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Bulletin #4 janvier-mars 2016 La Découverte

La Découverte 3 - Essais Bernard Lahire Pour la sociologie Et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse » Depuis plusieurs décennies, la sociologie est régulièrement

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Bulletin #4janvier-mars 2016

La Découverte

Bulletin #4

Sommaire

Nouveautés, extraits, agenda des auteurs... Pour être tenu informé de nos publications dès le jour de sortie en librairie, inscrivez-vous à notre lettre d’information sur notre site internetwww.editionsladecouverte.fr Éditions La Découverte - 9 bis, rue Abel-Hovelacque - 75013 Paris

Essais - 3 -

Les Empêcheurs - 6 -

Sciences humaines - 9 -

Revue du crieur - 6 -

Poches - 14 -

Dominique Carré - 17 -

Collection Repères - 18 -

Revues - 23 -

En couverture : xxxx.

- 3 -

Essais

Bernard LahirePour la sociologieEt pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse »Depuis plusieurs décennies, la sociologie est régulièrement accusée d’excuser la délinquance, le crime et le terrorisme, ou même de justifier les incivilités et les échecs scolaires. À gauche comme à droite, nombre d’éditorialistes et de responsables politiques s’en prennent à une « culture de l’excuse » sociologique, voire à un « sociologisme » qui serait devenu dominant.Bernard Lahire démonte ici cette vulgate et son lot de fantasmes et de contre-vérités. Il livre un plaidoyer lumineux pour la sociologie et, plus généralement, pour les sciences qui se donnent pour mission d’étudier avec rigueur le monde social. Il rappelle que comprendre les déterminismes sociaux et les formes de domination permet de rompre avec cette vieille philosophie de la responsabilité qui a souvent pour effet de légitimer les vainqueurs de la compétition sociale et de reconduire certains mythes comme celui du self made man, celui de la « méritocratie » ou celui du « génie » individuel. Plus que la morale ou l’éducation civique, les sciences sociales devraient se trouver au cœur de la formation du citoyen, dès le plus jeune âge. En développant la prise de distance à l’égard du monde social, elles pourraient contribuer à former des citoyens qui seraient un peu plus sujets de leurs actions.

Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon, a publié une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels L’Homme pluriel (Nathan, 1998), La Culture des individus (La Découverte, 2004), Franz Kafka (La Découverte, 2010) et Ceci n’est pas qu’un tableau (La Découverte, 2015).

Collection « Cahiers libres »184 pages, 13,50 e

978-2-7071-8860-1ePub disponible

janvier 2016

# La sociologie rappelle que l’individu n’est pas une entité close sur elle-même, qui porterait en elle tous les principes et toutes les raisons de son comportement. Par là, elle vient contrarier toutes les visions enchantées de l’Homme libre, autodéterminé et responsable. Elle met aussi en lumière la réalité des dissymétries, des inégalités, des rapports de domination et d’exploitation, de l’exercice du pouvoir et des processus de stigmatisation. Ce faisant, elle agace forcément tous ceux qui, détenteurs de privilèges ou exerçant un pouvoir quelle qu’en soit la nature, voudraient pouvoir profiter des avantages de leur position dans l’ignorance générale. Elle provoque donc la colère de ceux qui ont intérêt à faire passer des vessies pour des lanternes : des rapports de forces et des inégalités historiques pour des états de fait naturels, et des situations de domination pour des réalités librement consenties. […] Depuis près de quarante ans, quoique de manière particulièrement intense au cours des vingt dernières années, cette science a été accusée de justifier ou d’excuser tout à la fois la délinquance, les troubles à l’ordre public, le crime, le terrorisme et, même, dans un tout autre registre, les échecs, les incivilités ou l’absentéisme scolaires. Confondant le droit et la science, ceux qui s’en prennent à ce qu’ils appellent l’« excuse sociologique » considèrent ainsi que comprendre serait une façon d’excuser en déresponsabilisant. #

Extrait #

- 4 -

Essais

« Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte et, croyez-moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel. » Cette sombre prophétie de Jacques Lacan en 1959 décrirait-elle le monde des années 2010 ? Les guerres qui ravagent le Moyen-Orient menacent-elles d’aspirer toutes les désillusions politiques et les révoltes désespérées de la génération qui vient ? La « radicalisation de l’islam » est-elle à l’origine de ce drame et des actions terroristes dans le monde entier ?Pour répondre à ces questions, Alain Bertho déplace les cadres d’explication habituels. Il montre que le chaos qui pointe est très loin d’avoir le djihad pour seul moteur : c’est d’abord l’ébranlement de la légitimité des États par la mondialisation, la crise généralisée de la représentation politique, la recherche d’une légitimité sécuritaire par les puissants qui ont fait le lit de la violence du monde. Et qui expliquent pourquoi, depuis les années 2000, se multiplient sur tous les continents des émeutes et des attentats aux motivations multiples, dont l’auteur brosse ici un tableau saisissant.Quand la fin du monde semble à nombre de jeunes plus crédible que la fin du capitalisme, la révolte tend à prendre les chemins du désespoir et du martyre. La clôture de l’hypothèse révolutionnaire a ainsi ouvert la voie à la rage des enfants perdus du chaos politique et humain de la mondialisation néolibérale. Toutes les polices et les armées du globe ne pèseront guère devant cette fascination de la mort. Seul peut y répondre l’espoir collectif en un autre possible, fondé sur une nouvelle radicalité tournée vers l’avenir. Ses prémisses sont là, partout dans le monde. L’enjeu est de les faire grandir.

Alain Bertho, anthropologue et professeur à l’université Paris-8, consacre ses travaux depuis 1990 aux mobilisations urbaines et aux émeutes, en France et dans le monde.

Collection « Cahiers libres »216 pages, 13 e

978-2-7071-8877-9ePub disponible

janvier 2016

Alain BerthoLes enfants du chaosEssai sur le temps des martyrs

On nous répète à l’envi que le monde serait devenu de plus en plus complexe et indéchiffrable. À l’ordre de la Guerre froide aurait succédé un nouveau désordre géopolitique menaçant de sombrer dans le « chaos ». Affaiblissement des États-Unis, émergence de nouveaux géants économiques, irruption des prétendus « États voyous » et d’organisations terroristes incontrôlables : autant de sujets d’inquiétude nourrissant parfois la nostalgie d’un ordre ancien… qui n’a pourtant jamais eu la stabilité qu’on lui prête. Dans cet ouvrage tranchant, Bertrand Badie rompt avec les explications paresseuses ou consensuelles. Il nous rappelle que nous ne sommes plus seuls au monde, qu’il est temps de se départir des catégories mentales de la Guerre froide et de cesser de traiter tous ceux qui contestent notre vision de l’ordre international comme des « déviants » ou des « barbares ». Il interpelle la diplomatie des États occidentaux, qui veulent continuer à régenter le monde à contresens de l’histoire, et en particulier celle d’une France qui trop souvent oscille entre arrogance, indécision et ambiguïté.Le jeu de la puissance est grippé. L’ordre international ne peut plus être régulé par un petit club d’oligarques qui excluent les plus faibles, méconnaissent les exigences de sociétés et ignorent les demandes de justice qui émergent d’un monde nouveau où les acteurs sont plus nombreux, plus divers et plus rétifs aux disciplines arbitraires. Pour cette raison, cet ouvrage offre aussi des pistes pour penser un ordre international sinon juste, en tout cas moins injuste.

Professeur des universités à Sciences Po-Paris, Bertrand Badie s’est imposé comme l’un des meilleurs experts en relations internationales. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages qui font référence.

Collection « Cahiers libres »252 pages, 13,90 e

978-2-7071-8947-9ePub disponible

mars 2016

Bertrand BadieNous ne sommes plus seuls au mondeUn autre regard sur l’« ordre international »

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Shlomo SandLa fin de l’intellectuel français ?De Zola à HouellebecqHistorien israélien de renommée internationale, Shlomo Sand a fait irruption dans le débat intellectuel français avec ses ouvrages Comment le peuple juif fut inventé et Comment la terre d’Israël fut inventée. Renouant avec ses premières amours, il se consacre dans ce nouveau livre à la figure de l’intellectuel français. Au cours de ses études à Paris, puis tout au long de sa vie, Shlomo Sand s’est frotté aux « grands penseurs français ». Il connaît intimement le monde intellectuel parisien et ses petits secrets. Fort de cette expérience, il bouscule certains des mythes attachés à la figure de l’« intellectuel », que la France s’enorgueillit d’avoir inventée. Mêlant souvenirs et analyses, il revisite une histoire qui, depuis l’affaire Dreyfus jusqu’à l’après-Charlie, lui apparaît comme celle d’une longue déchéance. Shlomo Sand, qui fut dans sa jeunesse un admirateur de Zola, Sartre et Camus, est aujourd’hui sidéré de voir ce que l’intellectuel parisien est devenu quand il s’incarne sous les traits de Michel Houellebecq, Éric Zemmour ou Alain Finkielkraut… Au terme d’un ouvrage sans concession, où il s’interroge en particulier sur la judéophobie et l’islamophobie de nos « élites », il jette sur la scène intellectuelle française un regard à la fois désabusé et sarcastique.

Shlomo Sand est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Auteur d’un essai sur Georges Sorel (L’Illusion du politique, La Découverte, 1984), il a publié ces dernières années plusieurs ouvrages sur l’histoire des juifs et celle d’Israël (Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008 ; et Comment la terre d’Israël fut inventée, Flammarion, 2012) tout en poursuivant sa réflexion sur son métier d’historien (Crépuscule de l’histoire, Flammarion, 2015).

Traduit de l’hébreu par Michel Bilis

Collection « Cahiers libres »288 pages, 21 e

978-2-7071-8939-4ePub disponible

mars 2016

Essais

# Le statut particulier des intellectuels parisiens apparaît comme un phénomène qui n’a pas cessé d’être étudié. Dans une société où le niveau de langage constitue, en soi, une idéologie pure, et où la distinction culturelle continue de se situer en concurrence avec la distinction sociale, le « producteur de la haute culture » a toujours gardé d’éminents privilèges.

On peut dire que, dans la capitale de la France, les intellectuels ont hérité, tout à la fois, du rôle de « fou du roi », qui pouvait toujours dire ce qui lui passait par la tête sans être châtié, et du prêtre, qui servait d’intermédiaire entre le croyant et la vérité divine. La France n’a jamais oublié non plus que, depuis la grande époque des Lumières, le capital de prestige accumulé par les gens de lettres a fait d’elle, pendant de longues années, l’épicentre culturel du monde occidental. On pourrait, de même, affirmer que les intellectuels du Paris contemporain ont longtemps été les derniers aristocrates. Et si la tradition monarchiste a été remplacée par la soif populaire de présidents autoritaires et paternalistes, la profonde nostalgie pour les chevaliers et les mousquetaires, apparemment étrangers aux valeurs bourgeoises, a également contribué au prestige de cette « noblesse de l’esprit » moderne, qui affronte les périls et brandit ses plumes affûtées pour venir défendre la vérité et la justice.

Avec précaution, on pourrait ajouter que Paris se distingue par le fait que s’y est formée une conscience de soi des intellectuels. Si, avec de légers accommodements, on emprunte à Karl Marx la fameuse distinction entre la « classe en soi », à savoir une donnée sociologique objective, dont les sujets humains ne sont pas nécessairement conscients de faire partie, et la « classe pour soi », où les sujets se voient comme partie prenante d’un groupe et agissent dans le cadre de cette identité et selon ses besoins, on peut estimer que, pour la première fois, les intellectuels sont apparus comme une « classe pour soi », dans la capitale de la France. #

Extrait #

- 6 -

Lorsque le Congo se fraie un chemin jusque dans les colonnes de nos journaux, c’est souvent pour raconter les mêmes histoires tragiques : les trafics de minerais qui alimentent les groupes armés, les milliers de femmes violées, les colonnes de réfugiés fuyant une guerre qui semble ne jamais s’arrêter. Et pourtant, nous ne savons rien ou presque de ceux qui font cette guerre. Pourquoi se battent-ils ? Pourquoi se sont-ils engagés dans une série de conflits qui a fait des millions de morts depuis vingt ans ? Les réponses à ces questions, Justine Brabant est allée les chercher, pendant trois ans, sur les sentiers du Kivu, province de l’est du Congo.Elle livre ici la chronique de ses rencontres. Bergers devenus colonels, chefs insurgés de père en fils ou civils qui transportent leur vie dans un sac à dos : elle s’est plongée dans le quotidien de ces hommes – et de ces femmes – dont certains n’ont jamais connu la paix et qui ont la guerre pour seul horizon.Rompant avec les récits habituels sur la « violence aveugle » et les « conflits ethniques », l’auteure décrit un monde où les frontières se brouillent entre civils et combattants, entre rebelles et forces de l’ordre, entre militaires et humanitaires. Son enquête offre par là même une réflexion originale sur ces guerres qui durent depuis si longtemps qu’on a fini, nous aussi, par ne plus les voir.

Justine Brabant est journaliste et chercheuse. Elle travaille actuellement pour le site Arrêt sur images.

Préface de Rony BraumanCollection « Cahiers libres »

248 pages, 21 e978-2-7071-8363-7

ePub disponiblemars 2016

Justine Brabant« Qu’on nous laisse combattre, et la guerre finira»Avec les combattants du Kivu

Essais

On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire. À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l’essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défi le alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens. Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.

Joëlle Zask enseigne au département de philosophie de l’université Aix-Marseille.

256 pages, 18,50 e978-2-35925-101-2

ePub disponiblemars 2016

Joëlle ZaskLa démocratie aux champsDu jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs démocratiques

Les empêcheurs de penser en rond

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Essais

Après le succès d’Éloge du carburateur, qui mettait en évidence le rôle fondamental du travail manuel, Matthew B. Crawford, philosophe-mécanicien, s’interroge sur la fragmentation de notre vie mentale. Ombres errantes dans la caverne du virtuel, hédonistes abstraits fuyant les aspérités du monde, nous dérivons à la recherche d’un confort désincarné et d’une autonomie infantile qui nous met à la merci des exploiteurs de « temps de cerveau disponible ». Décrivant l’évolution des dessins animés ou les innovations terrifiantes de l’industrie du jeu à Las Vegas, Matthew B. Crawford illustre par des exemples frappants l’idée que notre civilisation connaît une véritable « crise de l’attention », qu’il explore sous toutes les coutures et avec humour, recourant aussi bien à l’analyse philosophique qu’à des récits d’expérience vécue. Il met ainsi au jour les racines culturelles d’une conception abstraite et réductrice de la liberté qui facilite la manipulation marchande de nos choix et appauvrit notre rapport au monde. Puisant chez Descartes, Locke, Kant, Heidegger, James ou Merleau‐Ponty, il revisite avec subtilité les relations entre l’esprit et la chair, la perception et l’action, et montre que les processus mentaux et la virtuosité des cuisiniers, des joueurs de hockey sur glace, des pilotes de course ou des facteurs d’orgues sont des écoles de sagesse et d’épanouissement. Contre un individualisme sans individus authentiques et une prétendue liberté sans puissance d’agir, il plaide avec brio pour un nouvel engagement avec le réel qui prenne en compte le caractère « incarné » de notre existence, et nous réconcilie avec le monde.

Matthew B. Crawford est philosophe et réparateur de motos. Il vit à Richmond et enseigne à l’université de Virginie.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry

et Christophe JaquetCollection « Cahiers libres »

352 pages, 21 e978-2-7071-8662-1

ePub disponiblefévrier 2016

Matthew B. CrawfordContactPourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver

# L’idée d’écrire ce livre m’est venue un jour que j’utilisais ma carte bancaire pour payer mes courses à une caisse automatique. Les yeux fixés sur l’écran, j’attendais qu’il m’indique la prochaine étape à suivre. C’est pendant ces quelques secondes que je me suis rendu compte qu’un petit génie du marketing avait compris que tout acheteur dans cette situation est aussi un public captif. Pendant chaque intervalle entre l’introduction de ma carte, la confirmation du montant de mes achats et la saisie de mon code confidentiel, des publicités défilaient à l’écran. La durée même de ces intervalles, que je tenais jusque-là pour un simple réquisit technique, trahissait désormais son caractère prémédité. Ces pauses servaient l’intérêt de certaines personnes. #

Extrait #

# Crawford revient à la charge avec Contact, un livre au propos plus ample et ambitieux qui, en s’appuyant sur « certains courants de pensée dissidents de notre tradition philosophique », veut « retrouver le monde » que « nous avons perdu », et donner une «image plus juste de notre rapport au réel et à autrui », afin de « mieux penser la crise contemporaine de l’attention et retrouver certaines possibilités d’épanouissement humain. » [...]

Matthew B. Crawford, dans une visée clairement affichée comme politique, propose des « instruments tranchants » qui puissent « briser cette chape doctrinale », afin qu’on retrouve un accès sensible au monde et une « intelligibilité plus immédiate de l’existence ». Des outils aussi efficaces que ceux que « prend en main » un médecin légiste, un électricien ou le mécanicien qui installe de nouveaux joints de fourche sur une Honda Magna V45.

Robert Maggiori, Libération #

Presse #

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Dans le sillage du coup d’État du 2 décembre 1851, des républicains épris des idéaux de la Révolution française rêvent d’instaurer une véritable démocratie. Un jeune utopiste du nom de Jean Macé lance alors un appel à la mobilisation citoyenne pour « lutter contre l’ignorance ». Ainsi naît en 1866 la Ligue de l’enseignement. Prônant une école obligatoire, gratuite et laïque, ce mouvement d’éducation populaire s’étend rapidement à tout le territoire, porté par un imaginaire républicain fécond. Ses fondateurs vont inspirer des lois dont l’actualité ne s’est jamais démentie : celles de 1881 et 1882 sur l’école, de 1901 sur les associations, de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État. Forte de ses milliers d’enseignants et militants associatifs, la Ligue élargit le périmètre scolaire en organisant à grande échelle aussi bien la pratique sportive que l’éducation artistique et citoyenne (ciné-clubs, colonies de vacances, auberges de jeunesse, séjours culturels à l’étranger, accueil de réfugiés, cercles Condorcet…).Aujourd’hui, si la Ligue de l’enseignement n’échappe pas à la crise de confiance qui s’est installée entre le pouvoir politique et la société civile, elle résiste cependant. En effet, quel mouvement citoyen peut se prévaloir, 150 ans après sa naissance, de réunir encore près de deux millions d’adhérents ?C’est donc tout un pan méconnu de l’histoire de notre République qui est ici raconté, grâce à des documents rares provenant des Archives nationales et des contributions inédites de penseurs et écrivains contemporains.

Jean-Michel Djian est journaliste. Docteur en science politique et ancien rédacteur en chef du Monde de l’éducation, fondateur de France Culture Papiers, il est aujourd’hui producteur à France Culture et auteur d’une quinzaine d’essais et films documentaires.

Avec des contributions de l’ancien ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon, du sociologue Michel Wieviorka, du pédagogue Philippe Meirieu, de l’Académicienne Danièle Sallenave, de l’écrivain Alexandre Jardin, du comédien Robin Renucci.

192 pages, 30 e978-2-7071-8861-8

février 2016

Jean-Michel DjianL’Utopie citoyenneUne histoire républicaine de la Ligue de l’enseignement

150e anniversaire de la Ligue de l’enseignement

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Sciences humaines

Dans cet ouvrage, Michèle Riot-Sarcey fait revivre les idées de liberté surgies au cours des expériences ouvrières et des révolutions sociales du xixe siècle français. Des idées largement oubliées depuis : minoritaires et utopiques, incomprises à leur époque, elles ont été maltraitées par l’histoire devenue canonique. Leur actualité s’impose pourtant aujourd’hui, à l’heure où l’idée de liberté individuelle a été dissociée de la liberté collective et réduite au libéralisme et à l’individualisme.Cette fresque audacieuse, aussi excitante à lire qu’elle est remarquablement documentée, démontre la pertinence de la pensée de Walter Benjamin sur la nécessité de « faire exploser les continuités historiques ». Et elle invite à comprendre autrement les symboles aujourd’hui en ruines du xixe siècle français : philosophie du progrès, contrôle de l’ordre social, « mission civilisatrice » de la république coloniale… Afin de libérer la modernité créatrice de la modernité dévastatrice, ce livre entend ainsi donner à voir sous un jour nouveau les rêves du passé, dont l’actualité prend sens au présent dans la quête d’un avenir radicalement autre.

Michèle Riot-Sarcey est professeure émérite d’histoire contemporaine et d’histoire du genre à l’université Paris-VIII-Saint-Denis.

360 pages, 24 e978-2-7071-7585-4

ePub disponiblejanvier 2016

Michèle Riot-SarceyLe procès de la libertéUne histoire souterraine du xixe siècle en France

Longtemps, l’émancipation des esclaves fut considérée comme l’œuvre des abolitionnistes, libéraux et blancs. Dans cet ouvrage, qui fait pour la première fois le grand récit des insoumissions et des rébellions d’esclaves dans l’ensemble des Amériques et sur plus de trois siècles, Aline Helg déboulonne cette version de l’histoire. En s’appuyant sur une très riche historiographie fondée sur des sources états-uniennes, latino-américaines, antillaises, britanniques, françaises et néerlandaises, elle montre que, bien avant la naissance des mouvements abolitionnistes, une partie des millions d’esclaves arrachés à l’Afrique par la traite négrière et de leurs descendants était parvenue à se libérer, le plus souvent en exploitant les failles du système, à l’échelle locale ou globale. Cette étude pionnière par son ampleur dans le temps et l’espace met en lumière le rôle continu des esclaves eux-mêmes dans un long processus de lutte contre l’esclavage sur tout le continent américain et dans les Caraïbes, du début du xvie siècle à l’ère des révolutions. Elle dévoile les stratégies qu’ils ont élaborées pour renverser subrepticement – et parfois violemment – un rapport de forces qui, dans son écrasant déséquilibre, ne leur laissait a priori rien espérer. Sans magnifier le rôle des esclaves ni occulter les limites de leurs actions, ce grand récit montre que l’esclavagisme déshumanisant n’est pas parvenu à empêcher que des hommes, des femmes et des enfants accèdent, par leurs propres moyens, à la liberté.

Après avoir enseigné à l’université du Texas à Austin, l’historienne Aline Helg est professeure à l’université de Genève. Elle a publié Liberty and Equality in Caribbean Colombia, 1770-1835 (2004) et Our Rightful Share. The Afro-Cuban Struggle for Equality, 1886-1912 (1995), tous deux lauréats de prix de l’American Historical Association.

422 pages, 26 e978-2-7071-8865-6

ePub disponiblemars 2016

Aline HelgPlus jamais esclaves !De l’insoumission à la révolte, le grand récit d’une émancipation (1492-1838)

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Qui, en France, connaît C. L. R. James ? Né en 1901 à Trinidad, alors colonie de la Couronne britannique, et mort à Londres en 1989, celui que le Times dénomma à la fin de sa vie le « Platon noir de notre génération » est pourtant une figure intellectuelle et politique majeure d’un siècle qu’il aura traversé presque de part en part.Intellectuel diasporique par excellence, militant panafricain de la première heure, James a pris part aux grands mouvements de décolonisation de son temps en Afrique et dans la Caraïbe et fut un acteur de premier plan des luttes noires aux États-Unis.Fervent partisan de Trotski avant de rompre avec l’héritage de ce dernier pour défendre la thèse de l’auto-émancipation des masses ouvrières-populaires, James eut un destin étroitement imbriqué dans celui du marxisme au xxe siècle. Pour ce « marxiste noir », révolution socialiste et luttes anticoloniales-antiracistes étaient intimement enchevêtrées : elles s’inscrivaient dans l’horizon d’une « révolution mondiale » dont la source et le centre ne pouvaient plus être la seule Europe. C’est à celle-ci que James s’est voué corps et âme pendant plus de cinq décennies, débattant et collaborant avec ses contemporains aux quatre coins du monde.Dans une conjoncture où la gauche radicale éprouve de grandes difficultés à renouveler ses stratégies face aux revendications des minorités non blanches et où la critique de l’eurocentrisme bat de l’aile, méditer la vie et l’œuvre de James pourrait se révéler essentiel dans la tâche de construction d’une pensée de l’émancipation qui soit, enfin, à la mesure du monde.

Matthieu Renault est maître de conférences en philosophie à l’université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis.

232 pages, 19,50 e978-2-7071-8191-6

ePub diponiblejanvier 2016

Matthieu RenaultC.L.R. JamesLa vie révolutionnaire d’un « Platon noir »

Sciences humaines

Cet essai explore cette relation particulière qui s’étend sans cesse et se reconfigure à l’échelle planétaire : la relation d’inimitié. S’appuyant en partie sur l’œuvre psychiatrique et politique de Frantz Fanon, l’auteur montre comment, dans le sillage des conflits de la décolonisation du xxe siècle, la guerre – sous la figure de la conquête et de l’occupation, de la terreur et de la contre-insurrection – est devenue le sacrement de notre époque.Cette transformation a, en retour, libéré des mouvements passionnels qui, petit à petit, poussent les démocraties libérales à endosser les habits de l’exception, à entreprendre au loin des actions inconditionnées, et à vouloir exercer la dictature contre elles-mêmes et contre leurs ennemis. Dans cet essai brillant et brûlant d’actualité, Achille Mbembe s’interroge, entre autres, sur les conséquences de cette inversion, et sur les termes nouveaux dans lesquels se pose désormais la question des rapports entre la violence et la loi, la norme et l’exception, l’état de guerre, l’état de sécurité et l’état de liberté. Dans le contexte de rétrécissement du monde et de son repeuplement à la faveur des nouveaux mouvements migratoires, l’essai n’ouvre pas seulement des pistes neuves pour une critique des nationalismes ataviques. Il pose également, par-delà l’humanisme, les fondements d’une politique de l’humanité.

Achille Mbembe est professeur d’histoire et de science politique à l’université du Witwatersrand à Johannesburg (Afrique du Sud) et chercheur au Witwatersrand Institute for Social and Economic Research (WISER). Il est notamment l’auteur de Sortir de la grande nuit (La Découverte, 2010) et de Critique de la raison nègre (La Découverte, 2015).

184 pages, 16 e978-2-7071-8818-2

ePub diponiblemars 2016

Achille MbembePolitiques de l’inimitié

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Sciences humaines

Regardons autour de nous. À quoi ressemble notre monde, sinon à un continuum fonctionnel d’appareils, d’organisations et de managers ? Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait le capitalisme et l’État, la gestion, subrepticement, s’est immiscée partout. Ainsi manageons-nous aujourd’hui les entreprises et leurs salariés, certes, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les villes, la nature, les enfants, les émotions, les désirs, etc. La rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés et le visage moderne du pouvoir : de moins en moins tributaire de la loi et du capital, le gouvernement des individus est toujours davantage une tâche d’optimisation, d’organisation, de rationalisation et de contrôle.Ce livre montre comment cette doctrine, forgée il y a cent ans par une poignée d’ingénieurs américains, a pu si rapidement conquérir les consciences, et comment l’entreprise a pris des mains de l’État et de la famille la plupart des tâches nécessaires à notre survie.

Thibault Le Texier est chercheur en sciences humaines attaché au GREDEG (université de Nice).

288 pages, 21 e978-2-7071-8657-7

ePub disponiblejanvier 2016

Thibault Le TexierLe maniement des hommesEssai sur la rationalité managériale

Pourquoi la dette publique occupe-t-elle une telle place dans les débats économiques contemporains, en France et ailleurs ? Comment s’est-elle imposée comme la contrainte suprême qui justifie toutes les politiques d’austérité budgétaire et qui place les États sous surveillance des agences de notation ?À rebours de ceux qui voient la dette comme une fatalité et une loi d’airain quasi naturelle, Benjamin Lemoine raconte dans ce livre comment, en France, l’« ordre de la dette » a été voulu, construit et organisé par des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des banquiers, de gauche comme de droite – parmi lesquels François Bloch-Lainé, Charles de Gaulle, Antoine Pinay, Valéry Giscard d’Estaing, Michel Pébereau, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn… Autrement dit, il fut le fruit d’un choix politique.Ce livre reconstitue la généalogie détaillée de ce choix stratégique, et prend la mesure de la grande transformation de l’État dans l’après-guerre. On réalise alors à quel point les nouveaux rapports entre finance privée et finances publiques sont au cœur des mutations du capitalisme, dans lequel l’État est devenu un acteur de marché comme les autres, qui crée et vend ses produits de dette, construisant par là sa propre prison.

« Ce qui est mis en cause dans ce livre, c’est l’évidence même de la dette. » André Orléan.

Benjamin Lemoine est sociologue, chercheur au CNRS et à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO – université Paris-Dauphine). Sa thèse a été primée par l’Association française de science politique.

Préface d’André Orléan308 pages, 22 e

978-2-7071-8550-1ePub disponible

mars 2016

Benjamin LemoineL’ordre de la detteEnquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché

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Fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est l’histoire méconnue de cette organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 – retrace dans ce livre, avec passion et rigueur. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels.Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira avec surprise à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte ».Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus. Une lecture salutaire pour tous ceux qui entendent aujourd’hui participer à la construction de l’avenir.

Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fondation, en 1960.

384 pages, 24,50 e978-2-7071-8889-2

ePub disponiblemars 2016

Bernard RavenelQuand la gauche se réinventaitLe PSU, histoire d’un parti visionnaire, 1960-1989

Sciences humaines

# Parmi les responsables politiques et militants de gauche aujourd’hui octogénaires, septuagénaires et sexagénaires, nombreux sont passés par le PSU, à l’image de Gustave Massiah pour le mouvement altermondialiste, de Charles Piaget dans le mouvement contre le chômage, de Monique Dental dans le mouvement des femmes, de Dominique Lalanne contre le nucléaire civil et militaire, de François Soulage, président du Secours catholique de 2008 à 2014, de Paul Oriol pour les droits des immigrés, d’Emmanuel Terray pour les sans-papiers, de Michel Mousel pour l’« écologie juste », de Jean-Claude Gillet pour les droits des « minorités nationales », de Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme et infatigable défenseur de l’État de droit toujours menacé, de Marc Dufumier, agronome, héritier de René Dumont, dénonçant le système agroalimentaire mondial, sans oublier Stéphane Hessel ni Claude Bourdet, qui situait son adhésion au PSU dans la continuité de son combat dans la Résistance au nazisme, dont il fut l’un des animateurs. Tandis que d’autres, dans le sillage de Michel Rocard et de la « deuxième gauche », après avoir joué un rôle important dans le PSU, ont douté de l’efficacité à terme d’une stratégie sans compromis, ou ont fini par considérer que le « marché » est l’unique facteur rationnel de vérité, y compris pour garder une perspective socialiste. Ces derniers sont toutefois bien moins nombreux que des milliers d’anonymes « anciens du PSU » aujourd’hui retraités mais toujours actifs et qui ont semé en maints endroits les graines de la révolte récoltées par les nouvelles générations des années 1990, 2000 et 2010.

Le PSU fut bien ce « chaudron » politique où se sont retrouvés des militants de la gauche socialiste de plusieurs générations (depuis les vétérans de la lutte contre la guerre d’Algérie jusqu’aux jeunes soixante-huitards qui ne l’avaient pas connue), ce qui explique la postérité étonnante de ce parti pas comme les autres, au-delà de son échec politique final – n’ayant pas réussi à être à la fois un parti de lutte et de gouvernement, il a décidé de se dissoudre en 1989. #

Extrait #

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Voici le troisième numéro de la revue lancée par Mediapart et La Découverte, mêlant journalisme d’investigation et édition d’idées engagée.Dix enquêtes et reportages et un reportage photographique pour replacer les idées au cœur du débat public et traiter de manière inédite, insolite et incisive, du monde intellectuel et culturel.Pour ce troisième numéro, un dossier «Penser ce qui nous arrive» revient sur les attentats de 2015 et la mise en place de l’état d’urgence. Une enquête s’intéresse aux finances de l’Académie française et du prestigieux Institut de France. L’impérialisme des neurosciences sur les sciences humaines et le portrait d’un fascinant intellectuel français, spécialiste du droit de l’arbitrage, font aussi partie de ce riche sommaire. Et la culture pop n’est pas oubliée avec un article sur Rihanna et l’industrie de la musique.

160 pages, 15 e978-2-7071-8863-2

mars 2016

La revue du crieur #3

Sommaire Penser ce qui nous arriveL’islamologie est un sport de combat, par Leyla DahkliÀ quoi pense l’armée, par David ServenayLe problème saoudien, par Laurent Bonnefoy et Stéphane Lacroix« Je suis en terrasse » ou le retour du nationalisme, par Blaise Wilfert-PortalDans la tête de l’état islamique, par Myriam Benraad

Limit Telephotography, par Trevor Plaglen

L’Académie française, une zone de non-droit en plein Paris, par Daniel GarciaPlanète Rihanna, par Jean-Pierre FiliuLe nouvel impérialisme neuronal, par Nicolas Chevassus-au-LouisLa philosophie au service de l’entreprise, par Gaspard DellhemmesUn intellectuel discret au service du capital, par Razmig KeucheyanL’étrange passion asiatique pour le judaïsme, par Ross Arbes.

Prochain numéro en juin 2016

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Edwy PlenelPour les musulmans« “Il y a un problème de l’islam en France”, n’hésite pas à proclamer un académicien, regrettant même “que l’on abandonne ce souci de civilisation au Front national”. À cette banalisation intellectuelle d’un discours semblable à celui qui, avant la catastrophe européenne, affirmait l’existence d’un “problème juif ” en France, ce livre répond en prenant le parti de nos compatriotes d’origine, de culture ou de croyance musulmanes contre ceux qui les érigent en boucs émissaires de nos inquiétudes et de nos incertitudes. L’enjeu n’est pas seulement de solidarité mais de fidélité. Pour les musulmans donc, comme l’on écrirait pour les juifs, pour les Noirs et pour les Roms, ou, tout simplement, pour la France. » Edwy Plenel

Journaliste, Edwy Plenel est cofondateur et président de Mediapart, journal en ligne indépendant et participatif. Il est l’auteur de très nombreux essais et documents.

180 pages, 6 e978-2-7071-8640-9

ePub disponiblejanvier 2016

Poches

Abdellali Hajjat, Marwan MohammedIslamophobieComment les élites françaises fabriquent le « problème musulman»

Alors que l’hostilité à l’encontre des musulmans se traduit presque quotidiennement par des discours stigmatisants, des pratiques discriminatoires ou des agressions physiques, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed font ici œuvre salutaire : ils expliquent comment l’islam a peu à peu été construit comme un « problème » et comment l’islamophobie est devenue l’arme favorite d’un racisme qui ne dit pas son nom.Ce livre propose un bilan critique des recherches menées, en France et à l’étranger, sur ce phénomène. Faisant le point sur les débats autour du concept d’islamophobie, il offre une description rigoureuse des discours et actes islamophobes, en les inscrivant dans l’histoire longue du racisme colonial et dans leur articulation avec l’antisémitisme. En insistant sur l’importance des stratégies des acteurs, les auteurs décortiquent le processus d’altérisation des « musulmans » qui, expliquant la réalité sociale par le facteur religieux, se diffuse dans les médias et ailleurs. Ils analysent enfin la réception du discours islamophobe par les musulmans et les formes de contestation de l’islamophobie par l’action collective et la mobilisation du droit antidiscrimination.

Abdellali Hajjat est sociologue et politiste, maître de conférences à l’université Paris-Ouest Nanterre et membre de l’Institut des sciences sociales du politique. Marwan Mohammed, sociologue, est chargé de recherche au CNRS, CMH-ERIS.

328 pages, 11 e978-2-7071-8946-2

ePub disponiblemars 2016

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312 pages, 12 e978-27071-8884-7

janvier 2016

Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil (dir.)Une autre histoire des «Trente Glorieuses »Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre

Comme il était doux le temps des « Trente Glorieuses » ! La démocratisation de la voiture et de la viande ! L’électroménager libérant la femme ! La mécanisation agricole éradiquant la famine ! La Troisième Guerre mondiale évitée et la grandeur nationale restaurée grâce à la dissuasion nucléaire ! Etc. Telle est aujourd’hui la vision dominante de cette période d’« expansion », objet d’une profonde nostalgie passéiste… au risque de l’aveuglement sur les racines de la crise contemporaine. À rebours d’une histoire consensuelle de la modernisation, cet ouvrage dévoile l’autre face, noire, du rouleau compresseur de la « modernité » et du « progrès », qui tout à la fois créa et rendit invisibles ses victimes : les irradié.e.s des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie, les ouvrier.ère.s de l’amiante ou des mines d’uranium contaminé.e.s, les rivières irrémédiablement polluées, les cerveaux colonisés par les mots d’ordre de la « croissance » et de la publicité… Il nous faut donc réévaluer la période et faire resurgir la voix des vaincu.e.s et des critiques du « progrès » (de l’atome, des pollutions, du productivisme et du consumérisme) antérieures à 1968. L’enjeu est non seulement de démonter les stratégies qui permirent alors de les contourner, mais aussi de les réinscrire dans les combats politiques et écologiques contemporains.

Céline Pessis est historienne.Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences. Christophe Bonneuil est historien.

Poches

440 pages, 13,50 e978-27071-8945-5

ePub disponiblemars 2016

François JarrigeTechnocritiquesDu refus des machines à la contestation des technosciences

Les techniques promettent abondance et bonheur ; elles définissent la condition humaine d’aujourd’hui. Pourquoi les contester, et à quoi bon ? Les discours technocritiques ne masquent-ils pas des peurs irrationnelles, un conservatisme suranné, voire un propos réactionnaire ? Pourtant, depuis que les sociétés humaines sont entrées dans la spirale de l’industrialisation, des individus et des groupes très divers ont dénoncé les techniques de leur temps et agi pour en enrayer les effets.Contre l’immense condescendance de la postérité, Technocritiques est un ouvrage qui prend au sérieux ces discours et ces luttes. Depuis deux siècles, les technocritiques sont foisonnantes et multiformes, elles émanent des philosophes et des romanciers comme des artisans et des ouvriers ; elles se retrouvent en Europe comme dans le reste du monde et nourrissent sans cesse des pratiques alternatives. Toute une tradition de combat et de pensée originale et méconnue s’est ainsi constituée ; ce livre d’histoire au présent tente de leur redonner vie tout en pointant les impasses des choix politiques mortifères portés par la foi en une « croissance » aveugle. Et, en filigrane, il montre comment s’est imposé le grand récit chargé de donner sens à la multitude des objets et artefacts qui saturent nos existences.

François Jarrige est historien, maître de conférences à l’université de Bourgogne (Centre Georges-Chevrier). Il s’intéresse à l’histoire des mondes du travail, des techniques et de l’environnement.

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Matthew B. CrawfordÉloge du carburateurEssai sur le sens et la valeur du travail

« La génération actuelle de révolutionnaires du management considère l’éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère de loin l’exemple du consultant en gestion, vibrionnant d’une tâche à l’autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Imaginez à côté le plombier accroupi sous l’évier, la raie des fesses à l’air. »Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir… un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle une réflexion particulièrement fine sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles, se révèle pauvre et déresponsabilisant. À l’inverse, il restitue l’expérience de ceux qui, comme lui, s’emploient à fabriquer ou réparer des objets – dans un monde où l’on ne sait plus qu’acheter, jeter et remplacer. Le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d’un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l’« économie du savoir ».

Matthew B. Crawford, philosophe et réparateur de motos, est également l’auteur de Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver (La Découverte, 2016).

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry

252 pages, 11 e978-2-7071-8197-8

février 2016

Poches

Nicolas JouninVoyage de classesDes étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers

Une demi-heure de métro sépare les quartiers parmi les plus pauvres de France de ses zones les plus riches. Partis de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, une centaine d’étudiants ont enquêté sur trois quartiers bourgeois du 8e arrondissement de la capitale. Pour s’initier à la démarche sociologique, ils ont dû se familiariser avec un monde nouveau et étrange, dont les indigènes présentent des coutumes et préoccupations insolites, mais aussi encaisser l’humiliation des multiples rappels à l’ordre social que suscitait leur démarche. Des premières incursions anonymes et timides jusqu’aux face-à-face sans échappatoire, ce livre raconte de manière crue et joyeuse les batailles livrées pour mieux connaître un monde social dominant. L’enjeu : renverser l’habitude qui veut que ce soit « ceux d’en haut » qui inspectent l’existence de « ceux d’en bas ».

Nicolas Jounin, sociologue, a enseigné pendant sept ans à l’université Paris-8-Saint-Denis. Il est l’auteur, à La Découverte, de Chantier interdit au public. Enquête parmi les travailleurs du bâtiment (2008 ; 2009), et, avec Pierre Barron, Anne Bory, Sébastien Chauvin et Lucie Tourette, de On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans-papiers : une aventure inédite (2011).

248 pages, 9 e978-2-7071-8897-7

ePub disponiblefévrier 2016

Christian Fevret, Carole Mirabello

The Velvet Underground New Yok ExtravangazaCatalogue de l’exposition à la Philharmonie de Paris du 30 mars au 21 août 2016

Au cœur des avant-gardes des années 1960, la rencontre entre Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Moe Tucker annonce une révolution musicale sans précédent. Le Velvet Underground : une association survoltée, nourrie par les arts plastiques, la poésie et la performance scénique, mais aussi par la transgression sexuelle, les paradis artificiels et le renversement des normes sociales.À partir de documents d’archives, inédits pour la plupart (photos, photogrammes, pochettes, affiches, fanzines, lettres, témoignages, poèmes), ce livre restitue l’expérience sonore, visuelle, émotionnelle de la scène underground new-yorkaise, là où toutes les extravagances étaient permises. Il explore la genèse et l’histoire de ce groupe ignoré par le succès durant sa brève existence (1965-1970), malgré sa collaboration haute en couleur avec Andy Warhol. Trop précurseur, trop transgressif et désinhibé pour son époque, le groupe reste à ce jour un véritable phénomène culturel et continue de fasciner son public.En coédition avec la Philharmonie de Paris

Catalogue de l’exposition224 pages, relié, 39 e

978-2-37368-015-7Album de l’exposition48 pages, broché, 12 e

978-2-37368-016-4mars 2016

Dominique Carré

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Marco Oberti, Edmond PréteceilleLa ségrégation urbaineLa ségrégation urbaine est souvent considérée comme un facteur essentiel de la crise urbaine, liée à l’idée de ghetto et aux quartiers populaires stigmatisés à forte concentration d’immigrés. Réduite à cette seule figure, elle est vue comme contraire à l’idéal républicain, et sa réduction est un axe central de la politique de la ville en France. Mais, pour en comprendre la nature, les causes et les effets, il faut aller au-delà de cette simplification, la définir rigoureusement et considérer la diversité des profils sociaux et ethniques des quartiers d’une ville. Comment mesurer la ségrégation ? Quelles sont les méthodes, les catégories et les échelles pertinentes ? Quels sont les processus à l’œuvre ? Quels en sont les effets aux différentes échelles et pour l’ensemble des groupes sociaux ? Contribue-t-elle toujours à amplifier les inégalités ? Ce livre apporte des éléments de réponse en mobilisant les outils et les paradigmes de la sociologie urbaine, et en élargissant le regard à d’autres sociétés. Il s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à la ville, étudiants, chercheurs, praticiens ou décideurs.

Marco Oberti, sociologue, est professeur à Sciences Po et directeur de l’Observatoire sociologique du changement (Sciences Po-CNRS). Ses travaux les plus récents portent sur les inégalités urbaines et scolaires abordées sous l’angle de la ségrégation.Edmond Préteceille, sociologue, est directeur de recherche émérite à l’Observatoire sociologique du changement (Sciences Po-CNRS). Ses travaux portent sur l’analyse comparative des inégalités urbaines et de la ségrégation dans les grandes métropoles.

128 pages, 10 eN° 666 – Sociologie978-2-7071-6425-4

janvier 2016

Benjamin Derbez, Zoé RollinSociologie du cancerEn un peu plus d’un siècle, le cancer est devenu l’une des causes majeures de mortalité dans les sociétés occidentales vieillissantes. En France, il est la première cause de mortalité depuis 1989. D’importants moyens sont déployés, en particulier dans le domaine biomédical, pour faire face à ce fléau. Mais le cancer n’est-il qu’un événement biologique individuel ? Sommes-nous tous socialement exposés aux mêmes risques d’en développer un ? Quel est l’impact de sa prise en charge sur la vie des malades et leurs expériences ? Comment les représentations sociales sur le cancer ont-elles évolué ? Quels sont les enjeux collectifs actuels liés à sa prévention ?L’ensemble de ces questions souligne l’intérêt d’aborder le cancer comme un fait social à part entière. En adoptant une vision sociologique ouverte au dialogue interdisciplinaire, ce livre propose une lecture synthétique d’un champ scientifique en plein essor. Il met ainsi en évidence les processus sociaux et politiques à l’œuvre dans la lutte contre le cancer.

Benjamin Derbez est docteur en sciences sociales et philosophe. Il est chargé de recherches à l’Iris (Inserm). Ses travaux empiriques abordent les questions éthiques liées à la biomédecine contemporaine dans une perspective critique.Zoé Rollin est professeure agrégée de sciences sociales à l’université Paris 13 (IUT, département Carrières sociales), chercheure au laboratoire Iris et viceprésidente de l’ORSECa (Observatoire de la réinsertion scolaire des élèves atteints de cancer). Ses travaux portent principalement sur l’épreuve que représente le cancer au sein de l’institution scolaire.

128 pages, 10 eN° 665 – Sociologie978-2-7071-8286-9

janvier 2016

nouveauté

nouveauté

RepèresCollection

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Dauphine Recherches en ManagementL’état des entreprises 2016Pour la huitième année consécutive, DRM propose dans ce « Repères » un regard pluriel sur le monde des entreprises en mettant l’accent sur les enjeux et tendances actuels. Parmi les sujets traités cette année, le thème du développement durable est à l’honneur avec des contributions sur les multiples nuances entre publicité verte et greenwashing, les facteurs explicatifs de la demande de produits socialement responsables, les enjeux pour les entreprises de l’évolution de nos relations avec les objets-déchets ou encore la perception du climat éthique des organisations par leurs salariés. L’ouvrage aborde également des questions centrales comme celles de l’engagement des salariés ou du rôle des médias sur les marchés financiers. Enfin, un bilan sur l’adoption des normes IFRS en France est proposé ainsi qu’une analyse de la compétitivité des entreprises françaises selon une approche institutionnelle. Des références bibliographiques sont fournies à la fin de chaque contribution et l’ouvrage s’achève par une chronologie des événements récents. L’ensemble fournit une synthèse actualisée, un véritable état annuel des entreprises.

Dauphine Recherches en Management (DRM) est l’un des plus importants centres français de recherche en sciences de gestion. Cet ouvrage a été réalisé par une équipe de chercheurs de DRM dirigée par Gwénaëlle Nogatchewsky et Véronique Perret.

128 pages, 10 eN° 664 – Gestion

978-2-7071-8882-3février 2016

RepèresCollection

OFCEL’économie européenne 2016L’OFCE propose pour la première fois dans la collection « Repères » un bilan accessible et rigoureux de l’économie européenne. L’édition 2016 présente l’état de la conjoncture, celle des politiques communes, les principales tendances et les grands problèmes. La crise grecque témoigne de l’échec de la gouvernance européenne. Quelles leçons en tirer et comment l’améliorer, tant du point de vue budgétaire que monétaire ? Au-delà, faut-il contrôler les écarts de compétitivité et les déséquilibres commerciaux et, si oui, comment ? Faut-il changer les règles budgétaires ? Un plan d’investissement européen sera-t-il suffisant pour relancer l’activité et sera-t-il le précurseur d’une meilleure coordination des politiques européennes ? Le changement climatique ne peut-il pas être une opportunité à saisir pour l’UE afin de renouveler son projet d’intégration ? Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent l’ouvrage.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est le centre de recherche en économie de Sciences Po. Il est au service de l’information et du débat public sur les économies française et étrangères et effectue des recommandations de politique économique. Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Jérôme Creel.

128 pages, 10 eN° 667 – Économie978-2-7071-8885-4

février 2016

nouveauté

nouveauté

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Jean-Joseph BoillotL’économie de l’IndeAlors que la Chine connaît en 2015 les premiers soubresauts de sa mutation postdécollage, certains voient l’Inde prendre le relais pour les trente prochaines années. Est-ce crédible ? En dépit d’une croissance qui s’est accélérée, l’Inde bute sur un ensemble de contradictions qui obèrent le développement, comme la pauvreté de masse et les inégalités. Il en résulte une lenteur de la transition industrielle et de forts goulets d’étranglement dans les infrastructures. Faut-il pour autant ignorer l’Inde ? Certainement pas. À la différence de nombreuses économies émergentes, les structures de la plus grande démocratie du monde lui confèrent une forte résilience face aux tensions internes comme externes. Le modèle indien continuera de s’affirmer comme un modèle de développement unique, qu’il faut connaître et comprendre pour se repérer dans le monde de demain.

Jean-Joseph Boillot est professeur agrégé de sciences sociales. Il a commencé ses travaux sur l’économie indienne au début des années 1980 comme chercheur associé au CEPII et il en est aujourd’hui le spécialiste incontesté en France.

Troisième édition128 pages, 10 e

N° 443 – Économie978-2-7071-8883-0

janvier 2016

Pierre MerckléSociologie des réseaux sociauxAvant même l’apparition de Facebook, la notion de « réseau » connaissait en sciences sociales un succès grandissant. Les travaux pionniers des anthropologues de l’école de Manchester (John Barnes, Elizabeth Bott...) ou des sociologues du groupe de Harvard (Harrison White, Mark Granovetter...) ont fait émerger un ensemble de concepts, de méthodes et d’enquêtes : une « sociologie des réseaux sociaux » qui, en empruntant à la fois à l’ethnologie et aux mathématiques, étudie non pas tant les caractéristiques des individus que les relations entre eux et les régularités qu’elles présentent, pour les décrire, rendre compte de leurs transformations et analyser leurs effets sur les comportements.

Pierre Mercklé est maître de conférences en sociologie à l’ENS de Lyon, et membre de l’équipe « Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations » (DPCS) du centre Max-Weber. Ses recherches et ses enseignements portent sur les réseaux sociaux, les méthodes quantitatives en sciences sociales et les pratiques culturelles.

Troisième édition128 pages, 10 e

N° 398 – Sociologie978-2-7071-8888-5

février 2016

RepèresCollection

Yankel FijalkowSociologie du logementComment le logement est-il produit et distribué dans différentes sociétés ? À quels besoins répond-il ? Quelle est la fonction du logement social ? Que signifie l’incitation à l’accession à la propriété ? Quels sont les aspects sociologiques du marché ? En quoi consistent les politiques mobilisant l’État, les associations, les collectivités locales et diverses institutions ? Quel est le rôle des ménages ? Quelles sont leurs stratégies résidentielles face aux transformations urbaines ? Dans quelles mesures les normes d’urbanisme durable peuvent-elles transformer les pratiques ? Mobilisant les travaux issus des recherches en sciences sociales, l’auteur offre une synthèse accessible à un large public sur cette question majeure, au cœur de nombreux problèmes sociaux contemporains.

Yankel Fijalkow, sociologue-urbaniste, est chercheur au Centre de recherches sur l’habitat (UMR LAVUE du CNRS) et professeur à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val-de-Seine.

Nouvelle édition128 pages, 10 e

N° 585 – Sociologie978-2-7071-8944-8

mars 2016

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Stéphane LembréHistoire de l’enseignement techniqueL’enseignement technique reste souvent méconnu et considéré comme une filière de relégation dans le système éducatif français. Pourtant, l’histoire de ses institutions, de ses personnels, de ses publics et de ses méthodes pédagogiques est indispensable pour comprendre sa richesse et sa diversité.Celles-ci s’expliquent d’abord par le dynamisme local des collectivités, de certaines entreprises et de groupements syndicaux ou associatifs ; puis l’État s’est préoccupé de plus en plus nettement de l’organisation de cet enseignement. Les besoins de formation technique de la main-d’œuvre relèvent ainsi de politiques précises, menées par différents promoteurs et dont il faut interroger les finalités, les modes de financement et les modalités pédagogiques, entre l’école et l’atelier, sans présupposer la parfaite rationalité économique de la formation. L’histoire du travail, celle des savoirs et des savoir-faire relèvent d’expériences multiples, individuelles et collectives, que l’étude de l’enseignement technique du xviiie siècle à nos jours aide à éclairer.

Stéphane Lembré est maître de conférences en histoire contemporaine à l’ESPÉ Lille Nord de France, membre du Centre de recherche et d’études Histoire et sociétés de l’université d’Artois.

128 pages, 10 eN° 668 – Histoire

978-2-7071-8244-9février 2016

Emmanuelle SantelliLes descendants d’immigrésDepuis le milieu des années 1980, les descendants d’immigrés sont présents dans l’espace médiatique et les débats politiques à travers un ensemble de questions : les révoltes dans les banlieues, la construction des identités, la montée du chômage, etc. Mais qui sont les descendants d’immigrés ? Quelle est leur histoire ? Comment cette catégorie a-t-elle émergé ? Les nombreuses études qui leur ont été consacrées témoignent d’un champ de la recherche en expansion, s’appuyant en particulier sur les données statistiques de l’enquête nationale Trajectoires et Origines (Ined, Insee, 2008). À travers cinq grands domaines de la vie sociale (la banlieue et l’exclusion, les conditions de scolarité et l’accès au marché du travail, l’entrée dans la vie adulte et la formation du couple, les pratiques familiales et les valeurs, la citoyenneté et les appartenances identitaires), cet ouvrage dresse un bilan des connaissances sociologiques acquises. Centrées à l’origine sur les descendants d’immigrés maghrébins, elles englobent aujourd’hui les descendants d’immigrés des autres minorités visibles.

Emmanuelle Santelli est directrice de recherche au CNRS et membre du centre Max-Weber (CMW), université de Lyon. Elle a été chercheure associée dans l’équipe Migrations internationales et minorités à l’Ined. Ses travaux ont été consacrés à l’analyse des parcours sociaux des descendants d’immigrés maghrébins dans la société française.

128 pages, 10 eN° 670 – Sociologie978-2-7071-8660-7

mars 2016

RepèresCollection

nouveauté

nouveauté

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Guillaume SireLes moteurs de rechercheComment se repérer sur le Web ? Comment ne pas se perdre dans ce déluge d’informations ? Les moteurs de recherche sont à la fois des cartes, des boussoles et des topographes. Ils indiquent le nord et nous guident en nous disant : « Ce contenu est plus pertinent que celui-là. » Ils répondent à nos questions les plus farfelues en quelques microsecondes. Ils indexent les informations accessibles et dressent pour nous des listes vertigineuses. Ils organisent la connaissance à l’échelle du monde. Oracles modernes, pythies algorithmiques. L’objectif de cet ouvrage est de révéler ce qui se cache derrière l’interface en apparence extrêmement simple depuis laquelle nous avons accès à tant d’informations. Le lecteur apprendra comment ont été inventés les moteurs de recherche. Il comprendra comment ils fonctionnent, comment ils sont financés, quel est leur statut juridique, les controverses dont leur activité est susceptible de faire l’objet, quels sont les principaux moteurs sur le marché, comment ils se distinguent les uns des autres et quelles sont les perspectives d’évolution du secteur.

Guillaume Sire est maître de conférences à l’Institut français de presse (université Paris 2) et membre du Centre d’analyse et de recherche interdisciplinaires sur les médias (CARISM). Spécialiste des technologies numériques, il étudie leurs évolutions grâce à un appareil théorique et méthodologique original, mêlant l’économie, le droit, la sociologie et les sciences de l’information et de la communication.

128 pages, 10 eN° 671– Culture/Communication

978-2-7071-8495-5ePub disponible

mars 2016

Virginie De Luca BarrusseLa population de la FranceAu 1er janvier 2014, la France comptait 66 millions d’habitants, dont 63,9 millions vivant dans la métropole. La population de la France représente 13 % de celle de l’Union européenne. Ces quelques chiffres ne suffisent bien sûr pas à résumer une situation démographique qui résulte de nombreux processus sociaux et de multiples interactions.L’objectif de ce livre est d’analyser et d’expliquer l’évolution de la population métropolitaine. Quelle est la situation démographique de l’Hexagone ? Que doit-elle à l’évolution de la mortalité, dont la baisse caractérise le dernier siècle, et à celle de la natalité, bien mieux contrôlée que par le passé ? Les évolutions de la conjugalité ont conduit à de profondes modifications des formes familiales : quelles sont-elles ? Enfin, quels sont les apports des flux migratoires à la configuration démographique actuelle ?

Virginie De Luca Barrusse est historienne et démographe, professeure de démographie à l’Institut de démographie de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Elle est spécialiste des doctrines et politiques de population et a publié plusieurs livres sur ces questions, notamment Les Familles nombreuses. Une question démographique, un enjeu politique (France, 1880-1940) (Presses universitaires de Rennes, 2008) et Population en danger ! La lutte contre les fléaux sociaux sous la Troisième République (Peter Lang, 2013).

128 pages, 10 eN° 669 – Sociologie978-2-7071-8190-9

mars 2016

RepèresCollection

nouveauté

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Revues

248 pages, 16 e978-2-7071-8806-9

mars 2016

156 pages, 16 e978-2-7071-8803-8

janvier 2016

288 pages, 25 e978-2-7071-8948-6

mars 2016

288 pages, 25 e978-2-7071-8816-8

février 2016

245 pages, 25 e978-2-7071-8960-8

mars 2016

168 pages, 15 e978-2-7071-8943-1

mars 2016

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