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Journal d'entreprise de la SODEFITEX N°9 - Septembre 2007

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Journal d'entreprisede la SODEFITEX

N°9 - Septembre 2007

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DIRECTEUR DE PUBLICATIONAhmed Bachir DIOP

Directeur Général

COORDINATION Bartélémy SENE

Conseiller en Communication - DG

Mamadou NDOYEAssistant au Service Formation et Communication Interne,

chargé de la Communication Interne - DRH

Stéphanie BARRYAssistante Communication - DG

Ont participé à la rédaction de ce numéro

Ismaïla NIANGConseiller du DG Coordonnateur du COT

Abdoulaye DIAResponsable de la Cellule Suivi Evaluation et Prospective - DG

Boly Gaye SECKResponsable Système de management de la sécurité - DG

Yérim NDIAYEChef du personnel - DRH

Idy KAChef du service classement - DC

Mangnang NIANGChef du service formation et conseil agricole - DPC

Boune Oumar BOUSSOAncien Responsable régional de Kédougou,

actuel Responsable Régional de Vélingara - DPCIbrahima SEYDI

Ancien chef du secteur de Linkéring,actuel Responsable régional de Kédougou - DPC

Ndiaga NDIAYEAncien Chef d'Usine de Kédougou, actuel Chef de l'unité

de production de semences de Vélingara - DINgounda DIENG

Ancien responsable de l'unité de production de semencesde Vélingara, actuel Chef d'Usine de Vélingara - DI

Karamokho Seydi BÂCDB - Bamtaare

Alfousseynou COLYAssistant à la Cellule Suivi Evaluation et Prospective - DG

Mousa KANTÉCellule recherche Développement - DPC

Mama Tassé DABOChef de Secteur de Saraya - DPC

Thierno Seydou LYChef de secteur de Kédougou - DPC

Abdoulaye DIOPChef de secteur Missarah - DPC

Ibrahima BÂChef de quart Usine de Kédougou - DI

Assimiou BÂResponsable Pont-bascule de Kédougou - DI

Kalidou SYResponsable de la Production Cotonnière Centre de Mako - DPC

Aliou DIALLORPC Thianguel Malal - DPCLansana DIÉDHIOU

Ex RPC du centre de salémata, chef de centre de Thianguel Malal - DPCAbdoulaye BA

Intendant de Kédougou - DPCBirame DIOP

RPC à Bambadji - DPC

Graphisme et InfographieSTUDIO PIRINTI

824 51 92 / 454 36 41 / 559 63 61

Impression : Versus

Journal d’entreprise de la SODEFITEXNº 09 Septembre 2007

SODEFITEXSociété de Développement et des Fibres Textiles

Km 4.5 Boulevard du Centenaire de la Commune de DakarBP 3216 DAKAR Sénégal

Tél : (221) 889 79 50 - Fax : (221) 832 06 75E-mail : [email protected] - Site web : www.sodefitex.sn

Ce numéro de Renaissance Cotonnière a été tiré à 2 500 exemplaires

S o m m a i r eEDITORIAL• Encore plus de rigueur et d’audace ! P 4

AGRO-INDUSTRIE & COTONCULTURE• Chaîne de mesure intégrée : Une révolution pour les testeurs de fibres P 6• Focus sur la région cotonnière de Kédougou, creuset d’innovations : L8, F8, Coton équitable

- Ndiaga Ndiaye, ancien chef d'usine de Kédougou "Nous voulons faire de Kédougou une zone "F8" dans 2 ans" PP 8-9 - Alfousseynou Coly, Géographe : Kédougou : Un carrefour sous-régional P 11- Boune Oumar Bousso, ancien responsable régional de Kédougou, aujourd'hui RR de Vélingara : "Avec les marques de

coton L8 et F8, garantir la fibre de Kédougou exempte de corps étrangers" PP 12-13- Entretien avec Demba cissé, gros producteur à Bambadji : «Mon secret ! la pratique du «Diouna» pour une bonne

productivité et une production de qualité» P 19- Kédougou : La région du coton équitable : Magnang Niang, Chef du service formation et Innovations : «A travers le

commerce équitable, l'objectif visé est de permettre aux petits producteurs de vivre dignement de leur travail» PP 20-21• Campagne 2005-2006 : Le Sénégal établit un nouveau record historique de production PP 23-14• “Succes story” de la Nouvelle économie rurale : Boubacar Soumboundou, ancien chauffeur poids lourd de la SODEFITEX

reconverti dans le transport du coton et l'élevage : «Je gagne 5 voire 10 fois plus que ce que je gagnais étant salarié» PP 26-27

VIE DE L'ENTREPRISE• Séminaire de partage sur la modernisation de l'exploitation agricole familiale : Les participants apprécient la stratégie de

la SODEFITEX PP30-31• Mise en pool des véhicules : Moussa Kanté, cellule recherche développement : «Faire contribuer tout le monde pour

le maximum de résultats avec le minimum de coût» P32

DÉVELOPPEMENT RURAL• Focus Kédougou : Karamokho Seydou Bâ CDB de Bamtaare : «Les résultats enregistrés par Bamtaare dans ses actions

de développement sont encourageants» P33• L'alphabétisation : Un pilier essentiel au développement rural P34

STRATÉGIE, QUALITE & SECURITE• Plan d'Affaires 2007/2009 : Budget d'austérité renforcée, diversification agro-industrielle et responsabilité sociale

et environnementale PP 36-37• Vous avez dit traçabilité ! À la suite de la balle 68 227 P 38• Dites-nous, Charles Ndiaye … À propos de sécurité P 40

FIBRE AFRICAINE• Cinquièmes journées annuelles de l'A.C.A à Accra : Une rencontre sous le signe de l'unité africaine PP42-43• Situation alarmante des sociétés cotonnières d'Afrique de l'Ouest et du Centre : L'A.C.A lance un cri d'alarme P44

ACTUALITÉS• Radios communautaires “Bamtaare Dowri Fm” de Vélingara et “Giggi Sembe FM” de Saraya : Un an déjà ! P47• Trafic illicite d'intrants : Bravo au Commandant Gueye et à la Commisssion SODEFITEX/FNPC de lutte contre le

trafic d’intrants : Une importante saisie à Vélingara P48• Naissance de l'Association Sénégalaise Interprofessionnelle du Coton (ASIC) : Une interprofession pour un meilleur

devenir de la filière P49

ÉVÉNEMENTS SOCIAUX• Carnet Rose - Naissances - Nécrologie P50• Hommage à Mamadou Soumah, ancien Directeur de l'Administration et des Ressources Humaines de la SODEFITEX :

Un véritable partisan du dialogue s'en est allé P51

S o m m a i r e

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Cinquièmes journées annuellesde l'A.C.A à Accra

Focussur la région cotonnière de Kédougou

Mise en placede l’engrais complexe,opération coup de poing

Séminaire de partagesur la modernisation de l'exploitation agricole familiale

Trafic illicite d’intrants :Une importante saisie à Vélingara

“Success story”de la nouvelleéconomie rurale

L'alphabétisation : Un pilier essentiel au développement rural

« Concernant le coton, le Gouvernement s'engageà poursuivre la subvention du paquet technique

d'intensification et à apporter son soutien financierau Fonds de Gestion du Risque Prix,

institué pour atténuer les effets négatifsde la baisse des cours mondiaux. »

Déclaration de politique générale du Premier Ministre Cheikh A. SOUMARÉ16 septembre 2007

« Concernant le coton, le Gouvernement s'engageà poursuivre la subvention du paquet technique

d'intensification et à apporter son soutien financierau Fonds de Gestion du Risque Prix,

institué pour atténuer les effets négatifsde la baisse des cours mondiaux. »

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R enaissance cotonnière» nous revient, en s'excusant de cette longueannée d'éclipse. Les différents rédacteurs ou personnes interviewés,Responsable de la Production Cotonnière, Chefs de quart, Chefs de

secteur,… attendaient impatiemment la publication de ce numéro. Jesais les sacrifices consentis pour rédiger un article, parfois à la lueurvacillante d'une bougie, afin de partager avec les autres « sa part deSODEFITEX », après une tournée de terrain harassante ou un quartd'égrenage stressant. C'est l'occasion de rendre hommage aux memb-res de ce grand comité de rédaction qui incarne notre esprit d'entrepri-se. Tous «les SODEFITEX» sont des correspondants en même temps quedes lecteurs de RC. Tous, et même au-delà, jusqu'à Washington, siègedu comité consultatif International du coton, ont réclamé légitime-ment et avec insistance la parution de leur journal. Il n'est pas besoind'épiloguer outre mesure sur les raisons de cette absence : la duretéde la conjoncture, la nécessité de réduire les charges, la mobilisation detoutes les énergies pour gagner la bataille incessante de la productivité,de la Qualité et de la compétitivité dans un environnement concurren-tiel impitoyable.

Septembre 2007, nous sommes à mi-chemin d'une campagne agricolequi a commencé dans des conditions très difficiles : faux départ dela pluviométrie ; longues pauses sèches durant les mois de juin et dejuillet, cruciaux pour l'installation des cultures ; pluviométrie trèsabondante et souvent forte nébulosité en août et septembre ; incertitudessur le prix de cession des intrants agricoles aux producteurs jusqu'enfin août. Il est résulté de toutes ces contraintes de démarrage unniveau d'emblavures cotonnières sensiblement inférieur au plan decampagne, une forte pression d'enherbement et près de 43 % desemis tardifs à très tardifs. Se dessinent ainsi, comme disent les paysans,les contours d'un «hivernage de courage» («nawetu góór»). Ce profild'hivernage ne réussit qu'à ceux qui déploient le maximum d'efforts :fertilisation précoce, sarclo-binages fréquents, buttages cloisonnés,surveillance très vigilante du parasitisme, …

J'ai pu constater, sur le terrain, la grande mobilisation des équipesde la DPC aux côtés des cotonculteurs ainsi que la pertinence desoptions techniques mises en œuvre. Maintenons cette tension desforces, décuplons notre vigilance, au moment où nous approchonsdu pic d' Helicoverpa armigera, le parasite qui a la plus grande incidenceéconomique et… prions que le Ciel nous envoie les pluies salvatricesde la deuxième quinzaine d'octobre.

Soyons raisonnablement optimistes et conquérants ! Personnen'aurait imaginé un seul instant, il y a un an, que nous aurions pubattre un nouveau record de production et réaliser un rendement deprès de 1, 2 tonnes de coton graine à l'hectare. Je réitère mes plus chaleureuses félicitations aux 65 806 cotoncultrices et cotonculteursqui ont fait preuve d'un professionnalisme et d'un courage remarquablespour produire les 52 421 tonnes de coton graine, nouveau record deproduction sénégalais, à leur organisation professionnelle, la FNPCet à ses dirigeants au premier rang desquels le président MoussaSABALY. Encore une fois bravo à tous les agents de la SODEFITEX,qui se sont battus admirablement et dépensés sans compter, toutescatégories confondues, dans un même élan pour redresser une situationparticulièrement compromise et finalement obtenir des résultats

inespérés. Ces succès sont le fruit, du partenariat étroit entre les 40.000exploitations agricoles familiales polyculture élevage productricesde coton et notre entreprise qui a engagé avec elles, depuis près de20 ans, une dynamique de modernisation fondée sur la formationdes ressources humaines. Ce partenariat s'est développé et a atteintune étape qualitativement supérieure avec la création del'Association Sénégalaise Interprofessionnelle du Coton (ASIC), le 25janvier 2007 à Tambacounda. Les résultats obtenus en 2006-2007 sontlargement déterminés, outre la volonté des acteurs de la filière derenforcer leur interprofession, par l'appui décisif de l'Etat en droiteligne du DSRP, de la stratégie de croissance accélérée et de la loi d'orien-tation agro-sylvo-pastorale notamment par sa politique de soutien àl'intensification agricole (baisse de 20% du coût du paquet techniquesupporté par les producteurs de coton). Les cotonculteurs sénégalaisont pu ainsi maintenir des rendements satisfaisants et atténuer l'érosionde leurs revenus consécutive à l'effondrement des cours mondiauxdu coton et à celui du dollar.

La situation financière de notre entreprise est difficile, chacun lesait. Notre trésorerie est négative, nos frais financiers augmentent etnous avons enregistré un résultat déficitaire pour l'exercice 2006.Pour faire face à la crise qui frappe de plein fouet toutes les sociétéscotonnières nous mettons en œuvre deux stratégies :

• D'une part la compression de nos charges par l'adoption d'un budgetd'austérité et l'exploitation de tous les gisements d'économie.L'accroissement de la production, de la productivité et de laqualité pour saturer notre potentiel industriel donc optimiser noscharges fixes, et obtenir une valorisation maximale de notre production.Pour atteindre cet objectif nous travaillons à améliorer significa-tivement nos outils, procédures et méthodes de suivi budgétaires.

• D'autre part la diversification agro-industrielle pour réduire notredépendance vis-à-vis des fluctuations des cours mondiaux du coton(production laitière, tournesol et biocarburants). Une gestion parprojet de toutes les activités de diversification sera mise enœuvre afin d'assurer une plus grande rentabilité de ces opérations.

Ces orientations exigent la plus grande rigueur (ne rien négliger,ne rien lâcher), tant il est vrai qu'il n'y a pas de petite économie. Ellesnécessitent aussi beaucoup d'audace, de créativité, de réactivité etd'agressivité commerciale pour aller à l'assaut de nouveaux marchés.

La pente est très raide, mais l'avenir nous sourit.

Il nous sourira si nous savons résister à la morosité des cours mondiauxet à la chute du dollar en baissant nos coûts de revient jusqu'à 656 FCFApar kg de fibre ! Il nous sourira si nous arrivons à faire monter enpuissance notre projet agroalimentaire «bassin laitiers du tiers sud»,à réaliser notre projet biocarburant et à accroître fortement le chiffred'affaires de nos prestations de service en développement ruraldurable.

En ce mois béni du Ramadan, je voudrais avoir une pensée pieusepour tous ceux qui nous ont quittés depuis le RC 8 et souhaiter à tou-tes et à tous un excellent ramadan.

RENAISSANCE COTONNIERE4

E d i t o r i a l

Bachir DIOP - Directeur Général

Encore plusde rigueuret d'audace !

«

Déwënati !

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Agro-Industrie• CHAINE DE MESURE INTEGREE (CMI) : Une révolution

pour les testeurs de fibres• Séminaire de formation des chefs de quart sur la maintenance

mécanique : «Mieux connaître les grands enjeux de la maintenancemécanique»

• Ndiaga Ndiaye, Ancien Chef d’Usine de Kédougou, actuelResponsable de l’Unité de Production de semences délintées deVélingara : «Nous voulons faire de Kédougou une zone «F8» dans 2 ans»

Cotonculture• PONT BASCULE : Le point de jonction entre la DPC et la DI

• Présentation de la Région cotonnière de KédougouUn Carrefour sous-régional Boune Oumar Bousso, Ancien responsable régional de Kédougou,aujourd’hui responsable régional de Vélingara : «Avec lesmarques de coton L8 et F8, garantir la fibre de Kédougouexempte de corps étrangers»

• Mame Tassé DABO, Chef de Secteur de Saraya : La cohabitationde l'or blanc et de l'or jaune pose des problèmes

• Thierno Seydou LY, Chef de Secteur de Kédougou : Un parcoursprofessionnel riche en enseignements

• Orpaillage dans le Centre de Mako : Une activité qui concurrenceâprement la culture cotonnière

• Thianguel Malal : Un centre en perfection

• La SODEFITEX au cœur du pays Bassari : Des richesses cultu-relles méconnues

• Malick FALL RPC à la retraite - Kédougou : «Je demande auxjeunes d’être patients et d’avoir une écoute attentive enversles producteurs pour réussir leur mission d’encadreur»

• KEDOUGOU : LA REGION DU COTON EQUITABLE : «À travers lecommerce équitable, l’objectif majeur visé est de permettreaux petits producteurs de vivre dignement de leur travail»

• Trois questions à Abdoulaye BA, Intendant de Kédougou :«La gestion du crédit est transparente d’amont en aval»

• Entretien Avec Demba CISSE, Gros producteur à Bambadji -Secteur de Saraya : “Mon secret ! La pratique du « Diouna »pour une bonne productivité et une production de qualité”

• Mise en place de l’engrais complexe, OPERATION COUP DE POING :Malgré tout, je ferai du coton, pourvu que l’engrais soit là…

• Campagne agricole 2005/2006 : 52 421 TONNES !!!Le Sénégal établit un nouveau record historique de production !

• RESTITUTION DES TRAVAUX DE LA RECHERCHE ET RECHERCHEDEVELOPPEMENT : Mutualiser les compétences, les moyens et les ressources humaines face aux exigences de l'heure

• Naissance de l’Association Sénégalaise Interprofessionnelle du Coton (ASIC) : Une interprofession pour un meilleurdevenir de la filière

• “Success Story” de la Nouvelle Economie RuraleBoubacar Soumboundou, ancien chauffeur poids lourd de la SODEFITEX, reconverti dans le transport du coton et l’élevage :«Je gagne 5 voire 10 fois plus que ce que je gagnais étant salarié»

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Pour avoir une idée sur la résistance, leclasseur a toujours, avec ses deux (2)mains, cassé une poignée de fibre

(“break”). Cette méthode lui permettait d'ap-précier la résistance du coton mais sans pourautant en avoir une mesure précise.

Pour avoir une mesure objective des caracté-ristiques technologiques, les chercheurs ontinventé les premiers appareils, mais qui tra-vaillaient séparément. Il s'agit du fibrographemanuel, pour la longueur de soie, le micronai-re et le stélomètre du Dr HERTEL pour la résis-tance. Vers les années 80, arriva la premièreChaîne de Mesure Intégrée (CMI), appeléechaîne H.V.I (High Volume Instrument) de lasociété suisse USTER HVI qui est une marquedéposée. Cette chaîne est bien connue de tousles classeurs, commerciaux, acheteurs, associa-tions cotonnières.

Puis arriva la CMI israélienne LINTRONICSqui n'a pas été trop utilisée. Enfin les Indiensont mis au point une nouvelle CMI sous lenom de Premier ART (Automatic RapidTester), qui est une chaîne très performanteavec une capacité de 75 échantillons par heure.

C'est un instrument composé de 3 modulesinterconnectés à un ordinateur qui agit commel'unité de contrôle total de l'instrument. Cetappareil sert à tester les caractéristiques tech-nologiques suivantes de la fibre de coton :

• La longueur de soie et l'uniformité de cettelongueur,

• La force ou ténacité• L'élongation • Le micronaire• La colorimétrie• Les déchets (trash)

Dispositions préalables avant le démarrage de la CMIL'appareil doit être isolé pour créer une sourceélectrique stable, c'est-à-dire avoir une tensionentre terre et neutre inférieure à 1 volt et ali-menter l'appareil avec un courant électrique de220 volts triphasé. Il doit être équipé d'un com-presseur d'air dont le rôle est d'envoyer l'airsec. La température de la salle où se trouvel'appareil doit être égale à 21° C plus ou moins 1°,avec une humidité égale à 65% plus ou moins2%. Avant tout démarrage, on doit s'assurerque personne n'est trop prêt de la CMI etqu'aucun objet ne traîne sur l'appareil.

DescriptionLa machine est constituée de trois (3) modulesinterconnectés à un ordinateur que sont :

• Le fibrographe : contrairement à la HVI deUSTER, cet appareil ne dispose pas de fibro-sampler (un instrument qui sert à arracher unetouffe de coton appelée barbe qui sera intro-duite dans la machine afin de déterminer lalongueur). Ici, tout se fait automatiquementÀ ce niveau, on détermine les longueursUHML et ML dont le rapport nous donne cequ'on appelle l'index d'uniformité (UI%). Ondétermine également la ténacité de la fibre (eng/tex), l'allongement avant la rupture et letaux de fibres courtes (SFI : short fibers index)• Le micronaire : L'appareil nous permet demesurer l'indice micronaire. En envoyant unepression d'air à travers 10 g de fibre de coton,on a un indice qu'on peut lire, c'est bien l'indi-ce micronaire.• Le colorimètre : il permet de déterminer lacouleur de la fibre (la réflectance plus Rd%,brillance, ainsi que l'indice jaune + b). Cesdeux éléments (Rd, +b) déterminent la colori-métrie de la fibre et sa brillance. Plus Rd estélevé, +b inférieur à 10 et plus la fibre est blancheet brillante.

Mode de fonctionnement• Fibrographe : Une pince mobile incorporéejouant le rôle du fibrosampler de la chaîne HVIde Uster accroche une touffe de fibre (« barbe») sur l'échantillon. Cette touffe, une fois bros-sée, peignée et « parallélisée » est amenée parla pince mobile vers une pince fixe. Ainsi, lalecture de la longueur (en mm ou inch), de l'u-niformité (UI%), du taux de fibre courte estobtenue par l'envoi d'un rayon lumineux surdes fibres bien parallélisées, tandis que celle dela tenacité ou résistance (en g/tex) et de l'allon-gement avant la rupture des fibres est faite parun capteur de force après l'écartement des pinces.• Micronaire : Un moteur envoie de l'air souspression dans une chambre à volume fixe oùest introduite une poignée de coton d'un poidsde 10g. A l'aide de deux boutons noirs appuyésmanuellement, on assure ainsi la fermeturecomplète de la partie supérieure de la chambre,par une descente automatique du pistonmicronaire. La valeur de l'indice micronaire estainsi obtenue par une mesure de la perméabilitéde l'air par rapport à l'échantillon de fibre de 10 g.• Le colorimètre : Cet instrument est conçupour identifier la couleur de l'échantillon defaçon plus précise. Un rayon lumineux estainsi envoyé sur un échantillon placé manuel-lement dans un plateau. Par le biais de deuxlampes placées à 45° l'une de l'autre au-des-sous de l'échantillon, un système électroniqueconstitué d'un capteur ou cellule phot élec-trique permet après descente du piston colori-mètrique de lire directement les valeurs de laréflectance (Rd%) ou appelée aussi brillance,de l'indice jaune (+b) et le taux de déchets.Mais il faut noter qu'avant tout test avec cetteCMI, il faut impérativement faire d'abord lescalibrages nécessaires. Les échantillons doi-vent être pré-conditionnés dans une salle à21°C plus ou moins 1 et 65% d'humidité relati-ve plus ou moins 2% au moins pendant 24heures. C'est dans ces conditions seulementque les échantillons auront à leur tour unehumidité de 6,75 à 8,25%. Les résultats obtenussur une moyenne de plusieurs tests sont jugésfiables quant ces conditions de températures etd'humidité sont réunies.

ConclusionCette nouvelle chaîne automatique a révolu-tionné les testeurs de fibre grâce à sa rapidité(75 échantillons/heure), la fiabilité de sesrésultats et sa haute facture technologique. Ellea été acquise par la SODEFITEX grâce auconcours de l'Organisation des Nations Uniespour le développement Industriel (ONUDI) etde l'Union Economique et Monétaire OuestAfricaine (UEMOA). Cette CMI fait aujourd'-hui le bonheur de tous les acteurs de la filièrecotonnière dont le souci est toujours d'aug-menter la productivité tout en garantissant laqualité de la fibre sénégalaise.

RENAISSANCE COTONNIERE6

Agro-industrie

CHAINE DE MESURE INTEGREE (CMI)

*Ingénieur en TextileChef du Service classement

Direction Commerciale

Au début de la commercialisation de la fibre de coton,pour caractériser les balles, on utilise le classementmanuel et visuel. Ce mode de classement permet deconnaître la longueur de soie par le « pulling », d’évaluer le degré de charges en corps étrangers de lafibre, le degré de coloration et de brillance de la fibre.

Une révolution pour les testeurs de fibres

• Par Idy KA *

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Quatre-vingt (80) heures de cours ; c'est letemps que nous a pris la formation quenous avons suivie du 24 avril au 08 mai

2006 au centre de formation professionnelle ettechnique Sénégal/Japon ; un centre d'excel-lence avec des équipements multiples etmodernes et un mode d'enseignement perfor-mant. Neuf (9) chefs de quart ont pris part àcette formation qui était axée sur les thèmessuivants :

• Le réducteur, le compresseur, la pompe àmembrane, la pompe à palettes, le différentiel,la moto pompe, la fabrication et le taillaged'engrenage.

La formation a allié théorie et pratique. C'estainsi que dès le premier jour, nous avons pro-cédé au démontage d'un réducteur et étudiéses éléments standards que sont les engrena-ges cylindriques à denture droite, les engrena-ges cylindriques à denture hélicoïdale et lesvis sans fin. Après avoir étudié l'ensemble deses éléments, le réducteur a été remonté grâceà l'utilisation du filagramme avant le démon-tage. Le compresseur et la pompe à membranecomme le réducteur ont été démontés toujoursavec l'emploi du filagramme qui permet defaciliter le remontage des pièces sans crainted'erreurs. Pour ces deux cas, le système detransformation de mouvement a été étudiésuivi du remontage des éléments que sont lepiston, le vilebrequin, les membranes, etc.

La même procédure a été utilisée pour lecompresseur et la pompe à membrane. Lapompe à palettes et le différentiel ont étédémontés ; mais c'était surtout pour pouvoireffectuer une étude approfondie sur des élé-ments comme les trains épicycloïdaux consti-tués de planétaires, de porte-satellite et dessatellites. Après l'étude, les éléments ont été

remontés. La maintenance d'une moto pompea été étudiée suivi de travaux de synthèse. Lafabrication et le taillage d'engrenage ont misfin à notre programme.

L’aspect pratique de la formationressenti lors de la traditionnellerévision des machines

Pour la fabrication, nous avons fait l'étudesur le tournage suivi de la réalisation à lamachine tour, une pièce cylindrique avec unépaulement, un chanfrein, un trou taraudé nondébouchant, une rainure de clavette et une cla-vette. En ce qui concerne le taillage, nousavons eu l'occasion de tailler un engrenagecylindrique à denture droite.

L'aspect pratique de cette formation s'estvite ressenti puisqu'elle nous a permis d'appli-quer directement ce que nous avons appris

durant ce séminaire lors de notre traditionnel-le révision des machines. Ceci pour dire queles objectifs de notre séminaire ont été donclargement atteints. En plus, la formation nousa permis de nous enrichir tant au plan intellec-tuel que sur le plan professionnel. Elle nous apermis aussi de mieux connaître les grandsenjeux de la maintenance mécanique notam-ment dans les domaines de l'engrenage, destransformations de mouvements par adhéren-ce et par obstacle, de la maintenance des pom-pes et des motos pompes.

Nous ne saurions terminer sans remercier ladirection industrielle qui nous a permis d'obte-nir cette formation et au-delà la direction géné-rale qui malgré une conjoncture difficile estentrain d'améliorer les compétences des agentsà travers son plan de formation.

Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 7

SÉMINAIRE DE FORMATION DES CHEFS DE QUART SUR LA MAINTENANCE MÉCANIQUE

«Mieux connaître les grands enjeuxde la maintenance mécanique»

Notre entreprise poursuit sa politiquede formation en vue d'accroître lacompétence de ses ressources humaines. C'est dans ce cadre ques'est déroulé, du 24 avril au 8 mai2006, un séminaire de formation enmaintenance mécanique et en électricité pour les chefs de quartde la Direction Industrielle au Centre de Formation Professionnel etTechnique (CFPT) Sénégal Japon.Ibrahima Ba, chef de quart à l'Usine de kédougou, revient ici sur la forma-tion en mécanique.

*Chef de quart Usine KédougouDirection Industrielle

• Par Ibrahima BA *

• Visite de Ndar Faye(en rouge photo du bas), chef de service formationet communication interne aux équipes de la DI en formationau CFPT Sénégal-Japon

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RENAISSANCE COTONNIERE8

Agro-industrie

M. Ndiaye, dites-nous comment se passentles activités à l'usine de Kédougou notam-ment pendant la période d'égrenage ?

Les activités de l'usine commencent en généralpar la révision qui se déroule de mai à juillet,juste après la campagne d'égrenage. Il faut direque sans une bonne révision, on ne peut pasfaire une bonne campagne d'égrenage, ce quinous amène chaque année à procéder à la révi-sion minutieuse des machines. Mais c'est aumois de novembre que commence la campagneproprement dite avec la finalisation des révi-sions ainsi que les essais à vide. Durant la mêmepériode, on s'attèle à la réparation des pistes deproduction, le désherbage de la cour et le poin-çonnage du pont-bascule sous le contrôle dureprésentant des cotonculteurs. Déjà en octob-re, le budget prévisionnel nous permet de pré-voir les coûts de la campagne.Après réception du planning de commerciali-sation, les premiers camions sont programméspour aller chercher le coton dans les villages.Les premières caisses reçues nous permettentde faire des essais en charge avec une équipede journaliers. En décembre, une séance derecrutement du personnel saisonnier est tenuepar une commission mise sur pied pour veillerà la transparence et à la régularité des opéra-tions de recrutement. Dès que nous disposonsd'un stock important de coton graine, nousmettons en place la première équipe, ainsi quetous les accessoires nécessaires pour faire unebonne campagne d'égrenage. La deuxième

équipe est montée en fonction du stock et dunombre d'équipe d'achat dans les marchésvillageois. Durant l'égrenage, des journalierssont recrutés pour l'ensachage de la semence,l'évacuation des balles et l'évacuation de lagraine. Voilà en gros comment se passent lesactivités de l'usine pendant la période d'égrenage.

Et quel est le rôle du chef d'usine dans ceprocessus ?

Le rôle principal du chef d'usine est de veillersurtout à une bonne répartition des tâchesdans l'usine sur la base des orientations de ladirection industrielle. Il assure le suivi etcontrôle toutes les taches confiées au person-nel de l'usine. Nous sommes chargés de coor-donner la révision des machines, de superviserl'égrenage, le transport du coton graine et desintrants La gestion du personnel fait également partiede nos prérogatives, de même que la gestiondes stocks de fibre et de graine de coton ainsique du parc automobile affecté à l'usine. D'autre part, nous devons contrôler et certifiertous les produits qui sortent de l'usine. Voussavez que la sécurité est notre credo, de mêmeque la protection de l'environnement. Le chefd'usine doit, par conséquent, veiller aux nor-mes de sécurité et à la bonne conduite dans l'u-sine, établir des rapports périodiques d'activi-té, mais aussi veiller à l'exécution des tachesconfiées par la DI. Il veille aussi au respect del'environnement par la surveillance stricte du

dispositif anti-pollution mis en place par notreentreprise. En somme, le rôle du chef d'usineest de coordonner et d'assurer le suivi de toutle dispositif mis en place par l'entrepriseautour et dans l'usine.

Parlez-nous un peu de votre parcours à laSODEFITEX

Je suis arrivé à la SODEFITEX en mars 1997 enpleine campagne d'égrenage d'abord commemécanicien d'usine à Kédougou. Je suis passéensuite chef de quart un an après. Donc de1998 à 2004 j'ai été chef de quart à l'usine deKédougou puis j'ai été affecté à Kolda où j'aifait un an. En juillet 2004, on m'a nommé chefd'usine à Kédougou. Voilà brièvement monparcours à la SODEFITEX. (NDLR : NdiagaNdiaye a été nommé le 27 juin 2007 chef de l'u-nité de production de semences délintées deVélingara).

De chef de quart, vous êtes passé chef d'usi-ne. Vous supervisez une unité qui a étémodernisée il n'y a pas longtemps, sur fondspropres. Avez-vous eu besoin d'une forma-tion spéciale pour cela ?

On a toujours besoin de formations spécialespour diriger une usine quel que soit le diplômeou l'expérience, parce que la technologie avan-ce et les machines sont sans cesse modernisées.Avec les objectifs assignés par la Directiongénérale avec des indicateurs de processusbien définis à savoir 43% de rendement fibre,90% de qualité de tête, 53%de rendement grai-ne, un coefficient d'utilisation tonne de 96% etun coefficient d'utilisation temps de 90%, uneformation de qualité devient l'unique recoursqui peut nous permettre d'atteindre ces objectifs.

Parlez-nous un peu de l'usine de Kédougouet de la quantité de coton graine que vouségrenez en moyenne par campagne.

En 1975 une usine de décorticage de riz a étéconstruite à Kédougou. C'est en 1996 que l'undes magasins de stockage de riz a été transforméen salle d'égrenage de coton avec un nouveauchef d'usine en la personne de Médoune Sèneaujourd’hui responsable de l’audit interne. C'est à Kédougou aussi que les premiers Chefsde quart diplômés ont été recrutés. Donc lapremière année, l'usine a fonctionné avec deux

Ndiaga Ndiaye, Ancien Chef d’Usine de Kédougou, actuel Responsable de l’Unité de Production de semences délintées de Vélingara

«Nous voulons fairede Kédougouune zone «F8»dans 2 ans»

Prenant le relais de l’usine de décorticage de riz construite en 1975 et à l’arrêtdepuis une dizaine d’années par suite de la faible production de riz, l'usine d’égrenage de Kédougou a démarré ses activités d'égrenage du coton en 1996 avec une capacité de 75 tonnes. Pour accompagner l'augmentation de la production dans le département de Kédougou, la capacité d'égrenage de l'usine a été accrue grâce à une modernisation sur fonds propres, s’appuyantsur l’expertise interne à l’entreprise. Aujourd'hui, l'usine se positionne dans la qualité pour faire de Kédougou une zone « F8 » dans deux ans. RC a rencontré Ndiaga Ndiaye, ancien chef de quart alors, Chef d'Usine de Kédougouet aujourd'hui chef de l'unité de production de semences délintées de Vélingara. Entretien

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 9

quarts de 16 personnes chacun et trois quartsde 16 personnes les campagnes suivantes. En 2003 a eu lieu la première modernisation del'usine avec deux égreneuses 158 scies (la pre-mière égreneuse est venue de Tambacoundaen 1996, tandis que la deuxième est venue deKolda en 2003), une presse double coffre venuede Kahone donc échangée avec le swing sin-gle. Une chambre à poussière a été construitepour lutter contre la pollution. Le projet acoûté à l'époque 200 millions de francs CFA surfonds propres et réalisé entièrement par lesagents de l'entreprise. C'était la première foisqu'un montage de ce genre était effectué à laSODEFITEX sans l'appui d'une compétenceextérieure. En 2004, l'allongement du lint slide, (alimen-teur de la fibre) la rehausse du condenseur et lamise en place d'un poste de transformation decourant ont été réalisés. Il faut rappeler que l'usineétait alimentée en énergie par notre propregroupe électrogène ce qui renchérissait lescoûts de production de la fibre et que la pressede Kédougou est la première à être automatisée.L'usine de Kédougou égrène en moyenne 5500 tonnes de coton graine par campagne quidonnent 2 500 tonnes de fibre pour un rende-ment fibre de 43%. Sa modernisation a permisdes économies substantielles parce que toute laproduction de la région est désormais entière-ment égrenée à Kédougou alors qu'auparavant,40% était transportée jusqu'à Tambacounda .

Notre entreprise s'est résolument engagée àlutter contre la pollution de la fibre par lescorps étrangers comme le polypropylènepour une fibre de qualité irréprochable.Quelles sont les dispositions qui ont été prisesau niveau de l'usine de Kédougou pourgagner cette bataille ?

Je dois dire qu’un dispositif finement articulédepuis la récolte du coton graine par les coton-culteurs jusqu’au pressage des balles et mis enœuvre à tous les niveaux de l'entreprise pourlutter contre la pollution de la fibre par lescorps étrangers. Nous procédons ainsi au tri-age systématique des corps étrangers à l'aspi-ration, au niveau de la descente à l'égreneuseet à la presse pour ce qui concerne la salle d'é-grenage et dans toute l'enceinte de l'usine deKédougou. En plus de cela une balle est prélevéeau hasard et fouillée méticuleusement chaquedébut de semaine pour évaluer le degré depollution des balles. Malgré les difficultés quetraversent les sociétés cotonnières, la décisiond'emballer toute la fibre sénégalaise en toile decoton est prise depuis deux ans ce qui contri-bue largement à minimiser la pollution. Il fautnoter aussi que les corps étrangers trouvésdans le coton graine et dans la fibre sont peséschaque semaine et un procès verbal est établi àcet effet. Une copie est remise à la DI, une à larégion. Nous prenons également des photospour les montrer aux Responsables deProduction Cotonnière (RPC) et aux cotoncul-teurs de kédougou pour une meilleure prise encharge de ces éléments afin de faire deKédougou une Zone “F8*” dans deux ans. Ilfaut noter et saluer le fait que ce monitoringpermet de constater une présence extrême-ment faible de corps étrangers dans la fibre.Ceci montre que les efforts conjugués descotonculteurs, des agents de la Direction de la

Production Cotonnière et des usines ne sontpas vains. N'oubliez pas que Kédougou est lazone par excellence du coton “L8*”, c'est-à-direun coton très peu chargé de corps étrangers etde très bonne qualité le “F8” qui est un cotonavec zéro corps étrangers et de très bonne qua-lité. Nous comptons maintenir très haut ceflambeau, ce signe distinctif qui fait la particu-larité du coton sénégalais.

Parlons maintenant des difficultés auxquellesvotre usine fait souvent face pendant lescampagnes d'égrenage.

Je dirai que les difficultés majeures, ce sont lespannes de l'usine, le manque de coton graine,l'état des routes, mais surtout les coupures d'é-lectricité. Le dysfonctionnement constaté dansla fourniture d'électricité nous a causé beau-coup de désagréments durant la campagnepassée, pour ne pas dire les campagnes pas-sées. Nous avons dû faire appel au groupeélectrogène de Tambacounda pour faire face àla situation. Le recours au groupe électrogènede secours renchérit considérablement noscoûts d'énergie.

Concernant les pannes de l'usine dues à cesdysfonctionnements, une équipe d'entretien aété mise en place pour ne pas bloquer la situa-

tion. Cette année par exemple, Kédougou atourné avec deux quarts pour résoudre les pro-blèmes de manque de coton et tenir compte del'état des routes.

Une autre difficulté majeure, c'est de prendreune décision rapide sans se tromper. Dans depareil cas, je prends du recul dans mon bureaupour réfléchir et demander conseil aux doyens.

C'est une responsabilité énorme que desuperviser toute une équipe. Commentgérez-vous cette responsabilité ?

Avec calme et sérénité. Comme on dit toutdébut est difficile, mais je garde quand mêmela tête sur les épaules et je rends grâce à Dieude m'avoir mis à ce niveau de responsabilité. Jeremercie le Top Management pour le choixporté sur ma modeste personne mais surtoutmes différents collaborateurs pour leur appuisans faille et leur disponibilité permanente.

Interview réalisée le 18 juillet 2006

Propos recueillis par Bartélémy Sèneet Mamadou Ndoye

“F8*” : Free of contamination“L8*” : Less contaminatedsont des marques déposées en Septembre 2005 par DAGRIS SA parl’intermédiaire de sa filiale COPACO qui garantissent des niveauxsupérieurs de pureté.

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Avant le démarrage de toute activité dupont bascule, la Direction Industrielleenvoie un agent pour en faire l'entretien

général. Après cela les services du contrôleéconomique passent pour vérifier si le pont estjuste, sensible et fidèle avant d'apposer la « let-tre de l'année ». Ce poinçon est la preuve quele pont bascule a été contrôlé et qu’il estconforme aux normes réglementaires. Le cent-re africain de métrologie délègue son agent auniveau du pont pour procéder à la vérificationconformément aux exigences de la norme ISO9001 version 2000. C'est après toutes ces sériesde vérifications et d'entretien que le pontdevient fonctionnel. Dès l'ouverture de la cam-pagne de commercialisation et d’égrenage, laDirection Industrielle met à la disposition desUsines les Camions qui seront chargés dutransport du Coton graine collecté danschaque Région. À leur arrivée, le plein de car-burant est assuré et le lot de bord (bâches,corde, cric, etc.) est contrôlé.

Ensuite on procède au tarage des modules(“caisses” ou “containers”) ainsi que des châs-sis des polybènnes et du poids vide descamions fixes. Les tares fixes sont affichées auniveau du pont et sont régulièrement contrô-lées. Cette opération se déroule en présence dureprésentant des producteurs pour plus detransparence.

En début de campagne de collecte, nousrecevons de la Direction de la ProductionCotonnière les plannings d'achat de chaquesecteur qui nous renseignent sur les prévisionsd'achat, le nombre de marché, le nombre d'é-quipes, la vague de multiplication, les supefi-cies emblavées et le kilométrage entre l'Usine etles lieux de collecte. A partir de ces plannings,nous élaborons une fiche de marché pourchaque Groupement de Producteurs de Coton(GPC) ce qui nous permet de suivre l'évacua-tion du Coton graine. Un agent de qualité délé-gué par la Région cotonnière est affecté aupont bascule pour procéder au classementcontradictoire du coton graine avec le déléguéde l'Usine de chaque caisse en provenance desmarchés. Ce travail permet de tirer sur la son-nette d'alarme en cas de non-conformité duclassement coton graine des équipes d’achat.

Quand la campagne d'égrenage démarre,

trois commis peseurs sont recrutés au niveaudu pont. Leur rôle consiste à réceptionner lescamions chargés du Coton graine en prove-nance des marchés, faire le plein, contrôler sitout le lot de bord, est en place, si le pneu desecours ne présente aucune anomalie (crevai-son). Il vérifie la justesse du pont avec leconvoyeur du GPC, exploite les documentsqui accompagnent l'attelage (tickets pont-bas-cule, documents de liaison, situation des éva-cuations). Après ces formalités, le chauffeurfait monter le camion pour procéder au pesagede l'attelage, caisse par caisse afin de détermi-ner le poids du camion. Ce poids communé-ment appelé poids pont-bascule, est matériali-sé sur des tickets pont-bascule, poinçonnés enquatre exemplaires : un pour le producteur, unpour la comptabilité, un pour le secteur et unpour le pont. C’est ce poids qui sera payé auGPC en tenant compte des choix. Il peut êtreinférieur ou supérieur au poids marché(somme des pesées élémentaires effectuées parles équipes villageoises sur la bascule duGPC).

Si la caisse ne contient pas le coton de plu-sieurs GPC séparés par des bâches leconvoyeur reçoit son ticket dans les 12 heuresqui suivent la pesée. Après la pesée, les fichesde renseignement où sont inscrites la prove-nance du coton, la date, la variété, la vague etle choix, sont établis et envoyés à l'Usine. C'est

suivant ces renseignements que sera rempli lecarnet de production tenu par un commis.

Le Responsable Logistique Production(RLP) est chargé de faire la programmationdes camions en fonction des besoins exprimésdans les documents de liaison envoyés par leschefs d'équipe. Il faut noter, que la performancedu parc dépend dans une large mesure de labonne tenue de ces documents de liaison.Toutes ces programmations sont mentionnéessur un tableau qui est constamment réactualisé,suivant la rentrée des camions. Le RLP est éga-lement celui qui coordonne et contrôle toutesles actions au niveau du pont bascule.

Un maillon très important dans la chaîne de production de la SODEFITEX

Il faut souligner le système de contrôle misen place, qui consiste à repeser toutes les cais-ses qui doivent être égrenées en présence duchef de quart de service. Il faut également sou-ligner le souci de mettre le personnel du pontbascule dans de bonnes conditions d'efficacitéet de performance en remplaçant l'ancien pontqui était manuel, par un pont plus modernequi présente beaucoup plus de sécurité qu'onappelle aussi pont infraudable.

Le pont-bascule est un maillon très impor-tant dans la chaîne de production de la SODE-FITEX. Le travail doit être fait minutieuse-ment, avec beaucoup de concentration, desérieux, de volonté, car il suffit d'une petiteerreur pour qu'elle se répercute sur toute lachaîne (rendement fibre, rendement graine,mécontentement et manque de confiance desproducteurs).

Après avoir fait cinq (5) ans à la DirectionIndustrielle, précisément au pont-bascule, jevois que c’est un travail passionnant quidemande beaucoup d’attention. Technicienagricole comme métier de base, lorsque j'étaischef d'équipe à la Direction de la ProductionCotonnière, je reprochais souvent aux agentsdu pont-bascule les retards de mes program-mations. Je me rends compte aujourd’hui, entant que responsable du pont-bascule deKédougou, que mes récriminations n'étaientpas toujours bien fondées du fait des difficultésqu’il y a à maîtriser, les pannes des camions,les coupures fréquentes d’électricité, les pro-blèmes qui peuvent se passer dans une autreéquipe, les multiples déplacements descamions entre les petits marchés, etc. Tous cesfacteurs font que le responsable pont-basculene peut pas satisfaire toutes les équipes sur lesmarchés comme il l’aurait souhaité.

RENAISSANCE COTONNIERE

Cotonculture

Le point de jonctionentre la DPC et la DILe pont-bascule est un élément indispensable dans le processus de l'égrenage. Il est au cœur du processus, en ce sens qu’il est le point de jonction entre laDirection de la Production Cotonnière et la Direction Industrielle, entre leGroupement des Producteurs de coton fournisseur et la SODEFITEX cliente. C'est le pont bascule qui est chargé de la gestion de la logistique (Camions). M. Assimiou Ba, responsable logistique production en charge du pont bascule de Kédougou, ancien agent de vulgarisation et de conseil agricole nous explique icicomment tout cela fonctionne.

* Responsable Pont-bascule de KédougouDirection Industrielle

PONT BASCULE

• Par Assimiou BA *

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Présentation du Département

Situé à l’extrémité sud-est du Sénégal dansla Région administrative de Tambacounda, leDépartement de Kédougou couvre une super-ficie de 16 896 km2, soit 28% de la région deTambacounda. Il est limité au Nord et à l’ouestpar les Départements de Bakel et deTambacounda avec lequel il partage le ParcNational de Niokolo-Koba, au Sud par laRépublique de Guinée et à l’Est par laRépublique du Mali dont il est séparé par laFalémé1.

Kédougou Chef-lieu du Département demême nom compte dix (10) CommunautésRurales répartis dans quatre (4) Arrondissements.Avec une densité de 6 habitants/ km2, leDépartement compte 17% de la populationrégionale. Il est caractérisé par une diversitéethnique à dominante peuls qui cohabitentavec les malinkés, les diakhankés, les sarakholés,les bédicks, les bassaris, les tandas, les cogna-guis.

Cette mosaïque éthnique caractéristique deKédougou donne un bel exemple d’unité dansla diversité. Arrosé par un important réseauhydrographique drainé par les bassins ver-sants du fleuve Gambie et de la Falémé, leDépartement est en effet la zone la plus acci-dentée de notre plat pays avec un point culmi-nant dépassant les 500 m d’altitude.

Un Département possédantd’énormes potentialités

Kédougou est un département qui recèled’importantes ressources minières, touris-tiques, cynégétiques et culturelles. Sur le planminier, les potentiels existants sont la mined’or de Sabodala, localité située dans laCommunauté Rurale de Khossanto. Tandisqu’à 24 km à l’Ouest de Kédougou, il y a lesgisements de marbre de Ibel, d’une capacitétotale d’un million de tonnes et enfin le mine-rai de fer le long de la Falémé qui est estimé à1,2 milliards de tonnes. Ensuite, les potentiali-tés touristiques et cynégétiques font deKédougou une destination par excellence pourun tourisme de découverte et de vision. Il s’a-git principalement du Parc National duNiokolo-Koba (PNNK) qui couvre une super-ficie de 913 000 ha dont 37% sont localisés dansle Département de Kédougou. Considérécomme l’un des sanctuaires de la faune et de laflore les plus importants en Afrique de l’Ouest,le PNNK fut crée en 1954 puis classé commesite du Patrimoine Mondial et Réserve de laBiosphère en 1981 par l’UNESCO qui l’a dési-gné patrimoine en danger en 2006 du fait desravages du braconnage. Il formera en 1990avec celui de Badiar en Guinée, le ParcTransfrontalier du Niokolo-Badiar. Traversé àla fois par le fleuve Gambie et ses affluents, leParc, grâce à sa végétation variée offre un pay-

sage pittoresque et demeure un endroit derêves à découvrir.

La Zone d’Intérêt Cynégétique (ZIC), réser-ve de chasse par excellence est la plus impor-tante du pays. Elle couvre les Départements deKédougou et de Bakel avec plus d’un milliond’ha dont 90% se trouvent dans leDépartement de Kédougou. A cela s’ajoutenttrois zones amodiées. La cascade de Dindefeloest aussi un lieu d’attraction touristique. Situéeà 31 km de Kédougou, la chute de Dindefeloattire par an des milliers de visiteurs.

Enfin, le potentiel culturel est caractérisé parsa diversité liée à la présence d’une mosaïqueethnique. Les différentes manifestations orga-nisées sont des temps forts pour la présenta-tion de toutes les facettes culturelles duDépartement. Il s’agit notamment du festivalannuel de Kédougou et des différentes festivi-tés organisées à savoir, « le Nithie », le «Olougou » etc. qui sont des cérémonies d’ini-tiations en pays bassari, le festival des ethniesminoritaires et les journées culturelles Jallonkéà Fongolimbi.

Kédougou au cœurde l’intégration sous-régionale

Limitrophe de la Guinée Conakry et duMali, le Département occupe une place centra-le dans le processus d’intégration socioécono-mique sous-régionale. Les travaux de cons-truction et de bitumage de la route transfronta-lière Kita-Saraya-Kédougou long de 371 kmdont 113 km du côté sénégalais entre dans lecadre de la mise en œuvre du Programmecommunautaire de développement des infras-tructures routières des Etats de l’UEMOA2. Laréalisation de ce projet dénommé le corridorB a m a k o – K a t i - S a r a y a – K é d o u g o u -Tambacounda-Dakar est une concrétisation duNEPAD3, qui permettra de renforcer la coopé-ration, les échanges économiques des deux (2)Etats, d’une part, le désenclavement deKédougou d’autre part.

Ce même processus d’intégration des popu-lations transfrontalières se fait déjà à travers lecentre hospitalier de Ninéfesha implanté enplein milieu rural avec un plateau techniquede haute facture. Cette structure sanitaire participede manière effective à la lutte contre la morta-lité maternelle et infanto-juvénile qui touchentles couches les plus vulnérables de la société.

Nonobstant l’existence d’énormes potentia-lités agro-forestières, touristiques, culturelleset minières, Kédougou vit un paradoxe lié àson mal développement. Son décollage estfreiné du fait de son enclavement, de la faibles-se des infrastructures de base et la sous-exploi-tation des ressources disponibles. La valorisa-tion complète de ces ressources est donc unecondition sine qua non pour développer ceDépartement dont 80% de la populationvivent sous le seuil de la pauvreté.

Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 11

Un Carrefoursous-régional

Présentation de la Région cotonnière de Kédougou

• Par Alfousseynou Coly *

* Assistant Cellule Suivi Evaluation et ProspectiveResponsable du Système d’Information Géographique

ArrondissementsBandafassiFongolimbiSalémata Saraya

Communautés Rurales (CR)Bandafassi, TomboronkotoFongolimbi, Dimboli, Madina BafféSalémata, Dakatély Saraya, Khossanto, Missirah Sirmana

1- confluent du fleuve Sénégal2- Union Economique et Monétaire Ouest Africaine3- Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique

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RENAISSANCE COTONNIERE12

Cotonculture

RC : Vous êtes le Chef de la région cotonnière de Kédougou. Pouvez-vous nous parler de votre «région» de manière générale et sa placedans la culture cotonnière du Sénégal ?

Boune Oumar BOUSSO : Kédougou ou «terredes hommes» est situé à l’extrême SUD-ESTdu Sénégal dans la Région administrative deTambacounda. Le climat est de type soudano-guinéen avec un hivernage s’étendant entre 4et 5 mois et des hauteurs d’eau supérieures à1000 mm. Le relief, très accidenté présente descollines, des plaines et des bas-fonds propicesà l’agriculture (Cotonculture, riziculture et aut-res céréales). Sa forêt est très propice à lacueillette. Son sous-sol quant à lui regorge d’énormes potentialités minières.

La région cotonnière de Kédougou, quiépouse les contours du département du mêmenom, est composée de deux Secteurs : Sarayaet Kédougou, qui comptent 20 centres d’enca-drement avec 212 GPC (Groupement deProducteur de coton) en 2005-2006 et 219 en2006-2007. Les conditions agro climatiquesfavorables (Pluviométrie abondante et bonnefertilité des terres) font de Kédougou la zoned’extension et d’avenir de la SODEFITEX engénéral et du coton en particulier.

Les rendements agronomiques varient entre1100 et 1300 Kg à l’hectare. Un pic de 1450 Kga été atteint à Kédougou en 2006. Jadis à vocationrizicole, la région de Kédougou est devenueprogressivement une région cotonnière et al’ambition de demeurer le leader sénégalais enterme de productivité et de qualité. Son potentielde production est estimée à 8500 tonnes deCoton graine.

Le niveau de rendement atteint en 2006-2007(1450Kg/Ha) dans le Département deKédougou montre que ce potentiel peut-êtreobtenu si les conditions sont réunies. La filièrepeut en effet compter sur l’engagement desproducteurs, leur technicité et leur réceptivitéd’une part, sur la jeunesse du dispositif deconseil agricole et sa détermination à honorerson contrat et à bâtir un plan de carrière durable.

Pour ce qui est de la place de Kédougou dans

la culture cotonnière au Sénégal, je peux direque le « petit poucet » de la Sodefitex (en termede production et de superficie) occupe uneplace de choix dans les stratégies de promotionde la filière cotonnière sénégalaise voir africai-ne par la consolidation du label du coton séné-galais : «Un coton de qualité irréprochable»,avec les marques de coton L8 et F8. D’ailleurs,59 GPC de l’Union de Kédougou sont certifiészone commerce équitable. Kédougou se bataujourd’hui pour arriver au stade zéro poly-propylène (PP) en 2007/2008 conformément auxorientations de la Direction générale. Nousambitionnons donc d’ériger Kédougou enambassadeur du coton africain à travers laqualité.

Vous avez parlé du potentiel de votrerégion ; quelles sont les contraintesqui font que vous n’arrivez pas encoreà atteindre ce niveau de production ?

Elles sont nombreuses et variées. La premiè-re d’entre elles demeure le relief accidenté quilimite l’expansion de la culture. En plus, le ter-ritoire est parcouru de cours d’eau rendant lesterres inondables (inondations de 2003/2004 et2004/2005, engorgements racinaires). Ladeuxième contrainte majeure réside dans lesous-équipement des cotonculteurs ; 80% desproducteurs sont sous équipés malgré le pro-gramme d’appui de l’Etat et les différentessubventions de la SODEFITEX. Ceci conduitles producteurs à être en retard sur certainesopérations culturales (semis, fertilisation, sar-clage) qui sont les principales composantes durendement.

Kédougou est également une zone de recher-che d’or qui attire beaucoup de personnes.L’activité d’orpaillage développée dans leMako, le Bélédougou et le Daloto font que lesrendements agricoles de ces centres ont drasti-quement chuté. Ceci a des conséquences sur lenon-remboursement du crédit par les produc-teurs orpailleurs du fait de l’installation tardi-ve de leur plan de campagne, ce qui entraînede fait le blocage des revenus des cotoncul-teurs assidus du fait de la commande ferme etde la caution solidaire. Cette situation partici-pe à décourager un bon nombre de produc-teurs. Pour preuve, le Bélédougou qui faisait1000 Ha, il y a de cela 3 ans parvient difficile-ment à dépasser aujourd’hui les 200 Ha et leMako passe de 700 Ha à moins de 200 Ha.

D’autres contraintes peuvent être énuméréescomme la cueillette des baies de «màdd» (Sabasenegalensis) qui intervient de fin mai à mi Juillet.Elle retarde considérablement le démarragedes semis pour une région sous équipée et oùles premières pluies interviennent en fin Mai

début juin. Le faible niveau de communication(mauvaise couverture par la radio, état desroutes et le fort taux d’analphabétisme) constitueégalement un frein majeur au développementde la zone.

L’absence de stabulation constitue une fai-blesse du système de culture (non-utilisationde la fumure organique et un manque de puis-sance de la force de traction (Animaux laissésen divagation pendant toute la saison sèche).La divagation des animaux demeure aussi unecontrainte majeure à l’installation précoce descultures et concourt fortement à déprécier lecoton graine avec la récolte tardive. Tout celaparticipe à freiner le développement de la cul-ture du coton dans la zone malgré le fait queKédougou soit l’une des zones les plus arrosées du Sénégal.

Face à cela des solutions durables sont trou-vées ou en voie de l’être avec le concours desdifférents acteurs : Cotonculteurs, collectivitéslocales, autorités administratives et agents dela Sodefitex. C’est pourquoi malgré toutes cesdifficultés, nous pouvons dire aujourd’hui quel’espoir est permis comme l’attestent les résul-tats enregistrés pour la campagne 2005/2006 :1450 Kg à l’ha et une Marge après retrait ducrédit MARC de 206 000 Fcfa pour le Secteurde Kédougou. Ces résultats ont fini deconvaincre les producteurs que l’intensificationpermet de produire en quantité et en qualité.

Kédougou est la région pionnière du com-merce équitable du coton. Quels acquis ontété enregistrés dans ce domaine, notam-ment dans la lutte contre la pauvreté ?

L’avènement du commerce équitable aconsolidé la démocratie et la transparence auniveau des organisations paysannes ; il a sur-tout créé un engouement pour un coton dequalité soucieux de durabilité avec la protec-tion de l’environnement. Le commerce équita-ble a vu la naissance des comités de suivi descultures pour le respect de l’itinéraire tech-nique et une grande solidarité. Par le biais desjeux de rôle, les thèmes sont devenus trèsaccessibles aux producteurs. Des producteursnaguère réfractaires à certains produits sontdevenus très réceptifs (Adoption de l’Avaunten remplacement du Callisulfan).

Le commerce équitable et ses réalisations :Après trois années d’existence, le Commerce

équitable a permis d’injecter 51 096 394 FCFApour les 13 premiers groupements certifiés.Ces revenus additifs substantiels ont permisd’améliorer le niveau de vie des producteurstant individuel que collectif (compléments deprix et prime sociale d’investissement pourdes infrastructures de développement).

En termes d’investissements, beaucoup de chosesont été faites. Nous pouvons citer par exemplela formation de deux auxiliaires de Santé(A.S.C ou agent de santé communautaire) auniveau de Hamady Héry et de Thiokéthian.

«Avec les marques de coton L8 et F8, garantir la fibre de Kédougou exempte

de corps étrangers»

Boune Oumar Bousso, Ancien responsable régional de Kédougou, aujourd’hui responsable régional de Vélingara

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 13

Aussi les deux GPC se sont dotés de 200 000FCFA en produits pharmaceutiques de base(déparasitants, Paracétamol, produits poursoins …). À Afia 1 une matrone a été formée.Pour soulager les femmes dans leurs travauxquotidiens, les GPC de Thiokéthian et de Afia1 ont acquis respectivement un moulin et uneplate-forme multifonctionnelle dans le domai-ne de la santé pour un coût de 4 747 000 FCFA.Ces investissements, au-delà d’alléger le travaildes femmes, permettent d’optimiser les tempsde travaux en libérant de la main d’œuvreadditive, facteur limitant dans le Kédougou.

Des fournitures scolaires sont distribuées auniveau des 13 GPC déjà certifiés pour amélio-rer le niveau de scolarisation en jugulant toutrisque de renvoi pour manque de fourniture.

Il faut également mentionner la constitutionde banques de céréales pour éviter le bradagedes produits de récoltes et faire face à la sou-dure. Aujourd’hui les producteurs ne sont pluscontraints de faire des corvées pour d’autresen laissant leurs propres parcelles à la mercides mauvaises herbes. D’autres projets sontmûris pour une pérennisation du commerceéquitable coton comme le désenclavemententre les localités, le fonçage de puits, l’amélio-ration du niveau d’équipement en matérielagricole pour une production durable et dequalité mais surtout une plus grande produc-tivité. D’ailleurs une partie du complément deprix sera réinvestie dans l’acquisition de maté-riel agricole (houes, butteurs, Semoirs etCharrettes).

Kédougou « Zone L8 »

Dans un marché mondial devenu de plus enplus exigeant et marqué par une concurrencerude (Subventions américaines et européen-nes), le seul salut du coton africain demeure saqualité. Cette qualité est de plus en plusdécriée par la pollution au PP (polypropylène).Cet argument est brandi par nos concurrents.Dans ce cadre la Sodefitex a confié à la régionCotonnière de Kédougou la mission d’être à lapointe de la guerre contre toute contaminationdu coton par les corps étrangers.

Des stratégies de sensibilisation et de conseilagricole sont mises en avant pour faire deKédougou une zone exempte de PP en2007/2008. Les marques de coton L8 et F8 entrent dans le cadre de la stratégie de produc-tion de coton de qualité supérieure, exempt detous corps étrangers. Un défi de taille certes,mais très réalisable en s’appuyant sur lesacquis du commerce équitable qui est devenuun levier incontestable grâce à l’appropriationpar les cotonculteurs des thèmes sur la qualitéet la productivité.

La Sodefitex a déjà mis à la disposition desproducteurs des sacs de récoltes en cotonnade.De même les balles de fibre sont conditionnéesen tissu 100% coton, les bâches de séparationautrefois en PP sont confectionnées dans lamême matière. La seule contrainte demeure,les sacs pour le transport du coton graine duchamp au marché avec des rayons pouvantatteindre 13 kilomètres.

Notre ambition, réussir notre mission d’am-bassadeur du coton africain en enracinant sonlabel « Coton de qualité » pour permettre demieux le vendre. Dans le cadre du commerceéquitable et de la marque de coton F8, nousallons accroître le revenu des producteurs etcontinuer ainsi à participer au développementd’un département réputé potentiellement leplus riche du Sénégal grâce à son sous-sol,

mais en fait l’un des plus pauvres. Enfin, nousrêvons de faire de Kédougou un centre derayonnement de la culture cotonnière de lasous-région certains producteurs des pays voi-sins travaillent avec la FNPC dans le cadre desrelations de bon voisinage.

Interview réalisée le 18 juillet 2006Propos recueillis par Bartélémy Sène

et Mamadou Ndoye

Parlez-nous de votre parcours à la SODEFITEX

Le 20 juin 1997 marque mon entrée à la SODEFITEX à la suite d’un entretien avec M . H CLAVIER(DGA), M Abdou NDIAYE actuel DRH (à l’époque délégué DPC/DDR) et R. GUEGUEN (Cellule Suiviévaluation). Je fais partie de la promotion des Amadou DIENG (Burkina Faso), Côme Ndour (Servicestatistiques et conseil agricole, DPC), Goulé Guéye (CRDD/Bamtaare), Youssou Guéye(CGEA/Bamtaare), Abdoulaye DIA (CSE/P), IBRAHIMA POUYE (Chef de secteur Vélingara) et d’aut-res cadres et RPC. J’ai pris service au niveau de la Région cotonnière de Tambacounda avec le DoyenMadiop FALL pour être mis à la disposition de Idrissa Ndour Chef de Secteur Koussanar pour 15 jours,puis Lamine Ndiaye, Chef de Secteur de Missirah jusqu’à janvier 1998. Pendant cette période, j’aicôtoyé des hommes d’expérience comme El hadji Samba Racky SEYE, 1er encadreur de la CFDT,Abdoulaye DIOP, Mamadou GUISSE Assistant formateur, Ousmane MBACKE, Intendant de Koussanaret des producteurs comme EL Hadji Baoussou DRAME, Hassana CISSOKHO et tant d’autres. Aucontact de ces hommes de valeur, j’ai beaucoup appris surtout les valeurs cardinales comme la vertu,le sens du travail bien accompli, l’écoute des producteurs, la modestie. Au contact des chauffeurs decamion, des RPC et des manœuvres, j’appris beaucoup de choses sur la collecte du coton Graine.

Tour à tour je fus affecté comme Chef de Secteur de Saraya de Mai 98 à Avril 2001 ; puis deKounkané (actuel kounkané et Vélingara) d’avril 2001 à Octobre 2003 date à laquelle je fus promu Chefde Région de Kédougou. En Avril 2001 j’effectuais un Stage d’un mois au CNEARC de Montpellier surle module Organisation des Producteurs. À mon retour, j’ai eu à travailler avec des hommes valeureuxtels que Mbagnick MBODJI, Ibrahima DIALLO, Ousmane DIOP, Hamidou DIAO, André FAYE, et tousles jeunes talents comme Oumar Khouma, Aly KANOUTE et des agents de base très dévoués et trèsmotivés soucieux de toujours relever le défi de la production de qualité et de la productivité durable.

Ces années d’expérience m’ont permis surtout de me faire des amis, confidents et surtout des par-tenaires incontestables (Ndila Baldé, Demba Mballo, feu Saliou KA…) Ce qui me vaut beaucoup depetits BOUSSO à travers la zone cotonnière.

Quel est votre plus mauvais souvenir ?

Le souvenir le plus mauvais que j’ai gardé demeure l’année Bémisia (1998/99) qui est venu réduireà néant les immenses espoirs de la filière cotonnière après les prémices d’une campagne prometteuse.

Et quel est le plus beau ?

Le plus beau constitue la campagne 2005/2006 avec la réalisation d’une MARC (marge après retraitdu crédit) de plus 200 000 FCFA à l’ha pour les exploitations agricoles familiales de la zone cotonnière etl’expansion du commerce équitable confortant le coton dans son rôle de « Moteur de développement »

Que fait le responsable régional quand il n’est pas dans un champ de coton ou devant son ordinateur ?

En dehors du coton, je m’occupe de ma famille (mon épouse et les parents dans le cadre d’une associationcommunautaire d’entre aide : JOKKERE ENDAM), à l’entretien de mon petit élevage et je participe à desactivités communautaires dans le cadre de JOKKERE ENDAM : Activités socioculturelles, de développementet d’éveil avec l’animation d’une émission « Pinaal et Welnéré » à travers DUNYAA Kédougou.

• L'équipe du Centre Opérationnel Régional de Kédougou(Région cotonnière, Usine d'égrenage et Bamtaare)

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Mame Tassé DABO, Chef de Secteur Saraya

RC : Tout d’abord, pouvez-vous nous dire,assez brièvement ce qu’est un secteur dansle vocabulaire de la SODEFITEX !

Mame Tassé DABO : Dans le jargon SODEFITEX,on peut dire généralement qu'un Secteur n'estrien d'autre qu'un démembrement d'uneRégion SODEFITEX. Le Secteur est constituéde plusieurs centres d'encadrement placés sousla responsabilité des RPC qui polarisent desGroupements de Producteurs de Coton (GPC).Le Secteur reste donc le lieu où s’élaborent tou-tes les activités qui se déroulent dans les cent-res d'encadrement en termes de vulgarisation,de conseil agricole et de gestion du crédit. Il estaussi le creuset de toutes les informations ouréalisations qui émanent de ces centres d'enca-drement où elles sont étudiées, analysées avantd'être transmis à la Région.

Et en quoi consistent les activités d’un chefde secteur, de manière générale ? Quel estson rôle dans le dispositif de l’entreprise ?

Les activités du Chef de Secteur consistent àsuperviser et à coordonner tout ce qui se passedans son Secteur aussi bien sur le plan agrico-le que dans le domaine administratif. Il estresponsable de toute la production du Secteuret du personnel placé sous son autorité. Il appuiel'union secteur de la Fédération Nationale desProducteurs de Coton du recensement à lavalidation des intentions de culture et dumatériel agricole. Il élabore et chapeaute avecl'Intendant Secteur le planning de mise enplace des facteurs de production. Après avoirfixé de concert avec les agents les objectifs dusecteur dès le début de la campagne agricoleconformément aux objectifs de la Direction dela Production Cotonnière, il dégage avec euxles Stratégies idoines pour l’atteinte de cesobjectifs. Ainsi à travers un plan d'action bienficelé, il appuie les RPC sur le terrain relative-ment en thèmes techniques en cours et assureavec eux des séances de formation ou de remi-se à niveau concernant ces thèmes.

Il assure le suivi de l'ensemble du crédit desProducteurs par GPC et par centre. Après l'es-timation de la Production par comptage, ilidentifie les points de collecte, élabore le plan-ning de commercialisation, assure le suivi deséquipes de collecte et la paie des GPC dans lesplus bref délais. Il entretient une collaborationfranche et sincère avec la FNPC et l'appuie enmatière de conseil chaque fois que de besoin.Le rôle du Chef de Secteur dans le dispositif del'Entreprise est donc primordial. En effet, ilconstitue la clé de voûte de la Direction de laProduction Cotonnière en ce sens qu'il est l'ar-tisan avec son équipe de la production et del'achat du Coton Graine dans son Secteur.

Pouvez-vous nous présenter le secteur deSaraya. Quelle est sa place dans la produc-tion de la région, ses qualités, ses atoutsmais également ses contraintes ?

Le Secteur de Saraya se trouve au sud deKédougou à quelque 64 km du siège de laRégion SODEFITEX. Il est à cheval entre l'ar-rondissement de Fongolimbi et celui deSaraya. Il est composé de 12 Centres d'enca-drement en 2006 (7 centres pour la campagneactuelle) avec un rayon compris entre 50 et 60 Km.

Ce Secteur occupe une place de choix dans laproduction de la Région de Kédougou. En2006 il a produit 3 138 269 Kg (3 138, 269 ton-nes) soit 59% de la production totale de laRégion. La culture du Coton représente laprincipale culture de rente et occupe une placetrès importante dans l'exploitation agricole.Les producteurs se professionnalisent d'annéeen année, ce qui a fait que malgré le recul de lasuperficie emblavée de 816,5 ha de 2004-2005 à2005-2006, le noyau dur qui est resté a su réali-ser un rendement de 1329 KG/ha soit 101% del'estimation après comptage.

Le travail relatif à la récolte de qualité estbien maîtrisé par les producteurs. C’est certesle resultat d’un travail ardu et de longue haleineavec une équipe d'encadrement jeune et dyna-mique depuis plusieurs années. Mais aujourd'-hui, les producteurs comprennent parce qu'ilsen tirent profit. Il ne faut pas cependant occul-ter les contraintes que nous rencontrons dansla culture du coton à Saraya ; des contraintesdues principalement à l’exploitation de l’or. LeSecteur de Saraya abrite en effet l'Usine d'ex-ploitation aurifère de Sabodala, ce qui n’est passans porter préjudice à la culture du coton.

Ces dernières années par exemple, les cam-pements des exploitants ont considérablementaugmenté dans la zone surtout dans leBélédougou qui était un grenier du Secteurjusqu'en 2003. Le seul centre de Sabodala quiemblavait d’habitude plus de 800 ha n’a seméque 124 ha en 2005-2006 et 243,5 ha en 2006-2007. C'est donc dire que la cohabitation de l'orblanc et l'or jaune pose des problèmes.Cependant des producteurs comme FamaLassana CISSOKHO à Bambaraya (à 7 km deSabodala) continuent de montrer que la cultu-re du coton fait toujours vivre son homme.Avec une production de 25844 Kg (25, 844 ton-nes), il a réalisé un rendement de 1640Kg/had'où la nécessité de continuer à travailler laproductivité pour concurrencer l'orpaillage.

Le sous-équipement constitue un handicaprécurrent à Saraya ce qui fait que seule la précocitéde l'hivernage peut nous permettre d'avoir un forttaux de semis précoce. Dans certaines zonescomme le Madina Baffé, la structure caillouteusedu sol ne favorise pas l'utilisation de matérielaratoire. Le relief est quelquefois accidenté etde nombreux villages enclavés par des mari-gots en rendant difficile l'accès. C'est le cas deBambadji, Satadougou, Missira Dantila,Boboty Diakhaling, etc. Pour ce qui concerneles atouts, c’est la professionnalisation de plusen plus poussée des producteurs qui fait que la

qualité est toujours au rendez-vous. Le rende-ment agronomique au champ est par exempletrès appréciable. Aidé en cela par une abon-dance de la pluviométrie, nous pouvons dire,malgré la concurrence du métal précieux, quel’or blanc a encore de beaux jours devant luidans le secteur de Saraya.

Parlez-nous maintenant de vos meilleurssouvenirs et de votre parcours professionnel dans l’entreprise.

C'est vrai que je n’ai pas encore duré dansl’entreprise parce que je ne suis arrivé qu’enaoût 2000. Mais tout de même, il y a un souve-nir qui restera à jamais gravé dans ma tête.C'est lorsqu'un soir de samedi du mois deMars 2004, alors que je venais de terminer lacommercialisation du marché de Bambadji etque je devais continuer le marché suivant,Bantaco, que j'avais même conditionné paranticipation, Oumar KHOUMA, mon chef desecteur de l’époque envoya son chauffeur ElHadji Malick DIALLO me chercher pour leWeek-end. Lorsque je suis arrivé, il m'a faitsavoir qu'il devait aller en stage en Egypte etque j’ai été désigné pour assurer l'intérim dusecteur. C'était émouvant. On était en pleinecommercialisation et jamais je n’avais penségérer un secteur à une période aussi crucialeoù tout est empressement, stratégie et compta-bilité. Je venais de me rendre compte qu'unemarque d'estime et de confiance a été placée enmon humble personne.

Pour ce qui concerne mon parcours dansl’entreprise, je suis arrivé à la SODEFITEX enaoût 2000, juste après ma sortie du CentreNational de Formation des Techniciens enAgriculture et Génie Rural (C N F T A G R) deZiguinchor. J’ai été reçu comme RPC stagiairedans le secteur de Nioro et précisément dans lecentre de Passy où je suis resté pendant 10mois. Ensuite j’ai été recruté comme contrac-tuel et reconduit dans le même centre. En Août2001, j’ai été affecté dans la région deKédougou et redéployé dans le secteur deSaraya. Mon passage auprès de MonsieurNdene NDIAYE a été très riche d'enseigne-ment car il m'a appris les valeurs cardinales dela SODEFITEX que sont la rigueur et l'abnéga-tion au travail, la générosité dans l'effort, lesens du sacrifice, la probité intellectuelle…

A Saraya, j’ai trouvé Oumar KHOUMA,alors jeune ingénieur des travaux, plein d'éner-gie et de dynamisme qui était à son premierposte d'affectation et à sa première année deresponsabilité entière. Il avait donc besoin deprouver. Dès que je suis arrivé, il m'a affecté lecentre de Mamakhono où j'ai fait deux ans.Ensuite ce fut Khossanto pour une année. En2004/2005 j’ai supervisé le secteur en l’absencedu chef de secteur parti en stage et en mai 2005j'ai été promu chef de Secteur de Saraya.

RENAISSANCE COTONNIERE14

Cotonculture

La cohabitation de l'or blancet de l'or jaune pose des problèmes

Interview réalisée le 19 juillet 2006Propos recueillis par B. Sène et M. Ndoye

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 15

RC : Tout d'abord, pouvez-vous nous nousprésenter assez brièvement le secteur deKédougou ?

Le secteur de Kédougou se situe à l'extrêmesud-est du département du même nom etdonc à l'extrême sud-est du pays, dans larégion de Tambacounda. Il est composé de 8centres que sont Kédougou, Mako, Ibel,Thiabédji, Thianguel Malal, Dakatély,Salémata et Madina. Il couvre une superficiede 5 289,64 km2. Le secteur de Kédougou estpeuplé par les Bassaris et les Peuls. C'est unsecteur bien arrosé parce se situant entre lesisohyètes 800 et 1000 mm. Les potentialitéspour la culture cotonnière sont donc énormesmais loin d'être exploitées encore, du fait sur-tout de la particularité de la zone (enclave-ment, recherche de l'or).

Kédougou est la zone par excellence ducoton équitable, du commerce équitable. C'estle secteur de la qualité, de la performance sil'on se réfère aux rendements agricoles, maiségalement de l'avenir, grâce à ses potentialités.

En 2006, le secteur a produit 2 587 641 kgpour une superficie emblavée de 1 780,25ha,avec un rendement moyen de 1,450 tonne.Pour la campagne 2007, la production du sec-teur est de 2 905 105 kg pour une superficieemblavée de 2 257,5 ha, soit un rendement de1,286. C'est le deuxième secteur de la régioncotonnière de Kédougou avec 41% de la pro-duction totale. Mais il est le premier secteur dupoint de vue rendement agricole, avec unemoyenne de 1,450 tonne/ha en 2006 et 1,286tonne/ha en 2007.

Quels sont ces principaux atouts et sescontraintes

Les atouts majeurs du secteur sont la dispo-nibilité de terres arables, l'avènement du com-merce équitable, la professionnalisation deplus en plus poussée des producteurs, la jeu-nesse de l'équipe du secteur et le partenariatsolide avec la FNPC locale. Il y a aussi le faitque c'est l'une des régions les mieux arroséesdu pays, ce qui fait que la culture cotonnièreest assez sécurisée.

Seulement, ces atouts sont loin de résorberles contraintes que nous rencontrons au niveau

du secteur. Il s'agit principalement descontraintes liées au relief qui est très accidenté,le sous-équipement des exploitations agricolesqui influe sur les surfaces emblavées, le faibleniveau d'alphabétisation des populations maissurtout l'exploitation de l'or, notamment dansle centre de Mako. On ne le dira jamais assez,la ruée vers l'or est l'un des handicaps majeursde la culture du coton dans la zone. Elle influeà tous les niveaux sur toutes les stratégiesentreprises par la SODEFITEX pour accroîtrela production au niveau de Kédougou.L'exploitation de l'or et les contraintes liées aurelief sont les deux facteurs majeurs qui empê-chent la culture du coton de progresser favora-blement dans la zone, bien qu'elle soit la pre-mière sinon la seule culture de rente pour lespopulations locales.

Pouvez-vous nous parler du parcours pro-fessionnel que vous avez fait, qu'on décritcomme atypique, avant d'intégrer la SODE-FITEX ?

Je suis arrivé à la SODEFITEX au momentoù je m'y attendais le moins. En effet, quand jesuis sorti en novembre 1999 de l'EcoleNationale des Cadres Ruraux de Bambey avecmon diplôme d'Ingénieur des TravauxAgricoles, j'ai fait plusieurs stages dans diffé-rentes structures comme l'ISRA, l'ONG AHDIS(Action Humaine pour le Développement),l'ONG GREEN - Sénégal (Groupe de rechercheet d'Etude Environnementale) et COTONSEN(Société du groupe Aiglon de CheikhnaKagnassy) avant d'aller en Guinée Bissau dansune société cotonnière (Société CotonnièreBissau Guinéenne, autre société du groupeAiglon).

Auparavant, j'ai cherché à intégrer la SODE-FITEX, sans suite. C'est à COTONSEN que j'airencontré pour la première fois de « vrais pro-duits » de la SODEFITEX qui m'ont tellementparlé de l'entreprise et de la culture du cotonque j'étais tombé sous le charme sans jamais yavoir mis les pieds. J'ai fait mes premiers pasdans le coton avec un ancien de la SODEFI-TEX, feu Macoumba Niang, qui me disait à l'é-poque ceci : « jeune homme, je te souhaitevivement de faire la SODEFITEX avant de finir

ta carrière, parce que là-bas, c'est une véritablegrande école où un technicien trouvera tout cedont il a besoin pour renforcer son expérience». Quand j'ai été retenu pour un stage à laSODEFITEX, mes premières pensées sontallées vers lui ; j'aurai beaucoup aimé qu'il soitlà aujourd'hui pour que je lui dise : « ton vœus'est réalisé, je suis entré dans cette grandeécole ».

À COTONSEN, je me suis donc essayé à laculture irriguée du coton avec la rampe fronta-le, au Lac de Guiers. À l'époque, je pouvais res-ter plusieurs heures dans l'exploitation entraind'observer les cotonniers avec ma loupe, dessachets pour récolter les parasites et tout insec-tes trouvés sur le cotonnier. J'avais toujoursavec moi un livre de Jean Cauquill « Les para-sites du cotonnier » et une brochure de M.Kamissokho, actuel Directeur de la ProductionCotonnière de la SODEFITEX, sur les parasitesdu cotonnier. C'est une expérience qui m'abeaucoup marqué.

Comme également l'expérience que j'aivécue en Guinée-Bissau, au niveau du serviceformation et encadrement paysan de la SociétéCotonnière Bissau Guinéenne (SCBG). Nousavons constaté par la suite que la plupart desproducteurs expérimentés de ce pays aientproduit de coton au Sénégal, avec la SODEFI-TEX, avant la création de la filière cotonnièreBissau guinéenne. Ils ont profité de l'expériencede la SODEFITEX et cela confirme ce qu'on medisait sur l'entreprise : «c'est une grande école».

A la SCGB, j'étais chargé de conduire deuxsecteurs cotonniers où je devais assurer la pro-motion cotonnière et la commercialisation pri-maire. J'ai passé quatre années là-bas, avec deshauts et des bas. Mais c'est les difficultés ren-contrées au niveau de la filière qui m'ont vrai-ment poussé à partir, notamment le retard surle paiement des producteurs. Je ne pouvais pascontinuer à les regarder dans les yeux tout ensachant qu'ils ne seraient pas payés.

J'ai demandé personnellement à partir sanssavoir réellement où est-ce que je voulais aller.Revenu au pays, j'ai commencé à confection-ner des dossiers de demande d'emploi dans lessociétés de développement rural, avec uneattention particulière pour la SODEFITEX. Lehasard faisant bien les choses, j'ai été contactépar l'entreprise pour des entretiens et retenupar la suite pour un stage de deux mois sur lecommerce équitable avec comme lieu d'affec-tation Kédougou. C'était en juin 2005. Depuislors, je suis resté dans l'entreprise jusqu'à êtrenommé aujourd'hui chef de secteur. Cela a étépour moi une grande et agréable surprise et jene peux que remercier Allah le Tout Puissant etla Direction de la SODEFITEX pour le choixporté en ma modeste personne. J'ai compriségalement que la seule valeur d'un technicien,c'est son expérience sur le terrain.

Un parcours professionnel riche en enseignements

Thierno Seydou LY, Chef de Secteur de Kédougou

Revenu au pays, j’aicommencé à confectionner desdossiers de demande d’emploi

dans les sociétésde développement rural,

avec une attentionparticulière pour la SODEFITEX

Interview réalisée le 18 juillet 2006Propos recueills par B. Sène et M. Ndoye

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RENAISSANCE COTONNIERE16

Cotonculture

La recherche de l’or joue deux fonctionsessentielles au niveau de la zone :

• Une fonction économique fondamenta-le, car l’or destiné avant tout à la venteparticipe à relever le niveau de vie despopulations et leur procure immédiate-ment de l’argent du fait de la présencepermanente du client sur le terrain

• Une fixation de main d’œuvre localependant la saison sèche et parfois appelde main d’œuvre étrangère.

Le centre de Mako, avec un recensementde 551 ha pour 20 GPC en 2002/03 s’estretrouvé en 2005/06 avec un recensementde 164 ha soit une régression de l’ordre de70% en l’intervalle de 3 ans. Pour cetteannée, on a noté une baisse sensible durecensement de l’ordre de 58,5% par rapportà l’année dernière avec 395 ha. Aussi lenombre de producteurs est passé de 521cotonculteurs à 300, soit une diminution de41,8%.

Ce phénomène d’abandon qui gagne duterrain d’année en année s’explique surtoutpar le mouvement sans cesse croissant decertains cotonculteurs vers les zones d’or-paillage. Il s’agit du village de Tenkoto situéà 31 kms de Mako, le village de Kerekonkoà 9 kms de Mako, Bantako à 14 kms etTomboronkoto à 9 kms de Mako.

Cette activité qui concurrence âprement laculture cotonnière a entraîné des consé-quences comme le retard accusé sur les pré-paratifs des parcelles d’une bonne partie des

producteurs qui ne reviennent des «Diouras » (lieu d’exploitation de l’or) qu’àpartir du mois de juin, le bouclage du plande campagne en 2005/06 à 95%, l’obtentionde 11% de semis tardif et un taux d’abandonégal à 2,87%.

Face à cette situation critique que lesmesures incitatives accordées aux produc-teurs n’ont pu résoudre (baisse du coût desintrants suite à la subvention de l’état et dela SODEFITEX, octroi d’une ristourne de 8 FCFA/Kg en 2004-2005), la SODEFITEX aopté pour la fidélisation de tous les bonscotonculteurs par l’application d’un systè-me d’encadrement rigoureux et efficace baséessentiellement sur l’appui constant et ladisponibilité de l’encadrement. Des straté-gies sont mises en œuvre pour assurer auxcotonculteurs une marge après retrait ducrédit (MARC) supérieure à 150.000 F CFA.Entre autres stratégies, pour la campagne, onpeut citer :

• l’organisation des veillées au niveau desGPC en début de campagne pour tou-cher et sensibiliser le maximum de pro-ducteurs à la fois

• l’installation au niveau de chaque GPCd’un comité de suivi pour l’applicationcorrecte du paquet technique vulgarisé

• l’introduction de cinq GPC dans le pro-jet du commerce équitable qui augmen-tera sans nul doute le revenu des pro-ducteurs et constituera une voie pourlutter contre la pauvreté.

Le centre de Thianguel est traversé par le fleuveGambie qui rend difficile l’accès à certains GPC comme,Roundébara, Sambagallo, etc. Il se positionne commele centre le plus équipé du secteur de Kédougou avec :

Type A : Exploitation non équipée en culture attelée. Elle nepossède ni de matériel attelé ni d'animal de traitType B : Exploitation dépendante en culture attelée. Elledispose au moins d'un type de matériel attelé mais n'a pasd'animal de trait ou vice-versa.Type C : Exploitation peu équipée en culture attelée. Elledispose de matériel et d'animaux de trait mais ne peut tra-vailler qu'avec un attelage.Type D : Exploitation équipée en culture attelée. Elle dispo-se de matériel agricole et d'animaux de trait et peut tra-vailler avec au moins deux attelages.

Du point de vu socio-économique, l’agriculture cons-titue la principale activité occupant ainsi la quasi-totali-té de la population active. Les principales cultures pra-tiquées sont le maïs, le coton, l’arachide et le fonio. Ilarrive que les emblavures en coton soient supérieuresà celles du maïs. Pendant la contre saison, le maraîcha-ge est pratiqué par les femmes. Le système de produc-tion a fortement évolué avec l’avènement du commer-ce équitable qui procure des revenus monétaires inté-ressants aussi bien aux groupements certifiés (3)qu’aux groupements prétendants à la certification (5pour cette année). Nous passons ainsi à l’intégrationd’une économie agricole familiale à l’économie de marché.

Mais le faible niveau d’équipement des petites exploi-tations agricoles familiales limite l’exploitation despotentialités agricoles. C’est pour cela d’ailleurs quenous nous battons pour une production et une produc-tivité de qualité, ce qui nécessite l’application stricte del’itinéraire technique vulgarisé. Des moyens sontentrepris pour faire adopter la fertilisation au semis quiest passée de 5% en 2003/04 à 12% en 2004/05 et33% en 2005/06. Les rendements sont passés de1023kg/ha en 2003/04 à 1433kg/en 2005/06. On sesouvient qu’en 2003/04, les inondations avaient faitdes dégâts considérables sur tous les GPC du centrequi longent la Gambie (78 ha submergés par les eauxdu fleuve). C’est grâce au professionnalisme et à lavolonté des producteurs que le centre a repris sa placedans le peloton de tête du secteur de Kédougou. Pource qui concerne la qualité le centre a fait 90% de qua-lité de tête en 2004/05 et 97% en 2005/06. Des progrèsconsidérables ont été réalisés, mais notre ambition estde faire 100% de qualité de tète.

84% des marchés étaient clôturés ce qui nous propul-se à la première place au niveau région. Nous avons eul’honneur de recevoir la caravane de lancement de lacampagne de commercialisation et d’égrenage ducoton graine à Ségou le 10 décembre 2005. Ce fut unbon moment pour les producteurs d’accueillir chez euxtout le staff de la direction générale et les autorités admi-nistratives du département.

Le centre de Thianguel Malal porte le nom d’un petit village peulh situé au nord de la commune de Kédougou à 17 km. Le centre est composé de dix-sept (17) groupements de producteurs de coton (GPC) dont le lieu de résidence de l’agent est Ségou. Ce village peulh est rendu célèbre par sa position sur la route qui mène à la République de Guinée Conakry.

Orpaillage dans le Centre de Mako Thianguel Malal

Une activité qui concurrenceâprement la culture cotonnièreL’activité d’orpaillage occupe une place très importante dans la vie des populations de la zone de Mako. La recherche de l’or se déroule sur 4 à 5 mois, de février à mai-juin et occupe 70% du temps de travail journalier des populations. L’orpaillage exerce ainsi un impact négatif pour le développement de la culture cotonnière dans la zone.

Article rédigé le 18 juillet 2006 par Kalidou SYRPC Centre de Mako Secteur de Kédougou

Aliou DIALLO• RPC Thianguel Malal - Secteur de Kédougou

Un centre en perfection

Typologie

%

Type A

22

Type B

3

Type C

51

Type D

24

• Par Kalidou SY *

• Une femme pile les pierresà la recherche

de pépites d’or par tamisage

• Par Aliou DIALLO *

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 17

Un peuple né de la forêtLa connaissance des ressources forestières

était l’apanage de la société bassari. Chasseurs-cueilleurs, ils puisaient dans l’univers végétalles aliments de leur subsistance ainsi que lesressources favorisant leurs activités de chasseet de récolte du miel. Mais la cueillette étaitsurtout l’affaire des femmes et des enfants. Elleétait contrôlée par les masques « luta » (esprittraditionnel) avant que toute récolte ne soitmûre. En plus de la cueillette, les bassarisfouillaient la terre à la recherche de tuberculescomestibles comme l’igname et le taro sauvage.

La chasse,fondatrice de la société bassari

La chasse constituait autrefois la premièreactivité de subsistance. Il n’existe pas en paysbassari d’initiation à la chasse ni même desociété de chasseurs. Cependant la chasse étaitau centre des activités quotidiennes et lesfamilles de chasseurs étaient considéréescomme honorables car on y mangeait bien. Unhomme qui ne savait pas chasser laissait lesfemmes indifférentes et celui qui n’avait pastué un « animal d’honneur » était méprisé parles autres. Les récits de chasseurs illustrent tan-tôt le courage dont ils ont fait preuve, tantôtleur résistance, leur adresse ou leur ruse.

Le prélèvement de mielLe miel constitue une denrée essentielle pour

le Bassari. En effet, la recherche du miel est unpréalable important pour les cérémonies d’ini-tiation car il faut s’en procurer abondammentpour pouvoir fabriquer l’hydromel utilisé pen-dant ces festivités.

La récolte du vin de palmeLe vin de palme est parfois utilisé pendant

les fêtes pour remplacer la bière de miel oul’hydromel. Être récolteur de vin de palme estune activité à part entière, voire une professionfaisant appel à un savoir faire spécifique. Cetteactivité relativement dangereuse est exercéepar des hommes plutôt jeunes, car il leur fautgrimper jusqu’au sommet de l’arbre sous lacanopée, pour y percer le tronc à plusieursendroits. Il font exuder la sève et la récupèrent

dans les bouteilles. Cette sève de palmierrécoltée dans la journée, fermente seule tra-vaillée par la chaleur et le temps. Plusieurs arb-res sont exploités, palmier à huile, palmierrônier, palmier raphia.

La SODEFITEX au cœurdu pays Bassari

Pour réussir sa mission de développementrurale, la SODEFITEX par le biais de laDirection du Développement Rural (DDR)devenue Bamtaare a implanté des classes d’al-phabétisation en langue pulaar (la seule lan-gue de leur voisin peul, codifiée pour lemoment) dans les villages bassari ce qui a per-mis de les former à la gestion du crédit agrico-le. C’est ainsi que la langue de travail des bassarisreste le pulaar et parmi eux on trouve plusieursmoniteurs d’alphabétisation.

Le coton principale activité agricole de rente des bassaris

Cette activité s’est développée au fur et àmesure de l’ouverture sur l’extérieur du paysbassari et de l’accroissement de la population.Les bassaris cultivaient du mil réservé à labière, du maïs, du sorgho et du riz pour laconsommation locale.

Depuis plusieurs années, la SODEFITEX a

introduit le coton dans cette zone et a incité lesagriculteurs à se lancer dans la culture atteléecompte tenu de l’accroissement du cheptelbovin. Mais cette méthode bute sur l’aspectpierreux du sol de la localité en plus du faitque le bassari aime cultiver sur les pentes desmontagnes. Chaque communauté villageoiseaffiche ainsi un choix particulier à la culture ducoton qui se révèle être la seule culture de rentedu pays bassari.

D’ailleurs, le plus grand producteur de cotonde la région cotonnière de Kédougou se trouvedans le pays Bassari. Il s’agit de DominiqueBendia du village de Lépard dans le centre deSalémata. Il a fait 15 tonnes en 2005-2006 et 17tonnes en 2006-2007. « Le coton fait partie de mavie quotidienne comme l’était la chasse autrefoischez nos ancêtres » nous a-t-il déclaré ; ceci pourdire combien la culture cotonnière est désormaisancrée dans le pays Bassari et combien elleparticipe à la création de richesse.

La SODEFITEX au cœur du pays Bassari

Le pays dit « bassari » se trouve dansl’arrondissement de Salémata au suddu département de Kédougou, il estcomposé de divers groupes ethniquesparmi lesquels les bassaris qui sontmajoritaires, un peuple d’une cultureriche et variée

ex RPC du centre de Salamata , RPC du Centre de Thianguel MalalArticle rédigé le 18 juillet 2006

Malick FALL RPC à la retraite - Kédougou

• Par Lansana DIEDHIOU *

Pouvez-vous vous présenteraux lecteurs de RC. Qui estMalick Fall ?

Je m’appelle Malick Fall. Je suisrentré à la SODEFITEX en 1971. J’ai débuté commeencadreur de riz pour 2 campagnes à Dialacotoavant d’être affecté dans le Kédougou, plus précisé-ment à Thiocoye jusqu’en 1976. En 1978/1979 j’aiété nommé chef de zone à Ibel toujours dans le sec-teur de Kédougou, poste que j’ai occupé pendant 9 ans.

C’est avec moi que plusieurs villages ont commen-cé à faire du coton aussi bien dans le Mako que dansle Bélédougou où j’ai débuté avec 3 villages réputésdes villages d’exploitation de l’or. En 1989 j’ai tentéde faire passer les ABP de niveau 1 au niveau 3 maisc’était un refus total des producteurs. Il fallait conti-nuer à les sensibiliser pour qu’ils acceptent l’annéesuivante. Cette année-là, j’avais fait 145 tonnes etl’année suivante, les producteurs ont pu réaliser laconstruction d’une mosquée avec les bénéficestirés de la bascule après la commercialisation.

Ensuite j’ai été affecté à Salémata où j’ai ouvertd’autres ABP (Associations de Base de Producteurs,devenues en 1998 les Groupements de Base deProducteurs-GPC) qui n’avaient jamais fait du cotontelle que Missirah, Kéwoye etc. À l’époque,Salémata avait fait 39 tonnes pour un rendement de1400 kg/ha.

Quelle différence avez-vous constaté entrele travail de l’encadreur à l’époque et le RPCd’aujourd’hui ?

Avant c’est nous qui faisions tout : le piquetage, lesdistributions individuelles et le suivi sur le terrain quiconcernait, à part le coton d’autres spéculationscomme l’arachide, le maïs, le fonio, le mil. On maîtrisaitparfaitement les surfaces qui n’étaient pas ce qu’el-les sont aujourd’hui. Actuellement, l’avènement desRTPC et Gestionnaires a beaucoup changé le modede vulgarisation qui permet aux RPC de rayonner surbeaucoup plus de villages et d’avoir les données statis-tiques, ce qui n’était pas le cas auparavant.Maintenant que vous avez pris votre retraite, que comptez-vous faire ?

Comme je vous l’ai dit, je ne connais que la SODE-FITEX ; 35 ans d’agriculture, c’est quand mêmebeaucoup. J’ai commencé à faire cette année dumaïs avec 2 cordes. J’ai fini les sarclages, mais mal-heureusement nous n’avons pas d’engrais. Je sou-haite aussi m’investir dans le commerce.Quels conseils donnez-vous aux jeunes qui arrivent dans ce corps que vous venez de quitter ?

Je leur demande surtout d’être patients et d’avoirune écoute attentive envers les producteurs avectout le respect qu’il faut ; sans quoi il leur sera trèsdifficile de réussir leur mission.

«Je demande aux jeunes d’être patients et d’avoirune écoute attentive envers les producteurspour réussir leur mission d’encadreur»

Propos recueillis par B. Oumar Bousso, 19 Juillet 2006

Des richesses culturelles méconnues

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RENAISSANCE COTONNIERE18

Cotonculture

Qu’est-ce que le commerce équitable

Le commerce équitable est une initiative enfaveur des petits producteurs du SUD dont ledéveloppement économique et social est sou-vent entravé par des conditions défavorablesde commerce. À travers le commerce équitable,l’objectif majeur visé est de permettre aux petitsproducteurs de vivre dignement de leur travail.

Pour intégrer le commerce équitable, lespetits producteurs doivent mettre en place desorganisations qui peuvent contribuer au déve-loppement social et économique de leursmembres, et qui sont gérées démocratique-ment par ceux-ci. Au préalable, toute organisa-tion voulant intégrer le commerce équitabledoit être certifiée par un organisme habilité,attestant le respect des exigences définies.

C’est dans ce sillage que le Projet «cotonéquitable» a été initié (au Sénégal : par laSODEFITEX, Max Havelaar et Dagris), au pro-fit des producteurs de coton d’Afrique del’Ouest (Mali, Sénégal, Burkina Faso) et duCentre (Cameroun).

Cependant, pour accéder à ce projet, les pro-ducteurs de ces quatre pays doivent, à traversleurs organisations faîtières, respecter les stan-dards composés d’exigences minimales etd’exigences de progrès ayant trait au dévelop-pement social, économique et environnemen-tal. Le respect des standards est attesté parFLO-Cert, organisme de certification agréé,basé à BONN, en Allemagne.

Le coton graine de premier choix, produitpar les cotonculteurs en commerce équitable aété acheté à 238 FCFA/kg (qui est le prix mini-mum garanti aux producteurs), en sus de laprime sociale de 34 FCFA/kg qui est destinéeà des investissements collectifs.

Les grandes étapes de la mise enplace du projet commerce équitable coton au Sénégal

Du 28 au 30 octobre 2003, la Société deDéveloppement et des Fibres textiles (SODE-FITEX) et la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC), à traversrespectivement la Direction de la productionCotonnière, et le conseil d’administration de laFNPC, ont reçu une mission du Projet Pilote deCommerce équitable coton, composée de MaxHavelaar France et de Dagris, au cours d’unatelier de présentation dudit projet.

Lors de cette rencontre, la région cotonnièrede Kédougou a été choisie par la FNPC et laSODEFITEX, comme zone d’intervention du projet.

La région cotonnière de Kédougou a étéretenue parce que disposant des potentialitéscynégétiques et agricoles les plus importantesdu pays. Mais elle fait partie des trois départe-ments les plus pauvres, selon les dernières étu-des réalisées.

Ainsi, le 15 octobre 2004, trois Groupementsde Producteurs de Coton (GPC) ont été certi-fiés par FLO-Cert : Afia1, Ndébou etThiokéthian. Le 29 septembre 2005, l’unionsecteur de Kédougou a été certifiée, avec 10nouveaux GPC ; ce qui porte l’effectif desgroupements ayant intégré le commerce équi-table à 13 (avec 962 producteurs membres).Cette certification de l’union va permettre àcelle-ci d’intégrer progressivement les 109groupements restants.

En vue d’intégrer 46 nouveaux GPC (avec 1552 producteurs membres) dans le commerceéquitable, une mission d’audit de certificationa séjourné dans l’union secteur de Kédougou,du 6 au 10 juin 2006.

Une autre mission d’audit est attendue pourvisiter l’union secteur de Saraya, qui s’est portéecandidate (avec 38 GPC de 1 622 producteurs)pour intégrer le commerce équitable, en 2006.

Quels impacts pour les populationsbénéficiaires ?

Les impacts sont d’ordre social et écono-mique. En termes d’impacts sociaux, le com-merce équitable a permis entre autres :

- le renforcement de la cohésion sociale auniveau des groupements de producteurs : pasde discrimination liée au sexe, au statut socialou à l’âge

- l’intégration des femmes dans les bureauxdes GPC : vice-présidente ou trésorière

- la forte intériorisation des standards partous les membres des GPC

- la marque de confiance mutuelle au seindu groupement.

« À travers le commerce équitable, l’objectif majeur visé est de permettre aux petits producteurs de vivre dignement de leur travail »

KEDOUGOU : LA REGION DU COTON EQUITABLE

La région cotonnière de Kédougou aété choisie en 2003 par la SODEFITEXet la Fédération Nationale desProducteurs de Coton du Sénégal(FNPC) pour abriter le projet coton équitable initié en collaborationavec Max Havelaar France et Dagris.Depuis lors, le projet a fait son cheminavec des réalisations très importantesdans les groupements de producteurscertifiés et a permis de lutter de manièreefficace contre la pauvreté. Le chef du service formation et innovations de la SODEFITEX,responsable de ce projet, revient icisur le concept, les grandes étapes de la mise en œuvre du projet et les acquis pour les populationsbénéficiaires.

• Par Magnang NIANG *

• Commercialisation du coton graine à Thiokéthian

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 19

Quant aux impacts d’ordre économique, ilssont perceptibles au niveau des revenusmoyens à l’hectare, au montant reçu (indivi-duellement et collectivement) au titre de com-plément du prix minimum et de la prime sociale.

i) Revenu moyen à l’hectareDurant les campagnes 2003/2004,

2004/2005 et 2005/2006, le revenu moyen àl'hectare obtenu par les cotonculteurs en com-merce équitable est respectivement de 149 671F CFA, 163 590 F CFA, 241 390 F CFA, contrerespectivement 133 005 F CFA, 116 431 F CFAet 219 022 F CFA pour le coton conventionnelpendant la même période.

ii) Montant perçu au titre de complémentdu prix minimum et de la prime socialeLes montants versés aux 13 GPC (Prime

sociale) et directement à leurs producteursmembres (complément prix minimum) s’élè-vent respectivement à 22 685 209 FCFA et 38412 928 FCFA. L’union secteur de Kédougou aperçu 7 292 455, au titre de la prime sociale.Ainsi le montant global injecté pour le règle-ment des compléments du prix minimum etde la prime sociale, durant les campagnes2003/2004, 2004/2005 et 2005/2006, s’élèventà 68 390 592 FCFA

- Campagne 2003/2004 : vente de 20 254kgsde fibre (pour 50T de coton graine), complé-ment du prix minimum de 2 650 000 FCFA etune prime sociale de 1 700 000 FCFA ; soit autotal : 4 350 000 FCFA.

- Campagne-2004/2005 : 1) Vente de 79 030kgs de fibre (188 244kgs

coton graine pour les GPC de Thiokéthian,Afia1 et Ndébou) complément du prix mini-mum de 8 094 492FCFA et une prime de 6 400296FCFA ; soit au total 14 494 788 FCFA

2) Vente de 149 647kgs de fibre, pour lecompte des 10 nouveaux GPC, correspondantà 356 302kgs de coton graine ; soit un complé-ment du prix minimum de 15 320 986FCFA etune prime sociale de 12 114 268 FCFA ; soit autotal : 27 435 254 FCFA

Sur la prime sociale, l’union de Kédougou aperçu le 1/3 : 4 038 089FCFA et les 10 GPC les2/3 : 8 076 179 FCFA.

- Campagne-2005/20056 Sur la production de fibre de 2005/2006 ; il a

été vendu 120 tonnes, correspondant à 287 150kgs de coton graine.

Ainsi, le complément du prix minimum etla prime sociale payée aux 13 GPC, s’élèventrespectivement à 12 347 450 FCFA et 9 763 100FCFA ; soit au total : 22 110 550 FCFA.

• Réalisations avec la prime socialeAvec les primes sociales de 2003/2004 et

2004/2005 (d’un montant global de 7 740 296

FCFA), les trois premiers GPC certifiés (Afia1,Ndébou et Thiokéthian) ont déjà effectué lesréalisations suivantes :

- Achat de fournitures scolaires : 365 420 FCFA- Achat d’un moulin à mil (GPC

Thiokéthian) : 1 236 050 FCFA- Formation d’agents de santé communautaire

(ASC) : 300 000 FCFA- Constitution de banques de céréales : 1 351

270 FCFA• Projets en vue avec le restant du montant

de la prime sociale- Formation de matrones accoucheuses

- Construction cases de santé et dotation enmédicaments

- Fonçage de puits- Installation de périmètres maraîchers

Quelles perspectives ?• Intégration de tous les groupements de

Producteurs de coton du département deKédougou

• Initier le tourisme équitable en partenariatavec des professionnels, au vu des potentiali-tés indéniables du département de Kédougou.

*Chef du service formation et innovations

Comment l’intendant gère le crédit finalavec les RPC lorsque les commandesarrivent au niveau du magasin ?

Nous procédons tout d’abord à l’ouvertured’une fiche appelée bordereau pour la réception etla transmission de toute commande. Nous établis-sons, pour chaque camion qui arrive à l’entrée, desbordereaux de transmission en direction des GPC.Les GPC se chargent de la distribution au niveaudes producteurs par le biais des gestionnaires villa-geois. En fin d’exercice, nous arrêtons les créditspour faire le point avec les agents des centres. Et lànous ressortons nos bordereaux d’expédition parrapport à la réception pour faire la confrontation.Nous faisons le tour des centres, rubrique parrubrique (semences, engrais, herbicides, insectici-des, etc.).

On s’accorde sur toutes les rubriques indiquées,parce que tous les produits sont livrés avec desbordereaux certifiés conformes. S’il y a une diffé-rence, on cherche à trouver la faille en suivant lesbordereaux d’expédition et de réception. Je rappel-le que les bordereaux sont établis en 3 exemplaires: un pour le gestionnaire villageois, un pour le pont-bascule et l’orignal pour l’intendant expéditeur.

Il peut arriver que certainsGPC égarent leur bordereaupar mégarde. En ce moment, ils viennent au niveaudu secteur pour prendre les renseignementsnécessaires et faire la confrontation. S’il y a vrai-ment problème à ce niveau, on arrête le crédit jus-qu’à ce que la situation s’éclaircisse. Cela veut direque les producteurs sont impliqués du début à lafin, ce qui fait que nous rencontrons rarement desproblèmes à ce niveau. La gestion du crédit esttransparente d’amont en aval.

Comment l’intendant parvient-il à mettreles facteurs de production en place à temps avec tout ce processus ?

Nous faisons toujours un planning en rapportavec le chef de secteur, depuis les intentions deculture jusqu’à la production finale. C’est ce plan-ning qui nous aide à mettre à temps à la disposi-tion des producteurs tous les facteurs de produc-tion dont ils ont besoin. Ce qui veut dire que l’inten-dant doit être disponible à tout moment, en fonc-tion des besoins des producteurs, parce qu’ils peu-vent se présenter à tout moment. Nous géronsaussi les affaires courantes pendant les congés deschefs de secteur.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans lagestion du crédit à Kédougou ?

Je dirai qu’il n’y a pas de difficultés majeures.Les seules difficultés auxquelles nous sommesconfrontés ici sont liées au remboursement du cré-dit en cas de calamités naturelles comme les inon-dations. C’est souvent le fleuve qui sort de son litet inonde les berges ou une surabondance de lapluie. Kédougou est une zone très pluvieuse, où lerelief est accidenté, avec beaucoup de cours d’eaude drainage. Nous avons rencontré ce genre deproblème pendant les campagnes 1999/2000,2002/2003 et 2003/2004.

L’autre difficulté à laquelle nous pouvons faireface intervient lorsqu’il y a un mauvais recense-ment des producteurs du fait surtout des liens deparenté, du laxisme, etc. Les conséquences de cegenre d’actes surviennent en général au momentdes remboursements. Sinon pour le reste, je peuxdire que le système est assez bien organisé pouréviter que de pareilles difficultés n’entravent labonne marche de la gestion du crédit.

Le crédit en tant que tel relève de la FNPC.C’est elle qui sollicite le crédit auprès de laCNCAS. L’intendant n’entre en jeu que quandles intrants arrivent au niveau de la régionSODEFITEX, pour faire le dispatching néces-saire au niveau des secteurs. L’externalisation n’est pas encore tout à faitcomplète parce que les producteurs ne sontpas encore bien outillés pour assurer eux-même la gestion du crédit du début à lafin, c’est-à-dire de la recherche de finance-ment, au recouvrement, en passant par lagestion du crédit et des stocks. C’est pourquoi la SODEFITEX intervient encore dans la gestion du crédit pour apporterson soutien à la FNPC en attendant qu’elleassure intégralement cette responsabilité. LePAMAREF (Projet d’Appui à la Modernisationet à l’Amélioration des Revenus desExploitations Agricoles Familiales) et le PACD(Projet de promotion d’une AgricultureCompétitive et Durable) vont permettre derenforcer les capacités de la FNPC de sorteque celle-ci prenne en charge intégralement la gestion des stocks et du crédit.

« La gestion du crédit est transparente d’amont en aval »

• Remise de manuels scolaires à Ndébou

Propos recueills par B. Sène et Mamadou Ndoye19 Juillet 2006

Trois questions à Abdoulaye BA, Intendant de Kédougou

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RENAISSANCE COTONNIERE20

Cotonculture

RC : Vous êtes le deuxième gros produc-teur de la région cotonnière de Kédougouet vous avez la particularité de ne pro-duire que du coton de premier choix.Pouvez-vous vous présentez à nos lec-teurs de RC ?

Demba Cissé : En effet ; je m’appelle DembaCISSE, je suis né le 31 janvier 1966 à Bambadji.Je suis agriculteur. J’ai commencé mon parte-nariat avec la SODEFITEX en 1977 dans lecadre de la culture du riz au niveau d’unhameau de culture (DIOLOFATA) ; et depuis1986 je suis devenu producteur de coton.

Pouvez-vous nous parler de votre par-cours dans le coton

J’ai commencé par 1 ha de coton en 1986. Aufil des campagnes, j’augmentai progressive-ment mes emblavures tout en préservant maproductivité. À partir de 1995, j’ai pu produire7 tonnes de coton graine. Ces résultats encou-rageants m’ont poussé à faire 10 ha de cotonl’année suivante.

La campagne 98-99 (Bémisia) verra ma pro-duction passée à 11 tonnes sur 12.5 ha. Je réali-sais ainsi le deuxième résultat de la région der-rière EL hadji Mamadou Seydi Cora(Bandiassé). Loin de me décourager, en99/2000 j’emblavais 12.5 Ha qui seront prati-quement engloutis sous l’eau et ne produirontque 5 tonnes.

Sur le conseil de notre Chef de secteur d’alorsM. BOUSSO, j’ai décidé de changer d’emplace-ment en faisant une nouvelle défriche et de nefaire que du maïs.

J’ai repris la production de coton en2001/2002. En 2003/2004 je reviens m’installerà Bambadji où je fus investi de la confiance demes parents et élu président du GPC. Sur 5 hade coton, j’ai produit 12, 500 tonnes. En2005/2006 j’ai emblavé 12,50 ha et j’ai produit28,500T dont plus de 27 T de 1er choix.

Pour la présente campagne, je me suis recen-sé pour 17.5ha et j’ai pu à ce jour réalisé les 12.5ha en levée et les 7.5 ha ont reçu leur 1er traite-ment. Les 5 ha résiduels du plan de campagne

ont été traités à l’herbicide KALACH et atten-dent la pluie pour être emblavé.

Quel est le secret de Demba pour unebonne productivité et une productionde qualité malgré l’accroissementdes superficies ?

Mon secret, c’est la pratique du « Diouna »précocité en malinké. C’est-à-dire :

• Semer tôt, fertilisation précoce à l’NPK, unentretien de mes parcelles en contrôlant l’en-herbement, une bonne fertilisation à l’urée sui-vie d’un buttage cloisonné.

• Un respect scrupuleux du calendrier detraitement et des produits et doses vulgariséspar notre encadreur (RPC)

• Une récolte dès que le coton éclate pourpréserver le poids et la qualité du coton graine,avec les travaux communautaires (« Killés »sensibilisation des acteurs sur la qualité).

Pour réaliser le « Diouna » sur quoicompte Demba ? Quels sont les moyensdont tu disposes ?

Aujourd’hui mon exploitation compte quatre(4) Charrues, quatre (04) semoirs, trois (03)houes sine et trois (03) corps butteurs pour l’é-quipement. Pour la traction, je dispose d’âneset de bœufs de trait.

Je suis demandeur de tracteur dans le pro-gramme de motorisation de l’Etat qui vientrenforcer le programme déjà initié par laSodefitex depuis 1999 et qui a vu la zone deBambadji bénéficier de 2 tracteurs. Ce tracteursera le bienvenu pour mieux moderniser monexploitation et doper la production de la zoneen général et de Bambadji en particulier.

Quelles sont les réalisations que les reve-nus du coton vous ont permis de faire ?

Dieu merci je vis bien de mes revenus tirésdu coton. Je suis marié à quatre femmes et j’ai20 enfants qui sont tous entretenus avec lesrevenus du coton. J’ai pu envoyer deux frèresen Europe grâce toujours au coton. Je tiens un

petit commerce avec mes revenus et j’ai puacquérir du bétail.

La campagne 2006/2007 a connu undémarrage difficile (retard des pluies,baisse du prix au producteur etaugmentation du prix des intrants),cela n’inquiète-t-il pas Demba Cissé ?

Effectivement l’hivernage a connu un débutdifficile en termes de pluviométrie et le moisde juillet a été très peu pluvieux d’où un cer-tain retard.

Pour ce qui est de la diminution du prix auproducteur et de l’augmentation du prix desintrants, je sais que ce n’est point le souhait dela SODEFITEX et que c’est un contexte qui pré-vaut également au Mali dont nous sommesfrontalier.

Face à cette situation, il faudra que les pro-ducteurs et la SODEFITEX se serrent les cou-des pour produire plus et en qualité. Ceci nouspermettra de mieux vendre notre coton et deretrouver les niveaux de prix escomptés.D’autre part, le démarrage du projet commer-ce équitable et l’introduction de la marque decoton « F8 » pourraient nous valoir des gainsplus substantiels. Aujourd’hui, l’espoir est per-mis malgré ces difficultés évoquées.

Le mot de la Fin

Merci à vous, c’est un honneur que vous mefaites de venir visiter mon exploitation. Je meréjouis du partenariat avec la SODEFITEX quinous a mis des collaborateurs dévoués etaccessibles en toute période et qui répondent ànos différentes sollicitations dans la limite dupossible.

Nous lançons seulement un appel pour ledésenclavement de la zone .Vous avez dû leconstater vous-même en faisant 1 heure 30minutes pour faire les 35 km qui nous séparentde Saraya.

Entretien Avec Demba CISSE, Gros producteur à Bambadji - Secteur de Saraya

“Mon secret ! La pratique du « Diouna » pour unebonne productivité et une production de qualité”

Propos recueillis par B. O. Bousso19 Juillet 2006

Bambadji est un village enclavé, situédans le secteur de Saraya. Mais cela ne l’empêche pas d’être une sorte de centre d’excellence pourla culture du coton. La preuve, c’est àBambadji que vit le 2ème plus grosproducteur de la région cotonnière de Kédougou qui a réussi la prouessede faire près de 99% de production de 1er choix sur 28,5T recoltés. Démba Cissé c’est de lui qu’il sagit,nous livre ici son secret.

• De g. à d. : Mamadou Diaby producteur,Barthélémy Sène Conseiller en Communication,Demba Cissé, Boune Oumar Bousso ancienRégional de Kédougou, Famara Diaby producteur et Mame Tassé Dabo chef de secteur Saraya

• Demba Cissé, gros producteur de Bambadji

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 21

Pourtant, depuis l’an 2000, la SODEFITEXavait réussi le pari de finir la mise enplace des intrants au 31 mai, pour plu-

sieurs raisons :- permettre au producteur de disposer de

l’ensemble de ses intrants avant l’arrivée despluies (31 Mai au plus tard) pour une bonneapplication de l’itinéraire technique;

- faciliter le transport des intrants (parcamion) jusqu’au niveau des dépôts villageoissans risquer l’embourbement des camions.

Mais cette année des problèmes d’approvi-sionnement ont retardé la mise en place del’engrais complexe. L’appel d’offre NPK a étéd’abord lancé le 17 octobre 2005, et ICS/SEN-CHIM était adjudicataire. Mais ce fournisseurconfronté à une grave crise financière remit encause les conditions de paiement, ce qui aconduit à une relance de l’appel d’offres le 20Janvier 2006. Le 24 février, c’est AGROPHY-TEX qui l’emporta, avec comme date de livrai-son prévue le 12 Mai 2006.

De report en report, AGROPHYTEX n’estfinalement pas parvenu à livrer les engrais jus-qu’au 06 Juin 2006. Devant la gravité de lasituation, la Direction générale annula le mar-ché pour consulter d’urgence d’autres fournis-seurs capables de nous procurer les engraisimmédiatement. Le Directeur Général fut

autorisé par la commission des marchés à pro-céder au gré à gré. C’est ainsi que 2000 Tdevaient nous venir de Côte d’Ivoire (deYARA West Africa) et les 7500 Tonnes deFrance ( TIMAC). Les conditions de livraisonont été fixées comme suit :

- entre le 15 et le 20 Juin pour les 2000 tonnes;- entre le 7 et le 15 Juillet pour les 7500 tonnes.

Toute l’entreprise mobiliséepour relever le défi

En attendant l’arrivée de l’engrais, leDirecteur Général donna des directives fer-mes, lors de la réunion du Comité de Directiondu 06 Juin 2006, afin que tous les moyensmatériels et humains de la SODEFITEX soientmobilisés pour réceptionner et mettre en placel’engrais dans les villages avant le 25 juillet.

Les équipes de la DAJA, de la DC, de la DI etde la DPC se mettent alors en ordre de bataillepour remporter le défi. Au bout du compte, cesont toutes les directions et services, le COT etles COR, qui se sont engagés dans un élan soli-daire, guidés par l’esprit d’entreprise, poursauver la campagne agricole.

C’était une véritable course contre la montre :il était le 15 Juillet. Braver les intempéries,organiser la réception et l’éclatement de l’en-

grais avant le 25 Juillet, un véritable parcoursdu combattant dans lequel les pluies, pourtantattendues avec impatience compte tenu deleur retard d’installation, étaient craintes.

Dans la stratégie qui avait été bâtie, toutes lesressources humaines nécessaires de l’entrepri-se et des producteurs et tous les moyens detransport disponibles devaient être mobiliséspour réussir le challenge de porter les engraisdans des coins reculés et enclavés, et ceci dansun minimum de temps. Les transporteurs pri-vés, les camions, tracteurs et véhicules de tour-née de la SODEFITEX, tout avait été mobilisé.Un plan de communication interne et externefacilitait les relations entre acteurs.

Du port de Dakar au groupement villageoisle plus éloigné, nous avons vécu une tensionextrême des forces. La première phase de l’o-pération coup de poing (réception et mise en

place des 2000T) servit de test réussi pourmotiver les producteurs dont certains étaientau bord du découragement. Ensuite la deuxiè-me phase (réception et mise en place des 7500tonnes), plus difficile en raison de l’avancée dela saison des pluies, du délai imparti très serréet du tonnage relativement plus important, apu être bouclée avec seulement une semainede retard par rapport à la date prévue.

Le coût de l’opération aura été particulière-ment lourd en termes de ressources humainesimpliquées, de moyens logistiques et finan-ciers engagés. Mais le risque couru en valait lapeine. En définitive, le but fixé a été atteint. LeDirecteur Général qui s’est personnellementimpliqué durant toute l’opération a félicitél’ensemble du personnel mobilisé.

Il va falloir maîtriser ce genre de risque pourl’avenir. C’est un autre défi qui se pose au pro-cessus d’approvisionnement en intrants de laSODEFITEX. Les leçons de ce début de campa-gne ont été tirées et les dispositions prises pourque ce type de difficultés ne se renouvelle plus.

Malgré tout, je ferai du coton, pourvu que l’engrais soit là…

MISE EN PLACE DE L’ENGRAIS COMPLEXE, OPERATION COUP DE POING

C’est le cri du cœur lancé par les producteurs de coton, en début juin 2006.Cela traduisait leur courage face à une conjoncture difficile (prix de coton enbaisse, renchérissement des prix des intrants) mais aussi et surtout leur inquié-tude face au retard de livraison de l’engrais complexe. La saison des pluies s’était déjà installée dans beaucoup de localités et les semis avaient commencé, mais l’engrais complexe était introuvable.

• Par Ismaila NIANG *

*Conseiller DG Coordonnateur du COT

• De g. à d. : Ibrahima Diallo, Responsable Régional de Tambacounda/Kahone, Abdou et Moussa NdoyeChauffeurs et Mbemba Tounkara magasinier à l'arrivée des 1er camions à Tambacounda

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RENAISSANCE COTONNIERE22

Cotonculture

Au début de la campagne agricole, toutsemblait se liguer contre les acteurs de lafilière coton : baisse du prix au produc-

teur (180 F contre 195 F CFA, soit une baisse de8,33%), retard dans la livraison de l'engrais,installation tardive de l'hivernage, poches desécheresse, flambée du prix des intrants agri-coles, défaillance de certains fournisseurs,incertitudes sur la subvention de l'Etat pourmettre les intrants à la portée des cotoncul-teurs... Les acteurs de la filière coton duSénégal craignaient la catastrophe. Face à cesobstacles apparemment infranchissables, l'en-treprise et ses partenaires cotonculteurs,regroupés au sein de la Fédération Nationaledes Producteurs de Coton (FNPC) se sontmobilisés dans un bel élan de solidarité pourengager une véritable course contre la montre; l'engrais n'étant arrivé au port que le 7 juillet2006 alors que dans certaines localités, la sai-son des pluies s'était déjà installée et que lessemis avaient commencé.

Les résultats obtenus ont permis d'injecter9,360 milliards F CFA dans la zone cotonnière. Il ressort aussi de cette campagne une excellen-te qualité de la fibre par rapport à l'année pré-cedante. Les résultats donnent 82, 40% de SigalS + Sigal contre 68,09% la campagne précé-dente.

Les meilleurs rendements agronomiques en Afrique de l'Ouest et du Centre

Ces résultats ont été obtenus grâce à uneconjugaison d'efforts de l'Etat, qui a apportéun appui conséquent aux producteurs decoton, notamment en dégageant 1,4 milliardsde FCFA pour aider les cotonculteurs à faireface à la flambée des cours des intrants, duprofessionnalisme des milliers de cotoncul-teurs membres de la FNPC qui n'ont jamaisbaissé les bras face aux multiples difficultés. Ilsse sont obstinés en effet à faire du coton malgrétout, avec tout le professionnalisme requis. Ils'y ajoute le travail sans relâche des responsa-bles de la production cotonnière, intendants,chefs de secteurs, superviseurs, responsablesrégionaux, cadres en staff à la DPC, chauffeurs,chefs d'usine, de quarts, responsables de pontsbascule, de tout le personnel et l'encadrementde la SODEFITEX qui n'ont jamais baissé lesbras face aux difficultés. Les équipes tech-niques de la DPC et les milliers de relais tech-niques villageois ont bien vulgarisé les résul-tats de la recherche sur la densité au semis, cequi a permis aux producteurs d'appliquer avecrigueur les itinéraires techniques tracés à ceteffet. Il faut rappeler que la plupart des semis

de cette campagne relèvedu deuxième et du troi-sième groupe qui ont fortheureusement bien profitédes pluies d'octobre.

Malheureusement, lescours mondiaux de lafibre de coton continuentleur chute : 57,70 cents lalivre pour un dollar quiatteint ses plus basniveaux 481 FCFA ! soitun cours exprimé en posi-tion FOB Dakar de 551,854 FCFA/kg de fibre au26 avril 2007 ! La perfor-

mance technique atteinte ne se traduira pas enrésultats financiers. Que faire ? : Tenir bon,continuer sur cette lancée tout en comprimantencore plus nos charges, en améliorant la pro-ductivité du travail et en renforçant notreoption stratégique de diversification agro-industrielle notamment dans la production lai-tière et des biocarburants avec le tournesolnotamment.

Répartition de la production cotonnière sénégalaise

Le cumul de coton sénégalais collecté s'établità 52.421 tonnes de coton graine un nouveaurecord de production. Cette production estrépartie comme suit :

• 46.447 tonnes de coton conventionnel pour43 772 ha, soit un rendement agronomiquede 1 196kg/ha

• 5.906 tonnes de coton conventionnel certifié(4.497 tonnes) ou en voie de certification(1.409 tonnes) « coton équitable » pour unrendement agronomique de 1, 269 T/ha.

• 5 tonnes de coton certifié biologique sur 25,25 ha, soit un rendement agronomique de198 Kgs/ha (bio équitable).

Ces 52.358 tonnes sont produites par les pro-ducteurs regroupés au sein de la FNPC etbénéficiant du conseil agricole des équipes denotre Direction de la production Cotonnière.

• À cela s'ajoutent 63 tonnes sur 189 ha, soit unrendement agronomique de 333kgs/ha, decoton certifié biologique et équitable produitpar la Fédération de producteurs «bio»«Yaakaar Niani Wuli» soutenue par l'ONGEnda Tiers Monde et achetée par la SODEFI-TEX.

En outre, nous avons collecté 194,880 tonnesde coton produit en Guinée Bissao dans lecadre d'un protocole d'appui de la SODEFI-TEX à la relance de la filière cotonnière deGuinée Bissao à la demande du gouvernementde ce pays voisin. Nous avons apporté l'appuitechnique et fourni les intrants agricoles néces-saires. Les bissau-guinéens livrent en territoiresénégalais, nous l'achetons et l'égrenonsconformément aux termes du protocole. Laproduction totale collectée est de 52 615 tonnesde coton graine dont 52 421 tonnes de cotonsénégalais.

CAMPAGNE AGRICOLE 2005/2006 : 52 421 TONNES !!!

Le Sénégal établit un nouveau recordhistorique de production !

• Par Bartélémy Sène *Le record historique de production de la campagne 2003/2004 qui était de 51 646 tonnes vient d'être battu. Au terme de la campagne de commercialisation2006/2007, à la 3494ème rotation qui marque le passage du dernier camion sur lepont bascule, 52 421 tonnes de coton graine ont été produits au Sénégal. Les meilleurs rendements agronomiques en Afrique de l'Ouest et du Centre ont étéobtenus avec 1195kg/ha. Pourtant, Dieu sait qu'au début de la campagne, rien ne présageait de tels résultats. Pour autant, la performance technique atteinte ne se traduira pas en résultats financiers à cause de la baisse sensible des cours mondiaux du coton de l'ordre de 551 F Cfa le kilogramme pour un prix de revientse situant entre 750 et 800 F CFA. Tout cela conforte l'orientation stratégique dediversification agro-industrielle élaborée depuis 2001 par la SODEFITEX et le budget d’austérité adopté pour l’exercice 2007.

*Conseiller en Communication DG

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 23

1964/651965/661966/671967/681968/691969/701970/711971/721972/731973/74

1974/751975/761976/771977/781978/791979/801980/811981/821982/831983/841984/851985/861986/871987/881988/891989/901990/911991/921992/931993/941994/951995/961996/971997/981998/991999/002000/012001/022002/032003/04

2004/052005/062006/07

122,00386,00

1 038,003 047,006 447,009 805,00

13 618,009 805,00

20 359,0028 630,00

38 588,0037483,00

43 845,0047 109,0048 299,0030 908,0029 913,0031 976,7541 018,5033 353,0046 337,0038 845,0025 482,0028 878,0038 558,0024 183,0043 341,0044 164,0044 772,0043 747,0033 946,0035 016,0050 308,0053 841,0048 356,0021 427,0022 265,0031 500,0035 160,0046 167,75

43 557,2538 219,7543 772,00

54292

1 1463 9979 889

11 50011 84311 50023 28332 892

42 37530 68545 20737 16633 80626 86820 60741 00747 08130 46146 91327 94026 87038 81538 70329 30344 72350 57747 53338 76928 66431 36338 39940 27911 62814 61620 40435 73638 90151 646

40 27546 70952 421

8 51211 894

15 34311 37616 75113 35912 6609 6877 225

15 25718 42111 74718 94010 88610 72115 32415 47912 16418 19820 28719 19715 77412 09213 24716 21217 0324 8096 4418 838

15 35516 83922 119

16 62118 96521 758

36,56%36,16%

36,21%37,07%37,05%35,94%37,45%36,05%35,06%37,21%39,13%38,56%40,37%38,96%39,90%39,48%40,00%41,51%40,69%40,11%40,39%40,69%42,19%42,24%42,22%42,28%41,36%44,07%43,32%42,97%43,29%42,83%

41,27%40,60%41,56%

302756

1 1041 3111 5341 173

870 1 1731 1441 149

1 098819

1 031789700 869689

1 2821 120

9131 012

7191 0541 3441 0041 2121 0321 1451 061

886844896763748240682916

1 1421 1061 118

9251 2221 196

418415

39830338228426231324247744935240928042153140150342045942936135637832231699

301397487479479

382496497

4991 5063 3187 305

13 29018 44725 78536 63441 14554 128

65 84359 65166 52572 62273 35250 45861 67662 776 82 57562 94873 17874 60945 79057 38369 95942 77968 97175 36477 77872 02965 12058 38078 80883 40571 09734 03836 57944 80857 80770 203

72 11958 93465 806

28

3030

4747

494955

68707070

100100100100100100100100110150170170185185185185185185185

195195180

14

1515

2222

252550

62636363909090909090909090

125140140170170170170170170170

160160150

30

35353535555555555555555565 759595

100100100100100100100

125125125

Campagne Sup (ha) ProdCoton

graine/t

Prod de fibre(Tonnes)

RdtEgrenage

RDT CG(KG/ha)

Rdt F(Kg/ha)

Nbr Prod PrixProd

1er choix

PrixProd

2ème choix

PrixProd

3ème choix

PERI

ODE

CFDT

PERI

ODE

SODE

FITE

X A

PART

ICIP

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BLIQ

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SODEFITEXPRIVEE

Evolutionde la production cotonnière sénégalaise

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La restitution des travaux des cellulesRecherche-Développement coton et diver-sification s'est déroulée le vendredi 4 mai

2007 dans la salle Jacques Médou de la SODE-FITEX de Tambacounda. C'était sous la prési-dence de M. Ahmed Bachir Diop DirecteurGénéral de la SODEFITEX et en présence deson invité de marque le Dr Macoumba DioufDirecteur Général de l'Institut Sénégalais deRecherche Agricoles. Etaient aussi présents, lesDirecteurs de la production cotonnière, deBAMTAARE, le Coordinateur du CentreOpérationnel de Tambacounda ainsi que lesreprésentant de la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC), de laFédération des Maïsiculteurs Unis (FMU) etd'autres services de la SODEFITEX.Le Directeur Général de la SODEFITEX à l'ou-verture des travaux, a vivement salué la présenceremarquée de son homologue et s'est réjoui desa très grande disponibilité. Cette réunion s'esttenue au moment où la SODEFITEX réaliseune production record de 52.421 tonnes avecun rendement agronomique de 1196 kg/hasoit le meilleur de l'Afrique de l'Ouest et duCentre avec une qualité irréprochable. Leschercheurs ont été félicités pour leur contribu-tion aux performances agronomiques enregis-trées. Ils ont été interpellés à encore mieuxrépondre à l'exigence de l'heure à savoir l'aug-

mentation de la productivité qui se trouve êtreune alternative de taille face à la baisse descours mondiaux sur le marché international.Il a été noté la grande satisfaction du DG del'ISRA quant à la qualité du travail mené par leséquipes de recherche de la SODEFITEX et del'ISRA (CRZ/Kolda) Les deux Directeursgénéraux ont promis de tout mettre en œuvrepour une mutualisation des compétences, desmoyens et des ressources humaines pour faire

avancer la recherche dans tous les domaines ycompris celle de la diversification se position-nant comme une priorité. Le lendemain, leDirecteur Général et son hôte ont visité les activi-tés de production de semence à Vélingara (l'unité de production de semences délintées), lesystème de certification et de stockage dessemences vêtues et délintées.

RENAISSANCE COTONNIERE24

Cotonculture

Mutualiser les compétences, les moyens et les ressourceshumaines face aux exigences de l'heure

RESTITUTION DES TRAVAUX DE LA RECHERCHE ET RECHERCHE DEVELOPPEMENT

Par Mamadou NDOYEService Formation et Communication Interne DRH

• De g. à d. : le DPC Boubacar Kamissokho, le DG de l’ISRA Macoumba Diouf, le DG de la SODEFITEX Bachir Diop et la Directrice de BAMTAARE Mariétou Diawara Ndiaye

La naissance de l’ASIC résulte des difficultés quetraversent la filière cotonnière depuis un peu plus detrois ans maintenant : subventions accordées auxproducteurs du nord, baisse des cours mondiaux surle marché international, etc. Cette crise commune àtoutes les filières africaines en général, oblige tousles acteurs de la filière cotonnière sénégalaise à seconstituer en une structure réglementaire pour orga-niser et gérer cette dernière.

Pour donner plus de gages de réussite, l’assembléeconstitutive a été précédée d’une vaste campagned’explication de l’interprofession, menée par un cabinetd’experts en la matière conduit par la SODEFITEX. Aucours de cette assemblée, des statuts et un règlementintérieur ont été adoptés par les membres, en pré-sence de M. Oumar Diouf, juriste facilitateur du projetde mise en place de l’interprofession. L’assemblée a

par la suite procédé à l’élection d’un bureau composéde 9 membres de la FNPC, de 9 membres de laSODEFITEX. Ces deux structures partenaires sont lesmembres titulaires de l’interprofession. L’AgenceFrançaise de Développement (AFD), la CaisseNationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCA) etl’Etat du Sénégal étant des observateurs statutaires.M. Moussa Sabaly, président de la FNPC a été éluprésident de l’interprofession dont le vice président estle Directeur Général de la SODEFITEX .

Après son élection, le tout nouveau président del’ASIC a tenu à remercier ses pairs pour la confianceportée en sa personne. Il a demandé ainsi la conju-gaison des efforts, l’appui des uns et des autres pourle développement de la filière cotonnière. L’intérêt decette nouvelle structure, a-t-il ajouté, réside dans lefait que toutes les questions relatives au coton seront

désormais discutées démocratiquement et les déci-sions prises d’une manière consensuelle. Le prési-dent a fait confiance aux membres qui composent lebureau de l’association car il voit en eux des person-nes compétentes prêtes à faire avancer la filièrecotonnière au Sénégal.

Pour le Directeur Général de la SODEFITEX, viceprésident de l’ASIC, c’est une étape historique quivient d’être franchie. Depuis plusieurs années, dira-t-il,nous cheminons ensemble sur les chemins escarpésde la filière coton qui doit faire un bon qualitatif l’Etatayant décidé dans la voie tracée par la loi d’orienta-tion agro-sylvo pastorale de transférer sa gestionaux acteurs professionnels. La création de l’ASICcorrespond à une exigence de l’heure devant per-mettre aux acteurs de la filière de prendre ensembleleur destin en main.

Mamadou NDOYE

• Le Président de l’ASIC, Moussa Sabaly s’adressant`à la presse à la fin des travaux

Liste de membres du bureaude l’ASICSODEFITEXFNPC

• Ahmed Bachir DIOP• Mariétou Diawara NDIAYE• Boubacar KAMISSOKHO• Ousmane KEBE• Mamadou NIANG• Ibrahima DIALLO• Boune Oumar BOUSSO• Ibrahima SEYDI• Aliou DIATTA

• Moussa SABALY• Amdiatou DIALLO• Yaya SY• Mariama Siré DIALLO• Mamadou MBALLO• Momath SALL• Demba MBALLO• Hassana CISSOKHO• Demba SAMOURAObservateurs statutaires :

• AFD, • CNCAS, • Etat du Sénégal

Commissaire aux comptes : • Mamour FALL

NAISSANCE DE L’ASSOCIATION SÉNÉGALAISE INTERPROFESSIONNELLE DU COTON (ASIC)

Le jeudi 25 janvier 2007 s’est tenue dans la Salle JacquesMédou de la SODEFITEX à Tambacounda, l’assemblée générale constitutive de l’AssociationSénégalaise Interprofessionnelle du Coton (ASIC). Cette nouvelle structure a pour but d’assurer la gestionglobale de la filière cotonnière au Sénégal, dans l’intérêtcommun des producteurs et de la société cotonnière, et ce dans un souci de pérennité, d’une part, et d’autrepart de représenter et défendre les intérêts de la filièretant au plan national (Pouvoirs publics, instances repré-sentatives professionnelles, etc.) qu’au plan international.

Une interprofession pour unmeilleur devenir de la filière

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25

Grâce au partenariatfécond entre40.000exploitationsagricoles familialeset une agro-industriecitoyenne...

Dans le tiers sud du Sénégal lève la “nouvelleéconomie rurale”.

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RENAISSANCE COTONNIERE26

Cotonculture

RC : Dites-nous, qui est Soumboudou ?

Boubacar Soumboundou : Boubacar Soumboundouest un ancien chauffeur de la SODEFITEX quine connaît que la SODEFITEX. J’ai servi cetteentreprise pendant 33 ans 5 mois. J’ai étéembauché en 1968 au temps de la CFDT, à l’époque,le secteur se trouvait aux HLM de Vélingara.

Alors pourquoi avoir choisi le transportprivé juste après votre départ à la retraite ?Comment vous est venue cette idée ?

Parce que je ne connais que ce métier. C’étaitmon option de toujours en tant que chauffeurprofessionnel.

Il paraît que vous demandiez à l’époque àbénéficier d’une prolongation de votrecontrat de quelques années encore à la SODEFITEX. Finalement, regrettez-vous

d’avoir quitté l’entreprise pour vous lancer dans vos propres affaires ?

Oui j’avais demandé une prolongation demon contrat tout simplement pour que maretraite puisse coïncider avec la réforme ducamion que j’ai conduit et entretenu pendant23 ans et enfin réaliser mon rêve. Cette prolon-gation n’étant pas possible, j’ai soumis au DGAhmed Bachir Diop mon souhait d’obtenir cecamion et tout de suite il m’a dit « Boubacompte tenu de ton parcours, et de tous les ser-vices rendus, je te promets que ce camion tereviendra une fois qu’il sera réformé ». Ce quia été fait. Je remercie au passage le DirecteurGénéral et le Directeur industriel qui m’ontsoutenu dans la réalisation de ce projet.

Le transport privé semble vous avoir trèsbien réussi. Votre reconversion est enquelque sorte un succès. Comment ça se

passe concrètement ? Avez-vous d’autrestypes d’activités en dehors du transportprivé ?

Il me réussit parfaitement et je profite de l’oc-casion pour demander à tous les ancienschauffeurs de la Sodefitex de s’organiser et selancer dans cette opération.

Concrètement je continue à travailler avec laSODEFITEX dans le transport de balles surDakar, dans le transport du coton graine etéventuellement sur les mises en place desintrants agricoles. Aujourd’hui je ne regrettepas cette option. Je peux vous dire en toutemodestie que je gagne 5 voire 10 fois plus quece que je gagnais étant salarié.

Vous disposez de combien de camionsactuellement ?

Actuellement je dispose de quatre camions.Depuis que je me suis lancé dans cette opéra-tion, j’achète un camion tous les ans.

Comment s’est passé l’achat de votre premier camion ?

Comme je l’ai dit tantôt le DG m’a tout facilité.

Et les autres ?

(Il hésite, visiblement il ne veut pas faire étatde ses moyens) Tu sais dans un travail que tuaimes avec un peu de chance et l’aide de Dieu,le reste vient tout seul.

Vous dites que vous collaborez beaucoupavec la SODEFITEX dans le cadre dutransport du coton graine. Quels sont les avantages qu’il y a à s’investir dans ce type de transport ?

Il y a des avantages, raison pour laquelle jesouhaite qu’il soit investi par les anciens cama-rades. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pasde problèmes. Le premier, c’est le coût du car-burant. Il me fallait les années passées entre65.000FCAF et 70.000FCFA pour aller à Dakar ;aujourd’hui je dépense aux environs de160.000 FCFA de carburant sans compter lesfrais de route. Le second problème pour lequelj’interpelle la SODEFITEX, c’est de faire uneétude minutieuse de l’uniformisation de laTonne Kilométrique (KTM). Cette mesure nefavorise pas le transport de coton graine àVélingara du fait que dans cette région, lerayon moyen est très court et que le prix ducarburant est trop élevé.

Boubacar Soumboundou, ancien chauffeur poids lourd de la SODEFITEX, reconverti dans le transport du coton et l’élevage

SUCCESS STORY DE LA NOUVELLE ECONOMIE RURALE

«Je gagne 5 voire 10 fois plusque ce que je gagnais étant salarié»

Boubacar Soumboudou est un ancien chauffeur de laSODEFITEX qui a pris sa retraite en 2001. Au debut,

il ne voulait pas partir ; il souhaitait un prolongement parce qu’il ne connaissait que cette entreprise et, cons-cient de ses capacités à encore servir, il est allé voir le

DG Bachir Diop pour qu’il lui accorde un prolongement.C’est à la suite de cet entretien qu’il a commencé à entre-

voir de nouvelles perspectives. Sur les conseils de ce dernier, il s’est lancé dans le

transport privé. Il s’active également dans d’autres domai-nes tel que l’élevage et l’agriculture. M. Soumboudou

représente aujourd’hui un parfait exemple de success sto-rie de ce que nous appelons la nouvelle économie rurale.

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Avez-vous d’autres activités en dehors dutransport ?

Je suis sur le terrain politique. Je suis ledeuxième adjoint au maire de la commune etsouhaite un jour devenir député maire pourmieux aider ma commune. Je suis par ailleursun grand éleveur. Je ne dirai pas le nombre detête de mon troupeau, mais je sais que je suisun des plus grands éleveurs du Départementde Vélingara.

Parlez-nous un peu de la SODEFITEX àvotre époque ! Comment se passait le travail ?

À l’époque tout était une question de motiva-tion ; ce n’est pas l’argent qu’on gagnait quicomptait mais surtout l’amour de ce que l’onfaisait et à tous les niveaux de responsabilité,du responsable régional à l’encadreur. J’enprofite d’ailleurs pour rendre hommage aupremier chef de secteur avec qui j’ai travaillé

M. Georges Lejeune. Il m’a inculqué beaucoupde valeurs qui m’ont toujours aidé dans ma vie: l’amour du métier, la loyauté, la rechercheperpétuelle de connaissances. Il m’avait achetéune moto en tant que chauffeur et m’obligeaità faire des tournées avec lui dans les parcellesde coton, à identifier des parasites, à suivre lestraitements. J’ai gardé cette habitude jusqu’àprésent. Il m’arrive de garer mon camion aubord de la route, de rentrer dans des parcellespour observer le niveau d’infestation des para-sites en précisant leur nom et rendre compteau responsable régional ou au chef de secteur.

Je ne connaissais rien en mécanique à mesdébuts. À chaque fois que je tombais en panne,je ne quittais pas des yeux la réparation.J’apprenais avec les mécaniciens. Cela m’abeaucoup servi. Je peux vous affirmer aujour-d’hui que la révision générale d’un moteur neme pose aucun problème, sans compterl’aspect électricité que je maîtrise bien. En casd’ennuis en brousse, je me suis toujours biendébrouillé pour arriver à destination. Sans cesconnaissances vous ne serez jamais un bonchauffeur professionnel. Malheureusementaujourd’hui le constat est autre. Avant les rap-ports étaient sincères. Ce qui m’étonne aujour-d’hui, c’est le manque de motivation malgréune situation financière largement améliorée.Je n’arrive pas à comprendre, tout a changémême du côté paysan. Je m’en suis renducompte parce qu’aujourd’hui je vais chercherle coton dans des villages que je connaisdepuis le début de la SODEFITEX.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué aucours de votre carrière ?

Ce qui m’a le plus marqué au cours de macarrière, c’est lorsque le Directeur Industriel M.Idrissa Tireira m’a proposé de former mes aut-res collègues chauffeurs au niveau national.Cela prouve que j’étais sur la bonne voie. J’aipris ma retraite juste après cette formation.

Qu’est-ce que vous détestez le plus ?

Yabeel (manque de respect)

Une anecdote ?

La SODEFITEX est tout pour moi. Là ou elleest implantée (à Vélingara), c’était le champ demon père ; je peux même vous montrer le puitsqu’il y avait creusé ; j’avais 5 ans à l’époque.J’ai fait toute ma carrière ici et voilà qu’après laretraite, je continue de travailler avec la SODE-FITEX. Je peux dire que c’est mon destin. Je nepourrai terminer sans remercier très chaleu-reusement le Directeur Général et tous ses col-laborateurs pour le soutien qu’ils m’ont apportédurant le temps que nous sommes restésensemble. Pas une seule fois, ils ne m’ont interpellépour les nombreux services que je rendais auxcollègues (transport de bagages, etc). Ils ontcompris que je ne le faisais pas pour de l’argent,mais uniquement pour rendre services à mesprochains. J’affirme que je continuerai à le faireavec mes propres camions tant que cela restedans un cadre qui ne nuit pas à mon travail oune ternit pas ma crédibilité. J’associe à cesremerciements l’ensemble du personnel de laSODEFITEX.

Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 27

Propos recueillis par Mamadou Ndoye

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Les exploitationsagricoles familialesau centre de la “nouvelleéconomie rurale”.

Les 5 piliers de la “Nouvelle Economie Rurale”

• Des organisations professionnelles agricoles, démocratiques et transparentes, base d’organismes d’interprofessionnels solides

• L’émergence de nouveaux métiers ruraux à travers la formation professionnelle dans les langues nationales

• L’intégration agriculture élevageet l’intensification durable des systèmes de productionpolyculture élevage et la promotionde la qualité

• La modernisation des exploitations agricoles familiales

• La diversification des filièresagro-industrielles et des revenusdes agriculteurs.

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Vie de l’entreprise• SEMINAIRE DE PARTAGE SUR LA MODERNISATION

DE L’EXPLOITATION AGRICOLE FAMILIALELes participants apprécientla stratégie de la SODEFITEX

• Mise en pools des véhicules SODEFITEX«Faire contribuer tout le monde pour le maximum de résultats avec le minimum de coût»

• Siaka Sané, chauffeur à Tambacounda“Il nous faut mettre l’accent sur la formation continue et la communication entre les différents utilisateurs”

• TémoignageFaly Badiane, l’Agent modèle n’est plus … !

• PoèmeLA SODEFITEX AU SERVICE DE NATION

Développement Rural• KaramoKho Seydi Bâ CDB Kédougou

«Les résultats enregistrés par Bamtaare dans sesactions de développement sont encourageant»

• AlphabétisationUn pilier essentiel au développement rural

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Trente années d’efforts pour une stratégied’appui à la modernisation des exploita-tions agricoles familiales ». Ce titre en

disait long sur le chemin parcouru par laSODEFITEX pour arriver à ce résultat dansson compagnonnage avec les agriculteurs«clients» de ses prestations de service. C’étaitle premier exposé du séminaire, présenté parle Directeur Général de la SODEFITEX AhmedBachir Diop. Deux autres exposés lui succède-ront : La Formation aux nouveaux métiersruraux, introduit par le Directeur de laProduction Cotonnière M. BoubacarKamissokho et La Diversification par MmeMariétou Diawara Ndiaye, Directrice deBAMTAARE (la Base d’Appui aux Méthodeset techniques pour l’Agriculture, les AutresActivités Rurales et l’Environnement). Lestrois présentations (disponibles sur le site webwww.sodefitex.sn) étant complémentaires etaxées sur le processus de modernisation del’exploitation agricole familiale.

Après une brève présentation de l’entreprise,de ses valeurs et de sa vision stratégique, M.Diop a expliqué sa stratégie de modernisationde l’exploitation agricole familiale. Il a déve-loppé tour à tour, au cours de son exposé, lesdifférentes étapes du processus d’élaborationde notre stratégie d’appui aux ExploitationsAgricoles Familiales, la position centrale etdéterminante de la formation des agriculteurs

dans cette stratégie, la place des femmes et desjeunes dans les EAF, la modernisation et ladiversification.

L’originalité de notre démarche, comme l’ontsoulignéles participants, réside dans le pariqu’a fait et tenu notre entreprise en misant sur lesressources humaines. L’investissement sur lesressources humaines est un levier fondamentalpour le développement de l’agriculture dansnotre pays. Et elle est au centre de la stratégie

de notre entreprise. Si la SODEFITEX a pu enarriver à ce résultat, c’est parce qu’elle a déve-loppé, depuis sa création, une proximité et unpartenariat solide avec près de 40.000 exploita-tions agricoles familiales dans sa zone d’inter-vention. Ce qui constitue une de nos valeursd’entreprise les plus essentielles, a ajouté leDirecteur Général. Selon M. Diop qui avait àses côtés plusieurs de ses collaborateurs, leprocessus n’a pas été facile pour construire unestratégie gagnante.

L’investissement sur les ressources humainesavec la dynamique des nouveaux métiersruraux intervenue dans les années 90 a facilitéle processus. Ainsi, 57.000 producteurs ont puêtre alphabétisés dans les langues nationalescomme le Pulaar, le Manding, le Wolof. Cetteformation est à la base de l’apparition de nou-veaux métiers ruraux avec la formation derelais techniques en production végétale et ani-

male, de Conseillers agricoles paysans, de ges-tionnaires villageois et d’animateurs en conseilde gestion. Tous ces métiers ont fait leur appa-rition grâce à l’alphabétisation en langue natio-nale. Ce qui fait que l’alphabétisation a unimpact réel sur la modernisation des exploita-tions agricoles familiales. Il a été démontré, aucours des trois présentations faites pendant ceséminaire, que les exploitations agricoles fami-liales qui ont un lettré en leur sein maîtrisentmieux les itinéraires techniques et ont des ren-dements agronomiques plus élevés.

Les séminaristes n’ont d’ailleurs pas perdude vue cet aspect en se demandant pourquoiles formations aux « nouveaux métiers ruraux» n’ont pas d’équivalence avec le cursus del’enseignement professionnel formel. En effet,les explications fournies par le DirecteurGénéral dans sa présentation ainsi que le DPCet la Directrice de Bamtaare ont fini parconvaincre que les relais techniques, les ges-tionnaires villageois et les Conseillers agricolespaysans n’ont rien à envier à certains élèves

sortis des écoles de formation professionnelleen agriculture. En d’autres termes, ce n’est pasparce qu’on a été formé en wolof ou en pulaarqu’on n’a pas le niveau de qualification requispour jouer pleinement son rôle. Le cri du cœurdes séminaristes, appuyé en cela par M. PapeFall de la Direction de la formation profession-nelle du Ministère de l’enseignement tech-nique et de la formation professionnelle qui asalué le travail abattu par la SODEFITEX, a étéde plaider pour une reconnaissance officiellede ces formations après expertise par les servi-ces de l’Etat concernés.

Durant des débats de très haut niveau, lesséminaristes ont poussé la SODEFITEX à allerau fond des choses. La conceptualisation pro-posée n’est pas seulement un exercice théoriquemais bien la capitalisation d’une pratiqueconcrète de transformation progressive de la réalitééconomique et sociale, la modernisation des EAF.

RENAISSANCE COTONNIERE30

Vie de l’Entreprise

SEMINAIRE DE PARTAGE SUR LA MODERNISATIONDE L’EXPLOITATION AGRICOLE FAMILIALE

Les participants apprécientla stratégie de la SODEFITEXLa SODEFITEX a organisé le mardi 23janvier 2007 à l’hôtel Savana de Dakarun séminaire de partage de son expé-rience de modernisation des exploita-tions agricoles familiales. Cette expé-rience initiée depuis près de trente anscommence à porter ses fruits dans letiers sud du Sénégal et soutient l’émer-gence de la Nouvelle économie rurale.Ce séminaire, qui a regroupé l’ensem-ble des acteurs et les principauxbailleurs de fonds de l’agriculture séné-galaise, les organismes d’appui à l’ex-ploitation agricole familiale en particu-lier, a été une occasion d’échangestrès fructueux. Les soixante-dix (70)participants ont écouté attentivementles 3 présentations introductives. Auterme de débats très riches et sanscomplaisance, ils ont positivementapprécié la stratégie de l’entreprise quiconsiste à miser prioritairement sur lefacteur humain, notamment par la for-mation des ruraux.

• De gauche à droite Mamadou Cissokho, Président d’honneur du CNCR et Président de l’ASPRODEB,Cheikh A. Tidiane Senghor, Directeur de cabinet du Ministre de l’Agriculture et Bachir Diop, DG de la SODIFITEX

«

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 31

« Cette réalité vivante est vécue tous lesjours dans le tiers sud du Sénégal », diraMamadou Cissokho, Président d’honneur duCNCR (Conseil National de Concertation et deCoopération des Ruraux) et du ROPPA(Réseau des Organisations Paysannes et desProducteurs d’Afrique de l’Ouest), Présidentde l’ASPRODEB (Association Sénégalaisepour la Promotion du Développement par laBase, au Sénégal) modérateur du séminaire.Dirigeant les débats avec brio, il a salué l’initia-tive de la SODEFITEX et lui a reproché de res-ter confinée dans le tiers sud, de ne pas suffi-samment participer aux réflexions et foranationaux pour apporter son expertise et par-tager ses points de vue avec tout le pays.

À la question de savoir qu’est-ce que laSODEFITEX en tant qu’entreprise privée

gagne dans cet engagement auprès des pro-ducteurs, le Directeur Général a répondu quenotre entreprise a choisi de sécuriser durable-ment l’approvisionnement de ses usines ensoutenant le développement et la modernisa-tion de l’exploitation agricole familiale pourqu’elle soit en mesure non seulement de four-nir une production de qualité mais aussi d’entirer des revenus rémunérateurs.

Des sommités de l’agriculture sénégalaisecomme Jacques Faye, chercheur et ancienDirecteur Général de l’ISRA, les directeurs desservices nationaux, les bailleurs de fonds et lesorganismes d’appui à l’exploitation agricolefamiliale ont considérablement enrichis ce par-tage d’expérience. Il en est de même des agri-culteurs de la zone cotonnière dont deux émi-nents représentants étaient présents dans la

salle. Ndiamé Sarr, conseiller agricole paysan,moniteur d’alphabétisation, a fait le récit deson itinéraire à l’assistance et a montré com-bien la formation aux nouveaux métiersruraux avait permis de faire progresser les sys-tèmes de production dans le tiers sud. M.Agna Diallo, Président de la Fédération desMaïsiculteurs Unis (FMU) et superviseur d’al-phabétisation dans une intervention poignan-te de sincérité a fait ressortir que le partenariatentre une entreprise agro-industrielle commela SODEFITEX et les organisations paysannesdu tiers sud du Sénégal étaient le fondementdes succès obtenus. Il faut rappeler que la pro-fessionnalisation des organisations paysannesest un des cinq piliers de la NouvelleEconomie rurale avec la formation aux nou-veaux métiers ruraux, la modernisation desexploitations agricoles familiales, l’intensifica-tion et l’intégration agriculture-élevage et ladiversification. C’est sous cette base (démocra-tique) que sont nés la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC), la FMU et leCINAFIL (Comité interprofessionnel Nationaldes Acteurs de la Filière Lait Local).

Pour une première, ce fut une réussite ; et lesparticipants n’ont pas manqué de le souligner.Le but du séminaire, pour la SODEFITEX, était

de partager son expérience afin d’affiner aumieux sa stratégie d’intervention, grâce auxcontributions des uns et des autres, pour uneagriculture durable, pourvoyeuse de revenussatisfaisants pour les producteurs. La SODEFI-TEX remercie vivement tous les participantsau séminaire pour leurs contributions trèsenrichissantes ainsi qu’OXFAM AMERICA etle bureau d’appui à la coopération Sénégalosuisse pour leur appui financier sans lequel leséminaire ne se serait pas tenu.

La cérémonie d’ouverture était présidée parM. Cheikh Ahmed Tidiane SENGHOR,Directeur de cabinet du Ministre de l’Agriculture,des Biocarburants et de la Sécurité Alimentairequi a salué les performances de la SODEFITEXen matière de développement durable.

Synthèse de B. Sène

• Intervention de M. Ndiamé Sarr, conseilleragricole paysan, moniteur d’alphabétisation

• Une vue de la salle

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RENAISSANCE COTONNIERE32

Vie de l’Entreprise

Loin du songe que nous croyons vivre, difficile estde s’accommoder à la réalité, malgré l’humidité

des yeux et le pincement de cœur qui animent cha-cun de nous, au seul souvenir de son nom, dusecteur au siège de la Région.

Oui ! La mort vient de faner une fleur auprintemps de sa jeunesse.

Faly BADIANE n’est plus de notremonde – parti à l’appel du décret divindans le calme, la sérénité et la dignitéqui l’ont caractérisés en faisant de lui, l’u-nique de son genre dans l’encadrementd’un monde rural au sein duquel il a acquisune notoriété indéniable par son engagement, saconscience professionnelle, son sens de la respon-sabilité et sa méthode irréfutable. Qui est ce garçonqui était prédestiné à un bel avenir professionnel ?

Ce garçon était Responsable de la ProductionCotonnière dont l’ancienneté à la fonction n’est quede cinq (5) années, mais qui rivalisait de compéten-ce avec ses doyens d’âge et de fonction. On l’avait ditengagé ; il s’était dévoué au travail qu’on lui a confiéavec gaîté de cœur, dans le respect de l’autre.Généreux dans l’effort et bravant tous les temps, il a faitdes défis du Secteur voire de la SODEFITEX, lessiens. Il est tombé dans l’exercice de ses fonctions,mort sur le chemin de l’honneur.

On dit de lui qu’il avait la conscience profession-nelle – Oui, il est du genre qui ne néglige rien et quiprenait tout au sérieux. Ses rapports sont sincères et

il a le goût du travail bien fait. Se remettant en cause,il n’a point cet orgueil de se mettre au dessus de tout.

Enfin, il a été jugé Responsable et méthodique –Volontaire et plein d’initiatives, il a su placer

chaque chose dans son contexte avec dis-cernement et méthode. S’assumant avecdiscrétion, compétence et efficacité avecen bandoulière le souci de toujoursmieux faire. C’est dans ce contexte quecertaines charges du Secteur lui sont

confiées – charges qu’il a sues exécuteren sus de son rôle de RPC. Comme s’il

savait qu’il avait rendez-vous avec la mort, lelendemain de notre dernière entrevue ! Oui, la veille

de sa mort, par je ne sais quelle circonstance, il estvenu à moi, dans sa discrétion légendaire, me fairedes confidences sur les biens qu’il a acquis en bétailsmais aussi, les biens financiers qu’il a prêtés àquelques unes de ses relations. Avec la même ferveur,dans les mosquées disséminées sur l’étendue duSecteur, des séances de lecture de coran lui sontdestinées pour le repos de son âme et que le paradislui soit ouvert grandement. Déshérité, le secteur portera ton deuil indéfiniment -tu le mérites tant.

Que la terre de Touba qui t’a accueilli dans la mélodiedes khassaïdes de Sérigne Touba te soit légère.

Amen !

Le système de pools de véhicules mis en application par la SODEFITEX pourrépondre aux besoins de déplacements des responsables, à l’occasion des

missions et visites de terrains, me semble tout à fait opportun et doit permettreune gestion rationnelle et durable du patrimoine logistique de l’Entreprise. Aussice système géré correctement, est un excellent moyen pour optimiser nos inter-ventions et donc accroître l’efficacité et l’efficience du travail que nous menons.C’est pourquoi, je ne peux que me réjouir d’une telle décision de la DirectionGénérale, qui est par ailleurs, l’expression d’une politique de compression intelli-gente des charges de l’Entreprise devant permettre de réaliser des économiessubstantielles. Toutefois, il a été constaté des contraintes au démarrage, dansl’application des dispositions pour le bon fonctionnement des pools.

Dès lors, il faut que tous les acteurs concernés par la mise en application de cesystème soient bien conscients des enjeux et objectifs visés. Il faut que la com-munication passe de manière fluide entre les chauffeurs, les responsables devantêtre déplacés et le Service de la logistique/production, afin que tous aient la mêmecompréhension de la question.

Je pense que les chauffeurs ne doivent pas exclusivement s’en tenir aux instruc-tions du Responsable de la logistique et production. Ils doivent également consi-dérer celles du ou des responsables en déplacement, dans le cadre de leurs pro-grammes d’activités. Sur le terrain, des problèmes inattendus peuvent survenir etil faudra nécessairement les résoudre sur place. Un réajustement du programme enfonction des contraintes du terrain qui ne pouvaient pas être prévisibles au départde la mission, peut être nécessaire. Il ne faut surtout pas perdre de vue qu’au-delàdes aspects, économie de carburant et gestion du kilométrage qui sont du restetrès importants, les pools doivent aussi permettre aux responsables d’être enco-re plus efficaces et performants dans l’exercice de leurs missions et programmesde tournées. À mon avis, tout le monde doit y contribuer. Ainsi, par ce système, lemaximum de résultats pourra être atteint avec le minimum de coût.

MISE EN POOLS DES VÉHICULES SODEFITEX SIAKA SANÉ, CHAUFFEUR À TAMBACOUNDA

RC : Quelle appréciation avez-vous du pool après 6 mois de fonctionnement ?

Siaka Sané : Avant la mise en service du pool, je me posais beaucoup de questions surcomment ça va marcher. A présent je me rends compte que ce n’est pas aussi diffici-le que je le pensais. Cette appréciation est vraiment personnelle.

D’aucuns pensent le contraire, que répondez vous ?

Tout dépend des situations antérieures. Pour mon cas c’est maintenant que jeme repose le plus. Avant j’étais le seul chauffeur au siège du Centre opérationnelde Tambacounda avec deux véhicules (une 307 et une Ford Pick up) et j’assuraistoutes les missions de l’ensemble des travailleurs du siége. Ce qui veut dire quepratiquement j’étais constamment en déplacement. A présent je peux rester desjours en attendant un programme ce qui me permet de bien entretenir mon véhiculeet de récupérer physiquement.

Pensez vous que le pool peut apporter des économies à l’entreprise

Oui, le constat que j’ai fait est que les chauffeurs sont devenus plus responsablesparce que chaque véhicule est affecté à un chauffeur. Ceci est très important dansla gestion même de l’entretien et tout le monde sait qu’un véhicule bien entretenupeut faire économiser du carburant et des pièces de rechange.

Que préconisez vous pour une meilleure utilisation des véhicules de pool ?

D’abord assurer une formation continue en y incluant des notions de méca-niques, ensuite mettre beaucoup l’accent sur la communication entre les différentsacteurs que sont les responsables de la logistique, les utilisateurs et nous. Ceciconstitue à mon avis des éléments très importants dans ce genre de système.

TÉMOIGNAGE

Faly Badiane, l’Agent modèle n’est plus … !

• Par Abdoulaye DIOP

Chef Secteur de Missirah

«Faire contribuer tout le monde pour le maximum de résultats avec le minimum de coût»

“Il nous faut mettre l’accent sur la formation continue et la communication entre les différents utilisateurs”

*Cellule R/D DPC

• Par Moussa KANTE *

LA SODEFITEX AU SERVICE DE NATIONJuste avant son décès Faly Badiane avait envoyé un poème à RC pour publication. En guise d’hommage, nous reproduisons ci-dessous le texte en question.

Elle est au cœur du SénégalTransforme la nature en parureRends le sauvage tout matureSa grande œuvre se voit même au Népal

Elle sert villages,villes et faubourgsHommes, braves comme le cœur sous soleilDe rayons ardents et de lueurs de vermeilleBerçant blancheurs végétales avec amour

Coton blanc, vert, jaune et rougePour une étoile textile tous les soirs elle bouge

Un matin elle vola au secours de l'écoleEn sanglots et douleurs pour qu'on la console

Blancheurs végétales étoiles charnelles !Belles tel l’étendard du SénégalTendirent la main du renouveau nationalCelles du sauvetage à l'éducation nationale

Ce poème est dédié à tout le personnel de la SODEFITEX en particulier à l'encadrement

FALY BADIANE, ancien RPC à Missirah décedé

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 33

RC : On entend souvent parler de CDB ! C’est quoi exactement un CDB et en quoiconsiste son travail dans le dispositif de la SODEFITEX ?

Karamokho Seydi Bâ : Contrairement à la DPCdont les régions et Secteurs cotonniers coïnci-dent aux zones de fortes productions cotonniè-res, la Base d’Appui aux Méthodes et tech-niques pour l’Agriculture, les Autres ActivitésRurales et l’Environnement (BAMTAARE),dans ses différents démembrements, épouse ledécoupage administratif. C’est ainsi que leslimites du département administratif seconfondent à celles de la coordinationDépartementale.

Le Coordinateur Départemental deBamtaare (CDB) a pour mission de coordonnerà l’échelle du Département administratif, lamise en œuvre des activités de développementrural relevant de la mission de service publicconfiée à la SODEFITEX, ainsi que les projetset programmes de diversification agro-indus-trielle initiés par la direction de Bamtaare, maisaussi les prestations de service que lui confientles structures privées comme les ONG ou aut-res projets de développement.

La Coordination Départementale est compo-sée de ZODER (Zone de DéveloppementRural) à la tête desquelles se trouvent desconseillers polyvalents. Aujourd’hui Bamtaarecompte 6 coordinations Départementales(Kédougou, Tambacounda, Koungheul, Nioro,Dabo, Vélingara). Au niveau de Kédougounous avons 3 ZODER : Bandafassi, Saraya, etSalémata.

Comment êtes-vous devenu CDB dans larégion de Kédougou ? Y a-t-il une forma-tion particulière ou un cursus particulierqu’il faut suivre pour le devenir ?

Comme la plupart des jeunes sortants desécoles de formation, je suis entré à la SODEFI-TEX en 2001 comme stagiaire RPDR (respon-sable pôle de développement rural) àKounkané. À l’époque, la Direction s’appelaitencore DDR (Direction du DéveloppementRural). À la fin de mes six mois de stage quiont coïncidé avec la réforme donnant naissan-ce à Bamtaare, j’ai décroché mon premiercontrat en tant que CDB de Vélingara. Aprèstrois années passées à la tête de cette coordina-tion, j’ai été affecté à Kédougou.

Je ne pense pas qu’il y ait une formation par-ticulière ou un cursus particulier pour devenirCDB. Comme on a l’habitude de le dire, à laSODEFITEX, ce n’est pas seulement le diplô-me qui compte mais aussi le mérite et l’adhé-sion à la culture d’entreprise. Il ne suffit passimplement d’engranger des diplômes pourêtre CDB.

Pour autant, il faut un certain nombre dequalités pour être un bon CDB. Parmi ces qua-lités, la nécessité d’avoir un bon niveau intel-lectuel me paraît essentielle. Jusqu’à présent

tous ceux qui ont été nommés CDB ont lediplôme d’ITA (Ingénieur des TravauxAgricoles) au moins. Il faudrait égalementavoir une certaine capacité manageriale, êtreun bon conseiller agricole, avoir le sens du tra-vail bien fait, avoir l’esprit d’écoute et de par-tage et être rigoureux, discipliné et ordonné caril y a beaucoup de choses à faire à la fois.

Parlez-nous un peu des actions deDéveloppement Rural réalisées parBamtaare dans le département deKédougou.

Dans le Département de Kédougou,Bamtaare offre une panoplie de services diverset variés qui participent largement à la luttecontre la pauvreté. Il s’agit des offres de servicesur le conseil de gestion aux exploitations agri-coles, l’alphabétisation, la post alphabétisationet la communication rurale, la structuration etla professionnalisation des organisations pay-sannes, les productions végétales, les produc-tions animales et la recherche développement.Au niveau de chaque volet, les résultats enre-gistrés par Bamtaare sont encourageant.

• Le conseil de Gestion aux Exploitations AgricolesIl s’agit là de mettre au point et de piloter un

conseil aux exploitations, adapté aux condi-tions de la zone d’intervention de la SODEFI-TEX. Chaque année dans 6 à 8 villages, plus de10 exploitations sont suivies dans le cadre decette activité soit environ 60 exploitations.Pour la présente campagne 2006-2007, 6 villa-ges sont ciblés : Ibel, Boundoucondy, DarSalam, Diarapont, Pondala, Nathia.

• Le volet alphabétisation Post- alphabétisation etCommunication rurale

Il s’agit de mettre en œuvre une politiqued’alphabétisation fonctionnelle en languesnationales (wolof, pulaar, mandinka). C’estainsi que chaque année une vingtaine de cent-res d’alphabétisation sont ouverts dans lazone. Entre 2001 et 2006, 96 classes ont étéouvertes pour 2780 alphabétisés.

• Le volet Structuration et Professionnalisationdes Organisations Paysannes

Il appuie l’organisation et la structurationdes acteurs des filières porteuses. À l’échelledu département, il a été mis sur pied laFédération des Maïsiculteurs Unis (FMU)composée de 3 unions et 89 Groupements de

Producteurs de Maïs, l’union des producteursde lait de Kédougou composée de 9Groupements de Producteurs de Lait, l’uniondes Relais Technique en Production Animalesde Kégougou composée de 2 GIE, une unité detransformation de lait, un GIE des collecteursde lait, un comité InterprofessionnelDépartemental de la filière lait (CID) regrou-pant producteurs de lait, RTPA, gérants de lai-terie et collecteurs. Au total 10 300 agro pas-teurs regroupés dans ces différentes organisa-tions paysannes bénéficient d’un appui-conseilde qualité de la part de la coordination dépar-tementale de Kédougou.

• Volet Production végétaleIl s’occupe de la promotion des filières céréa-

lières et des autres cultures. Chaque année, 800 hade maïs sont cultivés en moyenne dans la CDBde Kédougou par la Fédération des MaïsiculteursUnis. À côté du maïs, d’autres spéculationssont cultivées. C’est le cas du fonio, de l’arachideet du riz. D’ailleurs pour le programme riz, laSODEFITEX vient de signer une conventionavec le PAPIL dans le cadre de l’aménagementde quelques bas-fonds et de l’appui conseil desproducteurs. Pour cette campagne (Ndlr : lacampagne 2006-07) 31 ha seront suivis dont 10ha pour la multiplication de semences.

• Le volet Productions animalesIl s’occupe de la promotion de la filière laitiè-

re, de la santé animale et de l’intégration agri-culture -élevage. Dans le cadre du PPGL(Projet Petites et Grandes Laiteries), projetd’Etat confié à la SODEFITEX sous la tutelledu Ministère du travail, la laiterie KossamBande a été créée en janvier 2001.

• Le volet recherche et développementIl assure la recherche et la pré-vulgarisation

des résultats d’expérimentation obtenus dans lesstations de recherche avant leur recommandationen vulgarisation. C’est ainsi que de nouvellesvariétés de maïs comme la TZEE-W, la TZEE-Y,Suwane1 sont en expérimentation en milieu réel.

Quels sont, selon vous, les atouts de laCDB de Kédougou ?

La CDB de Kédougou présente un certainnombre d’atouts parmi lesquels on peut citerla jeunesse de l’équipe qui la compose, sadétermination et son engagement, la compré-hension parfaite des langues parlées dans lazone, la connaissance parfaite de la zone, lesconditions agro-climatiques favorables.

Et les contraintes ?

Les contraintes sont plutôt liées à l’enclave-ment des zones d’interventions, à la faiblessedes moyens logistiques et humains et auxsous-équipements des producteurs. Le manquede moyens logistiques et humains limite unpeu nos actions dans la zone mais cela ne nousempêche pas d’enregistrer de bons résultatsdans la lutte contre la pauvreté dans le dépar-tement de Kédougou.

Développement Rural

KaramoKho Seydi Bâ Coordinateur Départemental de Bamtaare Kédougou

«Les résultats enregistrés par Bamtaare dans ses actions de développement sont encourageants»

Propos recueills par B. Sène et Mamadou Ndoye19 Juillet 2006

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RENAISSANCE COTONNIERE34

Développement Rural

Ce fût une occasion d’encourager et deféliciter nos vaillants agro pasteurs, qui,malgré le poids de l’âge pour certains et

les activés débordantes pour d’autres ontaccepté de s’alphabétiser afin de rattraper leurretard en matière d’éducation et de se rendreainsi plus performant dans la prise en chargede leurs activités quotidiennes.

C’est aussi une occasion de sensibiliser etd’exhorter nos populations à saisir l’opportu-nité de s’alphabétiser qu’offre chaque annéeBamtaare, surtout dans cette partie du pays oùle taux d’analphabétisme est très élevé. En effetau moment où l’on qualifie d’analphabète desannées 2000, ceux qui ne savent pas manipu-ler l’outil informatique, il existe encore dansnos sociétés des gens qui ne savent ni lire, niécrire. C’est pourquoi la lutte contre l’analpha-bétisme est l’un des plus grands défis morauxet économiques de notre époque auquel, cha-cun doit apporter son appui.

Aujourd’hui l’alphabétisation l’un des outilsde l’éducation de base et important levier pourle développement rural, est non seulement undroit mais aussi un devoir pour toute citoyen-ne et tout citoyen. C’est pour cela que nousdevons parler désormais de l’alphabétisationpour tous, incluant toutes les couches sociales :les enfants et adultes, les filles et garçons, lesfemmes et hommes, les familles et les commu-nautés, dans les zones urbaines et rurales, àl’intérieur et à l’extérieur du système scolaire.

Des recherches ont montré que les enfantsdont l’éducation a commencé dans leur languematernelle prennent un meilleur départ etréussissent mieux par la suite, que ceux dont lascolarité a débuté dans une langue autre que laleur. Il en va de même pour les adultes enquête d’alphabétisation.

Aujourd’hui si nous voulons gagner le paridu développement rural, nous devons, à côté

des langues dites internationales comme l’an-glais, le français, lire et écrire dans nos languesnationales pour en faire des véhicules puis-sants de l’éducation scientifique et technique.

A Kédougou, une dizaine de centressont ouverts chaque année

La maîtrise de l’écrit est une condition néces-saire à une formation technique de qualité.C’est ce qu’a compris très tôt la SODEFITEXqui, à côté des activités de développementmenées à travers BAMTAARE, conduitchaque année un programme d’alphabétisa-tion fonctionnelle dans le cadre de sa missionde service public et participe ainsi à la luttecontre l’analphabétisme. Notre entreprise aréussi, à travers les prestations de Bamtaare, àdoter un grand nombre de villages de person-nes ressources (gestionnaires villageois, moni-teurs, auxiliaires d’élevage, relais technique deproduction cotonnière, Relais Technique enProduction de Maïs, etc.) capables de servir demanière efficace leurs localités. Le tout est axésur une promotion d’une alphabétisation efficacequi passe par une méthode d’apprentissage etde formation flexibles, s’appuyant sur les lan-gues dominantes de chaque zone, des sup-

ports pédagogiques appropriés, des contenusadaptés, tout en intégrant les aspects culturelset locaux. Dans le département de Kédougou,une dizaine de centres d’alphabétisation sontouverts chaque année. Pour la campagne 2005-2006, 20 centres dont 5 en mandingue et 15 enpuular ont été ouverts dans le département.Ces derniers sont répartis entre l’arrondisse-ment de Bandafassi (15 centres) et l’arrondisse-ment de Salémata (5 centres). Sur un effectiftesté de 421 auditeurs dont 228 hommes et193femmes, nous avons enregistré 359 admissoit 85%. Ces bons résultats sont le fruit d’unengagement et d’une détermination de toutel’équipe de la coordination qui a su maintenirla barre très haute.

Un pilier essentielau développement rural

Alphabétisation

Le 08 juillet 2006 s’est tenue dans levillage d’Ibel une cérémonie de remisede diplômes aux meilleurs auditeurs etauditrices pour la campagned’Alphabétisation 2005-2006. Cet évé-nement a été présidé par le préfet dudépartement accompagné par toute l’é-quipe du comité départemental dedéveloppement. C’était en présence deMme Mariétou Diawara Ndiaye,Directrice de Bamtaare, duResponsable du ServiceAlphabétisation et post alphabétisationet du Coordonnateur Régional deBamtaare Tambacounda.

Karamokho Seydou Bâ, CDB de KédougouBAMTAARE

• La Directrice de Bamtaare Mariétou Diawara Ndiaye remettant

un diplôme à un récipiendaire

• De g. à d. : Mariétou Diawara Ndiaye, Directrice de Bamtaare, Mamadou Sily Soumaré, Préfet

de Kédougou et Boune Oumar Camara, Sous-Préfetde Bandafassi, lors de la cérémonie de remise

de diplôme à Ibel (juillet 2006)

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Stratégie• Plan d’Affaires 2007-2009

Budget d'austérité renforcée, Diversification agro-industrielle et Responsabilité Sociale et Environnementale

Mission brésilienne à la SODEFITEX

Managementde la Qualité• Vous avez dit traçabilité !

À la suite de la balle 68 227

• Visite filateurs Colombiens à la SODEFITEXConstater de visu la qualité sur toute la chaîne de valeur, «du champ à la balle rendue client»

Managementde la Sécurité• Installation du Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions

de Travail de TambacoundaFavoriser l’engagement et le dynamismede tous les acteurs pour la protection des travailleurs

• Journée mondiale de la protection civile«Protection civile et Sécurité dans les lieux de travail»

• Dites-nous Charles Ndiaye… À propos de sécurité

• Tragique accident du travail à l'usine «Hiima BALDE» de KoldaL'exigence d'un meilleur management de la sécurité

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RENAISSANCE COTONNIERE36

Stratégie

PLAN D’AFFAIRES TRIANNUEL 2007-2009

La SODEFITEX est aujourd'hui une entre-prise citoyenne attentive aux exigencessociétales de notre temps et gérée selon les

normes les plus modernes avec :

• L'obtention depuis mars 2005, de la certifica-tion ISO 9001 version 2000.

• Une veille environnementale aussi bien dansses unités industrielles que sur toutes leszones rurales du tiers sud du Sénégal oùsont menés des programmes de productionde « coton équitable » et de « coton biolo-gique ». Le processus de mise aux normes del'entreprise se poursuit dans le cadre des cer-tifications ISO 14001/Environnement etOSHAS 18001/santé et sécurité au travail,prévues en 2008, dans le cadre de la mise enœuvre du plan d'affaires.

Toutefois, et à l'instar des sociétés sœurs de lasous région, elle fait face à des cours de la fibretoujours inférieurs à 700 FCFA/kg pour uncoût de production dépassant les 750FCFA/kg de fibre. Ainsi, le Plan d'Affaires(PAF) 2007-2009, inscrit dans le sillage du pré-cédent PAF, vise trois objectifs majeurs : Laréalisation d'un coût de revient de la fibre infé-rieur à 656 FCFA (environ 1 €/kg), unemeilleure valorisation de nos produits et unaccroissement du chiffre d'affaires hors activitécotonnière.

Pour ce faire nous devons :• Réduire les charges fixes et les consomma-

tions intermédiaires ;• Nous mettre aux normes pour assumer nos

responsabilités sociale et environnementale ;• Investir dans l'innovation technologique et

la formation afin d'améliorer notre producti-vité et la qualité de nos produits;

• et promouvoir le développement durabledes systèmes de productionpolycultures/élevage à base coton mis enœuvre par les près de 40.000 petites exploita-tions agricoles partenaires de l'entreprise àtravers nos projets de diversification agro-industrielle.

Réduire les charges fixes et lesconsommations intermédiaires

Pour réduire le coût de revient de la fibre quiétait à 738 FCFA/kg en 2005, il s'agira de ren-forcer le programme amorcé en 2006, par unbudget d'austérité renforcé en 2007. Cinq pro-grammes majeurs seront mis en œuvre :• La compression de la masse salariale axéeentre autres sur le non remplacement de 80%des départs à la retraite et la mise en disponi-bilité sur deux à trois ans d'agents qui partironten formation financées par diverses boursesou par les concernés. Les charges de BAM-

TAARE n'impactantpas le coût de revientde la fibre, ce pro-gramme ne concernepas le noyau dur deson équipe. Toutefois,il sera mis en place unsystème de rémunéra-tion partiellement ouintégralement indexéau résultat de l'activitépour le personnelnécessaire à la bonnemise en œuvre desprojets de diversifica-tion agro-industrielle.

• La politique d'éco-nomie d'énergie axéesur l'application desmesures d'économied'énergie proposées par les consultants quiont animé le séminaire de la DirectionIndustrielle sur la question et qui annonce unemarge de 15 à 20% de réduction des consom-mations et la rationalisation de la consomma-tion d'énergie de l'usine de Vélingara.• La politique de réduction des coûts dutransport axée entre autres sur l'améliorationdu système de mise en pool des véhiculeslégers entamé en 2006 et la réalisation durenouvellement des véhicules des services cen-traux dont le report en 2007 induit par lesretards sur le financement attendu de l'AFDgrève le poste entretien et maintenance ; Desvéhicules de moindre standing avec de plusfaibles consommations ont été choisis lors dece renouvellement ;

- Le programme de maîtrise des NTIC axé surla réduction drastique de la facture internetpar la mise en œuvre de solutions compati-bles avec notre réseau et la réduction du coûtdu téléphone grâce à l'utilisation plus fré-quente de la messagerie et de la téléphoniegratuite des logiciels tels que Skype ouMessenger sans oublier le gescompte deslignes de Dakar; certaines de ces solutionssont déjà identifiées par le service informa-tique.

- Une nouvelle gestion des stocks et des achats:Il s'agit de rationaliser le niveau des stocksde pièces détachées et d'optimiser le nombrede commandes des articles qui pèsent sur lemontant des achats tout en mettant en œuvredes procédés et des process permettant deréduire les quantités de matières et fournitu-res consommées par tonne de fibre de coton.

A terme, le présent Plan d'Affaires permettrad'accroître la compétitivité de la filière de l'or-dre de 25 à 30 % (objectif d'un coût de revientau kg de 656 FCFA soit 1 euro FOB).

Se mettre aux normes pourassumer sa responsabilité sociale et environnementale

La SODEFITEX investit depuis 2004 dans destechnologies et des process lui permettantd'assumer sa responsabilité sociale et environ-nementale, plus particulièrement dans lerespect du cadre de vie des riverains de sesunités industrielles et la sécurité dans ces der-nières (Objectifs « zéro pollution » et « zéroaccident, zéro sinistre ». Cela s'est traduit parla mise en place de « chambres à poussièremoderne » d'un coût de 150 millions de FCFAà l'occasion de la modernisation de l'usine deVélingara. Dans la continuité de cette poli-tique, 54% des investissements du volet «pro-ductivité/sécurité environnement» du pland'affaires 2007-2009, sont dédiés à :

• L'installation de «Réseau Incendie Armé»pour 200 millions de FCFA ;

• Et la mise à niveau ISO 14001/Environnementet OSHAS 18001/santé et sécurité au travailpour 225 millions de FCFA.

Ce dernier point inclut la gestion des pestici-des périmés. Cette préoccupation est en phaseavec la première valeur d'Entreprise de laSODEFITEX l'amélioration des conditions devie des populations rurales de sa zone d'inter-vention et le développement harmonieux desressources humaines. D'ailleurs, le volet cotonde l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole(ISRA) ne disposant que de peu de moyenshumains et matériel, la SODEFITEX investitdans l'innovation technologique nécessaire à lasécurisation des revenus des agriculteurs parl'accroissement des rendements à l'hectare etl'amélioration des systèmes de production.

Budget d'austérité renforcée, Diversification agro-industrielle et Responsabilité Sociale et Environnementale

• Carte des activités agro-industrielles menées par la SODEFITEX en zone cotonnière sénégalaise

• Par Abdoulaye DIA*

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 37

Investir dans l'innovation technologique et la formation

La SODEFITEX consacre 552 millions de FCFAsoit 12% du budget d'investissement de sonplan d'affaires 2007-2009 à l'innovation techno-logique. Dans le cadre d'un véritable systèmede Recherche et Développement étroitementarticulé avec le réseau de techniciens villageoisde la FNPC, de la FMU et de la CINAFIL, lesAntennes Multilocales D'expérimentation dela SODEFITEX sont de véritables centres deformation et d'échanges entre producteurs,conseillers agricoles et chercheurs. D'ailleurs,les activités des équipes R&D débordent lechamp de la culture cotonnière pour engloberl'ensemble des problèmes majeurs que soulè-vent le développement durable des systèmesde production polyculture/élevage notam-ment ceux à base coton. Les expérimentationssur le tournesol et les céréales locales ainsi quecelles relatives à l'élevage sont aussi menéessur ces sites de recherche.

Les résultats de ces activités de recherche &développement sont le soubassement de lapromotion du développement durable dessystèmes de production polycultures/élevageà base coton à travers les projets de diversifica-tion agro-industrielle de la SODEFITEX.

Promouvoir le développementdurable des systèmes de pro-duction polycultures/élevage à base cotonLes systèmes de production de la zone d'inter-vention de la SODEFITEX font face à trois cri-ses majeures :

• La baisse de la fertilité des terres ;• La crise de la filière arachidière dont la

monoculture a fortement dégradé les sols dunord de la zone cotonnière sénégalaise, cœurdu bassin arachidier ;

• La baisse des cours mondiaux du coton quirenforce la nécessité de diversifier les sourcesde revenus.

Par ailleurs, la flambée du prix du pétrole,combinée à la recrudescence du débat sur lechangement climatique a suscité un vif intérêtpour les biocarburants, qui peuvent offrir unecontribution importante à la solution des deuxproblèmes. C'est ainsi que la SODEFITEX s'enga-ge dans deux grands projets agro-industriels :

• La collecte et la transformation du lait pro-duit par les cotonculteurs au delà des 15 kmspolarisés par les minilaiteries des ceintureslaitières périurbaines grâce à la stabulationdes vaches, à l’amélioration de leur santé etde leur alimentation (complémentation avecla graine de coton), et à l’amélioration géné-tique par l’insémination artificielle. Cetteproduction de lait sera combinée à la pro-duction de fumier pour le maintien voir l’a-mélioration du potentiel productif des ter-roirs agricoles dans le cadre de rotationsagronomiquement équilibrées coton-oléagi-neux et céréales. Une unité industrielle detransformation et de conditionnement du

lait sera installée dans ce cadre. Une produc-tion de plus de 2 millions de litres de lait paran dont la moitié sera autoconsommée estprévue. En dehors des revenus générés, ceprojet permettra aussi une nette améliora-

tion de la santé des agropasteurs par l'ac-croissement de la consommation de protéineanimale.

• La production de biodiesel à partir des grai-nes de coton et de tournesol. Le tournesol estune culture nouvellement introduite auSénégal par notre entreprise. Après troisannées de tests, sa production est prévulga-risée dans le Nord de la zone cotonnière, oùelle participera à la réduction de la monocul-ture de l'arachide. Une production de 20 000m3/an de biodiesel est attendue de ce projet.

La rentabilité de ces projets ne peut s'envisagerque sur le long terme. Or la SODEFITEX leurconsacre le tiers du budget d'investissement deson plan d'affaires 2007-2009 soit 1,4 milliardsde FCFA. Car comme l'indique la carte suivante,ils sont le soubassement d'une stratégie de

diversification menée autour des métiers debase de la SODEFITEX (la production coton-nière et l'appui conseil à la petite exploitationagricole familiale).

Alors que les 20 000 tonnespar an de biodiesel permet-tront une réduction des gaz àeffet de serre d'au moins 50000 teqCO2, le projet «BassinLaitier du tiers sud» permet-tra une production annuellede 100 000 tonnes de fumiersoit de quoi amender 50 000ha de terres tous les deux ans. Les superficies emblavées entournesol atteindront 25 000ha en année de croisière duprojet biodiesel.

Réduire le coût de revient de la fibre tout enaméliorant sa qualité, assumer notre responsa-bilité sociale et environnementale, accroître laproductivité des systèmes de production poly-culture/élevage à base coton par l'innovationtechnologique et la formation, mener nos pro-jets de diversification agro-industrielle dans lecadre d'un développement durable de ces systè-mes : tout celà nécessitera un investissementd’un montant global de 2,363 milliards deFCFA soit 52% du budget du plan d'Affaires2007-2009. Comme l'indique le graphique ci-dessus, l'autre moitié de ce budget est consa-crée à l'éradication du PP et aux activités tradi-tionnelles d'une entreprise agro-industrielle.

OBJECTIF DE LA MISSIONLes brésiliens peinent à connecter les petitsproducteurs au marché ; c'est-à-dire l'organi-sation, la production et la collecte chez lespetites exploitations agricoles familiales. Ilssont donc venus découvrir l'expertise sénéga-laise en la matière. Ce voyage s'inscrit dans leprojet DAGRIS Brésil auquel participe laSODEFITEX. Il a permis aux Groupements deProducteurs de Coton (GPC) qu'ils ont visités(Bureau des GPC et de l'Union), aux agents duconseil agricole (DPC et BAMTAARE) et aux industriels (DI) de décrire l'organisation et le fonctionnementde la filière cotonnière sénégalaise pour répondre à la question des brésiliens : comment peut-on ravi-tailler une usine d'une capacité de 25 000 tonnes/an avec des exploitations qui emblavent moins d'un hade coton par an. C'est ainsi que le système de crédit et l'organisation primaire de la collecte leur a étéprésenté par les producteurs eux-mêmes. Ils ont visité l'usine de Vélingara et suivi une présentation del'organisation de la filière à la salle Jacques Médou de Tambacounda.

CADRE DE PARTENARIATCette visite s'inscrit dans le projet DAGRIS Brésil plus particulièrement dans l'appui que la CODEVASF(l'équivalent de la SAED sur le Fleuve San Francisco de l'Etat de Bahia au Brésil) attend de DAGRIS et dela SODEFITEX pour l'encadrement des petits producteurs brésiliens qui vont se lancer dans la produc-tion cotonnière. La CODEVASF a obtenu un financement pour ce projet et compte organiser prochaine-ment une visite de producteurs brésiliens car seuls les techniciens étaient venus pour ce premier échange.

RETOMBEES OU RESULTATS ATTENDUSLes brésiliens ont renouvelé leur souhait de voir la SODEFITEX participer au projet DAGRIS Brésil. Etd'autres possibilités de collaboration notamment dans le domaine de la maîtrise de l'eau où ils disposentde technologies adaptées aux petites exploitations ont été évoquées.

IMPRESSIONS DES VISITEURSTrès grande satisfaction et émerveillement devant le professionnalisme des cotonculteurs qui assumententièrement les fonctions de la collecte primaire.

• Répartition des 4,521 milliards de FCFA du budget d'investissement du plan d'affaires 2007-2009 de la SODEFITEX

• Photo de famille à la SODEFITEX de Tambacounda

*Responsable Cellule Suivi Evaluation et ProspectiveDirection Générale

A. Dia, Responsable CSEP

Mission brésilienne à la SODEFITEX

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Dans RC8, nous remontions l'histoire d'une balleanonyme choisie au hasard par l'auditeur quali-

té de BVQI venu faire le suivi de notre système demanagement de la qualité. Il voulait ainsi vérifier surle terrain l'application de nos procédures en matièrede traçabilité (possibilité d'identifier l'origine et dereconstituer le parcours d'un produit, depuis sa pro-duction jusqu'à sa diffusion), ce qui lui a permis deremonter l'histoire de la balle 68 227 choisie auhasard.

Dans RC8, nous avons parcouru ensemble l'his-toire de cette balle, depuis sa production dans leschamps de coton de Léfakho, jusqu'au magasin destockage de Dakar, en passant par son égrenage etson conditionnement dans l'usine de Kédougou ainsique son transport jusqu'à la capitale. Nous vous pro-mettions, dans notre conclusion, de vous dire exac-tement la destination finale de cette balle dans notreprochaine livraison. Et bien, nous sommes en mesu-re aujourd'hui de vous dire exactement sur quelcontinent a abouti le coton graine des 7 cotoncul-teurs de Léfakho et est-ce qu'elle a répondu aux exi-gences du client en matière de qualité.

La balle 68 227 a été enlevée dans le magasincentral de dépôt de fibre de la SODEFITEX, sis au km4,5 du Boulevard du Centenaire de la Commune deDakar le 3 août 2006, après 120 jours de stockage.Pour rappel, elle a été réceptionnée et stockée auxmagasins de Dakar le 6 avril 2006, en attente d'expé-dition. La balle de type TAMA marque GIDU et d'unpoids brut de 233 kg, a été achetée par la centraled'achat colombienne, Diagonal SA de Carthagènesous le contrat n° 124/06, n° instruction 05. Elle estsortie des magasins fibre de la SODEFITEX à Dakar à15h 50mn plus exactement, dans le conteneur n°890873/0 du camion de Maersk Line immatriculé DK1183AC, conduit par M. Ablaye Dianka. Le transitai-re est SAGA Sénégal. Tout ce travail a été supervisépar Mamadou Salif Sow, responsable magasins fibrede Dakar.

La balle est arrivée au port de Dakar le même jourà 16h 30mn. Elle a été embarquée dans le navire M/VWestermuehlen ETD le 06 août 2006 à destination deCartagena de Indias en Colombie, dans le dernierconteneur de Maerks Line immatriculé n° MSKU 890873/0. C'est la société suisse « Société Cotonnièrede distribution S.A » (Cotton Distributors Inc. CDI)qui en est le négociant principal, chargée de l'achat,de l'embarquement jusqu'à l'arrivée des balles enColombie, pour le compte de la centrale d'achatDiagonal S.A.

Après un périple de 26 jours, le bateau est arrivéau port de Cartagena le 1er septembre 2006. Lesconteneurs ont été sortis du port pour être achemi-nés à la centrale d'achat Diagonal S.A., qui a achetéle coton des producteurs de Léfakho. La balle a étéensuite acheminée à la filature de “Colombiana DeHilados” située dans la “Zona Franca de ReinegroBodega 106”. L’administrateur de cette filature senomme Luis Fernando Montoya.

Diagonal S.A. est une centrale d'achat qui achètepour toute la filature colombienne. Hasard ou coïnci-dence, les responsables colombiens de cette centra-le d'achat (M. olarte, Directeur commercial et M.Munoz, classeur) ont effectué deux visites successi-ves à la SODEFITEX (décembre 06 et février 07) pours'assurer de la maîtrise de toute la chaîne de valeurde notre processus qualité, c'est-à-dire de la produc-tion au champ à la balle rendue au port de Dakar.

C'est le 22 mars 2006 à 15H35mn que l'auditeurqualité BVQI a remonté l'historique de la productiond'une balle de fibre de coton, de l’air de stockage del’usine de Kédougou jusqu'aux cotonculteurs qui ontproduit le coton, pour s'assurer de sa traçabilité.Pour notre part, nous avons suivi cette balle n°68227 jusqu'à sa destination finale ; nous ne pouvionspas savoir que cette balle allait être achetée par desclients colombiens, qui se sont déplacés à deuxreprises chez nous pour s'enquérir de notre démar-che qualité.

Le coton graine des 7 cotonculteurs du village deLéfakho, dans le « Bélédougou » (Bombo Camara,Toumany Cissokho, Sambou Cissokho, IbrahimaCissokho, Mamasy Camara, Founé MoussaCissokho et Souman Cissokho) a donc finalementabouti en Amérique du Sud, plus particulièrement àCartagena en Colombie, pour le compte de la filaturede “Colombiana De Hilados” par l’intermédiaire de la

centrale d'achat Diagonal S.A. Il aura parcouru prèsde 7091kms, dont 794 kms entre Léfakho et Dakar et6297kms entre Dakar et Cartagena en Colombie. Enfin de compte, nous pouvons dire que le contrôlequalité effectué par Ousmane Sangharé a étéconcluant. Le conducteur Diobo Camara a bien veilléà préserver cette qualité et l'équipe de Ibrahima Ba,chef de quart a égrené de telle sorte que toutes lesqualités intrinsèques de la fibre ont été conservéesd'où la satisfaction du client. En 2006, le client avaitacheté pour 2800 tonnes de fibre. En 2007, il a passéune commande de 5 550 tonnes soit une augmenta-tion de 32,93%.

RENAISSANCE COTONNIERE38

Management de la Qualité

Vous avez dit traçabilité !

À la suite de la balle 68 227

Jusqu'en 2000, environ 30 % de notre productionfibre se plaçait sur le marché textile Sud

Américain. Le Brésil en été le principal bénéficiaire.Cette attractivité était stimulée par l'avantage com-paratif lié à la qualité de l'offre sénégalaise en fibrede coton mais aussi à la proximité et aux flux ten-dus en transport maritime sur la liaison Dakar/Fortaleza.Depuis, nos parts de ventes se sont beaucoup effri-tées voire annulées. Le Brésil ayant tout naturelle-ment repris la position dominante sur son marchélocal et a acquis, depuis, le statut d'exportateurmajeur notamment sur les marchés environnants. Ils'y ajoute, que la proximité du marché nord améri-cain, corsait d'autant plus la situation au point deréduire les chances des cotons d'origines africainesde pénétrer le marché sud américain. Ce contexte, explique l'importance des deux visitessuccessives (décembre 06 et février 07) effectuéespar les représentants de la centrale d'achat DIAGO-NAL représentée par son Directeur Commercial, M.OLARTE. Ce dernier était accompagné du classeurcolombien M. MUNOZ et M. Laurent PEYRE de lasociété CDI Lausanne (Cotton Distributors Inc).L'objectif pour le client était, principalement de s'as-surer de la maîtrise des causes de contamination parle polypropylène et, en cas de satisfaction, asseoirles bases d'une relation commerciale durable. Malheureusement, la première visite effectuée enDécembre 2006, alors que les usines étaient justeau stade d'essai, n'avait pas permis de répondre auvœu du client désireux de se rendre compte par lui-même des bonnes pratiques en matière de qualitésur toute la chaîne de valeur « du champ à la ballerendue client ». C'est ainsi que la deuxième visite fûtprogrammée en février 2007 en pleine campagne. Nos directions opérationnelles, tant agronomiquesqu'industrielles, et le service classement ontaccompagné les clients sur les marchés de coton etles usines de Vélingara et Tamba ; La salle de clas-sement et tous les magasins d'entreposages usineset ceux du siège Dakar ont été visités et les pra-tiques de conteneurisations, de manutention et deconvoyage inspectées.

L'occasion fut belle pour le client de constituer sonéchantillonnage à partir de ses propres pickingsfaits ça et là et même de reclasser des lots ; Lescotonculteurs rencontrés et le personnel ont étéquestionnés sur les mesures prises et pratiquées auquotidien pour traquer la pollution par le polypropy-lène.L'opportunité fut également saisie pour faire parti-ciper les clients colombiens à une émission radio-diffusée qui a constitué un fort moment de commu-nication et d'échange en direct avec les cotoncul-teurs de la zone autour du thème de l'impérieusenécessité de conjurer la présomption de contamina-tion qui pénalise le coton d'origine africaine.De l'avis des clients, le risque de contamination parle polypropylène est favorisé par les modes deconsommation qui utilisent de plus en plus l'embal-lage en plastique et dérivés. Cependant des mesu-res pour faire face existent et sont efficacement misen œuvre. Les dimensions à accorder à la sensibili-sation et à la mobilisation des acteurs des filièresont été mises en exergue.Ils ont constaté la volonté de la SODEFITEX d'élimi-ner sur toute la chaîne de valeur toute source depollution par le polypropylène, de veiller à la traça-bilité des produits et de généraliser l'emballage 100% coton sur toutes les balles. Les retombées de cesvisites demeurent significatives puisqu'à la clôturede la campagne 06/07, les ventes en direction de laColombie représentent 24,5 % de nos ventes valo-risées à cours mondial majoré de bonus qualité.

Visite filateurs Colombiens à la SODEFITEX

Constater de visu la qualité sur toute la chaîne de valeur,«du champ à la balle rendue client»

Par Amadou Moustapha DIOP, DC

• De d. à g. : Le Directeur Commercial MoustaphaDiop en compagnie de M. Laurent PEYRE de lasociété CDI Lausanne (Cotton Distributors Inc)et du classeur colombien M. MUNOZ

RC

• Le magasin de stockagede la centrale d’achat

• Le magasin de stockage de la filaturede “Colombiana De Hilados”

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 39

Le bureau du CHSCT est composé de sixmembres dont trois membres de droit et 3membres cooptés. Les membres de droit

sont le Président en la personne de M.Ibrahima Diallo, responsable de la Régioncotonnière de Tambacounda/Kahone, M.Mamadou Ndoye, Assistant au ServiceFormation et Communication Interne, chargéde la communication interne et CorrespondantRégional de la Sécurité et du médecin d’entre-prise le docteur Matar Diop. Les trois membrescooptés sont M. Assane Diagne, Chef del’Usine “Joseph Dione” de Tambacounda,Saliou Dieng, délégué du personnel et BakaryTogola, soudeur à l’usine “Joseph Dione”.

Ce bureau a été renforcé par 17 membresissus de tous les corps de métiers de l’entrepri-se. Ils seront des relais du CHSCT au niveau deleur unité de travail. Les différents membresont été répartis dans 6 groupes de travail défi-nis à cet effet.

Un responsable a été nommé à la tête dechaque groupe de travail pour coordonner etimpulser la dynamique, il pourra faire appel sinécessaire, aux compétences du médecin d’en-treprise, du Responsable du SMS ou à des per-sonnes ressources pour l’appuyer sur l’identi-fication des risques de son groupe

Il s’agit des risques liés à la production coton-nière (stockage et utilisation des pesticides,machinisme agricole, chutes de moto et aut-res), à la production alimentaire (productionlaitière, production animale, minoterie), à l’in-cendie (explosion, intrusion, manutention),aux risques industriels (mécanique, électrique,maintenance industrielle), de santé, d’hygiène,aux conditions de travail et à la circulation rou-tière (accidents de circulation, maintenanceautomobile, plan de circulation).

M. Abdoulaye Fall Inspecteur du travail dela région de Tambacounda venu installer le

comité a remercié et encouragéla Sodefitex pour son engage-ment à prendre en charge etd’intégrer dans le managementde l’entreprise les problèmesd’hygiène et de sécurité au tra-vail. Il a ensuite fait un exposésur le décret 94/244 du 07 mars1994 fixant les modalités d’or-ganisation et de fonctionne-ment des comités d’hygiène etde sécurité. Il a informé par lamême occasion l’assistance dela modification en cours de cedécret pour l’adapter aux nou-velles exigences.

Il a beaucoup insisté sur :• le caractère obligatoire qu’il y a à constituer

un comité d’HSCT pour une entreprise• la formation continue des membres du

comité qui doit être assurée par l’em-ployeur

• les réunions périodiques au moins une foispar trimestre, après chaque accident dutravail qui a ou qui aurait pu avoir desconséquences graves, ou sur la demandemotivée de 2 de ses membres

• le programme annuel de prévention desrisques professionnels

• le rapport annuel qui doit être obligatoire-ment transmis à l’inspection du travail

• le registre de sécurité où seront consignéestous les PV des réunions du CHSCT, lesstatistiques d’accidents de travail et demaladies professionnelles.

Il a invité le nouveau CHSCT à se mettre trèsvite à l’action pour une identification exhausti-ve des risques professionnels à tous les postesde travail et pour cela, il a recommandé desvisites de terrain et une écoute attentive destravailleurs.

Il a également fait remarquer que sans l’en-gagement et le dynamisme de tous les acteurssurtout du comité, rien ne pourra être fait,quelle que soit la volonté affichée de la DirectionGénérale à assurer la protection de ses travailleurs.Il a invité le Responsable du Management dela Sécurité à prendre contact avec la Directionde la Prévention de la Caisse de SécuritéSociale qui pourrait animer des séminaires desensibilisation. Dans le même ordre d’idée, il arecommandé au Médecin de l’entreprise deprendre en compte dans les sensibilisations leproblème du VIH Sida en entreprise.

Avant de terminer M. Fall a réaffirmé à l’as-sistance sa disponibilité à accompagner laSodefitex dans cette mission car notre réussite,dit-il sera la sienne. Au nom des membres ducomité, le président a vivement remercié M.Fall pour la clarté de son exposé et son engagementaux côtés de la Sodefitex pour relever les défis.

Installation du Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail de Tambacounda

Favoriser l’engagement et le dynamisme de tous les acteurs pour la protection des travailleurs

• Par Mamadou Ndoye *

• De d. à g. : Ibrahima Diallo, Régional deTambacounda, Boly Gaye Seck, responsabledu système de management de la sécurité et Abdoulaye Fall, inspecteur du travail de Tambacounda

Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, formé à Tambacounda,a tenu sa première réunion pour la mise en place de son bureau avant de procéderà son installation officielle par l’inspecteur régional du travail. C’était à la salleJacques Médou, sous la présidence de M. Boly Gaye Seck Responsable du Management de la Sécurité et en présence de l’Inspecteur régional du travail de Tambacounda M. Abdoulaye Fall.

*Service Formation et Communication Interne

L’organisation de la célébration de la journée Mondialede la Protection Civile 2007 à Tambacounda a été confiée àla SODEFITEX. La cérémonie s’est déroulée le 1er mars2007 dans le Centre de formation “Jacques MEDOU” sousla présidence du gouverneur de région M. Amadou SYaccompagné de son adjoint et du Préfet de Tambacounda.La journée a enregistré une participation massive desChefs de services régionaux de l’Etat, d’ONG, de la SENE-LEC, de la SDE, du Médecin Chef de Région, des hôteliers,des artisans et du personnel de la SODEFITEX.

Le thème retenu cette année est «Protection civile etSécurité dans les lieux de travail».

Après le message de bienvenue du Directeur Général dela SODEFITEX et la présentation du Projet de Managementde la Sécurité par Boly Gaye SECK, M. le Gouverneur aouvert les débats qui ont porté sur quatre communications :1- la législation sur la sécurité dans les lieux de travail par

Mr Abdoulaye Fall Inspecteur Régional du Travail et dela Sécurité Sociale de Tambacounda

2- préservation de la santé du travailleur face aux risquesprofessionnels par le Docteur Abdel K. Touré Médecindu travail de la SODEFITEX

3- les CHSCT en entreprise : Missions et fonctionnementpar M. Diagne de la Direction de la Prévention desRisques Professionnels de la Caisse de Sécurité Sociale

4- l’organisation de la sécurité Incendie dans un établisse-ment par le commandant Maye Konaté du Groupementdes sapeurs pompiers.

Ces communications ont été enrichies par la contribu-tion du Responsables de la Brigade Régionale d’Hygiène,du Responsable des Etablissements Classés pourl’Environnement.

La journée a été clôturée aux environs de 14heures parune visite des installations industrielles de l’usine “JosephDione” et du Centre Médico-social “Moustapha Baldé”.

Dans son discours de clôture, M. le gouverneur s’est ditsatisfait par ce qu’il a vu et a félicité la Sodefitex et sonDirecteur Général pour son engagement pour la sécurité etla santé des travailleurs.

JOURNÉE MONDIALE DE LA PROTECTION CIVILE

«Protection civile et Sécurité dans les lieux de travail»

Management de la Sécurité

• L'ancien Gouverneur de Tambacounda AmoudouSy, actuel Gouverneur de Dakar, en compagniedu commandant des Sapeurs Pompiersde Tambacounda Amadou Ba, visitant les installations de la SODEFITEX

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RC : Depuis combien de temps êtes-vous leresponsable de la sécurité au niveau de laSODEFITEX Dakar ?

Charles Ndiaye : Depuis le 6 mars 2006 ; c’estd’ailleurs un honneur et un plaisir pour moi deservir la SODEFITEX au niveau de la directiongénérale à Dakar comme responsable de lasécurité. Je profite de l’occasion qui m’est offer-te pour remercier vivement les gens qui m’ontsoutenu et encouragé dès le départ, commeOumar Karas Sall, Bilali Bâ, Idrissa Tiriera etbien sûr Boly Gaye Seck, le responsable duSystème de Management de la Sécurité. Jepeux dire que c’est grâce à l’appui de tout lemonde et la confiance qu’a placé en moi leDirecteur Général que je suis arrivé à ce niveau. Jeferai donc tout pour mériter cette confiance.

En quoi consiste exactement votretravail et quels sont les problèmes liés à lasécurité pour ce qui nous concerne ?

Je tiens à préciser que le rôle du responsable dela sécurité ne se limite pas à l’extinction desincendies car éteindre un feu n’est pas, en soi,une réussite satisfaisante. Le seul fait qu’il aitpu se produire, constitue un échec à la pré-voyance et le constat d’une défaillance de lasécurité. Le responsable de la sécurité est char-gé sous la direction du chef d’établissement deprocéder ou faire procéder à tous les travauxtouchant à la sécurité en particulier :

- l’entretien du matériel incendie- l’organisation et le contrôle du gardiennage- la formation des équipes d ‘intervention- l’établissement et le suivi du plan de stockage- les essais de lutte contre l’incendie- la tenue des documents de sécurité.

La liste n’est pas limitative. La dénominationdu poste « responsable de la sécurité » indiqueque la personne doit assumer une responsabilitéet que pour que cela soit fait de manière effica-ce, il est nécessaire qu’il ait outre les connais-sances techniques, l’autorité naturelle maisaussi celle qui lui sera conférée par sa hiérarchie.

Pour ce qui nous concerne, les problèmes liés àla sécurité sont de deux ordres :

L’entretien du matériel incendie dans les diffé-rents sites de la SODEFITEX et le respect desconsignes applicable à tout le personnel. Il fautque le personnel comprenne que les précau-tions prises par la direction pour éviter et com-battre les incendies et autres accidents de toutenature assurent la sauvegarde de son travail. Ilne suffit pas par exemple de mettre en éviden-

ce la prescription « Défense de fumer » mais deveiller à son exécution. La direction de l’entre-prise doit par conséquent veiller à ce que toutesles consignes de sécurité soient observées. Endécelant les principales causes d’insécurité, ondiminue sérieusement le risque d’incendie etd’accident. C’est un problème d’autorité, dediscipline, d’ordre. La sécurité ne concerne passeulement le Directeur Général, le responsablede la sécurité et les agents de sécurité ; elleconcerne également toute personne évoluantdans l’établissement. L’utilisation des extincteurset les modalités d’appel des sapeurs pompiersdoivent être connus de tout le monde.

Pensez-vous que les employés sont suffi-samment informés pour faire face à unéventuel incendie et, au cas contraire, quelssont les moyens utilisés pour l’informationet la sensibilisation ?

Depuis ma prise de service, je me suis employéà rencontrer tout le personnel de l’établisse-ment, qu’il soit permanent, saisonnier ou jour-nalier et autres partenaires de la SODEFITEX(chauffeurs privés et leurs aides). Il s’agit desensibiliser tout le monde sur les consignes desécurité, sur le maniement des extincteurs etles modalités d’appel des secours publics

(sapeurs pompiers, SDE, SENELEC, Police,gendarmerie). Quant aux agents de sécuritéchargés directement de la sécurité, ils reçoiventune formation particulière pour la mise enœuvre rapide du réseau incendie et les tech-niques de surveillance des magasins de stocka-ge et autres points dangereux. Les moyens uti-lisés pour l’information et la sensibilisationsont : les rencontres, les signaux de sécurité, lesaffiches, les essais de matériel, les exercicesincendies dans le court terme. Dans le longterme, je solliciterai de la part des autoritéscompétentes l’organisation annuelle d’unejournée portes ouvertes sur la sécurité. Nouscomptons beaucoup sur RC pour une largediffusion.

Quelles sont les précautions essentielles àprendre en cas de problèmes de sécurité ?

Toute personne qui découvre un sinistre(incendie, accident) dans l’établissement oudans ses abords immédiats a le devoir et mêmel’obligation de prévenir :- le chef d’établissement, en l’occurrence le

Directeur Général- le correspondant régional de la sécurité- le responsable de la sécurité- le poste des agents de sécurité ou si possibleet de préférence directement les sapeurs pom-piers et d’attaquer le sinistre par les moyens depremier secours prévus à cet effet (extincteur,réseau incendie). En présence de tout danger, ilfaut donc : Protéger – Alerter – Secourir.

En matière de sécurité tout se tient. Ainsi lasécurité contre les accidents de toute nature segreffe sur la sécurité contre l’incendie. Dansnotre entretien, j’ai omis volontairement deparler de l’hygiène mais dans la réalité, l’hy-giène est très liée à la sécurité dans les établis-sements.

RENAISSANCE COTONNIERE40

Management de la Sécurité

Dites-nous Charles Ndiaye…

À propos de sécuritéLa SODEFITEX s’achémine vers un système de management intégrant la gestion desproblèmes de sécurité et d’hygiène au travail. Pour cela, la Direction Générale anommé un Responsable du système de management de la sécurité et a mis en place,pour chaque établissement, un responsable chargé de veiller à la sécurité et à l’hygiè-ne dans les lieux de travail. C’est dans ce cadre que RC est allé à la rencontre de M.Charles Ndiaye, chargé de la sécurité des établissements du siège à Dakar. Entretien

Propos recueillis par Stéphanie Barry

Un accident terrible a endeuillé l'Usine Hiima Baldé deKolda le 24 juillet 2007 et par delà toute la SODEFITEX. Aucours d'une opération routinière de manutention de ballesde coton dans le magasin-fibre de l'usine, une avalanchede balles s'est produite, entraînant la mort accidentelle deMahamadou DIALLO dit « Mamadou BA » agent encharge du gerbage des balles. Selon les témoins de l'accident, Mamadou BAassurait le gerbage des balles de coton, quandl'accident s'est produit. Le chef d'usine, M.Oumar Karass SALL, a immédiatement alertéles sapeurs pompiers et la police et mobiliséM. DIAGNE l'infirmier de l'usine. Ils n'ont mal-heureusement pu que constater le décès.Des chutes de balles peuvent exceptionnelle-ment survenir au cours de ces manutentions.Malheureusement, le risque-zéro n'existejamais en matière de sécurité. C'est cette excep-tion à la règle qui s'est dramatiquement invitée ence 24 juillet à l'Usine Hiima Baldé de Kolda et la gran-de faucheuse a brutalement arraché notre collègue à l'af-fection des siens. Le directeur général qui se trouvait àTambacounda où il terminait une mission de dix jours desuivi de la campagne cotonnière a immédiatement annuléla dernière étape de tournée et reporté son retour à dakarpour se rendre immédiatement en compagnie du directeurindustriel à Kolda, sur les lieux du drame. Il a présidé,après la visite du magasin où s'est produit l'accident, une

réunion d'urgence dans le bureau du chef d'usine avec cedernier, le directeur industriel et son staff et le responsabledu système de management de la sécurité. La délégations'est ensuite rendue au domicile du défunt pour présenterles condoléances les plus attristées de toute l'entreprise à

la famille du défunt. C'est avec une profonde tristesseque Renaissance Cotonnière rend un vibrant hom-

mage à Mahamadou Diallo. À sa famille éplorée età tous les collègues de l'usine Hiima Baldé, nousprésentons nos sincères condoléances.

Plus jamais çaAu-delà de cet événement tragique, qui peutsurvenir à tout moment, il est utile de rappe-ler la nécessité de mettre en œuvre un systèmeefficace de management de la sécurité, de

respecter les consignes de sécurité, la vigilanceet le sens élevé de responsabilité dans nos lieux

de travail. C'est pourquoi nous disons : «PLUSJAMAIS ÇA». Cet événement tragique doit nous ser-

vir de leçon. Nous devons transformer notre douleur etnotre émotion, en vigilance accrue. Cet accident doit nouspousser davantage à réaliser notre slogan «zéro accident»,même si le risque zéro n'existe pas, grâce à notre vigilan-ce, aux respects des consignes et normes de sécurité, auréflexe de prévention qui doit être un état d'esprit pourchacun d'entre nous.

Tragique accident du travail à l'usine « Hiima BALDE » de Kolda

L'exigence d'un meilleur management de la sécurité

Par Boly Gaye SECKResponsable Système de Management de la Sécurité

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Fibre Africaine• Cinquième journées annuelles de l'A.C.A à Accra

Une rencontre sous le signe de l'Unité africaine

• Situation alarmante et critique des sociétés cotonnières d'Afriquede l'Ouest et du CentreL'Association cotonnière africaine lance un cri d'alarme

• L’Equipe de l’Unité de délintage de la SODEFITEX en mission auBurkina FasoUn échange de pratiques pour mieux élargir les horizons

• François TRAORE, Président de l’AProCAEn tournée au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau

«Nous demandons à nos politiques de donnerà la culture du coton la place qu’elle mérite»

Libre cours• La gestion du secteur

Une affaire de cœur et de méthode

Ma perception du client ?

Actualité• Radios « Bamtaare Dowri FM » et «Giggi Sembe FM»

Un an déjà !

• BRAVO AU COMMANDANT GUEYE ET A LA COMMISSION SODEFITEX/FNPC DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC D’INTRANTS Une importante quantité saisie à Vélingara

Lu pour vous• La lettre de DAGRIS N°21

Sénégal : Les clés d’une performance

EvènementsSociauxCarnet Rose - Naissance - Nécrologie

• Hommage à Mamadou Soumah, ancien Directeur de l’AdministrationGénérale et des Ressources Humaines de la SODEFITEXUn véritable partisan du dialogue s’en est allé

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RENAISSANCE COTONNIERE42

Fibre Africaine

Cinquième journées annuelles de l'A.C.A à Accra

Placées sous le haut patronage du VicePrésident de la République du Ghana,S.E. Alhadji Aliu MAHAMA, ces journées

qui ont enregistré la participation d'environ200 personnes du monde du coton venues detous les continents, ont connu des momentsforts marqués par des décisions importantes.Dans son allocution lors de la cérémonie d'ou-verture, le Président du comité d'organisation,M. Georges OSIEKU, Directeur Financier deGhana Cotton Company, s'est d'emblée réjouidu choix porté sur le Ghana pour l'organisa-tion de cette édition.

Prenant la parole, le Président de l'A.C.A, M.Ibrahim MALLOUM, a tenu à rendre un hom-mage appuyé au peuple Ghanéen, qui a tou-jours été « à l'avant-garde du combat pour l'u-nité de l'Afrique et pour la défense des intérêtséconomiques de notre continent », d'où lechoix porté sur Accra pour abriter ces cinquiè-mes journées. M. Malloum a ensuite souhaitéla bienvenue à tous les invités venus des quat-re coins du monde (Europe, Asie, Amérique etAfrique) avant de pointer du doigt, par unmessage fort, les principaux maux dont souff-re la filière cotonnière africaine. Il a en effetmontré « qu'en dépit de sa compétitivité, deses performances qualitatives et de son poidsdans nos économies, la filière coton en Afriqueet particulièrement celle de la zone franc, estgravement sinistrée », parce que victime demesures qui entravent la libre concurrence. Ils'agit essentiellement des subventions massi-

ves et diverses octroyées par des pays nantis àleurs fermiers et à leurs industriels.Aujourd'hui, plus que jamais, dira-t-il, la crisedu coton, et particulièrement les subventionscotonnières occidentales et le taux de change(FCFA/Dollar) doivent être placés sur un ter-rain plus politique qu'économique si l'on veutdesserrer l'étau qui étouffe les producteursafricains de coton.

Le Vice Président du Ghana, S.E. Alhadji AliuMAHAMA, après s'être réjoui de l'organisationde ces journées à ACCRA, a regretté que lafilière cotonnière africaine, nonobstant sacontribution capitale aux économies nationa-les africaines, se trouve dans une situation pré-caire. D'autant plus que « le coton joue un rôlecentral dans les économies de beaucoup depays africains » et que « dans certaines écono-mies, le coton représente la culture principaledont dépendent des millions de personnespour leur survie ». Pour conclure que «lesquestions touchant le coton devraient doncretenir l'attention des responsables politiques ».Après les discours d'usage, place aux travauxen pléniere. Six thèmes ont ainsi fait l'objet decommunications très riches d'enseignementpour la filière coton ; il s'agit de :

• « Perspective du marché mondial du coton »présenté par Madame Armelle GRUERE,statisticienne à l'International Cotton AdvisoryCommittee (ICAC).

• « Comment améliorer les rendements de laproduction cotonnière en Afrique » présentépar Monsieur Blaise FADOEGNON del'IFDC MALI ;

• « Comment améliorer la qualité du cotonafricain sur toute la chaîne (de la productionau classement en passant par la récolte et l'é-grenage) » présenté par Joël KY de la SOFI-TEX BURKINA FASO.

• « Les Subventions aux producteurs et expor-tateurs des pays du nord et le cycle d DOHA» ; présenté par M. Ibrahim MALLOUM,Président de l'A.C.A et DG Cottontchad.

• Le manuel Qualité pour les filières africainesUEMOA et les grandes lignes du projetCFC/ICAC 33 « la Standardisation commer-ciale de la mesure instrumentale du cotonpour les pays producteurs de coton enAfrique »; par Andrew MACDONALD duBrésil et Jean Paul GOURLOT du CIRAD.

• « Le Règlement Général Européen (RGE) »,présenté par Gérard KASSARIAN de l'AFCOT.

Chaque exposé a suscité de riches et fructueuxdébats à l'issue desquels chaque participant a pudécouvrir les principaux problèmes dont souf-fre la filière africaine. Des approches de solu-tions ont été esquissées par les participants.

Un nouveau bureau mis en place

Auparavant, l'assemblée générale a examiné etadopté le rapport d'activités et le rapportfinancier 2006 avant de valider le plan d'actionet le projet de budget 2007. Il faut noter que surle plan des activités 2006, plusieurs actions ontété menées comme l'organisation des quatriè-me journées de l'A.C.A au Caire, l'organisationd'un atelier sur la commercialisation du coton,avec l'appui de la Banque Islamique deDéveloppement, l'opérationnalisation desrésolutions de l'atelier sur le thème «Optimisationdu ratio coût/efficacité des intrants agricoles »par la commission agronomique en collabora-tion avec l'IFDC et l'organisation à Cotonou(Bénin) des journées de la qualité du cotonafricain.

Pour l'année 2007, l'A.C.A compte mener lesactivités suivantes :

• L'élaboration d'un manuel de procédureadministratif et financier pour l'A.C.A ;

• L'organisation d'une étude comparative surla méthode de fixation des prix du cotongraine dans les pays producteurs du coton ;

• L'organisation à Lomé (TOGO) d'un ateliersur les causes de la baisse de rendements ducoton au champ ;

• L'organisation des sixièmes journées del'A.C.A en ZAMBIE du 13 au 15 mars 2008.

L'Association Cotonnière Africaine (A.C.A) a tenu la 5ème édition de ses journéesannuelles à Accra au Ghana, du 22 au 23 mars 2007. C'était dans la mouvance desfestivités marquant le cinquantième anniversaire de l'accession à la souverainetéinternationale de ce pays, le 1er pays d'Afrique noire indépendant et en prélude àl'organisation du sommet de l'Union Africaine.

Une rencontre sous le signe de l'Unité africaine

• De g. à d. : Georges Oseiku, Directeur financier de Ghana Cotton Company; Kossi Messan Ewovor, DG de SOTOCO Togo, Bachir Diop, DG de SODEFITEX Sénégal; le représentant du Ministre de l’agriculture du Ghana ; le Vice-Président de la République du Ghana, Ibrahim Malloum, Vice président de l’A.C.A.; Celestin Tiendrebeogo, DG de SOFITEX Burkina et nouveau Président de l’A.C.A.et Adéyèmi Achamou Fahala, Secrétaire permanent de l’A.C.A.

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 43

L'assemblée a procédé également au renouvel-lement de son comité de direction et du bureauexécutif, conformément aux textes qui régis-sent son mode de fonctionnement (mandat dedeux ans renouvelable à la moitié des memb-res). C'est ainsi qu'après 4 années d'exercice, lebureau sortant a démissionné pour permettrela mise en place d'un nouveau bureau. C'estainsi que M. Célestien Tiendrébéogo, DG de laSOFITEX du Burkina faso a été porté à la têtede l'A.C.A pour deux ans. Il est secondé par M.Ibrahim Malloum, qui occupe désormais leposte de premier Vice-Président et M.Ousmane Guindo de la CMDT du Mali quiprend la deuxième vice-présidence. (voirbureau directeur et comité de direction)

Communication sur le Cycle de DOHA : l'évolution des discussions au niveau de l'OMC

Pour mieux apprécier l'évolution des discussionsau niveau de l'OMC, notamment pour ce quitouche la filière coton, l'A.C.A avait tenu àorganiser un séminaire particulier sur le cyclede Doha. Le thème choisi : «Commerce etdéveloppement de la filière du coton dans lecadre du cycle de DOHA». La conférence étaitanimée par un groupe d'experts etAmbassadeur présidé par Monsieur IbrahimMALLOUM, Directeur Général de laCotonTchad. Elle a vu la participation deMessieurs Terry TOWNSEND, Président del'ICAC, OSAKWE Chiedu de la BanqueMondiale, Samuel AMEHOU de la MissionPermanente du Bénin auprès de l'Office desNations Unies et MUZOORA Hans Windsorde l'Ouganda.

Ce séminaire a apporté un éclairage sur l'évo-lution des discussions au niveau de l'OMC parrapport aux exigences des acteurs en relation

avec les difficultés sans cesse croissantes queconnaît la filière cotonnière africaine.

Aussi, après avoir dénoncé une fois encore lapratique de la politique de subventions à laproduction et à l'exportation, politique prati-quée par les pays développés en général et lesEtats-Unis en particulier, les communicateursont invité les acteurs de la filière cotonnièreafricaine, réunis au sein de l'A.C.A, à mainte-nir l'unité de pensées et d'actions afin que lesdébats à l'OMC permettent effectivement de

résoudre les multiples conséquences de cettepratique sur la compétitivité du coton africain. Les manifestations de ces 5ème journéesannuelles de l'A.C.A ont été clôturée par unevisite touristique et une soirée de gala en l'hon-neur des participants. Les prochaines journéesannuelles de l'A.C.A, les sixièmes du genre,sont prévues en ZAMBIE du 13 au 15 mars 2008.

RésolutionsL'Assemblée Générale, à l'issue de ses travaux, outre l'adoption du rapport d'activités 2006 et le plan d'actions 2007, a instruit le Comité de Direction sur les points suivants, jugés essentiels :

• Envoyer un message fort, exprimant les graves difficultés actuelles de la filière cotonnière africaine, auPrésident en exercice de l'Union Africaine, S.E. Monsieur John Agyekum KUFOUR, Président du Ghanaafin de susciter la prise en compte de la question du coton dans les forums politiques.

• Organiser une étude comparative sur les méthodes de fixation des prix du coton graine par pays producteurafin d'amorcer l'adoption d'une méthode commune.

Bureau Directeur

1. Président : TIENDREBEOGO Célestindu Burkina Faso

2. Premier Vice Président : MALLOUM Ibrahimdu Tchad

3. Deuxième Vice Président : GUINDO Ousmanedu Mali

4. Rapporteur : ADOTEVI Johannade la Côte d'Ivoire

5. Trésorier Général : ADJOVI Mathieu du Bénin ;

Comité de Direction

1. ABDIN Mohamed Ali du Soudan2. ADJOVI Mathieu du Bénin ;3. ADOTEVI Johanna de la Côte d'Ivoire4. BUCHI Damase de la Zambie5. DIOP Ahmed Bachir du Sénégal6. EWOVOR Cossi Messan Paulin du Togo7. GUINDO Ousmane du Mali8. KUMI Prosper du Ghana9. MALLOUM Ibrahim du Tchad10. MOHAMED ZAKI Montasser de l'Egypte11. TIENDREBEOGO Célestin du Burkina Faso

Composition du Bureau et du Comité de Direction

Synthèse à partir du Rapport du Secrétairepermanent de l'A.C.A

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Le président de l'A.C.A, Célestin Tiendrébéogo,Directeur général de la Sofitex (BurkinaFaso), était accompagné du vice-président

de l'Association Ibrahim Malloum et deMohammed Iya, Directeur général de laSodecoton au Cameroun. Cette rencontre apermis aux représentants de l'A.C.A. de pousserun véritable cri d'alarme et d'exposer, à la pressespécialisée mais aussi généraliste, les difficultésnombreuses et difficilement surmontablesauxquelles sont aujourd'hui confrontées lesfilières cotonnières africaines.

Voilà quatre ans déjà, les africains dénon-çaient les subventions qu'octroient les paysoccidentaux à leurs agriculteurs. D'après leprésident de l'A.C.A., elles sont la cause d'unesurproduction et de la chute persistante descours du coton. «Si rien n'est fait pour réduire ousupprimer ses subventions nocives, l'ensemble desfilières cotonnières africaines serait condamné àdisparaître à très brève échéance», a avertiCélestin Tiendrébéogo avant d'ajouter «De laconférence ministérielle de l'OMC à Cancùn enseptembre 2003 à la dernière rencontre de hautniveau à Genève en mars dernier, le dossier cotonn'a pas connu d'avancées significatives».

«Le deuxième grave défi auquel font face les filiè-res coton de l'Afrique de l'Ouest et du Centre(AOC) c'est le taux de change dollar/franc CFA».Le contexte monétaire actuel pénalise en effetles exportations. Alors que l'Afrique «zonefranc» exporte 90% du million de tonnes defibre produite, cette production n'est plusassez compétitive par rapport à celles deszones dont la monnaie est indépendante de ladevise européenne. « Tous les produits d'ex-portation de la zone franc sont cotés en dollarUS et nous subissons de fait, une double fluc-tuation : fluctuation du prix de la matière pre-mière elle-même et fluctuation du dollar mon-naie de la transaction ». Les filières cotonnièresfinancent l'essentiel de leurs facteurs de pro-duction en monnaie forte (€/CFA) et commer-cialisent leur fibre en dollar nord américaindéprécié.

Aux problèmes de subventions et de contex-te monétaire défavorable, s'ajoute la hausse duprix des intrants, notamment des engrais, dontles prix sont relativement corrélés à ceux dupétrole. L'augmentation conséquente du prixdes facteurs de production pèse lourdementsur l'équilibre financier des exploitations fami-liales et sur le revenu des producteurs decoton. Aujourd'hui le monde rural qui tire l'essentiel de son revenu monétaire de la pro-

duction cotonnière a un niveau de vie qui sesitue bien en de ça du seuil de pauvreté.

Au cours de la dernière campagne, cons-cients de la situation dramatique des filières,certains bailleurs de fonds se sont engagés àaccorder des prêts ou des subventions. D'aprèsles représentants de l'A.C.A., ces déclarationsd'intentions sont restées, pour l'essentiel, lett-res mortes. Elles ont néanmoins permis dedébloquer, auprès des banques locales, denouveaux crédits qui ont certes permis le paie-

ment des récoltes mais qui génèrent des fraisfinanciers et viennent sensiblement aggraverla situation financière des sociétés cotonnières.

Alors que la production cotonnière africainea atteint des volumes conséquents avec unefibre d'excellente qualité, reconnue et appré-ciée des filateurs, la situation des producteursde coton et de leurs familles est devenue diffi-cilement supportable. Célestin Tiendrébéogo arappelé que quelque vingt millions de person-nes en Afrique de l'Ouest et du Centre tirentl'essentiel de leur revenu de la culture ducoton. La paupérisation de ces populationss'accentue et par voie de conséquence, l'exoderural et les flux migratoires vers les paysindustrialisés s'accélèrent. Ils constituent unevéritable menace, tant pour la stabilité del'Afrique que pour le reste du monde.

« C'est un cri d'alarme et de détresse quel'Association Cotonnière Africaine lance ici àParis en direction des responsables politiquesde nos pays et aussi en direction de la commu-nauté internationale ; si dans les jours et semai-nes à venir, rien n'est fait pour soutenir les filiè-res coton AOC qui sont à bout de souffle nouscourrons vers une catastrophe aux conséquen-ces imprévisibles. » C'est par cet appel que lesreprésentants de l'Association CotonnièreAfricaine ont clôturé cette conférence de pres-se en espérant que leur message sera enfinentendu et suivi d'effets.

RENAISSANCE COTONNIERE44

Fibre Africaine

Situation alarmante et critique des sociétés cotonnières d'Afrique de l'Ouest et du Centre

L'Association Cotonnière Africaine (A.C.A) organisait, le vendredi 22 juin 2007 à Paris, une conférence de presse pour sensibiliser l'opinion publiquesur la situation alarmante et critique des sociétés cotonnières d'Afrique de l'Ouest et du Centre.

L'Association cotonnière africaine lance un cri d'alarme

Par le service de communication et relationspubliques de Dagris

L’Equipe de l’Unité de production de semences en mission au Burkina Faso

Une équipe de la SODEFITEX composée de Monsieur Oumar SOKHNA, Assistant à la Cellule Recherche et Développement de la DPC et Monsieur NGounda DIENG chef de l’unité de productionde semences délintées de Vélingara a effectué une mission au Burkina Faso du 8 au 16 Avril 2006. Cette mis-sion s’inscrit dans le cadre de la politique de raffermissement des relations commerciales entre la SODEFITEXet SYNGENTA mais également dans le cadre de la politique d’appui technique et de renforcement des capacités de son personnel. L’objet de notre mission était de renforcer les échangesd’expériences sur les différents problèmes liés au proces-sus de production des semences délintées, mais aussi devoir leur nouveau matériel de traitement appelé NIKLAS.C’est dans ce cadre que la société SYNGENTA a organisédes journées de visite des installations des unités de pro-duction de semences de la société SOFITEX à Bobo-Dioulasso et Kourouma. Des séances de travail riches enenseignements ont eu lieu avec nos homologues Burkinabé.Nous avons visité successivement l’unité délintage deBobo-Dioulasso, l’usine d’égrenage de Bobo 3, le labora-toire et le jardin de certification, et l’unité de délintage deKourouma.L’unité délintage de Bobo-Dioulasso est caractérisée par l’u-tilisation de l’ancienne installation CFDT à délintage chim-ique précédé de pré brûlage avec une capacité de 2,5tonnes/heure. Quant à l’usine de Kourouma, elle bénéficied’installations toutes neuves avec 6 lignes de délinteusesmodèle CONTINENTAL sans système de pré brûlage ; leprocédé est semblable à celui de notre unité de productionde semences délintées.L’usine d’égrenage de Bobo 3 est entièrement automatiséeet est presque identique à celle de Vélingara utilisant les

technologiques LUMMUSet CONTINENTAL. La visitedu laboratoire nous a per-mis de nous enquérir desconditions de contrôle dequalité et de certificationdes semences délintées.Nous nous réjouissons decette mission car elle a étébénéfique a plus d’un titre ;en effet elle a permis defaire une comparaisonentre les procédés utilisésau Burkina et au Sénégal mais également de découvrir denouvelles technologies notamment, des usines de produc-tion de semences délintées de très grandes capacités, unemachine de traitement de semences types NIKLAS etd’autres méthodes de certification. C’est l’occasion pournous de saluer la démarche de la Direction Générale quinous a confié cette mission qui a été pour nous une sortede benchmarking efficace et très instructif.

Un échange de pratiquespour mieux élargir les horizons

• Par Ngounda DIENG *

• De d. à g. : Mme KARGOUGOU,Chef Section Contrôle Qualité etCertification, Ngounda Dieng,Oumar Sokhna, Dr Doulaye Traoré,SYNGENTA BURKINA

*Ancien chef de l’unité délintage de Vélingara,nouveau Chef d’usine de Vélingara

• De g. à d. : Ibrahim Malloum vice-président del'A.C.A., Célestin Tiendrébéogo, Pdt de l'A.C.A. et Mohammed Iya, DG de Sodecoton Cameroun.

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 45

François TRAORE, Président de l’AProCA

RC : Vous avez effectué une tournée en zone cotonnière sénégalaise du 13 au 23 août 2006, quel en était l’objet ?

François Traoré : Cette tournée a été inscritedans le calendrier de l’AProCA lors de la der-nière séance de l’assemblée de notre associa-tion et l’objectif était de rencontrer les produc-teurs des pays membres de l’AProCA, discuteravec eux, évaluer leur niveau d’organisation,les relations qu’ils entretiennent entre eux pro-ducteurs et au-delà avec les sociétés cotonniè-res de leur pays, pour enfin définir leursbesoins.

Vous avez rencontré les producteurs et discuté avec eux, qu’est ce qui a le plusattiré votre attention ?

La culture du coton est pour eux (les produc-teurs) une activité génératrice de revenus, maisà côté de cela, ils produisent des céréales ; ils ontdes intrants et surtout la SODEFITEX paie leurcoton à la pesée, ce qui est très important pourleur bien-être et celui de leurs familles.

Ils rencontrent certains problèmes évidem-ment : la pluviométrie, les difficultés en appro-visionnement d’intrants, le déficit en forma-tion et en alphabétisation et le problème dumatériel agricole.Sinon ils sont très organiséset à notre avis la formation rendra la collabora-tion entre producteurs et SODEFITEX parfaite.

Nous voulons par exemple qu’ils aient l’op-portunité d’effectuer des voyages d’étudespour voir un peu ce qui se fait ailleurs dans laculture du coton. Ce serait un plus pour eux,vu l’expérience déjà capitalisée.

Après les rencontres AProCA/ producteursde la zone cotonnière, qu’est ce quel’AProCA compte faire pour les producteurs ?

L’AProCA sait que concernant les échangesentre les producteurs, il reste encore beaucoupà faire car ils apprendront beaucoup en échan-geant entre eux. Un autre aspect c’est que lecoton pour ces producteurs est essentiel ; grâceau coton une zone aussi reculée a accès à cequ’elle veut. Nous voulons travailler à les met-tre en relation avec des personnes qui leurseront bénéfiques et si on peut être leur porte-parole pour leur obtenir des formations etqu’ils soient alphabétisés, ce serait un atout detaille pour eux. Pour ce qui est des questionsdu coton au niveau international, c’est un outilde développement à la base et l’AProCA conti-nuera à lutter pour la cause du coton.

Nous demandons à nos politiques de donnerà la culture du coton la place qu’elle mérite.Nous devons rencontrer un conseiller duministre de l’Agriculture et nous allons lui enparler. Il faut que le politique soutienne lesproducteurs de coton sénégalais qui ont l’a-vantage déjà d’être très bien structurés. Ils ontune capacité de prendre du crédit et de le rem-bourser.

Ce n’est pas dans toutes les organisationspaysannes que nous voyons cela. Alors nousinterpellons le gouvernement sénégalais à sou-tenir ces producteurs bien organisés pour quecette filière, qui est un outil de développement,continue à se développer. Pour le sénégalaisqui s’habille essentiellement en coton, déve-lopper la transformation du coton pourrait êtreune idée à proposer aux politiques sénégalais.

Un mot sur le combat de l’AProCAcontre les subventions ?

A DOHA, les grandes nations ont pris l’enga-gement de faire de l’OMC un outil de dévelop-pement. L’OMC est un outil de commerce quidicte des règles justes. Par conséquent, il nefaut pas faire ce que les Etats-unis et l’unioneuropéenne font aujourd’hui, c’est-à-dire sub-ventionner leurs producteurs de coton, car cessubventions faussent les règles du commerceinternational et nous AProCA disons NON, àcela. C’est devenu un sujet où tout le mondesait qu’ils continuent à le faire parce qu’ils sontpuissants mais, en réalité ils ne doivent pas lefaire, c’est injuste !

En matière de commerce, c’est eux les don-neurs de leçons. Mais quand un produit n’estpas rentable, vous arrêtez de le produire. Nousnous faisons un coton de qualité et nous som-mes piétinés, ce qui n’est pas normal.

Nous n’accepterons pas de disparaître àcause de leurs agissements, qui font que nosenfants veulent aller en occident et tous lesjours les moyens sont utilisés pour empêchernos enfants de traverser l’océan. La meilleurefaçon de maintenir la jeunesse africaine chezelle, c’est d’arrêter de subventionner leurs pro-ducteurs de coton parce que si le coton se portebien, les enfants resteront chez eux. Nous enavons eu la preuve à kolda comme partoutailleurs dans la zone cotonnière sénégalaise.

Nous défendons une cause juste et nousallons continuer à mener notre lutte d’autantplus qu’aujourd’hui, nous avons des alliés enoccident qui soutiennent notre idéologie. Quece soit en Europe ou aux Etats-unis nous avonsdes alliés politiques qui défendent avec nous lacause du coton africain.

En tournée au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau

Le Président de l’Association des Producteurs de Coton Africain (AProCA) aconduit, durant les mois d’août et de septembre, une tournée dans les paysd’Afrique de l’Ouest (Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, Sénégal, Guinée-Bissau, Bénin, Togo) producteurs de coton et membres de cette association. À ceteffet, il a visité notre pays du 13 au 23 août 2006, en compagnie des membres laFédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC), qui assure la Vice-prési-dence de l’AProCA. François Traoré est allé à la rencontre des producteurs decoton du Sénégal et de la Guinée-Bissau ; il nous livre ici ses impressions aprèscette tournée et nous parle des problèmes des subventions américaines qui nemilitent pas en faveur du développement des pays africains. Le Président del’AProCa invite également les gouvernements africains à soutenir davantage lesproducteurs de coton qui sont déjà très bien structurés.

Propos recueillis par S. Barry

«Nous demandons à nos politiques de donner à la culture du coton la place qu’elle mérite»

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RENAISSANCE COTONNIERE46

Libre cours

La zone d’intervention de la SODEFITEXcommunément appelée «zone cotonnière»ou «Tiers Sud» est subdivisée en quatre

«régions cotonnières» que sontTambacounda/Kahone, Kédougou, Vélingaraet Kolda. Ces régions ne correspondent pas audécoupage administratif du pays, mais plutôtà un découpage zonal pédo-climatique quiregroupe les régions naturelles du SénégalOriental, de la Casamance Continentale et dusud Sine Saloum (régions administratives deTambacounda, Kolda, et sud des régions deFatick et de Kaolack). Chaque région cotonniè-re est subdivisée en secteurs, au nombre totalde 15, avec à leur tête des chefs de secteurs quitravaillent sous la responsabilité d’un chef derégion, le tout chapeauté par la Direction de laProduction Cotonnière. Les secteurs, qui fontici l’objet de notre contribution, sont découpésen centre de conseil agricole dirigés par destechniciens agricoles dénommés responsablesde la production cotonnière (RPC).

Le secteur est une équipe composée du chefde secteur et des RPC. Le chef de secteur est enquelque sorte le pilote de ce système chargéd’atteindre des objectifs bien déterminés. Pourcela, une méthode de travail s’impose à lui, au-delà des objectifs qui lui sont assignés par laDirection générale. Pour l’atteinte de ses objec-tifs, le secteur est doté de ressources nécessai-res (moyens humains, financiers et tech-niques). Mais ces seules ressources, à notreavis, ne suffisent pas ; il faut que l’organisationdu travail, le leadership, et la communicationsoient efficaces pour permettre au secteur d’at-teindre ses objectifs.

Une bonne organisation du travail

Par rapport à l’organisation du travail, lesresponsabilités doivent être réparties, les acti-vités et les tâches bien définies et planifiéessuivant un plan d’action et les acteurs dési-gnés. Le plus souvent, nous élaborons nosplans sous forme de tableau et de diagrammesde GANTT où l’on retrouve les actions, lesactivités, la période d’exécution, les objectifsvisés, les stratégies à développer, les interve-nants et les indicateurs de mesure de perfor-mance. Les RPC qui sont les responsables opé-rationnels participent à la fixation des objectifsdu secteur sur la base de l’environnement etdes capacités de leurs centres respectifs.

Les RPC sont des conseillers agricoles polyva-lents à même d’appuyer efficacement lescotonculteurs qui gèrent des exploitationspolyculture-élévage. Il faut, en quelque sorte,savoir assurer la gestion du temps qui pourraitêtre perturbée par les contraintes induites parce type d’exploitation (spéculations, optimisa-tion matériel agricole, foncier, etc.). Ces RPCdoivent être en mesure de convaincre les pro-ducteurs surtout lorsqu’ils leur conseillent d’a-dopter telle méthode au lieu de telle autre.

Afin d’optimiser les visites, les RPC peuventtravailler sur le système du rendez-vous, c’est-à-dire sur la base d’un emploi du temps heb-domadaire comportant le jour et les villages àvisiter. La plage horaire peut être fixe, mais lesactivités à mener évolueront dans le temps sui-vant le stade de la culture et les thèmes à vul-gariser.

Adopter un bon style de management

Le style de management du chef de secteurdétermine le niveau de performance du grou-pe dont il a la responsabilité. Pour cela, il doittoujours donner l’exemple en adoptant unedémarche qui favorise la concertation, la parti-cipation et le suivi des recommandations deses supérieurs. En d’autres termes, il doitimpulser une dynamique à son équipe et placerl’homme au cœur de ses actions sans verser,dans le paternalisme.La communication est un aspect importantdans ce type d’approche.

Des études ont montré que la plupart desconflits dans l’entreprise sont dus à unmanque de communication. Le chef de secteurdoit savoir parler, faire parler, écouter et favo-riser ainsi un dialogue efficace qui renforcechez ses agents un sentiment d’appartenanceet d’intégration, facteur de motivation impor-tant. Le secteur, tout comme l’entreprise demanière générale, doit être perçu comme une

famille où chacun à un rôle à jouer. Il faut doncy asseoir un climat de confiance réciproquepour toujours maintenir la dynamique (enga-gement du personnel) et réaliser ainsi l’objectifde production. Les réunions avec le personneldestinées à échanger des informations entrentdans ce cadre. Mais elles doivent être bien pla-nifiées suivant les techniques de réunions, sion veut les rendre plus productives.

Le chef de secteur, après la fixation des objectifsassignés au secteur doit veiller à ce que la pro-gression vers ces objectifs se déroule correcte-ment. Il doit donc contrôler les résultats etprendre éventuellement des décisions correctives.Ce contrôle peut être facilité par l’utilisationd’un tableau de bord qui est une représenta-tion synthétique et chiffrée des principalesinformations qui lui sont nécessaires pour lecontrôle et l’exécution du plan d’actions et l’o-rientation en cas d’écart par rapport aux prévi-sions.

Le secteur représente la cheville ouvrière de laDirection de la Production Cotonnière et dansce sens, de ses performances dépendent pourbeaucoup les résultats globaux de l’entreprisede son organisation efficace dépendent sesperformances.

Une affaire de cœur et de méthodeLa gestion du secteur

• Par Ibrahima SEYDI*

*Ancien Chef de secteur de Vélingaraaujourd’hui Responsable Régional de Kédougou

Ma perceptiondu client ? • Par Birame Diop *

Le client est la personne la plus importante pour cette entreprise

Sa présence n’est pas une source de chaleur mais de brise

Notre objectif doit être de le satisfaire

Pour garder son amour en affaire

Qu’il se présente physiquement, par écrit ou alors par autre motif

Gardons sa confiance en répondant à ses objectifs

En lui rendant un service de qualité

Son retour prochain est imminent et source de quantité profitable (confiance) pour une entreprise qui veut émerger

Cherchons par toutes les voies avenantes ses intérêts envisagés, mais avec une certaine lucidité préservons notre caractère audible

La qualité qui est notre emblème perceptible et crédible.

*Rpc à Bambadji Secteur de Saraya

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 47

Actualités

RADIOS « BAMTAARE DOWRI FM » ET « GIGGI SEMBE FM »

Le samedi 30 septembre et dimanche 1eroctobre 2006 resteront des jours historiquespour les populations du département deVélingara, dans la région de Kolda et de l'ar-rondissement de Saraya dans le départementde Kédougou. En effet, c'est à ces dates que lesradios « Bamtaare Dowri FM » et « GiggiSembe FM », mises en place par la SODEFI-TEX et l'Unesco Breda, ont commencé effecti-vement à émettre sur la bande FM à l'endroitdes populations des zones citées. Un an déjà !Mais combien les choses ont changé !

La mise en place de ces outils de communi-cation communautaires a été unanimementsaluée par tous : les autorités administratives,qui sont parties prenantes même dans le fonc-tionnement (comité de pilotage), les partenai-res au développement et les populations quien sont les principaux bénéficiaires. Et pourmieux réussir la symbiose, toutes ces partiescitées sont impliquées dans la gestion du pro-jet à travers un comité de pilotage et un comi-té local de gestion ; la SODEFITEX jouant lerôle de l'organisme porteur.

Les CMC entrent dans le cadre du projet depassage à grande échelle des CentresMultimédia Communautaires initié parl'Unesco et l'Agence suisse pour le développe-ment et la coopération, avec l'appui du gou-vernement du Sénégal. Il a été officiellementlancé au Sénégal le 12 octobre 2004. Le projetcompte aujourd'hui une vingtaine de radioscommunautaires à travers le pays. Ils répon-dent au besoin de la réduction de la fracturenumérique prônée par M. le Président de laRépublique, grâce à un accès à l'information etaux technologies de l'information et de la com-munication (TIC).

Le CMC est une plate-forme qui intègre uneradio et un cybercentre communautaires pourpermettre aux populations démunies d'accé-der à l'information, de se familiariser aux TIC

et de les utiliser pour résoudre les problèmesauxquels elles sont confrontées.

L'originalité de ce CMC réside dans le faitqu'il constitue une plate-forme unique pourl'organisme porteur du projet et les acteurslocaux de développement pour véhiculer desthèmes de développement, sensibiliser etinformer les populations locales sur les énor-mes potentialités de la zone qui sont sous-uti-lisées.

Dès le lancement des radios, le comité depilotage et le comité local de gestion de deuxentités se sont attelés, avec l'appui de la SODE-FITEX, à dérouler des grilles de programmeconformes aux besoins en information despopulations. Aucun domaine n'a été laissé auhasard. Qu'il s'agisse de l'éducation, de lasanté, de l'agriculture, de l'environnement, desloisirs, de l'information locale, du sport, desfemmes, des jeunes, etc. avec un accent parti-culier sur les réalités du terroir. Bien quen'ayant pas procédé à des études d'audimat,les témoignages recueillis auprès des audi-teurs sont unanimes : le projet fait la fierté despopulations qui font montre de réels motifs desatisfaction. Les radios ont participé à désen-claver leurs localités en rendant l'informationaccessible.

Dans le cas de Saraya, c'est la seule radio queles populations de la zone sont en mesure decapter. Le mobilier des cases s'est enrichi d'unobjet auparavant inexistant : des postes deradios flambant neufs. Tout le monde y attendavec impatience l'ouverture de l'antenne pourse brancher jusqu'à la fin des programmes.

A Vélingara tout comme à Saraya, les audi-teurs ne cessent de demander l'augmentationdu temps d'antenne tellement ils commencentà intégrer les programmes de la radio dansleur vie quotidienne. Mieux, au-delà desaspects de développement prôné par lesradios, l'information sociale joue un rôle inté-grateur majeur ; il n'est plus besoin de faire deskilomètres pour annoncer un événement, ilsuffit de passer un communiqué à la radio et letour est joué.

Cela s'explique aussi par le fait que les deuxlocalités sont un peu enclavées en terme decouverture d'information. D'ailleurs, c'est pourrésorber ce gap que notre entreprise s'est enga-gée avec l'Unesco Breda Breda pour promou-voir cet outil de développement au bénéficedes populations de ces zones qui recèlent déjàd'énormes potentialités de développement.

Les partenaires au développement et lespouvoirs publics soutiennent fortement lesCMC, parce qu'ils participent à relayer l'infor-mation utile auprès des populations. En un and'exercice, ces radios sont devenues des outilsde développement efficaces au service despopulations.

Il faut rappeler que chaque radio a un rayonde couverture moyen de 55 km. Ce qui faitqu'aussi bien à Saraya qu'à Vélingara, au-delàdes populations de l'arrondissement et dudépartement, les deux radios touchent unepartie des populations des pays limitrophesfrères que sont le Mali pour Giggi Sembe Fm etla Gambie pour Bamtaare Dowri FM.

Maintenir l'outil au service des populations

Lors de sa visite en zone cotonnière au moisde juillet, le Directeur Général n'a pas manquéd'inscrire dans son agenda l'évaluation à mi-parcours des radios, pour s'enquérir de leurétat de fonctionnement après presque uneannée d'exercice. Le bilan tiré a été largementpositif. Un an, c'est beaucoup pour le fonction-nement d'une radio, surtout animée par denon professionnels ! Aussi, il n'a pas manquéd'interpeller les principaux responsables deces outils sur la nécessité de les maintenir auservice des populations bénéficiaires en nedérogeant pas de l'esprit qui a dicté leur créa-tion.

Compte tenu de leur vocation, il est impéra-tif que ces radios adoptent donc une gestionéconome des ressources pour pérenniser lesacquis. En d'autres termes, elles ne doivent pasvivre au-dessus de leurs moyens au risque decompromettre ces outils et par conséquent,décevoir toute la population qui se retrouveparfaitement dans le projet.

La radio est un outil de communication auservice de la communauté pour l'aider à réglerses besoins en information, communication,éducation, formation et acquisitions desavoirs. Aussi, les populations n'ont pas man-qué de remercier encore la SODEFITEX et sonpartenaire l'Unesco Breda pour l'opportunitéqui leur est offerte d'obtenir ce précieux outilqui commence réellement à changer les habi-tudes des populations grâce à l'accès à uneinformation de qualité.

Le samedi 30 septembre 2006, la radioBamtaare Dowri Fm (« développementrural » en pulaar) de Vélingara com-mençait à émettre officiellement sur lafréquence 92.5 FM. Le lendemain, 1eroctobre, c'était autour de la radio GiggiSembe Fm (qui veut dire « s'accrocherà l'espoir » en langue malinké) deSaraya d'émettre sur la fréquence94.00 FM. Voilà donc un an déjà quece qui n'était qu'un rêve s'est réalisé,au profit des populations des deuxlocalités citées. Ces deux projets deradios, longtemps en gestation auniveau de la SODEFITEX notammentpour celui de Vélingara, sont le fruit dela collaboration entre notre entrepriseet l'Unesco Breda dans le cadre duprojet des Centres multimédiasCommunautaires.

Un an déjà !

• Démarrage radio de Saraya : dans le studio de g. à d. le Pdt de la Communauté rurale, le chef de village et le Sous Préfet de Saraya

• Radio de Vélingara, manipulation de la console par la technicienne de l’UNESCO BREDA, Mame Ndèye Ndiaye

Par Bartélémy SENE

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RENAISSANCE COTONNIERE48

Actualités

BRAVO AU CDT GUEYE ET A LA COMMISSION SODEFITEX/FNPC DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC D’INTRANTS

Tout est parti de la découverte de 9 sacsd'engrais dissimulés dans des sacs de rizvides par des informateurs appartenant à

la commission mise en place par la SODEFI-TEX et la FNPC, le mercredi 25 juillet 2005,jour du grand marché hebdomadaire deDiaobé. Aussitôt informés, les hommes en bleudescendent sur le terrain pour mener uneenquête minutieuse à travers les différentscoins du marché et les routes qui y mènent. Ilsont ainsi inspecté tous les camions à charge-ment suspects pour en avoir le cœur net. Leuropération a abouti à la découverte de 173 sacsd'urée et 3 sacs de NPK 16-16-16 dans uncamion immatriculé dans la région deDiourbel et convoyé par un certain OumarDiop. Un autre camion, immatriculé en GuinéeConakry sera également appréhendé avec 87sacs d'urée et 5 sacs de NPK dont 1 sac de 14-23-14. Comme si cela ne suffisait pas, les hom-mes en bleu vont tomber sur un autre camioncontenant 217 sacs d'engrais triple 16 dont les14 appartiennent à la SODAGRI.

Au terme de l'opération, 260 sacs d'urée et 1sac de NPK 14-23-14-5-1 appartenant à laFNPC, le tout d'une valeur de (3 262 500FCFA…) et 217 sacs de triple 16 mis en placepar l'ETAT pour une valeur de 2 712 500 FCFAseront saisis par les hommes du commandantGuéye de la brigade de gendarmerie deVélingara. Aussitôt, une plainte a été déposéepar le Premier Vice-Président de la FNPC etPrésident de l'Union du secteur de KounkanéNdila Baldé. Une lettre de demande de restitu-tion est aussi envoyée au Procureur de laRépublique. Le Directeur de l'Agriculture depassage dans la zone, s'est rendu sur les lieuxde stockage pour constater la quantité des pro-duits saisis. Il a vivement félicité tous ceux quiont contribué à la réussite de cette opération.Le chef de service départemental du dévelop-pement rural a lui aussi porté plainte au nomde l'Etat pour l'engrais triple 16 saisi (217 sacs).

Ce trafic d'intrants n'est pas nouveau dans lazone. Depuis des années maintenant, la filièrecotonnière est victime de ce fléau qui frappe laculture du coton dans cette région. La positiongéographique qu'occupe la région cotonnièrede Vélingara constitue un élément dopantpour les trafiquants qui peuvent facilement sereplier vers la Gambie ou les deux Guinées. Lepoint de ralliement et de jonction étant le mar-ché hebdomadaire de Diaobé qui polarise tousles échanges économiques des pays limitro-

phes. Les trafiquants après avoir commis leurforfait, écoulent leurs produits dans ces troispays et au Sénégal, particulièrement dans lazone des Niayes où les intrants destinés à laculture du coton sont très prisés. Le trafic estgéré par des réseaux assez bien structurés(voleurs et bradeurs au niveau des groupe-ments de producteurs de coton, receleurs et

transporteurs au niveau des marchés ou à despoints de collecte connus par les malfaiteurs,etc.) qui profitent de la détresse des paysans enpériode de soudure pour mener leur sale beso-gne. Ils sapent continuellement les effortsconsentis par l'Etat du Sénégal et la SODEFI-TEX qui viennent chaque année en appui auxproducteurs de coton de la zone. Ils anéantis-sent les efforts fournis pour la lutte contre lapauvreté car ils portent atteinte durablement àla productivité au champ, source de gains sub-

stantiels pour les producteurs. C'est fort de ceconstat d'ailleurs que la SODEFITEX et laFNPC ont mis en place un dispositif de luttecontre le trafic illicite d'intrants, appuyé par lagendarmerie nationale et les autres servicesdécentralisés de l'Etat. Une prime d'incitationde 25% de la valeur de la marchandise saisie aété instaurée à cet effet, pour encourager lespopulations à dénoncer tout trafic illicite d'in-trants.

Dans toutes les régions cotonnières, particu-lièrement dans celles de Kolda et de Vélingara,un dispositif complet et décentralisé a été misen place, de la région cotonnière au GPC, enpassant par les secteurs et les centres. C'est cequi a permis d'arriver à cette saisie record dejuillet dernier. L'objectif étant de démantelertous les réseaux qui s'adonnent à ce trafic, ens'appuyant sur la gendarmerie nationale.

C'est l'occasion ici de saluer le travail remar-quable abattu par les hommes du comman-dant Gueye de la brigade de gendarmerie deVélingara qui ont réagi de matière promptepour démanteler ce réseau et mettre quatre tra-fiquants à la disposition du Procureur de laRépublique. Depuis la mise en place des comi-tés de lutte contre le trafic illicite d'intrants, ilsne cessent d'apporter leur concours pour met-tre fins aux agissements de ces malfaiteurs.

Deux cent soixante sacs (260) d'urée, un (1) sac de NPK et 217 sacs de triple 16, letout d'une valeur de cinq millions neuf cent soixante-quinze mille (5 975 000) F CFA.C'est le coup de l'opération réussie par la brigade de gendarmerie de Vélingara le mercredi 25 juillet 2007 au marché hebdomadaire de Diaobé. C'était avec l'appui des membres de la Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC) et desagents SODEFITEX de la région cotonnière de Vélingara. Un grand coup réussi par la commission mise en place par la SODEFITEX et la FNPC, en collaboration avec la gendarmerie et les autres services décentralisés de l'Etat, pour lutter contre le traficillicite d'intrants, qui sévit dans cette partie du pays.

Une importante saisie à Vélingara

• De g. à d. : Ndila Baldé, Vice-Président de la FNPC, Boune Oumar Bousso,Responsable Régional de Vélingara, Samba Kandé, Directeur de l'agricultureen tournée dans la zone, Mamadou Bamba Fall, adjoint au Préfet de Vélingara au fond, en tenue, le commandant Gueye de la compagnie de gendarmerie de Vélingara

Boune Oumar BOUSSO,Responsable régional Vélingara

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 49

Lu pour vous

Cette performance est d'autant plus remar-quable qu'elle advient dans un contextepluviométrique difficile, très déficitaire

durant les mois de juin et juillet, période critiqued'installation des semis. Elle est égalementintervenue dans des conditions économiquesspécifiques : le Sénégal est en effet le seul paysd'Afrique où la culture cotonnière est conduitedans une économie agricole largement dominéepar l'arachide.

Comment expliquer une telle réussite ?

Au-delà du professionnalisme indéniable desproducteurs sénégalais, trois aspects ontcontribué à ces résultats : la mise en place d'unitinéraire technique intensif avec un contrôletrès rigoureux de la qualité des intrants agrico-les, notamment des semences, la structurationde la profession et enfin, un environnementinstitutionnel et politique favorable.Un itinéraire technique intensif a été mis enœuvre, s'appuyant, entre autres, sur la mise àdisposition des producteurs de semoirs (plusde 2000 semoirs en trois ans) pour accélérer lacadence de semis, la précocité et la densité dessemis étant un facteur déterminant de produc-tivité agricole. La densité de semis est doncdevenue plus importante avec une moyennede 55 000 pieds par hectare contre 40 000 pré-cédemment. Cet itinéraire technique a pourtraits distinctifs l'utilisation de semences délin-tées, une parfaite maîtrise de l'enherbementpar un usage raisonné des produits herbicides,un système de surveillance et d'alerte phytosa-nitaire efficace et la vulgarisation d'une variétéà cycle court l'ISCO-PG (G440) mise au pointpar l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole(ISRA) pour les zones à pluviométrie réduite.

Parallèlement, la structuration de la profession s'est révélée être un élémentmoteur de la croissance de la production.

La volonté des acteurs de la filière cotonnièrede développer une interprofession dynamiqueet solidaire s'est illustrée par la création enmars 2007 de l'Association Sénégalaise

Interprofessionnelle du Coton (ASIC). LaFédération Nationale des Producteurs deCoton du Sénégal (FNPC) qui regroupe prèsde 80 000 cotonculteurs et la Société deDéveloppement et des Fibres textiles(Sodefitex - site web : www.sodefitex.sn) ensont les membres fondateurs. Par ailleurs, undispositif opérationnel original articulant unréseau de 2000 conseillers de proximité, lesrelais techniques villageois, avec les équipes deconseil agricole et de recherche-développementde la Sodefitex, a permis d'améliorer significa-tivement la performance des systèmes de pro-duction à base de coton. Bamtaare1, plate-forme d'expertise de la Sodefitex pour l'agri-culture et les nouveaux métiers ruraux, enalphabétisant en langues nationales des dizai-nes de milliers de producteurs et en assurant laformation de professionnelle des relais tech-niques et gestionnaires villageois participegrandement à l'émergence d'une nouvelle éco-nomie rurale dans le tiers sud du SénégaL.Le 30 septembre 2006, la radio «BamtaareDowri FM2», aboutissement de la collaborationentre la Sodefitex et l'Unesco Breda commen-çait à émettre. Touchant plus de 560 villages dudépartement de Vélingara, cette radio permetaux populations d'accéder à l'information.Conseils agricoles et agro météorologiques,informations sur les marchés agricoles, lasanté, la protection de l'environnement, l'édu-cation, sont ainsi communiqués non seulementaux producteurs de coton mais également àtous les agriculteurs de la zone.La structuration de la profession a permis éga-lement d'encourager une politique agricolebasée sur la qualité. Première société cotonniè-re certifiée ISO 9001 version 2000 en mars 2005pour l'achat, le transport et l'égrenage ducoton-graine, la production et la commerciali-sation de fibre, de graines et de semences decoton, la Sodefitex a multiplié les initiativespour produire une fibre d'une qualité toujourssupérieure.Dès le mois de décembre 2000, la Sodefitex etla FNPC adoptaient une «Charte de laQualité» initiant une politique rigoureuse enmatière de management de la qualité. Cinq ansplus tard, la Sodefitex produisait pour la pre-mière fois du coton équitable, conforme auxstandards internationaux de FLO3 auxquelss'est rajouté une charte de qualité pour le cotonéquitable à l'initiative de Dagris. Aujourd'hui,le coton équitable représente plus de 10% de laproduction totale de la société, soit 5 906 tonnes.Parallèlement, la Sodefitex produit du cotonlabellisé L8. La marque respecte huit engage-ments constitutifs d'une démarche de qualité,et tout particulièrement la lutte contre la conta-mination de la fibre. La Sodefitex produit éga-lement du coton biologique.L'expertise de la Sodefitex dans les domainesde la recherche et du conseil agricole, devraitpermettre la montée en régime rapide des pro-grammes de diversification agro-industriellequi découlent des options stratégiques de l'en-treprise depuis 2002 avec entre autres, l'im-plantation d'une usine de transformation dulait, le développement de la culture du tourne-sol et la production de biocarburants.

L'environnement institutionnel et politique favorable, a contribué à cette « exception sénégalaise».

L'Etat sénégalais, bien que minoritaire au seinde la Sodefitex (46,5%), a fait preuve d'uneforte implication dans le bon déroulement dela campagne. Avec la loi d'orientation agro-sylvo-pastorale (LOASP) adoptée en 2004, leSénégal compte asseoir le développementrural sur la modernisation de l'exploitationagricole familiale, la professionnalisation del'agriculture et la diversification des produc-tions agricoles, avec un accent particulier surles biocarburants. Une politique de soutien àl'intensification agricole favorise l'utilisationdes facteurs de production (ainsi le prix de ces-sion au cotonculteur du paquet techniquepour la culture cotonnière a été baissé de 30%en 2005-2006 et de 20% la campagne suivantepar rapport aux coûts du marché), atténuantainsi la baisse des revenus des producteursinduite par l'effondrement des cours mon-diaux du coton.

Les partenaires de la Sodefitex ont également joué un rôle majeur dansle bon déroulement de la campagne.

Le partenariat solide et la concertation perma-nente entre la Caisse Nationale de CréditAgricole du Sénégal (CNCAS), la FNPC et laSodefitex ainsi que la mise en place d'un systè-me de paiement rapide du coton graine auxproducteurs grâce à la société nationale LaPoste, ont participé à la réussite de l'entreprise.Enfin, l'implication de l'Agence Française deDéveloppement dans la filière cotonnière séné-galaise va contribuer fortement à son succès.L'AFD prévoit l'octroi d'un prêt de 10 millionsd'euros à la Sodefitex et d'une subvention de 1millions d'euros à l'ASIC. Le projet de l'AFDs'articule en deux volets. Le premier concernele financement du plan d'affaires de laSodefitex : investissements d'accroissement dela productivité et de la qualité de la productionet pour la diversification agro-industrielle. Lesecond prévoit la mise en place d'un fonds degestion du risque prix (FGRP) géré par l'ASIC.Il est destiné à atténuer l'impact des fluctua-tions des cours de la fibre sur le prix d'achat ducoton graine et sera abondé à hauteur de 5millions d'euros à travers un prêt de laSodefitex, rétrocédé à l'ASIC.Cette production cotonnière remarquable a étérendue possible grâce à un itinéraire techniqueintensif, la bonne organisation de la filière, leprofessionnalisme fondée sur de fortes rela-tions de confiance entre les cotonculteurs et laSodefitex. Le contexte politique et institution-nel favorable dans lequel cette productions'inscrit, devrait permettre un développementdes biocarburants à partir du coton, du tourne-sol, du ricin et du jatropha.

La lettre de Dagris n°21

Sénégal : Les clés d'une performanceLa campagne cotonnière sénégalaise2006-2007 nous offre un record histo-rique avec une production de 52 421tonnes de coton. Alors que sur l'ensemblede la zone franc, la production de cotongraine est en baisse, 2 685 000 tonnesen 2004-2005 contre 1 974 000 tonnesprévues en 2006-2007, le Sénégal, petitpays cotonnier, atteint des records aussibien pour sa production (+31%) quepour sa productivité avec un rendementqui passe de 926 kg de coton-graine àl'hectare et 382kg/ha de fibre en 2004-2005, à 1 196kg/ha de coton graine et 497kg/ha de fibre en 2006-2007.

1- Base d'Appui aux Méthodes et techniques pour l'Agriculture, les Autres Activités Rurales et l'Environnement

2- « Développement rural » en Pulaar3- Fairtrade Labelling Organisation, www.fairtrade.net

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RENAISSANCE COTONNIERE50

Evènements Sociaux

• Paul Toupane soudeur en retraite à l'usine de Vélingara décédé le 06/07/2006à Vélingara

• Lassana Diarra ex chef de quart à l'usine Joseph Dione décédé le 18 juillet2006 à Tambacounda

• M. Faly Badiane RPC secteur de Missirah décédé le 9/08/2006 àTambacounda

• M Ousmane Touré dit Balago chauffeur en retraite à l'usine de Kahone, décéssurvenu le 6 Août 2006 à Kaolack

• Babacar Cissé ancien RPC décédé le 30/09/2006 à Kaymor (secteur Nioro)• Moussa Dramé RPC à Pakour décédé le 06/12/2006 à Dakar• Donking Coulibaly chauffeur à la retraite décédé le 27/01/07 à Vélingara• Salif Camara, commis peseur au Pont bascule Vélingara décédé le 28/01/07

à Vélingara.• Bolon Kadiakhé RPC secteur de Vélingara décédé le 29/01/2007 à Vélingara• Bouna Sémou Niang saisonnier Maintenance Tamba, décédé le 15/02/2007

à Tambacounda• Boubacar Guéye RPC secteur Missirah,décédé le 13/03/2007 à Dakar• Fodé Cissé saisonnier usine Kédougou, décédé le 15/03/2007 à

Tambacounda• Yamoussa Diallo chauffeur en retraite, décédé le 3/04/2007 à Tamba• Abdoulaye Kâne chef magasinier garage central, décédé le 27/04/2007 à

Tambacounda• Mahamadou Diallo, employé à l'usine Hiima Baldé de kolda, décédé le mardi

24 juillet 2007 à Kolda• M. Ousmane Mané ouvrier chargé d'entretien des bureaux région Kolda,

décédé le 21 avril 2007 à Kolda. • M. Moussa Niang, ancien agent de la Sodefitex, décédé le lundi 30 juillet 2007

à Dakar • Alioune Sarr ancien RPC père de Assane Sarr saisonnier à l'usine de

Vélingara, décédé le 11 mars 2007 à Vélingara• Mme Toko Traoré mère de Sory Diallo chauffeur à l'usine de Kédougou,

décés survenu le 06 juillet 2006 à Kédougou.• Mme Aïchatou Adélaïde SAR, mère du Directeur Général Ahmed Bachir

Diop, décédée le 29 mai 2007 à Dakar.• Mme Fatou Diamé mère de Mame Mor Diouf saisonnier à l'usine de Kahone,

décés survenu le 24 juillet 2006 à Kaolack• Madame Moussou Sylla mère de Karamokho Seydi Bâ CDB Kédougou

décès survenu le 11/08/2006 à Sédhiou

• Madame Rouguiyatou Diallo épouse de Kora Diallo en service à la mainte-nance de Tamba ,décès survenu le 28 août 2006 à Tamba

• Madame Khady Diatta mère de Abdou Aziz Djiba chef de quart usine JosephDione de Tamba, décès survenu le 18/09/2006 à Thonck Essyl

• M. Yoro Ndiaye père de Aliou Yoro Ndiaye chef de service maintenancedécès survenu le 1ér août 2006 à Cascas département de Podor

• El Hadj Souleymane Déme, père de Ibrahima Déme RPC secteur deMissirah, décédé le 12/02/2007 à Tamba

• Samba Baldé, père de Madame Sallé Baldé secrétaire région Vélingara, décé-dé le 24/02/2007 à Vélingara

• Madame Korka Diallo, épouse de Sambou Soumaré chauffeur secteur deDianké, décédée le 21/03/2007 à Vélingara

• Mme Fatoumata Baldé, mère de Mamadou Gallé Mballo président d'unionsecteur de Kolda, décédée le 30 mars 2007 à Guiro yoro Bocar

• M. Insa DIEDHIOU, père de Monsieur Bassirou DIEDHIOU conseillerPolyvalent de BAMTAARE en service à la SODEFITEX de Kolda décédé leSamedi 2 juin 2007 à Tambacounda

• Christine Fatou dite Djiwaye Badiane, fille de Antoine Badiane RPC secteurde Dabo décédée le 13/05/2007 à Bignona.

• M. Khayar Guéye, père de Amadou Guéye CRB de Kolda, décès survenu lelundi 23 juillet 2007 à Dagana

• M. Diogo Diallo, père de Ousmane Tanou Diallo RPC à Vélingara, décès sur-venu le lundi 30 juillet 2007 à Vélingara

• Mme Yaye Fatou Seydi, épouse de Babacar Bâ, assistant Comptable àTambacounda, décès survenu le 12/08/2007 à Dakar

• Mangal Sabaly, frère de Konco Baldé président Union secteur de DABO,décès survenu le.27/06/2007 à Sinthiang Mangal

• Belly Sabaly, père de Moussa Sabaly Président de la FNPC, décès survenu le16/8/2007 à Médina Yoro Foula

• Bambo Dramé, fils de Ousmane Dramé gardien à la Région SODEFITEX deKolda, décès survenu le 20/8/2007 à Kolda

• M. El Hadj Cheikhou Wagué, père de Mansour Wagué mécanicien au garagecentral de Tambacounda, décès survenu le 24/08/2007 à Tambacounda

• Jacques Ndour, père de Côme Ndour, Service Statistiques et ConseilsAgricoles de Tambacounda, décès survenu le 28/08/2007 à Dakar

• Thierno Aliou Khouma né le 26/05/2006 à Kaolack, fils de Oumar KhoumaResponsable régional Kolda

• Amy Dabo né le 08/06/2006 à Diourbel, fille de Mame Tassé Dabo chef desecteur de Saraya

• Cheikh Ahmadou Bamba Guéye né le 10/06/2006 à Vélingara Fils deMandack Guéye RLP usine Vélingara

• Amina Warore née le 18/07/ 2006 à Kaolack fille de Moustapha Waroresaisonnier usine Kahone

• Mame Bineta Sy née le 2/8/2006 à Dakar, fille de Aïssatou Diop SyResponsable comptabilité analytique

• Codou Dieng née le 21/08/2006 à Thiès fille de El Hadj Fafa Dieng Chef deGarage Central de Tamba

• Lamine Diop fils né le 13/09/2006 à Vélingara, fils de Ousmane Diop Chefde secteur de Dabo

• Aly Guéye né le 17/09/ 2006 à Tamba fils de Youssoupha Guéye AssistantCGEA Bamtaare

• Babacar Dia né le 18/09/2006à Tamba fils de Abdoulaye Dia chef de servi-ce CSEP

• Souleymane Wane né le 4/10/2006 à Dakar,fils de Ahmed Wane responsa-ble informatique Tamba

• Malick Ly né le 26/10/2006 à Tamba fils de Daouda Ly Maintenance Tamba • Seydatou Fatimatou Arame Faye née le 11/12/2006 à Kaolack, fille de Ndar

Faye chef de service Formation Communication Interne• Amadou Bâ né le 12/12/2006 à Dakar,fils de Abdoul Amath Bâ chef de sec-

teur de Koungheul• Mama Djidéré Seydi née le 14/12/2006 à Dakar, fille de Adjaratou Alassane

Mbodj enqueteur CSEP• Adama Ndaw née le 03/03/2007 à Tamba, fille de Babacar Ndaw dit Pape

chauffeur usine Joseph Dione• Astou Lô Fall née le 30/03/2007 à Tamba, fille de Tanor Fall CSEP Tamba• Mariama Sow née le 31/03/2007 à Tamba, fille de Cheikhou Sow pneumati-

cien au garage central• El Hadji Nfally Goudiaby né le 14 juin 2007 à Thies, fils de Khady Sané

Infirmière au centre médico-social de Tambacounda• Mouhamadou Mansour Touré né le 4/7/ 2007 à Dakar, fils de Abdel Kader

Touré Médecin

• Khady Sané, infirmière au centre médico-social Ibrahima Baldé et Seydou Goudiaby le 24 mai 2006• M. Amidou Ndiaye, chauffeur à l'usine de Tamba et Ndéye Gaye le 10 juin 2006.

• M. Babacar Diouf, chef de secteur Kounkané et Aïssatou Ly le 25/11/2006• M. Amadiane Diallo, CRB Kahone et Moussou Camara le 3/2/2007

• M. Alfouseyni Coly, Assistant CSEP et Ndéye Sambaly Dansokho le 08 février 2007

CARNET ROSE

NAISSANCE

NECROLOGIE

Renaissance Cotonnière souhaite un heureux ménage

Renaissance Cotonnière souhaite longue vie et bonne santé

Aux familles éplorées, Renaissance Cotonnière présente ses sincères condoléances

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 9 Septembre 2007 51

C’est le samedi 20 mai 2006, en début d’a-près-midi et au moment où nous nousapprêtions à passer un week-end paisi-

ble, que nous avons appris le décès deMamadou SOUMAH, Ex Directeur del’Administration Générale et des RessourcesHumaines. L’homme était malade et il lesavait. Au crépuscule de sa vie, tous ses proposétaient imbus de signes prémonitoires et nelaissaient aucun doute sur la gravité du malqui le rongeait. Et celui-ci a fini par l’emporter.Il a rejoint, ainsi, la demeure de ses ancêtres.Telle est la volonté du Maître Inébranlable duTrône.

Dans la société, la nouvelle a été accueillieavec un mélange de stupéfaction et d’incrédu-lité. L’émotion était considérable. Oui,Mamadou Soumah s’en est bien allé. Il a tirédiscrètement sa révérence. Lui l’incarnation dela fidélité et de la loyauté.

« Monsieur Soumah », comme on l’appelait,était un homme foncièrement bon qui ne ces-sait de repousser les frontières de la toléranceet de la patience.

Il est né en 1941 à Moussayah, en Républiquede Guinée, en plein pays Soussou. Fils aînéd’un chef traditionnel et ex Chef de Canton, ila reçu l’éducation d’un prince héritier car ilétait destiné à la succession de son père. Sousla pression de l’administration coloniale etmalgré la farouche opposition de son père, ilfut inscrit à l’école française. Il obtiendra sonbaccalauréat en 1960. Cette performance, rareen période post-coloniale, lui donnera le droità une bourse pour poursuivre ses études enFrance, avec une option pour les ClassesPréparatoires des Grandes Ecoles. Sa soif desavoir en bandoulière et pour la première fois,il franchit l’Atlantique et débarqua à Paris. Dèsson arrivée, il fût terrassé par la maladie et res-tera alité pendant très longtemps. Commeconséquence, il ne s’inscrira jamais dans unlycée préparatoire des Grandes Ecoles. C’étaitle premier défi que lui lance la vie.

Affaibli par la maladie et à la recherche d’unclimat moins hostile, il mettra le cap sur laCôte d’Azur à Nice, la ville au célèbre boule-vard de la « Promenade des Anglais ». Il s’ins-crira à l’université et entamera de brillantesétudes à la faculté des sciences économiques.Au bout de deux années, il reprend son balu-chon pour atterrir à l’université de Dakar.Rejoignant ainsi, sa future épouse qui étaitinscrite en pharmacie.

Ses études terminées, il alternera les petitsboulots et le métier d’enseignant jusqu’à cequ’il trouve un emploi à la Sodefitex, le28/10/1974, en qualité de DirecteurAdministratif et Financier. Avec sa silhouettefrêle et son visage souriant, il fera vite partiedu décor. Certains le regardent avec scepticis-

me, persuadés que l’entreprise a fait un mau-vais choix. Pas du tout. Non seulement, il s’a-dapte fort bien à cette fonction, mais il ouvrede grands chantiers. Il a envie de réussir. Aumoment de sa prise de fonction, la sociétépataugeait dans une politique financière obs-cure voire même inexistante, traînait des lour-deurs administratives et des difficultés struc-turelles. Celles-ci résultant et du manque d’or-ganisation, et des besoins immenses qui l’as-saillent. Toutes choses qui semblent la mainte-nir dans l’informel, pour ne pas dire dans unarchaïsme presque total. Une société se doitd’évoluer et arriver à se moderniser. Pouratteindre ce stade, il s’impose qu’elle effectuesa propre transformation en se dotant desstructures de société moderne, des textes etdispositions qui la régissent, du cadre juri-dique à proprement parler.

Un gardien de l’orthodoxie administrative etmémoire vivante de la société

Débordant d’énergie et d’imagination, il sor-tira l’administration de son archaïsme et lagestion financière des ténèbres. Il va asseoirune direction administrative performante, unegestion financière adaptée et un managementdes ressources humaines appropriée. La réor-ganisation judicieuse et intelligente des struc-tures en redéfinissant les attributions auniveau de tous les postes et en précisant lestypes de relations dans un organigrammeminimal et fonctionnel, c’était lui. La politiquede recrutement par objectif, la planificationfinancière, le recensement et la mise en placed’un répertoire du patrimoine de la société, larédaction du premier manuel de procéduresadministratives et comptables, c’était encorelui. Bref, il a abattu un travail colossal. Par lamême occasion, il venait de conquérir lerespect des derniers récalcitrants et mettre toutle monde d’accord sur son talent et la qualitéde son travail. Gardien de l’orthodoxie admi-nistrative et mémoire vivante de la société, sonavis était sollicité dans la recherche des solu-tions de sortie de crise et dans l’examen desgrandes orientations. Qu’on soit avec ou cont-re lui, on lui reconnaissait son habileté, sa per-spicacité dans le travail, son sens inné de l’or-ganisation, sa science de la rhétorique et soncharisme. C’était un artisan de son époque quiavait gardé de son éducation l’habitude de nepas étaler ses connaissances, de ne pas en écla-bousser les autres. D’où sa grande popularitéauprès de la plupart des travailleurs.

Il avait la maîtrise de soi et rares sont ceux oucelles qui l’ont vu furibard. Sa probité moraleet son intégrité n’ont jamais été sujettes à cau-tion. Véritable partisan du dialogue, laDirection Générale faisait appel à ses talents denégociateur et de rassembleur chaque fois quele front social, dans l’entreprise, était en ébulli-tion. « Monsieur Soumah », c’était aussi lecatalyseur des mécontentements, le redresseurdes torts et le générateur des récompenses. Ades moments bien précis dans la vie de l’entre-prise, il a servi comme bouclier et joué le rôlede dernier rempart face aux dérives autoritai-res. Pour tout dire, il a quitté l’entreprise avec

le sentiment du devoir bien accompli. Dès lorsil appartient aux générations présentes et futu-res de pérenniser son œuvre et de hisser leflambeau de la société au sommet de la pyra-mide.

La plume à la main, il était à son affaire. Trèshabile dans le maniement du verbe et maîtrede la parole, l’homme était un virtuose dansl’art de discourir. C’est un secret de polichinel-le de dire que le célèbre discours prononcé parMonsieur Abdou Diouf, alors Président de laRépublique du Sénégal, à l’occasion de la pre-mière fête du coton, portait sa griffe.

« Monsieur Soumah » était un homme dedimension continentale. Son lieu de travailétait un point de convergence d’une certaineintelligentsia africaine basée à Dakar. Des per-sonnalités célèbres lui rendaient des visites decourtoisie. Personnellement, nous y avonscroisé l’écrivain Camara Laye « l’enfant noir »,qui disait dans son chef d’œuvre que « le ser-pent était le génie de ma race ». Toujours jovialavec son air débonnaire.

Plein d’humilité et de modestie, il rasait lesmurs avant de s’engouffrer dans le bureau.Emile Derlin Zinzou, aussi, l’ancien Présidentdu Dahomey, actuel Bénin. Un panafricanistenotoire, nostalgique d’un passé à jamais révo-lu et qui rêvait de sortir le continent de sonsous-développement. Tous les deux ne sontplus de ce monde. Paix à leurs âmes. Tantd’autres, dont nous n’avons pas gardé en sou-venir les noms, ont défilé dans son bureau.

« Monsieur Soumah », tu étais pour nous, lecollègue exemplaire qui a su nous montrer ledroit chemin avec ta gentillesse, ta modestie etton savoir. Tu as laissé une famille unie, desamis solidaires et attachés aux principes et auxvaleurs que tu nous as appris.

Repose en paix, que Dieu le Tout-Puissantt’accorde Sa Miséricorde, Sa bénédiction ett’accueille dans son éternel Paradis. Nousprions Dieu le Tout-Puissant de nous donner laforce de supporter ton absence éternelle.

Le Directeur Général et les travailleurs de laSODEFITEX présentent à sa famille éplorée,ses condoléances les plus émues. Amen.

Un véritable partisan du dialogue s’en est allé

*Chef du personnel

Hommage à Mamadou Soumah, ancien Directeur de l’Administration Générale et des Ressources Humaines de la SODEFITEX

• Par Yérim NDIAYE *

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