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Huldrych Zwingli, de la justice divine et de la justice humaine by Jacaues CourvoisierReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 214-215Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115883 .

Accessed: 12/06/2014 09:55

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

remarquable de toutes ces etudes, et qui sug- gbre de multiples directions de recherches.

L'ouvrage est divis6 en deux grandes par- ties : 6tudes sur les pays d'immigration, puis sur les pays d'dmigration; tous les continents n'y sont pas 6galement repr6sentis cependant : si l'Europe (occidentale et orientale) et les Amdriques font I'objet de nombreuses contributions, l'Asie et I'Afrique ne donnent lieu qu'5 quelques communications (Togo- Dahomey, Afrique Orientale, Japon, Syrie, Turquie).

Quelques 6tudes restent tout i fait g6n&- rales et portent, pour un pays, sur toute la p6riode mentionn6e dans le titre de I'ouvrage (par ex. les rapports de G. Dupeux sur I'immigration en France et de Bobinska et Galos sur la Pologne, terre d'6migration); d'autres tentent de cerner tous les aspects (historiques, 6conomiques, sociaux) d'une vague migratoire particuliire (ex. : Dinners- tein, << The East European Jewish Migration to the United States 1880-1924 >). La recher- che est parfois axde plus sp6cifiquement sur les cons6quences 6conomiques des migra- tions (ex. : Piel, << Immigration et d6marrage de l'agriculture sp6culative au Pdrou au XIXe s. >) et parfois sur leur cadre politique (L. Hertzan, < L'immigration au Canada avant et apris la Conf6d6ration >).

Les communications sont le plus souvent accompagndes de donndes de base sur les sources (documentaires, statistiques et biblio- graphiques) des recherches menses ou 5 entre- prendre, ce qui fait de cet ouvrage un outil pr6cieux pour des 6tudes ult6rieures, mono- graphiques ou comparatives.

Martlne Conen.

Rohrbacher and the Ecclesiology of Ultra- montanism. Rome, Presses de l'Universit6 Gr6gorienne, 1980, XXX-263 p.

52.385 COSTIGAN (Richard F.).

II existe des m&tres lindaires de bibliothb- que sur Lamennais et le mennaisianisme, mais bien peu de choses sur les mennaisiens, it moins qu'ils ne soient devenus chefs d'ordre ou de parti. Sur Frangois-Ren6 Rohrbacher (1789-1856), on en 6tait encore i ce qu'avait 6crit sur lui le sidcle dernier. Lorrain, auto- didacte, ordonni pr&tre i Nancy aprbs moins de trois ans de s6minaire, il sera successive- ment vicaire, missionnaire dioc6sain, profes- seur. II lut Chateaubriand, Bonald et surtout de Maistre; il vint 5 Lamennais : itindraire classique. Il avait une vocation d'historien : il 6crira une Histoire universelle de l'Eglise catholique en 29 volumes, qu'il avait pens6 commencer a la cr6ation du monde et qu'il

arr&tera en 1845 (son successeur, Mgr Justin F~vre, la poursuivra jusqu'en 1900). Elle suscita de vives critiques (historiques car la compilation lui tenait lieu de sources, thdolo- giques car elle se voulait ultramontaine et antigallicane), recouvertes par son immense succes et ses hauts patronages : c'6tait l'his- toire ecclesiastique comme on la comprenait a Rome, fort dloign6e de ce qui s'enseignait en France et, par ailleurs, redressant le point de vue de Lamennais sur la primitive Eglise. Rohrbacher r6pondait 5 une n6cessite du moment : le clerg6 frangais avait besoin d'une th6ologie de l'histoire, illustr6e avec les hauts faits du Saint-Siege, plus que d'une science de l'histoire, nourrie de documents pass6s au crible de la critique.

R.F.C. traite son sujet en deux parties : R. et le mouvement ultramontain, oif s'in- shre sa rencontre avec Lamennais, la genese de son Histoire et I'accueil qu'elle regut; l'ecclesiologie ultramontaine de R. L'A. voit dans celle-ci une id6alisation de la papaut6, ce qui est indubitable. A le lire, une seconde impression s'impose : c'est une oeuvre datde, contemporaine de Gr6goire XVI, l'auteur, en 1799, du Triomphe du Saint-Sidge et de l'Eglise contre les assauts des Novateurs. Ce qui continue alors d'importer, c'est de bien asseoir en doctrine la sup6riorit6 du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel. Celui-ci (l'Histoire s'arr~te en 1845) n'appa- raft pas encore sous les traits d'une soci6t6 globale, dont la modernit6 oppose ses valeurs et sa r6sistance aux principes de l'Eglise romaine, obligeant celle-ci i s'6quiper en cons6quence. Rohrbacher rend sensible le chemin parcouru par l'intransigeance catholi- que entre Gr6goire XVI et Ldon XIII.

Succis durable : riddit6 en 1901, il ne sera remplac6 que par l'Histoire gindrale de I'Eglise de Mourret (9 vol., 1909-1921), dont les insuffisances susciteront celle, plus uni- versitaire, de Fliche et Martin (25 volumes pr6vus, le premier paru en 1934), qui en est rest6e i Pie IX, le successeur de Gr6- goire XVI. On concevrait certainement au- jourd'hui l'entreprise de maninre fort diff6- rente, mais personne ne l'a encore conque.

Emile Poulat.

Huldrych Zwingli, de la justice divine et de la justice humaine. Paris, Beauchesne, 1980, 91 p.

52.386 COURVOISIER (Jacaues).

Le professeur J.C. nous donne ici la pre- minre traduction frangaise de l'un des trait6s les plus importants de Zwingli et la compl&te par des notes, une pr6sentation et un index biblique.

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Notre-Dame de Lumieres. Trois si~cles de dbvotion populaire en Luberon. Paris, Descl~e de Brouwer, 1981, 214 p.

52.387 COUSIN (Bernard).

En 1660, Anne d'Autriche fait phlerinage 5 Sainte-Anne d'Apt. En 1661, la gubrison miraculeuse d'un paysan i seize kilomhtres de 1 provoque un 61an de d6votion populaire et un phlerinage marial - Notre-Dame de Lumibres - qui, le clerg6 r6gulier aidant, avec des hauts et des bas, se maintient encore bien vivant. En 1666, cinq ans apris, son premier chapelain peut faire 6tat des deux cents premiers miracles.

Cette monographie retiendra l'attention a5 plusieurs titres. Dernidre d'une longue sbrie, elle est la premiere due a un universitaire. D6passant la chronique chore i ses prdd6- cesseurs eccl6siastiques, B.C. s'attache

. saisir

la d6votion qui s'y manifeste depuis trois sidcles, en relation avec la vie religieuse, sociale et mentale des Provengaux fiddles leur sanctuaire : un temps long porteur d'6vo- lutions souvent lentes, mais qui peuvent &tre profondes; deux interruptions conjoncturelles qui n'entament pas une continuit6 substan- tielle. Sp6cialiste des ex-voto peints (Arch., 48, p. 107-24), il ajoute au traditionnel d&- pouillement des archives 6crites, le traitement de cette documentation figur6e. Enfin, dans la foul6e d'une histoire renouvel6e en pro- fondeur, il s'interroge sur les questions posies par son travail. Religion panique, au sens d'A. Dupront? Non, mais phlerinage de

d6votion, et mime arch&type du pilerinage tel que le d6finit celui-ci. Religion populaire, au sens actuellement en vogue d' < une reli- gion qui peut s'exprimer sans clerg6 dans un lien direct du fiddle B la divinit6 et ancr6e dans des pratiques populaires fort anciennes et parfois pr6-chritiennes > ? Pas davantage, ou pas exactement, car les religieux desser- vants - carmes, puis oblats, deux congr6ga- tions vou6es i Marie - ont su composer avec elle tout en cherchant 5 la faire 6voluer. Autrement dit, ga ne se passe pas comme ga : cette pr6tendue religion populaire est un concept < a-temporel, trop fig6 et thdorique >. Reste une r6elle d6votion populaire avec son cycle annuel, qui culmine le 6 septembre, et ses fluctuations historiques.

L'ouvrage inaugure apparemment une collection << Sanctuaires, pilerinages, appari- tions >, dirig6e par Ren6 Laurentin et dom Bernard Billet. On souhaite qu'elle marche d'un pas alerte en conservant pareille qualit6.

Emile Poulat.

BULLETIN DES OUVRAGES

La pr6sentation d6gage la <dialectique entre l'id6al et la r6alit6 >i 1'ceuvre dans les deux concepts de justice. Le p6ch6 de l'8tre humain ne permet pas d'envisager < ici-bas la r6alisation de l'id6al tel que la justice divine le d6crit >. Un ordre social, garanti par une autorit6 civile, est done n6cessaire pour << permettre i son maximum la pr6di- cation de l'Evangile, Evangile qui seul assure le salut de l'homme >. L'A. donne aussi un apergu succinct mais tris clair des principaux aspects de la < pensde > de Z. L'ouvrage dtant publi6 dans une maison d'6dition catholique, ce n'est certainement pas inutile.

Le trait6 traduit a pour origine un sermon prononc6 le 23 juin 1523. Z. pol6miquait implicitement contre les anabaptistes. On regrettera que I'A. r6sume par le seul terme < d'anarchie > les doctrines de ces derniers et passe fort rapidement sur le sort qui leur fut r6serv6 (p. 15). Mieux expliquer le mou- vement anabaptiste zurichois n'enliverait rien i l'importance historique et th6ologique de Z.

Jean Baub6rot.

Mythologie du vampire en Roumanie. Mo- naco, Ed. du Rocher, 1981, 250 p.

52.388 CREMENE (Adrien).

Les vampires de Cremene se situent entre I'image des morts-vivants popularis6e par la litt6rature et le cinema, de Vadim i Bram Stoker ou Eliade et I'interpr~tation par ce dernier, comme historien des religions, d'un theme particulibrement important dans les traditions populaires roumaines qui tourmen- tait ddji Dom Calmet. De Zalmoxis b Gengis Khan (Paris, Payot, 1970) est cit6 i plusieurs reprises par A.C. L'int6r~t de cet ouvrage se trouve dans la classification des diff6rentes entit6s confondues sous le terme de vampires: vercolacs, ectoplasmes < mangeurs de lune >; pryccolitchs ou strigoi, vivants dou6s du pou- voir de se changer en animaux divers ou morts-vivants proprement dits continuant une seconde existence ob6issant a ses lois propres. Les moroi enfin sont des enfants rejet6s et tu6s par les parents qui peuplent des limbes d6moniaques. A.C. s'efforce ensuite de d6finir les comportements de chacun d'eux lorsqu'ils croisent la route des vivants en s'appuyant sur une tris large documentation en roumain, types de pouvoirs, vengeances, nourriture, amours mime. Les moyens de d6fense, espa- ces, exorcismes, r61e de la religion sont ana- lys6s ensuite; I'ensemble constitue un docu- ment pr6cieux sur la vision de la mort et de I'au-dela chez les paysans roumains jusqu'd nos jours. Un dictionnaire-glossaire l'accom- pagne.

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Jean-Pierre Laurant.

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