49
II. Une histoire politique et diplomatique complexe A. Une région dominée par les grandes puissances.

II. Une histoire politique et diplomatique complexe · Une « imposture cartographique » qui renvoie au problème de la viabilité d’un territoire morcelé. Le blocage des relations

Embed Size (px)

Citation preview

II. Une histoire politique et

diplomatique complexe

A. Une région dominée par les grandes puissances.

1. 1918-1945 : une chasse

gardée du Royaume-Uni et la

France (doc. 1 p. 263)

: contrôle franco-britannique du

canal de Suez, axe stratégique

vers la « route des Indes »

: territoires sous influence

britannique (colonies ou

mandats de la SDN)

: territoire sous influence

française (mandats).

: Etats devenus indépendants

entre 1920 et 1939.

IRAK

TURQUIE

ARABIE SAOUDITE

EGYPTE

IRAK

IRAN

YEMEN

2. Un enjeu dans la guerre froide

(1947-1991) => carte p. 201

: Création de l’Etat d’Israël (1948),

soutenu et armé par les Etats-

Unis.

: Etats alliés des Etats-Unis

: Etats alliés de l’URSS.

: Etats ayant changé d’alliance

au profit des Etats-Unis.

ISRAEL

ISRAEL

TURQUIE

ARABIE SAOUDITE

IRAN

IRAN

EGYPTE

IRAK

SYRIE

YEMEN

IRAK

3. L’influence maintenue des

Etats-Unis depuis la fin de la

guerre froide (1991 =>, carte p.

67)

: Etat membre de l’OTAN.

: Flottes permanentes.

: Bases américaines.

: Interventions militaires

récentes.

: Surveillance indirecte des

principaux points de passage.

http://www.xaviermartin.fr/index.php?post/2009/11/23/MOYEN-ORIENT-LE-RETOUR

6ième flotte

5ième flotte

KOWEIT 1991

AFGHANISTAN 2001

LIBAN

SOMALIE 2006

2003

B. Des tensions régionales fortes.

1. L’instabilité des frontières.

2. La fragilité de la notion d’Etat dans les pays de la région.

Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe

(CCG), le 9 décembre 2014, lors du sommet annuel,

ici à Doha (Qatar)

De gauche à droite, les représentants d’ Oman, des

Emirats arabes unis, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn

et d’Arabie saoudite. http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/12/10/les-monarchies-du-golfe-

serrent-les-rangs-face-au-peril-djihadiste-et-a-l-iran_4538080_3218.html

Bachar el

Assad

Pdt

république

arabe

syrienne

(2000- ?)

Saddam

Hussein

Pdt

république

irakienne

(1979- 2003)

Hosni

Moubarak

Pdt

république

iarabe

d’Egypte

(1981- 2011)

Les monarchies conservatrices de la péninsule arabique

Les Etats autoritaires avec

parti unique

Mohammad

Mossadegh,

homme de

l’année

Time,

07 Jan, 1952

Iran

Reza Chah Pahlavi

(1925-1941) Mohammad Reza

Chah (1941-1979)

http://abonnes.lemonde.fr/afrique/infographie/2011/02/22/la-carte-des-revoltes-dans-le-monde-arabe_1483411_3212.html

Ou http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ca042a74-35df-11e0-aa25-511990c3a24b/

http://www.rtl.fr/actu/politique/egypte-la-plus-grande-revolte-depuis-le-

printemps-arabe-7762836235 03/07/13

Syrie : du « printemps arabe »(2012)…

http://www.franceculture.fr/2012-07-06-amis-de-la-syrie-a-paris-une-

resolution-pas-d-intervention

Au chaos lié à l’extension de l’Etat islamique (organisation armée djihadiste), 2014

http://www.liberation.fr/monde/2014/09/11/etat-islamique-quatre-questions-pour-une-coalition_1098354

C. Les conflits autour de la création et de l’existence de l’Etat d’Israël.

1. Juif, Sioniste, Israéliens… des concepts délicats à manipuler.

Alya, Alyah, Aliya ou Aliyah est un mot hébreu (pluriel alyoth) signifiant littéralement « ascension » ou « élévation

spirituelle ». Ce terme désigne l'acte d'immigration en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu) par un Juif.

Alya : des vagues successives constitutives du

sionisme.

Nombre Origine/raisons.

Période Ottomane (1881-1914)

50 000 Empire russe suite aux nombreux pogroms.

Dés l’origine, forte compétition entre les communautés arabes et juives pour l’accès aux terres dans un contexte de domination coloniale

Période britannique (1919-1948)

380 000 Europe orientale surtout puis réfugiés fuyant le nazisme.

Après la création de l’Etat d’Israël (1948 =>)

3 000 000 Vagues successives de populations, le plus souvent venues d’Europe ou du monde arabe.

3 430 000

Depuis 2006, le nombre de nouveaux entrants en Israël est en constante diminution. En 2007, il est passé sous la barre de 20 000 arrivées pour l'année et le nombre d'émigrés juifs est devenu supérieurs au nombre d'immigrants. Cette baisse s'explique par l'émigration quasi-totale des diasporas des pays de l'ex-Union soviétique, alors que les diasporas juives les plus importantes (États-Unis, France) ne migrent que peu vers Israël.

Source : wikipedia, Alya.

Hatikvah (L’Espérance, hébreu) est l’hymne national de l’État d’Israël depuis sa

création en 1948.

Son écriture remonte à 1878 en Ukraine, la musique (1888) est tirée d’une

mélodie populaire roumaine.

Tant qu’au fond de l’âme, les juifs en tous lieux

gardent la flamme de retourner chez eux,

alors cette espérance s’accomplira ;

malgré l’errance jamais ne mourra.

L’espoir de vivre au pays promis,

d’y vivre libre après 2 000 ans d’exil,

d’habiter enfin sur la terre d’Israël,

en paix, à Sion, Jérusalem

d’habiter enfin sur la terre d’Israël,

en paix, à Sion, Jérusalem.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hatikvah

2. L’Etat d’Israël et les pays arabes.

3. La question

palestinienne.

http://www.lesite.tv/videotheque/0067.0097.00-jerusalem-lenjeu-politique

En 1967, ce qui est récupération

de la ville pour Israël est vécu

comme une occupation par les

arabes palestiniens. La

conquête de site considérés

comme sacrés renforce de part

et d’autre les courants religieux

extrêmes.

a. L’affrontement.

La diaspora palestinienne dans le monde

par Philippe Rekacewicz, 1er février 2000

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/refugiesdiasporapaldpl2000

Le chef de l’OLP, Yasser Arafat, est une figure familière des médias, héros pour

les uns, ennemi public n°1 pour les autres.

1974 :

L'ONU reconnaît l'OLP comme le

«représentant du peuple palestinien»

par 105 voix contre 4. Au sommet

arabe de Rabat, Yasser Arafat

obtient cette même reconnaissance.

L'OLP est désormais aux yeux du

monde entier un interlocuteur

reconnu.

1969 :

Yaser Arafat,

chef de l’OLP.

… ou aux Guignols

de L’info sur Canal +

Yasser Arafat sur l’un des murs qui sépare

les territoires d’Israël de ceux de la Cisjordanie.

L’intifada témoigne un changement idéologique du conflit et de la montée d’une

nouvelle génération de Palestiniens, née et grandie dans les camps de réfugiés ou

dans des territoires occupés et contrôlés par Israël.

La 1ière Intifada ou guerre des pierres (1987)

Les Premiers ministres Israéliens et les Intifada.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Intifada

Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d’Oslo le

13 septembre 1993

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/cisjordanieoslo2

= ligne de démarcation établie en 1949 (cf 2 p. 100)

Les accords d'Oslo signés entre 1993 et 1995

prévoient la création d'une Autorité palestinienne (≠

Etat), composée d'un président, d'un gouvernement

et d'un Parlement, et le transfert progressif des

territoires occupés à cette Autorité installée à

Ramallah.

On repousse à plus tard l'examen des sujets les

plus épineux:

- le sort des réfugiés palestiniens.

- le statut de Jérusalem-Est (annexée par Israël, mais

dont les Palestiniens veulent faire leur capitale).

- la question du futur État palestinien et de ses

frontières.

- les colonies israéliennes présentes dans les

territoires occupés.

b. Les espoirs de paix (1990-1995)

c. Un processus bloqué (1995 =>) ?

La 2ième Intifada (2000) Le chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur

l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, le 28

septembre 2000

d. Une paix impossible ?

L’imbroglio territorial

http://boutique.monde-diplomatique.fr/l-archipel-de-palestine-orientale-1573.html

Les Nations Unies condamnent

régulièrement la politique de colonisation

d’Israël. L’Union européenne et les Etats-

Unis ne manquent pas une occasion de

faire savoir que ce grignotage des terres

de Cisjordanie met en danger la

perspective de création d’un Etat

palestinien indépendant.

Cette carte a été imaginée et produite

par Julien Bousac à partir de documents

fournis par le Bureau de coordination pour

les affaires humanitaires dans les

territoires palestiniens occupés et

B’Tselem.

Toutes les zones de Cisjordanie aux

mains d’Israël ont été transformées en

mer. Une « imposture cartographique »

qui renvoie au problème de la viabilité

d’un territoire morcelé.

Le blocage des relations bilatérales.

Les commémorations du 10ème anniversaire de la mort

de Yasser Arafat ont laissé éclaté au grand jour les

divisions palestiniennes. Le chef du Fatah et président de

l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a ouvert les

hostilités. Lors de son discours à Ramallah, en

Cisjordanie, il a accusé le Hamas d‘être derrière une

série d’attentats à la bombe contre des membres du

Fatah dans la bande de Gaza. Il a également accusé le

groupe islamiste de retarder par ses actions les

opérations de reconstruction dans le territoire palestinien,

contrôlé par le Hamas depuis 2007.

http://fr.euronews.com/2014/11/11/les-palestiniens-affichent-

leurs-divisions-pour-les-10-ans-de-la-mort-d-arafat/

- La communauté internationale encore divisée.

Mahmoud Abbas, président de

l’autorité palestinienne et et Ban Ki-

Moon, secrétaire général de l’ONU à

l'Assemblée générale de l'ONU à

New York.

La Palestine, un Etat pour l’ONU

depuis novembre 2012 Qui a voté quoi à l'ONU sur la Palestine ?

Le Monde.fr | 30.11.2012 à 13h06 • Mis à jour le 30.11.2012 à 16h25

http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/11/30/qui-a-vote-quoi-a-l-onu-sur-la-palestine_1798387_3218.html

http://www.ouest-france.fr/palestine-un-texte-sur-un-etat-palestinien-bientot-soumis-lonu-3089899, 30.12.2014

III. La montée de l’islamisme (politique)

A.Naissance et émergence de l’islamisme politique.

C’est vers la fin du XVIIIe siècle que le monde

musulman méditerranéen commença à prendre

conscience de sa marginalisation et du fossé qui le

séparait de l’Occident. Pour Muhammad-Ali – ou

Méhémet-Ali –, vice-roi d’Égypte, la seule manière

de rattraper l’Europe était de l’imiter. Mais le rêve

sera brisé, et les Arabes ne garderont de cette

expérience qu’un souvenir amer. La conclusion

que les Arabes tirèrent alors et tirent encore de

cet épisode, c’est que l’Occident ne veut pas

qu’on lui ressemble, il veut seulement qu’on lui

obéisse. À sa mort, toutefois, en 1849, les choses

avaient déjà changé. L’Europe entrait dans l’ère du

nationalisme, et les empires aux nationalités

multiples étaient sur le déclin. Le monde

musulman n’allait pas tarder à suivre ce

mouvement. Au Proche-Orient aussi, les gens

s’interrogeaient à présent sur leur « véritable »

identité. Jusque-là, chacun avait ses appartenances

linguistiques, religieuses ou régionales mais le

problème de l’appartenance étatique ne se posait

pas, puisqu’ils étaient tous les sujets du sultan.

Extrait de Amin Maalouf,

Les Identités meurtrières, Paris, Le Livre de Poche, 2001 (Grasset, 1998),

pp. 88-96

http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-

islam/dossier.islam.html#_Toc158634400

Document 1 :

1. Causes liées au contexte géopolitique

XVIII-XIXe

siècles = déclin

de l’Empire

Ottoman et en //

montée en

puissance d’un

« occident

chrétien » :

industrialisation,

colonisation.

Effacement

Empire Ottoman

=> montée des

nationalismes au

Proche et Moyen-

Orient et de

l’anticolonialisme

Islam = socle de valeurs communes

+ instrument de résistance

à la domination coloniale.

"Nous croyons que les doctrines et les enseignements de

l’islam sont universels et gouvernent les affaires des

hommes dans ce monde et dans le prochain. Ceux qui croient

que ces doctrines et ces enseignements ne s’appliquent qu’aux

questions spirituelles et au culte religieux sont dans l’erreur,

car l’islam est à la fois... la religion et l’État, l’esprit et le

travail, le Livre et le sabre (...).

Les Frères [musulmans] pensent, par-dessus tout, que les

fondements et les sources de l’islam proviennent du livre

d’Allah [le Coran] (qu’il soit béni et loué) et de la Sunna du

Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) ; si

la nation s’y fie, elle ne s’écartera pas de son chemin.

Les Frères musulmans croient également que l’islam, en

tant que religion universelle, régit toutes les affaires

humaines, s’applique à toutes les nations et à tous les peuples,

en tous temps et en tous lieux (...).

Il est vrai que l’islam est une foi religieuse, un culte rendu, mais

il est aussi patriotique et nationaliste (...). En tant que tel,

l’islam ne reconnaît donc pas de frontières géographiques ni de

distinctions de nationalités ou de races, mais considère les

musulmans comme membres d’une seule et même nation et la

patrie de l’islam comme un seul et même territoire, quelle que

puisse être son étendue et aussi loin que soient les pays qui le

composent (...). Il devrait donc être évident que les Frères

musulmans doivent respecter leur propre nationalisme, le

nationalisme égyptien, qui constitue le fondement premier du

renouveau qu’ils espèrent. Le soutien au nationalisme arabe

vient après et constitue le deuxième maillon du mouvement de

renouveau ; pour finir, ils veulent établir une ligue islamique,

qui constituerait la meilleure structure pour une future patrie

musulmane élargie. Précisons encore que les Frères désirent

le bien de l’humanité tout entière et en appelant à l’unité, qui

est l’objet et le but de l’islam."

Hassan Al-Banna, De la doctrine des Frères musulmans [années 1940],

http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-

islam/dossier.islam.html#_Toc158634400

2. Exemple de l’Egypte et

des Frères musulmans,

1ière organisation islamiste(1928 =>)

Rappel statut Egypte XXe : monarchie sous influence britannique

puis république sur le modèle européen (Nasser => 1952) puis évolution

vers régime autoritaire soutenu par l’armée (1970-2011)

Volonté de ré-islamiser

la société et la

politique sur cette base

=> direction par des

religieux soucieux de

faire appliquer les

règles traditionnelles

de l’islam (la charia).

Retour à une

interprétation littérale

de textes religieux

(Coran) sans tenir

compte des

transformations

sociales et politiques

depuis le Moyen-âge.

Ex : concernant l’habillement, les relations entre les sexes,

l'interdiction de l'alcool et des jeux d'argent, les châtiments

propres à des crimes précis et les restrictions imposées

aux opérations bancaires et aux prêts à intérêt.

http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/05/les-femmes-les-hommes-le-voile-retour-sur-une-enquete

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/03/18/liste-noire-nabi-malika-jibril-des-prenoms-

desormais-interdits-en-arabie-saoudite/#xtor=RSS-32280322

Islamisme = projet politique à caractère

totalitaire s’appuyant sur une lecture fondamentaliste

des textes musulmans

Les « idéologies

importées

d’Occident » comme

la démocratie, le

communisme, le

socialisme, le

libéralisme sont

considérées comme

des échecs et jugées

incompatibles avec

l’islam.

Les islamistes veulent

réaliser l’unité des

musulmans (umma) et ainsi

modifier l'équilibre

économique et politique

dans l'ensemble du monde.

Ils croient que l'islam peut

créer un ordre équitable à

l'échelle tant internationale

que nationale.

Doc. 1 p. 272.

Bilan :

L’islamisme est une idéologie relativement ancienne qui s’est affirmée plus nettement au XXe siècle.

Si l’islamisme apparaît pourtant comme un phénomène très récent, c’est parce qu’avant la fin des années

70 :

Les élites politiques du Moyen-Orient misent plus sur le nationalisme que sur la religion pour construire

leur pouvoir : Nasser en Egypte, le parti Baas de Saddam Hussein en Irak, le Shah en Iran, les Assad en

Syrie.

Certains combattent d’ailleurs violemment les mouvances islamistes : Nasser/frère musulmans (voir cette

petite vidéo de 1953 : http://www.france24.com/fr/20121002-video-nasser-moquait-freres-musulmans-voile-

islamique-egypte-laicite/ ou le sort réservé à Sayyid Qotb, intro du doc. 1 p. 172).

Les Etats du Moyen-Orient sont pris dans les logiques/alliances de la Guerre froide qui pour un temps

occultent ou instrumentalisent les mouvements islamistes (ex : Ben Laden, homme de main des Etats-Unis

en Afghanistan).

La lutte contre Israël - très fédératrice pour les pays arabes - est portée par l'OLP, une organisation

palestinienne pas du tout religieuse.

En fait, l'islamisme ne progresse pas par les élites. Cette idéologie se propage lentement « par le

bas » de la société, en donnant un espoir nouveau à tous les « laissés pour compte » des régimes

autoritaires du Moyen Orient.

B. La diffusion de l’islamisme au Moyen-Orient et ses liens avec le terrorisme.

Nous avons été prodigues de notre sang et eu de

nombreux martyrs. L’islam a donné du sang et

des martyrs (...). Laissez ceux qui voudraient nous

voir malades croire que nos jeunes ont peur de la

mort ou du martyre. Le martyre est un héritage qui

nous vient des prophètes. Ceux qui craignent la

mort sont ceux qui pensent qu’après la mort, vient le

néant. Nous, qui considérons la vie après la mort

comme bien plus sublime que celle-ci, que pouvons-

nous craindre ? Seuls les traîtres ont peur. Les

serviteurs de Dieu n’ont pas peur. Notre armée,

notre gendarmerie, nos gardiens n’ont pas peur. Les

gardiens qui ont été tués (...) ont atteint la vie

éternelle (...).

Ces gens qui veulent la liberté, qui veulent que nos

jeunes soient libres, écrivent avec effusion sur la

liberté de nos jeunes. Quelle liberté désirent-ils ?

(...). Ils veulent que des casinos soient ouverts, que

des bars soient ouverts, que les lieux de débauche

soient ouverts, que les drogués à l’héroïne soient

libres, que les fumeurs d’opium soient libres. Ils

veulent que les mers [référence aux bains mixtes]

soient ouvertes pour tous les jeunes. C’est ce que

veut l’Occident. Leur but est d’émasculer notre

jeunesse, qui pourrait se lever contre eux. Nous

voulons que notre jeunesse quitte les bars et

rejoigne les champs de bataille.

Ayatollah Ruhollah Khomeyni, Discours à l’école théologique de Feyziyeh [24

août 1979] http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-

islam/dossier.islam.html#_Toc158634400

1. La révolution iranienne crée

un modèle d’Etat islamiste (1979 =>)

La révolution de 1979 aboutit au

triomphe des islamistes et de leur chef,

l’ayatollah (chef religieux chiite) Khomeiny

Instauration d’un république islamiste,

anticapitaliste et antisioniste

(doc. 5 p. 273)

Rappel statut Iran XXe : monarchie de plus en plus

autoritaire sous influence britannique et américaine

=> répression de l’opposition qu’elle soit islamiste

(séduisant populations modestes) ou démocratique

(menée par les élites)

"Le jihad musulman est une lutte contre l’idolâtrie,

les déviances sexuelles, le pillage, la répression et

la cruauté. La guerre lancée par les conquérants

[non-musulmans] a au contraire pour but de

promouvoir la luxure et le plaisir bestial. Ils ne se

soucient pas que des pays soient rayés de la carte

et de nombreuses familles se retrouvent sans logis.

Mais ceux qui étudient le jihad savent que

l’islam veut conquérir le monde entier. Tous les

pays conquis par l’islam ou conquis par lui dans

le futur se verront accorder le salut éternel. Car

ils vivront sous la [Loi de Dieu …].

Il existe des centaines d’autres psaumes du

Coran et de hadith [les paroles du Prophète] qui

appellent les musulmans à vénérer la guerre et à

combattre. Cela veut-il dire que l’islam est une

religion qui empêche les hommes de faire la guerre ?

Je crache sur les simples d’esprit qui osent

l’affirmer."

Ayatollah Ruhollah Khomeyni, L’islam n’est pas une religion de

pacifistes [1942]

http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-

islam/dossier.islam.html#_Toc158634400

2. La diffusion d’un islamisme combattant,

voire terroriste

Dès les années 50, face à la répression dont ils sont

l’objet, les leaders islamistes légitiment la violence =>

présentée comme une obligation religieuse pour lutter

contre les mauvais musulmans et pour changer l’ordre

politique : c’est le djihad (« effort »)

1979 => régime

iranien fait naître un

djihadisme

international en

finançant les "partis de

Dieu" (Hezbollah)

dans les

communautés chiites

des pays voisins.

Ex : Liban.

L’Arabie Saoudite fait

alors surenchère de

propagande islamiste

pour contrer

l’islamisme chiite en

apportant un soutien

actif à une multitude

d’organisations

salafistes (islamisme

sunnite)

Les manifestations du djihadisme sont de plus en plus nombreuses et « spectaculaires » des

années 80 à 2010, au Moyen Orient et au-delà. Quelques exemples :

1981 , Egypte

: assassinat par

ses propres

soldats du

président

Sadate, acteur

de l’apaisement

avec Israël,

Années 80,

Palestine :

développement de

l’intifada (Gaza)

lancée par le

"Djihad Islamique »

+ Hamas

(« ferveur »)

Hors Moyen-Orient

1991-2002 en Algérie : le

FIS (Front islamique du

Salut) contre Etat

autoritaire et corrompu.

Multiplication des meurtres

de nationaux, de

ressortissants étrangers,

de journalistes, de femmes

vêtues à l’occidentale, de

religieux étrangers =>

audience internationale à

l’islamisme terroriste.

2012-2013 au Mali :

les salafistes Ansar Dine

(« défenseurs de la

religion ») prennent le

contrôle de la moitié du

pays

1994, Afghanistan :

prise du pouvoir par

les Talibans

(« étudiants »), parti

islamiste radical et

activiste.

Fin des années 80 (doc. 2 et 3 p. 273) : développement d’une

organisation islamisme terroriste déterritorialisée (« franchise » de type

Mac Do), Al Qaïda (« la base ») ayant pour chef le saoudien Oussama

Ben Laden († 2011)

action en Afghanistan dans un 1er temps puis attentats du 11

septembre 2001 aux Etats-Unis.

présence très forte sur les réseaux internet

désormais, conglomérat de groupes divers qui se réclament d’Al

Qaïda

Années 2010 : Al Qaïda concurrencé par une nouvelle « franchise »,

l’Etat islamique (EI) présent en Irak et en Syrie. http://www.dailymotion.com/video/x2al9ur_djihadisme-l-etat-islamique-est-il-en-train-de-prendre-la-

place-d-al-qaida_news

"Aujourd’hui a commencé le jihad au nom de Dieu afin d’expulser l’ennemi [les troupes américaines stationnées en Arabie

Saoudite] qui occupe la terre des deux Lieux saints. En raison du déséquilibre entre nos forces armées et celles de l’ennemi,

nous devons adopter le moyen le plus approprié, c’est-à-dire le recours à des unités légères et rapides agissant dans le

plus grand secret. Les jeunes – que Dieu les protège – ont brandi l’étendard du jihad contre l’alliance américano-israélienne

qui occupe les Lieux saints de l’islam. Extraits de Oussama ben Laden, « Déclaration » [1996]

Peuple américain, ce discours que je vous adresse a pour sujet le meilleur moyen d’éviter un second Manhattan, les

causes et les conséquences de la guerre. […] Bien que trois ans se sont écoulés depuis les événements du 11 septembre,

Bush continue à brouiller les pistes et à masquer les causes réelles, ce qui fait que les motifs d’une répétition sont toujours là.

[…]. C’est en regardant ces tours détruites au Liban que l’idée m’est venue de rendre la monnaie de sa pièce au

bourreau et de détruire les tours de l’Amérique, afin qu’elle endure un peu de ce que nous avions enduré et cesse de

tuer nos femmes et nos enfants […] C’est sur ce décor que sont survenus les événements du 11 septembre, comme une

réplique à ces énormes injustices […].

Quant à ses conséquences, elles sont, grâce à Dieu tout-puissant, très positives, dépassant toute attente et toute

mesure, pour plusieurs raisons […]. Comme nous l’avons déjà dit, il nous a été facile de provoquer cette administration

[Bush] et de l’amener là où nous le souhaitions ; il nous suffit d’envoyer en Extrême-Orient deux moudjahidines soulever

une banderole d’Al-Qaida pour que les généraux s’y pressent, augmentant ainsi les pertes humaines, financières et

politiques. De même que nous avons appris à mener la guérilla et la guerre d’usure contre les superpuissances iniques :

avec les moudjahidines, nous avons durant dix ans épuisé la Russie au point qu’elle a fait faillite et s’est retirée battue, grâces

soient rendues à Dieu ! Nous poursuivrons cette politique d’usure avec l’Amérique jusqu’à ce qu’elle fasse faillite, s’il

plaît à Dieu, car c’est pour Lui peu de chose. […] Par exemple, Al-Qaida a dépensé 500 000 dollars pour l’opération du 11

septembre, alors que l’Amérique a perdu dans l’événement et ses répercussions, au bas mot, 500 milliards de dollars, c’est-à-

dire que chaque dollar d’Al-Qaida a vaincu 1 million de dollars, grâce à Dieu tout-puissant. […]

Pour conclure, je vous dirai, en toute sécurité, que votre sécurité n’est pas entre les mains de Kerry, de Bush ou d’Al-

Qaida […]. Nous, Dieu est notre Seigneur ; mais vous, vous n’en avez pas. Que la paix soit sur celui qui suit le droit chemin !"

Extraits de Oussama ben Laden, « Message au peuple américain »

[texte de l’allocution diffusée par Al-Jazira le 30 octobre 2004, à deux jours de l’élection présidentielle américaine]

http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-islam/dossier.islam.html#_Toc158634400

3. Peut-il y avoir un islamisme modéré,

compatible avec la démocratie ?

http://www.telquel-online.com/Le-Mag/caricatures-quand-n-a-

que-le-rire/542 25.10.12, newsmagazine francophone marocain

Printemps arabe: ça tourne mal?

Egypte, retour de l'autoritarisme

Chappatte, Le Temps, 08.12.12 http://client.globecartoon.com/cgi-bin/WebObjects/globecartoon.woa/wo/2.0.13.3.13.0.0

Rappel situation politique MO XXIe : suite aux révoltes populaires du

« printemps arabes» (2009-2012), les pouvoirs politiques autoritaires

ont été fortement contestés et pour certains renversés ouvrant la voie

à des avancées démocratiques.

En Turquie, l’AKP

au pouvoir depuis

2003 (« parti pour la

justice et le

développement »)

donne l’image d’un

parti islamiste

modéré, tentant de

concilier islam et

modernité. Il es

actuellement objet

de contestations

populaires

(corruption)

En Egypte, les

élections qui ont

suivi la chute du

dictateur Moubarak

ont permis au parti

des Frères

musulmans d’obtenir

le pouvoir

politique de

réislamisation qui a

déclenché une

nouvelle révolution

(2012-2013)

2014 : Mohamed

Morsi (FM) est

renversé, le pouvoir

est récupéré par

l’armée, les Fm sont

interdits.

En Iran, printemps

arabe fortement

réprimé, mais suite

aux présidentielles de

2013 => élection d’un

islamiste modéré,

Hassan Rohani.

Monarchie du Golfe

: tolèrent désormais

participation femmes

aux JO, la mixité au

travail, le droit de vote

des femmes pour les

élections locales (en

2015)

En Syrie : guerres entre islamistes sunnites et chiites.

Bilan :

- L’islamisme s’est diffusé au Moyen-Orient depuis les années 70. Il est devenu

particulièrement visible du fait de :

L’accès au pouvoir politique de partis islamistes représentants différentes mouvances

(modéré ou plus radical)

La création d’organisations transnationales à vocation terroriste.

Le terrorisme a déclenché un interventionnisme multiforme de la part des

occidentaux, et particulièrement des Etats-Unis :

attaque contre l’Afghanistan pour en déloger les Talibans (2001) puis contre l’Irak (2003).

Cependant, la longue occupation par les armées occidentales a manifestement renforcé

les groupes djihadistes en leur donnant un ennemi commun !

renforcement des alliances avec les Etats « islamo-fréquentables » (Arabie Saoudite,

Egypte, Turquie) et même désormais avec l’Iran pour « contenir » les groupes islamistes

terroristes (Al Qaïda, Etat islamique).