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IUFM DE BOURGOGNE Professeur des écoles L’EDUCATION SENSORIELLE : Comment exploiter les sens à l’école ? LEGER Marie Directeur de mémoire : Mr ALCANTARA Année : 2002/2003 N° de dossier : 0160277P

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IUFM DE BOURGOGNE Professeur des écoles

L’EDUCATION SENSORIELLE : Comment exploiter les sens à l’école ?

LEGER Marie

Directeur de mémoire : Mr ALCANTARA Année : 2002/2003 N° de dossier : 0160277P

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SOMMAIRE Pages INTRODUCTION 1

A. QU’EST-CE QUE LA PEDAGOGIE SENSORIELLE ? 2 I SENS ET ORGANES SENSORIELS 3 II POURQUOI UTILISER LES SENS À L’ECOLE ? 5

Les sens sont déjà présents en nous avant d’entrer à l’école. Les sens facilitent la mémorisation. Les sens pour découvrir le monde.

III LA PEDAGOGIE SENSORIELLE DE MARIA MONTESSORI 8

B. DEVELOPPER LES SENS A L’ECOLE MATERNELLE 9 I LE GOÛTER 10 II LA MOTRICITE ET LE DEVELOPPEMENT SENSORI-MOTEUR 11

Comment le chemin sensoriel permet-il la construction des concepts d’espace et de temps ?

III LES SURPRISES A L’ECOLE MATERNELLE 12 IV L’UTILISATION DES SENS POUR ABORDER LES APPRENTISSAGES DISCIPLINAIRES 14

Reconnaître des figures géométriques simples grâce à des sensations tactiles. Reconnaître des instruments de musique grâce à une écoute attentive.

C. DE LA SENSORIALITE A LA SENSIBILITE 17

I LA PLACE DE L’EDUCATION SENSORIELLE DANS LES PROGRAMMES DE L’ECOLE ELEMENTAIRE 18

Cycle 2 Cycle 3

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II STIMULER LES SENS GRÂCE À L’EDUCATION ARTISTIQUE 20

Lecture d’œuvre d’art : mettre en mots ses sensations oralement. Ecoute de deux extraits musicaux : mettre en mots ses sensations à l’écrit. Découvrir d’autres cultures grâce à nos fonctions gustatives.

III QUELQUES IDEES D’ACTIVITES LIEES, DE PRES OU DE LOIN, A L’EDUCATION SENSORIELLE 24

Géographie : travailler sur des photos prises sous différents points de vue. Etude de la langue : travailler sur les expressions mettant en jeu le vocabulaire

spécifique au domaine sensoriel. Projet : Jardinons à l’école !

CONCLUSION 27 BIBLIOGRAPHIE 29 ANNEXES 30

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INTRODUCTION

C’est au cours de mon stage accompagné en TPS/PS que j’ai découvert l’importance du développement des sens chez les petits. En effet, l’école maternelle accorde énormément d’intérêt à la pédagogie sensorielle d’autant plus que cette dernière s’inscrit dans le développement psychologique, physiologique et cognitif de l’enfant. Cependant, il ne s’agit pas seulement, pour lui, de prendre conscience de ses sens. Il est nécessaire aussi de les stimuler, de les exercer et de les cultiver. L’éducation sensorielle reste donc une des préoccupations fondamentales de l’école maternelle. Dans La Pédagogie scientifique, Maria Montessori précise que : “ l’éducation sensorielle doit être commencée avec méthode dès le plus jeune âge, et continuée pendant la période de l’instruction, qui préparera l’individu à se mouvoir dans son milieu. ” En effet, certains pourraient penser que l’éducation sensorielle s’acquiert uniquement à l’école maternelle. Il faut avouer, qu’il y a quelque temps, c’était également mon opinion. Or, cette éducation commence bien avant l’entrée à la maternelle, se poursuit à l’école primaire et sans doute au-delà. Voilà ce qui m’a poussée à m’intéresser à ce sujet. Quelles activités est-il possible de mettre en place après la maternelle pour développer les sens des enfants ? Pour répondre à cette question, je me suis heurtée au problème suivant : l’éducation sensorielle doit-elle faire l’objet d’un apprentissage ou peut-elle se développer au travers des diverses disciplines enseignées à l’école ? Dans un premier temps, je me suis penchée sur la définition de la pédagogie sensorielle et sur les différents sens développés à l’école élémentaire (l’ouïe, l’odorat, le toucher la vue et le goût) ainsi que sur les organes sensoriels associés. Ensuite, je me suis interrogée sur l’intérêt que l’on trouve à développer les sens à l’école pour ensuite m’attarder sur la pédagogie de Maria Montessori. Dans un second temps, je me suis demandée quelles pourraient être les activités à mettre en œuvre pour permettre de découvrir et exercer ses sens au cycle 1. Puis, nous verrons également que les sens aident, parfois, à l’apprentissage sans être forcément objets d’apprentissage. Pour finir, au travers de séances testées au cycle 2 et au cycle 3 ou puisées dans divers documents, j’ai voulu démontrer qu’il était possible de stimuler ses sens pour affiner sa sensibilité et « mettre en mots ses sensations » grâce, entre autre, à l’éducation artistique. Nous verrons également que l’éducation sensorielle relève à la fois du domaine social (écouter les autres, être réceptif), du domaine culturel (apprendre à connaître une culture à l’aide de nos sens), et pour finir, de l’environnement naturel (tous les sens sont dans la nature). En conclusion, je dégagerai les notions importantes relatées dans ce document pour ensuite, retenir les aspects motivants de la pédagogie sensorielle ainsi que ses limites. Pour finir, je me poserai la question suivante : Lorsque l’on est dépourvu d’un de nos cinq sens, la pédagogie reste-t-elle la même ?

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A. QU’EST-CE QUE LA PEDAGOGIE SENSORIELLE ?

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Mettre en place, au sein de sa classe, une pédagogie sensorielle, c’est être convaincu de la nécessité d’utiliser le domaine sensoriel de l’enfant dans le processus d’apprentissage. Cependant, précisons dès maintenant quelques termes que nous utiliserons par la suite et qu’il est important de connaître dès à présent.

Au premier abord, il est difficile d’imaginer que l’on puisse associer nos sensations à la construction des connaissances. D’ailleurs, il n’est pas rare de différencier ce que l’on appelle “ vie sensorielle ” qui relève des faits psychiques élémentaires (sensations, images, émotions), à “ la vie intellectuelle ” qui suppose langage et concept. Pourtant, il existe une philosophie qui remet en cause cette opposition. Il s’agit du sensualisme. L’encyclopédie Larousse donne la définition suivante : “ doctrine philosophique qui considère que toutes nos connaissances viennent de nos sensations ”. C’est dans cette perspective là que se situe l’école primaire. En effet, si l’on demande souvent à l’enfant de mettre en mots ses sensations, en particulier dans le domaine artistique, ce n’est pas sans intérêt. Mais que sont réellement les sensations ? Il s’agit d’informations reçues par nos centres nerveux lorsque l’un de nos organes sensoriels, réagissant à une stimulation extérieure, envoie à ces centres un message nerveux par les nerfs centripètes.

I SENS ET ORGANES SENSORIELS

Il est impossible de parler de sensorialité sans évoquer ce qui fait son existence même, à

savoir les sens. Il s’agit de fonctions par lesquelles nous recevons l’impression des objets extérieurs par l’intermédiaire des organes de relation. Nos sens sont au nombre de cinq : le goût, la vue, le toucher, l’odorat et l’ouïe. On parle alors de sensations gustatives, visuelles, tactiles, olfactives et auditives.

Les deux sens les plus utilisés sont la vue et l’ouïe. Ils répondent à des ondes lumineuses et

sonores. On peut travailler sur les couleurs, les dimensions, les formes ou les volumes pour l’un et sur la distinction des voix, la reconnaissance d’instruments, les caractéristiques des sons pour l’autre.

L’organe associé à la vue est bien évidemment l’œil : les yeux permettent de reconnaître les formes, les couleurs…Cette reconnaissance va dépendre de l’acuité et du champ visuel. La lumière pénètre par la pupille, traverse le cristallin et l’information est transmise au cerveau par le nerf optique.

L’organe qui nous permet d’entendre est l’oreille : le son arrive dans le pavillon, passe par

le conduit et va taper sur le tympan. Ensuite, il arrive jusque dans l’oreille interne. Le son est transmis au cerveau, entre autre, par le nerf auditif.

A présent, parlons du goût et de l’odorat qu’il est difficile de dissocier. On dit que ce sont

des sens chimiques car ils sont stimulés par des molécules. Le nez, organe de l’odorat est particulièrement sensible car il peut percevoir des milliers d’odeurs. Pour les sentir facilement, il faut inspirer fort. C’est d’ailleurs intéressant de le faire remarquer aux enfants. Lorsque nous respirons, une partie de l’air arrive dans les cellules olfactives puis dans le nerf olfactif qui envoie un signal au cerveau.

La langue, organe principal du goût, possède des papilles gustatives qui permettent de

dissocier quatre saveurs : sucré, salé, amer et acide. Chaque saveur dispose d’une partie de la langue qui lui est réservée. Les cellules réceptives captent les stimulations et transmettent au cerveau les signaux. La reconnaissance du sucré et du salé ne pose généralement pas de

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problème aux enfants. Il n’en est pas de même en ce qui concerne l’acidité et l’amertume qu’on leur fera découvrir plus tard.

Pour finir, nous allons parler du toucher et plus particulièrement de la peau qui en est

l’organe principal. En effet, c’est par celle-ci que nous parviennent les sensations du toucher : la température, la douleur ou encore la pression. On peut travailler sur les différenciations chaud/froid, sec/mouillé, liquide/solide, lourd/léger ou encore dur/mou.

Les terminaisons nerveuses qui envoient des signaux au cerveau se trouvent dans la partie du “ derme ”, située elle-même sous “ l’épiderme ”.

Il est certain qu’à l’école primaire nous ne parlerons pas des sens avec des termes si

complexes. Or, il serait intéressant, avec des grands, de montrer que tous les organes sensoriels envoient des signaux à notre cerveau. On pourrait le décrire simplement grâce au schéma suivant :

De plus, pour montrer l’importance des organes, nous allons proposer quelques expériences qui pourraient être menées avec des enfants de 8 à 12 ans.

La vue : Au centre d’une feuille blanche, placer l’un à côté de l’autre un point et une croix. Demander à l’enfant de fermer par exemple l’œil gauche et de fixer avec l’œil droit le signe opposé. Avec la disposition suivante, ce serait la croix.

En avançant tout doucement la feuille vers soi tout en

continuant de fixer la croix, on s’aperçoit que le point, à un moment donné, disparaît. Cela s’explique par le fait que, à une certaine distance de l’œil opposé, on a l’impression que le signe n’existe plus.

Stimuli Organe sensoriel :

- nez - œil - peau - langue - oreille

Cerveau

+

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L’odorat : Comment répondre à la question : est-il obligatoire de respirer pour pouvoir sentir les odeurs ? On présente une fleur à l’enfant. On lui demande de ne pas respirer et de nous dire dans ce cas s’il a senti quelque chose. Ensuite, on lui demande de se déplacer autour d’un bouquet en inspirant et en expirant et de nous dire à quel moment il a senti l’odeur. Cela va permettre à l’enfant de comprendre que l’odeur est perçue au moment de l’inspiration et que pour être sentie, une odeur doit parvenir jusqu’au fond des narines. On pourra lui montrer aussi que l’importance de l’odeur dépend de la distance à laquelle on se trouve d’elle.

Le goût : Prendre un glaçon et le mettre dans sa bouche environ 1 minute. Ensuite,

retirer le glaçon et manger un morceau de pomme. Cela va permettre à l’enfant de remarquer que la pomme a perdu, pratiquement, toute sa saveur. Cela signifie que la sensation de goût est liée à la température. Avec des enfants de cycle 2 ou 3, il serait intéressant de leur expliquer que le froid diminue le mélange salive/aliments. De plus, les capteurs qui se trouvent sur la langue sont engourdis par le froid. C’est aussi ce qu’il se passe lorsqu’un aliment est trop chaud. Le toucher : On présente à l’enfant un verre d’eau chaude, un verre d’eau tiède et un verre d’eau froide. L’enfant va tremper successivement le même doigt dans l’eau froide puis dans l’eau tiède. Ensuite, on lui demande de recommencer en mettant d’abord le doigt dans l’eau chaude puis dans l’eau tiède. En fait, l’eau tiède paraît chaude si l’on vient de tremper son doigt dans l’eau froide et elle semble froide si l’on trempe son doigt dans l’eau chaude avant. Nos récepteurs nerveux informent le cerveau sur la température par rapport à une référence. C’est pour cela que les thermomètres sont très utiles.

II POURQUOI UTILISER LES SENS A L’ECOLE ?

Les sens sont déjà présents en nous avant d’entrer à l’école.

L’enfant n’attend pas d’être à l’école pour se servir de ses sens. D’après l’ouvrage de Boris Cyrulnik, Les vilains petits canards, les parents créent, autour de leur progéniture, un champ sensoriel. Celui-ci va permettre à l’enfant d’évoluer. Le triangle enfant, mère et père est la situation naturelle de développement de tout être humain. Les premiers jours, l’enfant va chercher, auprès sa mère, les informations sensorielles dont il a besoin pour constituer un sentiment de familiarité et de sécurité. En effet, ses sens sont déjà très efficaces, il est réceptif à la voix humaine, surtout celle de ses parents. Son odorat est très développé, il reconnaît les odeurs maternelles après quelques jours de vie commune et, blotti dans son odeur, il se sent en sécurité. Sa mémoire se met en place et sa peau réagit à des stimuli différents. Dés le deuxième mois, son sens du toucher commence à se développer. Toucher bébé et se laisser toucher par lui participe à nouer des liens. Son langage est construit par des cris et des pleurs. C’est pour lui le seul moyen de communiquer avec ses parents qui sont source de réconfort. A partir du troisième mois, il s’éveille et scrute le monde qui l’entoure. Son langage évolue, il émet différents sons qu’il découvre petit à petit et ses mains, très sensibles, explorent les formes et les consistances des objets placés près de lui. Vers le cinquième mois, son oreille est déjà très développée, il sait d’où proviennent les bruits qu’il entend et il est de plus en plus attentif aux sons, aux voix et également à la musique.

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Au sixième mois, il se construit des souvenirs du passé proche et sa mémoire se développe. Au septième et au huitième mois, sa vue est parfaite, son langage se perfectionne encore, il reproduit les sons qu’il entend. Cette technique d’imitation lui permet d’apprendre. Il a toujours besoin des bras de sa mère pour le rassurer. L’enfant acquiert ses sens très progressivement au cours de sa première année. Au début, grâce à eux, il se sent en sécurité et, petit à petit, ils lui permettent d’explorer le monde.

“ Les premières facultés qui se forment et se perfectionnent en nous sont les sens. Ce sont donc les premières qu’il faudrait cultiver ; ce sont les seules qu’on oublie ou celles qu’on néglige le plus ”. Voilà ce que déclarait au XVIII siècle Jean-Jacques Rousseau dans L’Emile II. S’il souligne l’importance de l’éducation sensorielle, c’est quelle fait partie intégrante de notre développement et ce depuis le plus jeune âge. Le petit, privé de la parole, entre en communication avec sa mère avec tous les sens et en priorité par le regard et le toucher et ensuite par l’odorat et l’ouïe. L’enfant, dès sa naissance, est enveloppé d’odeurs tout à fait nouvelles pour lui. Il apprend très vite à reconnaître l’odeur de sa mère ainsi que sa voix. Quant au goût, il est déjà développé dans sa période près natal avec une nette préférence pour les saveurs sucrées. Finalement, il est légitime de cultiver et d’exercer les sens de l’enfant à l’école primaire car il en a besoin pour se construire. De plus, les sens entrent également en jeu dans d’autres processus.

Les sens facilitent la mémorisation

Nous avons tous, un jour ou l’autre, associé, par exemple, une odeur à un événement

passé, ou au souvenir d’une personne. L’odorat, en effet, est un sens de souvenirs, capable de nous réjouir ou nous attrister. En réalité, les organes sensoriels alimentent la mémoire à court terme. A force de se répéter, les informations de cette mémoire pénètrent dans la mémoire à long terme. Par conséquent, il est très important de cultiver ses sens afin d’encrer le plus possible les sensations dans son esprit. Pour résumer, dans la mémoire à court terme, l’information reste très proche de la perception sensorielle alors que dans la mémoire à long terme, elle est codée et ne relève plus de la perception.

D’ailleurs, il existe des ateliers mis en place, en particulier pour les personnes âgées, qui permettent de stimuler la mémoire. Les animateurs travaillent notamment sur la stimulation des sens. Par exemple, pour le toucher, il s’agit de rechercher des objets cachés en ayant les yeux bandés.

Finalement, à l’école, il ne faut pas hésiter à multiplier les expériences sensorielles afin que l’enfant crée de nombreuses zones de mémoire.

Les sens pour découvrir le monde Dans les instructions officielles, il est dit, entre autre, que l’enfant découvre le monde en appréciant visuellement des formes et des dimensions et en développant ses capacités sensorielles (goût, toucher, odorat, ouïe, vue). Dans les nouveaux programmes, il existe une

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rubrique appelée “ découverte sensorielle ”. A l’école maternelle, on propose de mettre en place des situations qui permettent :

- l’exploration des caractéristiques gustatives et olfactives : texture, odeur, saveur.

- l’exploration des caractéristiques visuelles des objets : couleurs, intensités, brillant/terne et clair/sombre.

- la reconnaissance des éléments du monde sonore.

- l’exploration tactile des formes et des surfaces, y compris en fermant les yeux.

- L’exploration des qualités tactiles : rugueux, lisse, doux…

- L’observation des effets de la lumière, la déformation de la vision avec des instruments d’optique simple (loupes, lunettes, verres de couleurs…)

Nous illustrerons, par la suite, quelques unes de ces situations par des activités menées lors de mes stages ou à l’aide d’exemples de séances pouvant être mises en oeuvre en maternelle.

Nous remarquons que l’éducation sensorielle est très présente au cycle des

apprentissages fondamentaux. Au cycle 2, il est seulement mentionné que les sens et leurs rôles sont mis en évidence lorsque l’on étudie le corps de l’enfant. En éducation musicale, on demande également d’affiner la perception auditive de l’enfant. En arts plastiques, le toucher et la vue sont à développer à travers différents matériaux et différentes couleurs. Enfin, au cycle des approfondissements, l’éducation sensorielle semble presque inexistante. En biologie, on mettra en évidence le rôle des organes qui apportent des informations au cerveau et qui permettent d’agir et de communiquer.

Nous sommes face, ici, à une question qui sera traitée par la suite, à savoir que l’éducation sensorielle fait l’objet d’un réel apprentissage en maternelle et, qu’ensuite, elle s’approfondit à travers d’autres disciplines.

Pourtant, il existe un point commun à tous les cycles : dans tous les cas, nos sens nous permettent de découvrir le monde et d’agir sur lui.

En réalité, nos connaissances se forgent par les activités que nous menons, les

observations que nous en faisons ainsi que l’explication que nous donnons. Déjà, dans le plan d’étude de 1957, on pouvait lire : “ Le milieu offre à l’enfant des occasions, perpétuellement renouvelées, d’utiliser ses muscles et de coordonner ses mouvements, d’exercer ses sens, de vérifier et rectifier les données de ses perceptions, d’opérer des rapprochements, de tirer des conclusions que son expérience ultérieure infirme ou confirme, bref, des occasions de développer ses potentialités par l’exercice. ” Pour les petits, le passage par le corps va induire l’entrée dans l’apprentissage. Tout est basé sur le concret de l’action qui va favoriser la mémorisation. Par exemple, le matériel utilisé dans les classes Montessori permet de développer chaque sens séparément et d’acquérir, de manière sensorielle et concrète, des notions. Ce n’est qu’à partir de 6 ans que l’enfant pénètre dans l’abstraction. Si nous mentionnons Maria Montessori, c’est qu’elle est l’un des précurseurs de la pédagogie sensorielle chez les petits. C’est un exemple de pédagogie qui se doit d’être abordé maintenant.

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III LA PEDAGOGIE SENSORIELLE DE MARIA MONTESSORI D’après Maria Montessori, le développement du petit enfant passe par des phases de sensibilité durant lesquelles il est naturellement plus réceptif à l’apprentissage de certains acquis. La pédagogie qu’elle instaure met à profit ces périodes pour aider l’enfant à découvrir par lui-même des connaissances et des expériences nouvelles en utilisant les sens. Elle met en place cette pédagogie au début du XX siècle dans des maisons pour enfants appelées “ casa dei bambini. ” La particularité du matériel que l’on trouve dans ces classes est qu’il permet à l’enfant d’emmagasiner des expériences ainsi qu’un vocabulaire. En effet, l’adulte invite l’enfant à associer à chaque stimulant sensoriel les noms appropriés. Elle appelle cela “ la leçon de choses ”. L’enfant tourne autour d’un objet en le touchant et il doit dire tout ce qu’il ressent. Maria Montessori disait, à propos des sens, qu’ils sont “ des organes de préhension des images du monde extérieur, nécessaires à l’intelligence, comme la main est l’organe de préhension des choses matérielles nécessaires au corps ”. Cette citation illustre parfaitement les apports des sens dans une pédagogie sensorielle. L’éducatrice italienne cherche à développer les capacités sensorielles afin de les rendre plus performantes. Elle veut les utiliser en guise de vecteur d’apprentissage ainsi que pour le développement et l’épanouissement de l’enfant. Je crois qu’il est important de rappeler que la pédagogie de Maria Montessori avait été, au départ, mise en place pour combler les besoins d’enfants déficients. Pour leur apprendre le code de l’écrit, elle a l’idée d’utiliser des lettres découpées dans de la toile émeri. Elle organise des ateliers. Prenons l’exemple “ des lettres rugueuses ” dont l’objectif est la préparation à l’écriture et plus précisément la mémorisation de la graphie des lettres. Les enfants, par le toucher, vivent concrètement les apprentissages et, de ce fait, retiennent plus facilement ce qu’ils font. L’éducation, selon Maria Montessori, doit recouvrir les principes suivants :

- l’amour du travail - l’autonomie - le respect de soi-même et des autres - l’autodiscipline - les capacités sensorielles

L’enfant, grâce à ses sens, découvre alors des concepts de base en mathématiques ou en

physique. Dans La Pédagogie scientifique, Maria Montessori déclare que : “ L’éducation sensorielle est nécessaire, comme base de l’éducation esthétique et de l’éducation morale. En multipliant les sensations et en développant la capacité à apprécier les plus infimes différences entre les stimulants, on affine la sensibilité. ”

Maria Montessori fait, de l’éducation sensorielle, une des priorités de l’école maternelle

et cette éducation fait l’objet d’un véritable apprentissage. C’est ce que nous allons illustrer dans la partie suivante.

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B. DEVELOPPER LES SENS A L’ECOLE MATERNELLE

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L’enfant, qui rentre à l’école maternelle vers l’âge de trois ans, a déjà commencé son éducation sensorielle et ce depuis la pré natalité. Au cycle des apprentissages fondamentaux, on ne peut que continuer ce développement des sens. Ce n’est que plus tard, au travers des deux autres cycles, que l’on exercera les sens par le biais d’autres disciplines. Mais, pour le moment, attardons nous quelques temps sur le développement sensoriel chez les petits. Bien sûr, comme chez les plus grands, les maternelles éduqueront leurs sens grâce à la musique ou aux arts visuels entre autre, mais il existe des activités où l’éducation sensorielle reste l’objectif principal voire la priorité. Voici quelques uns de ces moments :

I LE GOÛTER

Dans le mot “ goûter ”, on trouve la racine de l’un des cinq sens à savoir “ le goût ”. En effet, le moment de la collation ne doit pas être seulement une réponse à des besoins physiologiques mais ils doivent être également les supports de véritables activités pédagogiques. Ce moment collectif et convivial peut avoir comme objectif l’éducation à la santé ou encore l’hygiène. Cependant, il possible aussi d’utiliser ce rassemblement dans l’intérêt d’éduquer le goût des petits. De plus, les enfants connaissent un passage difficile dans leur développement que l’on nomme “ néophobie alimentaire ”. Cette période concerne les enfants de 2 à 10 ans. Il est donc important, dès l’école maternelle, de leur proposer une grande diversité d’aliments avec lesquels ils découvriront de nombreuses saveurs. Il est primordial de varier les aliments d’autant plus que leur consommation est quotidienne. Par exemple, on peut proposer des fruits le lundi, des petits gâteaux le mardi, des produits laitiers le jeudi, des tartines le vendredi et des aliments plus salés le samedi matin. A partir de là, l’enfant commence déjà à exprimer ses préférences ou ses rejets. D’autres moments peuvent également faire l’objet d’un véritable apprentissage du goût. L’année dernière, lors d’un stage, j’avais accompagné des petits dans la visite d’une ferme. Là bas, les animateurs de l’endroit ont proposé aux enfants de goûter différentes variétés de fromages (pâte crue ou pâte cuite). Lors de mes stages en responsabilité, je n’ai pas eu l’occasion de mettre en place des activités de ce type mais je proposerai tout de même des situations où l’objectif reste l’éducation gustative, visuelle et tactile des enfants. Le pain : cette activité peut se faire dans le cadre d’un atelier avec 8 enfants. On choisit différentes variétés de pain (pain de campagne, pain noir ou aux céréales, pain brioché). Après avoir remarqué que les pains ne se présentent pas sous la même forme, on se propose de les goûter. Les deux objectifs sont, d’une part l’éducation sensorielle et, d’autre part le langage. Nous verrons que ces deux objectifs sont indissociables à l’école maternelle. La vue : consistance, couleur, composition Le toucher : mou, dur, tendre, granuleux Le goût : sucré, salé, acide, fondant Au niveau du langage, on souhaite que les enfants fassent part de leurs préférences et expriment leurs sensations. De plus, on réinvestit du vocabulaire déjà appris et on découvre d’autres mots. Cette situation permet à l’enfant d’être acteur de son apprentissage et de pénétrer pleinement dans l’activité car c’est lui qui coupe le pain ou qui le rompt. On met les enfants

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autour d’une table et on les laisse goûter. On leur demande de dire ce qu’ils ressentent quand ils mangent. Ils doivent faire la même chose lorsqu’ils touchent tel ou tel pain. On peut imaginer le même type d’activités avec d’autres familles d’aliments comme les fromages dont on a parlé précédemment ou encore des jus de fruits comme nous allons voir maintenant. Les jus de fruits : Denis Bois, dans son ouvrage intitulé activités de dégustation avec les 3 / 4 ans, propose de faire reconnaître aux enfants les différents jus de fruits que l’on peut trouver dans le commerce. Tout comme l’activité précédente, cet apprentissage peut se faire lors d’ateliers. L’objectif principal de la situation est la reconnaissance de jus de fruits grâce à leur saveur. Pour cela, on choisira des jus d’orange, de pamplemousse, de raisin, d’ananas et de pomme. L’activité consiste, dans un premier temps, à faire goûter les différents jus et, dans un second temps, à faire deviner de quel jus de fruit il s’agit, tout d’abord en cachant l’étiquette des briques, et ensuite en masquant les yeux des enfants. Il est également important de mettre l’accent sur la verbalisation des enfants et sur l’utilisation d’autres sens tels que la vue ou l’odorat. En effet, la couleur des briques et l’odeur de chacune d’elles peuvent donner une indication sur le jus dont il est question. Ce qui semble très intéressant dans ce type d’activités, c’est le fait que les enfants manipulent énormément. Cela va leur permettre de mémoriser plus facilement les saveurs ou les odeurs découvertes car on leur aura proposé des choses concrètes. Si le moment de la collation et les activités de dégustation permettent d’affiner la discrimination gustative des enfants, cela engendre forcément toute une éducation sensorielle. Par exemple, lorsque l’on cuisine, ce sont tous nos sens qui entrent en jeu. L’œil repère les aliments, la main les touche, le nez les sent et la bouche les goûte. Seul l’ouïe n’est pas en cause dans ces situations. A l’école maternelle, il existe un autre moment quotidien qui peut permettre d’éduquer quelques uns des cinq sens. Il s’agit de la motricité et plus particulièrement des activités sensori-motrices.

II LA MOTRICITE ET LE DEVELOPPEMENT SENSORI-MOTEUR. Les expériences sensori-motrices sont fondamentales dans le développement de l’enfant et en particulier dans sa construction des concepts d’espace et de temps. En proposant des situations riches en stimulations sensorielles de toute sorte (visuelles, tactiles, olfactives, auditives), on sollicite quantitativement et qualitativement l’ensemble des systèmes sensoriels de l’enfant. On peut choisir, comme type de travail, ce que l’on appelle le chemin sensoriel. Il s’agit d’offrir aux enfants, sous forme de parcours, la rencontre avec des sensations variées. Pour cela, il faut aménager la salle de motricité pour apporter cette diversité. Le même dispositif sensoriel peut être utilisé aussi bien par les petits que par les grands. Cela va dépendre des notions que l’on souhaite aborder.

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Nous allons décrire maintenant comment sont stimulés les canaux sensoriels sur le chemin : Le toucher : toutes les surfaces sur lesquelles l’enfant va marcher vont lui procurer des sensations différentes (moquette, plastique à bulles, matelas…). Il est possible aussi de suspendre des objets (tissus, rideaux de perles, ballons de baudruche…). L’ouïe : On développera l’audition grâce au bruit que font les différentes surfaces et objets suspendus. On peut également ajouter des objets sonores sur le chemin. La vue : On peut faire le parcours les yeux bandés après l’avoir fait les yeux ouverts. L’odorat : On peut utiliser des branches de thuya ou des brins de lavande que l’on pourrait aussi suspendre, ce qui dégagerait une forte odeur.

Comment le chemin sensoriel permet-il la construction des concepts d’espace et de temps ?

L’espace : lorsque l’enfant se déplace, il est à la verticale. Néanmoins, il ne marche pas toujours droit devant lui. Il aborde les notions de gauche et de droite, d’avant et d’arrière. Parfois, l’enfant est amené à aller toucher des choses en hauteur, à se baisser, à se déplacer horizontalement ou à l’oblique. L’équilibre est menacé car l’enfant doit, quelquefois, essayer d’atteindre des objets qui ne sont pas à la verticale. Le temps : l’enfant prend, petit à petit, des repères lorsqu’il se déplace. Par exemple, il sait qu’il passe déjà dans le sable humide, puis sur le matelas et à travers le rideau en perles…Il sait à l’avance à quel ordre il doit répondre. Il se représente le chemin dans sa tête ce qui semble très important dans la construction des concepts d’espace et de temps. Par conséquent, les activités sensori-motrices à l’école maternelle sont primordiales pour le bon développement de l’enfant. De plus, outre le fait d’affiner leurs sensations, ces situations permettent également la construction d’autres notions ou d’autres concepts. Elles peuvent aussi renforcer les rapports entre les petits si on met en place des jeux avec des enfants meneurs et des enfants menés. Nous allons voir maintenant qu’il est possible de développer les sens des enfants au sein même de la classe grâce à la découverte de “ surprises ”.

III LES SURPRISES A L’ECOLE MATERNELLE. Lorsque l’on enseigne à l’école maternelle, il faut toujours avoir en tête d’intéresser les enfants. La théâtralisation de l’enseignant est beaucoup plus importante qu’à l’école élémentaire ainsi que l’apprentissage par le jeu. Pour cela, il est recommandé de mettre en place des activités sous forme de devinettes ou de surprises. En effet, le mystère est beaucoup employé à l’école maternelle car il favorise l’attention des enfants et permet des moments langagiers particulièrement intéressants. Mais, ce qui nous importe ici, c’est le fait que, ces situations vont permettre à l’enfant d’exprimer ce qu’il ressent.

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Par exemple, à la période de Noël, on peut apporter en classe des sacs “ surprises ” dans lesquels on aura glissé différents objets significatifs de cette période de l’année. Dans un sac, on peut mettre des boules de sapin, dans un autre des figurines (bonhomme de neige, Père Noël…), ou encore des paquets cadeaux. Il faudra varier les formes, les substances et les tailles selon l’objectif langagier ou sensoriel que l’on s’est fixé. Effectivement, ce type d’activités est propice à l’éducation des sens. Lors de mon stage de pratique accompagnée chez les TPS/PS, à la période automnale, j’ai apporté une “ boîte à feuilles ”. Il s’agissait d’un carton à chaussures vide dans lequel j’avais découpé une forme circulaire permettant de passer une main. A l’intérieur, j’ai placé des feuilles de diverses tailles, de différentes couleurs et plus ou moins sèches. Les enfants devaient glisser une main dans le trou, remuer le contenu de la boîte et deviner par le toucher et sans regarder de quoi il s’agissait. Après avoir sorti une feuille, l’enfant devait observer sa couleur et la ranger dans la bonne “ maison ”. En effet, sur chacune des “ maisons ”, était collée une feuille de couleur différente. Préalablement, pour amener le travail sur les feuilles, j’avais présenté aux élèves, au travers d’un atelier, des sacs “ surprises ” à l’intérieur desquels j’avais mis différentes choses : feuilles, graviers, terre, branches d’arbre. Pour justifier l’existence de ces sacs, j’ai raconté une petite histoire : “ Ce matin, en venant à l’école, j’ai rencontré le petit chien de votre chanson, vous savez celui qui s’amuse avec des feuilles et il m’a donné ces sacs. Il m’a dit que vous deviez retrouver les feuilles ”. Au départ, les sacs étaient fermés et chacun des enfants devaient toucher et secouer le sac pour essayer de deviner ce qu’il y avait à l’intérieur. Mon objectif, ici, était d’insister sur le vocabulaire spécifique par le biais des consignes données : “ Touchez avec vos deux mains, secouez le sac et écoutez les bruits avec vos oreilles ”. En maternelle, il est important également d’associer les gestes aux paroles. Ensuite, en essayant de maintenir un effet de suspens, j’ai ouvert les sacs. Les petits avaient pour interdiction de regarder. Il était question d’ajouter un sens, à savoir l’odorat : “ Sentez avec votre nez ”. De la bouche des enfants sont sorties des phrases telles que “ Ca sent bon, ça sent mauvais… » Je souhaitais qu’ils reconnaissent les feuilles grâce aux bruits qu’elles faisaient lorsque l’on remuait le sac. D’ailleurs, beaucoup d’enfants ont trouvé de quel sac il s’agissait. Par contre, ce que j’ai trouvé particulièrement amusant, c’est le besoin qu’ont ressenti les enfants de goûter le contenu des sacs. Il a fallu faire très attention. D'ailleurs, ce besoin constant de mettre les objets à la bouche est valable à de nombreuses occasions. Par exemple, lorsque les petits se retrouvent en situation de collage, beaucoup portent le tube à leur bouche et s'amuse à le lécher. C'est pour cette raison, je pense, que l'éducation sensorielle doit faire l'objet d'un apprentissage en maternelle. L'enfant doit mettre en relation ses cinq sens et c'est à nous de lui faire découvrir quels organes sont mis en jeu dans telle ou telle situation. Lors de l’activité que je viens de décrire, je regrette de n'avoir pas repris, avec le groupe classe, lors d'un moment de langage, le vocabulaire qui se rapporte au domaine sensoriel abordé dans les ateliers. Il aurait été très enrichissant, au travers d'un petit jeu, d'associer chaque sens à chaque organe ou du moins à chaque grande partie du corps mis en jeu. Il existe, pour cela de nombreuses comptines. Par conséquent, aborder des activités sous forme de surprises, reste un élément indispensable de l'éducation sensorielle en maternelle. Tout se rapporte à la manipulation. Ensuite, il s'agit de privilégier un objectif. Par exemple, on peut travailler sur le goût grâce à la reconnaissance d'aliments. Cela peut se faire au travers d'exercices où les enfants ont un bandeau sur les yeux. On peut également utiliser le même procédé pour reconnaître des odeurs. Il est possible, aussi, de développer l'ouïe à partir de reconnaissance de sons (cris d'animaux par

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exemple). Pour exercer les yeux, on peut proposer des tris de couleurs plus ou moins nuancées. Selon moi, le sens le plus développé à l'école maternelle est le toucher dont on prive souvent les enfants à la maison. On entend parfois des parents dire à leur petit de ne pas toucher les objets de peur qu'il les casse. Néanmoins, pour découvrir le monde, un enfant éprouve le besoin de sensations tactiles qui vont engendrer son développement futur. Ce sens peut être utilisé dans l'approche d'apprentissages plus disciplinaires. C'est ce que je vais tenter de démontrer dans la partie suivante.

IV L'UTILISATION DES SENS POUR ABORDER LES

APPRENTISSAGES DISCIPLINAIRES. Déjà au Vème siècle avant JC, Anaxagore déclarait : « L’homme pense parce qu’il a

une main. » L’utilisation des sens et le développement de l’intelligence ne sont pas deux choses opposées comme on pourrait le penser. Elles se complètent.

En effet, on peut utiliser l'éducation sensorielle dans la perspective d'autres apprentissages en particulier en fin de cycle 1. Souvent, les sensations que l'enfant éprouve vont permettre de fixer sa mémoire et par conséquent d’encrer également les apprentissages qui sont associés à ces sensations. Avoir recours aux sens permet aussi d'aborder certains savoirs de manière plus motivante.

Dans cette partie, je développerai deux activités que j'ai testées lors de mon stage en responsabilité en GS au mois de décembre à Blanzy.

Reconnaître des figures géométriques simples grâce à des sensations tactiles.

Lors de ce stage, j'ai décidé de mettre en place un travail sur la reconnaissance de figures

géométriques simples (carré, triangle, disque et rectangle). Parallèlement à cet atelier, les enfants devaient tracer ces mêmes figures à l'aide de gabarits de tailles différentes que j'avais découpés dans du linoléum. La consigne était de tracer le contour des figures et de remplir les surfaces avec des crayons de couleurs. Pour moi, c'était une approche très succincte des notions de périmètre et de surface. Ce qui m'importait le plus dans ce travail, c'était le développement de la motricité fine de l'enfant.

Cet atelier suivait ou précédait, selon l'ordre de passage des groupes, une situation beaucoup plus sensorielle. En effet, j'ai eu l'idée de rassembler des objets géométriques de tailles et de formes différentes que j'ai recouverts de tissus à textures variées. (Annexe 1). J'ai choisi un carré en bois que j'ai enveloppé dans un morceau de serviette éponge. J'ai découpé un triangle dans du polystyrène. J'ai pu trouver un petit rectangle en PVC rigide et un disque de bois que j'ai recouvert d'un tissu éponge à petites mailles. J'ai bandé les yeux des enfants et je leur ai demandé de toucher chacun leur tour les différentes figures. Préalablement, nous avions regardé ensemble une affiche où étaient répertoriées les figures géométriques et les enfants devaient m'énumérer celles qu'ils reconnaissaient en me donnant leurs caractéristiques. Par exemple, j'attendais qu'ils me disent que le carré avait quatre sommets et quatre côtés égaux. Bien sûr, je voulais qu'ils m'expliquent cela avec leurs propres mots. La plupart des enfants connaissaient déjà certaines figures mais beaucoup ne parvenaient pas à citer le rectangle sans doute trop proche du carré. Nous avons donc proposé une définition de cette figure géométrique qui posait problème : deux petits côtés et deux grands côtés.

Une fois les yeux bandés, nombreux furent les enfants qui se sont sentis mal à l'aise. En effet, on n'a du mal à évaluer ce que peut ressentir un petit de cinq ans qui ne voit et ne devine plus rien. Par conséquent, nous avons le devoir de leur faire comprendre que les sensations tactiles sont là pour l'aider. De plus, j'ai fait en sorte que l'exercice ne s'éternise pas trop afin que

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les enfants ne soient pas tentés de retirer leur bandeau. Lorsque les élèves avaient une figure géométrique entre les mains, ils devaient respecter deux consignes. Tout d'abord, ils devaient essayer de deviner de quelle figure il s'agissait en justifiant bien évidemment leur réponse à l'aide des définitions que nous avions données précédemment. Ensuite, ils avaient à me dire tout ce qu'ils ressentaient au contact de l'objet. Certains essayaient de deviner la matière de l’objet et d’autres, ce qui le recouvrait. J'ai essayé de noter ce qu'ils m'avaient dit. Voici quelques- uns de leurs propos :

le carré (bois et serviette éponge) : « C’est un peu grattant et je crois que c’est du

tissu », « C’est en bois », « C’est doux et c’est pas lourd », « C’est dur et pointu (en parlant des angles) », « Il y a quatre côtés », « Le derrière, il est en bois ».

le triangle (polystyrène) : « Il est léger », « Ça fait du bruit », « C’est en mousse »,

« C’est pointu », « C’est fragile », « C’est comme une tente », « Il y a un petit peu des bosses », « On dirait du carton ».

le rectangle (PVC rigide) : « C’est doux (au sens de lisse, je pense), « Il y a un

grand côté et un petit côté », « C’est dur et c’est pointu », « C’est du bois », « C’est doux et un petit peu piquant (en parlant de la surface et des angles) », « C’est un petit peu comme du savon ».

le disque (bois et tissu éponge maillé) : « Ça gratte un peu », « C’est lourd »,

« C’est pas dur, mais c’est en bois (difficulté à faire la différence entre la matière et le tissu) », « C’est de la mousse », « C’est comme une serviette », « Ça roule ».

Par manque de temps, je n'ai pas repris ce travail avec l'ensemble de la classe. J'aurais bien aimé créer avec les enfants un tableau à double entrée qui aurait pu être complété par la suite. On aurait pu coder les sens dans cinq colonnes (une main, une oreille, une bouche, un nez et un oeil). Ce tableau pourrait ressembler à celui-là :

X X X

X X X X

X X

X X

X X X X

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Reconnaître des instruments de musique grâce à une écoute attentive : Durant ce même stage, j’ai mis en place une séquence de musique sur la découverte des

instruments de musique. Il s’agissait d’instruments à son long et d’autres à son bref. J’ai choisi ceux qui se trouvaient déjà à l’école :

- son bref : claves, maracas, tambourin - son long : triangle, cymbales Lors d’une première séance, j’ai placé les enfants en cercle, dans la salle de motricité, et

j’ai montré les instruments un à un pour faire émerger les représentations des enfants sur le vocabulaire. Mis à part les claves qu’ils appelaient « bâtons » et la confusion entre cymbales et timbales, les élèves ont reconnu l’ensemble des instruments. Ensuite, ils les ont manipulés pour s’imprégner du son émis par chacun d’eux. Ensuite, j’ai proposé aux enfants un petit jeu de reconnaissance (jeu du paravent). Je me suis cachée pour jouer d’un instrument. Je désignais un élève qui devait me dire de quel instrument il s’agissait. Ensuite, c’est lui qui venait jouer et qui interrogeait un de ses camarades. Cette séance a permis une première écoute des instruments et une familiarisation avec les sons brefs et longs.

L’objectif de la seconde séance était le codage avec les enfants de chaque instrument. Pour les claves, nous avons évidemment choisi de dessiner deux bâtons, pour le tambourin, ce fut un rond avec un bâton à côté. Pour symboliser le triangle, nous avons opté pour la forme géométrique correspondante. Concernant les maracas, les élèves ont proposé une boule avec une barre. Enfin, les cymbales furent représentées par un rond relié à une lanière. Ensuite, nous avons recommencé le jeu de la séance précédente. Cette fois-ci, lorsque l’enfant avait reconnu le son émis, il avait pour consigne d’aller chercher le codage correspondant. Puis, j’ai proposé à un élève de placer trois codages l’un à la suite de l’autre et de demander à un pair d’aller retranscrire cette phrase musicale.

C’est lors de la dernière séance que j’ai pu évaluer la reconnaissance des différents sons. Jusqu’alors, j’avais voulu familiariser l’oreille des enfants en ne privilégiant que l’ouïe et en les privant de la vision en dissimulant les instruments. Dans un premier temps, j’ai distribué aux enfants une feuille représentant des maisons dans lesquelles étaient dessinés les différents codages vus précédemment. (Annexe 2). La consigne était la suivante : « Vous allez partir de chez vous pour vous rendre à l’école. En chemin, vous allez entendre plusieurs instruments. Vous allez tracer le chemin qui correspondra à ce que vous aurez entendu. » Je me suis placée derrière la porte et j’ai joué successivement de quelques instruments. Après avoir ramassé les copies, j’ai distribué la même feuille mais cette fois, ce sont les enfants qui devaient retranscrire les codes dans les maisons (Annexe 3). Les élèves ont beaucoup apprécié ce travail qui, d’ailleurs, s’est, dans l’ensemble, bien déroulé.

Par le biais de ces deux activités, j’ai voulu montrer qu’il était possible d’intégrer

l’éducation sensorielle à d’autres disciplines et parfois même de partir des sens pour rentrer dans un apprentissage autre que sensoriel. Néanmoins, en maternelle, l’éducation à la sensorialité doit faire l’objet d’un apprentissage spécifique afin de permettre à l’enfant de se découvrir et de découvrir le monde qui l’entoure. Cela va favoriser son développement.

Or, on est en droit de se demander si cet apprentissage se poursuit à l’école élémentaire ou bien si l’éducation sensorielle doit être achevée à la fin de la maternelle. En réalité, les sens ne sont pas proscrits aux cycles 2 et 3 mais permettent de développer non plus les organes sensoriels mais leur sensibilité.

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C. DE LA SENSORIALITE A LA SENSIBILITE

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I LA PLACE DE L’EDUCATION SENSORIELLE DANS LES

PROGRAMMES DE L’ECOLE ELEMENTAIRE. Dans les Programmes de l’école : « Q’apprend-on à l’école élémentaire ? », on ne fait

guère référence à l’éducation sensorielle. Néanmoins, on peut lire, pour le cycle 2, dans la rubrique « les manifestations de la vie chez l’enfant », la phrase suivante : « Il s’agit de faire prendre conscience à l’enfant de certaines caractéristiques de son corps afin d’introduire quelques règles d’hygiène ». Ensuite, on mentionne les cinq sens mais sans plus détailler. D’après moi, on poursuit l ‘apprentissage scientifique des organes sensorielles en associant chaque sens à la partie du corps qui lui correspond (Annexes 4 et 5). De plus, lorsque l’on étudie la nutrition des animaux avec les enfants, on aborde les fonctions sensorielles utilisées par les prédateurs lors du repérage des proies. Au cycle 3, on ne donne aucune information concernant l’éducation sensorielle. Pourtant, cela ne veut pas dire que les sens sont complètement proscrits du cycle des approfondissements. Seulement, on ne met plus en place des activités purement sensorielles où l’objectif premier serait la découverte de son corps par les sens. Chaque enfant apporte son propre goûter. Les activités sensori-motrices deviennent de plus en plus rares et les effets de surprises ne sont pas beaucoup utilisés avec les plus grands. En l’occurrence, on est en droit de se demander si l’abandon de ces situations n’est pas quelque peu regrettable. En réalité, l’éducation sensorielle n’est pas, pour cela, totalement abandonnée. Seulement, il ne s’agit plus de pédagogie sensorielle. On ne veut plus développer les sens de l’enfant mais bien sa sensibilité et ses sensations. Cela va se faire à travers d’autres disciplines.

En effet, si, au cycle 1, les sens pouvaient être utilisés pour aborder certains apprentissages, au cycle des apprentissages fondamentaux et au cycle des approfondissements, on procédera d’une autre manière. Par le biais de l’éducation artistique et parfois même des langues étrangères, l’enseignant va entraîner, exercer les sens des enfants pour affiner leur sensibilité.

Cycle 2 :

Langues étrangères : Education de l’oreille aux réalités phonologiques et accentuelles : « L’élève est systématiquement habitué à écouter les sonorités spécifiques d’une autre langue, à en reconnaître, reproduire les rythmes, phonèmes et intonations. Il est en particulier sensibilisé aux phénomènes inconnus dans la langue française… » Développement de l’aptitude à l’écoute : « Une importance toute particulière est accordée au développement chez l’élève d’une curiosité et d’une aptitude active envers des documents sonores ». Education artistique : « Elle permet de mieux équilibrer les formes diverses d’intelligence et de sensibilité. » • Arts visuels : «Les expérimentations sensorielles en plan et en volume conduites à l’école maternelle servent de points d’appui pour développer les réalisations plastiques en deux ou trois dimensions ».

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Concernant l’approche et la connaissance d’œuvres : « Ces collections sont en constante évolution et font l’objet de présentations régulières accompagnées de commentaires. Elles donnent à voir et à penser ». • Education musicale : Ecoute, culture de l’oreille : « L’écoute est une phase importante de la démarche didactique : elle s’articule avec la production et l’invention…Elle contribue, par sa fréquence, à stabiliser et à renforcer les habitudes et l’acuité auditive nécessaires à la concentration et à la mémorisation des œuvres. Elle concerne l’écoute de soi comme l’écoute des autres ». L’élève « identifie des climats particuliers, des univers contrastés, les qualifie selon sa propre sensibilité, les discute ensuite ». « Il prend conscience que toute musique peut être source de plaisir, voire de rejet… » « Les perceptions deviennent plus précises et marquantes… »

Cycle 3 :

Langues étrangères : Compétences auditives : L’enfant doit : - reconnaître les schémas intonatifs principaux, l’accent de phrases ou de mots, - reconnaître les phonèmes de la langue et discriminer des phonèmes voisins, - exercer sa mémoire auditive à court et à long terme. Education artistique : « Elle permet de mieux équilibrer les formes diverses d’intelligence et de sensibilité ». • Arts visuels : « L’enseignant conçoit des situations de classe variées et maintient en éveil l’intérêt et la curiosité de l’élève pour diverses formes d’expression visuelle ». « Les notions de ressemblance, de vraisemblance, d’illusion, d’impression, de sensation, de fiction peuvent être introduites ». Concernant l’approche et la connaissance des œuvres : « Elles représentent des objets complexes de connaissance qui initient à la pluralité de points de vue et d’approches et nécessitent des moments autonomes d’observation et d’analyse ». • Education musicale : Ecoute, culture de l’oreille : « L’écoute est à ce niveau encore un temps indispensable de la démarche qui fait se succéder écoute, production, nouvelle écoute, invention. Elle se développe et devient plus opératoire ». « L’accroissement du lexique spécifique pour nommer et caractériser les sons comme les diverses aspects d’une musique devient indispensable ». L’enfant doit être capable, en fin de cycle, de « soutenir une écoute prolongée, utiliser des consignes d’écoute ».

Si l’on se réfère aux programmes, on s’aperçoit que les sens auxquels on fait le plus

souvent appel sont l’ouïe et la vue. Nous verrons plus tard, à travers d’autres exemples, qu’il est possible d’associer le goût, l’odorat et le toucher par le biais de certaines activités culturelles. Mais, à présent, je vais décrire deux séances menées en classe de CM2 : une lecture d’œuvre d’art et l’écoute d œuvres musicales.

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II STIMULER LES SENS GRACE A L’EDUCATION ARTISTIQUE

Aux cycles 2 et 3, on ne fait plus d’activités dans le but de découvrir ses sens comme on

pouvait le faire à l’école maternelle. Au contraire, on considère qu’il faut, désormais, stimuler ces sens. C’est ce que l’on va appeler la « sensorialité ».

Dans le plan d’étude du 20 novembre 1957, on pouvait déjà lire ceci : « Le milieu offre à

l’enfant des occasions, perpétuellement renouvelées, d’utiliser ses muscles et de coordonner ses mouvements, d’exercer ses sens, de vérifier et rectifier les données de ses perceptions, d’opérer des rapprochements, de tirer des conclusions que son expérience ultérieure infirme ou confirme, bref, des occasions de développer ses potentialités par l’exercice. »

L’éducation artistique va permettre cette stimulation sensorielle. Les arts visuels, et

particulièrement la lecture d’œuvres d’art, favorisent la discrimination visuelle et exerce la vision des enfants. Quant à l’éducation musicale, elle développe l’acuité auditive et affine les perceptions des élèves.

Malheureusement, il est difficile d’évaluer la sensorialité des enfants. Néanmoins, il n’est pas impossible d’apprécier leur sensibilité. J’entends, par sensibilité, l’expression des sentiments et des sensations créée par la stimulation des sens. Nous trouvons cette notion sous l’intitulé « mettre en mots ses sensations » dans les programmes. C’est ce point que j’ai voulu approfondir avec ma classe de CM2 lors de mon stage en responsabilité à Sanvignes-les-Mines. Pour cela, j’ai choisi, à travers une séance d’arts visuels et d’éducation musicale, de travailler sur la vue et l’ouïe des enfants.

Lecture d’œuvre d’art : mettre en mots ses sensations oralement. Ma séquence d’arts visuels était composée de trois séances : une séance sur la

découverte du tableau et deux autres séances sur la production. J’ai choisi de ne décrire que la première séance, concernant la lecture d’œuvre d’art, car c’est celle qui nous intéresse ici.

Pour ce travail, j’ai pris appui sur Les Chagrins du Roi d’Henri Matisse (1952). Cette toile reflète les adieux du peintre au monde de l’art, représentés dans une ambiance plutôt festive (Annexe 6). J’ai décidé de ne pas parler aux enfants de cette signification afin de ne pas aiguiller leur interprétation de l’œuvre.

Après avoir présenté sommairement l’artiste, j’ai distribué une reproduction du tableau à chaque groupe (quatre enfants par groupe). J’ai laissé un temps d’observation individuelle. Ensuite, j’ai posé la question suivante : « Que voyez-vous sur cette toile ? ». Volontairement, je n’ai pas influencé les enfants par des questions trop précises afin de les laisser pénétrer pleinement dans leur imagination. Je désirais qu’ils me disent ce que percevaient directement leurs yeux lorsqu’ils regardaient cette œuvre.

A partir de leurs réponses, j’ai pu dégager deux grandes idées. D’après moi, l’œil repère en priorité les formes et les couleurs. Ensuite, il associe l’un de ces critères à un ou plusieurs éléments figuratifs. J’ai pu, notamment, relever certains commentaires :

- « Là, je vois un ballon car c’est rond ». - « Ici, il y a un long fauteuil ». - « Je crois que c’est un lézard car ça ressemble à une spirale ».

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Voici ce que j’ai noté pour la comparaison forme/objet. Concernant les couleurs et leur signification, certains ont associé les ensembles blancs à des bonhommes de neige ou à des pandas lorsque le blanc se mélangeait au noir. Plus généralement, les couleurs vives ont permis aux enfants de comprendre l’atmosphère festive qui se dégageait de la toile. L’œil ne perçoit pas les mêmes choses selon les personnes et, souvent, cela entraîne une divergence de points de vue. Il est donc important de faire comprendre aux enfants que l’on a le droit de ne pas être d’accord et d’avoir des sensibilités différentes. Ensuite, si on les connaît, il est intéressant de dévoiler les intentions de l’auteur afin que les enfants puissent comparer leur opinion avec celle de l’artiste. De plus, la culture personnelle des enfants n’en sera qu’enrichie. La lecture d’œuvre d’art reste un bon entraînement pour les yeux et plus l’interprétation est approfondie, mieux ce sera.

Ecoute de deux extraits musicaux : mettre en mots ses sensations à l’écrit.

En éducation musicale, mon objectif était l’apprentissage d’un chant mêlant rap et musique classique. Lors d’une première séance, les enfants ont écouté les deux extraits suivants : - La Badinerie de J.S.Bach. - La Symphonie n°40 de Mozart. Après une courte présentation biographique de chaque compositeur, j’ai demandé aux enfants de bien écouter les morceaux de musique classique ci-dessus tout en fermant les yeux afin qu’un seul sens soit stimulé. Cet exercice de première écoute a permis aux élèves de se familiariser avec une musique souvent méconnue des jeunes personnes. Ensuite, lors de la seconde écoute, je leur ai demandé de se concentrer et de laisser aller leur imagination afin de retracer, par écrit, leurs sensations. Ce que j’imaginais comme un exercice relativement simple s’est avéré plus compliqué que prévu. En effet, certains enfants, à qui l’on demande sans doute rarement ce qu’ils ressentent, n’ont pas su quoi écrire. De plus, associer une musique à une signification est un travail particulièrement difficile qui demande beaucoup d’imagination. Or, l’imagination, ça se travaille. Lorsque l’on fait une lecture d’œuvre d’art, nous avons l’image sous les yeux ce qui favorise et guide notre interprétation alors qu’en éducation musicale, la musique n’est pas concrètement représentée. L’exercice est beaucoup plus abstrait car on demande aux enfants de trouver eux-mêmes les images. Voici, ci-dessous, quelques écrits d’enfants de CM2 que j’ai trouvés particulièrement intéressants :

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• Romain A. :

• Romain P. :

• Elodie :

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• Agathe :

• Alexandre :

Mettre en mots ses sensations est un exercice que je trouve très important. On s’intéresse aux sentiments des enfants et à leurs sensations et, parfois, cela nous permet de mieux les connaître. De plus, ce qui nous importe ici, c’est le fait que la sensibilité est l’expression de la sensorialité. Cela prouve aussi que l’on continue, d’une certaine manière, l’éducation des sens après l’école maternelle. Nous avons vu que l’éducation artistique incitait à l’expression de notre sensibilité. Or, j’ai réfléchi à d’autres façons de développer cette dernière en particulier par la stimulation d’autres sens. Voici une situation qui permet un travail gustatif et olfactif.

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Découvrir d’autres cultures grâce à nos fonctions gustatives : Je me suis aperçue que la mise en mots de nos sensations allait souvent de paire avec l’acquisition de notre culture. Par exemple, la séance que j’ai menée en éducation musicale a permis aux élèves de découvrir ou de mieux connaître deux illustres compositeurs de musique classique. En ce qui concerne les arts visuels, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’enfants qui aient entendu parler de Matisse et qui avaient déjà étudié l’une de ses œuvres. Outre le fait de stimuler nos perceptions visuelles et auditives, exercer nos sens est un moyen intéressant d’enrichir notre culture. J’ai alors cherché à mettre en place une activité grâce à laquelle il était possible d’affiner nos sensations gustatives mais faute de temps, je n’ai pas eu la chance de la tester. Je vais donc me contenter de décrire, sommairement, cette situation et son intérêt. A l’école maternelle, nous avons montré, précédemment, qu’il était possible de travailler à partir de jus de fruits ou de pain. A l’école élémentaire, cela pourrait également se faire mais l’objectif ne serait plus l’apprentissage et la découverte des fonctions gustatives et olfactives mais le perfectionnement de nos sensations liées à ces deux sens. Je préfère proposer une activité où l’inter culturalité rentre en jeu. Il s’agirait, de préférence dans une classe où se rencontrent de nombreuses cultures, d’apprécier des plats provenant de régions du monde différentes vers lesquelles on ne se serait pas forcément tournés naturellement. On pourrait imaginer que certains parents préparent des mets typiques de leurs pays. Ensuite, on organiserait une dégustation de chaque plat en classe. L’objectif serait de dépasser le jugement de valeur le plus élémentaire, « j’aime ou je n’aime pas », en argumentant son point de vue et en essayant de convaincre l’autre. Il s’agira de trouver du vocabulaire de plus en plus précis. On va percevoir pour socialiser la perception. Bien sûr, il sera préférable, auparavant, de se renseigner sur d’éventuelles allergies alimentaires qui pourraient exister au sein de la classe. Voilà une situation qui permet de mettre en mots ses sensations gustatives et olfactives tout en découvrant des habitudes culinaires différentes des nôtres. Maintenant, je vais présenter quelques activités ayant, indirectement, un lien avec l’éducation sensorielle. III QUELQUES IDEES D’ACTIVITES LIEES, DE PRES OU DE LOIN, A L’EDUCATION SENSORIELLE. Si l’on réfléchit bien, il existe de nombreuses disciplines, aux cycles 2 et 3, grâce auxquelles il est possible de travailler sur les sens ou à partir de ceux-ci. En effet, l’éducation artistique en est un exemple mais je vais proposer maintenant trois activités qui se rapportent, de près ou de loin, à l’éducation sensorielle. Tout d’abord, je donnerai un exemple d’exploitation de la vue en géographie. Puis, je présenterai une façon originale d’aborder les sens et les organes sensoriels tout en étudiant la langue française. Enfin, je parlerai d’un projet concernant la biologie et l’environnement qui permet de travailler sur la sensorialité. Cela s’appellera : « Jardinons à l’école ! »

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Géographie : travailler sur des photos prises sous différents points de vue. Au cycle 3 par exemple, on pourrait imaginer une sortie, dans la cour de l’école ou à

l’extérieur, durant laquelle les enfants prendraient des photos du bâtiment sous différents points de vue : de face, en plongée et en contre-plongée. Lors d’une seconde séance, les enfants travailleraient sur les caractéristiques de chaque point de vue ainsi que sur les transformations que cela a entraînées par rapport à la réalité. En effet, l’œil ne va pas percevoir la même chose selon les cas. Lors d’une évaluation, les enfants auraient à reconnaître et définir chaque point de vue.

Voilà ce que l’on peut faire en géographie sur le développement de la vision. Cela reste tout de même très sommaire.

Etude de la langue : travailler sur les expressions mettant en jeu le

vocabulaire spécifique au domaine sensoriel. Les écrivains sont, sans doute, ceux qui parlent le mieux des sensations. Il pourrait être

enrichissant de sélectionner des passages d’œuvres littéraires (descriptions de paysages) et des les étudier avec sa classe : « Que voit l’auteur ? Comment le voit-il et perçoit-il ce qu’il voit ? Quels sont les bruits qu’il entend et quelles sensations cela lui procure-t-il ? Quels autres sens sont utilisés par le narrateur lorsqu’il découvre le paysage ? »…

Mais, ce qui me paraît particulièrement plaisant à étudier avec les enfants, ce sont toutes

les expressions dans lesquelles les sens ou les organes sensoriels sont cités. Pour éclaircir ce point, je vais donner quelques exemples :

- Mettre le nez dehors. - Fermez la porte au nez - Prendre goût à quelque chose - Mettre la puce à l’oreille - Avoir les yeux plus gros que le ventre - Toucher un mot à quelqu’un…

On peut, pour commencer, associer ces expressions à des supports images et ensuite procéder à des recherches dans le dictionnaire. A partir de là, on peut travailler également sur le sens propre et le sens figuré. En production d’écrit, on pourrait demander aux enfants de créer eux-mêmes des expressions analogues.

Projet : Jardinons à l’école ! Le jardinage à l’école propose de nombreux prolongements pédagogiques et notamment

dans le domaine sensoriel. Si l’on met de côté l’éveil scientifique, les relations avec les professionnels du jardinage et la municipalité, l'agencement du cadre de vie et l’expression artistique, l’aménagement d’un jardin au sein de l’école va permettre de développer les perceptions sensorielles.

Bien entendu, les enfants peuvent regarder ce qu’ils plantent ou cultivent. Un beau jardin est un régal pour la vue mais tous les autres sens sont aussi sollicités.

Ils peuvent aussi toucher les différents éléments du jardin : terreau, graines, écorces, tiges et feuilles, pétales, plantes… D’ailleurs, il est conseillé de varier les plantes pour diversifier les sensations tactiles : orties, roses, bourrache, fougères, épicure laineux…

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Les enfants ont la possibilité, également, de sentir le parfum qui se dégage de certaines plantations. Mais attention ! L’endroit choisi ne devra pas être venteux car les odeurs seraient perdues.

Quant à l’ouïe, elle semble peu utilisée ici. Néanmoins, il arrive pourtant que l’on perçoive le bourdonnement d’une abeille entrain de butiner une fleur.

Quant à la fonction gustative, elle est fortement mise en cause dans l’entretien d’un jardin. En effet, les élèves ont la possibilité de déguster les produits du potager, les légumes crus, les jus de fruits, les confitures, les plats condimentaires et les tisanes.

Il existe de nombreuses situations où il est possible de travailler à partir, avec ou pour les

sens. Ensuite, cela va dépendre de l’objectif que l’on s’est fixé au départ : Que veut-on que les enfants aient retenu à la fin de la séance ?

Les sorties dans la nature sont tout à fait propices aux activités sensorielles. Tout d’abord, elles permettent d’oublier toutes les nouvelles technologies qui, parfois, nous empêchent de voir, d’entendre, de sentir…Ensuite, lorsque l’on se promène en forêt, les cinq sens sont utilisés dans leur globalité. En effet, on découvre toutes les formes, les couleurs, les sons, les odeurs et les saveurs. Pour finir, l’environnement naturel est captivant pour l’éducation sensorielle car l’on ne se réfère qu’à des choses simples : le vent qui souffle dans les arbres, des gouttes d’eau qui coulent sur une pierre, un papillon multicolore qui égaye la prairie. C’est toujours très attachant de voir un enfant s’émerveiller devant tant de belles choses. Il ne faut pas dévaloriser ce que peut nous apporter la nature. Au contraire, l’école a pour devoir de pousser les élèves à aller vers elle, de leur apprendre à se taire pour écouter un bruit ou pour ne pas effrayer les animaux et de prendre le temps de découvrir pleinement les paysages. L’éducation sensorielle est avant tout une éducation sociale. Il faut s’ouvrir au monde, être à l’écoute des autres et être particulièrement réceptif à tout ce qui nous entoure. Il faut valoriser cet éveil sensoriel en proposant aux enfants des jeux tels qu’imiter les cris d’animaux de la forêt (entendre la nature), reconnaître des minéraux par le toucher (toucher la nature), ouvrir grand les narines et respirer les différents parfums qui nous arrivent (sentir la nature), étudier les plantes sauvages comestibles (goûter la nature), classer des éléments naturels selon leur couleur (voir la nature).

Enfin, il est possible de mettre en place une pédagogie globale de la nature en jouant sur

la complémentarité des disciplines. On peut étudier le thème de la forêt par l’intermédiaire du français, des mathématiques ou bien encore par le biais de l’histoire géographie ou de la biologie.

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CONCLUSION Par conséquent, nous avons démontré que, bien avant leur entrée à l’école, les enfants s’étaient forgés un univers sensoriel par l’intermédiaire de leur entourage. Les sens facilitent la mémorisation et participent à la découverte du monde et de la matière. La référence à Maria Montessori est, ici, indéniable et illustre pleinement les avantages et l’utilité d’une telle pédagogie. Le rôle de l’école maternelle est de poursuivre et d’approfondir cette découverte de soi, des autres et du monde grâce à l’éducation sensorielle. Il faut toucher, sentir, goûter, voir et entendre pour faire partie intégrante de la société dans laquelle nous évoluons. Il est donc nécessaire de mettre l’accent sur la manipulation. Le principe de « La Main à la pâte » semble, dans ce cas, très enrichissant. Mais attention ! La manipulation ne s’opère pas seulement en sciences comme on le pense parfois. Il est possible, également, de manipuler des lettres, des chiffres… Au cycle des apprentissages premiers, l’important est d’acquérir une certaine autonomie sensorielle et d’associer les sens à leur organe respectif. Les cycles des apprentissages fondamentaux et des approfondissements permettent à l’enfant, non plus de développer ses fonctions sensorielles, mais d’affiner sa sensibilité par des activités artistiques (arts visuels ou éducation musicale) ou parfois même au travers d’autres situations (langues étrangères, géographie, étude de la langue…) Bien que l’on demande, très souvent, à l’enfant de maternelle de mettre en mots ses sensations, le travail n’est pas totalement similaire aux cycles 2 et 3 car l’élève a, en sa possession, un vocabulaire de plus en plus précis et dépasse, en quelque sorte, le jugement de valeur le plus sommaire. Il parvient à argumenter ses préférences ou ses rejets que lui procurent ses perceptions sensorielles. De plus, travailler à partir ou avec les sens présente un aspect plutôt motivant. La sensorialité intéresse les enfants. Cependant, il faut varier les supports. Au lieu d’avoirs recours à des manuels, pourquoi ne pas, parfois, utiliser des documents audiovisuels ou auditifs ? De plus, il semblerait que le climat établi lorsque l’on stimule les sens soit propice à l’apprentissage. Dans ces situations, l’enfant peut produire et reproduire sans se lasser d’où l’importance des phases de découvertes sensorielles et de manipulations. Le fait d’être motivé va permettre à l’enfant de se souvenir plus facilement des apprentissages et de les encrer plus naturellement dans sa mémoire. Par ailleurs, il semble incontournable de partir de ce qui est directement perceptible par les sens et qui fait souvent référence au vécu de l’enfant pour aller vers l’abstraction, le concept. Néanmoins, il est intéressant de se demander s’il n’existe pas des limites à l’éducation des sens et à leur stimulation. Plus que le recours aux différents sens des élèves, c’est la manière dont on les investit qui est importante. Plus l’enfant sera grand, plus on aura le souci d’utiliser ses perceptions pour aller vers les apprentissages, vers l’intellectualisation. Par exemple, au collège, il ne faut plus que la stimulation des sens soit un but en soi mais, au contraire, qu’elle favorise l’apprentissage. Si l’on revient aux enfants de l’école primaire, il ne faut pas oublier que leur ouïe est constamment sollicitée. En effet, les enseignants ont tendance à toujours donner des consignes orales : « Ecoutez-moi, arrêtez de faire du bruit, taisez vous… ». Je pense, qu’au bout de quelque temps, cela devient fatigant pour les enfants et que la stimulation de l’audition n’est pas très constructive. Ne vaut-il pas mieux privilégier, dans ce cas, la vue et fonctionner par gestes. Cela reposerait l’oreille de l’élève et la voix de l’enseignant.

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Par conséquent, l’éducation sensorielle n’est enrichissante qu’à partir du moment où elle n’est pas envahissante et qu’elle permet d’acquérir d’autres compétences. La stimulation des sens ne doit pas être gratuite. Dans certaines classes spécialisées, on éduque des enfants dépourvus d’un de leur cinq sens. Il s’agit des CLIS 2 (handicap auditif) et des CLIS 3 (handicap visuel). Quelle est la pédagogie mise en œuvre pour combler l’absence d’une fonction sensorielle ? Doit-on approfondir les autres perceptions sensorielles pour combler ce manque ? Par exemple, l’oreille d’un enfant qui présente des troubles de la vision est beaucoup plus développée que celle d’un autre. Au contraire, on peut observer le phénomène inverse chez des personnes malentendantes qui, grâce à la lecture labiale, affinent leurs perceptions visuelles. Pour finir, le rôle de l’école n’est pas seulement de faire prendre conscience à l’enfant de ses sens mais de les soumettre à une véritable éducation. Souvenons-nous de « l’enfant sauvage » prénommé Victor, vivant seul dans la forêt de l’Aveyron. Il fut pris en charge par le docteur Itard qui essaya de lui apprendre la vie en société, notamment grâce à l’éducation sensorielle.

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Bibliographie

VAQUETTE, Philippe : Guide de l’éducateur nature (43 jeux d’éveil sensoriels à la nature). Le Souffle d’Or. 2002

BOIS, Denis / BOIS, Claudine : Activités de dégustation avec les 3-4 ans. Nathan. 2000

Les surprises du toucher : des expériences faciles et amusantes. Albin Michel Jeunesse. 2001

Le goût et l’odorat : des expériences faciles et amusantes. Albin Michel Jeunesse.2001

EPS 1 : éducation physique et sportive à l’école. (de 3 à 11 ans). n° 85. pages 19/20 et 30/31. 1997.

Education Enfantine : n° 1 septembre 2002, n° 3 novembre 2002, n° 4 décembre 2002, n° 5 janvier 2003.

Ministère de l’éducation nationale : Qu’apprend-on à l’école maternelle ? 2002.

Ministère de l’éducation nationale : Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? 2002.

Site Internet :

http : // www.jardinons-alecole.org

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ANNEXES

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Annexe 1

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Annexe 2

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Annexe 3

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Annexe 4

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Annexe 5

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Annexe 6

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L’EDUCATION SENSORIELLE : Comment exploiter les sens à l’école ?

Résumé : Lorsqu’il commence sa scolarité, l’enfant a déjà reçu une éducation sensorielle. Le rôle de l’école est de poursuivre cette découverte des sens et son développement afin de permettre à l’enfant de mieux se construire. Cependant, la maternelle et l’école élémentaire ne remplissent pas les mêmes fonctions dans ce long apprentissage .L’une permet à l’enfant de se découvrir et percevoir le monde qui l’entoure. Quant à l’autre, elle stimule et affine la sensibilité. Mots-clés : - fonction sensorielle

- sensation - perception - école maternelle - enseignement artistique