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D errière la maison du Père et de la Mère Michel, la famille Cocotte s’ennuyait ferme. Cages trop petites, aliments sans goût, beaucoup de bruit. En plus, il y avait beaucoup d’allées et venues, et même des disparitions. Bref, Papa et Maman Cocotte avaient décidé de partir en voyage avec leurs enfants pour leur faire découvrir la vie. Un soir, profitant de ce que la cage était ouverte, la famille Cocotte s’était tranquillement faufilée par le trou du grillage, derrière le vieux puits. C’est ainsi qu’elle avait dormi à la belle étoile la pre- mière nuit. La conversation allait bon train : - « Moi, j’aimerais bien voir com- ment ça se passe ailleurs » disait la petite Cot. Coco, elle, voulait visiter des champs de maïs. GrandCo, le frère aîné s’intéressait à l’arrosage des cul- tures. Papa était curieux de connaître la dimension des cages et les conditions de vie des poules. Maman voulait goûter à la cui- sine exotique. Elle se posait de sérieuses questions, comme par exemple : que mangent les poules ailleurs ? Est-ce que l’eau est aussi bonne que celle de la rivière ? par Prisca Michel © Jacques Maré 1 AGRICULTURE Histoire pédagogique de la famille Cocotte

Histoire pédagogique de lafamille Cocotte

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Page 1: Histoire pédagogique de lafamille Cocotte

Derrière la maison du Père et dela Mère Michel, la famille

Cocotte s’ennuyait ferme. Cages trop petites, aliments sansgoût, beaucoup de bruit. En plus,il y avait beaucoup d’allées etvenues, et même des disparitions.Bref, Papa et Maman Cocotteavaient décidé de partir en voyageavec leurs enfants pour leur fairedécouvrir la vie.

Un soir, profitant de ce que la cageétait ouverte, la famille Cocottes’était tranquillement faufilée parle trou du grillage, derrière le vieuxpuits. C’est ainsi qu’elle

avait dormi à la belle étoile la pre-mière nuit. La conversation allaitbon train : - « Moi, j’aimerais bien voir com-ment ça se passe ailleurs » disaitla petite Cot. Coco, elle, voulait visiter des champsde maïs. GrandCo, le frère aînés’intéressait à l’arrosage des cul-tures. Papa était curieux deconnaître la dimension des cageset les conditions de vie des poules.Maman voulait goûter à la cui-sine exotique. Elle se posait desérieuses questions, comme parexemple : que mangent les poulesailleurs ? Est-ce que l’eau est aussibonne que celle de la rivière ?

par Prisca Michel

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1AGRICULTURE

Histoirepédagogique de la famille

Cocotte

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Au petit matin, après un cocorico toni-truant et un petit déjeuner cham-pêtre, la famille Cocotte commenceson voyage. Il fait beau, la route ser-pente entre des champs de maïs etdes champs de blé. Les enfants pico-rent à droite et à gauche. La petiteCot fait des bouquets de fleurs poursa maman. Papa discute avecGrandCo.

A l’heure du déjeuner, la familleCocotte s’arrête pour manger dans lechamp de maïs à l’abri du soleil.Tout le monde est installé pour par-tager le déjeuner avec les délicieusesgraines ramassées dans la matinée.Il y a un petit bouquet de fleurs surla table. - « Que c’est bon de se retrouver tousensemble pour déjeuner ! » s’ex-clame Coco. A peine a-t-elle fini de parler qu’une

pluie bien serrée s’abat sureux. - « D’où vient-elle ? Le ciel

est bleu. Il n’y a aucun nuage à l’ho-rizon ». Au bout du champ, deux agricul-teurs discutent : - « Il faut arroser plein pot, si on veutrécolter quelque chose cette année.La terre est trop sèche. Rien nepousse. Tu crois qu’on arrivera au boutde cet été torride ? Le niveau de larivière est au plus bas. » - « Je ne sais pas. En tout cas, je nevois pas comment on peut faireautrement. » - « Comment font-ils dans les pays oùil n’y a pas d’eau ? »

Le soir, la famille Cocotte est réunieau bord de la rivière. Papa est furieux : - « Je ne connais rien à la culture, maisune chose est certaine, arroser enplein jour, ce n’est pas très utileparce que l’eau s’évapore au fur et àmesure. Ce serait mieux qu’ils arro-sent la nuit, il y aurait moins de gas-pillage d’eau. » - « Moi, dit GrandCo, j’ai fait un tourdans la ferme au bout du champ. Il ya de grands hangars pleins de poulesdans de petites cages suspendues. Lalumière était allumée en plein jour.Ca sentait très mauvais, je vous ai rap-

porté un peu de granulés. » La famille Cocotte goûte en

silence. - « Je préférais les grains d’hier, ilsavaient plus de goût. » - « Allons nous coucher, demain…». Papa n’a pas le temps de finir sa phrase,toute la famille est déjà endormie.

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1er jour Une ferme européenne

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A leur réveil, quelle ne fut pas la sur-prise de la famille Cocotte en enten-dant le vrombissement d’un moteur !Elle eut à peine le temps de lever latête qu’un avion déversait sur lechamp une fine pluie verdâtre. Lafamille Cocotte, toute verte, se mit enmarche à la recherche d’une rivièreou d’un point d’eau. Des heuresdurant, elle marche. Et rien, toujourspas d’eau. Le même rangée de maïsfait des kilomètres. La petite Cot, fati-guée, décide de goûter aux grains :

- « Ce sontpeut-être lesn o u v e l l e svariétés demaïs qui résis-tent mieuxaux maladiesd ’a p rè s l e sspécialistes etq u i o n t u n

meilleur rendement ? » se dit-elle.La famille Cocotte s’arrête pour man-

ger. Au goût, rien ne différencie cesgrains du maïs qu’elle mange d’habi-tude.

Enfin un point d’eau. La familles’avance prudemment, des robinetsd’acier brillent au soleil entourésd’une ronde de tuyaux qui partentdans toutes les directions. On entenddistinctement le ruissellement del’eau, mais on ne la voit pas. Et, ce qui

est plus ennuyeux, pas de robinet nide pompe pour que la famille puissese laver. A l’horizon cahote un groscamion. Il dégage un énorme nuagede poussière qui transforme la familleCocotte en statues de terre. Aprèsbien des émotions et des péripé-ties, la famille Cocotte arrive dans lacour d’une ferme. On y voit davantagede tracteurs, d’élévateurs, de maté-riel agricole que de plantes ou debêtes. Ca ressemble à un petit village.La famille, après s’être débarbouilléedans la gamelle du chien, se dirigevers de grands hangars. Qu’y a-t-il là-dedans ? Des montagnes de sacs.GrandCo, qui sait lire, déchiffre : fon-gicide, pesticide, anti-rouille, désher-bant, anti-chenilles, engrais, etc.

- « Rien à manger ici, dit Maman, pré-occupée par le dîner. Il faut trouverla réserve de grains. »La famille Cocotte est fatiguée, ellese niche dans un coin de hangar ets’apprête à passer sa troisième nuità la belle étoile sans manger. - « Demain, j’aimerais bien aller voirdes éléphants ! » dit Coco.

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2e jour Une grosse exploitation

dans un pays riche

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D’abord, il y a le chant strident desoiseaux qui rayent l’espace d’un traitbleu ou rouge. Les montagnes striéesde grands traits verts jusqu’au cielfument au soleil . Partout, deshommes en tunique et des femmesen sari avancent en chantant. L’eaumurmure. Sur la route en contre-bas, un homme tire un pousse-pousserempli de légumes et de fruits incon-nus qu’il transporte au marché. Unepetite fille marche à ses côtés. Unevache traverse la rue, risquant de cau-ser un accident. Toutes les voituresl’évitent : la vache est reine ici. Ungrand-père assis sur un banc raconteà quelques enfants rassemblés autourde lui la vie dans la vallée autrefois.La famille Cocotte écoute. Grand-père dit que Grand-maman préparaitun délicieux poulet au curry.

- « Est-ce que tu avais toujours à man-ger dans ton enfance ? » demanda lapetite fille. - « Pas toujours. Certaines années, lesinondations détruisaient les récoltes,des orages dévastaient tout sur leurpassage. Il y a eu pire encore, maisbeaucoup plus tard : les jeunes ontquitté la campagne pour aller tra-vailler en ville. Ils ne sont jamais reve-nus au village et les bras ont manquépour travailler la terre.» - « Et maintenant, que se passe-t-il ? » - « On arrive tout juste à nourrir lafamille. Les bonnes années, on venddes légumes et des fruits au marchéet ça nous permet d’acheter dessemences, de t’envoyer à l’école, deréparer le toit. »

La famille Cocotte est très émue.Elle comprend qu’ici, l’impor-tant, c’est de nourrir la familleet si possible de gagner un peud’argent avec le surplus pourréparer, semer à nouveau, brefcontinuer à vivre. Ici, tout lemonde se connaît. L’entraideau village, même si elle n’est plustout à fait comme avant, conti-nue à fonctionner. Les maisons,comme les parcelles de terre,sont toutes petites. Il faut tra-vailler dur. Quand la saison estbonne, tout le monde va auxchamps, chacun y a sa place, desa naissance à sa mort.

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3e jour Une ferme en Asie

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4e jour Une ferme

d’agriculture biologiqueLe quatrième jour, la famille Cocottedébarque dans une ferme d’agricul-ture biologique. Les plantations maraî-chères sont surprenantes : un rang decarottes alterne avec un rang de bet-teraves qui jouxte des haricots verts,lesquels voisinent avec de bellestomates. De tout un peu sur unepetite surface de potager.

Le fermier explique à Maman pour-quoi il mélange les cultures sur de pe-tites surfaces. Il explique que l’in-secte prédateur d’une plante estmangé par le prédateur de son voi-sin et ainsi de suite. Il pense que ceprincipe préserve le sol en évitant demettre des pesticides ou autres pro-duits chimiques qui polluent et dé-

tériorent le goût des lé-gumes. Maman aime bien

le potager de la ferme biologiqueparce qu’il sent bon.

- « Et cette odeur, dans le coin, qu’est-ce que c’est ? » demande Maman.- « C’est le compost qui sert à ferti-liser le jardin, répond le fermier.Chaque fois que l’on coupe de l’herbe,que l’on épluche des légumes oudes fruits, on met les épluchuresdans la fosse. Au bout de quelquesmois, tout est décomposé et l’humuspeut être répandu sur la terre. C’estde l’engrais naturel. La petite fermeélève aussi des poules, des canardset du bétail dont les excrémentssont utilisés comme fertilisants ».

A côté de la ferme, il y a des champsde blé cultivés sans produits chi-miques. Papa se demande commentces cultures peuvent être protégéesdes produits chimiques que les pay-sans voisins déversent sur leurschamps. - « C’est difficile », dit le fermier.Il continue d’expliquer à Papa savision d’une agriculture respectueusedu sol et des rythmes de la nature. - « Il est un peu poète, ce fermier, tune trouves pas ? » dit Petite Cot.

L’échange entre le cultivateur etPapa Cocotte dura longtemps, si long-temps que la famille Cocotte finit pars’endormir à l’ombre du grand tilleuldans la cour de la ferme.

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Le lendemain matin, la famille se réveilledans une concession au Burkina Faso. Ily a plein de poules autour qui leur posentdes tas de questions en même temps. - « D’où venez-vous ? Que faites-vousici ? Vous avez l’air en bonne santé ? » Heureusement le coq vient mettre unterme au chahut. Il s’éloigne de quelquespas avec Papa. - « Vous venez de France, c’est un longvoyage. Qu’est-ce que vous venez faireici ? » - « On visite des fermes avec les petits,histoire de leur montrer comment ça sepasse ailleurs ».Le coq s’éloigne un instant pour parleravec les anciens à qui il expose les raisonsde la visite de la famille Cocotte. - « Bien, bien, bien, je vous propose de vousaccompagner dans différents endroitsde la concession. Vous pourrez voir les cul-tures zaï, les cultures micropaillés, lesdiguettes, les microbullis, les fosses àfumier, les parcs à bétail ».

Le coq parle comme un professeur. Ilentraîne la famille de lieu en lieu, en expli-quant comment on cultive du mil, desoignons, des tomates, des aubergines, despiments, des gombos et même desbananes, des ananas, des mangues, desarachides et du maïs. Sur le chemin, ilsrencontrent des chèvres, des poules, desmoutons et aussi des vaches et descochons. Les cultures sont entourées dehaies vives anti-intrusion pour empê-cher les animaux de les détruire en lespiétinant. Le soir, on enferme les animaux.

Tout est prévu pour récupérer le

fumier qui servira à fertiliser le sol.

Le coq continue sa leçon. Les enfantsCocotte sont émerveillés de l’ingéniositéavec laquelle les paysans tirent parti duplus petit lopin de terre en adaptant lestechniques agricoles au peu d’eau dispo-nible dans le pays.

Là aussi, la couleur des piments, des poi-vrons et des fruits étonne les enfants. Lafamille Cocotte voit les femmes du villagepiler le mil dans de grands mortiers. Lecoq explique à Papa que dans certainesparties du pays, ils ont abandonné la cul-ture vivrière pour faire de l’agricultureintensive pour l’exportation. Il dit aussique, dans ces régions, les familles souf-frent de la faim. Il se met alors à parlerdes cours mondiaux du café, de l’arachide,du cacao… GrandCo voit bien que Papaa du mal à suivre. Le soir, Papa expliquequ’autrefois l’agriculture vivrière permet-tait de faire vivre une famille entière, toutcomme en Asie. Il ajoute que pour gagnerplus d’argent, des paysans se sont lancésdans la monoculture sur d’immensesparcelles. Maintenant les familles ne pro-duisent plus ce dont elles ont réellementbesoin pour se nourrir chaque jour. Le paysest obligé d’importer des aliments de baseà des cours mondiaux élevés.

La famille Cocotte va se coucher près dela case des anciens. Elle s’endort enécoutant les histoires des anciens du vil-lage. Dans le ciel noir, le croissant de lunedort.

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5e jour Une ferme au Burkina Faso

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6e jour Burkina Faso

+ commerce équitableLa famille Cocotte a décidé de resterun jour de plus au Burkina Faso.Tout le monde est très fatigué. Maistous veulent voir de plus près la viedans ce pays si éloigné et si différentde la ferme du Père et de la MèreMichel. Tout ici est imprégné desoleil : la famille Cocotte a très chaudet très soif. Près du seul puits du vil-lage, les enfants ont trouvé un guidecharmant : Fatoumata. Du haut de sesquatre ans, la petite fille les pro-mène à travers la concession.

Papa, Maman et les enfants Cocottesuivent Fatoumata le long des che-mins étroits. Devant eux s’ouvrent delongues rangées d’arbres avec desfruits de la taille d’une grosse pêche.Les enfants ne reconnaissent pas cefruit mystérieux de couleur vertorangé. Fatoumata cueille alors unfruit de l’arbre et le coupe en deuxpour le faire goûter aux enfants.- « C’est une mangue », leur ditFatoumata. Maman imagine déjà les mets succu-lents qu’elle pourrait préparer avecce fruit si abondant ici : compote,confiture, bœuf aux mangues, etc.Maman Cocotte fait des projets. Lapetite guide très enthousiaste a unsecret et conduit son petit groupe jus-

qu’à un atelier. Les enfants et lamaman s’extasient devant le spec-tacle. Devant une table débordant demangues, tel artisan épluche lesmangues, tel autre coupe les fruits,tel autre les dispose dans un foursolaire, tel autre prépare de petitssachets de mangues séchées, telautre appose une étiquette sur l’em-ballage, tel autre confectionne descolis prêts à expédier. La familleCocotte découvre une petite entre-prise bien organisée et se souvientsoudain que dans la ferme du Pèreet de la Mère Michel, elle avait vu desouvriers charger des boîtes d’œufsdans des camions pour les emmenerau supermarché. Les questions fusent,les enfants veulent savoir où partentles colis de mangues. Fatoumata éclate de rire : - « Vous n’allez pas me croire, dit-elle,nos mangues séchées partent pourla France où elles seront vendues àun bon prix ». La famille Cocotte ne comprend pas. - « Pourquoi ne les mangez-vous pasici, vous ne les aimez pas ? ». - « Si, si, répond Fatoumata, mais leBurkina Faso regorge de mangues. Ily en a bien trop pour nous, alors nousles faisons sécher pour les conserverlongtemps et nous avons conclu un

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partenariat avec une structure com-merciale en France chargée de lavente. »

Le Papa est scandalisé : - « Mais comment pouvez-vous vivreavec le prix qu’on paie vos produits ?Le Père Michel est toujours furieuxlorsqu’il doit discuter le prix de ventede ses œufs. Ils sont vendus unemisère, cela ne paie même pas le tra-vail des ouvriers. »

Fatoumata explique à la famille queles mangues sont vendues à un prixsupérieur aux cours habituels, car ilssont commercialisées dans une struc-ture de commerce équitable quigarantit un salaire juste aux artisanset des conditions de vie plus favo-rables leur permettant même depayer la scolarité de leurs enfants etd’avoir accès aux soins.

La famille Cocotte a une bonne nou-velle pour le Père et la Mère Michel.Papa se tourne vers Maman Cocotteet lui chuchote à l’oreille : - « Chérie, je crois qu’il faut rentrer » !- « Pourquoi, si tôt ? Nous sommestrop fatigués pour entreprendre untel voyage ! »- « Non, chérie, il faut aller dire au PèreMichel de prendre contact avec cetorganisme et nos œufs seront payésà un juste prix. »

Fatoumata a tout entendu et, tout àcoup, elle a une idée. - « Ecoutez, un camion va arriver d’uninstant à l’autre pour prendre lescolis de mangues séchées. Ils doiventêtre acheminés aujourd’hui parcontainer jusqu’en Bretagne… Faitesdes provisions d’eau et de nourritureet montez dans le container. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Mamancourt à travers champs et ramassetomates, poivrons, mil, maïs, hari-cots verts, choux, oignons. Papa faitdes provisions de bois de manguierpour faire du feu. Les enfants suiventFatoumata jusqu’au puits pour puiserde l’eau en grande quantité. Uneheure plus tard, la famille entend levrombissement d’un moteur.

- « Le camion arrive, crie GrandCo.Dépêchez-vous… Faites vite… »

La famille se rassemble en courant etgrimpe dans le container. Une nou-velle aventure commence.

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7e jour Le jour du reposC’est aujourd’hui le temps du repos.La Famille Cocotte s’éclaire à lalumière d’une bougie. Le containerembaume les mangues séchées. PapaCocotte ouvre le livre des ancêtrespour faire la lecture. Il n’y a plus un

bruit si ce n’est la voix du père. Toutle monde écoute. L’histoire parled’une famille qui a quitté sa cage pourpartir à la découverte du monde.

Papa Cocotte commence sa lecture :

- « Derrière la maison du Père et de la Mère Michel, lafamille Cocotte s’ennuyait ferme. Cages trop petites, aliments sans goût, beaucoup de bruit.En plus, il y avait beaucoup d’allées et venues, et mêmedes disparitions. Bref, Papa et Maman Cocotte avaientdécidé de partir en voyage avec leurs enfants pour leurfaire découvrir la vie ». •••

Fin

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