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IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

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LE MAGAZINE DES DECIDEURS DU SUD

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EDITORIAL

Page 3 Il faut à la fois réduire les inégalités sociales et protéger l'environnement

ECONOMIE Pages 32-33 Alliance pour une révolution verte en Afrique

Banque Africaine de Développement « L'Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités», SOCIAL-BUSINESS

Pages 4/30 Séminaire de Formation des élus locaux africains

Mouvement Coopératif français Entretien avec JC Detilleux

Valoriser les

Ecosystèmes – Pas

seulement les Cultures

Vers une nouvelle approche Franco-Africaine Jean-Paul Gourévitch UNESCO PRIX L’OREAL Conseil du PIDC Le TCHAD offre 1 million de dollars au Fonds d’Urgence MIOCAB L’offre de géolocalisation au service du public Michel de AMORIM BNP Paribas « Climate Initiative » Awards de la communication Fair Business Nations Unies Classement des dix premiers Groupes de réflexion associés aux gouvernements Partage ou préservation des terres ? Réconcilier l’agriculture et la conservation de la biodiversité par Terry

Sunderland AFD European Developpement Network (EUDN)

Forum Afrique Science

Dynamique d’émergence en Afrique UNION AFRICAINE Cinquième conférence des ministres de l'économie et des finances PURE DIGITAL MEDIAS

LOUIS DE BROISSIA

Président de

FRANCE TELE

NUMERIQUE

Bharti Airtel Construction d’un ‘Réseau Vert’ en Afrique DIPLOMATIE Pages 30/32 France- Afrique Coopération Bilatérale

Bernard VALERO, directeur de la communication et de l'Information, porte-parole du Quai d’Orsay

GEOPOLITIQUE PAGE 33-34 Europe : la rigueur, sinon rien… Henri Spitezki

PAIX & SECURITE pages 34/36

UNION AFRICAINE LRA : l’ONU et l’UA apaisent les personnes déplacées dans un camp en RD Congo

CULTURE & SOCIETE

Pages 36/38 Jubilations morales et philosophiques : Deux Congolaises de bonnes mœurs Liss Kihindou et Rhode Makoumbou Livre Côte d'Ivoire : Le coup d'Etat de Charles ONANA

DOSSIER PAYS

Pages 38/44 Cameroun

37 ans de RDPC Salon de l’Agriculture 2012

Directeur de publication : Nicolas ABENA / Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY

Dossiers Pays : Nguéma Thérèse / Chargée de Missions : Ndinga Patricia

Rédacteur en chef Technique : Oussouf DIAGOLA / Rédaction générale :N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby , B ANANI

Collaboration : Onana Sylvestre, Henri Spitezki, Expert : Francis Dooh Collins

RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265 : Cameroun : BP 14018 Aéroport international de Douala

La Table Royale / Dépôt légal à parution

« Le monde se trouve à un carrefour. Nous avons besoin de

tout le monde »

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[ Avril 2012

Editorial Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki- moon a rappelé jeudi que la justice sociale et la protection de l'environnement sont des objectifs universels intrinsèquement liés, et qu'une action coordonnée sur ces deux fronts est nécessaire lors de la Conférence de l'ONU sur le développement durable « Rio+20 ». « Le monde se trouve à un carrefour. Nous avons besoin de tout le monde, des ministres, des politiques, des dirigeants d'entreprises et d'ONG et des jeunes, pour rendre nos sociétés plus équitables et pour protéger les ressources et les écosystèmes dont notre avenir commun dépend », a déclaré M. Ban dans un message lu en son nom au Forum d'Istanbul sur le développement humain mondial organisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le gouvernement de la Turquie, avec le soutien du gouvernement danois. « Le développement durable reconnaît que nos objectifs économiques, sociaux et environnementaux ne sont pas en concurrence entre eux, mais qu'il s'agit d'objectifs interconnectés qui doivent être poursuivis

simultanément », a rappelé le Secrétaire général. Le Rapport sur le développement humain du PNUD de 2011, qui affirme que les inégalités sociales et les risques environnementaux doivent être combattus ensemble, a servi de cadre aux discussions du Forum. Le Forum a été ouvert par des discours de l'Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Rebeca Grynspan, et du Vice-premier ministre turc Ali Babacan, qui ont tous deux souligné l'importance de s'accorder sur des objectifs communs lors de la conférence de « Rio+20 » dans trois mois. « Ce Forum est particulièrement important et opportun. Il offre une opportunité unique pour formuler les messages que nous souhaitons emmener au Brésil », a dit Mme Grynspan. « Nous devons reconnaître qu'une

croissance inégale et polluante sera perturbée par l'agitation sociale et la violence, et entraînera la destruction des habitats naturels nécessaires pour sauvegarder les moyens de subsistance », a-t-elle ajouté. Le Forum s'achèvera vendredi avec l'adoption d'une « Déclaration d'Istanbul » qui rassemblera les propositions et les priorités pour le sommet « Rio+20 ».

Ali Babacan, qui fait partie de Panel de haut-niveau du Secrétaire général sur la croissance durable, a proposé l'adoption de nouveaux objectifs pour le développement durable. Ils permettront de fixer les priorités après l'échéance de 2015 de la campagne des Objectifs du millénaire pour le développement qui ont formé le cadre pour le travail de développement de l'ONU depuis 15 ans.

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SOCIAL-BUSINESS

Paris : Assemblée nationale

Renforcement des capacités et la Gouvernance locale Séminaire de Formation des élus locaux africains A l’initiative du cabinet HELMADI ONSULTING GROUP (HCG), le séminaire sur le renforcement des capacités et la Gouvernance locale des élus locaux africains s’est tenu à l’Assemblée Nationale les 28, 29 et 30 mars 2012.

Spécialisée dans la coopération décentralisée, le Cabinet HELMADI a pour vocation d’accompagner les collectivités locales dans leur cheminement pour renforcer ce positionnement auprès des bailleurs de fonds.

Pour l’organisateur du dit séminaire, les collectivités locales sont des acteurs incontournables des relations aux cotés des institutions nationales et internationales. (Participants aux séminaires devant l’Assemblée nationale) Dans le contexte actuel, plus qu’une théorie, la décentralisation est une rhétorique politique qui intègre le paysage politico-institutionnel des pays

africains. Les collectivités décentralisées apparaissent à cet égard comme le lieu de refondation d’une légitimité mise à mal pour les autorités politiques et le lieu par excellence d’exercice de leurs droits politiques pour les populations. La réussite de la décentralisation passe par l’instauration d’une véritable gouvernance locale, laquelle suppose une interaction entre le secteur public, le secteur privé et la société civile. Pour les autorités locales des pays africains, le besoin de maîtrise des outils de communication est encore plus pressant car en plus de leur mission traditionnelle d’organisation et de gestion des collectivités locales, elles ont un rôle d’encadrement et d’éducation des populations à la vie politique et à la gouvernance publique. Dans cette perspective, le présent séminaire est organisé en vue d’outiller les élus locaux africains. En d’autres termes, il s’agit de les former afin qu’ils accomplissent pleinement et efficacement leurs missions.

Pour répondre à cette interrogation, l’ANDL en collaboration avec le Cabinet HELMADI Consulting GROUP (HCG) et l’association jeunesse France Afrique (JFA) organisent du 28 4 au 30 mars 2012, un séminaire de

formation des élus locaux africains sur le média training et la gouvernance locale.

Trois objectifs principaux :

a) renforcer les compétences des participants sur la bonne pratique de la gouvernance locale

b) améliorer les compétences des participants dans le domaine de la communication politique

c) maîtriser les outils de technologies de l’information et de la communication pour une meilleure gestion des collectivités.

Comme les objectifs, les résultats attendus permettrons d’avoir des acteurs politiques performants dans leurs responsabilités, acquérir des techniques de stratégie de réussite dans les échanges entre collectivités pour un partenariat partagé et enfin, améliorer les compétences et les performances des participants afin de susciter un véritable esprit de leadership et de management à travers une vision plus claire de leurs objectifs et des besoins réels des populations dont ils ont la charge. Une cinquantaine d’élus locaux ont pendant trois jours été formés dans les techniques du Média training et de communication politique, de la gouvernance locale et la gestion des collectivités territoriales.

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Mme Somet du Burkina Faso

«Je trouve que toutes les opportunités de réponses sont toujours bien.

Au-delà de ce que nous avons appris, nous nous sommes enrichis

mutuellement. Les

problèmes sont

sensiblement les

mêmes. Quand on

est élu, il ne faut pas

croire que ce que

vous vivez comme

difficultés, c’est

propre uniquement a

votre commune. Ce

sont les mêmes

problèmes qui sont

partagés que l’on

soit français ou

africain ».

Idem pour le maire de yaoundé II, Ambassa LUC

« Après trois jours de formation, je suis convaincu et rassuré que

nous avons reçu un plus par apport au fonctionnement de l’élu local,

à la gouvernance locale, sur le

comportement des élus vis-à-

vis de leur administrés. Le

système organisationnel dans

la méthodologie est à changer,

il est fondamental pour un bon

politicien. Je suis assez outillé

pour mieux me défendre, pour

mieux me représenter et pour

satisfaire mes administrés ».

Mouvement Coopératif français

Coop FR est l’organisation

représentative du mouvement

coopératif français qui regroupe

15 organisations ou fédérations

de coopératives dans tous les

secteurs d’activité. La richesse

du mouvement coopératif réside

dans les valeurs éthiques qu’il

porte mais également dans sa

grande diversité sectorielle.

Agro-alimentaire, artisanat,

banque, commerce, culture,

éducation, industrie, logement,

Ntic, pêche, recherche, services,

transports, etc… tous les

secteurs sont concernés par les

coopératives.

Colloque à L’Assemblée nationale

« Les coopératives

des entreprises

pour un monde

meilleur »

Les débats de l’après-midi ont

illustré de manière concrète les

spécificités des coopératives et

leur apport aux politiques

publiques. Ils ont en particulier

souligné leur importance dans les

territoires et l’irrigation qu’elles

apportent à l’économie, l’emploi et

au développement local.

Nous sommes fiers de notre statut,

de nos spécificités et de nos

valeurs et nous sommes fiers de

nos résultats économiques et

sociaux. L’année internationale

des coopératives proclamée par

l’ONU est une occasion unique de

montrer et d’expliquer notre

modèle. Elle marque aussi la

reconnaissance au niveau

international de l’importance

économique et sociale du secteur

de la coopération qui s’inscrit dans

un mouvement d’intérêt croissant

aussi bien au plan national

qu’européen.

Les coopératives sont une force

de notre pays et ont su démontrer

leur capacité d’adaptation à un

environnement en pleine évolution,

à la mondialisation et à la crise

que nous traversons sans jamais

s’éloigner de leurs valeurs

fondatrices.

Mais pour être plus fortes encore,

elles doivent pouvoir bénéficier de

l’attention qu’elles méritent de la

part des pouvoirs publics et du

législateur pour leur assurer un

cadre législatif et réglementaire

adapté.

De nombreux développements

positifs se sont produits ces

dernières années, rapport de

Francis Vercamer, proposition de

loi Warsmann, travaux sur un

projet de loi cadre de l’ESS

auxquels Coop FR participe

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[ Avril 2012

activement, nombreuses marques

de soutien aux coopératives

exprimées le Président de la

République et ses Ministres, les

parlementaires et plus récemment

par différents candidats à l’élection

présidentielle.

Un aperçu détaillé de nos

demandes vous a été présenté cet

après midi, je voudrais souligner

quelques points.

Plusieurs des propositions

présentées par la coopération et

retenues dans le rapport de M.

Vercamer sont en voie de

concrétisation avec l’adoption de

la proposition de loi Warmann sur

la simplification du droit et

l’allègement des démarches

administratives1. Parmi les 50

propositions faites par M.

Vercamer, celles portant sur la

coopération sont ainsi parmi les

premières à être concrètement

mises en oeuvre et intégrées dans

le cadre législatif.

La question du financement des

coopératives est primordiale. Elle

concerne aussi bien les

coopératives existantes que celles

qui se créent. Les outils de

financement des entreprises

existants (OSEO, FSI, etc.) ne

tiennent pas suffisamment compte

des spécificités des coopératives

dans leurs critères d’attribution et

privilégient dans les faits les

entreprises « classiques ».

Soulignons la tranche de 100

millions d’euros réservée dans le

cadre du programme

d’investissement d’avenir aux

structures de l’économie sociale et

solidaire, mais nous voulons aussi

que les coopératives puissent être

présentes dans tous les autres

volets du programme (recherche,

énergie, emploi, etc.).

Nous avons démontré que les

coopératives apportent une

contribution essentielle à notre

économie et à la cohésion sociale,

il faut donc plus de coopératives et

la création est un enjeu majeur

pour notre mouvement. Cela

passe par un travail sur nos

statuts, qui est en cours avec le

statut des SCIC, pour le rendre

plus simple et accessible aux

créateurs d’entreprises. Nous

devons aussi mieux nous faire

connaître auprès des créateurs et

prescripteurs d’entreprises et les

accompagner pour dépasser notre

apparente complexité. (Jean-Claude

Detilleux, Président de Coop FR)

Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils accompagnent et soutiennent nos efforts et pas que financièrement. Par l’encouragement et l’appui à notre modèle coopératif, la formation et la sensibilisation des services concernés, ils peuvent nous apporter une aide concrète et précieuse.

L’enseignement et la formation sont un sujet essentiel. Le modèle coopératif est peu ou pas enseigné, et ce constat est valable de l’école

primaire jusqu’au niveau de l’enseignement supérieur. Les programmes d’éducation, d’enseignement et d’apprentissage doivent valoriser la diversité et la richesse des modèles d’entreprises. Au niveau institutionnel, les

coopératives doivent être reconnues

comme partenaires à part entière des

pouvoirs publics et associés à

l’élaboration de toutes les politiques

qui les touchent, droit des sociétés,

développement économique, PME,

développement durable, etc.

Les coopératives doivent disposer

d’une structure au sein du

gouvernement chargée d’assurer

la visibilité et la reconnaissance

du secteur et dont la dimension

interministérielle permettra la

rencontre, l’échange et la

collaboration entre les différents

ministères concernés par les

activités coopératives. Il est

important aussi de maintenir au

sein de chaque ministère

concerné par les activités des

coopératives un interlocuteur

dédié aux coopératives et qui

contribue à la prise en compte des

spécificités de ce modèle dans les

politiques élaborées par son

ministère.

Au niveau européen aussi l’Etat

doit être présent en relayant et

appuyant les actions menées par

le mouvement coopératif,

notamment dans le cadre des

travaux menés par la Commission

européenne sur les entreprises

sociales. Les coopératives

demandent à bénéficier, sans

discrimination, de toutes les

mesures qui seraient applicables à

ces entreprises.

Entretien avec JC Detilleux

Vous êtes Président de Coop

FR, un groupement de fédérations

de coopératives, pouvez-vous

nous en parler en chiffres ?

Page 7: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

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La richesse du mouvement

coopératif réside, en effet, non

seulement dans les valeurs éthiques

qu’il porte mais également dans sa

grande diversité sectorielle. Agro-

alimentaire, artisanat, banque,

commerce, culture, éducation,

industrie, logement, Ntic, pêche,

recherche, services, transports, etc…

tous les secteurs sont concernés par

les coopératives. Leur poids socio-

économique est important, en atteste

le « Panorama sectoriel et Top 100

des entreprises coopératives » que

nous avons publié en janvier 2012,

pour le lancement de l’Année

internationale des coopératives.

En France, les 21 000 entreprises

coopératives emploient près d’un

million de salariés et sont parfois

leaders sur leur marché. En 2010,

elles représentent près de 288

milliards d’euros de chiffre d’affaires

cumulé, filiales comprises. Près de

24 millions de membres font vivre la

gouvernance démocratique des

entreprises coopératives. Entre 2008

et 2010, les 100 plus grandes

coopératives françaises ont su

développer l’emploi. Elles totalisaient

674 000 emplois en 2008 et en

comptent aujourd’hui 750 000, soit

3% de l’emploi salarié en France.

Les coopératives sont des

entreprises de proximité, ancrées

territorialement. 75% des sièges

sociaux de nos 100 premières

entreprises sont en région, alors que

90% des sièges sociaux des 100

plus grandes entreprises françaises

sont situées en Ile-de-France.

Les marques et les enseignes

coopératives sont connues du grand

public, au contact du quotidien des

Français. Pour exemple, les

coopératives agricoles représentent

40% de l’agroalimentaire français ;

les coopératives de commerçants

près de 28% du commerce de détail ;

les banques coopératives 60% de la

banque de détail.

En objectifs, et en missions ?

Coop FR est née de la volonté des

différentes familles coopératives

(coopératives agricoles, coopératives

de consommateurs, coopératives de

production, coopératives bancaires,

etc.) d’assurer la promotion des

valeurs et principes coopératifs et de

défendre les intérêts des

coopératives auprès des pouvoirs

publics. Elle travaille à la

reconnaissance des spécificités du

statut coopératif par les pouvoirs

publics.

En bref, Coop FR a pour mission

de :

Communiquer, sensibiliser le public,

le monde de l’enseignement et de la

recherche et les autorités publiques

aux spécificités, valeurs et principes

coopératifs ;

Etre un lieu d’échanges pour les

différentes familles coopératives, se

faire le relais de la réflexion menée

en son sein ;

Agir auprès des autorités publiques

pour qu’elles maintiennent le secteur

coopératif dans un cadre juridique et

financier adéquat.

Représenter et défendre les intérêts

des coopératives sur le plan national

et international.

2012, une année clef pour vous ?

2012, proclamé Année internationale

des coopératives par l’Organisation

des Nations Unies, marque la

reconnaissance au niveau

international de l’importance

économique et sociale de notre

secteur, s’inscrivant ainsi dans un

mouvement de reconnaissance et

d’intérêt croissant que nous

constatons aussi bien au plan

national qu’européen.

L’ONU a fixé trois objectifs

principaux à l’Année internationale

des coopératives :

1/ Mieux faire connaître auprès du grand public les coopératives et leurs contributions au développement socio-économique et à la réalisation des objectifs du Millénium ; 2/ Promouvoir la création et la croissance des coopératives ; 3/ Encourager les gouvernements à établir des politiques, lois et régulations en faveur de la création, la croissance et la stabilité des coopératives. Cet événement majeur a été

officiellement lancé par les Nations

Unies à New York le 31 octobre

dernier et représente une

opportunité unique de communiquer

sur notre modèle d’entreprise.

L’Année internationale des

coopératives est coordonnée au

niveau international par les Nations

Unies et l’Alliance coopérative

internationale qui regroupe les

coopératives du monde entier. La

France en est un partenaire majeur,

au travers de l’implication de Coop

FR et du mouvement coopératif, et

au niveau gouvernemental de la

mise en place d’un comité national

de pilotage.

Nous assistons depuis la fin de

l’année 2011 à un foisonnement

d’évènements placés sous le signe

de l’année internationale, en France

et dans le monde.

En France, l’année internationale a

été lancée au niveau de Coop FR à

l’occasion d’une conférence de

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[ Avril 2012

presse organisée le 12 janvier,

simultanément à des évènements

presse et média organisés dans

plusieurs pays européens et du

monde (UK, Italie, Belgique,

Portugal, Canada, etc.). En février,

un colloque organisé à l’assemblée

nationale a permis de présenter aux

parlementaires les attentes des

coopératives à l’égard des pouvoirs

publics.

De nombreuses manifestations

organisées par les organisations

membres de Coop FR sont placées

sous le signe de l’année

internationale et leurs outils de

communication se font largement

l’écho de cet événement majeur.

Quelles fonctions exercez- vous par

ailleurs au sein du Crédit Coopératif

? en deux mots comme convenu

J’exerce les fonctions de vice-

président délégué, en charge du

rayonnement des valeurs

coopératives, au sein du Groupe

Crédit Coopératif et de président de

la Fondation du Crédit Coopératif.

Vous parlez souvent d'économie

sociale ? Une priorité pour vous ?

Avec quels moyens ?

Les coopératives sont depuis

l’origine une composante essentielle

de l’économie. Elles partagent avec

les mutuelles, les associations et les

fondations des valeurs communes,

notamment de gouvernance et de

partage équitable des résultats, et

un mode d’entreprendre original dont

elles veulent défendre les

spécificités.

Au travers du Conseil Supérieur de

l’ESS, Coop FR participe activement

aux travaux menés en faveur d’une

meilleure reconnaissance et prise en

compte de l’économie sociale par les

pouvoirs publics.

Valoriser les Ecosystèmes – Pas Seulement les Cultures – Grâce à la Gestion de l’Eau, selon le Rapport des Nations Unies

Reconnaître les précieux services rendus par les écosystèmes tels que les zones humides et les forêts – et pas seulement se concentrer sur la productivité de l’eau pour l’agriculture – peut améliorer les moyens de subsistances, accroître les rendements des cultures et aider à répondre de manière durable aux demandes mondiales croissantes des ressources en eau, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

L’augmentation de la productivité et de l’efficacité de l’eau dans de nombreuses régions du monde est une préoccupation majeure pour les décideurs; d’autant plus que la hausse des revenus et que l’évolution des régimes alimentaires fait accroître la demande en eau, déjà sous pression.

Le rapport du PNUE, qui s’intitule Releasing the Pressure: Water Resource Efficiencies and Gains for Ecosystem Services, produit par des chercheurs de l’Institut Environnemental de Stockholm (IES), invite les décideurs et les gestionnaires de ressources à passer de la productivité traditionnelle de l’eau par unité de rendement agricole (‘plus par goutte de culture’), à une vision plus large du concept, qui comprendrait les services écosystémiques.

Une telle approche prendrait en compte la régulation et la purification de l’eau, la pollinisation, le contrôle de l’érosion et des autres services écosystémiques effectués, par exemple, par les zones humides et les forêts. Les services dépendants de l’eau, et les communautés qui dépendent de ces services, peuvent être affectés

lorsque l’eau est vidée des rivières ou des ruisseaux, ou drainée par les marais, pour l’utilisation agricole.

Equilibrer les objectifs des terres agricoles (écosystème agricole) avec ces types de services écosystémiques – en utilisant certaines techniques décrites dans le rapport du PNUE – peut servir à améliorer le bien-être humain, à augmenter les rendements de façon durable et à soutenir la transition vers une Economie Verte à faible émission de carbone, et utilisant des ressources efficaces et équitables.

‘Evaluer la productivité de l’eau de manière étroite – par exemple en observant simplement les cultures et les produits forestiers – pousserait à sous-évaluer le rôle de l’eau pour la société en général et pour l’économie’, déclarait le Secrétaire Général Adjoint et le Directeur Exécutif du PNUE, Achim Steiner.

‘Reconnaître les avantages générés par l’eau, par exemple pour le flux des nutriments et pour le refroidissement, et offrir des services, des supports et des régulations écosystémiques pour les habitations, est l’objectif de notre travail. L’eau pourrait bientôt être une ressource limitée pour un nombre croissant de personnes. Dans un peu plus de trois mois, les gouvernements du monde se réuniront pour la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20). Ce rapport adresse une question importante pour le développement durable futur : la façon d’améliorer l’utilisation productive et équitable de l’eau pour les besoins multiples.’

Utiliser les techniques existantes afin d’améliorer la productivité de l’eau

Le rapport s’appuie sur des études de cas en Afrique et en Asie pour démontrer que certaines pressions sur les ressources limitées en eau peuvent être gérées avec des techniques existantes – d’une

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manière qui est avantageuse aussi bien pour les agro-écosystèmes que pour les services écosystémiques ‘en aval’.

L’amélioration de la productivité de l’eau utilisée dans l’agriculture pluviale en Afrique, en Europe de l’Est et en Asie Centrale – qui fournit 60 pour cent des cultures céréalières dans le monde – est une occasion inexploitée pour répondre aux demandes alimentaires, selon l’étude. La conservation des sols et de l’eau, le travail minimum des cultures et la récolte des eaux de pluie sont des techniques qui peuvent combler l’écart entre les rendements réels et les rendements potentiels des cultures dans une perspective durable. Combler le déficit du rendement actuel de 95 pour cent par un rendement potentiel dans l’agriculture pluviale pourrait accroître la production de céréales de 58 pour cent, tout en maintenant les niveaux actuels d’utilisation d’eau. Cela permettrait aux flux d’eau de continuer à soutenir les services écosystémiques. Une étude de cas du rapport d’évaluation des écosystèmes de la plaine inondable de Baroste, en Zambie, montre que plus des trois-quarts du revenu du ménage est issu des activités de subsistance pris en charge par les services écosystémiques, tels que la pêche et le pâturage du bétail.

Le rapport montre aussi que les interventions de gestion des eaux agricoles ont eu des effets aussi bien positifs que négatifs sur les sorties d’eau, le transport des sédiments et la perte de sol dans le bassin versant de Kothapally, dans le sud de l’Inde.

‘Une définition réduite de la ‘productivité de l’eau’ considère seulement la valeur des produits agricoles, mais ne met pas de prix sur la perte d’eau potable, sur la réduction des populations de poissons, sur les pâturages desséchés, ou sur le rétrécissement des réservoirs souterrains d’eau,’ déclare Jennie Barron, une chercheuse du centre

de l’IES de l’Université de York, en Grande Bretagne, qui a rédigé le rapport avec le chercheur Patrick Keys de l’IES-U.S., situé à Seattle, aux Etats-Unis.

‘L’amélioration de la gestion de l’eau afin de refléter les besoins et les utilisations multiples est crucial pour le maintien de nombreux avantages de l’eau pour le bien-être de l’homme, des sociétés et des économies,’ ajoute Patrick Keys.

‘De nombreux services écosystémiques qui sous-tendent les moyens de subsistance des gens s’appuient sur les mêmes ressources en eau utilisées pour l’agriculture : les zones humides qui procurent des roseaux, du poisson et du riz ; les forêts qui approvisionnent en bois de chauffage et en gibier. De plus, l’eau est nécessaire pour soutenir et réguler des fonctions importantes telles que le transport des nutriments, les flux des vapeurs et des sédiments.’

Le rapport vise à encourager les gestionnaires des ressources en eau et en terres à travers le monde à explorer les gains et les compromis du service écosystémique dans leurs contextes locaux, tels que les bassins versants, les paysages, ou les pays.

Les autres recommandations clés du rapport incluent :

Dans la gestion du bétail, l’adoption de certaines techniques peut améliorer autant les services écosystémiques que les moyens de subsistance de l’agriculture. Ces stratégies comprennent: la rotation des troupeaux, l’utilisation d’engrais à base de fumier, la gestion des résidus de récolte pour l’alimentation du bétail, le choix d’un climat approprié et de la taille du bétail

Inclure la régulation et le soutien des services écosystémiques (par exemple, la purification de l’eau, la régulation des maladies) en programmes locaux et régionaux de gestion de l’eau

Utiliser des méthodes de gestion de l’eau qui imitent le stockage naturel de l’eau, afin que l’eau agricole reste liée aux paysages environnants

Intégrer la foresterie dans les efforts de gestion de l’eau est nécessaire afin d’assurer que la valeur des écosystèmes forestiers soit prise en compte dans l’utilisation de l’eau

Etendre la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) afin de gérer la productivité de l’eau pour les services écosystémiques dans les utilisations diverses du paysage, en particulier de la pêche à l’élevage.

Lancement des Ecosystem Management Tools du PNUE

Le PNUE lance également une série de trois manuels pour permettre aux décideurs et aux praticiens de l’eau d’intégrer les approches écosystémiques dans la gestion des ressources en eau. Les publications visent à répondre à la fois au manque de sensibilisation et au manque de données disponibles, et à permettre aux décideurs d’utiliser une approche politique afin de stopper et d’inverser, de manière effective, la dégradation des écosystèmes.

1) La gestion des écosystèmes: concept pour la mise en œuvre à l’échelle locale

Basé sur la collaboration entre plus de 20 experts provenant de 14 institutions à travers le monde, ce manuel vise à améliorer la compréhension de la structure, de la fonction et des services écosystémiques des gestionnaires et des autres praticiens des bassins versants. Les 18 modules sont constitués de courtes présentations et d’exercices pratiques qui permettent aux participants d’appliquer les concepts à leur travail quotidien de gestion des ressources en eau.

2) La Gestion Intégrée des Ressources en Eau pour les Petits Etats Insulaires en Développement (PEID)

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[ Avril 2012

La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est un processus de développement durable, attribuant et contrôlant l’utilisation de l’eau vers des objectifs sociaux, économiques et environnementaux. Ce livre de référence, qui contient un large éventail d’études de cas et de meilleures pratiques, examine comment la GIRE peut être appliquée aux petites économies insulaires en développement et met en avant un Cycle de Planification et de Méthodologie pour soutenir les organisations ou les personnes qui traitent les bassins versants ou gèrent les zones côtières.

3) Option d’Evaluation Globale

Ce manuel de formation s’adresse aux fonctionnaires gouvernementaux et aux autres travailleurs sur des projets de grande envergure. Il soutient les efforts qui prennent en compte, au moment d’entreprendre de tels projets, et sur un pied d’égalité, les facteurs environnementaux et sociaux, et les préoccupations techniques et financières plus traditionnelles. Ce manuel met en évidence les questions et les principes clés qui soutiennent le développement durable des infrastructures – en particulier en Afrique et dans d’autres régions en développement.

VERS UNE NOUVELLE

APPROCHE FRANCO-

AFRICAINES

Par Jean-Paul Gourévitch,

Expert et consultant sur

l'Afrique et les migrations

La politique française de

coopération avec l'Afrique

subsaharienne francophone

qui s'est longtemps appuyé

sur l'assistance technique et

l'aide publique au

développement a pris depuis

le début du XXIe siècle un

tournant remarqué.

Sur quelques nouveaux outils

de la politique française à

l'égard de l'Afrique ?

Cette évolution s'explique par trois

facteurs:

. l'inefficacité d'une partie de cette

aide au développement et les

gaspillages et les dérives de cette

politique

. son absence d'impact sur le désir

d'émigrer des populations

autochtones

. l'effet limité sur le

développement des pays d'origine

des transferts de fonds des

immigrés soutenus et rationalisés

par la France

L'efficacité toute relative de l'aide

publique au développement

Les études faites sur l'APD, outil

principal de la politique de

coopération de la France à l'égard

des pays de la Zone de Solidarité

Prioritaire qui visent à favoriser le

développement des pays

émergents et à freiner

l'immigration montrent qu'une

partie notable de cette aide

n'atteint pas les résultats

escomptés. Cette aide (7,841

milliards d'euros en 2007, 7, 60

milliards d'euros en 2008, 9

milliards en 2009, 9, 75 en 2010

) dont 60% d'aide bilatérale ne

peut être prise en compte selon

nos calculs1 que pour 54,5% de

son montant total, à supposer

encore que toutes les

contributions multilatérales

versées au FED, au FMI, à la

Banque Mondiale ou aux

Agences des Nations Unies

soient utilisées pour les objectifs

cités plus haut ce qu'il est

impossible de vérifier en

l'absence d'un contrôle de

l'emploi de l'APD multilatérale.

Comme 53% seulement est

destinée à l'Afrique subsaharienne

francophone, c'est en fait un

maximum de 2,7 milliards d'euros

qui sont consacrés à ces objectifs.

Et même si l'on ajoute des aides

figurant dans d'autres budgets

comme la taxe Chirac sur les

billets d'avion (170M d'euros) la

proportion n'en est pas

sensiblement augmentée.

D'autre part les instruments de

cette aide sont très complexes et

constituent un véritable parcours

du combattant : prêts de l'AFD

pour des pays à revenus

intermédiaires, dons sur projets

pour les Pays les Moins Avancés

(PMA) de la zone de solidarité

prioritaire, Fonds de Solidarité

Prioritaire (FSP) pour la

coopération institutionnelle avec

les États et avec les sociétés

civiles, Contrat de

Désendettement et de

développement (C2D) pour le

traitement de la dette dans des

PPTE (pays pauvres très

endettés)., subventions globales,

assistance technique, crédits

annuels des services de

coopération. Pour se retrouver

dans ce labyrinthe, il faut avoir

l'habitude du parcours ce qui

Page 11: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

6

explique que les uns cumulent les

aides alors que les autres errent

de guichet en guichet.

L'impact quasi nul sur la demande

d'émigration L'existence et la

diversité des moyens de l'APD n'a

pas empêché ni la demande

d'asile ni l'immigration de

progresser. Tous les indicateurs

sont au rouge. Les titres de séjour

délivrés nt progressé de 171.900

en 2007 à 189.000 en 2010 avant

de redescendre à 182.600 en

2011 avec une légère

augmentation des titres délivrés

aux extra-européens.

La demande d'asile qui avait chuté

de 66. 000 en 2004 à 35.000 en

2007 a remonté à partir de 2008

pour atteindre 47000 demandes

en 2009 et 57.000 en 2011,

faisant de la France le pays le plus

sollicité.

Non pas qu'elle soit le pays le

plus généreux puisque 18%

seulement sont acceptées et 33%

si on compte les recours et

décisions ultérieures. Mais parce

que les immigrés savent qu'en

raison du traitement très long de

cette demande (175 jours par les

tribunaux administratifs + 488

jours par la CNDA) ils sont

nourris, logés et soignés en

France pendant tout ce temps et

que d'autre part l'impact du

mouvement associatif fait que

ceux qui sont déboutés ont peu de

chance d'être expulsés .

Avec 30.000 régularisations par an et environ 30.000 reconduites ou départs volontaires en comptant les reconduites multiples, le stock de migrants irréguliers reste sensiblement identique d'une année sur l'autre, entre 350.000 et 750.000 et vraisemblablement proche d'une fourchette 500.000/550.000. Ce qui génère pour l'Etat un déficit annuel de 4, 6 milliards d'euros. A la limite on pourrait soutenir qu'en fournissant de l'assistanat aux pays d'origine, l'APD tendrait plutôt à favoriser la demande

d'émigration. Je rappelle cette vérité que ce ne sont pas les plus pauvres qui émigrent, que pour émigrer il faut soit un capital financier pour payer le passage et le début de l'installation dans le pays d'accueil, soit un capital intellectuel pour pouvoir vendre ses compétences , soit un capital relationnel pour pouvoir se débrouiller sur place en matière de démarches administratives, de recherche de logement, de papiers, de travail et de moyens de vivre. Et le mieux c'est encore de cumuler ces trois capitaux, ce qui n'est pas donné à tous. Ce sont en fait les changements d'orientations des politiques gouvernementales qui par les signaux qu'ils envoient, influent sur l'orientation et le volume des flux migratoires. L'impact des transferts de fonds ? Je n'entrerai pas dans le débat actuel sur le montant des fonds transférés par les immigrés en direction de leurs familles restées au pays. Selon la Banque Mondiale, le montant global des transferts des migrants vers les pays du Sud atteindrait 250 milliards de dollars, transferts informels inclus. Pour les transferts formels et informels de la France vers l'Afrique subsaharienne, les experts tablent sur une fourchette qui s'établit entre 3 et 5,2 milliards d'euros et nos estimations

2 qui se

fondent sur les chiffres fournis par les diasporas et se situent à 4, 82 milliards d'euros s'inscrivent à l'intérieur de cette fourchette. Mais les travaux sur ce sujet comme M.Hamidou Dia montrent que ce sont davantage des amortisseurs de difficultés pour leurs familles que des moyens d'accroître la compétitivité du pays. La part de l'investissement est faible. Elle concerne la construction d'écoles, de bâtiments religieux,

l'accès à l'eau et à l'électricité, l'ouverture de commerces et a pour but le profit individuel de l'immigré et de sa famille au sens large du terme. De plus elle tend à se réduire du fait des restrictions de la politique française de regroupement familial. L'immigré tend de plus en plus à conserver les économies engrangées pour pouvoir accueillir et loger décemment la famille susceptible de le rejoindre. Aussi les gouvernements français successifs ont-ils eu tendance à développer d'autres outils techniques pour évaluer et optimiser leur politique d'aide qui relève aujourd'hui, depuis la disparition du Ministère de l'Immigration, à la fois du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et du Ministère de l'Intérieur, ce qui en raison des lourdeurs administratifs et du turn-over des responsables ne facilite pas toujours la lisibilité du dispositif. De nouveaux outils techniques: la grille d'analyse critériée Depuis une dizaine d'années le MAEE, l'AFD et les différents bailleurs de fonds ont établi une grille d'analyse critériée pour mieux évaluer les aides qu'ils accordent . la pertinence: les programmes

d'aide correspondent-ils aux

besoins ou à la demande du pays

d'accueil ?

. l'opportunité: Etait-ce le bon

moment pour les lancer et leur

durée a-t-elle été optimale?

. la cohérence interne: ont-ils été

conduits de façon suivie par une

instance où les deux parties

étaient représentées et qui en a

piloté le contrôle scientifique

technique et financier?

. la cohérence externe : sont-ils

spécifiques à l'intervention de

l'Etat français ou entrent-ils en

concurrence avec les aides

apportés par les autres bailleurs?

. l'effectivité: les actions prévues

ont-elles bien eu lieu? Quelles ont

Page 12: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ Avril 2012

été les actions prévues non

effectuées et les actions

effectuées non prévues?

. l'efficacité: dans quelle mesure

les objectifs assignés au départ

ont-ils été atteints?

. l'efficience: La gestion de ces

programmes a-t-elle été

transparente et facilitatrice, et

aurait-on pu atteindre les mêmes

objectifs à un meilleur coût?

. l'impact: quel a été l'effet de ces

programmes sur les décideurs et

sur la population visée?

. la valorisation: ces programmes

ont-ils eu une visibilité régionale,

nationale ou internationale et ont-

ils généré d'autres actions

connexes?

En confiant ces évaluations à des

opérateurs externes au lieu de les

réserver à des fonctionnaires issus

du Ministère qui sont donc à la fois

juges et partie, la coopération

française s'est dotée d'outils

d'investigation et d'analyse qui

permettent de mieux mesurer le

rapport entre les objectifs attendus

et les résultats acquis. Pour en

avoir conduit un certain nombre,

je peux témoigner des écarts

existants. Certes toutes ces

études ne donnent pas lieu à des

remédiations immédiates. Elles

font néanmoins progresser à la

fois la recherche et le partenariat

entre les pâys concernés.

Les documents cadres de

partenariat (DCP)

Depuis 2005, et sous l'impulsion

du Comité Interministériel de la

Coopération Internationale et du

Développement (CICID)

aujourd'hui disparu, c'est un

nouvel instrument de

programmation de l'aide dans les

pays de la zone de solidarité

prioritaire a été mis en place. Ce

document, co-signé avec les pays

partenaires, sous la responsabilité

du MAEE et via l'Ambassadeur sur

place définit une stratégie à cinq

ans dans le pays partenaire pour

tous les instruments

programmables bilatéraux, et

implique tous les acteurs de l’aide

française.

Il permet, chaque année, de

mettre en œuvre l’annexe de

programmation financière, en

fonction des crédits prévus dans la

loi de finances. Par exemple celui

signé avec le Sénégal pour 2006-

2010 prévoit un montant de 291 à

347 millions d'euros, et cumulé

avec les autres aides aboutit à 131

M d'euros d'APD bilatérale nette

qui fait de la France le premier

donateur de ce pays. Il est élaboré

à partir des besoins exprimés par

les pays d'origine, sélectionnés

en fonction de la répartition des

aides par les bailleurs et

hiérarchisés selon des secteurs de

concentration (trois au maximum

par exemple au Niger la santé,

l'éducation, l'eau et

l'assainissement), répondant aux

objectifs du Millénaire pour le

développement au cours d'une

négociation bipartite. Ces DCP

fixent les objectifs opérationnels à

atteindre, les échéanciers de

décaissement et les modes

d'évaluation des résultats: un

rendez-vous annuel, une

évaluation à mi-parcours pour une

actualisation éventuelle. Ils

améliorent la prévisibilité de l'aide

Les FSP mobilisateurs

Ces fonds de solidarité prioritaire

impliquent plusieurs pays engagés

dans un même domaine avec uns

instance scientifique qui définit un

cahier des charges, et produit un

document de synthèse qui

permet une comparaison des

résultats.

Je viens par exemple avec

l'équipe TIM de finir l'évaluation du

FSP migrations internationales et

recompositions territoriales qui

vise à mesurer les effets des

migrations internationales et intra-

africaines sur le développement

solidaire et qui porte sur 14

projets touchant 12 pays. Sans

entrer dans le détail des résultats,

on peut mieux mesurer l'écart

entre les espoirs investis et les

investigations menées. On

constate par exemple que les

transferts de fonds accroissent le

désir d'émigrer car ils prouvent la

réussite de celui qui est parti et ils

profitent essentiellement à

l'investisseur privé qui investit pour

son propre bénéfice dans des

constructions de rapport.

Par ailleurs les recompositions

territoriales introduites par

l'installation des immigrés dans le

pays d'accueil et par la

modification des structures

familiales dans le pays d'origine

sont source de conflits au niveau

de la redistribution des terres qu'il

faut pouvoir anticiper pour les

régler à l'avance.

Des chantiers à explorer : la

migration étudiante

Il est impossible en peu de temps

de définir précisément de

nouveaux chantiers. J'en

privilégierais donc un. La

connaissance des migrations

étudiantes. qui a fait l'objet de

débats récents est importante en

termes de structures, d'emplois et

de coûts. Selon l'Unesco un

étudiant marocain sur 10, un

étudiant sénégalais sur 8 , un

étudiant mauritanien sur 4 étaient

inscrits en 2008 dans un

établissement d'enseignement

supérieur situé à l'étranger.

La France compte aujourd'hui plus

de 270.000 étudiants étrangers

soit presque 12% du total. Le coût

des structures et des personnels

utilisés par ces étudiants

représente, hors bourses, 1, 87

milliard d'euros. Or malgré le

dispositif Campus, les pays de

Page 13: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

8

départ ne maîtrisent pas les

migrations étudiantes, et les pays

d'accueil ne maîtrisent pas les

parcours à l'exception des

boursiers. Le nombre de ceux qui

échouent aux examens,

abandonnent en cours de route ou

changent de filière et de pays est

un chiffre gris.

On maîtrise encore moins leur

carrière. Combien reviennent au

pays après leurs études ou après

une première expérience

professionnelle dans le pays

d'études? Combien trouvent un

emploi dans le pays d'accueil ou

dans un autre pays? En quoi cet

emploi correspond-il à leur

formation? Bref quelle est - et je

m'excuse du terme mais dans mon

propos il n'a aucune connotation

négative- la rentabilité pour

l'étudiant lui-même, pour le pays

d'origine et pour le pays d'accueil

de la migration étudiante.

Une meilleure connaissance de cette question qui favoriserait par ailleurs un partenariat de recherches Nord-Sud ou Sud-Sud éviterait les déclarations intempestives En tout état de cause, elle donnerait aux pays d'origine et d'accueil des éléments d'information pour conforter, vivifier, ou infléchir leur politique migratoire. Il nous avait été demandé de formuler une recommandation principale. C'est celle que je fais d'aborder de façon méthodologique et scientifique le chantier de la migration étudiante et je vous remercie de votre attention.

PRIX L’OREAL-UNESCO Femmes et la Science

La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et le Président de la Fondation L’Oréal, Sir Lindsay Owen-Jones, ont remis les Prix L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science à cinq femmes scientifiques

exceptionnelles lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège de l’Organisation le 29 mars.

Les lauréates de 2012 : Professeur Jill Farrant, Chaire de recherche – Physiologie moléculaire des plantes, Faculté de biologie moléculaire et cellulaire, Université de Cape Town, Afrique du Sud ;

Professeur Ingrid Scheffer, Chaire de recherche en neurologie pédiatrique, Université de Melbourne, Australie ;

Professeur Frances Ashcroft, Professeur à la Société royale de recherche, Département de physiologie, anatomie et génétique, Université d’Oxford, Royaume-Uni ;

Professeur Susana Lopez, Génétique du développement et physiologie moléculaire, Département de l’Institut de Biotechnologie, Université nationale, Cuernavaca, Mexique ;

Professeur Bonnie Bassler, Institut Médical Howard Hughes et Département de biologie moléculaire, Université de Princeton, Etats-Unis

Un réseau international de près de 1000 scientifiques choisit chaque année les candidates au Prix. Les cinq lauréates sont ensuite sélectionnées par un jury international indépendant présidé par Gunter Blobel, lauréat du Prix Nobel de médecine 1999.

La cérémonie était l’occasion de récompenser les boursières

internationales UNESCO-L’Oréal 2012.

Ces 15 jeunes femmes ont été sélectionnées pour l’excellence et la faisabilité de leurs projets de recherche et pour l’impact potentiel de leurs recherches sur les vies humaines et l’environnement.

Il s’agit de : Peggoty Mutai, Doctorante en chimie, Kenya (Chimie médicale)

Gladys Kahaka, Docteur en sciences du végétal, Namibie (Biotechnologie/ Biochimie)

Johannie Maria Spaan, Doctorante en zoologie/écologie, Afrique de Sud (Biologie de la faune sauvage)

Kathrin Barboza Márquez, Doctorante en biologie, Bolivie (Ecologie comportementale)

Giomar Helena Borrero-Pérez, Docteur en biologie, Colombie (Biologie marine)

Dora Medina, Docteur en génie chimique et biotechnologie, Mexique (Bio-ingénierie)

Sidrotun Naim, Doctorante en science environnementale, Indonésie (Virologie moléculaire)

Zoë Hilton, Docteur en sciences biologiques, Nouvelle-Zélande (Biologie marine)

Patricia Miang Lon, Docteur en biologie cellulaire et moléculaire, Singapour (Ingénierie des protéines)

Aziza Hassan Kamel, Docteur en

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[ Avril 2012

biologie, Egypte (Virologie)

Dana Bazzoun, Doctorante en biologie moléculaire et cellulaire, Liban (Biologie cellulaire et moléculaire)

Emna Harrigua, Doctorante en biologie moléculaire, Tunisie (Biologie moléculaire et bio-informatique)

Naama Geva-Zatorsky, Docteur en biologie systémique, Israël (Biologie moléculaire et systémique)

Elza Van Deel, Docteur en cardiologie et génétique moléculaire, Pays-Bas (Génétique clinique et moléculaire)

Vita Majce, Docteur en chimie, Slovénie (Microbiologie et chimie moléculaires)

© Julian Dufort for the L'Oréal Corporation Foundation

UNESCO-CONSEIL DU PIDC Sécurité des journalistes

Le Conseil du PIDC appelle la Directrice générale de l’UNESCO à préparer un Plan de travail sur la Sécurité des journalistes et le risque de l’impunité

Le Conseil du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l’UNESCO, qui s’est réuni les 22 et 23 mars à Paris pour sa 28ème session biennale, a demandé à la Directrice générale de l’UNESCO de préparer, en consultation avec les États membres et d’autres acteurs concernés, un Plan de travail de l’UNESCO visant à juguler la violence à l’encontre des journalistes et à traiter le problème de l’impunité des crimes commis contre eux. Le Plan sera présenté au Conseil exécutif de l’UNESCO lors de sa 191ème session au printemps 2013.

Le Conseil a également salué les progrès du travail entrepris par les agences des Nations unies et d’autres acteurs pour préparer un Projet de Plan d'action des Nations unies, dont le but est de mettre en place une stratégie d’action coordonnée au sein du système des Nations unies afin de garantir un environnement de sécurité aux professionnels des médias.

Le Projet de Plan d'action a été présenté la semaine dernière au Comité de haut niveau sur les programmes, chargé de la coordination des programmes au sein du système des Nations

unies, qui a décidé de le transmettre, pour approbation, au Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination (CCS).

La présentation du troisième rapport de la Directrice générale sur la sécurité des journalistes a également eu lieu au cours de la discussion du Conseil à ce sujet. Le rapport donne une vue d’ensemble des assassinats de journalistes condamnés par l’UNESCO en 2010 et 2011, et présente des informations actualisées, fournies par les États membres concernés, sur l’état du suivi judiciaire de tous les assassinats survenus entre 2006 et 2009.

Selon ce rapport, la Directrice générale a condamné 127 assassinats de journalistes au cours des années 2010 et 2011, 123 en 2008 et 2009, et 122 entre 2006 et 2007.

Des participants de plusieurs organisations non-gouvernementales, dont l’International Press Institute (IPI), Article 19 et le Centre de Doha pour la Liberté des Médias, ont pu exprimer leurs points de vue sur ces informations.

La relation entre genres et médias a constitué un autre sujet central abordé par le Conseil. Elle comporte deux aspects : la question de la part des femmes employées à différents niveaux dans les médias, et la façon dont elles sont représentées dans le contenu médiatique. Le Conseil a soutenu l’initiative de l’UNESCO consistant à élaborer une série d’Indicateurs sur l’égalité des genres dans les médias en vue d’évaluer la prise en compte des questions de genre dans les médias. Des représentants de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF), l’Union de radiodiffusion pour l'Asie et le Pacifique (ABU) et l’Initiative africaine pour les médias, ainsi qu’une journaliste égyptienne, ont pris part au débat, retransmis en direct sur Internet.

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10

Le Prix UNESCO-PIDC pour la Communication rurale a été décerné à deux organisations des médias, le Nepal Forum of Environmental Journalists et l’ONG kenyane Arid Lands Information Network, pour leur action innovante contribuant à l’amélioration de la communication dans les communautés rurales.

Le Conseil du PIDC, composé de trente-neuf États membres représentant les différents ensembles régionaux de l’UNESCO, a élu un nouveau Président du Programme, le finlandais Jyrki Pulkkinen, qui occupera cette fonction jusqu’à la prochaine session du Conseil, en 2014. Le Conseil est également parvenu à un accord concernant la nouvelle composition du Bureau du PIDC, l’organe exécutif du Programme. Celui-ci assume la pleine responsabilité de la sélection des projets, de leur approbation et de l'allocation financière qui leur est attribuée, et joue par ailleurs le rôle de jury du Prix UNESCO-PIDC pour la Communication rurale. Outre le Président finlandais, le Bureau sera donc constitué de trois vice-présidents, venant du Pérou, de Tanzanie et de Thaïlande, d’un rapporteur russe, et de trois autres membres, originaires d’Albanie, d’Algérie et des États-Unis.

Le PIDC est le forum multilatéral du système des Nations unies visant à promouvoir le développement des médias dans les pays en développement et à favoriser un environnement favorable au développement de médias libres, indépendants et pluralistes. En trente ans, le PIDC a attribué près de 100 millions de dollars à 1500 projets de développement des médias dans plus de 140 pays.

DÉCISION DU PIDC SUR LA SÉCURITÉ DES JOURNALISTES ET LA QUESTION DE L’IMPUNITÉ Le Conseil intergouvernemental du PIDC, 1. Ayant débattu du rapport contenu dans le document CI-12/ CONF.202/4 sur les meurtres de journalistes condamnés par la Directrice générale de l’UNESCO ; 2. Profondément préoccupé par

la fréquence accrue des actes de violence contre les journalistes, les professionnels de médias et les personnels associés dans plusieurs parties du monde, y compris dans les pays qui ne sont pas considérés comme en situation de conflit ; 3. Rappelant l’article 19 de la

Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule que « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit» ; 4. Rappelant la Résolution 29 de l’UNESCO portant sur la « Condamnation de la violence contre les journalistes » adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO à sa 29e session le 12 novembre 1997, qui appelait les Etats membres à abolir toute législation restrictive dans les cas de crimes contre personnes lorsque ces crimes sont «

perpétrés pour empêcher l’exercice de la liberté d’information et d’expression ou quand leur objectif est d´entraver le cours de la justice » et qui priait les gouvernements de « veiller à parfaire leurs législations de manière qu´elles permettent de poursuivre et de condamner les instigateurs des assassinats de personnes exerçant leur droit à la liberté d’expression » ; 5. Rappelant la résolution 1738 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à sa 5613e réunion le 23 décembre 2006, dans laquelle le Conseil de Sécurité : - condamn[ait] «les agressions délibérées contre les journalistes, les professionnels de médias et les personnels associés ès qualité,

en situation de conflit armé, et lançait un appel à toutes les parties à mettre fin à ces pratiques» ; - attirait l’attention sur « les Conventions de Genève du 12 août 1949, en particulier sur la

Troisième Convention de Genève du 12 août 1949 concernant le sort des prisonniers de guerre, ainsi que le Protocole Additionnel du 8 juin 1977, plus

particulièrement sur l’article 79 du Protocole Additionnel I concernant la protection des journalistes envoyés en mission professionnelle périlleuse dans les zones de conflit armé » ; - soulign[ait] «la responsabilité des Etats à se conformer aux obligations découlant du droit international pour mettre fin à l’impunité et pour poursuivre les auteurs de graves violations du droit humanitaire international » ; - demand[ait] «au Secrétaire général d’introduire dans ses prochains rapports sur la protection des civils en situation de conflit armé la question concernant la sauvegarde et la sécurité des journalistes, des professionnels de

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[ Avril 2012

médias et des personnels associés » ; 6. Soulignant combien il importe que les journalistes, les professionnels du secteur des médias et les organisations de médias respectent les principes de neutralité, d’impartialité et d’humanité dans l’exercice de leurs activités professionnelles ; 7. Saluant les progrès du travail des agences des Nations Unies et des autres acteurs qui ont participé à la préparation du projet de Plan d’Action sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité ; 8. Demande à la Directrice générale de préparer, en consultation avec les Etats membres et les autres acteurs représentatifs et pertinents, un Plan de travail UNESCO sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité et de le présenter au Conseil exécutif lors de sa 191e session. 9. Prie la Directrice générale de l’UNESCO de soumettre tous les deux ans au Conseil intergouvernemental du PIDC à sa session biennale un rapport analytique sur les condamnations qu’elle aura formulées concernant les assassinats de journalistes, de professionnels du secteur des médias et de responsables de médias sociaux qui sont à l’origine d’une quantité significative de contenu médiatique d’intérêt public et qui trouvent la mort dans l’exercice de leurs fonctions ou qui sont la cible de tueurs en raison de leurs activités de journalistes. Ce rapport devrait être le résultat de l’analyse et de la comparaison d’informations émanant d’une large variété de sources pour assurer l’objectivité ; il devrait inclure des informations actualisées sur la base des réponses fournies volontairement par les Etats membres concernés par les assassinats de journalistes, ainsi que des non-réponses, et être largement accessible.

Le nouveau Bureau du PIDC a été élu lors de la 28ème session du Conseil du PIDC

Le Conseil du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l’UNESCO a choisi les huit nouveaux membres composant son organe exécutif, le Bureau du PIDC.

Le Conseil du PIDC, constitué de 39 États membres élus par la Conférence générale de l’UNESCO, a également élu le finlandais Jyrki Pulkkinen au poste de Président du Programme pour un mandat de deux ans.

M. Pulkkinen a été conseiller principal au département des politiques de développement du Ministère finlandais des Affaires étrangères. Il a aussi été Président Directeur Général de l’organisation internationale GeSCI (Global e-Schools and Community Initiative). M. Mikhail Gusman (Fédération de Russie) au poste de Rapporteur. Outre le Président et le Rapporteur, le nouveau Bureau comprend le Pérou, la Tanzanie et la Thaïlande, qui occupent les postes de Vice-présidents, aux côtés de l’Albanie, de l’Algérie et des États-Unis.

(photo : M Onana Sylvestre de l’Ambassade du Cameroun à Paris)

Les membres du Bureau sont chargés de sélectionner et approuver les projets qui seront financés en 2013 et 2014, de jouer le rôle de jury du Prix UNESCO-PIDC pour la Communication rurale, et de préparer des recommandations pour la session du Conseil du PIDC de 2014. Une base de données des projets du PIDC a été mise en ligne en même temps que la réunion du Conseil, la semaine dernière.

Parmi les autres évènements marquants de la 28

ème session, le

Conseil du PIDC a adopté la " Décision sur la Sécurité des journalistes et la question de l’impunité", dans laquelle il a à nouveau demandé à la Directrice générale de l’UNESCO de préparer un rapport biennal sur cette question. Selon cette Décision, le rapport devra comporter des informations actualisées sur les assassinats de journalistes condamnés par

l'UNESCO ainsi que les réponses fournies volontairement par les États membres sur l’état du suivi judiciaire des assassinats. A la demande des États membres, ces informations pourront être mises en ligne sur le site du PIDC.

De plus, la Décision salue "les progrès du travail entrepris par les agences des Nations unies et d’autres acteurs pour

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12

préparer un Projet de Plan d'action des Nations Unies sur la Sécurité des journalistes et la question de l’impunité". Ce projet de plan vise à mettre en place une stratégie d’action coordonnée au sein du système des Nations Unies afin de garantir un environnement de sécurité aux professionnels des médias.

Il a été présenté le 20 mars au Comité de haut niveau sur les programmes (HLCP) du système des Nations Unies, qui a décidé à son tour de le soumettre, pour approbation, au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, lors de sa prochaine réunion en avril 2012. La Décision demande également à la Directrice générale de préparer un Plan de travail de l'UNESCO sur la Sécurité des journalistes et le risque de l’impunité, qui devra être présenté au Conseil exécutif de l’UNESCO lors de sa 191ème session.

Le troisième Rapport de la Directrice générale sur la sécurité des journalistes et le risque de l’impunité a été présenté lors de cette session du Conseil. Il donne une vue d’ensemble des 127 assassinats de journalistes condamnés par la Directrice générale au cours des deux dernières années, dont 65 sont survenus en 2010 et 62 en 2011. Le rapport fait remarquer que dans la plupart des cas, ces journalistes suivaient des conflits locaux ou des affaires liées à la corruption ou à d’autres activités illégales telles que le crime organisé.

Le Conseil a par ailleurs pu écouter l'avis d'experts invités à la réunion sur la façon de promouvoir la parité dans les médias, et a soutenu l’initiative de l’UNESCO consistant à élaborer une série d’ Indicateurs sur l’égalité des genres dans les médias, qui constitueront un outil permettant d'atteindre cet objectif.

Toujours au cours de la session du Conseil, le Prix UNESCO-PIDC pour la Communication rurale a été décerné au Nepal Forum of Environmental Journalists et à l’ONG kenyane Arid Lands

Information Network, pour leur action innovante contribuant à l’amélioration de la communication dans les communautés rurales.

Le PIDC est le forum multilatéral du système des Nations Unies visant à soutenir le développement de médias libres, indépendants et pluralistes dans les pays en développement. En trente ans, le PIDC a attribué près de 100 millions de dollars à 1500 projets de développement des médias dans plus de 140 pays.

MIOCAB Michel de AMORIM

L'idée de créer le service MIOCAB pour une offre de

géolocalisation au service du grand public

Michel de AMORIM : L’idée est venue en 2005 alors que j’étais Installé avec un ami à la terrasse d’une brasserie parisienne. Au moment de partir, nous devions prendre un taxi, et sur le coup de la plaisanterie, je lui dis « Ne bouge pas, je localise le taxi le plus proche avec mon Pocket PC et nous le règlerons avec». De là sont parties toutes les réflexions, géo-localisation, paiement Mobile, bref … les années qui ont suivi, je n’ai eu de

cesse de griffonner les nappes en papiers et autres feuilles volantes avec mes réflexions. De quelle année date cette start- up ? J’étais directeur du pôle Développement chez telechargement.fr puis chez Eptimum et j'ai entrepris parallèlement à mes activités le développement du service en octobre 2008 avec la première version qui tournait alors sous Windows Mobile. L’offre à véritablement été lancée en Mars 2011, car il a fallut du temps avant de pouvoir présenter une version sécurisée et disponible pour l’ensemble des Smartphones du marché actuel. Vos différentes offres clientèle Le service Miocab permet de réserver depuis son Mobile ou Internet, un taxi ou une voiture avec chauffeur, mais il permet surtout de régler en un clic sans avoir à sortir sa carte bancaire. L’utilisateur doit télécharger sur son téléphone une application gratuite et sécurisée, créer son compte et renseigner ses données bancaires comme il le ferait sur n’importe quel site de vente en ligne. Une fois le compte créé, l’utilisateur peut réserver une voiture avec chauffeur ou un taxi à destination des aéroports, gares et centres-villes. Un certain nombre de fonctionnalités sont disponibles sur le service comme la réservation, la demande de devis ou encore la géolocalisation de taxis. L’offre Miocab est couplée avec la solution « Trackineo » à destination des chauffeurs. Celle-ci est disponible également sur Mobile ou Internet et permet aux chauffeurs de suivre leur activité et encaisser leurs clients en quelques clics. Quels systèmes de paiement proposez-vous ?

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[ Avril 2012

L'accès au service est bien sûre entièrement sécurisé et lors du paiement l’utilisateur doit saisir sont code d’accès pour confirmer le paiement. Le processus de paiement est entièrement propriétaire et en ce qui concerne les transactions bancaires, nous faisons appel à l’expertise de PAYBOX Services du Groupe POINT International, l’un des plus importants fournisseurs de solutions de paiement en Europe. PAYBOX est présent sur le marché du e-commerce depuis 1999 et propose des solutions répondant aux normes en matière de sécurité, ce qui nous permet de garantir une sécurité optimale à nos utilisateurs. Pourquoi les deux offres : Web et mobile ? Le service Miocab est effectivement un mixte Web et Mobile, l’application est téléchargeable sur les différents Markets, mais elle est aussi disponible sur Web Mobile ou directement depuis un ordinateur fixe. Grâce à notre solution mixte Web et Mobile, en cas de perte ou de vol du Mobile, l’utilisateur peut à tout moment accéder à son compte depuis Internet pour modifier ses informations. Les sociétés qui utilisent notre service fournissent notre solution à leurs collaborateurs pour leurs déplacements. Grâce à notre service mixte Web et Mobile, les sociétés procèdent aux règlements des courses à distance, et ils sont très satisfaits de trouver de façon instantanée un ticket de paiement dans leur boîte e-mail.

Votre panel de prospects ? Nous prospectons les sociétés comme les particuliers. L’offre « Miocab » présente que des avantages, un processus de paiement optimisé, une offre haut de gamme à moindre coût et surtout un service qui ne nécessite aucun abonnement. Concernant nos partenaires, nous privilégions les voitures avec chauffeur capables d’offrir des prestations haut de gamme à moindre coût et des taxis indépendants haut de gamme. L’offre produit se limite-elle en France ? Si non, quels sont les autres pays visés ? Effectivement, Miocab est déjà disponible sur Paris, Porto et le sera d’ici peut sur Barcelone et Madrid. Nous ne privilégions aucun pays en particuliers, le service est multilingues et multidevises, car il est essentiel que nous puissions accompagner nos utilisateurs au-delà de nos frontières lors de leurs déplacements professionnels par exemple. Avez-vous de nouvelles offres auxquelles vous pensez et sous quelles formes ? Oui tout à fait, le paiement Mobile étant le cœur de notre solution, nous lançons parallèlement une nouvelle offre appelée « Shopineo ». Cette nouvelle solution est basée sur le même modèle que Miocab

et permet de régler ses achats depuis son Mobile en 1 clic. Côté commerçant, la solution possède dorénavant un panel de fonctionnalités qui permettent non seulement d’encaisser ses clients, mais de communiquer des offres en quelques clics et fidéliser la clientèle à moindre coût. Vos objectifs sur 5 ans ? Tout d’abord, cette année 2012 est pour nous une année décisive, car nous devons à la fois sélectionner de partenaires de qualité (chauffeurs, artisans, commerçants …) et offrir un maximum de visibilité à nos services du côté des utilisateurs finaux. Le développement du M-

commerce va s’accélérer dans les

années à venir et notre objectif est

de nous imposer avec des

solutions innovantes et intuitives

pour les utilisateurs finaux et

surtout proposer des véritables

solutions métiers à forte valeur

ajoutée dédiées aux artisans et

commerçants de tous types.

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[ Avril 2012

BNP Paribas Awards de la communication Fair Business BNP Paribas distingué par le « Coup de coeur du Jury » aux Awards de la communication Fair Business pour son dispositif de communication web autour du programme« Climate Initiative » Lors des Awards de la Communication Fair Business, organisés par l’Agence ARESSY, avec le parrainage du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, BNP Paribas s’est vu décerner le « Coup de coeur du jury », pour son dispositif web de communication interne autour de « Climate Initiative », son programme de mécénat visant à soutenir cinq projets de recherche sur le changement climatique. Afin d’associer les collaborateurs de la banque à cette démarche et les sensibiliser aux enjeux de la recherche sur le changement climatique, BNP Paribas a décidé de les faire voter « en ligne » sur leur projet « coup de coeur ». A partir de cinq vidéos présentant les projets de manière pédagogique sur l’intranet, les 200 000 collaborateurs du groupe ont été invités par courriel à faire leur choix. A l’issue du vote, lancé à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement 2011, le projet lauréat s’est vu attribuer une subvention supplémentaire de 50 000€, destinée à la réalisation d’un documentaire. Antoine Sire, Directeur de la Communication, a déclaré : « Ce « Coup de coeur du Jury » pour notre dispositif de communication web autour du projet « Climate Initiative » nous honore. « Notre engagement en faveur de la recherche sur le changement climatique a d’ailleurs été récemment primé aux Trophées du mécénat d’entreprise organisés par le Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Ces prix rendent hommage aux chercheurs et aux équipes que nous avons décidé de soutenir. » Climate Initiative : un programme de mécénat dédié à la recherche climatique en étroite collaboration avec la Délégation à la Responsabilité Sociale et Environnementale de l’entreprise, la Fondation BNP Paribas a lancé en 2011 «Climate Initiative». Il s’agit d’un programme de soutien à la recherche sur le changement climatique qui porte notamment sur les conséquences que ce changement pourrait avoir sur notre environnement et sur nos modes de vie. Doté d’un budget de 3 millions d’euros sur trois ans, il doit accompagner cinq projets de recherche portés par des laboratoires d’envergure internationale après leur sélection par un comité scientifique animé par Philippe Gillet, vice-président de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Les 5 projets soutenus par la Fondation BNP Paribas à travers « Climate Initiative » eFOCE (Coup de Coeur des collaborateurs de BNP Paribas) : Mise en oeuvre de systèmes expérimentaux immergés afin de comprendre et prédire les conséquences de l'acidification de l'océan sur les écosystèmes marins. Partenaires principaux du projet : Laboratoire d'Océanographie de Villefranche (France), Monterey Bay Aquarium Research Institute (USA), Station Biologique de Roscoff (France),

Plymouth Marine Laboratory (Royaume–Uni), Mediterranean Institude for Advanced Studies (IMEDEA). Partenaires principaux du projet : Météo France, Archives Nationales. PRECLIDE : Développement et application de méthodologies pour estimer le changement climatique sur les trente prochaines années. Partenaires principaux du projet : Sciences de l'Univers au CERFACS, CNRS/CERFACS, Météo France, Université de Reading (Royaume–Uni), Université de Toronto (Canada) Global Carbon Atlas : Création d'un outil en ligne qui fournira des informations complètes sur les flux de gaz à effet de serre à l'échelle du globe. Partenaires principaux du projet : Global Carbon Project (GCP)/ Commonwealth Scientific and Industrial Organization (CSIRO), University of East Anglia (Royaume Uni), IPSL / CEA CNRS UVSQ (France), Oak Ridge National Laboratory (USA) Subglacior : Remonter dans l'histoire du climat grâce à un carottage innovant de la glace en Antarctique.

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Partenaires principaux du projet : Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement. A propos de la politique RSE de BNP Paribas Pour BNP Paribas, être une banque responsable, c’est avant tout assurer le financement de l’économie réelle, en accompagnant l’ensemble de ses clients (particuliers, entreprises, institutions…) dans la réalisation de leurs projets. Mais au delà de cette responsabilité économique, lié au secteur d’activité, la responsabilité du Groupe se manifeste dans trois autres domaines :

‐ Une responsabilité sociale, par des pratiques loyales à l’égard des

190.000 collaborateurs du Groupe et l’attachement à un dialogue social de qualité.

‐ Une responsabilité civique, dans la lutte contre l’exclusion et la promotion

de l’éducation et de la culture. Le Groupe s’implique fortement au bénéfice de la société dans des projets qui prolongent son action bancaire : aide aux quartiers sensibles, microcrédit, soutien à l’économie sociale et solidaire… L’engagement sociétal se traduit aussi par l’action de mécénat de la Fondation BNP Paribas dans les domaines de la solidarité, l’éducation, la culture et la santé. Une responsabilité environnementale. Partout dans le monde, BNP Paribas veille à l’impact environnemental, tant de son activité bancaire – via des politiques détaillées dans les domaines à risques – que de son fonctionnement propre. Elle soutient, à travers la Fondation BNP Paribas, des actions pour l’environnement. A propos de la Fondation BNP Paribas. Placée sous l'égide de la Fondation de France, la Fondation BNP Paribas s'attache à préserver et faire connaître les richesses des musées, à encourager des créateurs et interprètes dans des disciplines peu aidées par le mécénat d'entreprise et à financer des programmes de recherche dans des secteurs de pointe (recherche médicale et environnementale). Elle soutient par ailleurs des projets en faveur de l'éducation, de l'insertion et du handicap. Mécène «historique» du Groupe depuis près de trente ans, la Fondation pilote également la politique de mécénat de BNP Paribas. Elle assure ainsi la cohérence des programmes de mécénat conduits dans le monde par un réseau de fondations locales, mais également par les métiers et filiales du Groupe.

L’Université des Nations Unies classée dans les dix premiers Groupes de réflexion associés aux gouvernements ainsi que dans les dix premiers Groupes de réflexion pour le développement international

L’Université des Nations Unies (UNU) se classe dans le monde parmi les dix premiers Groupes de réflexion associés aux gouvernements et son Institut mondial pour la recherche sur l’économie du développement (UNU/WIDER) parmi les dix premiers Groupes de réflexion pour le développement international, selon le rapport ‘2011 Global Go-To To Think Tank Ranking’ publié le 18

janvier au Siège des Nations Unies à New York et au National Press Club à Washington.

Cet Index des Groupes de réflexion se base sur une étude mondiale de quelque 1 500 chercheurs, journalistes, décideurs politiques et pairs de 120 pays, conduite par le ‘Think Tanks and Civil Societies Program’ de l'Université de Pennsylvanie, Philadelphie.

Les classements de 2011 sont basés sur un ensemble de 5 329 organisations de toutes les régions du monde. L’UNU a été classée en 6

ème position dans la

catégorie des ‘Meilleurs groupes de réflexion associés aux gouvernements’ et en 6

ème

position avec son Institut UNU-WIDER dans la catégorie ‘Groupes de réflexions sur le développement international’.

Les deux classements marquent une progression d’une place par rapport au classement précédent de 2010.

UNESCO-1 million de dollars au Fonds d’Urgence

Le Tchad contribue à hauteur d’1 million de dollars au Fonds d’Urgence de l’UNESCO

La Directrice générale de l'UNESCO avec le Président de la République, Monsieur Idriss Déby Itno, avril 2012

(tchad© Jean Bosco Ki)

Au terme de sa visite en République du Tchad, la

Directrice générale a été reçue

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par le Président de la République, Monsieur Idriss Déby Itno. En rappelant la longue tradition de coopération entre le Tchad et l’UNESCO, le Président Idriss Déby Itno a fait part à la Directrice générale de sa décision de contribuer au fonds d’urgence créé par la Directrice générale, pour un montant de 500 millions de FCFA (1,012,276.72 US Dollars). Il lui a également remis le titre de Commandeur de l’ordre national du Tchad, la plus haute distinction nationale.

« Cette décision conforte l’UNESCO dans son action et constitue un motif d’encouragement pour l’Organisation » a déclaré la Directrice générale. Elle a également indiqué que cette contribution serait utilisée pour renforcer les programmes pour l’Afrique et l’égalité des genres, les deux priorités globales de l’Organisation, ainsi que les programmes de développement durable au Tchad et dans la sous-région.

La Directrice générale a assuré le Président de la République de l’engagement de l’UNESCO pour accompagner les efforts du Tchad dans la poursuite de ses objectifs stratégique. M. Idriss Déby Itno a souhaité rappeler que la priorité des priorités du pays est l’éducation, notamment l’éducation des filles et l’enseignement technique et professionnel afin de favoriser l’emploi des jeunes et l’insertion sociale.

La sauvegarde de l’environnement et la protection de la biodiversité, en particulier celle du Lac Tchad représente un autre défi majeur. Le Président de la République a requis à cet égard le soutien de l’Organisation pour mobiliser les partenaires au développement et les bailleurs de fonds pour que des engagements concrets puissent être pris au plus vite.

Les deux parties sont convenues de poursuivre leur plaidoyer commun pour le développement durable en vue de la prochaine conférence de Rio+20.

Partage ou préservation des terres ? Réconcilier l’agriculture et la conservation de la biodiversité

Par Terry Sunderland Chercheur senior, Centre de recherche forestière internationale.

La population mondiale doit atteindre 9 milliards d’ici 2050. Non seulement cela signifie plus de bouches à nourrir mais aussi que les sociétés dotées d’un meilleur niveau de vie demanderont un régime alimentaire plus protéiné, ce qui exigera des étendues considérables de terre et des investissements énormes. La majorité des terres arables étant déjà mises en culture d'une façon ou d'une autre, les décideurs s'efforcent de réconcilier deux impératifs: celui de produire davantage d’aliments et celui d'éviter d’éroder des écosystèmes déjà largement menacés.

D'aucuns préconisent un processus de « partage des terres » dans lequel la production agricole s’inscrit dans des paysages complexes et

multifonctionnels. D'autres en revanche penchent pour la

« sauvegarde les terres », système dans lequel la production agricole est optimisée sur les terres déjà cultivées ou marginales, afin de préserver d'autres zones pour la conservation de la biodiversité.

Bien qu'il n'y ait pas de demi-mesure dans le choix entre partage et préservation des terres, en fait, de nombreuses possibilités d'aménagement du territoire existent qui sont fonction d'une multitude de facteurs géographiques, écologiques, économiques, sociaux et politiques influant les uns sur les autres. Il est cependant surprenant de constater que nous disposons de peu d'études exhaustives apportant des exemples réels de solutions potentielles de partage ou de préservation des terres pour l'agriculture et pour la biodiversité.

C'est donc à point nommé que Victor Gutíerrez-Vélez et ses collègues viennent de publier leurs travaux sur différents systèmes d'extension des plantations de palmiers à huile en Amazonie péruvienne et sur la conversion forestière qu'elle entraîne. Grâce à la télédétection et à la recherche sur le terrain, Victor Gutíerrez-Vélez et al. ont pu établir une distinction entre l'extension sur une échelle industrielle des plantations de palmiers à huile à fort rendement et les petites exploitations au rendement plus faible, en étudiant aussi comment ces deux systèmes différents s’intègrent dans l'utilisation actuelle des terres. Leurs conclusions ont été pour le moins étonnantes.

Gutíerrez-Vélez et ses collègues ont découvert en effet que, bien que les petites plantations à faible rendement représentent la plus grande partie de l'extension des palmiers à huile (80 %), seulement 30 % provoquent directement une conversion forestière. Quant à l'extension des exploitations industrielles, malgré l’optimisation de leur

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surface totale en vue d’atteindre les objectifs de production, elle génère une hausse de 75 % de la conversion des forêts anciennes. Pour les partisans de la préservation des terres pour réaliser les objectifs de production agricole et de conservation de la biodiversité, ceci va bien évidemment à l'encontre des idées reçues.

Mais alors, pour quelle raison les plantations industrielles de palmiers à huile engendrent-elles une augmentation de la destruction forestière ? Victor Gutíerrez-Vélez et supposent que l'extension est étroitement liée au régime foncier. Les espaces défrichés, qui seraient les plus appropriés pour l'agriculture intensive, ne font pas l’objet de titres de propriété en bonne et due forme, d'où de fréquents litiges fonciers.

Pour de nombreuses entreprises, il s'avère plus facile d'acheter des terres boisées qui sont la propriété de l'État car elles évitent ainsi les complications sociales et politiques inhérentes aux litiges fonciers éventuels. Inversement, la majeure partie des extensions des petites plantations a lieu dans des zones déjà défrichées où, comme la demande de terres est faible, les droits de propriété sont plus aisés à négocier.

Gutíerrez-Vélez a indiqué qu’au Pérou le cadre économique est actuellement favorable à l'agriculture industrielle, ce qui n'arrange rien. En effet, le soutien politique, les réductions d'impôts et les subventions incitent très fortement à convertir les forêts anciennes. D'après ces auteurs, si de telles incitations encourageaient l'extension de l'agriculture sur des terres marginales ou déjà défrichées, le rythme actuel de la conversion forestière en pâtirait.

Bien que le Pérou ne fasse pas partie des principaux producteurs d'huile de palme, les mesures incitatives en place qui visent à augmenter la production se traduiront certainement par un accroissement de la

conversion des forêts anciennes, tendance inquiétante observée dans de nombreuses régions tropicales.

Gutíerrez-Vélez illustrent toutes

les complexités sociales et

politiques qui se cachent derrière

ces concepts, simples en

apparence, de « partage des

terres » et de « préservation des

terres ».

De toute évidence, la route est

encore longue pour atteindre la

réconciliation d’une production

agricole répondant aux besoins

d’une population en augmentation

constante et la préservation de

ressources naturelles qui

déclinent petit à petit.

BUSINESS

A la veille de la grande conférence organisée par l’European Development Network (EUDN) et l'AFD, Laurent Fontaine, responsable de l'évaluation à l'AFD, nous rappelle quelles sont les enjeux de l'évaluation de l'aide aujourd'hui.

Pourquoi avoir intitulé la conférence AFD - European Developpement Network (EUDN)

« Malaise dans l’évaluation » ? De quel malaise parle-t-on ?

Au-delà de l’aspect un peu provocateur - cet intitulé fait référence au titre en français de

l’ouvrage de Freud « Malaise dans la civilisation », il s’agissait bien pour nous de mettre en débat plusieurs questions : l’Aide publique au développement (APD) est probablement la politique publique la plus évaluée mais on s’interroge toujours sur son efficacité ; on parle toujours de « renforcer l’évaluation » et il n’y pas un contrôle externe qui concerne l’AFD qui ne le rappelle pas.

Dans quelle mesure l’évaluation est-elle et peut elle être au

centre d’un processus organisé de gestion par les résultats ?

De plus, l’approche expérimentale en matière d’évaluation qui a connu un engouement depuis quelques années a eu le mérite de reposer la question des « bonnes » méthodes d’évaluation, jusque dans nos grands quotidiens nationaux. Tout cela justifiait bien que l’on parle de « malaise ».

Quels sont les enjeux de l’évaluation de l’aide au

"L’APD est probablement la politique publique la plus évaluée mais on s’interroge toujours sur son efficacité "

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[ Avril 2012

développement ?

Aujourd’hui, les évaluateurs sont pris en étaux entre la croissance de la demande d'évaluation (redevabilité, transparence, rationnalisation) et lacontraction des budgets alloués à l'aide et à son évaluation.

(photo-mauritanie-education)

Ils doivent trouver rapidement des résultats probants en termes de développement pour justifier les financements affectés à l’aide tandis qu’ils font face à une très grande complexité des méthodes à mettre en oeuvre pour évaluer de la façon la plus pertinente chaque projet, chaque stratégie La création de nouvelles institutions dans les pays de l’OCDE, comme l’Independant Commission for Aid Impact, au Royaume Uni, qui cherche à mesurer « the value for money » de l’APD britannique illustre bien l’importance que revêt aujourd’hui la question de l’efficacité des évaluations pour la communauté des évaluateurs.

Quelles sont les tensions inhérentes à une mission d'évaluation ?

L’enjeu de l’évaluation en matière d’aide au développement est à mon sens de parvenir à gérer de manière satisfaisante certaines tensions. En premier lieu, il est fondamental de savoir concilier l’indépendance de l’évaluateur et la nécessaire collaboration des parties prenantes aux projets et politiques d’aide.

Par ailleurs, pour être utile, une évaluation doit non seulement être scientifiquement rigoureuse mais doit surtout livrer ses résultats au moment opportun, celui de l'ajustement, de la réorientation, de la prolongation - ou non - ou de la reproduction du projet.

Enfin, il s'agit de satisfaire à la fois les attentes des bailleurs de fonds fortement focalisées sur les résultats de l’évaluation et

celles des partenaires qui s’intéressent le plus souvent également au processus lui-même d’évaluation. A l'AFD, nous sommes en permanence confrontés à ces questions à l’AFD, lorsqu’on évalue une opération ou une stratégie.

Michael Patton qui a été le « vérificateur indépendant » de l’évaluation de la Déclaration de Paris - un exercice d’évaluation extrêmement ambitieux - nous résumait tout cela dans petit dessin où l’on voit l’évaluateur caricaturé en funambule, recherchant, en tremblant, équilibre entre «redevabilité » et « apprentissage » ; « rigueur » et «utilité », « indépendance » et «implication »…. L’enjeu, c’est bien cela : ne pas tomber…

* Déclaration de paris : l’objectif principal de la Déclaration de Paris (2005) est de réformer les modalités d’acheminement et de gestion de l’aide pour augmenter son efficacité, notamment en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités, de consolidation de la croissance, de renforcement des capacités et de progression vers les OMD.

Conférence organisée par l'AFD et le réseau d’économistes

européens European Development Network (EUDN)

La demande sociale pour

l'évaluation des politiques économiques croît partout avec l'exigence chaque jour plus forte de transparence et de redevabilité de la part des décideurs, et souvent un doute persiste quant à l'efficacité de la dépense publique.

Ceci est particulièrement vrai dans le domaine du développement à un moment où l’aide est sévèrement critiquée pour son efficacité limitée, et où la rigueur budgétaire chez nombre de pays donateurs rend l’effort encore plus difficile.

L'évaluation des politiques publiques n'est pourtant ni une idée ni une pratique nouvelle. La question se pose cependant de savoir si elle est correctement menée, si elle donne effectivement lieu à une accumulation de savoir, qui peut être utilisé ou non, par les décideurs, ou si le contexte dans lequel les politiques sont mises en œuvre change trop rapidement pour que les expériences d'hier puissent permettre de tirer des enseignements pour demain.

Peut-on apprendre de nos expériences et de celles des autres dans le domaine du développement ? Si oui, pourquoi semblons-nous ne pas en voir l'effet ? Si non, quels sont les facteurs de blocage à l'apprentissage ? Ces questions seront débattues par des experts de premier plan, venus du monde entier, lors de la prochaine conférence AFD-EUDN.

Chacun dans son domaine interrogera la capacité de l’évaluation à nourrir le processus d’apprentissage et plus largement, à tirer les leçons de l’expérience pour améliorer les stratégies de développement. Il sera plus particulièrement question de l’évolution et de l’efficacité relative des méthodes d’évaluation appliquées ces cinquante dernières années, ainsi que des raisons qui expliquent le succès ou à l’inverse l’échec de certains outils utilisés pour analyser les interventions de l’aide au développement, tant d’un point de

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vue microéconomique, que dans une perspective macroéconomique.

Seront également examinés les avantages et les limites de techniques d’évaluation relativement innovantes et séduisantes, mais néanmoins controversées telles que les analyses d’impact et la gestion par

indicateurs.

Différents acteurs, différentes pratiques

Enfin, une attention particulière sera portée aux pratiques développées par divers acteurs de l’aide pour valoriser l’utilité de l’évaluation dans la mise en œuvre opérationnelle des projets, et plus largement en tant que vecteur de capitalisation et d’apprentissage au sein de leurs organisations.

FORUM AFRIQUE SCIENCE

TECHNOLOGIE ET INNOVATION

La Banque Africaine de Développement a co-organisé le premier Forum Afrique sur la science, la technologie et l’innovation

Le premier Forum Afrique sur la science, la technologie et l’innovation (STI) s’est tenu du 1er au 3 avril 2012 à Nairobi, au Kenya, à l’Hôtel Intercontinental. Accueilli par le gouvernement kenyan, le Forum a tenu

réunion d’experts les 1e et 2 avril et une conférence ministérielle, le 3 avril. L’accent était mis sur la nécessité d’investir dans ce secteur crucial pour stimuler la valorisation du capital humain et la croissance inclusive, et fournir des opportunités d’emploi aux jeunes et aux femmes.

L’évènement était organisé par la Banque africaine de développement (BAD), le gouvernement du Kenya, l’UNESCO, la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), avec la collaboration de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique.

Le Forum a souligné les pratiques et politiques optimales en Afrique et dans le monde entier. Il a tenté à renforcer la coopération nord-sud et sud-sud, ainsi que les partenariats entre les institutions académiques et les partenariats public-privé. Dans cette visée, « Africa on Move » (l’Afrique en marche), était exposé une foire de l’innovation en marge du Forum, les travaux d’une trentaine d’innovateurs et d’entrepreneurs kenyans.

26 ministres de l’enseignement supérieur, de la science et des finances étaient présent, des experts, des chercheurs, des responsables politiques, des jeunes, des universitaires, des représentants du secteur privé et de la société civile. Ils ont échangé leurs points de vue sur un certain nombre de sujets : l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi ; la création d’une classe de professeurs de sciences, de technologie, de génie et de mathématiques de niveau international ; la contribution des dernières innovations et de la recherche scientifique à la promotion de l’eau potable, des énergies renouvelables et de soins de santé efficaces ; les voies et moyens de créer une culture

entrepreneuriale en Afrique pour que les Africains eux-mêmes créent des emplois, et non seulement les investisseurs étrangers.

Le président du Kenya, Mwai Kibaki, le président de la BAD, Donald Kaberuka, la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, le président de la CUA, Jean Ping et le secrétaire exécutif de la CEA, Abdoulie Janneh, ont ouvert la conférence ministérielle.

AFRIQUE / CREATION D’UNE DYNAMIQUE D’EMERGENCE

Les ministres de l’Economie, de la Planification et des Finances se sont penché sur la création d’une dynamique d’émergence pour transformer l’Afrique en pôle de croissance mondiale. La volonté de transformer le Continent Noir en un pôle de croissance mondiale est la certitude qui a animé les différents discours prononcés à l’occasion de l’ouverture solennelle, le 26 mars 2012 dernier, dans la Plénière du Nouveau Centre de Conférence de l’Union Africaine, de la 5

ème Réunion conjointe de la

Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union Africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de

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[ Avril 2012

la Commission économique pour l’Afrique.

Une réunion qui prend place alors que la conjoncture internationale est marquée par la crise de la dette souveraine en zone euro, bien que, comme l’a souligné S.E.M Soulaymane Cissé, ministre de la Planification de la République de Guinée et Président du Bureau sortant de la Conférence, les performances remarquables des économies africaines sont restées positives. D’où l’importance de cette réunion consacrée à réfléchir sur les opportunités permettant à l’Afrique de se positionner comme pôle de croissance, opportunités à traduire en politiques concrètes.

« L’Afrique comme mine d’opportunités pour les investisseurs mais surtout pour les africains eux-mêmes », a souligné le Président de la Commission de l’Union Africaine, Dr. Jean Ping, lors de son intervention. Il a ajouté que l’Afrique doit prendre part notamment à la dynamique actuelle en faveur des pays émergents tout en traduisant la croissance actuelle en création d’emplois et a la réduction de la pauvreté ; accomplir une transition réussie vers les secteurs secondaires et tertiaires ; faire des jeunes les moteurs de la croissance de leur continent : les dirigeants africains en ont déjà pris

conscience et les initiatives en tout genre fleurissent sur le continent. L’Union Africaine a lancé, par exemple, le Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) ainsi que le regroupement des trois communautés économiques régionales COMESA-CAE-SADC en une zone de libre-échange. Un projet de nature similaire est proposé à l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre. Pour toutes ces raisons, « libérer le potentiel économique de l’Afrique s’avère donc non seulement à notre portée mais constitue aussi un devoir que nous avons l’obligation de réaliser ».

Il a d’ores et déjà été prouvé que l’Afrique a un rôle à jouer dans l’économie mondiale et si les dispositions nécessaires sont prises, elle sera un acteur incontournable des relations économiques. Il faut, pour ce faire, concentrer les efforts sur quelques domaines-clés, comme l’a souligné M. Abdoulie Janneh, Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique. Tout d’abord la gouvernance, domaine dans lequel les pays africains ont connu des avancées considérables grâce à des mécanismes à l’échelle continentale et auxquels de nouveaux pays adhèrent chaque

année. Le récent putsch du Mali, ne fait que renforcer la pertinence de tels mécanismes. Deuxième domaine d’intérêt majeur, les ressources naturelles du continent qui sont intimement liées aux questions de bien-être, développement et croissance économique. L’Afrique doit également s’intéresser de près aux questions climatiques qui l’affectent directement et aux méthodes de financement alternatif afin de réduire sa dépendance aux sources de financement extérieures.

L’énorme potentiel de l’Afrique, fait des richesses de son sous-sol, de sa croissance démographie exponentielle, autrefois source de ses malheurs est aujourd’hui devenu facteur de croissance.

Un changement qui s’explique, selon S.E.M. Meles Zenawi, Premier Ministre de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, par la combinaison de trois facteurs: la forte croissance de pays comme la Chine, l’Inde qui a entraîné la demande des produits africains et donc l’accroissement des investissements en Afrique ; le développement de la manufacture dans les pays émergents ; et l’investissement de l’épargne non plus dans les pays développés à cause de la crise, mais dans les pays émergents. Pour ce dernier, les solutions pour faire de l’Afrique

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un pôle de croissance résident, non seulement dans la mécanisation de l’agriculture, le renforcement de l’Etat mais aussi dans l’abandon de l’idéologie néolibérale. Le Premier Ministre éthiopien a lancé un appel à l’adoption d’un paradigme économique propre à l’Afrique, épuré de l’idéologie néolibérale et tenant compte de ses réalités.

Ainsi s’ouvre la 5ème

réunion conjointe des Ministres de l’Economie et des Finances sur le consensus que l’Afrique est la nouveau réservoir de croissance dont le monde a besoin et qu’il est temps pour l’ensemble des Etats Africains de saisir cette opportunité. D’où le vœu du Président de la commission de l’Union, Dr Jean PING que les échanges soient fructueux et que de cette conférence naissent des propositions dont découleront des politiques en faveur de l’émergence de l’Afrique.

UNION AFRICAINE

Cinquième Conférence des Ministres de l'Economie et des Finances de l'Union Africaine

Réfléchir sur la meilleure façon de faire de l’Afrique un pôle de croissance mondial.

La réunion des experts qui s’est tenue jusqu‘au 25 mars dernier au Nouveau Centre de conférence de l’Union Africaine. Selon M. Abdoulaye Touré, Directeur au Ministère de la Planification de la République de Guinée et Président du Bureau du Comité d’experts sortant, cette réunion d’expert est destinée à préparer la conférence ministérielle…. un temps fort du calendrier annuel de nos réunions ».

La réunion du Comité des experts est le témoignage éloquent de la collaboration diversifiée et fructueuse entre la Commission de l’Union Africaine (CUA) et la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) développée aussi bien dans le domaine de l’appui

des pays africains dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), du renforcement de leurs capacités en matière de développement économique, de l’investissement dans les domaines des Sciences et technologies, que de la mise en place de stratégies pour faire face aux changements climatiques. Excellente collaboration dont s’est félicité le Commissaire aux Affaires Economiques de la CUA,

M. Maxwell Mkwezalamba. Le contexte et la pertinence du thème de cette réunion, les principaux défis que les économies africaines ont à surmonter et les questions à l’ordre du jour ont été au cœur des propos des orateurs de cette plénière.

Pour le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CEA, M. Abdoulie Janneh, la crise économique actuelle qui touche les grandes puissances affecte les

exportations des pays africains mais aussi l’aide financière que ces pays apportent au continent. En dépit de la famine de l’an passé dans la corne de l’Afrique, des conflits qui ont éclaté sur le continent et de la sécheresse dans le Sahel, l’Afrique a réussi à maintenir sa croissance pour l’année 2011.

Elle a l’opportunité de s’imposer comme pôle de l’économie mondiale incontournable. La grande majorité de ses ressources naturelles est encore inexploitée. Plus de la moitié de sa population a moins de 30 ans. Et les économies du continent ont la possibilité de se développer de manière verte.

Tous ces éléments tendent à renforcer la volonté ferme du continent de s’imposer sur la scène économique mondiale et ainsi justifient le choix du thème de cette année : « Libérer le potentiel

de l’Afrique en tant que pôle de croissance mondiale ».

Les experts ont débattu des défis tels que le chômage de la jeunesse africaine et son impact négatif sur les économies nationales ; le développement des infrastructures politiques, économiques, éducatives, technologiques et sanitaires qui est lié à la question du bien-être des populations. Car, sans routes, ponts ou ports, le commerce ne peut s’effectuer efficacement entre les pays africains. La question des changements climatiques est également au cœur des inquiétudes.

Les économies du continent étant principalement agricoles, le climat est une source de préoccupation et doit être considéré dans toutes les stratégies de développement locales, nationales et continentales. Les économies doivent arriver à effectuer une transition vers le secteur industriel afin d’exporter des produits

manufacturés au lieu de matières premières tout en ayant un impact limité sur leur environnement.

De nombreux défis assurément pris en compte dans l’ordre du jour, de cette Réunion des experts, qui comprend entre autres : un aperçu de l’évolution de la situation économique et sociale en Afrique ; l’évaluation des progrès de l’intégration régionale en Afrique et l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des OMD.

Ce qui fait de cette réunion « Le meilleur forum de partage d’expérience sur les questions financières, économiques, et bancaires», selon M. Admasu Nebebe, Directeur au Ministère des finances et du développement économique de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie.

Page 27: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ Avril 2012

PURE DIGITAL MEDIAS

Rencontre avec LOUIS DE

BROISSIA – PRESIDENT DE

FRANCE TELE NUMERIQUE

Par Marie Cornet-Ashby

Louis de Broissia est un homme

politique (Parlementaire de 1988

à 2008) et de médias. Il a été

Directeur du Bien-Public à

Dijon, puis Directeur délégué à

la Socpresse. Nommé par le

Conseil des Ministres le 8 avril

2009 Ambassadeur chargé de

l'audiovisuel extérieur, il préside

le Groupement d’Intérêt Public

France Télé Numérique depuis

novembre 2009.

A quand remonte le passage au

numérique ?

Ce passage a commencé en

2005 ; deux lois (mars 2007 et

décembre 2009) ont confirmé

l’abandon de la diffusion de le

télévision analogique fin novembre

2011 et les modalités

d’accompagnement des Français

à la Télévision Numérique pour

Tous.

Désormais, la France (Métropole

et tous les bassins d’Outre Mer)

sert de témoin pour la 2ème

partie

du monde qui va suivre cette voie

du tout numérique avant juin 2015

(Afrique, Europe orientale,

Méditerranée, etc.).

Pour les 100 pays passés avec la

première vague, la méthode

américaine ou canadienne ou

japonaise (juillet 2011) apparaît

comme un peu « brutale » : faute

de concertation suffisante entre le

régulateur (en France le Conseil

Supérieur de l’Audiovisuel), les

chaînes de télévision, les

diffuseurs, et d’accompagnement

des populations, la télévision

numérique apparaitrait comme une

simple contrainte technologique et

non comme une ouverture faite

aux téléspectateurs d’une

meilleure offre, d’une qualité de

réception supérieure, d’une

possibilité d’évolution vers

Internet.

Comment la France se situe-t-

elle dans ce passage de

l’ensemble du monde ?

En termes calendaires, la France

se situe donc à la fin de la

première mi-temps. Les Japonais,

comme les Canadiens ont estimé

qu’il y avait eu des ratés, des

insatisfactions, des files d’attente

pour s’approvisionner en boîtiers

d’adaptation, que les aides

financières n’étaient pas

suffisantes. L’Ambassade du

Japon en France s’est ainsi

renseignée, à l’été 2011, auprès

de France Télé Numérique : ils ont

eu le temps de monter un centre

d’appels téléphoniques,

d’organiser des chaines de

solidarité.

Nous, Français, avions imaginé

une méthode très adaptée au

terrain, aux 24 passages

successifs (de la région Alsace en

février 2012 à celle de Languedoc-

Roussillon fin novembre 2011) et à

chaque bassin d’Outre Mer.

Le centre d’appels de France Télé

Numérique a conseillé 2 600 000

foyers. Nous avons effectué à

domicile 500 000 réglages (chez

les personnes âgées et

handicapées ou invalides). Les 8

000 postiers et 6 000 étudiants,

volontaires et rémunérés par nos

soins, ont été relayés par 40 000

bénévoles mobilisés par les

associations de proximité et tous

les élus (Maires, Conseillers

généraux, Parlementaires, etc.).

Une campagne d’information

massive (télévision, presse, radio,

guides distribués en boîtes à

lettres – 30 millions -, site Internet

– 8 millions de visites) a été

menée. Il fallait s’assurer qu’aucun

foyer ne restait « hors du chemin

menant au numérique ».

Une délégation régionale de

France Télé Numérique a travaillé

notamment 9 mois avant le

passage, 2 mois après, pour

coordonner tout le processus.

Avez-vous fait des enquêtes de

satisfaction ?

Oui, il était indispensable de

mesurer l’aptitude au changement

de chaque région : le critère n°1 –

le niveau de dépendance du foyer

à la seule réception analogique – a

permis de vérifier l’impact de la

mobilisation, zone par zone. De

10% d’une population ciblée

dépendante de l’analogique, un

mois avant le passage, nous

étions à un niveau beaucoup plus

faible de 3 à 4%, fin 2011.

Ces enquêtes, ponctuelles et

permanentes, confiées à

Médiamétrie, s’analysent

nationalement à travers 2 chiffres-

clefs :

-la notoriété du passage passe de 68% (juillet 2009) à 97% (fin octobre 2011) -la satisfaction (« le passage, une bonne ou une très bonne chose »)

Page 28: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

8

de 61% (juillet 2009) à 85% (novembre 2011).

Des difficultés rencontrées ?

Le Conseil Supérieur de

l’Audiovisuel a eu la lourde tâche

de coordonner la planification des

fréquences, d’arrêter la liste des

émetteurs nécessaires pour

atteindre les 95% de couverture

hertzienne prévue par la loi de

mars 2009 (1626 émetteurs),

d’autoriser des émetteurs

complémentaires d’initiative locale

(350), de veiller au respect du

cahier des charges s’imposant aux

diffuseurs (4 en concurrence) et

aux chaînes, regroupées sur 6

multiplex.

C’est enfin le CSA qui a fait retenir

par le Premier Ministre le schéma

progressif d’extinction de

l’analogique et de l’arrivée

numérique (Métropole et Outre

Mer).

L’ingénierie technique était

complexe, en large partie

innovante. La promesse faite d’un

accès à 100% aux 20 chaînes

gratuites a été exigeante pour

toutes les équipes : en dehors de

réglages un peu laborieux dans

certaines zones, d’un suivi des

pannes plus rigoureux, les

difficultés sont progressivement

surmontées.

Le Gouvernement ayant mis en

place un mécanisme d’aides

financières d’abord pour les plus

démunis (aide à l’achat de

l’adaptateur, aide à la réception de

l’antenne) puis pour tous les foyers

obligés de s’équiper de paraboles,

il a fallu initier un processus de

remboursements, au début un peu

long, puis plus rapide.

Enfin France Télé Numérique, en

coopération permanente avec le

CSA, a répondu aux interrogations

des élus désireux que la

couverture terrestre (le « râteau »)

soit aussi proche que possible de

100%. Le score de 97% a été

atteint, étant entendu que, par

ailleurs, les téléspectateurs (à

100%) ont accès à une offre

satellitaire (ou ADSL) gratuite.

Le succès durable de la TNT,

après dissolution du Groupement

d’Intérêt Public France Télé

Numérique (été 2012), consistera

en un affichage grand public du

rôle du CSA (la régulation,

l’ouverture de la nouvelle offre TV)

et de l’Agence Nationale des

Fréquences (la vie du réseau

numérique).

Quel est le fondement du

groupement France Télé

Numérique ?

La loi de mars 2007 (dite

« télévision du futur ») a créé cette

structure originale, et à durée

déterminée : à parité avec l’Etat

(50%), les chaînes dites

historiques (TF1, Groupe France

Télévisions, M6, ARTE, Canal+)

ont contribué à la vie du

Groupement d’Intérêt Public,

financièrement comme

matériellement.

L’état s’est réservé le paiement à

100% des aides financières (aux

particuliers comme aux

collectivités parrainant un émetteur

de complément), et la campagne

nationale d’information.

Le succès du Groupement

d’Intérêt Public devait être d’abord

d’ordre public : atteindre un degré

de satisfaction et d’acceptation de

100% des Français, à l’occasion

d’un passage imposé.

Il a été aussi de nature interne :

l’Etat et les principales chaînes de

TV disposant, avec le CSA en

observateur (et aussi avec le

Comité Stratégique pour le

Numérique), d’une structure

permanente d’échange, de

dialogue et même de

confrontation.

Le dispositif français est jugé

performant, pour quels

développements futurs ?

La télévision analogique s’est mise

en place 60 ans durant, au prix

d’une grande inégalité territoriale

(15 à 20% d’habitants de

communes de montagne, isolées,

n’ayant qu’une réception partielle,

de mauvaise qualité) alors que

l’offre de programmes restait

réduite (6 chaînes).

Aujourd’hui 20 chaînes, bientôt 26

(après le choix du CSA fin mars

2012), sont et seront accessibles

par chaque foyer. La

consommation télévisuelle est

marquée par une durée d’écoute,

chaque jour, proche de 4 heures,

par une consultation de plusieurs

chaînes, par un désir de faire son

propre programme quotidien, à

domicile (la télévision dite de

rattrapage).

L’analogique était un mode défunt,

non évolutif, coûteux en diffusion,

handicapant ainsi la création, la

différenciation.

Après la TNT, a déjà percé l’intérêt

pour la télévision connectée, dont

le modèle économique est à

inventer, et dont l’attrait peut

devenir généralisé.

Les Français commencent à

domestiquer le numérique, sur leur

écran de TV à domicile, sur leur

« smartphone », comme sur leur

tablette, en souhaitant la

convergence, le croisement des

usages.

Par rapport aux 26 000 (27 000 ?)

chaînes de télévision distribuées

dans le monde, le paysage

audiovisuel français doit affirmer

son assise économique et

financière, seul garant de la

production et de la création, à

travers des marques (publiques ou

privées) qui demeurent des atouts.

Vous n’avez pas encore parlé

de vôtre rôle d’Ambassadeur ?

Page 29: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ Avril 2012

Aux côtés des fournisseurs d’une

offre française à l’International

(TV5 monde, France 24, RFI,

ARTE, Euronews, etc.), le

Gouvernement français a estimé

qu’un représentant de la

« télévision à la française » avait

du sens.

Ainsi ont été organisées par notre

Ambassade à Bucarest les

journées franco-roumaines de

l’audiovisuel, porteuses

d’échanges de programmes et

d’approche (législative,

technologique) en Europe

orientale.

Aussi, avons-nous pu rencontrer

les Gouvernements de Côte

d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du

Burkina-Faso, bientôt du

Cameroun, mais aussi du Liban.

L’expérience française du passage

à la TNT sert de piste de réflexion

(ce qui a marché, ce qui peut être

amélioré) y compris dans la

valorisation des dividendes

numériques successifs : l’abandon

de la TV analogique libère des

fréquences utiles aux télécoms,

ayant une vraie valeur marchande,

permettant de conforter la création

audiovisuelle nationale.

Si le Ministère des Affaires

Etrangères et Européennes, et en

particulier son bras armé Canal

France International, intervient de

plus en plus en Afrique, en Europe

orientale, en Asie, en

Méditerranée, c’est pour favoriser

ces échanges télévisuels, et donc

multi-culturels.

La convergence Internet-

Télévision sera le moment

privilégié des échanges

internationaux. Sur un thème

politiquement fédérateur : quelle

offre de programmes nationaux et

internationaux autorisera un

meilleur épanouissement

individuel, et un développement

régional et national ?

A cette question la France entend

répondre et mettre en œuvre son

système d’aide à la création, de

protection de l’auteur, de respect à

accorder aux publics fragiles, aux

minorités, d’une information

pluraliste.

La numérisation de l’accès à la

télévision permet d’avancer dans

ce sens.

Je vous remercie.

Bharti Airtel

Construction d’un ‘Réseau Vert’ en Afrique

La société souligne son attachement à l’environnement à travers la réduction de plus de 50 % du nombre de sites de télécommunications qui fonctionnent 24/24 avec du diesel ; Elle envisage par ailleurs d’éradiquer l’utilisation constante du diesel sur l’ensemble de ses sites d’ici 2013. 60 % des sites de télécommunications de la société utilisent actuellement le modèle novateur appelé Banque de batteries hybrides qui réduit l’utilisation quotidienne de diesel jusqu’à 14 heures.

Le modèle de la Banque de batteries hybrides va couvrir 70 % de tous les sites de Bharti Airtel en Afrique d’ici 2013.

L’opérateur envisage aussi la possibilité d’utiliser des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne

Bharti Airtel a annoncé aujourd’hui des étapes importantes dans ses efforts visant à bâtir un réseau mobile ‘vert’ respectueux de l’environnement et à réduire son empreinte carbone en Afrique. Conformément à son attachement à l’environnement, la société a lancé une série d’initiatives qui commencent à produire des résultats tangibles. La société a

indiqué qu’au cours de l’année dernière, elle a réduit le nombre de sites de télécommunications fonctionnant uniquement avec du diesel de plus de 50 % en relevant le défi de l’absence de connectivité au réseau électrique à travers l’utilisation de modèles novateurs tels que la Banque de batteries hybrides. D’ici 2013, l’opérateur de télécommunications entend éradiquer complètement l’utilisation constante du diesel pour alimenter son réseau. En d’autres termes, aucun site de télécommunications ne fonctionnera uniquement avec du diesel 24 heures par jour.

La Banque de batteries hybrides recueille l’excédent d’énergie produite par le groupe électrogène fonctionnant avec du diesel dans une batterie qui alimente le site une fois que le groupe est éteint. Cette mesure aide à réduire l’utilisation du diésel d’au moins 14 heures par jour. Près de 60 % des sites de télécommunications de Bharti Airtel en Afrique sont actuellement alimentés par le modèle Hybride conduisant à une réduction majeure, non seulement des émissions, mais aussi des coûts de fonctionnement pour la société. L’opérateur envisage d’alimenter plus de 70 % de tous ses sites par le modèle Hybride d’ici la fin 2013. Il a, en outre, ajouté qu’il travaillait également sur l’utilisation de l’énergie solaire et éolienne pour alimenter ses sites de télécommunications.

M. Eben Albertyn, Directeur technique de Bharti Airtel, a indiqué : « Cette étape importante est le résultat des mesures significatives prises par Airtel pour s’assurer que nous réduisons notre consommation de carburant et que nous apportons notre contribution à la protection de l’environnement. Nous

Page 30: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

10

continuerons à agir ainsi au fur et à mesure que l’année avancera. Notre première priorité consiste à réduire le nombre de sites totalement dépendants des groupes fonctionnant avec du diésel. Nous faisons cela en connectant ces sites au réseau électrique dans les zones, où cette option est faisable. Là où cela n’est pas possible, nous explorons des formes alternatives d’approvisionnement en énergie, qui incluent les Banques de batteries hybrides et l’énergie solaire/éolienne ».

Bharti Airtel a indiqué avoir déjà fait de grands pas dans l’utilisation des panneaux solaires pour alimenter les sites dans certains marchés. Ces deux derniers mois, 105 sites solaires ont été installés au Niger, réduisant ainsi l’utilisation des groupes fonctionnant avec du diésel de 24 heures par jour à une courte durée de 3 à 4 heures.

En deux ans seulement, la mise en œuvre de toutes les principales initiatives – à savoir une connectivité accrue au réseau électrique, les batteries hybrides et l’énergie éolienne/solaire – signifiera que Bharti Airtel utilisera en moyenne 35 % moins d’énergie pour alimenter chaque site. La société est confiante que tout en maintenant l’accent sur l’utilisation des sources alternatives d’énergie pour remplacer le diésel, elle continuera à jouer un rôle significatif dans la protection de l’environnement.

A propos de Bharti Airtel

Bharti Airtel Limited est l’une des plus grandes sociétés de télécommunications dans le monde avec des opérations dans 19 pays d’Afrique et d’Asie. Basée à New Delhi, en Inde, la société fait partie des cinq plus grands opérateurs de téléphonie mobile dans le monde en termes de

nombre d’abonnés. En Inde, elle offre des services variés, notamment les services mobiles 2G et 3G, les lignes fixes et le haut débit ADSL, l’IPTV et le DTH, les entreprises de services et les services NLD/ILD. Dans le reste des opérations, elle fournit des services mobiles 2G et 3G. Bharti Airtel comptait plus de 243 millions d’abonnés dans l’ensemble de ses activités à la fin du mois de décembre 2011. Pour en savoir plus, bien vouloir consulter le site

http://www.airtel.com

DIPLOMATIE

France-Afrique :

Coopération Bilatérale

Les situations en Guinée- Bissao et au Mali sont quelques peut inquiétantes. Dans un contexte international ou la lutte contre le terrorisme, la prolifération des armes légères et autre coups d’états militaires ont des conséquences géostratégiques, il va de soit que le retour à l’ordre par l’équilibre des pouvoirs constitutionnels soit le fil conducteur d’une gouvernance mondiale par le peuple. M Bernard VALERO, directeur de la communication et de l'Information, porte-parole du Ministère français des Affaires Etrangères et européennes sur le sujet.

Guinée-Bissao

Suite aux violences qui ont visé hier le domicile de M.

Carlos Gomes junior, Premier ministre, candidat arrivé le 18 mars dernier en tête du premier scrutin aux élections présidentielles en Guinée-Bissao, la situation est confuse dans la capitale. Nous suivons avec attention l’évolution de la situation en Guinée-Bissao.

« La France condamne l’usage de la violence et appelle les forces armées au respect de la Constitution et des institutions démocratiques bissao-guinéennes ».

Les autorités intérimaires de Guinée-Bissao sont les garantes du respect de l’ordre constitutionnel et de l’État de droit. Il leur appartient de conduire le processus électoral en cours à son terme dans un climat apaisé et de façon libre et transparente.

La France apporte son soutien aux initiatives prises lors de la réunion le 12 avril dernier à Abidjan par la CEDEAO, pour une stabilisation durable de la Guinée-Bissao.

En l’état actuel des informations que vous avez, est ce qu’on peut parler de tentative de coup d’État ? Est-ce que vous avez des informations sur l’état du président intérimaire ?

Réponse non à votre seconde question, ce qui nourrit notre inquiétude. Nous n’avons pas d’information sur le sort du président intérimaire. En réponse à votre première question, effectivement la situation est confuse, c’est difficile de savoir exactement ce qui s’est passé, c’est difficile de savoir exactement ce qu’il y a derrière, le résultat c’est qu’il y a eu des actes de violences, donc on essaie d’y voir un peu plus clair. On appelle ceux qui sont garants de l’ordre constitutionnel et de la sécurité en Guinée-Bissao à leurs responsabilités, c’est-à-dire les autorités intérimaires et les forces armées.

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[ Avril 2012

Nous appuyons également les efforts de la CEDEAO qui a évoqué ce sujet hier lors de sa réunion à Abidjan. La CEDEAO a pris un certain nombre de mesures destinées à apaiser les tensions à Bissao. Elle a appelé au respect de la date du second tour de l’élection présidentielle, c’est-à-dire le 29 avril. Elle a décidé également l’envoi d’une mission de bons offices.

Elle a examiné également la possibilité, si la situation le demandait, d’envoyer des observateurs pendant le processus électoral, et elle a également prévu la signature d’un protocole d’accords entre la Guinée-Bissao et la CEDEAO après l’élection du Président de la République.

Je comprends qu’il y a également un petit contingent de forces angolaises présentes en Guinée-Bissao qui devrait rester et passer le relais à une éventuelle présence de la CEDEAO, tout cela est encore en cours de discussion. Enfin, s’agissant des ressortissants français à Bissao, notre ambassade est très vigilante également sur cet aspect des choses.

Mali

La France salue la libération des neuf responsables politiques maliens détenus au camp militaire de Kati à la suite du coup d’État militaire du 22 mars. Nous avons eu confirmation de cette information ce matin.

Est-ce que vous avez des engagements du nouveau gouvernement concernant les otages français qui sont toujours au Mali ?

Ne nous précipitons pas. Nous suivons l’actualité, la réalité, il faut d’abord attendre véritablement la nomination du nouveau gouvernement. Je pense que cela va intervenir rapidement. Il y a urgence à

remettre le pays en route. Le pays est revenu sur le terrain de l’ordre constitutionnel, c’est une très bonne chose. Nous nous sommes exprimés à ce sujet. Il est sorti de l’impasse. Il faut qu’il se remette en route et c’est la raison pour laquelle nous appuyons les efforts du nouveau président intérimaire. Nous attendons la formation du nouveau gouvernement de manière à reprendre très vite les coopérations, etc. S’agissant des otages, vous connaissez notre discrétion. Nous y travaillons évidemment, en permanence, et depuis le début.

Les premières indications du président du Mali, ce n’est pas de discuter avec les Touareg, c’est plutôt de lancer une guerre s’ils ne se retirent pas de la région. Quelle est la position de la France puisque ce matin le président parlait de l’autonomie pour les Touareg et on dirait qu’à Bamako on n’est pas sur la même ligne ?

Sur le Mali, nous avons toujours dit qu’il y avait quatre problèmes : le premier problème c’était l’impasse, il fallait sortir le pays de l’impasse dans laquelle ce coup d’État l’avait mis et le ramener sur la voie de la légalité constitutionnelle, c’est en train d’être fait et il faut naturellement accompagner et appuyer ce mouvement. Nous le faisons et nous soutenons également ceux qui le font par ailleurs, c’est-à-dire notamment la CEDEAO.

Le deuxième problème c’est que l’on a cru découvrir au cours des dernières semaines à la faveur, si je puis dire, de ce coup d’État, qu’il y avait un problème touareg au Mali. Non, le problème touareg est là depuis très longtemps. Souvenez-vous les accords d’Alger de 2006 qui n’ont jamais été appliqués, souvenez-vous les demandes des Touaregs sur des questions aussi basiques, si je puis dire, que la scolarisation des enfants, l’accès aux soins, davantage d’infrastructures dans le nord du Mali, autant d’attentes, de demandes, de revendications qui n’avaient pas été satisfaites jusqu’à présent.

Nous n’avons cessé de dire que pour régler ces problèmes l’usage de la violence n’était pas la bonne formule, mais qu’il fallait dialoguer, négocier. Tout cela avec un rappel très fort que nous avons fait il y a une semaine, c’est-à-dire le respect de l’intégrité territoriale nationale du pays.

Le troisième problème qui était et qui est toujours, plus que jamais sur la table, c’est celui de la présence d’une espèce de constellation de groupes terroristes au nord du Mali. Là aussi nous avons été très clairs pour dénoncer la présence de ces éléments dont on ne sait pas bien dans tous les cas s’ils sont terroristes, mafieux, ou s’ils relèvent de ces deux classifications.

En tout cas, cela représente un danger pour le Mali, cela représente un danger pour l’ensemble du Sahel et c’est la raison pour laquelle nous avons très vite dénoncé leur présence et également les actes qu’ils ont commencé à commettre à la faveur de la confusion au nord du Mali : violation des droits de l’Homme, violences sur les personnes, l’enlèvement de nos collègues diplomates et consul algériens, etc.

Page 32: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

4

Et c’est la raison pour laquelle nous avons appelé à une meilleure coopération, à une coopération renforcée entre tous les pays de la région, Algérie comprise.

Il y a un quatrième problème qui touche l’ensemble de la région du Sahel, pas simplement au Mali, mais il y est très fort en ce moment, c’est la situation alimentaire du Sahel. C’est la raison pour laquelle nous avons indiqué il y a quelques jours que nous sommes en train de décliner de manière très concrète, très pratique, un plan d’aide alimentaire français qui s’élève jusqu’à présent à dix millions d’euros pour les pays du Sahel, pour le Mali et pour les autres pays qui sont concernés par cette situation alimentaire.

Donc, nous agissons à titre national évidemment avec chacun des pays concernés, nous soutenons les efforts qui sont menés par la CEDEAO. Nous travaillons beaucoup avec nos partenaires européens aussi. Je rappelle les conclusions du dernier Conseil Affaires étrangères à Bruxelles il y a quinze jours où avait été adopté le plan européen pour le Sahel. Je crois que c’était important. Cela a eu lieu avant le coup d’État.

D’autre part, c’était le résultat du travail que nous avons mené, nous étions en pointe dans ce domaine, pour convaincre tous nos partenaires européens de la nécessité d’avoir une véritable

action de l’Union européenne dans le Sahel, que ce soit sur le plan social, alimentaire et autres, mais également dans le domaine de la sécurité. Et c’est la raison pour laquelle la première opération européenne dans ce domaine de la sécurité au Sahel va commencer d’ici l’été prochain.

Vous allez rétablir les accords de coopération avec le Mali prochainement ?

Le moment venu, c’est-à-dire prochainement. Cela rejoint ce que je disais tout à l’heure, encore faut-il avoir un gouvernement formé. Nous espérons naturellement que le gouvernement à Bamako soit très rapidement formé, ce qui nous permettra, comme nous l’avons annoncé, mais cette fois sur le terrain de la pratique, du concret, de reprendre nos coopérations dans tous les domaines avec le Mali.

Il y a deux sujets. Je crois qu’il ne faut pas aller trop vite. Je comprends votre hâte à anticiper sur des événements qui pourraient se produire. La réalité aujourd’hui, quelle est-elle ?

Premier élément de cette réalité sur laquelle nous travaillons, c’est que c’est hier que le nouveau président intérimaire du Mali a été investi. Je crois qu’il faut lui donner du temps, il a des priorités, etc.… La deuxième chose c’est qu’au nord du Mali il y a deux sujets : il y a premièrement le sujet de la question touareg qui se décompose dans les attentes de la population touareg et comment on traite la question de la proclamation unilatérale d’indépendance.

De l’autre côté il y a la menace terroriste qui n’est pas virtuelle, qui est physiquement présente sur le terrain, et de plus en plus sur le terrain au nord-Mali, et que nous appelons à traiter le plus rapidement et le plus dynamiquement possible. Notre position est très claire. Il faut trouver dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali les bonnes formules pour régler la question touareg. Il y a plein de choses sur lesquelles on peut discuter. Deuxièmement, il y a la menace de la présence terroriste dans le nord du Mali et là il y a un vrai souci qui nécessite une action déterminée./.

ECONOMIE

Alliance pour une révolution verte en Afrique

Nomination d’une chef d’entreprise africaine à la tête de l’AGRA

Kofi Annan, qui préside l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), nomme une chef d’entreprise kenyane au poste de présidente de l’organisation.Mme Jane Karuku a été choisie à l’issue d’une procédure de sélection

internationale rigoureuse. Elle rejoint l’AGRA après avoir quitté Telkom Kenya, une filiale de France Télécom Orange, où elle assumait les fonctions de directrice générale adjointe. Elle remplace le Dr Namanga Ngongi qui prend sa retraite après cinq années passées en qualité de premier président de l’AGRA.

«Des centaines de milliers de foyers ruraux pauvres en Afrique ont déjà bénéficié des actions menées par l’AGRA et, sous la

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[ Avril 2012

direction de Mme Karuku, cet organisme poursuivra ce travail exceptionnel en vue d’ouvrir la voie de la prospérité aux agriculteurs africains et d’assurer leur sécurité alimentaire » a déclaré M. Annan.

La carrière de Mme Karuku s’étend sur plus de 20 ans, la majeure partie de ces années ayant été passée au sein du secteur agricole. Elle a occupé des postes de direction au sein d’un certain nombre d’entreprises internationales performantes, dont Farmers Choice et Cadbury Limited où elle assumait les fonctions de directrice générale chargée de 14 pays d’Afrique orientale et centrale. Mme Karuku a fait ses études à l’université de Nairobi et est titulaire d’un MBA de l’université nationale de Californie.

« L’agriculture sous forme de petites exploitations est un mode de vie en Afrique, semé de défis, mais également d’opportunités majeures. Je suis très enthousiaste et particulièrement fière de jouer un rôle dans ce processus de transformation de la vie de millions de petits exploitants agricoles, et je suis impatiente de parvenir au jour où nous pourrons prendre du recul et rendre hommage à ce processus de transformation, véritable « don » aux populations africaines et aux futures générations » a déclaré Mme Karuku.

M. Annan a également rendu hommage au travail exceptionnel accompli par le Dr Namanga Ngongi dans l’établissement de l’AGRA en tant qu’organisation agricole africaine majeure.

«Je tiens à remercier le Dr Namanga Ngongi pour le rôle qu’il a joué dans le développement de l’AGRA en une organisation efficace et reconnue à l’échelle

mondiale. Sous sa direction, l’AGRA a obtenu des résultats importants et est déjà en passe d’accomplir sa mission de catalyseur d’une révolution verte en Afrique. »

L’AGRA a été fondée en 2007, avec un financement et un soutien technique initialement fournis par la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill & Melinda Gates. À ces financements initiaux sont venus s’ajouter ceux d’autres fondations internationales, organismes donateurs, institutions financières multilatérales, entreprises donatrices et établissements bancaires. L’AGRA

et ses partenaires de financement collaborent étroitement avec les pouvoirs publics, les organisations agricoles et les petits exploitants agricoles des pays africains dans le cadre d’une alliance exceptionnelle visant à développer (AGRA-President-Jane-Karuku )

et entretenir une révolution verte en Afrique.

Depuis sa formation, l’AGRA a œuvré au développement de l’autonomie économique des petits exploitants agricoles africains et à l’amélioration de leur sécurité alimentaire. Elle a contribué aux

efforts visant à relever les défis majeurs auxquels l’agriculture africaine est confrontée.

Parmi les principaux résultats obtenus à ce jour figure l’élaboration de stratégies visant à transformer les principaux pays africains en greniers alimentaires capables de nourrir l’intégralité du continent africain. L’AGRA, qui soutient également les programmes d’enseignement supérieur de la prochaine génération de phytobiologistes et d’agronomes, a déjà parrainé près d’une centaine d’étudiants en maîtrise et en doctorat de

plusieurs universités africaines.

L’AGRA a également soutenu l’établissement et le renforcement de 60 nouvelles entreprises semencières africaines à l’échelle locale, elle participe au développement des marchés en Afrique et collabore avec les

associations d’agriculteurs afin de veiller à ce que les petits exploitants respectent les normes de qualité et gèrent efficacement les accords contractuels avec les acheteurs importants.

En étroite collaboration avec plusieurs partenaires financiers majeurs, l’AGRA a mis en place

des dispositifs de partage des risques qui permettent de mettre à la disposition des petits exploitants agricoles et des PME agroalimentaires des millions de dollars sous forme de prêts à taux privilégiés.

(http://www.agra-alliance.org)

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4

BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) se tiendront cette année à Arusha, en Tanzanie, du 28 mai au 1

e

juin 2012. Des acteurs économiques des secteurs public et privé de haut niveau, venant des 77 pays membres de l’institution.

Axé sur le thème : « L'Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités», le rassemblement d'Arusha examinera les opérations menées par la Banque en 2012 et son portefeuille de 2012, ainsi que les défis auxquels est confrontée la région Afrique, notamment dans les domaines du changement climatique, des infrastructures, du secteur privé et de la gouvernance.

La BAD est la première institution de financement du développement de l'Afrique. Elle a été créée en 1964. Son objectif est de mobiliser des ressources pour le développement économique et social de ses 53 pays membres régionaux, en favorisant la croissance durable et inclusive, ainsi que la réduction de la pauvreté.

En 2012, le Groupe de la BAD a approuvé 60 prêts et dons pour un montant de 5,52 milliards de dollars EU (3,55 milliards d’unités de compte). Cela porte les approbations cumulées en faveur des pays membres régionaux à 3.586 dons et prêts totalisant 89,5 milliards de dollars EU depuis le début de ses opérations en 1967.

Les principaux acteurs venant des autres institutions financières

multilatérales et des agences de développement, les plus hauts responsables d’entreprises, les représentants des organisations société non gouvernementales et des organisations de la société civile, ainsi que les médias, participeront à une série de réunions, de séminaires et de forums de discussion. Ce sera la 47

e Assemblée annuelle de la

BAD et la 38e Assemblée

annuelle du Fonds africain de développement (FAD).

Les Assemblées annuelles d'Arusha seront précédées par une série de séminaires de haut niveau, des débats et des évènements parallèles mettant l'accent sur les préoccupations économiques, sociales et politiques du continent en général, et en particulier, les défis et les possibilités inhérents à ce nouvel ordre mondial.

GEOPOLITIQUE

EUROPE : LA RIGUEUR, SINON RIEN… PAR Henri Spitezki

Le Pacte de discipline budgétaire adopté à Bruxelles, le vendredi 2 mars, par 25 des 27 membres de l’Union européenne montre que l’Europe s’enferme toujours plus dans la rigueur.

Tous les membres de l’UE ont signé le nouveau Traité, à l’exception du Royaume-Uni et de la République tchèque. Ce pacte budgétaire doit être ratifié par au moins 12 des Etats signataires d’ici le 31 décembre 2012 pour pouvoir entrer en vigueur.

L’absence de ratification par un pays aura des conséquences sévères. En effet, celui-ci se verra privé de la possibilité d’accéder aux éventuelles aides financières accordées par le Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de secours dont le

démarrage est prévu pour l’été 2012

Les choses vont-elles aboutir ? Cela n’est pas sûr, car l’Irlande a décidé de soumettre le Pacte à un referendum. Ce pays ayant déjà rejeté par deux fois un Traité européen (Nice en 2001 ; Lisbonne en 2008) risquerait, par un nouveau refus, de servir d’exemple à d’autres pays européens et d’entraver la mise en place du nouvel acte.

Quelles sont les dispositions du Traité signé à Bruxelles le 2 mars ?

Le Traité de stabilité, de coordination et de gouvernance reprend à son compte les critères du Traité de Maastricht (un déficit public inférieur à 3 % du produit intérieur brut, le PIB, et une dette publique n’excédant pas 60 % du PIB).

Sa grande nouveauté réside dans l’obligation, pour chaque État, d’inscrire une règle d’or de discipline budgétaire dans le marbre de sa législation nationale d’ici le 31 décembre 2013. Toutefois, les signataires ne sont pas forcés de la transcrire dans leur constitution ; un simple texte de loi suffira. Cette règle d’or est la suivante : sur un cycle économique (hors conjoncture, donc), le déficit structurel – hors éléments exceptionnels et service de la dette – ne pourra pas dépasser un niveau maximal de 0,5 % du PIB. Cette latitude est élargie pour les pays qui affichent une dette « nettement en dessous de 60 % du PIB ». Ils auront droit, quant à eux, à une tolérance de déficit de 1 %.

Le pendant de cette obligation est un mécanisme de correction automatique en cas de dépassement. Les mesures correctives proposées par l’État se situant en dehors de ces normes devront être approuvées par la Commission européenne et le Conseil européen. L’autre élément de contrainte réside dans le fait que c’est la Cour de justice européenne qui sera chargée de la vérification du respect de la règle

« L'Afrique et le nouveau

paysage mondial : défis

et opportunités»

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[ Avril 2012

d’or. Sa saisine pourra être effectuée à la demande d’un ou plusieurs Etats, et la Cour pourra infliger une amende allant jusqu’à 0,1 % du PIB du pays répréhensible.

Une sorte de « gouvernement des juges » est ainsi institué. Le budget des Etats européens, géré jusque-là de manière démocratique, échappe ainsi en partie à des collèges parlementaires représentatifs, car soumis aux suffrages des citoyens. Cette voie ne consolide pas la marche de l’Europe vers un système institutionnel démocratique. N’aurait-il pas été plus approprié d’inclure le Parlement européen dans ce dispositif ?

En outre, la solution retenue impose une vision technocratique de l’économie, qui fait perdre aux gouvernements une partie importante de leur marge de pilotage. La politique budgétaire qui, avec la politique monétaire, constitue l’un des deux éléments de la gouvernance économique, glisse un peu plus hors des mains des gouvernants européens. Ce qui vient s’ajouter à la perte du pilier du pilotage monétaire, consécutive à l’instauration de l’indépendance de la Banque Centrale Européenne.

On ne manquera pas de comparer la situation de notre continent, frappé par un manque de convergence budgétaire et fiscale, à celle des États-Unis, où les politiques budgétaire et monétaire sont coordonnés en vue de la croissance.

Or, que voit-on venir, à présent ? Deux années qui s’annoncent fort sombres pour l’ensemble de l’Union européenne, si l’on en juge par les prévisions de croissance du FMI, qui s’affichent respectivement à -0,1 % pour 2012 et à + 1,2 % pour 2013. Et le chômage qui augmente…

Le problème est clair : l’Europe a désespérément besoin de croissance, très rapidement. Ce

Traité permet-il d’espérer ce regain de croissance ? Non, car il est avant tout axé sur un renforcement de l’austérité. Certes, nul ne peut contester que de nombreux Etats européens doivent impérativement alléger le fardeau de leur dette souveraine. Mais ce n’est certainement pas en tuant la croissance que l’Europe pourra rembourser ses dettes.

Cet accroissement drastique de la rigueur budgétaire ne suffit pas à lui seul. Il peut même s’avérer dangereux si les pays européens n’arrivent pas à vite retrouver de la croissance, grâce à l’imagination de leurs dirigeants. C’est là le seul moyen de sortir l’Europe de l’impasse.

Henri Spitezki est économiste. Docteur en Sciences de gestion et titulaire d’un D.E.S.S. de Sciences économiques. Il a enseigné à l’Université Paris-Dauphine et intervient en tant que conseiller auprès de grandes entreprises et de la Commission Européenne. Son dernier livre traite de la crise : « L’économie du chaos, chronique d’une faillite annoncée », éditions Unicomm, juillet 2011.

PAIX & SECURITE

LRA : l’ONU et l’UA apaisent les personnes déplacées dans un camp en RD Congo

UNOCA/Dungu (République démocratique du Congo), Les quelque 600 personnes (selon les ONG) déplacées et installées sur

le site de Linakoyo (Dungu) du fait des attaques de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont vécu un moment particulier vendredi 13 avril. Dans la grande cour de ce camp, elles ont accueilli le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, et l’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la question de l’Armée LRA, M. Francisco Madeira.

« Nous sommes venus vous dire que nous sommes préoccupés par la situation difficile que vous vivez. Nous tenons surtout à vous rassurer que l’Union africaine et les Nations Unies, ainsi que tous nos partenaires sommes mobilisés afin de mettre fin aux atrocités de la LRA », a résumé M. Madeira. Il a saisi cette opportunité pour expliquer aux victimes les initiatives conjointes entreprises depuis plusieurs mois par l’UA et l’ONU. Il a aussi évoqué l’importance de la Force régionale d’intervention (FRI) autorisée par l’UA pour traquer Joseph Kony, le leader de la LRA, et ses hommes. M. Madeira a officiellement présenté aux populations le commandant de ladite Force, le Colonel ougandais Dick Prit Olum.

« Je vous encourage à apporter au colonel Olum l’appui nécessaire pour la réussite de sa mission. Il a été désigné pour mettre toute son expérience et son expertise militaire à contribution pour neutraliser tous les criminels qui menacent votre vie », a dit l’Envoyé spécial de l’UA pour la question de la LRA, sous les applaudissements de la foule.

M. Abou Moussa n’a pas caché son émotion face aux problèmes humanitaires auxquels sont confrontés les déplacés. « Notre vœu le plus cher est que vous retournez chez vous et que vous

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continuez à vaquer à vos occupations habituelles. Nous allons tous continuer à travailler pour que cet objectif soit atteint », a souligné le chef de l’UNOCA. Les témoignages de deux représentants des populations concernées l’ont davantage touchés. Ils ont mis l’accent sur l’absence d’eau potable, les difficultés d’envoyer les enfants à l’école ou de se faire soigner et, de façon générale, « les conditions de vie insoutenables » dans le site, où vivent 168 familles (selon les ONG), dont une femme qui, il y a trois mois, a dû abandonner ses deux enfants de 4 et 6 ans à Durba, un village situé à 225 kilomètres de Dungu. « Je n’ai pas de leurs nouvelles. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus », témoigne-t-elle, éplorée. « Nous sommes conscients de tous vos problèmes. Nous allons intensifier la sensibilisation auprès des différentes parties prenantes afin qu’une solution durable soit trouvée. L’idéal étant, comme je l’ai déjà dit, qu’on puisse créer un environnement propice pour que vous rentrez chez vous », a noté M. Moussa, félicitant le travail que mènent des agences des Nations Unies et plusieurs ONG présentes sur le terrain. Une séance de travail avec ces entités a permis d’échanger des points de vue sur la façon de renforcer la coopération et la coordination avec les Forces que l’Union africaine s’apprête à déployer à Dungu, où se trouvent déjà les troupes congolaises et celles de la MONUSCO. MM. Abou Moussa et Francisco Madeira ont apprécié l’esprit de collaboration qui existe déjà entre ces différents acteurs, y compris en ce qui concerne le recueil et le partage des informations sur les attaques de la LRA. Ils ont été notamment édifiés sur les techniques de collecte et d’analyse des statistiques. Un exposé a été présenté sur ce sujet par le Lieutenant-

colonel Md Mizanur Rahman, coordonnateur du Centre conjoint de renseignements et d’opération (MONUSCO) et le brigadier général Shabbir Ul-Karim, Commandant de la Brigade d’Ituri, une zone militaire située au Nord-est de la RDC. « Nous analysons toutes les données qui sont portées à notre connaissance, ce qui peut expliquer les écarts souvent constatés entre les chiffres des organisations humanitaires et ceux que nous diffusons », ont-ils souligné, réagissant aux préoccupations de MM. Moussa et Madeira sur cette question cruciale. « Nous faisons des recoupements nécessaires en tenant compte de plusieurs indices et du mode opératoire de la LRA », précisent les deux officiers.

RCA-LRA : Les populations souhaitent que l’ONU et l’UA les aident à vaincre la peur et la famine

Obo, dans le Sud-est de la République Centrafricaine (RCA), à environ 1300 kilomètres de Bangui, la capitale, est l’une des villes où l’évocation de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) suscite l’angoisse. Même si les attaques de ce groupe armé ont baissé avec la présence des forces ougandaises et depuis l’arrivée des militaires américains

fin 2011, la LRA reste une menace dans cette région enclavée du pays. « Il y a un léger changement. Mais les gens ont toujours peur », confie M. Lessene Serge-Yvon, sous-préfet d’Obo (entre 16 000 habitants). « Ils ont surtout peur d’aller au champ. Il y a ainsi une absence d’activité agricole qui occasionne l’insuffisance des denrées alimentaires et accentue la famine », précise-t-il, confirmant le témoignage de M. Marc Pearson, Conseiller culturel aux forces armées américaines et Consul honoraire de la Grande Bretagne en RCA, qui a travaillé à Obo entre 1978 et 1986 comme missionnaire laïque volontaire. « Il faut aussi noter que, pour des raisons de sécurité, il est interdit aux populations d’aller au-delà de 25 kilomètres pour cultiver la terre. Nous allons continuer à sensibiliser les populations afin qu’elles respectent cette consigne », ajoute M. Lessene Serge-Yvon. Il explique que trois personnes ont été tuées dans une attaque fin mars, près de la frontière avec le Soudan du Sud, au-delà de 120 kilomètres. « Nous apprécions ce que les Nations Unies et l’Union africaine sont en train de faire pour que la paix revienne. Il faut arrêter Kony et ses hommes », a indiqué le sous-préfet, lançant un appel afin que les deux institutions aident les populations à vaincre leurs souffrances.

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[ Avril 2012

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, et l’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la question de l’Armée LRA, M. Francisco Madeira, ont pris bonne note de ces attentes lors de leur visite de travail à Obo samedi 14 avril. Ils ont été aussi très touchés par la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire des réfugiés congolais installés à Obo depuis 2009. Malgré les efforts de certaines ONG et des organisations comme le HCR qui fournissent un toit aux quelque 870 personnes concernées, celles-ci vivent dans la précarité et la promiscuité avec des enfants dont l’éducation est sérieusement compromise. L’eau potable fait partie des « denrées » rares. « Si rien n’est fait, cela risque de devenir une crise grave », prévient M. Abou Moussa, impatient de voir toutes ces familles rentrer chez elles. Il leur a dit que les Nations Unies sont engagées aux côtés de l’UA pour transformer ce rêve en réalité. Le Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) ouvrira bientôt une unité de liaison à Obo pour contribuer à la réalisation de cet objectif et mieux développer, entre autres, ses programmes visant à encourager les défections parmi les combattants de la LRA. M. Francisco Madeira a insisté sur le lancement, le 24 mars à Juba (Soudan du Sud), de la Force régionale d’intervention (FRI) autorisée par l’UA pour lutter contre la LRA. Il a invité les populations et les autorités locales à coopérer avec le Colonel Dick Prit Olum, commandant de ladite Force, en précisant que ce dernier reviendra à Obo pour une séance de travail plus approfondie avec les forces centrafricaines, américaines et ougandaises présentes sur le terrain. Une session

d’information avec ces trois forces a permis d’avoir une photographie des défis à relever pour accélérer le processus de lancement des opérations anti-LRA initiées par l’Union africaine.

Au-delà de la mobilisation effective des 5000 hommes devant composer la FRI, la question des ressources se pose de manière urgente. Il s’agit notamment des problèmes de moyens de communication et de transport, particulièrement dans des zones globalement couvertes par une forêt dense et où les routes sont absentes. Des partenaires internationaux basés à Bangui (Union européenne, France et USA) ont été sensibilisés sur ces contraintes géographiques et infrastructurelles.

Les autorités centrafricaines reconnaissent que les éléments de la LRA en profitent pour « opérer en toute impunité ». Elles souhaitent que la communauté internationale se mobilise davantage pour soutenir la RCA dans cette dure épreuve. En attendant, elles estiment que rien ne devrait freiner les efforts que déploient l’ONU et l’UA depuis plusieurs mois. « Il faut aller de l’avant, même avec le peu de moyens actuels », a conseillé M. Antoine Gambi, ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger. Lors d’une réunion à laquelle a également pris part M. Francis Bozizé, le ministre délégué à la Défense, M. Gambi a rappelé avec insistance que « l’épicentre de la LRA se trouve en RCA ».

Le Premier ministre centrafricain Faustin-Archange Touadera, qui a reçu les délégations de l’ONU et de l’UA dimanche 15 avril à Bangui, a renouvelé la détermination du gouvernement à accompagner toutes les initiatives ayant pour but de mettre fin aux atrocités de la LRA.

CULTURE & SOCIETE

Jubilations morales et philosophiques : deux

Congolaises de bonnes mœurs Liss Kihindou et Rhode

Makoumbou Par Bedel Baouna

Elles sont belles, sculptées dans de l'acier trempée. Elles sont d'origine congolaise et vivent en Europe. Elles ont épousé... l'art. Liss Kihindou, 35 ans, critique littéraire, anime un blog "Liss dans la vallée des livres"; Rhode Makoumbou, 35 ans, peintre-plasticienne, parcourt le monde pour exposer son oeuvre.

Dans cet entretien, les deux artistes nous parlent de la passion, de la vocation et du bonheur. La culture congolaise, pas au mieux de sa forme, n'échappent pas non plus à la puissance de leurs mots. Pourquoi avez-vous choisi l'art? Liss Kihindou : Est-ce que j'ai choisi la critique littéraire ? Au début je crois que j’étais comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir. Si l’on considère que la critique littéraire, c’est parler d’un livre dans le but de susciter des lecteurs autour de lui, le mettre en lumière, ou plutôt mettre en lumière ses qualités, alors je fais de la critique depuis longtemps !

Rhode Makoumbou : Etant la fille d’un artiste, le peintre David Makoumbou, très jeune, j’ai voulu connaître les secrets de la création. J’étais très impressionnée par mon père qui arrivait à transposer sur une toile blanche la vie du marché, les activités de tous les jours dans les villages, la nature, etc. Au début, l’atelier de mon père était un peu ma salle de jeu. Mais très vite, il s’est rendu compte que j’avais certaines prédispositions artistiques et il m’a initiée aux mélanges harmonieux des

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couleurs, à la perspective et au sens de la création. L'art, je ne l'ai pas choisi ; c'est tout naturellement que je m'y baigne.

Avez-vous le sentiment que votre parcours ressemble à celui de Saint-Paul sur la route de Damas ?

Liss Kihindou : Pouvoir faire passer aux autres une énergie que vous avez puisée dans un livre est quelque chose de passionnant ! D'où l'ouverture, il y a quelques années, d’un blog littéraire. Et comme la société exige souvent que l’on nomme les choses, il se trouve que le nom approprié était « critique littéraire », alors peut-être que, pour faire le lien avec l’apôtre, il y a eu une sorte de ‘‘révélation’’. Mais je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit d’extraordinaire, aucune commune mesure donc avec l’apôtre : des dizaines d’internautes, pour ne pas dire des centaines, ouvrent des espaces consacrés à la littérature, je suis heureuse d’y contribuer, notamment en ce qui concerne l’espace francophone africain qui n’est pas encore suffisamment mis en lumière.

Par ailleurs, mes parents, tendant toujours vers un grade plus élevé, se remettant continuellement aux études pour accéder à une autre échelle, sont tous deux des exemples qui, sans que je ne m’en aperçoive, ont orienté mes choix. Etant leur fille aînée, je crois qu’ils ont comploté, ou du moins leurs

gènes ont comploté pour que je ne m’écarte pas de la voie qui a été la leur : l’enseignement. L'un des sens de ma vie.

Rhode Makoumbou : Chacun de nous souhaite toujours donner un sens à sa vie... Ce

qui semble être à commun à Saint Paul et à moi, du moins je le pense, c’est d’avoir la Foi en quelque chose pour se donner du courage et de l’espoir. Je milite pour un monde meilleur, comme Saint Paul allant propager la Bonne nouvelle. N'est-ce

pas une noble ambition ?

Pour paraphraser Stendhal, le bonheur, c'est de faire de sa passion une vocation. Qu'en dîtes-vous? C'est quoi pour vous le bonheur ?

Liss Kihindou : Toute passion a forcément quelque chose à voir avec la vocation. Je vois en effet la passion comme quelque chose d’irrésistible, quelque chose qui vous aspire, vous appelle avec force ; vous pouvez tenter d’ignorer sa voix mais jamais la faire taire. Passion et vocation s’interpellent, je dirais donc que le bonheur, c’est de pouvoir vivre en harmonie avec ses inspirations et ses aspirations, et je puis affirmer que ce pays, celui du bonheur, ne m’est pas inconnu.

Rhode Makoumbou : Je dirais que je suis passée de l’amusement à la passion. Vocation dans le sens d’une mission, je n’en sais rien. Tout cela me conduit à me poser la question à laquelle je n’ai jamais eu de réponse : Est-ce que je serais artiste aujourd’hui si mon père ne l’était pas ? Peut-être oui, peut-être non. Pour répondre vraiment à la question, oui, c’est toujours possible, même si cela ne l’était pas au départ. Cela demande énormément d’efforts pour trouver un sens authentique et une forme assez originale en ayant toujours à l’esprit de se dépasser artistiquement. Lorsque

l’on peut atteindre un résultat qui apporte une grande jouissance, c’est le bonheur. Lorsque cela peut être partagé avec les autres en leur créant du plaisir et une fierté pour mes sœurs et frères congolais, alors là je peux être quelque peu heureuse en voyant que mon travail n’a pas été vain. Le bonheur, c’est de vivre ses passions tous les jours dans la réalité et de pouvoir se réaliser socialement vers un objectif qui peut faire avancer le développement matériel, intellectuel et culturel des populations. Et, évidemment, de pouvoir vivre personnellement d’une manière décente.

Parlons à présent de la culture congolaise dans son ensemble. Le Salon du Livre vient de se terminer ; le stand des Auteurs du Bassin du Congo y récolte depuis trans ans un grand succès. Mais d'aucuns estiment que la culture congolaise est plongée dans une période de glaciation. Est-ce aussi votre diagnostic ?

Liss Kihindou : J’ai abordé ce sujet il y a un an, dans un article intitulé « cinquante ans de littérature florissante », que vous pouvez retrouver sur internet car plusieurs sites l’ont repris. C’était à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays, et j’essayais de donner la température de notre littérature : serait-elle devenue « glaciale », comme vous dites ? Je disais que c’était un peu extrême de répondre par l’affirmative, même si l’on souhaiterait retrouver les années où les auteurs du Congo-Brazzaville étaient nombreux à intéresser la scène internationale.

Après la disparition de nombreux d’entre eux - Jean Malonga, Tchicaya U Tam’si, Sony Labou Tansi, Sylvain Bemba, J.B. Tati Loutard, etc -, aujourd’hui, parmi les vivants, on ne parle que de quelques-uns, ce n’est pas pour autant que les Congolais n’écrivent plus. Si le monde de l’édition est connu comme étant un monde difficile, c’est encore plus vrai aujourd’hui avec la croissance démographique. Les éditeurs croulent sous les manuscrits et les

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[ Avril 2012

chances d’être publié se réduisent de plus en plus.

Rhode Makoumbou : Mon avis est partagé. Il est vrai que les efforts sont très faibles de la part des pouvoirs publiques pour créer une véritable dynamique qui permette d'encourager tous les niveaux de la création, une dynamique qui devrait apporter un nouveau développement culturel important pour le pays. La culture reste le parent pauvre de la répartition des budgets. Mais je vois, quand même, certaines choses qui bougent. Il y a des émissions culturelles intéressantes sur des chaînes de télévision. De nouveaux festivals se créent. Après des moments difficiles, l’Ecole de Poto-Poto refonctionne assez bien. Des magazines et certains journaux attachent maintenant plus d’importance aux créateurs.

Et puis, il y a un foisonnement au niveau de la création : la littérature, la danse contemporaine, le théâtre, la photographie, les arts plastiques, le cinéma, la chanson, la musique, la poésie, les contes, la mode, sont de plus en plus porteurs de nouvelles aspirations. Dans mes nombreux contacts au travers de mes expositions dans le monde, je rencontre beaucoup de créateurs congolais. Ils se produisent dans de très nombreux événements (Festivals, salon du livre, galeries, salle de spectacles, etc.) et rentrent parfois au pays pour présenter leur création. Mais il existe un sérieux handicap pour le déplacement des artistes vivant au pays, dans la mesure où l’Occident a considérablement restreint l’obtention des visas et ainsi limité les échanges.

Les créateurs restent trop souvent livrés à eux-mêmes et les événements culturels qu’ils veulent initier relèvent presque, toujours au pays, d’initiatives individuelles (parfois collectives). Cela, très souvent, sans obtenir des aides conséquentes des ministères ou du privé. Pour moi, tous ces artistes et intellectuels créent des espaces de liberté qu’il faut

préserver et valoriser, pour permettre à notre cerveau de mieux réfléchir et de pouvoir ainsi vivre dans un cadre plus agréable et plus humain.

Un commentaire sur le dernier que vous avez lu...

Liss Kihindou : Je viens de relire Maupassant, un de mes auteurs français préférés, et en ce moment je suis en train de lire Le sceau de l’Ange, première publication de Willy Mouele, dit Zekid, qui nous entraîne avec lui dans le périple qui l’a conduit à quitter Brazzaville en proie à la guerre civile, sillonnant le pays pour trouver un havre de paix, puis le quittant pour d’autres cieux. Son parcours vous amène à penser qu’il y a vraiment un destin pour chacun de nous : quand votre jour n’est pas encore arrivé, vous échappez à la mort d’une manière qui semble miraculeuse.

Rhode Makoumbou : Je ne prends pas assez de temps pour lire. Je viens pourtant de lire avec un très grand plaisir le livre « Verre cassé » de mon ami Alain Mabanckou. C’est une véritable fresque réaliste de la vie de tous les jours dans un bar, avec les moments heureux mais aussi malheureux de l’existence. Un très bon moment de lecture qui me replonge dans l’ambiance et le vécu de mon pays d’origine !

Comment a été votre année 2011?

Liss Kihindou : Ma vie se résume aux livres, à l’enseignement, à l’envie de partager avec les autres ces lectures qui nous remplissent d’admiration, nous fortifient, nous émeuvent. J'ai publié L'expression du métissage dans la littérature africaine (Harmattan 2011).

Rhode Makoumbou : L'année 2011 a été fort bien remplie au niveau de mes expositions. J’ai présenté mes oeuvres au Canada, en France et en Allemagne. J’ai également participé à des expositions collectives au Sénégal, en Espagne, Autriche et Belgique. En 2012, j’ai décidé de prendre un peu de recul (185 expositions dans 18 pays depuis 2000), pour me permettre de passer plus de temps à la création et réaliser quelques nouvelles œuvres importantes.

Liens : Rhode Makoumbou http://fr-fr.facebook.com/people/Rhode-Bath-Sch%C3%A9ba-Makoumbou/100001125482165 http://www.rhodemakoumbou.eu/ctu/index.

php?lang=FR&Menu=presse&sousMenuID

=4&Limit=40

Liss Kihindou : http://lissdanslavalleedeslivres.blogspot.fr/

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L’Afrique au Salon du livre

2012

190 000 visiteurs, c’est le chiffre

clé de cette 32ème

édition du

Salon du livre du 15 au 19 mars

2012, porte de Versailles

( Isabelle Kassy Fofana de CI)

Parmi les pays africains, on

peut sans hésiter saluer la

présence évidente de la Côte

d’Ivoire, à l`initiative du ministre

de la culture et de la

francophonie M. Maurice

Bandama, représenté par son

directeur de cabinet, Dembélé

Fausséni avec de nombreux

écrivains et professionnels du

livre.

Après une visite d’Etat en

France hors du commun, une

présidence e la Cedao. Isabelle

Kassy Fofana, l’une des

responsables du comité ivoirien

d’organisation, n’a pas manqué

de saluer l’initiative des

autorités ivoiriennes dans cette

initiative inédite.

«C’est la première fois que le

ministère de la Culture et de la

Francophonie a décidé d’avoir

une telle présence importante à

Paris. Le ministre, un homme du

sérail, connaît l’importance du

salon, pour y avoir lui-même

participé à plusieurs reprises.

La Côte d’Ivoire marque son

retour au niveau de la culture de

fort belle manière. Le ministère

a décrété 2012, année du livre.

Nous démarrons cette action en

force», a-t-elle indiqué à

imagazine.

Une trentaine d’écrivains

ivoiriens dont une dizaine

installée en France ont échangé

de nombreux curieux de la

littérature africaine.

La Guinée Conakry, le Maroc, la

Tunisie étaient également de la

fête ainsi que les auteurs du

bassin du Congo avec près de

280 mètres carrés de stand et une

programmation éclectique autour

du cinéma africain, du rôle des

femmes dans la transmission

des valeurs, de l’histoire et de

l’origine du jazz et de la rumba,

de la gastronomie, des enjeux

actuels de l’immigration, du rôle

de la diaspora africaine.

Représentant l’Afrique

subsaharienne francophone

parmi les quarante pays

présents, le stand regroupait

une offre complète de ce qui ce

fait de mieux dans la littérature

en Afrique.

www.livresdubassinducongo.com

Interviews exclusives sur

IMAGAZINE:

-Isabelle Kassy Fofana -Foua Ernest de Saint Sauveur écrivain, ancien Président des écrivains ivoiriens -Ahmed, écrivain et éditeur tunisien -Werewere Liking, écrivaine

cantatrice

- Kaba DIAKITE de Guinée

Conakry

DOSSIER PAYS

Cameroun-Politique par

ONANA (AMBACAM-Paris)

« Intégrer la diaspora dans les conseils municipaux et le

SENAT » JOSEPHINE TCHANG ATANGANA

Le mot a été lâché par S.EM.

MBELLA MBELLA,

Ambassadeur du Cameroun en

France, membre titulaire du

comité central du R.D.P.C, et

personnalité ressource pivot,

dans l’organisation des

cérémonies marquant le 27ème

anniversaire du parti

leader au Cameroun. La

diaspora camerounaise

en France, a dit

l’éminent

plénipotentiaire, est un

laboratoire d’idées- en

anglais think tank-, car

celle-ci, récusant le

front systématique de

rejet et de la

stigmatisation, s’est toujours

voulue positive et constructive

dans son comportement. Et les

27 ans du RDPC, célébrés à

Paris, dans la salle des fêtes de

Page 41: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ Avril 2012

l’Ambassade, n’ont pas dérogé

de cette posture républicaine.

Toujours une plus-value, un

petit plus dans la formulation

idéelle, idéologique et

développementale…la bonne

nouvelle du 24 mars 2012 ?

C’est la proposition clairement

formulée par Mme Joséphine

TCHANG ATANGANA, de

l’introduction, en tant que «

entité sociologique » à part

(avec quota ?), des camerounais

de la diaspora, au sein des

conseils municipaux et du

SENAT ! C’est dans l’air du

temps.

D’après elle, « il s’agit de fournir

à nos municipalités sur

l’ensemble du territoire national,

des ressources humaines

pouvant, à travers un rôle

d’ambassadeur, de

représentation itinérante, de

mise en œuvre d’une politique

de relations internationales,

d’avoir accès à des ressources

diversifiées de financement et

de développement local, bras

séculier de l’émergence .

Cette dynamique, outre la

perspective d’assurer à

l’ensemble de nos communes,

la contribution des filles et des

fils du Cameroun tout entier,

permettrait de renforcer trois

axes désormais attribués au

rôle de la diaspora dans le

développement :

1-Mobilisation de la diaspora

dans l’élaboration et la mise en

œuvre des politiques de

coopération et des actions

concrètes pour faire reculer la

pauvreté au Cameroun ;

2- Elaboration de plaidoyers,

campagnes et échanges de

pratiques auprès des décideurs,

des associations des diasporas

et de solidarité internationale,

pour améliorer les

pratiques de solidarité

avec le Cameroun ;

3-Promotion des

investissements et des

échanges

commerciaux, à

travers la valorisation

de la coopération

décentralisée avec la

diaspora comme

passerelle. »

Ces atouts ne sont pas

négligeables dans le cadre du

processus de décentralisation

dont l’une des matrices reste

l’atteinte des objectifs de

développement national.

Ce discours promoteur sur la

diaspora dans des arènes

symboliques de déploiement de

la démocratie, a valu à Mme

Joséphine TCHANG

ATANGANA, de grimper dans

l’applaudimètre de ses frères et

sœurs de France, qui ont

toujours vu en elle, le modèle

du « rassembleur » et de la

« mère courage ».

27 ANS DU RDPC EN FRANCE

La dynamique d’enracinement

et de rassemblement en marche

C’est une diaspora revitalisée

par les victoires du parti, les

engagements et la vision

politique du président national,

S.E.M Paul BIYA, qui a sonné

les carillons du 27ème

anniversaire du RDPC à Paris.

Paris. Samedi, le 24 mars 2012.

Salle des fêtes de l’ambassade

du Cameroun, située dans le

16ème

Arrondissement. C’est le

plein d’œuf. Près d’un demi-

millier de militants et militantes

de la section RDPC de France

Nord, rassemblés, pour fêter le

27ème

anniversaire de la création

du parti du Rassemblement

Démocratique du Peuple

Camerounais.

Ici, les responsables, sous

l’impulsion du Dr David

MVONDO MVONDO, le président

de la section RDPC France

Nord, ont mis au point, un

programme dont le côté festif

était appuyé par une série de

communications, toutes

destinées à informer et à former

les militants du RDPC, afin de

les amener à consolider leurs

acquis politiques victorieux et à

mieux canaliser leurs savoirs et

savoir-faire, pour les traduire en

capital de développement,

susceptible d’accompagner le

pays vers l’émergence tous

azimuts.

Assurer la représentation de la

diaspora dans les conseils

municipaux et au SENAT

Il en est ainsi des exposés de :

M. Simon POOH, président de la

sous section RDPC des hauts

de seine, qui a dressé un

tableau économique promoteur

du Cameroun, et présenté les 18

projets économiques

structurants, dont 10 ont déjà

bouclé la phase des

financements ;

Page 42: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

4

Mme Angèle MINYEM,

consultante, a quant à elle,

entretenu l’assistance, sur la

pertinence qu’il ya dans

l’élaboration d’une stratégie de

communication politique, pour

rendre le fonctionnement des

instances du parti plus

opérationnelles en France.

Occasion propice pour faire un

état des lieux du parti dans

l’hexagone. Selon

l’Ambassadeur MBELLA

MBELLA, membre titulaire du

comité central du RDPC, qui a

ouvert les cérémonies, par une

forte harangue de la salle, le

parti se porte d’autant plus bien

que son candidat a obtenu un

score très éloquent lors de la

dernière présidentielle et les

principales doléances des

camerounais de la diaspora, ont

trouvé à Yaoundé, une

résonance positive auprès des

plus hautes autorités du pays,

puisqu’aujourd’hui, leur droit de

vote est déjà un acquis et le

problème de la double

nationalité, connait un examen

approfondi au niveau du

gouvernement.

Et comment oublier les résultats

du dernier forum économique et

commercial de la diaspora à

Yaoundé qui a fournit au

gouvernement un répertoire

d’actions, capable de canaliser

et de matérialiser l’apport de

ces camerounais de l’étranger

dans le grand chantier de la

construction nationale. En fait,

c’est cet état esprit, porté vers

la suggestion et la construction

rationnelle et positive, qui fait

dire à l’Ambassadeur

que les membres du

RDPC de France,

constituent un

laboratoire d’idées-

think tank- pour le

gouvernement.

Et leur énonciation est

toujours fertile, comme

celle émise par Mme

Joséphine TCHANG

ATANGANA, la dynamique

secrétaire de la section RDPC

France Nord, qui dans son

intervention au demeurant très

applaudie, a évoqué

l’intégration de la diaspora au

sein des conseils municipaux et

du SENAT, dans l’optique

d’assurer une représentation

des camerounais de l’étranger

dans la gestion des

municipalités et au niveau de la

haute chambre. Pourquoi pas ?

Ambiance et devoir de mémoire

aussi… le célèbre chanteur

JOJO NGALLE a pu lever toute

la salle avec

« rigueur »…Emmanuel MVE

ELEMVA, ancien capitaine des

Lions Indomptables, membre du

comité central du RDPC,

présent à la cérémonie, a reçu

des mains de l’Ambassadeur et

du président de section un

majestueux trophée offert par la

diaspora reconnaissante, pour

tous les grands et loyaux

services rendus à la nation. Le

tout, en présence M. Roger

SOMBAYE KOATIBA, membre

du comité central du RDPC

(Légendes photos : 2- L'Ambassadeur

MBELLA MBELLA, membre du comité

central en action1- Le gâteau

d'anniversaire,3- L'Ambassadeur MBELLA

MBELLA recevant

Hémanuel MVE )

ECONOMIE : L’Afrique au

Salon de l’agriculture 2012,

porte de Versailles.

«Vendre l’image de marque

du Cameroun, 4ème

producteur africain et 5ème

mondial de cacao, 22ème de

café est primordial »

Pour fêter son fêter le 50e

anniversaire, les organisateurs

ont accueillit 681 213 visiteurs, 1

130 exposants et 4 782 animaux

pour cette fenêtre ouverte sur

l'agriculture dans toute sa

diversité.

Le Mali, le Sénégal, la Côte

d’Ivoire, le Cameroun,

Madagascar bâtaient pavillon

comme dignes représentants

d’une Afrique en mal de

reconnaissance internationale.

Quatre univers ont dominés cette

édition 2012, celui des animaux,

de la Gastronomie d'ici et

d'ailleurs, des cultures et filières

végétales et enfin celui des

métiers et services.

La double visibilité du Cameroun

par sa banane et son café-cacao

lui conférait un caractère

incontournable de nombreux

dégustateurs de saveurs du sud

en mal de sensations fortes.

Produite par la Cameroon

Developpement Corporation

(CDC), la banane MAKOSSA avait

un stand entièrement dédié.

D’après les experts banane, ce

sont près de 7 000 hectares qui

Page 43: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ Avril 2012

sont actuellement exploités et en

prévision 2 000 de plus horizon

2015. Pays essentiellement

agricole avec 13 millions de

personnes vivant dans la

campagne, cela représente 70%

des exportations en valeur, et

équivaut à 40% du PIB.

Premier employeur après l’Etat

avec près de 15 700 salariés, la

CDC a été créée en 1947 et

cultive plus de 41 000 hectares.

Pour sa deuxième participation,

l’office du café et cacao du

Cameroun ne faisait pâle figure.

Le Cacao pour l’Etat camerounais

reste une source principale de

devise, et pour les producteur une

source importante de revenus

Pour son Directeur Général

Michael Ndoping « Vendre l’image

de marque du Cameroun, 4ème

producteur africain et 5ème

mondial

de cacao, 22ème

de café est

primordial »

Et de poursuivre sur un ton rêveur

«L’Afrique de l’Est a un

avantage sur l’Afrique centrale

dans la qualité du produit final

qui est de haute qualité. Nous

priorisons au Cameroun la

qualité sur la quantité »

Le Cameroun produit du bio par

défaut. Depuis 2006, le fonds de

développement de la filière café-

cacao a été mis en place pour

financer les projets au profit du

producteur concernant l’achat

aussi bien des intrants que des

semences. La filière mise sur la

plu value comparative du café

lavé, véritable valeur ajouté

financière de nombreux

agriculteurs d’une filière jadis

martyrisé par les mécanismes

de libéralisation de la filière.

Si tenté que le principal de la

filière réside dans la qualité du

cacao produit, il n’en demeure

pas moins que les

nombreux sacrifices

des petits

producteurs ont

permis selon des

données recueillies

auprès de l'Office

national du cacao et

du café (Oncc) à la

filière de produire

215 000 tonnes de

cacao au 30 avril

2011 contre 190 000 tonnes en

2010 pour toute la campagne

cacaoyère. Cette production ne

prend pas en compte le tonnage

transformé localement par Sic

cacaos et les artisans nationaux

(environ 20%).

Cette performance est le résultat

des efforts consentis par tous les

acteurs de la filière, les ministères

concernés et leurs

démembrements, mais surtout des

engagements des producteurs qui

ont repris goût et confiance en la

filière.

Le Cameroun dispose

d’une variété de

vergers qui permettent

la fabrication de

chocolat « artisanal »

(cacao fin) calibrés et

réservés aux marchés

de niche très

compétitifs avec des

enjeux économiques

de taille.

Depuis 2007, l'ONCC

suit le projet de cacao

fin au Cameroun dont

l’arôme particulier permet de

produire du chocolat haut de

gamme favorisé par le climat

idoine des régions du Centre, du

Sud, et du Littoral, surtout à

Nkondjock . Varié et prolifique,

l’offre camerounaise a visiblement

conquis les nombreux aficionados

de l’Afrique et de ses produits

nobles.

Pour Mme Tchang Joséphine,

Directrice du bureau parisien « il

fallait pour cette deuxième

édition marquer un grand coup

auprès non seulement des

nombreux curieux, mais aussi

des professionnels pour

d’éventuels partenariats » rien

que ça.

Hors mis les traditionnels présents, la nouveauté de l’ONCC était dans la présentation du sirop de café robusta produit par les moines de KOUTABA, à 1200 m d’altitude sur les hauts plateaux de l’Ouest camerounais. (GABY

PHOTO) M NDOPING, DG de l’ONCC

entouré de ses collaborateurs,

Page 44: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

6

LIVRES

Côte d'Ivoire : Le coup d'Etat

Journaliste, auteur de plusieurs ouvrages à succès, Charles Onana, de nationalité camerounaise, s’intéresse à tout ce qui se passe en Afrique. « Ce titre correspond à une réalité politique qu'ont eu à affronter le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo et tous les Ivoiriens qui l'ont élu. Depuis son arrivée au pouvoir en Côte d'Ivoire, il a échappé à au moins trois coups d'Etat. Le premier en 2001, le second en 2002 et le troisième en 2004 ».C'est une véritable mafia qui s'est emparée du pouvoir en côte d'ivoire en 2011, une organisation terroriste qui mèneun combat injuste contre les ivoiriens depuis 1990 avec la bénédiction de la dite "communauté internationale". La désinformation des médias du monde entier a livré la Côte d'Ivoire aux pillards des ressources naturelles africaines.

Financer les villes d'Afrique

L'enjeu de l'investissement local

Thierry Paulais, Agence Française

de Développement, La Banque

mondiale

Le continent africain connaît le plus fort taux de croissance urbaine de la planète. Les villes d'Afrique sub-saharienne à elles seules vont accueillir plus de 300 millions d'habitants supplémentaires dans les vingt prochaines années. Dans la plupart des pays du continent, la productivité économique des villes et les conditions de vie des habitants sont déjà aujourd’hui gravement affectées par les dysfonctionnements et le sous-équipement.

Or, dans la majorité des cas, il semble que le retard des investissements urbains réalisés par rapport aux considérables besoins induits par la croissance démographique ne diminue pas mais, au contraire, s’aggrave.

Un changement d’échelle dans les montants d’investissements s’impose pour que la ville puisse réellement être le moteur de croissance et de création d’emplois qu’elle a été pour les pays émergents en Asie.

Parallèlement à la poursuite des efforts pour augmenter la solvabilité et améliorer la gouvernance des collectivités, les modalités et systèmes de financement sont à repenser. Le

sujet du financement de l’investissement local s’inscrit dans les vastes ensembles des systèmes financiers nationaux et des finances des collectivités territoriales.

Ce dernier renvoie lui-même à une série de thèmes, comme la décentralisation, la fiscalité locale, l’encadrement de l’endettement sous-souverain, la gouvernance urbaine, ainsi qu’à des politiques sectorielles, en particulier celles du foncier, de l’aménagement et de l’habitat.

Ce livre propose une synthèse et une mise en perspective – rarement effectuées – de ces différents sujets. Il offre un éclairage méthodologique de la problématique de l’investissement local à l’usage des décideurs et des opérationnels. En s’appuyant sur une série d’études de cas africains et sur un grand nombre d’exemples dans d’autres parties du monde, il propose des pistes concrètes pour moderniser les systèmes de financement de l’investissement, promouvoir l’implication du secteur privé, le recours à des solutions endogènes et mobiliser de nouvelles sources de financement.

La crise financière récente a mis en évidence l’imbrication profonde des finances des collectivités territoriales et des politiques de l’habitat avec l’ensemble des systèmes financiers et de l’économie. De ce point de vue, le financement de l’investissement local peut être vu comme un fil rouge dans la lecture d’un système complexe de questions devenues essentielles pour les sociétés du continent africain.

http://www.pearson.fr/livre/?GCOI=27440100490010&fa=author&person_id=14805#content

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