanisation et cultures urbaines (Dominique Kalifa)

Chapitre VIII. – idées et pratiques révolutionnaires (Clément Thibaud)

Chapitre IX. – missions, internationalisation du christianisme, interaction des croyances (Claude Prudhomme)

Chapitre X. – les guerres (Jacques Frémeaux)

Chapitre XI. – colonisations (Pierre Singaravélou)

Chapitre XII. – Science et mondialisation au xixe siècle (Sadiah Qureshi)

Chapitre XIII. – le règne de l’imprimé (Alain Vaillant)

Chapitre XIV. – Vers une uniformisation culturelle ? (Jérôme David et Thomas David)

O C É A NA T L A N T I Q U E

O C É A NA T L A N T I Q U E

O C É A NP A C I F I Q U E

O C É A NP A C I F I Q U E

O C É A N I N D I E N

Golfedu Mexique

Golfe de Guinée

Mer de Chine

Mer de Chineméridionale

Baied’Hudson

O C É A NA T L A N T I Q U E

Mer Méditerranée

Mer Noire

O C É A NP A C I F I Q U E

S U D

O C É A NP A C I F I Q U E

ÉTATS-UNIS

CANADA (R.-U.)

JAPON

EMPIRE DE RUSSIE

AUSTRALIE(R.-U.)

Empire des Indes

(R.-U.)

PERSE

CHINE

SIAM

EMPIREOTTOMAN

BRÉSIL

ÉTHIOPIE

LIBÉRIA

URUGUAY

BOLIVIE

PARAGUAY

PÉROU

ÉQUATEUR

COLOMBIE

VENEZUELA

MEXIQUE

ARGENTINE

CHILI

CUBA

EUROPE

Valparaiso

Montevideo

Callao

Colon

Acapulco

La Havane

La Nouvelle-Orléans

San FranciscoTokyo

RioBuenos Aires Bahia

Le Cap

Djibouti

Alger

Alexandrie

Bombay

Colombo

Singapour

Hongkong

Manille

Sydney

MadrasMarseille

New York

Philadelphie

Chicago

Londres

Liverpool

Glasgow

ParisBerlin

HambourgManchester

Birmimghan

Vienne

St-Pétersbourg

Moscou Calcutta

Constantinople

Boston

Détroit deMagellan

Canal dePanama

1914

Détroit deGibraltar Canal de

Suez1869

Cap deBonne-Espérance

Détroit deMalacca

Première liaison télégraphique transatlantique

1866

Première liaison télégraphique transpaci�que

1902

Chemin de ferétats-uniens

1869

Chemin de fertransibérien

1904

Pékin

Londres

Liverpool

Glasgow

Paris

Berlin

Hambourg

Manchester

Birmimghan

Vienne

Saint-Pétersbourg

Moscou

Constantinople

Marseille

Bordeaux

Le Havre

Bristol Amsterdam

SaloniqueNaples

Détroit deGibraltar

Gênes

Brindisi

Odessa

Brême

FRANCE

ALLEMAGNE

ROYAUME-UNI

RUSSIE

ESPAGNE ITALIE

DANEMARK

BELGIQUE

AUTRICHE-HONGRIE

EMPIREOTTOMAN

PORTUGAL

PAYS-BAS

0 1000 2000 km

LES TRANSPORTS Á L’ÉCHELLE MONDIALE AU XIXe SIÈCLE

Principales routes maritimes

Cables télégraphiques internationaux

Voie ferrée transcontinentale

Ville de plus d’un million d’habitants

Port

Passage stratégique

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deuxième partie : les temps du monde

Où l’on observe que certains événements – mais pas tous – résonnèrent pour la première fois à travers l’ensemble du globe.

Introduction (Alain Corbin) – 1804 : Haïti, an i (Bernard Gainot) – 1814‑1815 : congrès de Vienne (Robert Frank) – 1817 : Première pandémie de choléra (Patrice Bourdelais) – 1819 : naissance de la colombie (Clément Thibaud) – 1821 : mort de napoléon (Jacques-Olivier Boudon) – 1822 : Fondation du liberia (Anne Hugon) – 1828 : Fondation du Brahmo Samaj (France Bhattacharya) – 1830 : Prise d’alger (Daniel Nordman) – 1830 : les révolutions d’europe (Emmanuel Fureix) – 1839 : réforme des tanzimat (Olivier Bouquet) – 1839‑1842 et 1856‑1860 : les guerres de l’opium (Julia Lovell) – 1840 : traité de Waitangi (Claire Laux) – 1848 : le « printemps des peuples » (Sylvie Aprile) – 1851 : exposition internationale de londres (Blaise Wilfert) – 1851‑1864 : révolte des taiping (Marianne Bastid-Bruguière) – 1857 : révolte des cipayes (Jacques Pouchepadass) – 1861‑1865 : Guerre civile aux États-unis (Jacques Portes) – 1863 : création de la croix-rouge (Pierre-Yves Saunier) – 1864 : création du parc de Yosemite (Charles-François Mathis) – 1865 : le choléra à la mecque (Sylvia Chiffoleau) – 1868 : Histoire transnationale de l’ère meiji (Bernard Thomann) – 1868‑1898 : les guerres d’indépendance cubaines (Jeanne Moisand) – 1870 : Guerre franco-prussienne (Éric Fournier) – 1876 : Promulgation de la constitution ottomane (Anne-Laure Dupont) – 1878 : Guerre russo-turque (Anne Couderc) – 1883 : Éruption du Krakatoa (Patrick Boucheron) – 1884 : conférence internationale de Washington (Nicolas Delalande) – 1884‑1885 : conférence de Berlin (Isabelle Surun) – 1888 : Fin de l’esclavage aux amériques (Armelle Enders) – 1889 : Fondation de la deuxième internationale (Jean-Numa Ducange) – 1893 : le Parlement mondial des religions (Florian Michel) – 1893 : le suffrage des femmes en nouvelle-Zélande (Rebecca Rogers) – 1896 : renaissance des jeux olympiques (Patrick Clastres) – 1897 : Premier congrès sioniste (Georges Bensoussan) – 1899 : début de la guerre anglo-boer (François-Xavier Fauvelle) – 1899‑1900 : révolte et guerre des Boxeurs (Robert Bickers) – 1904‑1905 : Guerre russo-japonaise (Alain Delissen) – 1908 : Fondation du congo belge (Vincent Joly) – 1908 : le pétrole en Perse (Philippe Pétriat) – 1909 : la conquête du pôle nord (Philipp Feslch) – 1910 : révolution au mexique (Annick Lempérière) – 1911 : révolution chinoise (Hugues Tertrais)

Opium. Tuhua ribao (le quotidien illustré), Shangai, n° 354, 1910, p. 5. © coll. part.

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troisième partie : le magasin du monde

Où l’on trouve des productions étranges ou familières, qui colonisèrent les espaces publics et domestiques.

Made in the nineteenth century (François-Xavier Fauvelle) – L’animal n’est pas un objet (Damien Baldin) – Barbelé (Olivier Razac) – Bibelot (Manuel Charpy) – Bible (Philippe Boutry) – Caoutchouc (Michitake Aso) – Carte (Hélène Blais) – Charbon (François Jarrige) – Coran et livres islamiques (Catherine Mayeur-Jaouen) – Corset (Valerie Steele) – Daguerréotype (François Brunet) – Estampes (Emmanuel Lozerand) – Fauteuil (Georges Vigarello) – Fétiche (Bernard Müller) – Fez (M’hamed Oualdi) – Fripe (Manuel Charpy) – Fusil (Johann Chapoutot) – Ivoire (Henri Médard) – Montre (Christophe Granger) – Opium (Xavier Paulès) – Quinine (Claire Fredj) – Stèle (Philippe Papin) – Tatouage (Christophe Granger) – Thé (Philippe Chassaigne) – Verre (Frank Dikötter)

Bible. « the Secret of the england’s Greatness », t. J. Baker, c. 1862. © Stefano Baldini / Bridgeman images.

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